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Aquac,dmral Engineering 5 ( 1986 17-32 Culture du Saumon de l'Atlantique Salmo salar en Eau Sai6e dans l'Estuaire du St-Laurent, Qu6bec (Canada) avec Hivernage en Eau Douce Sylvain Saint-Gelais et Denis H. Larrivde Dcpartement des Sciences Fondamentalcs. Universit4 du Qucbec ?~ Chicoutimi. 555, boulevard de l'Universite~, Chicoutimi, Quebec, Canada G7H 2B l tCg.SUM¢_. Sur une bontze partie de la c~?te est du Canada. l'eau de mer est trop froide en hirer pour que le saumon de l'Atlantique Salmo salarv soit maintenu continuellement. On a done e;le~,'( des saumons dans l'estuaitz, du St-Laurent durant l'dtd t983 et en hiver, trans]Frd ces poisson.s dans hz rivi~re altx Outardes puis eft pisciculture, lls ottt dtd rcp[ac~;s ett tilt salde l'&d suivant, jusq,¢'~i l'automne 1984. En 1983, un groupe de 5altmotls servant de comparaison a (to; 6levd en eau douce seulement. ,-~ partir de poids movens de 43 g, on a obtenu un poids de 1-28 kg en moyenne aprds 17-3 tnois et tttt taux inxtantand de crois- sance moven de 0-64 %-lout "-~. Les poissons en eau sal& ont tnontre utte croissance, un taux de conversion de la nourriture en chair ainsi qu'tttt taux de survie meilleurs que ceux en eau douce. Ma[gte une survie de 32 %, on conclut que l'(levage du saumon de l'Atlantique en eau salee comportant tttt hivernage en eau douce est techniquement et biologiquement realisable. Les mortalit~s importantes et les croissances fiLihles peuvent s'expliquer pat la sous-alimentation sttbie ~Ttt d(but de l"exp&ience. ABSTRACT On most of the eastern coast of Canada, the seawater is too cold during the winter to keep the Atlantic sahnon Salmo salar continually. The authors therefore reared sahnon in the St Lawrence estuat 3, during the summer of 1983 and during the winter transferred thetn to the aux Outardes river and subsequently to a fish rearing station. They were put back in seawater the Jbllowing summer until the fall of 1984. In 1983, a group of salmon, used for comparison, was reared in freshwater only. Starting with a meatz weight of 43 g an average weight of 1-28 kg after i7 Aquacultural Engineering 0144-8609"86/S03.50--© Elsevier Applied Science Publishers Ltd. England. 1986. Printed in Great Britain

Culture du saumon de l'Atlantique Salmo salar en eau salée dans l'estuaire du St-Laurent, Québec (Canada) avec hivernage en eau douce

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Aquac,dmral Engineering 5 ( 1986 17-32

Culture du Saumon de l'Atlantique Salmo salar en Eau Sai6e dans l'Estuaire du St-Laurent, Qu6bec (Canada)

avec Hivernage en Eau Douce

Sylvain Saint-Gelais et Denis H. Larrivde

Dcpartement des Sciences Fondamentalcs. Universit4 du Qucbec ?~ Chicoutimi. 555, boulevard de l'Universite~, Chicoutimi, Quebec, Canada G7H 2B l

tCg.SUM¢_.

Sur une bontze partie de la c~?te est du Canada. l'eau de mer est trop froide en hirer pour que le saumon de l 'Atlantique Salmo sa la rv soit maintenu continuellement. On a done e;le~,'( des saumons dans l'estuaitz, du St-Laurent durant l'dtd t983 et en hiver, trans]Frd ces poisson.s dans hz rivi~re altx Outardes puis eft pisciculture, lls ottt dtd rcp[ac~;s ett tilt salde l'&d suivant, jusq,¢'~i l 'automne 1984. En 1983, un groupe de 5altmotls servant de comparaison a (to; 6levd en eau douce seulement. ,-~ partir de poids movens de 43 g, on a obtenu un poids de 1-28 kg en moyenne aprds 17-3 tnois et t t t t taux inxtantand de crois- sance moven de 0-64 %-lout "-~. Les poissons en eau sal& ont tnontre utte croissance, un taux de conversion de la nourriture en chair ainsi qu'tttt taux de survie meilleurs que ceux en eau douce. Ma[gte une survie de 32 %, on conclut que l'(levage du saumon de l 'Atlantique en eau salee comportant t t t t hivernage en eau douce est techniquement et biologiquement realisable. Les mortalit~s importantes et les croissances fiLihles peuvent s'expliquer pat la sous-alimentation sttbie ~Ttt d(but de l" exp&ience.

