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Croisements 15 - OnR

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Croisements 15 - Opéra national du Rhin

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Page 1: Croisements 15 - OnR

Croisementsavril – mai – juin 2013 • n°15

www.operanationaldurhin.eu

Page 2: Croisements 15 - OnR

Ferdinand Hodler27. 1. – 26. 5. 2013

ColleCtion renard9. 3. – 5. 5. 2013

Max ernst26. 5. – 8. 9. 2013

Maurizio Cattelan8. 6. – 6. 10. 2013

tHoMas sCHütte6. 10. 2013 – 2. 2. 2014

Calder Gallery2012 – 2014

Fondation BEYELERWWW.FONDATIONBEYELER.CH

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éditoUne fin de saison rythmée placée sous le signe de la découverte, de l’évasion et de la grâce. Au programme en avril, pas moins de trois opéras – Owen Wingrave, Tannhäuser et Blanche-Neige –, un ballet (de folie !), des concerts et récitals : vous aurez l’embarras du choix ! La cadence se poursuit dès le mois de mai avec la nouvelle production très attendue des Pêcheurs de perles de Georges Bizet, mise en scène par Vincent Boussard, sous la direction de Patrick Davin. à cette occasion, nous aurons l’immense plaisir d’accueillir Christian Lacroix, qui en signe les costumes. La sublime Tosca de Robert Carsen viendra clôturer notre saison lyrique. Un succès absolu de charme et d’élégance, une invitation à une réflexion sur le sens de la vie, dirigé avec talent par Daniele Callegari à la tête de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg. Côté récitals, originalité et diversité sont de mise : Michael Schade nous proposera une soirée consacrée au lied allemand, tandis qu’Annette Dasch sortira des sentiers battus, se faisant accompagner au piano… et à la guitare, une fois n’est pas coutume ! Dietrich Henschel et son pianiste Boris Berezovsky nous offriront quant à eux le trop rarement interprété Cor merveilleux de l’enfant de Gustav Mahler.Peer Gynt, enfant terrible aux aventures aussi fabuleuses que cocasses, posera ses valises et viendra jouer les trublions au Ballet de l’OnR. Mathieu Guilhaumon revisite pour nous ce poème d’Henrik Ibsen, mis en musique par Edvard Grieg. Un chef-d’œuvre pour petits et grands, à voir absolument.Pour un printemps en toute légèreté : des concerts et concerts apéritifs éclectiques, servis par les artistes des Chœurs et de l’Opéra Studio de l’OnR, ou encore une après-midi portes ouvertes dans le cadre de « Tous à l’Opéra ! », le 11 mai, à laquelle je vous convie toutes et tous.Enfin… je vous donne rendez-vous le 30 avril pour lever le suspense sur la saison 2013-2014 !

Marc ClémeurDirecteur général

Billetteriestrasbourg 0 825 84 14 84 (0,15 € / min)

mulhouse +33 (0)3 89 36 28 28Colmar +33 (0)3 89 20 29 02

photos : Couverture nis & for et p.3 frédériC godard

Conception graphique et secrétariat de rédactionflora Klein - onr

impression gyss imprimeur obernai Journal imprimé à 25 000 exemplairesissn : 2103-981X Licences 2-1055775 et 3-1055776

directeur de la publicationmarc Clémeur

responsable de la rédactionmélanie aron

Contacts opéra national du rhin 19 place Broglie • BP 80320 67008 Strasbourg cedex 8+33 (0)3 88 75 48 00 [email protected]

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L’Opéra national du Rhinest composé des Villes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar et subventionné parle Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Alsace , associée à l’ensemble des actions programmées dans le cadre de la saison 2012-2013,le Conseil général du Bas-Rhin, le Conseil général du Haut-Rhin.

L’Opéra national du Rhin tientà remercier l’ensemble de ses partenaires,entreprises et particuliers, pour leur confiance et leur soutien.

sommaire

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méCènes Banque CIC EstCercle Richard WagnerPhiléaRéseau GDS sponsors Dagré CommunicationKrauthammer / KPM Printemps

partenaires AdvisaCafé de l’OpéraCave de TurckheimCBS OutdoorChampagne Nicolas FeuillateChez YvonneCitylight Contact CRT AlsaceFnacKieffer traiteurLe Pont des VosgesLibrairie Kléber Mars Chocolat FranceMusée Würth FranceParcusWattwiller

partenairesmédias ArteDernières Nouvelles d’AlsaceFrance Bleu AlsaceFrance 3 AlsaceL’AlsaceLagardère MétropolesLe FigaroLes InrockuptiblesLibérationMezzo

Qobuz.com Radio Accent 4 Radio FIP Strasbourg Radio RBS StrasbourgRTL 2Szenik.euTêtu Les memBres de fideLio Association pourle développement de l’OnR

06 en avriL, ne perdez pas Le fiL ! 06 owen Wingrave

06 tannhäuser 07 La folie dans la danse

08 Les pêCheurs de perLes 08 un chef-d’œuvre fragile 10 Rencontre avec Christian Lacroix

12 tosCa 12 vertige de l’amour

14 entretien avec franck ferrari

16 peer gynt ou les aventures d’un enfant terrible

18 réCitaLs 18 michael schade 18 annette dasch

19 dietrich henschel

20 jeune puBLiC rendez-vous à paris

22 ConCerts apéritifs Concert duruflé

24 tous à L’opéra

26 Les Brèves

28 dîners sur sCène

magie et émotion

31 4 queStionS à... ian Burton

32 La presse en parLe

35 CaLendrier

Croisements • 5Toutes les activités du Musée Würth France Ersteinsont des projets de Würth France S.A.

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la une d'avril

en avril... ne perdez pas le fil !

un mois riche en événements et en émotion : au programme, folie, passion et quête d’idéal. un owen Wingrave engagé, un tannhäuser monumental et quatre chorégraphes déchaînés vous attendent ! portrait chinois de trois spectacles à ne pas manquer.

Si c’était…… une musique de film ? Ludwig ou le Crépuscule des dieux de Luchino Visconti… un chiffre ? le 5e opéra de Richard Wagner… un thème ? la quête d’identité… une version ? celle de Paris… un élément de décor ? un cône lumineux monumental… un mot ? la dualité… un métier ? artiste… un voyage ? initiatique

opérastrasBourg di 24 mars 15 h sa 30 mars 19 h ma 2, ve 5, lu 8 avril 19 h

La fiLaturemuLhouse di 21 avril 15 h ma 23 avril 19 h

Si c’était…… un anniversaire ? la naissance de Benjamin Britten… une première ? la Première scénique française en langue originale… une guerre ? celle de la famille… une plante ? un olivier… un sentiment ? l’amour… une cause ? l’antimilitarisme… un spécialiste de Britten ? Maestro David Syrus… un livre ? Refus d’obéissance de Jean Giono… une chanson ? Le Déserteur de Boris Vian

opérastrasBourg je 4, sa 6 juillet 20 h

La sinnemuLhouse di 7 avril 15 hma 9, je 11 avril 20 h

owen Wingrave

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direction musicale Constantin Trinks Mise en scène Keith Warner

Chœurs de l’OnR

Orchestre philharmonique de Strasbourg

direction musicale David Syrus

Mise en scène Christophe Gayral

Petits Chanteurs de Strasbourg Maîtrise de l’OnR

Orchestre symphonique de Mulhouse

Production de l’Opéra Studio

Si c’était…… un animal ? une brebis nommée Dolly… un jouet ? des ballons de baudruche… un moment de la journée ? l’heure du thé… un élixir de jeunesse ? le sucre… une musique haletante ? le Concerto pour piano n°2 de Prokoviev… un groupe New Wave ? New Order… un tube chorégraphique ? le Boléro de Ravel

doLLycréation chorégraphie Ivan CavallariMusique Sergueï ProkofievConcerto pour piano n°2, op.16

BoLéroentrée au réPertoire

chorégraphie, costumes, lumières Stephan ThossMusiqueMaurice Ravel, Max Raabe

the himentrée au réPertoire

chorégraphie Yuval PickMusique New Order, Section 25

sWeet, sWeet, sWeetentrée au réPertoire

chorégraphie et décorsMarco GoeckeMusique Chants sacrés tibétains, Jimmy Scott

Ballet de l’OnR

Spectacle présenté avec des musiques enregistrées

théâtreCoLmar di 28 avril 15 hma 30 avril 20 h

opérastrasBourg sa 13 avril 20 hma 16 avril 20 h me 17 avril 20 hdi 14 avril 15 hje 18 avril 14 h 30 & 20 h

La sinne muLhousema 26 mars 20 hme 27 mars 20 hje 28 mars 20 h

La folie dans la danse

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Page 5: Croisements 15 - OnR

Opéra en trois actes de Georges Bizet

Livret de Michel Carré et Eugène Cormon

Créé au Théâtre-Lyrique à Paris le 30 septembre 1863

direCtion musiCaLe Patrick Davin

mise en sCène Vincent Boussard

déCors Vincent Lemaire

Costumes Christian Lacroix

Lumières Guido Levi

dramaturgie & vidéo Barbara Weigel

LeïLa Annick Massis

nadir Sébastien Guèze

zurga Étienne Dupuis

nouraBad Jean Teitgen

Chœurs de l’OnR

Orchestre symphoniquede Mulhouse

8 • Croisements • Les pêcheurs de perles

La fiLaturemuLhouse ve 7 juin 20 hdi 9 juin 15 h

renContre avec vincent Boussard animée par guy Wach je 16 mai 18 h 30 • entrée libre

opérastrasBourg ve 17, ma 21, je 23, ma 28, je 30 mai 20 h di 26 mai 15 h

nouvelle Production

Croisements • 9

Christine schmerber : Le livret original situe l’action sur l’île de Ceylan, où et à quelle époque allez-vous transporter le public ?Vincent Boussard : La question de la localisation est délicate. Avant de la situer à Ceylan, Bizet (une lettre de Gounod nous l’apprend) songeait développer le récit au Mexique (il a écrit notamment la première romance de Nadir dans ce contexte). L’enjeu est d’inventer une localisation exotique quelle qu’elle soit, qui permet à Bizet de laisser libre cours à l’exploration des sentiments de chacun de ses personnages. Il s’est raccroché à un roman à la mode pour finalement faire une œuvre qui a paru tout à fait atypique et un peu dérangeante à sa création. Nous choisissons ici une lecture plus psychologique que géographique et qui prend son imagerie dans le contexte d’un XIXe siècle avec lequel Bizet s’est beaucoup battu.

C. s. : Le livret, une initiation à l’amour ? quel est votre point de vue ?V. B. : Le livret (et sa traduction musicale) est beaucoup plus personnel qu’il n’en a l’air et dit beaucoup de Bizet lui-même. Sans rien dévoiler de ce que sera la production, j’y vois la présence de Bizet dans chacun de ses recoins, celle d’un jeune homme ambitieux, au caractère particulier, complexe, notamment à l’égard de la question féminine, en butte aux tensions/pulsions de l’amour bien sûr (encore faudra-t-il préciser quel visage prend ce désir d’amour), mais aussi de l’ambition artistique.

