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présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17/09 au 21/10/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de

Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17/09 au 21/10/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre

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Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17/09 au 21/10/2007

Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous

aimez dans cette sélection…

Les diapositives changent au clic de la souris

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Dieu créa L'Enfant Sage ou paysage   C'est selon les parents  Duplice complice ou non    C'est selon les salons   Ou la menace du fouet   Et l'Enfant créa le Jouet               ..à Son Image...Dès le départ de la grande course De la Vie le doux nounours Et son rival le froid baigneur Ont tellement façonné Mon désert intérieur De garçonnet Brutal et rêveur Désarçonné Par l'exil Dans la femmille Miroirs du jouet... Le dur plastoc impec rose livide Du baigneur au bleu des yeux insipide Regard avec ses cils De fille La tendre peluche brune Tachée de tarte aux prunes Délavée défraîchie Toute avachie Deux images Deux mirages Miroirs du jouet...

Si creuse poupée de plastique Aux membres toujours désarticulés

Ses bras et jambes raccrochés Par une moche tripe d'élastique

De culotte comme un portrait        De Dorian Gray

Bien trop coquet pour être vrai       Si vide à l'intérieur

Pourquoi t'ai-je remorqué si longtemps Tout au long de mon enfance maman

     Le beau baigne-heures      Ce monceau de froideur

      Mystère du souhait       Miroir du jouet...

Pauvre chose tout chiffonné Copain du quotidien

Voisin khâlin de nuits Avec ou sans pipi au lit

Tant paluché que tout déteint Perles des yeux mi-brun mi-noir Dernière lueur de regard du soir

     Si chair d'intérieur Tantôt spectacle de mes peurs

Ou réceptacle de mes pleurs      Si cher à mon coeur      Toujours nounours

     De mes mamours           Ma joie du jouet           Magie du jouet...

...Miroirs du jouet... d’Alain René de Nilperthuis

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J'avais perdu mes clefs.Quelqu'un les a trouvéesEt me les a rapportées.J'ai perdu mon tempsJ'attends, j'attends.Personne ne l'a-t-il donc trouvéPour me le rapporter ?On m'avait dit : " Ne perds pas ton temps !", alors je l'avais enfermé à clef dans mon coffre-fort-intérieur. Je le sentais vivre en moi, il était toujours là, à portée de main.On courait ensemble. On ne savait pas toujours pourquoi on courait, ni après quoi on courait, mais on courait, on courait.Enfin, si, quand même, lui et moi, on courait après le Temps. L'autre, celui qui ne m'appartenait pas. On m'avait dit " Temps perdu ne se rattrape jamais". Comme j'aimais le challenge, je m'étais juré d'essayer de le rattraper.Le temps a passé, beaucoup de temps, et je cours toujours après lui.Peut-être est-ce mission impossible ?Je suis un peu découragée, c'est pourquoi je vous demande votre aide.Si vous voyez mon temps perdu, merci de me le rapporter.Je ne sais plus très bien à quoi il ressemble, … après tout ce temps.Je l'ai tellement attendu qu'il s'est sûrement embelli dans mon souvenir.Tant pis …. Je veux quand même le revoir.Si vous le voyez, dites lui que je l'attends …

PERDU :temps ; yeux verts ; cheveux gris ; habillé de bleu ciel ; aucun signe

particulier.Récompense à qui le rapportera.

Josette Haage

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Le temps ne se perd pasJean-Pierre Dumesnil

Le temps perdu ne se rattrape jamais,Si l’on désire le retrouver, il faut le suspendre.Car le temps c’est avant tout de l’argent,Ainsi parlaient les maîtres du temps.Mais le présent est notre futur,Et notre passé est notre présent…Facétieux, il peut nous retrouver à tout moment,Cruel, terrible, accusateur ou simplement bouleversant.Le présent devient alors justicier ou bienfaiteur.Il combat alors le vieil adage…Le temps ne se perd pas, ne s’égare pas comme un objet,Il se fait oublier par inadvertance, revient par surprise.Il conserve des pans de la vie que l’on a oubliés,Et tel un ami il nous les redonne sans arrière-pensée.Le temps perdu vous rattrape toujours un jour ou l’autre,Pour la joie des uns et pour la peine des autres.

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UN  RAYON  DE  SOLEILNatacha Peneau

Un rayon de soleil vient caresser la terreL'herbe de la prairie, branches et primevères.Un rayon de soleil  a pénétré mon cœur ;Ami c'est le printemps ! Ami c'est le bonheur !

