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Programme européen DAIRYMAN Compte rendu Compte rendu Compte rendu Compte rendu du Voyage du Voyage du Voyage du Voyage d’étude d’étude d’étude d’étude en en en en Irlande Irlande Irlande Irlande Du lundi 27 juin au Du lundi 27 juin au Du lundi 27 juin au Du lundi 27 juin au vendredi 1 vendredi 1 vendredi 1 vendredi 1 er er er er juillet 2011 juillet 2011 juillet 2011 juillet 2011 CORK DUBLIN

Dairy man projet europeen - Irelande 2011

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Compte rendu du voyage d'étude en Irlande du 27 juin au 1er juillet 2011

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Page 1: Dairy man projet europeen - Irelande 2011

Programme européen DAIRYMAN

Compte rendu Compte rendu Compte rendu Compte rendu du Voyage du Voyage du Voyage du Voyage

d’étuded’étuded’étuded’étude en en en en IrlandeIrlandeIrlandeIrlande

Du lundi 27 juin auDu lundi 27 juin auDu lundi 27 juin auDu lundi 27 juin au vendredi 1vendredi 1vendredi 1vendredi 1erererer juillet 2011 juillet 2011 juillet 2011 juillet 2011

CORK

DUBLIN

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PROGRAMME DU VOYAGE

Lundi 27 juin 2011

➠ Arrivée à Dublin puis transfert vers Cork.

Mardi 28 juin 2011

➠ Deux visites de fermes pilotes du Réseau Dairyman d’Irlande :

o ferme de Larry et Annette Kearney à Rathcormack ;

o ferme de Michael Gowen à Kilworth.

Mercredi 29 juin 2011

➠ visite du centre de Recherches de Moorpark à Fernoy à l’occasion de leurs portes ouvertes annuelles ;

➠ Visite de la distillerie Midleton.

Jeudi 30 juin 2011

➠ Visite de la ferme expérimentale de Solohead à Tipperary ;

➠ Echanges avec le directeur de la laiterie Tipperary Co op qui collecte le lait de la ferme de Solohead et à qui appartient la ferme expérimentale ;

➠ Visite de la ferme pilote de John et Olivia MacNamara à Gormanstown, Hospital ;

➠ Route vers Dublin.

Vendredi 1er juillet 2011

➠ Retour vers Rennes.

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ITINERAIRE DU VOYAGE

1

Moorpark Ferme 1

Ferme 2

Ferme 3 Solohead

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La production laitière en Irlande (données issues d’un diaporama et d’un document de James Humphreys chercheur à Moorepark - novembre 2010)

1. Climat, sols et utilisation des terres L'Irlande a un climat maritime tempéré frais caractérisé par des h ivers doux, des étés nuageux et frais et par des précipitations répartie s régulièrement toute l'année . Les sols sont

généralement de texture intermédiaire avec une haute capacité de conservation d'humidité. 90%

des terres sont implantées en prairies permamentes.

Les sols et les conditions climatiques favorisent l’exploitation de l’herbe car les températures et la

pluviométrie sont généralement suffisantes pour permettre la croissance de l’herbe toute l’année.

Surface 7,0 million ha

Surface agricole 4,4 m ha (63%)

Prairies 4,0 m ha

Cultures 400 000 ha

Forêts 718 000 ha

Utilisation des terres en Irlande

Températures moyennes (°C)

Jan. = 5,4 Juil. = 14,7

Précipitations annuelles (mm)

800 - 1600

Evapotrans. 450 – 500 mm

Brousse

Forêt

Cultures

Prairies

Durée de la période de croissance de l’herbe (jours) et production annuelle d'herbe (t MS/ha)(Brereton, 1995)

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2. L’agriculture et la production laitière en Irlan de En 2007, il y avait 128 200 exploitations agricoles en Irlande avec une taille moyenne de 32,3 ha, les régions du sud et de l’est ayant des exploi tations plus grandes. L’agriculture irlandaise est largement basée sur l’élevage. Ainsi parmi les exploitations agricoles, 120 000 ont un atelier bovin dont 23 000 un atelier bovin l ait. Le million de vaches laitières représente environ 5% du cheptel laitier européen. Au fil des années le nombre de vaches laitières a diminué alors que la production par vache s’est améliorée (4800 l en 2007, contre 4500 l en 2004).

Les fermes laitières sont généralement petites avec un troupeau laitier de moins de 50 VL. Ces fermes se situent principalement dans le sud est et le sud ouest du pays. Dans la région de Cork les fermes laitières sont plus « importantes » avec un troupeau de 93 VL. Ferme moyenne dans le conté de Cork Surface agricole 59,3 ha Nombre de VL 93 Lait/vache 5433 Quota laitier 477 332 litres % prairies dans la SAU 100% % cultures fourragères (maïs…) dans la SAU 0 % autres cultures dans la SAU 0 Alimentation des VL % herbe pâturée % ensilage d’herbe % ensilage de maïs kg concentrés / vache

64% 26% 0 % 10% concentré – 639 kg / VL

Durée du pâturage 250 jours Fertilisation minérale 223 kg N / ha – 10,2 kg P / ha La production laitière est le plus important secteu r agricole irlandais, plus de 28% des exportations agro-alimentaires . Les exploitations sont viables avec un revenu agricole de 38 400 € annuel contre 17 000 € en moyenne dans les autres fermes (année 2007). Les éleveurs laitiers irlandais rajeunissent avec 61 % ayant moins de 55 ans et 33 % moins de 45 ans. De plus, 34% des éleveurs laitiers ont des diplômes contre 33% pour la moyenne des agriculteurs. C’est une conséquence entre autre de la crise économique : des jeunes bien formés (master, ingénieur agronome) n’ont plus les choix professionnels qu’ils avaient avant et s’installent.

1,071,000 vaches laitières (49% des vaches totales)

284 450 génisses laitières (27% de taux de renouvellement)

5,15 milliards de litres de lait (en moyenne 4800 l par vache)

23 000 fermes laitières (225 000 litres par ferme)

production laitière irlandaise

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De plus ces jeunes sont nombreux à s’être formés à l’international notamment en Nouvelle-Zélande. Dans 35% des exploitations, l’agriculteur est doubl e actif. Seuls 30% des exploitants travaillent à temps plein sur leur ferme Les systèmes d’élevage laitiers sont basés sur l’he rbe avec des vêlages au printemps pour caler la production laitière sur la croissance de l’herbe. La production laitière est donc très saisonnière.

Saisonnalité de la production laitière

Groupage des vêlages coïncide avec la pousse de l’herbe au printemps

90% des vaches vêlent au printemps

Idéalement sur 3 mois (Février, mars, avril)

Durée lactation moyenne = 280 à 300 jours

Apport d’herbe moindre qualité en automne = lactations plus courtes

70% de l’ingestion sous forme d’herbe pâturée

20% d’ensilage d’herbe pendant le tarissement en hiver

10% de concentrés en début et fin de lactation (déficit d’alimentation)

Pousse de l’herbe et besoins alimentaires des vaches laitières

0

20

40

60

80

100

120

01 janv 02 mars 01 mai 30 juin 29 août 28 oct 27 déc

(kg

MS

/ha/

jour

)

Besoins alimentaires des VL

vêlages

Ensilage d’herbe pour l’hiver

(l’objectif est de faire coïncider les vêlages avec le début de la pousse de l’herbe)

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3. L’industrie laitière irlandaise Les achats de lait et la transformation sont effectués presque exclusivement par 24 coopératives. Glambia et Kerry Group sont les deux plus gros intervenants mais ce ne sont pas des coopératives pures. Elles sont côtées en bourse, 54% des actions de Cambia étant aux mains de la coopérative contre 24% pour Kerry Group. Cependant au sein de la plupart des acheteurs de lait, l’influence de la coopération et des intérêts des producteurs se fait encore sentir. Parmi les 24 coopératives, toutes ne font pas de la transformation. Les sites de transformation de produits industriels (beurre, poudres, cheddar, caséine) sont multiples. La valorisation du lait s’améliore mais reste relativement limitée, le marché domestique étant restreint. 9,6 % du lait consommés en Irlande est sous forme de lait liquide. 85% des produits laitiers sont exportés (32% vers le Royaume Uni et 48% vers l’Union Européenne). Le secteur laitier couvre 25% de la SAU et 35% du PIB agricole. Le secteur agro alimentaire irlandais représente 8,5% des emplois, 10% des exportations et 8,9 milliards d’euros. Le système de production laitière irlandais est très différent de ceux des autres pays européens, particulièrement avec la prédominance de l’herbe dans la SAU et le groupage des vêlages. La production laitière et par conséquent la collecte laitière et la production de produits laitiers sont très saisonnières.

Coûts comparés de l’herbe pâturée, de l’ensilage

d’herbe et des concentrés (coût de la terre 350 € /ha)

12323414212763Coûts (€/tonne MS)

15022118415863€/1000 UFL

2,43,52,92,51Différences

Ens. maïs

Conc. 200 € /t

2ème coupe

EH

1ère coupe

EH

herbepâturée

0

2

4

6

8

10

12

14

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Sept

OctNov

Dec

lait

vend

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r m

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(% a

nnue

l)

Collecte mensuelle de lait par les laiteries (% annuel)

Irlande

Pays Bas

Grande Bretagne

Moyenne Europe

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Année 2010

0

5

1 0

1 5

2 0

2 5

3 0

Jan

Mars

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f ro m a g e b e u rre p o u d re d e la it é c ré m é

P ro d u c t io n m e n s u e lle d e p ro d u its la it ie rs (1 0 0 0 t )

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P r o d u c t io n m e n s u e l le d e p r o d u i t s la i t ie r s ( 1 0 0 0 t )

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4. Les objectifs futurs de la production laitière i rlandaise Tout d’abord, l’économie irlandaise est en difficulté. En conséquence de la crise, des mesures d’austérité fiscale ont été prises, les revenus publics et privés sont en berne, le taux de chômage est passé de 4 à 14% en 4 ans… Dans ce contexte, le secteur exportateur se porte mieux que le secteur domestique et s’est affirmée la volonté politique d’utiliser les secteurs exportateurs pour relancer l’économie. Ainsi le ministère a élaboré le rapport Food Harvest 2020 . Il s’agit d’une stratégie pour redécouvrir le potentiel de l’agriculture, optimiser le secteur agro alimentaire exportateur et identifier des cibles d’expansion pour chaque secteur IAA. Le secteur laitier est identifié comme ayant un potentiel d’expansion de + 50 % d’ici 2020. D’après une enquête sur les intentions des producte urs irlandais , il en ressort que les agriculteurs souhaitent s’agrandir et suivre l’augmentation de la demande face à la fin des quotas laitiers. Beaucoup d’entres eux ont un potentiel d’expansion. Cependant, l’ expansion pourrait être difficile pour certains du fait de la fragmentation des terres et du prix du foncier (21500 €/ha en 2010) et de l’accès difficile au crédit .

