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= [ Actualit s cardiaques igis surtout p resente par deux eminents cardiologues, les Prs Andre Vacheron (Paris, ancien president de I'Academie de medecine et de la Federation franoaise de cardiologie) et Jean- Paul Bounhoure (Toulouse), le rapport sur les maladies cardiovasculaires chez le sujet &ge met devant une evidence epidemiologique et biologique : I'augmentation de leur prevalence. Premiere cause generale de mortalite, ettes le sont aussi apres 70 ans, puisque I'espe- rance de vie depasse 80 ans, avec actuelle- ment 1,5 million de sujets de plus de 85 arts. Les besoins en suM et traitement medico-bio- Iogique tiennent a un contexte polypatholo- gique avec atteinte pluriviscerale et d&gradation de la fonction renale dont il faut tenir compte. Probl~me de sante publique (un de plus) qui risque de peser encore Iourd sur les depen- ses de soins, la pathologie cardio-cerebro-cir- culatoire des sujets &ges peut 6tre un rant soit peu maRrisee & 6 conditions, exposees devant I'Academie nationale de medecine. • D(~pistage le plus pre~coce possible des affections cardiovasculaires les plus frequen- tes, y compris les troubles du rythme (pertur- bation de la contraction) et de la conduction (incidents de circulation du courant de contrac- tion dans le tissu myocardique) : leurs tableaux cliniques sont souvent ab#tardis ou trompeurs. Traitement de I'HTA systolique, speci- fique des sujets &g¢s (prevalence: 70 % apres 70 arts), definie par une systolique egale ou superieure & 140, avec une diastolique infe- rieure & 90 : il s'agit de reduire, voire d'eviter, le risque d'accident vasculaire cerebral (AVC ischemique). Prudence : eviter de creer une hypotension : autre risque pour le cerveau. eTraitement de la maladie coronarienne, admission rapide en unites de soins intensifs cardiologiques (USlC) dons les divers cas qui I'imposent ou la font soup(;:onner, notamment infarctus myocardique en voie de constitution, angor instable, etc. Les sujets &ges ont droit eux aussi & la dilatation arteriele par ballon- net (angioplastie) et & la pose d'un stent (endo- prothese). • D~tection et traitement des arythmies, surtout la fibrillation auriculaire (prevalence : plus de 10 % awes 80 arts), & risque d'AVC embolique. Ici, le traitement anticoagulant s'im- pose, notamment les antMtamines K, qui neces- site un contrele au moins mensuel de I'INR (entre 2 et 3). L'implantation d'un stimulateur cardiaque est justifiee, mSme chez les tres &ges. ti Evaluation de I'insuffisance cardiaque et traitement valide (inhibiteurs de I'enzyme de conversion, b~tabloquants) en adaptant les posologies & la fonction renale.., qu'il convient d'evaluer egalement. Operer (coronaires, valvules) les lesions jugees inaccessibles & I'angioplastie : resul- tats rernarquables au prix d'un risque opera- toire acceptable. J,-M. M. - ~ r de "~ 7; ",~ aU ,.,S,~t:: Le Pr Jean-Pierre Olives, de I'Hi}pital des Enfants de Toulouse, met en garde (~) c0ntre les regimes census traiter I'autisme juvenile (trouble du comportement sans cause iden- tifi~e), sans gluten (c~reales, aliments cerea- liers) ni cas~ine (laitages, produits laitiers). Bases sur la th~orie d'une forte perm~abilite intestinale de ces enfants aux peptides ali- mentaires qui, insuffisamment d~grad~s, retrouv~s en exc~s dans les urines, auraient des effets psychogenes del~t~res, leur dan- ger est de s0umettre I'enfant ~ un r~gime carenc~ (n0tamment en calcium) et frustrant ,< alors que les enfants autistes sont souvent tr~s attaches .~ la nourriture >>. Alors que fleu- rissent, notamment sur internet, des donn~es sans fondements biologiques scientifiques, il faut des ~tudes sur la permeabilit~ intesti- nale, la peptidurie et I'effet de ces r~gimes, dit le Pr Olives. (1) Regimes pour les enfants auhstes : condamner, cadtlOf?l]er ou accompagner ? Objectlf Nutnhon 79 (avri/ 2006), Institut Danone ) La MNH et le tabagisme dans les lieux publics La Mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la sant~ et du social proteste contre le report de discussion d'un d~cret interdisant totalement le tabac darts les lieux publics, notamment les etablis- sements de sant& La France aurait rejoint des pays tels que I'lrlande et I'ltalie, o~J une telle mesure est admise et respect~e, selon la MNH. Bien que la France ait 6te pionnibre en la matibre (Ioi Evin, 1991), le recul du plan gouvernemental de lutte contre le tabagisme en public, alors que le chef de I'l~tat vient de lancer la phase 2 du Plan cancer, confirme que rien ne sera d~cid~ avant fin 2 0 0 6 . , Comment se r~jouir de 5000 vies gagn~es cette annee par les progrbs de la securit~ routibre quand, dans le m~me temps, on condamne un nombre equivalent de candidats au d~ces par taba- gisme passif ,,, dit la MNH, qui milite de Iongue date en faveur d'un <<hepital sans tabac - (www.mnh.fr).

