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07.11. 2018 07. 04. 2019 L’A postmodernistes et autres mythes cca.qc.ca Cette exposition est rendue possible en partie grâce à la Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts. Le CCA tient à remercier de leur appui généreux la Ville de Montréal et le ministère de la Culture et des Communications, le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts de Montréal. De gauche à droite : Aldo Van Eyck, photographie des constructions pueblo, Aldo van Eyck Archive © Aldo Van Eyck. Tois cartes postales pueblos de Vincent Scully © Casa Editrice Giusti di Becocci Fierenze. Boîte à diapositives Kodak, 1969. © Eastman Kodak Inc. Carte postale Giardino di Boboli Pietro Barbino de Charles Moore, 1979, © Casa Editrice Giusti di Becocci Fierenze Centre Canadien d’Architecture Canadian Centre for Architecture 1920, rue Baile, Montréal, QC, Canada LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018 CAHIER SPÉCIAL G Expériences multiples Œuvres d’art contemporaines ou classiques, histoire, sciences sociales ou naturelles, expositions traditionnelles ou 3.0 : l’offre muséale de l’automne est encore une fois riche et diversifiée. Visite guidée. D’un musée à l’autre

D’un musée à l’autre Expériences multiples · applications mobiles. «Tous ces élé-ments font en sorte que la visite au Musée de la civilisation est plus en-globante qu’avant

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07.11.2018 – 07.04.2019

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et autres mythescca.qc.caCette exposition est rendue possible en partie grâce à la Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts.Le CCA tient à remercier de leur appui généreux la Ville de Montréal et le ministère de la Culture et des Communications, le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts de Montréal.

De gauche à droite : Aldo Van Eyck, photographie des constructions pueblo, Aldo van Eyck Archive © Aldo Van Eyck. Tois cartes postales pueblos de Vincent Scully © Casa Editrice Giusti di Becocci Fierenze. Boîte à diapositives Kodak, 1969. © Eastman Kodak Inc. Carte postale Giardino di Boboli Pietro Barbino de Charles Moore, 1979, © Casa Editrice Giusti di Becocci Fierenze

Centre Canadien d’ArchitectureCanadian Centre for Architecture1920, rue Baile, Montréal, QC, Canada

L E S S A M E D I 2 0 E T D I M A N C H E 2 1 O C T O B R E 2 0 1 8

CAHIER SPÉCIAL G

Expériencesmultiples

Œuvres d’art contemporaines ou classiques, histoire,

sciences sociales ou naturelles, expositions traditionnelles

ou 3.0 : l’offre muséale de l’automne est encore une fois

riche et diversifiée. Visite guidée.

D’un musée à l’autre

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018G 2

Intelligence artificielle, réalité

augmentée et réalité virtuelle

font maintenant partie du quoti-

dien des différents centres d’art

et de culture au Québec. Assis-

to n s - n o u s à u n e r é vo l u t i o n

muséale?

A D I L B O U K I N D

Collaboration spéciale

V ivre comme les peuples des Pre-mières Nations ; apprendre à ti-

rer à l ’arc, à pêcher à la lance,construire des igloos ou même fairedu traîneau à chiens dans les forêts dunord du Canada. Ces expériences quepeu de personnes peuvent se targuerd’avoir vécues sont désormais possi-bles, et ce, sans quitter Montréal,grâce aux nouvelles technologies.

Les établissements muséaux utili-sant ainsi la technologie sont de plusen plus nombreux.

Quelle est la place des nouvellestechnologies dans le monde des mu-sées? Peut-on parler d’une fin en soi,

d’un simple gadget marketing oualors d’un outil augmentant l’expé-rience des visiteurs ? Pour StéphaneChagnon, directeur général de la So-ciété des musées du Québec (SMQ),« c’est une complémentarité avec lesapproches et pratiques muséales tra-ditionnelles, comme la médiation».

La technologie au service del’expériencePour M. Chagnon, cette révolutiontechnologique crée un impact plusimportant en ce qui a trait à l’expé-rience des visiteurs, par ticulière-ment dans le cadre d’installations denature scientifique ou historique. « Jetrouve que le numérique est perti-nent pour des sites archéologiquesoù ne subsistent que des vestiges au-jourd’hui, comme à Palmyre, qui aété détruite par le groupe État isla-mique, affirme M. Chagnon. C’est unvéhicule fort intéressant, notammentavec la réalité augmentée, qui per-met de voir ce qu’un lieu ou un objetétait avant. » Le directeur de la SMQajoute que la réalité virtuelle permetelle aussi de visiter des lieux aux-quels le public n’aurait pas accès faci-

lement, comme l’Antarctique.L’attrait général pour l’immersion

et l’interactivité motive égalementl’intégration de ces technologies.Ainsi, plusieurs musées les utilisenttrès bien, selon M. Chagnon, quiparle alors des expositions Portes vir-tuelles au Musée naval de Québec,Génie autochtone au Centre dessciences de Montréal, MLab Crea-form au Musée de la civilisation àQuébec ou encore Square à Biblio-thèque et Archives nationales duQuébec à Montréal. Dans ce derniercas, le projet de BAnQ se veut un la-boratoire de création numérique des-tiné aux jeunes de 13 à 17 ans. Leprojet pousse les jeunes à collaborer,que ce soit en personne dans l’es-pace physique ou à distance en visi-t a n t l e s i t e d e l ’ e x p o s i t i o n(square.banq.qc.ca). Les ateliers pro-posés sont variés, allant de laconstruction d’un échiquier à du des-sin artistique.

Nouveaux défisBien évidemment, la technologieamène son lot de défis et d’enjeux.« Les coûts d’implantation sont im-

menses, et ça prend des budgets im-por tants en plus d’une meilleureconnaissance du rôle des technolo-gies», affirme M. Chagnon.

À cela s’ajoutent les coûts de for-mation du personnel, aussi bien pourceux qui effectuent la maintenanceque pour les guides qui doivent ap-prendre à se servir de nouveaux ou-tils. Selon M. Chagnon, les membresdu personnel doivent développerleurs propres connaissances afin demieux transmettre les contenus desexpositions. Le directeur de la SMQdécrit l’implantation des nouvellestechnologies comme étant un atout àdouble tranchant : si une expositioncomporte une ou deux installationsavec des cafouillages technolo-giques, les visiteurs se souviendrontplus de ceux-ci que du propos del’exposition.

Les musées ont aussi dû créer denouveaux postes, comme celui decoordonnateur numérique, qui doits’assurer du bon fonctionnement desdif férents suppor ts liés aux nou-velles technologies. Dans les plusgrands musées, c’est donc de spécia-listes numériques qu’on a besoin.

Quand la technologie et la tradition se rencontrent

SAMUEL ZELLER UNSPLASH

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018 G 3

montréal ville

Calder

Alexander Calder : Un inventeur radicalÀ VOIR DÈS MAINTENANT !

