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République du Niger MINISTÈRE DE LA POPULATION Fraternité - Travail - Progrès Gratuit Bulletin semestriel d’information BULLETIN L e s E c h o s d u GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE CAMPAGNE DE COMMUNICATION POUR UN CHANGEMENT SOCIAL ET COMPORTEMENTAL ET D’OFFRES DE SERVICES DE SANTÉ DE LA REPRODUCTION ET PLANIFICATION FAMILIALE NIGER N°001

DE LA REPRODUCTION ET PLANIFICATION FAMILIALE

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Les Echos du SWEDD-NIGER N°001 Juillet 2020 1

République du Niger

MINISTÈRE DE LA POPULATION

Fraternité - Travail - Progrès

Gratuit

Bulletin semestriel d’information

BULLETIN

Les Echos du

GROUPEDE LA BANQUEMONDIALE

CAMPAGNE DE COMMUNICATION POUR UN CHANGEMENT SOCIAL ET COMPORTEMENTAL ET D’OFFRES DE SERVICES DE SANTÉ

DE LA REPRODUCTION ET PLANIFICATION FAMILIALE

NIGER

N°001

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SOMMAIRE

Comité Régional de Pilotage du SWEDD : Evaluer les impacts socioéconomiques du COVID-19 sur les femmes et les jeunes filles ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Le Niger au Sommet mondial sur la population et le développement (CIPD25) ---------------------------------------

L’espace sûr de Komba reçoit la visite du Directeur Général des Opérations de la Banque Mondiale ------------

Mission de supervision des activités du SWEDD -------------------------------------------------------------------------------

Voeux de nouvel an du projet SWEDD à la Ministre de la Population ----------------------------------------------------

Atelier de production des données désagrégées pour l’élaboration de l’Indice Genre et Dividende Démographique (GDDI) --------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Interview : Pr Latif Dramani évoque les enjeux que suscite de nos jours la question démographique -----------

L’Autonomisation des Femmes par la transformation et la commercialisation des produits alimentaires locaux

Le savon à base du Moringa ---------------------------------------------------------------------------------------------------------

CCCSC, Tahoua 2019, comme si vous y étiez ------------------------------------------------------------------------------------

Le SWEDD en agenda -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Les moments forts de la campagne de sensibilisation pour un changement social et comportemental, Tahoua-2019 en images --------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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Une réunion virtuelle du comité régional de pilotage du Projet

Autonomisation des femmes et Di-vidende Démographique au Sahel (SWEDD) s’est tenue le 8 juin 2020 afin d’examiner les effets du CO-VID-19 sur les interventions du pro-jet dans les pays et les actions à mettre en œuvre pour assurer leur continuité.Cette réunion extraordinaire du Comité Régional de Pilotage du SWEDD, présidée par la Ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Pr Mariatou Koné, a enregistré la participation de l’ensembles des pays membres du SWEDD et celle de plusieurs partenaires techniques et financiers dont la Banque Mondiale, l’UNFPA, l’Organisation ouest africaine de la santé (OAAS) ainsi que des représentants de l’Union africaine.

Dans le message livré à cette occasion, la Ministre de la Population, Dr Amadou Aïssata Issa Maïga, a d’abord partagé avec ses homologues, le plan de riposte élaboré par le Niger pour arrêter la propagation de la pandémie. Les objectifs spécifiques de ce plan sont :

● « Détecter les alertes et les cas du nouveau coronavirus (COVID-19) ;

● Assurer une prise en charge adéquate des cas du nouveau coronavirus (COVID-19) ;

● Fournir des orientations pratiques et efficaces de communication sur les risques et l’engagement communautaire pour la prévention et la lutte contre le nouveau coronavirus (COVID-19) ;

● Promouvoir l’approche multisectorielle. »

Toutefois, assure la Ministre de la Population, ce plan, dans sa structuration demeure flexible, en ce sens « qu’il laisse aux structures de mise en œuvre et les partenaires au développement, la latitude d’orienter leurs actions sur certaines catégories

de populations plus vulnérables, notamment les femmes, les filles, les personnes handicapées et les personnes âgées ». Evoquant ensuite le SWEDD, elle a rappelé les dispositions envisagées par le projet pour assurer les conditions d’autonomisation des femmes pendant la période de crise sanitaire. Ce sont :

« Au plan stratégique, l’appui, le suivi éducatif des enfants par les familles afin de prévenir les violences domestiques notamment sur les filles et les femmes et encourager les mesures d’hygiène et de distanciation sociale ;

Ensuite, procéder au renforcement des chaines locales de prise en charge/référencement des survivantes des Violences Basées sur le Genre (VBG) notamment dans les villes les plus touchées par la crise ainsi que l’écoute.

Au plan opérationnel, le SWEDD compte poursuivre son soutien aux activités économiques des femmes et des filles notamment en mettant à leur disposition des kits de démarrage selon les filières (machine à coudre, plates formes multifonctionnelles, etc.).

En ce qui concerne les filles déjà formées en entreprenariat, un accompagnement leur sera apporté pour la mise en œuvre de leurs plans d’affaire. A ce niveau, un accent particulier sera mis en faveur de la frange la plus vulnérable.

Pour ce qui est du maintien des filles à l’école, des mesures de protection sont également prises par le Gouvernement pour créer les conditions nécessaires de l’apprentissage pendant la période de la crise (lavage des mains, gel hydro alcoolique, bavettes, serviettes hygiéniques, etc.). A cela s’ajoute l’octroi de kits alimentaires au profit des filles et de leurs familles.Dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre, le mariage d’enfants et les grossesses précoces, il est prévu le renforcement des voies de référencement des victimes des VBG et l’octroi de service de soutien en leur offrant une assistance psycho-sociale et juridique. »

COMITÉ RÉGIONAL DE PILOTAGE DU SWEDD : EVALUER LES IMPACTS SOCIOÉCONOMIQUES DU COVID-19 SUR LES FEMMES ET LES JEUNES FILLES

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A l’issue des travaux de cette réunion, un communiqué final a été rendu public. Il y ressort :

1. L’approbation par le Conseil d’Administration de la Banque Mondiale du financement de la deuxième phase du SWEDD avec l’extension du réseau des pays de sept à neuf ;

2. La pandémie de la Covid-19 et ses effets rendant très critique la situation de l’autonomisation des femmes avec l’exacerbation des vulnérabilités et la baisse de la fréquentation des centres de santé entrainant une baisse de la prévalence contraceptive, les risques d’abandons scolaires des filles et l’approfondissement de la pauvreté ;

3. L’adoption par les pays de plan de riposte à la Covid-19 nécessitant une réorientation des activités pour tenir compte des exigences de plus grande synergie entre les activités concourant à l’atteinte des objectifs de l’autonomisation des femmes ;

4. Lors des travaux, le Comité Régional de Pilotage s’est réjoui de la présentation par les Ministres en charge du Projet SWEDD des actions développées dans les pays pour lutter contre la vulnérabilité des adolescentes et des jeunes femmes et les opportunités de synergies entre le projet SWEDD et d’autres

programmes gouvernementaux en faveur de l’autonomisation des femmes ;

5. Le Comité Régional de Pilotage se félicite des dispositifs de riposte à la Covid-19 et des premiers résultats positifs obtenus dans les zones d’intervention du SWEDD dans les pays et de la nécessité de les consolider ;

6. Le Comité Régional de Pilotage s’est réjoui de la participation de l’Union Africaine à cette session extraordinaire en tant que nouveau partenaire stratégique du projet SWEDD ;

7. Le Comité Régional de Pilotage félicite la Banque Mondiale pour l’approbation par le Conseil d’Administration de la deuxième phase du Projet SWEDD et lui réitère sa reconnaissance pour l’accompagnement technique et financier à la mise en œuvre ;

8. Le Comité Régional de Pilotage se félicite de l’adhésion du Cameroun et de la Guinée au réseau des pays SWEDD et engage les institutions d’assistance technique à accompagner les nouveaux pour qu’ils bénéficient d’un appui de qualité en conformité avec leurs besoins et en tirant pleinement profit des expériences développées par les autres pays ;

La Ministre de la Population et ses collaborateurs en visioconférence

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9. Le Comité Régional de Pilotage a procédé au lancement officiel de la campagne multimédia et d’offre de services intégrés pour la continuité des services.

10. Le Comité Régional de Pilotage :a. Considère l’importance des effets de la

Covid-19 sur la poursuite des activités du Projet SWEDD et la nécessité de la prise des mesures d’atténuation pour ne pas compromettre les bénéfices pour la capture du dividende démographique en faveur du bien-être durable des popula-tions du Sahel ;

b. Exprime sa gratitude à l’UNFPA WCA-RO, à l’OOAS ainsi qu’aux autres par-tenaires pour la qualité de l’appui tech-nique.

Le Comité Régional de Pilotage a formulé les re-commandations suivantes :

A l’endroit Des Gouvernements

● Une mise en œuvre efficace des plans de riposte dans le cadre de COVID 19, adoptés par les pays en compléments aux PTBA 2020, pour permettre d’accompagner la reprise progressive des activités du projet ;

● Une plus grande prise en compte des questions d’autonomisation des femmes dans des inégalités de genre et des droits des femmes les plans nationaux de riposte contre la Covid-19 ;

● Une plus grande synergie des programmes d’autonomisation des femmes avec les plans nationaux de riposte contre la Covid-19 ;

● Un appui pour une implication active de tous les pays membres dans le champ médiatique et communautaire pour renforcer les acquis des plans nationaux de riposte contre la Covid-19 ;

A l’endroit de la Banque Mondiale

● De prendre des dispositions pour accompagner les pays dans la mise en œuvre de la deuxième phase du projet SWEDD, et dans l’extension de la portée des objectifs d’autonomisation des filles à travers les stratégies de réponse, y inclus les politiques fiscales et sectorielles, l’emploi, la sécurité alimentaire et de l’eau, pour sauvegarder

le capital humain et en particulier le vaste potentiel socio-économique des filles et des femmes.

A l’endroit de l’UNFPA et l’OOAS

● Le renforcement et l’adaptation de l’assis-tance technique aux besoins prioritaires des pays dans les domaines suivants :

Maintien et retour des filles à l’école ;Continuité de l’offre sécurisée des services

de santé maternelle, infantile, nutritionnelle y compris la SR/PF ;

Protection et promotion des droits des femmes et des filles face à l’accentuation des inégalités existantes entre les sexes ;

Autonomisation économique des femmes ;Continuité des activités opérationnelles de

compétences de vie (Espaces sûrs et Clubs des maris) et d’apprentissage pour les adolescentes et les filles ;

● Une facilitation de la gestion des connaissances et le partage des bonnes pratiques développés par les pays dans le cadre de la riposte à la Covid -19 et du relèvement.

A l’endroit de l’UNION AFRICAINE

● Le plaidoyer auprès des pays membres pour porter la question de l’autonomisation des femmes dans l’agenda des instances continentales et protéger le vaste potentiel des filles et des femmes, alors que le continent fait face à sa première récession en 25 ans suite à la crise de la Covid-19. En effet, il ne peut y avoir de relance et de croissance économique durables sans l’autonomisation des femmes.

A. Harouna Yayé

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les Echos du Swedd

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Au terme de plusieurs jours d’échanges et de réflexions, les dirigeants du monde entier réunis

au Caire (Egypte) en 1994, ont solennellement pris l’engagement d’œuvrer à l’amélioration de la santé et des droits des femmes. Lors de cette conférence qualifiée d’historique par les participants, 179 pays ont adopté un programme d’action mettant en avant la santé reproductive, ainsi que l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes, comme vecteurs essentiels du développement durable.

25 après, qu’est-ce qui a été fait et comment faire progresser politiquement et financièrement la mise en œuvre intégrale du Programme d’action ? ce sont là, quelques préoccupations majeures soulevées à Nairobi, où s’est tenue du 13 au 15 novembre 2019, la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD 25).

Plusieurs pays ont pris part aux travaux de ce sommet qui se sont déroulés au Centre de Conférence Internationale Kenyatta. La délégation du Niger conduite par la Ministre de la Population, Dr Amadou Aïssata Issa Maïga, comprend outre la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Elback Zeinabou Tari Bako, le Représentant de l’UNFPA Niger Ismaël Mbengue, le Coordonnateur national du projet SWEDD, plusieurs Chefs traditionnels ainsi que des leaders religieux, des acteurs de la société civile et des jeunes dirigeants d’entreprises.

La délégation du Niger à l’ouverture du sommet

Parachever les promesses et s’engager politiquement et financièrement pour la mise en œuvre intégrale du programme d’action

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le Kenya, l’hôte du sommet, ont placé le rendez-vous de Nairobi sous le thème « accélérer les promesses », challenge, absolument incontournable pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. N’est-ce pas pour cela que dès à l’ouverture des travaux, le Kenya a donné le ton en indiquant qu’il attend du sommet des « engagements forts et des résultats tangibles ». Pour ce faire, il invite les participants à polariser les débats sur les 3 zéros : Autrement dit « zéro besoin non satisfait en matière de planification familiale, zéro décès maternel et zéro violence sexuelle et sexiste et pratiques préjudiciables aux femmes et aux filles ». Partageant son expérience, l’Inde, pays qui abrite un sixième de la population mondiale et qui est l’un de ceux où les jeunes représentent une large partie de la population soutient pour sa part, que l’amélioration de la santé et le plein exercice des droits sont des éléments probants de programmes

LE NIGER AU SOMMET MONDIAL SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT (CIPD25)

Placés sous le thème « accélérer les promesses », les travaux du sommet interna-tional pour la population et le développement se sont penchés, quatre jour durant, sur plusieurs thématiques dont les droits des femmes, la santé sexuelle et repro-ductive, et la lutte contre le mariage précoce. Des échanges fructueux ont marqué le rendez-vous de Nairobi qui a enregistré la participation de plusieurs chefs d’Etat, de représentants de gouvernements et d’organismes internationaux ainsi que de la société civile.

