10
Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 Denise DUBOEUF nous emmène Autour de la Semaine de la Science : Sur les traces des anciennes mines de Lan- geac et la Salmoniculture de Chanteuges. Nous partons à 8h30 avec le pique-nique dans la voiture, pour visiter la Salmoniculture de Chanteuges, puis une randonnée de 15 kilomètre. Une salmoniculture à la pointe de la technologie Préoccupé par la disparition continue du saumon, le Ministère de l’Environnement a décidé de mettre en place un certain nombre de mesures convergentes pour sauver l’espèce. En 1994, le projet « Plan Loire Grandeur Nature » voit le jour avec le financement de la plus grande salmoniculture de repeuplement d’Europe. La maîtrise d’ouvrage de cette salmoniculture est confiée au Syndicat Mixte d’Aménagement du Haut- Allier (SMAT). Sept ans après la décision de création de ce complexe d’enver gure internationale, le « Plan Loire Grandeur Nature » voit une de ses plus belles réalisations se concrétiser : le 10 juillet 2001, la Salmoniculture du Haut Allier, située à Chanteuges en Haute-Loire, est inaugurée. L’objectif prioritaire de la salmoniculture, est de recoloniser l’ensemble du bassin Allier, et des axes Vienne - Creuse - Gartempe et Loire - Arroux, en saumon de souche Allier, et d’assurer la conservation de ce poisson. Des installations à la pointe de la technologie Compte tenu de la difficulté de maintenir en vie des saumons en captivité, site d’implantation de la sal- moniculture, au niveau de la confluence de la Desges avec l’Allier, a été retenu pour la qualité de l’eau et du mi- lieu aquatique. Afin de sauvegarder la souche Allier, la salmoniculture s’est dotée d’une technologie de pointe mise au point par des biologistes québécois, notamment le reconditionnement des géniteurs après la fraye. Ces installations respectent des conditions d’élevage spécifiques, qui intègrent des normes zo otech- niques rigoureuses et assurent ainsi une production de haute qualité. Soucieuse de l’exemplarité de sa structure, la salmoniculture a mis en place un processus de traitement de ses rejets, qui intègre l’ensemble de la filière de la production jusqu’à l’épandage. Ainsi, toutes les conditions pour le succès d’un tel projet sont réunies. Capacités de production : œufs : 2 250 000, alevins : 600 000 et smolts : 235 000 La plus grande salmoniculture d'Europe La salmoniculture a une capacité de production qui en fait la plus grande salmoniculture de repeuplement d’Europe, avec un potentiel comparable à celui des salmonicultures nord-américaines et canadiennes. Sa spécificité réside plus particulièrement dans la production de smolts (jeunes saumons se préparant à la vie marine) qui, à terme représentera 150 % de la production nationale actuelle Le site comprend un bâtiment principal de 7 800 m2 incluant : une station de pompage sur Desges et/ou Allier une unité de stabulation des géniteurs (32 bacs de 7 m2), deux unités d’incubation, et deux unités de production d’alevins (136 bacs de 4m2), deux unités de grossissement (36 bacs de 64m2), une unité de traitement et de recirculation de l’eau, une unité de traitement des rejets, des annexes( chaufferie, groupe électrogène, chambres froides..) un circuit de visite, isolé de l’exploitation

Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019

Denise DUBOEUF nous emmène Autour de la Semaine de la Science : Sur les traces des anciennes mines de Lan-

geac et la Salmoniculture de Chanteuges.

Nous partons à 8h30 avec le pique-nique dans la voiture, pour visiter la Salmoniculture de Chanteuges,

puis une randonnée de 15 kilomètre.

Une salmoniculture à la pointe de la technologie Préoccupé par la disparition continue du saumon, le Ministère de l’Environnement a décidé de mettre en

place un certain nombre de mesures convergentes pour sauver l’espèce. En 1994, le projet « Plan Loire Grandeur

Nature » voit le jour avec le financement de la plus grande salmoniculture de repeuplement d’Europe.

