34
wertyuiopasdfghjklzxcvbnmqw rtyuiopasdfghjklzxcvbnmqwer yuiopasdfghjklzxcvbnmqwerty iopasdfghjklzxcvbnmqwertyui pasdfghjklzxcvbnmqwertyuiop sdfghjklzxcvbnmqwertyuiopas fghjklzxcvbnmqwertyuiopasdf hjklzxcvbnmqwertyuiopasdfgh klzxcvbnmqwertyuiopasdfghjk zxcvbnmqwertyuiopasdfghjklz cvbnmqwertyuiopasdfghjklzxc bnmqwertyuiopasdfghjklzxcvb mqwertyuiopasdfghjklzxcvbnm wertyuiopasdfghjklzxcvbnmqw rtyuiopasdfghjklzxcvbnmqwer yuiopasdfghjklzxcvbnmqwerty Cours de BTS 2ème année Année 2012-2013 Mme Fréquelin LGT Godart Roger

Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

qwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmrtyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwe

Cours de BTS 2ème année

Année 2012-2013

Mme Fréquelin

LGT Godart Roger

Page 2: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

qwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmrtyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwe

Thème 1   : Le sport, miroir de notre société   ?

Séquence 1   : Introduction au thème

Thème n° 1 - Le sport, miroir de notre société ?ProblématiqueLe sport dans les sociétés contemporaines structure une part importante de la vie publique. Créateur d'événements, il occasionne des rassemblements de masse et des manifestations qui rythment le temps collectif. Depuis le début du XXème siècle, le sport est passé d'une pratique personnelle relevant du domaine des loisirs à un phénomène social d'une ampleur considérable en raison de l'engouement collectif (avec ou sans pratique sportive) qu'il suscite.Le sport permet la manifestation de passions individuelles et collectives ; il provoque chez les spectateurs des réactions de ferveur qui ne sont pas sans rappeler la fonction dionysiaque des festivités rituelles dans l'Antiquité. Le besoin de se réjouir ensemble, d'éprouver ensemble espoir et déception, de se sentir associé à une aventure collective, fédère un très large public au-delà même des supporters, compensant ainsi peut-être le recul des grandes fêtes religieuses du passé qui réunissaient périodiquement les communautés.Le sport est révélateur des règles et des modèles qu'une société essaie de se donner. Il propose des activités pratiquées dans le monde entier selon des règles identiques pour tous : il apparaît comme un vecteur d'intégration sociale en permettant à chacun de réussir selon ses talents personnels et  crée des liens pacifiques entre les pays lors de compétitions qui suscitent un intérêt planétaire. Lieu d'apprentissage de la vie en société, mais aussi échappatoire possible aux pesanteurs sociales, lieu de réintégration, le sport offre des modèles physiques, façonne des modes vestimentaires, et influence fortement notre rapport à l'apparence et au corps. Il fait émerger des figures de héros, d'idoles ou d'aventuriers qui modèlent également notre représentation d'un certain idéal : goût de l'effort, maîtrise de soi, engagement, esprit d'équipe, valeurs traditionnelles de l'Olympisme.Néanmoins, le sport nous renvoie l'image de certaines dérives. Enjeu d'intérêts économiques majeurs, le sport peut faire prévaloir le goût du spectacle sur toute autre finalité, au point d'ouvrir la porte à des tricheries diverses. Lieu de rassemblement, il peut aussi devenir lieu de débordements identitaires dégénérant en violence ouverte. Lieu de manifestation d'un enjeu national, le sport peut devenir nationaliste, et être instrumentalisé par les pouvoirs politiques et économiques de tous bords. Domaine de recherche et d'innovation, il peut conduire vers la manipulation des corps pour améliorer artificiellement les performances. Enfin, l'engagement physique lui-même est peut-être remis en cause par la multiplication des sports virtuels.Les débats actuels sur le sport offrent un reflet de nos espoirs et de nos peurs quant à l'avenir de notre société. Doit-on craindre que les problèmes rencontrés (relation à l'argent, dopage, violence, vedettariat douteux, etc.) révèlent la perte des valeurs sociales ou peut-on continuer de voir dans le sport l'une des formes positives que peuvent prendre les rapports humains ?Indications bibliographiquesCes indications ne constituent en aucun cas un programme de lectures. Elles constituent des pistes et des suggestions pour permettre à chaque enseignant de s'orienter dans la réflexion sur le thème et d'élaborer son projet pédagogique.

LittératureR. Boudjedra, Le Vainqueur de coupe, 1989F. Begaudeau, Jouer juste, 2008A. Blondin, Le Tour de France en 80 jours, 1984P. Delerm, La Tranchée d'Arenberg et autres voluptés sportives, 2006F. Diome, Le Ventre de l'Atlantique, 2003J. Echenoz, Courir, 2008J. Giono, Les Terrasses de l'île d'Elbe, 1976 N. Hornby, Carton jaune, 2000J. Irving, La Petite Amie imaginaire,1997J. King, Football Factory, 2004M. Lindon, Champion du monde, 1996L. Mauvignier, Dans la foule, 2006H. Murakami, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, 2009Perec, W ou le souvenir d'enfance, 1975D. Picouly, Fort de l'eau, 1997A. Sillitoe, La Solitude du coureur de fond, 1959S. Valletti, Monsieur Armand dit Garincha, 2001J. Winterbert, Les Olympiades truquées, 2001Essais R. Barthes, Mythologies : « Le monde où l'on catche » ; « Le Tour de France comme épopée », 1957F. Begaudeau (dir.), La Politique par le sport, 2009M. Caillat, Sport et civilisation : histoire et critique d'un phénomène social, 1996R. Caillois, Les jeux et les hommes, 1958J. Defrance, Sociologie du sport, 2006J. Ph. Domecq, Ce que nous dit la vitesse, 2000R. Elias et E. Dunning, Sport et civilisation, la violence maîtrisée, 1994A. Londres, Les Forçats de la route, 1924, réédition 1996M. Perelman, Le Stade barbare : la fureur du spectacle sportif, 1998I. Queval, S'accomplir ou se dépasser. Essai sur le sport contemporain, 2004G. Vigarello, L'Esprit sportif aujourd'hui. Des valeurs en conflit, 2004P. Yonnet, Huit leçons sur le sport, 2004P. Arnaud (dir.), Le Sport en France. Une approche politique, économique et sociale, La Documentation française, 2000Europe, « Sport et littérature », n° 806-807, juin-juillet 1996.

Le Nouvel Observateur, « La Ferveur du sport », hors-série n° 60, oct.-nov. 2005NRP, n° 9, « Sport et littérature », mai-juin 1998Sciences et Vie, « L'épopée des J.O. », juillet 2004TDC, « Sport et société, vertus et dérives », n° 818, 15-30 juin 2001Films, documents iconographiques, bandes dessinées Coup de tête, Jean-Jacques Annaud, 1979Rocky, John Avildsen, 1976 Million Dollar Baby, Clint Eastwood, 2005 Invictus, Clint Eastwood, 2009Le Vélo de Ghislain Lambert, Philippe Harel, 2001Les Chariots de feu, Hugh Hudson, 1981Rollerball, Norman Jewison, 1975Looking for Eric, Ken Loach, 2008Les Yeux dans les bleus, Stéphane Meunier, 1998À mort l'arbitre, Jean-Pierre Mocky, 1984Raging Bull, Martin Scorsese, 1980J.M. Basquiat, Cassius Clay et série sur les boxeurs, 1988 U. Boccioni, Dynamisme d'un footballeur, 1912Bouzard, Football, football, 2007N. de Staël, série sur les footballeurs Douanier Rousseau, Les Joueurs de football, 1908J.M. Huittorel, La Beauté du geste : l'art contemporain et le sport, 2005F. et S. Laget, Sportissimo ou le sport raconté par les affiches, 1996E. Leve, série de photographies « Rugby », 1996C. Serre, Le Sport, 1982Sites internetSite du Comité consultatif national d'éthique, avis n° 81 « Sport et santé », http://www.ccne-ethique.fr/Dossier de la BNF : Héros, d'Achille à Zidane, http://classes.bnf.fr/heros/index.htmSur le site du secrétariat aux sports, rapport dit « livre vert du supporterisme » : http://www.sports.gouv.fr/francais/accueil-844/a-la-une/francais/communication/a-la-une-846/remise-du-livre-vert-duSur le site de l'Insep, Regards sur le sport : http://www.boutique.insep.fr/ShowProduct.aspx?ID=187

Page 3: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

LEXIQUE : « Le sport, miroir de notre société ? »

Sport : activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l’effort et dont la pratique suppose un entraînement méthodique, le respect de certaines règles et disciplines (vient du mot anglais « sport », qui signifiait au XVème siècle, « divertissement »).Mode : manière temporaire et collective de penser, d’agir, de se vêtir.Recherche : action, travail visant à découvrir, à trouver, à obtenir quelque chose.Innovation : nouveauté, application d’une invention.Économie du sport : partie de l’économie qui étudie la place, les enjeux du sport dans l’activité économique globale ; analyse de flux économiques (flux monétaires, financiers, réels) impliquant le sport. Politique sportive : gestion des services, du personnel et des équipements sportifs par les différentes collectivités territoriales et par les Etats. Se dit aussi de la stratégie mise en place par un club, une fédération.Infrastructures sportives : équipements, installations, locaux mis à disposition des pratiquants de sport à titre gratuit ou onéreux.Normes : règles édictées pour encadrer une activité sportive au niveau de sa pratique et/ou de ses installations, de ses équipements.Règle : principe, conduite à suivre, à respecter.Arbitrage : surveillance du bon déroulement d’une épreuve sportive et prises de décisions en cas de non respect des règles..Sanctions : punitions, pénalités.Transfert : changement de club d’un sportif professionnel.Élimination : éviction, disqualification.Exclusion : renvoi, mise à l’écart.Truquage : fait de frauder, de tricher, de falsifier.Dopage : absorption de substances permettant d’augmenter artificiellement des capacités physiques ou mentales d’un sportif.Discrimination : fait de traiter différemment des personnes sans justification valable.Violence : parole, action brutales envers une personne.Spectacle : divertissement destiné à un public.Rituels : ensemble de rites, de pratiques habituelles.Supporters : personnes qui soutiennent un sportif, une équipe sportive, partisans.Intégration : fait d’entrer dans un groupe, une structure et d’en devenir membre en adhérant à ses modes de fonctionnement.Club : structure d’encadrement des sportifs.Équipe : groupe de sportifs, de joueurs dont le nombre varie suivant le sport pratiqué.Dépassement (de soi) : fait d’aller au-delà de ses limites.Émulation : sentiment qui pousse à surpasser ou égaler une personne.

Évènement collectif : fait important impliquant plusieurs personnes. Culture physique : pratique d’exercices physiques visant à fortifier le corps.Plein air : extérieur, hors salle.Hygiène : mesures assurant un bon fonctionnement de l’organisme humain et une prévention contre les maladies infectieuses (terme dérivé du nom de la déesse grecque Hygle, déesse de la santé et de la propreté).

Santé : selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), état de complet bien-être physique, mental et social.Idéologie : ensemble d’idées, de croyances d’une personne ou d’un groupe de personnes.Fair-play : jouer franc-jeu ; adopter un mode de pensée, un comportement honnête, loyal, respectueux de la pratique d’un sport.Olympisme : courant de pensée qui place le sport au service d’un développement harmonieux de l’individu et de la société ; ensemble de compétitions sportives mondiales.Esprit d’équipe : sentiment d’adhérer à un groupe pour partager des valeurs communes et agir ensemble afin d’atteindre un objectif fixé.Console de jeux : appareil permettant de jouer à des jeux vidéo.Jeux vidéo : jeu se déroulant sur un écran de téléviseur ou d’ordinateur.Sport virtuel : sport pratiqué à domicile à partir d’Internet ou de jeux vidéo permettant des simulations d’activités sportives.Entraînement : pratique d’exercices physiques visant à se préparer à une activité sportive.Effort : mobilisation et mise en œuvre de forces physiques et morales pour atteindre un objectif fixé.Performance : optimisation des capacités physiques d’une personne ; résultat atteint par un sportif lors d’une compétition.Foule : grand nombre de personnes présentes en un lieu donné.Masses : groupes de personnes faisant corps ensemble.Liesse populaire : joie débordante et collective.Amateur : personne qui pratique un sport sans en faire une profession.Professionnel : personne qui pratique un sport comme une profession et qui perçoit une rémunération en contrepartie.Héros : personne reconnue pour son courage et ses exploits ; personne digne d’estime publique et de gloire.Idoles : personnes fortement admirées par le public.Vedettariat : attitude de vedette.Fédération : union d’associations sportives chargée d’organiser et de promouvoir la pratique d’un ou plusieurs sports.Coach : personne qui accompagne un professionnel sportif pour lui permettre d’améliorer ses techniques et ses résultats.

