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Décembre 2010

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É tant plus jeune, lorsque j'arrivais avec mes achats, ma mère me demandait tou-jours : « Est-ce que c'est fait au Canada? » Ma mère nous a enseigné à acheter de façon intelligente. Consommer uniquement ce dont on a besoin et s'assurer

d’avoir une qualité de produit. L’inscription « fait au Canada » était synonyme de qua-lité. En plus de l'excellence du produit, elle assurait des emplois locaux de qualité et des retombées locales. La qualité du produit assurait une meilleure durée de vie de mon bien qui se rendait beaucoup plus tardivement au dépotoir et retardait le mo-ment de le remplacer. Aujourd'hui, avec un budget limité, l'offre et la mode, il est rendu extrêmement ex-ceptionnel de retrouver la mention « fait au Canada » sur nos biens. L’accoutumance que nous avons développée face aux produits à rabais nous éloigne trop souvent de la qualité. Nous achetons des produits qui, à leur fabrication, sont conçus pour durer un temps très limité, ils sont irréparables voire souvent à usage unique. Ces articles abor-dables nous coûtent au final très cher, car il faut les remplacer plus souvent, leurs composants sont irrécupérables et doivent être au final enfouis ou incinérés et mal-heureusement, pour ces processus, c’est la société qui paie. Où sont passées nos fringues fabriquées dans du tissu 100 % coton qui ont pendant des années résisté à nos jeux extrêmes dans le gazon et survécu à des centaines de lavages, mais qu’on a dû transformer en guenilles juste parce qu'elles ne nous faisaient plus, mais dont on ne pouvait se débarrasser, car on les aimait trop? Où sont passées nos figurines de G.I. Joe ou de tortues Ninja que l’on retrouvait après des mois dans nos carrés de sable, mais avec lesquelles on pouvait toujours jouer? Je veux que, quand j’achète quelque chose, j’aie la chance de décider du moment où je devrai m’en débarrasser et non pas qu’il soit fabriqué dans le but unique d'avoir à en acheter un autre l’an prochain. En achetant des produits faits au Canada, je m’assure qu’ils respectent nos normes en matière de fabrication et de sécurité ainsi que celles relatives aux conditions de travail. J’aime bien être assuré qu’à la fabrication, les travailleurs ont eu les mêmes droits que moi quand je travaille et un salaire minimalement respectueux de nos conditions de vie.

Malheureusement, il ne faut pas confondre « assemblé », « designé » et « conçu » au Canada. Seules les mentions « fait », « fabriqué », «

produit » ou « conçu » sont réservées pour les biens qui provien-nent exclusivement du Canada. Pour ce faire, la dernière transfor-mation substantielle doit avoir eu lieu au Canada, et au moins 51 % du total des coûts directs de production ou de fabrication

doivent être canadiens. Il y a encore une petite ouverture, mais au moins 51 %, ça semble bien.

Pour le moment, exercez votre art oculomoteur dans votre Agral fabriqué au Canada pour découvrir de nouvelles techniques de consommation qui vous permettront, en lisant les étiquettes, de perfectionner vos choix de consommation.

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N’oubliez surtout pas le mot chapeau à trouver dans le texte!

Mot de l’Agral PAR SAMUEL SIMARD, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGRAL

DIRECTION DE L’AGRAL

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L’Agral

Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425 rue de l’Agriculture, Québec (Qc),

G1V 0A6 Tél : (418) 656-2131 poste 3565

Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directeur général : Samuel Simard

Rédacteur en chef : François Gervais Secrétaire : Véronique Leclerc

Chef de pupitre : Francisca Müller Responsable de la mise en page :

Maryse Gendron Directeur de production :

Charles Bilodeau

100%

Sommaire Édition octobre 2010

Mot de l’Agral

Mot du doyen

Chronique de l’OAQ

CONSOMMATION

À la recherche du temps perdu

La profession d’agronome

« J’haïs l’hiver, maudite hiver »

Imaginons un peuple…

La malbouffe pour le BIO?

Beer box

L’exception agricole...

Politique agricole commune

Mémo Géographique

Rejoindre les rangs de VIA Agro

-écologie… Pourquoi pas?

James Barak!

« Moi mes cadeaux... »

L’AGÉTAAC : à votre service

Parlons des vraies choses…

The RAWF

Les resSAACs du Saloon

La recette du bonheur

Démystification de la caféine

Qwartz

Le développement durable…

Les Maries-Nades

Chronique hockey

Tomates bonbon

Courrier de la Rousse

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L e 12 novembre dernier, 73 étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation se sont partagé 123 600 $ de bourses en compagnie de

nos partenaires qui appuient ainsi l’excellence de la relève. Je tiens à les féliciter pour cet honneur qui reconnaît le sérieux et la rigueur de leur travail. En faisant ce choix de l’excellence scolai-re, ces étudiants s’engagent à faire partie de l’« élite » dans leurs domaines d’expertise. Oups! Quelle bourde! Je viens d’utiliser un gros mot : « élite ». Qui dit élite dit élitisme et Le Petit Larous-se définit l’élitisme comme un « Système favorisant les meilleurs éléments d’un groupe aux dépens de la masse ». On peut com-prendre l’impopularité de ce terme; aux dépens de la masse fait clairement référence à un système qui favorise l’élite en défavo-risant les autres. Comme pour plusieurs vocables, le mot élite s’utilise à bien des sauces. Il est un peu déplorable que, souvent, ce concept, étroi-tement associé à la quête de l’excellence, prenne une connota-tion péjorative. Pourtant, il existe de l’élitisme reconnu et haute-ment valorisé dans notre société. Par exemple, peu de citoyens s’émeuvent des salaires faramineux du sport professionnel et plusieurs considèrent que l’élite sportive mérite d’être grasse-ment récompensée au grand plaisir de la masse. D’autre part, les Jeux olympiques n’auraient sûrement pas autant de succès si les athlètes étaient sélectionnés au hasard, au sein de l’ensemble de la population; dans ce cas-ci comme pour bien d’autres, les élites donnent un meilleur spectacle. Enfin, l’adulation du grand pu-blic envers les stars fait partie de notre quotidien. Les élites du show-business, de la chanson, de la musique, de la mode, se retrouvent couramment sur un piédestal (lire : journaux à po-tins!), ce qui semble en offusquer bien peu. Pourquoi alors se sent-on parfois mal à l’aise par rapport à l’élite en milieu scolai-re? En effet, c’est presque de bonne guerre de regarder de travers celle qui décroche régulièrement des A dans tous ses cours, ou celui qui répond sans bévue à toutes les questions du professeur en classe. L’obtention des bourses et autres distinctions en lien avec le mérite scolaire gêne souvent autant ceux qui reçoivent la bourse que ceux qui les entourent. Ceci débute tôt dans notre formation. Parmi les rejets du système scolaire, dès le primaire, ne retrouve-t-on pas les « nerds », trônant presque au premier rang? Dans les écoles primaires et secondaires, ils sont les victi-mes de prédilection des matamores (c’est la meilleure traduction de « bullies » que j’ai pu trouver) et font l’objet, plus souvent qu’autrement, de plaisanteries douteuses. Est-ce là le résultat d’un brin de jalousie? Ou encore, est-ce un vestige de notre passé très catholique, avec un martèlement incessant du mantra : « les premiers seront les derniers et les derniers seront les pre-miers »? C’est peut-être aussi qu’on accepte mal que le talent

