Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 29/01...
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Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 29/01 au 11/02/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de
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Daniel Villaperla vous prsente les Pomes dis lors des tournois
de bridge des ANGES 29/01 au 11/02/2007 Attendez que la musique de
Mozart dmarre et prenez le temps dapprcier les textes potiques que
vous aimez dans cette slection Les diapositives changent au clic de
la souris
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Une virgule, Enferme dans une bulle Par un auteur indigne,
Essayait de rattraper Un point la ligne Qui stait chapp. Elle
escalada une majuscule, Descendit un point dexclamation, Retomba
sur un trma, Rebondit sur un point dinterrogation, Trbucha sur une
cdille, Se raccrocha un point de suspension, Et plutt mal laise,
Sarrta entre deux parenthses. Le point, qui ne bougeait point Prit
un accent grave, Et dit un tiret : Avant que je ne tapostrophe,
Ouvre un peu les guillemets, Sinon jamais, Cette pauvre virgule
minuscule Qui dambule De-ci, de-l Ne me rattrapera Laccent
circonflexe, Sans complexes, Dclara dun accent aigu Quils taient dj
trop ltroit Et quun de plus . Ce quoi le point rpondit : Puisquil
en est ainsi, Je prendrai la vagabonde sous mon toit. Ce quil fit
ma foi de bon cur. Et maintenant, Que vais-je faire de ce
point-virgule, Dit lauteur ? PONCTUATION Rene Jeanne Mignard
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L'armoire Richard Guillermic Il y a dans une armoire Ta jupe au
prs de mon veston; Pas de quoi faire une histoire Puisque tu portes
mon nom... Mais c'est la premire fois Qu'ensemble je les vois, Et
je suis merveill De les voir assembls. L''armoire est dans une
chambre Que nous avons tapiss, Et ce mois frais de septembre
M''invite y rester...
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Ame prise Rickways Petite opale sous ce lit de pluie, Ton
regard meraude cette nuit m'a souri. Je caresse cette chair que la
soie a nourrie, Je suis un enfant que le ciel a bni. La brume
pntrant sur son corps immobile, Transperce le rideau de cet esprit
viril, Comme une rose dlaissant son doux parfum, Pntrant l'me
docile par la brise du matin. Cette flamme a brl tous mes sens,
Dans un vertige frlant l'inconscience, Devenant une perle se posant
dans ta main, Te laissant le choix de mon propre destin
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Tes linges sur le port schent comme des larmes Et je reviens de
loin sans bagage et sans arme Vous en souvenez vous Ma Dame Qui me
prenez le bras sur notre promenade Vous en souvenez-vous de nos
nuits Grenade Vous portiez des bas noirs Vous usiez les miroirs Ma
Dame Vous en souviendrez-vous La Mer me confiait ses chants et son
riche ambre Jemportais ses parfums et ses cris dans ma chambre Ma
voisine nonnait ses gammes au piano Javais pour mapaiser les ds les
dominos Les platanes taient pleins de conciliabules Et les tramways
tendaient la perche aux funambules Mes muses effrontes en travers
de mon lit Riaient aux Anges de Melozzo da Forli Javais un
stylographe or griffe rentrante Un Larousse fan venu des annes
trente Des cahiers dcolier des livres arrogants Une pipe de buis
une lampe dArgand Ma Dame Vous en souvenez-vous Ma Dame Qui me
prenez le bras pour traverser la vie Vous en souvenez-vous de nos
nuits Pavie Vous portiez des bas noirs Vous usiez les miroirs Ma
Dame Vous en souviendrez-vous Dj le vieux Paris taillait mes quatre
veines Mon sang dencre coulait sous les ponts de la Seine Jallais
fidle au noir un foulard rouge au col Les cheveux en bataille et
dans la poche Alcools Quand Paris mclairait ses lanternes tragiques
Que la Mer me poissait sur les pavs magiques Je cassais des dcors
des styles des sabots Jemmenais mes bguins sur le pont Mirabeau
Vous en souvenez-vous ma Dame vous en prtes Du temps pour
effeuiller mes champs de marguerites Je tranais sur les quais les
trois quarts de la nuit Dj jtais dou pour le songe et lennui Ma
Dame Vous en souvenez-vous Ma Dame Qui me prenez le bras pour
traverser lAutomne Vous en souvenez-vous de nos nuits Cortone Vous
portiez des bas noirs Vous usiez les miroirs Ma Dame Vous en
souviendrez-vous Tantt nous dormirons ensemble dans la cale Dun
navire vtu de tulle et de percale Ma Dame Robert Vitton
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MON CREDIT CHEZ VENUS Christian Pequeux Mon crdit chez Vnus ?
Hlas il priclite, Eros ne bande plus son arc de bois rond, Et
Cupidon sen fout, j'file un mauvais coton, Je nai pas de penchants
pour la vie sodomite. Onan est fatigu et ne me tient plus tte Et
faire le travelo ne serait pas trs net. Adieux donc mes beauts,
ainsi en veut le sort Vous restez dans la vie quand le vieillard en
sort. Jprouverai encor le plaisir platonique Quon prend de temps en
temps, comme un mdicament, Dapercevoir parfois, posant ses
vtements, Une belle sirne exposant sa plastique A mes yeux
obsdants, sous la froide chandelle De la lune trop pleine sur son
tapis dargent. Il me reste ma pipe et mes chats infidles, Mes roses
phmres et Bacchus indulgent.
