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Dé- marche - Théâtre Périscope · palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Québec, elle a été en contact quotidien avec des personnes en fin de vie, des gens à ... une autre facette

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Dé-marche

MOT DU METTEUR EN SCÈNE

Qu’y a-t-il de plus personnel, de plus individuel, de plus subjectif que la façon dont notre corps, notre esprit ressentent, réagissent à la maladie, la douleur, la mort? Aucune base commune. Aucune garantie que ce que je vis ait quelque ressemblance ou échelle commune avec ce que vit l’autre.

Est-ce à cause de cette difficulté à nommer qu’on n’en parle pas? Bien sûr, il y a le déni. Ça ne nous intéresse pas tant qu’on n’y est pas confronté. Mais on se prépare pourtant à tant de choses.

On prend des assurances-tout et n’importe quoi, des REER à 20 ans, alors pourquoi nie-t-on qu’on mourra et que nos proches aussi, sûrement beaucoup plus vite qu’on le souhaiterait?

Ce soir, vous avez fait le choix de venir à la rencontre de la souffrance et du deuil à travers le témoignage de survivants de l’un et l’autre. Et c’est à ce titre qu’ils se présentent devant vous.

Ils ne sont pas acteurs. (Sauf Guillaume et Ludo!) Ils sont animateur radio-télé, étudiante en génie civil, blogueuse, improvisateur, infirmière, chorégraphe. C’est pour partager qu’ils sont là.

Tout ce qu’ils vont vous dire, ils l’ont vécu. Nous les avons fait se raconter. Nous avons recueilli ce qui nous semblait le plus utile dans leur expérience. Et par utile, nous entendons ce qui semblait le mieux tracer le chemin par lequel nous savons que nous devrons inévitablement tous passer.

Et tant qu’à tracer la voie de la souffrance, nous leur avons aussi demandé de nous indiquer la sortie.

Sur ce, assez parlé.

Distri-bution

PORTRAITS DES EXPERTS

Jeune femme colombienne arrivée au Québec en 2006, elle a souffert du syndrome hemophagocytaire, une maladie rare du sang entre 2010 et 2011. Pour Ana Maria, pas question de se battre si sa mère n’était pas à ses côtés. Et pour sa mère fervente catholique, il n’y avait que Dieu qui pouvait sauver sa fille. Celle-ci promit ainsi un pèlerinage dans un lieu d’apparition de la Vierge en Colombie en échange de la guérison de sa fille. Avec Ana Maria, c’est le lien filial, mais aussi avec Dieu que l’on touche. Et Dieu nous mène inévitablement à la question du sens de la souffrance: pourquoi souffre-t-on s’il y a un Dieu? Pourquoi Dieu reste-t-il silencieux devant tant de souffrance sur terre?

Ana Maria Pinto Barbosa

Chantal Bonneville

Formée en danse contemporaine, Chantal a rapidement été empêchée d’exercer son art suite à un diagnostic de sclérose en plaques. L’histoire de Chantal en est une de combats: malgré ce que l’on connait de sa maladie, Chantal était déterminée à la vaincre avec la force du mental. Elle n’y est toutefois pas arrivée. Néanmoins, elle a développé un point de vue critique sur les théories d’auto-guérison ou d’interprétation de la maladie qui, en plus de ne pas la guérir, la rendait responsable de sa maladie. Chantal nous raconte comment on peut se réinventer, mais aussi comment le malheur peut parfois s’acharner sur une même personne…

Infirmière clinicienne oeuvrant jusqu’à tout récemment à l’unité de soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu de Québec, elle a été en contact quotidien avec des personnes en fin de vie, des gens à qui il reste moins de deux mois à vivre. Son témoignage est empreint à la fois de lucidité et de dignité, tant pour les malades que pour les soignants. C’est aussi un témoignage de résistance contre un système qui tend à banaliser la souffrance et la mort, dans sa recherche d’efficacité. L’entendre redonne espoir en la médecine, en l’humanité de la médecine.

