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itOtJI.'ES ROM.INES DE P1PE1AINE À BORi)EAUX El' É'FUD E S [J R LES 5411 LES DU LITTORA L GASCON M. SAINT-JOURS ExcA p iTÀIreE DES DOUANES À BORDEAUX MEMBRE 0F; Ix SOC1}T1 DE (0GRAPH1E COMMEECIAI.E 0E BORDEAUX ET 0E LA SOCIÉTÉ DE BORDA (Extrait di Halktw (h? ( offrap/(ie historique et deSClIptfle, 2. - i PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCC CV!! Documen ll Il Il Il Ill Il I III î l ll 0000005549030 r

DE P1PE1AINE À BORi)EAUX

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Page 1: DE P1PE1AINE À BORi)EAUX

itOtJI.'ES ROM.INES

DE P1PE1AINE À BORi)EAUXEl'

É'FUD E S [J R LES 5411 LES DU LITTORA L GASCON

M. SAINT-JOURSExcA p iTÀIreE DES DOUANES À BORDEAUX

MEMBRE 0F; Ix SOC1}T1 DE (0GRAPH1E COMMEECIAI.E 0E BORDEAUX

ET 0E LA SOCIÉTÉ DE BORDA

(Extrait di Halktw (h? ( offrap/(ie historique et deSClIptfle,2. - i

PARISIMPRIMERIE NATIONALE

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HOtTES 11OM%1\ES

DE PA1PELUNE À BORDEAUX

ET

É'I't»E SUR LES SABLES DU LITTORAL GASCON.

--

L'ltinérafrc (('Â riloiti n mentionne la voie venant dc Pauipelunepar lioncevaux, Sai lit -.lean-Pied-de-Poi't cl. Dax. On s'accorde à direque les trafiquants phéniciens suivaient ic même trajet au temps(le la Gaule indépendante.

Entre Dax et le premier cite d'étape suivant, la route romaine sebifurquait en deux branches qui aboutissaient également à Bor-deaux, Fune directement avec trois stations intermédiaires 1•, l'autrepar la lisière Est des dunes, marquée par quatre stations nié-(lianes (. On estime que cette dernière branche est celle du littoral,parce qu'elle passait dans le pays des Boïens (bords du bassin d'Àr-carlin [I ) ; mal, personne n'est en mesure d'identifier nul renient (lue

C'vquosa, Teilonu in, Salaniacuni. A u total, i.e i y lieues gai il , t fi s Li Ions, oS o.Moscrniiwt, Segosa, Lests, lJoii. LCIII lieues gauloises, 1,10 kilom.

Pour que ic nombre des colonnet milliaires de la route qui fait le tour par klittoral oiI à peine égal à celui (le la route directe Di-llordeau, il a fallu lesdeux conditions suivantes la bifurcation ne se trouait qu'après avoir depassDax les mesures de la route dii littoral ne comptaient qu'à partir de celte bifuirra-lion, al tendu qu'à l'eetrunuik Nord on troni e pour la dernière étape_ de la p]r-tic inl'irieure de la Levre à Bordeaux les 3 a kilomètres et demi de l'hiné,'aiuu'.

Le station de Boli (liows) était dans ce cas à hauteur et à l'Ft de la 'L'este,chef-lieu des Iloiens. Ou bien, si la route obliquait à l'Ouest depuis Lasa (prèsde Sanguinet) pool passer à la 'L'este uniune. elle devait ensuite, comme ami pointde départ, en raison les distances restreintes, se souder à ha voie directe de l'in-térieur so kilomètres cniiro:m avant d'arriver u) Bordeaux.

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pal' aI}l)('OlflIalJ1)l1 F4111 ( j lI4'I4oIupie (les SIqIl gilus (h'Ia1ies (14' la voied41oublée.

La route intérieure ou de pénétration directe Dax-Burdeaux atellement souffert (les invasions et des injures du temps, que sontracé reste le plus souvent ignoré. Celle 1u l.4o5'd des dunes, oustratégique. delinée à commander le bassin d'i'cachon , est suAi-saiiinient (nantIe. au contraire, et a conservé dl' Saint-Girons àMiniizan, et mème au delà, le double nom de Canun Ilarriaou,

Camiez. Rourniou.

Des conquérants aussi militairement scientifiques que les Ro-mains ne pouvaient manquer de relier l'embouchure de I'Adour,alors à Cap-Breton, il branche de l'itinéraire longeant les dunes.C'était une exigence essentielle découlant de l'ouverture de cettebranche venant de Dax et qui s'approchait du bassin d'Arcachon (I),où était le seul et modeste port que connût, alors et depuis, le lit-toral d'entre 1'Adour et la Gironde. Car notre rivage maritime,dans ses effets toujours les mêmes, est régi par mine loi physiqueconstante, régulière, représentée notamment par la force qui, touten véhiculant les sables, rase sans cesse du Nord au Sud la côteplate sans l'éroder, y chasse ou détruit les faibles fleuves côtiers ety n rendu impossibles tous ces ports sans eau et ces baies ouvertessupposées dont ceux qui ne connaissent pas la côte veulent nousgratifier et que nous persistons à repousser comme choses imagi-naires (2)•

Ln (tecomerte au bm'J mémo des eaux inoffen-sives d'Ârcarhon, contre l'égliseacluette d'Andernos (i903-19o(l), des substructions d'une basilique romaine et del'inscription mortuaire d'un éméque des Huions permet do croire que Je bassind'Arcachon était, au colll(nelmcomnent de noire ère, dans létat actuel.