Un rayon de soleil vous semble peu de chose,Les oiseaux se rassemblent dans l' apothéose :D'un concert merveilleux saluant la natureL'herbe frémit de joie, l'insecte dans la verdureS'étire à la vie, après un long sommeil…Les volets sont ouverts et mon cœur s'émerveille

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SommeilRenée Vivien

Ô Sommeil, ô Mort tiède, ô musique muette ! Ton visage s'incline éternellement las, Et le songe fleurit à l'ombre de tes pas, Ainsi qu'une nocturne et sombre violette.

Les parfums affaiblis et les astres décrus Revivent dans tes mains aux pâles transparences Évocateur d'espoirs et vainqueur de souffrancesQui nous rends la beauté des êtres disparus.

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FarandoleNathanaëlle Janed

C'est Carnaval ! Mais pas celui de Venise.Car aujourd'hui la Nature se déguiseEn miel, en cuivre, en ambre, or et rouge.Les feuilles valsent, tournent, roulent et bougent.Saveurs de raisin, de châtaignes et de pommes.La musique est celle du Vent de l'Automne.Vers quelle contrée vous éclipsez-vous ainsi,Ô ardentes feuilles pourpres et cramoisies ?Danser ! Disent-elles en suivant la rafale.Le singulier tramway qui les emmène au Bal,Là-haut, dans un château, sur une nue ouatée.Hèle Zéphyr, avec nous il va t'inviter !J'appelle le Vent qui aussitôt m'entraîneAu Bal fastueux du Château de ces Reines.Là où les feuilles se transforment en femmes.Dès leur prompte arrivée, on les acclameCar leurs somptueuses robes aux lignes puresGardent les tons de leurs automnales parures.Zéphyr, le lendemain, ici m'a ramenée,Mais les feuilles-femmes sont au Bal à jamais !

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ON DIT QU’ELLE NE FAIT PAS SON ÂGE

Elle aime brûler sans attendreElle aime être jeune et vibrerSi vous croyez qu’on peut comprendreAprès nos vingt ans ses pensées...Elle aime se sentir en osmoseAvec son âge et ses enviesElle aime la couleur de la nuitIl faut bien vivre quelque choseOn dit qu’elle ne fait pas son âgeElle le gardera plus longtempsElle répond ça de temps en tempsElle en sourit, ça la soulageElle aime entendre par momentsLes gens stoppant à son passageOn dit qu’elle ne fait pas son âgeElle s’en amuse, en joue souventSi la vie l’attend au passageElle prendra garde de l’éviterBien aussi longtemps que son âgeLa dispensera d’y penser

Demain, demainElle n’attend pas demain

Elle a parfois des rêvesQui la distraient de rien

C’est dans ces moments làQu’elle se fait du chagrin

Elle ne croit pas grand choseC’est bon de temps en tempsD’être hors de ce qu’on pose

En principes évidentsDemain, demain

Elle n’y croit pas, demainElle s’en ira peut-êtreLassée d’avoir vieilli

Voyager pour quelqu’unQu’elle croisera peut-être

Demain n’existe pasElle aime l’oublier

Souvent en sifflotantElle regarde passer

Lorsqu’elle claque des doigtsDes futurs improbablesQu’elle ne sera jamais

Matthias Vincenot

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L'homme et la merCharles Baudelaire

Homme libre, toujours, tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âmeDans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton

cœurSe distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes,

O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrablesQue vous vous combattez sans pitié ni remords,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,O lutteurs éternels, ô frères implacables !

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Fleurs de feuJosé Maria de Heredia

Bien des siècles depuis les siècles du Chaos,La flamme par torrents jaillit de ce cratère,Et le panache igné du volcan solitaireFlamba plus haut encor que les Chimborazos.

Nul bruit n'éveille plus la cime sans échos.Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère ;Le sol est immobile et le sang de la Terre,La lave, en se figeant, lui laissa le repos.

Pourtant, suprême effort de l'antique incendie,A l'orle de la gueule à jamais refroidie,Éclatant à travers les rocs pulvérisés,

Comme un coup de tonnerre au milieu du silence,Dans le poudroîment d'or du pollen qu'elle lanceS'épanouit la fleur des cactus embrasés.

