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Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 29/01 au 11/02/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de

Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 29/01 au 11/02/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre

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  • Daniel Villaperla vous prsente les Pomes dis lors des tournois de bridge des ANGES 29/01 au 11/02/2007 Attendez que la musique de Mozart dmarre et prenez le temps dapprcier les textes potiques que vous aimez dans cette slection Les diapositives changent au clic de la souris
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  • Une virgule, Enferme dans une bulle Par un auteur indigne, Essayait de rattraper Un point la ligne Qui stait chapp. Elle escalada une majuscule, Descendit un point dexclamation, Retomba sur un trma, Rebondit sur un point dinterrogation, Trbucha sur une cdille, Se raccrocha un point de suspension, Et plutt mal laise, Sarrta entre deux parenthses. Le point, qui ne bougeait point Prit un accent grave, Et dit un tiret : Avant que je ne tapostrophe, Ouvre un peu les guillemets, Sinon jamais, Cette pauvre virgule minuscule Qui dambule De-ci, de-l Ne me rattrapera Laccent circonflexe, Sans complexes, Dclara dun accent aigu Quils taient dj trop ltroit Et quun de plus . Ce quoi le point rpondit : Puisquil en est ainsi, Je prendrai la vagabonde sous mon toit. Ce quil fit ma foi de bon cur. Et maintenant, Que vais-je faire de ce point-virgule, Dit lauteur ? PONCTUATION Rene Jeanne Mignard
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  • L'armoire Richard Guillermic Il y a dans une armoire Ta jupe au prs de mon veston; Pas de quoi faire une histoire Puisque tu portes mon nom... Mais c'est la premire fois Qu'ensemble je les vois, Et je suis merveill De les voir assembls. L''armoire est dans une chambre Que nous avons tapiss, Et ce mois frais de septembre M''invite y rester...
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  • Ame prise Rickways Petite opale sous ce lit de pluie, Ton regard meraude cette nuit m'a souri. Je caresse cette chair que la soie a nourrie, Je suis un enfant que le ciel a bni. La brume pntrant sur son corps immobile, Transperce le rideau de cet esprit viril, Comme une rose dlaissant son doux parfum, Pntrant l'me docile par la brise du matin. Cette flamme a brl tous mes sens, Dans un vertige frlant l'inconscience, Devenant une perle se posant dans ta main, Te laissant le choix de mon propre destin
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  • Tes linges sur le port schent comme des larmes Et je reviens de loin sans bagage et sans arme Vous en souvenez vous Ma Dame Qui me prenez le bras sur notre promenade Vous en souvenez-vous de nos nuits Grenade Vous portiez des bas noirs Vous usiez les miroirs Ma Dame Vous en souviendrez-vous La Mer me confiait ses chants et son riche ambre Jemportais ses parfums et ses cris dans ma chambre Ma voisine nonnait ses gammes au piano Javais pour mapaiser les ds les dominos Les platanes taient pleins de conciliabules Et les tramways tendaient la perche aux funambules Mes muses effrontes en travers de mon lit Riaient aux Anges de Melozzo da Forli Javais un stylographe or griffe rentrante Un Larousse fan venu des annes trente Des cahiers dcolier des livres arrogants Une pipe de buis une lampe dArgand Ma Dame Vous en souvenez-vous Ma Dame Qui me prenez le bras pour traverser la vie Vous en souvenez-vous de nos nuits Pavie Vous portiez des bas noirs Vous usiez les miroirs Ma Dame Vous en souviendrez-vous Dj le vieux Paris taillait mes quatre veines Mon sang dencre coulait sous les ponts de la Seine Jallais fidle au noir un foulard rouge au col Les cheveux en bataille et dans la poche Alcools Quand Paris mclairait ses lanternes tragiques Que la Mer me poissait sur les pavs magiques Je cassais des dcors des styles des sabots Jemmenais mes bguins sur le pont Mirabeau Vous en souvenez-vous ma Dame vous en prtes Du temps pour effeuiller mes champs de marguerites Je tranais sur les quais les trois quarts de la nuit Dj jtais dou pour le songe et lennui Ma Dame Vous en souvenez-vous Ma Dame Qui me prenez le bras pour traverser lAutomne Vous en souvenez-vous de nos nuits Cortone Vous portiez des bas noirs Vous usiez les miroirs Ma Dame Vous en souviendrez-vous Tantt nous dormirons ensemble dans la cale Dun navire vtu de tulle et de percale Ma Dame Robert Vitton
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  • MON CREDIT CHEZ VENUS Christian Pequeux Mon crdit chez Vnus ? Hlas il priclite, Eros ne bande plus son arc de bois rond, Et Cupidon sen fout, j'file un mauvais coton, Je nai pas de penchants pour la vie sodomite. Onan est fatigu et ne me tient plus tte Et faire le travelo ne serait pas trs net. Adieux donc mes beauts, ainsi en veut le sort Vous restez dans la vie quand le vieillard en sort. Jprouverai encor le plaisir platonique Quon prend de temps en temps, comme un mdicament, Dapercevoir parfois, posant ses vtements, Une belle sirne exposant sa plastique A mes yeux obsdants, sous la froide chandelle De la lune trop pleine sur son tapis dargent. Il me reste ma pipe et mes chats infidles, Mes roses phmres et Bacchus indulgent.