De plus les éleveurs laitiers font face à une pression sur les coûts et les prix. Les taux d'inflation élevés risquent d’augmenter les coûts de production de 15 à 20 %, impactant négativement sur la marge nette agricole. Ainsi, les éleveurs devront répondre par l'efficaci té croissante de leur système, l’augmentation de la production ou une com binaison des deux. Afin d’améliorer l’efficacité des systèmes, les agriculteurs irlandais doivent réduire les coûts : réduire les achats d’engrais par une meilleure utilisation des fumures organiques et l’implantation de trèfles dans les pâtures, réduire les achats de concentrés…. Mais ils doivent aussi produire plus de lait et de matières utiles.

6070Potentiel d’agrandissement (%)

5049% d’agrandissement

914% de diminution

159agrandissement réalisé (%)

9 2128 346Production laitière (l/ha)

1,791,78Chargement (UGB/ha)

5364Taille troupeau (no.)

3139Surface lait (ha)

247 283305 503Quota laitier (l)

NordSud

Enquêtes sur les intentions futures des producteurs irlandais

3,603,463,33TP (%)

1250990660Matières solides kg/ha

2,82,41,9Chargement (UGB/ha)

2 5002 100650Revenu (€/ha)

3004801 000Concentré (kg/VL)

445412360Matières solides (kg/VL)

4,204,033,81TB (%)

570055005036Production laitière (l/VL)

Objectifs Moorepark

Meilleurs des groupes

d’échanges

Producteur laitier moyen

Possibilité d'augmenter la production de lait dans les fermes laitières

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50% d’expansion d’ici à 2020, est ce réaliste ? Le potentiel est présent à la production avec des possibilités importantes d’agrandissement des fermes existantes. Cependant seuls les producteurs les plus efficaces peuvent accroître leur production face à une grande volatilité des prix internationaux et des intrants. Les coûts de production sont ainsi très hétérogènes entre les éleveurs. Certains producteurs irlandais produisent à perte même quand le prix du lait est bon. En conclusion le rapport prix du lait / prix des intrants reste la clé de décision face au 50% d’expansion. La transformation est décidée à collecter 50% de la it supplémentaire . Mais elle doit pour cela développer sa capacité à transformer et à commercialiser le lait supplémentaire. Ces volumes supplémentaires devront aller vers les marchés tiers, les marchés européens étant saturés. En conclusion, l’industrie laitière tient une place importante dans l’utilisation des terres et le secteur économique en Irlande. Plus de 85% des produits sont exportés. Le système de production saisonnier implique la fabrication de produits à longue durée de conservation. Face à une demande mondiale croissante, le gouvernement prévoit une expansion de la production laitière à l’horizon 2020 confortée par les possibilités importantes d’agrandissement des fermes existantes.

5. La réglementation environnementale Vu que la production laitière en Irlande est basée sur l’herbe, elle a un impact plus faible sur la qualité de l’eau et les émissions des gaz à effet de serre que la production laitière dans des pays utilisant d’autres cultures fourragères. En règle générale, la qualité de l’eau est bonne, 7 1% des rivières étant classées non polluées et de bonne qu alité.

Réglementations environnementales

SI 378, 2006, 101 2009, 610, 2010

Contrôles obligatoires de la pollution minimale des installations en fermesUne amélioration générale dans les contrôles de la pollution desinstallations en fermes

Périodes d’interdiction d’épandage des fertilisants organiques et minéraux

Limites en fonction des taux de chargement – 170 kg/ha/an d’azote organique

Contrôle très strict des apports de P sur prairies et cultures

Amélioration attendue de la qualité de l’eau

Limites sur les engrais azotés minéraux – seulement pour des chargements élevés

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Contrôles sur les apports d’azote

Entrée d’azote dépendant des cultures (taux de chargement)

Seuil d’azote d’origine organique = 170 kg/ha/an

Dérogation: limite de l’azote d’origine organique = 250 kg/ha/an

Entrées totales d’azote (organiques + minérales) < 490 kg/ha/an

10 000 fermes sur 130 000 ont besoin de la dérogation (8%)

80% de prairies minimum

Des exigences plus élevées pour la gestion des éléments nutritifs et la tenue des registres

Seulement pour les animaux pâturant: bovins, ovins, chevaux, chèvres et cerfs

Période d’interdiction d’épandage

1 Nov – 31 Jan15 Oct – 31 Jan15 Sept – 31 Jan

fumierFumures organique

Engrais minéral

15 Sept – 31 Jan

15 Sept – 15 Jan

15 Sept – 12 Jan

1 Nov – 31 Jan

1 Nov – 15 Jan

1 Nov – 12 Jan

15 Oct – 31 Jan

15 Oct – 15 Jan

15 Oct – 12 Jan

Fermes avec dérogation? > 15% ? 10 – 15%? 5 – 10%? 0 – 5%

Fermes à plus de 170 kg/ha Industries laitières

VL/ha? > 0,5? > 0,4? > 0,3? > 0,2

N organique / ha

N organique (kg ha-1)? > 170 ? 120 - 170? 100 - 120? 60 - 100

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Ferme 1 : ferme pilote d’Annette et Larry Kearney à Rathcormack Cette ferme pilote est située à Rathcormack au nord de Cork. Eleveurs : Larry et Annette Kearney Surfaces : 72 ha de SAU dont 48 ha en propriété. Seuls 49 ha sont accessibles aux animaux soit 55 ares/VL en 2011. Toute la SAU est implantée en fourrages avec 70 ha d’herbe et 2 ha de colza fourrager. L’exploitation est engagée dans un REPS, contrat avec l’état irlandais de 5 ans subventionné et subordonné à des mesures de protection de l’environnement. Les sols de l’exploitation sont argileux, moitié secs – moitié humides. Bâtiments - aménagements : Stabulation VL avec 100 logettes et 6 cases de vêlage avec caméra. La fosse est sous la stabulation. Salle de traite 2x9 en épi simple équipement avec un tank de 9000 litres. La salle de traite a été construite il y a 35 ans. Il y a 10 alimentateurs. Actuellement les éleveurs mettent 1h15 pour traire 87 VL à 1 personne. Côté prairies, aménagement de chemins et de clôtures. Quota laitier – conduite du troupeau : En 2010, 425 000 litres de quota laitier soit 5900 litres par ha de SAU. En 2011, 87 VL et 75 génisses laitières dont 42 de moins d’un an et 33 entre 1 et 2 ans. Les génisses vêlent en moyenne à 2 ans. Sur 2011, il y a eu 119 vêlages. Pour les éleveurs, le nombre de VL est la variable d’ajustement de leur système au quota laitier qui leur est alloué chaque année. Toutes les génisses sont élevées et des vaches en 3ème lactation sont vendues pour ajuster le nombre de VL au nombre de VL nécessaires pour faire le quota laitier de l’année. Les VL en 3ème lactation sont vendues en élevage entre 1300 et 1500 €. Quant aux veaux mâles, ils sont vendus à 3 semaines entre 120 et 160 €. 2010 Aujourd’hui Production laitière (litres/VL) 5528 23 TB % 41,6 39,5 TP % 34,9 34,5 Matière utile / VL (kg/jour) 436 Taux cellulaire lait moyen (cell/ml) 151 000 111 000 Au niveau cellulaire, la limite en Irlande est fixée à 350 – 400 000 cellules en 2012. En 2014, elle sera inférieure à 350 000 cellules. Les vêlages sont groupés sur 4 mois, de février à mai. Cependant 70% des vêlages se passent sur les mois de février et mars. La période d’insémination dure 9 semaines puis la mise au taureau 4 à 5 semaines. Le taux de réussite en 1ère IA est de 70%. 100 % des vaches sont inséminées sur une période de 7 semaines. La fécondité est la chose la plus importante dans le système de Larry et Annette. Dans le troupeau, il y a 70% de primipares et 30 % de multipares dont 23% en deuxième lactation. 10 vaches sont issues de croisement PH x Norvegien. Le chargement est environ de 1,6 UGB / ha SAU. Côté sanitaire, les VL sont vaccinées contre la BVD, IBR, salmonellose et leptospirose.

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Alimentation Les vaches sont au pâturage exclusivement de début février à mi novembre soit pendant plus de 280 jours. La production laitière des VL est ainsi calée sur la pousse de l’herbe. Les vaches sont mises au pâturage dès le vêlage avec le démarrage de la pousse de l’herbe. Le 1er cycle de pâturage est long car il y a peu de vaches laitières présentes et va jusqu’à mi avril. Ensuite les cycles se raccourcissent à 18-21 jours pendant le printemps, 24 jours en été, au delà de 24 jours en fin d’été - automne. Les excédents d’herbe sont ensilés. Les prairies sont mises au repos entre la mi octobre et la mi novembre jusqu’à début février date de la mise à l’herbe. Le repos des prairies dure ainsi pratiquement 4 mois. De mi novembre à début février, les VL sont rentrée s en stabulation . Elles pâturent du colza fourrager jusqu’à fin décembre et reçoivent de l’ensilage d’herbe au cornadis distribué tous les 2 jours (1,5 TMS / an / VL). Pendant cette période de repos des prairies et d’arrêt de la pousse de l’herbe, les VL sont taries ou en cours de l’être. Le concentré est distribué en salle de traite via les alimentateurs essentiellement avec l’ensilage d’herbe et pendant la période de pâturage lorsque la valeur de l’herbe est plus faible. Les vaches ont reçu ainsi 800 kg de concentré en 2010, contre 400 kg pour cette année 2011 (prévisionnel). La différence s’explique par la forte pluviométrie du printemps 2010. Le concentré distribué est une « VL » à base de tourteau de colza et soja et de céréales. C’est un aliment acheté. Le taux de protéines du concentré est ajusté aux valeurs de l’herbe : 18% en début de printemps, 14% au printemps et moins de 14% en été. Les veaux reçoivent du colostrum durant 3 jours puis du lait entier pendant 8 semaines dans un bac à tétines à raison de 1,5 litres à 5 litres par jour. Conduite des prairies : Les prairies sont implantées avec 25 kg de RGA diploïde tardif et 1,5 kg de trèfle blanc essentiellement. Il y a peu de RGA tétraploïde. Elles sont refaites tous les 10 ans. Sur les 70 ha de prairies, 30 ha sont ensilés pour environ 800 T MS de stock à 25% de MS. Le rendement moyen des prairies est de 8 à 9 T MS / ha. Les prairies sont fertilisées avec un engrais complet et reçoivent aussi du lisier de bovin. Le lisier est épandu du 15 janvier à fin mars – avril. Dans le cadre du contrat REPS, la quantité maximale d’azote est fixée à 160 kg N / ha accessibles soit pour leur exploitation 109 kg N/ha SAU. Fin du dernier pâturage à partir de 10 octobre, pour préparer la mise à l’herbe du printemps suivant Travail : Tous les travaux des champs sont délégués à une entreprise. Les éleveurs sont concentrés sur l’élevage. La traite dure 1h15.

