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1 International Council on Monuments and Sites Conseil International des Monuments et des Sites www.icomos.org ISSN en cours VOLUME 16, n° 2, decembre 2006 Base de trappeurs dans l’est du Groenland, datant des années 1930 – un an seulement après sa restauration complète, elle fut balayée à la mer par une coulée de neige et de terre lors d’un hiver anormalement doux 49-51 rue de la Fédération – 75015 Paris – France Tel: 33 (0)1.45.67.67.70 – Fax: 33 (0)1.45.66.06.22 Email: [email protected] Dans ce numéro Changements climatiques et patrimoine culturel Journée Internationale des Monuments et des Sites 2007 et 2008 Le Centre International de la Conservation de l’ICOMOS à Xi’an Anniversaires de l’ICCROM et de l’ICOM Le Fonds Victoria Falls - solidarité entre les membres de l’ICOMOS Patrimoine en péril: appel à contributions pour le rapport 2006/2007; Indonésie, Israël, Liban, le patrimoine moderniste de Moscou Le Plan d’action triennal de l’ICOMOS 2005-2008 Des nouvelles du Comité consultatif et du Conseil scientifique Mieux connaître nos Comités nationaux Nouvelles du Secrétariat international Cahier central: Québec 2008 – Appel à commentaires La Déclaration de Moscou – sauvegarde du patrimoine du 20ème siècle Les Recommandations d’Andong – tourisme de masse et villages historiques Changements climatiques – les bâtiments, villes, paysages et autres sites du patrimoine culturel sont en cause © S. Barr

Dans ce numéro Changements climatiques – les bâtiments, villes ... · ISSN en cours Volume 16, n° 2, decembre 2006 Base de trappeurs dans l’est du Groenland, datant des années

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International Councilon Monuments and Sites

Conseil Internationaldes Monuments et des Sites

www.icomos.org

ISSN en cours

Volume 16, n° 2, decembre 2006

Base de trappeurs dans l’est du Groenland, datant des années 1930 – un an seulement après sa restauration complète, elle fut balayée à la mer par une coulée de neige et de terre lors d’un hiver anormalement doux

49-51 rue de la Fédération – 75015 Paris – FranceTel: 33 (0)1.45.67.67.70 – Fax: 33 (0)1.45.66.06.22Email: [email protected]

Dans ce numéro

Changements climatiques et patrimoine culturel

Journée Internationale des Monuments et des Sites 2007 et 2008

Le Centre International de la Conservation de l’ICOMOS à Xi’an

Anniversaires de l’ICCROM et de l’ICOM

Le Fonds Victoria Falls - solidarité entre les membres de l’ICOMOS

Patrimoine en péril: appel à contributions pour le rapport 2006/2007; Indonésie, Israël, Liban, le patrimoine moderniste de Moscou

Le Plan d’action triennal de l’ICOMOS 2005-2008

Des nouvelles du Comité consultatif et du Conseil scientifique

Mieux connaître nos Comités nationaux

Nouvelles du Secrétariat international

Cahier central: Québec 2008 – Appel à commentaires

La Déclaration de Moscou – sauvegarde du patrimoine du 20ème siècle

Les Recommandations d’Andong – tourisme de masse et villages historiques

Changements climatiques – les bâtiments, villes, paysages et autres sites du patrimoine culturel sont en cause

© S. Barr

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ICOMOS2nouvelles | news décembre 2006

D’une part, il faut tirer leçon du fait que notre Assemblée générale n’ait pas été saisie plus tôt de ce sujet fort préoccupant pour l’avenir des sociétés humaines alors que la communauté internationale s’en occupe depuis déjà une décennie. Cela illustre bien le besoin de doter l’ICOMOS de mécanismes intelligents pour comprendre mieux et le plus tôt possible, les phénomènes et tendances qui affecteront le patrimoine culturel, pour mieux s’y préparer et s’assurer que les instances publiques ou scientifiques en tiennent compte. C’est l’un des buts de l’Observatoire que nous voulons mettre sur pied.

Changements climatiques – les bâtiments, villes, paysages et autres sites du patrimoine culturel sont en cause

En octobre 2005 à Toronto, un des conférenciers du colloque annuel d’ICOMOS Canada, Mark Laird, faisait état de l’impact des changements climatiques sur les jardins historiques. En suivit l’adoption de la résolution n° 35 de la 15e Assemblée générale de l’ICOMOS réunie à Xi’an (Chine). Cette résolution manifeste la disponibilité de l’ICOMOS à «collaborer, notamment par son réseau mondial de Comités nationaux et internationaux, avec l’UNESCO et d’autres organisations, pour documenter les impacts des changements climatiques sur le patrimoine et pour développer les mesures préventives adéquates.»

D’autre part, nous devons agir sur le sujet des changements climatiques. Déjà, certains de nos Comités nationaux et internationaux ont pris l’initiative; par exemple, notre Comité international sur le patrimoine polaire dont l’un des membres, Doug Olynyk du Yukon, a contribué par une présentation remarquable à la rencontre du Centre du Patrimoine mondial en mars 2006 sur le sujet qui aida à définir une stratégie spécifique

Les rapports scientifiques émanant d’un grand nombre de sources différentes (tels par exemple le ACIA - Arctic Climate Impact Assessment et le IPCC/GIEC - the UN Intergovernmental Panel on Climate Change/ Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) font état, sur la base de preuves tangibles, d’un phénomène qui est déjà une évidence depuis plusieurs années pour ceux qui vivent/travaillent dans les zones arctiques, à savoir qu’un changement climatique est en marche dès à présent. Même si ce changement n’est pas homogène à travers tout l’Arctique, dans certaines zones il entraîne un effet dramatique sur l’étendue de la banquise, la flore et la faune, les modes de vies indigènes et le patrimoine polaire.

Dans certaines parties de l’Arctique, les températures moyennes ont augmenté de 3-5ºC au cours des 50 dernières années, ce qui en moyenne est le double de l’augmentation globale, et l’épaisseur de la glace dans l’Océan Arctique s’est réduite de 15-20% depuis 1978. Avec un peu de chance, la prédiction catastrophique d’un Pôle Nord sans glace d’ici 50 ans ne s’avérera peut être pas mais la situation actuelle a dès maintenant les conséquences suivantes pour le patrimoine polaire :

une augmentation de l’érosion: Beaucoup de sites dans le Haut Arctique, et aussi dans l’Antarctique, furent établis près de la côte, car celle-ci était une zone accessible et utilisable par les expéditions d’exploration, les trappeurs, etc. Des hivers moins rigoureux ont pour résultat une plus grande érosion de la côte à cause d’une réduction de la banquise, une météo plus orageuse et plus de précipitations humides (c’est-à-dire plus de pluie et de neige fondue, que de neige). Les sites du patrimoine culturel sont donc gravement menacés par cette érosion côtière.

Fonte du permafrost: Les structures plus larges construites sur le

Derniers vestiges d’une base de pêche à la baleine du 17e siècle sur l’isle volcanique de Jan mayen – à l’origine située sur une côte en pente elle à maintenant complètement disparue et a sombré dans la mer

le changement climatique global et le patrimoine architectural en terre

© S. Barr

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le changement climatique global et le patrimoine architectural en terre

Les membres du Comité scientifique international sur le patrimoine architectural en terre (ISCEAH) ont pour la première fois exprimé leur inquiétude face aux effets du changement climatique global lors de la réunion des Comités Scientifiques à Bergen (Norvège) en 2004.

L’ISCEAH explore ce sujet depuis juin 2006 et les premières réactions ont été reçues d’Amérique du Sud, du nord de l’Inde, d’Asie centrale et d’Afrique du nord. Toutes les réponses comportent des informations anecdotiques et les thèmes mentionnés évoquent les sècheresses suivies de fortes pluies hors saison ; les augmentations dans les niveaux de précipitations provoquant des crues soudaines ; les réductions et les augmentations dans les températures de l’air et de la mer et la montée du niveau de la mer. Les effets directs du changement climatique sur le patrimoine architectural en terre sont difficiles à quantifier à ce stade actuel, mais incluent :

une érosion accrue: Du Ladakh (Inde), nous avons reçu des rapports mentionnant que les fortes pluies hors saison causent des dommages tant mécaniques que chimiques aux anciennes et fragiles structures et sites en béton en terre (rammed earth).

Dégradation chimique : En Asie centrale, les changements au niveau des précipitations sont source de dessiccation/humidité dommageables. Ces conditions changeantes entraînent de plus importants dégâts mécaniques et augmentent l’efflorescence et les dommages causés par la migration des sels solubles à travers les structures en terre historiques dans les sites archéologiques situés sur la Route de la Soie.

montée du niveau des mers : Des collègues du Brésil nous ont fait part de leurs inquiétudes en ce qui concerne les changements concernant le niveau de la mer et son impact sur les sites historiques côtiers, y compris les villes. Les modifications du niveau de la mer empêchent les cours d’eau de s’y déverser librement, ce qui provoque une augmentation de l’humidité du sol et par conséquent des conditions d’humidité du patrimoine bâti.

le tourisme dans le haut Arctique et l’Antarctique est en plein essor

Des précipitations plus fortes, hors saison, dans des régions habituellement sèches :Au Maroc, des crues soudaines ont détruit 200 constructions historiques en terre sur un site semi désertique. La préoccupation serait que les matériaux de construction en terre pourraient être considérés comme un matériau non durable face aux conditions climatiques changeantes.

SolutionsLes solutions incluent des systèmes de drainage pour la totalité du site; cependant des travaux de génie civils aussi importants doivent être basés sur des travaux de recherche préalables avant que d’être réalisés. Des couches de protection utilisables sur des sites archéologiques en terre doivent être développées. Mais des abris seront peut être les seuls moyens efficaces pour protéger les vestiges archéologiques les plus importants. Davantage de formation sur l’importance d’une maintenance vigilante des structures en terre est nécessaire. Documenter les sites qui ne l’ont pas encore été est devenue une priorité vitale.

John Hurd, Président& Pamela Jerome, Vice PrésidenteComité scientifique international de l’ICOMOS sur le patrimoine architectural en terre

© S. Barr

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ICOMOS4nouvelles | news décembre 2006

pour les sites reconnus pour leur valeur universelle exceptionnelle. Voire les rapports succincts de nos Comités sur le patrimoine polaire et le patrimoine architectural en terre sur les impacts du changement climatique dans leurs domaines spécifiques dans les encarts insérés dans ces pages.

Notre Conseil scientifique a identifié les changements climatiques comme sujet prioritaire pour les années à venir. Il planifie une réunion sur le sujet en Afrique du Sud à l’occasion de la prochaine réunion de notre Comité consultatif fin 2007. Ce travail est coordonné par notre collègue Pamela Jerome. On en attend qu’elle permette de dégager des recommandations concrètes que l’ICOMOS pourra adresser à ses membres et à ses partenaires sur l’adaptation des sites patrimoniaux à cette réalité de plus en plus conséquente.

De manière à appuyer l’initiative du Conseil scientifique et mieux situer l’ICOMOS sur le sujet, notamment dans le cadre de notre contribution aux travaux du Comité du Patrimoine mondial, nous prévoyons de publier un rapport Heritage at Risk de l’ICOMOS pour présenter une collection de cas qui illustrent l’impact des changements climatiques sur les constructions, les sites et les aires patrimoniaux dans leurs dimensions matérielles et immatérielles. Nous souhaitons que cette publication soit remise au Comité du Patrimoine mondial lors de

permafrost souffrent de la fragilisation du sol/terrain qui provoque un mouvement inégal des fondations et donc la formation de fissures. Près de la côte, la susdite érosion expose la prochaine couche verticale du permafrost et augmente son taux de fonte avec pour résultat l’effondrement de grandes parties de la côte. Ce même mécanisme affecte des structures construites sur des pentes qui deviennent instables à cause de la fonte du permafrost et l’augmentation de la précipitation.

Pourrissement et poussée fongique accélérés: Auparavant on considérait que les structures en bois dans les zones polaires étaient pratiquement à l’abri du pourrissement et de l’action bactérienne et fongique. Même si ceci n’était pas toute la vérité, il y a maintenant, et il y aura, davantage de dégradations dues à ces causes au fur et à mesure que les températures augmentent et que l’environnement devient plus chaud et humide.

oxydation et dégradation chimique: Seront aussi augmentées par des conditions météorologiques plus chaudes et humides.

un plus grand nombre de visiteurs: Il est déjà évident, dans les deux zones polaires, que la diminution de la banquise permet un plus grand nombre de visiteurs (tourisme) ce qui à son tour a pour conséquence la détérioration de sites auparavant bien préservés. Sur ces sites, les objets et structures délicates qui pendant des décennies étaient ouvertes d’accès et relativement inviolés sont en train d’être dégradés et dans le pire des cas volés par un nombre croissant de visiteurs.

Les méthodes pour sauvegarder au maximum le patrimoine polaire de tels effets dus au changement climatique sont en cours de discussion et sont évaluées par les professionnels du patrimoine. Elles incluent le déplacement physique des constructions dans des zones (sols/terrains) plus sûres; différents types de protection afin de ralentir ou d’arrêter l’érosion ; une meilleure gestion des visiteurs sur les sites et une coopération internationale dans la recherche sur la détérioration chimique et bactériologique. Néanmoins, beaucoup de sites seront inévitablement perdus et ceux-ci doivent être répertoriés et documentés avant qu’ils ne disparaissent.

Susan BarrPrésidente, Comité scientifique international de l’ICOMOS sur le patrimoine polairewww.polarheritage.com

sa 31e session qui débutera le 23 juin prochain à Christchurch, en Nouvelle Zélande.

Nous communiquerons avec les Comités nationaux et internationaux au début de 2007 pour demander formellement leur contribution à ces actions. Entre temps, nous invitons tous les membres de l’ICOMOS à identifier les impacts que les changements climatiques peuvent avoir sur le patrimoine dont vous vous occupez comme conservateurs, chercheurs ou administrateurs, sans négliger les conséquences locales de ces changements globaux sur le niveau de la mer, les mouvements des dunes, la prolifération des insectes nuisibles ou des tempêtes, la capacité portante et le taux d’humidité du sol ou la modification des paysages et des modes de vie traditionnels liés à la pêche, la récolte, les migrations animales ou bénéficiant du tourisme. Nous nous intéressons aussi aux besoins d’adaptation des sites et des compétences professionnelles que les changements climatiques rendront nécessaires.

Nous vous remercions donc à l’avance de votre intérêt et de partager les fruits de vos expériences et réflexions pour que l’ICOMOS puisse mieux contribuer à la protection du patrimoine.

Dinu BumbaruSecrétaire général de l’ICOMOS

liens utiles sur le patrimoine culturel et les changements climatiques:

• Changement climatique et Patrimoine mondial: http://whc.unesco.org/en/activities/&pattern=&search_theme=23

• Communiqué du Programme des Nations Unis pour l’Environnement (novembre 2006): www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=485&ArticleID=5412&l=en

• Revue de presse de l’ICCROM (voir sous Nairobi 2006): www.iccrom.org/eng/news_en/2006_en/field_en/11press_en.shtml

• University College London, Centre for Sustainable Heritage : www.ucl.ac.uk/sustainableheritage/climate_change.htm

Cabane typique de trappeur à Svalbard, dans le Haut Arctique – menacée par les ours polaires et le climat toujours plus humide et venteux. lorsqu’un ours polaire d’un coup de patte troue l’un des murs en planches fines alors la neige humide et les vents forts la dégraderont rapidement

© S. Barr

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Les sites… 2007 marquera le 25e anniversaire de cette désignation et le 35e anniversaire de la Convention du Patrimoine mondial. Pour cette occasion, il nous semble important de profiter de la Journée mondiale du patrimoine pour traiter d’un sujet qui marque notre temps et sur lequel l’ICOMOS et ses membres ont tout intérêt à réfléchir avec leurs partenaires scientifiques ou professionnels. Nous vous proposons donc d’examiner davantage la notion de «sites» dont l’ICOMOS se préoccupe tout naturellement. L’Article 3 de nos statuts les définit comme suit : «Toute zone topographique ou

Planifier la Journée internationale des monuments et des sites 2007 et 2008

paysage dû à l’homme, à la nature ou à l’œuvre conjuguée de l’homme et de la nature, qui a une valeur spéciale en raison de sa beauté ou de son intérêt au point de vue archéologique, historique, artistique, ethnologique ou anthropologique. Sont compris dans cette définition les jardins et parcs historiques.» La Convention du Patrimoine mondial de l’UNESCO parle d’«œuvres de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique. »

Thème 2007 : Paysages culturels et monuments de la naturePour le 18 avril 2007, le Comité exécutif, après discussion au Comité consultatif, propose donc le thème Paysages culturels et monuments de la nature. Ce thème permettra à l’ensemble de l’ICOMOS de contribuer à une meilleure reconnaissance, protection et mise en valeur des dimensions humaines, culturelles, symboliques, mémorielles des paysages ou de phénomènes qu’on qualifie de «naturels» en négligeant leurs importantes composantes culturelles, matérielles ou immatérielles.

Espaces témoins ou espaces vivants, les paysages se forment par la continuité de traditions, de rites ou de croyances, par les interventions physiques ou par le regard des sciences ou des arts ou la mémoire des récits. Leur dimension patrimoniale s’exprime dans les toponymes, dans les traces laissées par les sociétés passées, dans l’organisation de l’espace ou les constructions vernaculaires et dans des écosystèmes sociaux ou culturels qui les ont façonnées et les animent encore. Ils témoignent de l’action séculaire de l’agriculture ou plus récente de l’industrie, voire des guerres qui, elles aussi, ont marqué le sol. Fruits d’une perception humaine qualifiée par nos cultures auxquelles s’ajoutent les connaissances scientifiques, les paysages sont tous porteurs de dimensions culturelles, certaines associées à des savoirs, des traditions ou des idées qui leurs confèrent un caractère symbolique ou sacré, voire une importance dans certaines productions artistiques ou référence historique, qu’il importe de reconnaître pour mieux guider la conservation et la protection de ce patrimoine vivant.