C. s. : Les quatre éléments (l’eau, la terre, l’air et le feu) sont présents tout au long de la pièce, notamment l’eau au travers de la mer, de la tempête. Comment les traitez-vous sur scène ?V. B. : Ils revêtent des significations différentes selon les situations et occupent une place prépondérante. Nous avons mis l’accent sur la présence de l’eau, qui recouvrira le plateau une bonne partie du spectacle, accompagnant l’arrivée de la femme rêvée, jusqu’au sacrifice amoureux final.

propos recueillis en février 2013.

Les pêcheurs de perlesune intrigue aux caractères passionnés sublimée par la musique expressive et intense de Bizet.

un chef-d’œuvre fragileune œuvre atypiqueComposée en trois mois par un musicien de 25 ans, Les Pêcheurs de perles a eu un parcours plutôt atypique. Léon Carvalho, alors directeur du Théâtre-Lyrique, s’était engagé à présenter chaque année un opéra en trois actes composé par un jeune « Prix de Rome » n’ayant jusque-là joué aucun de ses ouvrages à Paris. C’est ainsi qu’il passe commande à Bizet en avril 1863. Georges Bizet prend connaissance du livret écrit par Michel Carré et Eugène Cormon au mois de juin et rend sa partition seulement trois mois plus tard. Après 18 représentations en 1863, l’œuvre n’est jamais reprise du vivant de Bizet. En sortant des cadres conventionnels de l’opéra-comique et du grand-opéra, Les Pêcheurs de perles ne parvient pas à trouver un public, même si Berlioz, dans le Journal des Débats, relève à l’époque dans la partition de « beaux morceaux expressifs pleins de feu et d’un riche coloris ». La presse voit dans cet ouvrage ambitieux la manifestation d’une crise esthétique. C’est une œuvre inclassable dans laquelle Bizet mêle et synthétise les courants lyriques du milieu du siècle (et donne aussi les signes d’un talent indiscutable) 1. On peut aujourd’hui parler de drame lyrique, genre ambitieux, proche du grand-opéra, mais plus moderne (délaissant les grandes fresques historiques) et encore peu apprécié des contemporains de Bizet. Ce n’est qu’à sa mort prématurée en 1875, trois mois après la première de Carmen, que l’on commence à s’intéresser à ses premières œuvres, notamment Les Pêcheurs de perles. Jugée imparfaite dans son déroulement scénique et en l’absence d’une édition complète, des modifications et des substitutions y sont apportées à maintes reprises, chacun adaptant l’œuvre à ses besoins. En 1932, la version donnée à l’Opéra-Comique voit enfin s’inscrire Les Pêcheurs de perles au répertoire permanent de l’Opéra. Grâce au travail de musicologues, d’après la partition piano et chant de 1863, la version originale est aujourd’hui rétablie.Les Pêcheurs de perles nous entraîne sur l’île de Ceylan, entre ciel et mer, où Leïla et Nadir tentent d’imposer la loi du cœur

à un peuple que commandent des passions primitives. Le livret, souvent critiqué, n’est sans doute pas un chef-d’œuvre de la littérature, mais comme le précise Hervé Lacombe : « Il ne s’agit pas de juger du livret comme d’un ouvrage de poésie pure, mais comme d’une matière première qui ne trouve de raison d’être que dans sa forme musicale. C’est à la mélodie, aux accords et aux instruments qu’il revient d’exprimer subtilement les sentiments, non aux vers, faits seulement pour indiquer le sens général 2. »Le livret, qui présente toutefois un ensemble thématique très riche, allié au charme des lignes mélodiques teintées d’exotisme de Bizet, fait de ce drame lyrique une œuvre plus que séduisante.

entre amour et devoirL’action se situe à Ceylan, avant l’occupation anglaise. Sur une plage, une communauté de pêcheurs se retrouve pour leur pêche saisonnière. Ils choisissent Zurga pour chef. Celui-ci retrouve Nadir, un ami. Ensemble, ils évoquent le souvenir d’un soir aux portes de Candi où ils s’éprirent tous les deux d’une prêtresse et jurèrent de renoncer à leur amour afin de préserver leur amitié. Arrive alors la nouvelle prêtresse, Leïla, dont les chants doivent protéger la vie des pêcheurs. Nadir, qui n’avait cessé de l’aimer, la reconnaît et se fait reconnaître d’elle. à la nuit tombée, Leïla raconte à Nourabad, le grand prêtre, un épisode de son enfance, où au péril de sa vie elle avait sauvé un fugitif qui lui offrit un collier en gage de reconnaissance. Restée seule et malgré l’interdiction du grand prêtre, Leïla retrouve Nadir, qui lui déclare son amour. Nourabad les surprend et entraîne les coupables devant Zurga. Celui-ci, reconnaissant Leïla, les condamne à mort. Sa colère apaisée, il regrette d’avoir condamné son ami mais la vue de Leïla attise sa jalousie. En attendant son exécution, Leïla remet son collier à un pêcheur, collier que Zurga reconnaît. à l’aube, un incendie allumé par Zurga ravage le camp des pêcheurs, c’est lui jadis dont Leïla avait sauvé la vie. Libéréspar Zurga, les amants s’enfuient. C.S.1 & 2. hervé Lacombe, georges Bizet, éditions fayard

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vincent Boussardrevient à l’onr

après des débuts en 1999 au studio-théâtre de la Comédie-française, vincent Boussard se consacre aujourd’hui principalement à l’opéra. il a collaboré avec des maisons telles que le staatsoper de Berlin, le Bayerische staatsoper, le festival haendel à halle, l’opéra de graz, le festival d’innsbruck, la Brooklyn academy of music à new york, le royal swedish opera à stockholm, le théâtre royal de la monnaie, le grand théâtre de Luxembourg, l’opéra de Marseille et le Festival d’Aix-en-Provence. habitué de notre maison pour y avoir déjà présenté frühlings erwachen en 2008, Louise en 2009 et hamlet en 2011, il saura nous transporter vers de nouveaux horizons avec cette nouvelle production.

un chef-d’œuvre fragile

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Christian Lacroix

10 • Croisements • Les pêcheurs de perles Les pêcheurs de perles • Croisements • 11

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Flora Klein : quel est le point de départ du processus créatif et de quelle manière se déploie-t-il ? Christian Lacroix : Le processus créatif des œuvres dont on me demande de dessiner les costumes démarre et se déploie de manières très différentes selon les metteurs en scène. […] Avec Vincent Boussard, je me refuse à partir sur ma propre idée. Je ne suis pas le metteur en scène. Je l’attends, j’attends notre première réunion, celle où il me racontera en détails son « histoire ». C’est lui qui, après avoir travaillé sur la dramaturgie de la pièce, m’en fixe les contours et l’approche, l’ambiance. Et ce n’est qu’à partir de cet instant que je m’autorise à « imaginer », au sens d’illustrer, cette ambiance, cette approche, les contours des personnages et des costumes qu’ils porteront pour mieux se définir. À partir de là, je réunis toute une documentation que je propose, avec quelques esquisses très floues, avant de commencer

en tant que costumier, j’aime mon rôle d’illustrateur.

un mot : traditionune couleur : le noir, qui contient toutes les couleursune matière : la soieune ambiance : le clair de lune

les Pêcheurs de perles en…

les véritables maquettes. Qui, et c’est peut-être encore plus important, doivent tenir compte de la silhouette des chanteurs ou des acteurs. […] Ces « pêcheurs » ont failli se passer dans l’Inde moderne la plus noire. Avant de se situer plutôt dans un théâtre à l’italienne, à l’époque de la création. […]

F. K. : Comment s’effectue le choix des matières ? Les tissus nourrissent-ils votre imaginaire créatif ? C. L. : Pour le choix des matières, tout dépend de l’ambiance finalement choisie. Cela peut être un univers très contemporain, net, graphique, avec des matières technologiques, de la mousse par exemple, pour donner des contours aigus ou artificiels. Ou bien un univers plus historique […] Ou encore un univers onirique […]. J’aime toujours réutiliser les costumes qui dorment dans les stocks des productions déclassées. Pas seulement pour des raisons économiques, mais pour une certaine idée du théâtre, de l’âme de ces oripeaux-secondes peaux qui donnent un supplément d’âme, venu des comédiens qui les ont portés et des spectacles auxquels ils ont participé, des lumières passées. C’est davantage ce genre de procédés que les matières elles-mêmes proprement dites qui m’inspirent.

F. K. : quelle est l’importance du toucher dans votre métier ?C. L. : Le toucher est importantissime, on appelle cela, en mode comme au théâtre, la « main » d’une étoffe. On soupèse ainsi le « tomber » qu’aura le tissu, la densité d’un drapé, la netteté d’une coupe. […] Pour ma part, je les « écoute » aussi. Et même les « sens »... C’est aussi très éloquent. Ne manque que le goût !

rencontre avec...

De passage à Strasbourg aux ateliers de l’onr pour une séance de travail autour des pêcheurs de perles dont il signe les costumes, Christian Lacroix partage avec nous sa passion pour son métier de créateur.

F. K. : quelle relation entretenez-vous avec l’équipe artistique du spectacle, et notamment avec le metteur en scène, vincent Boussard ?C. L. : La relation la plus agréable possible j’espère. […] Vincent et moi travaillons ensemble depuis une douzaine d’années. Cela facilite les choses. Sans pour autant tomber dans la routine. Sa précision et le cap qu’il garde toujours sont très « aidants », rassurants. Il connaît aussi de plus en plus la coupe, les matières, le vêtement. Il est de plus en plus « couturier ».

F. K. : quel est votre rapport à la musique et au livretdes pêcheurs de perles ?C. L. : Mon rapport à la musique est celui d’un amateur, passionné mais pas du tout musicien (pas d’oreille, pas de voix, aucune technique ni connaissance en solfège) et donc d’autant plus fasciné, « addict ». Mettre la radio sur France musique est un de mes tout premiers gestes au lever. Quant aux Pêcheurs de perles, ils appartiennent à ce répertoire traditionnel français qui charmait mon grand-père, bien plus mélomane que moi et ma famille.

f. K. : L’action se situe au cœur de l’île de Ceylan. sans trop nous en dévoiler, les costumes tiendront-ils la promesse d’un voyage coloré teinté de parfums orientaux auquel le spectateur pourrait s’attendre ?C. L. : Je pense que les spectateurs qui attendent une production chatoyante aux couleurs de Ceylan seront très déçus, qu’ils se le disent !!! Ce sera plutôt une ambiance de gravures XIXe, sombre donc.

f. K. : s’agissant d’opéra, quel répertoire affectionnez-vous particulièrement ? avez-vous une œuvre fétiche, qui vous aurait marqué ?C. L. : En tant que méridional, j’ai été plus enclin enfant à écouter l’opéra italien, Verdi en particulier, ou français, avec Carmen bien sûr, l’opéra des opéras, puis Mozart à travers le festival d’Aix. Strauss et Wagner ne sont venus que plus tard, avec ma « montée » à Paris et l’Opéra Garnier. Avant que le baroque n’arrive dans les années 1980, concordant avec mes débuts de couturier.

f. K. : enfin, quels costumes rêveriez-vous de créer ?C. L. : Étrangement, je n’ai pratiquement jamais dessiné de costumes pour un Verdi. Simplement deux robes de Violetta pour Renée Fleming au MET de New York. Ariane à Naxos est certainement un de mes opéras préférés. Mais pour le moment je n’ai pas touché à Strauss. Je vais par contre faire ceux de Lohengrin à Graz, et probablement ceux du Bal masqué à Toulouse.

propos recueillis en février 2013.retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le programme du spectacle.