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JamaisAlfred de Musset

Jamais, avez-vous dit, tandis qu'autour de nousRésonnait de Schubert la plaintive musique ;Jamais, avez-vous dit, tandis que, malgré vous,Brillait de vos grands yeux l'azur mélancolique.Jamais, répétiez-vous, pâle et d'un air si douxQu'on eût cru voir sourire une médaille antique.Mais des trésors secrets l'instinct fier et pudiqueVous couvrit de rougeur, comme un voile jaloux.Quel mot vous prononcez, marquise, et quel dommage !Hélas ! je ne voyais ni ce charmant visage,Ni ce divin sourire, en vous parlant d'aimer.Vos yeux bleus sont moins doux que votre âme n'est belle.Même en les regardant, je ne regrettais qu'elle,Et de voir dans sa fleur un tel cœur se fermer.

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Ton absenceTon empreinte est ici

les objets conservent ton silenceet ne parlent que par signes

La pluie a succédéaux neiges de CarnavalLa terre est hivernale,

imprégnée des motsque personne ne prononce.

Ton absence est ici,la trace de ton pas hésitant

et le frôlement de tes doigts,tout cela reste à peine.

Il se tisse une absence de toiparmi ce que tu aimais,

ce que tu avais assemblépour vivre,

vivre un instant de mort différée...Ton passage est iciles objets jalonnent

ton chemin d’ombre,il reste un parfum de verveine

mais à peine...Il reste ton absence. Renée Laurentine

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Colères de femmes

« Qu'est-ce que t'es en train de faire ?Je te l'ai déjà dit cent fois ! »

J'adore les femmes en colère ;J'aime leurs yeux, leur nez sévères –

Quand c'est pas la mienne, et quand c'est pas après moi.« Qu'est-ç'que tu es en train de faire ?

Je te l'ai dit plus de cent fois ! »J'aime bien les enfants qui font crier leur mère ;

Leur sourire, leurs yeux, leur nez qui exaspèrent –Lorsque c'est pas les miens, ma foi.« Mais donne la main à ton père !C'est dangereux à cet endroit ! »C'est beau une femme en colère :

Son nez brille et ses yeux éclairent –Si c'est pas la mienne, et si c'est pas après moi.

Michel Astre

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Entre quelques buissons d'osier Etroite, une eau court paisiblement Sans mot dire... Les branches des sapins font comme Une voûte au dessus, et ça rend l'eau verte, Verte comme un miroir de couleur gazon Les hauts arbres se dressent Comme des piliers d'église. Tout à l'entrée du bois, La pâle clarté du jour Apporte un peu de joie du dehors Une joie un peu triste... J'entends comme une douce chanson Vision de crépuscule, quand le soleil Derrière la terre, à l'air de dire adieu Tout en mélangeant la-haut Les couleurs de l'arc en ciel Pour faire des bouquets de fleurs Avec des nuages rosés... Pendant que sur une branche, L'oiseau s'endort... Comme une paisible pensée! Puis la nuit se laisse glisser De par dessus les nues. Et faisant mille clins d'yeux... Les étoiles s'éveillent!!! 

Je te disais:"Vois la feuillée se couvrir d'or sous le soleil." 

Des belles choses de la vie, Que l'on cherche, que l'on envie, 

C'est quand on les a près de soi Que très souvent on ne les voit!!!...

La Feuillée

François François

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je passerai tu passeras il passera nous passons passons l'eau a lavé les feuilles de l'aulne sur l'eau l'aulne rouge gelé se trempe je passe tu passes il passe toujours aussi solitaire tu as passé j'ai passé nous ne sommes plus et plus haut cette rumeur c'est le vent pour toute l'éternité encore sur nous sur l'eau sur la terre

Halina Poswiatowska

Conjugaison

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Il faudrait Marie Bataille

Il faudrait, pour dire d'Aimer Ouvrir aux vaisseaux Leurs sillonsEn suivant sur la mer Les scissures d'errance Les meurtrissures En béanceÔ femme ! Flots d'engloutissement De fauve essence Où la mer se bleuitD'émollientes blessures Comme un sein nu Qui bat Qui batComme un sein nu Qui bat Qui… …bat.

