CRPE  Histoire  –  Le  XXe  Siècle.  

La Première Guerre Mondiale.  

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Affiche de propagande pendant la « Grande Guerre ».

Contexte : Des rivalités multiples opposaient les puissances européennes

(compétition coloniale, commerce, revendications territoriales –ex. : Alsace-Moselle). Deux blocs se sont ainsi formées : « La Triple Alliance » (Empire Austro-Hongrois, Empire allemand, Italie) et la « Triple Entente » (Russie, France, Royaume-Uni). Détonateur : l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand le 28 juin

1914 à Sarajevo par des nationalistes serbes. C’est d’abord l’Autriche-Hongrie qui déclare la guerre à la Serbie … et ce petit conflit devient mondial à cause de l’enchaînement des déclarations de guerre.

Etat d’esprit : l’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914,

les soldats sont alors motivés, l’idée d’une « Union nationale » à défendre est toujours importante dans le cœur des gens. On appellera cette guerre la « Grande Guerre ». Même si les « mobilisations de consciences » (= propagande) restent importantes. Déroulement : au début, c’est une guerre de mouvements, rythmée par

plusieurs batailles. L’Allemagne arrive rapidement aux portes de Paris, mais perd la Bataille de la Marne en septembre 1914. La « course à la mer » s’enclenche alors, sans grand succès. Puis les deux armées s’immobilisent et se terrent dans des tranchées : commence alors la guerre de positions qui dure plus de 3 ans. L’Allemagne est affaiblie du fait d’un blocus maritime franco-britannique. En 1917 sévissent deux carnages sans vainqueurs : la Bataille de Verdun de février à juin 1917 (initiée par les Allemands dans le but d’affaiblir la France et le Royaume-Uni : « guerre d’usure ») et la Bataille de la Somme engagée par les français. L’offensive du « Chemin des dames » fait quant à lui 40.000 morts en 48h. En 1918 la Guerre de mouvement reprend (car l’Allemagne n’a plus de front à l’est). Mais l’offensive est stoppée à la Marne grâce au commandement du Général Foch. Une guerre mondiale ? Oui, car des alliés rejoignent l’un ou l’autre des

deux blocs : l’Italie, les USA ou le Japon rejoignent l’Entente (les alliés), et l’Empire Ottoman ou la Bulgarie combat pour l’Alliance. En 1917 les Etats-Unis entrent en guerre, las de voir les navires de commerces sabotés par les allemands. Les Russes se retirent du conflit en 1917 (abdication de Nicolas II, Révolution bolchévique), et signent le traité de Brest-Litovsk. Issue : les alliés gagnent, l’armistice est signé le 11 novembre 1918 à

Rethondes. L’empereur allemand abdique : c’est une Allemagne exsangue qui signe l’armistice. Des conférences de paix se tiennent à Paris, le traité le plus important

Dates repères …

✩ 1914 – 1918 : La Première Guerre Mondiale. ✩ Septembre 1914 : bataille de la Marne. ✩ Février - Juin 1916 : Bataille de Verdun ✩ Avril 1917 : entrée des USA dans la guerre. ✩ Octobre 1917 : Révolution Bolchévique ✩ 11 novembre 1918 : Armistice ✩ 1919 : traité de Versailles.  

Attention : « armistice » est un nom masculin.  

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est le Traité de Versailles signé en 1919 (la France récupère alors l’Alsace-Lorraine, et obtient des dédommagements de guerre). Quels impacts ? C’était une guerre totale et extrêmement violente : une

guerre moderne. Dans les tranchées, les offensives consistent à sortir dans un no man’s land à la merci des barbelés et mitrailleuses ennemies ; pour finir au corps à corps si on a la chance de survivre jusqu’au front adverse. Verdun tue 300.000 poilus et 250.000 allemands. On assiste à une « brutalisation », à une habitude et tolérance progressive à la violence, à la banalisation d’actes cruels, à un ensauvagement. Des armes nouvelles sont utilisées (la « Grosse Bertha » allemande, à longue portée), des lance-flammes, gaz, chars d’assaut, mais aussi l’aviation et les sous-marins commencent à être exploités. Dans les zones occupées, les civils subissent une grande violence. Citons le cas du premier génocide du XXe siècle, en 1915, avec le massacre des Arméniens par les Turcs de plus d’un million de civils, dans l’Empire Ottoman, soupçonnés de comploter avec les Russes. Les pertes sont telles (sur 65 millions d’hommes mobilisés), que les volontaires de 16 ans sont acceptés. Fatigue, insalubrité, désespoir … conduisent à des mutineries en 1917. A l’arrière, manque de main d’œuvre, réquisition des femmes, travailleurs étrangers et prisonniers de guerre à cet effet. Les denrées alimentaires se font rares, les prix augmentent fortement et on a recourt au rationnement. Quelle Europe après la IERE GM ? Les grands Empires, anciens (Empire

Russe, empire Austro-Hongrois) disparaissent. De nouveaux états apparaissent (Tchécoslovaquie, Pologne). On créé la SDN en 1920 pour essayer de conserver la paix, en ayant une figure d’arbitrage international et en jouant sur le désarmement. C’est le président américain Wilson qui émet l’idée de la SDN dans sa « déclaration en quatorze points » le 8 janvier 1918. Le problème est que le règlement de la guerre n’est pas discuté mais imposé aux vaincus. De plus, les vainqueurs ne sont pas d’accord :

Clémenceau veut écraser l’Allemagne, Wilson veut les laisser tranquille (« droit des peuples de disposer d’eux-mêmes »). L’armée allemande est réduite à 100.000 Hommes, et ils doivent payer des réparations de guerre. Ils perdent l’Alsace-Lorraine et sont divisés en deux par le couloir de Dantzig. Les allemands percevront ce traité de Versailles comme une humiliation : le « diktat ». Conclusion : Cette guerre fait 9 à 10 millions de morts, 20 millions de

blessés et 4 années de déficit des naissances. En France, ce sont 10% de la population active qui sont tuées. On édifie quasi-systématiquement des monuments aux morts, le deuil est immense. De plus, la Grande Guerre amorce la fin de la domination européenne : les Etats européens sont des débiteurs fortement endettés. La monnaie européenne n’est désormais plus convertible en or. Un malaise social sévit : certains ont profité de la guerre (spéculateurs, banquiers, industriels) ; alors que d’autres en pâtissent socialement ou n’obtiennent guère de reconnaissance malgré la place qu’ils ont eu durant la guerre (salariés, femmes, colonisés mobilisés). Une « culture de guerre » se construit, culture dans laquelle l’ennemi est haït et assimilé au mal, et cette haine là justifie seule la mobilisation des troupes. Même si le consentement à la guerre, l’acceptation et la grande mobilisation ne se résume pas qu’à cette simple raison. On doit citer aussi le bourrage de crâne, le patriotisme, le sentiment de menace, l’honneur, d’hommes habitués dès l’enfance à la discipline, au respect de l’ordre et au patriotisme. Une guerre des nations ? D’ailleurs, les nouveaux états qui apparaissent au sortir de la guerre sont fondés sur les principes de nationalités. Une guerre qui montre le triomphe de la guerre du matériel et des innovations technologiques. On disait de cette guerre qu’elle serait la « der des der ».