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  • J'ai envie d'crire quelque chose pour toi quelque chose que tu trouverais beau que tu aurais envie de dcorer, de fleurir. J'aimerais tant savoir les mots comme mon amour pour toi. Je saurais les faire natre du plus profond de moi leur donner une me, leur donner une couleur et un cur. Ce n'est que le doux vertige qui trouble mon regard que ces imptueuses vibrations qui animent mes doigts ces battements subtils qui ressemblent ceux de mon cur qui me font croire qu'un jour j'oserais te dire mon amour avec des mots que tu aurais envie de dcorer, de fleurir et d'aimer.
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  • Tu habites en moi Annie Prvost Tu habites en moi, Nomade-sdentaire Pour y rester, y vivre. Pour y voyager, t'y envoler. Jusqu' l'aube d'un sourire, Du bout des doigts, frmir. Tu brles en moi, Volcan dAfrique Pour ty consumer, ty enflammer. Pour ty teindre, ty noyer Jusqu laube dun regard Du bout des lvres, jaillir. Tu cris sur moi, Subtil pote Pour ty inscrire, ty construire. Pour ty tracer, y grandir Jusqu laube dun rve Du bout du cur, transcrire.
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  • Voyage deux Rodes Monte sur mon dos nous irons au bois, Compter les bouleaux sur nos jeunes doigts ! Viens sur mon vlo nous irons plus loin, O le rve est chaud, le baiser clin ! Viens sur ma moto nous irons plus vite Au bout des sanglots du coeur qui s'effrite ! Monte dans l'auto tu pourras dormir, Il y fait bien chaud pour quelques soupirs ! Viens dans mon avion, peut-tre qu'en haut Le monde est bien rond, le monde est plus beau ! Viens dans ma fuse, le vide est profond Et la voie lacte, mon seul horizon !
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  • Pour toi Souad Sofia Ton amour me donne des ailes Ton amour, lui m'appelle... Tu t'avances, tu t'loignes... Te voil, revenu ! Ce qui nous lie est fort... Il faut que a continu J'irai mme l'aventure A travers champs et rivires Pour toi ! Nul obstacle... ne m'importe ! Je franchirai mille portes... J'ai en moi des routes et des bois Pour aller vers toi ! J'affranchirai coutumes et, traditions Je franchirai montagnes et ponts ! J'affronterai mme les dmons... Je vaincrai, ta peur et, tes tourments Pour toi !
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  • Une aube comme celle-ci o le ciel brille par ses toiles Et o les criquets chanteront la douce fracheur matinale Mes yeux se poseront sur toi... ma Muse Pour figer le temps, pour que rien de s'use De la rose frachement coupe, ouverte l'ternit A tes lvres charnelles, j'y poserai un baiser Et tes yeux, ma Muse... ton regard dans le mien M'ouvrira le passage de ton coeur pour sceller nos destins Les premiers rayons du soleil rveilleront la ville Ma Muse... je ne veux pas m'en aller Je voudrais rester tes cts et m'arrter de compter Pourtant je m'efface et mets fin cette idylle Quand l'ombre n'est plus je trpasse Tu es le jour, je suis la nuit et le temps passe Je renatrai l'aube o le ciel brillera par ses toiles Et o la rose frachement coupe restera ouverte l'ternit Ma Muse Stphanie Pitino
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  • L'isolement Alphonse de Lamartine
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  • Souvent sur la montagne, l'ombre du vieux chne, Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ; Je promne au hasard mes regards sur la plaine, Dont le tableau changeant se droule mes pieds. Ici gronde le fleuve aux vagues cumantes ; Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ; L le lac immobile tend ses eaux dormantes O l'toile du soir se lve dans l'azur. Au sommet de ces monts couronns de bois sombres, Le crpuscule encor jette un dernier rayon; Et le char vaporeux de la reine des ombres Monte, et blanchit dj les bords de l'horizon. Cependant, s'lanant de la flche gothique, Un son religieux se rpand dans les airs : Le voyageur s'arrte, et la cloche rustique Aux derniers bruits du jour mle de saints concerts. Mais ces doux tableaux mon me indiffrente N'prouve devant eux ni charme ni transports; Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante: Le soleil des vivants n'chauffe plut les morts. De colline en colline en vain portant ma vue, Du sud l'aquilon, de l'aurore au couchant, Je parcours tous les points de l'immense tendue, Et je dis : Nulle part le bonheur ne m'attend. Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumires, Vains objets dont pour moi le charme est envol ? Fleuves, rochers, forts, solitudes si chres, Un seul tre vous manque, et tout est dpeupl ! Que le tour du soleil ou commence ou s'achve, D'un oeil indiffrent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lve, Qu'importe le soleil ? Je n'attends rien des jours. Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrire, Mes yeux verraient partout le vide et les dserts : Je ne dsire rien de tout ce qu'il claire ; Je ne demande rien l'immense univers. Mais peut-tre au-del des bornes de sa sphre, Lieux o le vrai soleil claire d'autres cieux, Si je pouvais laisser ma dpouille la terre, Ce que j'ai tant rv paratrait mes yeux ! L, je m'enivrerais la source o j'aspire ; L, je retrouverais et l'espoir et l'amour, Et ce bien idal que toute me dsire, Et qui n'a pas de nom au terrestre sjour ! Que ne puis-je, port sur le char de l'Aurore, Vague objet de mes vux, m'lancer jusqu' toi ! Sur la terre d'exil pourquoi rest-je encore? Il n'est rien de commun entre la terre et moi. Quand la feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s'lve et l'arrache aux vallons ; Et moi, je suis semblable la feuille fltrie: Emportez-moi comme elle, orageux aquilons. Alphonse de Lamartine
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  • L'encre de tes yeux Francis Cabrel Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls Puisqu'ils sont si nombreux Mme la morale parle pour eux J'aimerais quand mme te dire Tout ce que j'ai pu crire Je l'ai puis l'encre de tes yeux. Je n'avais pas vu que tu portais des chanes trop vouloir te regarder, J'en oubliais les miennes On rvait de Venise et de libert J'aimerais quand mme te dire Tout ce que j'ai pu crire C'est ton sourire qui me l'a dict. Tu viendras longtemps marcher dans mes rves Tu viendras toujours du ct O le soleil se lve Et si malgr a j'arrive t'oublier J'aimerais quand mme te dire Tout ce que j'ai pu crire Aura longtemps le parfum des regrets. Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les deux Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls Puisqu'ils sont si nombreux Mme la morale parle pour eux J'aimerais quand mme te dire Tout ce que j'ai pu crire Je l'ai puis l'encre de tes yeux.
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  • Fragile Nathalie Feld L'amour serait une maison de verre ? Ou moi une pierre ? Et si non quelles peuvent tre les raisons pour en avoir vu tant se briser quand je m'en approchais ? Pas de regrets, je les ai aimes. Et sans hsiter je vais recommencer. Car jamais je ne voudrais rater l'occasion de trouver cette maison qui ne va pas se briser et o je pourrai enfin rester.
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  • RIDES Anonyme Tout au tour de tes yeux, qui refltent ton me, Je vois bien des secrets, des rires et des larmes. Et quelques souvenirs cachs dans les recoins, Font les oprations, de tes plus, de tes moins. Ces sillons gracieux sur ton visage d'ange, Parlent de ton pass, comme les monuments, Nous font lire ta vie, adorables messages, Inscrits pour tmoigner des trsors de ton temps. Ne les cache donc pas par quelques artifices, Ces marques du destin non rien de dplaisant. Elles disent l'amour elles sont des dlices, Sans ses dessins ton corps, deviendrait un nant. Ne les redoutes pas, ces signes sacrifices, Qui nous content avec forces l'histoire de tes ans.
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  • Je suis seule, mcontente, au sein de la nature; Quand tout chante l'amour mes sens mus, Tout est muet, et l'onde, et l'ombre, et la verdure : Avec le monde, Hlas ! mon cur ne s'entend plus...... Incertaine, j'erre dans nos plaines, Ignore, sans secours, trangre au bonheur. Dans quel sein pancher mes peines ? Quel est cur, hlas ! qui rponde mon cur ? Quand mes jours s'teindront dans la nuit ternelle, Sur ma cendre glace un amant fidle Ne viendra point verser de pleurs. Au milieu d'un vallon tranquille, S'lvera ma tombe- Hlas ! sur cet asile, Quelle main gravera mon nom et mes malheurs ? Aucun sentier, sur cette fosse obscure, D'un ami gmissant me trahira les pas. Le voyageur, errant l'aventure, Foulera seul le sige du trpas...... Jamais !... O vers o mon me soupire, Vous le savez encor. Ah ! si jusque sur vous la mort N'a pas tendu son empire, Autour de mon tombeau, redites chaque jour, Dites tout ce qui respire, Le nom chri, et celui de l'amour. La solitude Ramond de Carbonnires
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  • Posie Nature Valrie Gonzalez A l'heure o les grillons grignotent du silence - Un avion: Trait de peinture dans le ciel - Un oiseau: Lettre chappe de l'alphabet La peau hsite dire le mot, frisonne au contact du vent Aussi sensible que les cordes d'une lyre Les sons ainsi librs s'accroissent: Crapauds coassant sentiments leurs mies Anophlids jouant de leur trompe comme d'une cornemuse Partout o mon regard se pose la magie opre A ciel ouvert et sans scalpel Thaumaturgie du pire et du meilleur Comme dans la vie Comme touch en plein cour Sous l'corce c'est encore l'aventure Sur l'herbe verte une pince de brume Le verbe s'enrhume La prose prend corps l-bas sur les dunes Loin de la main qui caresse son chien Loin des hommes et de leurs tumultes L o le monde respire.
