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DÉPISTAGE L'édito La lettre des professionnels des dépistages des cancers en Indre‐et‐Loire www.ccdc37.fr info Numéro spécial ‐ OCTOBRE ROSE 2013 Mobilisation nationale contre le cancer du sein Centre de Coordination des Dépistages des Cancers CHRU de Tours, 37044 Tours Cedex 9 02.47.47.98.91 (sein) ‐ 02.47.47.98.92 (colorectal) ‐ 02.47.47.98.94 (col de l'utérus) 1

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DÉPISTAGE

L'éditoLa lettre des professionnels des dépistages des cancers en Indre‐et‐Loire

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infoNuméro spécial ‐ OCTOBRE ROSE 2013

Mobilisation nationale contre le cancer du sein

Centre de Coordination des Dépistages des CancersCHRU de Tours, 37044 Tours Cedex 9 ‐ 02.47.47.98.91 (sein) ‐ 02.47.47.98.92 (colorectal) ‐ 02.47.47.98.94 (col de l'utérus) 1

Octobre RoseChaque année, Octobre est le mois de mobilisation nationale contre le cancer du sein. À cette occasion, le Centre

de Coordination des Dépistages des Cancers (CCDC) relaie cette action sur le département d’Indre‐et‐Loire.Différents stands d’information seront organisés.

Venez participer à notre journée rose qui se déroulera à Langeais le samedi 19 octobre 2013!

Dr Jérôme ViguierInstitut National du Cancer

Directeur Pôle Santé Publique & SoinsCentre de Coordination des Dépistages des Cancers

Médecin Coordonnateur

Le dépistage du cancer du sein est organisé depuis 2003 en Indre‐et‐Loire et généralisé à toute la France depuis 2004. Grâce àl’implication très forte des professionnels de santé, le taux de participation dans notre département atteignait 66,2% pour lesannées 2011 ‐ 2012 (2ème département de France, moyenne nationale à 52,7%). L’objectif européen de 70% ‐pierre angulairepour la potentialisation de ce dépistage organisé‐ bien que proche si l’on tient aussi compte du dépistage individuel, n’est pasencore atteint.La campagne d’information d’Octobre Rose a pour mission d’être au plus près des attentes des femmes ainsi que de celles desprofessionnels et d’apporter des éléments de réponse aux différentes questions soulevées par ce dépistage. Les interrogations sur lerisque de surdiagnostic et, par conséquent, de possible surtraitement, sont au cœur des préoccupations des différentes institutions.Le risque de cancer radio‐induit et l'impact réel du dépistage sur la réduction effective de la mortalité sont également étudiées.Le taux de surdiagnostic du cancer du sein est d’environ 10% en Europe et concerne principalement les cancers in situ. Face auxbénéfices, les autorités de santé et la plupart des experts internationaux considèrent que ce taux n’est pas suffisant pour remettreen cause l’intérêt du dépistage.Différentes études sont planifiées afin de mieux connaître l’histoire naturelle des cancers du sein. Des recherches sont notammentréalisées afin d’identifier des marqueurs de pronostic ou d’agressivité des lésions. Ces derniers permettraient de distinguer lescancers susceptibles d’être peu évolutifs et ainsi de proposer une prise en charge plus adaptée.La mobilisation de tous pour l’augmentation de la participation des femmes au dépistage organisé reste primordiale. En effet,chaque année, en France, on estime que plus de 3 000 vies pourraient être sauvées si toutes les femmes de 50 à 74 ansréalisaient une mammographie tous les 2 ans.

Je vous remercie pour votre participation et votre soutien au programme de dépistage organisé,et ce tout particulièrement à l’occasion des journées d’Octobre Rose.

Chers Confrères, Chers Amis,En 2012, plus de 48 000 nouveaux cas de cancers du sein invasifs ont étédiagnostiqués en France métropolitaine. L’âge moyen des femmes au momentdu diagnostic était de 63 ans. Ce cancer est de loin le plus fréquent chez lesfemmes dans notre pays représentant plus d’un tiers des nouveaux cas. Parailleurs, la mortalité liée à cette pathologie tend à diminuer depuis les années 80.Les taux de survie nette à 5 et 10 ans sont ainsi estimés à 86% et 76%.

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" Benchmarking " pour le dépistage organisé du cancer du sein (DOCS)Il s'agit d'un outil d'évaluation des pratiques emprunté au marketing. Dans le cadre du DOCS,cette méthode permet d'effectuer une analyse comparative des pratiques professionnelles desradiologues : 1er lecteurs lors de la réalisation de la mammographie et 2nds lecteurs.

