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    III- Problme montaire et inflation

    Linflation dsigne une hausse des prix durable et gnralise. Elle peut prendre des formes diffrentes

    selon son rythme et son importance, elle est cause par plusieurs facteurs mme si elle restefondamentalement dessence montaire. Elle a enfin des effets contrastes sur lconomie.

    1Dfin itio ns et ty po logi es :

    -

    Les tensions inflationnistes: Inadaptation temporaire entre flux montaire (demande) et flux rel(offre) qui si ces tensions persistent, se transforme en inflation ouverte.

    - Linflation rampante: Taux dinflation relativement faible, mais la hausse des prix est installedans la dure.

    - Linflation galopante: Taux dinflation relativement lev tout en restant matrisable.

    - Hyper inflation : Croissance exponentielle est incontrle des prix. A limage de linflationvcue par lAllemagne an 1923 et qui a dpass 1 million %, cest le cas aussi de certains pays

    dAmrique Latine qui ont connue durant les anne 80 et 90 des taux dinflation trois chiffres c'est--dire, dpasse 100 %

    -

    Inflation contenue , latente ou refoule : elle est contenue artificiellement par unensemble de mesures gouvernementales. Ces mesures ne font donc que contenir linflation sans

    la faire disparatre.

    Exemples :

    - Le rationnement de la consommation.- Blocage des prix et des salaires.- Ou excdant budgtaire forc (limitation drastique des dpenses de lEtat).

    Ce type de mesures produit gnralement des effets pervers :

    - Alimenter le march noir.-

    Renforcer les anticipations inflationnistes.- Dflation, dsinflation et stagflation: alors que la dflation dsigne une baisse durable et

    gnralise des prix, limage de ce qui sest pass lors de la crise de 1929 ; la dsinflation (onlappel souvent dsinflation comptitive) dsigne une baisse, un recule du taux dinflation : les

    prix continuent augmenter mais un rythme moins lev quauparavant. Par contre la

    stagflation est la combinaison dun ralentissement de lactivit conomique dune forte inflation

    et dun chmage important.

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    2Les causes dinflation:

    Les conomistes distinguent gnralement plusieurs causes linflation qui sont en fait toujours lies.

    aLinflation par la demande (Keynes):

    Un accroissement nominal de la demande de biens de consommation ou de production caus par unaccroissement brusque des revenus (mnages ou entreprises), alors que les entreprises produisant les

    biens demands ne disposent pas de stocks ou de facteurs de production en rserve pour rpondre cebrusque surcrot de la demande. Cest le cas notamment lorsque les facteurs de production sontpleinement utiliss. Ce type dinflation par la demande peut aussi tre qualifi par insuffisance de

    production ou de loffre.

    b - Inflation par les cots :

    Les entreprises fixent leurs prix en fonction de leurs cots de production. Ainsi une hausse durable deces cots de production peut constituer un facteur dinflation. Les entreprises ont alors tendance

    rpercuter sur leur prix de vente toute augmentation :

    - Du prix des matires premires, de lnergie ou des consommations intermdiaires.- Des taux dintrts.- Des impts.- Des salaires et des charges sociales.

    Entranant alors la naissance, lorsque les syndicats sont forts, dune spirale inflationniste. Cela

    signifie :

    c - Linflation importe :

    La hausse des biens importe notamment ceux servant la fabrication de biens locaux, peut constituerun facteur dinflation surtout sil sagit dun bien qui joue un rle fondamental dans la production et la

    consommation nationale, et donc on ne peut se passer court terme. Cest le cas de linflationconscutive au deux chocs ptroliers (1973-1974) et (1978-1979).

    Revendicationssalariales

    Baisse du pouvoir dachatdes salaris Augmentation des prix

    - Augmentation de la demande- Augmentation des cots de

    production

    Hausse des salaires

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    dLa dprciation ou la dvaluation de la monnaie nationale :

    Cela renchrit les prix des biens imports exprims en monnaie nationale, ce qui peut engendrer des

    effets inflationnistes.Dmonstration :

    t01 = 10 DH1 DH = 0,1

    - Le Maroc exporte un bien X de 100 DH Le bien X arrive dans la zone euro 10

    - Le Maroc importe un bien M de 1.000 Le bien M arrive au Maroc 10.000 DH

    t1Dvaluation de 50 %1 = 20 DH1 DH = 0,05

    - Le Maroc exporte le bien X toujours 100 DH Le bien X arrive dans la zone euro seulement 5

    -

    Le Maroc importe le mme bien M toujours 1.000 Le bien M arrive au Maroc 20.000DH.

    eLinflation dune entre massive de capitaux:

    Toute entre de capitaux se traduit ncessairement par une cration montaire, loccasion de la deviseau systme bancaire. Cela, peut tre gnrateur dinflation lorsquil y a une entre massive de capitaux,

    suite soit un excdent structurel de la balance des paiements courants, soit loccasion dopration deprivatisation de grandes importances.

    fLinflation par les structures:

    Linflation est due la rigidit des structures, qui empche les prix de baisser du fait de la concurrence

    et de lamlioration de la productivit:- Dveloppement des monopoles et des oligopoles.- Prix garantis pour certains biens (par lEtat).- Salaires rigides la baisse, notamment lorsquil y a une lgislation sur le SMIG.

    gLinflation par la monnaie:

    Pour M. FREDMAN linflation est partout et toujours un phnomne montaire. Elle est le rsultatdune croissance de la masse montaire plus rapide que celle de la production cf. lapproche deFISHER(Approche quantitativiste M.V=P.T)

    3Les consquences de linflation:

    Si linflation peut avoir quelques effets positifs court terme, ces consquences sont, globalement,ngatives moyen terme.