Page 4: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Culture physique : pratique d’exercices physiques visant à fortifier le corps.

Amateur : personne qui pratique un sport sans en faire une profession.

Normes : règles édictées pour encadrer une activité sportive au niveau de sa pratique et/ou de ses installations, de ses équipements.

Idéologie : ensemble d’idées, de croyances d’une personne ou d’un groupe de personnes.

Entraînement : pratique d’exercices physiques visant à se préparer à une activité sportive.

Canons : normes esthétiques dans le domaine artistique.

Plein air : extérieur, hors salle.

Professionnel : personne qui pratique un sport comme une profession et qui perçoit une rémunération en contrepartie.

Règle : principe, conduite à suivre, à respecter.

Fair-play : jouer franc-jeu ; adopter un mode de pensée, un comportement honnête, loyal, respectueux de la pratique d’un sport.

Effort : mobilisation et mise en œuvre de forces physiques et morales pour atteindre un objectif fixé.

Mode : manière temporaire et collective de penser, d’agir, de se vêtir.

Hygiène : mesures assurant un bon fonctionnement de l’organisme humain et une prévention contre les maladies infectieuses (terme dérivé du nom de la déesse grecque Hygle, déesse de la santé et de la propreté).

Intégration : fait d’entrer dans un groupe, une structure et d’en devenir membre en adhérant à ses modes de fonctionnement

Arbitrage : surveillance du bon déroulement d’une épreuve sportive et prises de décisions en cas de non respect des règles..Sanctions : punitions, pénalités.

Olympisme : courant de pensée qui place le sport au service d’un développement harmonieux de l’individu et de la société ; ensemble de compétitions sportives mondiales.

Performance : optimisation des capacités physiques d’une personne ; résultat atteint par un sportif lors d’une compétition.

Recherche : action, travail visant à découvrir, à trouver, à obtenir quelque chose.

Club : structure d’encadrement des sportifs

Sanctions : punitions, pénalités.

Esprit d’équipe : sentiment d’adhérer à un groupe pour partager des valeurs communes et agir ensemble afin d’atteindre un objectif fixé.

Dépassement (de soi) : fait d’aller au-delà de ses limites.

Innovation : nouveauté, application d’une invention.

Équipe : groupe de sportifs, de joueurs dont le nombre varie suivant le sport pratiqué.

Transfert : changement de club d’un sportif professionnel.

Économie du sport : partie de l’économie qui étudie la place, les enjeux du sport dans l’activité économique globale ; analyse de flux économiques (flux monétaires, financiers, réels) impliquant le sport.

Fédération : union d’associations sportives chargée d’organiser et de promouvoir la pratique d’un ou plusieurs sports.

Élimination : éviction, disqualification.

Politique sportive : gestion des services, du personnel et des équipements sportifs par les différentes collectivités territoriales et par les Etats. Se dit aussi de la stratégie mise en place par un club, une fédération.

Coach : personne qui accompagne un professionnel sportif pour lui permettre d’améliorer ses techniques et ses résultats.

Exclusion : renvoi, mise à l’écart.

Infrastructures sportives : équipements, installations, locaux mis à disposition des pratiquants de sport à titre gratuit ou onéreux.

Exercice   1

Les mots-clés au programme ont été triés dans ce tableau. Replacez les catégories suivantes à leur place dans la première ligne du tableau : Sport et dérives, Sport et compétition, Sport et société, Sport et valeurs, Sport et discipline, Sport et santé, Sport et encadrement, Sport et jeux, Sport et grand public.

Page 5: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Évènement collectif : fait important impliquant plusieurs personnes

Truquage : fait de frauder, de tricher, de falsifier. Jeux vidéo : jeu se déroulant sur un écran de téléviseur ou d’ordinateur.

Foule : grand nombre de personnes présentes en un lieu donné.

Dopage : absorption de substances permettant d’augmenter artificiellement des capacités physiques ou mentales d’un sportif.

Sport virtuel : sport pratiqué à domicile à partir d’Internet ou de jeux vidéo permettant des simulations d’activités sportives.

Masses : groupes de personnes faisant corps ensemble.

Discrimination : fait de traiter différemment des personnes sans justification valable.

Liesse populaire : joie débordante et collective. Violence : parole, action brutales envers une personne.

Spectacle : divertissement destiné à un public.

Rituels : ensemble de rites, de pratiques habituelles.

Supporters : personnes qui soutiennent un sportif, une équipe sportive, partisans.

Héros : personne reconnue pour son courage et ses exploits ; personne digne d’estime publique et de gloire.

Idoles : personnes fortement admirées par le public.

Vedettariat : attitude de vedette.

Page 6: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Corrigé de l’exercice 1   :

Sport et santé Sport et encadrement

Sport et discipline

Sport et valeurs Sport et compétition

Sport et société

Culture physique : pratique d’exercices physiques visant à fortifier le corps.

Amateur : personne qui pratique un sport sans en faire une profession.

Normes : règles édictées pour encadrer une activité sportive au niveau de sa pratique et/ou de ses installations, de ses équipements.

Idéologie : ensemble d’idées, de croyances d’une personne ou d’un groupe de personnes.

Entraînement : pratique d’exercices physiques visant à se préparer à une activité sportive.

Canons : normes esthétiques dans le domaine artistique.

Plein air : extérieur, hors salle.

Professionnel : personne qui pratique un sport comme une profession et qui perçoit une rémunération en contrepartie.

Règle : principe, conduite à suivre, à respecter.

Fair-play : jouer franc-jeu ; adopter un mode de pensée, un comportement honnête, loyal, respectueux de la pratique d’un sport.

Effort : mobilisation et mise en œuvre de forces physiques et morales pour atteindre un objectif fixé.

Mode : manière temporaire et collective de penser, d’agir, de se vêtir.

Hygiène : mesures assurant un bon fonctionnement de l’organisme humain et une prévention contre les maladies infectieuses (terme dérivé du nom de la déesse grecque Hygle, déesse de la santé et de la propreté).

Intégration : fait d’entrer dans un groupe, une structure et d’en devenir membre en adhérant à ses modes de fonctionnement

Arbitrage : surveillance du bon déroulement d’une épreuve sportive et prises de décisions en cas de non respect des règles..Sanctions : punitions, pénalités.

Olympisme : courant de pensée qui place le sport au service d’un développement harmonieux de l’individu et de la société ; ensemble de compétitions sportives mondiales.

Performance : optimisation des capacités physiques d’une personne ; résultat atteint par un sportif lors d’une compétition.

Recherche : action, travail visant à découvrir, à trouver, à obtenir quelque chose.

Club : structure d’encadrement des sportifs

Sanctions : punitions, pénalités.

Esprit d’équipe : sentiment d’adhérer à un groupe pour partager des valeurs communes et agir ensemble afin d’atteindre un objectif fixé.

Dépassement (de soi) : fait d’aller au-delà de ses limites.

Innovation : nouveauté, application d’une invention.

Équipe : groupe de sportifs, de joueurs dont le nombre varie suivant le sport pratiqué.

Transfert : changement de club d’un sportif professionnel.

Économie du sport : partie de l’économie qui étudie la place, les enjeux du sport dans l’activité économique globale ; analyse de flux économiques (flux monétaires, financiers, réels) impliquant le sport.

Fédération : union d’associations sportives chargée d’organiser et de promouvoir la pratique d’un ou plusieurs sports.

Élimination : éviction, disqualification.

Politique sportive : gestion des services, du personnel et des équipements sportifs par les différentes collectivités territoriales et par les Etats. Se dit aussi de la stratégie mise en place par un club, une fédération.

Coach : personne qui accompagne un professionnel sportif pour lui permettre d’améliorer ses techniques et ses résultats.

Exclusion : renvoi, mise à l’écart.

Infrastructures sportives : équipements, installations, locaux mis à disposition des pratiquants de sport à titre gratuit ou onéreux.

Sport et grand public Sport et dérives Sport et jeux

Évènement collectif : fait important Truquage : fait de frauder, de tricher, de Jeux vidéo : jeu se déroulant sur un

Page 7: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

impliquant plusieurs personnes falsifier. écran de téléviseur ou d’ordinateur.

Foule : grand nombre de personnes présentes en un lieu donné.

Dopage : absorption de substances permettant d’augmenter artificiellement des capacités physiques ou mentales d’un sportif.

Sport virtuel : sport pratiqué à domicile à partir d’Internet ou de jeux vidéo permettant des simulations d’activités sportives.

Masses : groupes de personnes faisant corps ensemble.

Discrimination : fait de traiter différemment des personnes sans justification valable.

Liesse populaire : joie débordante et collective.

Violence : parole, action brutales envers une personne.

Spectacle : divertissement destiné à un public.Rituels : ensemble de rites, de pratiques habituelles.Supporters : personnes qui soutiennent un sportif, une équipe sportive, partisans.Héros : personne reconnue pour son courage et ses exploits ; personne digne d’estime publique et de gloire.Idoles : personnes fortement admirées par le public.Vedettariat : attitude de vedette.

Page 8: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Exercice   2

Complétez les paragraphes ci-dessous à l’aide des termes figurant dans votre lexique (un même terme peut revenir plusieurs fois et vous devrez bien entendu veiller à accorder correctement les termes employés).

Le fait partie des activités de loisirs et sa pratique est source de bien-être personnel. Faire du contribue à prendre soin de son corps, à mieux le connaître et favorise un bon état de physique et mental. Que ce soit en salle ou en , la

permet d’éliminer des calories, de s’éloigner des pesanteurs sociales, d’extérioriser le stress, de se protéger contre les maladies renforçant le lien avec l’et la . Le agit ainsi positivement sur la qualité de vie et crée une coupure avec les activités quotidiennes.

Le n’est pas un domaine exclusif. Chacun, ou , peut faire du seul ou en choisissant d’intégrer une ou un . Cette adhésion renforce l’ à un groupe voire à la société en s’accomplissant, en partageant des valeurs et en créant des liens sociaux. Le favorise la mixité sociale, la fraternité et offre à chacun la possibilité d’exprimer ses talents et de réussir. Les s’impliquent à des degrés divers et ont leur propre alors que les sont classés par niveau voire division et sont conseillés, accompagnés par un ou un partenaire d’entraînement afin de développer leurs aptitudes et leur potentiel. Le cadre associatif est particulièrement présent dans le domaine sportif et l’union des associations, par le biais des , contribue à renforcer le rôle et la place du dans la société.

La discipline sportive passe par la définition de , la fixation de de manière à ce que tout sportif puisse connaître précisément ses champs d’action et ses limites. La délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et identiques pour tous donne au

rigueur, intransigeance et codes de conduite pour harmoniser les pratiques sportives et tendre vers l’exemplarité. L’arbitrage permet d’assurer le bon déroulement des épreuves sportives et d’appliquer les qui s’imposent en cas de non respect des établies. Les

sont fonction de l’importance des transgressions et peuvent se traduire par un , une voire unedu sportif qui a outrepassé les limites fixées. La discipline orchestre les rencontres sportives et instaure une coordination en faveur d’un rapprochement

entre participants et pays.

Le rassemble. Il véhicule des valeurs dont le partage favorise l’ . L’idéologie sportive repose sur des idées, des modes de pensée spécifiques exprimés par le et . Le respect de soi, de l’adversaire, des du jeu, le goût de l’effort, l’engagement, la solidarité font du sport une activité riche en implications individuelles et collectives.

Le est de soi et renforce l’esprit de . Animé par la volonté de réussir, le sportif accomplit les et redouble d’ pour participer aux tournois et optimiser ses résultats par rapport à un niveau de attendu

et souhaité. Cette quête de l’exploit et de la victoire renforce l’ mais tout sportif doit aussi reconnaître ses limites et se préparer à l’échec pour pouvoir accepter la défaite.

Le occupe une place déterminante dans la société et évolue au cours du temps. La et l’ s’intègrent au domaine sportif favorisant l’émergence de nouvelles techniques, de nouveaux équipements et de nouveaux produits. Ces nouveautés peuvent révolutionner des modes de fonctionnement bien établis au niveau sociétal et sportif et créer des modèles, des styles qu’une société essaie de se donner. Le sport inspire la et la s’est emparée du . Dans la rue, le vêtement de côtoie le vêtement de ville et le

crée des vecteurs de conduite dans la vie quotidienne. Les esthétiques filtrant par les peuvent toutefois conduire à modeler son corps renforçant le culte du corps parfait, la recherche de la minceur et le rapport de l’individu à l’apparence. Un lien étroit entre et phénomène de société existe mais cette relation peut générer obsession et démesure. Au niveau économique, le sport est considéré comme une activité à part entière reconnue par la prise en compte d’une . Le a en effet un poids économique important, il crée de la richesse, des emplois et les responsables politiques ne sous-estiment pas l’enjeu d’une dans leur programme pour sensibiliser les électeurs, améliorer la vie en société et gérer au mieux les investissements en . Mais le a aussi ses entrées dans la sphère entrepreneuriale par le biais du parrainage sportif. Ce partenariat est une manne financière pour le , le sportif sponsorisés qui, en contrepartie, renforcent la communication commerciale de l’entreprise sponsor.