Quant aux monuments de la nature, eux aussi sont porteurs de dimensions culturelles, souvent très importantes. À travers le monde, des rochers, montagnes, caps ou autres formations géologiques ont accueilli des rituels, servi de repères ou inspiré les artistes, les navigateurs ou les légendes. Leur personnalité ou la place qu’ils occupent dans une tradition ou un village font de certains arbres voire de certaines forêts de véritables monuments culturels. Les traditions et architectures associées aux sources ou aux cours d’eau sont fort diversifiées. On pourrait aussi imaginer l’importance des volcans ou des vents dans l’histoire et le patrimoine qui leur est associé.

Suite à une proposition de l’IComoS, le 18 avril a été désigné Journée internationale des monuments et des sites par l’uNeSCo en 1982. Depuis plusieurs années, l’IComoS suggère un thème pour mettre en lumière, à cette occasion, l’une des multiples dimensions du vaste sujet qu’est le patrimoine culturel dont nous nous occupons. Cela a permis à nos membres et à nos Comités de tenir des activités, colloques, conférences ou autres manifestations pour sensibiliser les populations, les propriétaires ou les autorités publiques au patrimoine en reliant un thème mondial aux réalités locales ou nationales. Au cours des dernières années, les thèmes du 18 avril ont abordé des sujets aussi divers que les villages historiques, le patrimoine du 20e siècle, le patrimoine subaquatique, l’architecture de terre ou le patrimoine de la production.

Panneaux indiquant que cet arbre a été inscrit comme monument naturel (sud de l’Albanie)

© D Bumbaru

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ICOMOS6nouvelles | news décembre 2006

La meilleure reconnaissance de cette dimension patrimoniale des paysages et monuments de la nature s’est traduite dans une grande diversité de pratiques – traditionnelles ou récentes – de protection et de conservation. Ici, on classe des monuments de la nature comme les arbres remarquables du Japon ou de Vancouver ou encore, en Albanie, des sources comme celle de Syri e Kalter dite l’œil bleu. Là, des mesures sont prises pour affirmer la dimension culturelle de l’agriculture comme mode de création des paysages. Ailleurs, des rocs, des forêts ou des bois sacrés sont reconnu pour leur valeur culturelle, parfois universelle comme dans les cas du site d’Uluru-Kata Tjuta en Australie, ou de la forêt sacrée d’Osun Oshogbo au Nigeria. Cette réalité montre combien il est souhaitable de rapprocher les disciplines scientifiques et patrimoine culturel plutôt que de perpétuer une exclusion des dimensions culturelles.

Nous vous invitons donc à saisir l’occasion du 18 avril 2007 pour valoriser ces dimensions culturelles des paysages et monuments de la nature en organisant des activités qui les mettent en valeur auprès du grand public et des autorités en charge de leur protection. Il serait fort utile que vous nous informiez des exemples, des pratiques et des outils – les traditions, les lois ou les inventaires, par exemple

– qui protègent et conservent ce patrimoine. Enfin, nous attendons de recevoir vos réflexions en préparation d’orientations de l’ICOMOS pour guider les paysages culturels et les monuments de la nature.

Thème 2008 : Patrimoine religieux et lieux sacrésEnfin, se basant sur les résolutions de l’Assemblée générale et l’intérêt de plusieurs Comités et membres, le Comité exécutif a identifié le thème Patrimoine religieux et lieux sacrés pour la Journée mondiale du patrimoine 2008. Dimension universellement présente, la pratique et les croyances religieuses ont amené les sociétés humaines à marquer l’espace, construire des lieux, réaliser des œuvres ou constituer des archives chargées de sens et de mémoire qui en font une partie importante du patrimoine de notre monde actuel. Ce thème s’exprime dans les paysages par la toponymie ou les rites et pèlerinages liés à certains éléments naturels. Par ailleurs, en créant ce patrimoine, tant de sociétés passées et actuelles y ont réunit la somme de tous leurs arts et des sciences dans la réalisation d’édifices grands ou modestes et des objets qui les habitent.

De nos jours, la conservation de ce patrimoine dans sa dimension patrimoniale peut constituer un défi majeur pour une collectivité ce qui invite à partager les expériences; par exemple, celle de la Fondation du patrimoine religieux du Québec au Canada, qui a réuni en un modèle novateur de concertation interconfessionnelle pour réaliser un vaste programme – plus de 200 millions de dollars US en 10 ans – de restauration des lieux de culte et des œuvres d’art et d’adaptation à des usages partagés de ces bâtiments en adhérant aux principes de l’ICOMOS. Alors que le thème des religions est de plus en plus reconnu par les instances internationales comme un des enjeux des décennies à venir, ce 18 avril 2008

sera l’occasion pour les membres et Comités de l’ICOMOS de faire le point sur les diverses dimensions de connaissance, de conservation et de présentation de ce vaste patrimoine. Ce pourra aussi être l’occasion d’établir des liens avec les instances qui détiennent ou administrent les lieux de culte et de favoriser leur adhésion à l’ICOMOS et à ses principes. En prévision de ce 18 avril 2008, nous vous invitons donc à imaginer des activités et des collaborations – par exemple, avec les autorités religieuses responsables de ces lieux patrimoniaux – pour identifier les exemples de pratiques ou de réalisations qui mériteraient d’être partagés pour aider à renforcer l’action de conservation qui forme notre mission première.

En résumé, nous vous convions donc à profiter de ces deux thèmes – celui des Paysages culturels et monuments de la nature pour le 18 avril 2007 et du Patrimoine religieux et lieux sacrés pour le 18 avril 2008 – pour créer des collaborations avec une administration publique ou municipale, une université ou une école ou encore d’autres associations pour faire des ponts et ouvrir des dialogues qui nous aideront à communiquer les préoccupations de l’ICOMOS aux usagers, aux responsables ou aux chercheurs des paysages, du patrimoine naturel ou des lieux sacrés.

Nous vous remercions à l’avance de vos initiatives et vous prions d’informer dès que possible le Secrétariat de l’ICOMOS des activités que vous entreprendrez pour le 18 avril et de nous faire part des résultats qui en découleront (programme, participation, déclarations, publications). Cela nous aidera à diffuser l’information relative à vos activités et à en rassembler les conclusions pour mieux témoigner de l’activité du réseau de l’ICOMOS.

Dinu BumbaruSecrétaire général de l’ICOMOS

l’immense monolithe d’uluru, dans le Parc national d’uluru-Kata Tjuta (Australie), inscrit au Patrimoine mondial en 1987, fait partie du système de croyances traditionnelles du peuple aborigène des Anangu

la Forêt sacrée d’osun-oshogbo (Nigeria) est considérée comme la demeure d’osun, divinité de la fertilité, par le peuple Yoruba et à été inscrite au Patrimoine mondial en 2005

Un condensé de tous les évènements organisés pour le 18 avril 2006 sur le thème du « Patrimoine industriel » est disponible sur www.international.icomos.org/18thapril/2006/2006-event-summary.pdf

© uNeSCo

© uNeSCo

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Voilà un an, alors que l’ICOMOS célébrait son 40e anniversaire, Xi’an a accueilli, lors de l’Assemblée Générale et du Symposium Scientifique, plus de 1000 délégués de l’ICOMOS venus de 75 pays. La « Déclaration de Xi’an sur la conservation du contexte des constructions, des sites et des secteurs patrimoniaux » a été adoptée le 21 octobre 2005.

Cette année, une conférence a été organisée pour marquer le 1er anniversaire de la Déclaration de Xi’an et progresser vers la création du Centre international de la conservation de l’ICOMOS à Xi’an (IICC-X).

La conférence a débuté par un discours très inspiré de Shan Jixiang, le directeur de l’Administration d’Etat chinoise pour le Patrimoine culturel. En couvrant une large gamme de sujets, toutes les présentations ont illustré l’application pratique de la Déclaration de Xi’an. Il était très impressionnant de constater l’influence de la Déclaration de Xi’an un an après et la promotion active de ses principes par l’ICOMOS Chine.

Présentation du Centre international de la conservation de l’ICOMOS à Xi’an

lancé par l’élan et les fortes relations créées par la 15e Assemblée Générale de l’IComoS en 2005, un Centre international de la conservation de l’IComoS est en cours de création à Xi’an, Chine.

Le programme du Centre commence à voir le jour, de même que le développement des structures qui soutiendront la mission du Centre. En septembre 2006, reconnaissant ces futurs développements, le Comité exécutif a approuvé le principe de la création du Centre, notant que la conférence et la cérémonie d’inauguration étaient prévues en octobre.

L’inauguration du Centre a été suivie par le Président de l’ICOMOS, M. Michael Petzet, le Secrétaire général, M. Dinu Bumbaru et par tous les membres de la région Asie-Pacifique du Comité exécutif : M. Guo Zhan, Mme. Kristal Buckley, Mme. Hae Un Rii et M. Yasuyoshi Okada. M. Yukio Nishimura et Mme. Sheridan Burke, anciens Vice Présidents, impliqués dans l’élaboration du projet de la Déclaration de Xi’an étaient également présents, ainsi que de nombreux délégués chinois et internationaux.

La création du Centre international de la conservation de l’ICOMOS à Xi’an

représente une nouvelle orientation pour l’ICOMOS. Il reconnaît et répond aux défis de notre organisation internationale au 21e siècle et à l’influence et à l’activité croissante de l’ICOMOS dans la région Asie-Pacifique.

Le Centre a reçu l’appui de la Municipalité de Xi’an, de la Province de Shaanxi, du gouvernement national chinois et d’ICOMOS Chine.

Un nouveau bâtiment est prévu pour le Centre, situé dans le complexe de Jianfu Si où se trouve Xiaoyan Ta (la Petite Pagode des Oies). Le nouveau Musée municipal de Xi’an, près d’être achevé, se situe à cet emplacement et donc, c’est « un voisinage » très plaisant et approprié pour l’ICOMOS. On s’attend à ce que la construction soit terminée pour le prochain événement annuel du Centre en octobre 2007.

Quelques rendez-vous ont été pris pour permettre à la création du Centre de se poursuivre. Le Directeur du Centre

Cérémonie spectaculaire tenue au Palais de Da ming à Xi’an pour célébrer les Jeux olympiques de Beijing à venir et la création du Centre international de la conservation de l’IComoS

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ICOMOS8nouvelles | news décembre 2006

est le Vice Président de l’ICOMOS, M. Guo Zhan. Les Vice-directeurs sont le Secrétaire général de l’ICOMOS, M. Dinu Bumbaru, le Directeur du Secrétariat de l’ICOMOS, Mme. Gaia Jungeblodt et le docteur Zhu Xiaodong. M. Sun Fuxi de l’Administration municipale de Xi’an pour le patrimoine culturel sera le Vice-directeur chargé de la gestion. Un Comité de direction sera créé, ainsi qu’un Comité consultatif scientifique. Le Comité exécutif de l’ICOMOS considérera ces dispositions lors de sa prochaine réunion en janvier 2007.

Les discussions tenues en octobre ont privilégié trois secteurs principaux pour le futur programme de travail du Centre:

1. L’application de la Déclaration de Xi’an, particulièrement en ce qui concerne le contexte urbain en Asie.

2. La Route de la Soie et d’autres itinéraires culturels de la région Asie-Pacifique.

3. Le savoir-faire traditionnel et les sciences de la conservation en théorie et en pratique.

Hormis la mise en place des opérations du Centre et la construction du bâtiment, le plan de travail initial comprendra la publication d’une sélection d’interventions durant la conférence qui s’est tenue pour célébrer le 1er anniversaire de la Déclaration de Xi’an ; l’organisation d’un symposium en octobre 2007, ainsi que la publication en chinois du numéro sur les Chartes internationales de l’ICOMOS dans la série Monuments et Sites.

Dans son activité, le Centre agira pour la promotion de la pratique de la conservation et l’application des principes des chartes de l’ICOMOS. Pour réussir sa mission, le Centre pourra compter sur le développement de partenariats avec des institutions dans le monde entier et en Chine et, surtout, sur le réseau des membres et des Comités ainsi que sur le Conseil scientifique de l’ICOMOS.

Dans la soirée du 20 octobre, une célébration spectaculaire a eu lieu en plein air à l’intérieur de l’important site archéologique de la dynastie Tang, le Palais de Da Ming, pour célébrer les prochains Jeux Olympiques de Beijing et la création du Centre international de la conservation de l’ICOMOS à Xi’an.

Devant plusieurs milliers de spectateurs, le Président de l’ICOMOS, M. Michael Petzet, a annoncé que la création du Centre était le signe

le Centre international de la conservation de l’IComoS à Xi’an sera sous la protection tutélaire de la magnifique Xiaoyan Ta (la Petite pagode des oies)

d’un grand esprit de coopération internationale pour la conservation du patrimoine culturel. Il a dit aussi que la vieille ville impériale de Xi’an, point de départ de la célèbre Route de la Soie, a contribué depuis toujours à l’échange culturel entre l’est et l’ouest. Xi’an est donc un emplacement particulièrement approprié et passionnant pour cette nouvelle initiative et pourra être un modèle d’inspiration et un point de ralliement où les gens pourront partager des expériences afin d’améliorer la conservation du patrimoine culturel de part la région et le monde.

J’espère que tous les membres de l’ICOMOS accueilleront favorablement l’inauguration du Centre et attendront avec impatience ses nouveaux développements et réalisations.

Kristal BuckleyVice Présidente de l’ICOMOS

les représentants de l’IComoS et leurs collègues de Xi’an devant l’entrée du complexe de Jianfu Si qui abritera le Centre international de la conservation et étudiant les plans de construction du Centre

Conférence de Presse sur l’établissement du Centre international de la conservation de l’IComoS à Xi’an

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Pourquoi créer un FondsTous les trois ans, les membres de l’ICOMOS sont invités à participer à un symposium scientifique et à élire leurs représentants au cours de l’assemblée générale statutaire.

C’est, chaque fois, un grand moment de rencontre pour l’association et l’occasion d’échanger des expériences professionnelles et humaines. Ces échanges directs, parfois forts techniques, entre des personnes issues de cultures et de régions différentes, donnent lieu à des remises en cause de certitudes, à une ouverture à d’autres modes de pensée et de vie, au respect de la différence. Relayés dans toutes les parties du monde par une poignée de personnes convaincues et actives, ils sont aussi un ferment pour l’exercice de la tolérance et de la démocratie.

Mais, ces échanges entre membres de différents Comités nationaux et internationaux coûtent cher en déplacement et frais de séjour, en particulier pour ceux qui sont issus des pays les moins favorisés. Des problèmes similaires existent aussi pour certains membres issus des pays «riches». Si bon nombre d’entre eux doivent leur présence à la prise en charge de leurs frais par l’université ou l’administration dont ils dépendent, parce qu’ils présentent une allocution ou représentent leur comité pour exercer le droit de vote, il y a aussi ceux qui n’émargent à aucune de ces structures et qui n’ont pas toujours les moyens qu’on imagine.

La présence, tous les trois ans, d’un grand nombre de nouveaux participants est une garantie de renouvellement de la réflexion de l’ICOMOS, de ressourcement pour les anciens. S’ils sont enrichissants pour les participants, les symposiums sont aussi essentiels pour la vie de l’organisation, à condition qu’ils soient accessibles à un grand nombre de membres.

Le Fonds Victoria Falls - solidarité entre les membres de l’ICOMOS

lors de la 14e assemblée générale au Zimbabwe en octobre 2003, une des résolutions portait sur la création d’un Fonds de solidarité, appelé Fonds Victoria Falls.

Si la Getty Foundation a permis jusqu’ici d’aider un certain nombre de membres à participer aux symposiums, il reste encore des Comités nationaux qui ne sont pas ou peu représentés. C’est pourquoi, il est nécessaire pour l’ICOMOS d’organiser une solidarité structurelle entre ses membres.

Objectif du FondsLe Fonds Victoria Falls est destiné à contribuer aux frais de déplacements et de séjours des membres de l’ICOMOS éprouvant des difficultés financières pour se rendre aux réunions scientifiques et statutaires.

Ce Fonds complète les aides existantes telles que celles qui sont octroyées par la Getty Foundation.

ModalitésLe Fonds est principalement alimenté par la contribution annuelle des membres de l’ICOMOS. Le Fonds peut également accueillir des dons privés ou publics.

La contribution volontaire des membres, d’un montant équivalant à, par exemple, 15% ou plus de la cotisation internationale, est versée chaque année, par les Comités nationaux au Secrétariat international, en même temps que la cotisation internationale.

La gestion du Fonds est assurée par le Secrétariat international de l’ICOMOS en vue de garantir la neutralité et l’équité de son usage, selon les principes résumés ci-après.

Du point de vue du donateur :• l’anonymat du don est garanti :

aucun lien ne peut être établi entre le comité donateur et le bénéficiaire;

• la sélection des bénéficiaires est faite par un groupe d’environ 6 personnes composé de membres du Comité exécutif et de la directrice du Secrétariat international, selon des critères objectifs : diversité de

l’origine géographique, spécificités du profil scientifique, représentativité au sein du Comité national et/ou scientifique, … ;

• le souci de partager les sommes disponibles en un maximum de bénéficiaires, par la recherche de transports et de logements corrects, mais les moins onéreux possibles ;

• la présentation, chaque année, d’un rapport des dépenses au Comité exécutif.