() Le nom de haie ouverte est un vocable purement contemporain. Soit dansses précieux travaux cartographiques, soit dans ses écrits, l'ingénieur Claude Massenotait non seulement ce qu'il contataiI, mais encore les traditions locales. Or, iln'a pas montré le moindre soupçon d'une baie ouverte, et il dit au contraire,dans sors mémoire de 1690, reproduit par M. Hautreux au 1h11. de la Soc, degéogr. de Bordeaux, 189, p. 299 : ,Ainsi. cette côte (d'Àrcachon à l'embou-chure de la Gironde) s so lieues et demie de ,5oo toises chaque, sans qu'ontrouve port, rade ou ruisseau. - Il n'y a pas de plus sérieuse condamnation de cesluettes échancrures que présentaient encore au irimu' siècle, sur la côte des landesde Gascognv, les cartes du commerce. -- En 1904 , au sujet du régime des eaux,je prévenais mes compatriotes qu'on dépensait d'une manière mal compriseuuc trentaine de mille francs à l'embouchure du CoCu-eut d'lJchet, et j'indiquais&'e qui siiru iendijit (voir Bali. 'e ic .oc. de géogr. de Hurdetmu.r, p , u a8, iEn

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Le liic('OlilI'nl('flt (10 iOule ile Iopte iollIaine pattant tIcbouchure de !'Adour (Cap-Breton) et (lit, comme à Mirmzan . (a-tain llarriaou , Gamin Rou:itiou , passait entre la mer et les dunes d'in-vasion boisées, fixées, et s'éloignait insensiblement de lOcéan pouratteindre la lisière Est des dunes -il Saint-Girons-du-Camp, oà setrouvent, vieux témoins, des colonnes datant au moins du xlte siècled'après des archéologues de premier ordre. Un pu plus au Nordvers Lit, commence la région où Brémontier a dt'l ensemencer lessables blancs et lias qui rouvraient h plus grande partie du rayon.des citinis (rayon i1iii eoinpi'erid en tout tille ino\ in ne (le 6 kilo-mètres Ouest-Est). Il n' y a pas là une simple coïncidence, il y aune indication sur l'existence (les forêts du Sud, qu'on parcouraiten terrain ferme depuis Cap-Breton jusqu'à Saint-Girons.

Ce elierni n stratégique de l'embouchure de FAdeur à Sai nt-Gi-rons, que renient si fort, en faveur du soi-disant empiètement ([esdunes, lus Partisans de l'obscure tradition répétée, ne figure pas,en sa qualité de raccordement , sur l'itinéraire (l'Antonin. Il se trouvecependant le mieux consacré de toute la région par lis trois faitssuivants : i° La légende bayonnaise y fait passer saint Léon un89 I \enant de ilouen , ce religieux arrive liai' Bordeaux et quitteà Lahoulmevu'e (ou à Lue) la chaussée romaine au point, ot', trellel'aurait conduit à Dax, ci se dirige vers la mimer en suivant, depuisle \ jeux-Boucau, ic cours que devait prendre l'Adour au xive siècle,pal' une voie nh)iieléi Gamin Bonmiou ]) le mo yen lge n'apas créé de routes, et les pèlerins, c'est un fait acquis, suivaientles voies romaines, où les ordres liospit al iers marquaient les étapesP al' (] 5 commanderies. Or, un bail ii fief tin Ili aot'ii 128ij est re-lalifà une coummanderie dc Mouds et à ses dépendances de la Pi'ade,quartier voisin, et (le Messanges , trois endroits du Marensin sur

s 9o'I,j'eus ii montrer dans te Bu!!. de lu Soc, deBsida,psges 5(-7, que les f,sitss'étaient produits s'Ion mes privisious, et je signalais ce qui so répétvra iiicléfiuii-nenit. C'est quo sur notre littoral ri.put instable, mystérieux, sujetà de subitsliouieyeisenints, les choes se pissent et se reproduisent au contraire sur placeavec une régularité mathématique. - Ceux qui vomidmout s'occuper de la théoriek la formation simultanée des dunes et des éLans trouveront dans 'ras tiensderniers mémoires do 1905-I qo fi (Fleures ctmcrs et Emaugs et dunes du bassin de

ou5tons) des indications utiles.(I) Commandant du génie Eitav de Gais, Histoire uitiiteirr de Bayonne. p. 35(5) DEL4V1LL. LE Toux, AicJie de I'Oid,'e de ai,it-Jan-/e-jc,usofr,n de Malte,

Paris, Turin, éditeur.

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lu Gamin llarn(wn , cuire les (limes boisées cl la nier; - 3' en juin1 87, le maréchal de Matignon appelai 1 d'urçeuce à Bordeaux unecompagnie qui se trouvait à Saubrigues , à moitié trajet de Bayonneà Dax. La compagnie s'achemine vers la mer et va coucher à Tosse,suivant un dossier officiel de l'époque, où l'on soit intervenir unsergent royal disant que de Tosse à Bordeaux mle chemin dm'oictpasse par le Boucau et, pays de \larensj n Il y avait ur1 cjice , etau lieu de partir par la route directe de l)aï à Bordeaux, la troupevint passer par l'étang Blanc et le Vie-Boueau , ce (lui revient àsupposer (fU le Gamin /larriaou, le long des dunes, (levait alors

re aussi praticable que la branche principale de l'itinéraired'A ntonin.

Ces huis renseignements ont été pUl))iés J)IUS1CUVS fois. Les l)lé-connaitre simiipleument à distance quand on les a lus, sans chercherà se rendre le moindre compte de l'état ([il mis en ques-hou c'est faire progresser la vérité à rebours et admettre que lesRomainsus um'avaieii I. pas (le si ratégic.

Cependant, la conte d'entre la mer et les dunes du Sud importemoins il manifestai ion de la vente pue l'état géologique (le lalisière qu'elle parcourt. Pour présenter ce sol avec autorité, j'eliprends les données sur les documents de la voie ferrée récemmentétablie sur ce même parcours.

STITIONS i)E CUE\IIN DE FEU.

I) È S I C \ ,IT 10 N

1)istanre de la mer à la station,Ahtilude de la soie (d'après le

relevé des iimgéuieurs).....Attitude du sol (d'après le re-

levé des ingénieurs) ......l'uiage des puits. Couche d'hu-

mus à la surface (lu sol ( d'a -près les lhres de travaiLs deM. Salles, de Bordeaux..