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J'ai envie d'crire quelque chose pour toi quelque chose que tu
trouverais beau que tu aurais envie de dcorer, de fleurir.
J'aimerais tant savoir les mots comme mon amour pour toi. Je
saurais les faire natre du plus profond de moi leur donner une me,
leur donner une couleur et un cur. Ce n'est que le doux vertige qui
trouble mon regard que ces imptueuses vibrations qui animent mes
doigts ces battements subtils qui ressemblent ceux de mon cur qui
me font croire qu'un jour j'oserais te dire mon amour avec des mots
que tu aurais envie de dcorer, de fleurir et d'aimer.
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Tu habites en moi Annie Prvost Tu habites en moi,
Nomade-sdentaire Pour y rester, y vivre. Pour y voyager, t'y
envoler. Jusqu' l'aube d'un sourire, Du bout des doigts, frmir. Tu
brles en moi, Volcan dAfrique Pour ty consumer, ty enflammer. Pour
ty teindre, ty noyer Jusqu laube dun regard Du bout des lvres,
jaillir. Tu cris sur moi, Subtil pote Pour ty inscrire, ty
construire. Pour ty tracer, y grandir Jusqu laube dun rve Du bout
du cur, transcrire.
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Voyage deux Rodes Monte sur mon dos nous irons au bois, Compter
les bouleaux sur nos jeunes doigts ! Viens sur mon vlo nous irons
plus loin, O le rve est chaud, le baiser clin ! Viens sur ma moto
nous irons plus vite Au bout des sanglots du coeur qui s'effrite !
Monte dans l'auto tu pourras dormir, Il y fait bien chaud pour
quelques soupirs ! Viens dans mon avion, peut-tre qu'en haut Le
monde est bien rond, le monde est plus beau ! Viens dans ma fuse,
le vide est profond Et la voie lacte, mon seul horizon !
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Pour toi Souad Sofia Ton amour me donne des ailes Ton amour,
lui m'appelle... Tu t'avances, tu t'loignes... Te voil, revenu ! Ce
qui nous lie est fort... Il faut que a continu J'irai mme
l'aventure A travers champs et rivires Pour toi ! Nul obstacle...
ne m'importe ! Je franchirai mille portes... J'ai en moi des routes
et des bois Pour aller vers toi ! J'affranchirai coutumes et,
traditions Je franchirai montagnes et ponts ! J'affronterai mme les
dmons... Je vaincrai, ta peur et, tes tourments Pour toi !
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Une aube comme celle-ci o le ciel brille par ses toiles Et o
les criquets chanteront la douce fracheur matinale Mes yeux se
poseront sur toi... ma Muse Pour figer le temps, pour que rien de
s'use De la rose frachement coupe, ouverte l'ternit A tes lvres
charnelles, j'y poserai un baiser Et tes yeux, ma Muse... ton
regard dans le mien M'ouvrira le passage de ton coeur pour sceller
nos destins Les premiers rayons du soleil rveilleront la ville Ma
Muse... je ne veux pas m'en aller Je voudrais rester tes cts et
m'arrter de compter Pourtant je m'efface et mets fin cette idylle
Quand l'ombre n'est plus je trpasse Tu es le jour, je suis la nuit
et le temps passe Je renatrai l'aube o le ciel brillera par ses
toiles Et o la rose frachement coupe restera ouverte l'ternit Ma
Muse Stphanie Pitino
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L'isolement Alphonse de Lamartine
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Souvent sur la montagne, l'ombre du vieux chne, Au coucher du
soleil, tristement je m'assieds ; Je promne au hasard mes regards
sur la plaine, Dont le tableau changeant se droule mes pieds. Ici
gronde le fleuve aux vagues cumantes ; Il serpente, et s'enfonce en
un lointain obscur ; L le lac immobile tend ses eaux dormantes O
l'toile du soir se lve dans l'azur. Au sommet de ces monts couronns
de bois sombres, Le crpuscule encor jette un dernier rayon; Et le
char vaporeux de la reine des ombres Monte, et blanchit dj les
bords de l'horizon. Cependant, s'lanant de la flche gothique, Un
son religieux se rpand dans les airs : Le voyageur s'arrte, et la
cloche rustique Aux derniers bruits du jour mle de saints concerts.
