12

De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

  • Upload
    others

  • View
    5

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse
Page 2: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

"De surprenantes intimités...

Théâtre

Un arbre, un hamster et une préadolescente. Tels sont les personnages que met en scène FredCouchoux dans sa pièce, Intimités croisées, inspirée par Le Journal intime d’un arbre, de DidierVan Cauwelaert, Le Journal de grosse Patate, de Dominique Richard, et le Journal d’Edward,hamster nihiliste, de Miriam et Ezra Elia. Durant une heure et quart, on observe leurs tracasquotidiens et leurs histoire singulières. Le ton est caustique, servi par l’interprétation descomédiens, habillés comme les Deschiens de la meilleure époque.

Le Progrés, 23 janvier 2016

Page 3: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

LA MISE EN OEUVRE

Intimités Croisées est né d'un travail de recherche avec le collectif « Les Uns les autres » montépendant la saison 2014/2015 à Agend'art (Lyon 4).Ce groupe, constitué de comédiens, danseurs, auteurs, photographes, archéologues... issus dedivers compagnies, s'est retrouvé pendant un an afin de réfléchir et de créer autour de lathématique «des gens qui doutent» (des autres, d'eux­mêmes, de l’existence, des dogmes...).

Les différentes étapes nous ont amené vers une forme originale de théâtre abolissant lafrontière comédien/spectateur. L'espace unique est celui d'un appartement reconstitué, où lesdifférents personnages se croisent sans se voir et les spectateurs regardent sans être vus. Cedispositif nous emmène directement au cœur de leur intimité...Le spectateur placé au centre de l'action, tel un voyeur invisible, capte en instantané tous lesmoments de détresse et de solitude qui s’enchaînent, et se délecte de situations tantôt drôles etburlesques tantôt poignantes et grinçantes, blackboulé entre rires, sourires et gêne... commedans un Strip­tease (documentaire notable) théâtral.

Deux éléments importants donnent du liant à ces différents personnages : tout d'abord,l'essence même de leur être, leur souffrance et leur propension à être tous «borderline», le toutétant lié à une trop grande solitude, mais également une émission de radio dont ils sont tous lesfidèles auditeurs et dans laquelle tour à tour ils se livrent crûment sous couvert d'anonymat....déversant sur les ondes leurs intimités frelatées.

Page 4: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

LA MISE EN ESPACE

Le spectacle Intimités Croisées est né de ces étapes de travail. Tout d'abord sous forme delecture publique, qui nous a permis de mettre en place un temps de réflexion et de tentativesautour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme despectacle dont la scénographie épouse les contours du dispositif évoqué plus haut. La mise enplace de cette dernière, en différentes variations selon les contextes, permet au spectacle des'adapter aux lieux qui l’accueillent.Dans les grandes salles, le spectateur observe à distance la vie de ses voisins, il les regardeévoluer dans leur intérieur. C'est le spectateur­voyeur, curieux de la vie des autres mais de loin,derrière un écran, un livre ou un journal.Dans les salles plus intimistes, les cercles d'intimités des comédiens et des spectateursfusionnent par moment. Les spectateurs sont chez les personnages, partagent une certaineintimité mais gardent tout de même une distance, se plaçant symboliquement comme dans uncoin de la pièce ou sur le pas de la porte, en toute sécurité.Enfin, dans les salles qui le permettent, les spectateurs se retrouvent immergés dans lelogement des personnages, partageant la même assise, s'accoudant au même bar et ressentantjusqu'aux souffles des comédiens dans cet espace très confiné.Le son et la lumière sont en grande partie de provenance direct du plateau. Les comédienss'isolent dans les halos de lumière du lampadaire du salon, de la lampe du bureau... et lancentleurs propres musiques depuis l'ordinateur portable de « Grosse patate ». Cela ramène à lasensation du familier, de l'intime, du quotidien et facilite l'humanisation des personnages.Car eux nous emmènent dans une dimension plutôt burlesque. Le trio se compose tout demême d'une pré­adolescente, d'un hamster et d'un arbre... et chacun tient son journal intime !

Page 5: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

Un petit mot de spectateur...