Du point de vue du bénéficiaire :• l’introduction d’un dossier de

demande d’aide, motivé, dans les délais requis auprès du Secrétariat international ;

• l’obligation d’une contribution financière personnelle, même minime, dans les frais encourus ;

• l’obligation de faire, à temps, toutes les démarches administratives nécessaires pour l’obtention du passeport, du visa, des vaccins,…

Appel aux membresCe Fonds est déjà une réalité. En effet, à l’occasion du renouvellement de la cotisation de 2005, le Comité belge a pris l’initiative de solliciter ses membres pour alimenter le Fonds de solidarité. Les membres de ce Comité national furent nombreux à y répondre favorablement. En 2006, le Comité australien a fait de même. L’argent récolté est déjà à la disposition du Secrétariat international de l’ICOMOS.

Lors de l’assemblée générale à Xi’an, le comité français a proposé une résolution visant à la création du Fonds Victoria Falls et à l’inscription de ses modalités dans le règlement d’ordre intérieur.

C’est donc maintenant à tous les membres de l’ICOMOS que l’appel est lancé pour rejoindre les collègues des Comités belge et australien afin que tous participent à cet élan de solidarité, au bénéfice des moins favorisés de ses membres et de la richesse de ses rencontres.

Encouragez votre Comité national et ses membres à participer collectivement à ce Fonds. Le Secrétariat international est à votre disposition pour répondre à vos questions éventuelles.

Brigitte libois, ancien Président de l’ICOMOS Belgique & Gaia Jungeblodt, Directeur du Secrétariat international

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ICOMOS10nouvelles | news décembre 2006

Appel à contributions Rapport Heritage at Risk 2006/2007La série des rapports Heritage at Risk est devenue une activité permanente de l’ICOMOS. Depuis que le 4ème Rapport mondial de l’ICOMOS sur les monuments et les sites en danger (Heritage at Risk 2004/2005) a été publié en 2005, l’ICOMOS a produit une édition spéciale sur le Patrimoine culturel subaquatique en danger et la série sera complétée prochainement par la publication d’un rapport sur l’Architecture avant-gardiste russe en danger.

Dans le même temps, nous invitons tous les Comités de l’ICOMOS à préparer des rapports pour la prochaine édition « générale », à savoir Heritage at Risk 2006/2007, et les transmettre au Secrétariat international avant le 31 mars 2007. Ces rapports peuvent traiter des sujets suivants :• Un rapport court décrivant les

menaces pesant sur le patrimoine dans votre pays ou sur des sujets qui vous préoccupent plus particulièrement ;

• Des études de cas sur des problématiques particulières (avec aussi des exemples de réussites récentes) ;

• Des photographies pour illustrer les dangers et les problèmes décrits dans votre rapport, de préférence des fichiers tif ou jpg avec au moins 300 dpi (des diapositives ou des copies papier sont aussi possibles).

Aucun thème spécial n’a été relevé pour le rapport Heritage at Risk 2006/2007; cependant, les Comités qui désirent privilégier un thème particulier ou un type de patrimoine particulièrement menacé, sont les bienvenus.

Veuillez consulter le site www.international.icomos.org/risk/2001/guidelines.htm pour obtenir les directives de publication (approuvées à Dubrovnik, octobre 2001).

Le Directeur du Secrétariat international, Gaia Jungeblodt ([email protected]) ou John Ziesemer ([email protected]) d’ICOMOS Allemagne peuvent répondre à toutes les questions que vous pouvez soulever en ce qui concerne les contributions de votre Comité.

Tout les rapports Heritage at Risk sont disponibles sur le site web de l’ICOMOS à www.international.icomos.org/risk/index.html.

Patrimoine en peril post-sismiques sur le site du Patrimoine mondial du temple de Prambanan, soutenue par le Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO, a été dirigée en collaboration avec la Direction générale d’histoire et d’archéologie du Département de la culture et du tourisme, de la République d’Indonésie. Le royaume d’Arabie Saoudite a généreusement octroyé une subvention pour la restauration des monuments historiques endommagés par le tremblement de terre.

Entre-temps, deux jours après le tremblement de terre, le Centre pour la conservation du patrimoine culturel (Département d’architecture et d’urbanisme de l’université de Gadjah Mada), la Jogja Heritage Society (association pour la sauvegarde du patrimoine de Jogja), le Indonesian Heritage Trust (Commission nationale pour le patrimoine) et l’ICOMOS Indonésie, en collaboration avec beaucoup d’autres institutions et amis, ont décidé de mettre en place un «Bureau du patrimoine» spécial dédié entièrement à la population de Jogja et à son riche patrimoine culturel. Nommé «Pusaka Jogja Bangkit» (Faisons revivre le patrimoine de Jogja), ce «Bureau du patrimoine », plutôt que de fournir une aide humanitaire immédiate, tâche déjà remplie par un grand nombre d’autres actions, a développé un programme complet d’activités visant à mobiliser au maximum les réseaux locaux (dont certains membres étaient eux-mêmes victimes du tremblement de terre) et internationaux de professionnels du patrimoine. Un appel a été fait pour qu’ils travaillent ensemble – main dans la main - afin de reconstruire les zones endommagées, avec comme objectif central de sauvegarder le patrimoine populaire et vernaculaire mis en danger.

Les activités de sauvegarde, toujours en cours, menées par le «Pusaka Jogja Bangkit» ont été financièrement soutenues tant par des partenaires internationaux que locaux. Le programme «Cultural Emergency Response» de la Fondation du

Beaucoup d’institutions et d’individus travaillent ensemble pour sauvegarder le patrimoine en péril de Kotagede

Constructions en bambou érigées pour abriter les ateliers de batik journaliers dans le cadre du programme de revitalisation du batik traditionnel et populaire d’Imogiri après le séisme, avec le soutien de la Fondation Prince Claus (CeR)

Dernières nouvelles sur des désastres récents

Indonésie - réhabilitation des monuments et du patrimoine populaire et vernaculaire après le tremblement de terre de Jogja en mai 2006Les régions du Territoire Spécial de Yogyakarta (Jogja) et du centre de Java, en Indonésie, ont vécu une période difficile suite au tremblement de terre d’une intensité de 5,9 sur l’échelle de Richter qui les a touchées le 27 mai 2006. Au moins six mille personnes sont mortes, et beaucoup d’autres ont été blessées et ont perdu leurs maisons. Une rapide évaluation des dommages subis par le patrimoine culturel a révélé qu’une grande partie de celui-ci avait été affecté par le désastre.

Des dommages ont été occasionnés sur le site du Patrimoine mondial de Prambanan, le complexe du palais de Yogyakarta, le complexe de Pura Pakualaman, la forteresse de Baluwerti, des maisons de nobles, les cimetières royaux et sur le patrimoine vernaculaire et populaire telles que les maisons traditionnelles dans les zones de patrimoine classé de Kotagede, de Plered, d’Imogiri, mais aussi sur diverses parties du patrimoine immatériel telles que les industries locales d’argenterie, de batik, de poterie, et d’ikad, ainsi qu’un grand nombre d’autres métiers traditionnels exercés dans la partie méridionale de la ville de Yogyakarta et dans la zone de Bantul. La majeure partie de cet important patrimoine culturel était situé dans Opak Creek, le secteur le plus affecté par le tremblement de terre de mai. L’historique des tremblements de terre tectoniques récurrents enregistrés témoigne que dans cette région, des tremblements de terre ont déjà eu lieu en 1867 et 1943.

L’Assistance Technique d’Urgence, pour mettre en œuvre des mesures

© l. Adishakti

© l. Adishakti

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Prince Claus (Pays Bas) a contribué financièrement au rétablissement des ateliers de batik d’Imogiri, projet coordonné par la Jogja Heritage Society en collaboration avec « Sekar Jagad » (les amis du batik de Jogja) et beaucoup d’autres institutions. L’Agence internationale de coopération du Japon (JICA) soutient un programme, piloté par l’université de Gadjah Mada en collaboration avec divers partenaires dont notamment des associations locales, qui vise à permettre à la population locale de réhabiliter elle-même la zone classée de Kotagede. Le gouvernement des Pays Bas, travaillant avec des membres de la Jogja Heritage Society, soutient la restauration de plusieurs maisons traditionnelles dans Kotagede.

Cependant, le patrimoine populaire et vernaculaire représenté par ces maisons traditionnelles en bois dans la zone de patrimoine classé de Kotagede, ainsi que celles des villages d’artisans voisins sont toujours en danger. Plusieurs de ces maisons sont mises en vente et déplacés de la zone de patrimoine classé. Bien que la politique et l’action du gouvernement visant à la reconstruction de l’habitat avance, celle-ci ne couvre pas les maisons traditionnelles. Ce patrimoine populaire et vernaculaire est en grave danger de disparition.

Pour clore sur une note plus optimiste, le Conseil de la culture du Territoire Spécial de Yogyakarta, l’université de Gadjah Mada et la Jogja Heritage Society ont pris l’initiative de fournir une évaluation et de préparer des projets techniques détaillés pour les précieux ensembles du palais de Yogyakarta et le Pura Pakualaman, financés par l’université de Gadjah Mada.

laretna T. Adishakti Enseignant/chercheur, université de Gadjah Mada et membre d’ICOMOS Indonésie.

• Liste indicative des sites: En plus de trois nominations

actuelles, huit des sites inscrits sur la Liste indicative d’Israël sont situés dans le nord d’Israël. Deux d’entre eux ont subis des dégâts :• Une roquette est tombée près de

la Vieille Synagogue Meron, située près de Sasa/Zefat, causant un incendie dont la chaleur a fissuré les pierres et les murs.

• Un certain nombre de roquettes sont tombées au centre de la cour de la Forteresse des Croisés - Hunin/Margaliyot et ont endommagé les murs et le mortier des pierres.

D’autres sites, incluant le patrimoine juif, chrétien, islamique et druze• Des roquettes sont tombées dans

la ville de Nazareth, mais il n’y a eu aucun dégât sur le patrimoine religieux.

• La ville du Vieux Zefat a été durement frappée mais la mesure exacte des dégâts n’a pu être encore entièrement évaluée en raison de l’impact probable sur les fondations et l’infrastructure de la ville. Un cimetière ancien du 14e siècle et la synagogue Abuav ont été directement frappés. Des constructions historiques dans le quartier de Maayan ont été touchés de plein fouet et les bâtiments ont été sévèrement fissurés.

• Un incendie a endommagé les pierres et les murs du Mausolée romain situé dans Kefar Giladi

• Le feu causé par des roquettes a endommagé les murs de Tel Kadesh situé dans la zone de Metzudat Koah

• Le Temple romain, situé dans le Parc national près du Tel Kadesh, a été frappé directement par plusieurs roquettes. Les murs et les pierres se sont fissurés.

• Des douzaines de roquettes ont frappé directement la ville de Haifa. Quelques constructions historiques dans la vieille ville ont été endommagées parmi lesquelles le bâtiment de l’El Itaihad, bâtiment historique de ce journal communiste, qui a été complètement détruit.

musées Historiques: Deux musées dans la région de la Galilée, Bat Galim (Haifa) et Kefar Giladi, ont été frappés indirectement, des fenêtres et des vitrines de présentation ont été endommagées.

En conclusion, les dégâts directs sur les sites archéologiques sont minimes. Cependant, des tirs indirects autour de ces sites, y compris les effets de leur impact, et des incendies, ont sévèrement endommagé plusieurs des sites mentionnés ci-dessus, particulièrement les pierres et les

maison traditionnelle (toit type Joglo) dans la zone classée patrimoine de Kotagede destinée à devenir un hôtel- boutique avant le séisme. malgré les lourds dommages, l’investisseur prévoit de poursuivre son projet

Dommages subis par le siège historique de el Itaihad, journal communiste, à Haifa

Israel – le patrimoine après la guerre de 2006

Le rapport suivant est basé sur une évaluation préliminaire des dégâts sur les sites du patrimoine culturel d’Israël établie par la Commission nationale d’Israël de l’UNESCO, le Comité du Patrimoine mondial d’Israël et ICOMOS Israël. Le Comité du Patrimoine mondial israélien a produit une étude des dégâts résultant du récent conflit entre le Liban et Israël et principalement des ceux causés par les milliers de roquettes tirées par le Hezbollah sur Israël. De manière générale, cette guerre récente a occasionné des dégâts massifs dans la région de la Galilée, la partie nord d’Israël.

Patrimoine mondial :• Sites inscrits – La vieille ville d’Acre

(2001) ; les Tels bibliques – Megiddo, Hazor (2005): La vieille ville d’Acre a été

sévèrement frappée par des centaines de roquettes . Beaucoup de constructions ont été partiellement endommagées alors que quelques bâtiments ont dû être démolis et sont maintenant en cours de reconstruction. Heureusement aucun dégât réel n’a été causé aux monuments et aux sites les plus importants d’Acre et aux Tels bibliques.

• Biens proposés pour inscription - Tel Dan ; The Hula ; The Holy Bahai Places: Des dégâts importants ont été causés dans les zones tampon de ces sites, principalement suite aux incendies causés par les roquettes. Heureusement aucun dégât réel n’a été causé au patrimoine bâti au sein de ces sites.

© l. Adishakti

© Israel WH Committee

© Israel WH Committee

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ICOMOS12nouvelles | news décembre 2006

Convention de la Haye (1954) et la Convention du Patrimoine mondial (1972), l’UNESCO à envoyé une mission d’experts au Liban du 10 – 15 septembre pour évaluer l’état des sites culturels de ce pays. Dirigée par le Directeur général de l’ICCROM, Monsieur Mounir Bouchenaki, cette mission a aussi inclus l’ancien Président du CSI de l’ICOMOS sur les structures, Monsieur Giorgio Croci, et l’ancien Président du CSI ICOMOS sur la conservation de la pierre, Monsieur Alain Bouineau.

La mission a établi son rapport comme suit: «les dégâts les plus sérieux concernent le site du patrimoine mondial de Byblos, touché par une marée noire provenant des citernes de la centrale électrique de Jiyyeh, ce qui représente un problème écologique pour une large zone de la Méditerranée orientale. Mounir Bouchenaki a souligné le besoin urgent d’un nettoyage manuel des soubassements des deux tours médiévales et des vestiges antiques situés en contrebas du tell. Il estime qu’un groupe de 25 jeunes mettrait 8 à 10 semaines pour réaliser cette tâche mais qu’il faudrait d’abord leur assurer une formation d’une semaine. Il a estimé le coût de cette opération à près de 100 000 dollars.

A Tyr, les principaux éléments de ce site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial - l’hippodrome et l’arc de triomphe - n’ont souffert aucun dommage, a souligné Mounir Bouchenaki. Mais les fresques d’un caveau funéraire d’époque romaine se sont en partie décollées, probablement à cause des vibrations occasionnées par les bombes, et demandent une restauration urgente.

Le site de Baalbeck, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, n’a pas été endommagé par les bombardements à l’exception de la chute d’un bloc de pierre, a déclaré Mounir Bouchenaki. Dans les temples de Jupiter et Bacchus, des fissures sur les linteaux se sont probablement aggravées du fait des vibrations des bombardements et demandent à être suivies de près, a-t-il ajouté. La mission a également constaté que le souk et des maisons traditionnelles de la vieille ville de Baalbeck, qui ne figure pas sur la Liste du patrimoine mondial, ont été endommagés par des bombes.

Au Sud de Baalbeck, le site d’Anjar et ses vestiges omeyyades, figurant sur la Liste du patrimoine mondial, n’ont subi aucun dégât mais leur état de conservation laisse à désirer. La mission a également visité la ville de Saïda et le temple voisin d’Echmoun, des sites que le Liban compte

proposer pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial, et n’a constaté aucun dommage lié à la guerre.

Mounir Bouchenaki a évoqué des mesures à long terme pour préserver le patrimoine culturel libanais : mise en place d’un équipement photogramétrique pour surveiller les fissures sur plusieurs sites ; aide à la Direction générale des antiquités du Liban afin qu’elle développe ses capacités humaines en vue d’améliorer la sauvegarde et la gestion de ses sites ; élaboration d’une carte des risques identifiant les biens culturels présentant de sérieuses faiblesses structurelles ; mise en place de mesures de consolidation des structures les plus menacées.» (Extrait du communiqué de presse de l’UNESCO du 18/09)

Hormis sa participation aux Appels mentionnés ci-dessus, l’ICOMOS à demandé à l’un de ses membres, Monsieur Georges Zouain, Directeur général de GAIA-Heritage (services consultatifs dans tous les aspects de l’économie et de la gestion du patrimoine culturel et naturel www.gaia-heritage.com) de bien vouloir l’aider, à titre bénévole, à collecter l’information sur les monuments endommagés et d’agir en tant que lien entre l’ICOMOS et les autorités de son pays natal. L’ICOMOS souhaite ici exprimer ces remerciements à Monsieur Zouain pour ses efforts.

Les informations qu’a pu réunir GAIA-Heritage montrent que, contrairement aux sites du Patrimoine mondial, le patrimoine bâti vernaculaire et de proximité et d’autres éléments historiques - les églises, mosquées, fontaines, demeures traditionnelles et souks qui font d’un village un lieu vivant - de plusieurs villages du Sud Liban ont subis des dommages partiels ou complets.

Pour aider aux efforts de reconstruction de ces villages, l’ICOMOS, à travers Monsieur Zouain et GAIA-Heritage, a essayé de faciliter la mise en relation de plusieurs institutions privées et gouvernementales intéressées pour financer la restauration et conservation au Liban.