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qui peuvent inverser la courbe des naissances et de la population. Optimisme que partage la Directrice exécutive de l’UNFPA, le Dr Natalia Kanem qui, comme pour rappeler notre appartenance au même destin, a appelé les participants à la conférence à agir encore plus afin d’honorer, dans un souci d’équité, les promesses de la CIPD « au profit de celles et ceux qui n’en ont pas encore bénéficié ».

Dr Natalia Kanem lors de son intervention

Le Sommet de Nairobi « aidera à rassembler une coalition élargie de parties prenantes afin de défendre les acquis et de faire progresser le programme de la CIPD veillant à ce que personne ne soit laissé de côté », a-t-elle rassuré. En d’autres termes, le sommet gagnera en rassemblant une grande adhésion et en constituant une solidarité agissante autour du programme de la CIPD. Quant à la Ministre de la Populations du Niger, Dr Amadou Aïssata Issa Maïga, elle a de prime abord salué et rappelé l’opportunité qu’offre le sommet de Nairobi. Abordant ensuite le thème de la conférence, à savoir, « accélérer les promesses », elle a retracé les avancées réalisées par le Niger dans le cadre du Programme d’action du Caire, avant d’évoquer les engagements en cours et les mécanismes de mise en œuvre pour leur accélération.

La Ministre de la Population lors de son intervention au 2ème

jour du sommet

De ces engagements, l’on retient particulièrement les efforts inlassables déployés pour une réduction substantielle du mariage des enfants et ceux mis en œuvre en vue d’une amélioration progressive du taux de prévalence de la contraception moderne. La Ministre de la Population a en outre rappelé tout ce que le Niger entreprend pour réduire de manière significative les grossesses à risque et, de façon rai-sonnable, le taux de fécondité.

La conférence de Nairobi a été aussi l’occasion pour chaque pays, en partenariat avec le projet SWEDD, de partager ses résultats avec le reste du monde, communiquer sur les meilleures pratiques qu’il a identifiées et les approches innovantes privilégiées en faveur de l’autonomisation des femmes et des jeunes filles en vue de la capture du dividende démographique. Exercice auquel s’est donnée la Ministre de la Population, au cours d’un panel consacré aux projets SWEDD en marge des travaux. Auparavant, les organisateurs du panel ont procédé à la projection d’une série de films courts métrages dont celui portant sur les efforts que déploie le gouvernement nigérien avec notamment l’appui des chefs traditionnels, les leaders religieux et le projet SWEDD pour la nécessaire scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école, facteurs indéniables pour l’amélioration de son futur bien-être, de sa santé et de son autonomisation économique. La Ministre Elback Zeinabou Tari Bako, les chefs traditionnels et les jeunes leaders ont, de leur côté, pris part activement à l’animation de plusieurs rencontres en lien avec la promotion de la femme et la Protection de l’enfant pour la première, et les valeurs respectives qu’ils défendent, s’agissant des seconds.

La chefferie traditionnelle du Niger au sommet de Nairobi

En somme, avec ce programme d’activités accomplies et les différents échanges intervenus entre coordonnateurs du SWEDD, l’on peut dire que la conférence internationale sur la population et le développement qu’a accueillie la capitale kényane, a été à la hauteur des atteintes de la délégation

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nigérienne, comme l’a indiqué la Ministre de la Population au cours d’une interview accordée à la presse internationale.

Au terme de 3 jours d’intenses activités ponctuées de tenues d’événements parallèles, de conciliabules, de déclarations et de promesses, les lampions du sommet se sont éteints sur une déclaration dite de Nairobi sur la CIPD : accélérer les promesses. Elle présente les engagements et les actions concrètes et novatrices qui accéléreront la mise en œuvre du programme d’action de la CIPD et la satisfaction de certains préalables pour y parvenir. Parmi ceux-ci, l’on note l’attribution de plus de pouvoir aux jeunes pour la réalisation de leurs aspirations, la garantie et le respect des droits de l’homme, le renforcement des organisations et des mouvements de la société civile et la nécessaire protection des défenseurs de la santé et des droits sexuels.

Déclaration de Nairobi sur la CIPD25 : Accélérer les promesses

« La voie à suivre »

Malgré les progrès remarquables accomplis au cours de ces 25 dernières années, les promesses du Programme d’action de la CIPD restent une réalité abstraite pour des millions de personnes dans le monde entier. L’accès universel à l’ensemble des informations et des services de santé sexuelle et reproductive pour tous, tels que défini dans le Programme d’action de la CIPD et dans les actions-clés pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, n’a pas été obtenu. Nous reconnaissons que si nous n’achevons pas la réalisation des travaux du Programme d’action de la CIPD et si nous ne réalisons pas les investissements, dont la pertinence est fondée sur des preuves, pour la santé et les droits sexuels et reproductifs pour tous, et pour l’autonomisation des

jeunes filles et des femmes, ainsi que l’égalité des sexes, il sera difficile, voire impossible, d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) ambitieux d’ici 2030.

Une vue de la délégation du Niger à l’ouverture des travaux

Nous reconnaissons également que notre monde a, à bien des égards, profondément changé au cours de ces 25 dernières années et que de nombreux nouveaux problèmes influent sur le domaine de la population et du développement. Des problèmes qui n’ont pas été pris en compte ou pas suffisamment au Caire, mais qui ont émergé lors des revues régionales ultérieures. Notamment, le changement climatique, les inégalités croissantes au sein des pays et entre eux, l’explosion démographique de la jeunesse et la diversité démographique croissante. Accomplir la promesse du Programme d’action de la CIPD, c’est à dire garantir le droit à l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive, l'autonomisation des jeunes filles et des femmes, ainsi que l'égalité des sexes, sans laisser personne de côté à l’horizon 2030, requiert de nouveaux partenariats innovants et stratégiques. Notamment, avec et entre les jeunes, les organisations de la société civile, les communautés locales, le secteur privé et la coopération Sud-Sud et triangulaire entre les pays.

Par conséquent, en reconnaissant nos différentes capacités et responsabilités, la voie à suivre consiste à nous concentrer sur ces actions exprimées dans des engagements spécifiques, qui accéléreront la promesse du Programme d’action de la CIPD.

Dans ce contexte, nous :

1. Intensifierons nos efforts pour la mise en œuvre et le financement complets, efficaces et accélérés du Programme d’action de la CIPD, des actions-clés pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD et

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de l’Agenda 2030 pour le développement du-rable en particulier, dans le but de parvenir à un accès universel aux soins de santé sexuelle et reproductive dans le cadre d’une couver-ture sanitaire universelle, en s’engageant à at-teindre :

L’objectif zéro besoin non satisfait en termes d›informations et de services de planification familiale9, ainsi qu›à assurer la disponibilité de moyens contraceptifs modernes de qualité, abordables et sans risque.

Zéro décès maternel évitable etUn taux de mortalité maternelle de zéro, no-

tamment celles provoquées par les fistules obstétricales, notamment en intégrant une approche globale de l’ensemble essentiel de santé sexuelle et reproductive, y compris des mesures pour prévenir et éviter les avorte-ments non médicalisés et pour garantir les soins après avortement , dans le cadre des stratégies, politiques et programmes natio-naux de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) ; mais aussi pour protéger et garantir le droit de tous les individus à l’intégrité phy-sique et à l’autonomie, et fournir un accès aux services essentiels à l’appui de ce droit.

Une forte présence de la jeunesse au sommet

2. Garantir l’accès des adolescents et des jeunes, en particulier les filles, à une information com-plète et adaptée à leur âge, à une éducation et à des services complets, de qualité, rapides et adaptés aux adolescents14 afin de leur per-mettre de choisir librement et en connaissance de cause leur sexualité et leur vie reproductive, de se protéger de manière adéquate des gros-sesses non désirées, de toutes les formes de violences sexistes et sexuelles, des infections

sexuellement transmissibles, notamment du VIH/sida, et d’être en mesure de réussir une transition en toute sécurité à l’âge adulte.

3. Lutter contre la violence basée sur le genre et les pratiques préjudiciables telles que les ma-riages d’enfants, et forcés et les mutilations gé-nitales féminines, en s’engageant à atteindre :

a) L’objectif de zéro violence sexuelle et sexiste et pratiques préjudiciables15, y compris zéro mariage d’enfant, précoce et forcé1617, ain-si que zéro mutilation génitale féminine.

b) L’élimination de toutes les formes de discri-mination contre toutes les femmes et les jeunes filles, afin de réaliser le plein poten-tiel socio-économique de tous les individus.

4. Mobiliser les sources de financement requises afin de finaliser les objectifs de la CIPD et de soutenir les avancées déjà réalisées :a. En utilisant les processus budgétaires na-

tionaux, en augmentant le financement intérieur et en explorant de nouveaux ins-truments et structures de financement in-novants pour assurer la mise en œuvre inté-grale, effective et accélérée du Programme d’action de la CIPD.

b. En renforçant le financement international pour la mise en œuvre complète, effec-tive et accélérée du programme d’action de la CIPD, pour compléter et catalyser le financement national, en particulier les programmes pour la santé sexuelle et re-productive, et d’autres mesures et interven-tions de soutien qui soutiennent l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des filles.

5. S’appuyer sur la diversité démographique pour stimuler la croissance économique et parvenir au développement durable :

a. En investissant dans l’éducation, la création d’emplois et la santé des adolescents et des jeunes, y compris la planification familiale, ainsi que la santé et les services de santé sexuelle et reproductive pour les adoles-cents et les jeunes, en particulier les filles, pour exploiter toutes les promesses du divi-dende démographique.

b. En édifiant des sociétés paisibles, justes et inclusives, sans laissés pour compte, dans lesquelles toutes les personnes, indépen-damment de la race, la couleur de peau, la

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religion, le sexe, l’âge, le handicap, la langue, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle et l’expression ou l’identité de genre se sentent valorisées et capables de façonner leur propre avenir et d’apporter leur contri-bution à la société.

c. En fournissant des données de qualité, ponctuelles et ventilées, qui garantissent le respect de la vie privée des citoyens et in-cluent les jeunes adolescents22, en inves-tissant dans les innovations numériques en matière de santé, comme les mégadonnées, et en améliorant les systèmes de données pour renseigner les politiques visant à at-teindre un développement durable ;

d. En s’engageant en faveur de l’idée que rien ne peut être discuté et décidé sur la santé et le bien-être des jeunes sans leur implication et leur participation significatives (« Nothing about us, without us », « Nous voulons par-ticiper à tout ce qui nous concerne »).

6. Défendre sans faillir le droit à la santé sexuelle et reproductive dans des contextes de fragilité ou de crise humanitaire :

a. En s’assurant que les besoins et droits humanitaires fondamentaux des populations touchées, en particulier ceux des filles et des femmes, sont traités comme des composantes essentielles des réponses aux crises humanitaires et environnementales, ainsi que dans les contextes de reconstruction fragiles et d’après-crise ;

b. En offrant un accès à toute la gamme des services, d’informations et d’éducation en matière de santé sexuelle et reproductive,

y compris l’accès à l’avortement sans risque conformément à la loi et aux soins suite à un avortement, afin de réduire considérablement la mortalité et la morbidité maternelles, la violence sexiste et sexuelle et les grossesses non planifiées dans ces conditions.

Le suiviToutes les parties prenantes, présentes ou non au Sommet de Nairobi sur la CIPD25, qui ont pris des en-gagements concrets pour garantir la mise en œuvre complète, effective et accélérée du programme d’ac-tion de la CIPD et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 sont fortement encouragés à faire état de leurs progrès concernant la réalisa-tion desdits engagements de façon transparente et/ou dans des forums publics adéquats.

Les États membres des Nations Unions sont forte-ment encouragés à utiliser l’écosystème de com-munication de l’information pour le Programme d’action de la CIPD et le Programme de dévelop-pement durable à l’horizon 2030, c’est-à-dire la Commission de la population et du développement (CPD) des Nations Unies, les mécanismes d’examen périodique régionaux et le Forum politique de haut niveau (HLPF), pour faire le bilan et assurer le sui-vi des engagements nationaux annoncés au Som-met de Nairobi. Les engagements spécifiques aux entités des Nations Unies devraient être pris dans le cadre de leurs organes directeurs respectifs. Nous recommandons que l›UNFPA rende compte régulièrement des progrès accomplis dans la réalisa-tion des engagements mondiaux susmentionnés ».

A. Harouna Yayé

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En visite de travail au Niger, le Directeur Général des Opérations de la Banque

Mondiale, M. Axel Van Trotsenburg s’est rendu à Komba, village situé à 18 km de Niamey sur la route de Namaro, où il s’est enquis de l’expirence nigérienne dans la mise en œuvre des espaces sûrs et des Clubs de Futurs Maris. C’est un accueil chaleureux que les habitants de komba, avec à leur tête le Secrétaire Général du Gouvernorat de Tillabery, Mr. Seydou Kimba Moumouni, ont réservé à M. Van Trotsenburg et sa délégation.

