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Cours pour assistants sociaux
Marc Graas
49 ans
Psychiatre et Psychothérapeute
CHNP et Hôpital Kirchberg
Les troubles psychiatriques sont souvent des maladies incurables, chroniques, qui débutent tôt dans la vie et qui ont un effet dévastateur sur le fonctionnement social de nos patients
Exemples: schizophrénies, polytoxicomanies, alcool, hyperactivité, troubles post-traumatiques de l‘enfance, troubles bipolaires, … commencent souvent à l‘âge adolescent et du jeune adulte; ceci mène à une mauvaise insertion scolaire, sociale et professionnelle
1. Quelques notions de psychiatrie
2. Le système de la psychiatrie au Luxembourg
3. La loi d‘internement
4. Les droits du patient
5. Le travail en équipe et le « networking »
6. Attitude professionnelle vis-à-vis des patients psychiatriques
Modèle bio-psycho-social dit que la sphère psychique de chacun, c.à.d. sa cognition, ses émotions, et son comportement sont issus d‘un entrelacement:
1. Des facteurs biologiques (génétique, endocrinologique, morphologique, etc.)
2. Des facteurs psychiques (intelligence, imagination, personnalité, névrotisme, ..)
3. Des facteurs sociaux ( famille, profession, contacts amicaux, …)
Modèle vulnérabilité-stress:
Un individu possède des facteurs de stress et de résilience (intelligence, stabilité émotionnelle, extroversion, compétences sociales, éducation, stabilité familiale …). Ce sont des facteurs de stress aigu qui font décompenser l‘un ou l‘autre plus rapidement
Tout phénomène psychiatrique a des facteurs systémiques et sociaux aussi bien dans le volet diagnostique que dans le volet thérapeutique.
C‘est pourquoi la notion d‘équipe pluridisciplinaire est primordiale en psychiatrie: le psychiatre, l’infirmier, le psychologue, les thérapeutes et l‘assistant social doivent trouver des solutions individualisées et couvrant tout les champs du modèle bio-psycho-social.
Le patient est acteur dans ce processus et est à considérer comme partenaire à part égale
1. La Psychiatrie aiguë
2. La Psychiatrie ambulatoire
3. La Psychiatrie de réhabilitation
4. La pédopsychiatrie
La mission de l‘assistant social en psychiatrie varie d‘un
intervenant ponctuel à un accompagnateur sur de
longues années, dépendant de son lieu de travail
1. Tous les grands hôpitaux généraux et régionaux ont des unités de psychiatrie aiguë avec soins intensifs
Centre Hospitalier d‘Esch (CHEM)
Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL)
Centre Hospitalier du Kirchberg (HK)
Zithaklinik
Centre Hospitalier du Nord (CHdN)
Tous ces hôpitaux sont intégrés dans un système de garde afin de garantir une prise en charge des urgences 24/24 heures et 7/7 jours
1. Dans ces hôpitaux, toutes les pathologies confondues sont traitées
2. Ils sont dotés, en principe, d‘une unité d‘intervention de crise (urgence), d‘une unité d‘hospitalisation et d‘une clinique de jour
3. Durée moyenne de séjour environ 14 jours, taux d‘occupation +/- 90%: donc les lits libres sont rares!
Equipes pluridisciplinaires: médecins psychiatres, psychologues, infirmiers, assistants sociaux, ergothérapeutes, …
Bonne prise en charge des problèmes somatiques: 30 % des patients en psychiatrie ont des problèmes somatiques graves
L‘hôpital aigu n‘est qu‘un maillon dans la chaîne thérapeutique
1. Préparer le retour à domicile du patient (situation financière, profession, …)
2. Préparer des mesures de réintégration: ateliers thérapeutiques, appartement thérapeutique, ..
3. Préparer les mesures de réhabilitation (Useldange, Manternach, à l‘étranger, …)
4. « Networking » avec d‘autres prestataires de psychiatrie, hospitaliers et extrahospitaliers
Aide à la gestion de problèmes sociaux d‘une façon autonome (« Hilfe zur Selbsthilfe »)
Consultation d‘assistance sociale
Consultation droit du travail, des prestations sociales, …
Consultation et conseil des familles
Prévention tertiaire (= prévention de rechutes) par une bonne préparation de la sortie du patient
Prévention des ré-hospitalisations rapides
Si un jour vous avez un client que vous aimeriez faire hospitaliser en urgence, accompagnez-le!
Le plus grand obstacle à une hospitalisation est le manque de lits et, pour le psychiatre de garde, la décision d‘hospitaliser est plus facile si une tierce personne accompagne le patient.
La consultation médicale du psychiatre en libéral est remboursée par la Caisse Nationale de Santé. Le montant varie souvent entre environ 60 et 120 Euros et la participation propre est entre 5 et 12 Euros
La consultation du psychologue-psychothérapeute travaillant en libéral n‘est pas remboursée
Ce sont des associations sans but lucratif (asbl)
Convention avec le Ministère de la Santé et partiellement financé par la Caisse Nationale de Santé
Offerte décentralisée:
Sud: Réseau Psy
Centre: Ligue d‘Hygiène Mentale, CERMM
Nord: Liewen Dobaussen
Ces asbl’s offrent des appartements et foyers supervisés, des consultations psychiatriques, psychologiques, d‘assistance sociale, des centres de jour
Environ 200 appartements supervisés plus quarante places par les Centres Thérapeutiques d’Useldange et de Manternach
Les ateliers thérapeutiques offrent une réinsertion pré-professionnelle et professionnelle, aussi avec un contrat à durée indéterminée ( Walferdange, Dittgesbaach, ..)
