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cours conception charpente
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ESDEP
GROUPE DE TRAVAIL 1B
CONSTRUCTION METALLIQUE :
INTRODUCTION A LA CONCEPTION
Leçon 1B.7.1
Introduction à la conception des bâtiments à étages
1
ère partie
Page 1
OBJECTIF
Présenter les principes préliminaires au calcul et à la conception des bâtiments à étages.
PREREQUIS
Une compréhension des principes de conception et d'organisation des structures.
LEÇONS CONNEXES
Leçon 1B.1 : Le processus de conception
Leçon 1B.2.1 : Les différentes philosophies de la conception
Leçon1B.2.2 : La philosophie du calcul aux états limites et les coefficients partiels de
sécurité
Leçon1B.3 : Notions de base sur les charges
RESUME
Cette leçon donne une brève description des principaux composants des ossatures
d'immeuble. Elle présente différents ajustements structuraux pour résister aux charges
horizontales et verticales. Enfin, la question de la protection incendie est abordée.
Page 2
1. INTRODUCTION
Une structure multi-étagée doit résister à l'effet combiné des charges horizontales et
verticales ; elle est composée des fondations, de l'ossature et des planchers.
L'ossature comprend les poteaux et les poutres, ainsi que les contreventements
horizontaux et verticaux qui stabilisent l'ouvrage pour résister aux actions horizontales
(vent et charges sismiques).
Les planchers sont supportés par des poutres de façon à ce que les charges verticales
soient transmises aux poteaux. Ils sont réalisés soit à partir d'une dalle en béton armé,
soit à partir d'une dalle mixte utilisant des bacs acier. Les poteaux sont communément
réalisés à partir de profilés laminés en H ou de poteaux creux à section circulaire. Les
sections creuses remplies de béton peuvent améliorer la résistance au feu des poteaux.
Les poutres sont communément faites à partir de profilés laminés en I ou en H.
Néanmoins, l'utilisation de sections reconstituées soudées peut offrir des solutions plus
avantageuses dans certains cas.
Les systèmes structuraux usuels appartiennent essentiellement à deux catégories : les
systèmes de cadre résistant aux moments fléchissants et les systèmes contreventés, les
seconds étant les plus simples et, par conséquent, présentant les solutions les plus
économiques.
Dans les ossatures contreventées, les contreventements verticaux sont formés de barres
diagonales réparties dans l'ossature en acier. Ces contreventements peuvent être de
forme différentes (soit des contreventements en croix de Saint-André, soit des
contreventements en forme de V ou de V inversé, soit des portiques symétriques ou non
symétriques). Comme alternative aux ossatures contreventées, on utilise les ossatures
avec des voiles ou des noyaux en béton armé.
Les principaux composants d'une structure multi-étagée et leur conception sont décrits
dans les chapitres suivants.
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2. LES SCHEMAS STRUCTURAUX
Les ouvrages multi-étagés comprennent les éléments structuraux suivants (figure 1) :
a. les fondations
b. l'ossature
c. les planchers
Les fondations sont réalisées en béton armé. Le type de fondation est choisi en accord
avec les caractéristiques et les conditions du sol.
L'ossature est le squelette en acier qui fournit la résistance aux charges s'exerçant sur la
structure et supporte les éléments secondaires tels que les planchers et les bardages.
Toutes les charges extérieures, verticales ou horizontales, sont transmises aux
fondations au moyen de l'ossature en acier. Celle-ci est principalement composée
d'éléments verticaux (poteaux) et d'éléments horizontaux (poutres) pouvant être
assemblés de différentes façons. En fonction du mode d'assemblage entre la poutre et le
poteau, l'ossature peut être considérée comme étant « rigide », « semi-rigide » ou
« articulée ». Pour le cas des ossatures articulées, celles-ci doivent comprendre des
éléments de contreventement qui sont positionnés dans des espaces rectangulaires
bornés par les poteaux et les poutres.
Les planchers doivent résister aux charges verticales agissant directement sur eux et
doivent transmettre ces charges aux poutres qui les supportent. Il s transfèrent aussi les
charges horizontales aux points de l'ossature où les diagonales de contreventement sont
disposées.