Les manifestations sportives s’inscrivent au programme des . Elles sont des évènements collectifs fédérateurs d’un grand public, attirant la voire les et l’étendue de ces évènements peut être internationale dans le cadre des mégamanifestations. Les rencontres sportifs-public associent tous les participants à une aventure collective, fascinent, déclenchent ferveur et populaire tout en respectant des comme les festivités de l’Antiquité. Les soutiennent les sportifs mais la passion sportive implique également la consécration d’ , l’admiration d’

et la reconnaissance de sportifs de haut niveau qui sont de véritables stars représentantes du . Les sportifs de haut niveau sont des personnages publics qui ne laissent pas insensibles et leur influence est particulièrement reconnue.

Le conduit parfois à des dérives. La non-maîtrise de soi, la recherche d’une victoire compromise, la volonté de gagner « à tout prix » font que des sportifs vont au-delà de ce que le sport autorise. Mais tricher n’est pas jouer. , tricherie, , brutalité, sont des déviances compromettantes pour l’avenir des sportifs voire des hauts responsables sportifs qui les pratiquent. Leur propre image mais aussi celle du sport sont alors ternies engendrant ainsi désapprobation, déception, scepticisme et remise en question de l’éthique et des nobles valeurs sportives. Lorsque le

de soi, la quête de la , de la perfection sont poussés à l’extrême et que l’obtention des gains financiers fait perdre la raison, le risque de recourir au se profile avec tous les dangers qui en découlent. La corruption est entrée dans le milieu sportif en transgressant les frontières de la morale et du droit au détriment des idéaux. Mais les dérives peuvent aussi se traduire par l’expression de du public voire des fauteurs de troubles qui utilisent les grandes rencontres sportives pour manifester, extérioriser des oppositions créant des déchaînements d’animosité aux excès parfois incontrôlables.

Page 9: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Corrigé de l’exercice 2   :

Le sport fait partie des activités de loisirs et sa pratique est source de bien-être personnel. Faire du sport contribue à prendre soin de son corps, à mieux le connaître et favorise un bon état de santé physique et mental. Que ce soit en salle ou en plein air, la culture physique permet d’éliminer des calories, de s’éloigner des pesanteurs sociales, d’extérioriser le stress, de se protéger contre les maladies renforçant le lien avec l’ hygiène et la santé. Le sport agit ainsi positivement sur la qualité de vie et crée une coupure avec les activités quotidiennes.

Le sport n’est pas un domaine exclusif. Chacun, amateur ou professionnel, peut faire du sport seul ou en choisissant d’intégrer une équipe ou un club. Cette adhésion renforce l’intégration à un groupe voire à la société en s’accomplissant, en partageant des valeurs et en créant des liens sociaux. Le sport favorise la mixité sociale, la fraternité et offre à chacun la possibilité d’exprimer ses talents et de réussir. Les

amateurs s’impliquent à des degrés divers et ont leur propre performance alors que les professionnels sont classés par niveau voire division et sont conseillés, accompagnés par un coach ou un partenaire d’entraînement afin de développer leurs aptitudes et leur potentiel. Le cadre associatif est particulièrement présent dans le domaine sportif et l’union des associations, par le biais des fédérations, contribue à renforcer le rôle et la place du sport dans la société.

La discipline sportive passe par la définition de règles, la fixation de normes de manière à ce que tout sportif puisse connaître précisément ses champs d’action et ses limites. La délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et identiques pour tous donne au

sport rigueur, intransigeance et codes de conduite pour harmoniser les pratiques sportives et tendre vers l’exemplarité. L’arbitrage permet d’assurer le bon déroulement des épreuves sportives et d’appliquer les sanctions qui s’imposent en cas de non-respect des règles établies. Les sanctions sont fonction de l’importance des transgressions et peuvent se traduire par un transfert, une élimination voire uneexclusion du sportif qui a outrepassé les limites fixées. La discipline orchestre les rencontres sportives et instaure une coordination en faveur d’un rapprochement entre participants et pays.

Le sport rassemble. Il véhicule des valeurs dont le partage favorise l’esprit d’équipe. L’idéologie sportive repose sur des idées, des modes de pensée spécifiques exprimés par le fair-play et l’olympisme. Le respect de soi, de l’adversaire, des règles du jeu, le goût de l’effort, l’engagement, la solidarité font du sport une activité riche en implications individuelles et collectives.

Le sport est dépassement de soi et renforce l’esprit de compétition. Animé par la volonté de réussir, le sportif accomplit les entraînements et redouble d’ efforts pour participer aux tournois et optimiser ses résultats par rapport à un niveau de performance attendu et

souhaité. Cette quête de l’exploit et de la victoire renforce l’émulation mais tout sportif doit aussi reconnaître ses limites et se préparer à l’échec pour pouvoir accepter la défaite.

Le sport occupe une place déterminante dans la société et évolue au cours du temps. La recherche et l’ innovation s’intègrent au domaine sportif favorisant l’émergence de nouvelles techniques, de nouveaux équipements et de nouveaux produits. Ces nouveautés peuvent révolutionner des modes de fonctionnement bien établis au niveau sociétal et sportif et créer des modèles, des styles qu’une société essaie de se donner. Le sport inspire la mode et la mode s’est emparée du sport. Dans la rue, le vêtement de sport côtoie le vêtement de ville et le sport crée des vecteurs de conduite dans la vie quotidienne. Les normes esthétiques filtrant par les canons peuvent toutefois conduire à modeler son corps renforçant le culte du corps parfait, la recherche de la minceur et le rapport de l’individu à l’apparence. Un lien étroit entre sport et phénomène de société existe mais cette relation peut générer obsession et démesure. Au niveau économique, le sport est considéré comme une activité à part entière reconnue par la prise en compte d’une

économie du sport . Le sport a en effet un poids économique important, il crée de la richesse, des emplois et les responsables politiques ne sous-estiment pas l’enjeu d’une politique du sport dans leur programme pour sensibiliser les électeurs, améliorer la vie en société et gérer au mieux les investissements en infrastructures sportives . Mais le sport a aussi ses entrées dans la sphère entrepreneuriale par le biais du parrainage sportif. Ce partenariat est une manne financière pour le sport, le sportif sponsorisés qui, en contrepartie, renforcent la communication commerciale de l’entreprise sponsor.

Les manifestations sportives s’inscrivent au programme des spectacles. Elles sont des évènements collectifs fédérateurs d’un grand public, attirant la foule voire les masses et l’étendue de ces évènements peut être internationale dans le cadre des mégamanifestations. Les rencontres sportifs-public associent tous les participants à une aventure collective, fascinent, déclenchent ferveur et liesse populaire tout en respectant des rituels comme les festivités de l’Antiquité. Les supporters soutiennent les sportifs mais la passion sportive implique également la consécration d’ idoles, l’admiration de

héros et la reconnaissance de sportifs de haut niveau qui sont de véritables stars représentantes du vedettariat. Les sportifs de haut niveau sont des personnages publics qui ne laissent pas insensibles et leur influence est particulièrement reconnue.

Le sport conduit parfois à des dérives. La non-maîtrise de soi, la recherche d’une victoire compromise, la volonté de gagner « à tout prix » font que des sportifs vont au-delà de ce que le sport autorise. Mais tricher n’est pas jouer. Truquage, tricherie, violence, brutalité, discrimination sont des déviances compromettantes pour l’avenir des sportifs voire des hauts responsables sportifs qui les pratiquent. Leur propre image mais aussi celle du sport sont alors ternies engendrant ainsi désapprobation, déception, scepticisme et remise en question de l’éthique et des nobles valeurs sportives. Lorsque le

dépassement de soi, la quête de la performance, de la perfection sont poussés à l’extrême et que l’obtention des gains financiers fait perdre la raison, le risque de recourir au dopage se profile avec tous les dangers qui en découlent. La corruption est entrée dans le milieu sportif en transgressant les frontières de la morale et du droit au détriment des idéaux. Mais les dérives peuvent aussi se traduire par l’expression de violences du public voire des

supporters fauteurs de troubles qui utilisent les grandes rencontres sportives pour manifester, extérioriser des oppositions créant des déchaînements d’animosité aux excès parfois incontrôlables.

Page 10: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Rappels sur la méthodologie de la synthèse et de l’expression personnelle   :

Lecture des fiches méthodes issues du recueil « Le sport, miroir de notre société ? BTS 2012 ? » Étonnants Classiques, GF Flammarion

Synthèse   : Le sport, un phénomène de société d’une importance majeure ?

Documents   :

Document 1 : Gérard Mermet, Francoscopie (2008), Éditions Larousse

Document 2 : Arnaud Bouthéon, « Désirer la sainteté comme un athlète l’or », Famille chrétienne n° 1801, juillet 2012.

Document 3 : Rachid Boudjedra, Le Vainqueur de coupe, Denoël Folio, 1981

Corrigé de l’étude du document   1:

2. Gérard Mermet part du constat de la part croissante qu’occupe le sport dans le quotidien des Français. Il compare ensuite la France aux autres pays européens et remarque que la situation française est dans la moyenne de l’Europe des Quinze. Il met ensuite en évidence l’influence du sport sur les médias français, puis celle du « sport-business » sur l’économie et la mode. Son analyse se conclut sur la place du sport dans la culture des jeunes. Ceux-ci pratiquent en effet un sport dans leur quasi-totalité. Plusieurs causes sont associées à cet engouement : la dimension planétaire du sport séduirait les jeunes qui trouveraient dans les codes vestimentaires et comportementaux des sportifs, des clés d’intégration sociale. Cela les aiderait, d’après l’auteur, à construire leur identité et à développer leur imaginaire.

3. Parce qu’il constitue un phénomène de masse, le sport contemporain a un impact important sur la vie sociale, d’après les analyses de Gérard Mermet. Il semble, d’après le sociologue, que le sport interfère avec la société dans des domaines aussi variés que la presse ou la télévision, les idéaux d’une époque – par le biais du vedettariat- l’économie (retombées financières de l’économie du sport et mécénat des entreprises), ou encore la mode. Les jeunes seraient les plus touchés par l’influence du sport puisqu’ils sont ceux qui le pratiquent le plus. Pour cette tranche d’âge, le sport joue un véritable rôle de repère identitaire : il contribue donc à modeler les générations de demain.

Document 2   :

Pour analyser le document :

1. Caractérisez précisément la nature du document.2. Résumez et reformulez les informations essentielles données dans chaque partie.3. Quels liens le document met-il en évidence entre sport et religion ?

Corrigé de l’étude du document 2 :

1. Le document présenté est une interview.2. D’après Arnaud Bouthéon le sport – bien que ne proposant pas d’interprétation sur la vie après la mort – a ceci de commun avec les religions qu’il crée

du lien entre les gens. Cet ancien joueur de rugby invite les chrétiens à avoir une vision positive du sport pour plusieurs raisons : son impact dans les médias et l’économie en fait un phénomène social incontournable dont les effets peuvent être à double tranchant. La marchandisation du corps des sportifs, dès l’enfance, constitue par exemple pour l’auteur une dérive majeure. Selon l’interviewé la fascination de nos contemporains pour le sport est amplifiée par les médias et le marketing, mais le sport, sorte d’artisanat du corps contrebalancerait aussi la forte tertiarisation de notre société. La pratique du sport a remplacé la participation à la messe du dimanche matin. Cependant, cette fascination ne semble pas nocive à l’auteur puisque sport et religion sont porteurs de valeurs communes : solidarité, abnégation, lutte contre les passions, saine émulation qui conduit à la réalisation de soi, renforcement de l’identité nationale et sexuelle. Ainsi Arnaud Bouthéon, auteur d’un livre à paraître sur le rapport entre sport et foi, n’hésite pas à rapprocher la figure du sportif de celle du soldat émérite ou bien encore du saint.

Document 3   :

Pour analyser le document:

1. Quel est le thème de l’extrait proposé ?2. Comment décririez-vous la situation du narrateur et son point de vue sur la scène décrite ?3. Quelles informations sont données sur les spectateurs assistant au match ? Qu’est-ce qu’évoque cette scène pour le personnage principal ?

Corrigé de l’étude du document 3 :

1. Le thème de l’extrait proposé est la liesse populaire qui s’empare des spectateurs lors de la finale de la coupe de France de football en 1957.2. Le narrateur a un point de vue interne au personnage principal, un résistant algérien venu assassiner un collaborateur. Par conséquent il décrit la scène

avec un recul souvent teinté de mépris – le personnage ne semble pas participer pleinement au phénomène d’exaltation collective, même si cette ferveur populaire exerce une influence sur lui.