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Jeux de couleurs Edith Ubaniak J'étais dans un long couloir NOIR A la recherche du BLEU des cieuxROUGE comme un coquelicot D'avoir couru vers un point BLANCMenant vers le VERT de l'espoir Pour ne trouver qu'un GRIS affreuxMARRON était la couleur de l'eau Du vase où une ROSE se fanait lentementUne ORANGE dans une corbeille D'OR S'ennuyait parmi les PRUNES bien mûresEntourés de quetsches au ton VIOLET Soudain un rayon JAUNE apparut sur le murC'était le reflet de la lune parée d'ARGENT Qui jouait sur le papier peint FUSHIALe canapé BEIGE avait l'air fatigué Dans la pièce flottait l'odeur du LILAS Dans la nuit où se trouve l'ARC-EN-CIEL

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L'hirondelle d'automneOlga Bluteau

J'aurais tant voulu être celleQue tu aimas il y a trente ans...Tu as dû être un bel amant,Troussant les gentes demoiselles,Leur disant "Ma douce hirondelle",Leur faisant des baisers galants.J'aurais tant voulu être celleQue tu aimas il y a trente ans...Mais un jour tu me trouvas belle.Sous tes cheveux devenus blancs,Je trouvai un prince charmantRêvant aux amours éternelles.Alors ne voulus plus être celleQue tu aimas il y a trente ansPréférant être maintenantDe ton automne l'hirondelle.

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Dorothée, forte et fière comme le soleil, s’avance dans la rue déserte, seule vivante à cette heure sous l’immense azur, et faisant sur la lumière une tache éclatante et noire. Elle s’avance, balançant mollement son torse si mince sur ses hanches si larges. Sa robe de soie collante, d’un ton clair et rose, tranche vivement sur les ténèbres de sa peau et moule exactement sa taille longue, son dos creux et sa gorge pointue. Son ombrelle rouge, tamisant la lumière, projette sur son visage sombre le fard sanglant de ses reflets. Le poids de son énorme chevelure presque bleue tire en arrière sa tête délicate et lui donne un air triomphant et paresseux. De lourdes pendeloques gazouillent secrètement à ses mignonnes oreilles. De temps en temps la brise de mer soulève par le coin sa jupe flottante et montre sa jambe luisante et superbe ; et son pied, pareil aux pieds des déesses de marbre que l’Europe enferme dans ses musées, imprime fidèlement sa forme sur le sable fin. Car Dorothée est si prodigieusement coquette, que le plaisir d’être admirée l’emporte chez elle sur l’orgueil de l’affranchie, et, bien qu’elle soit libre, elle marche sans souliers. Elle s’avance ainsi, harmonieusement, heureuse de vivre et souriant d’un blanc sourire, comme si elle apercevait au loin dans l’espace un miroir reflétant sa démarche et sa beauté.

Charles Baudelaire

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I La femme aux cent figures tourne autour de l’outil défiant le sculpteur elle s’enfuit sans cesse, résistant au regard contrefaisant le clown en souples pitreries, vénale, elle prend dix mille corps et se fait désirer la silhouette s’avance dans l’espace, navire sans barre elle fend l’air du temps pour traverser la ville toute hérissée sous la main de l’artiste elle frissonne aux caresses de l’homme il façonne, il détruit, il l’aime il la couve sous la matrice reine les formes de la femme naissent et disparaissent jouets imprévisibles suspendus au souffle de ses mainsII C'est un rameau de bois flotté Laissé par la mer Refluée L'enfant l'a recueilli Il trace de longues routes de sable Sur la plage mouillée Un cercle danse autour de lui Magique Et le bâton devient sextant Compas ou barre, cerf-volant, oiseau migrateur Il emmène le rêve à l’autre bout de l'eau Mais le soir s’allume aux chandelles des premières lucioles L’enfant revient chez lui Emporte le cadeau des vagues. Entre les planches disjointes de la case Il voit au loin la mer disparaître sous la langue noire Des nuages Le petit s’endort, Bercé : La comptine des arbres Naît aux lèvres des coquillages Accrochés à la branche Posée auprès du lit Et la nuit de Noël vient, sans coucher du soleil