A B S T R A C T

On most of the eastern coast of Canada, the seawater is too cold during the winter to keep the Atlantic sahnon Salmo salar continually. The authors therefore reared sahnon in the St Lawrence estuat 3, during the summer o f 1983 and during the winter transferred thetn to the aux Outardes river and subsequently to a fish rearing station. They were put back in seawater the Jbllowing summer until the fall of 1984. In 1983, a group of salmon, used for comparison, was reared in freshwater only. Starting with a meatz weight of 43 g an average weight of 1-28 kg after

i7 Aquacultural Engineering 0144-8609"86/S03.50--© Elsevier Applied Science Publishers Ltd. England. 1986. Printed in Great Britain

L ~ 5, Saint-Ge&ia. D, H. Larri;'~e

17"3 rttonth.s" a n d a m e a n itz.statztaneous growtI" rate of 0-64% day-" were reached. T h e f ish in sea water s h o w e d a better growth, ratio o f f e ed to flesh conversion and rate of survival than the fish in ~eshwater. Des- pite a low survival of 32 ~;,, it is concluded ttuzt the rearing of Atlantic ~almon in seawater involving a wip~tering i~z frestzwater is technically aptd bioh~gica/ly feasible. The hea~y mortalities and r/'e low growth can be explained by the.tact that the fish were u~zde,fed at the beginning of the experiment.

La mariculture des salmonid6s dans tes re}gions nordiques s'est ddvelopp6e surtout en Europe, sur la c6te ouest de I'Amdrique du Nord et au Japon. Elle est maintenant une industrie d'une importance signifi- cative et en pleine croissance dans ces pays. En 1984, par exemple, la valeur totale du saumon cultiv6 en Norv6ge 6tait de S100 millions t~,.-U. Parmi les produits matins de ce pays, seule la morue ddpassait cette valeur.

On explique en partie ce succ6s par le fait que ces r6gions sont dotdes pour la plupart d'eaux marines qui conservent pendant route l'ann/:e des tempdratures addquates pour la survie des salmonid6s.

Dans la plupart des rdgions c6tibres de l'est du Canada, les basses temp6ratures hivernales de l'eau de mer superficielle ne permettent pas l'dlevage de salmonidds pendant toute l'ande. Par exemple, la tempdra- ture de l'eau de surface du golfe du St-Laurent atteint en hiver des mini- mum de - 1-8°C (Lauzier et Marcotte, 1965) tandis que la tempdrature minimale Idtale pour les juvdniles de saumons de l'Atlantique Salrno salarest de -0 .7°C (Saunders et al., 1975). De plus, ces r6gions marines sont encombr~es, en hiver, de glaces ddrivantes qui ne permettent pas l 'amarrage de structures ldg~res comme des cages flottantes ou encore la construction d'enctos fixes dans la zone littorale.

Dans ces conditions, il es t 6vident que l'on dolt trouver un moyen d'dviter ces facteurs destructifs si on d~sire eSlever des animaux pendant plus de 12 mois.

Les re?sultats de recherches antdrieures suggbrent qu'il est possible et mEme souhaitable de transfdrer des salmonidds en eau douce pour l'hivernage. Brett et Alderdice (1958) signalent que l'omble chevalier, Salvenilus alpinu& pdnetre dans les eaux douces des embouchures de rivi6res lorsque les tempdratures de t'eau de mer risquent d 'amener la congdlation de ses liquides corporels. On salt de plus qu'il est naturel, chez les salmonidds anadromes, de rdint4grer l'eau douce pour leurs migrations de reproduction.