Les radiologues peuvent ainsipositionner leur activité parrapport à celles de leursconfrères et suivre l'évolutionannuelle de cette activité et celadans un objectif d'améliorationcontinue de leur pratique. Exemple du Dr radiologue 1

Cette analyse prend en compteplusieurs indicateurs tels que lenombre de mammographiesréalisées, le taux de cancersdétectés en L1 et L2....

Saisie tactile dessecondes lectures : un pas versla dématérialisationLe CCDC se modernise en s'équipant detablettes tactiles. En effet, dès novembre, lesradiologues seconds lecteurs pourrontdirectement saisir leur interprétation desclichés sur tablettes. Fini le support "papier" etla saisie par les secrétaires du CCDC! Le tempsdégagé leur permettra de se consacrerdavantage au suivi des positifs.

Zoom sur la classification ACR3Cette classification, correspondant à ladécouverte d’anomalies dont les critèresmammographiques orientent à priori vers unelésion bénigne mais nécessitant un suivi à courtterme, est une catégorie difficile àappréhender.Selon la littérature internationale, le tauxd'ACR3 dans les programmes de dépistageorganisé varie de 2,34 à 6%. En France, cephénomène de variations inter‐radiologues estégalement présent. Il existe aussi des disparitésdans les modalités et les fréquences de suiviselon les centres et les radiologues.Un interne de radiologie, passé en stage auCCDC, a choisi de s'intéresser, dans le cadre desa thèse, à ce sujet épineux !Par ailleurs, certains professionnelssouhaiteraient proposer une seconde lecturedes ACR3 afin d’homogénéiser les pratiques etégalement de faire bénéficier le seincontrolatéral (habituellement ACR1 ou 2)

Vers une communicationplus ciblée...Le projet d'intégration du nom et de la signature dumédecin traitant dans les courriers d'invitation auxdifférents dépistages est en cours.En fin de projet, l'analyse des taux de participationselon les différents types de courriers (classique, textemodifié, texte modifié et intégration du nom dumédecin traitant +/‐ signature manuscrite) nouspermettra de définir la stratégie de communicationla plus efficace en termes de participation auxdifférents dépistages des cancers.

d'une seconde lecture, ce quin'est pas le cas actuellement.

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Centre de Coordination des Dépistages des CancersCHRU de Tours, 37044 Tours Cedex 9 ‐ 02.47.47.98.91 (sein) ‐ 02.47.47.98.92 (colorectal) ‐ 02.47.47.98.94 (col de l'utérus) 3

Population cible :87 496 femmes de 50 à 74 ans

(Données InVS)89 766 courriers

d'invitation envoyés

2 428 jugées suspectes(4,18%)

(ACR3, 4 ou 5)

1ère lecture2nde lecture :

55 267 mammographies

762 jugées suspectes(1,38%)

(ACR3, 4 ou 5)

523 cancers diagnostiquésdont 32 par la seconde lecture (soit 6,11%)

Taux de participation66,2%2ème classement français

moyenne nationale 52,7%(Données Invs 2011‐2012)

Le CCDCdéménage!Notre structureseraprochainementinstallée sur le sitede BRETONNEAUdu CHRU. Ledéménagementest prévu pour lafin d'année 2013.

60 010 courriers "1èrerelance" envoyés

35 129 courriers "2nderelance" envoyés

58 024mammographiesréalisées

Depuis la mise en place du dépistage organisé du cancer du sein en Indre‐et‐Loire en 2003,2 153 cancers ont été diagnostiqués dont1 746 de type invasif soit 81% 407 de type In Situ soit 19%.

Sur les 3 190 mammographies jugées suspectes,la conduite à tenir consistait à réaliser une

microbiopsie pour 539 femmes (16,9%) et unemacrobiopsie pour 309 femmes (9,7%).

Données du programme de dépistage organisé du cancer du seinen Indre‐et‐Loire sur la période 2011‐2012.

Taux de participationpar canton

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4 Centre de Coordination des Dépistages des CancersCHRU de Tours, 37044 Tours Cedex 9 ‐ 02.47.47.98.91 (sein) ‐ 02.47.47.98.92 (colorectal) ‐ 02.47.47.98.94 (col de l'utérus)

Conception et Réalisation : Julie BOYARD, Joël CHARTIER, Brigitte DROUET, Ken HAGUENOER, Marie‐Françoise KURSNER,Delphine  MOREAU, Annabelle NOSSEREAU, Christèle ROBIN, Florence ROBLIN, Laetitia ROUILLARD, Somany  SENGCHANH,Jérôme VIGUIER, Nora ZENATI et Sloane ROLLIER. Avec le soutien de l'association EMC2 (Ensemble Mobilisés Contre le Cancer).