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  • La statue Catherine Hirzel Vois le ciseau habile du sculpteur audacieux Le modle par magie devient une desse volution des courbes qui naissent sous ses yeux Ni le jour ni la nuit rien n'arrte son geste Il se sent fatigu du travail sous ses mains La muse est trop jolie pour se dcourager Il faut la perfection pour la ligne d'un sein La beaut faite femme doit tre regarde Plus tard dans le muse qui abrite la statue L'image de son corps nu s'offrira langoureux Elle verra dfiler des millions d'inconnus Et bien qu'elle soit de marbre, ils tomberont amoureux Petrus
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  • Le sourire Christian Guilbert Au dpart doucement les commissures se creusent, l s'entrouvre la bouche, la moue est factieuse. Puis deux plis rguliers ici prennent leurs aises mettant lextrmit des lvres en parenthses. Les pommettes sont gagnes par cette mutation, Se haussant lgrement : cest la rvlation. Elles accentuent ainsi un tout si dlicieux, que conclut dsormais le plissement des yeux. Les sourcils se soulvent dans un tempo parfait, lensemble avec charme prend un air tonn, et dans leurs crins blancs, alors deux pierres fines, achvent le tableau dune retouche ultime. Provoquer ce ballet fragile et dlicat parat tout naturel et pourtant ne lest pas. Et pour celui qui sait clairer ce visage, ce sourire en retour est le plus beau message.
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  • La jeune fille est blanche, elle a des veines vertes aux poignets, dans ses manches ouvertes. On ne sait pas pourquoi elle rit. Par moment elle crie et cela est perant. Est-ce quelle se doute quelle vous prend le cur en cueillant sur la route des fleurs ? On dirait quelquefois quelle comprend des choses. Pas toujours. Elle cause tout bas. Oh ! ma chre ! oh ! l l...... Figure-toi... mardi je lai vu... jai rri. Elle dit comme a. Quand un jeune homme souffre, dabord elle se tait : et ne rit plus, tout tonne. Dans les petits chemins elle remplit ses mains de piquants de bruyres, de fougres. Elle est grande, elle est blanche, elle a des bras trs doux. Elle est trs droite et penche le cou. La jeune fille Francis Jammes
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  • Impair et manque ! Danielle Linard Qu'il tente un frisson par manque de raison ! Qu'il fonde sur ma peau par manque de mots ! Qu'il m'enveloppe d'autant de jouissance qu'il manque d'assurance ! Qu'il me parcoure de mille doigts par manque de gestes courtois ! Qu'il s'enivre de mon parfum par manque de doux embruns ! Qu'il me pntre goulment par manque de comblement ! Qu'il m'aime de trop de folie par manque d'amour interdit ! Et un jour, elle ne manquera pas de l'aimer plus qu'il ne l'aimera... emmanuel garant
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  • Mettre mes sentiments sur papier, J'ai essay Pour toi. Pour me rapprocher. Mais a fait mal Et ne gurit rien. Je suis encore plus seule En essayant d'tre plus prs de toi. Cela m'oblige penser, Cela m'oblige raliser. Je veux vivre de concret, Pour oublier. Je veux raliser Quelque chose qu'on puisse toucher. Je veux m'abrutir De choses relles. Mettre mes sentiments sur papier, Je ne veux plus essayer, Je veux vivre je veux chanter Et ne plus me dmoraliser. La posie
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  • Vous tes le froid jincarne le chaud Moi le soleil vous nuit sans lune Dans vos yeux verts le monde est beau Vos caresses sont comme des plumes Je suis de glace vous devenez feu Flocon de neige brasier ardent Qui me tempre et calme le jeu De nos bats tellement puissants Vous tes la mer moi votre plage Algue mouille sur sable dor Lorsque vous ntes pas trs sage Je vous calme dun trs long baiser Je suis la vie vous tes ma mort La distance qui nous spare Renforce notre dsir encore une rencontre ou dun dpart Tous ces contrastes nous attirent Moi en automne vous en t Car nous partageons nos dlires Cest cela qui nous a rapprochs Contrastes Edith Ubaniak
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  • Le plus beau des regards Engel Olivier Menphis Rien n'est plus beau que son regard, Son regard de jaguar, Ce doux nectar digne d'un Csar. Mon cur est dsormais dans un tau, Un tau perfor de couteaux, Ce mortel cadeau digne du Tombeau. Son regard transperce l'me, Mon me appartient cette femme, Cette douce dame infme me damne. C'est alors que le belle, Dtourne son regard, Je quitte ce cruel monde parallle, Ce cauchemar barbare, Mon cur s'gare, Il est trop tard, Le jaguar repart sur son char.
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  • Conclusion Charles Cros J'ai rv les amours divins, L'ivresse des bars et des vins, L'or, l'argent, les royaumes vains, Moi, dix-huit ans, Elle, seize ans. Parmi les sentiers amusants Nous irions sur nos alezans. Il est loin le temps des aveux Nafs, des tmraires vux ! Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux. Les mes dont j'aurais besoin Et les toiles sont trop loin. Je vais mourir sol, dans un coin.
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  • A jamais, Herv Guelpa A jamais dans son cur, Jai trouv le bonheur. La lumire, la lueur, Qui remplie de douceur. A jamais dans la nuit, Jai trouv mon envie. De la vie qui se vie Mon amie me la dit. A jamais dans lamour, Jai vcu en ce jour, Un si tendre sjour, Un voyage, un labour. A jamais dans mon me, Jai vu cette lame, Qui me fend, me profane, Me rduit et sexclame. Mais demain si tu veux, Mais demain si il pleut, Nous vivrons tous les deux, Des instants merveilleux.