Saunders et Henderson (1969) concluent, d'une 6tude sur te saumon de l'Atlantique, que la salinit6 optimale pour la croissance varie avec la saison. La physiologic du saumon favoriserait la croissance en eau de

Culture dq saurnon de I'A t/antique [ qa

mer durant le printemps et l'Gtd et en eau douce durant l*automne et l'hiver. Selon Hoar (1965) ces changements cycliques seraient rd~s par un contrSle hormonal provenant de la glande pituitaire, la photop6riode et la tempdrature etant les deux parametres qui contr61eraient ce cycle,

Notre travail a consistd ~ vGrifier l'hypoth,}se qu'il est possible, pour les satmonidds d'dlevage ayant dGbutd leer croissance en eau salde pen- dant une premiere saison estivate, d'etre r~acclimatds b, l'eau douce pour la durGe des mois d'hiver. Avant ainsi ~vit~ les tempdratures t&ales, les poissons seraient ensuite retranst'&Gs en eau salGe pour y terminer leur croissance. Cette technique permettrait de profiter au maximum du preferendum physiologique saisonnier des salmonidds.

Le prdsent travail, en plus de vGrifier l'hypoth,~se, nous permettait d'Gvaluer pour la premiare lois le potentiel de croissance du saumon de l 'Atlantique dans l'estuaire du St-Laurent.

MATI~RIEL ET MI~THODES

Sites d'61evage

Nous avons choisi les sites d'dleva,,e= (Fie., ~ t i) en fonction de leur poten- tiel piscicole et de la possibilitG de pouvoir touer les cages d'61evage d'un site fa l 'autre au moment des transferts. Malheureusement il ne fur pas possible de rGaliser les touages en raison du stress qui aurait 6tG imposd aux poissons. On a donc amGnagd deux sites avec des cages d'etcvage dans chacun et transporteL les poissons par la route.

L 'embouchure de la rivibre aux Outardes (49 ° 08' 14'N, 68 ° 22' 3 0 ' W ) fur choisie comme site d'elevage en eau douce. 20 km du St-Laurent, la rivibre offre de l'eau complbtement douce, une profondeur de 13 m e t des marees d 'une amplitude de 4 m. Le courant de la riviare, tangentiel aux cages, permettait une bonne circu- lation de l'eau.

L'Anse St-Pancrace (49 ° 17" 13' N. 68 ° 02' 53' W), situ6e /t 75 km du site d'dlevage en eau douce, fut choisie pour l'Glevage en eau sahSe. C'est une petite baie bien abritde des vents et qui s 'ouvre sur l'estuaire du St-Laurent. La profondeur de l'eau ~ marGe basse sous tes cages 6tait de 10 m e t l 'amplitude des mardes de 5 m. Par ailleurs, comme nous l'avions appr6hendd, la tempGrature de l'eau gt ce site (Fig. 211 a atteint le niveau [dtal pour le saumon de l 'Atlantique en janvier 1984.

Origine des saumoneaux

Les poissons utilis~s pour cette expdrience ~taient des saumoneaux de l'Atlantique Salmo salar figds de 21 ans. ils provenaient de parents

20 5\ Saint-Gelais. D. 14. Larriv#e

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68 ° 30' Fig. 1.

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Local isation des sites d'dlevage: (A) site d'eau douce; (B) site d'eau salee.

Odture du saumon de l 'At tant ique 2 i

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Fig. 2.

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O N v i

1982 1983 1984 Mois

Moyennes mcnsuelles de la tcmpcrature et dc la salinitd aux sites d'~51evage.

anadromes captur6s dans la rivi~re York au Qudbec et furent ~lev6s ~. la pisciculture gouvernementale de rAnse Pleureuse pros de Gasp&

Les cages et la nourriture

Les cages d'6levage utilis6es 6talent de type norv6gien. Elles durent construites selon la description de Moiler (1976). Le collier flmtant de forme octogonale mesurait 6 m de largeur et le filet de nylon crdosot6 employd descendait/a 5 m sous la surface, ce qui constituait un volume utilisable de 125 m 3.

