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8/9/2019 De la nature sacre de Dieu
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GEJ11 C54
De la nature sacre de Dieu
1. Plus que tous les autres, Pierre avait profondment grav Mes paroles dans son
cur, et, avec la force de volont singulirement efficace qui tait la sienne, il entreprit sans
plus tarder de perfectionner son me l o elle tait encore dtaillante. Ainsi, il fit aussitt
retraite afin d'essayer d'ouvrir sa vision spirituelle, et, pendant quelques jours, on ne le vit
quasiment plus.
2. Il importe ici de mentionner nouveau que, si J'avais runi Mes disciples en ce lieu,
c'tait afin qu'ils puissent de leur plein gr, sans intervention de Ma personne ni aucune
pression extrieure de l'entourage, se livrer sur eux-mmes une sorte d'examen volontaire,afin d'entrer en pleine possession personnelle des facults qu'ils avaient dj acquises, mais
pour les avoir seulement reues de Moi en vue de leur apostolat futur. C'est de ce point de vue
qu'il faut considrer tout ce qui arriva Ephrem.
3. Quand Pierre recommena se montrer davantage parmi ses frres, dont chacun
suivait de son ct son propre chemin de la vie intrieure - raison pour laquelle ils ne
remarqurent pas particulirement cette retraite, car il tait toujours prsent aux repas
ordinaires, venant et repartant en silence -, il arriva un soir que les disciples restrent
assembls plus longtemps que d'habitude. L'occasion en fut une question de Jacques, qui
demandait comment la saintet, la nature sacre de Dieu, pouvait se sentir offense par les
pchs des hommes. Puisque ces pchs eux-mmes taient souvent le moyen de la
purification, et puisque Dieu avait permis qu'il ft possible de les commettre. Il fallait donc
que ce prcepte du Temple et une autre signification spciale, puisque aussi bien J'avais
Moi-mme frquent beaucoup de pcheurs sans M'tre encore jamais senti offens par les
pires d'entre eux.
4. Ils se mirent tous parler, chacun rappelant telle ou telle de Mes anciennes leons,
car chacun s'tait forg son propre point de vue sur la saintet de Dieu. Finalement, Jean
expliqua en dtail ce qu'il fallait rellement entendre par "saintet" : le grand amour
dsintress de Dieu, qui, certes, pouvait tre bless par la rsistance des pcheurs contre Son
amour, de mme qu'un bon pre peut se sentir bless par le manque de cur de ses enfants,
mais, avant de se courroucer, cherche les moyens les plus doux possibles pour extirper ce
manque de cur, et ne recourt des moyens svres et rigoureux que lorsque les moyens plusdoux ont chou, cela non par colre, mais uniquement par amour et dans un but juste.
5. Les autres disciples se dclarrent d'accord avec ces paroles, Pierre ajoutant
toutefois que la saintet de Dieu ne dsignait pas seulement Son grand amour, mais aussi la
grande sagesse avec laquelle Il avait dispos chaque chose dans toute sa perfection et son
adquation. Et le devoir le plus sacr de l'homme tait de ne pas dranger cette ordonnance
qui renfermait en elle la raison d'tre des choses. Or, c'tait prcisment en cela que les
hommes avaient infiniment pch, allant jusqu' s'opposer cette ordonnance en cherchant
dtruire, pour leur plus grand dommage, l'harmonie des lois naturelles. C'est ainsi qu'tait
survenu le Dluge, parce que les Hanochites, en faisant exploser les montagnes, avaient
drgl l'ordonnance de ces montagnes qui avaient pour fonction de maintenir en place lesrserves d'eau souterraines. Ainsi, aujourd'hui encore, l'homme pchait contre l'ordonnance, et
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c'est en cela qu'il offensait la saintet de Dieu, msusant de son corps pour se livrer la
dbauche et la luxure, qui rendaient son corps incapable d'abriter une me saine. Or,
connatre la rgle de vie que devaient suivre les hommes tait un pas important vers la
rgnration, et c'est ainsi qu'il avait reconnu, pendant ces quelques jours, quel point il tait
ncessaire de s'absorber en soi-mme, parce que seule la qute intrieure permettait de
recevoir l'enseignement divin et de connatre la vrit.
6. Les autres demandrent Pierre si c'tait l ce qu'il avait fait. Il rpondit que oui,
expliquant qu'il avait pass ces jours chercher avec beaucoup de zle, et qu'il tait dsormais
convaincu d'avoir trouv la voie pour devenir un bon disciple de notre Seigneur et Matre.
Cependant, il tait aussi convaincu que tous ses frres avaient bien retenu les dernires paroles
du Seigneur et aspiraient atteindre ce but proche : mais il se sentait pouss leur faire part
de ses observations, au cas o l'un ou l'autre en tirerait quelque conclusion personnelle, ou,
l'inverse, pourrait lui apprendre quelque chose qui lui serait utile, lui. Pierre.