L'arrangement structural des bâtiments multi-étagés est souvent dicté par la forme en
plan de l’ouvrage qui résulte de différentes solutions (figure 2). Le plan peut être
rectangulaire (figure 2a), en forme de L (figure 2b), courbe (figure 2c), polygonal
(figure 2d) ou composé d'éléments rectangulaires et triangulaires (figure 2e).
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3. LES POTEAUX
Les poteaux sont des éléments structuraux qui transmettent les charges verticales des
planchers aux fondations. Les moyens de transmettre ces charges verticales sont liés au
système structural particulier utilisé pour la conception de l'ossature (figure 4).
La position des poteaux dans le plan est dictée par la composition structurale. La plupart
des grilles courantes de distribution sont carrées, rectangulaires ou parfois triangulaires,
selon le choix du système structural global retenu (figure 3). L'espace entre les poteaux
dépend de la résistance des poutres et de l'ossature de plancher. Celui-ci peut varier de
3 à 20 m et, dans les cas courants, il varie de 6 à 10 m.
La transmission des charges des planchers aux poteaux peut se produire directement à
partir des poutres de plancher assemblées aux poteaux (figure 4a) ou de manière
indirecte. La transmission des charges indirectes implique l'usage d'une poutre
principale « de transfert » (figure 4b) qui résiste à toutes les charges transmises par les
poteaux situés au-dessus.
Dans les systèmes suspendus (figure 4c), la transmission des charges verticales est
beaucoup plus compliquée. Elle est directement assurée par des barres en traction
(suspentes), suspendues aux éléments de poutres situés au sommet de la construction et
qui supportent la charge verticale totale de tous les planchers. Un nombre limité de
poteaux transmet la charge totale aux fondations.
Le choix de la position et de l'espacement des poteaux dépend du système structural qui
doit satisfaire aux exigences fonctionnelles et économiques.
Les formes des sections droites des poteaux les plus communément utilisées peuvent se
subdiviser (figure 5) :
en sections ouvertes
en sections creuses
Les sections ouvertes sont principalement des profilés laminés standards en I ou en H
(figure 5a). Les sections en double T peuvent être reconstituées par soudage. Les
sections en forme de croix peuvent être obtenues par soudage de profilés en cornières,
de plats ou de profilés en double T (figure 5b).
Les profils creux peuvent être de section circulaire, carrée ou rectangulaire (figure 5c).
Ils peuvent aussi être constitués à partir de plats ou de profilés en double T (figure 5d).
Les sections creuses carrées et circulaires ont l'avantage d'avoir la même résistance dans
les deux directions principales, ce qui permet d'obtenir la section de dimension
minimale. Quelquefois les sections creuses peuvent être remplies de béton, ce qui donne
à la fois un accroissement de résistance et une amélioration significative de la résistance
Page 5
au feu (> 60 mn) (figure 5e). Cependant les assemblages poutre-poteau sont plus
compliqués que dans le cas d'assemblages de sections en I.
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4. LES POUTRES
Les poutres supportent les éléments de plancher et transmettent les charges verticales
aux poteaux.
Dans une ossature d'ouvrage rectangulaire type, les poutres comprennent les barres
horizontales qui franchissent l'espace entre deux poteaux adjacents ; les poutres
secondaires sont également utilisées pour transmettre la charge de plancher aux poutres
principales (poutres primaires).
Dans les structures multi-étagées, les formes de section les plus courantes pour les
poutres sont les profils laminés en I (figure 6a) ou en H (figure 6c) avec des hauteurs de
poutres allant de 80 à 600 mm. Dans quelques cas on utilise des U, simples ou doubles
(figure 6b).
Quand une plus grande profondeur est nécessaire, des sections reconstituées peuvent
être utilisées. Ces sections sont fabriquées par soudage et sont généralement de forme
doublement symétrique (figure 6d) ou non symétrique (figure 6e), la dernière étant plus
avantageuse pour les sections mixtes acier-béton. Par combinaison de plats et/ou de
profilés, on peut fabriquer soit des sections en caisson (figure 6f), soit des sections
ouvertes (figure 6g).