Aux ateliers de costumes

rencontre avec le bottier

Les pêcheurs de perles selon Christian Lacroix

Page 7: Croisements 15 - OnR

12 • Croisements • tosca Croisements • 13

Opéra en trois actes de Giacomo Puccini

Livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa

Créé au Teatro Costanzi à Rome le 14 janvier 1900

direCtion musiCaLe Daniele Callegari

mise en sCèneRobert Carsen

repriseJohn La Bouchardière

déCors et CostumesAnthony Ward

CoLLaBorateur auX déCors et CostumesAlex Lowde

LumièresDavy Cunningham

fLoria tosCaAmanda Echalaz

mario CavaradossiAndrea Carè

Baron sCarpiaFranck Ferrari

Cesare angeLottiKurt Gysen

un saCristainRené Schirrer

spoLettaJohn Pumphrey

sCiarroneAlexander Schuster

Chœurs de l’OnR

Petits chanteurs de Strasbourg Maîtrise de l’OnR

Orchestre philharmoniquede Strasbourg

produCtion de L’opernhaus züriCh

La fiLaturemuLhouse ve 5 juillet 20 hdi 7 juillet 17 h

opérastrasBourg me 19, ve 21, ma 25, je 27 juin 20 hdi 23 juin 17 h

renContre avec daniele Callegari animée par marc Clémeur ma 18 juin 18 h 30 • entrée libre

tosca

pour finir la saison 2012-2013 en beauté, quoi de mieux que l’un des plus grands succès du répertoire lyrique, tosca, dans la remarquable et sublime mise en scène de robert Carsen ? vivre pour l’art est le credo de la diva cantatrice. La scène de l’opéra devient le théâtre de la vie, entre art et religion, réalité et fiction.

vertige de l’amour

Dans une Rome éternelle, la lutte fait rage entre partisans des idées révolutionnaires et défenseurs de l’Ancien Régime. L’impulsive cantatrice Tosca et son amant le peintre romantique et idéaliste Cavaradossi vivent pour l’amour et pour l’art. Ils rêvent de quitter Rome, ils rêvent de liberté. C’est sans compter sur les machinations du cruel gouverneur Scarpia, qui est obsédé par l’idée de soumettre Tosca à son désir d’étreinte et de possession. Sa réponse à elle, « il baccio di Tosca » : un coup de poignard planté en pleine poitrine. Cet homme, avide de chair et de pouvoir, devant qui tout Rome tremble, meurt des mains d’une femme, des mains d’une artiste qu’il aurait tant aimé posséder. La mort de Tosca – la sienne et celle de ses deux admirateurs – devient la complice de la vengeance de la diva.

sur les traces de victorien sardouTosca est créé au Teatro Costanzi de Rome, le 14 janvier 1900, et sa première représentation parisienne a lieu à l’Opéra-Comique en octobre 1903. Quelques années auparavant, en novembre 1887, La Tosca, pièce de Victorien Sardou, est donnée pour la première fois au Théâtre de la Porte Saint-Martin, avec Sarah Bernhardt dans le rôle-titre. Lorsqu’il assiste à une représentation de la pièce de Sardou à Milan, Puccini est immédiatement séduit par le climat sentimental de ce mélodrame, la tension dramatique très particulière et la violence des situations. Une fois les droits d’adaptation musicale acquis, Puccini compose, avec l’appui de ses librettistes Giacosa et Illica, un opéra captivant et haletant qui mêle d’une main de maître faux-semblants, sexe, sadisme, religion et art, sur fond d’événement historique décisif (la victoire de Napoléon sur les troupes autrichiennes à Marengo).

Sous les feux de la rampe« Tosca, le vertige. Le vertige d’une voix de cantatrice jouant dans la vie – sur scène – un rôle de cantatrice, à qui il arrive des événements d’opéra 1. »Tosca occupe la scène depuis plus d’un siècle. Il marque de toute évidence la tradition de l’opéra et le rôle de l’héroïne de Puccini est associé au culte de la diva.« Come la Tosca in teatro… » Cette réplique de Cavaradossi au troisième acte de l’opéra quand Tosca lui donne une leçon de comédie quelques secondes avant son simulacre d’exécution est à la base du travail de Robert Carsen pour sa mise en scène de Tosca. « à travers son héroïne éponyme, Puccini a tracé le portrait réussi et pénétrant d’une femme qui s’est vouée corps et âme à la scène. Sa vision du monde et ses relations humaines sont intégralement déterminées par le théâtre, elle vit en quelque sorte entre guillemets 2. » Le metteur en scène voit dans Floria Tosca la primadonna par excellence, l’archétype de la diva pour qui tout est théâtre dans la vie. Même dans la vraie vie, elle ne quitte jamais ses gestes théâtraux, continuant à citer des extraits de rôle et des scénarios qu’elle a interprétés un jour, avec les bras largement levés au ciel, comme si elle était en représentation permanente, « incapable de faire la différence entre existence scénique et vie réelle 3 ». De plus, le peintre Cavaradossi et la cantatrice Floria Tosca, deux des trois personnages principaux, sont des artistes, et tous deux sont représentés dans l’exercice de leur art.

Dans cette logique, Robert Carsen choisit de transformer l’église de Sant’Andrea della Valle en salle de théâtre ; Scarpia devient directeur du théâtre, le sacristain, le concierge et les choristes, tour à tour, les ouvreurs distribuant le programme aux spectateurs. Seul Cavaradossi garde la fonction qui lui est assignée par le livret, puisqu’il continue de peindre, les décors cette fois.

tout cela n’est que théâtre ?Au dernier acte, l’illusion s’effondre et la réalité dicte une autre issue que celle attendue par Tosca. L’union de l’art et de la vie s’avère impossible et la conduit à l’échec alors qu’elle s’attend à assister au simulacre d’exécution de Cavaradossi promis par Scarpia qu’il « fallait mettre en scène », jouer au mieux pour être crédible, « come Tosca in teatro ». Ils répètent la mort, sans rire, avec sérieux. « Tosca, selon Robert Carsen, montre clairement combien il est dangereux de transformer la vie en théâtre. La vie n’est pas une répétition que l’on peut reprendre si tout ne s’est pas bien passé. À la fin, Tosca se voit privée de ses plus fidèles supporters : Scarpia a été poignardé, Cavaradossi exécuté. Sans public, la vie n’a plus aucun sens pour elle et elle choisit la sortie la plus tragique, le suicide 4. » Dans la mort de Tosca, les pôles de sa vie, l’art et la religion, la fiction et la réalité, sont rassemblés. Elle dit adieu à la vie, à la scène, où elle vient de jouer son meilleur rôle, dans ce drame de l’amour et de la liberté : « Ecco un’artista ». M.B.

1. Catherine Clément, L’avant-scène opéra, n°112, 3 & 4. Come la tosca in teatro, entretien avec robert Carsen,programme de salle de l’opéra de zurich, 2009

tosca ou l’art comme aphrodisiaquepar ian Burton La vision du monde et les relations humaines de Tosca sont déterminées par le théâtre. Elle vit entre guillemets, comme une actrice d’Hollywood qui interprète un rôle de comédienne et cite interminablement des extraits de films, de scénarios et de rôles qu’elle a interprétés un jour. Elle est parfaitement incapable de faire la différence entre l’art et la réalité. Scarpia est ensorcelé par la « mise en scène » de Tosca – son art est devenu pour lui un puissant aphrodisiaque. Cavaradossi en revanche accepte cet aspect de sa personnalité comme un trait d’une femme qu’il aime telle qu’elle est. Cette œuvre est devenue une partie intégrante du culte de la diva, parce qu’on l’a toujours identifiée à ses immenses interprètes, que ce soit au théâtre avec Sarah Bernhardt ou à l’opéra avec toutes les grandes sopranos qui ont chanté ce rôle, d’Haricléa Darclée à Maria Callas et au-delà. Quand on va voir Tosca aujourd’hui, une partie du « jeu » consiste à observer à quel point la mise en scène reste fidèle à une longue tradition de gestes, de costumes, de postures, etc., ou s’en éloigne. S’il existe une forme de religion à l’opéra, c’est le culte de l’opéra lui-même. Puccini a parfaitement compris la position de la religion au XXe siècle et n’ignorait pas à quel point elle avait été remplacée par l’art. Et comme dans le cas de Parsifal à Bayreuth, c’est l’opéra lui-même qui s’est transformé en Saint-Graal.

ian Burton*, programme de salle de l’opéra de zurich, 2009 - * voir p.31.traduction odile demange.

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tosca • Croisements • 1514 • Croisements • tosca

Marie Brault : quand avez-vous pris conscience de la qualité de votre voix ?Franck Ferrari : Je suis entré assez tardivement au Conservatoire de Nice, à l’âge de 21 ans. À l’issue de l’examen d’entrée, mon professeur Albert Lance m’a dit : « Si vous m’écoutez, vous ferez carrière dans l’opéra et vous gagnerez votre vie grâce au chant ».

m. B. : Comment êtes-vous arrivé à la scène ?F. F. : Je suis entré dans les Chœurs de l’Opéra de Nice en 1988, parallèlement à mes études de chant. J’ai passé cinq ans au Conservatoire, le chant y est devenu une passion, celle qui m’habite encore aujourd’hui et qui est indispensable pour faire ce métier. Après avoir quitté le Conservatoire, j’ai passé quelques concours, notamment celui de Marseille, où j’ai obtenu le Grand Prix en 1993. Puis, j’ai fait mes débuts à l’Opéra de Paris dans un remplacement pour Carmen (Moralès) en 1994. Ensuite, tout s’est enchaîné.

m. B. : vous allez reprendre le rôle du Baron scarpia à l’onr. quand l’avez-vous chanté pour la première fois ?F. F. : Je l’ai chanté pour la toute première fois à l’Opéra de Metz en 1996, puis sur les plus grandes scènes internationales (Toronto, Berlin, Scala de Milan, Staatsoper de Vienne…) et encore tout récemment à l’Opéra de Paris (octobre-novembre 2012) dans la production de Werner Schroeter.

m. B. : parlez-nous justement de votre rapport à ce personnage que vous connaissez « par cœur ».F. F. : C’est un rôle qui me plaît énormément, je ne me lasse jamais de le chanter, de le jouer. Bien que tout soit écrit chez Puccini, il y a toujours à apprendre car ce personnage est subtil, intéressant et très profond sur le plan dramatique. Il est très raffiné, je le joue d’une façon aristocrate. Il me semble que l’une des particularités les plus excitantes de notre métier est d’entrer dans la peau d’un personnage dont on ne partage pas, a priori, la sensibilité. Quand j’interprète un « méchant », je creuse pour lui trouver des circonstances atténuantes… Pour Scarpia, je cherche à faire ressortir la tristesse, la souffrance. Mettre seulement en avant son côté manipulateur, sadique, monstrueux, ne m’intéresse pas.

m. B. : Comment faites-vous évoluer vos personnages ?F. F. : Plus vous avancez, plus vous réalisez ce qui vous manque encore : la quête est incessante. Tout personnage évolue en fonction de la mise en scène, du chef d’orchestre, des influences, des productions ; plus vous l’interprétez, plus vous saisissez ses arcanes, ses subtilités. Aller toujours plus loin dans l’accomplissement de soi, dans l’approfondissement de la psychologie des personnages est un plaisir.