Mais ces doux tableaux mon me indiffrente N'prouve devant eux ni
charme ni transports; Je contemple la terre ainsi qu'une ombre
errante: Le soleil des vivants n'chauffe plut les morts. De colline
en colline en vain portant ma vue, Du sud l'aquilon, de l'aurore au
couchant, Je parcours tous les points de l'immense tendue, Et je
dis : Nulle part le bonheur ne m'attend. Que me font ces vallons,
ces palais, ces chaumires, Vains objets dont pour moi le charme est
envol ? Fleuves, rochers, forts, solitudes si chres, Un seul tre
vous manque, et tout est dpeupl ! Que le tour du soleil ou commence
ou s'achve, D'un oeil indiffrent je le suis dans son cours ; En un
ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lve, Qu'importe le soleil
? Je n'attends rien des jours. Quand je pourrais le suivre en sa
vaste carrire, Mes yeux verraient partout le vide et les dserts :
Je ne dsire rien de tout ce qu'il claire ; Je ne demande rien
l'immense univers. Mais peut-tre au-del des bornes de sa sphre,
Lieux o le vrai soleil claire d'autres cieux, Si je pouvais laisser
ma dpouille la terre, Ce que j'ai tant rv paratrait mes yeux ! L,
je m'enivrerais la source o j'aspire ; L, je retrouverais et
l'espoir et l'amour, Et ce bien idal que toute me dsire, Et qui n'a
pas de nom au terrestre sjour ! Que ne puis-je, port sur le char de
l'Aurore, Vague objet de mes vux, m'lancer jusqu' toi ! Sur la
terre d'exil pourquoi rest-je encore? Il n'est rien de commun entre
la terre et moi. Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'lve et l'arrache aux vallons ; Et moi, je suis
semblable la feuille fltrie: Emportez-moi comme elle, orageux
aquilons. Alphonse de Lamartine
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L'encre de tes yeux Francis Cabrel Puisqu'on ne vivra jamais
tous les deux Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls Puisqu'ils
sont si nombreux Mme la morale parle pour eux J'aimerais quand mme
te dire Tout ce que j'ai pu crire Je l'ai puis l'encre de tes yeux.
Je n'avais pas vu que tu portais des chanes trop vouloir te
regarder, J'en oubliais les miennes On rvait de Venise et de libert
J'aimerais quand mme te dire Tout ce que j'ai pu crire C'est ton
sourire qui me l'a dict. Tu viendras longtemps marcher dans mes
rves Tu viendras toujours du ct O le soleil se lve Et si malgr a
j'arrive t'oublier J'aimerais quand mme te dire Tout ce que j'ai pu
crire Aura longtemps le parfum des regrets. Mais puisqu'on ne vivra
jamais tous les deux Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls
Puisqu'ils sont si nombreux Mme la morale parle pour eux J'aimerais
quand mme te dire Tout ce que j'ai pu crire Je l'ai puis l'encre de
tes yeux.
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Fragile Nathalie Feld L'amour serait une maison de verre ? Ou
moi une pierre ? Et si non quelles peuvent tre les raisons pour en
avoir vu tant se briser quand je m'en approchais ? Pas de regrets,
je les ai aimes. Et sans hsiter je vais recommencer. Car jamais je
ne voudrais rater l'occasion de trouver cette maison qui ne va pas
se briser et o je pourrai enfin rester.
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RIDES Anonyme Tout au tour de tes yeux, qui refltent ton me, Je
vois bien des secrets, des rires et des larmes. Et quelques
souvenirs cachs dans les recoins, Font les oprations, de tes plus,
de tes moins. Ces sillons gracieux sur ton visage d'ange, Parlent
de ton pass, comme les monuments, Nous font lire ta vie, adorables
messages, Inscrits pour tmoigner des trsors de ton temps. Ne les
cache donc pas par quelques artifices, Ces marques du destin non
rien de dplaisant. Elles disent l'amour elles sont des dlices, Sans
ses dessins ton corps, deviendrait un nant. Ne les redoutes pas,
ces signes sacrifices, Qui nous content avec forces l'histoire de
tes ans.
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Je suis seule, mcontente, au sein de la nature; Quand tout
chante l'amour mes sens mus, Tout est muet, et l'onde, et l'ombre,
et la verdure : Avec le monde, Hlas ! mon cur ne s'entend
plus...... Incertaine, j'erre dans nos plaines, Ignore, sans
secours, trangre au bonheur. Dans quel sein pancher mes peines ?
Quel est cur, hlas ! qui rponde mon cur ? Quand mes jours
s'teindront dans la nuit ternelle, Sur ma cendre glace un amant
fidle Ne viendra point verser de pleurs. Au milieu d'un vallon
tranquille, S'lvera ma tombe- Hlas ! sur cet asile, Quelle main
gravera mon nom et mes malheurs ? Aucun sentier, sur cette fosse
obscure, D'un ami gmissant me trahira les pas. Le voyageur, errant
l'aventure, Foulera seul le sige du trpas...... Jamais !... O vers
o mon me soupire, Vous le savez encor. Ah ! si jusque sur vous la
mort N'a pas tendu son empire, Autour de mon tombeau, redites
chaque jour, Dites tout ce qui respire, Le nom chri, et celui de
l'amour. La solitude Ramond de Carbonnires
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Posie Nature Valrie Gonzalez A l'heure o les grillons
grignotent du silence - Un avion: Trait de peinture dans le ciel -
Un oiseau: Lettre chappe de l'alphabet La peau hsite dire le mot,
frisonne au contact du vent Aussi sensible que les cordes d'une
lyre Les sons ainsi librs s'accroissent: Crapauds coassant
sentiments leurs mies Anophlids jouant de leur trompe comme d'une
cornemuse Partout o mon regard se pose la magie opre A ciel ouvert
et sans scalpel Thaumaturgie du pire et du meilleur Comme dans la
vie Comme touch en plein cour Sous l'corce c'est encore l'aventure
Sur l'herbe verte une pince de brume Le verbe s'enrhume La prose
prend corps l-bas sur les dunes Loin de la main qui caresse son
chien Loin des hommes et de leurs tumultes L o le monde
respire.