La maîtrise d’ouvrage de cette salmoniculture est confiée au Syndicat Mixte d’Aménagement du Haut-

Allier (SMAT). Sept ans après la décision de création de ce complexe d’envergure internationale, le « Plan Loire

Grandeur Nature » voit une de ses plus belles réalisations se concrétiser : le 10 juillet 2001, la Salmoniculture

du Haut Allier, située à Chanteuges en Haute-Loire, est inaugurée.

L’objectif prioritaire de la salmoniculture, est de recoloniser l’ensemble du bassin Allier, et des axes

Vienne - Creuse - Gartempe et Loire - Arroux, en saumon de souche Allier, et d’assurer la conservation de ce

poisson.

Des installations à la pointe de la technologie

Compte tenu de la difficulté de maintenir en vie des saumons en captivité, site d’implantation de la sal-

moniculture, au niveau de la confluence de la Desges avec l’Allier, a été retenu pour la qualité de l’eau et du mi-

lieu aquatique.

Afin de sauvegarder la souche Allier, la salmoniculture s’est dotée d’une technologie de pointe mise au

point par des biologistes québécois, notamment le reconditionnement des géniteurs après la fraye.

Ces installations respectent des conditions d’élevage spécifiques, qui intègrent des normes zootech-

niques rigoureuses et assurent ainsi une production de haute qualité. Soucieuse de l’exemplarité de sa structure,

la salmoniculture a mis en place un processus de traitement de ses rejets, qui intègre l’ensemble de la filière de

la production jusqu’à l’épandage. Ainsi, toutes les conditions pour le succès d’un tel projet sont réunies.

Capacités de production : œufs : 2 250 000, alevins : 600 000 et smolts : 235 000

La plus grande salmoniculture d'Europe

La salmoniculture a une capacité de production qui en fait la plus grande salmoniculture de repeuplement

d’Europe, avec un potentiel comparable à celui des salmonicultures nord-américaines et canadiennes.

Sa spécificité réside plus particulièrement dans la production de smolts (jeunes saumons se préparant à la vie

marine) qui, à terme représentera 150 % de la production nationale actuelle

Le site comprend un bâtiment principal de 7 800 m2 incluant :

une station de pompage sur Desges et/ou Allier

une unité de stabulation des géniteurs (32 bacs de 7 m2),

deux unités d’incubation, et deux unités de production d’alevins (136 bacs de 4m2),

deux unités de grossissement (36 bacs de 64m2),

une unité de traitement et de recirculation de l’eau,

une unité de traitement des rejets,

des annexes( chaufferie, groupe électrogène, chambres froides..)

un circuit de visite, isolé de l’exploitation

Page 2: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

Nourrissage des smolts

Salmo salar : Poisson emblématique et encore mystérieux, le saumon atlantique sauvage (Salmo salar) appar-

tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-

tique), Salvenilus (ombles / huchon) et Onchorynchus (truite arc-en-ciel / saumon du pacifique).

Le saumon atlantique, surnommé à juste titre « le roi des poissons », est un grand migrateur qui partage

son existence entre la rivière ou il est né et revient se reproduire et souvent mourrir, et l’océan où il devient

adulte et croit considérablement en poids et en taille.

Son aire de répartition originelle comprend quasiment tous les pays baignés par l’océan atlantique situés

au nord de la rivière Hudson (USA) et la rivière Mino (Portugal). Elle inclut la mer baltique et se prolonge jusqu’à

la péninsule de Kola (Russie).

Page 3: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

Les zones d’engraissement océaniques identifiées à ce jour, où les saumons de provenance différentes se

rassemblent en empruntant des itinéraires souvent mal connus, se situent au large du Groenland et des iles Fé-

roë. Ils séjournent là entre 2 et 4 ans se gavant de crevettes (krill), calamars, capelans, lançons,… et autres

petits poissons et crustacés. A son retour de l’océan, le saumon atlantique adulte est un poisson argenté et bril-

lant au corps fuselé. Le dos est gris, les flancs argentés sont ponctués de quelques points noirs et le ventre est

blanc nacré. Au fur et à mesure que son séjour en rivière s’allonge, sa robe prend une teinte de plus en plus cui-

vrée allant même jusqu’au rouge orangé chez le mâle à l’approche de la fraye. Il est capable de nager presque

deux fois plus vite qu’une truite et de faire des sauts spectaculaires, notamment pour franchir un obstacle.