3. Les informations données par le narrateur sur les spectateurs concernent les bruits, les odeurs et les couleurs de cette masse humaine qualifiée par deux fois d’ « hystérique », et caractérisée comme excessive dans tous ses faits et gestes, par une accumulation de qualificatifs souvent de connotation péjorative. Une hypothèse se forme ensuite quant à la raison d’être de ce débordement qui pourrait d’après le narrateur être un exutoire, une catharsis qui permet aux spectateurs d’oublier leur solitude existentielle et l’oppression dont ils seraient victimes dans le cadre de leur travail. Les spectateurs sont d’ailleurs clairement divisés en deux selon leur appartenance sociale, les élites ne participant pas à la liesse populaire, placées dans une tribune à part elles font de la figuration et cachent mal leur mépris pour ce bas peuple en furie. Si le début de l’extrait semble associer cette masse en liesse à un troupeau quasi-inhumain, la fin du texte se fait plus politique  : le texte sous-entend en effet que les débordements émotionnels en jeu et le caractère nationaliste de l’évènement sont de nature à transformer le spectateur populaire en citoyen soumis, prêt à devenir soldat discipliné au service de la politique colonialiste que combat le personnage principal. On retrouve ici l’origine militaire du sport, qui était dès l’Antiquité une pratique visant à la formation du citoyen en vue des combats à mener.

Page 11: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Document 4   :

Rachid Boudjedra décrit l’emprise du jeu sur la foule pendant la finale de la coupe de France de football, au stade de Colombes le 26 mai 1957, où un résistant algérien membre du FLN doit assassiner un collaborateur. Rachid Boudjedra, Le Vainqueur de coupe, Denoël Folio, 1981.

« Mais lui était assis dans cette foule grouillante, chauffée à blanc, gesticulant et portant de petits drapeaux aux couleurs des deux clubs engagés dans une terrible bataille sur le terrain, qu'ils — les spectateurs — agitaient désespérément n'ayant plus de mains libres pour applaudir, encombrées qu'elles étaient par les canettes de bière, les sandwiches, les insignes cloués ridiculement à des petits bâtons non moins ridicules, les instruments à vent possibles et imaginables (fifres, trompettes, orphéons, sifflets, doigts, soufflets, sarbacanes, flûtes, etc.) et toutes sortes de tambours, de tambourins, d'objets hétéroclites capables d'émettre des sons et de faire du bruit et du charivari, n'ayant plus de voix pour hurler leurs encouragements, leur colère, leur enthousiasme, leur dépit, aphones, cacophoniques, trempés de sueur, électrisés et brûlant à petit feu dans la cuvette de l'énorme stade fermé à toute brise et à tout vent, exhalant des odeurs de bière rance et d'alcool fermentant dans leur bouche, corrodant leurs viscères et macérant leurs muscles, leurs graisses, leur peau, se levant, s'asseyant, à la moindre alerte, interpellant les joueurs par leurs prénoms ou par leurs surnoms comme s'ils les connaissaient intimement, s'ils avaient leurs entrées dans leurs vies particulières, les admonestant à la moindre faute, les déifiant à la moindre feinte, ou passe latérale, ou zigzag, ou petit pont, ou démarrage en trombe, ou changement d'aile, ou jonglerie clownesque, puis tout de suite, les vouant aux gémonies, dès qu'ils étaient dépassés par un adversaire, feintés, cloués sur place, ridiculisés, acculés, pressés, pressurés... Le vacarme devenait intolérable et grossissait en vagues concentriques se déplaçant des gradins à bon marché où le défoulement est plus authentique et plus hystérique à la tribune d'honneur où un silence glacé régnait dans une atmosphère protocolaire et désuète: la gent politique du pays était là à s'ennuyer mortellement, à faire semblant, à applaudir d'un air pincé, à se pincer le nez à cause de cette odeur de marécage humain dont les effluves lui parvenaient de tous les côtés... Le tableau d'affichage qui s'élève au‐dessus de la masse de béton marque la 23e minute et toujours le même score. Il est assis dans cette foule merveilleuse et fraternelle, misérable et agressive, vulgaire dans tous les cas de figure, époumonée, hystérique et, en fin de compte, solitaire, dérisoire et pitoyable, parmi tous ces gens oublieux des journées de travail fastidieux, de la routine, de la fatigue, du mépris et de l'exploitation, oublieux de la brisure qui se fait à l'intérieur d'eux‐mêmes, dans les profondeurs où personne  ‐ et surtout pas eux‐mêmes ‐ n'a le droit de s'enfoncer, envoûtés par l'addition de tous ces amalgames, mélanges, enchevêtrements, imbrications, amoncellements et accumulations divers d'un même et unique phénomène collectif de foule en délire, les dépassant bien sûr et dont ils ont une vague conscience implicite, sachant d'instinct que toute l'énigme de l'environnement houleux dont ils sont les victimes expiatoires, débraillées, dépenaillées, désordonnées, déboussolées, dérangées, démesurées, a son secret dans cette interférence diabolique entre les choses, les joueurs, les couleurs, les bruits et les spectateurs. Trop démantibulés, équarris, écrasés, étouffés, fiers de leur drapeau, de leurs colonies, de leur pays et de leurs richesses culinaires et vinicoles, prêts à servir de porte‐drapeau, de supporters intarissables et de chair à canon pourrissant dans les contrées lointaines où les déserts les dessèchent avec une rapidité faramineuse, où les montagnes les engloutissent avec une célérité incroyable et   ‐  surtout  ‐  où les mirages les affolent en un tournemain. Il s'inscrit dans tout ce mouvement, parmi ces êtres à la merci de leurs chefs, ces objets qui rutilent au soleil de la pelouse, ces phénomènes occultes dont il est, comme eux, la victime toute désignée: tout un code de connexions qu'il n'arrive pas lui‐même à déchiffrer malgré ses certitudes, sa sérénité et son revolver enfoui dans son énorme main d'ouvrier plombier toujours posée  ‐  la main  ‐  à l'intérieur de la poche gauche de sa veste, mais qu'ils pressent comme inscrit irrémédiablement dans le mouvement d'un mobile imaginaire qui, parcourant une courbe fermée, repasse successivement par les mêmes points, n'en finit pas de passer et repasser et dont il sait ‐ confusément  ‐  qu'il est la définition même de la révolution dont il n'est qu'une particule microscopique jetée là parmi des milliards d'autres particules virevoltant comme des grains de poussière dans le soleil blanc qui se déplace à l'heure qu'il est minute par minute vers la gauche du terrain et qui lui coulent ‐ les minutes ‐ dans les veines, goutte à goutte, en un mélange de peur et de jubilation, de stupeur et d'exaltation. Les lignes formées par les têtes des spectateurs, les arcs de béton de l'architecture spatio‐linéaire du stade comme des cordes se chevauchant les unes les autres et comme des rails se réfractant à l'infini, le renvoient aux traces intérieures incrustant sa chair et la cicatrisant par tant de mépris et de morgue coloniale, aux douleurs de l'histoire se déroulant les unes dans les autres et ponctuant les différentes révolutions, insurrections, révoltes, jacqueries, rébellions, depuis (1830) en passant par (1849, 1871, 1881, 1911, 1945, 1954), aux ecchymoses abstraites des humiliations stratifiées et accumulées durant tant d'années, gonflant brusquement sous la levure de la haine, aux cercles du temps colonial éclatant en mille segments, aux géographies et géométries des pays occupés se déglinguant brutalement, aux pans entiers de l'histoire se fissurant, s'effritant, se défonçant, se couvrant des champignons moussus et vénéneux de la catastrophe imminente dont il n'est qu'un accélérateur d'autant plus ébahi qu'il lui est difficile d'admettre la désaffection à la dernière minute de Jo dit l'Ingénieur, dit le Savant et   ‐  aussi  ‐  de mettre de l'ordre et du sens dans toute cette hallucinante combinatoire qui l'oblige à faire irruption dans l'histoire ensanglantée des peuples. »

Page 12: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Corrigé de la synthèse de document «   Le sport, un phénomène de société d’une importance majeure   ?   »

Albert Camus prétendait qu’il n’y a pas d’endroit où l’homme soit plus heureux que dans un stade. C’est peut-être ce qui explique que le sport occupe aujourd’hui une place si importante dans notre société au point peut-être d’en refléter les idéaux et les travers. Le lien entre sport et société est précisément le thème des trois documents qui nous sont présentés. Le premier, un tableau statistique commenté en 2008 par Gérard Mermet, sociologue, dresse les traits de la récente massification de la pratique sportive en Europe et propose d’en esquisser les causes. Le deuxième est l’interview datée de juillet 2012, d’Arnaud Bouthéon, ancien joueur de rugby et auteur qui n’hésite pas à rapprocher sport et religion. Enfin le dernier extrait proposé est issu d’un roman de Rachid Boudjedra paru en 1981 et qui porte sur la liesse populaire pendant la Coupe de France de 1957. Quelle est d’après ces documents la place actuelle du sport dans la société  ? On étudiera en premier lieu en quoi consiste l’influence actuelle du sport sur la société avant de s’interroger sur ses causes.

Le sport constitue dans nos sociétés contemporaines un phénomène majeur, comme s’accordent à le souligner les auteurs de ces trois documents. Gérard Mermet souligne en effet que la pratique sportive hebdomadaire ne cesse d’augmenter partout en Europe et que la France ne fait pas exception. Arnaud Bouthéon, quant à lui, va jusqu’à dire que pour beaucoup de Français la pratique du jogging a remplacé la fréquentation de la messe dominicale. Enfin, dans l’extrait du roman de Rachid Boudjedra, l’excitation suscitée par le spectacle sportif est décrit comme un véritable phénomène d’emprise sur les supporters. Pour les trois auteurs, il ne fait donc aucun doute que le sport exerce une influence puissante sur notre société.

C’est dans le document chiffré et l’interview que l’on souligne le plus l’impact du sport sur l’économie et la presse. L’économie du sport, l’investissement des entreprises mécènes et le rôle de la mode, atout publicitaire pour les marques sportives fétiches, montrent assez d’après ces deux documents qu’on aurait tort de sous-estimer le rôle du sport dans la société.

Le commentaire du tableau statistique précise que le sport est constitutif de la culture de la génération des moins de 25 ans. Le sociologue explique que le sport est porteur de repères identitaires pour les jeunes, qu’il leur permet de créer des liens grâce à des marqueurs vestimentaires et comportementaux qui semblent planétaires. Sans employer les mêmes termes, Arnaud Bouthéon affirme quant à lui que les sportifs sont pour la génération actuelle ce qu’étaient les saints ou les soldats émérites pour les générations précédentes. Le sport en tant que phénomène social imprègne donc notre conscience collective et nos idéaux, d’après ces deux auteurs. L’extrait de roman montre un tout autre aspect de l’influence du sport sur la masse des supporters : d’après le narrateur, l’excitation sportive servirait les intérêts des élites organisatrices de ces jeux dont la dimension nationaliste favoriserait l’enrôlement du public dans les guerres colonialistes.

Comment ce qui semblait au départ n’être qu’un jeu de plein-air peut-il avoir de telles répercussions ?

Chaque document donne ici une interprétation toute différente du phénomène. Le premier fait l’hypothèse que la dimension planétaire du sport est propice à séduire la jeune génération puisque les codes identitaires qu’il propose sont ainsi à même de passer les frontières, créant un effet de mode d’autant plus puissant. Le deuxième document, sans nier que la fascination pour le sport est amplifiée par les médias et le marketing, n’en fait qu’une cause secondaire. Pour Bouthéon, le sport, sorte « d’artisanat du corps » aurait vocation à compenser l’intense tertiarisation de notre société. De plus, toujours d’après cet auteur et ancien sportif, sport et religion partagent des valeurs communes : solidarité, abnégation, lutte contre les passions, saine émulation qui conduit à la réalisation de soi, renforcement de l’identité nationale et sexuelle. Si l’on suit son raisonnement il paraît logique que le sport puisse occuper aujourd’hui la place autrefois réservée à la religion.

Le narrateur de l’extrait de roman propose au cours de sa description du stade en liesse, une analyse assez différente. Selon lui, le délire collectif auquel il assiste aurait un caractère exutoire qui permettrait aux spectateurs d’oublier leur solitude existentielle et l’oppression subie dans une journée de travail qu’on imagine peu gratifiante. Mais ces évènements, en tant qu’ils sont présentés comme organisés par une élite présente dans une tribune VIP et ne participant pas à la joie populaire, pourraient aussi n’être qu’une manipulation savamment organisée de l’opinion publique si l’on en croit la fin du texte.