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Economie : Les DPU ont été basés sur la production laitière historique soit en moyenne 280 € / ha. De leur côté ils perçoivent 14 000 € par an. Le profit net est de 60 000 € mais il reste 38% de taxes à acquitter. Année 2010 € / 1000 litres Prix moyen lait 325 Total produit atelier laitier 342,70 DPU 32,94 Total produits 375,64 Concentrés 32,6 Engrais 15,5 Frais vétérinaires 14,6 Frais reproduction – IA 6,3 Travaux par tiers 15 Autres charges variables 19,5 Total charges variables 103,5 Mécanisation 6,8 Déplacements, téléphone... 14,2 Amortissements 20,8 Autres charges fixes 23,2 Fermage 14,6 Total charges fixes 65 Total charges 168,5 Revenu avant impôts, taxes et MSA 207,14 Projet A court terme, les objectifs sont d’améliorer la qualité des prairies pour augmenter le rendement. Ils veulent aussi améliorer le taux de matières utiles du lait. Le projet le plus important est la rénovation de leur salle de traite. Ils vont passer à une salle de traite 2x14 places en EPI simple équipement. En 2015, avec l’installation de leur fils, 690 000 litres sur 72 ha soit 9583 litres / ha SAU avec 125 VL. Soit un chargement de 2,2 UGB / ha. Chiffres clés 2010 2010 projet Nb VL 87 125 Ares accessibles – pâturés 55 39 Quota par ha SAU 5900 9583 Chargement (UGB/ha SFP) 1,6 2,2 Lait par vache 5528 5528

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Retour d'informations des éleveurs français après v isite Ferme de Larry et Annette

1. Selon vous, quels sont les avantages et les cont raintes de la ferme que vous avez

visitée ? Avantages : Beaucoup d’hectares accessibles aux VL (55 ares/VL en 2011); Chemins et clôtures bien aménagés ; Semis des prairies au printemps avec une production importante tôt et un deuxième passage des vaches dès le mois de juin ; Par rapport à chez nous du lait à produire par UTH (425 000 l à 2 UTH) et surtout possibilité d’augmentation (passage à 690 000 l à 3 UTH avec l’installation du fils) ; Inconvénients : Engagement dans le REPS ; Peu de SAU par rapport à la production à réaliser ;

2. Pensez-vous que ce système agricole soit applica ble dans votre pays ? Pourquoi ? Oui et non en fait. Oui si on dispose de suffisamment d’hectares accessibles pour les VL mais avec moins de lait à produire par ha (< 5500 l/ha SAU) et moins d’UGB/ha.

3. La visite vous a-t-elle donné de nouvelles idées ? Allez vous essayer de mettre en place quelques améliorations sur votre ferme après cette visite ?

Oui : Augmenter le repos hivernal des prairies qui est sur cette ferme de 4 mois, alors que chez nous on est bien en dessous ; Réfléchir au croisement des races ; Aménagements en salle de traite : mise en place d’un programmateur sur les chauffes eau.

4. Avez-vous des propositions pour améliorer la sit uation environnementale de cette ferme ?

Cela fait beaucoup 160 u d’azote sur prairies. Le chiffre nous semble élevé. Pourquoi ne pas implanter plus de trèfle dans les prairies pour diminuer les apports d’azote. De plus vu que les prairies reçoivent du lisier de bovin et sont pâturées, les éleveurs pourraient remplacer l’engrais complet par de l’ammonitrate.

5. … la situation économique de cette ferme? La situation économique est déjà bonne. Des gains pourraient être réalisés sur le poste engrais minéral.

6. … la situation par rapport au travail de cette f erme? Les éleveurs consacrent tout leur temps au troupeau laitier, les travaux culturaux étant délégués. Par contre le groupage des vêlages pourrait être amélioré.

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Ferme 2 : ferme pilote de Michael Gowen à Kilworth Cette ferme pilote est située à Kilworth au nord de Cork. Eleveur : Michael Gowen, sa femme Mary travaille à l’extérieur Surfaces : 55,1 ha de SAU intégralement en propriété. 33 ha accessibles aux animaux et 12 ha en 2 îlots situés à 3-4 km soit 29 ares accessibles par VL. Toute la SAU est implantée en fourrages avec 49,1 ha d’herbe et 6 ha de maïs. Bâtiments - aménagements : Salle de traite 2x18 en épi simple équipement construite en 2002. Actuellement l’éleveur met 1h10 pour traire 118 VL. Quota laitier – conduite du troupeau : En 2010, 538 000 litres de quota laitier + 100 000 litres d’allocation soit 11 580 litres par ha de SAU. En 2010, 115 VL et 76 génisses laitières dont 44 de moins d’un an et 32 entre 1 et 2 ans soit 154 UGB. Actuellement il y a 118 VL et 94 génisses soit 167 UGB. L’éleveur va peut être réduire son nombre d’UGB en fin d’année. Mais l’éleveur garde beaucoup de vaches dans l’optique de 2015 et la libération des quotas. Son coût de production est faible donc s’il dépasse en livraisons, il ne perdra pas d’argent malgré les pénalités laitières (280 € / 1000 litres). Les génisses vêlent en moyenne à 2 ans. Toutes les génisses sont élevées. Les génisses excédentaires sont vendues entre 1000 et 1500 € pour 580 kg de poids vif. Les vaches de réforme partent autour de 250 kg de carcasse à 700 € environ. 2010 Aujourd’hui Production laitière (litres/VL) 5271 23,5 TB % 41,8 39,8 TP % 34,2 33,6 Matière utile / VL (kg/jour) 412,61 1,77 Taux cellulaire lait moyen (cell/ml) 320 000 280 000 Lors de la traite, les trayons ne sont pas lavés sauf s’ils sont sales. Les vêlages sont groupés sur 3 mois, de février à avril, avec 80% des vêlages se passant sur février – mars. La période d’insémination dure 9 semaines puis la mise au taureau 4 semaines. L’intervalle entre 2 vêlages est de 356 jours. La période de tarissement s’étale sur 3 mois entre novembre et fin janvier et l’éleveur réussit à fermer la salle de traite pendant 6 à 8 semaines. Dans le troupeau, il y a 40% de primipares et 60% de multipares. Les vaches sont issues de croisement PH x jersiaise. L’éleveur ne croise pas avec des montbéliardes car elles sont trop lourdes et cela entraîne des problèmes de tassement des sols et donc de portance. L’éleveur achète des semences d’Irlande mais aussi de Nouvelle Zélande et d’Hollande pour sélectionner des souches adaptées à l’herbe. Le chargement est environ de 2,79 UGB / ha SAU en 2010, 3,03 en juin 2011.

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Alimentation La production laitière des VL est calée sur la pousse de l’herbe. Les vaches sont mises au pâturage dès le vêlage avec le démarrage de la pousse de l’herbe. Elles sont au pâturage de début février à novembre soit pendant plus de 280 jours. Durant les mois de février – mars, elles ne sortent que 3 – 4 heures par jour puis rentrent en stabulation. Durant les mois d’avril à mi novembre elles sont exclusivement au pâturage. Lorsque le temps est très sec l’été, les vaches peuvent recevoir un peu d’ensilage de maïs pour compléter l’offre en herbe pâturée. De mi novembre à début février, les VL sont rentrées en stabulation. Cela correspond à la période de tarissement. Michael note l’état d’engraissement de ses VL pendant le tarissement, son objectif étant d’avoir des vaches autour de 3,25 d’état au vêlage. Pour cela, il répartit ses vaches au tarissement en 5 lots en fonction de leur état d’engraissement afin de pouvoir ajuster la ration : ensilage d’herbe tout seul ou ensilage d’herbe avec de l’ensilage de maïs. Les vaches reçoivent environ 200 kg de concentré par an en salle de traite au moyen des alimentateurs. En 2010 avec le printemps très pluvieux les vaches ont reçu 380 kg de concentré. Conduite des prairies : Le rendement moyen des prairies est de 13 à 14 T MS / ha. L’herbe pousse toute l’année, au plus bas la pousse est encore de 50 kg MS /jour. La région reçoit 1500 mm d’eau de façon très étalée. L’objectif recherché est d’atteindre 16 T MS / ha de prairie. L’éleveur cherche davantage le rendement de l’herbe que le rendement laitier des VL. Il accorde ainsi beaucoup d’attention à la gestion de l’herbe. Les prairies sont découpées en 18 paddocks avec un cycle de pâturage d’une vingtaine de jours au printemps. Le gyrobroyeur est passé au moins une fois dans chaque paddock. Chaque semaine, Michael fait le tour de ses parcelles et réalise des mesures d’herbe pour estimer la quantité d’herbe présente. En moyenne, les vaches sortent d’un paddock quand il y a moins de 50 kg MS par ha. Elles y rentrent autour de 1900 kg de MS par ha, soit les besoins d’ingestion des 115 VL pour une journée à raison de 16,5 kg/jour/VL. Les prairies sont implantées avec 37 kg d’un mélange 50/50 de RGA diploïde et tétraploïde.15% des prairies sont refaites chaque année soit une durée des prairies de 6 à 7 ans. La réimplantation des prairies se fait directement après un roundup ou après un labour selon les caractéristiques des sols (cailloux...). L’éleveur ne met pas de trèfles dans les prairies car il trouve la pousse réduite en mars – avril et à l’automne et il lui faut du rendement avec le chargement élevé de son exploitation. L’exploitation de Michael sert de support au centre de recherches de Moorepark avec des essais de variétés d’herbe. Les prairies sont fertilisées avec un engrais complet à raison de 34 uN et reçoivent aussi du lisier de bovin. La quantité d’azote organique par hectare est de 235 kg N en 2010, 253 kg N en 2011. Travail : Tous les travaux des champs sont délégués à une entreprise. L’éleveur est concentré sur l’élevage.