Jacynthe Drapeau

Journaliste culturel, animateur radio-télé, musicien, danseur de swing, Jasmin venait de lancer le premier disque des Heureux perdus, le projet musical qu’il menait avec sa soeur depuis près de dix ans, quand celle-ci s’est enlevée la vie. Au-delà des effets dévastateurs de la perte d’un proche, Jasmin témoigne de cet autre mal qui amplifie ces effets et rend encore plus complexe la vie des endeuillés: la maladresse des gens à l’égard de la mort et du deuil.  Maladresse apparemment décuplée lorsqu’il s’agit d’un suicide.

Jasmin Hains

Louis- Olivier Pelletier

Improvisateur de métier, Louis-Olivier a l’habitude de surprendre et faire rire.  Pourtant, s’il y a un sujet qu’il n’aborde pas via l'humour, c’est bien le décès de sa soeur.  On découvre une autre facette de son talent; son grand sens de la formule et du punch lui servent cette fois-ci à nous faire ressentir ce que c'est de perdre sa soeur par suicide. Artiste visuelle mais surtout influence majeure dans sa vie, c’est à elle qu’il attribue son envie de se donner en spectacle. On pourrait être tentés de faire des liens avec l’histoire de Jasmin et sa soeur musicienne et complice. Et pourtant, là s’arrêtent les ressemblances. Il ne pourrait pas y avoir plus différents comme parcours.

Guillaume Pepin

Comédien de formation, c'est à titre personnel que Guillaume prend part au projet. Né de parents qui ont intégré les Témoins de Jéhovah, il a au début de l’âge adulte, au même moment où il découvrait son homosexualité, dû faire le choix de quitter sa famille afin de pouvoir vivre son identité. Recommencer sa vie ailleurs, c'est se retrouver sans plus aucun réseau, car les « sectes » ont compris qu'en limitant l'inclusion au tissu social, elles rendent plus difficile les défections. Avec lui, c'est un deuil qui vient d'un choix personnel. C'est aussi le deuil des vivants qui continuent de vivre, mais qui agissent comme si Guillaume était mort et vice-versa.

Michèle se croyait à l’abri de tout après sa vingtième semaine de grossesse. Comment croire que l’on peut perdre un enfant passé sept mois? Et pourtant, l'inimaginable a frappé. Avec Michèle, c'est la lutte pour ne pas « être une statistique »: celle, plus rare, de la mortinaissance, mais aussi l’autre, celle qui dit qu'une majorité de couples ayant perdu un enfant finissent par se séparer. C'est aussi un combat contre la culpabilité: qu'est-ce que j'aurais pu faire différemment? Et si j'avais eu de meilleures habitudes de vie? Comment se pardonner quand la tragédie a eu lieu en son propre corps?

Michèle Tousignant

Ludovic FouquetComédien, metteur en scène et artiste visuel. Il dirige des ateliers vidéoscéniques dans plusieurs Universités et écoles d’arts. En parallèle de son travail scénique, il développe une pratique de sérigraphie qui a pu être le support d’installation vidéo interactive. Il y a quatre ans, Ludovic a perdu sa sœur Marie, décédée à 33 ans des complications d’un diabète. En famille, ils ont vécu un temps de veillée de quatre jours dans la maison familiale. Quatre jours de chants, de pleurs, de prière pour apprivoiser la mort et sentir la force du clan. Quatre jours qui leur ont donné les germes du « redépart ».

LES CONCEP- TEURS

LA COMPAGNIE

Alexandre Fecteau Texte (avec la collaboration des experts)

et mise en scène

Frédérique Bradet Assistance à la mise en scène

et collaboration artistique

Ariane Sauvé Conception des décors et des accessoires

Mathieu C. Bernard Conception d’éclairage

François Leclerc Conception sonore

Louis-Robert Bouchard Conception vidéo

Karine Ledoyen Collaboration aux mouvements

Gabriel Bourget-Harvey Direction technique et régie

Stéphanie Hayes Direction de production

Le Collectif Nous sommes ici

Nous sommes ici se consacre à produire et diffuser la démarche artistique de l’auteur et metteur en scène Alexandre Fecteau. Bien qu’il joue un rôle central dans toutes les créations, il est entouré et appuyé d’un noyau créatif solide composé de la scénographe Ariane Sauvé, le concepteur sonore François Leclerc et la comédienne Frédérique Bradet.