En conclusion, le sport occupe aujourd’hui une place cruciale dans notre société. Créateurs de liens sociaux, influençant les médias, la mode, jouant dans l’économie une part non négligeable, investissant même l’inconscient collectif, le sport est partout et il paraît donc capital d’étudier ce qui est loin de n’être qu’un jeu sans conséquences.

Page 13: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Séquence 2   : Le sport, un reflet idéalisé de notre société   ?

Synthèse 2-a   : le sport, un idéal sanitaire   ?

Documents extraits de «Le sport, miroir de notre société ? » BTS 2012, Etonnants classiques, GF :

Texte 1 (p.11 à 14) : Isabelle Queval, S’accomplir ou se dépasser, Essai sur le sport contemporain (2004) [Le modèle grec du sport] Texte 2 (p. 15 à 16) : Rabelais, Gargantua (1534) Chapitre XXIII « Comment Garganua fut éduqué par Ponocrates en telle discipline qu’il ne perdait

heure du jour » Texte 3 (p. 16 à 18) : Montaigne, Essais (1580-posth., 1595) [éduquer ensemble le corps et l’esprit]

Mots clés : [sport et compétition] entraînement, effort, performance, dépassement) ; [sport et santé] culture physique, plein air, hygiène ; [sport et société] canons, mode.

Étude en classe de chacun des textes : réponse individuelle au questionnaire présent dans le recueil, puis correction collective.

Corrigé du texte 1   :

1. Les trois formes de gymnastiques pratiquées dans l’Antiquité étaient la forme militaire, la forme médicale et enfin la forme pédagogique. Elles poursuivent des buts différents : la première a pour fonction de former les soldats, la deuxième vise à maintenir ou restaurer l’état d’harmonie au sein de l’individu et entre l’individu et la nature, état jugé nécessaire à la santé. Enfin, la forme pédagogique de la gymnastique vise à transformer les jeunes en esprits sains dans des corps sains.

2. D’après ce texte, la pratique sportive présente plusieurs vertus pour l’individu : pratiquée sans excès elle lui confère la santé et présente des vertus pédagogiques. Pour la société, la pratique sportive de ses membres les maintient en bonne forme et prêts pour son éventuelle défense militaire.

3. Notre société continue à croire le sport porteur de vertus pédagogiques puisque en effet les programmes scolaires comportent une discipline nommée « Éducation physique et sportive », deux heures hebdomadaires étant consacrées en général à cette initiation au sport. De plus, de nombreux parents inscrivent leurs enfants dans des clubs en pensant que la pratique d’un sport quel qu’il soit, apprendra à ces derniers la discipline, le goût de l’effort et, pour les sports collectifs, la solidarité ou le respect de l’autre. La vertu militaire de la pratique sportive est peut-être moins reconnue aujourd’hui mais certains éléments montrent néanmoins la persistance de cette dimension. C’est le cas du rôle de sélection et d’entraînement joué par les clubs militaires dans des sports tels que le football. Il n’est pas rare en effet, que les entraîneurs ou les joueurs de tels clubs militaires se retrouvent sélectionnés par la suite dans les équipes nationales. Cependant, si des liens persistent, la pratique sportive n’est plus aujourd’hui présentée comme une préparation aux combats. Il faut noter toutefois que des épreuves sportives sont présentes dans tous les concours permettant d’intégrer des corps militaires.Enfin, les bénéfices du sport sur la santé sont aujourd’hui plus que jamais connus du grand public. Les médias ne cessent d’en parler, le gouvernement promeut un exercice quotidien à des fins de prévention sanitaire et il n’est pas un médecin qui ne conseille à ses patients l’exercice physique qui lui convient. Toutefois les problématiques du dopage ou du sport de haut niveau montrent que le sport n’est pas toujours bon pour la santé.En conclusion, il semble bien que notre société a hérité en grande partie de la vision antique du sport même si celle-ci s’est adaptée aux conditions actuelles de notre pratique.

Remédiation : la question 3 peut servir d’exercice vers l’écriture personnelle. Fiche méthode sur l’écriture personnelle p. 158-159 du recueil.

Corrigé du texte 2   :

1. L’éducation nouvelle à laquelle est soumis Gargantua consiste à être soumis à chaque heure du jour à un entraînement à la fois intellectuel et physique. Le matin semble plus propice à l’apprentissage de leçons, dispensé en même temps que les soins apportés à la toilette. L’après-midi est, quant à lui, réservé à la culture physique, perçue davantage comme un jeu que comme une discipline.

2. Cette éducation s’appuie sur une conception de l’homme propre à la Renaissance. En effet, après plus d’un millénaire de recul, la pratique sportive revient en force à cette époque alors que des penseurs tels que Montaigne ou Rabelais présentent l’homme comme une harmonie entre le corps et l’âme, au lieu d’opposer les deux comme on le faisait précédemment, jugeant que ce qui relevait du corps vouait l’homme à la bestialité et devait être condamné.

3. Dans notre système éducatif, la part consacrée à l’entraînement physique est bien moindre que celle réservée à l’entraînement de l’esprit. Bien loin de passer la moitié de sa journée en jeux libres en plein air, l’élève d’aujourd’hui passe le plus clair de son temps assis sur une chaise, enfermé dans une salle. Nous sommes donc loin de réaliser dans notre scolarité l’idéal humaniste de la Renaissance qui préconisait d’éduquer l’élève pour lui permettre d’atteindre un plein développement de toutes ses facultés, corporelles et intellectuelles.

Remédiation : soit utiliser les connecteurs, soit rédiger un paragraphe, soit éviter la paraphrase.

Corrigé du texte 3   :

1. Pour Montaigne, l’intérêt de lier le sport et l’étude est double : d’une part, l’élève ne sentira pas l’effort de sa formation intellectuelle si elle se fait à l’occasion de jeux physiques. D’autre part, cette formation étant davantage conforme à ce qu’est l’homme, elle sera d’autant plus efficace.

2. Si sport et études sont complémentaires c’est parce que la nature de l’homme est double. Pour le faire comprendre, Montaigne emploie une comparaison : notre corps et notre âme sont comme un « couple de chevaux attelés à un même timon ». Cette image rend évidente l’idée qu’on a intérêt à les conduire conjointement dans la même direction plutôt qu’à les opposer l’un à l’autre.

3. Dans les monastères il est d’usage de marcher en méditant, le long des couloirs qui entourent les jardins. C’est qu’on sait d’expérience que lorsque le corps se meut et est à l’aise, l’esprit est lui aussi plus efficace. Ainsi nombre d’écrivains relatent que les idées leur viennent avec le mouvement, en train, en voiture ou bien pendant leur jogging, à l’instar Haruki Murakami, comme il le raconte dans Autoportrait de l’auteur en coureur de fond. On sait aussi qu’un problème de santé, une douleur physique nous empêche d’être pleinement concentré et efficace intellectuellement. Les enseignants savent bien, par exemple, que les élèves sont moins attentifs à leurs leçons quand arrive l’heure du déjeuner, ce fait confirmant le proverbe « ventre affamé n’a point d’oreilles ». Aussi il paraît juste de penser que l’idéal pédagogique de la Renaissance, tel que le décrit Montaigne dans ce texte, est pertinent.

Page 14: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Pour autant, à l’heure actuelle, alors que les champs disciplinaires se sont démultipliés, pour s’adapter notamment aux évolutions de la technologie ou de la société, il paraît difficilement envisageable de consacrer une part plus importante du rythme scolaire à l’entraînement physique, sans déperdition de connaissances. L’élève y gagnerait certainement en qualité de vie, mais une réforme d’ampleur du temps scolaire serait alors nécessaire : un tel changement serait-il réalisable en France ?

Page 15: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Séquence 2   : Le sport, un reflet idéalisé de notre société   ?

Synthèse 2-b   : le sportif, héros des temps modernes   ?

Document 1 : Essai p. 56 -60 Luc Levaillant, Eric Cantona (1997), « Les compacts de l’info », Casterman.

Document 2 : Essai p. 60-62 Jacques Defrance, Sociologie du sport (2006), chap. IV, La Découverte.

(Documents extraits de « Le sport, miroir de notre société ? » Anthologie, Hélène Sabbah, coll. Classiques & Cie, Hatier 2011)

Document 3 : Roman, Courir, Jean Echenoz, Les Éditions de Minuit, p.51 à 54.

Mots-clés : [sport et compétition] entraînement, effort, performance, dépassement / notion de « héros ». [sport et grand public] vedettariat, spectacle.

Étude en classe de chacun des textes : réponse individuelle au questionnaire présent dans le recueil, puis correction collective.

Corrigé du texte 1   :

1) Les intertitres du document délimitent les périodes d’activité de Cantona. Celles-ci peuvent se résumer en trois grandes phases. La première, intitulée « Le bonheur Outre-Manche » décrit un sportif français venu jouer dans des clubs anglais : Sheffield, Lieds puis Manchester. Adulé du public britannique il apporte la victoire à son équipe et lui et sa famille semblent s’intégrer. La deuxième phase, celle du « guignol-star » raconte la montée en puissance de sa popularité par le biais de son personnage des Guignols, une émission populaire de la chaîne française Canal+. Son image est utilisée par les marques les plus prestigieuses : Nike, Bic, Sharp, jouant de son côté provocateur. Ses revenus publicitaires se chiffrent en millions de francs et il apparaît même au cinéma. Enfin, la dernière phase, celle du « king-fu » narre la descente aux enfers médiatiques du joueur suite à une altercation avec un supporter : sa réaction violente est sanctionnée par une interdiction de jouer, une peine de prison et le déferlement des articles à charge. La France lui ferme les portes et perd l’Euro 96. Mais Cantonna redore son blason en s’occupant pendant ce temps de l’entraînement des jeunes. Sa période de pénitence achevée il reprend sa place dans le cœur des Anglais.

3) Cet « itinéraire d’un sportif » est révélateur de la « starisation » et des effets qui en découlent. En effet, on voit bien comment la popularité d’un sportif, née de ses performances mais aussi de son attitude en public, peut être utilisée à des fins publicitaires par les grandes marques ou trouver sa place dans les médias, et comment cela renforce encore l’engouement du public. Les conséquences pour le sportif sont ambivalentes : si la starisation apporte popularité et revenus financiers, elle peut aussi se solder par des scandales médiatiques survenant à la moindre bavure.

Corrigé du texte 2   :

1) D’après certaines études sociologiques, l’identification aux héros sportifs exerce plusieurs fonctions. Sur le plan individuel, ils proposent un modèle d’ascension sociale, de reconversion ou d’intégration. Sur le plan collectif, le héros sportif contribue à renforcer l’unité régionale ou nationale et apaise les conflits sociaux.

2) Les bénéficiaires de ces fonctions sont les individus, et en particulier les jeunes, qui s’identifient aux héros et y gagnent une certaine émulation qui les motive dans leur vie personnelle. Mais la société s’y renforce aussi grâce à une meilleure cohésion : ses membres se soudent derrière l’icône nationale et les dissensions sont oubliées, ce qui est facteur de paix sociale.

3) Si la célébration des héros opère une « transfiguration » des actes et des personnes, c’est parce que dans l’esprit du public, la réalisation de la performance sportive relève d’une sorte de surhumanité quasi-magique. Tout se passe comme si ce n’était pas tant les heures d’entraînement, le travail, ou une autre explication rationnelle, qui serait à l’origine de l’exploit sportif mais plutôt la nature légendaire voire mythologique du héros. Il s’agit bien entendu d’une vision déformée et idéalisée de la réalité. Celle-ci favorise l’adhésion au sport et l’identification aux héros car elle satisfait notre fantasme de toute-puissance et nous renvoie une image sublimée de nous-mêmes.

Analyse et corrigé du texte 3   :

1) Qu’est-ce qui différencie Émile des autres coureurs ?Ce qui différencie Émile des autres coureurs c’est d’une part la méthode d’entraînement qu’il a choisie. Au lieu de s’exercer à la manière des autres coureurs il a en effet choisi d’inventer plutôt une stratégie toute personnelle. Aussi a-t-il développé des capacités que n’ont pas ses concurrents, ce qui lui permet de les surprendre et de les épuiser rapidement. D’autre part, son amour de la souffrance le classe également dans une catégorie à part : cette particularité le rend en effet plus endurant à la peine. Enfin, on suppose, sans en avoir confirmation, que, peut-être, son organisme fonctionne d’une manière spécifique, plus adaptée à la discipline sportive qu’il a choisie.

2) À la fin du texte, à quoi est comparé Émile, à deux reprises ? À la fin du texte, Émile est comparé à un « automate ». Ce sont d’abord ses mouvements qui sont décrits comme les moulinets que pourraient faire un robot et qui sont qualifiés de « perpétuels » ; Émile serait donc une machine, mais aussi une machine parfaite, à l’énergie illimitée. Cette machine a aussi ceci de caractéristique qu’elle est réduite à un pur moteur sans carrosserie : le résultat n’est pas très esthétique mais gagne en puissance.