Pour moi, un chanteur doit se remettre en question et toujours chercher à s’améliorer : dans la voix, la subtilité, la mélodie, la musique, le style, la façon de jouer… Nous sommes des éternels élèves et il est indispensable de rester humble face à cette immensité de travail.

m. B. : avez-vous déjà travaillé avec le metteur en scène robert Carsen ?F. F. : Oui, à plusieurs reprises. Pour ses Contes d’Hoffmann à l’Opéra Bastille en 2000 et dans sa production d’Iphigénie en Tauride avec notamment Placido Domingo dans le rôle d’Alceste. Je me réjouis de chanter Scarpia dans sa production de Tosca et j’espère pouvoir encore redécouvrir ce personnage que je connais maintenant très bien, le peaufiner, le mûrir. J’apprécie tout particulièrement le travail de ce metteur en scène. Il propose à la fois une lecture dramaturgique forte, une direction d’acteurs précise, et quelque chose de très esthétique, qui a toujours rapport avec le beau, l’élégant, le fin, le subtil.

m. B. : Combien de rôles avez-vous à votre répertoire et quels sont ceux que vous préférez chanter ?F. F. : Autour de 70 rôles de premier plan ; 170 avec les seconds plans. J’adore Athanaël dans Thaïs de Massenet, les quatre « Diables » des Contes d’Hoffmann, les rôles verdiens de Nabucco, Germont (La Traviata), Amonasro (Aida), Miller (Luisa Miller). J’ai eu la chance que Nicolas Joel me propose en 2008 l’Œdipe d’Enesco au Capitole de Toulouse, qui m’a beaucoup apporté : c’est sans doute le rôle le plus difficile que j’ai abordé aussi bien en raison de sa longueur que de sa complexité rythmique. J’aime beaucoup Golaud dans Pelléas et Mélisande, rôle où la délicatesse, la musicalité et la palette de couleurs sont très intéressantes.

M. B. : quels rôles aimeriez-vous chanter ?F. F. : J’aimerais chanter notamment Rigoletto, Hérode, Guillaume Tell, Iago, Wotan, le Hollandais. Mais pourdes raisons de tessiture, je préfère prendre mon temps pour aborder ces rôles-là.

M. B. : quelles seront vos prochaines prises de rôle ?F. F. : Karnac dans le Roi d’Ys à l’Opéra-Comique et à Montpellier ; le rôle-titre du Roi Arthus la saison prochaine à l’OnR où je viens d’ailleurs pour la première fois pour Tosca ; Hercule dans Alceste de Gluck en ouverture de la prochaine saison à l’Opéra Garnier ; le Freischütz de Weber à Nice ;le rôle-titre de Simon Boccanegra en 2015.propos recueillis en février 2013.

franck ferrariLa rolls des barytons

il me semble que l’une des particularités les plus excitantes de notre métier est d’entrer dans la peau d’un personnage dont on ne partage pas, a priori, la sensibilité.

avec un nom pareil, il est presque naturel que notre grand baryton niçois n’ait jamais traîné dans sa carrière : malgré un début tardif, il engrange rapidement les Premiers Prix puis, conséquence logique, les engagements pleuvent. il collectionne donc tous les rôles possibles – plus de 170 à son actif ! Cette boulimie musicale est à l’image de l’homme, enthousiaste, optimiste, toujours prêt à prendre des risques – jusqu’à accumuler les prises de rôles les plus difficiles en une seule et même saison, comme ce fut le cas avec ce mémorable Œdipe d’enesco qui lui valut la reconnaissance officielle de la Roumanie. questions à un scarpia d’exception.

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un mot : fascinantune couleur : le noirune matière : le marbreune ambiance : intrigante

scarpia selon franck ferrari

entretien

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Il rencontre d’abord la femme en vert, la fille du roi des Trolls. À force de mensonges et de grandiloquence, Peer la convainc qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Ils se dirigent alors à dos de cochon vers le royaume des Trolls pour les présentations au souverain père. Peer doit subir de rudes épreuves pour montrer qu’il est digne de devenir prince des Trolls. Mais il ne s’illustre pas par sa bravoure et préfère s’enfuir, surtout lorsqu’il apprend qu’il va devenir père. Dans sa fuite, il rencontre les pires dangers mais chaque fois, dans le lointain, résonnent des cloches et des chants de psaumes salvateurs : c’est Solveig qui veille sur Peer de tout son amour.

L’iLLiadeiLLKirCh je 27 juin 14 h 30* & 20 h 30ve 28 juin 14 h 30* & 20 h 30

La manuCoLmar je 20 juin 14 h 30* & 20 h 30ve 21 juin 14 h 30* & 20 h 30

La sinnemuLhouse je 13 juin 14 h 30* & 20 hve 14 juin 14 h 30* & 20 h

création

... ou les aventures d’un enfant terrible

peer gynt difficile de résumer ce conte initiatique mêlantréflexions philosophiques et épisodes fabuleuxpeuplés de personnages légendaires. retour enimages sur le poème d’un protagoniste superbement insolent revisité par le jeune chorégraphe mathieu guilhaumon.

Tout commence en Norvège, à la campagne. Peer Gynt apprend par sa mère qu’Ingrid, fille d’un riche fermier, qui avait un faible pour lui, va se marier avec un garçon un peu niais, Mads Moen. Tous les villageois sont présents à la noce. Parmi eux, de nouveaux arrivants dont Solveig, une jeune fille qui retient particulièrement l’attention de Peer. Celui-ci échaudé par la boisson décide d’enlever Ingrid la mariée et s’enfuit en la portant à bout de bras.

Au matin, le soleil se lève sur Peer, suivi d’Ingrid en tenue de mariée à moitié dévêtue. Le jeune homme ne veut plus de sa conquête et la laisse hors d’elle et désespérée. Pendant ce temps, Solveig et Aase, la mère de Peer Gynt, partent à sa recherche. Scandalisés par l’enlèvement de la mariée, les villageois armés jusqu’aux dents s’élancent aussi à sa poursuite. Peer est alors précipité dans une chute vertigineuse de mésaventures en mésaventures.

Peer Gynt est maintenant un vieillard et s’en retourne vers la terre natale. Dans la lande norvégienne, Peer entend des voix qui lui murmurent tout ce qu’il n’a pas été. Derrière lui, surgit le spectre de sa mère qui lui reproche ses mensonges d’enfant capricieux.

L’hiver venu, Peer Gynt s’en retourne au chevet de sa mère mourante. La mort d’Aase scelle le destin du jeune homme qui part ensuite pour un long, très long voyage.

Peer Gynt est maintenant un bel homme entre deux âges en quête de réussite. Il a gagné beaucoup d’argent dans des commerces peu recommandables mais il veut le pouvoir. Il vole le cheval de l’Empereur et se fait prophète. On le voit ici avec quelques filles du désert dansant pour le célébrer. Parmi elles, la belle Anitra qu’il séduit. Tandis qu’en Norvège, dans une cabane de la grande forêt, Solveig file et chante. Peer, lui, continue son périple de mystères en mystères...

Finalement, Peer retrouve les bras consolateurs et salvateurs de Solveig, après quelque soixante ans de séparation. Tous les personnages qui ont marqué son périple leur font escorte. L.D.

Chorégraphie Mathieu GuilhaumonMuSique Edvard GriegdéCors et Costumes Christelle RebouletLumières Thierry Robert

Ballet de l’OnR

Spectacle présenté avec des musiques enregistrées

* Représentations réservées aux groupes scolairesréservations : département jeune public

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18 • Croisements • récital

Le grand public ne s’en rend peut-être pas toujours compte, mais s’il est un pays où le chant se porte bien, où la technique enseignée, où la formation semblent porter aujourd’hui de meilleurs fruits que dans bon nombre de pays à la culture opératique pourtant plus ancienne, c’est bien le Canada. Car si c’est à Genève que Michael Schade vit le jour, c’est du Canada que nous vient ce ténor protéiforme, qu’on a vu aussi à l’aise dans Mozart (un Tamino né !) que dans les emplois les plus escarpés du répertoire : il est un Leukippos éblouissant, ce berger amoureux de Daphné foudroyé par son rival Apollon (Daphné), un Matteo d’Arabella ou encore Flamand de Capriccio de luxe (de là à penser qu’il se fait une spécialité des rôles d’amoureux éconduits…), un Florestan de Fidelio que n’effraient pas les tensions du rôle (et l’on sait quelles difficultés Beethoven réserve à son ténor, toujours à la limite de la suffocation) pour ne rien dire de son Prince de Rusalka, avec ses aigus où plus d’un s’étrangle ! Il s’est également fait remarquer dans Britten où son jeune âge ne l’empêche pas d’être un Aschenbach bouleversant de vérité (Mort à Venise), mais aussi chez Purcell (Le Roi Arthur), répertoire qui semble a priori bien éloigné des ouvrages cités plus haut. Si Michael Schade a su préserver assez de souplesse, de juvénilité, de ductilité dans la voix pour rendre justice à des répertoires aussi divers, c’est qu’il a toujours gardé un goût pour le monde du lied et de l’oratorio, qu’il choisit de cultiver régulièrement. Sans doute faut-il voir là l’une des clés de sa santé vocale : cet art plus intimiste, on le sait, oblige à une autre tenue. Il faut savoir y oublier la puissance, la projection obligatoire pour passer un orchestre de fosse, et retravailler le détail, l’équilibre millimétré des nuances, ce soutien du souffle qui seuls redonnent à l’instrument sa souplesse et ses couleurs. Avec son complice Malcolm Martineau – faut-il présenter encore une fois cet habitué de notre théâtre, sans doute l’un des pianistes actuellement les plus appréciés des Liedersänger ? – il nous propose un programme qui sort des sentiers battus. Beethoven, certes, mais pour une fois, ce ne sera pas seulement l’éternelle Bien aimée lointaine. Schubert aussi, oui, mais sans idée programmatique figée, se laissant aller au seul plaisir des atmosphères et des ambiances. Et surtout, ces deux incursions chez Weber et Tomášek dont les lieder, presque jamais donnés sur scène, et à peine davantage enregistrés, seront pour beaucoup d’entre nous d’absolues découvertes. J-J.G.