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fo&tJdsrrte). (A !Et dii).

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(L) Archivas de Cap-Breton, FF 3, enpuvte judiciaire, ms. ' le- ' r'87,signalé par i'al.lré t ;at5I'L•a.

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On remarquera lepaisse couche de sable péni1rée rlhusnus quiexiste à la surlace du sol entre la tuer et les dunes d'invasionboisées, lesquelles, à l'Est du Gamin Iiarriaou, présentent 3o àtio ou 1,5 mètres d'altitude_ II suilit, de comparer cette couche(l'humus avec le sable blanc des forets de Brémontier pour coni-prendre que depuis des centaines de siècles aucun grain de sablede la grève maritime, toute voisine, n'est arrivé sur la lisière enquestion (1)• La fougère marque nettement la zone à huions.

Sur ce inéine sol, par surcrot de preuve, I'Adour, déplaçantson embouchure de 16 kilomètres vers le Nord jusqu'au Ileuve cô-tier le plus Voisin, vint creuser son lit à lOuest du chemin romainen 13 t o, c'est-à-dire s'interposer entre les dunes d'invasion et lanier. Cependant, nulle part, en dehors des montagnes aux forilsantiques de la 'l'este, la ehahie des (lunes d'apports littoraux n'estaussi avancée vers l' i ntérieur qu'au bout Nordde l'étang de Sous-tons, à l'Est (lit de l'Adour et du (a,nin Ilarrinou.

Le fait suis nui peut donner une idée du mouvement (lei; pèle-rins ) et des bateleurs qui passaient sur celte voie du littoral aux i n.e siècle, tliinizaii , qui relevait 4e la couronne, versait, au roi,outre 3oo sous d'or morlatits , une redevance sur les droits de sé-jour que pavaient les jongleurs de passage .

Dans mes investigations sur le littoral, je n'ai pas trouvé dedocument plus intéressant ni (le point d'appui plus sérieux que la'Carte des dunes dressée par les ingénieurs des travaux de Brémon-lier ; j'ai pu y constater à loisir un état de choses tel que je ic ion-nais depuis cinquante ans. La carte est rest-e manuscrite,, niaisM. l'ingénieur Durègiw en areporte la partie esseul leu'' sur la

carte au • t(le l'État_Major, en teintant en rouge les dunesjao,aoo

Le flux (lc. la mer ilesait s'étendre, en principe iir le oi plat jisqni'cette lisière, c'est-à-dire j osque cers le base des dunes antiques, qui sont, surcelte région, toutes perpendiculaires ou cii poches. li y a là, cerlaiueme,ut, prèsde a kilomètres de lais de la mer, en combinant la faible déclivité du sot asseles deux â trois mètres d'élévation de la marée au-dessus du niveau Bourdaloue.

(1) De nombreux pèlerins allant 'i Saint-J acqtie.+de-Compostelk s'embarquaienti Cap-Breton sur des pinasses légères et rapides i'" crouiner le voyage par mer.•Cap-Brelon, port pour pèlerins " , 1ii. l'abbé Cirot de la Ville dans l'llufuare del'abbaye de la Gra:ule-Sauru'.

'.3) Acte du a3 mars t a. passe à Mirnjean devant ules n)ninhissairc4 royauxPt signalé par bt>.Ipit dans la %s( iu' d u s unis en' de b' /n/,lu,i 1, rq u' d' tH.ftCI, ), 76 et

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(l u i , i l'arrivée de Brémontier, étaient couvertes de s ieilles fortts (1).On y voit, au Sud, les dunes boisées sans interruption de Cap-Breton à Saint-Cirons ), en conliiivation de ce que j'ai souventsignalé au sujet de la route romaine du Sud. Vers Je Nord, lanième catie fait ressortir que depuis Arcachon les forêts antiquesétaient peu importantes. L'ingénieur militaire Masse, dans son nié-Moire de t 690, a écrit des indications en rapport avec celles qui pré-(-(,-dent('). Les vieux pins des rares forêts du Nord étaient d'essenceinférieure, d'après un texte officiel ).

( 1 ) Bull. de /tt ,So, de géogr. de Bordeaux, avril 1897.() La naine vies dunes ne se prolonge pas de Cap-Breton sur Bayonne, pas

préservé de l'invasion des sables en partie par le Govif, situé à Aoo mètres aularge, et surtout par l'Adour, qui courait parallèlement cl à faible distance del'Océan jusqu'à Cap-Breton. Deux faits découlent de cette remarque l'Adour ve-nait déboucher à Cap-Breton depuis les temps primitifs; les dunes perpendicu-laires ou en poches, qui commencent subitement à Cap-Breton avec quatre ou cinqkilomètres de profondeur Ouest-Est, dont on retrouve trace jusqu'au Médoc etqui couvrent plus de cent kilomètres carrés, sont formées vie sables d'atterrisse-ment et d'invasion, comme les dunes devenues parallèles depuis l'encombrementdu soi primitif. - A Saint-Girons, les dunes perpendiculaires boisées couvraientet couvrent vers la mer près de la moitié du parcours; l'une des colonnes duIli' siècle, celle de l'Ouest, se trouve sur le flanc d'une de ces dunes antiquestes plus à l'Orient, et laisse voir le soubasement triangulaire en pierre garlucliequi fut nécessaire pour trouver le niveau de la base de la colonne, construite enp ie rre de grand appareil. Voilà des témoins démentant l'extension de la zone desdunes vers l'Est!

(z) s L'intérieur de ces dunes, du côté de la terre et à l'Est de la grande côte,est rempli en différents endroits de grands bois de pii)adaa, principalement de-puis la mer d'Arcaclton tirant vers ic Sud ; la première forêt est celle de Notre-Darne d'Arcachon ; la deuxième est fort grande et est celle de la Baux, qui s''teticlte long de ces dunes et dans l'intérieur des terres jusqu'au Boucau et même jus-qu'à ta rivière de l'Adour ou de Bayonne... Cette espèce de bois, le pin, n'estconnue en France qu'entre les rivières de la Leyre et de l'Adour. . . La forêt deLacanau est lin piiiada de 3,5oo toises de long sur i,000 toises do large; il y aencore quelques autres petits bois vers l'anre des Camps. . . II y s encore k longdes rives (de l'étang de Hourtin), au pied des dunes, quelques piiiadas inondésen hautes eaux. (IlauTuixux, Bail. de la Soc. de géogr. de Bordeaux, 1898,P . 296 et 300.)

