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E S P È C E S • T E C H N I Q U E S • M A T É R I E L • M O N T A G E S
V I N C E N T R O N D R E U X E T B E R N A R D B R E T O N
MDS
: VA0
0137
22.9
5€ €
TTC
Découvrir la diversité des milieux d’eau douce et les principales espèces de poissons qui les habitent ;
apprendre et maîtriser au fil des saisons les techniques de pêche des différentes grandes familles de poissons
grâce à des montages ciblés et à un matériel et des appâts appropriés ; connaître l’organisation de la pêche
et sa réglementation pour une pratique responsable, ce guide est l’outil indispensable, à tous les pêcheurs,
pour exercer l’art de la pêche aujourd’hui.
•Des fiches d’identification de plus de 40 espèces de poissons.
•Des montages et animations clairement illustrés.
•Des astuces et des conseils de bons coins de pêche.
• Des focus sur les pêches dites faciles et amusantes, la pêche en carpodrome, le street fishing, la pêche de compétition ou les voyages de pêche à l’étranger.
LEVAGNON_PECHEODOUCE_CV.indd 3-7 05/09/2017 09:55
Vincent RONDREUXBernard BRETON
E S P È C E S • T E C H N I Q U E S • M A T É R I E L • M O N T A G E S
SOMMAIRE
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
CHAPITRE 1 . . . . . . . . . . . . . 7La vie des eaux
Le cycle de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
De la source à la mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Les eaux stagnantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Le cycle biologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Les dégradations dues à l’homme . . . . . . . . . . . 22
CHAPITRE 2 . . . . . . . . . . . . 29Les poissons d’eau douce
Questions sur les poissons . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Les espèces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Petites espèces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
FOCUS : Du bord au bateau . . . . . . . . . . . . . . .66
CHAPITRE 3 . . . . . . . . . . . . 71Les pêches des poissons blancs
De saison en saison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Amorce et amorçage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
La pêche des petits poissons en bordure . . . . . . 84
La pêche à la grande canne . . . . . . . . . . . . . . . 91
La pêche à l’anglaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
La pêche à la bolognaise . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Les pêches au coup à la plombée . . . . . . . . . . 113
FOCUS : Pêches faciles et amusantes . . . . . . .120
CHAPITRE 4 . . . . . . . . . . . 123Les pêches de la carpe
De saison en saison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Canne et moulinet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
La ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Appâts, amorçage et sondage . . . . . . . . . . . . . 132
Montages et eschages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
La carpe en rivière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
La carpe en canal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
La pêche à la carpe en mode « session » . . . . . 142
Pêche de nuit et bivouac . . . . . . . . . . . . . . . . 151
Les pêches rapides de la carpe . . . . . . . . . . . . 153
FOCUS : La pêche en carpodrome . . . . . . . . .160
CHAPITRE 5 . . . . . . . . . . . 165Les pêches des carnassiers
De saison en saison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
Cannes et moulinets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
Leurres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
Matériel de montage et nœuds . . . . . . . . . . . . 177
Les lancers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
La pêche du brochet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
La pêche du sandre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
La pêche de la perche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
La pêche du black-bass . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
La pêche du silure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
FOCUS : Street fishing . . . . . . . . . . . . . . . . . . .224
FOCUS : Pêche de compétition . . . . . . . . . . . .225
CHAPITRE 6 . . . . . . . . . . . 227Les pêches de la truite et autres salmonidés
De saison en saison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
Matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
Appâts et leurres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
Techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
La pêche à la mouche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
La pêche des autres salmonidés . . . . . . . . . . . 261
CHAPITRE 7 . . . . . . . . . . . 265Les pêches particulières
Corégones à la gambe . . . . . . . . . . . . . . . . 266
Gros carnassiers à la traîne . . . . . . . . . . . . . . . 266
Gros chevesne au mort manié . . . . . . . . . . . . 267
Aloses à l’ultra léger ou à la mouche . . . . . . . . 268
Aspe aux leurres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
Anguille à la vermée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
Mulet à la bulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
Lote à la plombée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
Écrevisses à la balance . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
Salmonidés sous la glace . . . . . . . . . . . . . . . . 271
FOCUS : Les voyages de pêche . . . . . . . . . . .272
CHAPITRE 8 . . . . . . . . . . . 277L’ organisation de la pêche en France
Domaine public et domaine privé . . . . . . . . . . 278
Réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
L’économie de la pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . 281
Les pêcheurs dans la société . . . . . . . . . . . . . . 283
PETIT GLOSSAIRE DU PÊCHEUR . . . . . . . . . . 284
INTRODUCTION
La pêche en eau douce reste l’un des loisirs les plus pratiqués en France, même si
elle a profondément changé depuis la deuxième moitié du XXe siècle, avec plus
de mesures de protection des espèces et des rivières et moins de prélèvements .