Jouets

Noëlle Plenecassagne

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Quand depuis les pavés nous remonte la plage Notre chambre devient une rade éphémèreEt sous des plafonds bleus l'amour pour équipage Les bateaux de nos corps prennent la haute mer Emportés par le chant d'un souffle silencieux Nous voguons envahis d'étranges sensations Tout gonflés de parfums et de sons délicieux Par-dessus les remous de tendres émotions Tes longs cheveux de jais mouvants comme des algues Éclaboussent la nuit de leur écume noire Ils enroulent mes doigts et noient dans une vague Une ombre de naufrage au fond de ton regard Puis quand cesse le flot des dernières chansons Ma bouche sur tes seins dessine le rivage Et dans un tourbillon où meurent les frissons Nous voyons s'achever ce merveilleux voyage Les voiles de nos draps mouillés par la tempête Descendent doucement de notre ciel ouvert C'est le grand calme plat qui repose nos têtes Le tranquille bonheur du retour à la terre Alors un oiseau blanc s'envole sans un bruit Il referme nos yeux et son aile soulève Le phare de la lampe au port de notre lit Pour nos sens endormis à la porte des rêves Alain Bentolina

Les bateaux de nos corps

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Dis-moi...Jocelyne Lecuivre

Mais quelle est donc la source, aux remous torturés,Le tumulte en ton sein, qui fait naître l'ivresse ?Quelles sont les douleurs, en tes mots délivrés,Qui ont pu modeler tes fiévreuses détresses ?Au cours de quelle errance as-tu touché l'humain,Dans toute sa noblesse et froide cruauté ?Le mystère profond, qui coule de ses mains,Imbibe ton regard de sang et de beauté.Au fond de quel abîme, as-tu déjà sombré,Pour qu' autant de lumière éclate dans ton souffleEt nous livre le vrai, simplement célébré,En écho à ta voix que la pudeur camoufle ?Dis-moi, par quelle vie peut-on ainsi comprendreDe l'autre, les secrets, aux reflets des miroirs,Et faire de son verbe, un semis à épandre,Que la nuit voit germer d'un audacieux espoir ?De ces fragilités, dont tu construis ta force,Je viendrai me nourrir et y puiser, un peu.Par ce qui se diffuse, au delà de l'écorce,Grandir à travers toi, comme brindille en feu.

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Reste. N'allume pas la lampe...

Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux S'emplissentpour longtemps de ténèbres, et laisseTes bruns cheveux verser la pesante mollesseDe leurs ondes sur nos baisers silencieux.Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieuxPleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.Voluptueusement berçons notre faiblesseDans l'océan du soir morne et délicieux.Lente extase, houleux sommeil exempt de songe, Le flux funèbreroule et déroule et prolongeTes cheveux où mon front se pâme enseveli...Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes, Quel long fleuvede paix léthargique et d'oubliCoule dans les cheveux profonds des brunes tristes.Catulle Mendès

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Je creuse des trous de mémoireSur mon crâne assoupiLorsque ma tête valse seule,Lorsque l’envie m’indiffère.Je creuse des trous de mémoirePour ne pas me souvenirDes feuilles rouges,Des feuilles jaunesEt de l’automne qui s’enfuit.Chaque vers est un silenceLorsque je ferme les yeux,Lorsque le temps me pleureEt qu’à l’ennui, je susurre :Reste là.Je creuse des trous de mémoireSur mon crâne assoupiLorsque ma tête valse seule,Lorsqu’elle valse sans bruit.

AnniePrévost

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BijouxChaque jour qui se lèveest une perle de mon collier.Chaque perleest un jour qui se lève.Que se brise le filles perles s’éparpillentjamais on ne peut les renfiler.Bague au doigtfroid au coeurQue ma bague soit d’émeraudecomme la forêt et la mercomme la goutte de gelsur l’herbe tendrecomme le regard du chatdans la nuit furtive.Menues menottesbracelet d’orde verroteried’émail ou d’argentliens légersservitudesbracelets de sérénitébrassées d’ambiguïté.

Oreillettesorillons

boucles d’oreilles tant aiméesbalançoires

pendeloquesbreloques

petites joies qui flottentdans l’air du temps.

A la brochequi pique, qui hoche

double crochela broche qui scintille

sur un reversla broche qui se pique

de chic mais c’est du toc !Bijouterie ! Ô temple

où d’étranges beautéslaissent parfois brillerde muettes paroles...

La femme y rêveautour des bouquets de

symbolesqui l’observent avecdes regards amusés 

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Si j'étais un fleuve

Kevisa J'accepte de croire à la réincarnation, Mais j'aurais tout de même quelques prétentions.Pour me convenir, cette vie remise à neuve Changerait de lit, du ruisseau au grand fleuve.Non pas de ces eaux canalisées, maîtrisées, Bien tracées dans des paysages aseptisés,Mais de celles qui coulent au rythme des saisons, Sans jamais connaître d'écluses pour prisons.De la montagne ne pouvant me retenir A la mer impatiente voulant m'accueillir,Dans la glace, sous les vents, le feu du soleil, Je resterais d'une majesté sans pareille.Dans cette nouvelle vie, je serais la vie. Rien ne viendrait contrarier toutes mes envies.Je voudrais bien renaître pour, en vérité, Enfin comprendre le sens du mot "liberté".