Grand bienfaiteur En collaboration avec

Une exposition conçue, organisée et mise en tournée par le Musée des beaux-arts de Montréal en collaboration avec la Calder Foundation. L’exposition a reçu l’appui du ministère du Patrimoine canadien par le biais du Programmed’indemnisation pour les expositions itinérantes au Canada. Le Musée remercie le ministère de la Culture et desCommunications du Québec, le Conseil des arts de Montréal et le Conseil des arts du Canada pour leur soutienconstant. | Alexander Calder, Performing Seal [Phoque performant], 1950. Museum of Contemporary Art Chicago. lLeonard and Ruth Horwich Family Loan. © 2018 Calder Foundation, New York / Artists Rights Society (ARS),New York / SOCAN, Montréal. Photo Nathan Keay, courtesy MCA Chicago

« Ses œuvres sont à vivre […] fascinant ! »— Evelyne Charuest, ICI Radio-Canada Première, Gravel le matin

« [Une] belle exposition qui élèvera le regard de petits et grands. »— Isabelle Delorme, MauditsFrançais.ca

Enfin, le rythme des expositions aaussi changé : dans le cas d’une ex-position permanente pour laquelleon projette une durée de vie d’aumoins dix ans, il faut s’assurer que latechnologie ne tombera pas en dé-suétude et restera pertinente.

La technologie à tout prix ?Cependant, Stéphane Chagnon sou-tient que le propos et le messaged’une exposition doivent être mis enavant et qu’il faut penser à la technolo-gie dans un second temps, pour voirsi celle-ci apporterait quelque chosede plus dans l’expérience muséale.

C’est dans ce sens qu’abonde Mar-tine Bertier, chef de division de l’ani-mation et des programmes publicsdu Jardin botanique et d’Espace pourla vie. « On utilise la technologie,mais seulement si c’est pertinent. Leproduit principal, c’est le jardin et lescollections. » Malgré une relative ab-sence de ces nouvelles technologies,les dif férents établissements donts’occupe Mme Berthier ont accueilliprès de 2,2 millions de visiteurs en2017. Les chif fres de cette annéesont un peu plus modestes, avec1,4 million de visiteurs, en raison desrénovations au Biodôme.

Cette utilisation moindre des nou-velles technologies n’influe pas sur leprofil des visiteurs des installations

d ’Espace pour la v ie , expl iqueMme Berthier, où la moitié des visi-teurs ont de 25 à 44 ans. «Nous atti-rons une clientèle familiale. Pour leJardin, c’est une clientèle de proxi-mité », précise Mme Bertier. Dans lecas du Jardin botanique, la populationqui le fréquente est en général plusâgée, à l’exception de la période duGrand Bal des citrouilles de l’Hallo-ween. Les nouvelles technologies sont,elles, plus présentes au Planétarium.

Selon M. Chagnon, les expositionsplus traditionnelles ont encore un belavenir. « Le numérique ne rempla-cera jamais le rappor t du visiteuravec l’objet authentique», conclut-il.

Exemple de design interactif hybride mélangeant objets réels et contenus numériques. Levisiteur doit actionner un harpon physique pour capturer des saumons virtuels. Cettestratégie muséographique rend l’apprentissage beaucoup plus concret.RÉFÉRENCE DESIGN / CENTRE DES SCIENCES DE MONTRÉAL

16millionsLes musées ont toujours la cote. Une

enquête de l’Observatoire de la culture

et des communications de l’Institut de

la statistique du Québec chiffrait à

16 millions le nombre de visiteurs dans

les musées au Québec au cours de

l’année 2017. Ce nombre est en

constante croissance, année après

année, selon le directeur de la SMQ.

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018G 4

M A R I E - H É L È N E A L A R I E

Collaboration spéciale

L e Musée de la civilisation, à Qué-bec, souf fle ses 30 bougies.

« Nous sommes le plus jeune destrois musées d’État, mais 30 ans,c’est l’âge de la maturité si on faitune comparaison avec les êtres hu-mains ; à 30 ans, on est en pleine pos-session de ses moyens, on se connaîtet on est sur notre élan pour les dé-cennies à venir. C’est un peu commeça que je vois le Musée de la civilisa-tion », affirme son directeur. Le Mu-s é e a c o n n u u n e c r o i s s a n c econstante depuis son ouverture.

Vendredi, on fêtait les 30 ans dumusée, et les festivités se poursui-vront tout le week-end avec des vi-sites des coulisses, un spectacle mu-sical et, dimanche, ce sera la journéefamiliale avec photos, animation mu-sicale par les Chats de ruelles et l’in-contournable gâteau d’anniversaire.

«Ce qui a fait la marque du muséedepuis 30 ans, et ce, dès le départ,c’est son audace, c’est être à l’avant-garde. Le musée a marqué l’histoirede la muséologie au Québec etmême dans le monde, puisqu’il a étéle premier à développer une ap-proche thématique interdisciplinairetrès pédagogique et, depuis, le mo-dèle a beaucoup été repris, ce qui estextrêmement flatteur pour nous »,avance Stéphan La Roche.

Mais depuis 30 ans, les choses ontévolué et le directeur affirme que «lamarque d’un musée de société, c’est

de n’être ni un musée d’histoire, ni unmusée d’ethnologie, ni d’anthropolo-gie, d’art ou de science, mais un peutout ça à la fois !» Le rôle d’un muséede société, c’est de suivre et mêmed’essayer de devancer les phéno-mènes de société. La société québé-coise a évolué au cours des 30 der-nières années et «30 ans sur l’histoirede l’humanité, c’est bien peu de chose,mais à l’échelle de nos perceptions hu-maines, ces années ont été celles del’accélération, et notamment à causedu numérique», ajoute-t-il.

Mais l’utilisation de la technologien’est pas une nouveauté pour le Mu-sée de la civilisation. Il y a 30 ans, onparlait de multimédia, « c’était déjàtrès audacieux et très présent au mu-sée parce que, dès le départ, on levoulait interactif et participatif et on yarrivait grâce à différentes approchestrès ludiques, explique Stéphan LaRoche. Au cours des dix, sinon descinq dernières années, le numériquea pris toute sa place et fait en sorteque notre muséologie et muséogra-phie évoluent en conséquence pourintégrer toutes ces nouvelles techno-

logies qui permettent de nouvellesapproches pour nos visiteurs».

Aujourd’hui, le musée peut rejoin-dre ses visiteurs non seulement aumoment où ils sont dans le musée,mais en aval et en amont grâce à desapplications mobiles. « Tous ces élé-ments font en sorte que la visite auMusée de la civilisation est plus en-globante qu’avant et qu’on peut s’ypréparer avant et la partager par lasuite avec ses amis et sa famille. »

Plus de 500 000 objetsMais le Musée de la civilisation, c’estaussi des réserves qui regorgent deplus de 500 000 objets : des livres,des œuvres d’art, des artefacts, desarchives, etc. « Actuellement, on n’ajamais exposé autant d’objets tirésdes réser ves et, pourtant, on n’enprésente que 4000 », lance StéphanLa Roche directeur du musée. Etpourquoi y a-t-il autant d’objets ?

« À l’heure du numérique, ons’aperçoit que les gens ont besoind’être confrontés, dans le bon sensdu mot, à des objets réels, tangiblesqui sont porteurs d’une identité forteparce qu’à l’heure des fake news, lesmusées sont maintenant des lieux deréférence et de crédibilité où la popu-lation vient chercher des informa-tions fiables. Elle vient aussi cher-cher de l’émotion : un visiteur face àun jouet datant d’une autre décenniesera plus fasciné que s’il le voyait enphoto sur Internet. »

La nouvelle exposition Mon sosie a2000 ans ouvrira ses portes le 24 oc-tobre et restera fidèle à l’image et àla mission du musée : « C’est une ex-position audacieuse, une expositiond’avant-garde pour démontrer que lemusée l’est toujours et peut l’être en-core longtemps !» s’exclame StéphanLa Roche.