L’arrivée de la délégation dans le village de Komba

Aussitôt les officiels installés, le Coordonnateur national du projet SWEDD, Mr. Ali Doungou Boubacar prend la parole et s’exprime en ces termes : « Je voudrai aux noms du projet SWEDD, des ONG de mise en œuvre en l’occurrence ADL (Appui au Développement Local) et le consortium SONGES-Animas-Soutoura, vous exprimer l’immense joie que nous éprouvons en cet instant précis où nous recevons votre délégation à Komba, l’un des 33 sites bénéficiaires de l’intervention « clubs des futurs maris » que compte la région de Tillabéry au titre du projet SWEDD ». Ali Doungou rappellera ensuite les objectifs poursuivis par

les Espaces sûrs et les Clubs des Futurs Maris en matière de formation en compétences sociales et comportementales, avant d’inviter la délégation à suivre les séances modulaires. Celle préparée à l’intention des adolescentes a porté sur les risques liés aux mariages, aux grossesses précoces et aux mutilations génitales féminines, tandis que pour les Clubs des Futurs Maris (garçons), il a été question du genre.

Le public a été tenu en haleine tout au long du déroulement de ces deux modules. L’admiration qui se lit sur les visages et les applaudissements répétitifs au relent de satisfaction et de signe d’encouragement témoignent de la qualité des prestations. Prestations à l’issue desquelles les adolescentes et les jeunes garçons ont livré des témoignages forts et courageux. De ces témoignages, il en résulte zéro (0) mariage avant 18 ans, la régularité dans les consultations prénatales, l’utilisation des moyens contraceptifs modernes, l’entraide et la complémentarité dans le foyer conjugal, l’exercice d’un métier, valeur favorisant l’autonomisation des femmes etc.

Moment d’échanges entre délégation et Club des futurs maris

Puis, s’en est suivi un échange qui a permis au Directeur Général des opérations de la Banque

L’ESPACE SÛR DE KOMBA REÇOIT LA VISITE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DES OPÉRATIONS DE LA BANQUE MONDIALE

Le Vice-président de la Mission de la Banque Mondiale, responsable de la région Afrique, M. Hafez Ghanem et le Directeur Général des Opérations de ladite institution, M. Axel Van Trotsenburg se sont intéressés au SWEDD lors de leur visite respective au Niger, pour mieux s’enquérir de la mise en œuvre des activités de ce projet qui œuvre à la recherche de solu-tions innovantes pour l’autonomisation économique et l’éducation des filles et des femmes.

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Mondiale et à ses collaborateurs d’apprécier les changements de comportement induits au sein de la communauté grâce aux enseignements et connaissances appris par les équipes des espaces sûrs et des clubs des futurs maris sur les thématiques liées à la santé de la reproduction, aux violences basées sur le genre et à l’autonomisation des femmes et à l’espacement des naissances. Sur ce dernier point, l’on retient avec satisfaction que les habitudes d’antan commencent à changer. En effet, à la question de savoir combien d’enfants chacun de ces jeunes désire-t-il avoir, la moyenne des réponses fait ressortir le chiffre 3. Ce début de changement de comportement est encourageant, a relevé avec satisfaction la délégation.

Ces mêmes échanges, M. Axel Van et les membres de la délégation le poursuivront avec les leaders communautaires. Ce moment d’échanges a permis de renforcer le sentiment de responsabilité des leaders du village et de promouvoir davantage les relations qui les lient aux espaces sûrs.

Exécution d’une séance modulaire

Gardiens de nos traditions et dépositaires de grandes valeurs culturelles, l’implication et l’engagement de ces derniers sont, en effet, essentiels pour faire évoluer les normes sociales en faveur de la santé reproductive, de l’autonomisation de la femme et des droits des enfants. C’est sur ce témoignage fort de l’attachement de la Banque Mondiale à cet outil precieux qu’est le dialogue communautaire, qu’a pris fin la visite du Directeur Général des Opérations de la Banque Mondiale à komba, visite qu’on peut qualifier de véritable immersion dans l’univers des Espaces Sûrs et des Clubs des Futurs Maris.

Un mois auparavant, le Vice-président de la Mission de la Banque Mondiale, responsable de la région Afrique, M. Hafez Ghanem, qu’accompagne notamment la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant et la Représentante résidente de la Banque Mondiale au Niger s’est rendu à l’Unité d’Exécution du projet SWEDD, à l’occasion d’une visite qu’il effectuait au Niger. Les échanges directs qu’il a eus avec les acteurs de mise en œuvre du projet et la présentation d’une séance modulaire animée par l’équipe de l’Espace sûr de Hamdallaye dépêchée pour la circonstance à Niamey, lui ont donné un aperçu du travail que le SWEDD est en train de faire particulièrement dans la cadre de l’autonomisation économique des filles et des femmes et de l’accélération de la transition démographique en vue de la capture du dividende démographique au Niger.

M. Hafez Ghanem répondant aux questions de la presse

Le Vice-président de la Mission de la Banque Mondiale, responsable de la région Afrique s’est dit « impressionné par le travail que réalise le projet SWEDD en matière d’amélioration de la santé, de l’éducation et d’autonomisation économique des filles et des femmes. » Il s’est en outre déclaré satisfait des échanges qu’il a eus avec l’équipe de l’Unité d’Exécution du projet et les partenaires de mise en œuvre, en l’occurrence les ONG. En conclusion, le Vice-président de la Mission de la Banque Mondiale a réaffirmé la disponibilité de son institution à accompagner le Niger dans le cadre de l’accélération de la transition démocratique et le déclenchement du dividende démographique.

A. Harouna Yayé

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Etape de TillabéryInterventions du Sous projet Toutes les Filles à l’Ecole

Le Collège d’Enseignement Général (CEG) de Dalweye, département de Say, que dirige Mr. Abdou Aboubacar, a constitué la première étape de la mission d’appui et de supervision de l’équipe du projet SWEDD. L’établissement compte 6 filles boursières toutes de la première cohorte au compte du projet SWEDD. Au cours des échanges que la mission a eus avec le directeur de l’établissement, plusieurs questions en lien avec la scolarité des boursières, notamment leur niveau par rapport aux autres élèves, la volonté qui les anime en classe, leur engagement à poursuivre les études et la perception de leurs pécules ont été évoquées.

Une vue des classes du CEG de Dalweye

Il y ressort une volonté réelle des apprenantes à poursuivre leurs études. Le passage en classe supérieure de l’ensemble des boursières, exceptée une qui a été recalée confirme, s’il en est besoin, cette attitude transformatrice adoptée par ces élèves. Aussi, les résultats des examens du premier semestre de l’année en cours sont-ils assez encourageants du moment où elles ont toutes eu la moyenne, a indiqué le directeur du CEG de Dalweye.

Mariama Amadou, boursière SWEDD

« Je suis Mariama Amadou, élève en classe de 4ème au CEG de Dalweye. J’ai quelques difficultés en mathématiques et en français, mais je pense que ça ira. J’ai même commencé à me ressaisir avec les cours d’appui dont me fait bénéficier le SWEDD que je remercie pour m’avoir choisie parmi tant d’autres. L’appui financier que le projet m’octroie, je l’utilise dans l’achat de quelques fournitures scolaires complémentaires et celui de mes habits. L’école c’est le lieu du savoir. Elle permet d’acquérir des connaissances et d’avoir une place dans la société. Après mes études, je veux devenir professeure de CEG ».

Dans le cadre du suivi de ses activités, une équipe du PRAF/DD-SWEDD conduite par Mme Haoua Lankondé, responsable du sous projet autonomisa-tion s’est rendue dans les régions de Tillabéry, Zinder, Maradi et Dosso du 19 au 28 mars 2020. Des avancées sont constatées ça et là dans la mise en œuvre des activités des 3 sous projets que compte le SWEDD.

MISSION DE SUPERVISION DES ACTIVITÉS DU PROJET

Lisez et faites lire votre journal les Echos

du Swedd

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Safia Oumarou, boursière SWEDD

« Je m’appelle Safia Oumarou, je suis du village de Goudrio à 7 km de mon établissement. J’ai 16 ans et je suis en classe de 4ème. J’aime beaucoup l’école. Mon rêve, c’est de poursuivre mes études jusqu’à l’Université et de faire carrière dans l’enseignement. Après des longues études, on a un bon emploi pour satisfaire ses besoins et ceux de sa famille.

Balkissa Amadou, boursière SWEDD

« Je m’appelle Balkissa Amadou, j’ai 14 ans. Je suis aussi du village de Goudrio. Après mes études, je veux être docteure. On n’en a pas assez dans notre village qui ne compte qu’une seule infirmière. J’aime ce métier car il permet d’aider ceux qui souffrent d’un mal. J’ai des difficultés en mathématiques, mais avec les cours de soutien reçus l’année dernière, je suis en train d’améliorer ma performance dans cette matière. Les quelques travaux domestiques auxquels je suis assujettie ne m’empêchent pas d’avoir un temps pour mes leçons. Je suis vraiment contente d’être à l’école et je ferai tout pour mériter cette confiance que le projet a placée en moi. En plus de la bourse qu’il m’octroie par trimestre, il loue les services d'un répétiteur qui renforce mes capacités dans les matières scientifiques ».

Interventions du sous projet Espaces Sûrs/ Clubs des Futurs Maris

Après Dalweye, la mission s’est transportée à Dogelkaïna dans le département de Say sis à 47 km de Niamey. Ici, il a surtout été question des perspectives de durabilité des acquis du projet en matière de connaissances acquises dans les Espaces sûrs et les Clubs des futurs maris. A ce titre, la mission souligne la pertinence des séances modulaires et l’importance que requiert leur suivi par les femmes. Une femme ayant régulièrement suivie lesdites séances doit pouvoir, grâce aux notions apprises, maîtriser sa fertilité et être capable de suivre avec une attention soutenue sa santé, celle de ses enfants et l’éducation de ces derniers, a-t-elle encore rappelé. La mission a par ailleurs encouragé les membres des Espaces sûrs et des Clubs des futurs maris à s’inscrire dans la dynamique communautaire envisagée par le SWEDD. Une démarche fondée sur le rassemblement des uns et des autres en associations, groupements et plus tard en fédération pour mettre en pratique ce qui a été appris durant les cycles de formation qui sont de 7 mois aux fins d’une participation citoyenne au développement de leur village.

Membres de la mission et équipes des Espaces sûrs et Clubs des futurs maris posant pour une photo de famille

Si ce scénario de se retrouver en structure est mis en pratique, les membres de la mission se disent disposés à appuyer ces groupements en renforcement de capacité organisationnelle, d’autant plus qu’il est plus facile de trouver des financements dans ce schéma qu’en rangs dispersés. De surcroit, ils les invitent à se doter d’une reconnaissance juridique, document qui reconnait leur existence et l’exercice légal de leurs activités. Orientation que les femmes et les filles des Espaces sûrs ont bien accueillie, au regard de la façon dont elles mènent actuellement leurs activités génératrices de revenu. Enfin, le temps est venu d’assurer la réplicabilité de ce qui est internalisé, dans l’optique de faire des autres qui n’ont pas eu la chance de fréquenter les Espaces sûrs et les Clubs des futurs maris, les meilleurs alliés dans cette lutte commune pour l’autonomisation et la capture du dividende démographique, a conclu la mission.

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Interventions du Sous projet Autonomisation Eco-nomique des Filles et des Femmes

Poursuivant son séjour dans la région de Tillabéry, la mission est arrivée le lendemain à Youri, département de Kollo. Ici aussi, c’est dans une ambiance bon enfant que les femmes et les jeunes filles tentent d’impulser le changement. Et pour cause, elles viennent de démarrer les activités qu’offre leur plateforme multifonctionnelle, une des quinze dont le projet SWEDD a doté les communes. Ces plateformes constituées de décortiqueuses, de presse-huile, de laminoirs pour pâtisserie et de moulins à grains permettent d’alléger les sempiternelles et absorbantes tâches ménagères que vivent ces femmes. Aussi, les communes dotées de plateformes disposant également de centres de formation aux métiers, le SWEDD juge-t-il utile de les doter en outils et matières d’œuvre pour développer l’entreprenariat féminin à travers l’initiation aux techniques de la mécanique-moto, de l’électricité, de la couture, de l’agro-sylvo-pastoralisme et la transformation agroalimentaire. Déjà, plusieurs filles et femmes ont commencé à démystifier la masculinité exclusive de certains métiers. C’est le cas de celles qui font la mécanique-moto. Les petites réparations portant sur les carburateurs, les bougies, la segmentation, l’ajustement du ralenti et le changement de pneu ne constituent plus aucun secret pour elles, nous a confié Doulla Halidou issaka, formateur en mécanique-moto.

Ramatou Adamou resegmentant le moteur d’une moto

A la question de savoir pourquoi a-t-elle choisi la mécanique-moto, Ramatou Adamou répond ; « Goy kulu goy no », autrement dit, il n’y a pas de sot métier. Ensuite, elle rétorque : « ce travail me passionne, raison pour laquelle je le fais à cœur joie. En plus, il me distingue des autres femmes ». Poursuivant la même logique et pour montrer qu’il est bien possible d’entrer en compétition avec les hommes dans l’exercice de certains métiers, d’autres filles ont choisi la filière électricité. Le début n’a pas été facile, rapporte le directeur du Centre de formation. Car, « certains parents voyaient d’un mauvais œil

leurs filles grimper des poteaux électriques haute tension, d’où leur méfiance vis-à-vis de cette filière». Mais, avec la sensibilisation sur les enjeux liés à l’énergie, ils ont fini par comprendre.