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Écrire

Angèle Lux Thésauriser le chant des mots Et des langues et des souvenirs Qui s'enchevêtrent dans des sens uniquesÉcrire les pages de l'errance Et des rêves de conquêteAu goût d'eau douce Et de courant d'ailesÉcrire pour retenir La paume d'une étoileEt le poing des regards Dans toutes les villes du mondeÉcrire encore pour griffer Toutes les terres aridesAu-dessus de mers mortes Et des creux d'âmeÉcrire enfin Quand les étoiles tremblentAux confins des départs sauvages Et des toits de lauzes Écrire pour retenir le vent...

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Pour toujoursmon amourPour l’éternitéAh, combien de foisMe suis-je endormieAvec ces mots murmurésAu creux de mon oreille ;Pour toujours mon amourPour l’éternitéAh, combien de foisAi-je cru apercevoirDans divers regardsLe reflet de ces mots tendresPour toujours mon amourPour l’éternitéEt, combien de foisMe suis-je réveilléeSeule dans mon litPour m’apercevoirQu’une éternitéÉtait déjà passée !

Muriel Vieux

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Deux mois La clef tourne dans la serrure. Je suis enfin chez moi ! Je me fais une joie de retrouver tout ce que j'y ai laissé. Toutes ces petites choses qui font qu'on a envie de poser ses valises dans un lieu où l'on se sent bien. Un malaise m'envahit, quelque chose a changé. Mais quoi ? J'ai l'impression de ne plus être chez moi. Voyons voir … Mon regard parcourt chaque pièce, mais je ne vois rien … Je reviens sur mes pas, ressors de l'appartement, referme la porte, redescends quelques marches, fait demi-tour, remonte très lentement, m'arrête un moment sur le palier, réintroduit la clef dans la serrure et m'arrête. Avant de pousser de nouveau la porte, Je revois. Toutes choses sont bien en place : Ma grosse lampe au pied de bois tout ventru est à côté du téléphone. Le canapé bleu est tranquillement assis devant la porte-fenêtre, un gros coussin bleu et un petit coussin beige posés sur son ventre, la table basse sagement à ses pieds. Le grand ficus benjamina respire l'oxygène pur de la pièce qu'aucune présence n'a troublé pendant ces deux derniers mois, les racines dans la terre encore légèrement humide du bac Riviera et la tête en pleine lumière derrière la fenêtre. Il a l'air en pleine forme. La cuisine bien rangée, moderne, proprette, attend que la vie reprenne son cours, qu'on ouvre ses placards pour remettre en action casseroles et poêles. Mais alors quoi ? La chambre ? Non, la chambre est toujours aussi virginale, murs blancs, voile blanc drapé autour des montants du lit à baldaquin. Rien de dérangé. Tout est en ordre, même la petite boite à bijoux de ma grand-mère sur sa commode. Rien ne manque. Je suis toujours à la porte, elle est ouverte maintenant. J'hésite. Que s'est-il passé pendant ces deux mois ? Un voyage. Je l'ai rencontré. On s'est aimé. Je reviens seule mais je le reverrai sûrement … peut-être … Cela n'a pas d'importance. Il suffit d'aimer ou … d'avoir aimé. Tellement fort, … comme une fusion. Et si je voyais mon appartement avec ses yeux ?

ChosesJosette Haage

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Amoursguimauves

Stop ! Y en a assezDe ces amours guimauvesDe ces amours sucréesQui collent, qui dégoulinentSirops d'amourToujours amour, toujours amoursStop ! Y en a assezJe t'aime, tu m'aimes, on s'aimera Toujours !Amour, mon amour, mes amoursTous les jours !Stop ! Il faut gueulerCe n'est pas ça l'amour !Il vient c'est comme une claqueIl vous chope au détourD'un mot ou d'un regardC'est sournois, ça vous prendD'un coup comme ça !Stop ! Il faut gueuler Qu'on souffreQu'aimer ne va pas d'soiTu l'aimes ? Elle ne t'aime pasEt c'est tant pis pour toi !On crève de trop d'amourOn crève s'il n'y en a pas !