Chaque année plus d’un million de cartes sont vendues par les associations agréées
de pêche et de protection du milieu aquatique, sans compter tous les pratiquants
en plans d’eau privés .
En effet, quel bonheur de partager une partie de pêche de petits poissons blancs,
ou cyprinidés, comme l’ablette ! Quelle émotion d’entendre le frein du moulinet
chanter quand Dame carpe a décidé d’interrompre les rêveries esquissées en son
attente ! Quelle adrénaline quand le rush du brochet succède, dans un combat
à l’issue incertaine, à l’animation du leurre venu le piéger ! Quelle joie de saisir
sa première truite à l’ouverture de mars, grand rendez-vous halieutique de début
d’année ! Quelle beauté quand la soie fouette l’air puis pose délicatement une
mouche à la surface de l’eau !
Avec le street fishing, la pêche en ville, le plaisir de la pêche en finit avec l’image
d’un loisir un brin ringard : la pêche s’y décline sur un mode jeune, urbain et
branché, avec la remise à l’eau de tout poisson .
Combinant jeu, contemplation et goût de l’action, la pêche en eau douce n’est
cependant pas qu’un loisir . C’est également un sport, et même l’un des sports dans
lequel les Français brillent le plus, avec de multiples titres de champions d’Europe
et du monde . Pêche au coup, pêche de la carpe, pêche à la mouche… Il y a là de
quoi faire des émules .
Observez par exemple un compétiteur évoluer avec une grande canne de 13 mètres,
c’est-à-dire un peu le même genre de canne que celle avec laquelle va apprendre
un enfant, mais en gigantesque . Ce compétiteur saura apprécier la nature du fond
de l’eau, choisir l’endroit où il pourra le mieux appâter gardons et autres brèmes,
confectionner une amorce qui attirera les poissons et les fixera sur le coup sans
jamais les rassasier . Vous pourrez ensuite le voir sortir régulièrement des poissons
tel un métronome . Il n’a pas vraiment de secret, juste une haute maîtrise de son
sport . La qualité de son amorce, de ses montages, de son matériel, lui fera gagner du
temps, de l’efficacité et du confort de pêche, ce qui se traduit forcément en termes
de poissons pêchés . En outre, les progrès effectués pour la pêche de compétition
par les fabricants de matériel se répercutent ensuite dans le matériel de pêche de
loisir, toujours plus léger, robuste, résistant, précis et adapté .
Cependant, le plus grand des champions, s’il pêche dans un endroit déserté par
les poissons, même avec le meilleur matériel du monde, rentrera bredouille ! Car
réussir à la pêche passe avant tout par la connaissance et l’observation du milieu
aquatique, de ses habitants et de son environnement . Ce sont cette connaissance
et cette observation qui vont permettre au pêcheur de dénicher les postes où le
poisson sera le plus enclin à mordre .
En effet, comme tous les animaux, les poissons sont parfaitement dépendants
de leur milieu . Certains, comme la truite fario, vivent dans les cours d’eau plutôt
rapides et frais, d’autres, comme le silure, supportent des eaux calmes et chaudes .
Leur activité alimentaire et leur reproduction dépendent en grande partie de la
température de l’eau, avec des plages de tolérance différentes selon les espèces .
Globalement, la vie piscicole est réglée par les saisons .
