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Croc #001 Octobre 1979

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Avis: Santé et Bien-être social Canada consi dère que le danger pour la santé croît avec l'us age- évi ter d'inhalerMoy. par c igarette: Régulier: "goud ron" 12 mg, nicotine 0.9 mg. King: "goudron" 14 mg , nicotine 0.9 mg.

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HOTO - THÉÂTRE  invité: Michel Rivard

J E  SUIS MICHELR I V A R D -

MICHEL RiVARD...  RIVARDPHOQUE "... "LE SACRIPANT

•ECOUTEZ. MON BRAVE, JÂI ETE CONVOÛUE|

•PAR  LA SECTION CULTURELLE PE  C R O C•POUR  INTERPRÉTER QUELQUES EXTRAITS  I1VB   MON R Ê - j  ^LPERTOiRE.

  m

mC O R N E I L L E :  "  C IEL  À QUI

VOULEZ-VOUS DESORMAIS QUE  J E

R E  LE  S E C R E T  PE MON ÂM

ET LE  SOIN  PE MA  V I E ?

ClNNA, ACTE  JV,SC

ai

>SUAKE5PEARE:'DEATH.PEATH,

OH AMJASLELOVEL/PEATH':

<3ULJU5  CAESARACTE TV.  5C3

T R E M B L A Y :  *  VEUX -TU

L'AVOIR PANS FACE  L E

POT  P E  B E U R R E  P EP E A N U T S C R U N C H Y  ? "A  TOi  POUR TOUJOURS  T AMA RJ E- IJOU. PAGE  51.

c t o b r e  1979

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VOL.  1 no  1

CROC

octobre 1979

EDITEURS:  Roc h Cote et Jacques Hurtub iseREDACTEUR  E N C H E F :  Roch CoteDIRECTEUR  ARTISTIQUE:  Jacques Hurt ubis eDIRECTEUR  ARTISTIQUE  ADJOINT: Michel

Durand

ADJOINTE  A LA  REDACTION:  Hélène FleuryEQUIPE  DE   REDACTION:  Patrick  Beauchn.

Gilbert Bolduc. Roch Cote. Normand

Daigneault. Roger Harvey. Pierre Huet.Jacques Hurtubise, Serge I.angevin.Claude Meunier, Michel Rivard

COLLABORATEURS DESSINS: Bado, Cousineau,

Lucie  Faniel, Gaboury.  (iarnotle.  Gite, RealGodbo ut, Pierre Huet, Jacques Hu rtubi se.

Alain Massicot te, Moere ll, Terry Mosh er,Tiho

COLLABORATEUR  PHOTO:  François BouvierCOLORISTES OFFICIELLES: Françoise  Barrette,

Gigi Perron.La  SECTION  A CTUA LIT E a ete conçue pa r

Roch Côté et l'équipe.

La  SECTION  CROC-NIQUES  a ete conçue etréalisée par: Roch Cote, Normand  Daigneault, Pierre Huet. Serge 1 .angevin. M ichelRivard.

REPORTERS  REGIONAUX:  Vatican: St-PierreDeromes, Washington :  Bilh  ( arter.  Tel-Aviv Moshe Dayan Paris  Félix  PotinBelgique: Man I  can't  pisse, Drummond-vîlle:  Mm e  Alfred  Mofette  de la rue Principale

REPORTERS  ITINERANTS:  Shah  d'Iran  IdiAmin Dada Augusto Somoza.

D É C O R S :  Louis Bourqu e. François Bo uvier.Hélène Fleun

SCRIPT:  Hélène FleuryCOMEDIENS:  Louis Bourque. François Bouvier,

Hélène Fleury . François Hurtubise JacquesHurtubise, Serge Langevin Mario  I.egare.

Michel Rivard.

CHIEN:  Sésame ShampooADMINISTRA  IF l H K\ (  HE F:  Jacques

Hurtubise

ADJOINTE  A L'AD MINI STRA I ION: HélèneFlcurx

E.Ml\LN( I.  GRISE:  la main de DieuCONSEILLER  EN  ADMINISTRATION:  Martin

Girard

DIREI  I EUR DE LA PUBLK ITÉ: Nor man d SenavIJIKF.C TEUR  DU  TIRAGE:  lacques HurtubiseDIRECTEUR DE LA DISTRIBUTION:  Roch  C bteDIRECTRICE  DE LA  PROMOTION:  F ranci ne

Tardif

ADJOINTE  A LA  DIRECTRICE  DE LAPROMOTION:  Hélène FleurvVDJOIN1  \ L'ADJ OINTE DE LA  DIRECTRICE

DE  LA  PROMOTION:  Jacques Hur tubis eADJOINT À L'A DJOINT DE L'ADJOINTE DELADIRECTRICE  DE LA  PROMOTION:  Roch ( ôteDIRECTEUR  DE LA  PRODUC  U O \ :  Jacques

Hurtubise

( R(){ e.sl publie par l.udeom lm 4K4 nie  SI-Jean.

Muni IC.il  H2^ 2S1  ( K()( se \en d SI ~5 I exemplaire.Les  .ihiMiiii'tnt'itis .m Québec cl au Canada: Stfl pai anet SI" pour chaque année additionnelle  \   l'étranger.

$22  par un Semée des abonnements tel  844-3912

lopyrighi  i«i7ï>  pai l.udeom tnc'Toute ressemblance avec une  |rersoniip vivante  ôuderedee  exception  faite  (!«•-. satires de personnagesI iiihln s esl purement lot mite

\A-   contenu du magaxine ne p r u i  Rtpe reproduit sansautorisât ion  écrite  Prière d'aioutei  aux manuscrits

suutnis  une enveloppe adressée et  affranchie  pourassurer  leui retour  l.es  éditeurs  ne se tiennent  pasresponsable îl e la perle  des  manuscrits, des photos ou

• Mu .in.

Pour  i l'inpt i entiè rement , veuîl-le/ nous  \i\v\mit au moins six semaines a  l'avance detout  changement il adresse et de la  date  «le  votre

déménagement en nous envoyant a l.i  luis votre

nouvelle adresse et  I étiquette apposée sui la couver*iine  de votre  magazine

I \ po^raphie  Hi*ecigl .iplies inr   I \ pogl aphie Metrtï,

i oucept  medialexte  un

Séparation des couleurs Dupligraphix inrImprimeui I es Kditions  (ïraphinues nu

Ce  23e nu mé ro de  CRO C  vous reserve quelques surprises. Les

habitues oju magaz ine constateront que l'é quipe anc ien ne a ete congé

diée au gra nd comple t, étant don ne qu'el le n'était pl us très drôle. Elle est

maint enant recyclée au supp lé men t Arts et Lettres du Dev oir, sauf l'ex-

directeu r de la revue, com plè tem ent i rréc upéra ble, qui, dans ses

dernières  semaines a  CROC,  se croyait a Business Week.  Il est mainte

nant  candidat pequiste dans  Beauce-sud.CRO C  a donc  fait  peau neuve du  tout  au  tout  et vous présente une

équipe  d'humoristes de première ligne, c'est-a-dire ceux qui consti

tuaient la pre miè re rangée sur le trottoir  le matin ou nous avons ouvert

nos  portes. Il y avait la-de dans du bon mo nd e Ivoir la col onn e L'Eq uip el.

Il y avait aussi un certain Joe Clark qui, quand on lui a  demande  ce qu'il

attendait la, a demande:  -N'est-ce pas ici mon bureau?» On lui a fait  un

petit  coin, il  fait  chaque jour sa petite  partie de Mo no po ly , des hôtels il

appelle  ça des  ambassades...  Un drôle de type, un peu simple, mais

sympathique.

Il y a aussi le gars des Affaires culturelles. Il n'est pas reste a nos

bureaux,  il no us a laisse son portrait , devant lequel on a installe un

lampion. C'est lui qui a mani ganc e le for mid abl e déto urn eme nt de fonds

qui a permi s a CRO C de démar rer . Ils ont appel é ça une subv enti on, mais

ça,  c'est  pour la presse. Nous,  on est au courant. Alors,  CRO C  a-t-il  lesmains  liées? Pas du  tout.  La «subvention» a été complètement versée,

alors les gars des Affaires culturelles, on se paye leur tronche a pleines

pages.  Voir d' aill eurs en page 112.

Quant  au prix de la revu e, si  c'est  pas  assez  cher, écrivez-nous.

Autrement,  laissez faire.

Côte

3  PHOTO THÉÂTRE  - in/.  MICHEL  RiVARP

6  COURRIER

7  LE  COMPLOT  -  MOERELL  -MUETIl  L'ACTUALITÉ

15  LE  MÊGAVëLOMANE  -  GARNOTTE

16  GABOURY

18  L'AIR PU TEMPS  -  PROFESSEUR  NIMBUS

19  GITE

20  CROCN'lQUES

2g  LA  MALÉPÏCTiON  PES  MOFETTE

Al   LE  P OR TE FE U I LLE  -  GARNOTTE

46  MARCEL SINGE  -  MOERELL  -  HUET

49  GA&OURY

50  MICHEL  RÏSaUE  -  G0PB0UT

55  LE  S O M B R E  YiLAi N -Z YX

59  PORTE FOL I O  - Tl*£0

62»  GA&OURY  ^

octobre  1979

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Aux responsables de  CROC,

Félicitations  pour votre très beauprogramme.

Marc  ThibaultRadio-Canada

Cher  CROC,

Je  profite de cett e pre miè re parutionde la magnifi que revue CROC pour vousprévenir de ne pas faire comme lesautres média qui négligent de rire demoi, comme si je n'étais pas aussi cave etridicule que les autres chefs de parti. Jeproduis moi aussi quoti dienne ment maquote  part  de déclarations creuses, destupidités claironnées bien  haut  et ma

sincérité  est tout ce qu'il y a de plusfrimé.  Alors pourquoi ne pas me traitersur le même pied que tout le monde.L'Union nationale vaincra!

Rodrigue B.Ste-Croix  de Lotbiniere

A CROC,  pour Jean-Maurice.Hé bien, Jean-Maurice, les goalers

sont pourris icitte mais /ont des crissesde belles montagnes.

Jacques  Lemaire

Ami CWOC,Ji  sais icouiwe mais pas liwe.  Est-ce

que quelqu'un  peut  mi diwe ci que jiviens d'icouiwe.

Un Haïtien qui cheche a s'instouiwe

 Hé   bien,  mon ami, tu  viens  d'écrire  une

grosse méchanceté   contre  le  gouvernement.  Fais  attention  si ti ne  veux  pas

 perdre  ton  permis  de  taxi-

Monsieur le rédacteur en chef,Désireux de m'acclimater a la culture

québécoise,  je viens de regarder le canal10  pendant plus de 2 semai nes. Jeréclame que l'on me renvoyé tout desuite a la mer.

Nguyen  Xian  TaoMontréal

Messieurs,Je  me voudrais dire à la votre revue

qu e  cela  n'est pas toutes les formes de

humour qu'il est bon de faire. Je croisque le humour sur les handicapes estspécialement vicious et que je le pense

com me le peuple canadian.

Joseph  ClarkOttawa

Sirs,

I  might be dead but I still hate you.

John  D.

Prince-Albert, Sask.

Camarades de Croc,Si  le Canada veut vraiment nous

aider, qu'il nous envoie Real Giguère,Toto  Gingras,  Lise  Payette et RodTremblay. Merci a l'avance.

Le  Comité anti-famine du NicaraguaManagua

P.S.  N'oubliez pas d'inclure 4 sacs decharcoal,  4 hibachis pis ben des cure-dents.

CROC!

Les  farces de Newfies, le magazineRIRE  pis les editoriaux de Lemelin,

 j' co mp ren ais  ça. Mais vot' revue, j 'c om pr en ds rien la-d'dans! O.K., la!

Lucien  LessardMinistre,  Québec

Très  chers frères,Votre  revue n'affiche aucun Impri

matur dans ses pages. Je suis certain parailleurs que cette démarche a deja étéfaite  par votre rédacteur en  chef   et quel'indispensable mention Ipour ma  part,

 je  n'ai jamais rien publie sans  elle)

apparaîtra dans votre numéro d'octobre,

mois  propice a une très intense activitétemporelle. C'est dire aussi que je nementionnerai pas votre cas a monseigneur l' evèque lorsque je lui télépho nerai mardi. Je vous salue cordialement.

Claude RyanOutremont.

Eille,  la,S'est  avec une trais grandes stuppé-

faction  qu e  j 'ais  pris connaissance desarticles  que vottre revu consacre a

luniversite du quebec a montrealle.Dabord il e faut que lunivarsite souha sule  bor de la fahiitte. Je croit que unegraive viendrat biento soulage nosphynances. Aussi, je panse que le taistque vout publier et qui e plain de fôtesest tous simpleman unne calommenicontre nottre inztitusion.A bonn e antandeu re, santé.

Clôde Pichette,

recqueteur de luquam.

Fuerer de  CROC,

Je  soupçonne votre revue  d'être  unpeu raciste. Comment se fait-il en effetqu'on ne retrouve dans vos pages aucugag  juif   et aucune signature juive?

Un groupe de  Juifs  ridicules qui spromènent dans Outremont avecde grandes couettes et deschapeaux noirs en plein moisde juillet.

Pas  du tout!  CROC   va d'ailleurs  rendrehommage  bientôt   à la  culture juive.  En

attendant,  nous  offrons  à tous  ceux  donle  nom finit par   berg,  witz et   matzobaun  tarif   d'abonnement   spécial:  24 numé

ros  pour   S45, soit moins  de $2 par   numérC'est   pas  loin  du  prix  su  kiosque,  maisc'est   pour   des  zamis!

Créatures de  CROC,

Moi,  j'ai un univers a mener. Siquelqu'un se permet encore une farcesur ma main, c'est sur la gueule qu'il vl'avoir.

Dieu-le-PereDrummondville

Cher  CROC,

Si  vous m'envoyez $35 plus 1gramme de  «coke», j'vas  vous raconterdés histoires vraies sur Pierre.

Margaret Singlair

P.S.  Laissez faire la  «coke».

Maies  chauvins de  CROC,Je  remarque dans votre revue

quelques blagues de fort mauvais goutsur les femm es. Vous en permettez -vouautant sur les hommes , hein? Il n'y a paune seule signature de femme dans cemagazine. Qu'avez-vous fait des articledélirants que je vous ai fait parvenir etdans lesquels une femme libérée donnait de grands c oups de parapl uiesur la tète d'un hom me co cho n etégoïste,  hein?

Une chipie de Montreal-Nord

CROC

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A suivre CR

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LE PLUS  GRAND

QUOTIDIENMENSUELD'AMÉRIQUE

Dictateur:  R oc h  Coté conseiller: riugcr Lo mn li o

Khomeiny interdit les pneus radiauxFaisant un pas de plus  dans

l'instauration  d'une  republique islamique en Iran, l'ayatollah Kho mei ny vient deprononcer un interdit  formel

sur les  pneus  radiaux.

Annonce  sur les ondes deRadio-Bigot,   l'interdit, a précise l'ayatollah, vise a exclured'Iran tout ce qui a une formero nde et lasci ve et qui peutêtre mis en mouvement.

Surpris a écouter de la musique disco maigre l'interdit del'ayatollah, cet homme est condamne a se lapider a coups desouliers.

Pourquoi avoRoger Lemeli

Dans le but de mousser lesventes,  de faire sérieu x et dese payer une bonne oeuvre, ledirecteur de ce journal avaiten  effet  décide de profiter dela gr and e vent e de débar rasqui  souffle  présentement surLa  Presse et de récupérer

Roger Lemelin.  Tout le monde  sait, en  effet,  que la direction de ce quotidien a décided'offrir  a tout venant, a l'intérieur de ses murs, des retraites anticipées, des mois desalaire a rien faire Ion se demande ou est le changement!,et  autres  suçons  dans  le butde  déb arras ser le journal deson bois mort, d'alléger ledéficit  et de ménager lesascenseurs. Les pourparlersavec  M. Lemelin  étaient  suffi-

ir congédién?

samment avances au momentd'aller  sous  presse pour quenous  puissions annoncer sonengagement a titre de conseiller.  Mais  M. Lemelin  exi

gea,  a la toute dernière minute,  des conditions que  CROC

ne pouvait accepter, comme

des tickets de repas pour allerailleurs  qu'au  Montréal  Pool

Room  et le droit d'écrire  dansla revue. Trop c'est trop! Nou ssommes donc a la recherched'un consei ller. Les candidat sinteresses trouveront des  for

mules de participation  dansles  centres de main-d'oeuvrefédéraux Ion n'est  pas presseïet a l'endos des étiquettesd'huile végétale Steinberg.format  de 48 onces.Suite p. B 46

«Les  pneus  radiaux, lit-ondans le com mun iq ue de l'ayatollah, sont un produit typique de la civilisation corruptrice occidentale et leur introduction en Iran a ete le faitd'un régime  infidèle  qui avaitperdu de vue les principesfon dam ent aux de la loi divine.-

Des  l'annonce de ce nouvelinterdit, des brigades révolutionnaires islamiques  parcouraient les rues de Téhéranavec  des couteaux et crevaient  sur-le-champ tout cequ'ils trouvaient commepneus  radiaux. Des milliersde  voitures sont ainsi restéesen panne, provoquant unecongestion  monstre  dans  la

capitale. Les march ands depneus  ordinaires ont ete prisd'assaut  par des clients agressifs  désireux de faire disparaître au plus tôt cette honteuse marque d'infidélité religieuse  que sont devenus lespneus  a carcasse radiale.

Afin  de bannir au plus  vite

les  pneus  radiaux des routesd'Iran, l'avatollah a déclare la jo ur né e du 5 septemb re -journée révolutionnaire nationale  du pneu ordinaire,. A  l'oc

casion de cette journée sacrée, dit l'avatollah, les  autrespeuples islamiques de la terresont inv it es a re no ue r avec la volonté  de Dieu et a jeter«dans  les poubelles de  l'infi-

Sui te p. B 12

IL VIENTD ' INTERDIRE  L E

PORT  DOGGAA/ES

SEXUELS   SSS

o c t o b r e  1979

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dél ite et de la mort» tout pneu

a  carcasse radiale. Dans la

ville sainte de Qom, les briga

des islamiques ont constitue

sur la grande place centrale

une véritable montagne de

pneus radiaux auxquels ils

ont mis le feu. Un mollah s'est

approche pour bénir les flam

mes mais est reparti a demi

étouffe, l'acre fumée noire se

faisant de plus en plus en

vahissante. Au plus fort de

l'incendie, on ne voyait plus

perso nne dan s les rues de

Qom. Une épaisse colonne de

fumée noire s'élevait dans le

ciel  de la  ville.

Une  question de forme

Se  faisant plus explicite sur

les  raisons de son interdit,

l'ayatollah Khomeiny a expli

que au seul correspondantétranger encore en poste a

Téhéran, Abdullah Abdullai

Mohamed, correspon dant de

l'ACV  (Agence de la Céleste

Vérité), que les pneu s radiaux

avec leur espèce de ventre

mou, ont quelque chose de

lascif    et de provocateur sur

tout lors qu'on les met en

mouvement ou qu'on leur fait

prendre  des courbes pronon

cées,  comme, par exemple,

les  coins de rues. «Je n'aurais

pas eu objection a ce que les

pneus radiaux en montredans l es vitrines rest ent la», a

précisé l'ayatollah.  «Mais  ihs

auraient constitue une  occa

sion prochaine de pèche et

nous devons tenir compte de

l'atmosphère de- corruption

qui a longtemps règne dans

ce  pays et qui pourrai t refair e

rapidement surface si nous

nous montrons  trop  permis

sifs.»