La soprano berlinoise Annette Dasch ne cessera jamais de nous surprendre. On l’a connue à ses débuts mozartienne, et d’emblée au plus haut niveau : La Scala, Salzbourg, Vienne, le Metropolitan de New York l’invitaient pour des Noces de Figaro, des Don Giovanni, des Idomeneo ou encore le plus rare Re Pastore... Mais visiblement, Annette Dasch ne veut pas être de celles qui se cantonnent à la routine. Aussi s’est-elle lancée dans une Elsa de Lohengrin à Bayreuth même, aux côtés du sombre Jonas Kaufmann. Le pari était risqué ; ce fut un pari gagné. D’ailleurs, n’est-ce pas elle que l’on retrouvait dans ce même rôle, en décembre dernier, pour l’ouverture de la saison de la Scala de Milan (retransmise en direct à la télévision), sous la direction de Daniel Barenboim, pour qui elle avait été Donna Elvira en 2008, à Berlin Unter den Linden ?... Nouveau pari cette fois : nous faire découvrir des lieder de compositeurs non seulement rares, mais surtout accompagnés à la guitare pour la moitié d’entre eux ! Les plus anciens parmi les fidèles de nos séries de récitals nous contrediront peut-être, mais c’est là une première sur notre scène. De fait, Weber lui-même écrivit certains de ses lieder avec accompagnement à la guitare, cherchant non seulement à créer par là des paysages sonores différents, ouverts sur d’autres imaginaires, éminemment empreints d’Italie ou d’Espagne… Espagnol et Italien, c’est ce que sont Fernando Sor et Mauro Giuliani, les deux compositeurs qu’Annette Dasch et son guitariste Björn Collel nous feront découvrir. Virtuose de la guitare, le Barcelonais Fernando Sor fit beaucoup pour donner ses lettres de noblesse à un instrument jusqu’alors assez méprisé ; quittant ses Pouilles natales pour faire l’essentiel de sa carrière entre Vienne et l’Italie, Mauro Giuliani contribua tant par son jeu que par ses compositions à diffuser une nouvelle vision de son instrument… Björn Collel, aussi connu comme joueur de luth, de théorbe que de guitare nous fera redécouvrir ces pages que l’histoire a malheureusement remisées au second rang. Le jeu d’écho, entre convergences et ruptures, que ces pages méconnues et jouées avec leur accompagnement original feront avec Schubert, accompagné par Helmut Deutsch, sera à coup sûr pour tout mélomane l’occasion d’ouvrir une nouvelle porte sur ces domaines encore trop peu explorés. J-J.G.

C’est la deuxième fois que Michael Schade se produit en récital à l’onr, c’était en 2003 en duo avec russel Braun (fauré, monteverdi, mozart, ravel et schubert). Le revoici maintenant en solo dans un programme exclusivement consacré au lied allemand.

un récital tout à fait original : annette dasch innove avec une formule inédite à l’onr, accompagnée en première partie par un guitariste Björn Collel, puis au piano par helmut deutsch.

anette dasch soprano Björn Collel guitare helmut deutsch piano

opérastrasBourg sa 18 mai 20 h

michael schade ténor malcolm martineau piano

opérastrasBourg je 4 avril 20 h

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récital

récital • Croisements • 19

opérastrasBourg je 20 juin 20 h

dietrich henschel Baryton Boris Berezovsky piano

Qu’on nous pardonne si, pour une fois, c’est du pianiste que nous avons d’abord envie de parler. On sait que dans l’univers du liedet de la mélodie, le pianiste doit être tout sauf un accompagnateur. Les meilleurs chanteurs doivent être portés par leur pianiste, car dans ce genre de musique, il ne s’agit pas d’accompagner au sens premier du terme, mais bien de chanter ensemble, de s’écouter et de se répondre l’un l’autre. Cela ne peut se faire que quand le chanteur et le pianiste, sont deux artistes de même envergure. Combien de fois n’a-t-on pas enragé d’entendre un chanteur prodigieux rester à court d’inspiration, presque scolaire, simplement parce qu’il avait préféré chanter avec un chef de chant (c’est sans doute une sécurité pour eux, le pianiste ne fera rien d’inattendu, rien qui les déstabilise). L’inverse, il est vrai, peut parfois aussi être dangereux : on se souvient de rencontres au sommet, Alfred Cortot avec le jeune Gérard Souzay pour la Dichterliebe, Vladimir Horowitz et Dietrich Fischer-Dieskau (pour le même cycle, d’ailleurs)… Parfois, le pianiste, trop habitué à sa liberté de soliste, déborde sur les prérogatives du chanteur, et au lieu de le porter, l’oblige à le suivre… L’immense pianiste qu’est Boris Berezovsky, dont la discographie compte – entre autres – des Rachmaninov, des Liszt, des Études de Chopin anthologiques, a toujours su garder ce don (qui est aussi volonté, faut-il le préciser ?) d’écoute de l’autre. Il aime jouer en duo, en trio, à deux pianos (avec la regrettée Brigitte Engerer), et contrairement à nombre de ses collègues, il aime aussi écouter des enregistrements anciens (et avoue avoir beaucoup mûri à l’écoute de pianistes tels que Marcelle Meyer ou Yves Nat par exemple)… Tout cela prouve assez qu’un Liederabend n’est pas pour lui une excursion un peu marginale dans son parcours, encore moins le moyen de se faire briller au détriment d’un chanteur. Avec son ami Dietrich Henschel, c’est même après une longue maturation, de longues heures passées à discuter de leur compréhension des œuvres, à les essayer ensemble, à les rôder, qu’ils ont enfin osé présenter leur travail au public. Que l’on est loin des mariages d’un soir, juste pour le box office !

Ce travail, Dietrich Henschel en sait tout le bien fondé, lui qui, avant de se lancer dans une carrière de chanteur soliste, fut lui-même pianiste et chef de chant, guidant les interprètes, trouvant avec eux les mystères et les clés de pages que l’on croit connaître pour les avoir mille et mille fois entendues, mais qui ne révèlent toute leur profondeur que lorsqu’on essaie d’oublier ce que l’on a entendu des autres pour se replonger soi-même dans la partition. Depuis, Dietrich Henschel a fait la carrière que l’on sait, baryton star sur toutes les grandes scènes du monde, passant de Monteverdi (Orfeo, Le Retour d’Ulysse dans sa patrie), Mozart (Don Giovanni) et Rossini (Le Barbier de Séville) à Wagner (ineffable Beckmesser des Maîtres Chanteurs de Nuremberg – un CD est récemment paru chez Pentatone, dir. Janowski). Mais c’est peut-être dans les œuvres les plus contemporaines qu’il a su montrer toute la mesure de son art, redonnant vie à quelques chefs-d’œuvre méconnus tels Karl V de Krenek ou surtout ce mémorable Doctor Faust de Busoni (à l’Opéra de Lyon puis au Théâtre du Châtelet, à Paris) qu’Erato a eu la bonne idée de graver en son temps. Sa facilité à s’imprégner des langages musicaux les plus actuels et les plus divers lui a permis de créer coup sur coup deux œuvres nouvelles, Les Trois Sœurs de Peter Eötvös (rôle de Tuzenbach, créé à l’Opéra de Lyon en mars 1998, dir. Kent Nagano et Peter Eötvös – disponible en CD), Hölderlin de Peter Ruzicka (Unter den Linden, Berlin, 2008 – sous la direction du compositeur), Orest (rôle-titre) de Manfred Trojahn (Amsterdam, 2011) et Solaris de Detlev Glanert (rôle de Kris Kelvin, Bregenz, 2012). Pour ce qui est de son amour du lied, les mélomanes strasbourgeois n’auront certainement pas raté ses précédentes venues sur notre scène, avec des programmes toujours très intelligemment conçus autour de thématiques évitant toute monotonie. Ce soir, c’est un véritable tour de force qu’il s’apprête à accomplir, les Knaben Wunderhorn n’étant que très exceptionnellement chantés par un seul et même interprète. Une expérience à ne pas manquer ! J-J.G.

Derrière ce titre mystérieux se cachent en fait quelque cinq cents chansons populaires allemandes recueillies par arnim et Brentano au tout début du XiXe siècle, et qui devaient tant influencer l’esprit romantique. schumann et Brahms mirent quelques-uns de ces textes en musique, mais c’est assurément grâce à gustav mahler qu’ils connurent un retentissement qui devait largement déborder les frontières des pays germaniques. fasciné par le monde qui se dessinait dans ces textes, monde rustique, aux aventures paysannes, militaires, où les enfants n’ont pas la vie facile, mahler en choisit une petite vingtaine et leur offrit un écrin musical exceptionnel, que nous proposent de découvrir le baryton dietrich henschel et son pianiste Boris Berezovsky.

>> programme détaillé des récitals : www.operanationaldurhin.eu

dietrich henschel

Le Cor merveilleux de l’enfant

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Ce spectacle frais et sans prétention, mais non sans exigence ni subtilité, est un vrai enchantement. La réalisation éblouissante de Waut Koeken, dans des décors et des costumes contemporains d’une folle inventivité, colle magnifiquement au projet. Vincent Monteil dirige avec compétence et amour. Ce spectacle est en tous points réussi.

thierry guyenne

Comme on aimerait retrouver plus souvent sur les scènes lyriques cet alliage de fantaisie et de charme, d’élégance et de pertinence ! Excellents comédiens et chanteurs pleins de fraîcheur.

emmanueLLe giuLiani

La longue « standing ovation » que le jeune public a réservé à la troupe est assurément l’expression d’un bonheur esthétique et musical ressenti tout au long de la soirée.

Bertrand frunhoLtz

Vincent Monteil, qui dirige l’OPS, s’est employé avec succès à traduire en sons cette féerie musicale.Interprétation irréprochable des artistes de l’Opéra Studio. Ravissante plongée dans l’univers des contes, en somme, et charmant spectacle apprécié de tout public.