Schématiquement, quand l’eau est froide, les poissons vont être plus actifs là où
elle se réchauffe plus vite, tandis que quand elle est chaude ils vont chercher les
secteurs plus tempérés . Ce mouvement est assez général, d’autant plus que suivant
les lois de la chaîne alimentaire, les carnassiers ne sont jamais très loin des plus
petits poissons, le plus souvent des cyprinidés, qui leur servent de repas .
Ainsi la connaissance des poissons et de leur environnement, et l’observation du
milieu aquatique qu’ils parcourent permettent au pêcheur de déterminer son poste
d’action, sa stratégie, et d’adapter son matériel, la technique, et l’appât ou le leurre…
Ou quand l’imbrication de la contemplation de la nature, du jeu et du goût de
l’action, peut devenir un art, en harmonie avec l’environnement .
À une époque où l’homme a, de manière générale, perdu le lien qui l’unit intime-
ment à la nature mais où de plus en plus de personnes cherchent à le retrouver,
la pêche en eau douce possède un bel avenir . Si bien sûr l’on parvient à préserver
les cours d’eau et les espèces de poissons souvent menacées par les conséquences
de certaines activités humaines : entraves à la continuité écologique des rivières,
pollutions et réchauffement planétaire .
C h a p i t r e 1
LA VIE DES EAUXL’eau douce est un milieu naturel bien différent du nôtre et difficile à appréhender pour des êtres aériens. La densité y est élevée, l’oxygène relativement rare, les plantes et les animaux qui y vivent sont parfaitement adaptés à ces conditions particulières. L’eau est primordiale pour la vie. Le législateur ne s’y est pas trompé en déclarant la protection des eaux d’intérêt public.
Chapit re 1 • LA VIE DES EAUX
8
LE CYCLE DE L’EAU
L’eau indispensable à la vieIl n’y a pas de vie sans eau. L’actualité nous montre
que cette affirmation est de plus en plus vraie. La
quantité d’eau douce sur terre est constante : 50 kilo-
mètres cubes, ce qui semble énorme mais ne représente
qu’une hauteur de 100 mètres sur le territoire français.
Près de 7 milliards d’hommes utilisent cette eau pour
leurs besoins domestiques et leurs activités. Il faut aussi
savoir que l’eau n’est pas substituable.
Le réseau hydrographique français est dense, le plus
dense de l’Europe occidentale, mais les sollicitations
qui pèsent sur nos eaux douces sont de plus en plus
lourdes. La population augmente et l’eau courante est
logiquement une composante du confort moderne. En
ville, la consommation journalière pour les besoins
domestiques est d’environ 150 litres par habitant ;
grâce à des campagnes d’information, celle-ci a toute-
fois tendance à diminuer. Une vraie concurrence
s’exerce sur la ressource : l’eau est utilisée pour l’ir-
rigation des terres agricoles, par l’industrie, même si
celle-ci limite sa consommation, pour la production
énergétique (refroidissement des centrales nucléaires
ou thermiques) et pour les loisirs (loisirs aquatiques,
production de neige artificielle).
Chapit re 1 • Le cycle de l’eau
9
Après utilisation, l’eau est rendue, plus ou moins sale,
au milieu, ou repart dans l’atmosphère sous forme de
vapeur . L’épuration permet de rejeter de l’eau correcte,
voire propre, dans les rivières . Les dernières tech-
niques d’épuration parviennent à rendre potable l’eau
de mer en éliminant le sel marin dans des usines de
désalinisation . Dans certains pays qui connaissent des
déficits hydriques importants, des méthodes innovantes
permettent de rendre potables des eaux usées .
Le rayonnement solaire sur les surfaces en eau (mers
et océans représentent près de 80 % de la surface de la
Terre) entraîne une évaporation constante . La respiration
et la transpiration des êtres vivants provoquent aussi la
formation de vapeur d’eau . Celle-ci constitue les nuages
que le vent transporte souvent sur des milliers de kilo-
mètres . Les précipitations, pluies et neige, qui tombent
au contact de l’air froid, ramènent l’eau sur terre .