Pärdsatelier Moutfort
Ces asbl’s avaient été créées pour les patients psychotiques. Entre-temps, le diagnostic de départ n‘est plus l‘argument de prise en charge décisif, mais le niveau de fonctionnement social
Malheureusement, le projet « Job coaching » des ateliers thérapeutiques n‘est plus soutenu
Ce qui a été conçu comme un instrument de réintégration est devenu pour un bon nombre de patients chroniquement fragiles, une façon de vivre
Un peu d‘histoire: dans les années ‘70 encore 1.200 patients avec seulement 3 médecins
Depuis 2004 plus de psychiatrie aiguë
Mission officielle de réhabilitation
Plusieurs filières:
Psychiatrie générale
Psychiatrie juvénile
Psychiatrie légale
Polytoxicomanies
Alcool
Service de réhabilitation ambulatoire
Tous les diagnostics, surtout psychoses
Mission de réhabilitation - ce concept est en train d‘être mis en œuvre avec un concept de diagnostic et de thérapie multimodale avec le but d‘une réintégration sociale du patient
Pourtant bon nombre de patients continuent à vivre dans l‘hôpital, parce qu‘on ne trouve pas de structures adaptées!
Admission au CHNP seulement via transfert d‘un hôpital général, surtout des patients sous statut du placement
Réduction de lits hospitaliers
Création d‘un long séjour pour patients chroniques
Concept de prise en charge avec psychothérapie, psycho-éducation, entraînement de facultés sociales, préparation à la réintégration, etc. ensemble avec les prestataires hospitaliers et extrahospitaliers
12 lits, pratiquement seulement des patients placés par le juge de la jeunesse
20 lits, comme centre de réhabilitation à Putscheid avec psychothérapie plus intensive, surtout pour des jeunes avec troubles expansifs
Prise en charge psychiatrique des prisonniers dans le milieu de la prison
Prise en charge sur le site du CHNP des patients ayant commis un crime, mais qui ont été jugés irresponsables de leur acte suite à un trouble psychiatrique (art. 71 du code pénal)
Centre thérapeutique de Manternach avec 25 lits
Durée 4-12 mois, également mère-enfant
Admission après sevrage dans un hôpital aigu
D‘ « Berodungstell » est à disposition pour un premier contact
Environ 20 lits appartements thérapeutiques comme lits de vie
Surtout le Centre Thérapeutique d’Useldange
Environ 40 lits, également prise en charge ambulatoire
Admission après sevrage en hôpital aigu
Durée: plus que deux mois
Vise l’abstinence
Appartements thérapeutiques
Centre pour patients Korsakoff - site CHNP
Etranger:
La CNS prend en charge les frais après autorisation
Le temps d‘attente est souvent relativement long
La prise en charge thérapeutique est souvent très professionnelle
Les mesures de réintégration sociale sont pauvres!
Le travail avec le réseau est en général pauvre
Le travail avec les familles est plus compliqué
Les patients aiment souvent le côté « isolé », « anonyme » et « distance » de leur vie de tous les jours
Au Grand-Duché:
Admission souvent assez rapide
Langue maternelle
Travail en réseau social très efficace
Continuité des soins
Travail avec les familles plus facile
Réintégration sociale plus facile
Les lois du 26 mai 1988, du 8 aout 2008 et du 31 décembre 2009 règlent le placement médical
Qui peut effectuer un placement?
Le procureur, le bourgmestre, la famille, en fait toute personne concernée … peut être autorité plaçante
Le procureur place par la police, mais en principe seulement si l’ordre public est perturbé
L’autorité plaçante doit faire une description écrite sur les faits qui l’ont amenée à effectuer le placement dans le registre qui se trouve dans l’unité de psychiatrie
Il faut un certificat médical qui a moins de trois jours, effectué par un médecin qui n‘est pas parenté au patient
Cela peut être un médecin quelconque de l‘hôpital, mais pas un psychiatre de l‘unité psychiatrique
Le certificat doit contenir une courte description psychopathologique ou comportementale qui justifie la mention « dangereux pour soi / ou un autre »
Un placement peut se faire en principe dans tout hôpital général, à Esch et à Ettelbruck, 7/7 jours et 24/24 heures
Dans la région du centre, un placement se fait dans l‘hôpital général qui est de garde, soit l‘hôpital du Kirchberg, soit le Centre Hospitalier de Luxembourg
Le Centre Hospitalier Neuropsychiatrique d‘Ettelbruck ne fait plus de premières admissions
Après l‘hospitalisation suit une phase d‘observation de 2 semaines, qui peut être prolongée de 2 semaines
Une (1) semaine après l’admission, un juge vérifie si les formalités de placement sont remplies
Le placement est prononcé par le psychiatre traitant après cette phase d‘observation (entre la deuxième et la quatrième semaine)
A ce moment, un juge se déplace vers l‘hôpital pour vérifier le bien-fondé du placement.
…/…
Si les critères (présence de maladie mentale et dangerosité aiguë) sont remplis, le maintien du placement est confirmé
Ensuite, le patient est transféré au CHNP à Ettelbruck pour continuer son traitement
A tout moment le patient peut faire un recours
Au Ministère de la Santé, il y a un Ombudsman que les patients peuvent contacter pour communiquer leurs désidérata et problèmes
L‘hôpital a l‘obligation d‘informer le patient sur ses droits, en particulier de ses droits de recours