« académique » soit considéré au même niveau que d’autres ty-pes de talents comme le musical ou le sportif. Dans notre socié-té moderne, tous ne se destinent pas à la compétition sportive ou à une vocation artistique. Au contraire, tout le monde va à l’école. Pourquoi donc certains devraient-ils se démarquer alors? Pas facile de répondre à ces questions! Un élément de réponse réside peut-être dans cette difficulté de reconnaître équitablement une diversité de talents et d’efforts en milieu scolaire. C’est évidemment sans réserve que je félicite les récipiendaires des bourses pour l’excellence scolaire, et que je les encourage à poursuivre. Mais, plusieurs autres étudiants auraient probablement pu se voir reconnaître d’autres talents, d’autres efforts, tout aussi marquants. Il n’y a pas que la biodiversité qui est importante pour le développement durable, la « sociodiversité » aussi! D’ailleurs, la FSAA s’est montrée inno-vatrice en ce domaine en dédiant des bourses à l’implication, mais il faudrait sûrement élargir notre palette de reconnaissan-ces. Il n’en reste pas moins que le système de bourses au mérite va-lorise une réussite scolaire bien méritée. Ce succès risque forte-ment de se traduire par une carrière tout aussi reluisante puisque l’université et le milieu du travail ont plus de points en commun que de différences. Dans les deux cas, l’excellence repose forte-ment sur le développement et l’amélioration constante des mê-mes compétences et des mêmes valeurs : la capacité de bien interagir avec les autres, l’organisation du temps, l’amour du travail bien fait, la culture de l’effort, la responsabilisation, et j’en passe. Ces compétences sont utiles pour développer et met-tre en évidence toutes sortes de talents, pas seulement le talent scolaire. Je vous encourage donc à les acquérir et à les peaufiner pour faire fièrement partie de l’élite de ceux et celles qui changent le monde… pour le mieux. Joyeux Noël et Bonne Année!

Mot du doyen PAR JEAN-PAUL LAFOREST, DOYEN DE LA FSAA

DIRECTION DE LA FSAA

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A ux dernières nouvelles, « manger » est un besoin vital et « bien manger » est un plaisir. Comme vous le savez, les agronomes œuvrent à tous les niveaux de la chaîne

agroalimentaire et, selon l’expression consacrée, ils sont présents partout « de la terre à la table ». Ce fait ne tient pas du hasard, car selon l’article 24 de la Loi sur les agronomes : « constitue l’exer-cice de la profession d’agronome tout acte posé moyennant rémunération, qui a pour objet de communiquer, de vulgariser ou d’expérimenter les principes, les lois et les procédés, soit de la culture des plantes agricoles, soit de l’élevage des animaux de ferme, soit de l’aménagement et de l’exploitation générale des sols arables, soit de la gestion de l’entreprise agricole ». Cette définition laisse entrevoir les nombreuses possibilités de votre future profession et il y en a pour tous les goûts. Bel avenir Les perspectives d’emploi en agronomie sont plutôt encoura-geantes. En fait, au Québec, l’intervention de l’agronome, pro-fessionnel de l’agroalimentaire, tout au long du processus de production des aliments est une assurance de qualité du produit final qui se retrouve dans l’assiette du consommateur. Par ail-leurs, l’agronome veille au respect des bonnes pratiques de pro-duction faisant en sorte que l’environnement et les ressources soient protégés. Les agronomes intervenant à titre de conseillers auprès des pro-ducteurs agricoles en production animale et végétale constituent la majorité des membres de l’OAQ avec 25 % et 23 %. C’est un léger déclin par rapport à il y a dix ans alors que ces champs d’activités occupaient 30 % et 25 % des agronomes. Par ailleurs, on

note une augmentation de la présence des agronomes dans le sec-teur des sols et de l’environnement avec des effectifs passant de 10 % en 1998 à 14 % aujourd’hui. La législation touchant les rejets agricoles et la gestion de l’eau favorise la demande d’agronomes ainsi que l’obligation pour les entreprises agricoles de se doter d’un PAEF que seuls les agronomes sont autorisés à signer. Par ailleurs, puisque la technologie devient de plus en plus pré-sente sur les entreprises agricoles, les informations sur son utili-sation, ses limites et ses avantages sont requises. Grâce à leurs qualifications, les agronomes sont souvent interpellés pour ré-pondre à ce besoin croissant. Où se trouvent nos nouveaux agronomes? Sur la centaine d’agronomes admis à la profession, suite aux trois derniers examens, 47 % œuvrent en productions animales et végétales ce qui correspond au portrait de l’ensemble des agronomes. On note une différence du côté des sols et environ-nement où travaillent 19 % des nouveaux agronomes par rap-port à 10 % de l’ensemble des agronomes. Signe des temps bien sûr où les préoccupations environnementales demandent l’inter-vention et l’accompagnement des agronomes pour leurs connaissances et leur professionnalisme. Futurs agronomes, on vous attend! Le secteur agricole évolue sans cesse. Les défis qui se posent aux agronomes sont toujours de plus en plus captivants. Regar-dez loin, dans quelques années, l’agronomie sera à l’image de ce que vous, futurs agronomes, apporterez à la profession.

Futurs agronomes, préparez-vous! Vous aurez du boulot!