De plus, GAIA-Heritage, qui a diffusé les Appels émis par l’ICOMOS et ses organisations partenaires à travers son large réseau, a réussi à obtenir 27 000 € d’assistance technique de la part du gouvernement letton en faveur des autorités Libanaises (un coordinateur, deux spécialistes en photogrammétrie et deux spécialistes en scanner3D qui passeront plusieurs jours au Liban pour documenter

marée noire dans le vieux port de Byblos

l’église de St. Georges à Qlaiaa (Sud liban) – la façade et la salle paroissiale de cette église du début du 20e siècle ont étés touchées par des obus

murs. En outre, tous les aspects de l’impact d’exposition à des tirs de fusées sur ces sites, par exemple leur stabilité structurelle ou les dégâts de la composition chimique de leurs pierres, n’ont encore été entièrement déterminés. En raison des dangers et des risques inhérents, quelques sites sont maintenant déconseillés aux visiteurs et sont donc fermés jusqu’à ce que les dégâts aient été entièrement évalués et réparés.

Gideon KorenPrésident d’ICOMOS Israel

liban- le patrimoine après la guerre de 2006

Profondément préoccupé par les risques auxquels était exposé le patrimoine des deux pays, l’ICOMOS à participé à deux Appels pour la protection du patrimoine culturel d’Israël et du Liban, largement diffusés par notre réseau de Comités. Le premier Appel fut émis le 21 juillet dans le cadre du Comité international du bouclier bleu (ICBS) et le deuxième le 10 août 2006 avec Europa Nostra, ICA, ICCROM, ICOM et l’OVPM.

A la suite de plusieurs Appels urgents lancés par le Directeur général de l’UNESCO, Monsieur Koïchiro Matsuura, demandant que les hostilités épargnent les sites historiques et culturels sites et leurs environs, en accord avec la

© uNeSCo/Studionada

© GAIA-Heritage

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16e Assemblée générale – Symposium scientifique - Quebec 2008

Appel à commentairesOù se cache l’esprit du lieu ?

Au cours des dernières années, l’élargissement de la notion de patrimoine nous a poussé à devenir de plus en plus sensibles à l’importance, voire à la place centrale qu’occupe le monde de l’immatériel, du sacré, de la légende, de l’imaginaire dans nos pratiques de conservation. Notre Assemblée générale de Victoria Falls nous fut d’ailleurs donnée comme une belle occasion d’interroger le sujet.

La question est simple : peut-on comprendre le sens des traces que le passé laisse dans son sillage sans interroger l’Esprit qui les habite, sans pouvoir lire son empreinte dans les monuments et les sites qui portent notre Mémoire et que nous souhaitons interpréter autant que transmettre ?

Depuis Victoria Falls en effet - et même bien avant - nous avons pris conscience que le sens du patrimoine loge dans son essence même, que c’est elle qui le définit, l’anime et l’actualise. Pour restaurer, préserver, interpréter un site, un monument, un artefact, une archive, ne faut-il pas d’abord en saisir pleinement l’Esprit ? Mais où donc se cache-t-il? Où se cache cet Esprit du lieu, ce genius loci comme disaient les Romains? Dans la matière et les techniques? Dans les ombres et la lumière? Dans la stratigraphie? Dans les silhouettes? Dans les récits? Dans les mythes? Est-il menacé par l’insatiable appétit de la fortune, par le piétinement touristique, par la dérive du climat, par la perte des savoir-faire, par les migrations dérangeantes, par l’absence de législation, par le manque de volonté politique, par l’inculture? Par la guerre?

Les nouvelles technologies et les nouveaux savoirs peuvent-ils nous aider à mieux préserver le génie du lieu qui habite nos sites historiques?

C’est donc sous le thème « Où se cache l’esprit du lieu ? » que s’ouvrira notre 16e Assemblée générale qui se tiendra à Québec en 2008. Ce sera une belle occasion de jeter des ponts entre le matériel et l’immatériel dans tous les domaines de notre pratique professionnelle, la conservation du patrimoine culturel.

Cet Appel à tous vise à permettre à tous les membres d’ICOMOS de participer à la définition des orientations qui seront données au Symposium scientifique international de 2008. Quelles réflexions vous viennent à l’esprit quant vous songez au génie du lieu? Où se cache-t-il dans votre champ de pratique? Quel dialogue entretenez-vous avec lui dans vos projets personnels? Nous cherchons des commentaires courts, précis et concis. Un comité sera constitué pour recevoir ces commentaires et fixer les termes de référence du symposium.

Nous souhaitons vous lire en grand nombre. Les textes doivent parvenir à l’adresse [email protected] en français, anglais ou espagnol et ne pas compter plus de 500 mots, soit l’équivalent d’environ une page. Écrivez maintenant. Merci!

Le Comité scientifique canadienQuébec ICOMOS 2008

La déclaration de Moscousur la sauvegarde du patrimoine du 20e siècle

(Traduit de l’original anglais)

A l’occasion de la Conférence internationale Patrimoine en péril – sauvegarde de l’architecture et du Patrimoine mondial du 20e siècle (17-20 avril 2006) et de la Journée internationale des monuments, l’Académie russe pour l’architecture et les sciences de construction, l’Agence fédérale pour la culture et la cinématographie, le Comité moscovite pour la préservation du patrimoine culturel, le Comité moscovite sur l’architecture et l’urbanisme et beaucoup d’autres institutions nationales se sont réunies à Moscou à l’invitation du gouvernement pour partager l’expérience et le progrès scientifique dans le domaine de la conservation des bâtiments et des ensembles urbains du 20e siècle.

Considérant le contexte favorable offert par de récentes recherches et nouvelles pratiques à travers le monde entier et par le développement de la coopération internationale au travers des organisations non gouvernementales aussi bien que des réseaux professionnels et universitaires,

Considérant l’adhésion de la Fédération de Russie à la Convention du Patrimoine mondial de 1972 et sa volonté d’atteindre le niveau le plus élevé d’excellence dans l’identification, la conservation, la protection et la gestion de sites du patrimoine culturel en Russie, en particulier mais non exclusivement ceux inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial,

Reconnaissant la contribution remarquable du Mouvement russe d’avant-garde dans l’histoire de l’architecture mondiale et l’urgence de sauvegarder ce patrimoine pour le bénéfice des générations actuelles et futures, à travers le monde.

Reconnaissant le travail des organisations et des institutions pour sauvegarder, restaurer et conserver le riche patrimoine de Moscou dans son intégrité et son authenticité, en particulier les sites liés au 20e siècle,

Préoccupés par l’état actuel de délabrement avancé, et par le niveau et la diversité des menaces qui pèsent sur beaucoup de ces biens et monuments mondialement connus,

Et rappelant à toutes les autorités que la conservation, telle que démontrée par la recherche et les expériences menées à travers le monde, représente un investissement économique et culturel à long terme.

Les participants à cette conférence internationale :

Demandent instamment aux organisations nationales et professionnelles pertinentes d’agir de façon urgente afin de sauvegarder, protéger et empêcher les dégâts sur les biens culturels du 20e siècle dignes d’inscription en tant que monuments ainsi que sur les monuments et les sites qui sont déjà inscrits sur les inventaires locaux et nationaux. Les actions

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ICOMOS2resolutions|declarations2006

nécessaires incluent des études historiques et architecturales systématiques, des publications, la sensibilisation du public et un travail éducatif sur l’importance et la signification culturelle du patrimoine du 20e siècle. Il est important d’améliorer la collecte, la conservation et le traitement de la documentation liée aux monuments du 20e siècle, aussi bien que leur étude et leur évaluation, les mesures de planification protectrices et les approches de conservation innovantes, afin de garantir l’avenir des structures individuelles, des groupes de bâtiments et des ensembles urbains du patrimoine du 20e siècle. Des enquêtes sur le caractère spécifique de la réutilisation adaptative des bâtiments et des sites du 20e siècle sont d’une extrême importance.

Lancent un appel aux autorités de l’Etat pour la stricte application des Lois de protection du patrimoine culturel et naturel, en particulier en ce qui concerne la mise à disposition de financements en faveur du patrimoine du 20e siècle de valeur exceptionnelle universelle dans les futurs programmes de sauvegarde - incluant la recherche, la conservation et la restauration – et insistent sur la nécessité du respect absolu des principes scientifiques internationalement approuvés et présentés dans des documents tels que les nombreuses Chartes internationales pour la conservation et la restauration et la Convention du Patrimoine mondial.

Reconnaissant le succès de la Convention du Patrimoine mondial en général et comme stimulant du tourisme culturel, les participants appellent à une utilisation durable de notre patrimoine pour le bénéfice social et économique des communautés locales, nationales et internationales. ICOMOS et DOCOMOMO. ont souligné le fait que l’architecture du

20e siècle est insuffisamment représentée sur la Liste du Patrimoine mondial. La nomination de biens du 20e siècle qui ont le potentiel d’être inscrits au Patrimoine mondial doit être soutenue et encouragée dans le monde entier.

Expriment leur volonté de coopérer avec les autorités de la Ville de Moscou et la Fédération de Russie en vue d’assurer la sauvegarde et la conservation de ce patrimoine unique du 20e siècle selon les normes les plus exigeantes et les principes internationalement acceptés.

Recommandent aux autorités russes de s’assurer que les monuments du 20e siècle ayant le plus de valeur soient inscrits en tant que Patrimoine fédéral. Il est aussi opportun d’inclure dans la liste indicative Russe pour la Convention du Patrimoine mondial les structures remarquables de l’architecture russe du 20e siècle comme la Maison Narkomfin de M. Ginzburg, les clubs Rusakov et Kauchuk, la maison de K. Melnikov, la maison collective de I. Nikolaev, la tour de la radio par V. Shukhov, la station de métro par A. Dushkin/

Reconnaissant le fait que la partie significative du patrimoine architectural de 20e siècle est située sur le territoire de la Communauté des Etats Indépendants (CEI), font appel aux architectes et aux autorités nationales de ces pays pour établir un programme de coopération internationale dans le domaine des études historiques et architecturales, celui de la protection et de la conservation du patrimoine du 20e siècle, ainsi qu’à lancer des projets transnationaux visant à inclure les monuments remarquables de l’Avant-garde dans la Liste du Patrimoine mondial.

Considérant la remarquable valeur patrimoniale des oeuvres architecturales de Konstantin Melnikov à Moscou, et en particulier sa maison et sa collection, en tant qu’unité ;

Constatant avec préoccupation le manque de clarté quant à la conservation et la gestion future de ces biens ;

Les délégués de la Conférence Patrimoine en péril – sauvegarde de l’architecture et du Patrimoine mondial du 20e siècle (17-20 avril 2006) demandent au Ministère russe de la culture et de la communication et au Comité moscovite pour la préservation du patrimoine culturel :

• De reconnaître que la remarquable valeur patrimoniale des réalisations de Melnikov est en danger,

• De préparer, de manière urgente et d’ici 12 mois, un Plan de conservation pour la maison et la collection de Melnikov, en respectant les plus hautes normes internationales pour les travaux de conservation ;

• De nommer un groupe consultatif composé de représentants russes et internationaux pour diriger et faciliter ce processus,

• De garantir l’inscription de la maison et de la collection en tant que Patrimoine fédéral dans les 12 mois.

Résolution sur la maison et la collection de Konstantin Melnikov

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3

PréambuleSe réunissant dans les villes de Séoul et d’Andong, à l’invitation du Comité national Coréen de l’ICOMOS, avec l’aide généreuse du Ministère de la culture et du tourisme, de l’Administration du patrimoine culturel et des villes de Andong et de Gyeongju,

Bénéficiant de l’échange d’expérience et des éclaircissements présentés dans les études de cas mais aussi de l’hospitalité des habitants et des propriétaires des villages historiques et traditionnels de Yangdong et de Hahoe,

Reconnaissant la nature spéciale des villages historiques et traditionnels, en Corée et à travers le monde, comme des expressions particulièrement riches de diversité culturelle au travers de leur patrimoine culturel matériel et immatériel,

Conscients du besoin de maintenir la vie associative de la communauté comme un élément fondamental, authentique et distinctif du patrimoine culturel des villages historiques et traditionnels et de la contribution potentielle que le tourisme peut y apporter, ainsi que du besoin d’assurer un équilibre dans ces intérêts,

Considérant l’inscription des villages de Yangdong et de Hahoe sur la Liste indicative que les autorités nationales coréennes ont préparé dans le cadre de la mise en oeuvre de la Convention du Patrimoine mondial et tenant compte des conditions actuelles pour de telles propositions d’inscription en ce qui concerne l’existence de systèmes de gestion efficaces et l’engagement des communautés locales,

Prenant en compte la Charte internationale sur le tourisme culturel de l’ICOMOS (1999) et la Déclaration de Xi’an de l’ICOMOS sur la conservation du contexte des constructions, des sites et des secteurs patrimoniaux (2005) et se basant sur la Déclaration de Séoul de l’ICOMOS sur le tourisme dans les villes et les villages historiques de l’Asie (2005) et la « Hoi An Declaration on the Conservation of Asia’s Historic Districts (2003) »,

Reconnaissant la pertinence du travail de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies dans le développement d’un cadre général de politiques et d’indicateurs pour un tourisme durable, et de l’intérêt que présente le développement d’indicateurs pour la gestion de sites du patrimoine culturel,

Ayant l’intention de fournir des conseils constructifs aux organisations ci-dessous mentionnées et dans l’espoir que les institutions et les organisations impliquées dans la protection

des villages historiques et traditionnels partout dans le monde tireront profit des leçons de cet exercice, les participants de cette réunion régionale et de cet atelier proposent les recommandations suivantes pour une meilleure intégration du patrimoine culturel et du tourisme dans le développement de la gestion et de la conservation durable des villages historiques et traditionnels comme lieux de vie :

1. Aux habitants des villages de Yangdong et de Hahoe

a. Que, comme point de départ pour une planification efficace du tourisme culturel, les villages examinent leurs expériences passées et actuelles en tant que destinations de tourisme, prenant en considération tous les aspects de leur patrimoine, dont le patrimoine matériel comme les édifices et les jardins ainsi que le patrimoine immatériel comme les modes de vie, les savoir-faire traditionnels et les pratiques spirituelles qui définissent la conception spatiale du village, aussi bien que le paysage et le cadre environnants.

b. Que cette évaluation soit communiquée aux autorités compétentes pour être prise en considération dans les processus futurs pour le développement de systèmes de gestion des villages.

c. Que des programmes soient établis pour encourager la participation de la population locale dans des projets culturels associés à la conservation et au développement durable des villages.

2. Aux autorités locales des villes de Gyeongju et d’Andong

a. Que le cadre et le paysage naturel ou agricole entourant le village soient convenablement protégés et gérés en tenant compte de leurs dimensions physique, sociale et culturelle, particulièrement en ce qui concerne l’emplacement des équipements touristiques liés à Yangdong et à Hahoe.

b. Que la promotion touristique des villages historiques et traditionnels vise plutôt les secteurs d’intérêts spéciaux au sein du marché touristique local ou international en préférence au tourisme de masse, tenant compte du nombre maximal de visiteurs (capacité supportable) basé sur des facteurs physiques, sociaux et culturels.

c. Que des directives soient développées pour les nouvelles constructions ou infrastructures, et la réutilisation des

Les Recommandations d’Andong(Traduction de l’original anglais)

de la réunion commune des Comités nationaux de l’ICOMOS en Asie-Pacifique et

du Comité international de l’ICOMOS sur le tourisme culturel

L’ impact du tourisme de masse sur les villages historiques :Identification des indicateurs clefs de l’impact du tourisme

Séoul et Andong, République de Corée10 - 13 juin 2006

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ICOMOS4resolutions|declarations2006

édifices existants, qui prennent en compte l’art traditionnel de construction des bâtiments en termes de leur disposition, emplacement, échelle et matériaux.

d. Que l’information développée dans les processus de planification et gestion liés aux villages historiques et traditionnels soit communiquée aux communautés locales et aux habitants.

3. Aux autorités nationales coréennes

a. Que la réponse aux besoins des habitants des villages de Yangdong et de Hahoe, en vue d’améliorer leur qualité de vie, soit considérée comme une partie essentielle des systèmes de gestion et un critère dans le contexte de la protection de l’environnement bâti, avec le respect de l’authenticité des maisons individuelles au sein des villages ou dans le cadre architectural global.

b. Que conformément aux Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du Patrimoine mondial (2005), les autorités nationales encouragent et facilitent le rôle actif de la communauté locale et le respect de leurs propres connaissances et expertise.

c. Que les autorités nationales s’assurent que le processus de gestion et de protection de ces villages repose sur les meilleures connaissances et compétences scientifiques et traditionnelles disponibles à chaque étape de sa mise en oeuvre et qu’elles soutiennent le développement et le partage des connaissances en tant qu’outil de meilleure gestion et protection de ces villages.

d. Que les autorités nationales garantissent que le tourisme culturel est géré de manière intégrée par le biais de plans, programmes et stratégies appropriées au niveau national, régional et local.

e. Que l’information développée dans les processus de planification et de gestion liés aux villages historiques et traditionnels soit communiquée aux communautés locales et aux habitants.