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La statue Catherine Hirzel Vois le ciseau habile du sculpteur
audacieux Le modle par magie devient une desse volution des courbes
qui naissent sous ses yeux Ni le jour ni la nuit rien n'arrte son
geste Il se sent fatigu du travail sous ses mains La muse est trop
jolie pour se dcourager Il faut la perfection pour la ligne d'un
sein La beaut faite femme doit tre regarde Plus tard dans le muse
qui abrite la statue L'image de son corps nu s'offrira langoureux
Elle verra dfiler des millions d'inconnus Et bien qu'elle soit de
marbre, ils tomberont amoureux Petrus
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Le sourire Christian Guilbert Au dpart doucement les
commissures se creusent, l s'entrouvre la bouche, la moue est
factieuse. Puis deux plis rguliers ici prennent leurs aises mettant
lextrmit des lvres en parenthses. Les pommettes sont gagnes par
cette mutation, Se haussant lgrement : cest la rvlation. Elles
accentuent ainsi un tout si dlicieux, que conclut dsormais le
plissement des yeux. Les sourcils se soulvent dans un tempo
parfait, lensemble avec charme prend un air tonn, et dans leurs
crins blancs, alors deux pierres fines, achvent le tableau dune
retouche ultime. Provoquer ce ballet fragile et dlicat parat tout
naturel et pourtant ne lest pas. Et pour celui qui sait clairer ce
visage, ce sourire en retour est le plus beau message.
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La jeune fille est blanche, elle a des veines vertes aux
poignets, dans ses manches ouvertes. On ne sait pas pourquoi elle
rit. Par moment elle crie et cela est perant. Est-ce quelle se
doute quelle vous prend le cur en cueillant sur la route des fleurs
? On dirait quelquefois quelle comprend des choses. Pas toujours.
Elle cause tout bas. Oh ! ma chre ! oh ! l l...... Figure-toi...
mardi je lai vu... jai rri. Elle dit comme a. Quand un jeune homme
souffre, dabord elle se tait : et ne rit plus, tout tonne. Dans les
petits chemins elle remplit ses mains de piquants de bruyres, de
fougres. Elle est grande, elle est blanche, elle a des bras trs
doux. Elle est trs droite et penche le cou. La jeune fille Francis
Jammes
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Impair et manque ! Danielle Linard Qu'il tente un frisson par
manque de raison ! Qu'il fonde sur ma peau par manque de mots !
Qu'il m'enveloppe d'autant de jouissance qu'il manque d'assurance !
Qu'il me parcoure de mille doigts par manque de gestes courtois !
Qu'il s'enivre de mon parfum par manque de doux embruns ! Qu'il me
pntre goulment par manque de comblement ! Qu'il m'aime de trop de
folie par manque d'amour interdit ! Et un jour, elle ne manquera
pas de l'aimer plus qu'il ne l'aimera... emmanuel garant
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Mettre mes sentiments sur papier, J'ai essay Pour toi. Pour me
rapprocher. Mais a fait mal Et ne gurit rien. Je suis encore plus
seule En essayant d'tre plus prs de toi. Cela m'oblige penser, Cela
m'oblige raliser. Je veux vivre de concret, Pour oublier. Je veux
raliser Quelque chose qu'on puisse toucher. Je veux m'abrutir De
choses relles. Mettre mes sentiments sur papier, Je ne veux plus
essayer, Je veux vivre je veux chanter Et ne plus me dmoraliser. La
posie
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Vous tes le froid jincarne le chaud Moi le soleil vous nuit
sans lune Dans vos yeux verts le monde est beau Vos caresses sont
comme des plumes Je suis de glace vous devenez feu Flocon de neige
brasier ardent Qui me tempre et calme le jeu De nos bats tellement
puissants Vous tes la mer moi votre plage Algue mouille sur sable
dor Lorsque vous ntes pas trs sage Je vous calme dun trs long
baiser Je suis la vie vous tes ma mort La distance qui nous spare
Renforce notre dsir encore une rencontre ou dun dpart Tous ces
contrastes nous attirent Moi en automne vous en t Car nous
partageons nos dlires Cest cela qui nous a rapprochs Contrastes
Edith Ubaniak
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Le plus beau des regards Engel Olivier Menphis Rien n'est plus
beau que son regard, Son regard de jaguar, Ce doux nectar digne
d'un Csar. Mon cur est dsormais dans un tau, Un tau perfor de
couteaux, Ce mortel cadeau digne du Tombeau. Son regard transperce
l'me, Mon me appartient cette femme, Cette douce dame infme me
damne. C'est alors que le belle, Dtourne son regard, Je quitte ce
cruel monde parallle, Ce cauchemar barbare, Mon cur s'gare, Il est
trop tard, Le jaguar repart sur son char.
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Conclusion Charles Cros J'ai rv les amours divins, L'ivresse
des bars et des vins, L'or, l'argent, les royaumes vains, Moi,
dix-huit ans, Elle, seize ans. Parmi les sentiers amusants Nous
irions sur nos alezans. Il est loin le temps des aveux Nafs, des
tmraires vux ! Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux. Les mes dont
j'aurais besoin Et les toiles sont trop loin. Je vais mourir sol,
dans un coin.