Séance de cours pratique en électricité

Si beaucoup de Nigériennes sont réticentes à exercer le travail de meunier, tel n’est pas le cas de Mme Aïssa Yayé qui a fait le choix de se débarrasser de certaines normes sociales et de s’y essayer. Derrière cette obstination de Aïssa se cache un souci, celui de l’amélioration des conditions pénibles de travail des femmes. Aujourd’hui, elle dit être « fière de contribuer à l’allègement des tâches de ses sœurs, à l’amélioration de leur santé, car piler est un travail dur et pénible ».

Aïssa Yayé, exerçant son travail de meunière

Cet engagement lui vaut aujourd’hui la ferté de sa communauté qui voit en elle une femme battante. Non loin du village et à une centaine de mètres du site où est implanté le Centre de Formation aux Métiers, une autre surprise nous y attend : le jardin potager des femmes de Youri. Au nombre de 30 dans la filière agro-sylvo-pastorale, arrosoirs et autres outils de jardinage en mains, elles rivalisent d’ardeur dans la culture de la salade, de l’aubergine, du haricot, du maïs et des courges. Elles sont à leur 2ème mois de pratique, nous ont-elles déclaré.

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Le jardin potager pédagogique du CFM de Youri

« C’est une activité rentable » nous dit Djamila Boubacar, leur porte-parole. « Seul le travail de la terre ne ment pas », renchérit-elle. Abordant les avantages que procure le maraîchage, elle en indique plusieurs dont « la consommation familiale, la vente et l’embouche des petits ruminants ». C’est autour d’un plat minutieusement préparé à l’intention des membres de la mission avec des ingrédients provenant exclusivement du potager, une autre façon de nous montrer leur savoir-faire, que la mission a pris congé des filles et des femmes du centre de formation aux métiers et de la plateforme multifonctionnelle de la commune de Youri.

Etape de Zinder Après Tillabéry, la mission a mis le cap sur Zinder avec la commune de Tanout comme première étape. L’ambiance chaleureuse avec laquelle nous sommes accueillis nous a vite fait oublier les multiples grandes déviations et autres supplices de la route en construction. Nous commençons par le Centre de Formation aux Métiers. Il compte un effectif de 150 filles et femmes formées en mécanique-moto, en couture, en électricité bâtiment, en agro-sylvo-pastoralisme et en transformation agroalimentaire. Des formations qui répondent aux besoins immédiats des communautés des apprenantes. C’est le cas de la mécanique-moto qu’apprend Mariama Yacouba. A l’aise clé en main, elle énumère avec conviction les réparations qu’elle peut faire sur une moto.

Mariama Yacouba démontant une culasse

« Ce matin, une de mes sœurs m’a signalé une panne. Après avoir essayé sa moto et lui poser ensuite des questions, j’ai déduit que c’est un problème de carburateur. Ne disposant pas de caisse à outils, je lui ai recommandé d’aller chez un réparateur. A son retour, elle m’a confirmé l’exactitude de mon diagnostic ». Cette confiance en soi, cette envie d’apprendre et ce talent caché s’expriment également chez celles qui ont choisi de faire la couture. C’est d’ailleurs avec fierté qu’elles nous ont brandi leurs premiers articles.

Les premiers articles produits

Beaucoup parmi elles n’ont jamais mis pieds à l’école, nous a confié Nana Aïchatou Mallam Moussa, la chargée de leur encadrement en alphabétisation. « Leur volonté d’apprendre les modules dispensés me donne envie de les retenir toute la journée. Elles ont fait des progrès, car elles commencent à lire et à écrire, ce qui n’était pas le cas auparavant ». Ce premier acquis permet à toutes de manier aujourd’hui le téléphone portable sans grande difficulté, a-t-elle affirmé.

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Mme Nana Aïchatou Mallam Moussa

Elles sont conscientes du retard qu’elles ont accusé et, par conséquent, voient en cette alphabétisation une chance à même d’ouvrir les portes d’amélioration de leur situation actuelle. Je crois que c’est ce qui explique leur régularité aux cours et l’importance de leur effectif, à savoir 100 apprenantes (femmes et jeunes filles confondues), a indiqué Nana Aïchatou Mallam Moussa.

Parmi les activités que le projet SWEDD, à travers son volet autonomisation des femmes offre à ces dernières pour les inciter à avoir encore plus confiance en elles et à exploiter au mieux leur potentiel, figure le maraîchage.

Le jardin potager pédagogique des femmes de la plateforme

Les femmes et les jeunes filles de la commune de Tanout s’en donnent à cœur joie malgré le problème d’eau qu’elles rencontrent et la fragilité des outils de travail incompatibles à la spécificité de leur environnement. Ce cri de cœur lancé n’est pas passé inaperçu, au regard du temps que la mission lui a consacré lors de la rencontre tenue après les visites de terrain. Occasion saisie pour débattre à bâton rompu de plusieurs sujets dont la planification familiale pour une amélioration de la santé des mères et de leurs enfants, la santé

reproductive, la confiance en soi, la prise de parole en public, les cours d’alphabétisation l’instauration du dialogue entre mari et femme, l’exploitation et la rationalisation des plateformes multifonctionnelles, comment tirer le meilleur profit des divers métiers qu’elles sont en train d’apprendre et des occasions qui s’offrent à elles.

Echanges avec les femmes de la plateforme multifonctionnelle de Tanout

Toutes ces préoccupations de même que la situation des filles boursières du SWEDD feront aussi l’objet d’échanges de vues avec les locataires des Espaces sûrs et des Clubs des futurs maris de la commune rurale de Droum, département de Mirriah, dernière étape de la mission de supervision dans la région de Zinder.

S’adressant spécifiquement aux femmes, la mission leur a prodigué beaucoup de conseils techniques, comme elle l’a fait au cours des étapes précédentes, en vue de tirer le meilleur parti des activités génératrices de revenus qu’elles comptent promouvoir.

Entretien avec les équipes des Clubs des futurs maris et des Espaces sûrs

Cela passe nécessairement par votre capacité d’organisation en groupement, celle de l’établissement et du maintien d’un climat de collaboration approprié avec les pouvoirs publics et les partenaires techniques et financiers, a insisté

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la mission. Avec un tel modèle d’organisation, nous vous appuierons et certainement que d’autres nous emboîteront le pas. Ceci fera de vous les bâtisseuses de demain. Ainsi, en matière de développement, plus rien ne sera entrepris dans votre commune sans que l’on ne recueille vos avis et/ou solliciter vos compétences, a-t-elle ajouté. Les avis techniques donnés par les membres de la mission s’inscrivent dans la recherche des voies et moyens pour améliorer la situation socioéconomique des filles et des femmes de l’Espace sûr du canton de Droum. Ils ne manqueront sûrement pas d’être appuyés par ceux avisés du Chef de canton de Droum, l’honorable Maman Ali Kaoura, qui éprouve beaucoup de satisfaction au sujet des activités que mène le SWEDD particulièrement en matière d’autonomisation de la femme, de scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école.

L’Honorable Maman Ali Kaoura, Chef du canton de Droum

A ce propos, il réaffirme son engagement aux côtés du projet et nous déclare ceci : « chaque année, à la fin des récoltes, j’effectue une tournée dans les 74 villages administratifs de mon canton pour m’enquérir de la situation agro-sylvo-pastorale. Je mets cette occasion à profit pour m’entretenir avec les communautés de certaines préoccupations comme l’autonomisation de la femme, la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école ». Poursuivant son intervention, l’honorable Maman Ali Kaoura souligne, « que les populations sont réceptives à ces sujets, en attestent les résultats encourageants auxquels nous sommes parvenus ». Interrogé sur son engagement, sa réponse ne s’est pas fait attendre ; « je suis à vos côtés plus déterminé que jamais pour vous accompagner dans toute action d’amélioration des conditions de vie et d’existence des populations. Je vous demande de multiplier ces genres de rencontres qui ont pour vocation d’échanger sur des sujets de société avec les jeunes et de recueillir leurs doléances, mais aussi et surtout de maintenir la collaboration avec la chefferie pour la mise en œuvre effective de vos activités ». C’est

sur ces sages conseils que nous avons pris congé de l’honorable Chef de canton de Droum pour Maradi, dernière étape de notre mission.

Etape de MaradiAprès 3 heures d’horloge, nous voici sur les rivages du lac de Madarounfa, la Cité des 99 Saints. A quelques encablures de cette immense étendue d’eau se dresse le Centre de Formation aux Métiers (CFM). Il compte une première cohorte de 114 apprenantes réparties dans cinq filières que sont : (1) l’économie familiale (cosmétique, couture, tricotage, teinture et la technique d’impression dite batique), (2) la transformation agroalimentaire, (3) l’agro-sylvo-pastoralisme, (4) la mécanique-moto et (5) l’électricité bâtiment. Ayant compris que l’apprentissage d’un métier ouvre des voies pour en assurer l’exercice en vue d’une pleine autonomisation, les filles et les femmes de la commune de Madarounfa sont résolument engagées à se battre et à ne plus baisser les bras.

Jardin potager pédagogique des femmes du CFM

Venues des villages de Gangaré, Jambali, Tsaounaoua, Saoulaoua et Gandji, toutes désirent apprendre un métier en vue d’êtres des vraies actrices du développement. « Cet apprentissage nous permet d’acquérir le savoir nécessaire à l’exercice d’un métier recherché sur le marché du travail, d’éliminer aussi les inégalités car, ici au centre, on nous apprend beaucoup de choses dont la mécanique et l’électricité qui, jusqu’à une date récente n’étaient réservées exclusivement qu’aux hommes. En somme, la venue du centre de formation est un défi en même temps qu’elle représente une opportunité pour nous de nous réaliser, donc de nous anoblir économiquement », ont-elles témoigné pour la plupart. Parlant de la perception que les maris ont de ce qu’elles apprennent au centre, elles affirment que « des progrès notables ont été constatés du côté

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des hommes dont certains se sont occupés personnellement de l’inscription de leurs épouses. C’est dire que beaucoup parmi eux ont compris que de notre autonomisation dépendra en partie de l'émergence attendue des foyers conjugaux ». Plus loin, elles saluent l’engagement de ceux-là avant de lancer un appel à ceux qui hésitent encore à leur emboîter le pas.

Formation en couture au CFM de Madarounfa

Il est de plus en plus constaté qu’avec l’avènement des Centres de Formation aux Métiers, les femmes peuvent assurer beaucoup d’activités exécutées par les hommes. Cette redistribution du travail, quoi que tardive, a pour avantage de réduire voire d’éliminer à la longue les inégalités dans l’octroi des emplois. En outre, les opportunités d’emplois que les centre offrent à travers l’apprentissage d’un métier éveillent la prise de conscience des femmes à une auto prise en charge. Mieux, le passage dans ces centres de formation améliore leur autonomisation puisqu’il leur permet de quitter des professions à faible valeur ajoutée au profit de celles dont la rentabilité économique est significative. En somme, les opportunités d’emplois qu’offrent ces centres contribuent à renforcer les capacités décisionnelles des femmes.

Formation en électricité bâtiment (Madarounfa)

Apprentissage au métier de l’électricité Pour le projet SWEDD, investir dans les femmes et les filles pour qu’elles apprennent un métier d’avenir, est une approche sûre pour promouvoir le développement d’un pays comme le Niger. Avec un petit appui, viendra le jour où ces femmes et ces filles, rompues au dépannage en mécanique et en électricité, ouvriront leurs petites entreprises et créeront à leur tour des emplois.

Initiation à la mécanique-moto

Avec l’avènement des plateformes multifonctionnelles, on peut affirmer que les multiples et durs travaux domestiques rythmant la vie quotidienne des femmes rurales sont de plus en plus allégés. Aussi, les filles qui y sont assujetties trouvent-elles désormais du temps à consacrer à leurs études. Quant à la création des CFM, elle répond au souci d’accélérer le processus de reconstruction économique et sociale des femmes à travers, comme évoqué plus haut, l’apprentissage de certains métiers. Cet éveil des mentalités, voire cette révolution, ouvre désormais la voie pour plus d’égalité. Il en est de même pour les espaces sûrs et les clubs des futurs maris, lieux de prédilection du donner et du recevoir dont l’accompagnement a permis la remise en confiance des jeunes dans leurs rêves et désirs légitimes d’être les citoyens responsables de demain. En effet, l’épouse et le mari modèles, le citoyen épris des droits et devoirs de la vie en société auxquels les formations reçues les prédestinent, attestent au demeurant, tout l’acquis capital que ces lieux d’éducation et de façonnage qui placent au cœur de leurs actions la citoyenneté, peuvent apporter comme contribution au développement d’une communauté, s’ils sont bien suivis

A. Harouna Yayé

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Plus qu’une simple tradition séculaire de retrouvailles annuelles, la

présentation de ces vœux a été une occasion de communication et de management entre l’institution de tutelle qu’est le Ministère de la Population et le projet SWEDD. Le bilan des activités mises en œuvre par ce dernier en 2019, les objectifs qu’il s’est fixé et les orientations stratégiques prévues pour les atteindre, ont constitué les premiers points de l’allocution prononcé par son Coordonnateur. M. Ali Doungou Boubacar a ensuite évoqué le franc succès enregistré par la Table ronde de mobilisation de ressources organisée en marge du sommet de l’Union africaine tenue en juillet 2019 au Niger et le rôle central que la Ministre de la Population y a particulièrement joué.