4. Aux voyagistes et autres membres de l’industrie du tourisme

a. Que les voyagistes et autres membres de l’industrie du tourisme soient impliqués dans toutes les étapes de planification et de mise en oeuvre du tourisme dans les villages historiques et traditionnels.

b. Que la pression liée aux afflux touristiques dans les villages soit minimisée en établissant une coordination adéquate des visites par l’office de tourisme local et les voyagistes.

c. Que des produits touristiques sur des thèmes spécifiques soient développés pour la région à l’attention des marchés nationaux et internationaux qui valoriseraient le patrimoine culturel, matériel et immatériel, particulier à ces villages historiques et traditionnels.

d. Que l’industrie du tourisme conduise des enquêtes sur le niveau de satisfaction des visiteurs et sur l’impact de ces visiteurs, puis partage les résultats avec les autres parties prenantes, y compris les communautés et les autorités locales.

e. Que les voyagistes reconnaissent leur devoir d’informer convenablement les visiteurs, sur le patrimoine et les dimensions culturelles de leurs destinations ainsi que sur le besoin d’un comportement respectueux.

5. Aux organisations intergouvernementales

a. Que l’UNESCO travaille avec l’ICOMOS pour intégrer davantage la planification et la gestion du tourisme culturel dans le système de suivi de la Convention du Patrimoine mondial et dans la mise en oeuvre des autres conventions, recommandations ou programmes sur le patrimoine culturel de l’UNESCO,

b. Que l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies continue de coopérer avec l’ICOMOS et son réseau de Comités internationaux et nationaux au sujet des impacts du tourisme sur les sites culturels, particulièrement ceux reconnus par des conventions internationales.

6. A l’ICOMOS

a. Que le travail important amorcé par le Comité international sur le tourisme culturel de l’ICOMOS en ce qui concerne le développement des indicateurs clefs de l’impact du tourisme se poursuive avec la participation des Comités nationaux et internationaux, particulièrement en ce qui concerne les villages historiques et traditionnels, leur patrimoine matériel et immatériel ainsi que le paysage qui les entoure.

b. Que les critères d’évaluation de l’ICOMOS pour le Patrimoine mondial soient améliorés par l’inclusion de directives plus détaillées sur l’évaluation des dispositions de gestion et planification du tourisme culturel.

c. Que l’ICOMOS encourage ses Comités nationaux et internationaux à travailler avec le Comité international de l’ICOMOS sur le tourisme culturel pour analyser et préparer un rapport sur la capacité touristique des sites culturels, en particulier ceux inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial et sur les Listes indicatives nationales, et à soutenir le développement de systèmes de gestion qui prennent en compte les impacts du tourisme culturel.

d. Que l’ICOMOS porte à l’attention de ses Comités nationaux et internationaux le «Manuel pour la gestion de la saturation touristique des sites naturels et culturels (2005) », de l’Organisation mondiale du tourisme, élaboré en coopération avec le Comité international de l’ICOMOS sur le tourisme culturel, et les indicateurs qu’il a publié.

e. Que l’ICOMOS élargisse et renforce sa coopération avec l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies pour traiter de la question du tourisme culturel et durable dans le cadre de la gestion des sites culturels.

f. Que l’ICOMOS diffuse ces recommandations par l’intermédiaire de son réseau mondial de Comités nationaux et internationaux et de ses partenaires institutionnels pour encourager leur mise en œuvre dans le cadre du développement des politiques et de la conservation des villages historiques et traditionnels.

En conclusion de ces recommandations, tous les participants remercient chaleureusement leurs hôtes coréens pour la réunion et l’atelier qui furent intéressants et fructueux. En particulier, nous apprécions l’efficacité d’ICOMOS Corée dans l’organisation de cet rencontre et le leadership dont ils ont fait preuve, ainsi que l’appui soutenu du Ministère de la culture et du tourisme, l’Administration du patrimoine culturel, la ville d’Andong, la Ville de Gyeongju et la participation des habitants des villages de Yangdong et de Hahoe.

Adopté à Andong, le 13 juin 2006

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deux sites endommagés) ainsi que des fonds du Sultanat d’Oman. Etant donné le grand nombre de sites qui ont toujours besoin d’aide, des contributions supplémentaires sont toujours recherchées.

le Secrétariat international de ’IComoS

Patrimoine moderniste de moscou en péril

En avril 2006, l’Académie russe de l’architecture et des sciences de la construction, la Commission russe de l’UNESCO, le Ministère russe de la culture et de la communication, l’Union des architectes de Russie, l’Union des architectes de Moscou, le Comité moscovite des architectes et des urbanistes, l’Association pour la sauvegarde de l’architecture de Moscou (MAPS) ainsi que le Musée d’architecture Schusev ont organisé une conférence internationale sur le patrimoine moderniste de Moscou en péril, afin de débattre de la situation désespérée de l’extraordinaire architecture moderniste et avant-gardiste de la ville.

La conférence a été co-organisée par l’ICOMOS et DOCOMOMO international et généreusement soutenue par le World Monuments Fund.

Ces institutions ont un rôle important à jouer dans le développement du débat entre toutes les parties prenantes pour l’identification des biens qui constituent le patrimoine du 20e siècle en Russie, sa conservation, son utilisation et sa gestion, ainsi que sur les biens qui risquent d’être perdus. L’un des intervenants majeurs dans ce débat est l’Association pour la sauvegarde de l’architecture de Moscou dont l’excellent site web et sa présence constante dans les médias ont été pour beaucoup dans la sensibilisation du public.

Des organisations telles que l’ICOMOS, DOCOMOMO et l’UIA occupent une place décisive parmi les institutions professionnelles internationales qui doivent mener une campagne pour la sauvegarde d’un patrimoine en péril très vulnérable – celui du 20e siècle.

Les intervenants ont souligné l’importance mondiale ainsi que l’état alarmant de plusieurs réalisations Moscovites de sommités de l’architecture tels que Le Corbusier, Ginsberg et Melnikov. Le programme de la conférence comptait plus de 100 allocutions et une impressionnante série de publications qui ont été coordonnées par Mme Natalia Dushkina; il comprenait aussi des visites à des icônes du modernisme tels que la maison Narcomfin, les clubs de Zuev et Ruskova et le metro de Dushkin.

Les délégués ont unanimement adoptés une déclaration appelant les autorités russes à prendre des mesures concertées pour conserver ce patrimoine moderniste, ainsi qu’une résolution formelle soulignant les risques réels et immédiats qui pèsent sur les oeuvres de Konstantin Melnikov, en particulier ses collections et sa propre maison, actuellement faisant l’objet d’un litige de propriété. Vous pouvez vous reporter au cahier central de ce numéro pour consulter la Déclaration et la Résolution, qui sont aussi disponibles sur les sites web de l’ICOMOS et du MAPS www.maps-moscow.com (voir p. 1). Les actes de la conférence sont présentés page 24 et seront complétés par une édition spéciale de Heritage at Risk.

Lors de la conférence, des représentants de l’ICOMOS, dont son Président Monsieur Michael Petzet, son Secrétaire général Monsieur Dinu Bumbaru et les co-Présidents du Comité scientifique de l’ICOMOS sur le patrimoine du 20e siècle, Mesdames Sheridan Burke et Christiane Schmuckle Mollard, ainsi que la Présidente de DOCOMOMO, Madame Maristella Casciato et la Vice-présidente de l’UIA, Madame Louise Cox, ont rencontré le maire de Moscou, pour des discussions approfondies sur ces problèmes. Il a été proposé que la ville de Moscou passe un accord formel de consultation avec l’ICOMOS pour que nous puissions les assister dans l’accomplissement d’un travail de conservation qui fera référence, une initiative que le Secrétaire général de l’ICOMOS développe actuellement.

En marge de la conférence, une réunion informelle du nouveau Comité scientifique international de l’ICOMOS sur le patrimoine du 20e siècle a été organisée à Moscou pour développer le programme de travail et les dispositions de sa première conférence, prévue à Chicago mi-2007.

Ce Comité scientifique international a été établi en 2005, s’appuyant sur l’étude globale menée durant 3 ans par l’ICOMOS sous le titre de «Plan d’action

Intérieur de la maison melnikov, moscou

Réunion entre les descendants de melnikov, l’IComoS et DoComomo pour discuter de la conservation future de la maison et du studio, moscou, avril 2006

de Montréal » et sur les résultats de plusieurs initiatives avec nos partenaires au niveau régional et international.

Les objectifs du Comité sont de :• Promouvoir la valeur et la

conservation du patrimoine du 20e siècle et ses créateurs;

• Coopérer avec et contribuer au travail des autres Comités Scientifiques et partenaires en ce qui concerne le patrimoine du 20e siècle pour faciliter la coopération internationale et le partage des expériences en formant un forum pour toutes les organisations qui s’intéressent au patrimoine du 20e siècle (tels que DOCOMOMO, mAAN, UAI, TICCIH etc.) ;

• Organiser au moins une réunion internationale annuelle avec d’autres organisations intéressées pour diffuser les connaissances et stimuler les débats.

• Conseiller l’ICOMOS sur les questions relatives au patrimoine du 20e siècle et à la Convention du Patrimoine mondial.

Ce nouveau Comité scientifique de l’ICOMOS sur le patrimoine du 20e siècle est multidisciplinaire par nature, et reconnaît la diversité régionale et culturelle des expressions de ce patrimoine. Son champ d’intérêt inclut les bâtiments, structures, ensembles et plans urbains, les paysages culturels, l’archéologie industrielle et historique y compris toutes les formes de patrimoine, matériel et immatériel. Le Comité est ouvert aux membres de l’ICOMOS ayant des compétences établies dans le domaine du patrimoine du 20e siècle. Les jeunes professionnels sont particulièrement encouragés à y participer.

Sheridan Burke, Co-Présidente, Comité scientifique international sur le patrimoine du 20e siècle de l’ICOMOS.

© S. Burke

© S. Burke

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ICOMOS14nouvelles | news décembre 2006

Le Plan d’action triennal 2005-2008 repose d’abord sur les missions de l’ICOMOS et les devoirs statutaires de son Comité exécutif et de ses officiers. Il cherche aussi à mettre en œuvre les résolutions de l’Assemblée générale. Par ailleurs, il nous est apparu que la triennale du 40e anniversaire offrait une occasion particulière pour envisager le futur moins immédiat de l’organisation tout en tenant compte des besoins à moyen et long terme du patrimoine. C’est d’ailleurs dans cet esprit que je vous adressais, dans le précédent numéro de ce bulletin, une invitation personnelle pour nous faire part de votre opinion sur les enjeux à moyen et long terme de la protection et de la conservation des constructions, sites et aires patrimoniaux. Je vous remercie de votre réponse et vous invite à nous faire part de vos observations pour que l’ICOMOS puisse mieux anticiper les besoins et les conditions futures de la pratique de la conservation. Quatre grands titres définissent le Plan d’action dont une version résumée sera publiée sur www.icomos.org tout comme d’autres documents relatifs au fonctionnement et aux décisions des diverses instances internationales de l’ICOMOS. J’en profite pour remercier le personnel de notre Secrétariat et les nombreux bénévoles et stagiaires qui nous aident à assurer une présence permanente et une accessibilité que nous souhaiterions accroître. Les quatre titres du Plan se décrivent ainsi:

1. Améliorer la conservation et la protection du patrimoine culturel à travers le monde

Plan d’action de l’ICOMOS –les orientations de notre travail pour la triennale du 40e anniversaire

Donnant suite à l’extraordinaire Assemblée générale de Xi’an et au grand nombre de résolutions adoptées à cette occasion, le Comité exécutif et les officiers de l’IComoS ont travaillé pour préciser les orientations et les actions prioritaires de l’organisation pour 2005-2008. le 13 septembre, le Comité exécutif entérinait ainsi le plan de travail après qu’il eut été présenté au Comité consultatif à sa réunion d’Édimbourg. en effet, s’il peut sembler surprenant qu’un tel document soit adopté près d’un an après l’Assemblée, il faut se rappeler que notre organisme tente de plus en plus d’impliquer son riche réseau de membres et de Comités nationaux et internationaux.

Voilà la mission que nos fondateurs nous ont confiée il y a 40 ans et qui fait de l’ICOMOS, le seul organisme international non-gouvernemental qui réunisse un réseau international et multidisciplinaire sur la protection, la conservation et la mise en valeur des constructions, sites, ensembles, paysages et territoires patrimoniaux. Il importe donc de rendre notre action à la fois plus pertinente et plus cohérente tout en reconnaissant la très grande diversité des circonstances, défis et pratiques.

• Textes doctrinaux: L’ICOMOS a réalisé sa mission en distillant l’expérience de son réseau professionnel pour produire et diffuser des chartes et orientations qui guident les actions des professionnels et des autorités en définissant les niveaux d’excellence dans la pratique de la conservation. En vue de la prochaine Assemblée en 2008, nous comptons faire le point sur cette imposante production et la compléter, par exemple, de références sur le patrimoine immatériel, la présentation/interprétation, les routes culturelles ou encore la conservation du patrimoine industriel ou religieux.

• Patrimoine mondial: En tant qu’organe consultatif auprès du Comité du Patrimoine mondial, l’ICOMOS joue un rôle de première importance pour aider à la conservation du patrimoine. Le Comité exécutif suit directement ce dossier par l’intermédiaire d’un Groupe de travail dédié qui travaille en étroite collaboration avec le Secrétariat. D’autre part, un nombre

croissant de membres est appelé à contribuer à l’action de l’ICOMOS. Enfin, la mise en œuvre de la Convention du Patrimoine mondial, et notamment de son Article 5 qui porte sur la qualité du cadre national de conservation, mérite l’attention de tout l’ICOMOS.

• Observatoire mondial du patrimoine: Le réseau des membres et Comités de l’ICOMOS permet de suivre en temps réel l’évolution des enjeux touchant à la protection et la conservation des sites patrimoniaux au plan physique, culturel ou encore administratif. L’accélération du changement et l’apparition de nouvelles menaces nous amènent à renforcer la relation entre le réseau, le Secrétariat et les instances décisionnelles de l’ICOMOS pour que nos actions soient mieux informées, plus pertinentes et plus utiles.

• Formation et activités professionnelles et scientifiques: Malgré des ressources souvent limitées, le réseau des Comités de l’ICOMOS réalise de nombreux colloques, rencontres professionnelles et formations. Ce travail doit se poursuivre au bénéfice de l’ensemble des composantes de notre organisation. De plus, nous prévoyons des formations ciblées sur les besoins propres découlant des projets et activités de l’ICOMOS ; par exemple, en relation avec le Patrimoine mondial et en collaboration avec nos partenaires. Enfin, nous œuvrons à organiser la tenue de notre 16e Assemblée générale en 2008 et nous planifions la 17e en 2011, afin qu’elles constituent des moments aussi marquants et concluant que celle de 2005 avec sa Déclaration de Xi’an sur la protection des biens patrimoniaux et de leur contexte.

2. Renforcer et développer l’organisation de l’ICOMOSPour pouvoir accomplir sa mission, l’ICOMOS s’est dotée depuis sa fondation d’une organisation qui doit rejoindre et réunir des extrêmes – des institutions planétaires autant que des professionnels chargés de la conservation d’un monument fragile ou d’un paysage vivant – dans un forum unifié sans être uniforme. Le développement d’un sentiment d’appartenance à l’organisation autant que l’amélioration de nos procédures et de la qualité des relations entre les parties du système ICOMOS est une priorité et ce, d’autant plus que notre organisation accueille de plus en plus de nouveaux collègues qui n’ont pas vécu les moments fondateurs de l’ICOMOS.

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• Renforcer l’organisation générale de l’IComoS: Avec ses instances internationales statutaires (Assemblée générale, Comité exécutif, Bureau, Officiers, Comité consultatif), ses Comités nationaux et internationaux, ses membres et son Secrétariat, l’ICOMOS dispose d’une infrastructure organisationnelle complexe, à laquelle s’est joint récemment le Conseil scientifique formé des Comités internationaux constitués par décision du Comité exécutif en fonction des objectifs de l’ICOMOS. Pour mieux réaliser le potentiel de cette structure et renforcer notre identité commune, nous souhaitons préciser les rôles pour que nos communications et nos collaborations, tant internes qu’externes, soient plus efficaces et satisfaisantes.

• Doter l’ICOMOS de ressources humaines, financières et physiques adéquates et soutenues: La capacité de l’ICOMOS à accomplir sa mission et réaliser ses objectifs fondamentaux dépend directement des ressources que nous pouvons y consacrer. Déjà et malgré la petitesse de l’équipe de notre Secrétariat, l’ICOMOS réalise une action extraordinaire grâce à un fort engagement bénévole de ses membres et comités, des efforts de son personnel et de l’appui fort apprécié de partenaires comme l’UNESCO, l’État français ou la Ville de Paris. Mais, les attentes ne cessent de croître et l’on devra se donner les moyens d’y répondre. Nous œuvrerons donc, par une stratégie de financement et la mise en place d’une structure de fondation(s), à rehausser la base durable de ressources dont disposent l’ICOMOS et son Secrétariat afin que notre organisation puisse encore mieux jouer son rôle.

• Augmenter le nombre de membres de l’IComoS ainsi que leur implication: L’article 6 des statuts de l’ICOMOS stipule que «la qualité de membre individuel est reconnue à des personnes que leurs activités professionnelles ou autres rendent compétentes en matière de conservation des monuments, ensembles et sites historiques» ce qui témoigne de l’esprit accueillant, multidisciplinaire et inclusif de nos fondateurs. Actuellement, l’ICOMOS compte quelques 8500 membres, un nombre dont la croissance récente doit être accélérée pour mieux répondre à nos devoirs statutaires, mieux refléter la diversité des acteurs professionnels dans le monde et mieux accueillir les jeunes collègues issus des programmes de formation

que nous avons-encouragés. Nous travaillerons notamment avec nos comités pour mieux connaître nos membres et leurs intérêts ainsi qu’augmenter leur nombre et leur participation au réseau pour accroître le bassin d’expériences réuni à l’ICOMOS au service de chacun et du patrimoine dont nous avons la charge.