Désireuse d'éviter des per

tes énormes, la compagnie

Michelin  avait propose aux

autorites révolutionnaires

que les voitures équipées de

ses  pneus roulent avec des

voiles suspendu s aux ailes, c e

qui aurait cache les pneus

aux regards coupables. Mais

les  autorites ont pense que

ces  voiles risquaient  d'être

souvent soulevés par le vent

et la vitesse même de l'auto,

de sorte que cette solution n'a

pas ete retenue.

L'ayatollah a aussi fait sa

voir qu'il ne visait pas spéci

fique ment les pneus, mai s

tout ce qui pourrait revêt ir

une form e péch eres se. Il a

constitue une «brigade révo

lutionnaire de la rectitude de

la  forme» qui s'est deja mise

au travail et qui, aux derniè

res nouvelles, examinait sé

rieusement la possibilité de

cond amne r les bouteilles de

shampooing en plastique

lorsqu'elles sont vides, les«ballounes», le  jello  et les

nouilles cuites.

L'ayatollah  interd it la télév ision

Bon climat racialLe  climat racial de Montréal

n'est pas si mauvais. Il nous

arrive souvent de voir un

chauffeur de taxi haïtien con

duisant un Québécois blanc

tout heureux de constater

que le chemin le plus court

entre le Stade olympiqu e et le

Centre Paul-Sauve passe par

l'Oratoire Saint-Joseph. Le

tout se fait dans une atmos

phère de franche camarade

rie typiquement montréala

se.  Mais ce qui fait le plu

plaisir, c'est de voir un chau

feur de taxi blanc conduisan

un Haïtien hila re. Si, si, j'

deja vu ça et je trouve qu

c'est bon pour le climat racia

de la ville,  a condition que ç

ne se reproduise pas  tro

souvent.

Pékin-Vatican:

ça  va mieuxLes  relations s'améliorent

entre le régime commun istede Pékin et le Saint-Siège,  aux

dernières nouvelles. Il parait

que c'est l'amorce d'un dégel.

Des  échang es de correspon

dance ont deja eu lieu entre

les  deux Etats, a preuve cette

note diplomatique signée d

la main même de Jean-Paul Iet donc  CROC  a pu  prendr

conn aissa nce: «On va prendr

un numéro un pour trois pe

sonnes mais pourriez-vou

remplacer la soupe par de

egg-rolls...» .

Un avenir intéressant pour tJeunes Canadiens désirant

iger la fierté que laGendarmerie a acquise de sonoble passé.

Ce sont des personnes originaires de  presque lous lespays connus qui ont constru it ce beau pay s qu est le Cana daLapport de  chacune d entre elles se  dislingue par sonindividualité  et  son caractère unique  If en est de  même a laG  R C  Les gens consciencieux et   dévoues qui fontaujourd nui partie de la Gendarmerie sont issus d ancêtresvenus de presaue ^ ^^ ^^ to ut es les part ies du globe

Indiquez votrechamp d intérêtBrigade incendiaire

Déstabilisation politique

Infiltration des syndicats

Viol du courrier

LE  CO MMISSAIRE. G ENDARMERIE  ROYALE  DU   CANAOA

OTTAWA,  O N T A R I O  K1A 0R2  GFVouspourriezjoindre lesrangs de laGendarmeri

CRO

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Joe Clark reconnaît son erreurApres  plusieurs mois d'é

tude  sur la question, le cabi

net Joe Clark vient enfin de

découvrir  l'erreur qu'il a faite

dans  l'histoire du déménage

ment de l'ambassade  canadienne de  Tel-Aviv  a  Jérusa

lem.

Cela  n'a pas ete  facile  a

dit Joe Clark. -Nous avons

d'abord cherche des cartes

routières de l'Etat d'Israël et

nous  n'en avons trouvées

qu'au  bout de plusieurs se

maines. Nous avons écrit a

Tel-Aviv  pour  nous  procurer

cette carie mais  nous  n'avons

mi s  que 5 cents de tim bres

sur l'e nvel opp e, notre tout

nouveau ministre des Postesn'étant  pas enc ore au courant

des augmentations qui sont

surven ues ces der nièr es an

nées.  Vous  save z ce qu e c'est,

prendre possession d'un nou

veau  ministère, avec  tous  les

dossiers qui vous  attendent...

Toujours  est-il que cette carte

routière ne  nous  esV jamais

parvenue. Je devais, lors de

mo n  dernier  voyage  en  Afri

que,  faire un stop en Israël

afin  de m'en procurer une a

l'aéroport mais je n'ai pas eu

le  temps,  nous axons fait trop

de   photos en  Afrique  et il a

fallu  en arrivant ici que   j'en-

voie  tout ça chez Direct  Film

pour profiter au plus  vite  des

spéciaux d'ete qui se termi

naient le 31  août.»

Enfin,  poursuit le premier

ministre, quelqu'un du Cabi

net est passe un beau soir

devant le kiosqu e internatio

nal de journaux de la rue  Peel

a Montréal et il a trouve que lemonde avait l'air juif.  N'écou-

tant  que son flair, il est ent re

dans  la boutique et il a enfin

mis  la main sur une carte

d'Israël  datant  de 1965. Il a

aussitôt  demande une escorte

a la Gendarmerie royale qui

CROC  était  là

QUAND VOUSENLEVEREZ

vôsoiLorrES,

V0M5 AUREZUN SUMMA

LAUPÉ1 UIN  J

LOIN!

Le s  féministes ont bien tort d'affirmer que seules les   jolies

femmes  ont une cha nce d e réussite. A pre uve, ce laide ron a

trouve une solution a son problème et se  voit  décerner son

diplôme.

est ven ue le cuei llir sur la rue

Peel pour le condu ire directe

ment a Ottawa avec le pré

cieux  document

Nos  spécialistes, précise

M.  Joe Clark, se sont pen che s

plusieurs semaines sur cette

carte, avec des loupes, et ils

n'ont pas encore trouve la

ville  de Jérus alem. Il est pro

bable,  donc, que cette  ville

n'est  pas en Israël. C'est la

l'erreur que  nous  avons  faite.

Et je co mp re nd s mainte nant

l'indignati on qui a sui\i notre

décision  mal fondée. Nous

sommes donc â la recherche

d'un endroit ou  nous  pour

rions installer notre  ambassa

de   car il n'est  pas question de

la laisser a  Te l -Aviv  ou  aucun

de   nos députes n'a ete élu.

Nous  avons renvoyé quel-qu un sur la rue  Peel  afin qu'il

s'inf orme d es endr oits ou il y

a des Juifs, assez de  Juifs

pour ouvrir une ambassade.

Nous  étudions a ctuell ement

un emplacement possible

dans  le quartier montréala is

de   Snow don, a moins qu e

nous  n'acceptions  l'offre  qui

nous  a deja ete faite de louer

le  haut  de la poissonnerie

U'aldmann...-

C'est  dans  l'or dre le plus parfait que les parti cipan ts au

dernier congres du Crédit social ont quitte l'assemblée.

Pour lutter c ont re la baisse inqui étant e de son  taux d'écoute,

Bobino  a ajoute du nouveau à son émission: il montre

maintenant des gravu res cocho nne s aux enfants.

octobre  1979

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La  mémoire de DiefDans le cad re de sa grande

opération posthume intitulée

«vous êtes pas prêts de m'ou-

blier, mes osties», l'ex-premier

ministre John Diefenbakeren

a t'ait bien  plus  que ce qu'ontrapporte  les journaux. Il a, on

le  sait, donne de l'argent au

Centre John Diefenbaker de

l'Université de Saskatchewan

qui va exposer ses biens per

sonnels et ses archives, une

autre  somme servira a la

construction d'un centre  joli-

ment appelé «centre commu

naut aire Olive et John Diefen

baker»,  sa maison d'Ottawa

sera convertie en musée en sa

mémoire... Mais il y a plus.

CROC  a en effet  appris  que le

Vieux  Lion avait promis unestatuette lumineuse a son

effigie  a chaqu e membre de

l'équipe du Telejournal de

Radio-Canada, a condition

d'être  en bonne place aux

nouvelles tous les soirs jusqu'à

son enter reme nt, ce qui fut

fait. Il a lègue ses vieilles

godasse s au dépar tement de

kinanthropologje de l'Univer

sité de Waterloo tandis que

ses  sous-vêtements  pourront

encore servir au recteur de

l'Université  York   de Toronto.

Enfin,  le Vieux Lion a com

mande au centre de recher

ch e  sur l'alimentat ion de

l'Université Junk, de Scrap-

ville,  Sask., la fabrication

d'une  sauce a la menthe qui

s'appellera «sauce Olive et

John  Diefenbaker» et qui ac

compagnera le  rosbif   cuit

dur. La cultu re cana die nne

vient de faire un pas en avant.

Merci  Dief.

Un groupe de visiteurs haïtiens a profite de son passage a

Montréal  pour  aller manger a la Vieille Fabrique de Spaghetti

CROC  les a saisis après diner, sur la rue Saint-Paul.

United Aircraft

doit cesser

ses menaces

La  comp agnie Pratt

Whitney qui s'appelait Un

ted Aircraft avant qu'elle n

se  soit mise a avoir honte d

son nom, menace, dit-on,  d'a

ler  faire sa production a

leurs. Ce n'est pas la premiè

fois  qu'une  compagnie établ

au Québec menace «ailleur

de tels dangers.

C'est devenu une mod

Elles s'installent au Qué bec

puis  elles lancent des men

ce s  enver s «ailleurs»: nous

lons  produire  «ailleurs», no

allons vendre «ailleurs», etc

Le Québec est en train de faire une réputat ion d'hébe

ger des polissons et des pe

reux qui s'abritent chez lui

en profitent ensuite  pour cri

des noms a «ailleurs».  «A

leurs» pourrait bien finir p

s'en vexer. Ces menaces do

vent cesser, au nom de la bo

ne réputation du Québec.

Loto-Québec  lance  un  nouveau  jeu:

 4 I^-^^""^î7«bute»  °^.section _„,J

onand ta  P^ I 'u s t e s , dans une  ^  ^^-S^ÊM^^MJ» *  Y   interd it Ve P » 9 '

l ' h o i r  « e ^ e i t e U a U e n . Loto-flic  peutvous  rapporter  beaucoup:

gros  lot de $15,000 pour trois policiers

Tentez  votre  chance

CRO

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le mégavélomane  ?ML ÔMxiïre.

Koi «oï   M' CM VAΣ T E . CE- P A S

ENJ  COAAMU/SJ

  Acce-fVAATT•A  ^Aû ïïkéAL.  * T ^ °  .

A>  SuRP£iS£  A / C M  I  IpfvAijr  cÊTre  fô^MuL^

^ ^ L n r  V e ^ É T e o .  D O N T

^  ,

. . . U M  T U N N E L  PE- MÉTfco  C O M Ç - O E K A C . T E . M E / V J T   C O M M E  EE

V É Y O P E O M E  ( tT  J U S T Ë  PE -SSouS . ' )  o ù U S c y c L i s T e ^

f f e u \ / £MT  FAifcE  AOTANJT  VB. TougS  Gu'iuS*   LE.  V / E U L E N T !

oc t obre  1979

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DIVORCE  AU  DESSERT  par Gaboury

6

ALORS, ONDIVORCE ? D'ACCORD

£2-

TU VAS TE REMARIER

AVEC PAUL ?NON.

AVEC HENRI.

A  PROPOS, C'ESTMOI OUI GARDELE SYSTÈME

DE  SON.

N'OUBLIE  PAS DAVISER TONAVOCAT /

JE CROIS QUE JE  VAIS  EMMENAGER AVEC HÉLÈNE

ET GISÈLE ...

BONNEDÉE  /

MO/V SySTBM£T D£ SOA/JAMA/S,  VOL£:(JS£:   /

JAMA/S   /

OAW / JE PLAIDERAI LE CRIME

PASSIONNEL /

CR

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Une  interview de Pempereur Bokassa

Déguise en chauffeur de taxi,  l'empereur  Bokassa premier faisait  dernièrement  une  visite discrète a Montréal. Il

a visite  les bureaux de  CROC.

 Voici des  extraits de  l'interviewqu'il  nous  a accordée:

CROC:  Beau temps,  n'est-ce  pas...

 BOKASSA:  J'hésiterai  à  m'avancer sur un terrain aussi

glissant en l'absence de mes principaux conseillers qui

 profitent du beau temps pour visiter votre si jolie ville.

CROC:  Majesté, il a beaucoup été  question  ici de  votredernier exploit:  le  massacre  d'une centaine d'enfants  enavril  dernier...

 BOK,\SSA:  Ha, oui, c'était formidable. Là vous tombez sur

un sujet que  j'aime  bien.

CROC:  Comment  cela  s'est-il  passe? BOK/\SSA:  He bien voici: c'était pendant une partie de

chasse  simulée: c'est un jeu que nous aimons beaucoup

 jouer, chez nous. Les enfants font les antilopes et quelqu'un

La  pudeur n'a  plus  tellement  cours en Chine. Au vu et au sude tous, ce  couple  lit le Kamasutra et met à  l'essai  la position442...

 fait le  lion.  En l'honneur de l'année de l'enfant,  j'ai  décidé de

 participer moi-même à l'un de ces jeux pour faire plaisir

aux enfants. C'est ainsi que j'en ai assommé une centaine a

grands coups de gourdin. Je me suis laissé prendre au  jeu...

CROC:  C'est un peu dur com me jeu! BOICîSSA:  Pas si vous faites le  lion,  ha, ha, ha!

CROC:  Avez-vous des projets? BOKASSA:  Oui. L'empire centrafricain ne sera bientôt plus

un empire. Ce sera un continent. Je deviendrai donc

empereur continental. Nous aurons  tout   juste le temps de

changer les appellations sur les cartes que, de continent,

nous passerons à  "Monde»,  passant par-dessus l'étape

'hémisphère . Certains disent deja qu'à ce moment-là, je

serai  Dieu...

CROC:  Et alors, que ferez-vous?

 BOK.^\SSA:  Je projette déjà une espèce de stade et une foule

d'autres projets... Montréal m'inspire beaucoup-

Ce  survivant de Jonestown est convaincu que Jones  s'est

reincarne en six  douzaines  de  melons.

octobre  1979

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par le professeur jlimbus

chronique d e météo  tva^

Il y a bell e lurette qu e ma s ignatu rene trainait plus dans les gazettes, netrouvez-vous pas?  Merci,  merci.  Ceux

qu i  ne trouvent pa s, tour nez la page,ou  allez lire  Ti-Gus  et  Ti-Mousse  quisignent dans la Presse sous les pseudonymes  de  J ean  Pellerin et  d'Yvan

Guay.

Pour les autres, les mordus de lamété o transcendantale, j ' ai deux  cho

ses à vous dire. La première, c'est quedepuis ma dernière chronique demétéo transcendantale dans le  J O U R

hebdo,  cette noble discipline n'a paschômé  pour  autant.  Rappelez-vous, ôlecteurs fidèles, que nous étions deuxà  l'époque à tenir des chroniques de cegenre. Voilà,  ça vous revient, m ais oui,mais  oui, comment a-t-on pu oublier-Roger,  Roger lui-même, ce  Lemelinqu i  a  failli  travailler ici à  C R O C  et ausujet duquel on vous explique dansune  autre  page pourquoi on n'a pasretenu ses services. Hé bien, pendantle  long silence auquel j'ai été  astreint,le  flambeau de la météo transcendantale a  tout  de même été porté par cecher Roger et bien haut à  part  ça. Sesdiscours à Toronto, ces magnifiques

chroniques à l'emporte-pièce en pageune,  tout  cela n'est-ce pas de la météotranscendantale dans toute sa pureté.Le  père  U B U  n'eut pas fait mieux.

La  deu xiè me chose que j'ai à vousdire, c'est que cette météo sera plustranscend antale que jamais. D'abordcommencée  dans le quotidien, touteproche de la météo empirique, cellequ i  s'o ccup e du temps qu' il fait au jourle  jour, cette chronique s'éleva d'unéchelon  dans la transcendance lorsqu'elle  devint hebdomadaire. La voilàmaintenant mensuelle, c'est-à-direbien  loin de toute tentation empirique.

Assez  finassé! Occupons-nousdonc  tout  de suite du temps qu'il fait.Allons  d'abord voir le temps qu'il faitdans les pays progressistes. J'ai tou

 jo ur s aimé l'ai r qui ci rc ule dans ce svastes plaines de la liberté qui s'étendent de Pékin à Prague. Quand, les

soirs de poise et de temps malsain, jem e  mets, tel un Malr aux de centred'achats, à douter de l' Homme , jetourne mes pensées vers l'Est où je nemanque jamais de voir poindre l'avenir radieux de l'Espèce.

De s  preuv es nou vell es m'en sontd'ailleurs fournies chaque jour. Prenez,  par exemple, cet Alexan dre Go-dounov,  danseur étoile des balletsBolchoî,  qui vient de faire défection

aux USA.  E h bien, il parait qu'ap rèschaque  représentation de la troupeaux USA;  on mettait à sa dispositionune voiture avec chauffeur car, disait-on,  il était poli tiqu ement peu sûr.Évidemment, certai ns vont encore ma linterpréter  cette histoire de voitureavec chauffeur, mais pour qui sait lireles  évén emen ts avec des yeu x politiquement sûrs, c'est un signe de hautecivilisation  que de mettre des voituresavec  chauffeur à la disposition de seséléments peu sûrs politiquement.Ceux  qui sont sûrs politiquement, ilscausent pas de problèmes, ils pren

nent tranquillement leur autobus, fontla  que ue pou r leurs patates au cas où ilen  resterait  et lisent La Pravda pourêtre  encore plus sûrs politiquement.Tandis  que ceux qui sont pas sûrs, holà  là, faut les  prendre  avec des gantsblancs. Lise nt pas La Pravda. Dieu  saitce  qu'ils peuvent penser!  Alors,  dansun  geste de pure bonté, question deleur montr er le droit ch emi n et de l euréviter de se faire écraser par les autobus du peuple, on leur fournit desvoitures avec chauffeurs politiquement sûrs. D'ailleurs la productionautomobile est en hausse constan te en

Ukresse-S-R et les écoles de format ionpolitique  remettent  chaque annéeleur diplôme à un nombre grandissantde chauffeurs. Le but de la politiquesociale  soviétique est d'en arriver àfournir à chaque élément peu sûrpolitiquement sa voiture personnelleavec  chauffeur. C'est différent despays  capitalistes où c'est l'argent quidétermine qui va avoir droit à l'automobile. Et c'est préc isémen t c e que n'asas compris Me Irwin Cotler, l'avocat

montréalais du dissident Chtcharanskiqu i  vient  d'être  expulsé de  Moscou

après avoir été intercepté sur la route.Me  Cotler, au mépris des politiq uessociales  du pays, roulait sans chauffeur  vers le domi cile d'un éléme ntpolitiquement pourri. Un vrai dangerpublic,  un chauffard  social,  ce maîtreCotler.