«J'ai assisté hier (dimanche 24/01/2016) à la représentation «Intimités Croisées» à l'espace 44de la Croix Rousse. J'avais été informée de cette représentation par l'A.P.A. (Association Pourl'Autobiographie) via Carole Roche et Philippe Lejeune.Je reste sous le charme de ce rapprochement ensorcelant entre les vies végétale, animale ethumaine. Voilà déjà une idée qui me plaît.Ensuite le rôle de «Patate» est superbement joué. Bravo à Maud Martin ! Le hamster est restéun peu mystérieux pour moi. Il va me falloir chercher la source (Journal d'Edward, hamsternihiliste de Miriam et Ezra Alia). Quant à l'incarnation de l'arbre. C'est juste et si proche de mesvieux ans !La mise en scène est astucieuse et sobre. Elle renforce le sentiment de proximité, déjà bienétabli par l’exiguïté de l'Espace 44. Dommage cependant que le nombre de places soit si limité.Bref ! Je suis fan. A quand la prochaine production ?»

Françoise AppertA.P.A. (Association Pour l'Autobiographie) / Lyon

Page 6: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

LE SPECTACLE

Les trois œuvres de référence, l'écrit...

Le Journal intime d'un arbre de Didier Van Cauwelaert (Editions Michel Lafon)Le Journal de Grosse Patate de Dominique Richard (Editions Théâtrales – jeunesse)Journal d'Edward, hamster nihiliste de Miriam et Ezra Elia. (Editions Flammarion ­ littératureEtrangère)

A ces trois ouvrages sources, aux origines littéraires très différentes (un roman, une pièce dethéâtre et un livre illustré), on peut rajouter le personnage d'Henriette de Dupuy et Berberian(cette fois­ci, une BD) qui après avoir marqué mes lectures d'adolescent m'a profondémentinspiré dans la création du personnage de la pré­adolescente, jusqu'à son nom.De tous les livres, seul le journal d'un arbre a demandé un travail d'adaptation, les autres ayantla forme souhaitée : L'écrit autobiographique sous forme de journal.Trois personnages en face de leur cahier.Ils se racontent tous à travers leurs journaux intimes, autour de préoccupations communes. Lemontage permet à leurs discours de se croiser et d'entrer en résonance, sur un rythme enlevéparsemé de chagrins d'amours, de secrets pas si bien gardés que ça, dans des visions trèssubjectives du monde.Si tous suivent le même rythme, l'écriture au jour le jour, l'essence même du journal intime, celuide l'arbre nous ramène peu à peu dans le temps. Ses journées ne sont plus que souvenirs etdivagations, alors que les deux autres vont de l'avant. Le temps (et donc la réflexion) ne passepas sur les événements relatés. C'est l'importance du moment.Comme une succession de clichés, ces quelques instants figés nous ramènent avec tendresseet humour au cœur de notre propre intimité.

Page 7: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

Un petit mot de spectateur...

«Je voulais vous dire tout le bien que je pense de ce beau spectacle. L'alliance des trois texteset donc des trois personnages, à la rencontre improbable, tient du génie. Cela fonctionne biencar l'imaginaire de cette élève de sixième au centre de la scène, nous permet simplement etinconditionnellement toute connexion relationnelle. Les trois univers marqués avec lampepersonnelle symbolisent bien "l'entre soi" de l'intimité. L'usage de la vidéo si quotidienne dans lavie du jeune pour répondre à ses questions, a toute sa place. Un début vraiment réussi avecces tableaux "BD" (le hamster empoigné par la gamine, magnifique!). Des acteurs bien dansleur rôle : jolie et malicieuse interprétation de la pré­ado, un hamster vraiment attachant trèscrédible même en robe. Le spectateur passe avec une attention différente des considérationsde l'humain au végétal, à l'animal, jusqu'au moment où tout se mêle confusément dans l'esprit,non, se croise. Se croise avec le plus heureux des troubles car chacun revient toujours à sonintime. Normal !?Je salue tout particulièrement la mise en scène originale, soignée et efficace de Fred.Bravo à vous trois et grand merci pour ce moment de plaisir passé avec vous hier soir.»

Jean­Loup Jamin, Consultant/formateur en communication non verbale.

Page 8: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

Les personnages...