PAR SOPHIE GENDRON, ORDRE DES AGRONOMES DU QUÉBEC

CHRONIQUE DE L’OAQ

Répartition des membres réguliers selon leur champ d’activité au 31 mars 2010

Répartition des nouveaux membres réguliers selon leur champ d’activité au 8 novembre 2010

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L e diplodocus meurt. Il meurt dans d’atroces souffrances : il bouffait des fougères fades et s’est soudainement pris d’appétit pour les feuilles plus tendres des arbustes de

l’autre côté de la petite rivière. Présomptueux de la solidité de la falaise creusée par ladite rivière, il ne prévoyait pas vraiment qu’elle puisse s’effondrer sous ses pas (énergie), glisser en créant une vague de terre qui le recouvrirait vivant. Cercueil de boue et appât du gain mortel. Tant et tant d’autres années à vivre (temps) avant de servir de steak (énergie) à un T-rex, du temps perdu en fol espoir. Deux cent quatre-vingts millions d’années plus tard (TEMPS!), après quelques glaciations et autres immersions dans l’eau (temps), l’ex-diplodocus est pompé (énergie + matériau), sous forme de pétrole, en surface par des bipèdes pas bêtes du tout. Et on ne perd pas son temps dans ce genre d’entreprise : on explore (énergie) et sonde les fonds marins le plus rapidement possible. Dès qu’on y trouve quelque chose, on se hâte de le sortir de là : on installe une plate-forme de forage (quitte à tour-ner les coins ronds côté sécurité : énergie + matériau), on fait venir des pétroliers (énergie + matériau) par dizaines et on ex-trait (matériau), aussi vite que possible, jusqu’à la dernière goutte de l’or noir caché dans cette poche souterraine. Sur le continent, on s’empresse de déplacer (énergie) tout ce matériel vers des endroits de transformation et d’affinage (énergie) où cette boue toxique infâme sera transformée en constituants de base fort utiles. Tout de suite après, l’on prendra cette essence, ce mazout, ce diésel et ce fioul lourd pour la combustion (énergie) : non re-nouvelable, mais peu couteuse et diablement utile. Toutes les autres composantes pétrolières non combustibles seront, elles, transportées (énergie), encore là prestement et efficacement, vers des pays où des installations seront équipées pour les trans-former (énergie) en choses excessivement utiles. Rendus là-bas, vite-vite-vite, on prend ces matériaux et on les transforme (énergie), on leur ajoute des additifs concentrés (matériau) ou on leur enlève une composante (énergie + maté-riau), on les fait chauffer (énergie) ou bien on les refroidit (énergie), on les compresse (énergie) ou on leur injecte (énergie) quelque chose (matériau). Promptement, on leur donne une forme, un sens, une signification, une destinée. Une destinée aussi noble qu’une pâte informe, vaguement vert brun qu’on maintient chaude (énergie) durant le transport (énergie). Cette pâte kaki diarrhée, une fois vendue et transportée (énergie) vers une usine de souliers bangladeshie pourra aisé-ment être moulée afin de prendre la forme particulière, raffinée,

sophistiquée et classieuse d’un modèle quelconque de pied stan-dard, usuel et anodin nord-américain. Ce moulage de semelle, il sera habillé, revêtu, orné (énergie) de tissus pakistanais (matériau) importés (énergie) qui le rendront à la fois confortable, utile et bon marché pour la grande majorité des acheteurs à qui cela s’adresse. Il ne restera plus qu’à l’embal-ler (matériau + énergie) pour le rendre présentable et agréable à la vue du consommateur. Lesdits souliers emboîtés seront alors transportés (énergie) vers un (aéro)port européen ou américain. Là, redistribués (énergie) selon les possibilités des entrepôts, ils y resteront quelques jours (rarement des semaines, des stocks qui dorment ne sont jamais rentables) et seront répartis (énergie) à travers l’ensemble des magasins ayant besoin de combler une demande en ce soulier particulier (et incroyablement banal). Une fois en magasin (caricaturons un peu), une jeune et jolie demoiselle sera tout simplement séduite (?) par les souliers et se jettera réellement sur le vendeur afin de le supplier de lui en fournir une paire. Une fois achetée (temps[1]), cette paire ira, après quelques essais, rejoindre les trente-huit autres (matériau) du fond de la garde-robe. Évidemment, cette séduisante consommatrice aura à cœur de ne pas perdre son temps inutile-ment, elle ne voulait que paraître à son meilleur. Elle voulait être désirable, assouvir une petite fantaisie un peu inutile, mais inof-fensive. Après tout, qu’est-ce qu’une paire de souliers de plus ou de moins, parmi toutes celles vendues de par le monde? Évidemment, personne n’a perdu son temps ou son énergie dans cette histoire … Quant à savoir si quelqu’un en a gagné, c’est une autre histoire. Chose certaine cependant, quelques-uns, quelque part, ont fait de l’argent. Et beaucoup. [1]Le temps, c’est de l’argent. Évidemment, je n’ai pas lu À la recherche du temps perdu de Proust, je n’ai, pour ainsi dire, pas eu le temps encore...

À la recherche du temps perdu PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET RÉDACTEUR EN CHEF DE L’AGRAL

ÉDITORIAL

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10 | Le journal l’Agral

É ric Lavoie, vice-président de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ), a présenté l’OAQ et la profession d’a-gronome au cours d’une conférence qui s’est déroulée le

19 octobre. La FSAA reçoit chaque année un représentant de l’OAQ puisque plusieurs des baccalauréats de notre Faculté donnent accès à la profession d’agronome. En effet, les pro-grammes d’agronomie, d’agroéconomie, de sciences et techno-logies des aliments et de génie agroenvironnemental permettent aux étudiants qui les complètent de devenir membres de l’OAQ. Avis aux finissants, après votre baccalauréat, vous n’avez qu’à réussir un examen d’admission pour pouvoir (enfin!) ajouter « agr. » à votre signature! La profession d’agronome La profession d’agronome est l’une des 45 professions d’exerci-ce exclusif réglementées au Québec, c’est-à-dire que « seules les personnes autorisées peuvent exercer l’agronomie » (OAQ, 2008). Tout comme les médecins, les infirmières et les ingé-nieurs, les agronomes doivent obligatoirement être membres de leur ordre professionnel pour pratiquer leur métier. Les actes exclusifs aux agronomes sont nombreux. Élaborer un plan de culture, établir un programme alimentaire et préparer un plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) en sont quelques exemples. Quels sont les rôles de l’OAQ? Le rôle premier de l’OAQ est de protéger le public en contrô-lant la qualité de l’acte agronomique. L’OAQ s’assure également que les personnes qui ont le privilège de pratiquer la profession d’agronome le font selon les règles de l’art. La pratique illégale et l’usurpation du titre d’agronome sont aussi surveillées par l’OAQ. Devrais-je être membre de l’OAQ? Si vous hésitez à vous joindre à l’OAQ après votre baccalauréat, voici quelques arguments qui vous convaincront peut-être de le faire. Faire partie de l’OAQ vous rend plus crédible auprès de vos employeurs et de vos clients. Être membre de l’Ordre des agronomes atteste non seulement que vous avez complété une formation de qualité, mais également que vous participez régu-lièrement à des activités de formation continue en lien avec vo-tre champ de spécialisation. L’examen d’admission à l’OAQ L’examen d’admission à l’OAQ est un examen oral. La réussite de cet examen permet de se prévaloir du titre d’agronome. L’examen comporte trois volets. Le premier volet est l’intégra-tion des connaissances liées à son champ d’expertise et la capa-cité d’analyse du candidat. Ces compétences sont évaluées par des mises en situation. Ne vous inquiétez pas outre mesure,