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  • Viens vite pour t'tendre Prs de moi sur la couche Que je puisse enfin prendre Et tes lvres, et ta bouche. Viens vite t'allonger Sur le blanc de nos draps, J'ai besoin de t'aimer, Te serrer en mes bras. Viens reposer ton corps Sur le duvet soyeux Que je puise aux trsors Qui sont si merveilleux. Viens me donner cela Que je gote l'amour Car trs bientt, dj, Va se lever le jour. Viens vite Jack Harris
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  • Union Johane Ce soir ma belle amie, je nai vu que le feu De tes yeux voils dun ventail trop sage Dont les ondes dazur naviguant en mes cieux Se sont maris leau de mes espoirs mirage. Lorsque ta bouche clef a souffl son parfum De trsors dhorizon agripps tes lvres Les noces mtisses de mon hiver dfunt Et de ton doux printemps ont consum la trve. Et quand ton cur naissant s'est offert la danse En glissant sous tes peurs de moucharabieh Cest lunion du dsir de ta tendre cadence A mon amour phnix qui a fleuri lt. raphael meyssan
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  • Dsirs... Johanne Hauber-Bieh Je voudrais tre Chocolat Pour aller fondre sur ta langue, Ou bien la pulpe dune mangue Au got librant son clat ! Je voudrais tre une cerise Entre les lvres, sous ta dent, Pour te livrer, sans prcdent, Les mois de la gourmandise. Je voudrais tre la douceur Au parfum rare que ta bouche Qui, lorsquen son berceau le couche, Trouve quil nest rien de meilleur ! Et je voudrais tre la pomme Que tu viendrais croquer joyeux, A belles dents, heureux en somme De voir le plaisir dans mes yeux !
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  • Surtout, ne pas penser, Tous les tiroirs, bien refermer. Au jour le jour avancer, De petits riens se contenter. Surtout, ne pas aimer, Son coeur bien cuirasser, Jour aprs jour se barder, La passion refouler. Surtout, ne pas parler, Savoir couter sans se divulguer. Petit petit, se rfugier Dans le silence de son intimit. Avant tout sourire, Des autres se proccuper. De loin en loin, oublier D'exister. Surtout, faire semblant Que tout va bien, tout est parfait. Chacun pourra vous le confirmer, Cette femme-l elle est d'acier. Une femme d'acier
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  • Malheureux peut-tre l'homme, mais heureux l'artiste que le dsir dchire ! Je brle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrire le voyageur emport dans la nuit. Comme il y a longtemps dj qu'elle a disparu !Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante. En elle le noir abonde ; et tout ce qu'elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres o scintille vaguement le mystre, et son regard illumine comme l'clair : c'est une explosion dans les tnbres. Je la comparerais un soleil noir, si l'on pouvait concevoir un astre noir versant la lumire et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser la lune, qui sans doute l'a marque de sa redoutable influence; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble une froide marie, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d'une nuit orageuse et bouscule par les nues qui courent; non pas la lune paisible et discrte visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrache du ciel, vaincue et rvolte, que les Sorcires thessaliennes contraignent durement danser sur l'herbe terrifie ! Dans son petit front habitent la volont tenace et l'amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquitant, o des narines mobiles aspirent l'inconnu et l'impossible, clate, avec une grce inexprimable, le rire d'une grande bouche, rouge et blanche, et dlicieuse, qui fait rver au miracle d'une superbe fleur close dans un terrain volcanique. Il y a des femmes qui inspirent l'envie de les vaincre et de jouir d'elles ; mais celle-ci donne le dsir de mourir lentement sous son regard. Charles Baudelaire
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  • Ailes Julien Saolinc-Leitud Il faut que je vous parle d'elle Silhouette simple & naturelle Dont le charme est intemporel Avec ses formes de modle. En fait, elle est simplement belle Dans le soleil, on voit ses ailes C'est un ange, la demoiselle bouriffe, mches rebelles Ses douces courbes m'ensorcellent Comme un joyau qui tincelle Mon cur s'effrite & se morcelle. Elle a l'harmonie qui ruisselle En des arrondis sensuels Dont le galbe est spirituel michel dervin