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A jamais, Herv Guelpa A jamais dans son cur, Jai trouv le
bonheur. La lumire, la lueur, Qui remplie de douceur. A jamais dans
la nuit, Jai trouv mon envie. De la vie qui se vie Mon amie me la
dit. A jamais dans lamour, Jai vcu en ce jour, Un si tendre sjour,
Un voyage, un labour. A jamais dans mon me, Jai vu cette lame, Qui
me fend, me profane, Me rduit et sexclame. Mais demain si tu veux,
Mais demain si il pleut, Nous vivrons tous les deux, Des instants
merveilleux.
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Viens vite pour t'tendre Prs de moi sur la couche Que je puisse
enfin prendre Et tes lvres, et ta bouche. Viens vite t'allonger Sur
le blanc de nos draps, J'ai besoin de t'aimer, Te serrer en mes
bras. Viens reposer ton corps Sur le duvet soyeux Que je puise aux
trsors Qui sont si merveilleux. Viens me donner cela Que je gote
l'amour Car trs bientt, dj, Va se lever le jour. Viens vite Jack
Harris
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Union Johane Ce soir ma belle amie, je nai vu que le feu De tes
yeux voils dun ventail trop sage Dont les ondes dazur naviguant en
mes cieux Se sont maris leau de mes espoirs mirage. Lorsque ta
bouche clef a souffl son parfum De trsors dhorizon agripps tes
lvres Les noces mtisses de mon hiver dfunt Et de ton doux printemps
ont consum la trve. Et quand ton cur naissant s'est offert la danse
En glissant sous tes peurs de moucharabieh Cest lunion du dsir de
ta tendre cadence A mon amour phnix qui a fleuri lt. raphael
meyssan
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Dsirs... Johanne Hauber-Bieh Je voudrais tre Chocolat Pour
aller fondre sur ta langue, Ou bien la pulpe dune mangue Au got
librant son clat ! Je voudrais tre une cerise Entre les lvres, sous
ta dent, Pour te livrer, sans prcdent, Les mois de la gourmandise.
Je voudrais tre la douceur Au parfum rare que ta bouche Qui,
lorsquen son berceau le couche, Trouve quil nest rien de meilleur !
Et je voudrais tre la pomme Que tu viendrais croquer joyeux, A
belles dents, heureux en somme De voir le plaisir dans mes yeux
!
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Surtout, ne pas penser, Tous les tiroirs, bien refermer. Au
jour le jour avancer, De petits riens se contenter. Surtout, ne pas
aimer, Son coeur bien cuirasser, Jour aprs jour se barder, La
passion refouler. Surtout, ne pas parler, Savoir couter sans se
divulguer. Petit petit, se rfugier Dans le silence de son intimit.
Avant tout sourire, Des autres se proccuper. De loin en loin,
oublier D'exister. Surtout, faire semblant Que tout va bien, tout
est parfait. Chacun pourra vous le confirmer, Cette femme-l elle
est d'acier. Une femme d'acier
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Malheureux peut-tre l'homme, mais heureux l'artiste que le dsir
dchire ! Je brle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et
qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrire le
voyageur emport dans la nuit. Comme il y a longtemps dj qu'elle a
disparu !Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante.
En elle le noir abonde ; et tout ce qu'elle inspire est nocturne et
profond. Ses yeux sont deux antres o scintille vaguement le mystre,
et son regard illumine comme l'clair : c'est une explosion dans les
tnbres. Je la comparerais un soleil noir, si l'on pouvait concevoir
un astre noir versant la lumire et le bonheur. Mais elle fait plus
volontiers penser la lune, qui sans doute l'a marque de sa
redoutable influence; non pas la lune blanche des idylles, qui
ressemble une froide marie, mais la lune sinistre et enivrante,
suspendue au fond d'une nuit orageuse et bouscule par les nues qui
courent; non pas la lune paisible et discrte visitant le sommeil
des hommes purs, mais la lune arrache du ciel, vaincue et rvolte,
que les Sorcires thessaliennes contraignent durement danser sur
l'herbe terrifie ! Dans son petit front habitent la volont tenace
et l'amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquitant, o
des narines mobiles aspirent l'inconnu et l'impossible, clate, avec
une grce inexprimable, le rire d'une grande bouche, rouge et
blanche, et dlicieuse, qui fait rver au miracle d'une superbe fleur
close dans un terrain volcanique. Il y a des femmes qui inspirent
l'envie de les vaincre et de jouir d'elles ; mais celle-ci donne le
dsir de mourir lentement sous son regard. Charles Baudelaire
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Ailes Julien Saolinc-Leitud Il faut que je vous parle d'elle
Silhouette simple & naturelle Dont le charme est intemporel
Avec ses formes de modle. En fait, elle est simplement belle Dans
le soleil, on voit ses ailes C'est un ange, la demoiselle bouriffe,
mches rebelles Ses douces courbes m'ensorcellent Comme un joyau qui
tincelle Mon cur s'effrite & se morcelle. Elle a l'harmonie qui
ruisselle En des arrondis sensuels Dont le galbe est spirituel
michel dervin
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DILUTIONS Luc Rose Caracoler sur les vagues du rve En oublier
les cailloux de mes grves Et s'mousser sur les crtes des larmes
Pour chapper aux sursauts de mon me S'parpiller en dentelle sonore
Goutte blanchtre qui fuit dans l'aurore O s'endormir dans un repli
de sable Pour oublier les moments misrables Se fracasser aux
rochers de ces jours Pantin grim par les yeux des vautours Puis se
diluer au lit d'un zphire Pour oublier tous les jours maudire
Tourbillonner, comme feuille d'automne Qui dans le vent froid,
meurt et s'abandonne Et se noyer aux ressacs de l'amour Avec ton
cur comme abri sans retour
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Ici seule dans ma chambre o mon corps n'arrive plus bouger O ma
pense sest arrte entre le souvenir de toi et le dsir de ton retour
Jagonise Je me perds Je m'annihile Les doutes m'assaillent Je
redeviens noire quand tu n'es pas l Je me dis que a ne marchera pas
parce que a n'a jamais march Sans raison J'ai l'impression que tu
me mens Que je ne compte pas tant parce que je ne peux pas compter
Je me dis quhier tu n'as pas t si accueillant que a Que tu te
fatigues de ma dpendance Je me remets souffrir toute seule De
moi-mme Le soleil tape ma vitre Le soleil tape mon visage Giflant
le peu de fracheur que j'entretenais Paris me perd Paris me rend
anonyme Paris me salit Jenrage Jclate Mais je ne me libre pas Jai
chaud Jai la rage Je suffoque O es-tu ? Suis-je enfin seule ?