L’exposition allie histoire ancienne,modernité et actualité. Elle présenteune collection qui à la base est trèsclassique puisque les pièces sont is-sues d’une collection de bustesgréco-romains qui ont été prêtés parle Musée d’art et d’histoire de Ge-nève et la Fondation Gandur pour

l’Art. « On a réfléchi à la manière deprésenter des bustes gréco-romainsqui en soi sont intéressants, mais plu-tôt statiques… » Il fallait présenterces objets de façon à créer un intérêtet une résonnance dans la société ac-tuelle, et c’est là que l’idée a surgi detrouver des sosies à ces bustes dansla société actuelle. «On a lancé, il y aun an et demi un site Web et on a faitun appel à tous ; si vous croyez res-sembler ou si vous connaissezquelqu’un qui ressemble à César, àVénus ou à Aphrodite, envoyez votrephoto (il y avait un logiciel de recon-naissance faciale sur le site). On alancé une ligne à l’eau », se rappelleStéphan La Roche. Les réponsesn’ont pas tardé et 108 000 personnesont répondu à l’appel de partout dansle monde. Il a fallu procéder à une im-mense sélection pour arriver aux 25sosies de l’exposition. «C’est impres-sionnant parce que ce sont des sosiespar faits ! » lâche le directeur quiajoute que « ce qui est fascinant, etune partie de l’exposition traite de cetaspect, c’est que, lorsque des gens seressemblent, il y a des similitudesdans leur parcours de vie même à2000 ans de distance. » L’expositioninterpelle les visiteurs sur ce mondede l’image dans lequel on vit à l’heuredes égoportraits.

Quand vient le temps de définir lerôle d’un musée de société au-jourd’hui, Stéphan La Roche se mon-tre déterminé : « Je ne crois pasqu’un musée doive prendre position,mais il doit révéler différentes posi-tions. On est dans la recherche del’objectivité, mais on essaie de tou-jours d’offrir le plus de points de vuepossible. Il faut laisser parler lesgens, les groupes et les thèses en lesconfrontant, en les mettant côte àcôte et en laissant aux visiteurs lechoix de se faire leur opinion.» Selonlui, le musée est un révélateur quidoit mettre en avant des sujets et desthèmes d’actualité porteurs d’avenir.«On le fait, et toujours à la recherchede l’objectivité, dit-il. C’est ce que lesgens viennent chercher au Musée dela civilisation depuis 30 ans.»

Entre histoire ancienne,modernité et actualitéMon sosie a 2000 ans : en droite ligne avec toutce qui s’est fait au Musée de la civilisationdepuis 30 ans

« 30 ans sur l’histoire del’humanité, c’est bien peu dechose, mais à l’échelle de nosperceptions humaines, cesannées ont été celles del’accélération »

À gauche,Justin Verret, né à Québec en 2016. À droite, un fragment de statuereprésentant unenfant rieur quifait partie de lacollection duMusée d’art etd’histoire deGenève, entre 300 et 101av. J.-C.FRANÇOIS BRUNELLE

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018 G 5

M A R T I N E L E T A R T E

Collaboration spéciale

D if ficile à saisir, l’identité cultu-r e l l e e s t u n c o n c e p t e n

constante évolution. Le Musée desbeaux-arts de Montréal (MBAM) asouhaité l’analyser sous dif férentsangles en demandant à sept artistescanadiens émergents issus de notrediversité culturelle de produire cha-cun une œuvre inspirée de piècesdes collections des cultures dumonde. C’est ce qu’on peut voir dansConnexions. Notre diversité artistiquedialogue avec nos collections. L’expo-sition est présentée au pavillon Jean-Noël Desmarais jusqu’à la fin juin,puis déménagera dans la nouvelleaile des cultures du monde et du vi-vre-ensemble Stéphan Crétier et Sté-phany Mailler y qui ouvrira sesportes l’été prochain.

Au mur, une petite jarre à huilepar fumée thaïlandaise datant duXVIe siècle, envoyée au Japon où ellea été utilisée comme contenant à théen poudre.

« L’identité n’est jamais figée et onle voit bien avec ce petit objet dontl’usage a été réinventé en changeantde territoire, et cette évolution a ins-piré l’ar tiste montréalaise PavitraWickramasinghe, née au Sri Lanka»,explique Laura Vigo, commissaire

principale de l’exposition et conser-vatrice de l’art asiatique du MBAM.Évoquant le transfert et la transfor-mation qu’entraîne la migration, l’ar-tiste a créé un paysage imaginaireavec des projections d’ombres de dif-férentes sculptures qui évoquent lepetit récipient. Disposées sur un pla-teau tournant, les ombres projetéessur un écran panoramique se trans-forment continuellement.

La plupart des autres artistes sesont inspirés de pièces de la collec-tion liées à leurs origines. Par exem-ple, l ’œuvre de Hua Jin, née enChine, témoigne avec 12 assiettes deses préoccupations par rapport à l’ef-facement de la culture sous l’effet dela mondialisation et de la productionde masse.

Toujours en Chine, au début duXVIIIe siècle, des vases imitaient lestyle japonais Imari pour satisfaire lademande occidentale. Ils ont inspiréKaren Tam pour créer des pièces enmousse de polystyrène décorées depaillettes, en référence et en opposi-tion à la production de masse chi-noise de marchandises authentiqueset fausses.

L’exposition nous fait aussi voya-ger en Afrique avec l’artiste canadienBrendan Fernandes, d’ascendancekenyane et indienne, maintenant ins-tallé à Chicago. Il s’est inspiré demasques africains du XIXe et du

XXe siècle. Retrouvées dans les mu-sées en raison du passé colonial, cespièces ont perdu les traces de leurprovenance, ce qui soulève des ques-tions par rapport à leur authenticité.Des questionnements qui ne sontpas étrangers à l’artiste lui-même, enraison de son parcours. Avec la réa-lité virtuelle, il redonne du sens à cesmasques en leur faisant reprendrevie sur le corps de danseurs.

L’expo présente aussi le triptyqued’Arwa Abouon, une artiste montréa-laise née en Libye qui aborde laquestion de l’identité plurielle.

Grande présence de l’Amérique latineOn découvre aussi dans Connexionsles sculptures en céramique deZ’otz* Collective — z’otz signifie« chauve-souris » en maya. Le travailcollaboratif et intuitif de ce collectifde Toronto est grandement inspiréde la mythologie aztèque. Leurs œu-vres représentent des êtres hy-brides, des objets et des éléments entransition de la flore et de la faune.

« La transformation et l’hybrida-tion qu’on voit dans leur travail fait àréférence à certaines traditions an-cestrales, comme les nahuales chezles Aztèques avec l’esprit animal quiest l’alter ego du chaman », expliqueErell Hubert, conservatrice de l’art

précolombien au MBAM.Plus près de notre réalité, leur tra-

vail fait aussi référence à la migration.«À comment, en fait, la même per-

sonne se transforme au fil de sonchemin», ajoute Erell Hubert.