Stephen W. Duffy, Eugenio Paci. Bénéfices et risquesdu dépistage du cancer du sein par mammographie. BEH35‐36‐37: 26/09/2012, p 407‐410.

Info cléLe risque de surdiagnostic est évalué à 10% ou moins dans lesétudes prenant en compte l’augmentation de l’incidence ducancer du sein depuis la fin du XXe siècle et l’avance audiagnostic d’environ 2 ans. Le dépistage permet de réduire lamortalité de ce cancer de 21%.

Info cléDes femmes d’âge et de niveaux socio‐économiquesdifférents, sans antécédent de cancer du sein, désiraient êtreencouragées à réaliser un dépistage du cancer du seinjusqu’à un risque de surdiagnostic de 30%. Il était néanmoinsimportant pour elles d’être informées de ce risque.

Pharoah PD, Sewell B, Fitzsimmons D, Bennett HS,Pashayan N. Cost effectiveness of the NHS breastscreening programme: life table model. BMJ. 2013 May9;346:f2618. doi: 10.1136/bmj.f2618. Erratum in: BMJ.

2013;346:f3822.

Info cléUne analyse coût‐efficacité montre que le dépistage anglaisest rentable dans 45% des cas avec un coût de 20.000 £ parQALYs (nombre d’année de vie en bonne santé suite autraitement). Au delà de 30.000 £, le dépistage n'est pas coût‐efficace (seuil anglais‐absence de véritable seuil en France).

Info cléLa tomosynthèse mammaire, visant à éviter la superpositiondes structures du sein, permettrait de réduire le nombre defaux‐négatifs dans les cas de seins denses. Néanmoins, elle atendance à moins détecter les microcalcifications que lemammographe et est plus irradiante.

Sandra Aymeric.Description des cancerspour lesquels il existe undépistage organisé.Utilisation des donnéesissues du PMSI et desstructures de gestion dudépistage. Région Centre.2006‐2011 Thèse soutenuele 25 Septembre 2013.

RETOUR DE THÈSE

Hersch J, Jansen J, Barratt A, Irwig L, Houssami N,Howard K, Dhillon H, McCaffery K. Women's views onoverdiagnosis in breast cancer screening: a qualitative

study. BMJ. 2013 Jan 23;346:f158. doi: 10.1136/bmj.f158.

Drukteinis JS, Mooney BP, Flowers CI, Gatenby RA.Beyond mammography: new frontiers in breast cancerscreening. Am J Med. 2013 Jun;126(6):472‐9. doi:10.1016/j.amjmed.2012.11.025. Epub 2013 Apr 3. Review.

PubMed PMID: 23561631.

L'objectif était de décrire et de comparer la répartition des cancer du sein (CS) et colorectal (CCR) découvertspar le dépistage organisé (DO) (démarrage à 2010) à celle des hospitalisations (données de 2006‐2011 duProgramme de Médicalisation du Système d’Information ‐ PMSI). Cette étude épidémiologique descriptiveconcernait la population des 50‐74 ans de la région Centre. Pour le CS, il y avait 16 806 hospitalisations en2006‐2011 pour 3 761 cancers dépistés en 2006‐2010. Le taux de CS dépistés était en baisse et le tauxd'hospitalisation stable. Dans le DO, le taux de CS invasifs était en baisse et le taux de CS in situ stable (16% en2010). En 2010, 100 nouvelles patientes étaient hospitalisées pour un CS quand 43 CS étaient dépistés. Pour leCCR, il y avait 13 311 hospitalisations en 2006‐2011 pour 636 CCR dépistés en 2008‐2010. Le taux de CCR dépistésétait 2,5 fois plus haut chez les hommes. La part des CCR in situ dans le DO était de 15% chez les femmes et 20%chez les hommes. Les tendances d’évolution des taux de cancers étaient similaires entre les hospitalisations et leDO mais la notion "in situ/invasif" n’était pas assez fiable pour être exploitée. Le PMSI est un outil performantqui mériterait d'être plus précis pour permettre une analyse épidémiologique plus fine des cancers.

Informations – BiblioOù en est la recherche concernant le dépistage du cancer du sein ?

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