Évidemment,  l'économie soviétique ne pourra  peut-être  pas fournirtoutes les voitures requises par lenombre grandissant d'éléments  politiquement peu sûrs. Il y a deux solutions à ce problème: ou bien on chan

ge  la définition de ce qu'est un élément peu sûr politiquement  afin  d'enréduire le nombre, ou bien on convertit l'industrie automobile vers la fabrication  de véhicules  collectifs.  La première solution a déjà été rejetée par le22e congrès. Reste à convertir l'industrie  vers la fabrication d'autobus, decamions  de toutes sortes, de fourgonspour le  transport  des éléments peusûrs politiquement. On pourrait, avecce s  véhicules, les transporter  vers descamps  de vac ances spéciaux. L'important,  c'est que les chauffeurs soientpolitiquement sûrs. Le progrès est à ce

prix.

Autres  nouvelles progressistesPlus  près de chez nous, le vent du

Progrès commence aussi à souffler.Ainsi  apprenait-on dernièrement quele  Parti des travailleurs du Québecavait le vent dans les voiles et qu'ils'apprêtait  à présenter son premiercandidat dans Prévost en vue des partielles  de novembre: un enseignant.Le s  paris sont maintenant ouvertspou r savoir quel avocat va représenterce  parti dans  Maisonneuve.  On n'arrête pas le Progrès!

Enfin,  pour terminer cette chronique progressiste, il semb le bien que lesympathique général  Somoza,  aprèsplusieurs mois d'errance, va  finalement trouver refuge chez son ami, leno n  moins sympath ique général  Pinochet.  «C'est  un progrès», a dit  Somoza.

Le  Progrès est  partout!

CRO

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PET IT CHA T EST MO RT par Gité

ctobre  1979

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0

par  Tommy Daoust

Salut Kebek! Salut mes frères kebecoi s

et kebecoises! Bienvenue a cette chro

niqu e ou j'éco ute rai pour vous tous les

nouveaux disques ou en tout cas, tous

ceux  que je recevrai gratuitement. Je

vous dirai lesquels sont bons. Je vous

tiendrai aussi au courant de ce qui se

passe de nouveau dans le monde mer

veilleux  de la mus iqu e et je vous parl erai

de la vie privée de tous les musiciens que

 je  connais pers onnel leme nt. Je suis sûr

qu'on va tellement communiquer vous etmoi que vous ne serez même plus obliges

d'écouter les disques pour les aimer.

Ne l'oubliez jamais: la musik est le

langage universel. Si c'était juste de la

musik, la paix régnerait partout dans le

mon de. Si au lieu d'envoyer aux pe uple s

sous-developpes des mitraillettes et du

pain, on leur faisait parvenir de gros

systèmes  de son et le dernier disque de

Jim  et Bert ran d kin par personne) ça irait

bien mieux. Apres tout, le zoulou et son

tam-tam, le Russe et sa"batega ba4*U

 jjanika  guitare triangulaire, l'Américain et

son synthét iseur q uadrap honiq ue

parlent tous la même langue; le problèmec'est qu'il y en a qui prononcent mal.

Mais  assez de philosophie. Voyons

ensemble quelques parutions récentes

dans le domaine du disque. Je vais

d'abord criti quer les produits étrangers;

ensuit e je vous reco mma nder ai une

nouveauté kebecoise.

Aquatik Synthetik Nevralgik Musik par

le  groupe Kosmik Sauerkraut (sur éti

quette Stukal

Nous attendions avec impatience la

der niè re product ion d e ce groupe avant-

gardiste allemand qui s'est spécialisédans une forme de musique électronique

de plus en plus épurée. Nous ne sommes

pas déçus. Encore une  fois,  le groupe est

allé plus loin. Ce 33 tours a été enregistré

de 12hl5 a 12h45  le 15 mai 1979. Ce jour-la,

les  membres de  K.S.  avaient décidé de se

faire  venir a manger au studio plutôt que

de sortir diner. A un mom ent donné,

Klaus Klomsky, le violoncelliste du

groupe a échappé sa portion de chou

croute sur la console électronique du

studio. Ce qu'on peut ent end re su r les

deux faces de ce disque est le résultat de

cet  heur eux acc ide nt Ine devrait-on p as

MïliK

parler plutôt de destin?!. Le tout est une

réussite remarquable que je vous

recommande d'écouter dans votre bain,

surtout si votre tuyauterie est bruyante.

No music par le groupe The Absents (sur

étiquette copyright)

Un nouveau groupe  punk   nous offre

son premier microsillon. Désireux de

secouer  la léthargie du milieu musical

moderne, ce nouvel ensemble a refuse de

se  présenter en studio. Mieux encore, il

n'y avait pas de disque dans la pochette

que j'ai reçue. Une réussite totale...

Et  maintena nt, un diske kébéc ois.

Cha nso ns du Bas du fleuve, just e en  face

du chal et de che z mes par ent s par

Calixte  Calleux Isur étiquette mada me

Calleux)

Quel vent de fraicheur!  Kelle  belle

musik du Kébek! Calixte Call eux est un

 je un e ho mme de Ro xbor o qui pa ss e

cependant tous ses êtes au chalet de ses

parents, quelque  part  dans le bas du

fleuve (la localité exa cte n'est pas

précisée sur la pochette). Sur ce premier

microsillon,  on peut entendre les eff

maladroits mais combien sincères d

Calixte  alors qu'il essaie  d'apprendre

Jeux  int erdi ts sur la nouvelle guitare

vient de lui offrir sa mere, madame

Calleux.  Il est d'ailleurs int éressant noter que c'est madame Calleux  elle

même qui signe la production du disq

On raconte dans le milieu du show-b

que cette brave dame a enregistre le p

chef-d'oeuvre a l'insu de son  fils.  En  e

elle  était persuadée qu'en lui faisant

entendre cet enregistrement elle

pourrait enfin convaincre son  fils

d'abandonner la musique et de pour

suivre ses études en notariat.

Peine  perdue, madame  CàlleXtx. A

l'heure ou  j 'écris,  le microsillon de vfils  s'est vendu a 12,000 exe mpl air es e

a  5,000  commandes pour son procha

disque ou selon la rumeur il s'attaque

concerto d'Aranjuez...

C'est tout pour c e mois-ci, revene

moi le mois prochain et n'oubliez pas

signer la pétition qui exige le retrait d

lettre  «Q» de l'alphabe t f rançais pour

pronoms, les conjonctions et les mot

«banque» et «chèque».

Salut  Kebek!

par

\7   H.P. Laframboise

Pour la pizza, plutôt la rue Jean-Ta

que l'Italie...

J'ai  mon voyage! Imagi nez que j'arr

d'Italie et puis qu'ils ont été incap able

bas de me servir une pizza spéciale

CR

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numér o 37 co mm e il y en a au fameux

restauran t Miss Jean Talon, tenu par

mes amis Tony et Vasili  Pharmacopoulos,

une pizza de 15 pouces avec mocked

chicken  loaf, oignons, cornichons. Je la

préfère au numéro 38 qui,  elle,  est sans

cornichons mais avec des morceaux de

guedilles tranchées.

En  tout cas, c'est pas pour dire, en

Italie,  qui est supposée être le royaume

de la pizza, pas moyen de leur faire faire

une pizza all-dressed qui a du bon sens.Un jour, je suis entre avec ma compagne

s'il-vous-plait, rencontrez  Alice,  mon

épouse, qui est pour moi un reconfort

dans tous mes voyages et dans la vie en

gênerai d'ailleurs, mai s j'en dis pas plus

pour l'instant pour ne pas allonger pour

rien cette chronique) avec  Alice  donc,

mon épouse, nous entrons dans une

pizzeria, heure ux enfin, après plusieurs

ours de cu is ine plus ou moins potable Ile

fromage est souvent trop sec en Italie et

'huile d'olive a un goût très fort, d'ail

eurs, je leur en ai fait la rema rqu e! nous

voila  donc dans une pizzeria ou nous

prenons une table pour quatre mais nousne sommes que deux. Je jette un coup

d'oeil sur le décor, sur l'ambiance, sur les

nappes, sur tout ce qu'il y a autour,

comme  dans toute bonne chronique de

gastronomie. Voila enfin le garçon, car en

Italie comm e d'ailleurs dans le restant de

l'Europe, ce sont des homm es plutôt que

des femmes qui font le service. La-dessus,

 je  ne ferai pas de remarques car je pense

qu'il n'y a rien a dire. Chaque pays a

droit a ses coutumes et les hommes

italiens peuvent bien servir aux tables

s'ils aiment ça et un bon voyageur doit

avoir l'esprit assez ouvert pour ne pastrouver  cela  efféminé ou tapette. Le

garçon nous demande donc notre

commande et nous demandons la liste

des pizzas avec un  coke.  Le voila deja

parti et nous le reverrons seulement dix

minutes plus tard avec un petit carre de

pizza grand comme un gâteau Vachon et

avec  rien dessus. Mon épouse et moi,

nous nous sommes regardes, comme

vous pensez bien, nous n'avons rien dit,

nous avons vite avale cette «pizza», nous

avons payé en nous disant qu'on revien

drait plus a cette place . Croyez-le ou non,

nulle  part  en Italie nous n'avons

retrouve la pizza du Miss Jean Talonencore  moins  celle  du Ahuntsic  Deli-

catessen.

Inutile de vous dire combien nous

étions heureux du point de vue gastro

nomique, de re mettr e les pieds a Mirabel.

A d'autres  points de vue ce fut un voyage

instructif, ca r ils ont la-bas des monu

ments assez culturels. Mais nous nous

sommes aperçus qu'avec l'Europe, nous

avons quand même une différence de

niveau de vie et qu'il est difficile pour un

Nord-Américain de se faire vraiment a une

cuisine qui n'a pas la même richesse et

les mêmes res sourc es illimitées que nousavons ici. La pizza est un exemple assez

frappant de  cela.

Que dire aussi de l'abse nce des grilled

cheeses, guedilles, hot chicken...? Il parait

que le dével oppeme nt de l'Europe

permet mai ntenan t de voir appara ître a

certains endroits des MacDonald et des

Colonels  Sanders mais c'est encore

l'exc eption et le voyageur nord-ameri-

cain  doit encore , pend ant qu'il est de

l'autre  cote,  s'intéresser surtout a la

culture et aux concerts qui sont nom

breux et varies  d'après  les affiches que

nous avons vues.

En  conclusion, je vous propose doncpour ce mois-ci la pizza du Miss Jean-

Talon. Les frères P harmoc opoulo s la font

a  nulle autre pareille et mon épouse et

moi sommes fiers  d'apparaître  avec eux

sur la photo cou leur qui est accroch ée au-

dessus du jukebox.

A  la prochaine, amis gastronomes!

Bon  appétit, la!

Tele-fiasco

La  tv, comme disait l'autre, plus ça

change, plus c'est pareil. Pis on ne risque

pas de se tromper tellement en an

nonçant que les émissions de cette année

vont ressembler a  celles  de l'an dernier.

Fa que voici quelqu es-un es des é missi ons

de l'an dernier telles que les faiseurs

d'horaires les auraient décrites s'ils

savaient faire la différence entre une

bonne émission de tv et un camion debriques. Toute ressemblance avec la

programmation de cette année et c. et c

Un résume des quelques émissions

offertes  par nos reseaux nationaux.

LES  SHOWS D'PARLOTTE

Canal 2 Les trouv aille s de Clé men ce.

Clémence  ramasse tout ce qu'el

le  trouve. Ce mois-ci: un vieux

porte-monnaie, deux boutons,

trois élastiques, un vieux crayon

et Emmanuelle.

Canal 10 Les n ouv eau x tan nan ts. Un

ctobre 1979

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ven deu r d e «chars» usage s et unarriéré men tal se fendent enquatre  pour  faire croire qu'ilssont moins débiles que ceux quile s  regardent.

Canal 10 Pou r vous me sda mes . Cetteémission aborde tous les joursquelques sujets d'intérêt féminin. Ce mois-ci: la cellulite, lesvarices et le  sexe.

Canal 2 Fe mm es d'aujourd'hui.  Ce que

les  femmes font  pendant  queles maris travaillent. Ce mois-ci:la  sieste.

Canal 10 Parle , parl e,  jase, jase.  RéalGiguère s'entretient avec n'importe qui prêt a passer gratuitement à la télévision. Ce mois-ci :  un plombier, une borne-fontaine, une boite de conserve etRodrigue Biron.

Canal 10 C'était l'bon temps. Un adolescent retarde interviewe des artistes sur le retour. Ce mois-ci:Claude Ryan, Henri Norbert, Ju

liette Huot et le cadavre d'OvilaLegaré.Canal 2 Port rait s de fem mes . Les fem

mes qui font quelque chose. Cemois-ci:  Anisette Laframboisegardienne à temps partiel, Jo-anne Bisaillon ménag ère à tempsplein, Huguette Beaupré chômeuse  et Michel Girouard.

Canal 2 Renc ont res. Cette émission permet aux téléspectateurs  d'en-

trer en contact avec les  grandspenseurs de l'Occident. Ce mois-ci:  les angoisses métap hysiq uesde Léo Rivest et un spécial de

huit se cond es sur la vie intellectuelle de Camil Samson.

Canal 2 L'h eur e de point e. Ben des vedettes, ben des chroniqueurs,ben du bruit  pour  rien: de quoivous faire regretter les embouteillages. Winston McQuade abeau faire son possible, il n'arrive toujours pas à avoir l'airaussi crétin que Real Giguère.

Canal 10 Bon dimanche. Emission  apparemment conçue  pour  inciterles gens à dormir  tard  ou à allerà  la campagne.

LES  TÉLÉROMANSCanal 2 Grandpa pa. Grand-papa Lajeu-

nesse et des amis aussi gâteuxque lui crachent, toussent, fument, radotent et végètent aurythme de la caisse enregistreuse qui sert de dactylo au scripteurde l'émission. Ce mois-ci: Grand-papa  Lajeunesse fait une inflammation de la prostate. Ses amisrient de lui. Sa pe ti te  fille  entreprend  de le soigner elle-même.Com me y disent: trait emen t raffine d'un sujet délicat.

Canal 2 Avec le temp s. Les jeu nes tels

que Radio-Canada s'imaginentqu'ils sont. Ce mois-ci: Mandoline est violée par 40 motards.Claude est défiguré  dans  unaccident de jogging et Madeleine se  prend  le visage  dans  letordeur de la laveuse de sa mère. François décide  d'arrangertout ça en faisant un party.

Canal 10 Sym pho rie n en rappel. Sym-phorien se prend  la tête  dans  le

bol des toilettes. Fernand Gi-gnac qui ne s'en est pas aperçu,tire la chaîne. Que feront les

amis de Symphorien?Canal 10 Faut le faire. Mignone s'inqu

te,  Georges s'énerve et les tspectateurs s'endorment. Pefficace  qu'un  valium.

Canal 2 Te rre humai ne. La spécialde la tranche de vie bien gnante nous revient avec histoire d'habitants. Tout le mde est malheureux la pluparttemps mais ça va finir par  s

ranger. Aussi débile que Rdes Pignons avec l'odeur de mier en plus.

CR

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ana l  10 Le  Clan  Beaulieu . M. Beaulieuest malheureux, maman Beau-lieu  aussi. Les enfant s Bea uli eus'en sacrent. Les téléspectateursaussi. Ce mois-ci: papa Beaul ieufait  une indigestion aiguë. Ilavait dû lire un des scénarios, cequi constitue un net progrèspour un comédien du 10.

par  Pierre Huet

i s -moi  comment tu t'appelles, et je teirai qui fa appelé...

Ah ,  les prénoms... je travaille  prèsune garderie dont la clientèle est issuees mil ie ux libéraux... gen re profess eursu  avocats... ch aq ue jour je pe ux entenre les monitrices passer  près  de maorte  en guidant leurs troupeaux vers learré de sable ou les jouets en boisaturel. C'est merveilleux de les entenre; ce qui m'épate, ce sont les prénomses enfants:  «Allons, Victor-Emmanuel!»u  «Par ici, Jean-Séb astien !» ou enc oreFrédérique!  Eulalie!  Dimitri! Arrêtez deattre  Alexandra!» Vous  remarquez  toute suite le genre de prénoms; pas un seullbert  ou une seule Manon dans le tas.'est  bien évident, le prénom que l'onorte  en dit déjà beaucoup sur le goût de

os parents, leur classe d'origine, leurg e  même.Ainsi  par exemple, les gens de ma

énération s'appellent pour la pluparticole, Michel,  Carole ou Normand; laanalité remarquable de l'ensembleous montre sans doute que la deuxièmeuerre mondiale avait, parmi  d'autresffets  désastreux, endommagé l ' imaginaon et l'originalité de nos parents. Parontre, il est probable que le nom de votrencle  Maurice soit un nommage indirect,ne immolation perpétuelle à la mé

moire de Maurice Duplessis ou deMaurice  Richard. Par ailleurs, je suis

ersuadé qu'au moins une de vos  tantesappelle Marie ou  Yvonne  en souvenires jumelles Dionne (je vous laisse le soine toutes les nommer...).

La  fin de la grande noirceur desrénoms québécois  s'est  entre autres  ma ifestée par une vague mystérie use d'Erict de Natacha.

Nous  sommes encore de nos joursict imes  de cette idolâtrie. Pensez à lauantité effroyable de René (pour Renéimard,  bien sûr) et de Nadia (le  petit

monstre des Olympiques, évidemment)ui nous attend dans quelques années.

Rema rque z, j 'ai déjà eu une v ague cou

sine nomm ée Nadia, mais tout ce que j'enai  comme souvenir, c'est qu'elle mangeaittoujours des popsicles à l'orange, et  trèsmaladroitement, ce qui fait qu'avec sonbâton dans la bouche et sa face barbouillée,  elle avait l'air  d'être  un pop-sicle...

Pour revenir à aujourd'hui, j'ai uncouple  parmi mes amis (il en  reste 1 ou 2; je  veux dire des couples, pas des amis...)du genre  très  progressi ste, et il est i nté

ressant  de voir à  travers  leurs enfants, etil s  en sont à leur troisième, l'évolution unpeu compliquée de leurs tendances. Leurpremière  fille,  qui a aujourd'hui 12 ans,s'appelle  Janis.  Elle  est  très  gentille, maisa  consommé plus de joints dans sa viequ'une commune québécoise de grosseur moyenne. Leur  fils,  un peu plus

 je un e, s' ap pe ll e Tchingascook, c o m m e ledernier des Moh ic an s par sympa thiepour nos frères amér indi ens bafo ués parl'homme blanc. C'est un peu compliqué àretenir,  mais c'était ça ou Pontiac.

Mais c'est  surtout  avec leur plus jeune

fils  qu' i ls  ont des prob lèm es. A sa naissance, ils l'ont appelé  Liou-Chao-Chi.