l’examen est personnalisé et on s’assure qu’un des examinateurs travaille dans le domaine de spécialisation de l’étudiant. Par exemple, un candidat qui a complété une formation en agrono-mie dans la concentration sols et environnement pourrait être évalué par des mises en situation portant sur le contrôle de l’é-rosion, l’aménagement des berges ou la construction d’un dévi-doir. Le deuxième volet est la déontologie et l’éthique profes-sionnelle. La lecture du Mémento de l’agronome, en vente au local de VIA Agro-écologie, est donc fortement conseillée. Le troisième volet est la connaissance générale de l’agroalimentaire du Québec et des dossiers d’actualité en agriculture. Des ques-tions pourraient, par exemple, vous être posées sur la Commis-sion Pronovost, les organismes génétiquement modifiés et le quota laitier. Trois journées d’examens sont disponibles chaque année. Vous pouvez ainsi vous inscrire à la date et au lieu qui vous convient le mieux. Cette année, les examens auront lieu le 23 avril 2010 (Québec), le 24 septembre 2010 (Longueuil) et le 19 novembre 2010 (Québec). Enfin, pour vous rassurer, la durée de cet examen est de 30 à 45 minutes et le taux de réussite est de 82-85 % (Lavoie, 2010). Une rencontre consacrée uniquement à l’examen sera d’ailleurs organisée durant la session d’hiver. Consultez régulièrement la Feuille de chou pour connaître la date de cette conférence. Référence : www.oaq.qc.ca

La profession d’agronome et l’OAQ PAR GENEVIÈVE DENIGER, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

ET VICE-PRÉSIDENTE AUX PROJETS À L’AGÉTAAC

MIDI CONFÉRENCE

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S i vous êtes de ceux qui détestent l’hiver, c’est probable-ment que vous êtes mal équipés pour affronter le froid. Les Fêtes approchent, profitez-en donc pour demander au

père Noël des trucs pratiques. En 2010, bien que les cadeaux du type bio, produit du Québec, sans OGM, équitable, probiotique, sans sulfite, écologique, élevé en liberté, 100 % recyclé, addition-né de vitamine D, antioxydant, ont fière allure, les cadeaux utiles et durables sont préférables à mon avis. Ainsi, l’équipement nécessaire pour braver le vent glacial de la région de Québec lors des déplacements est utile et essentiel à vélo. Tout d’abord, soyez avertis chers automobilistes que, selon le Code de la sécurité routière, les vélos sont considérés au même titre qu’un véhicule motorisé sur la voie publique. De plus, il est interdit de circuler sur les trottoirs à vélo. Donc, venez pas me dire que je n’ai pas ma place sur la route avec mon engin écolo-gique. Cette précision mentionnée, le vélo est, selon moi, la meilleure solution afin de se rendre à l’Université, et ce, surtout l’hiver. En effet, lors d’une tempête de neige, les automobilistes et les autobus sont paralysés par le trafic alors que les trottoirs piétonniers demeurent enneigés quelques jours. Le vélo, quant à lui, est le plus efficace étant donné qu’il est possible de se faufi-ler en bordure de la route. Cette manœuvre peut paraître dange-reuse à première vue, mais il suffit d’être bien équipé. Accessoires Tout d’abord, il faut être visible facile-ment. Des vêtements à bandes réfléchis-santes sont intéressants, mais l’idéal de-meure de bonnes lumières clignotantes : rouge à l’arrière et claire à l’avant. La lumière doit être suffisamment puissante afin de sauter aux yeux des automobilis-tes, malgré un pare-brise sale, et ce, mê-me en soirée. Ainsi, optez pour une lu-mière de bonne qualité du type DEL à pile. Par ailleurs, le vélo doit idéalement être équipé de garde-boues. Cet acces-soire empêche de salir le sac à dos et de mouiller les vêtements. Enfin, un cade-nas est suggéré, malgré le fait qu'il offre une protection illusoire contre les vo-leurs d’expérience. Toutefois, il permet de repousser le voleur amateur. Pour ma part, je croyais posséder un bon cadenas, cependant, après m’être fait voler mon vélo et avoir vu mon cadenas coupé, j’ai changé d’avis. Un policier m’a confié qu’aucun cadenas n’est infaillible. La meilleure solution antivol réside à utiliser

un vélo peu attirant. Toutefois, si vous tenez à utiliser un vélo de qualité, camouflez la beauté de ce dernier par de la peinture et cachez le nom des marques réputées. Un vélo économique pour l’hiver est avantageux, car l’abrasif épandu sur les routes est très dommageable sur les différentes pièces de la monture. Annuellement, je change ma chaîne et mes patins de frein lors de l’entretien printanier. Vêtements De plus, afin de retirer une expérience agréable à vélo, il faut être habillé de la tête aux pieds contre les intempéries. Ainsi, la pluie, le vent et la neige créent peu de soucis lorsqu’on est vêtu de vêtements imperméables. Nul besoin de s’équiper expressé-ment pour le vélo, car les vêtements de ski conviennent parfaite-ment pour le cycliste d’hiver. Pour ma part, j’utilise manteau, gants, casque et lunettes ordinairement utilisés pour la pratique du ski. Les pantalons de ski sont plus encombrants, c’est pour-quoi je préfère un simple pantalon imperméable non doublé muni de bandes réfléchissantes. Le casque, conçu pour offrir une protection contre les impacts, conserve la chaleur en plus de bloquer le vent. Enfin, les lunettes sont d’une grande utilité lorsqu’il neige, mais également afin d’éviter de larmoyer, résultat du froid et de la vitesse.