De plus en plus de cardiaques, cardiaques âgés surtout

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Page 1: De plus en plus de cardiaques, cardiaques âgés surtout

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Actualit s

cardiaques igis surtout p resente par deux eminents cardiologues,

les Prs Andre Vacheron (Paris, ancien president de I'Academie de medecine et de

la Federation franoaise de cardiologie) et Jean- Paul Bounhoure (Toulouse), le rapport sur les maladies cardiovasculaires chez le sujet &ge met devant une evidence epidemiologique et

biologique : I'augmentation de leur prevalence. Premiere cause generale de mortalite, ettes le sont aussi apres 70 ans, puisque I'espe-

rance de vie depasse 80 ans, avec actuelle- ment 1,5 million de sujets de plus de 85 arts.

Les besoins en suM et traitement medico-bio- Iogique tiennent a un contexte polypatholo-

gique avec atteinte pluriviscerale et d&gradation de la fonction renale dont il faut tenir compte.

Probl~me de sante publique (un de plus) qui

risque de peser encore Iourd sur les depen- ses de soins, la pathologie cardio-cerebro-cir- culatoire des sujets &ges peut 6tre un rant soit peu maRrisee & 6 conditions, exposees devant I'Academie nationale de medecine.

• D(~pistage le plus pre~coce possible des

affections cardiovasculaires les plus frequen- tes, y compris les troubles du rythme (pertur- bation de la contraction) et de la conduction (incidents de circulation du courant de contrac- tion dans le tissu myocardique) : leurs tableaux

cliniques sont souvent ab#tardis ou trompeurs.

• Traitement de I'HTA systolique, speci- fique des sujets &g¢s (prevalence: 70 % apres 70 arts), definie par une systolique egale ou superieure & 140, avec une diastolique infe-

rieure & 90 : il s'agit de reduire, voire d'eviter, le risque d'accident vasculaire cerebral (AVC

ischemique). Prudence : eviter de creer une hypotension : autre risque pour le cerveau.

eTraitement de la malad ie coronarienne, admission rapide en unites de soins intensifs

cardiologiques (USlC) dons les divers cas qui I'imposent ou la font soup(;:onner, notamment

infarctus myocardique en voie de constitution, angor instable, etc. Les sujets &ges ont droit

eux aussi & la dilatation arteriele par ballon- net (angioplastie) et & la pose d'un stent (endo- prothese).

• D~tect ion et traitement des arythmies, surtout la fibrillation auriculaire (prevalence :

plus de 10 % awes 80 arts), & risque d'AVC embolique. Ici, le traitement anticoagulant s'im- pose, notamment les antMtamines K, qui neces-

site un contrele au moins mensuel de I'INR (entre 2 et 3). L'implantation d'un stimulateur

cardiaque est justifiee, mSme chez les tres &ges.

t i Evaluat ion de I ' insuffisance cardiaque et traitement valide (inhibiteurs de I'enzyme de conversion, b~tabloquants) en adaptant les posologies & la fonction renale.., qu'il

convient d'evaluer egalement.

• Operer (coronaires, valvules) les lesions jugees inaccessibles & I'angioplastie : resul- tats rernarquables au prix d'un risque opera- toire acceptable.

J,-M. M.

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Le Pr Jean-Pierre Olives, de I'Hi}pital des Enfants de Toulouse, met en garde (~) c0ntre les regimes census traiter I'autisme juvenile (trouble du comportement sans cause iden- tifi~e), sans gluten (c~reales, aliments cerea- liers) ni cas~ine (laitages, produits laitiers). Bases sur la th~orie d'une forte perm~abilite intestinale de ces enfants aux peptides ali- mentaires qui, insuffisamment d~grad~s, retrouv~s en exc~s dans les urines, auraient des effets psychogenes del~t~res, leur dan- ger est de s0umettre I'enfant ~ un r~gime carenc~ (n0tamment en calcium) et frustrant ,< alors que les enfants autistes sont souvent tr~s attaches .~ la nourriture >>. Alors que fleu- rissent, notamment sur internet, des donn~es sans fondements biologiques scientifiques, il faut des ~tudes sur la permeabilit~ intesti- nale, la peptidurie et I'effet de ces r~gimes, dit le Pr Olives.

(1) Regimes pour les enfants auhstes : condamner, cadtlOf?l]er ou accompagner ? Objectlf Nutnhon 79 (avri/ 2006), Institut Danone

) La MNH et le tabagisme dans les lieux publics La Mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la sant~ et du social proteste contre le report de discussion d'un d~cret interdisant totalement le tabac darts les lieux publics, notamment les etablis- sements de sant& La France aurait rejoint des pays tels que I'lrlande et I'ltalie, o~J une telle mesure est admise et respect~e, selon la MNH. Bien que la France ait 6te pionnibre en la matibre (Ioi Evin, 1991), le recul du plan gouvernemental de lutte contre le tabagisme en public, alors que le chef de I'l~tat vient de lancer la phase 2 du Plan cancer, confirme que rien ne sera d~cid~ avant fin 2 0 0 6 . , Comment se r~jouir de 5000 vies gagn~es cette annee par les progrbs de la securit~ routibre quand, dans le m~me temps, on condamne un nombre equivalent de candidats au d~ces par taba- gisme passif ,,, dit la MNH, qui milite de Iongue date en faveur d'un << hepital sans tabac - (www.mnh.fr).