Mais  suite à quelques modifications enChine, ils ont d û le rebaptiser (si je pe ux dire)  Lin-Piao.  Mais  le pauv re enfant n'étaitpas au bout de ses problèmes. Il s'est  successivemen t app elé depuis Ten-Siao-Ping,puis  Hua-Kuo  -Fen , et enfin, pour enfinir,  tout  simp lem ent Mao. gJ e  pensais bien que c'en était  fini  de ceshistoires, mais mes amis ont cancellé

récemment leur abonnement à Pékin-Information... pauvre  petit,  avez-vousdéjà ente ndu les prén oms albanais?

 NOLR:  Nous  tenons  à  préciser pour le bénéfice des  agents

 secrets oeuvrant avec abnégation pour  protéger  notre sécurité

 nationale et l'intégrité de notre  territoire  qu'au moment où

 nous avons commandé ce  te/cte  au dénommé Huet... Pierre, je

 crois oui, c'est ça Pierre... je disais donc qu'au moment de

 commander cet article, comme s'appelle-t-il donc déjà, nous ne

 savions rien de ses amis... Et nous tenons  à ajouter que même si

 nous avons publié  cette  chronique elle ne reflète en rien les

 opinions politiques du magazine  CROC   et de ses collabo

 rateurs  Non...  Notre magazine connu pour ses opinions

libérales ne recule devant rien pour donner un reflet exact des

 sujets controversés et puis., nous avions versé une avance au

 dénommé...  j'ai  oublié son nom, qui  ne  fait d'ailleurs plus  partie

 de l'équipe.

r faits divarspar  Claude  Pilon

VL'affaire  Cardinal

C r o c  vous p r ésen te  en exclusivité un

extrait du livre-choc de Claude Pilon,«Coincé!  ou les mémoires d 'un As-reporter-choc du grand Montréal» quele s  éditions F. LaFève  devraient publ iertrès  bientôt. .

ge  l'ai lu, c'est très bonh -  F.  LaFève

...  Ce soir-là,  j 'avais  rendez-vous avecla  fille  d'un riche industriel du nord de lamétr opol e, sans dout e le prési dent d'uncontorsium ou de quelque chose de cegenre. Le rendez-vous avait été  fixé

d'avance. Nous devio ns nous rejoindredans une brasserie avoisinant le pontPapineau, endroit de prédication de

plusieurs malfaiteurs  très  connus de lacommunauté urbaine. Étant dans ledoute quant au but de cette rencontre, etétant  sous serment depuis mon dernierpass age à la cour des assises, je flairais undanger imminent mais combien exaltantpour un homme dans le genre que j'ai,c'est-à-dire, son métier avant  tout.  Monautomobile avait été complètementvérifiée  par plusieurs équipes depoliciers mécaniciens spécialisés et je necraignais aucune  faille  de ce côté-là; c'estle  côté profondé ment hum ain de l'affairequi  attirait  en moi le côté professionnelde ma personnalité du côté de cettebrasserie du nord de la  ville  aux centclochers.

Après  être entré  dans la salle principale de cet établisse ment montré alaisconsacré à la consommation des diverstypes de boissons alcooliques, je décidaisans plus  at tendre  de guetter son arrivée,ce  qui fut fait dans les plus brefs délais.Que lque s  minutes plus  tard,  la jeune  fille

arrivait sur les lieux, sous le nom deGinette  Cardinal .  Elle  était visiblementune femme. Après avoir partagé àl 'amiable  notre  goût pour un  petit  verrede temps en temps, je n'en savais pas plus

long.  Elle  me faisait l'effet d'une jeunefille  ordinaire, du moins en ce quiconc erne ce quartier résident iel dudistrict nord de la municipalité. Ce  n'estqu 'une  fois  rendu à l'intérieur de monvéhicule  motorisé que  j ' eus  la  netteimpression qu'elle était compl èteme ntpsychologique:   «Claude,  dit-elle, sauvez-mo i  de quelque chose!  !». Il n'e n fallait pasplus pour me lancer sur la piste d'unreportage-choc à  travers  la cité.

«Passons d'abord d ans mon appartement du centre-ville, lui répondis-je, letemps d'enfiler un complet distingué.»Elle  me répondit par une franche poignée

octobre 1979

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d e  ma in . Dans mo n mé t ie r , le goû t du

r i s que n ' exc lu t pa s l a ca ma ra de r i e , b i en

a u c o n t r a i r e . R e n d u s  d a n s  m o n a p p a r t e

men t , s is au 23 em e é t ag e du 2592  d ' u n e

rue b ien co nn ue du co eu r de la mé t ro

p o l e ,  j e d é c i d a i f e r m e m e n t d ' e n s a v o i r

plu s lo ng sur toute l 'a ffa i re .  V e r s  hui t

h e u r e s  t r en te , ayan t au p réa lab le

c o m m u n i q u e p a r t é l é c o m m u n i c a t i o n

a v e c  l e s s e r g e n t s d é t e c t i v e s M a h e u x e t

Ma i l l o t t e  d e la c o m m u n a u t é p o l i c i è r e

l o c a l e ,  j e t e n t a i u n e p r e m i è r e a p p r o c h e

d e  la  v i c t i m e ,  c 'es t -a- dire d e la c l i ent e , en

d ' a u t r e s  mots, je lui  o f f r i s  c e qu e je

c r o y a i s  ê t re un ve r re de s co tch en t re

a m i s , m a i s q u i e u t i m m é d i a t e m e n t s u r

e l l e  un  e f f e t  s e m b l a b l e a c e u x q u e  j ' ava is

d e j a r e m a r q u e s c h e z c e r t a i n e s d r o g u e s

q u ' u t i l i s e n t q u e l q u e f o i s l e s a p h r o d i

s i a ques du cen t r e -s ud d e l a mun ic i pa l i t é .

L ' a f f a i r e  se pré cis a i t a un e vi tess e rapi de ,

d u m o i n s , l e c ô t é p r o f o n d e m e n t h u m a i n

d e  l 'a f fa ire . En ce qui co nc er ne les fa i ts

v é r i t a b l e s  a ins i qu e l e s c i rc ons tan ces

a t t é n u a n t e s ,  i l s é ta i ent asse z inut i le s

p o u r le m o m e n t , v u q u e l ' e n q u ê t e

p r o g r e s s a i t p a r e l l e - m ê m e . D i s o n s q u a n d

m ê m e  p ou r l e bé né f i ce du cô te h i s t o r i que

d e  ce t te his to ire , que le 28 jui l l e t der ni er ,

d a n s  une ré s idence s i s e au 5422  d ' u n e  rue

a s s e z a c h a l a n d é e , b i e n c o n n u e d e s

c o n d u c t e u r s a u t o m o b i l e s d e l a  v i l l e  d e

Mo n t r é a l ,  ava i t eu l i eu qu e l qu e ch os e

d 'a s s ez s pec tac u la i re en ce qu i con ce rn e

le cap ora l Oui me t , de l a  f o r c e  c o n s t a b u -

l a i r e  l a rba ine , a ins i  q u ' u n e  p e r s o n n a l i t é

f é m i n i n e  b i e n c o n n u e d e s t é l é s p e c t a

t e u r s  du re s ea u  l o ca l ,  du moins en ce qui

a  t r a i t  aux émi s s i ons po ur en fan t s . N ous

n e s o m m e s p a s  s û r s  d e s i m p l i c a t i o n s d e

c e t t e  a f f a i r e ,  m a i s  d a n s  m o n o c c u p a t i o n ,

r i en ne  s e r t  de ga rd er les fa i ts po ur m oi ,

a lo rs que le pu bl ic veu t savoir .

Po ur reve n i r a ce qu i m ' occ up a i t

p r é s e n t e m e n t , r a p p e l o n s q u e l a j e u n e

G i n e t t e  Ca r d in a l repos a i t pour l e

m o m e n t  d a n s  un  é t a t  l u b r i q u e , q u e l q u e

p a r t  s u r l e d iv an qu i oc cu pe la p ro po r t io n

s ud-oue s t de mo n s a lon .  A y a n t  m o i -

m ê m e  suivi la mo rt de pr ès a pl us i eur s

repr i s e s , j e  v o y a i s  t r ès  b i en l a d i f fé r enc e ;

 j e  p r o c é d a i  a u s s i t ô t  a un inv en t a i r e

c o m p l e t  de me s vê te me nt s a ins i qu e de

ceux de l a j eune  f i l le ,  du moi ns , de c eux

q u e  n o u s  p o r t i o n s au m o m e n t d e  l ' a t ten

ta t, c 'es t -a -dire de la ten ta t ive d ' ob te ni r

de s re ns e i gn em ent s , c e qu i e s t un cô t e

a s s ez p r op re de l a pe r s on na l i t é du

r e p o r t e r .

L e  ch oc ne se f i t pas a t ten dr e: en c e

qui a  t r a i t  a u x v ê t e m e n t s , l a j e u n e  fille

éta i t be l e t bi en nue. Qu an t a l 'é tat  d a n s

l e q u e l  j ' é t a i s , d i s o n s s i m p l e m e n t q u e m a

p r o f e s s i o n  m 'a tou jours d i c te l a d i s c ré

t i o n  e t qu e la re ch e r ch e du  v i c e  sous

t o u t e s s e s f o r m e s n ' e m p ê c h e p a s l a

p u d e u r ,  qu e l l e qu e s oi t l a quan t i t é de

l i n g e  qu e l 'on por te sur soi . Je  s e n t a i s  que

 j ' a l l a i s  e n f i n a p p r e n d r e q u e l q u e c ho s e . ..

On  c o n f o n d s o u v e n t l ' a s - r e p o r t e r - c h o c

Reun is dev an t hu i s s i e r , l e s dégus ta teu rs d e  C ROC  ont eff ec t ue un bea u

d i ma nc he ma t in , jo u rn ée ou il y a  a u t r e  c h o s e a  f a i r e ,  un   test  r igoureux e t

c o m p l e t  du Bab v Duck. Les  r é s u l t a t s  d u  test  les ont con va in cu s de fa ire a l 'ave ni

l e u r s  t es t s  une jou rné e ou l e s u rg ence s d 'h ôp i t aux n e fon c t io nnen t pa s au

ra len t i . L es p rocha ins  t es t s  a u r o n t  do nc l ieu un jeud i soir de pl e i ne l une .

Vo i c i  d o n c le s  r ésu l t a t s ,  é t ape pa r é t ape , de ce t t e dégus t a t ion :

Il   D e s l e p r e m i e r  i n s t an t ,  l ' ou ïe e s t t i t i l l é e pa r un dou x c r ép i t e me nt p re mo -

n i to i rement cé le s te . . .

21  D r ô l e  d ' e f f e t .  A u l i eu de se dé p l oy e r  d a n s  la  g o r g e ,  l e bou que t a t en dan ce a

r e m o n t e r . C ' e s t  s a n s  d o u t e  l ' e f fe t  d i t «d e  tè te» .

If'

3)  T i e n s !  Ce t ro i s i ème ve r re s e dé p l o i e au n ivea u de l a  v is ion .

4)  Vo i l a  enfin ce pet i t  e f fe t  e p i d e r m i q u e q u e j ' a t t e n d a i s .

Je c o m m e n c e a m e sent i r un peu gris , a mo in s que. . .

C o n c l u s i o n  d u  test :  il  a u r a i t  f a l lu t e s t e r s é r i eus eme nt c e v in  d a n s  les pri son s

ava nt de le lan cer   d a n s  le publ ic .

CRO

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vec  le métier qu'il  exerce,  et c'estommage, car  cela  empêche la  plupartu temps de voir a quel point nousommes concernes par le cote  sociolo

que des rela tions hu main es. Ce soir-la,ors que cette enfant du monde interpe tentait de se laisser aller, je comenais cpie ce n'est vraiment pas drôleêtre  une jeune  fille  dans cette positionje fis tout en mon poss ible pour le luiouver, i J'ai mer ais en profiter pourentionner l'excellent travail du sergent

étective Hafnelin, de la brigade municiale constabulaire, qui a attenduuelques minutes avant d'enfoncer laorte de mon appartement, ce qui m'aermis de terminer mon reportage.!

Salut  frères de la Kabbale inities duoisième decan et abonnes réguliers!

Ce  mois-ci, je vous parlerai de souupes volantes ou ovnis lobjets volants

on inven tories). Avec la mode réc ent e dems comme Star Wars, Battlestar Galac-

a  et Saturday Night Fever, l'attention public est remplie de curiosité pour

ut  objet  rond filant a toute allure, et quiest pas un frisbee. Dans le but de faire peu de lumière sur la question, j'ainse a vous dresser la liste des difrents or gani smes qui au Québec, s'oc

pent d'observer les Ovnis, de recueillirs  informations sur toute apparition etécrire toutes les semaines a leur députedéral pour que le gouv erne ment canaen avoue enfin qu'il sait tout sur leurigine.  Voici  donc cette liste:

VOR  (Association des voyeurs d'objetsnd s): ce groupe fonde en 1971 grâ ce a projet Perspective Jeunesse a sessises  à Cowansville dans une tenteige  montée dans un champ de betteves appartenant a monsie ur Eugèneouleau  mar aîcher. Les mem bre s du

oupe IAI ont en  effet  dedice d'établir

leur quar tier gêne rai a cet endroit depui squ'en mar s 1972, M. Roul eau a cru voir(selon  ses propres termesl deux grosseslumières blanches flottant a 2 pieds dusol» dans son 'cha mp. Certaines mauvaises  langues de la région prét ende ntqu'il s'agissait des feux avant de laBuick  Century de Ti-Guy Thivierge, délinquant juvénile bien connu de larégion, qui aurait l'habitude d'entrai-ner dans le champ de M. Rouleau lesfilles faciles  de Cowansville a des finsinnommables. Mais comme nous l'aexplique Guillaume Guenette, le porte-parole  d'AV'OR, son groupe est convaincuque les Grands Frères  Ic'est  ainsi qu'ildésigne les présu mes extra-terrestrespilotant les Ovnisl étaient venus enpatrouille de reconnaissance et qu'ilsvont revenir très bientôt les chercher songroupe et lui pour les emmener surGanymede, ce qui ne devrait pas tarderpuisque leur subvention vient  d'êtrecoupée.

WOW  (Watcheux d'objets vvay-out): cegroupe d'origine montréalaise a étéfonde, comme le dit si bien DonovanAshbury le responsable «la semainemême ou  Jimi  Hendrix est mort». M.Ashbury et se s six collègue s de WOW ontforme spontan ément ce groupe aprèsavoir observe douze ovnis mauves voleren formation de signe «PEACE»  dans leciel  montréalais.  Selon  les dires de M.Ashbury. les membres du groupe étaienta  ce moment a la Ronde dans le maneigeappelé La Pitoune. Un inconnu (l'envoyédes  cieux?l  tenta de leur vendre derrièrele  beer-garden des petites pilules bleues

qu'ils avalèrent imméd iat eme nt. M. Ashbury ne voit pas de  rapport  entre les deuxévén emen ts, mais de toute façon M. Ashbury a de la difficulté a voir un  rapportentre ses deux yeux. De toute manière,on peut contacter le groupe WOW en leurlaissant un message sur un mur des toilettes des hommes au  cafe  la Gaboche,rue  St-Denis.

ADHQV (Q) (Amis des hos tie s qui volent,section  Québec):  ce groupe qui comptedes milliers d'adhérents  est p ersu adeque le Christ ou en tout cas St-Antoine de

Padoue ou quelqu'un du genre est au

volant des ovnis. Les me mb re s du groupeont la chance de tous avoir vu un ovni.Pour se reconnaître entre eux, ils portentsur la tète un berèt blanc en forme desoucoupe. Ils croient que le Christ seprépare a venir chercher dans sa grandesoucoupe blanche les élus qui ontcompris sa nouvelle allure. Comme c'estbien connu «qu'il viendra comme unvoleur»,  les membres de ADHOV (Q)accrochent  a leur antenne  d'auto  undrapeau blanc pour être bien sûrs que leChrist ne les manque pas. Enfin, pour desraisons obscures, ils considèrent que lemeilleur uniforme pour les vols spatiauxconsiste  en des pantalons qui montent jusque de ss ou s les aisselles, des bretelles,des lunettes triple foyer, et en plus qu'ilest  préférable pour des raisons sécuritaires de ne pas avoir de dentier supérieur.

Voila,  c'est tout pour ce mois-ci. Laprochaine  fois  nous parlerons de cettecréature étrange, velue et simiesque qui

hante les pics de l'Himalaya: le Yéti.  Nousen profiterons pouranalyser la théorie duprofe sseur Simsky selon laque lle le  Yeti

ne serait qu'une forme plus évoluée dugars de  bicycle.

Les  feuilles mortes se ramassent a

l'automne

«Ah,  comme  la  neige  a neigé...»

- E. Nelligan

C'est l'automne, les amis, avec soncortège  de couleurs naturelles et delongues promenades en bottines, le soir,au fond des bois. Ou sont les beaux joursde l'ete? Que sont nos amis devenus? Ouvis-je?  Ou  vais-je?  Vous voyez que c'estfacile  pour lame littéraire de revêtir latunique automnale du renouveau poéti

que. Quelle belle saison pour se laisseraller  a la rêveri e financière , en regar dantles feuilles parti r vers le sud et les oiseau xtomber en bas des arbres, on imagine denouvelles façons de fourrer nos petitscamarades, on pense a renouveler sagarde-robe, ou on rêve doucement a l'êtreaime en sifflottant un air a la mode... Oui,c'est  l'automne, et vive la poésie!

Bon,  voila pour les moumounes!Passons aux chos es sérieus es. J'aborder aice  mois-ci un sujet délicat et brûlantd'actualité: pourquoi lire le livre quandon  peut  voir le  film?  J e vous r epondsderechef. C'est mieux de lire le livre

parce que la  plupart  du temps, Charles

ctobre 1979

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QUE SONTVILS  DEVENUS? par Beaupré

oye  SONT- \i$  vmm?

 oui  J0H\utMbibie

'/MiJif *AT'   i l /   CETTE

«Pis H1  l A » ^

AM  AK6AC2, QAtfSH, VOYONS !vous vous SOUVEVÊZPf WAHpt/  semA  JBSH  ?  £T pe  c&

 ET  vu pi'sque Qo'ou &>A Ttoé

QÔU  , vous pavez wuc vous

3H0&  Q »W

 $VQ  LA  PDCHBTIZ  ?

2001* , ...

ÊTES

CROC

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ronson  joue dans le film, et ça, ce n'est

a s  très  littéraire comme approche.

Naturellement, des centaines de milliers

e personnes me diront que  j 'exagère,

mais la vérité a toujours le dernier mot:

uand on lit un  livre,  on peut voir qui on

eut dans le rôle principal. Exemple:

mile  Genest dans «Moby Dick» ou

éatrice  Picard dans «Madame  Bovary».