Selon la durée du séjour en mer, les caractères de la souche, l’importance des stocks de nourriture, le

saumon atlantique peut mesurer de 50 à 130 cm et plus pour un poids de 1 à 30 kg et plus, lorsqu’il se présente à

l’estuaire.

Une différence essentielle existe avec ses cousins saumons du pacifique : alors que ceux-ci meurent sys-

tématiquement après la fraye, le saumon atlantique est capable d’effectuer 2 ou 3 migrations reproductrices.

Cela est devenu de plus en plus rare en raison des obstacles nombreux et variés que l’homme a dressés sur sa

route. Mais cette faculté offre désormais la possibilité d’obtenir en pisciculture de repeuplement, plusieurs

pontes à partir d’une même femelle d’origine sauvage, alors que celle-ci avait une chance infime de revenir sur sa

frayère.

Aujourd’hui en Europe, les cours d’eau encore fréquentés par le saumon sont inférieurs à 200 km, seul,

l’axe Loire-Allier avec ses quelques 940 km, avait résisté à l’extinction totale.

La souche Allier demeure la seule présentant un cycle long (4-5 ans en moyenne) capable de produire les

grands saumons qui ont tant fait rêver les pêcheurs. Elle constitue un patrimoine génétique unique et exception-

nel pour la France, mais aussi pour l’Europe, particulièrement utile et précieux dans le cadre d’opérations de

réintroduction du saumon atlantique dans d’autres grands cours d’eau de l’Europe occidentale. C’est un espoir qui

ne peut qu’enthousiasmer et motiver les fervents défenseurs du développement durable.

Page 4: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

La Révolution : fin des privilèges et début du braconnage Le droit de pêche est un privilège réservé aux seigneurs laïcs et religieux. Dès le XIIIe siècle, les rois

qui se succèdent sur le trône de France prennent de multiples ordonnances pour réglementer plus ou moins la

pêche et la vente de poissons. En période de frai, la pêche est interdite, mais cette interdiction ne s’applique pas

au saumon.

Malgré de nombreux conflits d’intérêt avec les seigneurs locaux, les monarques, jusqu’à la fin du XVIIIe

siècle, limitent la dévastation des cours d’eau. En 1792, l’abolition des droits seigneuriaux, entraînant la liberté

de pêche pour tous les citoyens, provoque l’accélération de la dépopulation des cours d’eau. Le Directoire et

l’Empire rétablissent les interdictions royales et promulguent une loi autorisant la pêche dans les rivières navi-

gables aux détenteurs de licence et aux personnes adjudicataires de la pêche. Pour les rivières non navigables, la

pêche est confiée par «l’avis du Conseil d’Etat du 27 pluviôse an XIII, non aux communes, mais aux propriétaires

riverains en compensation des inconvénients attachés au voisinage de ces rivières».

Ces réglementations n’enrayent pas un phénomène apparu à la Révolution : le braconnage. L’appât du gain

pousse les braconniers à tirer toujours plus partie de la rivière au détriment de la ressource. Le saumon, dont la

valeur marchande ne cesse de croître, fait l’objet de pêche clandestine.