Quelquefois on pratique des ouvertures dans les âmes des poutres de façon à permettre
le passage horizontal des fluides et réseaux divers (eau ou gaz), les câbles (pour
l'électricité et le téléphone), les conduits (pour l'air conditionné), etc. Les ouvertures
peuvent être circulaires (figure 6h) ou carrées avec les raidisseurs nécessaires dans
l'âme. Une autre solution à ce problème est donnée par l'utilisation de poutres
alvéolaires (figure 6i) qui peuvent être obtenues par soudage de deux parties d'un profilé
en double T dont l'âme a été auparavant oxycoupée le long d'une ligne trapézoïdale.
Pour les ouvrages, le domaine commun du rapport portée/hauteur des poutres est de
15 à 30 de façon à réaliser le dimensionnement le plus efficace.
En plus de la résistance, les poutres doivent avoir des rigidités suffisantes pour éviter de
grandes déformations qui peuvent être incompatibles avec les éléments non structuraux
(tels que les murs de partition). A cet effet, la flèche maximum à mi-portée d'une poutre
est usuellement limitée à une fraction de la portée égale au 1/400 - 1/500. Dans le cas où
cette limitation est trop sévère, une déformation initiale appropriée (une contre-flèche)
égale et opposée à celle due aux charges permanentes peut être donnée à la poutre.
Les sections d'acier peuvent être partiellement enrobées de béton par remplissage de
l'espace compris entre les semelles et l'âme de la section. Les sections partiellement
enrobées sont résistantes au feu sans protection conventionnelle particulière (figure 5e).
Pour des durées plus importantes de résistance au feu, des armatures complémentaires
de résistance au feu sont exigées.
Page 7
5. LES STRUCTURES DE PLANCHERS
Les planchers doivent résister aux charges verticales s'appliquant directement sur eux.
Ils sont usuellement constitués de dalles supportées par des poutres secondaires.
L'espace entre les poutres support doit être compatible avec la résistance de la dalle de
plancher. Les dalles de plancher peuvent être faites soit de prédalles, soit de dalles
coulées en place ou de dalles mixtes utilisant un bac acier. Nombre d'options sont
disponibles :
dalle coulée en place sur coffrage temporaire (figure 7a),
prédalles minces (de 40 à 50 mm d'épaisseur )avec coulage sur le site d'un béton
de structure formant la partie résistante de la dalle (figure 7b),
des éléments en béton préfabriqué plus épais qui n'exigent aucun coulage
additionnel de béton (figure 7c),
bac acier agissant en tant que coffrage perdu (figure 8b),
bac acier avec des bossages ou des indentations adaptés qui permettent à celui-ci
d'agir de manière mixte avec la dalle de béton (figure 8c).
Les portées types pour les dalles en béton sont généralement de 4 à 7 m, évitant ainsi la
nécessité de poutres secondaires. Pour les dalles mixtes, différentes formes de sections
droites du bac acier sont disponibles (figure 8a). Elles sont classées en trois catégories
selon leur résistance :
les profils à section trapézoïdale sans raidisseur avec des profondeurs d'onde
allant jusqu'à 80 mm (figure 8c),
les profilés à section trapézoïdale avec des raidisseurs longitudinaux à la fois dans
l'âme et dans les semelles avec des profondeurs d'onde allant jusqu'à 100 mm
(figure 8d),
les profilés avec des raidisseurs longitudinaux et transversaux ayant des
profondeurs d'onde allant jusqu'à 220 mm (figure 8c).
Le domaine des dalles mixtes, en longueur, va de 2 à 4 m pour ce qui concerne la
première catégorie, de 3 à 5 m pour la seconde et de 5 à 7 m pour la troisième. Les
poutres de plancher secondaires peuvent être évitées dans le dernier cas.
Les portées admissibles pour le bac acier sont conditionnées par les conditions de mise
en œuvre et, en particulier, lorsque des étais provisoires sont utilisés. Le mieux est
d'éviter de tels étais provisoires puisque le principal avantage de l'utilisation des bacs
acier, c'est-à-dire la rapidité de mise en œuvre, est fortement diminuée.
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Pour accroître la résistance et la rigidité des poutres de plancher, un système mixte
acier-béton peut être obtenu au moyen de soudage de goujons sur la semelle supérieure
de la poutre (figure 8f). Dans ce cas, la dalle et la poutre doivent être calculées de
manière mixte selon la théorie classique.
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6. CONTREVENTEMENTS
Les systèmes de contreventement sont utilisés pour résister aux forces horizontales
(charges de vent, actions sismiques) et pour transmettre celles-ci aux fondations.