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  • DILUTIONS Luc Rose Caracoler sur les vagues du rve En oublier les cailloux de mes grves Et s'mousser sur les crtes des larmes Pour chapper aux sursauts de mon me S'parpiller en dentelle sonore Goutte blanchtre qui fuit dans l'aurore O s'endormir dans un repli de sable Pour oublier les moments misrables Se fracasser aux rochers de ces jours Pantin grim par les yeux des vautours Puis se diluer au lit d'un zphire Pour oublier tous les jours maudire Tourbillonner, comme feuille d'automne Qui dans le vent froid, meurt et s'abandonne Et se noyer aux ressacs de l'amour Avec ton cur comme abri sans retour
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  • Ici seule dans ma chambre o mon corps n'arrive plus bouger O ma pense sest arrte entre le souvenir de toi et le dsir de ton retour Jagonise Je me perds Je m'annihile Les doutes m'assaillent Je redeviens noire quand tu n'es pas l Je me dis que a ne marchera pas parce que a n'a jamais march Sans raison J'ai l'impression que tu me mens Que je ne compte pas tant parce que je ne peux pas compter Je me dis quhier tu n'as pas t si accueillant que a Que tu te fatigues de ma dpendance Je me remets souffrir toute seule De moi-mme Le soleil tape ma vitre Le soleil tape mon visage Giflant le peu de fracheur que j'entretenais Paris me perd Paris me rend anonyme Paris me salit Jenrage Jclate Mais je ne me libre pas Jai chaud Jai la rage Je suffoque O es-tu ? Suis-je enfin seule ? Vais-je pouvoir souffrir encore ? Souffrance amie Qui me rappelle doucement que je ne suis pas sur la liste du bonheur Mon destin tait de souffrir Tu as chang a Mais as-tu jamais exist ? Ce nom qui court dans mon esprit Reprsente-t-il quoi que ce soit ? Reviendras-tu jamais ? Aurais-je ton odeur prs de moi ? Pourrais-je serrer ton corps contre moi ? Jai limpression que je tai rv Je veux rver encore AMELIE AMBRY
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  • A la faille invente de la nuit qui s'entrouvre nous offrirons nos peurs nos rides nos saisons celles qui sont au nord quand l'hiver est aride celles qui n'ont de cur qu'au cur d'une chanson Nous poserons nos larmes au pied de la colline o la cigale attend muette aux claies du sol Et l'ombre s'en ira comme elle tait venue souveraine en ce chant qui nous transhumera NATH
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  • A MA FEMME Loquinet Sur le chemin perdu. Jai pens toi. Et au milieu des rues. Jai pens toi. Jai gard sous mon bras. La caresse du vent. Je deviens le soldat. Qui fuit bien trop souvent. Je suis las de tattendre. Quand tu es prs de moi. Je prfrerais me vendre. Que cacher mon moi. Oui je taime oh ma femme. Malgr toutes mes faiblesses. Je suis prs de ton me. Quand la rancur me blesse Sandra_Selftan Je ne suis pas un menteur. Mais jai peur de te dire. Je me ferais voleur. Pour garder ton sourire. Il y a des gens qui rlent. Tout au long des journes. Moi je suis trop banal. Je suis fait pour taimer. Si tu loignes de moi. Les charmeuses anonymes. Au trop joli minois. Je nen suis pas victimes. Car tu soignes mon cur. En les chassant du bec. Mon oiseau, mon me sur. Oh ma vnus grecque.
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  • Demain, j'irai planter ton arbre prs de la source, sur la colline Il sera encore frle et fragile je ferai attention. Mes mains creuseront la terre brune dfricheront les herbes folles On est en Aot, les matins brlent Il fera sans doute chaud Je mettrai l'arbrisseau en terre l'arroserai copieusement m'loignerait de quelques mtres "Il est beau comme a!" Je partirai, sourire aux lvres Le bonheur n'attend pas Que l'arbre pousse ! Qu'il prospre! Je ne me retournerai pas. J'ai plant ton arbre ce matin prs de la source, sur la colline. Il sera beau, grand et solide mon amour, comme toi et moi. L'ARBRE Lalou
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  • Au bord Marie-Nolle Toutain Au bord ! J'avance tout droit au bord Au bord de mes lvres Se bousculent les sons D'un amour qui dborde Au bord du gouffre Je cours, dcide faire fi D'un grand vide qui attire Au bord des larmes Je te regarde partir Si sr de ce chemin Qui t'loigne de moi Au bord de la mort Ma vie comme un rivage Ma vie tel un mirage Entre pas en avant et pas en arrire Je crie prsent trs fort En pensant demain Au bord J'avance tout droit au bord.
