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8/18/2019 COURGEAU, D.méthodes de Mesure de La Mobilité
Spatiale
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Population
Méthodes de mesure de la mobilité spatiale : migrations
internes,mobilité temporaire et navettes. Présentation d'un Manuel
de l'INEDDaniel Courgeau
Citer ce document Cite this document :
Courgeau Daniel. Méthodes de mesure de la mobilité spatiale :
migrations internes, mobilité temporaire et navettes.
Présentation d'un Manuel de l'INED. In: Population, 43ᵉ
année, n°4-5, 1988. pp. 877-880.
http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1988_num_43_4_17066
Document généré le 16/09/2015
http://www.persee.fr/collection/pophttp://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1988_num_43_4_17066http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1988_num_43_4_17066http://www.persee.fr/author/auteur_pop_70http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1988_num_43_4_17066http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1988_num_43_4_17066http://www.persee.fr/author/auteur_pop_70http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1988_num_43_4_17066http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1988_num_43_4_17066http://www.persee.fr/collection/pophttp://www.persee.fr/
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MÉTHODES
DE MESURE
DE LA
MOBILITÉ
SP TI LE
Migrations internes,
mobilité temporaire et navettes
Présentation
d un
Manuel
de
l INED
Au cours de la dernière
décennie,
les
méthodes
de mesure et
analyse
de la mobilité spatiale ont connu un important regain d
intérêt.n
effet,
au fur et
à
mesure
que
les pays développés
achèvent
leurransition démographique, les problèmes de répartition et
de
redistribution
patiale deviennent de
plus
en plus
prépondérants. Simultanémenturbanisation rapide des pays
en
développement et les efforts de colonisationes terres non
habitées posent de nombreux
problèmes.
Il en
résulte
une
rise de conscience, tant des gouvernements
que
des chercheurs
en
ciences
sociales,
de l importance
du
rôle joué par la mobilité spatiale sur
économie
et sur tous les aspects de la vie d un pays.
De récentes enquêtes menées par les Nations Unies ont montré
que
la plupart des pays considèrent
que
les
migrations
internes et la répartition
spatiale
de leur
population
constituent, actuellement,
les problèmes les
plus
importants
à résoudre.
Simultanément les
démographes
se
sont rendu compte que
les
processus
de mobilité
étaient
beaucoup plus
complexes
que
les
inform tions
publiées
traditionnellement
dans
les
résultats
des
recensements
le
laissent penser. La migration habituellement mesurée
ne
constitue que
l infime
partie visible d un iceberg,
où
de nombreuses formes de mobilité
sont
occultées
par
une
définition
trop
étroite.
Ce manuel présente une vue synthétique, non seulement
des
méthodes
traditionnelles de mesure de la migration, mais surtout des
nouvelles
méthodes
qui se sont développées récemment
en
vue de dépasser
le concept de migration, pour mesurer de façon
plus précise
la mobilité
des populations
humaines.
• Paris
INED-PUF,
1988 298 p.
Population 4-5 1988
877-880.
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MESURE
DE
LA MOBILITÉ SPATIALE
Utilisation de sources Les déplacements
de
l homme dans l espace
d information directes
ne
sont pas aléatoires, mais suivent des
cheminements et des
rythmes
en
grande partie
imposés par la culture dans laquelle il vit. On tente ici d
introduire des
concepts emboîtés,
tel
que
le
concept
le
plus
restrictif
soit
toujours
entièrement contenu dans
les concepts
de
plus en
plus étendus.
Ainsi,
en
partant du concept le
plus
simple
mais
aussi le
plus
grossier,
de
migration
vue
comme
changement de résidence, nous
l avons
enrichi par adjonctions successives de formes de
mobilité
non prises en
compte dans ce concept
initial. Nous
sommes ainsi passés
au
concept de
changement de logement
qui
permet d introduire
certaines formes
de
mobilité
temporaire au concept de
changement
d espace de vie qui permet
d introduire plusieurs lieux fréquentés à un même moment. Cette
dernière
notion offre
la possibilité de considérer certains
déplacements
temporaires,
non
pris
en
compte
dans
les changements
de
logements,
les
navettes,
les
déplacements vers des lieux de
vacances,
les résidences de
parents
et
d amis, etc.