3. Renforcer notre réseau de partenariats stratégiquesDepuis sa fondation, l’ICOMOS travaille en partenariat avec d’autres institutions ou organisations internationales ou régionales. C’est aussi le cas de plusieurs de ses Comités nationaux ou internationaux dont l’action est menée en collaboration étroite avec d’autres organisations. Le souhait ici n’est donc pas tant de créer une nouvelle façon de fonctionner mais de reconnaître que l’univers du patrimoine compte désormais un grand nombre d’organismes dont certains offrent à l’ICOMOS l’occasion de collaborations particulièrement propices à mieux accomplir sa mission ou à amplifier son réseau.

• Renforcer notre relation de travail avec l’uNeSCo: Depuis le début, l’UNESCO est un partenaire majeur de l’ICOMOS. Notre collaboration est diversifiée; par exemple, les conventions sur le Patrimoine mondial, sur le patrimoine subaquatique et sur les biens culturels en cas de conflits armés ou encore les rapports sur le patrimoine en péril. Alors que l’UNESCO redéploye son action sur le patrimoine culturel, nous souhaitons organiser des rencontres avec la haute direction de l’Organisation pour faire le point sur notre collaboration future et la participation du réseau de l’ICOMOS aux efforts de l’UNESCO; par exemple, sur les thèmes du patrimoine immatériel, de la diversité culturelle ou des établissements humains.

• Développer des liens avec des organisations intergouvernementales selon la mission de l’IComoS: Lieu d’expertise et de formation connu de nombreux membres de l’ICOMOS, l’ICCROM est notre principal partenaire intergouvernemental dont nous saluons le 50e anniversaire cette année. Nous engageons la réalisation d’un programme de travail conjoint sur la formation, l’Afrique, le Patrimoine mondial ou les risques au patrimoine. D’autre part, l’ICOMOS compte établir des formules de collaboration avec des organisations internationales ou régionales pertinentes.

• Développer des liens avec des organisations non-gouvernementales selon la mission de l’IComoS: Fondé en 1946, le Conseil international des musées (ICOM) est comme l’ICOMOS, étroitement associé à l’action de l’UNESCO dans le domaine du patrimoine culturel. Nous sommes aussi tous deux des fondateurs du Comité international du bouclier bleu. Dans le but de renforcer notre relation avec l’ICOM, nous planifions des activités conjointes, une collaboration entre nos Secrétariats et entre nos Comités internationaux; par exemple, sur les musées dans les bâtiments patrimoniaux, les musées de site ou la restauration des objets intégrés aux monuments et sites. Par ailleurs, l’ICOMOS renforcera sa relation avec l’Union internationale des architectes, le TICCIH (patrimoine industriel), DOCOMOMO (patrimoine du mouvement moderne) et l’Organisation des villes du patrimoine mondial sans négliger les fondations ou les organisations régionales avec qui nous avons des collaborations.

4. Préparer l’avenir de l’ICOMOS Un 40e anniversaire n’est pas seulement une occasion de regarder le travail accompli en rendant hommage aux fondateurs et aux pionniers. C’est aussi un moment privilégié pour envisager l’avenir en bénéficiant d’une certaine expérience et en tenant compte de l’évolution du monde dans lequel nous devrons œuvrer, de se donner un horizon de quelques triennats qui nous amène, par exemple, à 2014, année de la 18e Assemblée générale et 50e anniversaire de la Charte de Venise. L’avenir, c’est aussi de pouvoir soumettre à la prochaine Assemblée générale, des projets de résolutions et les éléments d’un plan d’action pour le prochain triennat qu’elle pourra examiner et appuyer afin que le prochain Comité exécutif soit mieux en mesure de diriger l’organisation avec des objectifs et une mission plus claire.• Tenir une retraite stratégique

sur le développement futur de l’IComoS: Par le passé, les Assemblées générales de l’ICOMOS nommaient des comités chargés d’imaginer, pendant l’Assemblée, les termes d’un projet de programme et de budget pour le triennat suivant. Stimulant au plan intellectuel, ce travail amenait surtout des indications qui n’avaient pas toujours la possibilité de se réaliser concrètement. Nous mènerons donc une démarche par étapes en 2007 et en 2008 pour faire le point sur les forces, les faiblesses et les

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ICOMOS16nouvelles | news décembre 2006

perspectives d’avenir qui s’offrent à l’ICOMOS en relation avec sa mission et avec le patrimoine qui nous préoccupe, et mieux guider l’Assemblée de 2008 dans les divers choix qui s’offriront à elle.

• Définir un programme scientifique IComoS selon les besoins actuels et futurs du patrimoine culturel et de la communauté professionnelle de la conservation: L’ICOMOS réunit les expériences pour aider à répondre aux questions techniques ou théoriques, actuelles ou prévisibles, de la protection et la conservation du patrimoine. Autant que l’esprit d’initiative propre au secteur associatif, la prospective et l’anticipation des besoins à venir sont des fonctions essentielles d’une organisation comme la nôtre. Nous devons les assumer en identifiant les sujets futurs en termes de méthodes, de technologies ou de thèmes. En étroite collaboration avec le Conseil scientifique, nous produirons et diffuserons pour commentaires, un programme de développement scientifique pour aider l’ICOMOS, ses Comités et ses membres à s’engager avec leurs partenaires, dans des actions, colloques ou publications dont on appréciera mieux la pertinence à cet égard.

• Organiser les 16e et 17e Assemblées générales de l’IComoS et les autres réunions statutaires en fonction des besoins et stratégies: Le succès mémorable de l’Assemblée générale à Xi’an est le fruit d’une grande attention du Comité national et des

organisateurs mais aussi d’une étroite collaboration avec le Comité exécutif et les officiers. C’est ce qui a permis d’offrir une forte expérience professionnelle et culturelle tout en abordant un sujet qui répondait à un besoin exprimé par l’ICOMOS. Nous collaborerons donc étroitement avec ICOMOS Canada pour la tenue de la 16e Assemblée générale à Québec et lancerons un appel de propositions avec des termes de référence qui permettra au Comité exécutif de choisir et d’annoncer l’hôte, le lieu et le thème préliminaire de la 17e Assemblée générale prévue en 2011.

Comme vous le constatez à la lecture de cette description sommaire, le Plan d’action triennal 2005-2008 est ambitieux tout en demeurant réaliste et opportun. Il traduit une volonté de l’ensemble des membres du Comité exécutif de voir l’ICOMOS mieux accomplir sa mission en tenant compte des demandes de l’Assemblée générale, des Comités et des membres.

Reste maintenant à le réaliser. Cela nécessitera de reconnaître collectivement et individuellement, que l’ICOMOS est avant tout le moyen mis à notre disposition pour mieux œuvrer à la protection et la conservation du patrimoine et que c’est en faisant grandir notre organisation que nous réussirons à mieux remplir cette mission dont l’humanité a tant besoin.

Puisque ce plan n’est pas celui du Secrétaire général mais de l’ICOMOS, sa réalisation reposera sur la

Les comptes-rendus de décisions des réunions statutaires de l’ICOMOS sont maintenant disponibles sur notre site web (à ce jour, le Comité exécutif de janvier 2006, et le Bureau de juin 2006) - www.international.icomos.org/statutory.htm

50e anniversaire de l’ICCRom

La décision de fonder le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) a été prise lors de la 9e Conférence générale de l’UNESCO à New Delhi en 1956. Alors qu’il a fallut attendre 1959 pour que l’organisation s’établisse à Rome, l’ICCROM a officiellement lancé les célébrations de son cinquantième anniversaire par un événement qui s’est déroulé à Paestum (Italie) en novembre dernier, et les commémorations se dérouleront tout au long du prochain triennal. En ma qualité de membre du Comité exécutif, j’y ai représenté l’ICOMOS.

Un cinquantième anniversaire est un moment approprié pour tirer les leçons du passé et réfléchir aux buts à atteindre et aux moyens d’y parvenir. Ainsi, le Conseil de l’ICCROM a prolongé sa réunion annuelle en novembre dernier pour réfléchir, avec l’aide d’un expert, à la manière dont le Conseil, organe principal d’administration de l’organisation, devrait programmer le travail de l’ICCROM et sur ce que devrait être réellement son rôle. Alors qu’aujourd’hui la conscience du besoin de protéger le patrimoine culturel augmente, il

n’en va pas de même pour le financement nécessaire. L’ICCROM voudrait faire plus mais il est limité tant financièrement qu’au au niveau de ses ressources humaines.

Néanmoins, l’ICCROM peut fièrement regarder en arrière et voir ce qu’il a réussi à accomplir jusqu’ici : son influence sur la manière dont s’effectue la restauration et la conservation à travers le monde ; les centaines de professionnels qui ont suivi ses cours, et qui à leur tour en ont influencé d’autres. Aujourd’hui, les cours de l’ICCROM sont plus spécialisés que généraux. Cependant, il y a une demande continuelle pour des cours plus fondamentaux et beaucoup de débats internes ont eu lieu sur la manière de répondre à cette demande sans pour autant faire le même travail que tant d’autres institutions.

L’ICCROM a sans aucun doute un rôle très important à jouer à la fois comme acteur principal dans le domaine de la formation, mais aussi comme l’un des trois organes consultatifs, avec l’ICOMOS et l’IUCN, de la Convention du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ainsi que le Directeur général, M. Mounir Bouchenaki, l’a écrit dans leur

Bulletin « La célébration du 50e anniversaire de l’ICCROM fournira d’autres occasions pour élargir notre portée d’action et, particulièrement, explorer et développer des partenariats potentiels et relever les nouveaux défis qui seront rencontrés ». L’ICOMOS est fier d’être l’un des partenaires permanents dans le travail de l’ICCROM.

Ray BondinComité exécutif de l’ICOMOS& représentant de Malte au Conseil de l’ICCROM durant les 5 dernières années.

2006 marque aussi le 60e anniversaire de notre organisation–sœur l’ICOM - le Conseil international des musées - avec qui nous cherchons activement comment étendre encore plus nos domaines de coopération et à qui nous présentons nos félicitations les plus chaleureuses - voir www.icom.museum

contribution de tous les membres du Comité exécutif, sur la collaboration des Comités nationaux et internationaux réunis dans le Comité consultatif ou participant au Conseil scientifique avec le soutien de notre Secrétariat. On se dotera aussi de mécanismes de suivi intelligents, rigoureux et adaptés à la réalité de l’ICOMOS, réseau associatif marqué par le bénévolat, la rencontre des disciplines et la diversité culturelle.

En conclusion, je profite de l’occasion pour saluer l’élection, à Edimbourg, de nos collègues John Hurd et Dosso Sindou à la présidence et vice-présidence du Comité consultatif et de Sofia Avgerinou-Kolonias, Michal Firestone et Pamela Jerome à titre de coordinatrices de notre Conseil scientifique. L’esprit collégial des échanges que nous avons eus avec nos collègues du Comité consultatif, c’est-à-dire les Comités nationaux et internationaux, m’amènent à croire que ce triennat sera un moment marquant de la vie de notre organisation.

Je vous remercie à l’avance de votre attention et de vos commentaires et vous transmets mes meilleurs vœux de bonne année.

Dinu BumbaruSecrétaire général de l’ICOMOS

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Le Comité consultatif est l’organe par lequel les Comités nationaux et les Comités scientifiques internationaux de l’ICOMOS (CSI) communiquent avec le Comité exécutif. Le Comité consultatif conseille le Comité exécutif sur tous les sujets concernant à la fois la formulation de nos politiques et tous les domaines d’intérêt de l’ICOMOS au sein de l’ensemble des Comités. Le Comité consultatif soutient également les activités du Comité exécutif, examine et facilite les directives et demandes reçues du Comité exécutif.

Le Conseil scientifique est un forum stratégique et permanent mis en place récemment par l’adoption des principes d’Eger-Xi’an lors de la 15e Assemblée générale à Xi’an, Chine. A la différence du Comité consultatif, le Conseil scientifique n’est pas une instance statutaire mais a été créé pour renforcer l’action de l’ICOMOS à travers ces Comités scientifiques internationaux et pour son développement scientifique. Le Conseil scientifique est composé des Présidents des Comités scientifiques internationaux ou de leurs représentants désignés. En plus du soutien qu’il apporte au Comité exécutif et à l’ICOMOS en général, l’un des objectifs du Conseil scientifique est de créer un cadre pour favoriser le travail

interdisciplinaire entre les Comités scientifique internationaux.

Le Conseil scientifique, les Comités exécutif et consultatif se sont réunis respectivement entre le 8 et le 13 septembre 2006, dans le cadre superbe du Collège royal des chirurgiens d’Edimbourg, Ecosse. La réunion a été organisée par le Secrétariat de l’ICOMOS et l’ICOMOS UK, et accueillie par Historic Scotland.

Robyn Riddett, Secrétaire Générale d’ICORP (CSI pour la préparation aux risques), a présidé cette session du Conseil scientifique. Conformément aux principes d’Eger-Xi’an, les trois représentants du Conseil scientifique auprès du Comité exécutif, ont été élus par les participants. L’élection était présidée par James Reap, Président d’ICLAFI (CSI sur les questions juridiques et administratives). Les trois représentants élus sont Sofia Avgerinou-Kolonias (CSI sur les itinéraires culturels - CIIC), Michal Firestone (CSI sur les villes et villages historiques - CIVVIH) et Pamela Jerome (CSI sur le patrimoine architectural en terre ISCEAH). Ensuite, les trois représentantes ont choisi de coopter James Reap, en qualité de conseiller juridique et gestionnaire de la liste de distribution électronique, et Robyn Riddett, comme Secrétaire général du Conseil scientifique.

La réunion a été divisée en groupes de travail qui ont présenté un rapport sur leurs débats lors de la session plénière:• Le projet d’une nouvelle base

de données des membres de

l’ICOMOS n’a pas été discuté en l’absence de Gilles Nourissier, initiateur du projet. (Cependant, Gilles Nourissier a présenté la base de données le lendemain lors de la réunion du Comité consultatif). (Coordonnateur : Pamela Jerome).

• ICLAFI préparera la version finale des principes d’Eger-Xi’an pour adoption fin 2006. Le Conseil scientifique communiquera officiellement par l’intermédiaire de sa liste de distribution électronique et tous les membres des bureaux des CSI doivent y souscrire. (Coordonnateur : James Reap)

• Michel Bonnette, Président d’ICOMOS Canada, a présenté le concept du programme scientifique de la 16e Assemblée générale qui aura lieu à Québec. Le programme sera développé suite à la publication d’un «appel à commentaires», ce qui donnera l’occasion à tous les membres et Comités de l’ICOMOS de contribuer dès le début à définir le programme scientifique de l’Assemblée générale (Coordonnateur: Sofia Avgerinou-Kolonias)

• Le changement climatique global a été adopté en tant que thème scientifique de coopération entre tous les Comités scientifiques, en accord avec la résolution n°35 sur le changement climatique adopté à la 15e Assemblée générale de l’ICOMOS à Xi’an, Chine. (Coordonnateur: Pamela Jerome)

• Le rapport sur la coopération avec des organismes apparentés, en particulier l’ICOM, a été adopté et mis au programme de l’ICOMOS. (Coordonnateur : Michal Firestone)

• Le groupe de travail sur le Patrimoine mondial de l’ICOMOS publiera un document pour clarifier les procédures de l’ICOMOS en ce qui concerne le Patrimoine mondial. Il a été suggéré d’y inclure la question de la tutelle pour la plus jeune génération, et des directives supplémentaires spécialisées produites par les CSI pour les experts qui partent en mission d’évaluation. (Coordonnateur: Sofia Avgerinou-Kolonias)

• Les CSI ont été invités à se joindre à l’initiative sur les paysages historiques urbains. (Coordonnateur: Michal Firestone)

Le Comité Consultatif a été honoré de la participation et des présentations de:• John Graham, Directeur général

de Historic Scotland, qui a chaleureusement accueilli les délégués

• Ron van Oers, représentant le Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO

Le Comité consultatif et le Conseil scientifique de l’ICOMOSVers plus de coopération entre ces deux instances et des progrès positifs pour la mise en oeuvre des principes d’Eger-Xi’an

Patricia Ferguson, ministre du Tourisme, de la Culture et du Sport du Parlement écossais ; John Graham et Ingval maxwell, respectivement Directeur général et Directeur de la conservation, recherche et formation de Historic Scotland, avec les membres du Bureau de l’IComoS lors de la réception au château d’edimbourg.

© Historic Scotland

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ICOMOS18nouvelles | news décembre 2006

• Patrick Boylan, représentant l’ICOM, qui a incité à poursuivre les discussions sur les centres d’intérêt communs entre l’ICOMOS et l’ICOM et rappelé l’histoire commune des deux organisations. Il a aussi souligné la valeur de la coopération établie au sein du Comité international du bouclier bleu, ainsi que la nécessité de prendre en compte les implications de la Convention de l’UNESCO sur le patrimoine immatériel.

• Patricia Emmet représentant l’UIA.• Miles Oglethorpe représentant le

TICCIH.• Monsignore del Rio représentant du

Saint Siège• David Whitman, représentant

DOCOMOMO, qui a parlé des critères pour l’inscription au Patrimoine mondial du patrimoine du 20ème siècle.

