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De la désunion vers la communion, un itinéraire pastoral et œcuménique by Hebert RouxReview by: Jean BaubérotArchives de sciences sociales des religions, 25e Année, No. 50.2 (Oct. - Dec., 1980), pp. 336-337Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125365 .

Accessed: 17/06/2014 09:25

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

lienne, consid6r6e comme document culturel, propos6es par les folkloristes depuis le d6but du sidcle. L'avant-dernier essai est un plai- doyer pour une histoire, et une historio- graphie, globale, d6barrass6e des prbjugds et des limites de la culture h6g6monique et donec capable de saisir aussi le < v6cu subalterne >. Pour v6rifier le bien-fond6 de son plaidoyer, A.R. a choisi, dans le dernier essai, un < fait historique >> r6cent : le d6barquement des Alli6s en Sicile en 1943. Les representations < h6g6monique > et < subalterne > de cet eve- nement et de ses cons6quences imm6diates pour la Sicile et pour son peuple ne concor- dent que rarement. Le v6cu des paysans sici- liens ourdit la trame d'une autre histoire, remarquablement coh6rente, que ne saurait ignorer le chercheur soucieux de faire de I'histoire int6grale >, seule apte a saisir

l'homme dans sa totalit6 >. En fin de volume, on trouve la transcrip-

tion, en sicilien et en italien, de plusieurs documents oraux - les < ethnosources > - ainsi qu'une riche bibliographie.

Marie-Louise Letendre.

50.533 ROMANATO (Gianpaolo), MOLINARI (Franco).

Cultura cattolica in Italia ieri e oggi. Turin, Marietti, 1980, 272 p.

Un voyage 6clectique dans la < culture catholique > italienne - I'une des trois com- posantes de la culture en Italie avec la culture lai'que et la culture marxiste, par opposition aux cultures r~gionales traditionnelles -, oii chaque direction mdriterait a elle seule une etude. G.R. part du modernisme, crise para- digmatique d'obi la politique n'est pas absente, pour aboutir B l'actuel primat de la politique sur la culture. F.M. tente un palmarks de l'actualit6, mais surtout le fait preceder d'une presentation des 6diteurs catholiques : un terrain beaucoup trop n~glig6, d'un inter&t essentiel, oi I'histoire 6conomique, sociale, culturelle, politique, religieuse, institution- nelle, jaillit dans son unite naturelle. On souhaite que l'A. poursuive et approfondisse m~thodiquement son exploration, et qu'il sus- cite des imitateurs.

Emile Poulat.

50.554 ROTELLI (Elena). Fra Dolcino e gli Apostolici nella storia e nella tradizione. Turin, Claudiana, 1979, 125 p.

Fra Dolcino succ6da en 1300 B Segarelli (ici d~nomm6 Segalelli, selon un usage 6gale- ment defendable) B la t~te des < apostoli-

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ques >, groupe h~r~tique de predication, de penitence et de pauvret6. Segarelli avait 6t6 brfll6 par l'Inquisition. Fra Dolcino finit de m~me en 1307; il avait, avec ses partisans, tenu le maquis et militairement r~sistd aux armies 6piscopales envoydes contre lui et ses disciples, sur une montagne proche de Biella, au nord de Turin et

. l'ouest de Novara.

L'auteur, trbs au courant de l'ensemble des sources et des travaux sur la question, montre bien le rapport entre Dolcino et I'apocalypti- que post-joachimiste de Gerard da Borgo San Donnino, ainsi qu'avec les Spirituels francis- cains. Les idles de Dolcino et sa conception de la vie chr~tienne, de l'Eglise, des 6vdne- ments de la fin sont trbs clairement exposbes.

Sur Fra Dolcino et son mouvement I'ou- vrage ne pretend rien apporter de neuf. Sa contribution propre concerne le souvenir dol- cinien. De la chapelle expiatoire dress6e en 1407 par les orthodoxes sur un des sommets ohi l'hr6siarque se battit, jusqu'au monument 61ev6, sur un piton voisin par les socialistes au debut du sidcle, Dolcino reste aujourd'hui encore un symbole d'affrontements iddologi- ques et sociaux.

Jean S~guy.

50.555 Roux (Hebert). De la disunion vers la communion, on itin6- raire pastoral et jecuminique. Paris, Le Cen- turion, 1978, 309 p.

H. Roux (1902-1980) a jou6, a plusieurs reprises, un r61e relativement important dans le groupe protestant frangais. Jeune pasteur, il a &t6 un de ceux qui ont contribu6 B la r6unification des Eglises r formbes (fin du processus en 1938). La premiere partie de son livre traite de l'entre-deux-guerres et donne des 616lments int ressants sur le Reveil de la Dr6me, le developpement du barthisme en France et la personnalite de P. Maury, les d6buts du pentec6tisme.

L'A. parle ensuite de son ministire pas- toral B Bordeaux et g Paris. II montre, Q son insu, quelle image implicite du paroissien v6hiculent beaucoup de pasteurs (p. 150 ss.).