(Suite page 12)

« J’haïs l’hiver, maudite hiver » PAR GUILLAUME DORÉ, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

CONSOMMATION

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12 | Le journal l’Agral

L’incontournable adoré Question de sécurité et de manœuvrabilité, le pneu à clous est tout simplement indispensable. Les clous disposés de chaque côté de la bande de roulement procurent de l’adhérence dans les courbes et lors d’une perte de contrôle. De plus, la disposition stratégique des crampons permet d’éviter d’augmenter la résis-tance sur la chaussée pavée. Ce type de pneu est relativement dispendieux, toutefois il pourrait vous épargner quelques chutes et peut-être même, vous sauver la vie! Finalement, un magasin à ne pas manquer pour s’équiper est le Moutain Equipment Coop (MEC) situé sur la rue St-Joseph. Nous pouvons y retrouver des accessoires et des vêtements de qualité à prix compétitifs. De plus, les produits de marque MEC sont très intéressants. Pour conclure, l’Université facilite la vie des cyclistes par un réseau de pistes cyclables sur le campus, un atelier vélo – Coop Roue-libre, un service de location gratuit de vélos, mais égale-ment par la disposition de douches dans plusieurs pavillons (au Comtois : 00335A). Il serait souhaitable que la Ville collabore dans ce sens par l’aménagement de pistes cyclables déneigées l’hiver. Quant aux propriétaires d’immeubles à logements, ils pourraient mettre à la disposition des locataires des supports à vélos couverts. http://www.cooprouelibre.com/ http://www.ssp.ulaval.ca/deplacements/cyclistes/#c171

(Suite de la page 11)

CONSOMMATION

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I maginons un peuple tissé ensemble par Internet. Un peuple qui, s'étant donné comme objectif prioritaire d'investir dans l'éducation, s'est ensuite lié pour faire de chaque formation

personnelle utile un tout unique. Après plusieurs années d'inves-tissements, nous nous retrouvons alors les deux pieds sur une mine d'or. Les ordres professionnels foisonnent de gens formés

à faire rouler la machine et les usines et ateliers grouil-lent d'opérateurs débrouillards à faire rouler n'importe quelle machine. Les centres de services en tous genres débordent aussi de gens qualifiés.

Imaginons un programme informatique natio-nal sur Internet qui s'occuperait de lier ensem-ble chacun des citoyens. Un programme qui servirait aussi à comptabiliser les votes lors d'un sondage, ou d’un référendum. Chaque citoyen doit s'inscrire et je donne un exemple : En tant que peuple, nous nous demandons, et c'est légitime, si Me Charest a respecté son code de déontologie en léguant sa cause à sa propre commission. Dans ce cas, tous

les citoyens payeurs d'impôts du Québec, éligibles à parti-ciper au sondage (c'est à dire les avocats et, nommez-en d'autres peut-être), pourraient le faire. Cela permettrait, d'après moi, au reste de la population d'avoir l'heure juste face à un sujet qu'ils ne connaissent pas pour la majorité. Un autre exemple, en agriculture cette fois. Environ 3 % des citoyens québécois sont agriculteurs. Ils pèsent bien peu dans la balance quand il est temps de défendre leurs entreprises. L'opinion publique en général très bucolique face à l'agriculture ne cadre en fait aucunement avec les choix de consommation qui se font. Nous trouvons trop polluants nos systèmes d'élevages, mais pourtant d'autres systèmes sont disponibles (plus onéreux, bien sûr). Il faut être conséquent. Il en est de même pour le bien-être ani-mal : nous nous acharnons sur les producteurs parce qu'ils ne respectent pas les droits inhérents à la vie, mais en même temps, qui est prêt à choisir un morceau de viande 30 % plus cher parce qu'il est, excusez-moi l'ex-pression, « animal friendly »? Malheureusement, bien peu de gens peuvent se le permettre pour le mo-ment. Pourtant, plus de 3300 agronomes, formés à com-prendre l'agriculture et ses impacts économiques, sociaux et environnementaux, sont préparés à de telles questions. Ils sont formés pour ça. Si nous leur donnons un droit de veto privilégié, ne donneront-ils pas, par l'entremise de

sondages, de questions-réponses, l'heure juste aux Québécois et au ministre de l'Agriculture? Des statistiques venant de sources reconnues par tous, et vues par tout le monde, au moment où nous le voulons, ensuite gar-dées en archives. N'est-ce pas là une façon de créer de bonnes politiques? Je suis incompétent dans bien des domaines. Je ne peux pas réparer mon véhicule et je ne sais pas com-m e n t c o n s t r u i r e u n e m a i -son. Pourtant, je peux améliorer la lutte contre un parasite de manière plus durable dans une production agricole ou encore je peux créer un système de culture de légumes pour un tiers. Avec un grand plaisir, j'échangerai un service contre un autre avec un compatriote qui lui est aussi formé et reconnu comme professionnel en réparation ou en construction. Est-ce que la monnaie est prise en compte dans ce troc? Juste-ment pas, et l'argent qu'il nous reste, nous pou-vons chacun en faire ce que nous voulons. Nous nous sommes enrichis par la connaissance. Je pourrais le mettre, par exemple, dans un morceau de viande 30 % plus cher parce que je sais qu'il améliorera le système agricole et donc notre environnement et le bien-être animal. Imaginons ce tissu social, un tissu non seulement financier, mais aussi de compétences, un tissu résistant à la corrosion de notre culture, un tissu finalement résistant à la corruption et partici-pant à une meilleure démocratie.

Ce système national n’existe pas encore, malheureusement, mais je vous invite quand même à rejoindre le groupe « Agronomes québécois » sur Linkedin.com pour garder contact après vos études menant à la profession d’agrono-me. Ça ne change pas le monde, mais ce sera peut-être utile pour votre future carrière! Invitez les étudiants et agrono-mes que vous connaissez! L’OAQ et l’Association des fu-turs agronomes du Québec (AFAQ) du campus MacDo-nald ont déjà reçu l’invitation.

Imaginons un peuple... PAR LOUIS LEFEBVRE, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

CONSOMMATION

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D epuis quelques années, on constate que les Québécois surveillent de plus en plus ce qui entre dans leurs as-siettes. Les consommateurs sont sensibilisés quant à