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    aLes effets positifs :

    - Elle permet damliorer les recettes fiscales de lEtat et de rduire ainsi le dficit budgtaire.

    -

    Elle dvalorise les remboursements et encourage lendettement pour financer linvestissementou acqurir des logements ou des biens durables, ce qui est globalement favorable lacroissance. Toute fois cet effet est phmre car ds que les agents conomiques intgrentlinflation dans leurs calculs (lanticipation) les taux dintrt augmentent et les salairesslvent par un mcanisme dindexation, ce qui est dfavorable.

    bLes effets ngatifs :

    - Baisse du pouvoir dachat des dtenteurs de revenu fixe : les rentiers, les pargnants, lesretraits et les salaris dont les revenus ne sont pas indexs sur le taux dinflation.

    Accroissement par contre des revenus variables. Ainsi linflation appelle un effet redistributif

    sur les revenus et sur la richesse, et peux donc aggraver les ingalits de revenus dans un pays.- elle oblige les pouvoirs publics adopter des politiques de rigueur dfavorables

    linvestissement et la croissance: augmentation des taux dintrt, augmentation des impts etbaisse des dpenses publiques.

    - Linflation dcourage lpargne et donc linvestissement, cest le cas notamment lorsque lestaux dintrt rels deviennent ngatifs.

    - Elle dtriore la comptitivit internationale de lconomie, encourageant les importations etdcourageant les exportations, ce qui peut avoir un effet dpressif sur la croissance et surlemploi.

    4- Politique montaire et inflation.

    La politique montaire, comme son nom lindique, vise atteindre les objectifs conomiques rels (les

    prix, niveau dactivit, emploi, taux de change, quilibre extrieur ) grce des moyens montaires,

    elle correspond donc lensemble des actions mises en uvre par les autorits montaires afin de

    procurer lconomie la quantit de monnaie ncessaire la poursuite de la croissance et laralisation du plein emploi, tout en prservant la stabilit de la valeur de la monnaie au niveau interne(le niveau gnral des prix) et au niveau externe (le taux de change).

    Ainsi, on peut tirer trois enseignements :1. On suppose que la quantit de monnaie en circulation peut affecter positivement ou

    ngativement lactivit conomique, do la ncessit de sa matrise et de son contrle par les

    autorits montaires.

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    2. Les objectifs de la politique montaire sont finalement les objectifs gnraux de la politique

    conomique. Tout fois il peut arriver que ces objectifs peuvent entrer en conflits (stabilit desprix et plein emploi, ou encore stabilit des prix et stabilit des taux de change), imposant auxautorits montaires des arbitrages dans le temps o, un ou plusieurs objectifs peuvent tre selonla conjoncture du moment privilgi.

    3. Pour atteindre le ou les objectifs privilgis, les autorits montaires sont amenes entreprendre un certain nombre dactions qui relvent de leurs prrogatives et de leurs

    attributions.

    Les outils de la politique montaire sont multiples. On a l'habitude de distinguer quatre niveaux au sein

    des dispositifs mis en place par les politiques montaires : les objectifs finals, les objectifsintermdiaires, les indicateurs et les instruments:

    Les objectifs finals (et pas finaux) sont les buts ultimes poursuivis par la politique montaire(stabilit des prix ou PIB nominal par exemple). La politique montaire ne peut viserdirectement ces objectifs car les banques centrales n'ont qu'un contrle trs indirect de cesgrandeurs conomiques, qui ragissent avec des dcalages assez longs et variables auximpulsions de la politique montaire, et ne sont observes qu'avec un retard important et une

    priodicit assez espace.

    Les objectifs intermdiaires, comme les agrgats de la monnaie ou les taux de change, sont donc

    mis en place. Ces cibles intermdiaires n'ont pas de valeur en elles-mmes, si ce n'est leurcorrlation avec les buts finals avec lesquels elles entretiennent une relation causale. Elles sontmieux contrlables et plus rapidement observes que les objectifs ultimes.

    Les indicateurs avancs sont des variables conomiques qui fournissent la banque centrale de

    l'information sur l'tat de l'conomie (typiquement : les pressions ou les anticipationsinflationnistes ou bien l'orientation effective de la politique montaire, le degr de son caractreexpansif ou restrictif).