On dira ce qu'on voudra sur le vedettariat,

mais c'est bien, en lisant une oeuvreudacieuse,  d'être  rassuré par un visage

onnu. D'autres, s'il en reste, me diront

ue le cinéma favorise les rapports

hysiques,  non seulement avec l'oeuvre,

mais aussi avec une personne de typeexuel, qui serait assise à coté de nous au

moment de la projection. Je vous dirai

ue ce n'est pas la première fois que l'on

ccuse  la littérature de ne pas être un

util assez efficace en ce qui a  trait  aux

elations humaines. Hé bien, bande

'ignorants, je laisserai l'anecdote vous

épondre: un jour, mon amie et moi

isions  le même  livre; c'était, je crois, «Ma

ie  avec les verbes» de R. Grévisse.Nous étions assis, l'un à côté de l'autre,

t nos lèvres esquissaient à peine le doux

mouve ment des voyelle s et des conson

es. Soud ain, il y eut co mm e une gra nde

alpitation de l'air, mon coeur fit le  tour

u bloc, ma main se précipita sur celle de

ma compagne, qui, elle, avait trouvé un

ndroit encore plus propice, nos yeux se

encontrèrent dans un éclair de désir

nimal: nous venions de lire, au même

moment, le passa ge où le héros d écou vre

our la première fois l'imparfait du

ubjonctif. Cette anecdote qui, au demeuant,  a quatre fois plus de classe que le

magazine que vous avez entre  les mains,devrait servir d'exemple à  notre  belle

e un es se .  Combien de détracteur s s'amu

ent à dire que les jeu nes d'auj ourd' hui

devraien t en généra l être plus vieux. Moi

e  dis aux jeunes:  «Lisez,  écrivez, faites

'amour, restez jeunes, et adressez vos

hèques à la revue!»

Réponse  à Gaétan

Quelques mots en passant pour

épondre à la  lettre  de Gaétan, qui nous

écrit de Ste-Misè re dan s un style bien à

ui,  et qui nous demande,  entre  autres:

«quand tu écris, qu'est-ce qui vient

d'abord, les voy elle s ou les consonnes?»

'aimerais  d'abord féliciter Gaétan pour

on goût de la déc ouv ert e et lui dire de ne

pas laisser son cerveau juvénal se «bàdrer»

de détails semblables. L'écriture devrait

e faire de gauche à droite, de haut en bas,

et se lire de la mê me façon. Le reste est un

aux  problème et n'intéresse que lesapettes  qui lisent Le Devoir du samedi.

Pour ce qui est de la critique de ce

mois-ci,  je vous ai réservé  toute  une

surprise. Au lieu de vous emmerder avec

des livre s que v ous n'aur ez pa s le goût d e

lire  et que je n'aurai pas eu le goût de

critiquer, je vous propose une excursion

dans le futur.  Voici  en effet le résumé

critique détaillé de mes quatre proch ains

romans. Acceptez-le com me un ca deau,

 je  vous aime, vous êtes beaux dans votre

tête!  Voici:

«Un  jour, nou s irons quel que part»

Probablement mon meilleur roman

depuis «Une  fois,  ch 'f al lé une place...» et

sûrement le préféré de plusieurs de mesparents. C'est l'histoire de quelqu'un qui

cherche quelque chose, mais c'est loin de

s'arrêter là. Une espèce de fresque histo

rique à gro s bud ge t qui ris que fort de

remplacer le catalogue Simpsons dans le

coeu r des Québécois. Certains mome nts

intenses, comme l'inscription du héros

au Cégep , ne sont pas sans rapp ele r

certains épisodes de «Papa a raison» (je

pen se en par ticu lier a cette petite

merveille  qui s'int itulai t «Cathy a la

rougeole»)  mais la comparaison  s'arrête

ici. Nous avo ns affaire ici à quelqu 'un qui

sait la différence  entre  une table et une

chaise.  Trente-deux pages de bellelecture qui seront sûrement publiées

chez  Fidès, si  j 'enlève  le chapitre où ma

cousine rencontre le «drummer» des

Classels  dans les toilettes du centre Paul-

Sauvé.

«Argent,  argent»

(en ang lai s, «Money, Money»)

' Elle  est riche, jeune et  très  jolie.  Il est

milliardaire,  il a le même âge qu'elle et il

est  très beau. Ils se  rencontrent  et c'est le

coup de foudre. Ils se marient, héritent  de

la  fortune de leurs parents et gagnent à la

loterie. Ils donnent  naissance à un  fils

enfant-prodige qui, à cinq ans, amassedes sommes prodigieuses en  donnant

des concerts à travers le monde, et aussi à

une petite  fille  très  belle, qui devient

vedette de cinéma à  huit  ans. Ils vivront

très vieux,  s'aimeront com me des fous, et

enfin,  mourront dans le calme et le

confort... Un livr e co mm e on n'en fait

plus!  ! !

«L'assassin  n'était  pas chauve»

Ce  livre idéal pour les vacances est

non seule ment le seul roman policie r

qu e  j 'aie  écrit, mais  peut-être  le seul vrai

roman  policier jamais  écrit.  Voici  lesindices:  pas de meurtre, pa s d'enquête,...

personne  ! ! L'intrigue se déro ule da ns les

Laurentides, un cadre enchanteur à

quelques minutes de Montréal par l'auto

route. Un suspense subtil où le lecteur ne

se  fait pas prier pour se servir de ses

petites cel lule s gris es en se posan t d es

questions comme: «Combien reste-t-il de

pages?»  ou «Pourquoi une  fille  toute  nue

sur la couverture?»

«La  dernière petite  fille  sur la colline, à

gauche»

Ce que je n'ai pas réussi à faire dan s ce

plaidoyer  pour la viole nce enfantine ne

passera  probablement pas inaperçu. Une

ignoble  fantaisie champêtre, ou enfants,

animaux, objets contondants et détails

savoureux  font bon ménage. Ou allons-

nous? Quelle est cette société prét end ue

libérale  qui nous force a penser que la

perte d'un bras ou  d 'une  jambe doit

nécessairement être triste? Ce livre est

une véritable fête pour les sens et ne

manquera pas de délecter les pires

man iaq ues de la technol ogie moder ne,ne serait-ce que dans l'épisode du toaster,

ou grille-pain, ou les usages que l'auteur a

imaginés  pour cet appareil dépassent

large ment les limites des cuis ines de  ville

Laval,  si vous voyez  ce que je veux dire...

Voilà!  Je ne veux pas vous influencer

dan s le sens du poil, mai s ces livre s seront

en vente aussitôt qu'on me laissera sortir

et je vous jure qu'ils couvriront au moins

cinqua nte ce ntimèt res de votre biblio

thèq ue. J e vous laiss e av ec les mots du

poète: «... et la vie n'e st qu 'u n ma uv ai s

moment à passer...»

octobre  1979

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EN  ÉDWID&E MOFETTE APPRENAITyQu/LÊTAir i -E  PREMIER  DÏPLOMÊ   DEULUNlVERSlTéPU   QUÉBEC*   AMONTRÈAL

IL DÉv/AiT SE RENDRETRésfôr  AL 'ÉVIDENCE'LE RECTEUR AVAÏTDÊCiDÉ  DE PRENDRE  LA

COM resTArioN ÉTUDIANTE LES CULOTTES

BAISSÉES ET DE FAIRE UfM  EXEMPLE,,.

cc^t  ain i que  débuta

la malédiction de> mofetteE N  22  8 0PAR U N HAS ARD

Ousço'ici  RÉSERVEA LA BANDE DESSINÉETHE ODO RE MOFETTE BC

ARRIÈRE  PETJTF/LSDE FEU EDW/ÏD6E[TROUVERA LABoiTE  DANS  SONJARDIN  FuTURiSTÊ.

OUVRANT LA  BoiTEMALEFiOUE  IL  yVEWA DES

CHOSES Qui   LEREMPLIRONT DESTUPEUR...

CR

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8/11/2019 Croc #001 Octobre 1979

http://slidepdf.com/reader/full/croc-001-octobre-1979 29/64

ET   Vb ic i , EN AMANT   PQ£Mi £BE,£XCLUSt\/EM£tor

RÉSERVÉE   AUX  LECTEOdS  DE CROC, CE   QUI

STUPÉFIERA CE DIGME  VESCZNDAUTD'EDU/IWE

L ' H T S T O I R E  D E  L ' H U M O U R  A U  Q U É B E C 151

C h a p i t r e  X V

L ' H U M O U R  S ' I N S T A L L E  AU  Q U E B E C

SOMMAIRE

T o u t  l e monde  s a i t  que notre histoire "est une des pas   p i re s",c o m m e  l e d i t l 'hymne nat iona l bi l ing ue: "O  C a n a d a ,  g l or i ou s

a n d  do nos aieux, we  s t a n d  on   g u a r d  for tea".  M a i s  on ignore

g é né r a l e m e nt  qu e notre  p a y s  e st né de l 'humour, romm e la gue ule

d e  bois de la cuite.  P i e r r e  Huet en  fa i t  ici la  p r e u v e .  Lionel

G r o u l x  peut  a l l e r  se   r h a b i l l e r .

1. — A u  d é p a r t  le .climat  était  favorable  à l'écl osio n de

l 'humour  au Québec

2.   — Qu e l q u e s t e m p s  a v a n t  J é s u s - C h r i s t ,  des Mongols,  a b u s é s ,i n t r o du i s e nt  l 'hum our par le détroi t de  B e h r i n g

3.  —  Au 17e siècle,  la   r é p l i q u e  f r a n ç a i s e  p r e n d  déf ini t ivement

le   d e s s u s  sur l 'humour indien

4. —  Au 18e siècle,  l e s Ang lai s intro duis ent en sol qué béc ois

l a farce pla te

5.   —  A u j o u r d ' h u i ,  l e Qu é b é c o i s e s t c on s i d é r é c om m e é t an t  drôle

en soi

1.—Le c l imat  Le Québec est une  terre  de grands mys-

es t  f a v o r a b l e  tères. D'où  viennent  ces milliers de  lacs,

ces  forêts, ces  caisses  électorales? Entraîné

contre son gré tel Kin g-K ong dans la civilisation modern e, le

Québécois découvre qu'il n'est pas seul. Il vit dans l'angoisse

perpétuelle. Le  futur  l'énervé: quelle sera la question au réfé

rendu m, et comment faire pour p rendr e ses vaca nces à Old

Orchard juste au moment de celui-ci? Le présent l'inqui ète:

est-ce  que Joe Clark est valide au Québec, même s'il n'a pas

de cartes  d'identité  sur lui? Le passé le chicote: est-ce que les

quint uplées D ionne étaient une illusi on d' opt iq ue? Ce sont là

d'ailleurs d'excellentes questions. Prochaine question, s'il-vous-

plaît!

Une question qui jaillit de plusieurs lèvres, c'est la sui

vante: à quelle époque exactement  l 'humour  fit-il son apparition

au  Québec? Nous allons  tenter  d'y répondre.

11 faut d' abo rd s avo ir que le Québec pa rt age avec la Suè de

un des climats les plus favorables à l'éclosion de  l 'humour  . . .

et du suic ide . Tout pay s où même l'été pas se le moi s d'ao ût

en Floride ne peut que favoriser ces deux extrêmes. Or. vu la

quantité limitée de stations de métro à Montréal et l'absence

de gratte-ciel p assé St-Jérôm e. le suicide n'a j ama is vraiment

marché très fort ici. Donc, pour le meilleur ou pour le pire,

on s'est rabattu sur  l'humour.

2 . — D e s  M o n g o l s

introduisent

l ' h u m o u r

L'humour est arrivé en Amérique du

Nord par le détroit de Behring en même

temps que l'Homme. Ceci est vérifiable

dans le fait que ni l'ours Kodiak, ni

l'amiante et ni le sapin  ( les seuls habitants de l'Améri que

 jusque   là) ne sont drôles. Quelque part dans la  nuit  des temps,

un hiver part iculi èrement vicieux s'est amu sé à relier l'Asi e et

l'Amérique par leurs extrémités les plus nordiques,  permettant

par le fait même à quelques pauvres types de passer des régions

les  plus désertiques et froides de Sibérie aux régions les plus

froides  et désertiques de l'Amérique. Ces gens étaient des

Mongols  (nous n'acceptons aucun gag là-dessus) à qui des

farceurs avaient raconté que ce qu'on voyait de  l 'autre  côté

était du sable très très blanc, et non de la neige.

Ce s  braves gens venaient  d' introduire  involontairement

l 'humour  en Amérique.  Assez  curieusement, les région s formant

ce  qu'on appelle aujou rd'hu i le Can ada s'y sont montrées com

plètement imperméables,  sauf   le Québec. Nous cesserons donc

%  SABLÉ BLANC

 Les Mongols à la conquête de l'Amérique

dorénavant de nous intéresser à ces régions,  sauf   pour saluer

en passant les Terre-Neu viens qui sont vict imes depuis lors d'un

énorme gag: on continue de leur faire croire qu'ils   habitent

une île alors qu'en fait ils sont sur l'iceberg qui a coulé le

Titanic.

3 . — L e  w a m p u m

p a s  e h e r  m a i sp a s  ben bon

Mais  revenons au Québec. Nos Mon

gols  québéc ois, surn ommés Indiens

pour des raisons sur lesquelles nous

reviendrons plus tard, se sont établis

un peu parto ut d ans la Belle Pro vin ce, dan s un climat de

franche hilarité. Nous connaissons peu de choses de leur su

perbe civilisation. Ceci est dû en partie au fait qu'ils cons

truisaient leurs immenses cathédrales en wamp um, matéri au

consti tué de bou e et d'ex créme nts de raton-l aveur. De plus , ils

avaient malheureusement l'habitude de tracer leurs merveilleuses  murale s à la peint ure à l'eau et à ciel ouvert , surto ut da ns

la  région de St-Gabriel de Brandon qui comme on le sait est

la  plus pluvieuse au monde après le bassin de l'Amazonie,

surtout pendant mes deux semaines de vacances.

De  toute manière nos Indiens étaient de grands rigolos.

Il n'en reste malheu reusem ent.pr esque plu s: mais leurs descen

dants  continuent  à provoquer l'hilarité en habitant là où il faut

construi re des bar rag es hydro-électri ques ou en attrapa nt des

maladies  bizarres à base de mercure.

Donc,  le clim at jovia l était bien en place pour l'ar riv ée

des  França is. Profitons-en d'aill eurs pour régler un g ran d

déba t. On deman de souvent "qu i a pos é le pied en p remi er

au   Québec?" En fait, la question à poser est "qui a posé le

pied en dernier au Québec?"  Tout le monde  est venu ici ava ntles  Fr ança is. Les Vik ing s. les Italiens, les Esp agn ols , les Chi

nois,  même les Alb anai s et un voyage ur de commer ce roum ain

Tout ce beau monde lucide et terrifié esi reparti le même

 jour ve rs sa pa tr ie . Dè s  1150.  des cartes extrêmement précises

du Québec circulaient en Europe dans les magasins de farces

et attrapes. Si les Français se sont faits prendre par ces trucs

grossiers,  c'est qu'ils étaient  t rop  occupés depuis  1  ou 2 siècles

à  inventer  le jeu de mots pour y  prêter attention.

C'est  donc dans un éclat de rire immense que Jacques

Cartier, l'air vaguement inquiet, est parti découvrir le Canada,

ou du moins sa partie qui émerge, le Québec. Et. comme nous

le  savons tous, il Ta découvert, ce qui est un terme poli pour

dire qu'il s'est échoué.

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152 L'HISTOIRE  DE L'HUMOUR  AU QUÉBEC

Cartier accueilli  par les  Mongols  d'une tribu

 particulièrement  pince-sans-rire.

4 . — L a  r é p l i q u e

f r a n ç a i s » '  :terr i f ian te

Nos   indigènes, qui avaient compris de

puis deux mille ans le ga g qu'on leur

avait jou é en Sibérie , avaient développé

depuis longtemps un humour local très

particulier qui leur permettait de résister au froid sub-polaire

et à leur régime basé sur le rat musqué et les framboises. Ils

ont donc accueilli les Français avec un gag remarquable: ils

se  sont faits pass er pour des habi tants des Indes ( d'o ù le nom ) ;

il s  leur ont même présenté un orignal empaillé comme  étant

la  déesse  Civa.  Les Franç ais toujours forts sur la vive répartie

ont rétorqué à coups de mousquets à deux pouces du   visage.

L'hu mour québécoi s est donc pa rti

sur cette belle allure pendant un ou deux

siècles.  De leur côté, les Indiens appre

naient aux Saint-Martyrs canadiens le

ga g  de la  tête  de hache enflammée sous

l'ongle et à Dollard des Ormeaux, celui

du baril de poudre qui revient; les Fran

çais  essayaient en  retour  de leur f aire

compr endre les subtilités du ca lembour

et du génocide. Cet irrésistible dialogue

aura it pu se continue r pe ndant de s  siè

cles  ou du moins jusqu'à l'extiftctiqn

d'une  des deux races  n'eut  été de l'ap-

parition sur le  terrain  d'un trois ième

 jou eu r : le s Anglai s .  Le  père  Brébeuf Haché.

Le s  An gla is, co mm e nous le sav ons tous, sont les habitant s

de l 'Angleterre. Détail biza rre : les Angl ais  eux,  ne le save nt

pas,  ou du moins  l'ont  appris  tout  récemment. En effet, pen

dant d es mill énair es, ils sont régulière ment part is en vaste s

masses  habiter les pay s des autre s, sans bien sûr dema nder

à  ceux-ci ce qu'ils en pensaient.

Il s  se sont ainsi crus chez eux aux Indes (les vraies cette

fois-ci,  i ls sont quand même plus éveillés que les Français), en

Australie, en Chine, au Pakistan et un jour, ils ont acquis la

certitude que chez eux, c'était ici. Alors ils sont venus.

5 . — D e s  p ' t i t s  C'est bien connu que le peuple ang lai s est

r i g o l o s  un peuple drôle . Ils  portent  de drôles de

petits ch ap ea ux ; ils boivent du thé; ils

prononcent la  lettre  " T "  d'une  façon grotesque qui leur déforme

les   dents supéri eure s; ils cuisinent avec des ingrédients que

les   autres peuples de la  terre  utilisent comme détergents ; tous

leurs dirigeants mâles sont homosexuels tandis que leurs reines

se  font couper régulièrement la  tête  ou alors  portent  des cha

pea ux tellement horr ibles qu'ell es mérite raient qu'o n la leur

coupe.  C'est manifeste, on rigole beaucoup en Angleterre.

 Le  roi  d'Angleterre mijotant  une de ses plaisanteries  coutumières.

Donc,  un jour, quelques milliers de ces gais-lurons se sont

embarqués sur leurs navires et ont vogué vers l'Amérique avec

l'intention  de nous conquérir. Normalement, l'arrivée de ces

rigolos aurait dû achever de faire de l'homo kébékiensis un

surhomme de  l'humour,  le prince des hilarants, l 'ambassadeur

de la gaieté. Or, les choses .se sont pass ées différemm ent. S'est

alors produit un phénomène extraordinaire mystifiant pour tous

les   historiens, soc iologues, humoristes et océanogra phes qui se

sont penchés sur la question, un mystère à côté duquel le

Tria ngle des Bermud es est une devinette du Reader' s D i g e s t . . .

Voici  les faits, si l'on se fie aux chroniques de l'époque.

Au moment même où la vigie du premier vaisseau de la flotte

anglaise  criait du  haut  de son mât le mot "E ar th " (da ns la

lang ue angla ise primit ive, le mot veut dire "te rre ") tous les

passagers,  sans exception, ont simulta némen t per du le sens de

l'humour.