La nourriture offerte aux poissons 6tait de type humide. La formule no. 1 (Tableau 1) fut utilisde pendant presque route rexpdrience. Cependant pour pallier au problbme de la trop grande friabilit~ de la

"7''~ S. Saint-Ge!ais. D. H. Larri;,de

TABLEAU 1 Formules des Differents Types de Nourr i ture pour le Saumon de l 'Atlantique

Ingrddien:s % Ea'l Pdriode d ",ttilisation o

Formu/e no. 1 ,~ t Capelan Hachd ~ la.,./oms' vi!losus 75 64.7

Supplement ~ saumon vitamind ~ 25

Formule no. 2 Maquereau hachd Scmmber scrornhu~ 51 37"8 Supplement ~ saumon vitamind" 23 Farine de poisson 21 Huile de foie de morue 3 Huile vdgdtale 2

lS ju in 1983au l e r sep t . 1984

le r sept. 1984 au 16 nov. 1984

¢1 F 1 - - aonque par Fortamix, Chamblv, Quebcc, Canada.

nourri ture, la formule no. 2 fut adoptde "a la fin de l'6te 1984. La diff@- ence essentielle entre les deux formules dtait la teneur rdduite en eau dans la formule no. 2.

Au ddbut de l 'expdrience, les quantitds de nourri ture dtaient dtablies selon une charte fournie pour la truite arc-en-ciel dlevde en eau douce. Les quantitds dtaient cependant majordes de 50% pour tenir compte de la presence d 'une plus grande quantitd d'eau dans notre nourriture. l~tant donne les croissances moins bonnes clue prdvues et les mortalitds importantes, deux mois et demi apras le ddbut de l 'expdrience, les poissons furent nourris fi satidtd.

Protocole exp6rimentai

Uexpdrience ddbuta le 15 juin 1983 et dura 17-3 mois. Un premier groupe, le groupe experimental, dtait compose de 657 saumoneaux. Ils demeur~rent cinq mois en eau salde h l 'Anse St-Pancrace puis furent transferals un mois en eau douce clans la rivi~re aux Outardes. Ils furent ensuite ddmdnagds en bassins d 'eau douce dans une pisciculture pour une durde de sept mois et puis retournds pour une durde de cinq mois en eau salde, c'est-Mdire jusqu'au milieu de novembre 1984. La tem- perature des bassins de pisciculture dtait constante b, 7°C.

Un deuxi~me groupe, le groupe de comparaison, dtait composd de 602 saumoneaux. Ils demeur~rent six mois en eau douce dans la rivi~re aux Outardes puis sept mois en pisciculture avec le groupe experimental.

Culture du saumon de t 'Atlantique 2 3

Ils furent aussi placds en eau sal~e fi l'Anse St-Pancrace pendant les cinq derniers tools. Le ddmdnagement en bassins dans une piscicutture f-at effectud pour 6viter de maintenir du personnel sur le terrain pendant tout l'hiver. Cependant l'hivernage des saumons darts la rivibre aux Outardes avait ddj5. 6t6 r~alisd avec succbs t'annde pr~cddente.

Les donndes environnementales dtaient prises 5. chaque nourrissage tardis que les donndes biomdtriques dtaient enregistrdes 5. chaque mois environ. Nous avons calculd le taux instantand de croissance i~ partir de la formule utilisde par Sutterlin et al. (11981) et dvalu~ la condition corporelle/a l'aide du facteur de condition de Fulton (Riker, 1980).

Les courbes de survie furent calculdes selon la m6thode de catcul de la procddure Survival of the Logical Statistical Package for Social Sciences (Hadlai et Nie, 1981 ).

chaque lois qu'apparaissaient des mortalit~,s importantes, des spdci- mens dtaient envoy6s aux services vdt6rinaires du minist~re de t'Agricul- ture, des P6cheries et de l'Alimentation du Qudbec "~ Rock Forest.

RESULTATS ET DISCUSSION

Croissance

On remarque/a la Fig. 3 et au Tableau 2 que le groupe exp6rimental a un poids significativement plus grand /~ la fin de l'exp~rience ( M = 1-28 kg) que le groupe de comparaison (M = t.00 kg), t(48) = 3-57, p<0-01 , une-voie. La longueur ~ la fourche moyenne dtait aussi /1 ce moment significativement plus grande chez le groupe expdrimental (M = 486"5 mm) que chez le groupe de comparaison (M = 446-4 ram), t(48) = 4.55, p < 0.01. une-voie.