Parvenue sur le sol, l’eau va suivre trois voies : l’évapo-
ration, le ruissellement ou l’infiltration, en proportions
variables . Le vent et la chaleur font qu’une partie de
l’eau tombée s’évapore dès qu’elle atteint le sol . Les
êtres vivants, plantes et animaux, par leur respiration,
renvoient la vapeur d’eau dans l’atmosphère . Cette part
varie en fonction de la nature du sol, de la couverture
végétale, des conditions atmosphériques (température,
vent) . Tombée sur le sol, l’eau ruisselle sur les zones
imperméables et retourne plus ou moins rapidement à
la rivière . L’eau qui nous intéresse le plus est celle qui
s’infiltre dans le sol et rejoint les nappes plus ou moins
profondes . Les caractéristiques des sols font que l’eau
s’infiltre plus ou moins (beaucoup plus dans les sols
limoneux et calcaires, beaucoup moins sur les sols cail-
louteux, rocheux, granitiques souvent) . L’utilisation des
terrains conditionne la répartition des eaux de préci-
pitation : plus les zones sont artificialisées (bâtiments,
routes, parkings), plus le ruissellement est important (il
atteint 80 % en ville, contre 15 à 30 % en milieu rural) .
L’infiltration dépend aussi du couvert végétal ; elle est
maximale sur les prairies et les terres cultivées, surtout
dans les régions de bocage où les haies et les fossés
freinent le ruissellement .
Les nappes s’écoulent en surface par des sources dont
le débit varie selon les précipitations ; certaines sont
temporaires, d’autres pérennes . Les sources donnent
naissance aux ruisseaux qui se rejoignent pour former
les rivières puis les fleuves .
Caractéristiques des eauxCertes, en tombant, les gouttes d’eau et les flocons de
neige captent des poussières de l’atmosphère, mais
l’eau de pluie demeure peu minéralisée . Parvenue sur
le sol, elle se charge en minéraux (calcium, magnésium,
phosphates, nitrates, sulfates, etc .) et autres éléments,
en s’infiltrant pour rejoindre les nappes . Dans les
régions granitiques, l’eau est faiblement minéralisée
(0,1 à 0,4 mg/l) alors qu’à travers les sols sédimentaires
elle se charge de sels de calcium (jusqu’à 1 g/l) . Plus
la teneur en sels de calcium est élevée plus la produc-
tivité des eaux sera importante . Pour mémoire, selon
les saisons et les lieux, les eaux marines contiennent
10 à 35 g de sel (chlorure de sodium) par litre .
Température et oxygèneLes caractéristiques physico-chimiques des eaux
demeurent relativement constantes . La température
des eaux de source est faible et constante : environ
5 °C en montagne et 10 °C en plaine . Celle des rivières
varie en fonction de l’ensoleillement, de la vitesse du
courant et de l’ombrage . Les températures varient selon
les saisons, le moment de la journée . Plus le courant
est lent et l’exposition au soleil forte, plus la tempéra-
ture de l’eau varie, mais beaucoup moins que celle de
l’air . Les températures des ruisseaux et petites rivières
demeurent assez constantes : 5 à 20 °C selon la distance
à la source . Les eaux des fleuves demeurent fraîches en
hiver (4 à 5 °C), elles se réchauffent durant le printemps
(10 à 15 °C) et peuvent dépasser 20 °C en plein été . Il
faut noter que les températures ne sont pas uniformes
dans un même lieu . Les couches supérieures sont plus
chaudes, des sources apparaissent dans le fond de la
rivière créant des volumes d’eau plus frais . Les couches
d’eau de températures différentes ne se mélangent
Chapit re 1 • LA VIE DES EAUX
10
guère, sauf bien entendu à l’aval des barrages . La
température du poisson dépend de celle de l’eau . Si
la truite, qui vit dans les eaux froides, conserve une
activité en hiver, elle s’alimente toutefois bien plus
à la belle saison, lorsque les températures atteignent
12 à 15 °C . En revanche, si les eaux se réchauffent
trop (au-dessus de 20 °C), elle souffre et peut finir
par mourir . Chaque espèce a son optimum thermique,
c’est-à-dire une fourchette de température dans laquelle
elle trouve les meilleures conditions de vie : 10 à 15 °C
pour la truite, 15 à 20 °C pour la plupart des cypri-
nidés et des carnassiers . Les cyprins de fond (brème,
carpe, tanche) supportent des eaux bien tempérées
(au-dessus de 25 °C) . Lorsque les températures sont
faibles, le poisson ralentit son activité, jusqu’à hiberner
dans les fosses, à proximité du fond . Il en va de même
pendant les journées les plus chaudes, où les poissons
demeurent peu actifs (sandre) . Durant cette période,
ils se nourrissent essentiellement au crépuscule et le
matin très tôt, voire la nuit .