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Economie : Année 2010 € / 1000 litres Prix moyen lait 319 Total produits atelier laitier 330 Total produits 397,60 Concentrés 14,6 Engrais 10,5 Frais vétérinaires 10 Frais reproduction – IA 4,3 Travaux par tiers - ensilage 15,7 Autres charges variables 2,9 Total charges variables 81,4 Mécanisation 13,8 Déplacements, téléphone... 10,6 Amortissements 14,7 Autres charges fixes 10,5 Total charges fixes hors fermage 49,6 Total charges 131 Revenu avant impôts, taxes et MSA 185,2 Projet A court terme, les objectifs sont de continuer sur les croisements et de simplifier l’élevage des veaux. A plus long terme, l’objectif est d’atteindre les 700 000 litres de quota. L’éleveur souhaite vendre plus d’animaux et surtout optimiser le chargement au maximum sur les parcelles pâturées par les vaches laitières. Chiffres clés 2010 2010 projet Nb VL 115 115 Ares accessibles – pâturés 29 29 Quota par ha SAU 11 580 12704 Chargement (UGB/ha SFP) 2,79 2,79 Lait par VL 5271 5780

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Retour d'informations des éleveurs après visite de la ferme de Michael GOWEN 1. Selon vous, quels sont les avantages et les cont raintes de la ferme que vous avez

visitée ? Avantages :

• Quota laitier élevé par ha de SAU (11 580 l / ha SAU) et possibilité d’augmentation ; • Parcellaire accessible aux VL bien groupé; • Pluviométrie étalée ; • Sols avec de très bon potentiel ;

Inconvénients : • 3 îlots d’exploitation dont 2 inaccessibles aux animaux ; • chargement élevé (3 UGB/ha SAU en 2011) et beaucoup d’azote par ha (253 uN en 2011) ; • seulement 33 ha accessibles aux vaches laitières soit 29 ares/VL : si plus de vaches, nécessité d’augmenter la production par VL (projet à long terme).

2. Pensez-vous que ce système agricole soit applica ble dans votre pays ? Pourquoi ?

Oui et non en fait. Oui si la réglementation azote est comparable à l’Irlande, on peut se rapprocher du système mis en place dans cette ferme. Non car la pluviométrie n’est pas comparable notamment en Ille et vilaine et dans le sud Morbihan.

3. La visite vous a-t-elle donné de nouvelles idées ? Allez vous essayer de mettre en place quelques améliorations sur votre ferme après cette visite ?

Oui : • Faucher les parcelles avant de mettre au pâturage pour valoriser la forte pousse et par conséquent les parcelles avec hauteur d’entrée élevée et ainsi pouvoir pâturer ras et laisser les autres paddocks en attente. • Faire des fauches pour estimer le rendement des prairies.

4. Avez-vous des propositions pour améliorer la sit uation environnementale de cette

ferme ? Si besoin, réduction du chargement et mise en place de prairies avec du trèfle pour diminuer la fertilisation azotée. Question annexe : qu’en est-il du lessivage dans ce type de système ?

5. … la situation économique de cette ferme? La situation économique est déjà très bonne. Rien à rajouter.

6. … la situation par rapport au travail de cette f erme? Très bonne productivité du travail. Rien à rajouter. Globalement l’éleveur est impressionnant dans la gestion de l’herbe. Tout est nickel dans les pâtures. Il y a peut être des améliorations à faire dans l’entretien des bâtiments d’élevage et une réflexion à engager sur l’agrandissement des bâtiments avec l’augmentation du quota laitier.

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Ferme 3 : ferme pilote de John et Olivia MacNamara à Gormanstown Cette ferme pilote est située à Gormanstown Hospital, comté de Limerick. Eleveurs : John et Olivia MacNamara (Olivia travaille 3 jours par semaine à l’extérieur). Surfaces : 86 ha de SAU dont 75 ha en propriété. 47 ha sont accessibles aux animaux, soit environ 37 ares accessibles par VL et 39 ha situés entre 4 et 9 km destinés aux génisses et à l’ensilage. Les parcelles accessibles ont un bon potentiel (15 TMS/ha en 2011). Les parcelles éloignées sont un peu moins productives mais des améliorations sont possibles d’après John. Toute la SAU est implantée en herbe. En 2011, achat de 10 ha limitrophes de l’exploitation et accessibles aux vaches laitières. La SAU est alors passée à 96 ha. Bâtiments - aménagements : Salle de traite 2 x 20 en simple équipement. Investissement de 200 000 € réalisé en 2009. La traite de 100 VL prend 1 heure à 1 trayeur plus 30 minutes pour le nettoyage. La particularité est « l’escamotage de la stalle par le haut » lors de la sortie qui permet aux vaches de partir rapidement car elles ont accès à toute la largeur du quai de traite. La stabulation de 2007 sur caillebotis avec racleur compte 165 logettes avec tapis, 6 cases de vêlage et un couloir de contention. Côté prairies, tout un réseau de chemins et clôtures. Le chemin principal d’une longueur de 100 m partant du bâtiment menant aux parcelles a été bétonné. Les autres chemins sont réalisés avec du gravier bien compacté. En projet construction d’un pont au dessus de la rivière pour éviter de faire passer les vaches dans l’eau. Quota laitier – conduite du troupeau : En 2010, 834 000 litres de quota laitier soit 9700 l/ha SAU. En 2011, l’éleveur pense avoir 892 000 litres à livrer soit 9300 l/ha SAU. En 2010, 128 VL et 74 génisses laitières dont 44 de moins d’un an, 26 entre 1 et 2 ans et 4 de plus de 2 ans. De plus il y a 31 mâles soit 182 UGB en tout. En 2011, le troupeau compte 200 UGB, avec 140 VL, 89 génisses et 32 mâles. Le chargement est passé de 2010 à 2011 de 2,10 à 1,87 UGB/ha lié à l’augmentation de la SAU. Les génisses vêlent en moyenne à 2 ans. Elle sont toutes élevées et les génisses excédentaires sont vendues en élevage à 12 mois autour de 1000 €. Les VL font 6 lactations en moyenne. Il y a 20% de primipares dans le troupeau.

2010 Production laitière (litres/VL) 5739 TB % 39,2 TP % 33,8 Concentrés 500 kg/VL Matière utile / VL (kg/jour) 431,5 Taux cellulaire lait moyen (cell/ml) 250 000

Les vêlages sont groupés sur 3 mois de début février à mi avril, avec plus de 92 % des vêlages sur février – mars. La période d’insémination artificielle dure 9 semaines suivie de 3 semaines de mise

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au taureau (2 taureaux nés sur la ferme; pas d’achat extérieur pour limiter les problèmes sanitaires). L’intervalle entre deux vêlages est de 386 jours. La sélection génétique porte d’abord

sur la facilité de vêlage puis sur la fertilité. L’éleveur recherche des vaches vêlant seules et de petite taille bien adaptées au pâturage. Cette année en 2011, les génisses ont été inséminées en race jersiaise, les vaches en frison comme d’habitude. Les génisses vêlent en moyenne à 22 mois

à un poids moyen de 540 kg au vêlage. La production laitière n’est pas élevée à moins de 6000 litres de lait par vache.

Alimentation Les vaches sont mises au pâturage dès le vêlage de fin janvier à mi novembre. Les vaches reçoivent moins de 500 kg de concentré par an distribué en salle de traite. En stabulation les vaches ont de l’enrubannage et de l’ensilage d’herbe. Les vaches sont taries en trois lots : les génisses dès fin octobre pour allonger leur période de tarissement afin qu’elles reprennent de l’état, un deuxième lot de vaches en novembre et un troisième lot de vaches mi décembre. La salle de traite est donc fermée de mi décembre à fin janvier à la reprise des vêlages. Les veaux sont élevés au lait entier avec apport de foin et de concentré dès la deuxième semaine de vie. Dès l’âge de 4 – 5 semaines, les veaux sont sortis au pâturage dans des parcelles avec un abri contre le vent. Les derniers veaux nés sont issus de taureaux croisés et sont engraissés sur des parcelles éloignées. Les génisses de plus d’un an partent sur un site à 8 km du siège dès le sevrage. Le pâturage est tournant. L’hiver elles sont rentrées dans un bâtiment et sont alimentées avec de l’enrubannage et du concentré si nécessaire. Ces génisses à vêlage précoce sont taries entre 240 et 280 jours de lactation pour qu’elles se refassent une santé pendant le tarissement. Conduite des prairies : Le rendement moyen en 2011 a été de 15 T MS/ha sur les parcelles autour de la ferme. L’éleveur cherche davantage le rendement de l’herbe que le rendement laitier des VL. Il accorde ainsi beaucoup d’attention à la gestion de l’herbe. Les prairies sont découpées en 29 paddocks avec un cycle de pâturage d’une vingtaine de jours au printemps, 16 jours en juin. Les vaches passent en moyenne 2 jours par parcelle. Côté gestion de l’herbe, John mesure les quantités d’herbe en début de saison avec un carré et une mini tondeuse pour estimer la quantité d’herbe dans la parcelle. Puis tout au long de la saison de pâturage chaque semaine, John fait le bilan de la pousse de l’herbe et l’inventaire des stocks d’herbe par parcelle via un logiciel de gestion d’herbe. Les parcelles débrayées sont préférentiellement coupées en enrubannage avec en juin une fauche d’ensilage d’herbe. Cette année en 2011, John a récolté 47 ha d’ensilage d’herbe à 2 T MS/ha et 550 bottes d’enrubannage sur les 96 ha de l’exploitation. 10% des prairies sont ressemées chaque année. Les prairies sont implantées avec du RGA diploïde dans les parcelles mouillées et avec du RGA tétraploïde dans les terres saines. En octobre, John ressème à la main tous les bouts de champ et les passages abîmés. Les prairies sont fertilisées à hauteur de 250 – 300 uN/ha (un passage de lisier puis de l’azote minéral). Après chaque passage du troupeau, les prairies sont fertilisées avec 20 uN soit après 4-5 cycles un apport de 100 uN d’azote minéral. La quantité d’azote organique par hectare était de 180 uN/ha en 2010, 160 uN/ha en 2011. Chaque parcelle est analysée tous les 3 à 4 ans pour vérifier le pH et apporter si nécessaire de la chaux.