Vais-je pouvoir souffrir encore ? Souffrance amie Qui me rappelle
doucement que je ne suis pas sur la liste du bonheur Mon destin
tait de souffrir Tu as chang a Mais as-tu jamais exist ? Ce nom qui
court dans mon esprit Reprsente-t-il quoi que ce soit ?
Reviendras-tu jamais ? Aurais-je ton odeur prs de moi ? Pourrais-je
serrer ton corps contre moi ? Jai limpression que je tai rv Je veux
rver encore AMELIE AMBRY
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A la faille invente de la nuit qui s'entrouvre nous offrirons
nos peurs nos rides nos saisons celles qui sont au nord quand
l'hiver est aride celles qui n'ont de cur qu'au cur d'une chanson
Nous poserons nos larmes au pied de la colline o la cigale attend
muette aux claies du sol Et l'ombre s'en ira comme elle tait venue
souveraine en ce chant qui nous transhumera NATH
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A MA FEMME Loquinet Sur le chemin perdu. Jai pens toi. Et au
milieu des rues. Jai pens toi. Jai gard sous mon bras. La caresse
du vent. Je deviens le soldat. Qui fuit bien trop souvent. Je suis
las de tattendre. Quand tu es prs de moi. Je prfrerais me vendre.
Que cacher mon moi. Oui je taime oh ma femme. Malgr toutes mes
faiblesses. Je suis prs de ton me. Quand la rancur me blesse
Sandra_Selftan Je ne suis pas un menteur. Mais jai peur de te dire.
Je me ferais voleur. Pour garder ton sourire. Il y a des gens qui
rlent. Tout au long des journes. Moi je suis trop banal. Je suis
fait pour taimer. Si tu loignes de moi. Les charmeuses anonymes. Au
trop joli minois. Je nen suis pas victimes. Car tu soignes mon cur.
En les chassant du bec. Mon oiseau, mon me sur. Oh ma vnus
grecque.
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Demain, j'irai planter ton arbre prs de la source, sur la
colline Il sera encore frle et fragile je ferai attention. Mes
mains creuseront la terre brune dfricheront les herbes folles On
est en Aot, les matins brlent Il fera sans doute chaud Je mettrai
l'arbrisseau en terre l'arroserai copieusement m'loignerait de
quelques mtres "Il est beau comme a!" Je partirai, sourire aux
lvres Le bonheur n'attend pas Que l'arbre pousse ! Qu'il prospre!
Je ne me retournerai pas. J'ai plant ton arbre ce matin prs de la
source, sur la colline. Il sera beau, grand et solide mon amour,
comme toi et moi. L'ARBRE Lalou
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Au bord Marie-Nolle Toutain Au bord ! J'avance tout droit au
bord Au bord de mes lvres Se bousculent les sons D'un amour qui
dborde Au bord du gouffre Je cours, dcide faire fi D'un grand vide
qui attire Au bord des larmes Je te regarde partir Si sr de ce
chemin Qui t'loigne de moi Au bord de la mort Ma vie comme un
rivage Ma vie tel un mirage Entre pas en avant et pas en arrire Je
crie prsent trs fort En pensant demain Au bord J'avance tout droit
au bord.
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A travers la fentre A travers la fentre Sattarde un carreau.
Mes yeux de givre ! Et se glace le temps. Quelques flocons de neige
A travers la fentre Pour engloutir locan. Et se glace le sang. Un
frisson ou bien deux ? Observer chaque instant A travers la fentre
Simmerger dans le temps. Embrasser lphmre, Lthargie du moment.