C'était là la premi ère manifes tation d'un phén omène natu

rel qui a continué de se reproduire jusqu'à nos jours. Onpourrait le résumer comme suit:  tout  citoyen anglais qui décide

de   quitter  l'Angleterre pour émigrer au Canada (l'effet est

encore plus notable quand il choisit de

s'établir au Québec, ce qui heureuse

ment,  se produit de moins en moins)

perd complètement le sens de  l'humour

dès que son navire (de nos jours son

avion) parvient à moins de vingt kilo

mètres de la péninsule gaspésienne.

Autre ment dit, il devient  tout  d'un coup

Canadien-anglais.

L'hypothèse du docteur McMuffin

de l'université de Saskatoon, docteur

es-horticulture et es-boeuf de l'Ouest,  La  guédetle  gaspésiennt

explique  cette curieuse et indésirable  (sorte  de  peur  fruit

mutation génétique par une violente réac-  ^Ind  flelrT).

tion physiologique provoquée par  1  ab

sorption accidentelle (par voie anale)  d'une  espèce de guédelle

spécifique à la rive gaspésienne.

Revenons à  notre  première fournée d'An

glais.  Imaginez la scène. Ils sont sur le ponl

6 . — L a  f a rce

plate

de leur navire, ça rigole, la vie est belle

On vient de dépasser l'iceberg de Terre-Neuve. Ça discute  tran

quillement une tasse de thé dans une main , une portion de veai

à  l'eau de  Javel  dans l'autre. Sur le navire de tête, le comman

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L'HISTOIRE DE L'HUMOUR AU QUÉBEC 153

dant dans sa cabine, obéit à une vieille tradition britanniqueet encule le mousse. Soudain, la vigie lance son "Earth" fatidique et le cours de l'histoire est changé.

C'est la panique. Un matelot qui racontait l'histoire del'Ecossais qui veut marier sa fille, en oublie subitement la fin;un sous-officier qui voulait provoquer l'hilarité de son supérieur en répétant quarante fois de suite "Thoughtfully taught"se mord la langue et se pète deux incisives sur le bastingage.Il fallut se rendre à l'évidence :  l'humour manquait à bord.

Les Anglais étant un peuple courageux, se firent à l'idée.Et comme dit le proverbe "à défaut de merles on mange desgrives" (personnellement je n'ai mangé ni de l'un ni de l'autreet de toute manière je ne saurais pas les différencier), ils compensèrent la disparition de leur sens de l'humour par une invention diabolique :  la farce plate. Et cela devint leur contributionà l'humour québécois.

Mais qu'est-ce que la farce plate? La farce plate est enquelque sorte une version occidentale du supplice chinois. Cependant, à la différence de celui-ci, elle a la faculté de fairesouffrir la victime  et   le bourreau. La farce plate n'amuse personne. En effet, la victime d'une farce plate s'en sort habituellement avec une cravate coupée en deux, quatre pneus à platou les organes sexuels badigeonnés de peinture phosphores

cente. Par ailleurs, l'instigateur en tire un plaisir à peu prèscomparable à celui de changer de sous-vêtements.

Maintenant que le concept de farce plate est un peu éclairci,revenons à nos infortunés anglais. Ceux-ci mirent peu de tempsà faire découvrir à nos ancêtres les plaisirs de leur nouvellenvention.

7.—Le farceurattrapé

La première grande farce plate et sansdoute la plus célèbre, se joua dans la villede Québec. Par une nuit sombre, quelques

centaines de Canadiens-anglais désoeuvrés (à l'époque, leStampede de Calgary et le René Simard Show n'existaient pasencore) décidèrent de surprendre les Québécois en gravissant,

à l'insu de ceux-ci, le Cap Diamant. S'agrippant aux arbusteset s'aidant de leurs dents supérieures, ils y parvinrent sans tropde difficultés. Ils prirent complètement par surprise les sentinelles québécoises occupées à soigner leur petite vérole. Il s'ensuivit ce que l'histoire a surnommé la Bataille des Plainesd'Abraham. Le combat fut féroce. A l'aube, on put mesurerl'ampleur des dégâts. La première farce plate venait de se jouer.Les Français (victimes) avaient perdu. Les Anglais (farceurs)avaient gagné. Les Français prirent, ma foi, la chose assezbien. Après tout, ceux qui habitaient le quartier depuis déjàun certain temps espéraient sans doute vaguement que les nouveaux propriétaires allaient apporter quelques améliorations.Mais les Anglais furent atterrés. Même que le général Wolfe,

, / l'instigateur de cette folle nuit, pré

féra se suicider. Il faut les compren

dre, les pauvres. Partis avec l'idée defaire une simple blague, plate certes,mais sans méchanceté, ils se retrouvaient soudain les heureux propriétaires d'un peuple qui se reproduisaitplus vite que l'amibe et dont les seules préoccupations pour les siècles àvenir seraient de faire sauter des boîtes à malle, gagner à la mini-loto etfaire crier les pneus aux coins de rue.Un exemple de farce

 plate: le suicide raté de Wolf avec un

 pistolet à eau.

La farce plate venait de faire sonentrée fracassante dans notre histoire.

C'était la première d'une longue liste qui incluerait la déportation des Acadiens, le rapport Durham et la Confédération,qu'on fête d'ailleurs, suite à une erreur des Postes canadiennes,le 1er juillet au lieu du premier avril.

Avec l'addition de cette contribution anglo-saxonne, l'humour québécois venait d'atteindre sa forme finale. Cocktailsubtil de naïveté indienne, de crédulité française et de bêtiseanglaise, l'humour québécois est aujourd'hui renommé à travers le monde et provoque l'envie des pays sous-développés,

ou en tout cas, des primates les plus évolués. Le Québécoismoderne qui voyage à l'étranger provoque immanquablementl'hystérie collective. En tant que peuple, nous avons un passériche en gags; sachons nous en montrer dignes.

 Le Québécois à l'étranger, fier de son passé riche en gags.

LECTURESJ. Benoit,  Tartes à la crème et peaux de bananes, 1001 usages

chapitre XII, XIII, XTV (Montréal, 1868)Nono Deslauriers,  La déontologie inconsciente du rire,  Presse de

l'université Laval (1952, p. 463)Buck Muffin,  The gaspesian guedelle and it's dreadfull effects

on anglos sensé of humor.  Chap. XI et XXVI (Saskatoon 1932)Jean Raffa,  La pétanque toujours la pétanque,  Editions Comment

vas-tuyau d'poêle (Québec 1882) réédité en 1883 aux Editions duCamembert fait, et en 1884 aux Editions de la Belotte et rebelotte.(p.  22, 3ème paragraphe, 2ème ligne premier mot (à gauche).)

DEVOIRS

 Exploration de la farce plate.

Fabriquez une lettre piégée et faites-la sauter en la remettant àvotre facteur.

 Immolez-vous par le feu dans le métro à Theure de pointe pour protester contre la hausse du prix des billets.

Serrez la main du cardinal Léger, attrapez la lèpre et allez vousbaigner à l'aqueduc municipal.

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GUIDETOURISTIQUEDES  ÉTUDIANTSÉTRANGERS

Salut! Mon nom est  Léo Leb lond , nouve au propriétairede l 'Agence de voy age «Le Trip», grâce à une straight flushlors de ma  dernière «game» de poker.

J'connais  pas grand'chose aux études, mais si les garssont comme moé, quand j'arrive dans une nouvelle ville,c'qui m'intéresse c'est  pas d'savoir  où  sont  les monuments historiques  pis les musées,  mais d'connaître  les

bons  spots, savoir où le «party»  s'passe.  Où prendre  undrink?  Où rencontrer des belles 'p't ites filles?  Et  surtoutêtre habillé comme  tout  le monde  de la place, pour paspasser  pour  un maudit habitant!

Fiez-vous  au  gros Léo,  les spots  yé connaît!  Avec  lepaquet  de   trucs  pis de p'tits  conseils  que j'vais  vousdonner icitte,  en  dedans d'une semaine j'mets  au  défin'importe qui de vous  traiter  de «maudit émigré» tellement vous ressemblerez  à  tout  le  monde;  à  moinsévidemment  de ne pas être de la bonne couleur.

OÙ  ET COMMENT

SE  VÊTIR

La  «classe»,  n'oubliez jamais  que c'est  la  plus grandequalité qu'un  gars  peut avoir  icitte  à  Montréal. Tout ec'que  tu  dois faire  doit  être  fait  avec «classe». On pourradire c'qu'on voudra sur Léo Leblond, mais  la classe ça

m'connaît.

D'abord  ton  habillement!  Un conse il, traîne pas  trolongtemps  avec  tes vieilles affaires, mets-toé  le  plus vitpossible  au beat  de la grande ville. Si tu  veux pas  passepour un che ap, prends-toé une couple de beaux habits e«tergal» reluisant, soit «bleu poudre» ou «vert lime»,  aveles  souliers en cuir «patant» (vernis)  d'Ia  même couleu

Avec  ça, une  belle che mise noire  avec  la  cravatblanche; si t'aimes pas les cravates, laisse  les boutons dhaut détachés pis mets-toé un beau bijou dans le cou: tosigne  du  zodiaque  ou une  belle lame  de   rasoir, pa

exemple.

Si  tu  sais  pas où  trouver  tout  ça , va à la  tavern«Cherrier»  sur la rue Mont-Royal  pis demande  le granJohnny,  dis-y  qu e  c'est  le  gros  Léo qui  t'envoie,  y'toujours  tout  c'qui faut dans'valise de  son char,  il va faire  un maudit  bon deal à part  de  ça.

TON  APPARTEMENTPour ton appartement , com men ce pas à niaiser avec le

petites an non ces . Mets- toé sur ton «trente-six» pis rentdans le premier bloc à appart ements que tu r encontres. Stu peux pas te  trouver  un beau  petit  «un et  demi»  toumeublé pour $275.00  par  mois pas chauffé, j'm'a ppe llpas  Léo Leblond. Pour les  «gens de  couleur», faites-vouen  pas, ils prennent  n'importe  qui dans ces blocs-là.

ET COMMENT  SORTIRLà te v'Ià greillé; une couple de belles «suits» pis

beau p'tit appartemen t just e à côté du centre-ville  (Chri

tophe-Colomb  et  Henri-Bourassa). Là  c'qui  t'faut,  c'esortir, lâcher ton jack , rencontrer des belles p'tites  pouches. T'as beau être venu  icitte  pour étudier, t'es pas poupasser  tes grandes soirées le nez fourré dans tes livres. Ltu  vas descend re dans l'centre-ville, c'est  là que ça

passe.  Tu  peux prendre  le métro  ou   l'taxi,  ça a plus d

classe. Pis les «gens de couleur», ça va vous permettre  d

rencontrer d'vos semblables, c'est toutes des «nègres» q

chauffent  les taxis à  Montréal.Quant t'es rendu, rentre dans première taverne que t

rencontres. Histoire  de  t'faire un p'tit  fond: commande

toé 5 à 6  drafts (une spécialité montréalaise); profite-z'epour souper  avec  des  p'tits  plats  de chez  nous: une o

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deux langues de porc dans l'vinaigre, deux ou trois grossessaucisses marinées, pis si t'as encore faim finis ça avec unecouple d'oeufs  pis des biscuits  soda.  Un p'tit  conseil:d'une taverne  laisse jamais de tips (pourboires ) au waiter,ça  l'insulte!

Après  ça c'est  la tournée des «grands ducs»: «La plugélectrique», «La chriss de place», «L'antre du diable», etc..Un paquet  de bons  p'tits  spots où tu vas rencontrer  de'action en masse,  pis  des filles  à ton  goût. Quand  tu vasêtre  habitué au son pis à l'éclairage de la place, dirige-toéavec «classe» vers une table, pis command e-toé  un drink.Moé  j'te conseille  notre  boisson nationale:  le  daikiri aux

bananes  flambées. (Ou bli e pas, pas de tip au waiter, ça'insulte!).

Tout  en  r'gardant autour  de toé en buvant  ton  verre,essaye  de  trouver  une table avec 2 ou 3  belles  p'tites«pitounes» pas  trop  farouches.  Dans  un «club», les fillesqui veulent sont faciles à reconnaître: la plupart  du tempssont toutes habi llées pareil. Les jeans serrés, des soulierspointus  à talons hauts, un p'tit  chandail  qui pette  sur lecorps avec pas de brassière en dessous, un coat de cuir oude jeans avec un  «crest» (écusson) dans  le dos, marqué:

«Devil's  Disciples»,  les  «Outlaws»  ou les  «Huns». Laplupart  du temps  y'ont  une couple  de tatouages  sur lesbras comme «Propriété des Devils» ou «Johnny chu à toé».Celles-là,  mon homme,  tu  peux pas te tromper,  c'est lesmeilleures.

Un coup  que t'en a  spottées, appelle  le  waiter pisenvoie leur chacune  un drink  à  leur table;  ça c'est d'Iaclasse!  A ta  place, moé, j'Ieur envoyerais chacune  un«seven-up»,  c'est  une boisson très appr écié e dans les«clubs».  Fais-toé  z'en pas si  t'entends  le waiter  rire,  yconnaît rien!

Attends pas deux minu tes, pis vas t'asseo ir à leur tab le.Laisse-toé  pas impressionner  par les quat re  ou cinq garsassis à table  à côté d'elles avec les mêmes écus sons danse dos, y'a rien là! Quand les filles vont  avoir un peu arrêtéde rire, jase un peu, pousse une cou ple  de p'tites  jokes,

out ça avec «classe». Si les gars d' à côté c ommenc ent  à'insulter  pis à donner des coups  de baguette  de  «pool»

sur ta chaise, laisse-toé pas faire. Dis-leu r que t'es ceinturenoire au karaté pis que des «mangeurs de  marde» commeeux  autres,  t'en  as déjà vus avant.

Si  t'es encore conscient quand la police rentrera dans leclub, laisse-toé pas bardasser par un couple de «beus» enchaleur; dis-leur que c'est  toé qui paye leurs salaires  pisque t'es un p'tit  cousin du maire. Tu vas voir qu'i ls vont teraiter  avec des gants blancs!

Ca  c'est une soirée à mon goût! Avant de te coucher lesoir, regarde-toé dans ton miroir ou du moins c'qui restede toé, pis dis-toé que grâce à Léo Leblond t'auras pas leemps  de t'ennuyer  de ton  pays!

LES  MEILLEURS  SHOWSN.B.:  Pour ceux  qui aiment  les soirées moins mouve

mentées,  j'ai un p'tit  circuit artistique  parfait  pour vousautres. Une  p'tite  tournée des meilleurs «shows» à Montréal. Six spectacles inoubliables  dont  vous vous rappellerez  jusqu'à  la fin de vos jours.Cette semaine en primeur:

1)  Une soirée  au Théâtr e des Variétés avec:  La  Poune,Manda, Léo Rivet,  le Capitaine Bonhomme  et RogerGiguère  dans: «Deux concombres, deux cerises»;

2)  Ensuite John ny Farago dans son spectacle : «Non  Elvisn'est pas mort, il vit à  Montréal-Nord!».

3)  Une  soirée  au  Sex e-M ach ine voir «Woola»  et sesserpents exotiques;

4)  Qu e dire de Roberto et  Cypsy  le roi et la reine du  limboerotique. Vous passerez une soirée avec Roland Mon-treuil,  le roi des MC et  vous entendrez  son grandsuccès, «Les  portes  du  pénitencier»;

5)  Et enfin, pour  terminer,  une  soirée insensé e au concours  «Mlle  Corvette 1979», présenté par  le garage demon grand chum Jos Marcil. (L e premier drink est auxfrais  du garage.)

Ça  c'est pour ceux qui viennent  icitte! Mais si vous avezle goût  de faire  un p'tit voyage excitant  et plein d'imprévus, ap pelez à l'Agence de voyage «Le Trip» à Montréal, onest dans les pages jaunes. Dem and ez-mo é, Léo Lebl ond;si  j 'suis pas là, demandez  ma  femme Ceorgette, elle estaussi  bonne  qu e moé!

Salut!  pis oubliez-pas,  «Les  voyages de Léo Leblond,

c'est  tout  un trip!».

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44   inéomvicm

Manger des Rice Krispies à Trois-Pistolesou

comment on devient Triarishi Suprême

C ontrairement à ce que le scepticismede l'époque pourrait nous faire  croi

re,  le  sentiment religieux  es t  très fort  enAmérique  du Nord  par les temps  qu i courent.  À  preuve  le  fait  que de  nouvellesreligions naissent chaque année.  C'estu st em en t  à  l'inventeur d'une de ces  religions "L'Église  de  l'Éternel Triangle" queSerge Langevin s'est adressé pour voir s i

cette nouvelle religion  ne porterait pas enelle quelques unes  des  réponses  auxquestions  qu i  angoissent l'homme  conemporain.

C'est  dans  son salon  de  Ville St-Pierreque Serge Langevin  a rencontré  le GrandTriarishi Suprême  de   l'Église  de  l'ÉternelTriangle.

L'Actualité:  Comment l'idée vous est-ellevenue   de  lancer   une  nouvelle religion?

Triarishi:  J'ai  toujours voulu avoir unereligion  à moi: en  fait j 'y  pense depuis masortie  des H.E.C.  Les  heures sont bonnes,c'est payant. Regardez  un gars comme RexHumbard, Guru Maharad'ji  ou le RévérendMoon!  Ça fait pas 20 ans qu'ils  ont montéeur affaire  et ils  sont déjà millionnaires!

Ajoutez  à ça le  fait  que les  religions, c'estparfait comme produit: pas de test de qualitéà passer, pas de  frais d'exportations, pas deaxes:  en  fait,  si on excepte  les courses de

chevaux et les loteries c'est le plus beau petitracket possible. D'ailleurs,  je me  suis touours demandé comment  il se faisait  que lamafia n'avait pas eu  l'idée  d'en partir une;probablement qu'ils ont fait un " deal" avec lepape:  Tu  touches  pas à mes  affaires,  on

ouche pas aux tiennes.L'Actualité:  Voilà   qui en dit   long   sur   votre

sens   des   affaires. Mais   le   marché n'est-il   pasassez restreint   de nos   jours?

Triarishi:  Oui, et ça c'était mon premier

problème: la concurrence. Surtout la concurence étrangère. C'est incroyable ce qu'il est

né  de  religions  ces  derniers  dix ans: LesHindous,  les  Chinois,  les  Japonais: tout'qu'y a d'immigrés en part une. C'est encore

un domaine où les immigrés vont enlever leurob aux Canadiens-français  si on ne reprendpas l'initiative. Remarquez  que le  marchéquébécois a toujours  été bon: les Canadiens-rançais ont toujours  été de grands consom

mateurs  de  religion.  Et  puis  pas  exigeantsavec ça: vous leur promettiez le salut éternel,le paradis  à la fin de leurs jours et ils donnaient leur trente sous à la quête sans rechigner.

L'Actualité:  Oui, mais justement,  la   religioncatholique   a   quand même encore   des   assisessolides   au   Québec.

Triarishi: Solides? Enlevez-leur les bingoset qu'est-ce qui leur reste? D'ailleurs ça, c'estfrappant les bingos, du point de vue de l'évolution religieuse du Québec.