Le voyage se termine avec le tra-vail de Maria Ezcurra et Nuria Car-ton de Grammont, qui ont demandéà 21 Québécois qui ont émigré de 21pays des Amériques de nous présen-ter chacun un objet personnel qui ajoué un rôle dans leur processusd’immigration.

Approche pluralisteConnexions s’inscrit dans le courantlancé au MBAM avec D’Afrique auxAmériques. Picasso en face-à-face,d’hier à aujourd’hui et Nous sommesici, d’ici. L’ar t contemporain desNoirs canadiens. Ces deux exposi-tions, terminées en septembre, cher-chaient à décentrer les regards en al-lant au-delà du discours classique enhistoire de l’art. Connexions poursuitle dialogue entre les cultures et lesépoques.

« Chaque objet a de multiples si-gnifications, selon le temps, l’espaceet la personne qui le regarde, in-dique Laura Vigo. L’idée de voir cesobjets à travers des regards plurielspermet d’enrichir la collection et dela rendre aussi plus actuelle. »

MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MONTRÉAL

Des regards pluriels pourréactualiser des œuvresanciennes

Inspirée de la petite jarre, l’œuvre Île flottante, de Pavitra WickramasingheMBAM

Quelques vases de l’œuvre Imitation des insectes de Castiglione, de Karen TamMBAM

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018G 6

présente

av e c l e s p h o t o g r a p h i e s d e F r a n ç o i s B r u n e l l e

Au Musée de la civilisationÀ Québec / Dès le 24 octobre

Avec la collaboration

Une exposition inusitée de sculptures antiques et de photographies de François Brunelle qui propose un récit entre histoire et modernité.

mcq.org

Ces jours-ci, les murs du Musée na-

tional des beaux-arts du Québec

(MNBAQ), et plus précisément

ceux du pavillon Pierre Lassonde,

s’illuminent des œuvres de Marcel

Barbeau. Pour la première fois, une

exposition est consacrée à ce pein-

tre du Refus global, figure notoire

de l’art contemporain au Québec.

M A R I E - H É L È N E A L A R I E

Collaboration spéciale

M ais avant que le public puisseadmirer ces tableaux, il aura

fallu beaucoup de travail à l’équiped’Eve-Lyne Beaudry, conservatricede l’art contemporain au MNBAQ etcommissaire de l’exposition : « Pourun monument comme Marcel Bar-beau, il y a beaucoup de choses à lireet à comprendre avec ses 70 ans decarrière. Cela représente trois ans derecherches ! » explique Annie Gau-thier directrice des collections auMNBAQ.

Durant sa vie, Marcel Barbeau aréalisé plus de 4000 œuvres, et l’ex-position en compte une centaine :« On voulait mettre en avant-plan lethème du mouvement. On a souventdit de Marcel Barbeau qu’il était tou-jours dans la création et cherchaitcontinuellement quelque chose denouveau. La contrepartie, c’est qu’onpeut sentir des coupures entre cesdifférentes périodes », explique An-nie Gauthier. Pourtant, elle ajouteque, quand on plonge dans l’œuvre,on constate que le peintre aborde demanière séparée certains éléments.Tout au long de sa vie, il mêlera ceséléments : « Il y a un aller-retour surle même vocabulaire qui forme à la

fin un plus grand langage.»L’exposition est d’une grande cohé-

rence pour la fille de l’artiste, la ci-néaste Manon Barbeau, qui, présentedurant différentes périodes de la viede son père, admire aujourd’hui sontravail rassemblé en un tout.

Reconstituer le soleilSolar Equation, une installation del’artiste Rafael Lozano-Hemmer, pré-sente une reconstitution du Soleildans le grand hall du pavillon PierreLassonde. La pièce est constituée deDEL suspendues dans l’aire pu-blique, à l’entrée du Musée. «Le Mu-sée possède déjà une de ses pièces,mais on avait envie d’une œuvre plusactuelle, puis est arrivée cette occa-sion de développer une pièce danscette version numérique », préciseAnnie Gauthier.

L’artiste avait déjà exposé une œu-vre portant le même titre en Australieen 2010. C’était alors une installationextérieure portant un soleil gonflé àl’hélium animé par des projectionsmontrant les turbulences du Soleil.Cette œuvre portait la même théma-tique. L’hélium est contrôlé par lesÉtats-Unis, s’en procurer est difficileet la somme nécessaire pour acheterle gaz était trop élevée pour le Mu-sée: «Rafael Lozano-Hemmer, en col-laboration avec le Musée de Séoul,avait la possibilité de développer cetteœuvre dans une nouvelle technologie,qui est celle qui est présentée ici», ra-conte la directrice. D’abord présentéeà Séoul, la pièce est arrivée ici en sep-tembre dernier.

Solar Equation veut retracer la réa-lité du Soleil. Pour y parvenir, le pro-jet s’appuie sur des données captéespar l’obser vatoire du Soleil dela NASA. Grâce à une animation, unmouvement créé est perpétuelle-ment renouvelé offrant aux visiteurs

Une collection nationaleredéployéeDe l’exposition Marcel Barbeau à la réouvertured’un pavillon, le Musée national des beaux-artsdu Québec a une offre automnale diversifiée

Vue de l’exposition Marcel Barbeau. En mouvementMNBAQ, IDRA LABRIE

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018 G 7

Histoires et contributions de la communauté juive Exposition jusqu’au 11 novembre

Derniè

re c

hance !

un aperçu des dif férents types demouvements représentant les turbu-lences qui peuvent être observés surla surface du Soleil, un phénomènenaturel découvert récemment par leschercheurs en astronomie. L’œuvreest émouvante et possède la qualitéde sensibiliser le public au réchauffe-ment climatique et à notre rapport àl’environnement vivant. « On aura lachance de voir le Soleil ne jamais secoucher jusqu’à la mi-février de l’anprochain», lance Annie Gauthier.

Laisser entrer la lumière

En 2016, le MNBAQ ouvrait lesportes du nouveau pavillon PierreLassonde. Aujourd’hui, le public

pourra découvrir l’actualisation dupavillon Gérard-Morisset pour la troi-sième phase du redéploiement descollections. «On revoit complètementle contenu des salles après avoir ac-tualisé son architecture. On réservedes surprises au niveau architectu-ral », explique avec beaucoup defier té Annie Gauthier. Des ouver-tures vers l’extérieur ont été aména-gés of frant de nouveaux points devue sur le parc. Désormais, la lu-mière naturelle pénètre jusque dansles salles. « On s’est inspirés de labeauté du pavillon Pierre Lassonde,très lumineux, où les visiteurs se sen-tent bien dans les aires publiques, af-firme-t-elle. On a voulu reproduire ce

sentiment pour que la visite puisse sepoursuivre dans un prochain pavillonoù l’on vit la même expérience.»