Le Coordonnateur prononçant son message de vœux

Il ajoute « je ne saurais terminer, sans vous remercier et, à travers vous, vos collaborateurs dont la bienveillante disponibilité ne nous a jamais fait défaut ». En réponse au Coordonnateur du SWEDD, la Ministre de la Population, Dr Amadou Aïssata Issa Maïga, s’est dite profondément touchée et émue par tout ce qui vient d’être exprimé à son endroit et à celui de ses collaborateurs. Faisant la rétrospective des événements ayant marqué l’année écoulée, elle a rappelé que 2019 a été marquée par une situation économique difficile. Nonobstant cela, vous avez abattu un travail appréciable dont je mesure plus que quiconque la portée. Je vous exhorte à encore plus d’innovation, de patriotisme et de sacrifice pour aborder avec confiance l’année qui commence. Mes collaborateurs et moi serions encore plus attentifs que par le passé pour vous permettre la réalisation des objectifs attendus du projet. « Sur ce, M. le Coordonnateur, Mesdames et Messieurs de l’Unité d’Exécution du projet SWEDD, recevez mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Qu'elle soit pour vous et vos familles, une année de santé, de paix et de réussite », a-t-elle terminé, avant de serrer la main à chacun des membres de l’équipe du projet, moment émouvant suivi encore d’échange et de partage.

A. Harouna Yayé

VŒUX DE NOUVEL AN DU PROJET SWEDD À LA MINISTRE DE LA POPULATION

A l’occasion du nouvel an, la Ministre de la Population a échangé les vœux avec le personnel du projet SWEDD. Plusieurs questions ont été abordées au regard de l’actualité qui a été celle du projet en 2019.

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Dans le discours qu’elle a prononcé à l’ouverture des travaux, la Secrétaire

Générale du Ministère de la Population, Mme Ataka Zaharatou, a rappelé aux participants les enjeux techniques et les défis de l’atelier avant de souligner toute l’importance que requiert la production de l’Indice Genre et Dividende Démographique dans un pays comme le nôtre. La SG de la population a ensuite mis l’accent sur le rôle attendu de chacun des participants avant de terminer sur des mots de remerciements à l’endroit de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) et la Banque Mondiale à travers le Projet SWEDD pour l’appui technique et financier ayant rendu possible la tenue de cette activité.

Une activité qui a permis aux participants d’échanger, trois jours durant, sur les paradigmes de l’Indice Genre et Dividende Démographique (IGDD), le Template des indicateurs de l’IGDD du Niger et l’IGDD/ NIGER.

En marge des travaux de l’atelier, nous avons tendu notre micro au Pr Latif Dramani du Centre Régional d’Economie Générationnelle/Centre de Recherche en Economie et Finance Appliquée de Thiès (CREG/CREFAT), au Sénégal.

ATELIER DE PRODUCTION DES DONNÉES DÉSAGRÉGÉES POUR L’ÉLABORATION DE L’INDICE GENRE ET DIVIDENDE DÉMOGRAPHIQUE (GDDI) DANS LE CADRE DU SUIVI DES INDICATEURS DE L’OBSERVATOIRE

NATIONAL DU DIVIDENDE DÉMOGRAPHIQUE (ONDD)

Le Ministère de la Population a organisé du 6 au 8 février 2020 à Bangoula, sis à 13 km de Niamey sur la route de Tillabery, un atelier de production des données désagrégées pour l’éla-boration de l’Indice Genre et Dividende Démographique (GDDI) dans le cadre du suivi des indicateurs de l’Observatoire National du Dividende Démographique (ONDD). La facilitation de cet atelier présidé par la Secrétaire Générale du Ministère de la Population, Mme Ataka Zaha-ratou, a été assurée par le Centre Régional d’Economie Générationnelle/Centre de Recherche en Economie et Finance Appliquée de Thiès (CREG/CREFAT).

La SG du Ministère de la Population lors de son allocution

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● Pour leurs travaux, les chercheurs introduisent régulièrement des nouveaux concepts qu’ils s’emploient à vulgariser. Au fil du temps, et surtout au regard de l’usage et de l’interaction avec d’autres acteurs souvent plus nombreux que ceux de la communauté scientifique, ces concepts prennent parfois d’autres définitions qui nous perdent en conjoncture. Ainsi en est-il du dividende démographique.Prof Dramani, pouvez-vous, pour la compréhension populaire nous définir très simplement le dividende démographique ?

Pr L. D : Vous avez raison, le concept Dividende démographique on en parle beaucoup ces derniers temps puisque cela est d’actualité compte tenu de l’évolution démographique sur le continent africain et principalement dans les pays au Sud du Sahara. Pour répondre à la question d’une manière simpliste, je dirai que le Dividende Démographique, c’est le bénéfice potentiel que l’on peut tirer de la structure de la population pour un développement durable pour nos pays. Pour nos pays, cela passe par la scolarisation des jeunes filles, l’autonomisation de la femme et également par l’employabilité des jeunes à travers la création d’emplois décents.

Pr Damani à gauche, répondant aux questions de notre reporter

● Que doit faire un pays comme le Niger, pour transformer ce potentiel en dividende et à quand peut-on espérer l’ouverture de la fenêtre ?

Pr L. D : Le cas du Niger est le meilleur exemple présentant concomitamment des atouts et des défis. La jeunesse de sa population est un atout indéniable, car cette frange de la population est un potentiel démographique qui pourrait générer le dividende démographique à terme. Cependant, et c’est cela le défi, il faut nécessairement que les pouvoirs publics mettent en place des politiques adéquates de création d’emplois et d’infrastructures, de promotion de la santé reproductive bref, des politiques structurantes.

En ce qui concerne l’autre aspect de votre question, à savoir à quand l’ouverture de la fenêtre du dividende démographique pour le Niger, je dirai que selon les récentes estimations les plus optimistes, le Niger peut espérer l’ouverture de sa fenêtre dans 10 ans. Par conséquent le Niger doit mettre à profit le temps qui reste d’ici 2030 pour promouvoir des politiques structurantes en phase avec les préoccupations du moment à savoir les défis en éducation, en santé de la reproduction, en emploi des jeunes et d’autonomisation des femmes en vue de bien préparer l’exploitation de ce potentiel du DD dès l’entame de l’ouverture de la fenêtre d’opportunité.

● La question démographique devient de plus en plus préoccupante dans nos pays. Les enjeux qu’elle suscite ont entre autres conduit à la mise en place d’observatoires nationaux du dividende démographique dans plusieurs pays africains, en particulier ceux dans lesquels le projet SWEDD est mis en œuvre. Quelles sont les missions principales assignées à ces observatoires ?

Pr L. D : La mise en place des observatoires nationaux du dividende démographique (ONDD) fait partie des recommandations ratifiées par les chefs d’Etat lors du sommet de l’Union Africaine tenu à Addis-Abeba en 2017. Les pays où intervient le SWEDD sont en train de matérialiser la vision des chefs d’Etat par l’installation progressive de cet outil de veille informationnelle et décisionnelle que sont les observatoires nationaux du DD. Ils ont pour mission de faire le suivi et l’évaluation de toutes les politiques en lien avec la capture du dividende démographique. Ils collectent, stockent, fédèrent et, en tant que structure d’exploration et d’étude, effectuent ensuite des analyses démo-économiques pour informer, renseigner et alerter les pouvoirs publics, les universitaires, les acteurs de la société civile et toute autre personne concernée par les questions démoéconomiques. Au-delà des aspects techniques, les ONDD ont également pour mission de communiquer sur les résultats, les études, etc., et cela en fonction des cibles pour inciter au changement comportemental à la base. Enfin, les ONDD ont également pour mission de fédérer tous les auteurs autours des sujets cruciaux de la démo-économie afin de créer un réseau de partenariat fructueux pour une meilleure exploitation du potentiel que constitue la structure démographique de nos pays.

● Après la description des missions assignées aux observatoires nationaux du dividende démographique, on est tenté de savoir celles dévolues à l’observatoire régional ?

Pr L. D : L’observatoire régional remplit la même mission que les ONDD mais à une échelle beaucoup plus grande comme les regroupements régionaux (UEMOA, CEDEAO, CEMAC etc.). En somme, l’observatoire régional du dividende démographique fédère les informations provenant des observatoires nationaux comme données relatives à leurs indicateurs pour une analyse globale et une communication efficiente au niveau supranational.

ENTRETIEN AVEC LE PR LATIF DRAMANI

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● Le CREG a mis en place sous l’impulsion du bureau régional de l’UNFPA, l’Indice Synthétique de Suivi du Dividende Démographique (I2S2D) ou Demographic Dividend Monitoring Index (DDMI). En quoi la maîtrise de cet indicateur est-elle nécessaire à la capture du dividende démographique ?

Pr L.D : Le DDMI est un indicateur conçu pour suivre les évolutions constatées dans la capture du dividende démographique aux niveaux infra-national, national et régional. Son rôle est d’observer si les efforts fournis par les pouvoirs publics conduisent à une amélioration des indices et sous indices du dividende démographique tel que définis par les piliers de l’Union Africaine. En d’autres termes, le DDMI est comme une boussole qui permet de constater si les politiques publiques mises en œuvre sont pro DD ou s’en dévient. Actuellement, dix pays africains dont le Niger s’en servent pour suivre l’évolution de tous les aspects du dividende démographique et ces derniers disposent également d’éléments de comparaison en la matière avec les autres pays. Sa maîtrise est donc nécessaire pour le suivi-évaluation de la capture du dividende démographique et pour l’analyse de l’efficacité des politiques publiques.

● On parle également d’indice genre du dividende démographique ou Gender DD Index (GDDI), pour la prise en compte du genre dans la capture du dividende démographique. Quelles sont les mesures et politiques susceptibles d’être mises en place par des pays comme le Niger pour pouvoir promouvoir la capture du dividende démogra-phique par le genre ?

Pr L. D : Une des recommandations fortes des Nations-Unies est de voir les indicateurs de développement sous le prisme du genre. Autrement dit, faire en sorte que les indicateurs soient sexospécifiques pour mieux détecter les secteurs de manifestations des inégalités dans le processus de développement. A cet effet, et sous l’impulsion du Bureau Régional UNFPA et le Bureau Sous Régional de la CEA, l’indice genre du dividende démographique a été mis en place. Le Niger est le premier pays francophone à calibrer cet indice à l’issue d’un atelier tenu en

Février 2020 et auquel le CREG a pris part. Le Niger se positionne comme leader sur la mise en place de ce nouvel outil parmi ses pairs du SWEDD. En effet, cet indice est conçu pour estimer la contribution des hommes et des femmes dans l’effort de capture du dividende démographique. L’intérêt de cet indice est qu’il renseigne sur les politiques sectorielles relatives au genre. Ce qui, en termes d’orientation stratégique, permet de savoir ce qu’il convient de faire en matière de santé, d’éducation, de gouvernance, de sécurité, d’autonomisation des femmes et des jeunes aussi bien au niveau national que régional.

● Professeur, aux yeux de beaucoup, il peut paraître aberrant que cet entretien se termine sans évoquer cette structure qui travaille en étroite collabora-tion avec le CREG-CREFAT, j’ai nommé le réseau NTA ou National Transfer Accounts. Comment appréciez-vous le rôle et l’apport des NTA dans la recherche et la réflexion sur le DD ?

Pr L. D : Permettez-moi d’abord de féliciter le Niger, car il fait partie des pays SWEDD qui ont pris un arrêté pour stabiliser leurs équipes NTA, acte qui fait partie des bonnes pratiques puisqu’il permet d’appuyer l’analyse et la promotion de l’excellence à travers le renforcement de capacité sur la question du dividende démographique. Au vu de toutes ces avancées, nous sommes en train d’examiner les voies et moyens permettant à l’équipe du Niger d’être reconnue au niveau du réseau NTA lors de nos prochaines assises. L’acceptation du Niger dans le réseau en qualité de membre à part entière serait une consécration pour le pays. En effet, cela permettrait d’autonomiser l’observatoire du Dividende Démographique en vue de mieux travailler aux côtés des autres chercheurs sur l’économie générationnelle, c’est-à-dire tout ce qui est en rapport avec la démo économie pour mieux comprendre les comportements et les mutations de nos pays aussi bien sur le plan socioéconomique que démographique.

Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on sait que le Niger est l’un des champions sur la question démographique parmi les pays SWEDD. Par cette dynamique, l’évolution du dispositif fera de l’équipe NTA-Niger, un maillon technique qui appuiera l’observatoire national du dividende démographique pour réussir sa mission qui, on le sait, est colossale avec la production de ses différents rapports scientifiques et la communication que requiert leur vulgarisation.

Pour finir, il importe de reconnaître les travaux de recherches-actions importants que réalisent les chercheurs du réseau NTA pour développer des outils plus fins permettant d’analyser les réalités endogènes de nos sociétés qui, traditionnellement, ne sont que partiellement perceptibles par les analyses classiques.