3) À votre avis, pourquoi Zatopek enthousiasmait-il autant les foules ?Zatopek, hormis les records exceptionnels qu’il a cumulés et le nombre impressionnant de médailles d’or qu’il a remportées, était aussi enthousiasmant à cause sans doute du contraste, entre son allure grimaçante et modeste, qui le faisait ressembler à un homme du commun, et ses prestations sportives hors du commun. On s’identifiait sans doute d’autant plus facilement à lui, tout en se sentant valorisé par ses records.

Page 16: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Séquence 2   : Le sport, un reflet idéalisé de notre société   ?

Synthèse 2-c   : le sport, une voie de réalisation individuelle   ?

Document 1 : Extrait d’autobiographie, Tim Guénard, Plus fort que la haine, p.153 à 155, Presses de la Renaissance, 1999.

Document 2 : Extrait du recueil La Tranchée d’Arenberg, Philippe Delerm, collection Folio, Gallimard, 2007

Document 3 : Extrait de La politique par le sport, ss dir. François Bégaudeau, éditions Denoël, 2009, p.47 à 49

Questions sur le texte 1 et correction   :

1) Qu’est-ce qui pousse Tim à commencer à pratiquer la boxe dans un club ?Ce qui pousse Tim à pratiquer la boxe dans un club c’est la remarque d’un gendarme, après une course poursuite : ce dernier avait en effet constaté que Tim disposait de certaines aptitudes physiques pour ce sport.

2) Le narrateur rencontre-t-il d’emblée le succès lors de ces entraînements ?Lors de ses entraînements, le narrateur, loin de rencontrer le succès escompté reçoit des leçons d’humilité. Il manque d’abord d’agilité comme il le constate en tentant de s’entraîner à sauter à la corde. Plus tard, c’est son manque de contrôle de lui-même et son absence de technique qui lui font défaut et qui lui valent à chaque fois des échecs et des remarques de son entraîneur.

3) Que gagne Tim à cet entraînement ?Grâce à cet entraînement Tim se défoule de la hargne qu’il ressent à l’égard de son père, et ce, sans blesser des passants innocents comme il le faisait auparavant. Mais surtout, il va apprendre la discipline : se contrôler, mentalement et physiquement.

Questions sur le texte 2 et correction   :

1) Résumez la carrière de Georges Carpentier.Georges Carpentier était un boxeur professionnel d’origine modeste, issu du Nord de la France. D’allure chétive il enthousiasmait les foules en gagnant des matchs de boxe contre des adversaires bien plus impressionnants que lui. Ces victoires lui octroyèrent une belle ascension sociale : on le voyait au bras de stars, portant des costumes sur-mesure. Mais cette gloire fut éphémère : passé l’âge des combats il fut oublié par la foule et les magazines et redevint un homme ordinaire.

2) Que semble suggérer l’auteur à travers ce récit ?Par le biais de ce récit, Philippe Delerm semble souligner que si le sport peut apporter une gloire fulgurante à un homme d’origine modeste, il ne faut pas oublier que le succès apporté par le sport est toujours éphémère et que les tabloïds ont tôt fait d’oublier les stars qu’elle couronne le temps de leur jeunesse.

3) À quelle figure mythique était comparée Georges Carpentier du temps de sa gloire ? En quoi ce rapprochement pouvait-il renforcer la légende dont s’auréolaient ses succès ?Georges Carpentier était souvent comparé dans la presse à David, le célèbre personnage de l’Ancien Testament (chapitre 17 du Livre de Samuel) qui triompha du gigantesque Goliath, grâce à la ruse. Ce mythe rend hommage à la suprématie de l’intelligence sur la force brute et au dépassement de soi, qui permettent de vaincre dans des circonstances apparemment peu favorables. On peut dire que le fait que Carpentier incarnait David aux yeux de ses fans, devait contribuer à leur rendre l’espoir qu’ils puissent eux-mêmes, comme leur idole, triompher contre plus fort qu’eux. On comprend dès lors l’enthousiasme qu’il suscitait.

Questions sur le texte 3 et correction   :

1) Résumez la carrière du sportif dont il est question ici.Le sportif dont il est question dans ce texte est Cassisus Clay, autrement nommé Cassius X puis Mohammed Ali. Ce boxeur mythique des années 60, aligna les victoires et les titres de champion du monde.

2) En quoi Mohammed Ali est-il la figure de la réalisation individuelle par le sport pour sa génération ?Mohammed Ali est la figure de la réalisation individuelle par le sport pour sa génération parce que rien ne le prédisposait à une carrière aussi brillante. En effet, il est noir à l’époque où la ségrégation raciale bat son plein aux Etats-Unis. Or sur le ring, blancs et noirs s’affrontent : les mentalités de l’époque considèrent que les Blancs doivent l’emporter. Lorsque Mohammed Ali l’emporte, sa victoire est donc toujours une victoire contre l’adversité qui voudrait le cantonner au statut d’un homme de rang inférieur.

3) Quelles sont les qualités qui rendent Mohammed Ali supérieur à ses contemporains, aux yeux du public ?Mohammed Ali n’est pas seulement plus fort et plus habile sur le ring. Il est aussi charismatique : ses discours en faveur du mouvement des droits civiques américains, son opposition à la guerre ou encore son adhésion à l’islam en font un leader reconnu et influent. Il est aussi bel homme, et ce fait même est subversif à une époque où les normes esthétiques associent blancheur et beauté.

Page 17: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Séquence 2   : Le sport, un reflet idéalisé de notre société   ?

Synthèse 2-d   : le sport, porteur des valeurs de notre société   ? (transition vers Séquence 3)

Documents issu du recueil « Le sport, miroir de notre société ? » BTS 2012, Étonnants classiques, GF Flammarion.

Document 1 : p.38, Jean Delorme, Encyclopaedia Universalis, article « Olympie » (2006)

Document 2 : p.43 Charte olympique (1896)

Document 3 : p. 48 Georges Vigarello, L’Esprit sportif aujourd’hui : des valeurs en conflit (2004)

Document 4 : p. 50 Jean Giono, Les Terrasses de l’île d’Elbe (entre 1961 et 1963 ; publ. Posth. 1976)

Correction de l’analyse du texte 1   :

1) Dans l’Antiquité, les valeurs que promouvaient les Jeux Olympiques étaient l’entente cordiale entre nations –puisque les Jeux étaient l’occasion d’une trêve militaire-, convivialité et fraternité – renforcées notamment par des banquets et des cérémonies, piété – les Jeux se déroulaient sous le patronage de demi-dieux tels qu’Héraclès et Pélops, désintéressement (les vainqueurs ne recevaient pour tout prix qu’une couronne de laurier), respect des règles et de la discipline sportive, dépassement de soi.

2) Selon l’auteur les causes de l’arrêt des Jeux entre le IVème et le XIXème siècles sont multiples. D’une part, il s’agit de la disparition de l’idéal aristocratique qui les avait vu naître : les Jeux, par suite, deviennent plus violents, orientés vers l’appât du gain et perdent leurs valeurs. D’autre part c’est la conquête de la Grèce par l’empire romain qui conduit à la suppression complète des Jeux : les romains se méfient de ces célébrations et les dénaturent pour tenter de les contrôler puis la christianisation de l’empire amène une dévalorisation des exercices physiques, les compétitions sont alors supprimées.

3) Parmi les valeurs prônées par l’Olympisme antique, celles qui semblent toujours d’actualité sont la convivialité, la fraternité et le dépassement de soi. Le respect des règles, s’il est indispensable à la pratique sportive n’est peut-être pas aussi absolu aujourd’hui. Quant au désintéressement, il a été remplacé par la mercantilisation du sport devenu un enjeu financier majeur. De même, l’entente cordiale entre les peuples n’est plus de mise, il s’agit au contraire de nos jours de poursuivre dans les stades la féroce compétition économique et militaire que se livrent entre elles les nations participantes.

Correction de l’analyse du texte 2   (attention   !!! faire préparer cette question à la maison):

1) Les principes premiers de la Charte olympique sont une vision sanitaire, pédagogique et éthique du sport, censé apporter l’équilibre et le sain développement de l’individu, dans son ensemble, l’entente entre nations, le respect des règles et de l’éthique sportive et l’absence de discriminations entre individus.

2) Dans l’histoire des Jeux olympiques, ces valeurs ont été mises à mal à plusieurs reprises. Ce fut le cas notamment lors des Jeux de Berlin en 1936 – interdits aux Juifs- qui se sont tenus alors même que l’Etat allemand venait de promulguer les lois de Nuremberg, mises en application des idées nazies et donc contraires à l’idéal de non-discrimination propre aux Jeux : les nations présentes servaient alors de caution au régime nazi. La victoire d’un athlète noir américain, Jesse Owens, qui remporte quatre médailles d’or en athlétisme, apporte un démenti cinglant aux théories raciales d’Hitler mais ce dernier refuse de féliciter l’athlète de la même façon que les autres champions. Ce fut encore le cas lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972 : cette fois, des membres du groupe armé Septembre noir prennent en otage l’équipe israélienne. Onze athlètes de cette équipe sont tués au cours de l’assaut destiné à les libérer : le principe de l’entente cordiale entre nations a donc été bafoué lors de ces jeux.

Correction de l’analyse du texte 3   (question 3 à préparer à la maison) :

1) Le sport semble offrir égalité des chances et impartialité grâce aux règles qu’il impose à tous les concurrents et à l’arbitrage de l’arbitre. Ainsi, en théorie, la réussite à une épreuve sportive ne doit dépendre que des efforts de chaque participant, le succès étant la récompense légitime qui vient couronner le travail et la discipline, sans souci de l’origine sociale ou raciale.

2) Le sport crée des héros en associant deux éléments contradictoires. D’une part, les vedettes du sport sont des êtres ordinaires, auxquels chaque spectateur peut s’identifier : ils ont une vie privée que les médias ne manquent pas de dévoiler, des failles et rencontrent au quotidien les mêmes tribulations, la même adversité que l’homme de la rue. D’autre part, ils s’élèvent largement au-dessus de cette humanité standard en faisant toujours mieux, toujours plus que leurs contemporains. Par le biais des records, les héros sportifs semblent toujours repousser les limites des capacités humaines, flirtant avec une surhumanité dont ils seraient les représentants. Enfin, l’aptitude des héros sportifs à sublimer la souffrance de l’effort, offre l’image même de cette alliance des contraires : le dépassement de soi les conduit au-delà de leurs limites, et c’est au prix de la douleur qu’ils peuvent s’affranchir de la banalité.

3) (à préparer à la maison !!!) Le mythe, du grec muthos, « récit de fiction » est au sens premier un récit fabuleux, souvent d’origine populaire, qui met en scène des êtres (demi-dieux, dieux, héros, animaux, forces naturelles) symbolisant des énergies, des puissances, des aspects de la condition humaine. En ce sens on rapproche le mythe de la légende, représentation de faits ou de personnages réels ou imaginaires déformés ou amplifiés par la tradition. Dans un deuxième sens, le mythe est une chose imaginaire. Enfin, la troisième acception du terme désigne la représentation idéalisée de l’état de l’humanité – en ce sens, il se rapproche de l’utopie, pour prendre le sens d’une image simplifiée que les groupes humains élaborent ou acceptent au sujet d’un individu, d’un groupe, d’un fait. (Source Robert). On peut dire que l’idéal sportif appartient au mythe parce qu’il symbolise le combat de l’homme contre ses propres limites. C’est

Page 18: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

surtout le mythe d’Icare qui peut d’ailleurs le mieux sans doute, incarner l’idéal sportif : Icare et son père se fabriquent des ailes pour s’échapper du labyrinthe de Dédale, mais Icare, grisé par le vol, se rapproche trop du soleil, ses ailes fondent et il est précipité dans la mer qui porte dès lors son nom. L’hubris, terme grec désignant la démesure, semble en effet bien souvent présent dans les compétitions sportives.

Correction de l’analyse du texte 4   :

1) Dans le premier paragraphe, l’auteur réfute les idéaux qu’on associe au sport. Selon lui, la suprématie qu’on accorde aujourd’hui au sport, qui lui vaut un ministère dans notre gouvernement et un budget que l’auteur préfèrerait voir consacrer à la santé, n’est pas fondée. Pour Giono, associer sport et santé, sport et vertu, sport et équilibre, sport et civilisation relève de la tromperie.

2) Dans ce même paragraphe, Giono réduit le sport à un spectacle.3) Le sport, cette « religion qui compte trop de croyants et pas assez de participants », est en effet plus souvent considéré

comme un spectacle que comme le sport aux vertus sanitaires, pédagogiques et militaires des origines, le nombre de spectateurs du sport dépassant largement celui des pratiquants. Dès lors les sommes qui lui sont consacrées sont sans doute discutables. Cependant, pour les pratiquants, le sport reste doté des vertus qu’on lui attribue traditionnellement. Pour faire du sport, il faut donc d’abord « éteindre la télévision » et descendre des tribunes sportives.