Pour cette troisième phase du re-déploiement des œuvres, ce sontles collections d’ar t ancien et mo-derne qui s’étendent dorénavantdans cinq salles qui présentent350 ans de pratique ar tistique auQuébec et qui marient les deux col-lect ions , représentant p lus de 20 000 objets illustrant toute la pé-riode. « On commence à voir appa-raître l’art religieux, le début de lapratique ar tistique où les ar tistescopient les grands maîtres françaisjusqu’aux années 1960 », rappelle ladirectrice. Un tel déploiement, c’est

du jamais vu au MNBAQ.S’ajoutent à ce redéploiement dans

le même pavillon, deux autres expo-sitions qui accueillent les visiteurs aurez-de-chaussée. D’où venons-nous ?Que sommes-nous ? Où allons-nous ?est une œuvre de Jean McEwen pré-sentée en vis-à-vis de Mirage blanc,qui comporte 70 œuvres ou l’hiverest magnifié. Ces deux expositionssont signées Maude Lévesque, quien assure le commissariat.

Ces deux expositions touchent lesquestions identitaires et le fameux« nous » collectif. « Quand on a posénotre regard sur le redéploiement del’art ancien et moderne, on a eu unmalaise», raconte Annie Gauthier. LeMNBAQ a 85 ans cette année et ilabrite la collection nationale où « il y ades angles morts. Mais on ne peutpas réécrire l’histoire », ajoute-t-elle.Aujourd’hui, le Musée a choisi deprésenter certaines de ses œuvresdans leur état par fois négligé enabordant le sujet des enjeux de pré-ser vation du patrimoine, « et on avoulu montrer l’envers du décor etdonner la voix à certains absents »,précise la directrice soulignant queces deux expositions du rez-de-chaussée viennent démontrer que lespratiques du Musée en matière d’ac-quisitions ont changé et que « notrevolonté d’être plus inclusifs au niveaudes genres, des générations, de la re-présentation d’artistes des premièresnations se manifeste maintenant dansnos nouvelles priorités d’acquisi-tions», conclut Annie Gauthier.

Vue de l’exposition Marcel Barbeau. En mouvementMNBAQ, IDRA LABRIE

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018G 8

ADMIREZ PLUS DE 350 OBJETS

EMBLÉMATIQUESÀ POINTE-À-CALLIÈRE

Jusqu’au 4 novembre 2018

En collaboration avec

Une exposition réalisée par Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire

de Montréal, en collaboration avec le Museo Egizio de Turin (Italie).

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DERNIÈRE CHANCE !

M A R I E - H É L È N E A L A R I E

Collaboration spéciale

L es petits musées montréalais re-gorgent de trésors par fois mé-

connus du grand public, mais tou-jours fascinants à découvrir. Petitaperçu de ce qui se cache derrièreles murs de ces établissements sou-vent plus que centenaires.

Le Musée Redpath, établi sur lecampus de l’Université McGill de-puis 1882, est le plus ancien immeu-ble conçu à des fins muséales au Ca-nada. Les collections d’histoire natu-relle y sont exposées dans le pluspur style victorien. On est accueillipar des squelettes de baleines, d’ota-ries et de tortues de mer. Dans la ga-lerie Dawson règnent les spécimensvedettes : un squelette de gorgosau-rus libratus grandeur nature, le crâned’un tricératops, un dromaeosaurusalber tensis, cousin du vélociraptorbien connu, ainsi que le crâne d’untyrannosaure. La galerie des Cul-tures présente quant à elle des objetsprovenant du monde entier, dont uneimportante collection d’artefacts da-tant de l’Égypte ancienne.

Niché dans une superbe églisenéogothique, le Musée des maîtreset artisans du Québec s’est donné lamission de valoriser l’ingéniosité etla créativité des créateurs et artisansde l’objet fait main. Ses expositionspermanentes illustrent la richesse dupatrimoine et cherchent à transmet-tre ces savoirs immatériels. L’exposi-tion Mains de maîtres propose un pa-norama des outils, meubles, textiles,

céramiques et autres objets religieuxtémoins du quotidien des Canadiensfrançais du XVIIe au XXe siècle.

En se baladant dans le Vieux-Montréal, il ne faut pas manquer depousser les lourdes portes de la bellechapelle Notre-Dame-de-Bon-Se-cours. Son voisin, le Musée Margue-rite-Bourgeoys, présente la vie etl’œuvre d’une femme exceptionnelle,première enseignante de Montréal etfondatrice de la Congrégation de No-tre-Dame. En octobre et novembre,les guides du musée font découvriraux visiteurs l’histoire du quartierBonsecours. La visite retrace les bâ-timents historiques et les places pu-bliques et souligne l’appor t deshommes et des femmes qui ontcontribué à l’histoire de Montréal. Latournée culmine par la découvertedu site archéologique de la chapelleNotre-Dame-de-Bon-Secours, où sontpréservés des vestiges uniques desXVIIe et XVIIIe siècles.

Les amoureux de design vintageseront comblés au Musée des ondesEmile Berliner. Il n’y avait pas demeilleur endroit que l’édifice RCApour héberger ce musée ayant pourmission de sauvegarder, d’étudier etde diffuser le patrimoine matériel etimmatériel associé à l’industrie desondes sonores. La collection compteplus de 30 000 objets allant des gra-mophones jusqu’aux téléviseurs.

La Biosphère peut se targuerd’être le seul musée de l’environne-ment en Amérique du Nord. Sujetd’actualité s’il en est, les expositionsinteractives permettent de mieux

Ces musées méconnusSquelette de dinosaure, réalité virtuelle ouexpérience scientifique ? À vous de choisir !

Le Musée Redpath, établi sur le campus de l’Université McGill depuis 1882, est le plusancien immeuble conçu à des fins muséales au Canada.UNIVERSITÉ MCGILL

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018 G 9

comprendre les enjeux environne-mentaux liés aux changements cli-matiques et au développement dura-ble. L’exposition Planète Mtl plongeles visiteurs dans une maquette in-teractive tridimensionnelle et neleur propose rien de moins que dedevenir maire de Montréal pendantquelques instants, histoire de mieuxcomprendre les défis de la métro-pole. Pour rendre hommage à cettestructure emblématique, Expo 67 re-monte 50 ans en arrière pour fairerevivre la fameuse Exposition uni-verselle à l’aide d’images, de témoi-gnages et d’objets.

Pour rester dans l’esprit 1967, LeCentre d’histoire de Montréal présentel’exposition immersive Explosion 67.Terre des jeunes. Cette expo «commesi vous y étiez» donne aux plus jeunesune occasion de vivre le Montréal de lafin des années 1960. Expo Extra! est unpetit plus qui s’adresse aux nostal-giques de l’époque qui seront heureuxde prolonger l’expérience émotive etsensorielle.

La prison au Pied-du-Courant a étéconstruite entre 1831 et 1840. Plus de1300 patriotes y furent emprisonnéset même certains exécutés. L’exposi-tion permanente permet de mieuxcomprendre les enjeux reliés aumouvement patriote du Bas-Canadadurant les rébellions de 1837-1838.

Situé dans le quar tier Côte-des-Neiges, le Musée de l’HolocausteMontréal retrace l’histoire de la

Shoah par les témoignages des sur-vivants. C’est un lieu d’apprentis-sage, de rencontre et d ’espoir.Unique au Canada le Musée pré-sente l’histoire et la vie des commu-nautés juives avant, pendant et aprèsl’Holocauste. Il invite à réfléchir à ladestruction engendrée par les préju-gées, le racisme et l’antisémitisme.