L'Actualité:  Ah   oui?

Triarishi:  Ben  voyons!  Je  disais tout  à

l'heure  que les Canadiens-français n'étaientpas exigeants. C'est vrai: jusqu'aux années50 vous pouviez collecter des millions en leurpromettant qu'après leur mort, ils pourraient

 jouer de la harpe sur un nuage. Pas besoin degaranties, rien! Aujourd'hui le monde est plusexigeant: C'est tout  de  suite, qu'ils veulentêtre heureux! Alors, l'Église catholique  atrouvé les bingos. Admettez que c'est pas fortcomme trouvaille  à  côté  du  satori  ou dunirvana! En  fait, c'est  les Orientaux  qui onttout gâté avec leurs histoires de méditation etde bonheur instantané.  La société  de  consommation aussi  a  fait beaucoup pour gâterle marché! Quand on a du café instantané, du

 jus d'orange instantané  on en  vient forcément  à se demander: pourquoi pas le salutinstantané?

L'Actualité:  Mais pourquoi alors   ne  pas  avoirinventé   une  religion orientale?

Triarishi:  Parce que les  affaires orientalesça n'attire pas tout le marché. Le nirvana, ya seulement  les  "freaks"  qui marchent  là-dedans. Remarquez  que les  freaks c'est pasun mauvais marché:  ils  gobent n'importequoi.  Le  problème c'est qu'ils n'ont  pasd'argent.  Non moi, le marché qui m'intéressait c'était  le travailleur,  la classe moyenne,le monde ordinaire, ceux  qui ont une paye

régulière.L'Actualité:  Les   catholiques...

Triarishi: D'abord ils ne sont plus catholiques: le catholicisme, c'est encore une affaired'importé. C'est contrôlé  par les  Italiens.Avec le renouveau du sentiment nationaliste,ce qu'il faut c'est  une  religion québécoisepure laine,  une religion  qui  atteindrait  lesgens dans ce qu'ils ont de fondamental: unereligion qui toucherait leurs cordes sensibles.Avez-vous lu le livre de Jacques Bouchard:les 36 cordes sensibles du peuple québécois?

L'Actualité:  Euh  non... pas   encore.

Triarishi: Lisez-le: bien bon livre: Tout est

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"Les buissons ardents parlent,les nuages parlent,

les montagnes parlent,alors pourquoi pas

les céréales?"

là! Lui y a compris Bouchard...

L'Actualité: Oui... bon, enfin... maison n'inven te pas une religion comme ça, il faut une inspira tion.

Triarlshi:  Une révélation: ça c'est vrai! Tute lèves pas comme ça un beau matin avecune nouvelle religion dans la tête, pas si t'essérieux: il faut une révélation. En fait unereligion sérieuse doit avoir un ou deux prophètes, au moins un en tout cas, qui s'en va

dans le désert ou sur une montagne ou n'importe quelle autre sorte de place comme çapour se faire révéler sa religion.

À ce point de vue-là j'étais  mal pris: lesdéserts sont rares au Québec et les montagnes sont pas beaucoup plus nombreuses!J'ai bien essayé le lac des Castors mais yavait trop de monde. J'ai essayé Terre desHommes mais c'était pas encore assez désert..! En fait j'ai tout essayé; les Lauren-tides, le Parc Lafontaine, le parking du StadeOlympique: rien!

L'Actualité:   Mais vous avez eu cette Révé lation!

Triarishi: Bien sûr, sans ça j'aurais pus dereligion!

L'Actualité:   Comment est-ce arrivé?Triarishi:  C'est arrivé un matin au déjeu

ner:  j'étais  pas mal découragé. Je regardaisdans mon bol de Rice Krispies et j 'ai  entendudes bruits... comme de la gravelle qui se faitpiler dessus.

L'Actualité:  De la gravelle?Triarishi:  Oui du gravois: c'était les Rice

Krispies qui faisaient "cric crac croc, criccrac croc! cric crac croc! cric crac croc!..."

L'Actualité:   Oui, oui: cric crac croc!Triarishi: C'est  ça:  "cric crac croc!" tout à

coup j 'ai  eu une illumination: j 'ai  compris queles céréales me parlaient!

L'Actualité:  Les céréales vous parlaient!Triarishi:  Quoi...?!

L'Actualité: Non non... ça semble bizarre   c'est

tout...

Triarishi: Comment bizarre! Écoutez dansla religion y a des choses bien plus bizarresque ça: les buissons ardents parlent, lesnuages parlent, les montagnes parlent alorspourquoi pas les céréales?

L'Actualité:   Oui effectivement, si on consi dère la chose du point de vue théologique, il y a

des précédents..Triarishi: Bien sûr qu'il y a des précédents!

Comment voulez-vous que la religion marche sans ça? Si le monde croit plus à riencomment voulez-vous que la religion soitpossible!

L'Actualité:  Oui enfin, les céréales vous ontparlé. Et qu'est-ce qu'elles vous ont dit?

Triarishi:  Ben "cric crac croc!" c't'affairequ'est-ce que vous vouliez qu'elles me disent?

L'Actualité:  Et vous avez compris!Triarishi:  Comment, si j 'ai  compris? Bien

sûr que j'ai compris: évidemment, il fallaitavoir la foi! Sans la foi on comprend rien à

catholicisme? Le musulmanisme? Le protestantisme? Ils passent leur temps à s'imiterentre eux!

L'Actualité:  Oui, mais enfin, il faut plus qu'undieu pour faire une religion: des dogmes parexemple.

Triarishi:  Des dogmes? Tout d'abord c'estquoi un dogme? Un dogme c'est la partie dupitch de vente qui concorde pas avec la

réalité, la partie pour laquelle il faut avoir lafoi:  ben, un dieu céréale qui s'appelle Krispieet qui s'incarne en trois personnes nomméesCric Crac Croc, je ne sais pas comment vousappelez ça mais moi j'appelle ça un dogme,parce qu'il faut une sacrée dose de foi pour

la religion. Prenez un athée ordinaire: ben,ses céréales pourraient lui parler pendant desheures et il comprendrait toujours pas.

L'Actualité:  Oui, bon, maisqu'est-ce que vousavez compris?

Triarishi:  J'ai compris, premièrement, quece que les Rice Krispies me disaient c'était larévélation que j'attendais: "cric crac croc!"Le dieu que je cherchais c'était Krispieincarné dans les trois personnes de Cric Cracet Croc. C'était merveilleux! Enfin une religion avec un lien direct avec la libre entreprise! Les gens de Kellogg's sont raisonnables et ils comprendront vite les avantagesque comportent pour eux ma révélation. Tout

ce que je leur demanderais ce serait un peu depromotion et une ristourne sur les ventes: enretour je fais des Rice Krispies une céréaleque les gens DOIVENT manger tous lesmatins!

L'Actualité:  Ah, vous croyez que   c'est   assezpour faire une religion?

Triarishi:  Bien, c'était déjà un départ: undieu incarné en trois personnes...

L'Actualité:  Mais était-ce très original?Triarishi:  Pourquoi original? Une religion

n'a jamais eu besoin d'être originale pourmarcher: pensez-vous que c'est original le

croire à ça! Si vous pensez à ça pis que vousavez pas la foi, c'est encore plus drôle que laSainte Trinité! Qu'est-ce qu'y vous faut deplus?

L'Actualité:  Bien, un nom par exemple...Triarishi:  Je l'ai appelé l'Église de l'Éter

nel Triangle.

L'Actualité:  Pourquoi l'Éternel Triangle?Triarishi: Vous lisez pas les journaux? Les

pyramides ça marche fort ces temps-ci, lespyramides. Et puis le chiffre 3, ça a toujoursété bien bon dans la religion: les trois vertus,les trois cavaliers de l'apocalypse. Ensuite ilfallait que j'me trouve un nom: ça, ça a été

vite:  Triarishi. Vous trouvez pas ça cute?L'Actualité:  Cute?

Triarishi:  Pas rien que cute! Efficace,impressionnant! En tous cas avec un nomcomme ça le mahlarishi peut retourner vendredes tapis!

L'Actualité:  Effectivement le titre Triarishi aquelque chose d'assez unique. Mais un nom, çan'est pas   tout...  Une religion doit comporterd'autres éléments.

Triarishi: Bien sûr, bien sûr, ça prend des"props" des machins qu'on peut montrerdurant les cérémonies. J'en ai. Tenez, parexemple, ma coiffure c'est un tricorne;  j ' a i  un

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"... La séparation de l'Égliseet de  l'État  fut une grave

erreur en ce qu'elle a privéle pouvoir religieux

de sa base pour ainsi dire."

livre sacré aussi, toutes les religions ont unlivre sacré: le mieux, c'est la Trible. LaTri-ble. vous comprenez, Trible!

L ' Ac tua l i t é :  Oui, oui je comprends... maisvotre Église, comment est-elle structurée,  gouver- 

née?

Tr ia r ish i :  Ah la. vous allez tripper: c'estune Triarchie. ben sur. Vous comprenez, uneTriar-chie, une monarchie divisée en trois etles dirigeants s'appellent...

L'Actual i té: Des  triarches je suppose?

Tr ia r ish i :  C'est en plein ça: vous comprenez vite, vous! Remarquez que j'aurais pualler plus loin et publier une Triographie desTriarches, mais je me suis dit que là, y a desgens qui pourraient mal prendre ça. Voussavez l'humour ça n'a jamais été le fort desgens religieux. Et puis c'est pas tellementpayant l'humour et je voulais que cette histoire-là reste dans le noir. Et puis faut pasmêler les genres: ou tu fais de l'humour, ou tufais de la relig'on; pas les deux à la fois.

L ' Ac tua l i t é :  Évidemment! Mais la doctrine

dans tout ça? Une religion doit avoir une doctrine.Tr ia r ish i :  Là, vous allez trop vite! La

doctrine, ça peut attendre. Mon commanditaire n'a pas encore signé. Ça sert à rien de lefaire fâcher en écrivant une doctrine sansqu'il l'approuve. Quand les gens de Kellogg'sauront signé, il sera toujours temps de trouverquelqu'un pour écrire la doctrine! Un jésuitedéfroqué par exemple: ils sont bons là-dedans, pis y demandent pas cher...

L ' Ac tua l i t é :  Mais vous avez sûrement uneprière, une oraison quelconque?

Tr ia r ish i :  Bien sûr, pour qui me prenez-vous? Une vraie religion a toujours uneprière. En fait, j'en ai deux actuellement'

Voulez-vous les entendre?

L ' Ac tua l i t é :  Cela intéressera sûrement noslecteurs...

Tr ia r ish i :  Ok, les v'ià:

"Croyez-vous en Krispie?""Oui ,  nous croyons en Krispie.""Le mangez-vous tous les matins?""Oui nous le mangeons tous les matins."Ça, c'est la première. La deuxième, c'est:"Croyez-vous en Trident!""Oui nous croyons en Trident.""Le mâchez-vous tous les matins?""Oui nous le mâchons tous les matins."

L ' Ac tua l i t é :  Pourquoi deux prières?

Triarishi:  La deuxième c'est au cas ou lesgens de Kellogg's voudraient pas signer. J'mesuis dit que deux précautions valaient mieuxqu'une.

L'Actual i té:   Mais ne trouvez-vous pas queces prières sont un peu... commerciales?

Tr ia r ish i :  Evidemment, pour une oreille

séculière ça peut le paraitre. Mais il fautcomprendre que nous autres, chefs religieux,avons une vue plus large des choses. Noussavons ainsi que le monde spirituel doits'appuyer sur le monde matériel. Nous savons aussi qu'en ces temps troubles le pouvoir de l'Eglise doit s'appuyer sur des basessolides et concrètes, pour ainsi dire. D'ail-

y a déjà un autre rack... une autre religiond'installée là. Comme notre politique n'a

 ja ma is été d' en va hi r le terri toire des au tr es ,en tout cas pas tout de suite, on est aile àTrois-Pistoles, dans un triplex, bien sûr. Onvend des tribles, des tricornes, des tridents...

L'Actual i té:  Bien sûr, bien sûr, maispassonsà

un autre sujet. En tant que Triarishi de...Triarishi:  Grand Triarishi Suprême...

L'Actual i té:  En tant que grand Triarishi Suprê me de l'Église de l'Éternel Triangle, avez-vousl'intention de prendre position sur le débat consti tutionnel? - 

Triarishi:  Bien sûr, bien sûr, tout d'abordnotre position linguistique officielle est que le

leurs,  il m'est apparu récemment que la séparation de l'Église et de l'Etat fut une graveerreur en ce qu'elle a privé le pouvoir religieux de sa base pour ainsi dire. Peut-êtrel'union de la religion et du monde des affaires la lui redonnera-t-elle!

L'Actual i té:   Et le monde des affaires juste ment, comment réagit-il?

Tr ia r ish i :  Jusqu'à maintenant nos négociations n'ont pas donné ce que nous en attendions: notre première lettre, où nous offrionsaux gens de Kellogg's un partage des profitsde dix/quatre-vingt-dix pour cent (dix poureux, quatre-vingt-dix pour nous, évidemment)

est restée sans réponse. Nous leur avonsenvoyé une deuxième lettre ou nous sommesdescendus a vingt/quatre vingts. La réponsen'est toujours pas venue. Après avoir longuement médité sur la situation, nous avonsdécidé de leur donner une dernière chance:cinquante-cinquante, moins évidemment nosfrais administratifs.

L'Actual i té:   Et en attendant?

Triarishi:  En attendant on s'organise: on aloué un triplex à Trois-Pistoles...

L ' Ac tua l i t é :  Pourquoi Trois-Pistoles?

Tr ia r ish i :  À cause du Trois, bien sûr: onavait d'abord pensé a Trois-Rivières, mais il

Canada devrait être Trilingue.

L'Actual i té:  Trilingue?

Triarishi:  C'est çà, ensuite on pense que lesystème d'éducation devrait être réformé.

L'Actual i té:  À quel niveau?

Triarishi:  Au niveau des matières: nousentendons bientôt ouvrir des écoles ou l'onenseignera la trigonométrie, la triochimie, latriographie...

L'Actual i té: Je  vois... d'autres réformes enperspectives?

Triarishi:  Non, à part celle du mariage bien

sûr: nous favorisons la triade...

L'Actual i té:  Intéressant... et le divorce?

Triarishi:  Chez nous, ce sera le tri-vorce etil sera prononcé durant les années trisextiles.

L'Actualité: Son,  et dans l'immédiat, vousavez des plans?

Triarishi:  On commence à faire notrepublicité dès que Kellogg's décide d'embarquer. On se trouve un numéro de boitepostale avec des 3 dedans et on part. Si lesaffaires bougent comme on le pense, onpourra fêter notre 3ieme anniversaire dans 3ans, ça fait que jetez pas vos couvertures deRice Krispies, les amis, ça pourrait servir...  T

L'actualité

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ARDI 4 SEPTEMBRE 1979 A 13

La rentrée semble inévitable

Le malaise  à l'UOAM:pourquoi  y a-t-i l  des cours?

par Minuse LAPRAISE

Faudra-t-il donc ouvrirI*  UQ AM une fois pour toutes? La question revient surtoutes les lèvres à l'heureoù cette institution se prépare à vivre une nouvellefois le malheur, voire ledrame qui la secoue sporadiquement: la rentrée, cetterentrée qui semble encoreune fois inévitable.

Telle semble bien être,en effet, la réalité en cemois de septembre où pro

fesseurs et étudiants, séparés par trois mois de vacances n'auront guère le tempsd'éviter qu'une fois encorel'université n'ouvre toutesgrandes ses portes et connaisse quelques semaines,voire quelques mois de cours.

Une fatalité?

"Le problème avec lescours" ,  nous déclarait récemment un futur gradué del' UQ AM . "c' est que tu saisquand ça commence mais

tu sais jamais quand ça vafinir".

Comme le laisse percercette opinion d'un étudiant,tout le monde à l 'UQAM

n'est pas spontanémentd'accord avec ces crises de

cours qui secouent l'institution de temps à autres. Sitous obéissent a la consigned'aller aux cours, ce n'estpas tant qu'ils soient d'accord avec le mouvementmais plutôt qu'ils en sontvenus à subir ces soubresauts de cours comme unesorte de fatalité dont leurinstitution serait frappée.

Fatalité? Ce n'est pas sisûr! Certains, en tout cas,n'y croient pas et rejettent

carrément la responsabilitédes semaines de cours surune minorité agissante, surcertains groupes de militants qui auraient réussi àcréer à l'intérieur des mursde l'université un climatpro-cours de plus en plusnéfaste.

Ces militants sont rompus aux techniques qui permettent d'imposer a la ma

 jor it é si len ci eu se de s se maines et des semaines decours .  Dès le début de lasession on les voit afficher partout des collants"L'UQAM en cours", i lsont des pancartes " UQAM:session léga le" et ils se met-

e recteur de

'est la ruine'

UQAM: 'Encore quel ques sessions et

tent a plusieurs pour formerdes "lignes de cours" qui

empêchent toute évasion."L'important, nous a déclaré un militant pro-cours,c'est de maintenir le moraldes gars. Subir des semaines de cours, on le sait quec'est pas drôle pis on estprêt a l'admettre; mais l'important c'est de maintenirun front uni, autrement onpourra itjam ais se rendre aubout d'une session".

Les coûtsd'une  session

Silencieuse. la majoritécommence a l 'être moins.Le recteur lui-même exprime un sentiment de plus enplus largement répandulorsqu'il déclare: "L es militants pro-cours mettraientpeut-être un frein à leur zèles'ils  connaissaient les coûtsd'une session de cours pourl'université: chaque année,plus d'étudiants, plus deprofesseurs exigent plus deservices, plus de cours etplus de salaires, aucuneinstitution ne peut supporter longtemps une tellepression. Encore quelquessessions et c'est la ruine..."

Un étudiant exprime unpoint de vue rapproché decelui du recteur: " Le malaise à l 'UQAM. c'est que turisques trop souvent detomber sur des cours. T'entreprends une action avecles gars pis les filles, t'essolidaire à mort tu votes àtour de bras au Saint-Denis,

pis là, juste comme tu sensque les masses populairessont derrière toi. hop! Lesosties de cours viennent tedécocrisser tout ça. Endernière analyse, je penseque les cours sont objectivement démobilisateurs".

Vieux routier, un professeur nous donne toute ladimension du problème:"J 'a i f a i t 1972 .1974,1976et 1979 avec les mêmes dixétudiants. Cette rentrée ris

que d'être fatale pour eux...s'il y a trop de sessions d'ici1981.  ils seront pas loin de

la graduation... et de la porte.  Mais ça. peu de gens en

parlent. Chaque session finit toujours par fournir sonlot de gradués, c'est fatal."

Aux relations publiquesde l 'UQAM, on  s 'est  enfindécidé à prendre le taureaupar les cornes. "Il faut biens'y faire, nous dit le directeur, nous aurons toujoursdes gradués, quoi qu'onfasse. Il faut que nous apprenions a vivre avec ça."Aussi, ce service  a-t-il  décidé de faire tout l'effort

nécessaire pour l 'insertiondes gradues de l 'UQAMdans la société et autantque possible dans un milieunormal.