L'un des Suédois appelés par Colbert pour initier les Landais à l'art d'ex-traire le goluTron, Porfrey Asoer, écrivait à ce ministre, le t s septembre s 64'i'ay passé à ta forêt de pii'sadas de Lacanneau, afin d'enseigner aux habitantsde cette terre la facture du goldron; après y avoir faict un fourneau, je recourneula mauvaise qualité de pin qui n'est pas propre à rendre goldron. Ceux de la'reste, Biscarrosse et autres sont aussi boni que on scauroit souliaitter à escoi'rroiuiroti. - ( C,,,r,'j,n,udat,cr oduuiuuteretre ,,ouv Jt' rgn.' ut' f,ntis Xii', tome III.)

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On sait que l ' uuuiiiensité (les sables Bits s tiionvaient t leur sur-face et se superposaient au gré (leS vents e Q. Mais personne n'estencore en mesure de parler sur le passé de ces sables, dont la nu-tlilé et la mobilité étaient peut-être, le plus souvent, aussi anciennesque les bois (les dunes perpendiculaires () entourées d'une forteCOU(I)C d'humus. Y a-t-il cii déboisement dans les dunes connuedans les Pyrénées? Nul encore n'a pu s'en rendre compte.

Brémontier n eu la gloire (le présider aux débuts de la mise enensemencement des , sables mobiles, à une époque où tics fonds

Les salilos étaient massés en formes variées où l'action du veut de Nord-Ouest se manifestait le plus ii l'époque mO(lL'rlie par réversibilité, le vent d'Estavait soie à certaines périodes de l'aiiiiée. Avant l'établissement parclayonnages de la dune riveraine ininterrompue de Brémontier, le rivage mali-lime était longé (le dunes distinctes, séparées. On les appelait lourons, dc la Testeà Mimizan ou à Coulis, région des plus grands et les plus Inuts massif.. Venaitalors, à l'Est, une sorte de plaine blanche et vite après les masses de sables blancsnus, sans herbes, que les habitants nommaient Inca on trucs (dunes), entre-coupés (le lettes (petites vallées ayant souvent des lagunes et où croissaient l'herbeà pturage, Ta centaurée et la douce amère). De Soulac à Cap-Breton, les dunescous viles de forêts zunliques étaient communément appelées mentagiues (terme derépoque latine), soit trois catégories de collines. 011 exagère fort la motilité etles ondulations que h urésentaiclt ces divers sables. - Les Lourons étaient tapissésde gurhrt, d'immortelles et des deux on trois sortes (l'herbages qui croissentnaturellement à la vue de l'Océan. Un touron était-il entamé par la tempéte, salitessure i)r&tnlait un réseau serré de racines qui arrêtaient de nouveau le sable.Cs tourons stables, avec, leur curieuse structure (le végétaux qui surmontaienttoujours les sables amoncelés, peuvent être présentés comme des vigies certifiantl'antiquité de la ligne dont ils marquaient k ris agi! maritiiui

') I)uncs perpendiculaires. Sont bien différentes (le la (11111e classique dirigéed'aujourd'hui et présentent des orientations et des formes curieuses. On peut dé-crire ainsi ces collines elles montent d'Ouest en Est; la partie Est, qui est Jepoint culminant, se termine en précipice et se recourbe lv pins souvent à droite,vers le Sud, en forme de saste cirque (telles les dunes longitudinales du désertindien qui finissent par devenir transversales) pente douce au Sud, et escarpéenui Nord, ce qui trahit l'influence des vents du Sud-Ouest, ceux qui soufflent audébut (1 . 5 Inuupôles asant l'arrivée tIc la pluie. - Devant les étangs, elles sontaplaties eu couronnes presque parallèles aiiv eaux douces, preuve d'une formationsinutilfanée (les lacs et des (lunes. Li où le sent s plus d'action sur le saule, (litVaughan (ornish ( Gguap)ical Journal, mars 18 97 ), les dunes côtières montrentclairement un déveluup j iement longituidinul. Auv premiers 3ges, notre côte deGascogne, plate et hue, exposée à la fureur (les vents, reçut des dunes perpendi-culaires roi en poches sur presque tonte l'étendue du littoral. Quand lu' pa ys futmui'u,rnluis . , Is apports e foruis'ri .nf ulun un dirulu'r' u,ii lu briuc parI-leI,' s uni par clnuiuin,'r.

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[35] - Il -

furent enfin destines à cet usage. Il n'eut cependant, p°'' toutescience personnelle à déplo yer, qu 'à laisser, suivant un rapportOfficiel dit procéder à l'ensemencement avec branchages àla manière connue et usitée depuis longtemps par les habitants du

pays W , sauf à améliorer le p1'o(l1 en faisant iiiMer aux grainesde pin des graines de genêt et d'ajonc.

J'ai d'ailleurs déjà vu l'occasion de dire qu'il n'y n pas de fléauplus facile à nudtrisvr que celui des sables, lesquels 1)eU\cut com-bler les barrières élevées, niais ne les renversent jamais. Aussi a-t-ilsuffi de se mettre à l'oeuvre de la fixation, si colossale fit-elle,pour la conduite à bonne fin partout sans mécomjiies.