Dans son discours, le Président de l’ICOMOS Michael Petzet a soulevé la question du suivi préventif exercé par les Comités Nationaux dans des pays ayant des sites inscrits au Patrimoine mondial. Le Secrétaire général, Dinu Bumbaru, a présenté l’ébauche du Plan de travail triennal. Le Plan prend en compte les résolutions de la 15e Assemblée générale, d’autres questions qui ont surgi, ainsi que les décisions du Comité exécutif. Il vise à concentrer le travail de l’ICOMOS sur une série d’objectifs stratégiques. Le Secrétaire général a invité les membres du Comité consultatif à fournir leurs commentaires sur l’ébauche avant que le Comité exécutif n’adopte le Plan. Kristal Buckley, membre de l’Australie et Vice Présidente de l’ICOMOS, a présenté le rapport du Trésorier général, Giora Solar, en son absence.

Tamas Fejerdy, Bénédicte Selfslagh et Susan Denyer ont fait des présentations sur les activités du Groupe de travail pour le Patrimoine mondial de l’ICOMOS, en particulier sur la prestation très réussie à l’occasion de la réunion du Comité du Patrimoine mondial à Vilnius, Lituanie. Tamas Fejerdy a remercié en particulier, Bénédicte Selfslagh pour son travail en tant que rapporteur du groupe de travail, les conseillers Susan Denyer et Jukka Jokilehto et l’équipe du Secrétariat international à Paris.

Les discussions principales lors du Comité consultatif ont porté sur des questions relatives aux principes d’Eger-Xi’an et, à cet égard, quatre groupes de travail ont été établis parmi les Comités nationaux.• Groupe de travail 1. Membres et

statuts : Présidents ou membres désignés de l’ICOMOS Australie

(Président), Allemagne, Suède, Norvège, Lituanie et Israël.

• Groupe de travail 2. Coopération régionale : Présidents ou membres désignés de l’ICOMOS Afrique du Sud (Président), Finlande, Hongrie, Norvège, Corée du Sud, Australie.

• Groupe de travail 3. Coopération entre les CSI et le Conseil scientifique : Présidents ou membres désignés de l’ICOMOS Bulgarie (Président), Belgique, Etats-Unis, Pays Bas, Grèce.

• Groupe de travail 4. Participation des Comités nationaux dans le travail sur le Patrimoine mondial effectué par l’ICOMOS : Présidents ou membres désignés d’ICOMOS France (Président), Côte d’Ivoire, Suisse, Royaume Uni, Macédoine, Japon, Italie, République Tchèque, Corée du Sud, Afrique du Sud, Norvège, et probablement Espagne et Chine.

Gustavo Araoz a été félicité pour les réponses riches en renseignements qu’il a reçues suite au récent questionnaire adressé aux Comités nationaux de l’ICOMOS. On espère que davantage de Comités nationaux répondront en temps opportun. L’information recueillie par ce questionnaire est si utile que même des réponses tardives auront une énorme valeur. Des rapports ont été reçus des quatre groupes régionaux au sein du Comité consultatif : l’Afrique, l’Asie Pacifique, les Amériques et l’Europe.

Cette réunion du Comité consultatif a aussi été l’occasion de l’élection triennale de son Président et Vice Président. Gideon Koren d’ICLAFI a présidé l’élection, dont les résultats sont les suivants:

• Président: John Hurd, Président du CSI sur le patrimoine architectural en terre (63%, 1er tour).

• Vice Président : Dosso Sindou, Président du Comité national de Côte d’Ivoire (64%, 2ème tour)

En soirée, les délégués ont bénéficié de la chaleureuse hospitalité écossaise avec une visite extraordinaire du château d’Edimbourg suivie d’une réception offerte par Historic Scotland où Madame Patricia Ferguson, Ministre de la culture, du tourisme et du sport du Parlement écossais a salué les invités, qui l’ont tous remercié pour son discours positif, enthousiaste et accueillant.

La superbe réception tenue dans une splendide maison de ville conçue par l’architecte Robert Adam, et offerte par ICOMOS Royaume-Uni et le Edinburgh World Heritage Trust, dont c’est aujourd’hui le siège, a aussi rencontré

Faire-partEn 2006 l’ICOMOS a déploré la perte de plusieurs de ses membres éminents et pionniers dans notre organisation – nos pensées vont à leurs familles et collègues:

marta Arjona, Membre d’Honneur de l’ICOMOS et Président d’Honneur d’ICOMOS Cuba

Kausar Bashir Ahmed, Vice Président, ICOMOS Pakistan

Freddi Guidi, Président d’ICOMOS Argentine

Richard Howland, Membre d’Honneur de US ICOMOS

Jaime litvak King, membre d’ICOMOS Mexique

Claire mousseau, ancien membre des conseils d’administration d’ICOMOS Canada et ICOMOS ICAHM

Anna Nurmi Nielsen, Présidente d’ICOMOS Finlande

Andras Roman,Hongrie, Membre d’Honneur de l’ICOMOS et fondateur d’ICOMOS CIVVIH

Gertrude Tripp, Lauréate 1990 du prix Gazzola et signataire autrichienne de la Charte de Venise

Ann Webster Smith, Lauréate 2005 du prix Gazzola et Présidente d’Honneur de US ICOMOS

un vif succès et a fourni une occasion privilégiée de rencontrer des collègues dans cet endroit remarquable.

En outre, tous les participants ont apprécié les deux excursions organisées après la clôture des réunions. Le Comité consultatif et le Conseil scientifique sont très reconnaissants envers le Secrétariat international et ICOMOS Royaume-Uni pour le travail intense et productif qu’ils ont fourni dans l’organisation des réunions. Leurs profonds remerciements vont également à Historic Scotland pour avoir si généreusement et si bien accueilli cet événement extrêmement agréable.

John Hurd, Président du Comité consultatifPamela Jerome, Coordonnatrice du Conseil scientifique

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appris que la moitié des Comités qui ont répondu ont des budgets annuels d’exploitation : 2 ont des budgets qui dépassent 250.000 US$; 8 ont des budgets allant de 50.000 US$ à 250.000 US$; 10 ont des budgets entre 5.000 US$ et 50.000 US$ et 8 ont des budgets au dessous de 5.000 US$. La provenance de ces fonds varie, la moitié des Comités nationaux qui ont donné des réponses indiquent qu’ils facturent des cotisations majorées pour soutenir leurs programmes locaux. Cette pratique est la plus répandue dans les Amériques, où 10 des 13 Comités qui ont répondu ont déclaré y adhérer.

En ce qui concerne un soutien financier de leurs gouvernements, 28 Comités nationaux ont indiqué en recevoir de manière régulière, tandis que 28 autres n’en reçoivent qu’occasionnellement. Le questionnaire n’a pas demandé les montants précis de cette aide. 7 Comités reçoivent un soutien “en nature” à travers la mise à disposition gratuite d’un secrétariat par le gouvernement.

L‘utilisation de ces fonds permet à 7 Comités nationaux de payer 2 employés ou plus à plein temps. 17 Comités nationaux ont des salariés a temps partiel, démontrant que maintenir un nombre croissant d’activités locales nécessite plus que du bénévolat. Ces activités incluent 38 Comités nationaux qui organisent régulièrement des conférences; 39 qui produisent des publications régulières; 26 qui maintiennent une structure nationale de Comités scientifiques analogue à celle des Comités scientifiques internationaux, et 40 qui produisent des rapports annuels sur leurs activités.

La participation dans les CSI est toujours considérée comme un indicateur important de l’activité d’un Comité national. Quatre des Comités qui ont répondu n’ont aucun représentant, mais 13 Comités nationaux ont plus de 15 représentants votants dans les CSI, 7 Comités ont entre 8 et 15 représentants; 5 Comités entre 8 et 10 ; 8 Comités entre 5 et 7 ; et 11 entre 2 et 4. Cela montre que les CSI ne bénéficient pas pleinement de l’expertise de tous les experts présents dans nos Comités nationaux. Les réponses ont confirmé ce qui est déjà connu, à savoir que la plupart des membres des CSI viennent des Comités nationaux Européens (53% du total). Après l’Europe, viennent les Amériques qui représentent 27% des membres des CSI; l’Asie du Pacifique et du Sud Est représentent 12%; l’Afrique sub-saharienne et l’Asie centrale représentent respectivement 6% et 2% des membres des CSI. La représentation des trois participants de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient

Mieux connaître nos Comités nationaux – les résultats d’une enquête récente

Après avoir réorganisé avec succès durant 4 ans les Comités scientifiques internationaux (CSI) de l’ICOMOS pour accroître leur capacité à faire avancer la mission professionnelle de l’IComoS, le Président michael Petzet m’a demandé de diriger mon attention sur les Comités nationaux, avec pour objectif de les stimuler et de les intégrer plus activement dans les activités internationales de l’IComoS.

L’expérience acquise durant la réorganisation des CSI a été utile pour développer la stratégie initiale dans l’abord des Comités nationaux. Comme c’était le cas avec les CSI, nous nous sommes rendu compte dès le départ du peu d’informations détenues par le Secrétariat et le Comité exécutif sur les capacités particulières, les besoins, les structures et les programmes de nos 110 Comités nationaux. Pour éclaircir quelque peu ce mystère et pour préparer la réunion du Comité consultatif de septembre 2006 à Edimbourg, un questionnaire simple mais approfondi a été soigneusement développé en coopération avec l’équipe du Secrétariat international, les membres du Comité exécutif et du nouveau Conseil scientifique.

En rédigeant le questionnaire nous visions les objectifs suivants:• Comprendre la nature, l’expertise

et les besoins de nos Comités nationaux ;

• Développer des mécanismes et des structures qui permettront à tous les membres dans tous les Comités nationaux de pouvoir participer à des projets et des échanges internationaux ;

• Avoir plus de coopération entre les Comités nationaux et les Comités scientifiques internationaux ;

• Réactiver et aider les Comités nationaux qui sont en sommeil ou inactifs ;

• Consolider la présence de l’ICOMOS dans des régions du monde où elle est faible ou absente (par exemple les Antilles orientales).

Le questionnaire a été envoyé à l’ensemble des 110 Comités nationaux définis comme actifs par le Secrétariat international en juin, avec un rappel deux semaines avant la date limite pour l’obtention des réponses qui était fixée au 15 août. Malgré cela, uniquement

54 (49%) Comités ont répondu. Bien que ce niveau de réponses ait été un peu décevant car beaucoup de Comités nationaux restés silencieux étaient ceux sur lesquels nous avions le moins d’informations et sur lesquels nous souhaitions apprendre davantage ; les renseignements recueillis sur ceux qui ont répondu nous ont fourni une quantité importante d’informations qui se sont avérées précieuses et encourageantes. Nous étions aussi déçus de ne pas recevoir de réponse de certains Comités nationaux dont nous savons qu’ils sont par ailleurs actifs et efficaces au niveau national.

Les données reçues ont été analysées, présentées sous forme de tableau et résumées pour représenter un instantané satisfaisant de l’ensemble des qualités, besoins et activités de nos Comités nationaux lors de nos réunions à Edimbourg. Malheureusement, la participation au Comité consultatif de septembre 2006 n’a pas constituée une bonne représentativité de toutes les régions : seuls deux d’Afrique subsaharienne et un Comité d’Amérique latine étaient présents et il n’y avait aucune représentation des pays Arabes. Ces absences rendent encore plus importante la diffusion de cette information.

Les Comités qui ont répondu forment un échantillon représentatif de l’ICOMOS.1 Il existe un équilibre parmi les Comités à jour de leurs cotisations et ceux qui ont des arriérés. De façon similaire, il y a une répartition égale entre Comités avec un grand ou un plus petit nombre de membres (4 Comités ont plus de 400 membres et 4 autres moins de 10).

Parce qu’elle est directement liée aux possibilités d’établir des programmes, la puissance financière de nos Comités nationaux faisait l’objet de plusieurs interrogations. Ainsi, nous avons

1. 11 Comités nationaux qui, depuis plusieurs années n’ont pas répondu aux courriers du Secrétariat, ont été exclu

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ICOMOS20nouvelles | news décembre 2006

dans les CSI n’a pu être exprimée en pourcentage.

Se tournant vers le futur, l’un des buts du questionnaire était d’identifier les tendances majeures en ce qui concerne les besoins, les objectifs et les aspirations des Comités, ainsi que les obstacles qui empêchent leur accomplissement. Quelque soit le pouvoir économique de la région ou du pays, le besoin universellement souligné était celui d’obtenir plus de moyens financiers. Parmi les préoccupations principales figure la réduction des fonds publics alloués au patrimoine et à la culture; la perte du savoir-faire traditionnel, les risques croissants auxquels fait face le patrimoine religieux, rural et industriel, la tendance vers une protection légale réduite et la privatisation des sites; le développement urbain qui empiète sur les villes historiques et les paysages culturels et les conséquences du changement climatique.

L’une des inquiétudes majeures exprimée par les Comités nationaux était aussi la difficulté qu’ils ont à gagner en visibilité et en prestige dans leur pays, ainsi que les difficultés qu’ils ont à recruter davantage de membres et de mieux s’intégrer dans les réseaux internationaux de l’ICOMOS. Des questions ont aussi été soulevées concernant l’efficacité des Comités à attirer des membres plus jeunes et les limites imposées par le fait de devoir dépendre de leur travail en tant que bénévole. Le coût des cotisations internationales aussi est l’objet de préoccupations, car beaucoup de professionnels, dans des pays riches et moins riches, ne parviennent pas à les payer, et certains Comités nationaux parmi les plus grands souhaitent être récompensé d’une manière ou d’une autre pour leur nombre d’adhérents important.

En ce qui concerne les besoins, voici ceux qui ont été mentionnés le plus souvent :• Améliorer la législation liée au

patrimoine culturel.• Impliquer davantage les

administrations locales et municipales.

• Compléter et mettre à jour les inventaires du patrimoine culturel.

• Obtenir plus d’opportunités pour former de nouveaux spécialistes du patrimoine et plus de formations générales pour sensibiliser davantage les architectes, les urbanistes, les promoteurs et l’industrie du bâtiment.

• Répartir l’organisation des réunions de l’ICOMOS et des Comités scientifiques autour du monde de manière plus équitable pour

permettre un accès plus facile aux membres de tous les Comités nationaux.

• Partager et comparer les expériences et les moyens humains au sein des régions, et globalement entre les Comités nationaux.

• Développer des réseaux de Comités scientifiques nationaux pour faire le lien avec les Comités scientifiques internationaux.

• Concentrer l’attention et les ressources de l’ICOMOS pour coopérer dans la protection de lieux difficiles ou sites menacés : tel que la ville de Prague, les villes inscrites au Patrimoine mondial en Espagne, la gare de Tokyo, le Canal de Panama, les moulins à sucre historiques de Cuba, le Palais de la Reine à Antananarivo.

Les souhaits exprimés le plus fréquemment incluent plus de coopération parmi les Comités Nationaux au niveau régional, plus de projets, conférences, publications, échanges ; plus de membres et plus de participation des Comités nationaux dans les Comités scientifiques ; une meilleure représentation régionale ; de plus nombreux et meilleurs sites web et forums électroniques, par exemple des blogs ; et une utilisation plus équilibrée des experts nationaux dans les missions de l’ICOMOS et du Patrimoine mondial.

Sur la base de ses conclusions, quatre questions ont été soumises au Comité consultatif lors de sa réunion à Edimbourg, qui y a répondu en créant un groupe de travail pour chaque question :

1. Comment l’ICOMOS peut-il évaluer et mettre en rapport l’expertise de certains Comités nationaux avec les besoins des autres ?

2. Est-il possible de développer des critères (augmentation des

adhésions, participation dans les CSI, développement de programmes, coopération avec d’autres Comités nationaux, etc.) qui, si ils sont atteints, peuvent être soumis au Comité exécutif pour permettre un allégement temporaire des cotisations internationales pour des Comités qui se trouvent dans le besoin?

3. Comment l’ICOMOS peut-il développer des mécanismes et programmes de base pour établir et soutenir des réseaux régionaux d’échange et de coopération ?

4. Comment les Comités nationaux peuvent-ils travailler avec le Conseil scientifique pour développer des activités conjointes qui répondraient aux besoins, utiliseraient l’expertise des Comités nationaux et aideraient à identifier de nouveaux experts dans chaque pays ?

Ainsi la réunion du Comité consultatif s’est conclue sur une détermination très optimiste quant à la mise en œuvre des changements nécessaires afin de renforcer les différentes parties de l’ICOMOS à tous les niveaux et dans toutes les régions. Comme beaucoup de régions étaient sous-représentées lors de la réunion d’Edimbourg (telles l’Amérique latine et les Caraïbes ; l’Afrique du Nord et le Moyen Orient et l’Afrique sub-saharienne) ; les quatre groupes de travail se sont mis d’accord pour accepter des participants supplémentaires venant des Comités nationaux absents qui seraient prêts à contribuer à cet effort. Les Comités intéressés doivent contacter le Président du Comité consultatif, Monsieur John Hurd dès que possible sur [email protected]

Gustavo AraozVice Président de l’ICOMOS

Atouts de la carte ICOMOSLes questionnaires remplis par les Comités nationaux et les

informations reçues de quelques membres indiquent que

certains sites et musées dans les pays suivants permettent

une entrée gratuite ou réduite aux membres de l’ICOMOS.

Une liste plus détaillé est disponible sur le site web de

l’ICOMOS et nous vous invitons à nous signaler d’autres

pays ou lieux où vous avez pu obtenir ces mêmes avantages:

Autriche, Japon, République Tchèque, Pologne, Finlande,

Espagne, France, Turquie, Grèce, Royaume-Uni, Hongrie,

USA, Iran, Italie.