Les braconniers utilisent alors le trident pour capturer leur proie et ce, en toute impunité ! Cette pêche

au trident se déroule souvent de nuit à la fin de l’été époque de basses eaux ou en période de frai. Dans les

gorges de l’Allier entre Monistrol et Alleyras ou plus en aval entre Langeac et Saint-Ilpize, les braconniers utili-

sent soit le râteau soit le fer. La pêche au filet, tendu de part et d’autre du cours d’eau permet d’attraper en

masse des poissons noctambules. Deux autres techniques sont utilisées par le braco : la dynamite et le chlorure

de chaux. L’empoisonnement des rivières est un fait ancien. Au début du XVIIIe siècle, il est interdit de jeter

le poizon dans la Loire. Ces méthodes barbares et ancestrales vont perdurer jusqu’au milieu du XXe siècle. Les

moyens répressifs de l’époque étant insuffisants.

En 1909, le Syndicat des pêcheurs à la ligne s’insurge du fait que «plus que jamais les braconniers dévali-

sent la rivière ; jour et nuit, sans relâche, ces pirates de l’eau se livrent à leurs exploits, emplissent leurs pa-

niers de vandoises et autres poissons dont la pêche est interdite, et vendent ouvertement leur butin de porte en

porte le lendemain, et pousse même l’audace, comme le fait s’est produit hier encore, jusqu’à faire annoncer par

le tambour de ville, la mise en vente du poisson prohibé sur la place publique.» Dans un journal parisien, Le pê-

cheur, on peut lire que le Président de la Fédération des sociétés de pêche du bassin de la Loire a informé le

Ministre de l’Agriculture de "certains faits véritablement scandaleux qui se sont passés récemment aux environs

de Brioude, où le braconnage atteint paraît-il des proportions inouïes".

Page 5: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

La Salle de Fraye

C'est ici qu'on amène les géniteurs une fois qu'ils ont été anesthésiés.ils sont "massés" en suivant une

technique particulière qui vise à recueillir la laitance du mâle et les ovules de la femelle. Ensuite, les ovules sont

répartis dans des bassines puis recouverts de laitance, ce qui suffit à féconder les ovules. Les poissons sont

ensuite ramenés dans la salle des géniteurs.

Les manipulations sont réalisées le plus rapidement possible par les pisciculteurs pendant que les pois-

sons sont anesthésiés afin de limiter leur stress et de faciliter les manipulations en les rendant indolores et

plus rapides.

Afin de maximiser la diversité génétique et de faire des suivis tous, les géniteurs sauvages sont pucés et

leur empreinte ADN est mémorisée. Cela permet de savoir de quelle origine sont issus les poissons qui remontent

d'une année à l'autre.

C'est aussi dans cette salle que les employés vont procéder au tri des œufs, il y a en effet un risque pour

que les œufs non viable (qui n'ont pas été fécondés) soient propices au développement de certains champignons.

Pour éviter une éventuelle propagation aux œufs viables, et bien que le taux de survie des œufs au sein du con-

servatoire soit bien plus élevé que dans leur milieu naturel, il est important d'effectuer ce tri.

Il faut donc procéder méthodiquement et délicatement afin de retirer, tiroir après tiroir, les œufs de

couleur blanchâtres qui sont des œufs morts, avant que les champignons ne se développent et compter les

pertes occasionnées. Cette opération n'est possible qu'à partir du moment ou on peut distinguer les yeux du

futur alevin par transparence. Avant ça, l'œuf est bien trop fragile pour être manipulé.

Enfin, on préparer ici les caisses d'œufs qui vont être transportées vers un des incubateurs de terrain

situés au bord de l'eau ou vers d'autres pays (Allemagne, Belgique) qui commandent des œufs au conservatoire

afin de procéder au lâcher de jeunes alevins dans ses cours d'eau. Le transport des œufs se fait "à sec" c'est-à-

dire que les œufs sont à l'air libre et non dans l'eau. L'œuf peut rester plusieurs heures à l'air libre sans danger

de déshydratation. Une femelle pond de 10 000 à 12 000 œufs en moyenne.

Page 6: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

La Salle des Alevins

Les alevins éclosent dans les tiroirs et y séjournent jusqu'à ce que leur sac vitellin soit résorbé. Ils sont

ensuite placés dans des bacs de deux mètres sur deux. Dans certains conditions extrêmes, un lissage des tem-

pératures peut être réalisé afin de réchauffer l'eau de quelques degrés durant les périodes de grand froid, de

façon à ce que les alevins puissent se développer dans des conditions optimales.