Propos recueillis par A. Harouna Yayé

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Ce sont 25 femmes qui ont bénéficié de cette formation initiée par le projet

SWEDD en collaboration avec le SAFEM. 10 jours durant, elles ont appris pour certaines, approfondi pour d’autres, leurs techniques de transformation de produits agricoles locaux. Au sortir de cette formation, elles ont notamment appris à transformer le niébé (haricot) en couscous et en farine de beignet, le mil en « dégué », en farine améliorée, en « bassi », en bouillie simple et épicée. La formation a suscité un grand engouement autour du centre qui a été pris d’assaut par les habitants tout le long de ces 10 jours d’initiation. A l’issue de la formation, les femmes ont créée des espaces de vente sur le marché

de Roumbou et ceux environnants. Elles y écoulent leurs produits dont la consommation a développé des nouvelles habitudes alimentaires dans les villages. Comme on peut le constater, le SWEDD fait de l’allègement et de l’amélioration du travail des femmes un enjeu de changement social. En effet, car outre la valorisation des produits agricoles locaux, cette formation, dont le vice-maire de Roumbou a rehaussé de sa présence la cérémonie de clôture, renforce la capacité de ce groupement en activités génératrices de revenus et, par conséquent, relève son degré de participation à la vie socioéconomique de sa commune.

A. Harouna Yayé

L’AUTONOMISATION DES FEMMES PAR LA TRANSFORMATION ET LA COMMERCIALISATION

DES PRODUITS ALIMENTAIRES LOCAUXApprendre aux femmes les techniques de transformation des denrées agricoles pour renforcer leur résilience économique et affirmer leur autonomisation, c’est l’objectif de cette formation initiée à l’intention des femmes de la commune rurale de Roumbou, département de Dakoro.

Les femmes exhibant leurs attestations de participation à la formation

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LE SAVON AU MORINGAAprès les programmes de formation sur le genre et les droits humains, les compétences

de vie, la santé sexuelle et reproductive, les capacités financières et les cours d’alphabétisation qu’elles ont reçus pour l’amélioration de leur bien-être, le projet SWEDD poursuit son processus d’autonomisation à l’endroit des jeunes filles et femmes des espaces sûrs en les initiant à la création d’activités génératrices de revenus. C’est le cas à Madaoua, région de Tahoua, où la fabrication du savon et de la crème corporelle suscite beaucoup d’intérêts chez les femmes. Ces dernières, convient-il de le préciser, ont bénéficié d’une formation dispensée par le Salon International de l’Artisanat pour la Femme et de l’appui du Centre de Formation aux Métiers de la localité qui ont nettement amélioré leurs techniques de production.

Un échantillon des produits fabriqués par les femmes

Ces produits, respectueux de la peau et de l’environnement, contiennent exclusivement des matières premières locales comme le moringa, le beurre de karité etc. L’exercice de cette activité procure des revenus permettant aux jeunes filles et aux femmes de subvenir à certains besoins et crée les conditions de leur participation au développement socioéconomique de leur commune. Aussi, cette activité constitue-t-elle un créneau porteur, car le savon et la pommade répondent à une nécessité quotidienne aussi bien en milieu urbain que rural.

Une étude des marchés environnants sur les préférences de la clientèle, la maîtrise du circuit de commercialisation et le déclenchement d’actions de communication pour faire connaître et apprécier les produits de ces braves jeunes filles et femmes, contribueront à mieux promouvoir le savon et la crème corporelle à base du moringa « made in Madaoua » et pérenniser les acquis.

A. Harouna Yayé

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Nous sommes le mercredi 4 décembre 2019. Un air frais qu’accompagne un léger vent

souffle sur Tahoua. Il n’est que 7h 00 mais la ville est déjà en effervescence. Ses habitants débouchent de ses quatre coins et affluent vers la tribune officielle malgré les caprices de ce début d’harmattan. Le jeu en vaut la chandelle. En effet, personne ne veut se faire raconter l’événement tant relayé par les médias à savoir, le lancement par la Première Dame, Dr Lalla Malika Issoufou, de la Campagne de Communication pour un Changement Social et Comportemental et d’Offres de Services de Santé de la Reproduction et Planification Familiale. Avant l’arrivée des officiels, hommes, femmes, grands et petits ont déjà pris d’assaut les différentes loges de la tribune décorée pour la circonstance aux couleurs de la Campagne de Communication. Banderoles par-ci, affiches géantes à l’effigie de la Première Dame, marraine de l’événement par-là, chants, musiques modernes et traditionnelles rythmant de partout bref, il régnait une ambiance festive et détendue sur les lieux. L’arrivée des officiels interrompt le tumulte pour marquer le début de la cérémonie. L’on y note la présence d’invités officiels parmi lesquels des membres du gouvernement, des élus locaux, des représentants d’institutions internationales et de pays amis, des cadres de commandement, des chefs traditionnels, des leaders religieux et bien d’autres.

Une vue des officiels à la tribune

Prenant la parole devant ces personnalités et une foule nombreuse venues l’écouter, la marraine de la Campagne de Communication pour un Changement Social et Comportemental, Dr Lalla Malika Issoufou, a rappelé l’objectif que vise la campagne à savoir impulser le changement social et comportemental des populations en vue d’accélérer la transition démographique de la capture du dividende démographique dans notre pays. Mieux, ajoutera-t-elle, « aujourd’hui plus que jamais la maîtrise de la croissance démographique s’impose au Niger comme le socle sur lequel le pays doit se bâtir pour atteindre ses objectifs du développement en vue de l’amélioration des conditions de vie des différentes couches sociales de sa population ». Elle a ensuite réitéré son engagement pour l’amélioration de la scolarisation de la jeune fille, celle de l’autonomisation de la femme, préoccupations majeures que défend le projet SWEDD qu’elle a vivement félicité pour les résultats déjà obtenus dans ces secteurs.

Auparavant, plusieurs autres orateurs parmi lesquels les chefs religieux, le Représentant résident de l’UNFPA et le Gouverneur de la

CCCSC, TAHOUA 2019, COMME SI VOUS Y ÉTIEZAprès Maradi en 2017, c’est au tour de Tahoua d’accueillir, deux ans plus tard, la Campagne de Communication pour un Changement Social et Comportemental et d’Offres de Services de Santé de la Reproduction et Planification Familiale. Une campagne dont l’objectif est de sensibiliser les communautés sur des questions oh combien nécessaires pour la santé et le bien-être. Carnet de route d'une campagne de sensibilisation rapporté par A. Harouna Yayé.

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région hôte se sont succédés à la tribune. Au centre des préoccupations développées, la question du dividende démographique afin que les objectifs de l’Agenda 2063 de l’UA et les objectifs de développement durable de 2030 soient une réalité au Niger. S’adressant particulièrement à la Première Dame, ils ont salué la disponibilité dont elle a toujours fait montre s’agissant des questions relatives à l’autonomisation de la femme, la scolarisation de la jeune fille, la promotion de la pratique de la planification familiale et son leadership affirmé dans la lutte contre le mariage des enfants. Aussi, ont-ils insisté sur l’importance de cette campagne de communication assortie de stratégies nouvelles et innovantes en matière d’approche pour un changement social et comportemental. A ce sujet, la chefferie traditionnelle réaffirme « nous sommes et serons davantage engagés à vos côtés sur les questions d’interrelation population et développement ».

La Première Dame prononçant le discours de lance-ment de la campagne

La Ministre de la Population, Dr Amadou Aïssata Issa Maïga ajoutera pour sa part que cette campagne se veut une conjugaison des efforts des principaux acteurs à travers notamment des caravanes de sensibilisation de proximité et le déploiement de cliniques mobiles dans plusieurs villages, groupements, tribus et hameaux de la région de Tahoua. Elle évoquera ensuite la synergie d’actions qui les lie, avant d’expliquer qu’elles seront conduites par les préfets qu’accompagnent notamment les élus locaux, les responsables des services techniques concernés de près par la question, les chefs traditionnels, les leaders religieux, ceux des jeunes et des femmes.

La suite de l’allocution de la Ministre de la Population exprime une vision nouvelle de ce que doit être cette campagne. Une opération avec notamment ses actions conjointes de sensibilisation au niveau communautaires sur les thématiques ciblées et ses activités spécifiques de sensibilisation, plaidoyer et lobbying des séances de mini sondage (questions-réponses) qui seront effectuées pour évaluer les niveaux de connaissance et de la perception des participants sur les thématiques qui seront développées. A cela s’ajoutent les séances de prêches par les oulémas hommes et/ou femmes au niveau de leurs écoles, et dans des places publiques des villages où les équipes passeront les nuits durant la campagne. Dr Aïssata Issa Maïga terminera son allocution sur des remerciements très chaleureux à l’endroit des Partenaires Techniques et Financiers, particulièrement la Banque Mondiale et l’UNFPA, pour leur appui à l’organisation de cette campagne.

La Ministre de la Population prononçant son allocution

Le programme du lendemain revêtira des allures plus interactives avec la tenue de l’atelier d’orientation dont l’objectif est de :

• Déterminer et valider les messages qui seront délivrés durant la campagne ;

• Déterminer les directives et orientations sur les circuits de la mobilisation sociale et des cliniques mobiles ;

• Valider les activités d’offre de services en centres fixes et mobiles et la liste des CSI et centres de référence à renforcer ;

• Proposer un Agenda des ateliers départementaux ;

• Faire signer des engagements aux acteurs.

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Médecin chef de district, Dr Laouali Arzika, entouré pour la circonstance de plusieurs de ses collègues dont Dr Salifou Issa, Directeur du Centre de Santé de la Mère et de l’Enfant de Tahoua, Dr Nounou Maman (FNUAP) et Dr Outché Illia, que l’alerte vient d’être donnée au sujet d’une femme en travail dans le village de Goba sis à 23 km d’Illéla. Aussitôt informé, l’ambulancier s’engouffre dans son véhicule flanqué d’une sage-femme. Il actionne gyrophares et avertisseurs sonores et sort en trombe exprimant ainsi l’urgence de sa mission. Au bout d’une heure, l’ambulance est de retour avec à son bord sa patiente, la nommée Sabira Aboubacar, 40 ans, affrontant les supplices de son 8ème accouchement. Quelques questions posées à la sage-femme qui s’est occupée de l’évacuation, des informations difficilement arrachées à sa patiente se trouvant entre la vie et la mort suivies d’une consultation sommaire ont permis de poser le diagnostic et de prendre la décision de pratiquer rapidement une césarienne avant que ce ne soit tard. Cette décision hâtive a permis de sauver Mme Sabira et le garçon qu’elle vient de mettre au monde, un prémature de 1, 65 kg.

Une intervention par césarienne

Ainsi commença sous de bons auspices le travail des équipes de santé dans le département d’Illéla d'où est né le premier bébé de la campagne de sensibilisation. Les cliniques mobiles, les équipes fixes et avancées qui les composent parcoururent, dix jours durant, 30 villages du département d'Illéla pour des consultations gynécologiques, des bilans échographiques, des accouchements assistés et tenu conjointement des séances de sensibilisations sur la santé de la reproduction et la planification familiale en vue de l’enrôlement de nouvelles acceptrices. En ce qui concerne la caravane de sensibilisation, outre l’implication du Préfet, M Boureima Sadou, l’on retiendra la participation de 19 chefs traditionnels, 42

Les équipes d'offre de services de santé

et celles de sensibilisation

De ces rencontres techniques tenues parallèlement pour mieux outiller les caravanes de sensibilisation et les équipes d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale en matière d’orientations et de directives, est sorti un plan de déploiement sur le terrain. Dix jours durant, les équipes de santé et les caravanes iront au contact des communautés d’Abalak, Bagaroua, Bouza, Illéla, Madaoua, Malbaza, Keita, Konni, Tahoua commune et Tchintabaraden, soit 10 des 12 départements que compte la région. Au même moment, des spots d’information et de sensibilisation sont diffusés par intermittence sur les radios communautaires pour assurer la mobilisation et la participation des communautés à cette campagne de sensibilisation et d’offres de service de santé.

Etape d’Illéla

Pour observer de plus près le travail des caravanes de sensibilisation et des équipes de santé, nous avons entrepris de leur emboîter le pas. Cap sur le chef-lieu du département d’Illéla. Nous commençons par la santé et déposons tout naturellement nos bagages à l’hôpital de district. A peine 30 mn d’entretien avec le

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chefs religieux, 48 femmes actives et 45 jeunes leaders, tous, piliers potentiels sur lesquels beaucoup d’espoir est fondé pour la poursuite sans relâche de la sensibilisation après la campagne. Une initiative dont s’est réjoui le Préfet du département d’Illéla qui a rappelé le bienfondé de cette campagne dont il a loué l’opportunité et la nécessité.

Le Préfet d’Illéla répondant aux questions de notre reporter

« Ça va être une réussite et je félicite d’ores-et-déjà le projet SWEDD pour cette initiative et la démarche participative par laquelle elle est mise en œuvre ». Aussi, rassure-t-il de son engagement et de sa disponibilité de même que de ceux de ses collaborateurs pour aider la mission à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixé.

Enfin, on ne peut clore le chapitre consacré à l’étape d’Illéla sans mentionner cet engagement fort de son chef de canton, l’honorable Yacouba Habibou Oumani qui, dans une lettre circulaire rendue publique, déclare « désormais obligatoires dans son canton les accouchements, les consultations prénatales et post-natales dans les centres de santé pour une meilleure prise en charge de la mère et de l’enfant ». Toute contrevenante à cette décision se verra infliger une amende de 5000 f à 10 000 FCFA, et sera retenue à la maternité pour qu’elle ne jouisse pas des festivités relatives aux cérémonies du baptême, indique la note. En outre, un tel agissement, poursuit la note du Chef de canton, « sera considéré comme une tentative de dissimulation d’un fait d’état civil (pour ne pas payer l’impôt), fait prévu par la loi 2007-30 modifiée par la loi 2019-19 du 19 juillet 2019 ». L’engagement de l’honorable Yacouba Habibou Oumani, Chef du canton d’Illéla est à saluer, car il permet notamment de sauver des vies humaines.