Séquence 3   : Le sport, un reflet des dérives de notre société   ?

Synthèse 3-a   : le sport de compétition est-il un culte voué au plus fort   ?

Documents issu du recueil « Le sport, miroir de notre société ? » BTS 2012, Étonnants classiques, GF Flammarion.

Document 1 : p. 71 Gustave Thibon, L’Équilibre et l’harmonie (1976)

Document 2 : p.74 Antoine Blondin, L’Ironie du sport : chroniques de « l’Équipe », 1954-1982 (1988)

Document 3 : p. 79, Albert Jacquard, Abécédaire de l’ambiguïté. De A à Z : des mots, des choses et des concepts (1989)

Correction de l’analyse du texte 1   :

1) Le deuxième paragraphe illustre l’idée que le sport entérine la victoire du meilleur en s’appuyant sur l’idée que les résultats sportifs sont mesurables et que, par conséquent, la compétition ne peut mentir.

2) Pour l’auteur, le sacre du sport est un retour vers matérialisme car il oriente l’idéal des masses vers les prouesses physiques, au détriment des prouesses de l’esprit qui constituent pourtant le propre de notre espèce.

3) « Le sport est une religion qui a trop de croyants et pas assez de pratiquants » : en écrivant cela, Gustave Thibon dénonce la part trop importante accordée selon lui au sport de haute compétition, au sport-spectacle. La place prise par exemple dans les médias par les JO de Londres cette année ne peut que confirmer son propos. Pour autant, il ne faut pas oublier que la pratique du sport n’a peut-être jamais été aussi importante qu’à présent. Toutes les études montrent une massification de la pratique sportive depuis une vingtaine d’années. Cette évolution récente du sport aurait sans doute satisfait l’auteur, bien qu’elle se produise en parallèle du phénomène du sport-spectacle, montrant que les deux aspects du sport – la pratique et le culte du spectacle sportif – ne s’excluent peut-être pas.

Correction de l’analyse du texte 2   :

1) Le texte d’Antoine Blondin montre que le sport a pour principe premier, pour « glorieuse certitude », de confirmer la victoire du plus fort. Les deux exemples historiques qui sont cités, et qui ont procuré aux supporters ce sentiment d’absolue certitude, sont d’abord celui de Fausto Coppi, célèbre coureur cycliste italien (1919-1960), vainqueur du Tour de France, du Tour d’Italie, champion du monde sur route et recordman de l’heure puis celui d’Eddy Merckx (né en 1945), coureur cycliste belge qui, entre 1966 et 1976, a remporté toutes les grandes courses classiques du cyclisme.

2) Selon l’auteur cela est rassurant parce que cette certitude selon laquelle le sport consacre toujours le meilleur, permet de conforter l’ordre du monde, les hiérarchies sociales, comme si ce qui est ne pouvait être autrement : dans un monde où les repères sont parfois remis en cause par la contestation sociale, un tel rappel ne peut être que reposant pour l’esprit du spectateur.

3) Il n’est pourtant pas évident aujourd’hui que le sport consacre toujours la victoire du meilleur. Les scandales du dopage, tout particulièrement dans le cyclisme viennent régulièrement mettre à mal ce principe fondateur de la compétition sportive. Ainsi, lors des affaires Lance Amstrong, célèbre cycliste américain, qui triomphe sept fois au Tour de France alors qu’inconnu du public il vient de se remettre d’un cancer. Ses médecins sont mis en cause les uns après les autres par les organisations anti-dopage et ses urines sont contrôlées positives aux corticoïdes et àl’EPO en 1999.

Correction de l’analyse du texte 3   :

1) Le principe de compétitivité est paradoxal dans le sport parce que l’étymologie de « sport » renvoie ce terme au vieil anglais « desport » qui signifie « amusement », or l’attitude compétitive empêche le sportif de se concentrer sur le plaisir que pourrait lui procurer son activité physique : il ne joue plus, il concourt.

2) Albert Jacquard propose de passer d’un sport compétitif à un sport plus collaboratif : il s’agit de changer les règles du jeu afin que le plaisir et la qualité de jeu l’emporte devant le score, tout en passant d’un enjeu individuel à un enjeu plus collectif.

3) Cet esprit compétitif que dénonce Albert Jacquard est plus présent dans notre société que celui de « connivence ». En effet, dès l’école primaire, le principe du classement des élèves puis l’orientation auquel il donne lieu nous prépare à la sélection qui s’effectue ensuite dans la vie professionnelle : avec un taux de chômage officiel avoisinant les 10%, la concurrence est rude pour décrocher un emploi. Une fois celui-ci obtenu, le management oriente les salariés vers une lutte sans merci où chacun doit dépasser l’autre pour augmenter le rendement global de l’entreprise elle-même insérée dans une compétition mondialisée. L’urbanisation croissante, brisant les liens traditionnels qui prévalaient autrefois dans les villages va dans le sens de la perte des relations de « connivence ». En conclusion, notre époque semble plus que jamais celle de la compétition et le sport, dans son évolution récente, en est bien le reflet.

Page 19: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Séquence 3   : Le sport, un reflet des dérives de notre société   ?

Synthèse 3-b   : sport et argent

Documents issu du recueil « Le sport, miroir de notre société ? » BTS 2012, Étonnants classiques, GF Flammarion.

Document 1 : p. 82, Hugo, L’homme qui rit (1869)

Document 2 : p. 84, Éric Maitrot et Karim Nedjari, L’Histoire secrète des Bleux. De la gloire à la désillusion (2002)

Document 3 : p.87, Isabelle Queval, Le Sport : petit abécédaire philosophique (2009)

Document 4 : p.90, Interview de Chantal Jouanno (2011), Le Figaro

Correction de l’analyse du texte 1   :

1) L’argent est lié ici à la boxe par le biais des paris sportifs que les lords anglais échangent entre eux pendant que les boxeurs, des gens du peuple, s’entretuent sous leurs yeux, tels les gladiateurs des arènes greco-romaines.

2) Les conséquences pour le tournoi de cette importance accordée à l’argent sont que tous les participants ont intérêts à poursuivre le match, même dans les pires conditions et jusque mort s’ensuivent, quitte à passer sur certaines fautes ou fraude évidente, les sommes en jeu étant trop importantes pour ceux qui les convoitent.

3) Un pari peut dénaturer le sens d’un sport parce que plus l’argent prend d’importance dans une activité sportive et plus l’on s’éloigne de l’origine du sport, terme venu de l’ancien anglais « desport » qui signifie « amusement ». Poussant à frauder, à recourir au dopage voire à truquer les matchs en achetant certains participants, le pari transforme les athlètes en marchandises censées rapporter un profit : on est bien loin alors du sport bon pour la santé ou pour le développement harmonieux de la personne humaine.

Correction de l’analyse du texte 2   :

1) Le problème rencontré lors de la séance de photographie de l’équipe de France pour Adidas est le refus de certains joueurs de poser vêtu de l’uniforme de l’équipe de France, sponsorisée par Adidas : en effet, ces derniers devaient par contrat servir de support publicitaire à une marque concurrente, en l’occurrence, Nike. Le problème, d’apparence anodine, concerne en fait des sommes exorbitantes puisque les tenues de l’Équipe de France, répliquées en vendues dans le monde entier bien au-dessus de leur coût de fabrication, représentent un enjeu commercial colossal.

2) Cet évènement est révélateur de la part de plus en plus importante, de l’argent dans le sport. On parle à ce sujet de « sport-business ». Le football est d’ailleurs l’un des sports les plus touchés par cette évolution, ses enjeux financiers étant à la mesure de sa popularité.

3) Cantona a tourné des publicités pour les rasoirs Bic, Zidane a posé sur de grandes affiches pour Leader Price… Adelca ( ?) a vu son contrat avec Mc Do suspendu suite aux insultes qu’il a proférées contre l’arbitre lors de la Coupe du monde football… On constate que les stars du foot se comportent comme les autres personnalités, de la chanson ou du cinéma : ils utilisent leur popularité pour redorer le blason des marques, vendant le processus d’identification de la jeunesse aux héros sportifs pour en tirer de substantiels bénéfices. Cela n’a rien d’étonnant dans une société tout entière tournée vers le profit. Cela influe nécessairement sur l’éthique du sport.

Correction de l’analyse du texte 3   :

1) L’argent dans le sport est démesuré parce que le spectateur moyen ne pourrait en toute une vie, faire l’expérience des sommes investies dans les spots publicitaires lors de grands évènements sportifs, ou dans les salaires des stars les mieux payées. Cette démesure est le symbole du caractère exceptionnel attribué au sportif, héros des temps modernes.

2) D’après ce texte, le sport est une activité capitaliste pour deux raisons. D’abord parce qu’il repose sur l’exploitation de la force de travail des sportifs pour générer des profits, ce qui est le fonctionnement de base du capitalisme. D’autre part parce que le sport-spectacle est devenu une marchandise obéissant à la loi de l’offre et de la demande, comme toutes les autres : c’est dans ce cas l’audimat qui fixe sa valeur d’échange.

3) Si l’argent peut apporter un intérêt supplémentaire au sport, c’est de faire rêver les jeunes des banlieues ou ceux des pays sous-développés, d’une ascension sociale fulgurante les amenant directement vers la fortune, en récompense de leur mérite. Cette illusion, que dénonce le roman Le Ventre de l’Atlantique, de Fatou Diome, a sans doute pour conséquence de constituer un dérivatif aux violences que provoquent inévitablement les inégalités sociales. L’intérêt de la financiarisation du sport serait donc, pour les gouvernants, de renforcer la paix sociale en proposant des modèles de réussite fabriqués de toutes pièces.

Correction de l’analyse du texte 4   :

1) Dans le texte, on voit l’omniprésence de l’argent dans le sport : en effet, il n’est question dans cet interview que de corruption, de paris sportifs plus ou moins autorisés, du contrôle des comptes des grands clubs, et du financement du lobbying par les autorités régionales et par les grandes entreprises.

2) Les solutions proposées pour lutter contre la corruption des paris sportifs sont de redéfinir par un encadrement juridique le rôle des fédérations, de mettre en place des sanctions financières en cas de fraude, et enfin de créer un site internet permettant de recouper les informations et de confondre les fraudeurs.

3) Selon moi, c’est le sport qui est aujourd’hui au service de l’argent et non l’inverse. On le voit notamment dans la répartition des sommes investies dans le sport. La part consacrée au financement des installations sportives à usage public, à la formation des jeunes de tous milieux et de toutes disciplines, est ridicule au regard des fortunes consacrées au sport de haut niveau et aux enjeux qu’il représente sur le plan marketting.

Page 20: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Séquence 3   : Le sport, un reflet des dérives de notre société   ?

Synthèse 3-c   : sport et dépolitisation

Documents issu du recueil « Le sport, miroir de notre société ? » BTS 2012, Étonnants classiques, GF Flammarion.

Document 1 : Paul Veyne, Le Pain et le Cirque, Sociologie historique d’un pluralisme politique (1976)

Document 2 : Italo Calvino, « Contentement passe richesse » (1943)

Document 3 : Maurice Duverger, « Le fétichisme olympique » (1972), Le Monde

Document 4 : Vincent Cespedes, « Des sportifs et des hommes… » (2010), Le Figaro Madame

Correction de l’analyse du texte 1   :

1) Divertir le peuple permet de le détourner de la vie politique, d’après le vers célèbre de Juvénal « Panem et circenses » (« du pain et des jeux »), parce que l’amusement procuré par le spectacle sportif par exemple compenserait de manière illusoire la perte de liberté du peuple au profit des élites dirigeantes et les inégalités sociales.

2) Mais selon Paul Veyne, il n’en serait pas forcément autrement sans divertissement car une majorité de la population se désintéresse de la politique.

3) Que l’apolitisme soit naturel est une idée qui semble contestable. En effet, l’histoire de l’humanité – qui n’est peut-être pas que celle de la lutte des classes, pour reprendre la formule de Marx- est néanmoins riche en révolutions et combats collectifs pour la conquête de droits sociaux. Il semble donc qu’au moins ponctuellement, les masses soient portées à lutter contre les inégalités dont elles se sentent victimes. Or, l’échec des idéaux communistes au siècle dernier paraît avoir désorienté la combativité du peuple : ce qu’on nomme aujourd’hui apolitisme n’est pas toujours un désintérêt total pour la gestion des affaires publiques, mais se rapprocherait plutôt d’un désespoir, d’une désillusion globale que nombre d’auteurs ont décrite. Dès lors, la désaffection des mouvements syndicaux et politiques s’explique par une expérience collective de l’échec et du désenchantement : que ce vide soit comblé par la médiatisation du sport n’est pas nécessairement la preuve d’un complot fomenté par nos dirigeants pour détourner les masses de la politique. Mais cela ne prouve pas non plus que l’apolitisme soit naturel : au contraire, il s’agit plutôt d’un phénomène historique.