Dans la première salle, vous voyez 96 bacs contenant chacun 10 000 alevins. Dans la seconde salle se

trouvent 40 bacs qui contiennent quand à eux 20 000 alevins.

Cette différence du nombre d'alevins dans les bacs s'explique simplement : en effet, l'eau utilisée dans

les 96 bacs provient de l'eau qui est recyclée par le conservatoire qui est plus concentrée en ammoniac et en

nitrite, c'est pourquoi la concentration d'alevins y est moins élevée.

Les alevins qui sont relâchés dans les 40 bacs sont plus jeunes et donc plus petits, ce qui permet d'en

avoir un plus grand nombre par abc. L'eau utilisée pour remplir ces 40 bacs arrive directement depuis la rivière

sans système de recirculation.

Le saumon étant un carnassier, les alevins sont ensuite nourris 8 fois par jour avec un aliment à base de

farine d'autres poissons. Quand ils atteignent une taille de 2 à 3 centimètres et un poids de 0,5 grammes, ils

pourront être relâchés dans la rivière. 800 000 de ces alevins sont relâchés en juin en aval de Langeac et diffé-

rents affluents (Dore, Sioule, Arroux…).

La salle est éclairée de façon à respecter la photopériode (durée du jour) de l'extérieur. Dans leur mi-

lieu naturel, dès l'éclosion, les alevins sont très territoriaux et se battent pour choisir le meilleur endroit de la

rivière.

Page 7: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

La Salle des Géniteurs Sauvages Quand ils sont capturés, les géniteurs sont souvent épuisés et blessés par le passage de différents obs-

tacles. Il est donc important de les prendre en charge et de les soigner rapidement. On va pour ça, par exemple,

plonger les saumons atteints de mycoses dans les bains d'eau salée plusieurs heures par jour.

Jusqu'en juin, les géniteurs sont alimentés à l'aide d'une préparation qui contient tous les éléments dont

le poisson a besoin. La plupart des géniteurs venant d'être capturés n'ont pas le réflexe de se ré-alimenter

après la reproduction et c'est donc un processus lent qui demande beaucoup de patience au soigneur. Le succès

n'est malheureusement pas toujours à la clef notamment pour les mâles qui sont plus compliqués à sauver après

la reproduction.

Au mois de juillet, les poissons vont cesser de s'alimenter jusqu'à la période de reproduction prochaine.

En effet, dans leur milieu naturel, les poissons s'arrêtent de manger durant ls mois de leur migration depuis le

Groënland.

Les mâles et les femelles ne se rencontrent jamais puisque la fécondation se fait de façon artificielle.

Les poissons sont anesthésiés, puis en leur pressant l'abdomen avec une technique bien précise, la laitance et les

ovules sont récoltés. Pour ces derniers, la fécondation se fait effectivement en externe etil n'y a pas vraiment

d'accouplement.

Grâce à des tests ADN, chaque géniteur est connu et suivi, ce qui permet de réaliser un brassage géné-

tique optimal. Les ovules d'une femelle vont ainsi pouvoir être fécondés par plusieurs mâles différents.

La Salle des Machines L'eau est pompée dans la Desges et/ou l'Allier pour le conservatoire. Elle subit différents traitements

qui visent à la purifier, elle est filtrée afin d'être nettoyée des sables et particules en suspension et va aussi

passer sous des lampes UV pour réduire sa charge microbienne. Cependant, toute l'eau qui arrive au conserva-

toire n'est pas traitée, elle est aussi conservée telle quelle afin d'avoir des poissons qui grandissent dans les

mêmes conditions que celles de la rivière afin qu'ils soient déjà immunisés et donc plus résistants.