L’activité alimentaire des poissons se traduit par des
périodes de croissance variables . L’étude des écailles
(scalimétrie) fait apparaître des zones de croissance
rapide et d’autres où elle est plus lente, un peu
comme les stries concentriques sur la coupe d’un
tronc d’arbre .
Pour se reproduire les poissons ont besoin d’eaux à
une température minimale . La truite fraye en hiver dans
des eaux froides (2 à 10 °C) . L’incubation des œufs est
longue (parfois plusieurs mois) . À l’opposé, la carpe
et la tanche ne pondent que lorsque la température
se situe durant plusieurs jours au-dessus de 20 °C .
L’incubation est alors courte (une semaine) . Les tempé-
ratures déterminent le calendrier des pontes . La lote
de rivière pond en janvier, la perche en fin d’hiver, le
brochet quelques semaines plus tard, les cyprinidés
durant le printemps (avril-juin), la carpe et la tanche
en début d’été .
Si l’oxygène est abondant dans l’air (20 %), il est
beaucoup plus rare dans l’eau . Sa teneur est condi-
tionnée par la température (plus l’eau est chaude,
moins elle dissout d’oxygène), le brassage des eaux
(l’oxygène se dissout au contact de l’air) et l’activité
biologique : les plantes, produisent le jour de l’oxy-
gène par la photosynthèse, mais tous les êtres vivants
respirent et consomment de l’oxygène, y compris les
bactéries qui détruisent les matières mortes . Les besoins
des poissons varient selon les espèces : les salmonidés
(truite, saumon) ont des besoins élevés (6 à 10 mg/l)
alors que les cyprinidés vivent dans des eaux moins
oxygénées (4 à 5 mg/l) . Si l’oxygène vient à manquer,
le poisson ralentit son activité, monte en surface (on
dit qu’il « pipe ») où le gaz est plus abondant et finit
par mourir si la situation perdure .
La truite apprécie les eaux froides à fond de cailloux.
Chapit re 1 • De la source à la mer
11
DE LA SOURCE À LA MER
Le ruisseau et la petite rivièreNé d’une source, le ruisseau grossit par les apports
d’autres sources ou de ruisseaux, au fur et à mesure de
son écoulement ; il forme alors la rivière qui se gonfle
des apports des affluents, puis le fleuve qui rejoint la
mer . Les caractéristiques morphologiques et physiques
des eaux déterminent les populations piscicoles .
D’un point de vue biologique, les cours d’eau sont
définis par leur pente et leur largeur . Ces deux carac-
téristiques conditionnent l’ensemble des autres
paramètres morphodynamiques : vitesse de courant,
température, nature du fond, écoulements, ce qui déter-
mine les peuplements et en particulier la population
piscicole .
Les eaux tumultueuses et froides des ruisseaux de montagne, c’est le royaume de la truite !
Chapit re 1 • LA VIE DES EAUX
12
L’HOMME PERTURBATEUR
Toute classification est, bien entendu théorique car les caractéristiques géologiques des régions traversées, les interventions humaines au cours des siècles (environ 60 000 barrages installés sur les rivières françaises, création des canaux, introductions d’espèces, etc.) ont modifié les caractéristiques des cours d’eau et les populations piscicoles.