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Les Recommandations d’Andong - l’impact du tourisme de masse sur les villages historiques

Du 9 au 13 juin 2006, l’ICOMOS Corée a organisé une réunion régionale commune des Comités nationaux en Asie-Pacifique et du

Comité international sur le tourisme culturel de l’IComoS sur « l’impact du tourisme de masse sur les villages historiques: identifier

les indicateurs clefs de l’impact du tourisme » à Séoul et Andong, parrainé par le ministère de la culture et du tourisme, l’administration

du patrimoine culturel, les villes d’Andong et Gyeongiu et par l’IComoS.

expressions particulièrement riches de diversité culturelle par leur patrimoine culturel matériel et immatériel, le 13 juin 2006, les participants ont unanimement adopté les «Recommandations d’Andong». Prenant en compte la Charte internationale sur le tourisme culturel de l’ICOMOS (1999), la Déclaration de Xi’an de l’ICOMOS sur la conservation du contexte des constructions, des sites et des secteurs patrimoniaux (2005) et se basant sur la Déclaration de Séoul de l’ICOMOS sur le tourisme dans les villes et les villages historiques d’Asie (2005) et sur la Déclaration de Hoi An sur la conservation des villes historiques d’Asie (2003), les Recommandations d’Andong s’adressent aux habitants des villages de Yangdong et de Hahoe, aux autorités locales des villes de Gyeongiu et de Andong, aux autorités nationales coréennes, aux voyagistes et aux autres membres de l’industrie du tourisme, aux organisations intergouvernementales internationales et à l’ICOMOS. Dans le futur, il sera demandé à tous les pays d’Asie-Pacifique aussi bien qu’aux pays dans le reste du monde de respecter les principes de cette recommandation pour le développement durable du tourisme dans des villages historiques et traditionnels.

Le texte intégral des Recommandations d’Andong est disponible à la page 3 dans le cahier central.

Hae un RiiMembre du Comité exécutif de l’ICOMOS et Vice Président d’ICOMOS Corée

Environ 120 participants de 23 pays y ont assisté parmi lesquels des représentants des Comités nationaux de l’ICOMOS des pays d’Asie-Pacifique, des membres du CSI sur le tourisme culturel de l’ICOMOS, l’Organisation mondiale du tourisme, ainsi que deux Vice-présidents et le Secrétaire général de l’ICOMOS, des membres d’ICOMOS Corée, des représentants des communautés locales, des officiers du Ministère de la culture et du tourisme, de l’administration du patrimoine culturel et du gouvernement local des villes hôtes, des universitaires , etc…

Des études de cas sur l’impact du tourisme de masse dans des villages historiques de neuf pays de la région Asie-Pacifique ont été présentées et discutées. Les participants ont ensuite visité deux villages traditionnels – le village de Yangdong dans la ville de Gyeongju et le village de Hahoe dans la ville d’Andong où, divisé en quatre groupes selon leurs intérêts, ils ont examiné les indicateurs clefs du tourisme de masse. Le dernier jour, une discussion ouverte s’est déroulée entre les membres du Comité

scientifique international sur le tourisme culturel de l’ICOMOS, les représentants de la région Asie-Pacifique, les habitants des deux villages historiques et les fonctionnaires de l’administration locale.

Profitant des échanges d’expériences et des études de cas instructives présentées pendant cette réunion et reconnaissant la nature spéciale des villages historiques et traditionnels dans le monde entier, comme des

Participants à l’atelier «Impact du tourisme de masse sur les villages historiques» en visite a Hahoe

Hahoe (Corée) l’un des deux villages traditionnels utilisés comme étude de cas pour le développement des Recommandations d’Andong

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ICOMOS22nouvelles | news décembre 2006

Hormis la version imprimée des Nouvelles de l’ICOMOS, le Secrétariat international diffuse régulièrement un bulletin d’information électronique: pour vous abonner, veuillez envoyer un email (en format «texte brut» et pas «html») à [email protected] avec la phrase «subscribe doc-centre» dans le corps du message.

Préparatifs en vue de la 16e Assemblée générale en 2008Lors de la réunion des instances administratives de l’ICOMOS à Édimbourg en septembre dernier, le Conseil scientifique, le Conseil consultatif et le Comité exécutif ont, tour à tour, approuvé le programme préliminaire de notre prochaine Assemblée générale à Québec, qui se décline ainsi, dans ses grandes lignes:

Samedi, 27 septembre: Arrivée des participants; Forum Jeunesse (à confirmer)

Dimanche, 28 septembre: Visites guidées de Québec;Forum Jeunesse ;Ateliers thématiques (à confirmer)

Lundi, 29 septembre: Réunions des Comités scientifiques internationaux

Nouvelles du SecrétariatMardi, 30 septembre: Cérémonies d’ouverture ; Conférenciers invités

Mercredi, 1er septembre: Symposium scientifique

Jeudi, 2 octobre: Symposium scientifique

Vendredi, 3 octobre: Tours guidés ; Soirée Grand Nord

Samedi, 4 octobre: Assemblée générale; Élections ; Banquet de clôture

Dimanche, 5 octobre: Départ des tours post-conférence

Appel à commentaires – voir p. 1 du cahier central de ce bulletin pour l’Appel à commentaires lancé par le Comité organisateur qui sert à définir les orientations qui seront données au Symposium scientifique de l’Assemblée générale «Où se cache l’esprit du lieu?». Il a été distribué à tous les Présidents des Comités nationaux et internationaux en novembre 2006 et tous les membres qui le souhaitent sont invités à réagir avant le 15 janvier 2007 auprès de [email protected]

Comités scientifiques internationauxÀ la demande du nouveau Conseil scientifique, une journée complète en amont de l’Assemblée générale (lundi, 29 septembre) a été réservée pour permettre aux Comités scientifiques internationaux de se réunir. Les Présidents de ces Comités devront informer le Comité organisateur de leur intention de tenir une réunion de leur comité respectif et indiquer le nombre de participants attendus afin que des salles puissent être réservées en conséquence.

Forum jeunesseLe Comité organisateur étudie en ce moment la possibilité d’offrir, aux étudiants et aux jeunes professionnels intéressés par une carrière dans la conservation du patrimoine, l’occasion de se regrouper en amont de l’Assemblée générale pour discuter des questions qui les animent et qu’ils voudraient mettre à l’ordre du jour de leur réunion. Un comité organisateur, composé de jeunes professionnels, pour ce Forum est en cours de création.

Ateliers thématiques Il est envisagé que quelques ateliers portant sur des thèmes particuliers puissent être offerts aux membres d’ICOMOS en amont de l’Assemblée générale (dimanche 29 septembre). «La conservation du patrimoine: l’approche canadienne», «Les dangers pour la santé et l’environnement inhérents à l’utilisation de produits et procédés dans la restauration architecturale» et «L’intégration de systèmes technologiques et écologiques dans les projets de restauration de bâtiments patrimoniaux» comptent parmi les thèmes présentement à l’étude. Le Comité organisateur est disposé à recevoir d’autres propositions.

Contact : Michel Bonnette, Président d’ICOMOS Canada [email protected]

Nouvelles du Centre de Documentation de l’ICOMOSDepuis le mois d’octobre 2006, la base de données du Centre dispose d’une nouvelle interface de recherche sur internet. Beaucoup plus intuitive et facile à utiliser que la précédente, cette nouvelle interface permet, en particulier, d’accéder directement aux documents en texte intégral à partir de la base de données, lorsque ces documents existent déjà dans le site web de l’ICOMOS. La base de données est consultable sur http://databases.unesco.org/icomos

Le Centre de Documentation a préparé des nouvelles bibliographies thématiques qui sont désormais accessibles sur le site web:• Prévention des risques et patrimoine

en péril• Patrimoine industriel• Conservation de la pierre

mises à jour régulièrement, les bibliographies suivantes concernant

Nouvelle interface de recherche en-ligne de la base de données bibliographique de l’IComoS

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les biens culturels déclarés patrimoine mondial par l’UNESCO sont également disponibles sur le site web: • Patrimoine mondial en Afrique• Patrimoine mondial dans les Etats

Arabes• Patrimoine mondial en Asie et

Pacifique• Patrimoine mondial en Amérique

Latine et les Caraïbes• Sites industriels du Patrimoine

mondial• Paysages culturels du Patrimoine

mondial

Études thématiques régionales de l’art rupestre par l’ICOMOSL’ICOMOS prépare une série d’Etudes thématiques régionales de l’art rupestre, dont la première porte sur la région Amérique latine et Caraïbes. Celle-ci est désormais accessible sur le site web de l’ICOMOS à l’adresse suivante: www.icomos.org/studies/rock-latinamerica.htm. (225 p. Anglais) Ces études compileront des données sur les caractéristiques régionales de manière à préciser les liens qui existent entre les images de l’art rupestre, les conditions sociales et économiques et les caractéristiques régionales ou locales marquées, en particulier les croyances et les traditions religieuses et culturelles.

L’art rupestre doit être replacé autant que possible dans son contexte géoculturel. Les images sont parfois exceptionnelles par leur caractère esthétique ; plus souvent, leur valeur est liée aux sociétés qui les ont produites et aux significations dont elles sont imprégnées. Pour comprendre ce rapport, des recherches approfondies de leur contexte peuvent s’avérer nécessaires. Il est à espérer que les études thématiques contribueront à identifier les sites où ces recherches seront utiles.

L’étude sur l’Amérique latine et les Caraïbes a été réalisée en collaboration avec le Comité scientifique international de l’ICOMOS sur l’art rupestre, un conseiller de l’ICOMOS pour le Patrimoine mondial et l’unité Patrimoine mondial du Secrétariat international de l’ICOMOS.

Corridors Culturels du Sud-est EuropéenEn 2000, à l’initiative de l’ICOMOS Bulgarie, un groupe d’experts des Comités nationaux de l’ICOMOS du Sud-est de l’Europe lancent le projet «Itinéraires culturels du Sud-est de l’Europe» (www.culture-routes.lu/cisee/). Avec l’appuie de l’ICOMOS, ils identifient le réseau des routes historiques dans la région, créent une base de données et des cartes électroniques qui montrent le patrimoine le plus précieux de la région et proposent une politique concertée pour sa protection.

Cinq ans plus tard, ce message des experts est lancé dans l’espace politique. Le Forum Régional «Corridors culturels du Sud-est de l’Europe» (Varna, 2005) focalise l’attention sur un nouveau type de patrimoine – les «corridors culturels»– ces axes séculaires transnationaux de liens et d’échanges culturels dans un vrai carrefour des civilisations. A cette occasion, les Chefs d’État de la région, en partenariat avec l’UNESCO, le Conseil de l’Europe, la Commission Européenne et l’ICOMOS, adoptent la «Déclaration de Varna», s’engageant à des actions communes en faveur du patrimoine régional. ICOMOS Bulgarie, coordinateur de ce Forum, présente l’exposition multimédia «Patrimoine culturel du Sud-est de l’Europe». Sur la base de cette Déclaration, le deuxième Forum Régional «Communication du patrimoine» (Opatija, 2006) à adopté une «Stratégie pour l’identification, la sauvegarde, l’usage durable et la promotion des corridors culturels du Sud-est de l’Europe» à partir de laquelle les

Ministres de la culture approuvent les prémisses d’un Plan d’action, élaboré par le réseau régional d’experts.

Depuis, dans le cadre de la mise en œuvre de cette Stratégie, deux projets, réalisés par le réseau régional d’experts et dirigé par Todor Krestev, en coopération avec l’UNESCO, le Conseil de l’Europe, la Commission Européenne et l’Institut européen des itinéraires culturels, ont été finalisés : • «Un trésor à découvrir» (www.

heriquest.com), financé par le British Council en Bulgarie vise à initier et sensibiliser les enfants au patrimoine du Sud-est de l’Europe, à travers d’une activité ludique.

• «Itinéraires culturels virtuels du Sud-est de l’Europe» (www.seecorridors.eu): la première version de ce site web réalisé, avec l’aide du gouvernement du Luxembourg et de l’Institut européen des itinéraires culturels, et le soutien financier du Ministère bulgare de la culture, présente les politiques régionales en faveur du patrimoine et donne accès à un Atlas interactif des routes culturelles et à une base de données sur les biens culturels qu’on y trouve, ainsi q’une information sur les possibilités de tourisme culturel dans la région.

Le développement du projet reflète l’évolution dynamique de la conception du patrimoine culturel et des Routes de dialogue, élaborée grâce aux efforts des organisations internationales et de l’ICOMOS. Il atteste des possibilités de partenariat qui existent entre les acteurs internationaux au profit de la synergie des politiques, projets et initiatives concrets et met en valeur l’importance de la coopération régionale et les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies d’information pour diffuser et promouvoir notre patrimoine commun.

Todor KrestevMembre d’Honneur de l’ICOMOSPrésident d’Honneur de l’ICOMOS Bulgarie

IComoS félicite chaleureusement l’IComoS Bulgarie pour le diplôme qui lui a été octroyé par le Prix du patrimoine culturel de l’Union européenne / Prix Europa Nostra 2005 dans la catégorie « Service dévoué » pour avoir développé et mise en œuvre une politique et une action efficaces dans un contexte de transition politique difficile, l’exemple promulgué aux niveaux régional et international, et l’esprit louable de coopération. www.europanostra.org/lang_en/index.html

Page d’acceuil du jeux « Treasure Quest » www.heriquest.com

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ICOMOS24nouvelles | news décembre 2006

SELECTION DES OUVRAGES RECUS AU CENTRE DE DOCUMENTATION UNESCO-ICOMOS

Editeur: Gaia JungeblodtCoordonnateur: Ray BondinDesign: Midsea BooksTraductions et correc-tions: Secrétariat international de l’ICOMOSImpression: Biedermann Offsetdruck, Parsdorf, Allemagne

ISBN 1 904966 12 8. [En vente auprès de www.historic-scotland.gov.uk ]

Le fer constitue le matériau de base d’une grande partie des structures historiques les plus importantes et significatives d’Ecosse – des grands moulins et kiosques à musique, jusque dans les détails complexes qui donnent le caractère particulier de nos bâtiments Victoriens. Comprendre ce matériau constitue donc une partie très importante de nos efforts pour sauvegarder ce patrimoine. Ce guide fournit une vue d’ensemble complète de l’utilisation historique du fer dans les constructions.

eRRATum dans Vol. 16, n° 1, Avril 2006:IComoS Sweden: Proceedings of the 10th International Congress on Deterioration and Conservation of Stone, Stockholm, June 27-July 2, 2004. Edited by Daniel Kwiatkowski and Runo Löfvendahl. Stockholm: ICOMOS Sweden, 2004. 2 vol. ISBN: 91-631-1458-5

Une petite erreur s’est glissée dans l’adresse e-mail où vous pouvez commander cet ouvrage. La bonne adresse est: [email protected]

IComoS France: Vivre dans un grand site: le pari du développement durable. Baie de Somme, 17-19 Juin 2004. Section Française de l’ICOMOS. Paris, 2006. 200 p. (Les Cahiers de la Section Française de l’ICOMOS vol.22). [Pour commander: [email protected]]

Le séminaire, accueilli en Baie de Somme par le SMACOPI, a réuni la Section Française de l’ICOMOS et le Réseau des grands sites de France pour une organisation conjointe des travaux. Il a marqué une nouvelle étape de la réflexion et de l’action: après s’être penchés sur la question des sites puis sur celle des visiteurs, les organisateurs ont porté leur réflexion sur les habitants, en examinant les enjeux culturels, sociaux et économiques que représentent les grands sites pour ceux qui y vivent.

la Proteccion de los bienes culturales en caso de conflicto armado: «Un desafío y una oportunidad para América Latina y el Caribe», Seminario Regional, Buenos Aires

2 al 4 de marzo 2005. Buenos Aires: Ministerio de Relaciones Exteriores, Comercio Internacional y Culto de la República Argentina, 2006. 142 p.

Actes du Séminaire Régional tenu à Buenos Aires en mars 2005, pour marquer le cinquantième anniversaire de la Convention de la Haye de 1954 et de son Premier Protocole ainsi que l’entrée en vigueur de son 2eme Protocole de 1999.

International Journal of Intangible Heritage. 2006 - Vol. 1. Seoul: The National Folk Museum of Korea, 2006 - .ISSN: 1975-3586 [Cette publication peut être téléchargé gratuitement sur http://www.ijih.org]

Le International Journal of Intangible Heritage est une revue académique et professionnelle en Anglais dédiée à la promotion de la compréhension de tous les aspects du patrimoine immatériel dans le monde ; à la diffusion de la recherche et des exemples de bonnes pratiques. Les professionnels et spécialistes de tous les pays sont vivement invités à soumettre des propositions de contributions pour les futures éditions annuelles de cette revue.Promu en célébration du 60e anniversaire de l’ICOM par le National Folk Museum de Corée, l’ICOM Corée, avec le soutien financier du Ministère de la Culture et Tourisme de Corée.

20th Century preservation of cultural heritage. Edité par Natalia Dushkina. Moscow: Moscow Architectural Institute; Moscow Committee for the Preservation of Cultural Heritage, 2006. 276 p. Anglais/Russe ISBN 5-7480-01-22-5

Actes de la conférence « Preservation of 20th Century Architecture and World Heritage - Heritage at Risk » tenue à Moscou, 17-20 avril 2006. Pour souligner le besoin urgent en interventions de restauration, ce volume contient des travaux sur des constructions datant des années 1920 à 1950 et principalement situées à Moscou. La publication montre le degré d’intégrité de ces bâtiments phares mondialement connus et surtout donne la parole aux auteurs de projets complets ou en voie de l’être.

Scottish iron structures. Tom Swailes, in collaboration with Mark Watson and Audrey Dakin. Edinburgh, Historic Scotland, 2006. 208 p. Guide for practitioners, 5.