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  • A travers la fentre A travers la fentre Sattarde un carreau. Mes yeux de givre ! Et se glace le temps. Quelques flocons de neige A travers la fentre Pour engloutir locan. Et se glace le sang. Un frisson ou bien deux ? Observer chaque instant A travers la fentre Simmerger dans le temps. Embrasser lphmre, Lthargie du moment. Goter lindomptable A travers la fentre. Annie Prvost
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  • Les beaux jours d'une vie Je me souviens si bien quand j'avais dix-sept ans! Le prsent trop press pour tre notre coute, Nous vivions les annes sans goter les printemps, Demain venait trop vite et poursuivait sa route. On dgustait l'amour en savourant l'instant, Les baisers taient doux et tendre la caresse, Nos rires aussi beaux que les rayons chantants, Mais de tous ces moments, j'ai oubli l'adresse. Il me reste l'album de ces lans du cur Et parmi ces photos, un seul fil conducteur; S'assemblent sous les yeux de mon me ravie Les plaisirs partags qui gardent leurs attraits. Quand mme un peu de gris couvrira les portraits, On ne peut regretter les beaux jours d'une vie. Lucille Lavoie
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  • Dors mes pieds Mlanie Waldor Dors mes pieds!... Rve d'amour : Mon souffle, comme une caresse, Glissera sur le pur contour De ce beau front qu'avec paresse Tu reposes sur mes genoux. Dors mes pieds, tout fait silence, Hors de la branche qui se balance, Souple et frle, au-dessus de nous; Dors mes pieds, tout fait silence. Sous mes baisers clos tes yeux noirs, Tes yeux o brillent tant de flammes, Qu'on les croirait les deux miroirs O se refltent nos deux mes. Dors mes pieds!... Rve d'amour : Je suis jalouse de tes rves, Comme du temps que tu m'enlves Avec le monde chaque jour... Je suis jalouse de tes rves ! Dors; c'est l'oiseau joyeux des champs Qui passe, s'arrte, et t'coute : Il a pris ta croix pour des chants, Et s'est gar de sa route. L'air de parfums est embaum; L'onde, l'herbe, les fleurs, la terre, Tout comprend ici le mystre Du bonheur d'aimer, d'tre aim ! ors sur l'herbe, les fleurs, la terre ! Le soleil glisse l'horizon. Pas un souffle, pas un nuage... Un rayon d'or sur le gazon, Reste comme un heureux prsage ! Nos riches tapis ne sont pas Aussi doux que ce lit de mousse O, foltre, ta main repousse Le brin d'herbe effleurant mon bras. Dors sur l'herbe, les fleurs, la mousse... Dors mes pieds!... Rve d'amour : Mon souffle, comme une caresse, Glissera sur le pur contour De ce beau front qu'avec paresse Tu reposes sur mes genoux. Dors mes pieds, tout fait silence, Hors de la branche qui se balance, Souple et frle, au-dessus de nous; Dors mes pieds, tout fait silence...
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  • VOLUTES... Manny Les lvres sur cette main que l'on chrit, Provoque l'thylisme qui fait divaguer Parmi les volutes paisses, qui s'enfuient Vers ce doux naufrage, havre de paix. La bruine s'enveloppe d'un vin de vigueur, Prs de ce lampadaire qui rigole aux clats Et se moque, qu'il est l contre la peur De voir un jour partir les sorcires au Sabbat. La lumire s'vanouit dans un voile lointain, Dans cette profondeur, que seule la nuit connat. Elle s'en va, le regard brillant et serein, Emportant avec elle, le livre d'une histoire vraie
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  • Femme morcele dans des rves crire insaisissables paroles... Verbe arrach dun corps en mouvance lisse extrait de ses enfances... Le regard lintrieur vers un avenir certain (immuable) les mots laissant traces sur la peau... Nue dans lencre bleue femme en mots sur un miroir fcond dternit. Pascale Dahmani
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  • De tendres souvenirs Se rveillent soudain Au seul bruit de mes pas Dans la maison dserte. L'me de tous ces jours Qui ne reviendront pas Vacille, feu follet Courant de pice en pice. Quelques photos jaunies, Des draps blancs dans l'armoire, Un parfum demeur Au revers d'un manteau, Des gants dpareills, Un carton chapeau, O nous avions rang Nos lettres amoureuses. Et je lis maintenant Ton criture alerte En pleins et dlis Comme l'on n'en fait plus. Si je ferme les yeux Sur ces jours disparus, Surgit ton rire clair Ressuscit dans l'ombre Au cur du souvenir Marcek
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  • Trous de mmoire Je creuse des trous de mmoire Sur mon crne assoupi Lorsque ma tte valse seule, Lorsque lenvie mindiffre. Je creuse des trous de mmoire Pour ne pas me souvenir Des feuilles rouges, Des feuilles jaunes Et de lautomne qui senfuit. Chaque vers est un silence Lorsque je ferme les yeux, Lorsque le temps me pleure Et qu lennui, je susurre : Reste l. Je creuse des trous de mmoire Sur mon crne assoupi Lorsque ma tte valse seule, Lorsquelle valse sans bruit. Annie Prvost
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  • Tu vois Marie Christine Herrera Tu vois moi je suis toujours la, tu vois tu es toujours en moi... quelque part par la... Tu vois moi je suis toujours la, les bras ouverts au devant de toi.... Tu vois moi je suis encore la, le cur ne meure jamais mme quand il eu raison de douleur... Tu vois moi je suis encore ici, toi tu es dj parti. Tu vois moi je suis encore prs de toi, mais toi, si loin dj, Tu vois combien de temps encore je serais la, tu vois combien de fois je vais pleurer pour toi, Tu vois moi je suis toujours la, mais toi tu est si loin, Au loin j'entends ta voix, parfois je t'aperois, parfois je sens l'odeur de toi, tu vois moi je suis encore la. blindjanus