Au Nouveau-Brunswick, par comparaison, Sutterlin et al. (1981) ont obtenu 3.3 kg apr~s 18 mois d'dlevage en eau salde h partir cependant de saumoneaux de 85 g, soit presque le double du poids des ndtres.

Si on compare avec les croissances obtenues en Norv/3ge, Sutterlin et Merrill (1978) rapportent des poids de 1.7 kg et 2.0 kg pour des fermes commerciates norvdgiennes ayant gardd leurs poissons en mer respectivement 16.0 et 16.5 mois. Les 61evages avaient d~butd avec des saumoneaux Idg6rement plus petits que les ndtres, soit 30 et 33 g respectivement.

Des comparaisons plus directes peuvent cependant 6tre rdalis~es si on examine les taux instantan6s de croissance en poids. Par exemple, dans six fermes commerciales norvdgiennes, on obtient un taux de

" ' S . Saint-Ge!ais. D. H. Larriv& d , " ~

Fig. 3.

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GROUPE EXPERIMENTAL . . . . . GROUPE DE COMPARAJSON

27-10"83 TRANSFERT EN EAU [X)UCE GR EXPERIMENTAL

I

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I 1-12-83 TRANSFERT EN BASSJNS

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~ T -!

10-07-84 RETOUR EN EAU SALEE 2 GROUPES

6 0 • 28-08-83

4 0 I NOURRISSAGE Z, SATiETE 2 GROUPES

0 I I t l l

0 100 200 300 400 500

JOURS DE CROJSSANCE

Poids moyens des saumons de rAtlantique et intervalles de confiance de 95%.

0-75%-jour -~ en moyenne pour 21"5 mois que dure le cycle tandis que notre groupe expdrimental a crfi en moyenne de 0-64%-jour -t pendant les 17-3 mois d'dlevage.

Les diffdrences de croissance obtenues face a d'autres 61evages peu- vent s'expliquer par:

(1) Le fait que des quantit6s de nourriture offertes aux poissons au d6but de l'expdrience dtaient insuffisantes.

(2) Une nourriture trop friable dfi h la haute teneur en eau darts la formule no 1.

Culture du saumon de l'Atlantique

T A B L E A U 2 Croissance en Poids et en Longueur des Saumons de l 'Atlantique

25

D:~te n Poids moyet:s Lonoueur ~J hi Milieu d'dtevage ~?urche

g ET tr im E T

Groupe expe;riment.a[ 83 juin 15 34 43 21.9 170 22.3 "l

juil. 16 33 55 ll-fi 187 23.3 ao f t 15 29 69 12-1 21)1 12-1

" ~. . '4 v~S 20"1 sept. 15 A) 84 ~~ __, oct. 17 ,3(1 188 34-3 270 17-9 oct. 27 30 222 42.6 286 18.8 no,,. 15 29 195 4a- , n / J 28-0

/ nov. 29 "1 .~ ) ,,'~ 14 _'~3-6_ 284_ 14-9

84 janv. 10 3l 217 36 '4 293 16.3 fdv. l(I ,~/)" 236 33-7 _~01" l~'J- "

t y 7 mars 15 3{) _ , . "~96 37.2 .~_ "~ 1 " juil. 11 28 404 92-0 368 2l-2 ) sept. 13 3(/ 988 164.7 462 "~'~ no``. 16 37 1278 230.5 486 23.3

Groupe de comparaison

gau saleZe cages

Eau douce cages

Eau douce bass ins

Eau salde cages

" "~ a , a ' J "1 83 juin 15 j 4 4a 21-9 170 "Y' "

l juil. 15 30 50 11-0 172 14'9 aofit 16 86 55 13.7 189 17.5

sept. 17 29 77 20-8 209 20-7 Eau douce ca~cs oct. 16 27 t57 44.2 241 28-1 oct. 31 30 161 43-6 247 26-6 no,,'. 15 30 186 53-2 251 28.4 nov. 29 31 186 59.6 251 33-2 "1

84 janv. I0 29 196 58-4 264 28.7 [ fdv. 10 30 222 65'(! 275 30.6 I E a u d o u c e b a s s i n s mars 15 30 256 84-S 293 35 ' l

J7,. 95 '5 355 3 0 2 juil. 11 31 " ~ 1 13 13 719 2 0 0 4 414 39 '9 }~ Eat isa lde sept. cages

nov. 16 13 1000 271.7 446 36.5 1

(3) Des manipulations frdquentes dues au cadre expdrimental. (4) Des ddplacements suppldmentaires occasionnds par le dd-

mdnagement ~ la pisciculture.