L’ancien bain public Généreux estdevenu l’Écomusée du fier monde. L’ex-position permanente L’heure des tra-vailleurs de ce musée citoyen relatel’histoire du quartier, de ses travail-leurs et de leurs stratégies quoti-diennes pour «joindre les deux bouts».

Un musée de la dentisterie ? Pour-quoi pas ! C’est ce que propose le Mu-sée Eudore-Dubeau, qui relate l’his-toire de la médecine dentaire et deson enseignement au Québec. On ytrouve une remarquable collection delivres, d’instruments, de machines,de médicaments et de meubles an-ciens. On peut également y admirerdes modèles d’étude et une collectionanthropologique, de même quequelques œuvres d’art. Après la vi-site, on ne pourra que se féliciter desavancées technologiques en matièred’arrachage de dents !

Pour terminer cette liste malheu-reusement fragmentaire, le site d’Ac-cès culture (accesculture.com) per-met de connaître la programmationde toutes les maisons de la culturequi parsèment l’île de Montréal.Bonne visite !

L’exposition permanente L’heure des travailleurs de l’Écomusée du fier monde relatel’histoire du quartier, de ses travailleurs et de leurs stratégies quotidiennes pour « joindreles deux bouts ».ÉCOMUSÉE DU FIER MONDE

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018G 10

R A P H A Ë L L E C O R B E I L

Collaboration spéciale

A lors que l’hôpital de l’Hôtel-Dieuferme ses portes et cherche une

nouvelle vocation, la mission du Mu-sée des Hospitalières, gardien de lamémoire de l’institution et des dé-buts de Montréal, paraît d’autantplus primordiale. Cet automne, leMusée des Hospitalières promet uneriche programmation culturelle oùles femmes pionnières du Québecsont à l’honneur.

«L’histoire des Hospitalières, c’estnotre histoire, notre patrimoine hospi-talier. Et ce sont les religieuses qui leconservent », résume Paul Labonne,directeur général du Musée. Le nou-veau directeur souhaite faire connaî-tre le rôle central que ces femmes onteu dans la fondation de Montréal.

Cet automne, en plus de l’exposi-tion temporaire et l’exposition perma-nente, une série de conférences por-tant sur Jeanne Mance et les soinshospitaliers en Nouvelle-France, unrécital d’orgue pour Noël et des vi-sites commentées de la chapelle del’Hôtel-Dieu sont au programme.

Jeanne Mance et lesHospitalièresLa grande pionnière Jeanne Mance,reconnue enfin comme cofondatricede Ville-Marie lors du 375e anniver-saire, est le point de départ du Mu-sée. La vie de cette jeune femme quin’a pas froid aux yeux est racontéedans l’exposition temporaire, à l’af-fiche au Musée depuis 2017 etjusqu’en 2019. Son histoire s’entre-mêle évidemment à celle de l’Hôtel-Dieu, dont la mémoire est mise envaleur dans l’exposition permanente.

Mademoiselle Mance grandit enChampagne, fréquente les Ursulines,

devient garde-malade, s’occupe déjàdes pestiférés de la grande peste etdes blessés de la guerre de TrenteAns. Son projet missionnaire en Nou-velle-France naît lorsqu’elle entendparler de cette contrée lointaine.Quelques personnages puissantsvont lui permettre de réaliser sonrêve, parmi lesquels sa mécène An-géline Faure de Bullion, dont on peutadmirer le portrait au Musée. Cettedernière financera l’Hôtel-Dieu deVille-Marie jusqu’à sa mort.

Ni religieuse ni mariée, c’est doncen femme libre que Jeanne Manceprend le Saint-Laurent en mai 1642.C’est là, au milieu du fort Ville-Ma-rie, qu’elle fonde l’Hôtel-Dieu. Au dé-but un modeste bâtiment de bois,puis une structure de pierre, il de-vient le cœur de Montréal autour du-quel la vie prend forme.

Mais les temps sont durs et les Iro-quois n’entendent pas céder leur ter-ritoire sans mener une rude bataille.Jeanne Mance, qui soigne Français,Anglais et Autochtones, préciseM. Labonne, retourne en Francequelques années plus tard pour cher-cher des recr ues. Les trois pre-mières Hospitalières, Judith Moreaude Brésoles, Catherine Macé et Ma-rie Maillet, embarquent dans l’aven-ture depuis La Rochelle.

« Ces religieuses sont des femmesde tête, souligne M. Labonne. Ellesviennent prêter main-forte à JeanneMance, blessée à la suite d’une chute

sur la glace. Elles ont déjà une solideexpérience de gestion puisqu’ellesont fondé l’Hôtel-Dieu à Laval enFrance. » Marie Maillet est aussi lapremière économe de Montréal.Mme de Brésoles est quant à elle apo-thicaire : elle travaille en tant quepharmacienne en préparant les re-mèdes pour les malades. À noter quejusqu’au XIXe siècle, la sœur chargéede la pharmacie avait un rôle impor-tant dans l’hôpital, car les médecinsse faisaient relativement rares, et lasœur apothicaire devait souvent gué-rir elle-même les patients.

À l’occasion de l’anniversaire del’ar rivée des trois fondatrices le20 octobre en 1659, le Musée orga-nise aujourd’hui une conférence avecMme Françoise Deroy-Pineau, spécia-liste des femmes pionnières au Qué-bec, où il sera possible d’en appren-dre davantage sur les soins prodi-gués en Nouvelle-France.

Les pionnières du QuébecCe sont les Hospitalières qui, aprèsla mort de Jeanne Mance en 1673,reprennent la mission de l’Hôtel-Dieu, et se mettent au service du dé-veloppement de Ville-Marie. Cesfemmes pionnières étaient-elles lespremières féministes du Québec ?L’historienne Micheline Dumontavait déjà émis une hypothèse simi-laire dans Les religieuses sont-elles fé-ministes ? (Montréal, Bellarmin,1995) : « la vocation religieuse a pureprésenter pour les femmes unepossibilité d’exercer des fonctionsinédites dans la société civile, et despostes de grande responsabilité,voire une voie d’accès pour réaliserles aspirations des femmes».

Le Musée des Hospitalières mon-tre en tout cas le pouvoir considéra-ble que les religieuses avaient en tant

que propriétaires et gestionnairesd’hôpitaux, ainsi que dans leur mis-sion au service de la communauté.

On y apprend aussi que les reli-gieuses ont largement contribué audéveloppement de la profession d’in-firmières. Avec l’évolution des tech-n iques médica les de l a f in duXIXe siècle, on crée des écoles de for-mation, faisant passer le métier d’in-firmière de vocation à profession. En1901, sœur Marie-Louise Désaul-niers crée l’École des infirmières del’Hôtel-Dieu de Montréal.

Les étudiantes travaillent et étudient12 heures par jour, et reçoivent des re-ligieuses une formation profession-nelle dans un esprit de compassionsuivant la tradition de la communauté.L’École est aussi la première à Mont-réal à ouvrir ses portes aux aspirantsinfirmiers masculins en 1963. Lors decette décennie, l’État laïcise la forma-tion, qui sera désormais enseignéedans les cégeps et les universités.