JACqueS WeiL

Vincent Monteil dirige avec précision et clarté une formation issue de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg. Cet orchestre fait preuve d’une remarquable efficacité et sonne admirablement sans couvrir les acteurs et chanteurs.

pierre Benveniste

Une scénographie suggestive mais toujours efficace.marie antoine

paris athénéethéâtre Louis-jouvet sa 20 avril 15 h & 20 h di 21 avril 16 h ma 23 avril 19 h me 24, je 25 & ve 26 avril 20 h

Opéra pour enfants de Marius Felix Lange

direCtion musiCaLe Vincent Monteil mise en sCène Waut KoekendéCors Florian Angerer Costumes Carmen Van NyvelseelLumières Glen D’haenenstraduCtion, adaptation du Livret Benjamin Prins & Waut Koeken

Artistes de l’Opéra Studio

Orchestre Lamoureux (pour les représentations à Paris)

Musikverlag Hans Sikorski, Hamburg

La presse en parle

L’heure espagnoleDes horloges qui ne tournent pas rond, c’est le bonheur pour un horloger. Quand elles servent de cachettes, ce sont des situations cocasses qui s’enchaînent dans ce court opéra de Maurice Ravel. Une petite heure à la découverte de diverses tessitures, un décryptage de l’œuvre, le tout dans la bonne humeur.plus d'infos : voir p.23

théâtre CoLmar je 23 mai 12 h 30

ConCeRt PéDAgogique

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grainede danseur

Le temps d’un après-midi, les enfants de 8 à 12 ans entrent dans la peau d’un danseur du Ballet de l’OnR. Au programme, échauffement quotidien, travail sur les enchaînements... pour aboutir à la création d’un court spectacle.

CentRe ChoRégRAPhique muLhouse me 15 mai 14 h 30

Réservé aux 8-12 anstarif : 5.50 € réservation obligatoire :[email protected] 88 75 48 54 / 79

merCredi déCouverte

Croisements • 21

jeune Public

le Marchand itinérant Dans les ateliers magiques d’Orient on créa des miroirs qui peuvent tout voir, et tout entendre et tout savoir ! ... et qui disent toujours la vérité !

les animaux Elle nous aime, créatures, et toute la nature.De neige son nom résonneD’un grand amour son cœur rayonneElle nous le donne avec bonheurBlanche-Neige...

blanche-neige Tiens, tiens ! Une maison ?La porte est entr’ouverte (...) entrons !Qui peut bien vivre ici ?Sept crochets, sept fauteuils, sept godets,et... sept assiettes pleines de délices !

blanche-neige Pourriez-vous me dire où je me trouve ?Et qui vous êtes ? (...)les nainsVous nous connaissez petits hommes ?Nous sommes les sept Nains ! (...)blanche-neige Vous êtes des Nains ?Ah ah...Vous n’en avez pourtant pas l’air !

blanche-neige Vous êtes de parfaite compagnie !Gentils nains, puis-je rester chez vous ?nain apiNous allons au travail, et tu resteras seule.les nainsSi quelqu’un frappe :N’ouvre pas !Si l’on t’appelle, ne réponds pasEt si quelqu’un t’offre quoi que ce soit :N’accepte pas !

la reine Mes propres mains manquent leur cibleAussi, j’aurai recours à du poisonQue cette pomme, ignoble piège,cause la mort de Blanche-NeigeLa moitié blanche est bien sucréeElle est pour moi, infâme !La moitié rouge, empoisonnéeprendra de Blanche-Neige l’âme.

extraits du livret de l’opéra

Blanche-neigerendez-vous à paris

C’est à l’athénée théâtre Louis-jouvet que l’aventure de l’opéra Blanche-neige se poursuit. voici quelques morceaux choisis pour découvrir ou re-découvrir ce petit bijou.

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Concertsapéritifs

Les concerts apéritifs font partie des traditions de la maison. Des choix éclectiques à l’image des interprètes qui montent sur scène et viennent ensuite prendre un verre avec les spectateurs, un gage de convivialité.Concerts présentés en partenariat avec la Cave de turckheim

Le saxophone est né en 1840, son papa ? Adolphe Sax. Rapidement, il trouve sa place dans l’opéra. Dans leurs compositions, Meyerbeer, Massenet et Saint-Saëns s’en emparent. Pour Tannhaüser à l’Opéra de Paris, Richard Wagner lui-même demande son emploi à la place des cors. Georges Bizet écrit pour L’Arlésienne en 1872 un des premiers grands solos pour saxophone alto qui sera rendu célèbre par les suites symphoniques du même nom et Ambroise Thomas utilise le saxophone alto dans Hamlet en 1898. Alors évoquons avec Philippe Geiss, professeur au Conservatoire de Strasbourg, le temps d’un concert, la place du saxophone dans l’opéra, le travail interactif et les associations de couleurs entre cet instrument et la voix, et abordons l’improvisation du sax, roi de ce spectacle, qui accompagne le chant. H.P.

philippe geiss saXophone alice meregaglia piano sahara sloan soprano marie Cubaynes mezzo-soprano jérémy duffau ténor sévag tachdjian Baryton-Basse

Saxovoce

opéra strasBourgsalle Bastide sa 6 avril 11 h

théâtre CoLmar me 3 avril 12 h 30

Boire pour oublier, pour célébrer, faire boire pour empoisonner... Le sujet est intarissable et c’est le cas de le dire. Alors pendant une heure, laissons-nous emporter par les mélodies qui enivrent, les mélopées qui grisent, les airs qui désoiffent. Et en voici quelques-uns aux titres évocateurs : « La griserie » de La Périchole, le « Champagne » dans Die Fledermaus ou bien encore « Vive le cidre de Normandie » de l’opérette Les Cloches de Corneville de Planquette et puis « Libiamo ! » (Trinquons !) avec Rodolfo et Violetta dans La Traviata. Encore une petite goutte ? Rendez-vous le 4 mai… H.P.

opéra strasBourgsalle ponnelle sa 4 mai 11 h

tatiana anlauf soprano nathalie godefroy soprano mario montalbano ténor dominic Burns Baryton fabien gaschy Baryton Chœurs dames de l’onrvérène rimlinger piano

à la vôtre !ou la chanson à boire à l’opéra

Transgression. Rompant avec la tradition de la messe en latin, habituellement utilisée pour le Requiem, le compositeur décide d’utiliser des psaumes extraits de l’Ancien et du Nouveau Testament et qu’il choisit lui-même dans les saintes écritures. Se prétendant non croyant, il connaît cependant la Bible de Luther qu’il consulte quotidiennement. C’est en allemand que l’œuvre est chantée. L’histoire d’une vie. Créée dans son intégralité en version pour orchestre à Leipzig en 1869, Johannes Brahms en écrit lui-même une version pour soliste, chœurs et deux pianos qui est créée à Londres en 1871, dernière étape d’une œuvre dont la création partielle date de 1867, mais dont l’écriture a débuté en 1854. C’est dire si la vie de Brahms, parsemée de deuils, est inscrite dans cet opus. « Une œuvre sereine et lumineuse », comme la présente Michel Capperon qui la dirige. H.P.

tatiana zolotikova soprano dominic Burns Barytonmarie-Christine goueffon, vérène rimlinger piano

Chœurs de l’onr michel Capperon direCtion musiCaLe

un requiem allemand

égLise saint-pauL strasBourg sa 22 juin 11 h

johannes Brahms

À Tolède, chaque jeudi, Concepción reçoit la visite de son amant poète, pendant que son horloger de mari, Torquemada, s’occupe des horloges municipales. Mais la présence intempestive d’un financier amoureux et d’un muletier têtu compromet son rendez-vous hebdomadaire. Force lui serait de rester sage si le vigoureux muletier, venu faire réparer sa montre, ne profitait de la situation…Cet opéra « comique » pétillant d’humour évolue dans le ton du divertissement et doit au raffinement du style ravélien son charme indéniable. Le compositeur, inspiré par l’Espagne, serre le texte au plus près. Le livret regorge de sous-entendus et de jeux de mots aux allusions lestes. Le sujet de L’Heure espagnole est grivois, truculent et les personnages ne parlent plus d’amour… ils le font ! Les artistes de l’Opéra Studio de l’OnR, sous la direction de Vincent Monteil et la mise en espace d’Anne Le Guernec, feront de cette comédie musicale un moment jubilatoire. H.P.

vincent monteil direCtion musiCaLeanne Le guernec mise en espaCe

marie Cubaynes ConCepCion jérémy duffau gonzaLvoguillaume françois toRqueMADA Laurent deleuil ramirosévag tachdjian don inigo gomezsuwon Kim piano

opéra strasBourgsalle Bastide sa 25 mai 11 h

théâtre CoLmar je 23 mai 12 h 30

L’iLLiade iLLKirChdi 2 juin 17 h 30

L’heure espagnolemaurice ravel

Son Requiem op.9 est composé à la mémoire de son père. L’ouvrage est d’abord écrit pour un orchestre puis retravaillé et adapté à la version que nous proposons : voix, orgue et violoncelle en 1948. En fait, au moment de la commande, en 1947, le compositeur écrivait une suite pour orgue inspirée du chant grégorien. Il en utilisa des extraits et puisa également son inspiration dans la messe grégorienne pour les morts. On est loin de ce fait de la grandiloquence des Requiem des Verdi ou de Berlioz. On notera par contre l’analogie avec celui de Fauré qui témoigne lui aussi d’une grande ferveur. Le chant grégorien est un genre que Duruflé a intégré profondément. Sa « Messe Cum Jubilo » en témoigne elle aussi. Le « prélude et fugue sur le nom d’Alain » pour orgue seul est quant à lui dédié à Jehan Alain, organiste et compositeur. L’œuvre met à profit le côté spatial du son de l’orgue, invitant à l’évasion spirituelle. Paul Dukas détruisait les partitions qui ne lui semblaient pas digne d’être jouées. C’est lui qui enseigna la composition à Duruflé. On peut imaginer que son élève en fit de même. Les trois pièces de ce concert sont vraiment des « morceaux choisis ». H.P.

un orgue, un violoncelle, des chœurs, une combinaison qui évoque la sérénité. C’est ainsi qu’on peut aborder une partie de l’œuvre de maurice duruflé dont on redécouvre trois pièces trop méconnues.

Chœurs de l’onrduruflé

michel Capperon direCtion musiCaLe

yasmina favre mezzo–soprano fabien gaschy Barytonnn vioLonCeLLe roselyne Koeniguer orgue

égLise st-joseph CoLmar ve 24 mai 20 h

égLise ste-geneviève muLhouse ve 31 mai 20 h

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22 • Croisements

À travers ses imagesinimitables en noir et blanc souvent marquées par une symétrie rigoureuse, ce photographe d’exception a donné naissance à des instantanés très expressifs destinés au secteur industriel et aux organisations professionnelles, dont quelques photos des métiers de l’Opéra, à Strasbourg en 1961.

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exPoSition

du 23 mars 2013au 12 janvier 2014reiss-engelhorn-museen - mannheimwww.rem-mannheim.de

robert häusserphotographies du monde industriel et artisanal

Comment l’Opéra pouvait-il manquer ce rendez-vous ?La Saint-Valentin a duré quatre jours à Strasbourg. Et côté lyrique, il fallait bien marquer cela par des duos d’amour…Nos artistes de l’Opéra Studio, Kristina Bitenc et Jérémy Duffau, accompagnés par la pianiste Suwon Kim, les ont entonnés avec cœur, ces grands airs amoureux de l’Opéra empruntés à Manon, Roméo et Juliette, La Traviata et La Bohème.

juliette, roméo...et autres amours

retour Sur...