Des diffdrences de croissance entre les groupes apparaissent dans la premi8re partie de l'expdrience lorsqu'ils sont placds dans des milieux diffdrents. Au moment du transfert en eau douce du groupe expdri-

26 5. 5aint-Gelais. D. H. Larriv&

mental. ~ la fin d'octobre 1983. le poids moyen de ce groupe M = ___~,:"~? ,,~ etait si£nificativement~ plus_ ~£rand que celui du groupe de

"~-4 ;, < c o m p a r a i s o n ( M = 1 6 t ,:,~ t('L.g~ = - " p 0 -01 . D o n c . m a l g r d u n e

nourriture artificielle plus abondante pour le groupe de com- paraison - - (4 .72% du poids du corps par jour en nourriture humide comparativement gt 3"76%}- et une tempdrature de l'eau plus dlevde (Fig, ' ~'~ le groupe de comparaison vivant en eau douce durant le premier ~t~ n'a pas crCt aussi rapidement que le groupe experimental placd en eau sal6e.

Suite au transfert en eau douce, le groupe experimental a subi une ddcroissance, passant d'un poids moven de -_~.'~'~'~ ,-, 'a 195 ,, en 19 jours. C'est une perte de poids dquivalente ~ un taux instantan6 de croissance de - 0'77%-jour -~ (Fig. 4). Pendant la m&me periode le groupe de com- paraison, n'ayant pas subi de changement de milieu, a continual h croitre.

Durant les 15 jours suivants, le groupe expdrimental a recommencd sa croissance tandis ctue le groupe de comparaison subissait une ldg~re

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Fig. 4.

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GROUPE EXPERIrvIENTAL . . . . GROUPE DE COb,IPARAISON

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JOURS DE CROiSSANCE

Taux instantanes de croissancc cn poids des saumons de I'Atlantique.

C !tt ed~ de l 'Ada riq ~- 11 t r t S ( , l l t # l o r ! IIL l l g _ ,

perte de poids dquivalente ~ un taux instantan6 de croissance de - - , _ , ' _ . a . / o - J c r ' .

Le fait que la d4croissance du groupe expdrimental ne dure que 19 jours environ sur un total de 521 jours et que ces peJriodes de d6crois- sance apparaissent chez notre groupe de comparaison comme chez les groupes dlev~s continuellement en eau sat6e <Sutterlin et aL 1981 nous permet de dire que les effets du transfert en eau douce sont peu importants. De plus. la basse tempdrature de cette p~Sriode explique cer- tainement une pattie de la ddcroissance de notre groupe exp&imental.

Ces rdsultats de croissance d6montrent une possibilit~ r6elle d'utilisation de cette m6thodologie d'dlevage par d'6ventuelles fermes commerciales. I1 sera cependant ndcessaire de poursuivre les recherches ~ l'dchelle intermddiaire pendant encore au moins un cycle d'dlevage pour dvaluer te potentiel de croissance des saumons dans ces conditions.

Survie et sant6 des poissons

Des mortalit~s importantes sont survenues durant t'exp~nence. Cependant, le groupe experimental a ~td moins affect6 que le groupe de comparaison. A la fin de I't~levage le 16 novembre 1984, la survie ~tait de 32% pour le groups experimental comparativement :a 17% pour le groupe de comparaison.

La Fig. 5 montre que la mortalite~ apparak durant les 60 premiers jours environ et qu'elle diminue ensuite pour devenir nulle vers la fin.

Dans Fexp&ience de Sutterlin et aL ( 1 9 8 1 ) au Nouveau-Brunswick, on est parvenue ~,t conserver 35% des poissons vivants apr~s 18 mois en eau salve, tandis que des survies de l'ordre de 75% sont considdre~es comme normales en Norv~ge (Sutterlin et Merrill, 19781).