Correction de l’analyse du texte 2   :

1) On peut qualifier ce texte d’apologue parce qu’il raconte l’histoire fictive d’un peuple que l’on prive de liberté en ne lui autorisant qu’un seul jeu et qui ne se révolte finalement que lorsque ce jeu sera supprimé, alors que la liberté lui est par ailleurs accordée : la visée du texte est de convaincre le lecteur par cet exemple fictif que le peuple tient plus à ses divertissements qu’à sa liberté.

2) Les leçons à tirer de ce texte seraient d’une part que le peuple est naturellement apolitique, docile et peu soucieux d’être dirigé par des élites qui ne le consultent pas, pour peu qu’il dispose d’un divertissement pour le distraire. D’autre part, que les révoltes qui secouent parfois la population sont motivées par des motifs futiles, tel la privation d’un divertissement – ce qui conforterait l’idée que le peuple est incapable de se diriger lui-même.

3) Il paraît difficile de penser que la société actuelle soit plus encline à manifester contre une privation de loisirs sportifs que contre une privation de ses libertés, alors que les révolutions arabes viennent de secouer plusieurs pays du monde, chassant des régimes oppressifs pour en instaurer d’autres – même si ces derniers ne sont pas toujours des démocraties… Les soulèvements populaires donnent toujours lieu à des répressions de la part de l’appareil d’Etat et on voit mal comment des citoyens accepteraient de perdre la vie pour défendre leur droit à pratiquer le sport. Au contraire, dans l’ancien bloc communiste, où la pratique du sport de haut niveau était très réglementé et soumis à un contrôle sévère des autorités – comme le raconte Jean Echenoz dans Courir- on constate que lorsque ses dirigeants empêchent Emile Zatopek de participer à des compétitions internationales, ce dernier obéit. En revanche, il se révoltera lors de l’arrivée des chars russes et sera pour cette raison envoyé dans une mine d’uranium. On peut donc penser que l’apologue d’Italo Calvino est un texte qui sous-estime l’amour du peuple pour la liberté et sa capacité à réagir face aux oppressions : l’engouement actuel pour le sport-spectacle ne signifie pas nécessairement que la population ait tout perdu de sa dignité et de sa combattivité.

Correction de l’analyse du texte 3   :

1) Selon Maurice Duverger, l’idéal olympique est une entreprise de dépolitisation parce que le projet de Pierre de Coubertin, faire s’affronter des nations sur un stade, ne vise qu’à dissimuler les antagonismes sociaux et nationaux afin de préserver la paix sociale.

2) D’après l’auteur, l’irruption de la violence, voire des nationalismes n’est pas une dégradation de cet idéal parce que d’une part, cette irruption était inévitable – contrairement à ce que prétend l’hypocrite éthique olympique- et d’autre part, parce que ces rencontres peuvent servir d’exutoires à des tensions qui pourraient s’exprimer de manière beaucoup plus violentes si elles s’affirmaient ailleurs que sur un stade.

3) Le sport peut refléter la vie politique comme l’attestent plusieurs exemples de notre histoire récente. Ainsi, lors des Jeux de Mexico, en 1968, des athlètes noirs américains à qui l’on remettait leurs médailles protestaient symboliquement, le poing levé, contre la ségrégation raciale qui sévissait dans leur pays. Auparavant, lors des Jeux de Berlin, en 1936, le tournage du film documentaire « Les Dieux du stade » à la demande d’Adolf Hitler montre l’utilisation des athlètes allemands en tant qu’image de propagande censée conforter l’idéal de perfection de la race aryenne. Ces deux exemples illustrent comment l’histoire des discriminations raciales peut se lire au travers des principales manifestations sportives.

Page 21: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Correction de l’analyse du texte 4   :

1) Selon Vincent Cespedes, jusqu’en 2010 l’intelligentsia avait une vision très méprisante du sport, considéré comme l’opium du peuple.

2) D’après lui, cela a changé parce que les grands rassemblements sportifs sont aujourd’hui porteurs de valeurs jugées révolutionnaires : fraternisation, oubli de la routine et de la soumission quotidienne, libération des corps frustrés par une vie devenue en grande partie virtuelle et où la place de la virilité est sans cesse remise en cause.

3) La phrase « […] beaucoup ont trouvé dans le spectacle sportif leur ultime dealer » est paradoxale. En effet, au début du texte, l’auteur semble dire que pour l’intelligentsia actuelle le sport n’est plus l’opium du peuple. Or cette phrase montre qu’en réalité, rien n’a changé même si les non-sportifs n’y voient que du feu : le sport exerce toujours une vertu cathartique qui délivre les hommes des tensions sociales accumulées… même si ces dernières ont changé de nature. Cette explication paraît en tous cas pertinente pour expliquer les effusions viriles et fraternelles que l’on peut observer dans les stades de football ou de rugby, et que l’on retrouve dans le film « Looking for Eric » de Ken Loach.

Séquence 3   : Le sport, un reflet des dérives de notre société   ?

Synthèse 3-d   : sport et violences

Documents issu du recueil « Le sport, miroir de notre société ? » BTS 2012, Étonnants classiques, GF Flammarion.

Document 1 : p.124, Johan Heilbron et Maarten van Bottenburg, « Gladiateurs du troisième millénaire » (2009), Le Monde diplomatique

Document 2 : p.128, Pascal Duret, « Perception du « coup de boule » de Zidane par les collégiens » (2007), Socio-logos

Document 3 : p.131, Patrick Mignon, « Hooliganisme en France » (1996), Lire et savoir

Document 4 : p.135, Laurent Mauvignier, Dans la foule, (2006)

Correction de l’analyse du texte 1   :

1) Le « combat ultime » est un affrontement entre deux lutteurs, aux techniques diversifiées, se déroulant en cage et devant public, sans aucune règle – excepté l’interdiction de mordre et d’arracher les yeux, ce combat se poursuivant jusqu’à la mort ou presque.

2) Les arguments qui prouvent que ce sport est très populaire sont les suivants : d’une part le tout premier match de combat ultime diffusé à la télévision américaine a réuni 80 000 foyers. Cette pratique s’est ensuite rapidement diffusée dans le monde, sous des noms variés, ce qui confirme sa popularité planétaire. Enfin, cette pratique est suffisamment répandue pour susciter des débats politiques voire des interdictions pure et simple, comme aux Pays-Bas. L’auteur explique cet engouement par le fait que la violence extrême est en général bannie de la société, et qu’elle trouve un exutoire dans ces matchs, tant pour les spectateurs que pour les participants.

3) Le sport canalise certainement les pulsions d’agressivité d’une partie de la population et permet ainsi de conforter la paix sociale.

Correction de l’analyse du texte 2   :

1) Le coup de tête de Zidane n’a pas terni son image de capitaine de l’Équipe de France, bien au contraire. En effet, même si parmi les collégiens, les avis semblent partagés, chez les adultes en revanche l’épisode du « coup de boule » n’a fait que transformé son image de sportif un peu timide en icône guerrière, Zidane représentant la défense de l’honneur, du nationalisme, la lutte contre le racisme, comme l’ont montré les sondages et les interventions des personnalités du show-biz et du monde politique dans les médias, à ce sujet.

2) Les médias se sont emparés de cet acte de violence pour prendre la défense de Zidane et le faire passer du statut de coupable à celui de victime. Les publicitaires ont, quant à eux, continué d’utiliser l’image de Zidane mais en insérant dans leur politique de communication l’attitude belliqueuse du sportif, présentée de manière valorisante.

3) Ce texte donne en effet le sentiment que les médias ont manipulé le public afin que Zidane reste une idole. Cependant, les supporters de l’Équipe de France avaient dès le départ le sentiment que Zidane, même coupable de violence, n’était pas réellement condamnable. Pour ma part, je pense qu’utiliser l’aura de ce sportif auprès des jeunes pour faire passer l’idée que la violence est la meilleure façon de répondre à des insultes, me paraît relever d’un discours démagogique et dangereux. Si les sportifs de haut-niveau doivent assumer le statut de héros auprès de la jeunesse, qu’ils en acceptent les responsabilités morales qui accompagnent nécessairement l’influence que leur confère la popularité.

Correction de l’analyse du texte 3   (attention à préparer la question 3 à la maison):

1) Le hooliganisme est défini par le sociologue Patrick Mignon comme la « systématisation de la rivalité entre supporters autour d’enjeux qui ne recoupent plus ceux de la compétition sportive ».

2) Pour l’auteur ce phénomène, qui s’intègre dans l’augmentation de la violence urbaine dans le monde occidental depuis les années 70, serait le reflet d’un mouvement global de « dé-civilisation », la civilisation ayant jusque là consisté en une « pacification des mœurs ».

3) La première mention d’un cas de hooliganisme remonte en Angleterre à 1885, lorsque les deux équipes de Preston North End et Aston villa se font lapider à l’issue d’un match, un des joueurs perdant connaissance. Les incidents liés aux hooligans se multiplient durant les deux guerres mondiales pour se raréfier dans l’entre-deux guerres. En France, en 1962 les supporters du Red Star mettent le feu aux tribunes suite à une décision arbitrale. C’est surtout à partir de 1985, lors du drame de Heysel en Belgique (39 morts), que les médias et les autorités commencèrent à prendre au sérieux le problème du hooliganisme. Les mesures mises en place par les instances sportives et les États concernent le fichage des hooligans les plus violents, un meilleur contrôle des stades avec la mise en place d’un dispositif policier à l’entrée ainsi qu’une politique de communication des instances sportives à l’égard des supporters. L’aménagement de tribunes où tous les spectateurs peuvent trouver une place assise, et l’abandon de la politique de surréservation des places a également contribué à la diminution des violences. Enfin certains matchs se jouent parfois en huis clos partiel, si des incidents sont survenus dans le stade lors de précédentes rencontres (Bastia et Auxerre ont ainsi récemment été concernés par de telles mesures).

Page 22: Cours de BTS 2ème annéelewebpedagogique.com/jardindeslettres/files/2012/12/Th... · Web viewLa délimitation d’un cadre avec des modes de fonctionnement clairement définis et

Correction de l’analyse du texte 4   :

1) Le choix du point de vue interne au couple, de vue permet ici l’instauration d’une atmosphère de peur et d’épouvante. En effet, on n’a de la scène qu’une vision fragmentée, limitée à ce que voient et ressentent les deux protagonistes principaux : le sentiment d’être dépassé par la marée humaine qui est décrite s’installe peu à peu, et les répétitions de plus en plus nombreuses du terme « sang » donnent à la fin du texte une coloration funeste. Le rythme du texte, qui suit la logorrhée intérieure des personnages en proie à la panique contribue aussi à oppresser le lecteur.

2) La violence et la mort se manifestent par l’usage des termes tels que « poings », « couteaux » (répétés), « coups », « déchirent », « déchiquetés »… mais aussi par l’usage répétitif de la formule « il faut » et du pronom « on » : tout se passe comme si les personnages n’avaient plus le choix, comme s’ils étaient agis plutôt qu’agissants. Le passage au registre familier marque une perte de contrôle et dessine en creux la puissance de ce qui est en train de se passer. De plus, lorsque le terme « violence » est employé, l’auteur la qualifie d’indicible et joue alors avec les blancs de la page pour la signifier. Les procédés de l’accumulation et de la gradation, le champ lexical du sang et la répétition du mot « cris » contribuent également à décrire la violence et la mort présentes dans la scène.

3) Au cœur même de la tuerie des gens réclament tout de même le match car il y a « trop de monde » dans les tribunes, si bien que certains spectateurs n’ont pas encore compris ce qui se passait.

CONCLUSION DU THÈME 1

Miroir de notre société, le sport en reflète aussi bien les idéaux que les travers. Mais loin de n’être qu’une simple représentation figée, condamnée à subir les dérives de notre société et à en porter les stigmates, le sport exerce aussi une action sur la société. Les sportifs de haut-niveau, qui semblent être pour la jeunesse ce qu’étaient hier les saints ou les chevaliers, peuvent contribuer à transmettre des valeurs propices au sain développement de la nouvelle génération, s’ils évitent les pièges du système du vedettariat qui les menacent. Inspirant la recherche et l’innovation, le sport peut également contribuer à un mieux-être collectif, pour peu que les seuls enjeux financiers ne soient pas pris en compte dans les choix opérés. Enfin, on peut rêver que le sport lui-même évolue peut-être vers plus de coopération et moins de compétition, retrouvant là ce qui semblait être son origine – si l’on en croit les observations relatées par Claude Levi-Strauss dans Tristes Tropiques.