leurs façons de s’alimenter et de consommer en général. Par exemple, beaucoup de publicités sont faites quant aux diverses formes de recyclage et de compostage. De plus, de gros efforts sont faits quant à la sélection des meilleurs aliments pour leurs repas, ou même, à ne pas acheter de poulets élevés aux hormo-nes (voir ici un immense clin d’œil…). Malgré l’effort déployé parmi tous les intervenants en santé, plusieurs personnes restent récalcitrantes aux changements proposés. Une des problématiques per-sistantes de notre alimentation reste notre profonde attirance pour tous ces aliments pleins de sucres et de gras qui font partie du pseudo groupe alimentaire de la « malbouffe ». Après avoir abordé le thème de la commercialisation de la malbouffe biologique dans un de nos cours, nous avons décidé de partager les résultats de notre re-cherche avec vous, chers lecteurs de l’Agral. Débutons en affirmant que les raisons pour lesquelles les gens choisissent de manger bio sont diverses. Certains pensent à l’im-pact de l’agriculture conventionnelle sur l’environnement, d’au-tres pensent avant tout à leur santé. En effet, le principal argu-ment se base sur le fait que l’accumulation de résidus de pestici-des qui se retrouvent indirectement dans notre estomac est plus que nocif pour le corps humain. Le biologique est donc perçu comme un mode d’alimentation plus sain par la société. Malgré ces nouvelles habitudes de vie, la malbouffe demeure une préoccupation pour la population, qui est de plus en plus obèse et où les problèmes cardio-vasculaires ne vont pas en diminuant. Alors, une réflexion s’impose : une malbouffe certi-fiée biologique serait-elle plus saine qu’une malbouffe conven-tionnelle? Une malbouffe reste une malbouffe! Que ce soit un aliment conventionnel ou bien biologique, c’est la façon dont votre re-pas est préparé qui fera que votre mets est nutritif ou non. Le désavantage qu’entraine l’excédent de gras et de calories dans le mets ne change pas d’un mode à l’autre. De plus, aucune étude ne prouve que les aliments biologiques sont plus nutritionnels que les aliments conventionnels. Selon le Dr Dominic Garrel, directeur du département de nutrition de l’Université de Mon-tréal (Le Point, Radio-Canada, 2004), la seule différence entre les aliments produits de façon conventionnelle et ceux produits biologiquement réside dans le goût. En effet, un aliment biologi-que est plus goûteux qu’un aliment conventionnel. C’est pour combler le manque de flaveur que des condiments sont rajoutés

dans nos plats. Ce sont ces ajouts qui font que la valeur nutritive du plat diminue. De surcroît, les scientifiques ne sont pas capables de dire hors de tout doute que la production biologique est plus écologique qu’une agriculture conventionnelle pratiquée dans les règles de l’art. Puisqu’il y a beaucoup d’aspects à prendre en compte pour établir de telles comparaisons (passages de la machinerie, in-trants, extrants), il devient difficile de quantifier le bilan des bonnes pratiques environnementales.

Dans ces conditions, manger biologique devient un bienfait pour l’environnement plus que pour la santé du commun des mortels. Dans cette optique, pourquoi ne pas favoriser la com-mercialisation d’une nourriture qui rejoint une partie de la popu-lation? Pourquoi la célèbre chaîne de restauration rapide aux arches d’or ne servirait-elle pas un trio bio? Les aliments de ba-ses étant plus savoureux, moins de sel et de sucre devra être ajouté aux différentes recettes. Seulement avec la demande de produits occasionnée par cet acheteur, les producteurs approvi-sionnant la chaîne n’auront d’autre option que de s’orienter vers un mode de production biologique. De ce fait, le cheptel et les superficies cultivées certifiés biologiques connaîtraient un bond considérable. Dans la Terre de chez nous du 28 octobre 2010, on retrouve un article sur une pizzeria certifiée biologique nouvellement ouver-te dans la ville de Gatineau. La nourriture servie provient entiè-rement d’ingrédients biologiques, les cartons d’emballage y sont recyclés et l’entreprise est la seule dans le genre certifiée par Ecocert Canada au pays. Cette pizzeria fût ouverte en réponse à la demande croissante des consommateurs. La pizza y est-elle meilleure? Pas nécessairement. La pizzeria est-elle plus écologi-que? Pas nécessairement. Le propriétaire a tout simplement su être avant-gardiste et conscient de l’opportunité qui se présen-tait à lui. Bref, il n’y a pas de mal à commercialiser de la malbouffe certi-fiée biologique puisque les bienfaits de ce mode de production agricole sont surtout du côté environnemental. Pourquoi ne pas en profiter et répondre à la demande des générations futures?

La malbouffe pour le BIO? PAR CLAUDIA D’AMOURS ET MARIE-ÈVE PELLETIER-MARION, ÉTUDIANTES EN AGRONOMIE

CONSOMMATION

[…] manger biologique devient un bienfait pour l’environnement plus que pour la santé du commun

des mortels.

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L e présent numéro a comme thème, rappelons-le, la consommation. Quand on parle de consommation, sur-tout en cette période de l’année, on pense aux achats

frénétiques pré-Noël, au suremballage, à notre société qui, il faut bien le dire, en est une de surconsommation. Mais parlons d’un sujet plus léger. La consommation… de bière! Une activité lar-gement appréciée au Comtois surtout lorsqu’on parle de bonnes bières de microbrasseries. Maintenant, bonne nouvelle!! Plus besoin de se rendre dans la lointaine contrée de Cap-Rouge ou au fin fond de Saint-Sacrement. Un nouveau dépanneur à bières est né! Au cours des dernières années, le marché de la bière de micro-brasseries a explosé. Il n’est plus rare de pouvoir déguster une bonne bière du Québec de qualité, et pour tous les goûts. Des bières blanches, blondes, rousses, brunes, noires. Aromatisées au thé, au gingembre, à la fleur d’hibiscus, à la citrouille. Avec une telle variété, vous arriverez sûrement à trouver une bière qui vous plaira, et il y a de fortes chances que vous puissiez vous la procurer à la Boîte à bière, ouverte depuis la mi-août sur le che-min Ste-Foy. En effet, cette boutique (plus que dépanneur) pro-pose aujourd’hui près de 350 sortes de bières, dont 95 % sont québécoises, et il y a de nouveaux arrivages chaque semaine. La philosophie de l’entreprise est simple : offrir des produits québécois, autant par souci de faire rouler l’économie locale que par conviction environnementale, et attirer le plus de clientèle possible. C’est principalement pour cette raison qu’on retrouve également quelques bières d’importation sur les tablettes, plus connues du grand public. Pour l’organisation d’un souper à thé-matique Bière, il y a également possibilité de se procurer toutes sortes de viandes de gibier du Québec. Miam! La formule est connue et a fait ses preuves. Les bières sont clas-sées sur des tablettes selon un système d’étiquettes correspon-dant à un prix fixe. On peut les acheter à l’unité ou composer sa propre caisse, ce qui nous donne droit à un rabais « de groupe ». Chaque bière possède une petite description ce qui permet de faire un choix rapide selon nos goûts. Au moment de payer, on nous propose de remplacer nos bières « tablettes » par d’autres, bien froides, entreposées dans l’immense réfrigérateur. Ça, c’est du service! Vincent Roussy, Patrick Dubois et Mathieu Giroux, les trois comparses de l’aventure de la Boîte à bières, ne sont pas des néophytes en matière de bière. Au moins deux d’entre eux sont depuis 7 ans derrière le Pub-X, célèbre pub de Ste-Foy. Ils en ont donc servi, de la bière, et connaissent ce milieu comme le fond de leur poche. L’idée d’ouvrir une boutique spécialisée dans les bières de microbrasseries découle d’une réelle passion