Ces diffdrences peuvent s'expliquer par tes rdsultats des autopsies effectudes durant la p~riode de forte mortalit~ sur des poissons morts ou moribonds. Les examens v6t6rinaires ont r~v~l~ que les poissons souffraient de furonculose et qu'ils pr~sentaient une maigreur prononcde. Cette maigreur est aussi signal~e par les facteurs de condi- tion (Fig. 6) qui atteignent 0-72 chez le groupe experimental le 13 sep- tembre 1983.

Les facteurs ayant caus~ une pattie de ces mortalitds, possiblement en synergie a v e c l a furonculose, sont probablement les m~mes que ceux qui ont conduit 5. une croissance r~duite.

L'utilisation d 'une nourriture plus s~che (formule no. 2'), la distribu- tion ~.t satidtd ainsi que des manipulations plus espac6es durant la

2S X .Saint-Getais. D. fL Larr~v~e

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Fig. 5.

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JOURS DE CROiSSANCE

(A ) Survie des saum(ms de I'Atlantique durant toute la pdriodc exp~rimentate; (B) survic du groupe expdrimental apr~s le transfert en eau douce

deuxi~me annde, ont ddmontr~ qu'on pouvait enrayer presque com- pl~tement la mortalit&

II est impossible dans notre expdrience d'dvaluer prdcisdment la part de la mortalitd attribuable exclusivement au transfert en eau douce, en raison des pertes importantes subies peu avant le transfert. On peut cependant I'estimer, si on suppose que la pdriode de 19 jours pendant laquelle le groupe experimental a subi une d6croissance est la p~riode o/J les poissons @rouvaient un stress d0 au transfert. Durant cette

Culture du saumon de l',4 tlantique 29

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R E T O U R E N E A U S A L E E

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200 300 400 500 JOURS DE CROiSSANCE

Fig,. 6. Factcurs de condit ion moyens des saumons dc rAt lant iquc ct intcrvallcs de confiancc it 95%.

p~riode, la mortalitd s'dlevait/a 1.7% (Fig. 5), tandis qu'etle 4tait nulle dans l'autre groupe.

Par ailleurs, des chercheurs des lies St-Pierre et Miquelon (Masson, 1985) ont rdussi pour la premiere fois en 1984 /,~ transfdrer des saumoneaux Salmo salarde l'eau sale?e b, l'eau douce sans aucune mor- talitd.

Ces donndes indiquent que les effets d'un transfert de reau salde 5_ l'eau douce sur la survie des saumons de l 'Atlantique est probablement ndgligeable, lorsque des poissons en bonne condition sont ddplacds. Une stratdgie d'dlevage comportant un tel changement de milieu est donc techniquement et biologiquement rdatisable.

30 5. Saint- Getais, D. tf. Larriv6e

Conversion de la nourriture en chair

Les rapports movens de conversion de la nourriture en chair pour l'ensemble de la pGriode d'dlevage sont meilleurs chez le groupe expGrimental que chez le groupe de comparaison. En poids sec, on obtient respectivement 2-4-1 et o--" t Tableau o!.

C'est au d,Sbut de l'exp4rience que les Gcarts sont tes plus grands, au moment o0. le groupe exp4rimental Gtait en eau salde et le groupe de comparaison en eau douce. Les rapports de conversion sont ~. c e

moment respectivement de 2. t:1 et de 4'5:1. Ces donndes tendent ~t ddmontrer que le saumon de l'Atlantique est

mieux adaptG au milieu d'eau salde car il y rGalise une meilleure utilisa- tion de sa nourriture. I1 est cependant possible que les poissons aient bdndficid d'un apport significatif de nourriture naturelle, lorsque vivant en eau salGe. En effet, ~. quelques occasions, nous avons retrouv6 des gammares Gammarus sp. en petites quantitds surtout dans les estomacs des petits saumons.