Enfin, une extension
du
concept de mobilité
personnelle
à
des
unités sociales de plus
en
plus
complexes,
telles que
la famille ou la
communauté, complète cette
présentation.
Il importe maintenant de
voir quelles formes
de mobilité
enregistrent
les sources d information directes.
Les
registres
de
population saisissent
généralement
les
changements
de
résidence,
dont la déclaration est indispensable au bon
fonctionnement
du
système. Cependant,
dans
certains
pays (la Hongrie, par exemple), ils
saisissent
simultanément
la
migration
et
certains
déplacements
temporaires
tandis que
dans d autres (le Danemark, par
exemple)
ils saisissent
simultanément les
changements
de résidence et de lieu de travail,
donc
un
espace de
vie
simplifié.
Malheureusement, peu
de pays
disposent
de tels
registres et l on
doit souvent
se
contenter de
registres ne
touchant qu une
partie de
la population, tels que les registres
électoraux,
ou
de fichiers
administratifs
partiels.
D où l idée de poser certaines
questions
lors d un recensement pour
mesurer la
mobilité.
La question sur le lieu de
naissance
existe dans la
plupart
des
pays
et permet d avoir une information
sur
les
non natifs d une
zone quelconque. Cependant,
étant donné l importance actuelle
des
migrations multiples,
cette
information perd
beaucoup
de
son
intérêt.
On
la
remplace
par des questions plus
précises
sur la date
de
dernière
migration
et sur le
lieu
de
résidence
antérieur, ou sur le
lieu de résidence
à une
date antérieure fixée. Cette dernière question l emporte sur les
deux
précédentes, pour
des
problèmes de
coût (une
question
au
lieu de deux),
d utilisation
(elle permet
de
réaliser des
perspectives avec migration),
et
d indépendance du découpage administratif. En
effet,
la question sur le
lieu de
résidence
antérieur,
nécessite
la définition d un découpage précis
à prendre
en
compte
:
une
dernière migration
entre départements peut
être
suivie d une dernière migration entre communes. Tandis
que
la
question
sur le lieu de résidence
à une
date antérieure n a
pas
à
tenir
compte
de
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MESURE DE LA
MOBILITÉ SPATIALE
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ce
découpage. Enfin, certains
recensements
posent
une
question sur le lieu
de travail, permettant ainsi la mesure des navettes.
En dépit
de
ses avantages, cette mesure par un
petit
nombre
de
questions d un
recensement,
laisse
échapper
la complexité
du
phénomène.
Pour
mettre en
évidence cette
mobilité, des
enquêtes ont vu
le jour et
ont
connu un important développement au cours de la dernière
décennie.
Comme
pour l étude de la
fécondité,
où des enquêtes spéciales collectent
la biographie des femmes
mariées permettant de connaître l enchaînement
des
mariages
et naissances
successives,
ce procédé est d autant
plus
utile
que l on a affaire à un ensemble complexe d événements
qui
sont encore
rarement enregistrés
dans leur totalité (changements de
résidence) ou ne
le seront,
sans doute
jamais (déplacements temporaires, navettes,
ch ngement s d espace de vie, etc.).
Les
méthodes qu elles utilisent sont
présentées
de façon
détaillée, ainsi
que divers tests de leur qualité.
Vue d ensemble La
première
partie de cet ouvrage a présenté
des
diverses mesures divers types de
mesure
de
la
mobilité,
qui
et
des divers
indices
correspondent à
des
points
de
vue
différents
de
mobilité
pris
pour
observer
la même réalité la mobilité
humaine. Ces mesures
ne
sont
donc pas
indépendantes
les
unes
des autres,
mais
reliées d une
façon complexe.