Trois mondes : humain, animal, végétal pour tous les âges de la vie.Le parti pris a été de personnifier l'arbre et le hamster, puis de les faire évoluer dans un registrede jeu sincère pour composer de ces trois personnages le portrait d'une famille ordinaire àlaquelle chaque spectateur peut s'identifier.

Edward, c'est le dandy, aux accents punk­rock anglais des année 90, révolté, intello, précieux,en lutte contre les responsables de son joug et de sa condition de «prisonnier». C'est un jeuneadulte, aux idéaux humanistes qui s'interroge sur la condition humaine et rêve de libérer lespeuples. Cette fougue de jeunesse peut parfois lui conférer des accents naïfs et immatures.Son espace de jeu/vie est très limité... C'est une cage sans barreaux délimitée par quatrebandes de scotch blanc. Il y mange, dort, tourne en rond, mange, tourne en rond, mange, dort etécrit.Et tourne en rond.Le temps qu'il passe à ne rien faire lui permet de penser, d'imaginer un monde «autrement»,avec plus de justice et d'amour et de respect entre les hommes... et les autres espèces. Unidéaliste !

Grosse Patate, que nous appellerons désormais Henriette est une jeune fille de 11 ans tout justearrivée aux portes du collège. C'est une grande maintenant ! Elle tâtonne du bout des doigts savie de future femme. Habillée de façon très visible, dans des mélanges de couleurs pétantesimprobables elle cherche à détourner l'attention et masquer le complexe de poids qui la hante. Ilfaut dire que les moqueries ne l'ont pas épargnée depuis la rentrée... Elle nous emmène dansson monde drôle, tendre, poétique et cruel de pré­adolescente qui se cherche.Véritable chef d'orchestre, placée au centre du plateau elle met en relation les personnages,amène le liant nécessaire pour créer la sensation d'un trio uni par des liens familiaux.La comédienne qui interprète ce rôle, prend à sa charge la régie plateau (son, lumière, vidéo).

Tristan, c'est le bon papy que les enfants aiment, rassurant, protecteur, sage. Il vient de tomber,victime d'une mini tornade. Il sent que rien ne sera plus comme avant, que ses fonctions vitalesfaiblissent... qu'il va bientôt partir. C'était un arbre fruitier robuste et il se retrouve là étendu dansl'attente d'être débité. Ses souvenirs remontent à la surface, des angoisses existentiellessurgissent, la peur et la satisfaction de partir se mélangent. Il perd sa mobilité tout au long duspectacle mais garde néanmoins une certaine classe, un peu surannée, jusqu'à ses derniersinstants.

Page 9: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

Petit mot de « L'Envolée Culturelle » (blog, journal associatif de la culture)

"Le rideau s’ouvre sur trois personnages, côte à côte en bord de scène, qui sourient, observentle public dans un face­à­face troublant, et semblent demander : «Alors, qu’est­ce qu’on faitmaintenant ?». L’action est cependant rapidement prise en charge, et les comédiens donnent àentendre trois voix, issues de trois journaux intimes de personnages bien différents (...)C’est la comédienne qui prend la parole en premier. La petite fille qu’elle incarne a des lunettesimmenses, fait son entrée en sixième, et adore manger (…) La comédienne a beau être adulte,son jeu est tel qu’il nous semblerait presque voir une vraie préadolescente s’exprimer devantnous. A travers son récit, le spectateur replonge avec délice dans les préoccupationsenfantines, ses peines, ses joies, ses découvertes, toujours racontées avec légèreté et humour.(…) Il est plaisant d’imaginer les pensées d’êtres vivants que nous considérons généralement

comme inconscients, ou, du moins, dont la conscience nous est à jamais inaccessible… Lepersonnage du hamster renverse notre considération sur l’animal et remet en question notrecomportement envers lui ; il permet au spectateur d’imaginer ce qu’un humain ressentirait danssa condition – manipulé avec autorité, enfermé, effrayé, et dépendant de la volonté d’un êtresupérieur…Le poirier, quant à lui, vient de tomber et repense avec nostalgie à son existence passée : il avécu trois fois plus longtemps qu’un homme, et a pu être témoin de l’évolution de la société (…)En évoquant tout cela, le poirier ne cesse de se demander : que vont devenir ces souvenirs,lorsqu’il sera devenu bûches ? …Finalement, le titre de la pièce illustre tout à fait son contenu : le spectateur vit une heuresuspendue, qui lui permet d’entendre des existences singulières – des intimités qui se sontcroisées, qui se répondent involontairement, et, sous des apparences naïves, nous laissentattendris.