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Travail : Son épouse Olivia a un mi temps à l’extérieur et fait 1 à 2 traites en moyenne par semaine en plus d’être co-gérante de la ferme. De plus John a de la main d’œuvre bénévole qui intervient sur l’exploitation : père, étudiant. Les stagiaires viennent souvent pendant la période des vêlages. Sinon tous les travaux culturaux sont délégués à une entreprise. John résumant son choix par « machinery, no money ! ». Economie : Année 2010 € / 1000 litres Prix moyen lait 306 Total produits atelier laitier 310,9 Total produits 310,9 Concentrés 17 Engrais 14 Frais vétérinaires 15,1

Frais reproduction – IA 5,3 Travaux par tiers - ensilage 21,5 Autres charges variables 13,5 Total charges variables 86,4 Mécanisation 8 Déplacements, téléphone... 12,5 Amortissements 23,7 Autres charges fixes 19,8 Total charges fixes hors fermage 64 Total charges 150,4 Revenu avant impôts, taxes et MSA 160,5 Les aides européennes (DPU) s’élèvent à 300 €/ha. A moyen terme, les charges fixes vont augmenter du fait des récents aménagements. Projet A court terme, les objectifs ont été d’agrandir l’exploitation par l’achat de 10 ha (30 000 €/ha). Les axes de travail sont de trois ordres : durabilité, revenu, plaisir de travailler. Des investissements sont en cours : 140 000 € de matériel, 30 000 € de hangar, 30 000 € de maçonnerie. A moyen terme à l’horizon 2015, les objectifs sont de passer à 1 200 000 litres de quota et 200 VL avec l’embauche d’un salarié, de produire 85 TMS sur les terres accessibles et de vendre 50 génisses par an. Chiffres clés 2010

2010 projet Nb VL 128 200 Ares accessibles – pâturés 37 35 Quota par ha SAU 9698 11111 Chargement (UGB/ha SFP) 2,10 2,6 Lait par VL 5769 6500

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Retour d'informations des éleveurs après visite de la ferme de John MACNAMARA 1. Selon vous, quels sont les avantages et les cont raintes de la ferme que vous avez

visitée ? Avantages :

• Très peu de mécanisation ; • Exploitation bien structurée (parcellaire aménagé et organisé, chemins, bâtiments) ; • Bonne qualité des terres ; • Capacité de productivité importante ; • Qualité de manager et de visionnaire de l’éleveur ; • Propreté de la ferme ;

Inconvénients : • Beaucoup d’investissements, part de risque importante (audace entrepreneuriale); • La rivière qui traverse le parcellaire ; • La surface accessible actuelle peut poser problème dans le cadre des objectifs à long terme ( passage à 200 VL) ; • La productivité du travail est dépendante de la saisonnalité ;

2. Pensez-vous que ce système agricole soit applica ble dans votre pays ? Pourquoi ?

• Système maxi pâturage : Difficile avec la pousse de l’herbe en Bretagne, pas le même climat. De plus problème pour la fertilisation avec la réglementation environnementale. Il faudrait adapter le système en place à nos conditions locales. De plus nécessité d’avoir un parcellaire avec une grande accessibilité. Cependant on pourrait globalement augmenter la part de pâturage dans les rations malgré ces points défavorables.

Question importante en France : comment faire en sorte que l’accessibilité des parcelles soit un critère primordial lors de l’installation des jeunes… ?

• Saisonnalité de la production laitière (vêlages groupés) : Possible pour quelques exploitations mais difficile à appliquer plus globalement en Bretagne et en France car cela ne coïncide pas avec les souhaits des laiteries.

3. La visite vous a-t-elle donné de nouvelles idées ? Allez vous essayer de mettre en

place quelques améliorations sur votre ferme après cette visite ? • Améliorer la longévité des vaches; • Améliorer les chemins et les clôtures; • Rationaliser les paddocks ; • les équipements vus en salle de traite : système de sortie rapide avec le portillon devant, l’extrême propreté de la salle de traite ; • la propreté des abords de la ferme, des vaches laitières.

4. Avez-vous des propositions pour améliorer la sit uation environnementale de cette

ferme ? • Construire un pont pour éviter que les vaches ne traversent la rivière avec la question de la gestion des abords de la rivière actuellement : l’éleveur attend l’autorisation ; • Capacités de stockage (lisier et ensilage) trop faibles pour l’instant : l’éleveur va bientôt l’augmenter ; • Chargement par hectare élevé ;

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5. …la situation économique de cette ferme? • Trouver des investisseurs qui achèteraient la terre et lui la louerait ; • Améliorer le produit d’exploitation (lait et vente d’animaux) ; • Résultats économiques bons mais ils ne tiennent pas compte de l’achat de foncier ;

6… la situation par rapport au travail de cette fer me?

• Réduire le temps de lavage de la salle de traite ; • Par rapport à la taille du troupeau : l’éleveur doit rester jeune !! • Petite remarque sur le bien être des animaux : éviter de couper les queues des VL aussi court.

Ferme expérimentale de Solohead Echanges avec le directeur de la laiterie Tipperary Co-op La laiterie Tipperary Co-op compte 400 éleveurs avec environ 270 000 litres de quota/ferme. Dans le conseil d’administration, il y a 12 éleveurs. La laiterie collecte 280 millions de litres, 50% provenant des éleveurs adhérents et 50 % provenant de l’extérieur. Le lait est transformé en beurre (vendu en Allemagne), en poudre de lait (exporté) et en fromage (60% exporté en France). En 2010, le lait a été payé 330 €/1000 l avec des taux moyen de 33 en TP et 36 en TB. En comparaison, le lait a été payé 220-230 €/1000 l en 2009 et le directeur table sur un prix moyen du lait en 2011 de 330 €/1000 l soit une moyenne sur 10 ans de 280 €/1000 l. Selon le directeur, un prix équitable serait de 260 – 280 €/1000 l. En 2015, la coopérative compte collecter 30% de lait supplémentaire par ferme. Pas de souci d’équipement de la laiterie car actuellement 50% du lait transformé vient de l’extérieur. Ferme expérimentale de Solohead Cette ferme expérimentale appartient à la laiterie Tipperary Co-op. Elle est utilisée pour des recherches dans le domaine de la production laitière depuis 1976. Elle compte 53 ha en un seul îlot et un quota de 450 000 kg de lait produit par 96 vaches laitières (42 PH et 54 croisées PH x jersiaise). Il y a environ 60 génisses de renouvellement, 30 de moins d’un an et 28 de plus d’un an. La ferme compte également 1 taureau Hereford. Les sols sont argileux-limoneux (25% de sable et 42% d’argile dans les 20 premiers centimètres). Ils sont saturés lors de fortes pluies ce qui nécessite une conduite précise du pâturage. 23% des sols en Irlande sont comme ceux de Solohead. Les précipitations sont étalées, régulières comprises entre 50 mm et 125 mm par mois (1004 mm/an en moyenne sur 10 ans). Les températures sont comprises en 6 °C en hiver et 16°C l’été. En moyenne entre 2003 et 2006 les vaches ont produit 6525 kg de lait par an avec un TP de 35,7 et un TB de 41,7. L’objectif est de grouper les vêlages sur 3 mois. En 2011, ils se sont étalés entre le 21 janvier et le 7 mai. La mise au pâturage a lieu dès le vêlage. La saison de pâturage dure en moyenne 305 jours avec 255 jours de pâturage jour de 2003 à 2006 contre 220 jours en 2008 et 2009. Les vaches ont reçu 350 kg de concentré/an en 2007, 590 kg en 2008.

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Dates clé de pâturage Année Mise à l’herbe Coucher dehors Rentrée

stabulation Fin du pâturage

2006 26/01 28/02 14/11 31/11 2007 26/01 26/01 9/11 23/11 2008 9/02 14/02 7/10 23/10 2009 13/02 14/03 19/11 19/11 2010 01/02 28/04 28/11 16/12 2011 24/02 7/04 Les expérimentations menées à Solohead portent sur les systèmes laitiers : • Effet de la race des vaches et du chargement sur la productivité des prairies à base de trèfles. Cette expérimentation analyse l’impact du poids vif des vaches et du chargement sur la densité du sol, la production des pâtures et la production laitière. Deux races sont comparées : des PH (HF) et des PH x jersiaise (JX) qui présentent une différence de 130 kg de poids vif par VL et deux chargements 2,35 vaches/ha (L) contre 2,65 vaches/ha (H). Résultats au 24 juin 2011 Système HF L HF H JX L JX H Date moyenne de vêlage 26/02 22/02 Chargement (vaches/ha) 2,35 2,65 2,65 2,65 N minéral (kg/ha) 112 280 112 280 Lait/vache/jour (l) 24 24,2 22 22,6 TB 37,3 40,6 43,2 48,2 TP 35,2 35,1 39,6 37,6 Lait/vache (l) 2985 3087 2911 2924 TB moyen 45,7 45,5 48 48,1 TP moyen 35,2 35,1 39,6 37,6 Matières utiles du lait (kg MP+MG / VL) 240 247 248 245 Matières utiles du lait (kg MP+MG / ha) 564 655 588 649 Au vue de ces premiers résultats, les vaches croisées jersaise semblent plus efficaces. Le rapport capacité d’ingestion / poids vif est meilleur. • Eléments clés pour la conduite du trèfle blanc dans les prairies Très peu de trèfle blanc dans les prairies en Irlande, les éleveurs considérant que la productivité des prairies est moindre. Donc travail à Solohead autour des prairies avec du trèfle. 5 éléments clés de conduite:

o pâturage ras au printemps et en hiver ; o 21 jours de rotation en fin de printemps et en été ; o sursemis de trèfle après la première coupe d’ensilage ; o long intervalle entre deux pâturages en automne, jusqu’à 42 jours ; o éviter les exploitations destructrices.

Technique de sursemis de trèfle dans les prairies : mélanger les semences avec l’engrais Pet K et semer avec un épandeur à engrais. Idéalement semis à réaliser en conditions humides dans un gazon « clairsemé ». Permettre aux trèfles de s’installer. Pâturage ras pour éviter la compétition entre les espèces.

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• Les variations du carbone organique du sol Essais réalisés dans des prairies permanentes et des prairies temporaires en rotation avec des céréales. Dans les prairies permanentes, 11 années d’essai entre 2001 et 2011. Dans les prairies temporaires, 4 années d’essai de 2008 à 2011. Méthodologie : 15 carottes par paddock placées à 90 cm de profondeur avec 3 subdivisions des carottes à 30 cm, 60 cm et 90 cm. Un seul prélèvement d’échantillon de terre par paddock et par profondeur. Les carottes des sol analysés avec un LECO CN-2000. La densité du sol a été également mesurée en 2001 et 2008. Les résultats montrent un stockage du carbone de 20,5 t CO2 par ha en moyenne sur les 11 années d’essai et un déstockage lors du retournement des prairies de 117,9 t CO2/ha ! • Empreinte carbone de la production laitière Calculs réalisés pour différents systèmes laitiers selon la nature des prairies (avec ou sans trèfle), le niveau de fertilisation azotée et le chargement (<2 ou > 2 UGB/ha). Système RGATB RGA RGATB RGA Année 2001-2002 2003-2006 Chargement (UGB/ha) 1,75 2,1 2,1 2,5 2 ;2,2 2 ;2,2 N minéral (kg N/ha) 80 180 248 353 90 226 Concentré (kg/VL/an) 536 536 536 536 520 531 Lait produit (kg/VL) 6550 6275 6242 6375 6521 6526 TB 41 42 41 42 42 42 TP 35 36 35 36 35 36 Fixation symbiotique N (kg/ha/an)

87,4 9,1 3,2 0,1 112,5 12,2

En moyenne, 0,8 t CO2/t lait avec du RGATB contre 1,1 t CO2/t lait avec du RGA pur. Centre de Recherches de Moorepark Nous avons visité le centre de recherches de Moorepark à l’occasion de leurs Portes Ouvertes annuelles dont le thème était « objectif 2015 ». Ci dessous les 7 ateliers avec leurs différents sous ateliers présents sur le site , le premier atelier étant une introduction aux Portes Ouvertes.