Une
définition synthétique de ces diverses mesures
permet,
à l aide
d une
notation
appropriée, de les
relier entre
elles. La comparaison des
effectifs mesurés avec ces différentes définitions est
entreprise
à l aide
de
modèles
d une
complexité
croissante.
Cette
modélisation
s avère
indispens ble pour saisir
les divers types
de
mouvements qui échappent
à
un mode
de
mesure
alors qu ils peuvent
être saisis par d autres. Elle permet
de saisir
toute la complexité des migrations
et
de la mobilité spatiale tout
en
permettant de bien comprendre les
liens
entre
les
diverses mesures.
Il
est
enfin utile de
voir qu il ne
suffit
pas
de mesurer des nombres
de migrations
ou
de déplacements
pour
analyser correctement la
mobilité.
D autres effectifs doivent être mesurés
simultanément,
ne
serait-ce
pour
calculer des indices simples de mobilité, élaborés
à
partir des
données
brutes.
Cet ouvrage ne
portant
pas sur les méthodes d analyse,
on
ne
trouvera
pas
ici
une
présentation
exhaustive de ces
divers
indices.
Seuls
les taux
et indices les
plus couramment
utilisés et les
plus
simples
sont
présentés ici, afin de montrer les divers effectifs à saisir
pour pouvoir les
calculer.
Utilisation de
sources
Cette partie concerne plus
particulièrement
d information indirectes les pays
en
développement,
qui ne posent
pas
de questions de recensement sur la
mobilité
récente, mais concerne également les pays
développés, lorsque
l on cherche
à
estimer
les
migrations
du
passé.
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MESURE
DE
LA MOBILITÉ SPATIALE
Les
estimations classiques
de
la migration nette
sont présentées
estimation à l aide de la
population
d une zone à
deux
dates ainsi que son
mouvement
naturel au cours
de la période intercensitaire; estimation à
l aide
d une probabilité
de
survie
intercensitaire; estimation à l aide
des
statistiques
sur
le
lieu de
naissance.
La
qualité
de ces diverses
estimations
est
discutée
en
détail.
On peut aller plus loin et
estimer
une
combinaison
particulière de
migrants,
au cours
d une période intercensitaire,
en
utilisant
les statistiques
sur le lieu de naissance
à
deux recensements. Les notations
proposées
dans
la partie précédente se révèlent
indispensables
pour montrer
que
cette
combinaison équivaut
approximativement à
un
effectif de
« premiers
migrants corrigés des retours
». Il
est dès lors possible
de
juger
de
la
validité
de
cette méthode
et de la précision de
ses
estimations.
Enfin, nous abordons un dernier point : connaissant les flux
globaux
de
migrants
(immigrants
et
emigrants
de
chaque
zone,
par
exemple),
peut-on
les répartir
au mieux
en
flux de migrants entre chacune
des zones
?
Nous
montrons
que cette estimation
est possible
si
certaines hypothèses
sont vérifiées
et nous comparons
certains
résultats
obtenus
avec des flux
réellement observés,
lorsque cela
est possible.
Conclusions Ce manuel
s adresse
à
tous les chercheurs
en
sciences
sociales
qui
ont à
aborder
de
façon quantitative
les
déplacements humains.
Il
vise à leur
apporter
les
sources,
les
méthodes de
mesure utiles
pour
traiter
ces problèmes,
mais
également
à
leur
indiquer
les
points
forts
et
les
points faibles
des
diverses méthodes
présentées.
Il
devrait, également, permettre aux
hommes
politiques
de prendre
conscience
de
la
nécessité de
mesurer
de
façon
précise ce phénomène
difficile à appréhender,
mais
indispensable à
considérer
pour toute
politique de redistribution spatiale de la population.
Daniel Courgeau.