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Croisements • 24

La saison passée, c’était aux ateliers de décors que nous avions donné rendez-vous à ceux que l’activité de notre maison titille. visites de l’opéra, répétition ouverte, brocante : voici l’édition 2013 à l’onr ! Le 11 mai, c’est au cœur de la création d’un spectacle que nous vous invitons.

La manifestation « tous à l'opéra ! », c’est partout en europe, des maisons d’opéra qui permettent à un large public de découvrir leurs activités. sous l’égide de La réunion des opéras de france (rof), en partenariat avec opera europa et le réseau européen pour la sensibilisation à l’opéra et à la danse (reseo), les journées européennes de l’opéra invitent le public, pour sa 6e édition, à franchir les portes des opéras.

visite du théâtreopéra strasBourg sa 11 mai 12 h et 13 h En pleine effervescence autour de la création des Pêcheurs de perles de Georges Bizet, profitez de la pause technique pour accéder à la grande salle du théâtre à l’italienne. Nous lèverons pour vous un coin de rideau sur cette production en pleine évolution et vous conterons l’histoire du monument, ce lieu où naissent nombre de nos spectacles.

entrée libre* renseignements dès fin avril :www.operanationaldurhin.eu* offre valable dans la limite des places disponibles.

grande brocante opéra strasBourg salle ponnelle sa 11 mai 14 h 30 à 17 h Repartez avec une partie de l’histoire de la maison : costumes, accessoires, perruques, masques, éléments de décors… des « trésors » attachés au travail de nos équipes depuis des années, mais aussi d’anciens programmes et affiches de spectacles d’opéra et de ballet.

entrée librerenseignements dès fin avril :www.operanationaldurhin.euretrait des objets le jour-même.

répétition ouverteopéra strasBourg sa 11 mai 14 h 45 L’Opéra national du Rhin vous propose d’assister à une répétition scène orchestre de cette production des Pêcheurs de perles. De 15 h à 17 h, découvrez en direct le travail de Vincent Boussard, metteur en scène, et de son équipe artistique, en collaboration avec les artistes et les équipes techniques de la maison. Dans la fosse, Patrick Davin dirige l’Orchestre symphonique de Mulhouse. Découvrez en partie les décors et leurs secrets en exclusivité, moins d’une semaine avant la première.

entrée libre* renseignements dès fin avril :www.operanationaldurhin.eu* offre valable dans la limite des places disponibles.

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13 14ouverture des aBonnements StraSbourg • MulhouSe • colMar 2 Mai

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Making of

26 • Croisements • making of

... à noter, à faire, à découvrir

Tu aimes chanter, tu aimes la scène, alors ne laisse pas passer ta chance d’intégrer la Maîtrise de l’OnR !

• date limite de retour des candidatures : lundi 9 juin 2013• 1er tour : mercredi 19 juin 2013 › résultats : semaine du 24 juin 2013• 2e tour : mercredi 3 juillet 2013 › résultats : semaine du 8 juillet 2013

L’actualité des petits Chanteurs de strasbourg

› Owen Wingrave, opéra de Benjamin Britten, du 17 au 21 mars à Colmar,du 7 au 11 avril à Mulhouse et du 4 au 6 juillet à Strasbourg› Concert partagé avec le chœur « Ars Canto », la Maîtrise du Teatro Regio de Parme(Italie), le 23 mars à 20 h à l’Eglise Saint-Guillaume (Strasbourg)Direction : Gabriella Corsaro (Parme) / Philippe Utard (Strasbourg)› Tournée de concerts 2013, du 13 au 15 avril à Lyon et du 15 au 22 avrilen Catalogne (Espagne)› Concert le 24 mai à 20 h 30 à l’Église St Pierre-le-Jeune Protestant› Chichester Psalms de Bernstein les 8, 15 et 16 juin à Obernai, Colmar et Reichshoffen› Concert le 8 juin à 20 h à Thanvillé› Tosca, opéra de Puccini, les 19, 21, 23, 25 et 27 juin à Strasbourg,et les 5 et 7 juillet à Mulhouse

plus d’infos : www.operanationaldurhin.eu

et si c’était toi ?La maîtrise de l’onr recrute ses petits chanteurs

auditionS MaîtriSe

Le Ballet de l’OnR,Centre chorégraphique national, recrute des danseuses et des danseurs pour la saison 2013 - 2014.

plus d’infos : www.operanationaldurhin.eu

auditionS ballet

Pour la première fois, l’Opéra national du Rhin propose une représentation de ballet pendant les vacances, La Folie dans la danse, le jeudi 18 avril à 14 h 30. Autour de cette représentation, des animations sont proposées avec l’Opéra. Le service éducatif des Musées de la Ville de Strasbourg s’y associe. Au programme, venue des participants de l’atelier à l’Opéra pour une visite, pour assister aux classes et à une répétition du ballet, déambulation chorégraphique avec Pasquale Nocera, danseur au Ballet de l’OnR, dans les espaces contemporain du MAMCS, autour du thème de la répétition, notion exploitée également lors d’un atelier de peinture sur le « toujours plus grand, toujours plus vite, beaucoup plus lent... ». Une initiative qui ouvre pour les 13-18 ans des horizons entre les arts. Et « (si) notre corps ne nous appartenait plus vraiment ? Et s’il n’y avait plus que des clones sur terre ? Si l’univers n’était composé que de ballons noirs comme le plomb mais légers comme la plume ? Et si, et si... »

tarif : 18 € le cycle + 5,50 € pour le spectacleRenseignements / réservation : [email protected] / 03 88 23 31 15Plus d’infos sur le spectacle : voir p.7

danSe et MuSéeS

La folie,au musée aussi !

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La folie s’afficheLa fabrique d’un visuel de spectacle

quelle image donner à la folie ? pour répondre à ce dilemme philosophique, le Bonr a organisé une rencontre au sommet entre deux talents : marine garcia, danseuse au Ballet, et les photographes strasbourgeois nis&for (jean Langenbronn et thomas valentin), prêts à tout pour sublimer leur modèle. La première a posé pour les seconds dans un studio du Centre chorégraphique aménagé spécialement pour l’occasion. petit tour des coulisses de ce shooting déjanté.

1. Le concept : de la balle…

La Folie dans la danse, c’est la folie créatrice. Celle qui réveille, qui propulse. Le défi : trouver une image aérienne qui décoiffe. Mais pourquoi tant de balles noires ? En référence à Sweet, Sweet, Sweet, quatrième production du programme, chorégraphiée par Marco Goecke. Cette pièce comporte un élément scénographique emblématique : une multitude de ballons noirs (près de 2 000 !) recouvrant la scène et transportant le spectateur dans un univers onirique et changeant. Invitation au voyage dans un monde sans gravité…

2. La mise en place de la scénographie

101 balles à suspendre une par une autour de la danseuse. L’astuce des pros : jouer avec la perspective. La danseuse ne posera pas au milieu des balles mais dans un espace délimité, entre deux rangées de balles. Elle ne sera donc pas prise au piège de tous ces fils tendus autour d’elle.

3. 3 h plus tard…

Un fond noir, un trampoline, les flashs et les réflecteurs en place, on n’attend plus que le modèle.

4. Pendant ce temps...

Laque, séchage, crêpage… ça décoiffe !La folie du créateur, ne serait-ce pas de voir toujours plus loin ? Pour un regard long et perçant, Audrey Wurtz la maquilleuse-coiffeuse, pose les faux-cils, accessoires indispensables.

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et que ça saute !

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farnace Sur france 3

Le 23 mars à 00 h 15, France 3 propose une nouvelle diffusion de Farnace de Vivaldi, production de l’OnR présentée en 2012, mise en scène par Lucinda Childs et sous la direction musicale de George Petrou.

Sur fond de querelles dynastiques se déploie un drame familial qui nous fait pénétrer dans un univers musical où la virtuosité le dispute à l’émotion.

direCtion musiCaLe George Petrou • mise en sCène et Chorégraphie Lucinda ChildsdéCors et Costumes Bruno de Lavenère • Lumières David Debrinay

aveC Max Emanuel Cencic dans le rôle-titre, Mary Ellen Nesi, Ruxandra Donose, Carol Garcia, Vivica Genaux, Emiliano Gonzalez Toro, Juan SanchoChœurs et Ballet de l’OnRConcerto Köln Gbravec la collaboration de parnassus arts productions

Plus d’infos sur ce spectacle : voir p.7>>

Le 7 mars, la Maîtrise de l’OnR - Petits Chanteurs de Strasbourg a reçu un prix de la Fondation Aquatique Show International pour l’ensemble de son action tant en Alsace, qu’en France et à l’étranger depuis plus de dix ans.Félicitations !

récoMPenSe

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retour en iMageS

dîners sur scènemagie et émotion

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28 • Croisements • dîners sur scène

Chaque saison, les dîners lyriques sur la scène de l’onr créent l’événement. pour leur 4ème édition, en janvier dernier, les Chœurs de l’onr au grand complet ont rejoint les artistes de l’opéra studio pour un programme détonant. Les 520 convives présents à ce rendez-vous devenu désormais incontournable – des fidèles depuis les débuts et de nouveaux participants toujours plus nombreux – sont tous sortis de table conquis et ravis, avec un seul mot à la bouche : à quand la prochaine édition des dîners sur scène ?

Prochaine édition : 14, 15 et 16 mai 2014

à 19 h 30plus d’infos

très prochainement sur www.operanationaldurhin.eu

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L’harmonica ▪ matthieu Chiara ▪ épisode 4 4 queStionS à...

Croisements • 31

Cathy est partieOn se souvient de son caractère bien trempé qui cachait un cœur gros comme ça. Cathy Strub a tiré sa révérence le 10 janvier dernier et aura fait face jusqu’au bout à ce mal qui la rongeait. Elle a habillé bien du monde et fait de son métier une passion qu’elle aimait à partager, notamment par l’organisation d’expositions, auxquelles elle conviait

institutions culturelles, musées et artistes. Des expositions conçues autour de thèmes : les chapeaux et les gants en 1997 avec Coups de tête extrava-gants, les dessous du costume avec Vues de dessous en 2000 et le masque et l’éventail dans Maschera en 2002. Des rétrospectives aussi, comme celle qui a eu lieu aux Archives de la Ville de Strasbourg et de la CUS en 2007. On se souvient aussi d’un défilé de costumes mémorable à l’occasion des 30 ans de la maison. Soucieuse de partager son savoir, elle donnait aussi des cours aux Arts décoratifs et dans les lycées professionnels. Cathy Strub a été chef costumière de l’Opéra national du Rhin pendant 17 années.