A côté de la grande part d'honneur (lui revient iflCOl)tCstal)le-mciii à Brénion I lei'. on peut être surpris (le voit . encore partager lespréjugés (le ce célèbre ingénieur. Quand il a dit que le ra yon desdunes empiétait de 2o à 9 5 mètres par an vers lEst( 2 , il a ex-primé une chose tout à fait inexacte et contredite par la carte deses j ngénieui's . où l'on ','oi t les étangs encadrée dc vieilles dunesboisees , élans el dulies aussi immobiles les uns que les autres, cequi ressort encore de la cuite (le Masse, plus ancienne d'un siècle;quand Brémontier prévoyait, (Jans son projet (lu g ra décembre1790, d'enseiiieiicer les sables jusqu'à g o ou 9 à toises tic la laisse

( 1 ) .4,c/iw. de Iii Cous, (les for. iii' Bordeaux; J. RElIT, 1\'ote oui' les dunes deGascogne, p. no5.

( C'taiL le tarif courant, simplement recueilli pal' Bi'imontier. Cent ansavant lui, t'ingciiieiir Claude Masse disait dans IIII iiiéiu'iire de 169o, par consé-r1iieut avant ses be;ux travaux cartographiques di Médoc qui tléiueritent le fuiten s icillissant. cl d'après la tradition La côte se niauge et tes dunes avancenttous les ans en terre ferme de 10 b 12 toises. (Bail. Soc. de géog-r. (le Bi)l'deau,r,188, p. aqS.) - Cent ans encore asant Masse, on s 5n, de la Popelinkre re-cueillait dans k Médoc Au temps(les premiers empereurs romains, ta mer nes'acançoit sur le terroer buurdelois de six lieues si pros tpi'auourd'Iiiii . . . La meret Gironde se joignent entre Ho yau et te Verdon.n (E. CLouzoT, Bibi. de l'Ecoledes chartes, Revue de I 905, p. fi i5 et iii q,) Les onze derniers mots de la cita-tion sont conformes aiiv dires de Louis de Foix et A ce que nous voyons au;olmr-(l'lIiu.Douze ans avant (le laPo1ielinière, Montaigne écrivait, en i5So (Essais,t, liv. XXXIII)Les habitants disent que, depuis quelque temps, la mer seillUi5O si fort vers euh, qu'ils ont perdu (11121rC lieues de terre.,, Ainsi la mer

elles dunes n'auraient cessé d'avancer vers l'Est dans In marche des siècles et nousles retrouvons partout b la mmne place d'après les chartes, les listes des paroissesil les colonnes ile Sainl -Cii'nims. Voir 10v'!. 'le géogr. historique et deaeriptis'i',1 i''4i,''s.

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des hautes eaux, il montrait ignorer qtfanruil arbre ou arbuste nepeut crotre dans les 900 mètres environ à l'Est des pleines mers;quand il signe avec Partarrieu, le 9 fructidor ait un rapportconstatant que trecs sables destructeurs, depuis plusieurs siècles,ont enseveli et continuent d'enscvelirjourneltenieimt de vastes forêts,des élablisseimients, des villages entiers , il invoque des faits abso-liirnent imaginaires(".

Car les listes des paroisses sont là; elles existent et remontentavec leur caractère ofliciel jusqu'au xiii siècle, depuis le voisinagede Soulac jusqu'à la limite Nord du Marensin, pays aux vieilles(lufleS boisées, et pas une n'a été abandonnée, hors le Lilhan,près de la mer et de Soulac, dans les dunes minuscules de Grayan.Lège, persiste-t-on à (lire sans aucune preuve, a fui deux fois,trois fus devant les (lunes envahissantes. Une quinzaine de textesauthentiques échelonnés du xie siècle à la fin du xviii 0, dont deuxparchemins de i o'mo et s 273, ce dernier signé par le notaire ré-dacteur de l'acte, montrent le néant de la tradition. Les textes dontil s'agit, déposés aux archives départementales de la Gironde età t'arclievdmé, seront publiés en temps cl lieu. A côté de Lège,le Porge, sis à 3 kilomètres des dunes, a une église du xIv 0 sièclesinon plus ancienne, d'après Léo l)rouyn, qui est le Viollet-le-Duc(le Bordeaux: on ne signale donc au Porge, comme en tant d'autresendroits, qu'un recul imaginaire. Les niasu res d'un autre édi tirereligieux du Porge, nouimnuScs dans une hailktte du 31 janvieri 18, qui en renouvelait une antérieure du 28 juin 1517 (fondsLéo l)rouyn , VII, page 2o), se trouvent en endroit plat, toutprès et entre les dunes et les marais et constituent un repère fortl)réCiCIIX confirmant le non-empièLement des sables agités. S'il yavait Cml, selon des opinions sans preuves, ce prétendu refoulementdes étangs et des marais par les dunes, la vieille chapelle du Porgeserait ou dans l'eau ou dans les dunes, cc qui n'est pas. [ ne duneet une maison forestière qui portent le nom de Gleizevieille sontait du lieu (les masures-,, bien (lêsign(" la carte de Masse(i 707) et la baillette du 3 1 janvier 16 18.

II est curieux encore de citer combien Brémontier se trompait sur ta mobi-lité des sables (le flOS Côte,,. A Lacanau, ses projets ménageaient en regard del'étang une tare clairière où le vent devait s'engnutfrer comme dans un corridor,creuser une tranchée en sontllsnt dans les sables et remettre l'étang en vommn-iiiraiioii avec la p fl I'i On ef rmfondii b' PaloM., 01114on li',. lin

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L'une (les (l('(lX listes (lu XIIIe siècle, registre de pardieiiiiii ,rite des églises de l'intérieur disparues précédemment, dontneuf pour les archiprètrés de l'Entre-deux-Mers et (le la Benauge.Aiicriii vide semblable ne paraissant pour le littoral, la valeur (leslistes s'en trouve vieillie quant à l'existence des paroisses nominéesj usqu'au XIII' siècle, jusqu'en 1 939. En mème temps, les chartesportant donation de Soulac (107), des nasses ou pécheries dufleuve côtier de Mimizan (t o35), de l'église de Sainte-Hélène-de-l'Étang (t O() ) , nous montrent suffisaniniciil le pays tel qu'il estaujourd'hui.