Goter lindomptable A travers la fentre. Annie Prvost
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Les beaux jours d'une vie Je me souviens si bien quand j'avais
dix-sept ans! Le prsent trop press pour tre notre coute, Nous
vivions les annes sans goter les printemps, Demain venait trop vite
et poursuivait sa route. On dgustait l'amour en savourant
l'instant, Les baisers taient doux et tendre la caresse, Nos rires
aussi beaux que les rayons chantants, Mais de tous ces moments,
j'ai oubli l'adresse. Il me reste l'album de ces lans du cur Et
parmi ces photos, un seul fil conducteur; S'assemblent sous les
yeux de mon me ravie Les plaisirs partags qui gardent leurs
attraits. Quand mme un peu de gris couvrira les portraits, On ne
peut regretter les beaux jours d'une vie. Lucille Lavoie
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Dors mes pieds Mlanie Waldor Dors mes pieds!... Rve d'amour :
Mon souffle, comme une caresse, Glissera sur le pur contour De ce
beau front qu'avec paresse Tu reposes sur mes genoux. Dors mes
pieds, tout fait silence, Hors de la branche qui se balance, Souple
et frle, au-dessus de nous; Dors mes pieds, tout fait silence. Sous
mes baisers clos tes yeux noirs, Tes yeux o brillent tant de
flammes, Qu'on les croirait les deux miroirs O se refltent nos deux
mes. Dors mes pieds!... Rve d'amour : Je suis jalouse de tes rves,
Comme du temps que tu m'enlves Avec le monde chaque jour... Je suis
jalouse de tes rves ! Dors; c'est l'oiseau joyeux des champs Qui
passe, s'arrte, et t'coute : Il a pris ta croix pour des chants, Et
s'est gar de sa route. L'air de parfums est embaum; L'onde,
l'herbe, les fleurs, la terre, Tout comprend ici le mystre Du
bonheur d'aimer, d'tre aim ! ors sur l'herbe, les fleurs, la terre
! Le soleil glisse l'horizon. Pas un souffle, pas un nuage... Un
rayon d'or sur le gazon, Reste comme un heureux prsage ! Nos riches
tapis ne sont pas Aussi doux que ce lit de mousse O, foltre, ta
main repousse Le brin d'herbe effleurant mon bras. Dors sur
l'herbe, les fleurs, la mousse... Dors mes pieds!... Rve d'amour :
Mon souffle, comme une caresse, Glissera sur le pur contour De ce
beau front qu'avec paresse Tu reposes sur mes genoux. Dors mes
pieds, tout fait silence, Hors de la branche qui se balance, Souple
et frle, au-dessus de nous; Dors mes pieds, tout fait
silence...
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VOLUTES... Manny Les lvres sur cette main que l'on chrit,
Provoque l'thylisme qui fait divaguer Parmi les volutes paisses,
qui s'enfuient Vers ce doux naufrage, havre de paix. La bruine
s'enveloppe d'un vin de vigueur, Prs de ce lampadaire qui rigole
aux clats Et se moque, qu'il est l contre la peur De voir un jour
partir les sorcires au Sabbat. La lumire s'vanouit dans un voile
lointain, Dans cette profondeur, que seule la nuit connat. Elle
s'en va, le regard brillant et serein, Emportant avec elle, le
livre d'une histoire vraie
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Femme morcele dans des rves crire insaisissables paroles...
Verbe arrach dun corps en mouvance lisse extrait de ses enfances...
Le regard lintrieur vers un avenir certain (immuable) les mots
laissant traces sur la peau... Nue dans lencre bleue femme en mots
sur un miroir fcond dternit. Pascale Dahmani
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De tendres souvenirs Se rveillent soudain Au seul bruit de mes
pas Dans la maison dserte. L'me de tous ces jours Qui ne
reviendront pas Vacille, feu follet Courant de pice en pice.
Quelques photos jaunies, Des draps blancs dans l'armoire, Un parfum
demeur Au revers d'un manteau, Des gants dpareills, Un carton
chapeau, O nous avions rang Nos lettres amoureuses. Et je lis
maintenant Ton criture alerte En pleins et dlis Comme l'on n'en
fait plus. Si je ferme les yeux Sur ces jours disparus, Surgit ton
rire clair Ressuscit dans l'ombre Au cur du souvenir Marcek
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Trous de mmoire Je creuse des trous de mmoire Sur mon crne
assoupi Lorsque ma tte valse seule, Lorsque lenvie mindiffre. Je
creuse des trous de mmoire Pour ne pas me souvenir Des feuilles
rouges, Des feuilles jaunes Et de lautomne qui senfuit. Chaque vers
est un silence Lorsque je ferme les yeux, Lorsque le temps me
pleure Et qu lennui, je susurre : Reste l. Je creuse des trous de
mmoire Sur mon crne assoupi Lorsque ma tte valse seule, Lorsquelle
valse sans bruit. Annie Prvost
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Tu vois Marie Christine Herrera Tu vois moi je suis toujours
la, tu vois tu es toujours en moi... quelque part par la... Tu vois
moi je suis toujours la, les bras ouverts au devant de toi.... Tu
vois moi je suis encore la, le cur ne meure jamais mme quand il eu
raison de douleur... Tu vois moi je suis encore ici, toi tu es dj
parti. Tu vois moi je suis encore prs de toi, mais toi, si loin dj,
Tu vois combien de temps encore je serais la, tu vois combien de
fois je vais pleurer pour toi, Tu vois moi je suis toujours la,
mais toi tu est si loin, Au loin j'entends ta voix, parfois je
t'aperois, parfois je sens l'odeur de toi, tu vois moi je suis
encore la. blindjanus
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Saveur d'amertume Marion Lubrac Tes yeux saveur dtang De mousse
et de lichen Laissent en moi un got Dlicieux dcume. Panace dlicate
de nos amours dantan Liqueur pre dpices, de miel et de verveine
Autant de souvenirs que ma mmoire djoue Je taime et taimerai malgr
mon amertume
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Mes mots s'envolent vols par le vent Son souffle emmne syllabes
et vers Par del d'autres mers et ocans Loin, aux antipodes de cet
enfer. Toutes mes larmes et toutes mes joies, Ainsi que mon sang
imbibant la feuille, S'vadent de cette prison en moi Se librant
d'intrieurs cueils. Les pomes sont des crits si lgers Aux creux
desquels il y a tant de souffrance Qu'ils deviennent des papiers
usags Qui partent se dchirer en silence. Les crits sont un
invisible tableau O ma vie est peinte tel un fantme crase sous
l'existentiel rouleau Qui dissipe son mortifre arme. Le ressenti
est un fil si chtif Qu'il ne peut tre souvent qu'phmre Ne trouvant
pas d'chos il est furtif Laissant aux ptres un got amer. Tout n'est
que moment si momentan Et l'instant prsent est dj dfunt Que les
lgies sont dj morts nes Quand l'amour y imprime le mot fin.