En une vingtaine de pastilles vidéo, partez à la découverte de métiers de la maison, dont certains insoupçonnés. Savez-vous que dans nos ateliers agissent un responsable des effets spéciaux et un tapissier, que les perruques et les costumes, et même les chaussures y sont confectionnés, qu’il existe un service des ressources musicales, que des maîtres de ballet entraînent les danseurs… à vous de choisir comment satisfaire votre curiosité sur notre site www.operanationaldurhin.eu rubrique multimédia, puis vidéos « 1001 métiers d’Opéra ».

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vous aimez la musique, comment êtes-vous tombé dedans ?Le proviseur de mon lycée, dans le Yorkshire, était un homme très progressiste qui tenait à ce que tous les élèves de première et de terminale soient abonnés à la saison de concerts automne-hiver du Halle Orchestra que dirigeait John Barbirolli. À 16 ans, j’ai entendu tous les concertos pour piano de Bartók joués par Andor Foldes. Mais bien avant, à 10 ans, j’étais entré dans le chœur de l’église anglo-catholique (avec des visites régulières à la Communauté de la Résurrection pour entendre les moines chanter un plain-chant absolument superbe) et j’avais cassé les pieds à ma mère pour qu’elle m’emmène au ballet à Leeds et à Bradford, et à mon père pour qu’il emprunte à la bibliothèque du coin des 33 tours de Conchita Supervia dans Carmen.

quel est votre plus beau souvenir ?Difficile de répondre ! Dans les années 1960, j’ai vu le Wotan de Hans Hotter dans le Ring du Covent Garden. J’ai entendu Clare Watson en Sieglinde de la Walkyrie et j’en ai été tellement bouleversé que je lui ai écrit une lettre de fan (la première et unique fois de ma vie !). Et puis récemment, dans la production du Ring si vilipendée du Met, j’ai entendu Jonas Kauffmann chanter Siegmund, dans le même acte de l’opéra, et j’ai vécu une expérience similaire. Jouer et chanter avec un engagement aussi total : j’ai trouvé ça presque insupportablement émouvant. La seule fois où j’ai été vraiment ému par une représentation d’opéra filmée, c’est en voyant le Parsifal de Syberberg au début des années 1980.

si vous étiez un instrument ?Je crois que j’aimerais bien être un basson – toujours utile dans les ensembles de chambre. Un jour, j’ai essayé d’apprendre à en jouer, mais j’ai été vaincu par la tuyauterie !

si vous étiez un personnage lyrique ?J’hésiterais entre deux personnages japonais — Cio-Cio San (Madama Butterfly) ou alors la Folle, The Mad Woman (un rôle de ténor) dans Curlew River de Britten qui s’inspire de la pièce de théâtre nô « Sumidagawa ».

traduction odile demange

écrivain et dramaturge, ian Burton travaille en étroite collaboration avec robert Carsen depuis une vingtaine d’années. il publie des poèmes et des pièces de théâtre. il est l’auteur des livrets des opéras richard iii de giorgio Battistelli, présenté à l’onr en 2009, il nerone, version rock d’un opéra d’après monteverdi créé au théâtre du Châtelet en mai 2012, ou jjr sur jean-jacques rousseau de philippe fénelon créé à genève en septembre 2012.

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L’affaire makropoulos à la fenice Notre production de L’Affaire Makropoulos, créée à l’OnR en 2011 dans la mise en scène de Robert Carsen et les décors et costumes de Radu et Miruna Boruzescu, est à l’affiche de La Fenice de Venise les 15, 17, 19, 21 et 23 mars 2013. Coproduction avec le Staatstheater Nürnberg et La Fenice,

c’est la première fois que l’œuvre est présentée dans le prestigieux opéra vénitien. Emilia Marty est chantée par Angeles Blancs Gulin et Albert Gregor par Ladislav Elgr. On y retrouve Andreas Jäggi, Enric Martinez-Castignani, Martin Bárta, Enrico Casari et Guy De Mey. plus d’infos : www.teatrolafenice.it

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L’Ukrainienne Olga Pasichnyk offrait, avec sa voix de soprano pleine de caractère, la performance vocale la plus intense de la soirée.

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Les Chœurs de l’OnR donnent une belle prestation pleine d’âme et de caractère, aux belles modulations et avec une projection des voix tonifiante.

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Pour mettre en scène efficacement ce mélange envoûtant de comédie et de fantaisie, dans lequel il est également question de quête de l’amour, de la vérité et de la sagesse, Mariame Clément et son équipe n’ont pas manqué d’idées propres à enthousiasmer le public.

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Ce qui frappe dans la narration dramaturgique de Mariame Clément c’est sa maîtrise dans l’art de changer d’ambiances et de climats,sa facilité de rapprocher ou d’éloigner les plans visuels, sa pertinence dans la mise en valeur de détails importants. À côté des touches poétiques on retrouve chez elle des accents humoristiques, toujours subtils et bien à propos.

LeszeK Bernat

Décalée, émouvante et drôle à la fois, et furieusement dans l’air du temps.

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Sous la direction de Theodor Guschlbauer, l’Orchestre symphonique de Mulhouse crée, dès l’ouverture pleine de souplesse et d’équilibre, un son transparent qui ne couvre pas et a permis bien des choses sur le plan vocal.

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Surprenante ingéniosité d’une mise en scène signée Mariame Clément.jean-LuC vannier

Intelligente et cohérente mise en scène d’une rare inventivité et efficacité plastique. On ne peut rester indifférent à la parfaite maîtrise de l’espace et à la fascinante imagination dont fait preuve Mariame Clément. Maestro.net.pl LeszeK Bernat

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La presse en parle...

La beauté singulière des éléments visuels, des décors comme de la vidéo, participe à la magie de la représentation.

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Direction vive et élégante de Theodor Guschlbauer. Séduisant Tamino de Sébastien Droy, au timbre solaire et au style châtié.

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Étonnante, rare et pourtant admirable est la capacité de Mariame Clément à passer d’un univers esthétique à l’autre selon les opéras qu’elle met en scène.

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Du premier accord de l’ouverture jusqu’à la fin rayonnante, Theodor Guschlbauer possède son Mozart jusqu’au bout des ongles, il sait flatter les chanteurs sans jamais céder au star-system. Tout cela a une classe folle.

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Une époustouflante Flûte enchantée ! Nous avons beaucoup aimé la mise en scène de Mariame Clément. Il y a de l’audace, de l’intelligence, de l’humour.

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Distribution sans faille, mise en scène inventive, l’œuvre de Janáček par l’OnR est une réussite. C’est un véritable enchantement que cette Petite Renarde rusée mise en scène par Robert Carsen.

Christian merLin

La magie opère à nouveau dans ce quatrième volet Janáček / Carsen. […] On applaudit la performance de Rosemary Joshua dans le rôle-titre.

jérémie Bigorie

Un véritable enchantement. niCoLas BLanmont

Il faut saluer la direction de Friedemann Layer, dont l’orchestre accompagne très habilement la mise en scène généreuse et la jolie distribution, tous au service et à l’écoute de l’œuvre et de la musique de Janáček.

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Le chef Friedemann Layer a choisi le moelleux plutôt que la turbulence élémentaire. Du côté de la mise en scène de Carsen, même égalisation du monde humain et animal dans un unique décor couleur du temps.

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Dans son rôle-titre, la soprano Rosemary Joshua figure en tête de la distribution autant pour sa performance d’actrice que pour son chant habile et plein de vivacité.

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Une magnifique renarde à l’orange concoctée par Carsen. Spectacle complet, succès assuré !

anne supLy

Comme à son habitude, Robert Carsen signe une mise en scène pleine de légèreté, de fantaisie et d’imagination. Friedemann Layer dirige un Orchestre symphonique de Mulhouse en grande forme.

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Applaudissements. Dix minutes d’applaudissements à la fin de Don Quichotte ou l’illusion perdue. Si l’on en juge par l’accueil qu’a reçu cette production, le défi de faire dialoguer danse classique et chorégraphie contemporaine a été relevé avec succès.

tiago BartoLomeu Costa

Don Quichotte, assisté de son fidèle Sancho (excellent Miao Zong) est idéalement incarné par Grégoire Daujean.

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La petite renarde rusée

Don quichotteou l’illusion perdue

La flûte enchantée

On a rarement vu le Ballet du Rhin si justement employé, si intelligemment mis en scène.

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Il faut se laisser happer par les mouvements sublimes des corps des danseurs.

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La scénographie est belle, le montage musical très réussi. ariane BaveLier

Le plus beau : cette armure au sol dont chaque danseur va emprunter une pièce.

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Les danseurs du ballet de l’Opéra national du Rhin sont remarquables. Stéphanie Madec-Van Hoorde s’illustre en une parfaite Dulcinée avec la grâce et la technique de La Poupée d’Offenbach. Ramy Tadrous et Lateef Williams mènent nos pas jusqu’aux confins du rêve. Il est si délicat de matérialiser la quête de Don Quichotte, saluons la chorégraphie de Rui Lopes Graça qui permet au geste d’exprimer l’indicible.

AngéLique LAgARDe

Les solos de Sandra Ehrensperger (Reine des Dryades), Vera Kvarcakova (Cupidon ) et Marine Garcia (Kitri / Dulcinée) ont été très appréciés. Kulturkompasset henning hohoLt

Le Garde-chasse de Scott Hendricks fait briller un timbre superbement mordant et une jeunesse rendant son attirance pour la Renarde encore plus troublante interaction entre espèces, face au braconnier d’une parfaite rustrerie, veule et bien populaire de Martin Bárta.

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Carsen est de ces adultes qui ont su garder une part d’enfant en eux. Avec La Petite Renarde, il entraîne le spectateur dans le plus merveilleux des contes.

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Robert Carsen est réputé pour sa virtuosité scénique immédiatement reconnaissable et la maîtrise absolue des lumières dont il connaît tous les secrets. Ses élégantes et mystérieuses alchimies des éclairages sont d’une grande inspiration et d’une beauté à couper le souffle.Maestro.net.pl LeszeK Bernat

La gestuelle corporelle mixe l’humain et l’animal avec un humour constant et selon un dosage subtil, que ce soit dans la chorégraphie vivace et exultante de Philippe Giraudeau, les déplacements mutins des jeunes chanteurs ou les incarnations principales.

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La silhouette et la dynamique de Rosemary Joshua permettent une magistrale composition de petite bête vivace […].

Laurent Bury

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informations communiquées sous réserve de modifications

opéra danse récitals jeune public Concerts & concerts apéritifs événementiel

athénée :L’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, 24 rue Caumartin,75009 Paris

st-pauL :église Saint-Paul, Place du Général Eisenhower,Strasbourg

ste-geneviève :église Sainte-Geneviève, Rue de Stalingrad,Mulhouse

st-joseph :église Saint-Joseph, Place Saint-Joseph,Colmar

La manu :La Manufacture, 6 route d’Ingersheim,Colmar

L’iLLiade :11 allée François Mitterand, 67400 Illkirch-Graffenstaden

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Überall wo Menschen sind.

5 quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg · Tél. 06 08 86 67 30 · [email protected] · Horaires d’ouverture: mardi – samedi 10h – 18h30

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