Jusqu'à ces dernières aiiiiées , on ne parlait guère que par latradition et la coiticlion de [homme. II ne doit pins 11re permisde parier qu'avec preuves authentiques à l'appui. Elles sont sitik-satument nombreuses. A ces preuves de textes s'ajoutent les son-dages, dont je me suis particulièrement occupé. Les forêts sous-marines constatées aussi bien devant les grands étangs que dansleurs intervalles ( " ) , les forêts fossiles reconnues sous les dunes,à l'Est (l'CIICS et à l'intérieur jusqu 'à Arengosse (entre Morcenx etMont-de-Marsan) , les découvertes archéologiques montrant qu'àl'époque romaine on bâtissait ait bord nième (les C8tIX du bassind'Arcaclion comme (le flOS jours, tout cela constitue un ensemble(1 indications matérielles sur l'extraordinaire ancienneté de la (lei--nièce transformation de notre réiion

Le service forestier continue, depuis plus de dix ans, à écrèterla dune riveraine de la mer polir en nioditier la hauteur et lesbas('s ; les sables, sollicités (l 'avancer depuis la plage, s'agitent( 1 1 1 e1 ( l I ie temps, mais personne ne se demande s'ils exercent IIIW

poussée sur la tuasse (les dunes VCrS l'Est. La eliaine , qUOoli l)te'menacée , ne reculait pas davantage sa ligne orientale a ani lié-IIiOli(icl'; les sables nuis s'agitaient nu souffle (les vents divers etn'ont pas franchi les limites tIcs premiers figes, c'est chose inliis-

An-h. départementales tu' la Gironde, fonds de Saint-Aiidr,. Ceb tistede quartières comprenaient la paroisses qui payaient une redevance annuelle isl'ardievu-lié. Les quelques autres qui ny sont pasreprises, comme SouJac,Sainte-Hélène-de-l'Êtang, Lacanau, Mimizan, appartenaient aux abbayes de Sainte-Croix (Bordeaux) et de Saint-Sever, auiant trois chartes des t' et xi' siècles. 14'schevaliers de Malte eurent galement qum.'lquus paroisses e '. ernptes de le rode-

snçe dite quovtuèse.Voir 11e!!. dc gc'ogP. liisho. 'f dcartp. . I. p. mi

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cutable. Leur ligne orientale primitive peut se vérifier par les an-tiques dunes boisées en poches ou leurs restes, concurremmentavec les cartes (le MasSe, de Cassini et des ingénieurs de itrewori-lier.

LElat n'est devenu propriétaire avéré de l'immensité (les sablesnus qu'en intervenant pour procéder à leur enseincncemcnt'. Lesdifférentes revendications (le coEflhlluhleS et de particuliers qui sesont produites et se produisent encore le long de la ci'tc * au sujet depropriétés devenues bois domaniaux, restent sans signification etsont choses futiles quant, î1 la question de : la mer avance, la zonedes dunes s'étendait vers l'Est. On n'en présentera aucunesérieuse (e).

W Les cumniunos de (h'ayan et de Vensac ont cnnservô leurs dunes; celte deLège ensemeliça à son profit uni partie des siennes. Le 59 janvier 185, avantl'arriv,e de l'atelier de semis, ta municipaliti i de Carcans faisait encore acte delopr11re en concdaut au service douanier l'emplacement d'un corps de gardev* sur un truc dont la mer haLbi pied dans les fortes manies ' . (Voyez ci-avant lanote sur les (aurons.) - L'ELat a consenti jusqu'à ce jour à rendre près detrois sailli' hectares de sentis à des communes ou à des particuliers. En outre,le droit de bris, naufrages et épaves que possidaieut sur toute ]a côte les ci-gneurs, l'abbaye de Soulur et la commune libre de Mimizan montre que l'Étatfrançais ne revendiquait seulement pas le police du rivage maritime avant l'Or-donnance de 1a Marine de iGSi, qui reste en vigueur. Aux Archives dpai'te-mentales titi Cers,i'egitre C t, folio 51, anhltu i 7!io , on trouve mention d'unprocès ovistant depuis plusieurs siècles entre la ville de Bayonne et lad'Anglet, au sujet de 16 kilomètres clii dunes allant d'Anglet à Cap-Breton et bor-dant la tuer.

) Un inspectent' des eaux et forêts qui a plaidé l'cinpiètvnient de la mer etdes dunes fait valoir à ce sujet des.argunaeuts comme les deux qui suivent: vUnarrêté préfectoral du 57 septembre 1855 autorise un sieur Laloi, de Saint-Girons, à fixer luimèine clos sables qui ont envahi depuis peu une partie de samétairie de Pgmide (Lisez Pignèvie d'après le cadastre, Pignude d'après le lan-gage courant. Pour le considérant : depuis pou, employé aussi in pareil ras partIontaignc et d(onno1c en note ci-devant, on connaît sa valeur.) - z Pareille recon-naissance est faite pal' un arrête du 30 juin t87)7 à un sieur Saint-Jouis pour(les sables contigus à ceux dis sieur Laloi.i A ces mentions tendant à fairecroire que des prupriôtôs rurales situties à l'Est de la zone des dunes étaient en-alliv's par les sables mouvants, il manque cc simple détail : les jiignèdes OU l)lJiS

tic pins de Lnlui et de Saint-Jouis font partie de forêts antiques des dunes pri-juitivis et confrontaient, à l'Ouest, aux sables blancs et nus, où ces deux proprié-taires ensemencèrent sur le front de leur bien une lisière de 150 à 200 mètresd'épaisseur. La forôt antique, sur ce point, courait et couvre a kilomètres deprofondeur Oiiu'st-Est (loir la carte di' Casaini , où figure Pign&le, et telle desing ' ni ' 'uir do, vos si,iis-hoiv * ' ' lIe risijiluli t P1'°5P"' autant, tIC-