Le conservatoire, dans une démarche de développement durable, a fait le choix rejeter une partie des

eaux qu'il prélève dans la nature; il filtre donc les eaux usées afin de les nettoyer des résidus de nourriture que

les saumons n'auront pas consommés ou encore de leurs excréments. La grande "tour" est pour ré oxygéner l'eau

déjà utilisée.

Cette eau recyclée n'a ainsi pas besoin d'être en permanence prélevé dans la rivière, réduisant ainsi con-

sidérablement l'impact que le conservatoire peut avoir sur les écosystèmes autour de lui. Le conservatoire

produit en une année l'équivalent des rejets azotés que produiraient une dizaine de vaches.

Après cette visite très intéressante, nous commençons notre randonnée sur les traces des anciennes

mines de Langeac.

Page 8: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus
Page 9: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

La mine de Marsanges fut la plus emblématique en raison de son filon, le plus important d’Europe, par sa

puissance et par la qualité de son minerai. © Glaine Yannick

Avec ses trois sites de Marsanges (750.000 tonnes), La Drey (450.000 tonnes) et Chavaniac-Lafayette

(700.000 tonnes), Langeac a été l’une des plus grosses productrices de fluorine de France. L'exploitation arrê-

tée en 1979 fut l'une des plus grosses productrices de fluorine de France.

Trois sites pour une production de 2.000.000 de tonnes

La fluorine ou spath fluor, est un fluorure de calcium naturel qui entre dans la composition de nom-

breuses roches terrestres. Seules les accumulations constituent de véritable gisement.

Son utilisation se retrouve sous forme de concentré, comme fondant dans l'industrie sidérurgique à 55

% et à 30 % pour produire des gaz chimiques. Enfin 15 % se retrouvent dans la fabrication de fluorure d'alumi-

nium, acide fluorhydrique, gaz propulseur d'aérosol, téflon, composé fluoré.

La mine de Marsanges fut la plus emblématique en raison de son filon, le plus important d'Europe, par sa

puissance (20 mètres dans sa plus grande largeur) et par la qualité de son minerai composé à 70\80 % de fluor

alors que les gisements de La Drey et de Chavaniac-Lafayette ne dépassaient pas 7 à 8 mètres de largeur pour

une qualité de 45 à 55 % de fluor. Le principal exploitant des mines du bassin langeadois a été la compagnie de

produits chimiques et métallurgiques Péchiney. À la sortie de la mine, le produit était acheminé vers l'usine de

traitement situé au lieu-dit Chambaret Sud, proche de Langeac. Le traitement consistait à séparer la fluorine de

la silice et de la réduire en poudre très fine pour avoir un produit fini à 99 % à la sortie de l'usine. Après un

passage au four pour le séchage qui la rendait pratiquement liquide, elle était expédiée par wagons citerne SNCF

jusqu'à l'usine d'aluminium Pechiney de Saliniers (Hérault).

Tous personnels confondus (jour et fond) l'effectif était composé d'environ 150 personnes au début

pour terminer à 70 à la fermeture en juin 1979. La totalité du personnel fut reclassée dans les mines de spath

Page 10: Randonnée Culture du dimanche 29 septembre 2019 · tient à la famille des salmonidés qui regroupe les genres : Salmo (truite fario / truite de mer / saumon atlan-tique), Salvenilus

fluoré à Fontsante proche de Saint-Raphaël, de bauxite à Brignoles (Var) et dans différentes usines de la socié-

té.

« Langeac se doit de ne pas effacer ce passé afin de garder la mémoire de la mine »

Par suite de la décision de son conseil municipal de faire de 1997 l'année de la mine et des mineurs (avec

notamment la pose de la lampe des mineurs sur la fontaine des capucins), Guy Vissac, maire, écrivait dans une

lettre envoyée aux mineurs que « Langeac se doit de ne pas effacer ce passé afin de garder la mémoire de la

mine et des mineurs ».

Vingt ans après, seuls quelques mineurs retraités peuvent témoigner de cette période qui restera gravée

dans le patrimoine langeadois mais qui reste méconnue des nouvelles générations.