De la source à l’estuaire on distingue, de l’amont vers
l’aval 5 zones biologiques :
− Dans la zone à truite la rivière est peu large, le
courant vif s’écoule sur un fond de pierres et de
cailloux, les eaux froides (autour de 10 °C) sont
bien oxygénées . Les végétaux se limitent souvent à
des algues et des mousses . Ce milieu peu accueil-
lant n’abrite qu’un nombre limité d’espèces (truite,
chabot, vairon) .
− La zone à ombre succède à la précédente : le
cours est plus large, la pente s’adoucit, le fond
est fait de cailloux et graviers, les eaux demeurent
fraîches . Les végétaux sont plus fréquents et plus
diversifiés (callitriches, renoncules) . L’ombre
commun qui y trouve des conditions favorables
est l’espèce repère de cette zone dans laquelle on
trouve aussi des truites et des cyprinidés d’eaux
vives (chevesne, vandoise, goujon) .
− La zone à barbeau correspond à des rivières plus
larges à fond de sable et de graviers ; le courant se
ralentit et les températures sont plus variables . Y
vivent les cyprins d’eaux vives (barbeau, chevesne,
goujon, vandoise, hotu) mais aussi des carnassiers :
brochet et perche .
− La zone à brème a des eaux profondes et lentes,
tempérées en été, bien enherbées . De nombreuses
espèces y vivent : gardon, tanche, brème, carpe et
les carnassiers .
− Au contact des eaux marines, la zone à éperlan
est fréquentée, selon la salinité, par des espèces
d’eau douce et d’autres marines .
La grosse rivière et le fleuvePlus ou moins long (de quelques kilomètres à plus de
1000 pour la Loire), le fleuve est un cours d’eau qui
rejoint la mer . De la source à l’estuaire se succèdent
les différentes zones piscicoles . La partie basse des
fleuves et des grosses rivières, sur une longueur plus
ou moins longue, est calme ; les eaux s’y écoulent lente-
ment, sauf en période de crue . Ces parties de cours
d’eau sont souvent barrées de constructions qui main-
tiennent une hauteur d’eau suffisante pour permettre la
navigation fluviale (barrages, écluses) en toutes saisons .
D’autres obstacles sont équipés de turbines afin de
produire de l’électricité . Les barrages répondent à des
objectifs divers et peuvent aussi servir à régulariser
l’écoulement des eaux, éviter les inondations ou les
étiages (basses eaux) drastiques . L’homme utilise les
eaux du fleuve pour l’alimentation en eau potable,
pour ses industries, pour irriguer les plaines fertiles
et pour refroidir les centrales électriques, thermiques
ou nucléaires . Il se protège des crues en construi-
sant des digues censées éviter l’étalement des eaux à
certaines périodes (fonte des neiges, orages) . Le fond
est souvent fait de sédiments fins (limon, vase) qui se
déplacent en fonction des débits . Les berges sont natu-
relles et souvent boisées, parfois enrochées pour éviter
leur érosion . De part et d’autre des écluses elles sont
souvent faites de palplanches . Les écoulements sont
peu uniformes, trous, plats et courants formant une
mosaïque de milieux . Les obstacles (rochers, arbres
tombés à l’eau, pontons) et les touffes de végétaux
(myriophylle, élodée, nénuphar) complètent cette diver-
sité favorable aux diverses espèces de poissons qui
colonisent les fonds et les obstacles . Les pêcheurs l’ont
compris et prospectent, par différentes techniques, les
coulées, l’aval des ralentissements, la proximité des
arbres, les cuvettes, et plus généralement les endroits
où l’écoulement change .
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apprendre et maîtriser au fil des saisons les techniques de pêche des différentes grandes familles de poissons
grâce à des montages ciblés et à un matériel et des appâts appropriés ; connaître l’organisation de la pêche
et sa réglementation pour une pratique responsable, ce guide est l’outil indispensable, à tous les pêcheurs,
pour exercer l’art de la pêche aujourd’hui.
•Des fiches d’identification de plus de 40 espèces de poissons.
•Des montages et animations clairement illustrés.
•Des astuces et des conseils de bons coins de pêche.
• Des focus sur les pêches dites faciles et amusantes, la pêche en carpodrome, le street fishing, la pêche de compétition ou les voyages de pêche à l’étranger.
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