EPHEMERE Martin Codron
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Odelette Henri de Regnier Si j'ai parl De mon amour, c'est
l'eau lente Qui m'coute quand je me penche Sur elle ; si j'ai parl
De mon amour, c'est au vent Qui rit et chuchote entre les branches
; Si j'ai parl de mon amour, c'est l'oiseau Qui passe et chante
Avec le vent ; Si j'ai parl C'est l'cho, Si j'ai aim de grand
amour, Triste ou joyeux, Ce sont tes yeux ; Si j'ai aim de grand
amour, Ce fut ta bouche grave et douce, Ce fut ta bouche ; Si j'ai
aim de grand amour, Ce furent ta chair tide et tes mains fraches,
Et c'est ton ombre que je cherche. J. Berquez
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Cache au printemps, derrire une tenture Elle est apparue, sur
la pointe des chaussures Avec des lacets dor ferms, sans nulle
censure Enveloppe avec grce dans une belle texture. Quelle fut ma
surprise, puis se fut laventure Sans doute avait-elle lu que jtais
un cur pur Retenue prisonnire dans une lourde armure De cette vie,
que jour aprs jours certes, japure. Jai appris construire un refuge
sans murs En rajoutant des sourires comme devanture Jai mani les
mots comme des pluchures Mais ils mont transpercs tels des
dchirures. Grce elle, mon esprit sans rvolte est pur Mais Dieu, mon
tmoin sait que la vie est dure Cest ainsi que jai compris limmense
soudure Des phrases composes qui seules, se perdurent. Elle est
devenue un doux miroir sans flure Je me suis reconnue devant, sans
claboussure Jai enjoliv ma simple vie avec Dame criture En ce soir
dhiver je la remercie, je vous lassure. Dame criture Michle
Roellinger
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Quand la nuit renat Un rve funambule On prononce des mots En
lettres majuscules : "QUAND JE SERAI GRAND" C'est pas trs loin hier
C'est juste porte de main Quand sous l'aile du soir On retrouve un
parfum A la fleur d'oranger Des beignets d'acacias On revoit ce
prau Et l'escalier de bois L'arme de la cire Le bourdon d'un
clocher La rumeur de la ville Dlivre des cahiers On revoit le
tableau La leon de morale Et l'on recouvre les mots Et les chos de
salle En comptant les bons points Pour avoir une image On tait bel
et bien Dsireux d'tre sage "QUAND JE SERAI GRAND" On se voulait
gant Pour tutoyer la lune On voulait tout changer Sans peur du
ridicule On voulait se vouloir On voulait devenir Un peu prince du
monde Sur les ailes du dsir Et puis l'on a grandi... A l'cole de la
vie On apprend se battre On voit bien que les grands Sont comme des
automates On apprend que jamais On n'caressera la lune Seulement
sur des cahiers Dessine la plume... "Jacques a dit" a menti Cours
prparatoire Miriam Nali-Dupont
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Dans le bleu de tes yeux jimagine des choses Que ma bouche
muette nose pas rvler Pour dcrire ta couche, une nuit toile
Pareille la fleur du matin qui close. Je reste des jours flanqu de
ma solitude En laissant libre cours mes folles penses De rver de
Slne et damour insens A en perdre haleine de ma servitude.
Quimporte ma fiert du moment que je taime Quitte tre maudit pour
avoir vendu mon me Lessentiel cest taimer et unique raison. Entends
tu les clameurs de ce cur qui dsarme ? Et ce meurt denvies oubliant
les saisons ! Tes appas me charment-divine fleuraison ELEGIE A
LAMOUR Mohamed El Ouahed
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DIOGENE Natacha Peneau S'il te plat, as-tu une place dans ton
tonneau ? Je resterai dans un coin, ne disant pas un mot. Le temps
a pass, mais ton me perdue Cherchant la Vrit ne l'a jamais peru.
J'ai pris la route et les petits chemins, Tout en humant du
mensonge le parfum. Maintenant j'ai trouv de Diogne le tonneau Je
veux y pntrer dans ce cynique tombeau. Chercher auprs de toi dans
les sicles passs La justice, la libert et la fraternit Le temps
passe et je n'ai rien trouv ! Diogne avait raisonje cherche la Vrit
!
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Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre
N20 K.466 Pomes et photos Internet Daniel fvrier 2007
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