Les créations de Nous sommes ici se caractérisent par des formes réinventées à chaque spectacle dans lesquels la relation entre le public et les acteurs est esthétisée de manière à lui attribuer un rôle et à lui faire vivre des relations humaines hors du commun. Pour arriver à ces formes créées sur mesure, les créations de Nous sommes

ici exigent une longue maturation s’étendant sur plusieurs années pendant lesquelles les allers-retours entre la salle de répétitions et la salle de spectacle s’avèrent aussi nécessaires qu’instructifs.

La démarche de Fecteau étant orientée envers un théâtre événementiel et relationnel, les créations de Nous sommes ici mettent tout en œuvre pour faire vivre une expérience personnelle et immédiate à chaque spectateur. Afin de se rapprocher du spectateur et de sa réalité, et ce, dans le but d’entrer en contact avec lui le plus directement possible, Nous sommes ici affectionne particulièrement le théâtre documentaire ou autofictionnel ainsi que les démarches participatives et performatives.

Le nom de la compagnie résume ces ambitions artistiques : désignant les spectateurs autant que les acteurs, le « Nous » se conjugue avec l'« Ici » que constitue le lieu de rencontre immédiate entre le public et les comédiens.

CRÉDITSET REMERCIEMENTS

Merci tous nos partenaires financiers :

Merci à Marie-Hélène Gendreau, Marie-Ève Dumont, Mathieu C. Bernard et à toute l’équipe du Périscope.

Merci à Louise Dionne, Jean-Philippe Joubert, Martin Perreault et toute l’équipe du Théâtre Les Gros Becs.

Crédits photos Christine Baby pour les photos de Ana Maria Pinto Barbosa, Chantal Bonneville, Jacynthe Drapeau, Jasmin Hains, Guillaume Pepin, Michèle Tousignant. Daniel Ross pour la photo de Louis-Olivier Pelletier. Louis-Robert Bouchard pour la photo de Ludovic Fouquet. Marilou Bois pour la photo d'Alexandre Fecteau.

Un grand merci à Olivier de la Durentaye, à Marilyn Laflamme, à Sophie Thibeault, à Shanya Lachance-Pruneau, à Daniel Ross, aux Chantiers / constructions artistiques, à Premier Acte, à Marie Gignac et au Carrefour international de théâtre de Québec, à Ex Machina, à Robert Faguy et le LANTISS, au théâtre Niveau Parking, au Théâtre du Trident, au Coin des coureurs, à Virginie Leclerc, à Amélie Trépanier, à Mariana Manzano, à Conception Alain Gagné, à Pierre Massicotte et à tous ceux qui ont accepté de se prêter au jeu des cobayes pendant nos répétitions. Votre présence a été essentielle dans le développement de la troisième partie du spectacle.

ÉQUIPEDU COLLECTIF NOUS SOMMES ICI

Alexandre Fecteau Direction générale et artistique

Stéphanie Hayes Responsable de l’administration

et des communications

François Leclerc Responsable technique

Suzy Larrivée Agente de diffusion

Conseil d’administration

Ariane Sauvé, présidente

Alexandre Gilbert-Vanasse, vice-président

François Leclerc, secrétaire

Frédérique Bradet, trésorière.

Alexandre Fecteau, administrateur

Jean-François Ouellet, administrateur

Le Collectif Nous sommes ici est fièrement domicilié à la

Maison pour la danse  336, rue du Roi, suite 130.

Pour nous joindre: [email protected]

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Cockt’ happening Happening coquet

Le 23 février prochain, le Collectif Nous sommes ici vous convie à son Cockt’happening/happening coquet. Une soirée qui combine à la fois le cocktail et le happening artistique festif.

Deux cents amateurs d’art se feront beaux pour une soirée mémorable dans la magnifique Maison pour la danse située au coeur du vibrant quartier St-Roch à Québec.

Au menu : des DJ invités, des bouchées préparées par différents restaurants de la ville de Québec, un bar, des performances artistiques et plusieurs surprises!

Les fonds amassés serviront à la poursuite des activités du Collectif Nous sommes ici, au développement de nouveaux projets et à l’embauche d’artistes dans les meilleures conditions possibles.

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