1. Objectif 2015

a. Objectif 2015 Les producteurs laitiers irlandais ont besoin de clés pour mettre en place des systèmes à faibles coûts de production basés sur l’herbe pâturée et les vêlages de printemps et cela afin d’assurer la viabilité économique de leur exploitation dans un contexte de volatilité des prix. Les axes prioritaires sont : • Avoir des génisses à haut potentiel génétique ; • Identifier et réimplanter les pâtures à faible potentiel ; • Aménager le pâturage ; • Améliorer la santé du troupeau ; • Développer des compétences dans la conduite du pâturage et la gestion ;

• Développer l’efficacité du travail.

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b. Systèmes de production du lait pour une industri e laitière irlandaise en expansion

L’état d’esprit des éleveurs laitiers irlandais doit changer afin d’augmenter la rentabilité à l’hectare via la quantité d’herbe utilisée par hectare et la maîtrise des coûts, les 2 clés de la rentabilité des fermes après 2015. Augmenter le chargement avec des vêlages de printemps doit permettre d’augmenter la quantité d’herbe utilisée et la production de matières utiles dans le lait. La croissance de l’herbe limitant la productivité, les pratiques de gestion de l’herbe doivent continuellement permettre d’avoir une herbe de bonne qualité à disposition du troupeau laitier. L’idéal est de caler la production laitière sur la pousse de l’herbe et de commencer les vêlages tôt vers fin février plutôt que vers la mi mars. Des animaux à haut potentiel génétique produiront plus de matières utiles dans le lait dans des systèmes à chargement élevé, d’autant plus que les vaches seront plus petites via le croisement du fait du meilleur rapport capacité d’ingestion / poids vif.

c. Transformer l’herbe en argent 90% des besoins d’un troupeau laitier avec des vêlages de printemps devrait être produit à partir de l’herbe pâturée et d’ensilage d’herbe. Il y a 3 périodes de pâturage : au printemps, d’avril à fin août et à l’automne. Au printemps , les animaux sont mis à l’herbe dès le vêlage. Le premier cycle de pâturage a lieu de février à début avril, 30% des paddocks ayant été pâturés au 1er mars, 66 % à la mi mars et 100% début avril. Il est possible d’utiliser un planning de rotation au printemps pour guider les premières rotations. Les hauteurs d’herbe en sortie dans les parcelles pâturées doivent être à 3,5 cm ce qui évite le surpâturage au printemps qui pénalise la production des vaches et de l’herbe. D’avril à août , il faut offrir 1300 à 1600 kg de MS par ha aux vaches (soit environ 8 cm de hauteur d’herbe entrée dans les parcelles) et les faire sortir de la parcelle à 100 kg de MS par ha (soit à 4 – 4,5 cm de hauteur sortie). Cet optimum de hauteur entrée et sortie permet de maximiser la production de l’herbe et du lait. Le cycle de rotation est de 18 –21 jours entre deux passages sur une même parcelle. La production laitière de mai à août sera optimisée si les vaches ont 17 – 18 kg de MS d’une herbe de haute qualité par jour. En moyenne les paddocks font une journée de pâturage. Il est nécessaire de mesurer chaque semaine les quantités d’herbe présentes dans chaque paddocks et d’utiliser un outil de gestion de l’herbe « grass wedge » (Cf graphe ci contre). Ce graphe indique pour chaque paddock la quantité d’herbe présente en kg de MS/ha (« bâtons ») ainsi que les besoins d’ingestion du troupeau (« ligne »). Le graphe permet donc d’identifier les déficits nécessitant un complément en ensilage et/ou concentrés (bâtons en dessous de la ligne d’ingestion) et les excédents impliquant la fauche de paddocks (bâtons au dessus de la ligne d’ingestion). En automne , l’objectif est la mise au repos progressive des paddocks. Elle commence dès la mi octobre, 60% des paddocks devant être au repos début novembre et 100% début décembre.

d. La génétique pour maximiser le bénéfice de l'her be L’élevage est un aspect important de la rentabilité des systèmes de production laitière. L’index économique d’élevage (EBI) est un index basé sur la rentabilité économique qui permet d’identifier les animaux génétiquement performants pour les systèmes de production irlandais. Des essais en fermes ont été réalisés entre 2007 et 2009 dans plus de 1000 fermes. En moyenne, le gain est de 1,94 €/point d’EBI en plus ou 43 €/1000 l/point d’EBI en plus soit 750 €/an pour 6 points d’EBI gagnés. La sélection génomique est une méthode qui complète la méthode traditionnelle d’évaluation génétique avec l’objectif d’améliorer la présence d’animaux identifiés performants. Le croisement essayé à Moorepark a démontré des bénéfices significatifs sur les performances des animaux : en croisement PH x jersiaises 180 €/VL/lactation en plus, en croisement PH x rouge de Norvège 130 €/VL/lactation.

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e. Groupage des vêlages Le groupage de vêlage est un moteur essentiel de la rentabilité des fermes. Il est important d’être efficace dans la détection des chaleurs , en les détectant avant la mise à la reproduction, en utilisant des outils d’aide à la détection et en synchronisant les vaches. De plus la gestion correcte de la note d’état corporelle pendant la période sèche, le début de lactation et la période de reproduction est une composante essentielle de la gestion nutritionnelle du troupeau ce qui a un effet majeur sur la fertilité des vaches. Après vêlage, la perte d’état doit être limitée à 0,5 point, l’objectif est d’avoir une note d’état corporelle moyenne pour le troupeau de 2,9 à la mise à la reproduction . Il faut enregistrer les problèmes et les disfonctionnement s : difficulté au vêlage, rétention placentaire, métrite, fièvre vitulaire. De plus L’identification précoce des vaches en an œstrus permet de résoudre le problème à temps. Il est vraiment important que le taux de vaches ayant été inséminées soit maximal, l’objectif étant d’avoir 90% des vaches en 3 semaines et 100% des vaches en 6 semaines (Cf. schéma d’organisation de la période de mise à la reproduction).

Traitement si besoin

Date de mise à la

reproduction

semaine -4 0 3 6 9 12 17 - 19

Détection des chaleurs

Période recours à IA Période recours au taureau Analyse des

performances de

reproduction

Plan pour l’année

prochaine

Traitement si besoin

Traitement si besoin

Note d’état corporel :

Identifier les vaches maigres

Note d’état corporel :

Identifier les vaches maigres

Date de fin de mise à la

reproduction

Diagnostic de

gestation

Note d’état corporel :

Identifier les vaches maigres

regarder les performances

du taureau

regarder le nb de VL ayant été

inséminées (obj 90%)

Regarder le nb de VL ayant été inséminées (obj 100%) et le taux de non retour en

chaleur

Programme de mise à la reproduction pour avoir des vêlages groupés

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f. Avoir un troupeau en bonne santé Connaître l’état de santé de votre troupeau - par le biais de bons soins et l'utilisation de nouveaux tests de dépistage en laboratoire afin d'établir l’état de santé du troupeau. Avec l’augmentation des troupeaux et donc des achats d’animaux, il est nécessaire de prévenir l’introduction des maladies via la biosécurité, la vaccination.

2. Faire avancer la prochaine génération

a. Faire progresser la sélection génomique La sélection génomique complète la méthode traditionnelle d’évaluation génétique grâce aux informations contenues sur l’ADN des animaux afin d’améliorer la précision de l’identification des animaux les plus performants. Des progrès plus importants peuvent être atteints en utilisant la sélection génomique sur les femelles aussi bien que sur les mâles.

b. Les nouvelles techniques de reproduction animale s La sélection génomique a révolutionné la sélection animale, mais plusieurs nouveaux domaines de recherche sont actuellement à l'étude pour améliorer le progrès génétique. Cette technique est désormais disponible pour mesurer la teneur en acides gras du lait, en particulier les acides gras saturés, pour toutes les vaches contrôlées et pour les échantillons de lait du tank, sans coût supplémentaire. Le développement d’un troupeau sentinelle « Prochaine Génération » à Moorepark va permettre d’enregistrer l’évolution de nombreux caractères, même ceux difficilement mesurables (ingestion, émission de méthane, balance énergétique…) sur des animaux de valeur génétique élevée et de voir le fonctionnement de ces animaux dans des systèmes de production différents.

c. Les croisements avec des jersiaises à Ballydague Les résultats obtenus à Ballydague ont montré que les vaches croisées PH x Jersiaise sont autant productives, ont une meilleure capacité d’ingestion, ont un meilleur rendement de conversion de l’herbe en matières utiles dans le lait et sont plus fertiles que les vaches PH en race pure. Les recherches en cours à Ballydague pour identifier le taux de chargement optimum pour des vaches PH, jersiaises et croisées PH x jersiaises suggèrent une performance optimale à un chargement de 3 vaches par hectare, avec une hauteur de sortie de pâturage de 4 cm.

d. La race rouge de Norvège – une autre option viab le pour les systèmes basés sur le pâturage avec des vêlages de printemps

A Moorepark, les performances des vaches croisées PH x rouge de Norvège comparées à des vaches PH ont été comparables en terme de productivité mais meilleures sur le plan de la fertilité et de l’état sanitaire. De plus des simulations économiques indiquent que les vaches croisées rapportent 130 € de plus par lactation.

e. L’efficacité alimentaire des vaches laitières en fonction des races Dans les systèmes de production irlandais basés sur l’herbe, les vaches doivent être capables d’atteindre une ingestion élevée d’herbe pâturée par kg de poids vif, une production importante de matières utiles dans le lait par kg de MS ingérée sans conséquences négatives sur la longévité. Une étude comparant des vaches PH, des vaches jersiaises et des vaches croisées PH x jersiaise a montré que les vaches jersiaises ont une meilleure capacité d’ingestion par kg de poids vif et une meilleure production de matières utiles dans le lait par kg de MS ingérée. Les vaches jersiaises et croisées jersiaises ont de part leur taille un tractus gastro-intestinal plus long que celui des PH. Ces vaches avec une meilleure efficacité alimentaire sont bien adaptées aux systèmes de production laitier irlandais basés sur l’herbe.