"Il faut avant tout convaincre le public qu'un gradue de l 'UQAM, c'est unêtre comme un autre, unpeu diffèrent oui. mais si onsait l'utiliser, l'intégrer, lerendre utile, on finit par oublier ce qui le distingue."poursuit le directeur des relations publiques. "Nousallons bientôt entreprendreune campagne à la télévision montrant un gradué del 'UQAM qui prend l 'autobus comme tout le monde,qui se rend à son travail, quilit lejournal. Les gens, nousl'espérons, finiront par considérer le gradue comme unêtre malchanceux peut-êtremais foncièrement utile etnormal".

Mais la question se posede savoir si la société pourra absorber tous les graduésqui risquent de sortir del'UQAM au rythme où vontles cours. LA question, celle que personne n'ose formuler tout haut mais que lerecteur a posée pour nous,cette question qui fait appelà la conscience de chacunest la suivante: "À l'époqu eoù on peut envoyer avecprécision deux hommes surla lune, verra-t-on apparaître au Québec des ateliers

protégés pour gradués del 'UQAM ?"

La question est posée.

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UNIVERSITÉ  DE  MONTRÉALW Î W ^ W W W W  T«f   d'entrée  W W W W W W W W W ^

^^Identification Noms-z-et prénoms:tfei'e/rj/   a/mwe/ rfe £5 0 - 100.000  • *2 5 - 50,0 00 •  Oubliez ça • Revenus annuels de maman: Autres revenus: mon oncle matanteCartes de crédit American Express • Carte Blanche • Diner's Club • Autre (laissez-faire) •

 Marque de l'auto: Rolls Royce • Jaguar • Mercedes • Cadillac  • //wfre •

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 Ambition personnelleQuand vous serez  grand,  voulez-vous devenir...

médecin • avocat • notaire • inqénieur • les quatre • autre chose •

 Masculin • Féminin  • //(/frp • Pa s  intéressé •

Po/o •  Navigation à voile • Safaris • Autres •

Culture  générale^Sp-Commentez la phrase qui suit en 2000 mots ou moins: "Usque tandem Catilina abutere patientia nostra et saecu/a saecu/orum amen. "

^•^istotre^"Une étude assez approfondie de l'histoire des peuples nous révèle que ceux-ci ont qénéralement vécu au sein d'états situés dans des territoires. "Cette analyse vous  semble-1-elle...

adéquate • éclectique • conjoncturelle • dithyrambique • trop lonque •

GéographieQuel est le meilleur hôtel dAcapulco? (Le plus cher...)

 MathématiquesE = me

2

  — Commentez en 25 chiffres ou moins .

Sciences naturelles Maman prépare une réception où elle servira des canapés au caviar. Quelle boisson papa doit-il servir à ses invités?

 Littérature"Corneille décrit les hommes tels qu'ils sont et Racine tels qu'ils devraient être ou vice-versa." Réfutez en latin ou en alqêhre.

Sciences sociales  J|s£Si vous avez un parent ou une relation dans la politique active, dans l'administration universitaire ou dans le monde de la finance, indiquez ici son nom.son adresse et votre évaluation de sa fortune personnelle.

Psychologie"Il semble qu'on doive rattacher ce complexe à deux ordres de choses, (un immédiat, l'autre plus lointain. " Cette citation vous semble-t-elle vérifia ble...

 psycholoqiquement • socio-psycho/ogiquement • psycho-sociologiquement • en cherchant bien •

 Aptitude à la vie universitaire ^ʧ&Quelle est la couleur de là limousine du recteur? ,

 Nommez trois vice-recteurs qui ne demeurent pas à Ville Mont-Royal?

^ £ Équilibre émotifEst-il vrai que même les paranoïaques ont des ennemis? Nommez les vôtres

»§j£  Initiative personnelle  ^§ j»£

 Monsieur le recteur vous invite à sa réception annuelle; de quelle couleur sera votre cravate?On vous annonce que votre demande de bourse est agréée; comment utiliserez-vous ce revenu supplémentaire?Voyage • Deuxième auto • Argent de poche • Investissement •

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§Ë£   U n iv e r si t é du Québec à M on tr éa l - - - - - T a i s t  d ' e n t r é  - - -

Ce  t a i s t d o i t  ê t r e  pa s sée pa r t ou t l e s é t u d i an t aven t  d ' e n t r é e  dans  n o t r e  u n i v e r s i t é .

IDANTIFICASSION.

Hom Pr én om . Numairo de té l é funiAd re s s e  ( s i c o n n u e ) _ _ _  , _ _ « , —- ,— , . •  MAg e  ( s i oonnue) Si l e quand!dat ne con naî t pas son âge qui l ' e s s a y e de l ' é v a l u é al ' a i d e de l ' é c h e l l e sui van te e t de fa i r e une marque dans l e car ré à côt é du ch i f f re

Îu i l u i r e s samble l e p lus se  (I  son âge , pas à l u i n i a i se ux . . ' ! ) .-5  3^-39„  59-63  Pl us se que ça

Co u le u r  des y e u x i ( l à a u s s i y fa ut f a i r e une marque oomme en ho t , mais pas a malmep l a c e , c a l i s s e ,

8

. '  i )b l e u s v a i r t s  b rune  n o i r s g r i s v i a l a i t s a u t r e s ( S . V . P . ne p a s s p é c i f i é ) .S e x e :  oui Non p ' t l t benNon  d u p è r e . ( sî ~" vo us l ' c o n n a i s s e , s i n on l a i s s é f a i r e . . . )Non  de l a mer (Même a f f a i r e . . . )E n f an t s l é g i t i m e s ( co mb ie n p i s o u s ' q u ' y s o n t . . . ? ) _ •E nfan t s i l l é g i t im es (même a f f a i r e qu ' en  h a u t ,  ma i s l a i s se f a i r e ou c ' qu ' y son t . . , , ) ]

Rnfairt-  d 'nr^g t n^H  dôu t ë ï ï i ë s  fûua voua  ê t e s  p a s  Bure  d e . . . )

APTITUDES INTELLECTUELLESSavé-vous  l i r e ? ( p as d ' f a r c e l à . . . * ) S a v é - v o u s a i c r i r e ? En l e t t r e m o u l é e s .En l e t t r e o r d in a i r e s L es deux Savé -vous co n t e r

9  J u s q u ' à  combien?

CULTURE GENERAL—HISTOIREa)En sa vé -v ou s \*ne? La qu el le ?b)Qui a découver t l ' amér ique e t pourquoi?c)Nomé  un personnage hi s t or iq ue que vous avé entendu pa r l er de p i s s i vous savé c ' q u ' ya f a i t e d i s e z - l o . p i e s i v ou s l ' s a v é p a s l a i s s é f a i r e , c " c o r r e c t , c ' t a i t j u s t e p o ur v o i r .

GEOGRAFIEa )Conna i s se -vous  l e ncn d'un p ay s ou  d ' une  v i l l e ?  3 en é o r i v i - l e i c i t t e - l à .b )Noroé - s- en un au t r e . (O . K . l a i s sé f a i r e . . . )

MATHEMATIQUESa ) E c r i v é  u n c h i f f r e i c i t t eb j E c r i v é - s - e n  un  a u t r e  l à ^c) ad is io nn é l e s ensemble p i s mette le c h if f r e que çà donne l aLâ  c h i f f re que çà donne, on ap pe l l e çà un ta ut a l p i y de vr a i t  ê t r e  p lu s gr os que le sdeux au t r e s c h i f f r e s p r i s s épa rément1  s i y e s t p lus pe t i t e , r ecomm encé .

SCIENCE  NATURELLESSavé-vous  l a d i f f é r e n c e  e n t r e  un sap in p i s une vache? Oui , ben passé à l a que s t io n s u i v a n te . N on ? Ee n p a n s é - s - y de ux m i n u t e s . * B o n , O K , c ' t * a s s é l à , c o n t i n u é . e n v o y ' s ' t i e g r o u i l l e

LITTERATUREShaeke shaecksp Chaeokesp Michel Tremblé é t a i t - i l iun gran d drama turge a n g l a i s fou comme d ' i a marde

PHILOSOPHIE"C on na i s - t o i t o i-même" . Sa i t e phrase vous sa r ab l e - t - e l l e iau bo ut te dans l ' b a g too mueh cap oté0 pe té a _u fr e t t e

APTITUDE  A  LA VI  UNIVERSITAIRELa  mari ju ana e at to ui non au bo ut te une densa es pa gn ol le s , une pl ag e du Mexiquesune insul te cubene

INITIATIVE PERSONELE  ET  ANTREGENS

Dise  ce que vous f a i t e person nel le œant pour ré gl é le s problêmes suiva nts»La  c r i s e du p é t r o l e _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ^La  s u r p o p u l a t i o n .La  fi n dans le monde.La  p o l l u t i o nJoe Clark

AIQUILIBRE AIMOTIFL es  denger suiv an ts nous menacent . Indiqué par une c r o i x c e l u i que vous pansé le p l usdangeureux pour vo ua i l a con sp i r a t i o n oommini s te L a co ns p i r a t i on im pé r i a l i s t e l ' a c né

DEBROUILLARDISEOn  annonce que l a Ch ine v i en t d ' env ah i r l e s Indes iQue f a i t e s -v o us ? ( I l e s t a i n t e rd i t de

mani f e s t e r ) . _______________»____»__________— —

Signé  v ot re non ou f ê te s une marque qu éq u ' pa r t .

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avec  tows  /es droits, honneurs  ti  t

En foi de quoi Nous signons ce document  muni au  6

secrétaire général et de celles du doyen et du  secrétaire  de la Faculté.

Fait  à Montréal, le  ( 8

Le doyen

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octobre 1979

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DANS LA SÉRIE PAUVRES RICHES  :  Les Grosses PochesI • ^ ^  -~  I  / i n * » *i.-r » T \ i -  » . . Tï ».'./  A > ^ / i ' / i l I  I

LE  PoRTOEuiLLE...

< 3 U A M D O U  Le RE.4aVT it . M ' y  A

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O U  I L  hi'S   A  <2?0'Ù*J

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U   M?«HiTe.cTe.  <S?Ui E-NJTteSSikjA  L&S   ft-AMS

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IL -  M'AOcem  PÊ.S'ASSEOIE  X SA TA&LE*A  PCSSiM

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V T A L . I E . N M E - S / /

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ctobre  1979

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Cfc  Pfco#L£M£  S C   coRSE.  <3 ( JANP  ois*  t t M S C  QUE.  T o u T  L E . Mof jpfe.  NIE.  fà^TE-

PAS  6oA7  ^RTEFE.UiLLE.  pNMS  LA  MÊME.  PoCHE-

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L E S  F A U V P . E S  R J C H E - S  <T2

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MiLUoww^iRE

ALo fcâ ,  L A  v/o(*UE  P £ SFAuTeuiLS  Pi  V O T A N T S

CHE Z .  L E  P A T R O N A T . . .

E T  L A  NVOPÊ.  P£ S TAPiâ P £

SUREAU,  PouR AMoêfie | # CHuTtS

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M A I S  L /M  fci^HÊ.,  "A  Fo-RCep£   se   PfeWCH£P soi? L E .

DEUX  PoRT£feoiLL-£S>.-C Ê T A ' . T  L'£<9oinB(2e://

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L -E S   PAS S  AMT-S

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A S S E Z  Ri£H£ f  £?t>'OAj

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P L U S  A  T £ R P Ê , . . .

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L '£*PJ?£«SiOMJ ? l / i L  £ S TDifficile D£6£ HiSSERPAMS  L£<>HAuT£S  Sftjèu.£4

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JIAi ïPAS.M^MOtëAîAÏÏAt t l î -

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À TITRE POSTHUME  par Gaboury

octobre 1979

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•ScénaViO:61utz&Lucien & Dessin  •.'RéaV (SodboOt

CRO

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<e )our-ta.au Caire.. .WÛ(Hl^k m'^Voyez.Monsieur le Directeur,dans quel état lamentable setrouve «menhotep I3C-

/\Jotre matériel de restaurationest presqu'auss'i vjétuste queles momies elles-mêmes...Les récentes coupures de

budget ne nous permettent<jucre  d'espérer  mieux....

#reÇ,\l nous estimpossible d'eÇ-Çectuer ici letravail de Çaconcon\r€nab\e».

Hé \ bien. débrou\llez-trous lFaites Caire le trauai \ailleurs  ! •  Recordez,

le contrat au plus basSoumissionnai r e \ Etsurtout. • • •

...ra\>pe\ex-vasque  laÇfaVre doitêtre oonclue auec une discrétion!

absolue. Il ne faut pas que l'on I

irienoe à sauoir que nous Çaisons1

restaurer a V étranger nostrésors nationaux \

ftu plus bas sou- ^missionnaire

ctobre  1979

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(Bien sur,mon oncDe  quoi s'09'tt-il?

wwUi»HMwi i^mmftWHMnuiMi»«i -»««wi««

. Sainte. Marie mère de Dieu Priez,pourrions pauvres pécheurs mai « tenant e t a Yheu.re.de notre...

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Fnn.i ' i ' .m.m.p Alors,monpr\cle,que  V / - . , v o  """rTTïpuisse jjaire pourwus7)  (Cimj\^^>\-tort:

£on,ecoute-mo\ bien, lîsagit ^pour -toi d'aller  prendre  |

1

  livraison d'un cou s. ; — —

[M i c hei ,tu me connais : crois--fcJque ton irteil Oncle Uidqer

pourrait -t'entra rver da usdes aÇÇa\ces malpropres ?

Alors, Çais-roo'i  conÇiance,Tûtrouveras  dans  cette enoeloppeton billet d'airion  pour \e Caireainsi  que la clé du casier de

l'aéroport  dans  lequel se trouve,le  colis que tu dois rapporter \

^Cestcelui-cL.

obre 1979

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Horreur  ! ferais-) cvans le souloir incll-pé dans une ammai-re de  Çeurtre???

DOSAWG-FWiD,rtiCHÉ>Ton  oncle "ta confieune mission, tu  POISlui Caire confiance!

Comment Sortirça d'ici sans  seSuaire remarquer  ?l yai une  idée! I

 / /   Oh'.Dear \ Y°u'  >5eethe au>Ça\

wa^they treatthe e\der\vj »nthls countr»i?

>*<5lMoS-Sieur 'Tiveux-tu un passe-.,

port f as cHer f

Michel  arnutjra-t-u  à rameJner la momie£son  oncleLud<*er 7C'est ce sue

vous  saurez.• dans le secondLéEisode de

:TRS<ieRfORSpour la

MOMiEl"

À  suivre...

CROC 

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LE RETOUR DU SOMBRE  VILAIN  par Zyx

SCÉ  QUELQU'UND I R A I T  QUE

TU , A S

CHAN6E/

c t o b r e  1979

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6

O E  N E  S S A I S P A S ,  mttoue5C A  F Al T p Eo x AN ^  4)0  OMMANOe

LA MEME MERDE  ÊfM  C 0 N S S E G V E

Q U ' CW  v }OuE AUX M E M E S J£UX L

I D I O T S  / QuON ÉCOUTE   LE  M E M EP i S t f O E  R A Y é  D E  MiPEiLLE~

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^.oS^fV  A £d I

 T / V /    r%i  1 °° c A U M f  l' E VENDEUR  MAV/

' P A V^ Ï A " l o o  C A LM E A S S U R É  ç u e  L E

»/-  / n / i ' / i K / C c r T ^ M Û C  I  R E T O M B É E S  D E C E T(VU <9N>>5b  \OMbt   J  F 5 u P e P 6 o M e E N E u T p 0 A / / ^ e

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  à f ^ O C T c  f W S  [  ALLAIENT  S E D I S S I D P P  ADPci

CR OC

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MAIS SSOMBPE,'KQOO\   55ERT D'ETRE ÉMPEPEUR^SSoPPEME SSi  Tu l>iÊ PEOX PASRËGNER^SOg  UN SSEUL

h\0M

ILYA O N E

C H O S E C O » H ÊTRACASSEDE Po is LE:DE BOT".

LE VENDEUR hJOOS

A  VENDU(CHER)ON ABRI ET UNEBç* \ee  QO'\ DEVAITDÉTRUIRE LA PLANETE

LUI  AVJEC.E S T  L O U C H E

TRÊVE  DE PARLOTTE,S I  O N F A l S A i r U N E PEU EEPARTIE DE FEg, M 6W P / ^ E r ? j

<X< d/V£ PARTÏE P E  DAPP?A

57

GUY   Wls   AGENTM»(?UE  ^ IMMOBILIER

E T  A o m e sR A P I N E S

<=>Op. CE SlTt  SEPAÊPiGÈ ON

ÈDifi 'ce A LOGEMENTS  DE ^ÉTAGES- PësepVAf/OWSiDÊf bTEXIGE  C Pcnn;scooPote:s.)DAN5LAPooP£(.LE  pupAPc  LBHARPi'.

l A  B O M B E  NAPAS  foNcTfoM/^XM O N D E  EXISTE  iou v>OJpSj_y

oc t ob re  1979

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-M 1 —1—  9 M   1 ^ i ~ fE S  A EE A\R E5 S O N T ^

BO NNE S; ENCORE 25"0ABR»S  e n 28 B O M B ES

BiDoMS  S E U L E M E N E

cerre  SEMAINE

OE PENSAIS OUSEEMÊA/r^VOUS-OVù  (JKJE AFFAIRE EORVWOUS PRoPoSER.

ON ABRI TpoiS Foi S PLUS  GRANDQU£   CELUI DOWEV/OUSDiSFbSEZAVEC EAU COURANTE...A  ÉCHANGER. 5ANS FRAISJol VOUS  VOULEZ....

DEMAIN _

GRANDE  )NAU6URAlÎ0tfOU NCUVTU

 tooor  MUNICIPALPAR  NOTRE  MAIRE Tpêb CHER

(.CHER CHER CHER  C H C R >

C R O

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tobre  1979

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PHOTOS-BALLONS  EXPRESS

U/XUT  COMME  Œ

J'Ai MÊME PAS ARRÊTÉfcUR  LA PAUSE CAFE

La  derni ère con venti on collective impos ée aux char ges decours de l'UQUAM n'a pas fait que des heureux. Ce charge decou rs en scie nce s politiqu es nous donne ici toute la mesu rede sa déception.

Les  multinationales n'ont décidément aucun scrupuleenve rs les populat ions du Tiers-Mon de. CROC déno nce lacom pagn ie Éle ctro lux qui fait l'essai de ses aspi rate urs surdes cobayes humains.

Rien  n'arrête le courage d'un fonctionnaire décide. Celune se laisse pas arrêter par la panne des ascenseurs Complexe  G et se rend p ar ses propr es moy ens a son burdu 22e étage.

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EN ATTENDANT L'AMBULANCE par  Gaboury

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7,

EXTRA DOUCE

Grisante, une cigarette douce?Bien plus que vous ne le pensez. Essayez-la!

Belvédère Extra Douce

AVIS: Santé et Bien-être social Canada considère que le danger pour la santé croît avec  l'usage-éviter d'inhaler.Moyenne par cigarette-Régulier: "goudron" 10 mg.  nicotine 0.8 mg

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