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éiIIiIII01i1S , 011 persiste à vouloir sauver le (loglue de la sue,

avance par des plaidoyers (10111 Arcachon et le I3as-Médoc oliriraientJe ihélre. Je ne m'attarderai pas à parler (les érosions de la passeSud d'Aieaclion. J'ai démontré assez souvent que le rivage mari-lime passe à li kilom. 5oo à l'Ouest du Pilai lieu de l'érosion, etn'a rien à voir (laits des effets de jusant consécutifs à la loi PhY_

51 ( 1 0e (liii régit les cours (l'eiU entre, l'Àdour et la Gironde('. Outrequ'il ne serait pas sérieux de parler ainsi d'enipieteinent de la mer,près de deux cents chalets ou hôtels construits au cours du siècledernier sur les dunes riveraines de la mer, depuis la niine passeSud jusqu'à Cap-Breton, sont autant sic témoins, pour n'en pasrappeler d'autres, de l'opinion contraire et matériellement dé-montrée (les habitants. A l'ouverture (le chaque saison balnéairepresque toutes ces cousliuctions doivent étre dégagées de monti-cules de sables accuntuilés sur leurs pourtours. Cela prouve, ce quechacun sait, que les sables non complantés d'arbres avec sous-bois(1111 été et i'esleiont toujours mobiles, mitais leur mobilité est restéesans efiel à travers les siècles, Sut' la ligne des vieilles muassesorientales, en quelqueinique socle protégées par les lais (le mcc résultantdes salues d'atterrissement qui ont de Plus cii plus restreint l'exten-sion du flux. On peut estimer à kilomètres environ ce recul deL muer dont il a été parlé ci-devant en note.note.

En Ce qui regarde la célèbre légende dit Bas-Médoc détaché na-guère du Cordouan, v Vais montrer CC qu'ontrouve quand on sedonne te souci d'exauiu i net la question à fond cl d'après des preuves

puis de luiIl jer., d'années, (l'( Lie frandlie par les sables nus qui' Ic, Sentis deBrémontier risquent d'être traversés par k, salues des dunes cret,ks doiit il vientd'être park, PL i-Pux qui 'uvali sent chaque annês lis (Lux cents maisons (lentil va être question puis loin. - Le mêm inspecteiu' n cité de.s r-xemples 1IiICirrélltchis é'neoi'f . pourlo Vieux-Boucau et. Seignosse, où la masse dus forêts dedunes antiques, dont le sol accuse jusqu'à e m. 75 d'humus, mesure t kilom. Sooen profondeur Oust-Es[ Le rapport otTiciel de Tassin , (lit y s un siècle, danssa panique dis aut et des sables, donnait dis arguments do k sorte, soit pourMi,iuizan • soit pour les autis communes (lu Born et du Marensin (voir Bol!.Soc. uigr. de Bo,ïeauj-, i ou p 357). Cc que disait Tassin peut être COmpariitix racontars iuiteces(x que le seigneur de Marbotiu adressait de Bordeaux à l'in-tendant de Guirinne, en 1768, cii sujet de e sa paroisse de Lè'ee.

Voir rFleuves côtiers,, au IJuiL Soc. de géogr.de Bordeaux, iqoa, et mEtangsPL dunes du bassin de Soiistonse ail Bu!!. de la Soc. de !loidci, I 9Ovoir aussiB1111. de éogr. !iiaanique cl descrpLwe, Iq, p. 103.

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12111 - 17

contre lesquelles l'opinion contraire tic l'iitttiiiiic lie salirait pi'évaloir.

Au i siècle de notre ère, ic géographe Méla notait h l'enibou-rhure de la Gironde une île du nom d'Antros qui, rdaus i'opi niondes habitants est, suspendue sur les vaux et stlèvu au temps de lacrue , Une 11e aussi mystérieuse devait être esi 1pie, inhabitée età distance en mer. Louis de Fois, au si t' siècle, identifiait Filed'Aiitros par Cordouan i)clurbe . eonteinporaiii de cc célèbre ingé-nieur. s'en est fait lécho

L'Anonv nie de ilaven tic vi e l'Ue de Cordouan ( Gordano) au

viii siée1 (:)Sachez, écrivait, le 8 aot t t !i o q. Fleuri IV d'Angleterre ,que noire

grand oncle Edouard , prince de Galles, fit établir et édilier dans

la grande tuer, à l'entrée (le la Gironde, une tour . . pont' dirigerla sécurité des vaisseauï'. m il s'agissait de la tour du Prince Noir,construite, croit-on, en s 6o- 1371 à Cordouan.

Le contrat passé entre Louis de Fois et quatre commissairesroyaux, le iiiars 1584, pour le reniplaceuisent (k la lotir duPrince Noir, porte dans SC5 pi'criiières itieutions que Cordouan cst

I'CfltPeC de la grande nier, entre la ville de Royan et Nostre-Dame-de-Sotilac , à trois lieues (le terre de chaque coustéP').r Dansun autre dociituient des! j né au roi, Louis de Fois i'épél ai t (en ar-rondissant d'ailleurs titi pu trop la distance) que Cordouan est

à trois gratities lieues de terre, ((U milieu de la mer, en un peu de

sec q'' 11 laisse deux fois en ingt-quatre lieu ces -On conviendra que nous sommes loin uL'un (oiiloiian relié au

cours (le isol t'y ère à une prcsqLllie du Médoc. La question duinouveutient des sables et (les pLltf'ti(iuPS éi'Osi((lls n'est pas moinsnette dans ('et te zone d'influence tic lciobondiure tic la Gironde,oh règne cependant entre les éléments u n conflit perpétuel.

i)euix j urats luoi'delais,v II\'Oyés (fl mission ofiicielle sur les chan-tiers de la toni' de Cordouan, consignaient dan, it'lii' rapport

Jk.eripain d' 1(1 i'rr.' . e Ii p . il, tIii.chronique brnod.°la se, •Cami!k Ji i.i.i s I , Revue uni i'er.f Un ire h, Midi . (Al, p. fi fiS.