« En 69 ans d’existence, l’Écoleaura dispensé une formation à prèsde 3000 infirmières et 24 infirmiersque l’on retrouve aujourd’hui dansplusieurs pays, où ils contribuent aurayonnement de l’Hôtel-Dieu. Les di-plômés maintiennent cependant unlien d’appartenance grâce à l’Asso-ciation Jeanne-Mance fondée en1917 », peut-on lire au deuxièmeétage de l’exposition.

Les religieuses ont été administra-trices de l’hôpital de l’Hôtel-Dieujusqu’en 1973. Avec le transfert desderniers patients vers le nouveauCHUM, il ne reste plus grand-chosede leur hôpital. Si la présence desHospitalières se fait moins forte au-jourd’hui, leur héritage demeureconsidérable autant pour le dévelop-pement des soins que pour l’histoirede Montréal et du Québec.

Les femmes pionnières du Québec à l’honneur

Carte postale de l’entrée de l’Hôtel-Dieu de Montréal avec, en avant-plan, la sculpture de Jeanne Mance du sculpteur Louis-Philippe Hébert, vers 1910COLLECTION PAUL LABONNE

« L’histoire des Hospitalières,c’est notre histoire, notrepatrimoine hospitalier »

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MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018 G 11

Au cœur du centre-ville de Mont-

réal et sur l’île Sainte-Hélène se

trouvent deux musées qui racon-

tent l’histoire des Montréalais et

de ses diverses communautés par

des expositions, des conférences

et des ateliers. Ces musées, plus

que jamais, poursuivent leur mis-

sion et comptent même en offrir

plus aux citoyens au cours des pro-

chaines années.

S T É P H A N E G A G N É

Collaboration spéciale

D evoir quitter son pays pourcause de guerre ou menace à sa

sécurité et tenter ensuite de refairesa vie ailleurs, un tel sujet est d’ac-tualité. Le Musée McCord a voulumettre en avant cette réalité en mon-tant l’exposition participative Ombressans frontières, qui s’ouvrira le 21 no-vembre. Le visiteur, muni d’unelampe de poche, pourra découvrirdes ombres chinoises réalisées lorsd’ateliers dans des camps de réfu-giés en Grèce et en Turquie.

Lors de cette exposition, le visiteursera convié à s’exprimer sur la no-tion de chez soi en réalisant sa pro-pre création. «Nous souhaitons ainsipermettre aux nouveaux arrivants etau public de s’exprimer sur le sujetpar le biais de l’art, affirme SuzanneSauvage, présidente et chef de la di-rection des musées McCord et Ste-wart. L’exposition s’enrichira doncau gré des visites. »

Une exposition sur lacommunauté juiveShalom. Histoires et contributionsde la communauté juive est une au-tre exposition, en cours celle-là, quia obtenu beaucoup de succès, se-lon Mme Sauvage. Se terminant le11 novembre, elle s’inscrit dans lamission du musée « d’être le muséede tous les Montréalais », affirme-t-elle en précisant que l’établisse-ment a déjà tenu dans le passé desexposit ions semblables sur lescommunautés irlandaise, écossaiseet chinoise.

Cette exposition comprend cinqzones abordant chacune un thèmedif férent. La première, appeléeExode, aborde les différentes vaguesd’immigration juive survenues dansle courant du XXe siècle ainsi quel’antisémitisme vécu par cette com-munauté. Une autre zone, Souvenirs,rassemble divers objets appartenantou ayant appartenu à des immigrantsjuifs. Vivre ensemble est un espaceconsacré à l’apport des Juifs à la col-lectivité montréalaise. On y verra no-tamment comment les architectesjuifs ont façonné le paysage urbain etcomment ils ont contribué à la pré-

servation du patrimoine. En créantl’Hôpital juif, la communauté a aussicontribué à favoriser l’accès univer-sel aux soins de santé.

Des conférences sur l’urbanitéCet automne, le Musée McCordpoursuit aussi, pour la huitième an-née, sa série de conférences intitulée« Échanges urbains ». La première,qui aura lieu le 24 octobre, porterasur l’avenir des espaces ver ts, pu-blics et des parcs. Le 30 janvier 2019,une autre conférence portera sur lessites industriels montréalais. Doit-onles convertir ou les abandonner ? Le13 mars, une conférence traitera dela vétusté des écoles montréalaises.« Ces conférences sont gratuites,mais il faut réserver pour y assister,car elles sont très populaires », af-firme Mme Sauvage.

Le musée accueille aussi quelquesconférences dans le cadre de la série« Les belles soirées », en partenariatavec l’Université de Montréal. Ainsi,le 7 novembre, une conférence trai-tera des juifs séfarades, originairesdu Maroc et vivant au Québec. Ellesera donnée par Yolande Cohen, pro-fesseure d’histoire à l’UQAM. Cesconférences sont proposées au coûtde 27 $ (18 $ pour les membres dumusée). D’autres belles soirées sontaussi au programme.

La mode au cœur du muséeAutre activité importante au musée,la mode. Il y a un an, le Musée

McCord a intégré la collection duMusée de la mode et son équipe.« Nous avons toujours présenté desexpositions et des conférences surla mode, mais depuis la fusion avecce musée, nous le faisons encoreplus », af firme Mm e Sauvage, quiajoute que le musée possède la plusimportante collection de mode cana-dienne au pays. Ainsi, le musée pré-sente une exposition permanentesur l’importance du vêtement chezles Premières Nations, les Inuits etles Métis. Des expositions tempo-raires devraient aussi être program-mées prochainement.

Les activités au Musée StewartDu côté du Musée Stewart, en plusde l’exposition permanente traitantde l ’histoire de Montréal (selonMme Sauvage, les musées McCord etStewart possèdent plus d’un millionet demi d’objets pour documenterl’histoire de la ville), cet établisse-ment présente jusqu’au 24 mars2019 l’exposition Paris en vitrine.Elle permet d’explorer les vitrinesles plus en vogue dans le Paris duXVIIIe siècle.

À ce musée, on a aussi penséaux enfants. Lors du week-end del’Halloween, les 27 et 28 octobre,une activité famil iale a été pro-grammée au Musée Stewar t dansle cadre de l’exposition Histoire etmémoires. Plusieurs autres activi-t é s é d u c a t i v e s e t r é c r é a t i v e ss’adressant aux jeunes sont orga-

nisées aux deux musées. Pour enconnaître plus, il faut visiter leursite respectif.

Il est intéressant de mentionnerqu’il est possible de visiter les mu-sées gratuitement le premier di-manche de chaque mois et le mer-credi soir (sauf pour les expositionsvedettes, pour lesquelles il faut dé-bourser 9,50 $). Le musée est gra-tuit aussi en tout temps pour lesmembres.

Vers un musée plus grandEnfin, s’il y a un dossier qui tient àcœur Mme Sauvage, c’est bien le dé-ménagement du musée, un projetévalué à environ 150 millions de dol-lars. Ce projet vise à relocaliser lescollections des musées McCord etStewart en un seul endroit. « En cemoment, par manque d’espaces,nous ne pouvons présenter que 1 %de nos collections dans nos salles,alors que la norme reconnue interna-tionalement est de 5 à 6 % », déploreMme Sauvage, qui ajoute qu’il n’y aplus de place non plus dans la ré-serve, ce qui réduit la possibilité defaire des acquisitions ou d’accepterdes dons. Lors de la précédente ad-ministration Coderre, le site EugèneLapierre, situé au nord-ouest de laPlace des Arts, avait été of fer t. Lamairesse Plante veut cependant enfaire un parc. D’autres sites sont pré-sentement évalués et Mme Sauvagementionne qu’une annonce devraitbientôt être faite à ce sujet.