Stop ! Faut regarder un peuLà tout autourCombien d'amours heureusesCombien de mal amour ?Y'en a assezDe ces amours guimauves Qui poissentQui collent aux doigts

Laure Bachelier

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LangageLydia Pavot

Le chant de notre amourEst l'un de nos présages,Ainsi donc il parcourtBien au-delà des âgesNos chagrins et nos doutesEn dérobant au temps,Pour ouvrir notre route,Entraves et tourments.A quoi bon chevaucherTant de mélancolies,Dans ce présent liéA nos deux corps unis ?S'il fallait chaque instantSe soumettre aux douleurs,Que seraient nos élansD'amour et de bonheur ?Ma présence secrèteS'offre à cet abandonAmoureuse, discrète,J'effleure ton prénomPrononçant en silenceAu rythme de mon sang,Ces mots hors de l'absence :Je t'aime,Tout simplement.

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D'où vient cela, belle, je vous supplie

Clément Marot D'où vient cela, belle, je vous supplie Que plus à moi ne vous recommandez ? Toujours serai de tristesse rempli Jusques à tant qu'au vrai le me mandez. Je crois que plus d'Ami ne demandez, Ou mauvais bruit de moi on vous révèle, Ou votre coeur a fait amour nouvelle. Si vous laissez d'amour le train joli, Votre beauté prisonnière rendez ;Si pour autrui m'avez mis en oubli, Dieu vous y doint le bien que y prétendez ;Mais si de mal en rien m'appréhendez, Je veux qu'autant que vous me semblez belle, D'autant ou plus vous me soyez cruelle.

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JE SUIS PASSE...

BERNARD LANZA Je suis passé près de l’étang Où s’égayaient de beaux enfantsQui chantonnaient allègrement Une berceuse du bon vieux temps.Je suis passé près d’un ruisseau Où je m’étais jeté à l’eauSans retirer mon pantalon Pour épater la Madelon.Je suis passé près de ce champ Où j’avais surpris, s’embrassant,Deux amants follement épris Qui en oubliaient le ciel gris.Je suis passé près du petit bois Où nous sommes allés bien des foisJouer à des jeux interditsPour occuper nos beaux jeudis.Je suis passé tout près de toi, Mais dans ta longue robe de soie,Tu m’as semblé trop grande dame Pour que j’en aie du vague à l’âme.

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Je cherche un portpour me mettre à l'abri :trop froides sont les eauxces jours-citandis que le ventsouffle rageusementet que les gouttes de pluiefendent l'air, taquines,comme des lances glaciales.

Je voudrais resterdans le port chaudde tes braspour m'y blottir au moinsjusqu'à la prochaine marée.

Liza

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Écriture

Charly Lellouche  J 'ai eu beau écumer les vagues et les ondes, Parcourir les éthers, les astres et leurs mondes, M'abreuver d'oasis dans les sables déserts, Rien ne m'évade autant que d'écrire des vers. J'ai eu beau dans les cieux décrocher les nuages, Braver toutes les mers, fouler autant de plages, Défier tant les vents, les laves d'un volcan,

Rien ne m'attise autant qu'une page océan. J'ai eu beau découvrir en de nombreux voyages, Des villes ou pays, les vestiges des âges, Des paysages verts, tant de sceaux et de signes, Qu'y a-t-il de plus beau que le défi des lignes.

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D'une aile magique, offrez-moi le rêve imaginaire.Parcourir la terre dans mon esprit fertile.Donnez-moi la sagesse de construire des châteauxDe m'imprégner entre les murs la beauté des choses.Être l'apothéose dans l'émerveillement de la nature.Converser avec les habitants d'un monde merveilleux.Traverser avec plaisir des trottoirs insolites.Rire de la vie dans une harmonie complète.Se savoir justesse parmi les beaux moments.Transiger la parole, s'instruire en regardant.Prendre l'oiseau mécanique, voler , encore voler. Des nuages éternels à la possibilité d'une imagination.Se sentir léger dans un paysage luxuriant.Des mains qui bénissent le jour de l'humanité.Etre près d'une fenêtre et contempler le faste.Se balancer dans les jardins et s'étourdir merveilleusement.Crier tout haut le plaisir, la dégustation d'un repas.Emmagasiner des images pour le reste de sa vie.Je suis l'affolé qui n'a de yeux que pour la beauté.Vivre un bonheur à l'extase d'un cour réjoui.Se baigner dans une mer doucereuse, affectueuse.La volupté de l'instant au charme constant.Un jour, peut-être. le rêve instruitDans une belle farandole au regard splendide.