Lorsqu'une charge horizontale F (figure 9a) est concentrée en n'importe quel point de la
façade de l'ouvrage, elle est transmise aux deux planchers adjacents au moyen des
éléments de bardage (figure 9b).
Les effets des charges horizontales H agissant sur la dalle horizontale de plancher sont
distribués aux éléments support verticaux qui sont situés dans des positions stratégiques
de l'ossature (lignes en pointillés de la figure 8c) au moyen d'éléments résistants
appropriés horizontaux dans le plancher.
Les éléments de support verticaux sont appelés les contreventements verticaux ; les
éléments résistants horizontaux sont les contreventements horizontaux qui sont situés
dans chaque plancher.
Lorsque des contreventements horizontaux sont nécessaires, ils sont choisis en forme de
barres diagonales distribuées dans le plan de chaque plancher, comme ceci est montré à
la figure 9c.
Si des bacs acier sont utilisés, les contreventements peuvent être remplacés par l'action
de diaphragmes lorsque ces bacs sont fixés de manière adéquate sur les poutres.
Les contreventements verticaux et horizontaux représentent, ensembles, le système de
contreventement global qui assure le transfert de toutes les forces horizontales aux
fondations.
Les contreventements verticaux sont caractérisés par différents arrangements des barres
diagonales dans l'ossature acier. Ils s'identifient comme suit (figure 10) :
a. diagonale simple,
b. contreventement en croix (croix de Saint-André),
c. contreventement en forme de V inversé,
d. portique asymétrique,
e. portique symétrique,
f. contreventement en forme de V.
Une alternative aux contreventements en acier est fournie par les murs en béton armé
(voiles) ou les noyaux en béton qui sont dimensionnés de façon à résister aux forces
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horizontales (figure 11). Dans ces systèmes, appelés les systèmes duo, le squelette acier
de l'ossature est soumis aux forces verticales seulement. Les noyaux en béton armé sont
habituellement positionnés autour des cages d'escaliers et d'ascenseurs.
Normalement, la dalle de plancher peut être dimensionnée pour résister aux forces dans
le plan afin d'éviter l'utilisation de diagonales horizontales. Ceci est le cas pour les
dalles en béton armé coulées en place ou pour les dalles mixtes avec des connecteurs
appropriés.
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7. LES SYSTEMES STRUCTURAUX
Pour résister aux effets combinés des charges horizontales et verticales dans les
structures multi-étagées, deux nouveaux concepts sont possibles.
Le premier, appelé « le système de cadres résistants aux moments », est une
combinaisons de barres horizontales (poutres) et verticales (poteaux) qui sont capables
de résister aux actions horizontales, soit de cisaillement, soit de flexion. Dans ce
système, aucun élément de contreventement n'est nécessaire. Le comportement des
cadres résistant aux moments est obtenu seulement si les assemblages poutre-poteau
sont rigides, ceci donnant lieu à une structure à cadres avec un degré d'hyperstaticité
élevé. Comme conséquence à ce choix :
les assemblages ou joints entre les barres sont compliqués,
l'interaction entre charges axiales et moments fléchissants est critique dans le
dimensionnement des poteaux,
la déformation globale latérale de la structure peut être trop importante, car ne
dépendant seulement que de l'inertie des poteaux.
Des détails types des nœuds poutre-poteau des systèmes à cadre rigide sont montrés à la
figure 12. Ils sont appelés « nœuds rigides » et leur tâche est de transférer le moment de
flexion de la poutre au poteau. Le type (a) peut transférer des moments de flexion
limités du fait que l'âme du poteau peut voiler en raison des effets de concentration
locale d'efforts. La présence des raidisseurs horizontaux dans l'âme d'un poteau (type b)
recompose la section droite de la poutre et le panneau d'âme du poteau doit résister
seulement à l'effort tranchant.
Les types (a) et (b) exigent l'opération de soudage sur le site. De telles opérations ne
sont pas complètement fiables, elles sont généralement chères et peuvent créer des
retards lors du montage.