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  • Saveur d'amertume Marion Lubrac Tes yeux saveur dtang De mousse et de lichen Laissent en moi un got Dlicieux dcume. Panace dlicate de nos amours dantan Liqueur pre dpices, de miel et de verveine Autant de souvenirs que ma mmoire djoue Je taime et taimerai malgr mon amertume
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  • Mes mots s'envolent vols par le vent Son souffle emmne syllabes et vers Par del d'autres mers et ocans Loin, aux antipodes de cet enfer. Toutes mes larmes et toutes mes joies, Ainsi que mon sang imbibant la feuille, S'vadent de cette prison en moi Se librant d'intrieurs cueils. Les pomes sont des crits si lgers Aux creux desquels il y a tant de souffrance Qu'ils deviennent des papiers usags Qui partent se dchirer en silence. Les crits sont un invisible tableau O ma vie est peinte tel un fantme crase sous l'existentiel rouleau Qui dissipe son mortifre arme. Le ressenti est un fil si chtif Qu'il ne peut tre souvent qu'phmre Ne trouvant pas d'chos il est furtif Laissant aux ptres un got amer. Tout n'est que moment si momentan Et l'instant prsent est dj dfunt Que les lgies sont dj morts nes Quand l'amour y imprime le mot fin. EPHEMERE Martin Codron
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  • Odelette Henri de Regnier Si j'ai parl De mon amour, c'est l'eau lente Qui m'coute quand je me penche Sur elle ; si j'ai parl De mon amour, c'est au vent Qui rit et chuchote entre les branches ; Si j'ai parl de mon amour, c'est l'oiseau Qui passe et chante Avec le vent ; Si j'ai parl C'est l'cho, Si j'ai aim de grand amour, Triste ou joyeux, Ce sont tes yeux ; Si j'ai aim de grand amour, Ce fut ta bouche grave et douce, Ce fut ta bouche ; Si j'ai aim de grand amour, Ce furent ta chair tide et tes mains fraches, Et c'est ton ombre que je cherche. J. Berquez
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  • Cache au printemps, derrire une tenture Elle est apparue, sur la pointe des chaussures Avec des lacets dor ferms, sans nulle censure Enveloppe avec grce dans une belle texture. Quelle fut ma surprise, puis se fut laventure Sans doute avait-elle lu que jtais un cur pur Retenue prisonnire dans une lourde armure De cette vie, que jour aprs jours certes, japure. Jai appris construire un refuge sans murs En rajoutant des sourires comme devanture Jai mani les mots comme des pluchures Mais ils mont transpercs tels des dchirures. Grce elle, mon esprit sans rvolte est pur Mais Dieu, mon tmoin sait que la vie est dure Cest ainsi que jai compris limmense soudure Des phrases composes qui seules, se perdurent. Elle est devenue un doux miroir sans flure Je me suis reconnue devant, sans claboussure Jai enjoliv ma simple vie avec Dame criture En ce soir dhiver je la remercie, je vous lassure. Dame criture Michle Roellinger
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  • Quand la nuit renat Un rve funambule On prononce des mots En lettres majuscules : "QUAND JE SERAI GRAND" C'est pas trs loin hier C'est juste porte de main Quand sous l'aile du soir On retrouve un parfum A la fleur d'oranger Des beignets d'acacias On revoit ce prau Et l'escalier de bois L'arme de la cire Le bourdon d'un clocher La rumeur de la ville Dlivre des cahiers On revoit le tableau La leon de morale Et l'on recouvre les mots Et les chos de salle En comptant les bons points Pour avoir une image On tait bel et bien Dsireux d'tre sage "QUAND JE SERAI GRAND" On se voulait gant Pour tutoyer la lune On voulait tout changer Sans peur du ridicule On voulait se vouloir On voulait devenir Un peu prince du monde Sur les ailes du dsir Et puis l'on a grandi... A l'cole de la vie On apprend se battre On voit bien que les grands Sont comme des automates On apprend que jamais On n'caressera la lune Seulement sur des cahiers Dessine la plume... "Jacques a dit" a menti Cours prparatoire Miriam Nali-Dupont
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  • Dans le bleu de tes yeux jimagine des choses Que ma bouche muette nose pas rvler Pour dcrire ta couche, une nuit toile Pareille la fleur du matin qui close. Je reste des jours flanqu de ma solitude En laissant libre cours mes folles penses De rver de Slne et damour insens A en perdre haleine de ma servitude. Quimporte ma fiert du moment que je taime Quitte tre maudit pour avoir vendu mon me Lessentiel cest taimer et unique raison. Entends tu les clameurs de ce cur qui dsarme ? Et ce meurt denvies oubliant les saisons ! Tes appas me charment-divine fleuraison ELEGIE A LAMOUR Mohamed El Ouahed
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  • DIOGENE Natacha Peneau S'il te plat, as-tu une place dans ton tonneau ? Je resterai dans un coin, ne disant pas un mot. Le temps a pass, mais ton me perdue Cherchant la Vrit ne l'a jamais peru. J'ai pris la route et les petits chemins, Tout en humant du mensonge le parfum. Maintenant j'ai trouv de Diogne le tonneau Je veux y pntrer dans ce cynique tombeau. Chercher auprs de toi dans les sicles passs La justice, la libert et la fraternit Le temps passe et je n'ai rien trouv ! Diogne avait raisonje cherche la Vrit !
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  • Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N20 K.466 Pomes et photos Internet Daniel fvrier 2007 [email protected] Ce diaporama pomes n10 est strictement priv. Il est usage non commercial.
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