TABLEAU 3 Rapports de Conversion de la Nourriture en Chair des Saumons de l'AtIantique

t'driode" Groupe expt;rimental (3rottpe de comparuison

Rapports de Milieu Rapports de Milieu conversion d'dlevage conversion d'~levage

1983 juin 15 b, oct. 27

oct. 28 b, nov. 29

1983- 84 nov. 30 ~jui l . i0

juil. I1 fl nov. 16

M o y e n n e s

S ~" 2.1:1 E a u s a l d e S ~ 4.5:1 E a u d o u c e H < 6.2:1 Cages H ~ 12.8:1 Cages

l)dcroissance Eau d o u c e S ~ 5.7:1 Eau d o u c e Cages H : 16.3:1 Cages

S s 3-0:1 E au d o u c e S ~ 3-1:1 Eau douce H' 8 " 5 : 1 Bassins H' 8-9:1 Bassins

S h 1-7:1 Eau salde S ~ 1.9:1 Eau salde H < 4"1:1 Cages H ' 4 .7:1 Cages

S ~ 2,4:1 S '~ 3-2:1 H ~ 6,6:1 H < 9-0:1

~Les dates correspondent aux pcs,Ses du groupe expdrimcntal, cllcs varicnt d'au plus quatre jours chez le groupe de comparaison. Voir le Tableau 2. hS: po ids sec. 'H: po ids humide .

Culture d,i saumon de ! 'At lant ique 3 't

Dans l'ensemble les rapports de conversion obtenus par le groupe experimental sont tr~s pros et quelquefois meilleurs que ce que l'on observe dans les ~levages de saumons de l'Atlantique r~alises exclusivement en eau de mer. Par exemple, on mentionne des rapports de 2-05:1 au Nouveau-Brunswick (Sutterlin et al., 1981i et une moyenne de 2.2:1 en Norv~ge dans six fermes commerciales Sutterlin et Merrill, 197811.

Le passage ~ la formule no. 2 au mois de septembre 1984 a conduit i~ de meilleurs rapports de conversion durant la derni~re p~riode d'61evage (juillet 84 h novembre 84, tableau 3).

CONCLUSION

Une strat6gie d'~levage comportant une saison estivale en eau sat~e suivie d'un hiver en eau douce et d'un retour en eau salve pour un deuxi~me ~t6 est une strat~gie techniquement et biologiquement r6alisable. C'est un moyen efficace de contourner les facteurs destructifs tels que les tem- peratures l~tales et les glaces d~rivantes observ~es dans les r~gions marines froides.

Le transfert en eau douce pour I'hiver cause une d~croissance limit6e dans le temps ainsi qu'une mortalit~ faible ou nulle.

Durant l'expt~rience, les saumons vivant en eau sale;e ont montr6 une meilleure croissance et de meilleurs rapports de conversion de la nourriture que ceux vivant en eau douce.

La forte mortalit6 et les croissances quelque peu inf6rieures ft. celtes rapport~es dans des expF, riences d'~levage en milieu marin seulement, peuvent ~tre expliqu6es par des lacunes dans l'alimentation des poissons au d6but de l'exp6rience. Celles-ci ont cependant pu ~tre contr616es ultdrieurement. Ces lacunes ont aussi emp~ch6 l'6valuation complete du potentiel de croissance du saumon de l'Atlantique dans l'estuaire du St- Laurent. On recommande donc de poursuivre les recherches pendant un autre cycle d'~levage pour d~terminer la rentabilit~ 6conomique de la m~thodologie. II sera aussi approprid, d'effectuer une ~tude comparative des coots et des b~n~fices de diff~rents modules de ferme d'~levage utilisant la m6thodologie d~vetopp~e dans cette exp6rience.

NOTES DES AUTEURS

Nous remercions sinc6rement tous ceux, qui de pros ou de loin, nous ont aid~ ?a la r~alisation de ce travail, en particulier, MM. Rend Rh~aume,

32 S. Saint-Ge!ais. D. H. LarrivOe

Franqois Roberge, Mme Chantale Bacon, MM. Ren6 Lesage, Serge Gonthier, Lucien Poirier, Rober t P61oquin et Jean-'~\,es Antil.

Cette recherche a 6t6 rendue possible gri~ce ~a I 'apport de plusieurs orgamismes, no tamment le minist6re du Loisir, de la Chasse et de la P+che du Qui:bec, le rninistbre de t 'Agriculture des P~cheries et de l'Ali- mentat ion du Qudbec (UQCH-83-1045) , le ministbre de t 'Emploi et de l 'Immigration du Canada (5119AH5), ainsi que le Groupc lnteruniversi- taire de Recherche Ocdanographique du Qut}bec.

R E F E R E N C E S

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