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f. Modélisation de la transformation du lait Les décisions de la filière laitière irlandaise doivent être prise dans un contexte de maximisation du profit global de la filière (agriculteur et transformateur). La modélisation à la fois au niveau des exploitations et des transformateurs peut aider à la prise de décisions. L’augmentation des taux de matières utiles et un avancement de la date moyenne de vêlage amélioreront les bénéfices à l’échelle des transformateurs et des agriculteurs. Les modèles bio économiques à l’échelle des exploitations, associés à des modèles de transformation du lait seront très utiles dans le futur pour développer les systèmes de prix du lait.

g. Valeurs génétiques pour les critères de fertilit é et effet sur les performances des vaches

La fertilité du troupeau est une composante clé du profit. D’importantes variations de la valeur génétique pour le caractère fertilité existent au sein du troupeau national. Une étude en cours à Moorepark démontre clairement que les vaches avec de faible valeur génétique pour le caractère fertilité ont de façon considérable de moins bonnes performances en fertilité, comparées à des vaches avec une valeur génétique élevée. Il est donc essentiel d’utiliser des taureaux ayant un EBI élevé, avec un fort index fertilité.

h. Protocoles de synchronisation de l’œstrus et de l’ovulation pour améliorer le taux de fertilité

La réussite du groupage des vêlages est essentielle pour maximiser la rentabilité des systèmes. Un faible taux de vache mises à la reproduction survient quand la détection des chaleurs est mauvaise et la proportion de vaches non-cyclées au sein du troupeau est importante. Les protocoles de synchronisation des ovulations permettent l’utilisation de l’IA à un instant fixé, et de mettre 100 % des vaches à la reproduction. Pour les troupeaux ayant une période de vêlages étalés ou une date moyenne de vêlages plus tard que l’objectif, la synchronisation peut aider à concentrer la période de vêlages.

i. Gestion des vêlages et soins des veaux dans les années à venir � Apporter un niveau adapté de minéraux et vitamines pendant la période de tarissement ; � Surveiller, mais ne pas intervenir inutilement, pendant le vêlage ; � Etre présent pour réanimer un veau faible, désinfecter le nombril et lui donner du colostrum. Les chercheurs de Moorepark travaillent actuellement avec des éleveurs laitiers pour comprendre pourquoi certaines éleveurs perdent plus de veaux que d’autres afin de mettre en évidence les marges de progrès.

j. L’élevage des génisses de renouvellement Il faut s’assurer que les veaux ont reçu 2 à 3 litres de colostrum dans les 4 heures après leur naissance (l’absorption des anticorps diminue au fil du temps, donc le plus tôt est le mieux). Les veaux peuvent être élevés dehors, à partir de 2-3 semaines, et ont des croissances similaires à ceux élevés à l’intérieur. Les veaux doivent être sevrés en fonction de leur poids afin d’obtenir des lots homogènes.

k. Importance des objectifs de poids pour l’élevage des génisses L’élevage des génisses nécessite une importante attention. Le poids vif et l’état d’engraissement sont plus importants que l’âge au moment de la mise à la reproduction. Les stratégies alimentaires pendant l’hiver ont des effets significatifs sur la réalisation des objectifs de poids vif pour la mise à la reproduction : les génisses nourries pendant l’hiver sur un parc stabilisé d’hivernage (ration 100% à base de chou, 70% de chou+30% d’ensilage d’herbe ou ensilage d’herbe+1,5 kg de concentrés/j) ont réalisé de meilleures croissances (500 g/j) que celles nourries en bâtiment avec de l’ensilage d’herbe+1,5 kg de concentrés/j (> 400 g/j) ou de l’ensilage

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seul (300 g/j). Les croissance sont généralement élevées après la mise à l’herbe. Les génisses doivent donc être sorties le plus tôt possible au printemps.

3. Nouveautés dans la gestion de l’herbe

a. Evaluation des variétés de RGA Les protocoles d’évaluation des variétés d’herbe doivent être capables d’identifier des variétés d’herbe supérieure pour les systèmes herbagers actuels. Dans le futur, il sera nécessaire d’évaluer les variétés d’herbe à la ferme pour identifier les variétés ayant les meilleures performances après plusieurs années de pâturage, pour une gamme de type de sols et de systèmes de gestion. Seulement les variétés publiées soit sur the Irish ou Northern Irish Recommended Lists doivent être utilisé dans les mélanges irlandais de graines. Un index économique de l’herbe (Grass Economic Index) est actuellement en train d’être développé. Il attribuera une valeur monétaire à chaque variété, à partir de sa saisonnalité de production, de paramètres sur la qualité et de la persistance pour certains systèmes de production d’herbe.

b. Réensemencement des pâtures La production d’herbe dans les fermes laitières pourrait être augmentée en réensemençant des prairies peu productives contenant peu de ray gras. Avec un re semis de printemps, il y a peu de pertes de productivité durant l’année en cours comparée à une prairie permanente. La durée de re semis de la prairies au printemps est de 60 jours. Il est essentiel que la fertilité du sol en terme de pH, teneur en phosphore (P) et potasse (K) soit optimum lors du re semis.

c. Recommandations pour la fertilisation des prairi es Une analyse de sol doit être réalisée tous les 3 à 5 ans. Le pH doit être supérieur à 6 pour les pâtures. Ces dernières doivent avoir un index 3 pour le phosphore et le potassium. Le lisier et les eaux vertes doivent être gérés (moment et méthode d’épandage…) pour maximiser la valeur fertilisante. La décision du lieu d’épandage du lisier et le choix d’engrais composés appropriés sont très importants.

d. Apport du trèfle blanc dans l’amélioration de la productivité des prairies Le coût de la fertilisation azotée a augmenté de 9% par an depuis 10 ans. Le trèfle blanc peut apporter entre 75 et 200 kg par hectare d’azote disponible pour la plante dans le sol chaque année. Des systèmes basés sur le trèfle blanc bien gérés sont une alternative rentable comparée aux systèmes basés sur la fertilisation minérale.

e. Gestion des prairies avec des troupeaux produisa nt du lait l’hiver Les troupeaux vêlant à l’automne devraient essayer d’exploiter pleinement l’herbe pâturée entre février et novembre. Le « Spring Rotation Planner » doit être utilisé, en ajoutant la stratégie de complémentation pour définir les besoins. Une densité d’herbe à l’automne trop importante (> 1 700 kg MS/ha) n’est pas adaptée à des vaches fraîches vêlées. L’objectif est donc de maintenir un rendement en entrée de parcelle inférieur à 1 700 kg MS/ha.

f. Programme laitier de Teagasc en sols lourds Environ 30 % du lait produit en Irlande provient d’exploitations considérées comme ayant des sols lourds. Un nouveau programme de recherche est mis en place pour explorer les moyens les plus rentables et les plus efficaces permettant d’augmenter la production laitière en sols lourds. Des fermes pilotes ont été identifiées dans les régions de Clare, Kerry, Limerick et Cork. Les résultats de recherche à partir des essais sur le drainage à Solohead feront partie de ce programme.

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4. Les nouveaux venus dans l’industrie laitières

a. Protocole d’attribution laitière aux nouveaux pr oducteurs de lait Dans le cadre de l'accord sur le bilan de santé en novembre 2008, le conseil des ministres de l’agriculture a accepté d’augmenter de 1 % le quota laitier annuel des pays membres, sur la période 2009 – 2013. La 3ème partie de ces augmentations sera effective au 1er avril 2011. Durant les 3 premières années, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Agroalimentaire a annoncé qu’un quart de cette augmentation est alloué, de façon permanente, aux nouveaux producteurs laitiers. L’attribution de ces quotas a été réalisée par l’intermédiaire du programme « nouveau producteur ». En 2009, 72 attributions à de nouveaux producteurs ont été faites et en 2010, 74 attributions ont été faîtes soit aux nouveaux producteurs, soit à ceux qui avaient précédemment obtenu du quota comme nouveau producteur grâce au programme d’échange de quota. Une 3ème catégorie de bénéficiaires, qui ont acheté du quota en tant que successeurs, grâce au programme d’échange de quota, a été ajoutée en 2011. Les résultats du programme de 2011 viennent d’être annoncés, avec un total de 84 bénéficiaires identifiés. Cela porte, à ce jour, à 230 le nombre total de nouveaux producteurs ayant obtenu du quota laitier avec ce programme, avec une attribution totale de quota de plus de 42 millions de litres. La feuille de route pour la mise en œuvre du programme « Food harvest 2020 » dans le secteur laitier spécifie qu’un protocole pour les nouveaux producteurs devrait accompagner chacune des autres augmentations de quota. Le ministre a annoncé que cela devait être influencé par la récente confirmation qu’un programme « nouveau producteur » sera mis en place en 2012 et 2013. Les détails seront annoncés par le Ministère au début de chaque année.

b. Profil des nouveaux producteurs de lait Le programme a commencé en 2009 et a permis à 70 nouvelles fermes par an de produire du lait. La majorité des nouveaux éleveurs laitiers sont localisés dans le sud est de l’Irlande avec 50% d’entre eux qui ont converti une ferme de bovins viande. Les investissements moyens de ces nouvelles exploitations laitières ont été de 160 000 € et ont été financés par des emprunts. Ces nouveaux arrivants ont une ferme moyenne de 57 ha, ont pour objectif de produire 360 000 litres de lait par an avec 72 vaches laitières et ont un potentiel important d’agrandissement dans le futur.

c. Les besoins en équipements pour une ferme laitiè re « herbagère » La conception d’une nouvelle installation de traite doit être réalisée avec soin, en étant vigilant sur la localisation et les caractéristiques définies par le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Agroalimentaire et Teagasc/Société Coopérative Irlandaise pour la qualité du lait (IMQCS). L’outil doit permettre de traire un troupeau, après agrandissement, en moins de 1 h 30. Le tank à lait doit être dimensionné pour le troupeau après agrandissement. Les chemins de l’exploitation doivent permettre aux vaches de marcher confortablement à 3 km/h, avec la tête baissée afin qu’elles puissent voir où placer leurs pattes avants. Le système d’abreuvement doit être dimensionné pour apporter suffisamment d’eau afin que la réserve permette de subvenir aux besoins aux périodes de plus fortes demandes.

d. Planification financière en vue d’un agrandissem ent L’agrandissement doit être basé sur un plan de développement (business plan), qui fixe des objectifs réalistes et développe des stratégies de gestion de risque. Les objectifs réalistes doivent être reliés avec la productivité des pâtures et les performances des vaches. Un flux positif de trésorerie est l’élément le plus important dans la période initial de l’investissement et est une exigence fondamentale pour assurer de la trésorerie.