pour ces produits, de l’observation d’un engouement de la part du public et de la volonté de diversifier leurs activités. En effet, être barman c’est chouette, mais pour toute la vie…? Actuellement, il y aurait près d’une centaine de microbrasseries au Québec. Serait-ce un phénomène de mode? À la Boîte à biè-res, on ne croit pas. On pense que ces produits sont là pour rester. Comme pour la consommation du vin, les goûts se sont raffinés et les produits proposés au Québec sont d’excellente qualité. De plus, comme on nous l’a fait remarquer : « Même en crise économique, le monde continue à boire de la bière ». Alors, qu’attendez-vous? Courez vous procurer une bonne Sein d’esprit bien fraiche, une Ciboire ou encore une Rur’ale! N.B. Les frais de ce reportage n’ont pas été payés par l’Association des microbrasseries du Québec. Où : 2838, chemin Ste-Foy, au coin de la route de l’Église Quand : du lundi au samedi, de 14 h à 22 h Les +++ : L’ambiance chaleureuse, la grande diversité, la possi-bilité d’avoir des bières froides! Les --- : Nope, j’ai pas vu ça! Le local est un peu exigu, mais sans plus.

Beer box PAR FRANCISCA MÜLLER, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

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L es subventions aux agriculteurs sont-elles exagérées? Quelle est la réflexion faite derrière celles-ci? Les sub-ventions n’engendrent-elles pas l’inefficacité? L’agri-

culture est souvent nommée comme une exception dans l’éco-nomie et particulièrement par les spécialistes du milieu agricole. Plusieurs économistes puristes argumentent contre ce fait. Alors, décortiquons le capitalisme de façon théorique pour dé-couvrir les vrais éléments en jeux dans l’agriculture du monde réel.

Avant de parler d’agriculture, regardons de façon théorique les fondements du capitalisme. Le capitalisme est un système éco-nomique qui se base sur la simple loi de l’offre et la demande (économie de marché). Lorsqu’un bien se retrouve en situation de rareté, la consommation diminue et la production augmente suite à l’augmentation des prix. Si un bien comble davantage que la demande, la consommation augmente et la production dimi-nue suite à la diminution des prix. Ainsi, le marché tend tou-jours vers un point d’équilibre plus ou moins fictif puisque les forces du marché sont toujours en mouvement. Cette loi de l’offre et la demande qui dicte plusieurs de nos ac-tions quotidiennes ne tient pas sur quelque chose de très solide comme une loi de science exacte (chimie, physique, etc.). En

effet, cette loi provient d’une science non exacte qu’on nomme la science économique. Plusieurs prémisses qui soutiennent la loi de l’offre et la demande ne sont pas respectées dans le mon-de réel et pas plus dans l’agriculture. L’universalité, l’exclusivité, la transférabilité et la protection des ressources sont les quatre conditions nécessaires pour permettre l’efficacité du marché basée sur la loi de l’offre et la demande. J’aimerais mettre l’ac-cent sur le problème de l’exclusivité des ressources et l’agricultu-re, malgré que les autres prémisses possèdent aussi une difficulté

à s’appliquer dans le monde réel. L’exclusivité des ressources stipule que « Tous les bénéfices et tous les coûts liés à la possession et à l’utilisation des ressources doivent revenir au pro-priétaire, et seulement au propriétaire, soit directe-ment, soit indirectement, à travers la vente d’au-tres. » (Debailleul, 2010). En d’autres mots, toutes valeurs ou coûts associés à l’utilisation d’une ressour-ce doivent revenir au propriétaire. Par exemple, celui qui profite de la beauté d’un paysage devrait payer le propriétaire de celui-ci pour la valeur procurée même s’il s’agit d’un paysage pittoresque formé par la mai-son du voisin et son bois (avantage externe). Un autre exemple est le cas d’un étudiant universitaire qui apporte un avantage plus grand à la société que son simple salaire plus élevé parce que celui-ci procu-re des avantages externes sur la dynamique de son milieu social: la compréhension des enjeux sociaux et la gestion personnelle plus rationnelle. C’est pour cela que les gouvernements subventionnent l’éduca-tion, c’est pour rémunérer les avantages externes apportés par ces étudiants.

Inversement, celui qui pollue l’environnement devrait assumer les coûts sur la société causés par cette pollution (coût externe). C’est pour cette raison que le gouvernement subventionne les entreprises qui agissent de façon verte. En effet, une entreprise qui investit pour diminuer les coûts sociaux que le gouverne-ment devra assumer dans le futur avec l’argent des impôts peut être rémunérée pour cette action d’investissement vert. Un autre exemple serait celui qui fait du vandalisme. Il apporte un coût social ou externe en diminuant la valeur des biens publics, par exemple en les rendant hors de fonction. Pour le cas particulier de l’agriculture, les avantages externes sont multiples. En effet, l’agriculture a toujours été quelque chose de distinct puisqu’intrinsèquement elle joue plusieurs

(Suite page 18)

L’exception agricole dans une économie capitaliste et l’exclusivité des ressources

PAR JULIEN GARNEAU, ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

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fonctions pour la société. Elle est un très bon outil pour l’occu-pation du territoire et je crois qu’une société doit être prête à payer pour cela. En effet, le fait d’habiter en région loin des services instantanés tant publics que privés qu’octroient les villes peut être considéré comme un désavantage pour les habitants régionaux. Ces désavantages doivent être en quelque sorte ré-munérés pour qu’un incitatif garde les agriculteurs en régions ainsi que leur économie régionale dont ils forment la base. En effet, certains villages possèdent par exemple trois grosses fer-mes et les revenus du dépanneur du village dépendent des achats faits par les propriétaires et les employés. Sans incitatif à rester, un bon gestionnaire qui est capable de maintenir la viabi-lité de son entreprise malgré les distances éloignées des services aux entreprises et aux personnes décidera peut-être d’aller faire fortune en ville ou bien tout simplement prendre ça relaxe en ville. Ainsi, la fermeture de cette entreprise peut avoir un effet domino sur toute la région. De plus, une occupation des régions permet une activité touristique par la présence d’habitants et de paysages. Cela a pour effet d’attirer les gens d’autres pays par exemple à venir dépenser. L’agriculture assure aussi la souveraineté alimentaire d’un pays. En effet, il est tout à fait raisonnable pour un gouvernement de rémunérer l’agriculture de son territoire même si certains pro-duits ne possèdent pas d’avantages absolus ou comparatifs avec ceux provenant d’autres pays puisque l’avenir est toujours incer-tain. De plus, il est intéressant d’être capable de produire ses propres denrées. Il ne faut pas oublier que l’agriculture est la base de toute société. Par exemple, il est raisonnable pour le Québec de rémunérer l’agriculture en raison de l’augmentation des coûts de production due à la nordicité. L’agriculture assure aussi la qualité des denrées et non seulement le volume brut. Par conséquent, il est rai-sonnable, par exemple au Québec, de rémunérer da-vantage l’agriculture qui produira beaucoup d’avan-tages externes par sa qualité puisque l’agriculture au Québec est reconnue pour être très réglementée. Toutefois, l’agriculture en-traine aussi des coûts exter-nes. Selon moi, le plus im-portant et qui cause le plus de controverse est la pollu-tion agricole. Qu’elle soit causée par l’utilisation d’en-grais chimiques, de pestici-des ou d’une grande quanti-té d’énergie fossile, il semble évident que la pollution agricole a été très importan-te dans le passé. Plusieurs