    Les instruments, parfois appels objectifs oprationnels, sont des variables qui sontdirectement sous le contrle de la banque centrale. Le choix des instruments et les rglesdfinies pour les manipuler dterminent la politique montaire au jour le jour. Il existe deux

    principaux moyens d'action pour la banque centrale : L'action par la liquidit bancaire, par laquelle la banque centrale agit sur les banques de second

    rang en les rendant plus ou moins liquides. La banque centrale joue sur la liquidit en alimentantplus ou moins les banques de second rang en monnaie, et en modifiant le taux des rservesobligatoires.

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    L'action par les taux, o la banque centrale joue sur les trois taux directeurs qu'elle contrle(taux de facilit de prt marginal, taux de facilit de dpt, taux des oprations d'open market).

    Les variations de ces taux modifient le comportement des banques de second rang.

    La plupart des banques centrales choisissent le taux d'intrt court terme comme instrument. C'est leseul taux qu'une banque centrale peut effectivement contrler de manire prcise. En effet, les actifs detrs court terme sont trs proches de la monnaie (liquidit), et la banque centrale a un monopole pourl'mission de monnaie. En contrlant les taux d'intrt court terme, la banque centrale a une forteinfluence sur l'offre de liquidit. En revanche, au fur et mesure que la maturit augmente, les tauxincorporent les anticipations du march et chappent ainsi au contrle de la banque centrale.

    5- Ciblage de l'inflation

    Le ciblage de l'inflation est une politique visant maintenir l'inflation proche d'un objectif. Des bandesexplicites de fluctuation de l'inflation peuvent tre mises en place par la banque centrale. Depuis la findes annes 1980, un consensus s'est progressivement mis en place en faveur du ciblage de l'inflation,afin de limiter la croissance alors excessive des prix. Cette politique a t couronne de succs. Al'heure actuelle, le ciblage de l'inflation est pratiqu plus ou moins explicitement dans la zone Euro,aux tats-Unis, en Nouvelle Zlande, en Sude, en Afrique du Sud et en Grande-Bretagne.

    L'utilisation du ciblage de l'inflation repose sur deux principaux arguments :

    Selon la nouvelle macroconomie classique, les bnfices retirs d'une politique montaire

    expansionniste ne sont que transitoires, alors que les consquences en terme d'inflation sontdurables. Par consquent, il est appropri de mener des politiques montaires noninflationnistes. Dans la mesure o un engagement du gouvernement en ce sens n'est pas crdible(puisque non irrversible), il est ncessaire que la banque centrale soit indpendante pourcontrer les anticipations inflationnistes. Barro et Gordon ont montr dans un article de 1982l'intrt de l'indpendance pour l'efficacit des politiques montaires.

    Dans la mesure o les anticipations jouent un rle fondamental dans la fixation des prix, il est

    important que la banque centrale soit crdible dans sa volont de limiter l'inflation. L'utilisationd'une cible d'inflation permet au public de juger simplement l'efficacit des autorits montaires.La banque centrale, plus crdible, voit l'efficacit de sa politique renforce. Ce raisonnementliant rgles et crdibilit a t dvelopp par Kydland et Prescott dans un article de 1977.

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    6-La lutte contre linflation par la politique montaire

    La gamme des instruments de la politique montaire anti-inflationniste dont disposent les pays avancscomporte :

    1-les oprations dopen market permettent la banque centrale de rduire directement les rservesbancaires en vendant des obligations dEtat.

    2- Les augmentations des rserves lgales imposes aux banques, si bien quun volume donn derserves financera une masse montaire infrieure (tout en diminuant leffet multiplicateur de

    lexpansion du crdit.

    3- Les accroissements des taux de rescompte qui rduisent, pour les tablissements bancairescommerciaux, lintrt des emprunts la banque centrale.

    4- La persuasion morale, les exhortations des autorits montaires tant censes amener les banques faire preuve de modration dans leurs politiques de prt.

    Le premier instrument les oprations dopen market- fait dfaut, pour lutte contre linflation, dans

    pratiquement tous les pays en dveloppement, ou les marchs boursiers sont habituellement absents oune sont pas suffisamment dvelopps pour permettre lexploitation de cette technique puissance etsouple, mme si certains pays, dont les Philippines et le Brsil, lont utilise de manire limite. Les

    trois autres outils de la politique montaire sont employs dans les pays en dveloppement avec desdegrs de russite variable. En outre, ces pays recourent souvent deux autres instruments que les paysavancs nutilisant que rarement.

    5- le plafonnement des crdits impos par la banque centrale au systme bancaire.

    6- Les ajustements des taux dintrt nominaux permis pour la rmunration des dpts et des prts.

    Habituellement, les pouvoirs publics qui sattachent combattre linflation utilisent tous ces

    instruments, souvent conjointement mais parfois sparment et avec un sucs phmre- comme enArgentine en 1985, en Indonsie en 1967 et 1968, et en Bolivie en 1985 et 1986.

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