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e. Les nouveautés concernant la ferme Greenfield La ferme Greenfield a été mise en place fin 2009 et 2010 était la première année de production laitière. Le plan de développement est de produire du lait avec un coût de production le plus faible possible, tout en minimisant l’investissement en capitaux. L’utilisation de technologies à faible coût et la maximisation de la part d’herbe pâturée dans la ration sont les points clés du plan. La production moyenne des pâtures a été de 13 T MS/ha, bien supérieure à l’objectif de 9,2 T MS/ha. La production laitière a été inférieure à l’objectif, en raison principalement d’un retard à la mise en place du troupeau. L’important investissement consacré au dépistage des maladies et aux vaccinations a permis de ne pas d’avoir de sérieux problème sanitaire jusqu’à aujourd’hui.

5. Produire un lait de haute qualité

a. Diminuer le taux cellulaire du lait fait gagner 100 euros Les recherches de Teagasc ont montré que la réduction des comptages cellulaires à l’échelle du troupeau de 350 000 cellules/ml à 150 000 cellules/ml permet d’améliorer le profit de 133 €/vache/an. « CellCheck » est un programme national de contrôle des mammites, conduit par l’organisme « Animal Health Ireland ». Ce programme est soutenu et développé en partenariat avec Teagasc et inclus le gouvernement, les producteurs, les transformateurs et les organismes de service. Il délivre des conseils sur la lutte des mammites. L’étape la plus importante dans la maîtrise des mammites est une bonne désinfection des trayons après la traite.

b. Guide pour un nettoyage efficace de l’installati on laitière L’efficacité du nettoyage des équipements de traite dépend du produit choisi et de son utilisation. Les produits de nettoyage « seulement caustiques » doivent être laissées sur les surfaces des équipements entre les traites pour un nettoyage efficace. Les produits détergents-stérilisateurs doivent être rincés immédiatement après le cycle de lavage pour éviter d’éventuels résidus de lait. Les plus faibles nombres de bactéries dans le lait et sur les équipements sont obtenus avec un lavage acide dans le cadre du lavage quotidien. La concentration en bactéries thermo-résistantes transmises dans le lait est influencée par la quantité de saleté sur les trayons.

c. Diminuer le taux de trichlorométhane dans le la it Des résidus de Trichlorométhane se développent dans le lait en raison d’interactions entre la chlorine (présente lors du processus de nettoyage de la machine à traire et du tank) et le lait. Les niveaux de Trichlorométhane dans le beurre irlandais ont toujours été conformes aux exigences réglementaires (0,10 mg/kg mais les concurrents européens exigent un niveau de 0,03 mg/kg). Le Trichlorométhane dans le lait est concentré dans la matière grasse durant la fabrication du beurre. Pour maintenir une position dominante sur le marché, les niveaux de Trichlorométhane doivent être réduits à 0,03 mg/kg, soit une réduction de la concentration du lait en Trichlorométhane en-dessous de 0,002 mg/kg.

d. Augmenter l’efficacité de traite Le processus de traite correspond à une interaction entre les vaches, les humains et les installations. La mesure des performances (débit de vaches (vaches/opérateur/heure), productivité du travail (litres de lait/opérateur/heure) et le nombre de postes/opérateur) est la première étape pour améliorer la productivité. Un bon débit de vaches est essentiel à tout moment : d’après des données d’enquêtes issues de fermes irlandaises et australiennes, la moyenne se situe à 65 vaches/opérateur/heure, avec un quart supérieur à 80 vaches/opérateur/heure. Lorsque le nombre de postes augmente, le temps de traite d’une rangée et la durée de surtraite augmentent. La technique de préparation des trayons détermine le nombre de postes qu’un trayeur peut gérer seul. Un nombre trop faible de postes peut entraîner des temps d’attente pour le trayeur.

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Carte exploitation avec le robot de traite

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e. Augmenter l’efficacité énergétique des fermes la itières Dans 21 fermes laitières en 2010, le coût moyen de l’électricité était de 43 €/100 l, avec des écarts allant de 23 €/100 l à plus de 76 €/100 l. Le principal poste de consommation d’énergie en ferme laitière est l’équipement de refroidissement du lait et le besoin en eau chaude qui est fonction du nombre de postes de traite et du niveau d’automatisation de la machine à traire.

f. La traite robotisée à Moorepark Une vache est traite à la fois dans une stalle AMS (Merlin – Fullwood Packo) et la traite se déroule sur une période de 22 heures par jour. Les vaches doivent être volontaires pour se faire traire c’est à dire revenir de la parcelle à la stalle AMS. Un pourcentage important du travail de l’éleveur est passé d’un travail physique à une gestion des vaches et des données. 24 ha sont accessibles aux 62 vaches du système, de races différentes (Frisonne-Holstein, Rouge norvégienne et Jersiaise X Holstein). La date moyenne de vêlage est le 15 février. La surface pâturée est divisée en 3 zones de pâturage de 8 ha chacune (blocs A, B et C), subdivisées en paddocks de 1 ha. Les paddocks sont conduits en pâturage tournant. La distance maximum entre les parcelles et la stalle AMS est de 400m. Un paddock de chaque bloc est pâturé sur chaque période de 24 heures. La disponibilité en herbe est un point critique pour permettre une fréquentation optimale des vaches au robot. Les vaches changent de paddocks à 1h, 11h et 17h. Elles disposent chacune de 5 kg MS dans chaque paddock. Les vaches sont mises dans des parcelles avec 1400 à 1500 kg de MS/ha. Plus de 1500 kg de MS/ha décourage les vaches de se rendre au robot ce qui conduit à réduire la fréquence de traite. Il y a 3,5 vaches par hectare. Toutes les vaches reçoivent 2 kg de concentré par jour. Les points d’eau sont situés seulement près du robot. Il y a trois portes de tri, 2 à l’entrée du robot pour trier les vaches qui peuvent aller se faire traire et une porte en sortie de robot qui trie les vaches vers un box de soins ou vers le pâturage.

6. Amélioration de la durabilité environnementale

a. Emission de gaz à effet de serre en systèmes lai tiers Les engagements de l’UE obligent l’Irlande à réduire d’ici 2020 ses émissions de gaz à effet de serre de 20% en-dessous du niveau de 2005. Les principales sources d’émission de GES par les systèmes herbagers sont le méthane, issu des vaches, et le protoxyde d’azote, issu des engrais azotés. Les producteurs laitiers peuvent réduire les émissions de GES en adoptant des pratiques (allongement de la saison de pâturage, sélection génétique, réduction de l’utilisation en engrais azotés, réduction du taux de renouvellement, avancer la date de vêlage…) qui augmentent l’efficacité et la rentabilité de la production de lait.

b. Réduction des émissions de méthane en système la itier Des mesures d’émissions de méthane d’origine digestive sont actuellement en cours afin de trouver des moyens rentables de les réduire, tout en maximisant la production de matières utiles. Les recherches en cours démontrent qu’une utilisation et une qualité élevée des pâtures sont des opportunités immédiates pour améliorer l’efficacité du carbone. L’intensité des émissions de méthane ne diffère pas entre les races testées (Holstein-Frisonne, Jersiaise et JersiaisexHolstein).

c. Optimiser l’utilisation des éléments nutritifs des eaux vertes de salle de traite

Les eaux vertes issues du lavage des quais de la salle de traite et de l’aire d’attente sont des solutions de remplacement aux engrais azotés, qui peuvent réduire les coûts et l’impact environnemental : c’est un scénario gagnant-gagnant. Les eaux vertes contiennent environ 0,6 kg

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N/m3, 0,6 kg K/m3 et 0,08 kg P/m3. Elles doivent être épandues de mai à août pour un rendement maximal (jusqu’à 5 T MS/ha), à raison de 30-45 m3/ha.

d. Réalisation d’un programme agricole des bassins versants gagnant / gagnant – une meilleure agriculture, une eau meilleure

Des solutions permettant d’augmenter la production, tout en maintenant voire en améliorant la qualité de l’eau, doivent être trouvées. Dans cet objectif, le Programme Agricole des Bassins Versants travaille en partenariat avec des agriculteurs dans 6 régions d’Irlande. Le succès de ce programme est basé sur la collaboration des agriculteurs, conseillers et chercheurs. Les premiers résultats sont positifs mais plus de données, sur une période plus importante, sont nécessaires pour estimer l’évolution de la qualité de l’eau.

e. Réduire les pertes d’azote en utilisant des inhi biteurs de nitrification La réduction d’apports d’engrais diminue les coûts de production d’une exploitation. Limiter la production de nitrates dans le sol améliore l’efficacité des engrais, en réduisant les pertes. Les inhibiteurs de nitrification sont des solutions pour réduire les pertes d’azote. L’amélioration de l’efficacité des engrais, grâce aux inhibiteurs, est d’autant plus importante que le niveau de fertilisation azotée est faible.

7. Valeur ajoutée de l’eau

a. Produits laitiers probiotiques – du rêve à la ré alité Le marché potentiel pour les bactéries probiotiques est en expansion, tout comme les preuves scientifiques montrant leurs bénéfices sur la santé. Lactobacillus paracasei 338 est une souche probiotique dont l’utilisation dans la fabrication d’un fromage probiotique a été un succès. En plus d’améliorer le profil santé du fromage, la souche améliore la saveur du fromage. La souche a été utilisée, avec succès, dans le développement de yaourt probiotique séché par pulvérisation. Cet ingrédient, ayant de multiples utilisations, est idéal pour le marché irlandais à l’export, en particulier compte tenu de la nature stable du probiotique dans la poudre, même à des températures non réfrigérées.

b. Le fromage – une stratégie pour un bassin laitie r élargi La production de fromages offre à l’industrie laitier irlandaise une valeur ajoutée. Moorepark travaille en étroite collaboration avec l’industrie irlandaise pour l'aider à ajouter de la valeur au fromage.

c. Développements dans la fabrication de lait infan tile Le centre Teagasc de recherche agroalimentaire à Moorepark est engagé dans un certain nombre de projets de recherche majeurs, dont l’objectif est de consolider la compétitivité des entreprises et l’opportunité d’un marché unique de fabrication de produits laitiers innovants à destination des fabricants de lait infantile :

1. Développement d’ingrédients innovants pour les fournisseurs des fabricants de lait infantile ; 2. Evaluation des performances des nouveaux ingrédients et de ceux commercialisés dans une

plate-forme de simulation de la fabrication de lait infantile à Moorepark ; 3. Développement et formulation de produits de base de lait infantile ; 4. Caractéristiques de séchage par pulvérisation de formule adaptée, en particulier ceux qui ont

tendance, au cours du séchage, à avoir une viscosité qui augmente ; 5. Mise à disposition de cours de formation pour les opérateurs dans l’industrie de lait infantile ; 6. Dépannage lors de problème dans la fabrication de lait infantile.

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