Rîmitit, Fn,dern, t. IV, li. u

') .iciea de 11c,idSpnu' ctic /?ordv'au.r, IS5.1, p.85. Il '. 'HgiL il' la lic'iu' de

Pari'..miiiiiii1iakli' Roi'd'aii'i, EE, ao._

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Sci'mns arrltes le ,itarilv '() si1ileii,Ltre I sui. le Inuit tltitigrand banc de sable poilé et laissé pal' ta nier t1itti' quelqilusannées seulement, distant de la lotir de Cordouan (te CUVVFOII (lv(1

initie pasC 1) Cet amoncellement dc sal les n'était pas de court passage;il parait avoir augmenté depuis lors (l'une manière constante ut dans(le telles proportions que, (jeux siècles plus Laid, lingénicti r 'J'en-1ère, affecté à la tour de Cordouan depuis lau v ier I 77G, écrivait.dans un rapport ofliciel de 178 Les rochers qui entourent lalotir de Cordouan et le banc (le sable du côté (le l'Est ne per-mettent de lappiocher qu'aux époques (les nouvelles et pleineslunes cl avec tics vents et (les iiiei's favorables. Il a donc toujoursété très difficile d'aller h cette tour, et aujourd'hui les difficultéssont au point qu'on craint de ne pouvoir pas laboider si le banc desable d'aui'rra.ge, qui s'est considérablement étendu, ne finitt pas par se

La côte (le l'îlot auginen lai I (léluesuréinen t.

Ces deux siècles d'encombrement à Cordouan (15 70 environ à178 ) coïncident, autour tic l'estuaire girondin, avec les atterris-seitients dont Montaigne a vaguement parli , en j 58o et qui ontensablé la basilique (le Soulac et. contribué o faire abandonner levillage voisin du Lilliai, pays marécageux el aux tiujuies minus-cules3).

Les bancs (le sable, en effet, ne s'accumulaient pas seulementdu côté de Cordouan. Anal ysant en 18714 les vieilles cartes ma-mies, l'ingénieur h ydrographe Maiten signale les remarques sui-vantes : r Carie de '() 77- La passe Sud doit très étroite. . . Elleétait, en quelque sorte, fermée par les deux bancs des Olives et duChevrier . -- Coite de 1767. La forme géuiéralc des passes et desbancs est à peu près la même pie dans la tarte (le 1677 . . . (incbarre réunit le Chevrier à la terre et ferme l'ancienne passe deCrave (ou du Sud) que longeai I la ('ôte (III Médoc. - Carte de 177 .

t'diires munici pales do Bordeaux . EE, 2 '7.tIss. original de Tul,re , en pn'in de sa famille; G. Louer, o' Recueil

liii' v:ou'doua,i, p xvi.J'ai traité cetteLion titi n ois ui,e ik t eioppue dans Cordouan d'après

les textes, Revue phtlr»na!lmjuc de Bordeaux, Sept. et oct. 1905.( Le banc des Oikes est un peu ii gauche. de Soulac et assez pré› tic terre;

rein i du Clie neF est un peu i droite de la même ville et plus au larg o que leprirdeiit.

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La passe de Grave reprend son ancienne forme; il n'est plus ques-tion de barre(').

Au lieu d'érosions, il y avait, d'après le service livdrograpliiqnet celui des ponts et chaussées, aggiotriération de sables et extensionde plages et de bancs sur les deux rives du bras de mer qui isoleCordouan (passe Sud). En m ième temps disparaissaient la passeNord de la Gironde les Asnes de Bordeaux,, bancs et barres desables qui montraient leurs dangereux dos d'âne en dehors (lesheures de pleine mer.

La rupture désirée en 1789 à Cordouan s'opéra l'année suivanteselon les vœux de l'ingénieur Teulère, qui nous l'apprend ainsi

Avant cette époque (1783) , le sable de Cordouan frmait un bancqui s'étendait é Ii kilomètres de distance dans la partie éloignée dela tour(); cette masse ne couvrait pas et celle la plus proche étaitassez élevée pour rester à sec dans les petites marées(3).

II s'opéra (tour sous les veux de l'ingénieur de Cordouan un ren-versement de courants (lui agirent par érosion non seulement sur.les Lj kilomètres avoisinant, la tour. tuais bientôt encore sur lesbancs de la côte mé(Iocaine. Dans un mémoire du 13 mors j 800.Teulère constate que la epointe (le Grave o été rongée depuis deuxmois d'environ eneablnresnPtl, soit de iuoo mètres. Ce devait ètrele fort de la réaction, du côté du continent, sur la plage grossiepar les atterri sseine ii t s.

M. Manen, dont l'autorité o déjà été invoquée, a (lit, en 18711.que depuis 183 la passe Sud «conserve les mèiuies limites' ).L'équilibre était arrivé dans ce déplacement de poids et (le forces.

Le renversement de courants survenu en 1 783 a ainsi érodédans une cinquantaine d'années ce qu'un autre régime de couraril savait accumulé pendant deux siècles sur la rive Ouest, et la riveEst du bras de mer qui sépare le Médoc de Cordouan.

os contemporains ne parlent que d'érosion remontant à unpassé infiniment lointain et agissant d'une manière permanenleelle n'a été, d'après les divers textes officiels existants, qu'une

(1) Mia, Recherches hydroj-raphiques, q' cahier, p. 38 et !i2.

Du côté Est, comme il vient d'être dit d'après Teiière.Devis du 3 ventôse an viii (Archives des ponts et chaussées); G. LADA1.

!î Recueil 8ur cordouan, p. 77.° G. LABAT, même Recueil, p. 99.') Recherches hydrographiques, 9 cahier, p. /q.

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réaction temporaire entre Cordouan et le Médoc, sur des plages etles bancs formés par des sables déplies et accumulés.

Ainsi la tradition répétée, qui est trop souvent l'empirisme dela science et de l'histoire, se trouve matériellement contredite ence qui regarde les prétendues modifications du littoral gasconlongé par les dunes.