Une part consistante de l'ouvrage est consa- cr6e aux activitis oecum6niques d'H. Roux. Sa prise de conscience de l'importance du domaine des questions interconfessionnelles est significative : elle se fait aupris des laics de 1 l'Amiti6 >. S'ajoutent B cette exp6rience, l'action de la CIMADE, l'interpellation > de Taiz6 et, tris vite, un d6but de reprise institutionnelle de l'oecum6nisme : d6bats du synode de l'ERF en 1955, puis cr6ation de la commission ' catholicisme > de la F6d~ration Protestante de France dont H. Roux devient

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le directeur, bien qu'il n'ait pas encore, alors, de competence particulibre sur ce sujet. D~s lors les choses s'enchainent logiquement. En 1962 H. Roux est charg6 officiellement, sans en avoir 6td privenu h l'avance, d'8tre < l'in- terlocuteur > de I'ERF aupris de l'Eglise catholique et se retrouve presque aussit6t un des observateurs non catholiques pr6sent h Vatican II. L'A. ayant ddji donn6 son analyse du Concile (Ddtresse et promesse de Vati- can II, Paris, 1967, Le Seuil), fait surtout 6tat ici de la fagon dont il a v6cu les quatre sessions conciliaires. II montre enfin, dans un dernier chapitre, comment se sont d6velopp6s - et surtout institutionalis6s - ces dernieres anndes le dialogue et la cooperation cecu- meniques.

La d6marche de l'A. n'a rien de sociologi- que. Mais le matdriau qu'il livre par son r6cit sera utile aux historiens et aux sociologues du christianisme.

Jean Baubbrot.

50.556

Sacralit6, pouvoir et droit en Afrique. Table Ronde pr~paratoire au 4o Colloque du Centre d'Etudes Juridiques Comparatives. Paris, Ed. du C.N.R.S., 1979, 228 p.

Si la Table Ronde qui, d~s 1978, prdparait le 4' Colloque d'Etudes Juridiques Compara- tives tenu g Paris en janvier 1980 s'6tait cer- tainement av&rde tris utile, on voit mal les raisons qui ont amend les Ed. du C.N.R.S. B publier les communications qui y furent prdsentees, du moins dans l'6tat oh elles nous sont propos6es. Djit, le plan de 1'ouvrage ne laisse pas de surprendre un peu. Le r6sum6 des d6bats suscit6s par les communications (p. 6-35) vient avant le texte des communi- cations elles-mimes (p. 35-225), lesquelles, par parenthdse, n'ont parfois que de loin- tains rapports avec le ddbat qu'elles ont sus- citd [v.g. le texte du Pdre E. Mveng (p. 195-97) et le ddbat qui le suit (p. 21-25)]. D'ailleurs, les contributions sont d'importance - et de valeur - tellement indgales qu'on se demande bien pourquoi on a tenu B les rassembler. Le texte du P. Mveng ne fait pas cent lignes, celui du Prince Dika Akwa sur a la sacralit6 du pouvoir et le droit africain de la succes- sion > (il s'agit essentiellement de l'Ouest- Camerounais) fait cent huit pages (p. 35-143), soit la moiti6 du volume! L'i peu prds dans lequel on a compild les papiers remis par les uns et les autres aboutit 6videmment t un travail oh les imperfections sont 16gion : termes donnds en langue vernaculaire et qu'on ne prend pas la peine de traduire (p. 15-16), systdme d'dcriture qui varie d'une communi- cation i l'autre, ndologismes malencontreux

BULLETIN DES OUVRAGES

qui ne contribuent pas i la tenue du texte (p. 18 : connexitd, cheffal, p. 20 : narrati- visation, etc.), fautes, incorrections gramma- ticales, rien ne manque. Et si le tirage off set de textes pr6alablement rondot6s reprdsente certainement une heureuse 6conomie, il ne dispense pas d'un s6rieux effort de relecture qui corrigerait les fautes de frappe, effacerait surcharges et ratures (p. 195-96). En bref, I'initiative qui a voulu rassembler dans un m~me dossier l'essentiel du travail fourni lors de la Table Ronde de 1978 est tout i fait estimable. Mais ce qu'on pardonne i un dos- sier rondotd r6alisd i la hate et destind i quelques-uns est impardonnable si l'on parait avec le label des Ed. du C.N.R.S. dans un ouvrage destin6 au public. Les crddits dont disposent ces Editions mdritent certainement un meilleur usage.

Rend Luneau.

50.557 SAFRAN (Alexandre).

Israiel dans le temps et dans I'espace. Themes fondamentaux de la spiritualitd juive. Paris, Payot, 1980, 403 p., biblio., index, glossaire (Bibliothdque Scientifique).

On sait qu'il n'existe pas, dans le judaisme, de ndogmatique , c'est-i-dire de systdme, rationnellement construit, des vdritds rdvdldes objets de la croyance. Il n'en est pas moins vrai que les Maitres de la mystique ont 6la- bor6 un systdme pour int6grer et organiser leurs r6flexions sur la vie, le monde, le temps et I'homme; en distinguant, entre autres, diff6- rents niveaux ou ordres dans la r6alit6 : spa- tial, temporel, psychique et spirituel. Selon les mystiques juifs, le noyau de l'univers spatial est constitu6 par la Terre d'Isra81, dont le coeur intdrieur est Jdrusalem (tandis que le Shabbat est le noyau de l'univers temporel dont Kippour est le coeur, et le Peuple d'Is- rail est le noyau de l'univers psychique dont le cceur intdrieur est le Tsadik, le Juste).

Il n'est pas 6tonnant que le Grand Rabbin de Gendve, professeur de philosophie du judaisme B l'Universit6 de cette ville et ddji auteur d'un ouvrage sur La Cabale (Payot, 1979"), se soit pench6 sur le thdme d'IsraIl, qu'il traite ici avec, i la fois, son immense drudition et sa propre exp6rience mystique. Les diffdrentes dtudes groupdes dans cet ou- vrage, et qui furent d'abord conf6rences ou articles, tentent ainsi d'l61ucider les thdmes essentiels de la pensde religieuse juive : int6- riorit6 d'Israel, Terre et Peuple, et dialectique de I'exil et de la r6demption; int6riorit6 du Temps juif et du Temps shabbatique; et par- tant nature de l'Identitd, de la Personnalit6 et de la Vocation juives.

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