Le beau voyage

André Labrosse

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PASSAGES... Renée Laurentine Passages Un grand fleuve y passe et passe encore flâne entre les quais ombreux traverse la ville au long d’autres berges musarde entre herbages et rocs traverse la ville se mêle à des eaux campagnardes les emmène au loin là-bas vers quelque polder et se jette dans la mer s’y jette encore et encore sans cesse renouvelé s’y jette encore…Je passe ici moi-même je ne fais que passer sans savoir où me mène la flânerie sur les quais ou dans la campagne éblouie. Mais il a tort, Apollinaire: c’est moi qui passe et c’est l’eau qui demeure. Revivre l’oublié Naissance de l’herbe, de l’agneau, vol quaternaire de l’oiseau: un ancien jardin renaît de ses cendres. Naissance de l’arbre de l’atome première luminosité premier geste première terre. Revivre l’oublié… Le fil de trame à jamais cassé puisque tout casse. L’antique soleil à jamais lassé puisque tout lasse. Tout est passe tout passe Revivre est ce passage vers l’oublié.

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SaisonsMarie-Agnès Roche

Femme naissanteà l’aube du printemps,bercée de l’illusiond’étre la seule au monde,pour celui qui ce matinvous a tenu promesse,femme brulante,dans la chaleur d’été,vous relevez vos jupespour écarter le doute,et vos genoux ouvertsappellent tous les désirs.Femme brumeuse,dans l’automne encore doux,vos illusions jauniesvous rendent infidéleà celui qui revientvétu de mille parfums.Femme de l’hiver,quand vos petits fillescaresseront votre main,posée sur vos genouxfermés et fatigués,surtout ne dites rien.

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Marie-An NeufRenée Laurentine

Elle s’étendaitsaugre-nuedans le hamac de ton désirEt toi, ganté, cravaté,attendais parfoisque Marie descendevêtuede lavande et de linau jardin de tes certitudesplanté de ronces et de thym,planté de lys et de chagrinpour Marie...Elle se dressemécon-nuecomme un arc soudain tendueToi, décravaté, déganté,elle t’attend là-hautdans un bal d’orchidéesEt tu vas titubantsur les marches de l’incertainvers Marietenace, évasive, ingé-nue.

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Liza

Lorsque main dans la mainnous entrons ensembledans la nuit enchantée, mon amour,je cueille toutes tes peursj'épouse toutes tes ardeursj'absorbe tous tes frémissements.Personne ne peut me diresi tu es eau, terre ou feutu m'as ouvert les portes et accueillieje suis restée près de toi.Quand ensemble nous voguonsdans la nuit enchantéetu apaises mes anxiétésavec le baume de tes caressestu soulages mes blessuresavec le nectar de tes baisersjusqu'à ce que la lune se lèveet ensemble nous regardons les étoiles.

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Pantoum du crépuscule Tanita Lamberi 

La plage s’endort et soudain se fige La montagne ébrèche un bout de ciel noir Tout en frôlant la mer l’oiseau voltige D’un voile indigo se couvre le soir La montagne ébrèche un bout de ciel noir Le jonc laisse le vent ployer sa tige D’un voile indigo se couvre le soir Le soleil aux flots donne son prestige Le jonc laisse le vent ployer sa tige Se penche une barque sur son histoire Le soleil aux flots donne son prestige Perdu le rocher est verni de noir Se penche une barque sur son histoire La vague apporte au sable ses vestiges Perdu le rocher est verni de noir La plage s’endort et soudain se fige

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BousculadeGertrude Millaire

Plein de motstrop de mots

sous la peau fertilequand le coeur fait miroiter

une mer tremblotantequand sa vague berce

l'ivresse du rêvequand la passion a des vertigesquand la nuit traverse les nuits

dans le silence étouffé des mots quand la beauté cherche la

maininaccessible du départquand le regard vient

au secours du gestequand le corps vient s'asseoir

au pied de l'escalier

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Musique de Mozart : Romance du Concerto pour

piano et orchestre N°20 K.466

Daniel Octobre 2007 [email protected] Ce diaporama poèmes n°21 est strictement privé. Il est à usage non commercial.