Une meilleure solution consiste en l'utilisation des assemblages boulonnés qui
permettent de réaliser des joints rigides sans le désavantage de la mise en œuvre de
soudures sur le chantier. Deux solutions type pour les structures à cadre rigide sont
montrées aux figure 12c et 12d :
le type (c) est un assemblage par platine d'extrémité avec boulons extérieurs,
le type (d) est un assemblage par couvre-joint.
Ces solutions permettent l'utilisation la plus adaptée des méthodes d'assemblage, c'est-à-
dire le soudage en atelier pour reconstituer les éléments préfabriqués et le boulonnage
sur le chantier pour la liaison des éléments entre eux. Ce type de joint peut donc être
appelé « soudage en atelier, boulonnage sur le site ».
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Pour éviter les problèmes pratiques des constructions à cadres rigides, une solution plus
avantageuse peut être obtenue en concevant le comportement structural d'une façon
différente. Les fonctions de résistance aux charges horizontales et verticales sont
séparées en différentes « familles » de barres qui sont groupées en deux sous-structures
(figure 13) :
a. un simple portique composé de poutres articulées ensembles, capable
de transférer les charges verticales aux fondations (figure 13a),
b. une structure cantilever fixée au sol qui résiste aux forces horizontales
et transfère leurs effets aux fondations (figure 13b).
La sous-structure a est hyperstatique ; les poutres sont fléchies dans le plan vertical, les
poteaux sont simplement comprimés, les nœuds articulés entre poutres et poteaux
résistent seulement aux forces horizontales de cisaillement.
La sous-structure b est isostatique : sa fonction de contreventement peut être obtenue au
moyen de poutres treillis en acier ou par des murs en béton armé. Ces structures de
contreventement sont principalement sollicitées en cisaillement et flexion et leur
déformabilité doit être vérifiée sous les conditions de service de façon à limiter le
déplacement horizontal.
La combinaison des deux sous-structures a et b fournit la structure complète
(figure 13c) qui est capable de résister à la fois aux charges verticales et horizontales.
Les principaux avantages de cette solution, appelée « les systèmes contreventés », sont :
des détails de construction des nœuds très simples, car ils agissent comme des
articulations,
la déformabilité horizontale de la structure est limitée par le système de
contreventement (sous-structure b),
l'interaction entre les forces normales et les moments de flexion dans le poteau est
négligeable.
A contrario, quelques complications surgissent dans la conception des fondations de
contreventement qui doivent résister aux forces horizontales locales avec un très faible
pourcentage de compression axiale. Des valeurs importantes d'excentricité se produisent
qui requièrent des dimensions importantes de surfaces de contact sous la fondation.
Dans ces systèmes structuraux, les nœuds poutre-poteau doivent résister seulement aux
forces normales et de cisaillement. Quelques solutions types des nœuds de structures
articulées sont montrées à la figure 14 ; elles se rapportent à des nœuds « soudés en
atelier et boulonnés sur chantier ». La solution la plus communément utilisée est
l'assemblage boulonné entre l'âme de la poutre et la semelle (ou l'âme) du poteau au
moyen de deux cornières (figures 14e et f). Elles sont plus économiques que les
solutions entièrement soudées (figures 12a et b) pour les structures à nœuds rigides et
permettent un montage simple.
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8. EXIGENCES DE CALCUL
Le calcul d'un système structural pour un ouvrage multi-étagé doit prendre en
considération son comportement spatial.
Pour le système contreventé qui semble être le plus efficace du point de vue de
l'économie et de la fiabilité, il est nécessaire de positionner des contreventements en
nombre suffisant pour permettre de résister à toutes les charges horizontales quelle que
soit leur direction. A cette fin, les exigences sont :
(1) il doit être possible de considérer tout système de plancher comme une
structure plane, dont le déplacement horizontal est contrarié par les
contreventements verticaux,
(2) les contreventements, agissant pour le système de plancher comme des
degrés de liberté bloqués, doivent fournir au système au moins trois
degrés de liberté bloqués,
(3) le système de plancher doit être capable de résister aux forces internes
dues à l'application des charges horizontales.
Pour satisfaire l'exigence (1), des diagonales de contreventement doivent être introduites
dans le plan du plancher, transformant le système de plancher lui-même en un treillis
horizontal.
Comme alternative, la dalle en éléments préfabriqués en béton du système de plancher
peut être supposée comme devant résister directement aux forces horizontales comme
dans le cas d'une structure plane, car sa déformabilité est normalement négligeable.