Chloé Dubost

Page 10: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

La compagnie

La compagnie le Désordre, créee en 2011, défend un théâtre contemporain et populaire. Aucœur de notre propos, la volonté d’écouter et de dire le monde. Pour cela nous essayons deprendre le temps d’observer et de questionner ce qui nous entoure, afin d’en rapporter desimages poétisées, irisées et d’amener le spectateur vers le rire, l’émotion et la réflexion. Aucours de son parcours théâtral, la compagnie a beaucoup travaillé sur les petites gens, lesordinaires, les destins minuscules bousculés par le flux de l’histoire. La compagnie a fait lechoix d'un théâtre engagé et humaniste laissant place à la singularité humaine. La révoltesociale n'est pas loin, le questionnement existentiel non plus.

Le Désordre défend un théâtre où le jeu d’acteur est primordial, un théâtre épuré où les moyensmis en œuvre sont transparents pour une plus grande poétisation du réel. Nous avons lavolonté d'aller au devant de tous les publics, nourris par la force du texte et portés par toutes lesformes d'expressions contemporaines (vidéo, scénographie, photo, musique assistée parordinateur, danse urbaine...).

Page 11: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

Les auteurs

Didier Van Cauwelaert, auteur prolifique, a écrit plus d'une vingtaine de romans ainsi queplusieurs pièces de théâtre et spectacles musicaux. Ses ouvrages pour la plupart abordent laconstruction de gens en difficulté, en souffrance. Il a régulièrement pris position pour lacommunication avec les personnes décédées et la vie après la mort.Prix Goncourt 1994 avec « Un Aller simple », il écrit le roman « Le Journal intime d'un arbre » en2011. Écrivain protéiforme, on lui doit également des comédies musicales, un opéra et la bandedessinée « Vanity Benz ».

Dominique Richard, l'auteur du Journal de Grosse Patate (1998) né en 1965, est à la foiscomédien, metteur en scène et auteur. Il a été formé au Théâtre National de Strasbourg dans lasection acteur. Il anime de nombreux ateliers d’écriture auprès des enfants en milieu scolaireainsi qu’auprès des détenus de la maison d’Arrêt de Villepinte. Il est membre du collectifExileros qui réalise des spectacles musicaux dans les cafés, foyers et centres sociaux. Ilenseigne l’art dramatique au Conservatoire de Villepinte depuis 2007. Depuis 2010, il dirige,avec Vincent Debats et Madeleine Gaudiche, le Collectif Râ théâtre en chemin. Il a construitdepuis quelques années une œuvre théâtrale jeunesse tout à fait originale, en appui sur desquestions existentielles : le rapport au temps, aux autres, la construction de l’individu auxprémisses de l’adolescence. L’ensemble de son théâtre (six pièces publiées, toutes aux éditionsThéâtrales) forme une sorte de saga théâtrale unique, mettant ses personnages en réseau enleur donnant ainsi un supplément d’existence.

Née en 1982, Miriam Elia est une plasticienne et auteur anglaise d'inspiration surréalistediplomée du Royal College of Art en 2006. Son travail touche aussi bien à l'écriture qu'àl'illustration, au dessin, au court­métrage ou encore au récit radiophonique, souvent encollaboration avec son frère Ezra. Tous les deux écrivent et illustrent Le Journal d'Edward,hamster nihiliste en 2012.

Page 12: De surprenantes intimités - WordPress.com...autour du travail d'incarnation et d'humanisation des personnages puis peu à peu sous forme de spectacle dont la scénographie épouse

Intimités croisées

Mise en scèneFrédéric Couchoux

AvecCyrille Cagnasso

Frédéric CouchouxMaud Martin

ContactCompagnie le Désordre7 rue Saint­Polycarpe

69001 Lyon04.78.28.11.62

[email protected]

leblogdudesordre.wordpress.com