Etape de Madaoua

Durant notre périple à Madaoua, nous avons sillonné les villages d’Eroufa, Doukouna, Guerkélé, Sabonguida et Koumassa. Malgré le calendrier chargé des femmes très affairées par la récolte de l’oignon qui vient juste de commencer, l’ambiance de la Campagne de Communication pour un Changement Social et Comportemental et d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale se déroule dans une ambiance bon enfant. Ici, à Eroufa, Mme Fatoumata Boubé, Sage-femme, Responsable de la maternité de l’hôpital de district de Gothèye, venue spécialement pour la campagne, s’entretient avec les relais communautaires et les matrones sur les objectifs de la sensibilisation avant de l’entamer quartier par quartier. C’est un groupe cible rompu à la tâche et participant activement aux discussions que nous avons trouvé.

Rencontre avec les relais communautaires et les matrones

« Nous sommes contentes de votre arrivée dans notre village », nous dit Mme Ibrahim née Tchima Ango. Au cours de la séance de ce matin, nous avons abordé trois thèmes que sont la consultation prénatale, l’importance de l’accouchement assisté par un personnel qualifié enfin, l’importance de la planification familiale et les avantages que sa pratique procure pour la femme et son foyer. Cela fait 8 ans que je parle de ces sujets en ma qualité de matrone. Aujourd’hui, le changement commence à être perceptible et rares sont les femmes qui accouchent à la maison. Avec le temps et l’intensification des activités préventives et promotionnelles sur la SR/PF comme c’est le cas de la présente campagne, la situation s’améliorera encore plus.

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Mme Ibrahim née Tchima Ango

Aussi, ce que les relais communautaires et moi avons appris renforcera davantage notre conduite des activités d’information, éducation, sensibilisation et communication pour mieux jouer notre rôle d’interface en matière de services de santé même après la campagne.

Après Aroufa, nous voilà à Doukouna, hôtes d’une équipe avancée que dirige Mme Mohamed Zeinabou, Sage-femme à Madaoua. « Nous venons juste de commencer, raison pour laquelle il n’y a pas une grande affluence. Mais, après l’accomplissement des tâches ménagères matinales, nous avons bon espoir d’en accueillir suffisamment », nous a-t-elle rassurés.

Mme Mohamed Zeinabou, Sage-femme à Madaoua

A la question de savoir ce qu’elle a déjà fait avant notre arrivée, elle répond avec assurance, « j’ai fait aussi bien des consultations nourrissons que prénatales, en même temps que je sensibilise sur la PF et l’accouchement assisté ». A celle de savoir si elle peut intervenir sur une femme en travail sans matériels techniques conséquents, elle répond avec empressement « je le ferai immédiatement et sans aucune hésitation, car c’est un plaisir d’aider à donner la vie ». Point de vue partagé par son binôme, Moussa Mahamadou, agent de santé de Guerkélé, venu lui prêter main forte. Assis sous un hangar de fortune, il fait ses

consultations pédiatriques gans de protection aux mains, maniant avec dextérité le matériel de pansement, les seringues, les antiseptiques et autres produits que contient le kit mis à sa disposition dans le cadre de la campagne. Des prestations bien accueillies dans cette localité où la couverture sanitaire est précaire, nous a-t-il indiqué.

Moussa Mahamadou consultant une patiente et son enfant

Après quelques minutes d’observation du déroulement de la campagne à Doukouna, nous voilà à nouveau sur les pistes des équipes de santé avec pour prochaine étape le village de Sabonguida. Là-bas, nous y attend Mme Adamou Nafissa, responsable de la maternité Zaria de Maradi. Trouvée assise entourée de plusieurs relais communautaires, elle rappelle, comme pour nous mettre au même niveau d’information, les thématiques évoquées à savoir les risques qu’encourent les femmes qui accouchent à domicile, l’impérieuse nécessité pour celles-ci de se soumettre périodiquement aux consultations prénatales pour un meilleur suivi de leur santé et celle de leurs futurs bébés et les dispositions à prendre pour se prémunir de la fistule obstétricale.

Séance de briefing avec les relais communautaires

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Elle ressasse ensuite, mais cette fois-ci en s’adressant à ses collègues, comment tenir le registre d’accouchements, la fiche clinique, celle des consultations prénatales recentrées (CPNR) bref, elle a développé toute une vue d’ensemble pour la bonne organisation d’un centre de soin rural.

D’un village à l’autre, nous continuons la randonnée de la campagne de communication pour un changement social et comportemental en arpentant la route qui mène à Koumassa, à la rencontre d’une équipe d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale. Les lieux diffèrent mais la dynamique de la campagne demeure la même. A notre arrivée, une longue file d’attente nous décrit l’atmosphère qui règne au dispensaire où l’équipe avancée, conduite par Mme Moctar Djamila, responsable de la maternité de l’hôpital de district de Keita, a pris ses quartiers.

Séance de consultation

Cette campagne est lancée au moment opportun, car intervenant après les travaux champêtres. Son déroulement en cette saison morte est le meilleur moment qui puisse permettre d’améliorer la fréquentation des centres de soin et, conséquemment, le niveau de santé et du bien-être de cette population, en atteste l’affluence dont vous êtes témoins, a-t-elle déclaré. « Depuis notre arrivée, mon équipe et moi, nous nous sommes employées à faire des consultations, à prendre la température des nourrissons, à leur administrer les produits que requiert leur état de santé, à prodiguer des conseils à leurs mamans sur les soins à leur apporter, sur la santé reproductive, la planification familiale et à distribuer des moustiquaires ».

Des femmes venues se faire consulter

La question de la santé est devenue préoccupante. Par conséquent, à l’occasion de cette campagne suffisamment publicisée à la radio, nombreuses sont les femmes qui seront motivées à se faire consulter et faire consulter leurs enfants, précise Mme Moctar Djamila. Elle ajoute : « les difficultés que ces dernières éprouvent pour identifier les médicaments appropriés des faux (ceux de la médecine par terre), le recommandent vivement ».

Etape de Konni

Maï foula, sis à 20 km de Konni, chef-lieu du département est la première destination de cette seconde étape de notre périple de suivi de la campagne de Communication pour un Changement Social et Comportemental et d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale. Le Secrétaire Général de la Préfecture de Konni, Mr. Ahmed Tahirou, conduisait la caravane de sensibilisation. Il était accompagné de cadres centraux et régionaux, de chefs traditionnels, de leaders religieux et de ceux représentant les femmes et les jeunes.

Séquence d'un sketch, moyen de communication subtile et efficace

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De la problématique de la capture du dividende démographique en passant par l’autonomisation de la femme et de la jeune fille, la scolarisation et le maintien de cette dernière à l’école, le mariage des enfants, la santé reproductive bref, autant de sujets abordés aussi bien dans les séquences de sensibilisation interactive que lors des représentations théâtrales où divertissement et sensibilisation ont été dosés avec adresse. Ce qui fait dire à Mr. Ibrahim Abbalélé, Préfet de Konni, « qu’en agissant de la sorte, les autorités démontrent une fois de plus combien la bonne santé et le développement de ce précieux capital humain, occupent leur agenda ».

M. Ibrahim Abbalélé, Préfet de Konni

Comment pourrait-il en être autrement, « lorsqu’on sait que la santé prime sur tout et que la prise en compte du genre pour une autonomisation économique est aussi une nécessité absolue pour la capture du dividende démographique ». Notre mission de veille et de contrôle en tant qu’acteur politico-administratif ne suffit pas, elle doit être accompagnée de votre implication à faire adopter les bons comportements en matière de SR/PF. C’est pourquoi, nous saluons et encourageons le SWEDD, l’UNFPA et les autres partenaires pour cette action de sensibilisation pour un changement de comportement dont les populations ont grandement besoin, et vous rassurons surtout de notre appui chaque fois que de besoin, a-t-il conclu. Un appui, que les leaders religieux de Konni, à travers la personne de Maman Zabeirou dit Dan Wazifi, ont aussi apporté à cette campagne de sensibilisation.

Maman Zabeirou Dan Wazifi

De Maï foula à Danmakéri en passant par Malbaza-Bourgoum, Toungan-Noma et Bazaga, Dan Wazifi a amplement expliqué le bienfondé de cette caravane de sensibilisation vue sous l’angle religieux. Il a appelé la communauté religieuse du département de Konni à lui emboîter le pas pour expliquer les tenants et aboutissants de cette campagne de communication pour un changement social et comportemental et d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale au cours de ses prêches. Les choses ont changé, nous devrons également subir cette évolution, car « in kiidi ya saake rawa ma ta saake », a-t-il déclaré sous un tonnerre d’applaudissement des populations réunies pour la circonstance.

Etape de Tabalak

Après Konni, nous poursuivions notre chevauchée vers Tabalak, la prochaine destination de l’équipe de supervision. Plusieurs interventions ont marqué cette étape. D’abord le mot de bienvenue du maire suivi de la prise de parole par le SG de la Préfecture, l’Inspecteur départemental de l’enseignement primaire, le Directeur départemental de la Santé, les leaders communautaires (religieux, jeunesse et associations féminines). Un débat riche et interactif au cours duquel le leader des jeunes a affirmé la détermination qui les anime à poursuivre la sensibilisation après la campagne.

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Leader jeune de Tabalak

Même son de cloche des mouvements féminins qui voient en cette campagne, une opportunité pour ressasser plusieurs fléaux et autres tabous rétrogrades qui handicapent l’épanouissement socioéconomique de la femme.

Leader femme de Tabalak lors de son intervention

« Nos yeux sont ouverts, et nous n’accepterons plus jamais d’être à la traîne ». Le monde évolue, et avec lui les femmes de Tabalak, a-t-elle insisté en évoquant des sujets cruciaux comme la scolarisation et le mariage de la jeune fille, la santé reproductive et l’autonomisation économique de la femme.

A l’instar des autres localités, plusieurs kits ont été remis aux cibles qui ont bien répondu aux questions relatives aux messages de sensibilisation venant d’être vulgarisés.

Le Préfet de Tabalak remettant un prix

Etape du département de Tahoua

Après Tabalak, cap sur Jaja, village situé à 2 km du chef-lieu de la commune rurale de Bambaye, où nous attendaient Elhadj Abdou Mallam Ali, Préfet de Tahoua et sa délégation.

La banderole de la campagne

Ici aussi, les questions sur la scolarisation et le maintien de la fille à l’école, le mariage des enfants, la santé de la reproduction et la planification familiale ont été longuement débattues et reçues des réponses à la satisfaction générale.

Le Préfet de Tahoua lors de sa prise de parole

Une intervention appuyée par celles des cadres centraux et régionaux qui pour parler de l’autonomisation économique de la femme, qui pour évoquer la scolarisation de la jeune fille et de son maintien à l’école ou le mariage des enfants et les conséquences qu’il engendre, qui pour apporter des éclairages aux questions posées par les uns et les autres.

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Un membre de l’équipe de Tahoua apportant des éclairages

Etape de Malbaza

Changement de décor mais non d’ambiance. Ici aussi à Chama, la population est massivement sortie grâce à la mobilisation populaire pour écouter le message de la caravane. Après les interventions des autorités administratives, des élus locaux, des cadres techniques centraux et régionaux suivies respectivement de celles des chefs traditionnels et des leaders (religieux, femmes et jeunes), la parole a été donnée à la population.

Personne ne veut se faire raconter l’événement

Il s’en est suivi un débat qui a permis d’identifier les attitudes, de mesurer l’importance du dialogue et la consultation et de démystifier les obstacles à l’acceptation d’un changement de comportement. Ce débat sera clôt par un jeu de questions-réponses doté de récompenses pour tester le degré de perception de la population concernant les messages véhiculés.

Une foule attentive aux messages de sensibilisation

Des réponses données, l’on peut affirmer que les thématiques développées et mises en harmonie avec les sketchs ont été fort utiles pour la population qui s’est bien défendue en donnant des réponses bien à propos.

Etape de Keita

Après Chama, nous voici à Tarwada dans la commune rurale de Garhanga à 35 km au sud de Keita.

Une vue des autorités et de l’équipe technique de la caravane

L’autonomisation de la femme, sa participation à la prise de décision et la scolarisation de la fille mais aussi son maintien à l’école pour une poursuite heureuse de sa scolarité ont dominé les débats. La satisfaction de ces préalables est une solution pour réduire les inégalités en même temps qu’elle constitue un levier de développement social, a expliqué M. Djibo Mahamadou, vice maire de la commune rurale de Garhanga.

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Moyen de communication traditionnel pour attirer les foules

Occasion que les autorités départementales, tous bords confondus, ont choisie pour se prononcer clairement et publiquement en faveur des thématiques dont est porteuse la caravane de sensibilisation pour un changement social et comportemental et d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale. Ces thématiques, constituent un enjeu majeur pour l’égalité, la santé et le développement. Par conséquent, nous devrons agir ensemble pour bannir les pratiques préjudiciables à notre développement, ont-elles rappelé.