MUSÉES MCCORD ET STEWART

Au cœur des réalités montréalaises

David Bier, Réfugiés séfarades arrivant à l'aéroport Dorval (aujourd’hui PET), 1974MUSÉE MCCORD

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Situé dans le Vieux-Montréal, le

musée d’archéologie et d’histoire

Pointe-à-Callière permet d’en ap-

prendre beaucoup sur les origines

de Montréal, grâce aux exposi-

tions permanentes, mais aussi sur

d’autres civilisations et phéno-

mènes de société, grâce à des ex-

positions temporaires, auxquelles

s’ajoutent de nombreuses activi-

tés éducatives destinées aux

jeunes. Brève visite.

S T É P H A N E G A G N É

Collaboration spéciale

D epuis le printemps 2017, un par-cours sur plancher de verre

dans le pavillon Québecor, le sep-tième du musée, permet de se prome-ner au-dessus des vestiges du for tVille-Marie, datant du XVIIe siècle.Cette exposition, appelée Ici a été fon-dée Montréal, est le résultat defouilles archéologiques menées de2002 à 2015.

Le musée Pointe-à-Callière of fretoutefois beaucoup plus aux visi-teurs. À travers ses expositions per-manentes, on peut en apprendre surles bâtisseurs de Montréal et sur lagrande paix de 1701. Deux autres ex-positions permettent aux visiteurs dedéambuler dans le premier égoutcollecteur en Amérique du Nord,érigé entre 1832 et 1838, et dans lesvestiges du premier cimetière deVille-Marie, datant de 1643.

D’autre part, l’exposition Piratesou corsaires ?, destinée aux enfants

et aux familles, fait revivre l’universde Pierre Le Moyne d’Iberville, uncapitaine de navire qui a dû affron-ter l’ennemi dans le golfe du Saint-Laurent, dans le contexte de laguer re franco-britannique auXVIIIe siècle.

Reines d’ÉgypteEn cours jusqu’au 4 novembre, l’ex-position Reines d’Égypte, réalisée encollaboration avec le Museo Egiziode Turin (Italie), permet de contem-pler plus de 350 objets de l’Égypteancienne, parmi lesquels on trouvedes statues monumentales, desfresques, des sarcophages et des bi-joux ayant appartenu notamment auxreines Néfertari et Néfertiti.

À noter qu’il sera possible de visi-ter l’exposition à un tarif réduit (8 $pour les adultes au lieu de 22 $, ré-ductions offertes aussi aux enfants etaux familles) lors de la Soirée des bi-bliothèques publiques, le 24 octobre,de 17h30 à 21h.

Dans le cadre de cette exposition,une série de six conférences a été or-ganisée avec le musée de Turin. Ladernière, intitulée L’idée de l’Égypteet la renaissance italienne, se tiendrale 30 octobre, à 11h.

Allô MontréalL’exposition Allô Montréal, réaliséeen collaboration avec Bell, saura inté-resser les passionnés de télécommu-nications et les curieux. Elle présentel’histoire de la téléphonie de ses dé-buts, en 1874, jusqu’aujourd’hui àl’aide des collections de Bell, compo-sées de 250 objets, films d’archives,documents et photographies. Elle setermine le 6 janvier prochain.

Hommage à La petite vieSur une note plus légère, il sera pos-sible, à partir du 5 décembre, de visi-ter une exposition temporaire poursouligner le 25e anniversaire de la sé-rie humoristique La petite vie. Les vi-siteurs pourront ainsi se promenerdans les décors de l’émission et enregarder des extraits, des bloopers etdes entrevues. Dans le cadre d’uneentrevue réalisée pour une publica-tion du musée, l’auteur de la célèbresérie, Claude Meunier, affirmait quesi c’était à refaire, il ne changeraitrien. «Tout est là», disait-il.

Des activités pour les jeunesPointe-à-Callière possède un impo-sant programme scolaire qui attireplus de 100 000 jeunes par année.« Ce programme est associé aux ex-positions permanentes et tempo-raires qui se tiennent au musée »,mentionne Annick Deblois, respon-sable de l’action culturelle au musée.Par exemple, une visite interactiveest offerte aux jeunes du 3e cycle duprimaire et du 1er et du 2e cycle du se-condaire dans le cadre de l’exposi-tion Reines d’Égypte.

Les activités à venir susceptibles debeaucoup intéresser les jeunes concer-nent l’Halloween et Noël. Ainsi, pour letemps de l’Halloween, le musée a créé

l’activité Drôle de fantômes. « Il s’agitd’une animation théâtrale, destinéeaux enfants âgés de 4 à 10 ans, où lesjeunes seront plongés dans l’universdes drôles de fantômes du musée, ditMme Deblois. Grâce à une histoire ori-ginale imaginée par l’auteur SimonBoulerice, les enfants découvriront lemusée d’une façon ludique et interac-tive.» L’activité aura lieu les 27 et 28 oc-tobre, de 11h30 à 15h.

Pour le temps des Fêtes, les jeunespourront découvrir qui est le vrai pèreNoël. « Une animation théâtrale mè-nera les jeunes aux origines du pèreNoël, poursuit Mme Deblois. Dans unparcours, parallèle aux expositions,les jeunes pourront visiter quatre sta-tions où sera relatée une tradition serapportant au père Noël. Il y aura latradition russe, Babouchka, le pèreLenoir, Melchior et notre père Noëltraditionnel en habit rouge.» Cette ac-tivité sera offerte aux familles les 15,16, 22 et 23 décembre, ainsi que du 24au 31 de ce même mois.

Toujours durant le temps desFêtes, du 2 au 6 janvier, les famillespourront participer à des activitéscréatives inspirées de l’exposition Lapetite vie. « Ils pourront réaliser dessérigraphies, par exemple, en imitantla tapisserie kitsch présente dansl’émission», dit Mme Deblois.

MUSÉES — LE DEVOIR, LES SAMEDI 20 ET DIMANCHE 21 OCTOBRE 2018G 12

11 octobre 2018 - 6 janvier 2019

ZACHARIE VINCENT, ZACHARIE VINCENT ET SON FILS CYPRIEN (DÉTAIL), 1852-1853. HUILE SUR TOILE, 48,5 X 41,2 CM. CRÉDIT PHOTO : MNBAQ, PATRICK ALTMAN

MARCEL BARBEAU, SANS TITRE, 1961. ACRYLIQUE SUR TOILE, 195 X 130 CM. COLLECTION PARTICULIÈRE, MISSISAUGA. © SUCCESSION MARCEL BARBEAU. PHOTO : MNBAQ, IDRA LABRIE

DÈS LE 15 NOVEMBRE

350 ANS DE PRATIQUES ARTISTIQUES AU QUÉBEC

MUSÉE POINTE-À-CALLIÈRE

Apprendre l’histoire de Montréal et plus

Il y a beaucoup à apprendre au musée Pointe-à-Callière.JACQUES NADEAU LE DEVOIR