Quand des dalles en béton sont utilisées, le montage de l'ossature acier exige un soin
particulier, car la structure est instable jusqu'à ce que les éléments de plancher soient
mis en place. Les contreventements provisoires sont donc nécessaires durant cette phase
de montage.
Pour satisfaire à l'exigence (2), les contreventements de poutres en treillis sont actifs
seulement dans leur propre plan et représentent donc un simple degré de liberté bloqué
pour le système plancher. Lorsque des contreventements en béton armé sont utilisés, ils
peuvent avoir un, deux ou trois degrés de liberté, dépendants de leur résistance
respectivement à un plan de flexion (mur), à la flexion biaxiale ou à la flexion biaxiale
et torsion (noyau).
Enfin, l'exigence (3) est satisfaite en évaluant les forces internes dues aux charges
horizontales dans les éléments de plancher et en considérant la position des
contreventements verticaux.
Page 14
La figure 15 montre une structure tridimensionnelle d'une structure multi-étagée avec
des contreventements en acier. Chaque point du système de plancher est fixé dans deux
directions. En particulier, les diagonales liant les points A et B empêchent le
déplacement de tous les points situés sur la ligne « 1 » dans la direction « x ». Le
contreventement de plancher est capable de recevoir des forces externes dans deux
directions « x » et « y » et de les transmettre aux contreventements verticaux.
La structure spatiale peut être réduite à deux sous-structures planes dont les schémas
statiques sont montrés à la figure 16. La façade longitudinale le long de la rangée « 3 »
est directement stabilisée dans son plan comme, du reste, les façades latérales, par les
contreventements transversaux situés dans les files « a » et « b ».
Les nœuds articulés des portiques intermédiaires transversaux et des portiques
longitudinaux entre les files « 1 » et « 2 » sont empêchés de tout déplacement horizontal
car ils sont liés aux contreventements verticaux au moyen de contreventements de
plancher. Ainsi, ils peuvent être considérés comme des structures non déformables
latéralement.
La figure 17 représente le schéma structural spatial d'unes structure multi-étagée avec
un noyau de contreventement en béton armé. Il peut être considéré comme une solution
alternative à l'exemple précédent du même ouvrage, dans lequel le noyau en béton se
substitue aux contreventements en acier horizontaux et verticaux.
Deus systèmes de contreventement de plancher peuvent être considérés :
Si les quatre murs de la cage d'escalier sont structurellement efficaces, la solution
de la figure 17a est correcte.
Si seulement trois côtés de la cage d'escalier sont structurellement efficaces, la
transmission des forces horizontales agissant dans la direction longitudinale aux
murs longitudinaux exige l'utilisation de diagonales additionnelles de plancher,
comme montré à la figure 17b.
Page 15
9. CONCLUSION
Les ossatures des structures multi-étagées consistent en un arrangement approprié
de dalles, de poutres, de poteaux, de fondations et de contreventements.
Il existe une grande variété des formes que chacun de ces éléments peut prendre
pour satisfaire différentes exigences de détail.
Les dispositions structurales sont influencées par la forme en plan de l'ouvrage ; la
répartition des poteaux doit prendre en considération des exigences d'ordre
économique et fonctionnel.
Les ossatures peuvent être des ossatures à cadre résistant aux moments (avec des
assemblages poutre-poteau rigides) ou plus communément des ossatures avec des
assemblages simples « articulés » poutre-poteau, la stabilité latérale étant fournie
par un système de contreventement indépendant.
Le contreventement est exigé dans les trois plans orthogonaux - typiquement des
plans sont les deux plans verticaux perpendiculaires et le plan horizontal
correspondant au plancher. Le contreventement horizontal est obtenu soit par la
dalle de plancher elle-même soit par des contreventements diagonaux.
Le contreventement dans le plan vertical est plus communément réalisé par des
contreventements en croix ou par des voiles pour des ouvrages de hauteur plus
modeste.
Page 16
10. LECTURES COMPLEMENTAIRES
1. Hart, F., Henn, W. and Sontay, H., Multi-storey Buildings in Steel, Crosby
Lockwood Staples, London, 1985.
2. Owens, G. W., Steel Designers' Manual, Blackwell Scientific Publications,
Oxford, 1992.