Une vue des autorités

Evoquant le caractère sensible de certains sujets comme la santé sexuelle et reproductive, la violence sur le genre et le mariage des enfants, les membres de la caravane ont renvoyé les responsable traditionnels et religieux sur le respect strict du droit formel et religieux. Pour mettre fin aux pratiques jamais révolues, il faut nécessairement qu’une forte volonté sociale accompagne l’engagement des dirigeants, ont-ils affirmé. A ce sujet, ils ont insisté sur le rôle dévolu à chacun de nous durant la campagne de sensibilisation avant de souligner avec insistance la nécessité de la poursuivre individuellement aussi longtemps que c’est possible.

Le Vice maire de Garhanga

« Notre attachement à cet objectif, nous a valu le 1er prix en matière de scolarisation de la jeune fille dans le département de Keita », nous a-t-il déclaré. Une affirmation que nous prouvera Nana Fidaoussou Ousseina, une élève de 17 ans qui a épaté le public en répondant parfaitement à toutes les questions posées sur la scolarisation de la jeune fille.

Nana Fidaoussou Ousseina

Etape de Bouza

Des pas de danse sous le rythme endiablé des tambours accompagnant monsieur invulnérable de la localité et une foule en délire, constituent le lever de rideau du programme du village de Kelemi, commune rurale de Tama sise à, 35 km au sud-ouest de Bouza. Ici, la campagne de sensibilisation a mobilisé plus de personnes que partout ailleurs dans le département.

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« Le développement ne peut se réaliser sans un changement de mentalité et de comportement ». C’est par cette assertion qui cadre parfaitement avec les objectifs de la campagne, que les notabilités de Chagnassou ont accueilli la caravane de sensibilisation. Elles ont délivré un message fort pour encourager la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école, dans une contrée où le taux d'inscription des garçons à l'école dépasse largement celui des filles. Évoquant coutume et tradition en parlant du mariage des enfants, les membres de la caravane ont expliqué en long et en large les nouvelles mesures interdisant cette pratique et les sanctions qu’encourent les contrevenants. « Pour nous, matrones, cette campagne de communication est venue en son temps. Les idées qu’elle vulgarise renforce ce que nous faisons déjà. Mieux, elle légitime davantage notre travail aux yeux de beaucoup de nos sœurs dont l’analphabétisme n’a d’égal que l’incompréhension qui les habite.

Mme Aï Ibrahima, Matrone à Bagaroua

Si l’élan est maintenu après la campagne, l’efficacité et l’impact des messages vulgarisés augmenteraient à coup sûr et, nous lutterons pour que ce soit ainsi, a-t-elle renchéri. J’en tire la conviction intime qu’avec cette campagne de sensibilisation et d’offre de service SE/PF nous irons de l’avant. Nous remercions le projet SWEDD et ses partenaires dont l’exemple persuade plus d’un ».

Abordant pour sa part les déterminants sociaux de la faible scolarisation de la jeune fille, M. Amadou Seydou, Inspecteur de l’enseignement du cycle primaire de Bagaroua les attribue à l’emploi abusif des filles dans les travaux domestiques, le petit commerce et la pratique du « kamé » ou en termes clairs, la petite fille, malgré son bas âge, est déjà choisie pour quelqu’un. Cette vieille conception aujourd’hui encore en cours dans certains milieux, influence cette cible vulnérable qu'est la petite scolaire qui se voit déjà future mariée.

Une foule attentive écoutant le message de la caravane

S’il y a un thème qui a passionné les débats à l’étape de Kelemi, c’est aussi et surtout les conséquences de la vente des médicaments à l’unité ou pharmacie par terre. L’accoutumance et la tendance de certaines franges de la population a en abuser le recommandent. Les efforts que déploie le gouvernement pour combattre le fléau, ses conséquences sur chacun des consommateurs en particulier et la société en général, ont fait l’objet d’éclairage par les membres de la caravane de sensibilisation qui ont invité la population à répondre tout aussi massivement au passage de l’équipe d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale dans les jours qui suivent.

Etape de Bagaroua

Aller à Chagnassou, commune urbaine de Bagaroua sise à une soixantaine de km du chef-lieu de la région et se refaire une santé. C’est le moins que puisse dire celui qui, le jour du marché, empreinte cette route en réfection où se profile le spectre de la dégradation abîmant tout véhicule dont le chauffeur manque de prudence et de concertation.

La chefferie traditionnelle a honoré de sa présence la campagne

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La promotion de la scolarisation de la jeune fille et de son maintien à l’école et le mariage des enfants ont largement dominé les débats. Concernant ce dernier point, les mentalités n’ont pas suffisamment évolué, a indiqué Samaïla Seïdi, directeur du CES de Kao. « Le mariage demeure encore un obstacle à la scolarisation des jeunes filles dans notre commune. Dès que la fille accède au collège, les parents pensent que l’objectif est déjà atteint et qu’il faut la donner en mariage ». Heureusement que des projets comme le SWEDD découragent cette pratique qui gâche l'avenir des filles en appuyant financièrement et par le coaching celles exclues de l'école.

Samaïla Seïdi, Directeur CES Kao

Grâce à cette école de la seconde chance, certaines filles sont revenues sur les bancs et le SWEDD a augmenté de 2 à 7 le nombre de filles boursières dans mon établissement. Le projet doit être fier d’apprendre aujourd’hui que l’une des deux boursières appartenant à la première cohorte et qui est en classe de 4ème est toujours première de sa classe ». Une initiative saluée aussi par Atikou Issa, Chef de quartier de Kao qui a plaidé en faveur de la promotion de la scolarisation de ces filles et de leur maintien à l’école et à la création de projets similaires impactant positivement la vie de la jeune scolaire en particulier, celle de la femme en général.

Atikou Issa, Chef de quartier de Kao

Amadou Seydou, IECP, Bagaroua

A cela s’ajoute l’échec des aînées. La génération d’aujourd’hui n’a pratiquement pas de modèle dont l’exemple peut susciter l’envie des filles à aimer l’école. « Je vous donne l’exemple du village de Gougouhéma où l’école est créée depuis 1976. Après 43 ans d’existence, elle ne compte que seulement 2 femmes fonctionnaires, d’où toute l’importance que requiert cette campagne de sensibilisation pour un changement de comportement à mes yeux ». Son mérite est surtout d’avoir réussi à réunir enseignants et parents d’élèves et de leur permettre d’échanger sur cet important sujet. Car, promouvoir la scolarisation de la jeune fille, c’est répondre aux aspirations légitimes de celle-ci d’abord, assurer l’avènement d’une société prospère ensuite, a-t-il soutenu.

Etape de Tchintabaraden

Enfin, nous voici au chef-lieu de la commune rurale de Kao, département de Tchintabaraden, dernière étape de la mission de supervision de la campagne de communication pour un changement social et comportemental et d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale. Que de routes parcourues et de beaux paysages contrastants rencontrés. Après le mot de bienvenue suivi de la présentation de ce qui fait courir la caravane, les débats sont lancés.

Une vue de la table de séance

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Il a en outre rappelé plusieurs cas de mariages sans succès, car aussitôt célébrés, les hommes ont quitté pour la Libye. « La perte est dit-il double pour ces femmes, car leur scolarité est interrompue et leur vie conjugale devenue instable dès lors où le mari peut passer 3 voire 5 ans hors de son foyer, ce qui n’est pas non plus sans conséquences sur le raffermissement de leur union ».

Une vue des participants à la rencontre

En conclusion, il ressort des débats tenus à Kao, l’imminence d’une volonté manifeste à tout mettre en œuvre pour améliorer la solarisation de la jeune fille et endiguer ce fléau qu’est le mariage des enfants.

Cette campagne nous interpelle tous, voilà pourquoi elle s’appuie sur les autorités administratives, les élus locaux, les cadres techniques, les chefs traditionnels, les leaders religieux, ceux des jeunes et des femmes, a indiqué le Préfet de Tchintabaraden qui a réitéré sa disponibilité et celle de ses collaborateurs pour relever les défis auxquels son entité administrative fait face en matière de sous scolarisation de la jeune fille, son maintien à l’école, l’autonomisation économique de cette frange importante de notre population sans l’implication de laquelle rien de durable ne peut se réaliser.

Ainsi prend fin cette mission de supervision de la campagne de communication pour un changement social et comportemental et d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale.

Si la mobilisation populaire constatée à toutes les étapes des caravanes de sensibilisation et d’offres de services de santé de la reproduction et planification familiale et les sujets développés discutés amplement et sans tabou par des

hommes, des femmes, des jeunes et des vieux de toutes les couches socioprofessionnelles constituent des motifs de satisfaction de réceptivité, alors l’on peut affirmer sans risque de se tromper que la campagne a répondu aux attentes de ses organisateurs. En termes de résultats, il est enregistré ce qui suit :

Offres de services SR/PF

10 147 nouvelles et 10 046 anciennes soit au total 20 193 acceptrices ;

56 césariennes effectuées ;80 complications obstétricales prises

en charge dont 20 dystocies, 7 ruptures utérines, 14 pré éclampsies/éclampsies, 4 HRP ;

592 consultations gynécologiques et bilan échographiques réalisés.

Caravane de sensibilisation pour un changement comportemental et social

371 chefs traditionnels ont été mobilisés ; 466 leaders religieux ont pris une part

active à la caravane de sensibilisation ;585 femmes leaders et 584 jeunes

leaders en ont fait de même ;199 villages ont été sillonnés ;6864 passages des spots de

sensibilisation relayés par les programmes de la radio nationale de service public et les médias communautaires.

Le contenu des 2 tableaux ci-dessous traduisent d’une manière détaillée les résultats enregistrés par la campagne de communication pour le changement social et d’offres de services, Tahoua 2019.

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AGENDA 2020

9 janvier : la Ministre de la Population, Dr Amadou Aïssata Issa Maïga reçoit les vœux du personnel du projet SWEDD ;

16 janvier : le projet SWEDD reçoit la visite du Vice-président de la Banque Mondiale, responsable de la région Afrique, M Hafez Ghanem ;

3- 6 février : organisation d’un atelier stratégique pour la préparation du SWEDD II à Abidjan, en Côte d’Ivoire ;

4 février : le projet SWEDD prend part à une rencontre de la mission du programme d’appui budgétaire 2020 de la Banque Mondiale sur les tenants et abou-tissants de l’Arrêté du Comité genre et contour du programme DPO genre ;

6- 8 février : participation du projet SWEDD à l’atelier de calibrage de l’Indice Genre et Dividende Démographique (GDDI) ;

22 février : Le Directeur Général des Opérations de la Banque Mondiale, M. Axel Van Trotsenburg visite l’espace sûr du village de Komba sis à la rive droite à une vingtaine de km de Niamey sur la route de Namaro ;

12 mars : Première réunion préparatoire du Comité d’organisation de la CCCSC, Zinder 2020 ;

6 mai : le SWEDD valide la conception de son site web ;

11 mai : validation du plan d’action du SWEDD contre la pandémie du COVID-19 ;

8 juin : Convocation du Comité Régional de Pilotage du SWEDD pour évaluer les impacts socioéconomiques du COVID-19 sur les femmes et les jeunes filles.

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Les moments forts de la campagne de sensibilisation pour un changement social et comportemental, Tahoua 2019

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Les Echos du SWEDD-NIGER N°001 Juillet 202048

LE PROJET SWEDD APPUIE LE LABORATOIRE NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE ET D’EXPERTISE (LANSPEX) EN MATÉRIEL

TECHNIQUE HAUT DE GAMME

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Les Echos du SWEDD-NIGER N°001 Juillet 2020 49

ET L’ONPPC DE CAMIONS FRIGORIFIQUES

LES ECHOS DU SWEDD-NIGERQuartier Koira kano, rue du PAC 3 - Tél : 227 20 37 14 73 - Email: [email protected]

Directeur de publication : Ali Doungou BoubacarComité de rédaction : Adama Ibrahim, Amadou Harouna Yayé,

Ibrahim Moctar Moustapha, Mme Lankondé Haoua, Issa Siddo Moussa

Conception et Impression : Imprimerie NTI 20 73 92 18

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Les Echos du SWEDD-NIGER N°001 Juillet 202050

REPUBLIQUE DU NIGER

MINISERE DE LA POPULATION..........................................

PROJET D’AUTONOMISATION DES FEMMESET DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU SAHEL

UNITE DE GESTION DU PROJET

La scolarisation et le maintien de la jeune fille à l’école, des éléments catalyseurs d’autonomisation

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Les Echos du SWEDD-NIGER N°001 Juillet 2020 51

REPUBLIQUE DU NIGER

MINISERE DE LA POPULATION..........................................

PROJET D’AUTONOMISATION DES FEMMESET DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU SAHEL

UNITE DE GESTION DU PROJET

Le projet SWEDD récompense l’excellence

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Les Echos du SWEDD-NIGER N°001 Juillet 202052 Imprimerie NTI 20 73 92 18

REPUBLIQUE DU NIGER

MINISERE DE LA POPULATION..........................................

PROJET D’AUTONOMISATION DES FEMMESET DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU SAHEL

UNITE DE GESTION DU PROJET

PROJET D’AUTONOMISATION DES FEMMESET DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU SAHELUNITE DE GESTION DU PROJET

Investir dans la formation professionnelle des jeunes filles et des femmes pour des perspectives économiques meilleures