(Suite de la page 17) lois ont permis des résultats très concrets et intéressants. Cepen-dant, je crois qu’il reste beaucoup à faire dans plusieurs cas, souvent des cas très particuliers. Je crois que les fermes qui cau-sent beaucoup de coûts externes devraient être pénalisées finan-cièrement puisque de toute manière, au bout du compte, c’est la société qui payera. En réalité, cette problématique de pollution n’est pas réservée à l’agriculture et concerne plusieurs pays à la fois puisque la pollution a un impact très global sur la terre. Donc, du point de vue d’une société comme le Québec, il est très complexe de pénaliser grandement des agriculteurs qui ne font que suivre les tendances mondiales. De surcroît, les agri-culteurs du Québec semblent être très réglementés comparative-ment au reste de la planète. Si nous regardons cet aspect de fa-çon mondiale, il serait très intéressant de voir les agriculteurs assumer le coût de leur propre pollution, ainsi l’économie s’ajus-terait de façon naturelle vers la réalité. En effet, personnelle-ment je crois que produire sans assumer ses coûts de pollution résulte en une production artificielle et non efficace des denrées. Finalement, l’intervention de l’État dans l’agriculture ne cause pas d’inefficacité du marché si elle est bien gérée. En effet, elle ajuste le marché agricole selon les vrais valeurs et coûts puisque les avantages externes et les coûts externes sont pris en considé-ration. Cette intervention de l’État se traduira-t-elle par une subvention ou un coût pour l’agriculteur? De façon nette, je crois que ce sera une subvention si l’agriculteur respecte certains règlements environnementaux de base émis par le gouverne-ment. Les subventions données par le gouvernement aux agriculteurs sont-elles des cadeaux ou une amélioration de la juste valeur des choses?

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D urant la semaine du 15 au 19 novembre, j’ai eu la chance de suivre un cours particulier. Bon, le calen-drier scolaire est nettement différent de celui qu’on

peut connaître au Québec (et beaucoup moins logique que le nôtre). Un cours peut durer une semaine, plusieurs, une séance par semaine, deux séances hebdomadaires, terminer après un mois, commencer un mois après le début des cours, bref, c’est un peu bordélique comme organisation. Cependant, une idée a fait son chemin pendant que je suivais le cours de Mise en marché des produits agricoles l’hiver dernier. Qu’est-ce que la PAC? Donc, durant la semaine du 15 novembre, j’ai eu la chance de suivre un cours de 24 heures sur la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne. J’ai même eu à lire un article de Daniel Mercier Gouin dans le cadre de ce cours. Les différents intervenants ont déjà et continuent à collaborer avec ce profes-seur de la FSAA. Pour revenir à la fameuse PAC, je vous en parle parce que je pense que connaître les politiques agricoles d’ailleurs peut être intéressant aux fins de comparaison et d’amélioration des nô-tres. Aux fins de comparaison, nous avons même eu un cours sur la politique agricole américaine. Je n’élaborerai pas sur les détails, ni sur les évolutions de ces politiques. Je ne me crois pas suffisamment instruite pour ce faire. J’aimerais m’attarder sur les raisons qui motivent le soutien à l’agriculture et la perception du citoyen et du consommateur face à ce soutien. Tout d’abord, une politique agricole s’attarde à ce que la deman-de du marché intérieur soit remplie par l’offre intérieure, la pro-duction. Surtout qu’ici, il est question d’alimentation, d’éviter la faim dans son pays. C’est un peu la raison d’être des quotas: suffire à la demande et ne pas laisser entrer les produits venus d’ailleurs. Parce que bien que ces mesures aient un coût (le litre de lait plus élevé au Québec qu’ailleurs, par exemple), elles per-mettent de maintenir plusieurs choses essentielles à mes yeux sur différents niveaux : économique, social et environnemental. Je m’explique. Sur le plan économique, une politique agricole forte marque par un soutien des revenus auprès des agriculteurs. Ceux-ci peuvent donc investir dans leurs capitaux, c’est-à-dire acheter une nou-velle machinerie, un nouveau tracteur, bâtir une nouvelle gran-ge, développer de la nouvelle technologie, bref accroître sa pro-ductivité. Mais un tracteur, ça s’achète où? Pas chez Wal-Mart, ou pas encore dira-t-on. Tous les fournisseurs d’équipements

agricoles, de services agricoles en amont de la filière, ils vivent comment? Parce que les agriculteurs dépensent chez eux, et ce, peu importe la marque. Chaque agriculteur y va de sa préféren-ce, tout comme on choisit notre épicier. L’agriculture représente ici l’économie rurale avec ses besoins en amont. Un produit transformé, ou ayant une valeur ajoutée permet éga-lement de structurer un secteur agroalimentaire en aval de la production agricole. Les produits bruts peuvent se vendre direc-tement au consommateur. Avez-vous déjà acheté des grains afin d’en faire votre pain? Si vous êtes comme moi, vous achetez la farine, ou encore le pain (ou pâtes alimentaires) tout fait. Donc le grain a voyagé entre diverses mains afin de vous offrir le pro-duit transformé au niveau de transformation que vous souhai-tez. Là aussi, l’économie bénéficie de la production agricole locale. Un peuple ne peut pas non plus dépendre des autres pour assu-rer son alimentation de base. S’il y a un embargo? Une crise? Comment ce pays va-t-il pouvoir assurer l’alimentation de ses propres citoyens? Les mêmes questions peuvent survenir si l’on est dépendant de l’importation de céréales pour nourrir le bétail. L’Europe a vécu une situation similaire à la sortie de la Deuxiè-me Guerre mondiale. Elle s’est dotée d’une PAC forte afin de se sortir de cette dépendance agricole des États-Unis. Au niveau social, tout le réseau économique ainsi créé en amont et en aval de la production agricole seule permet de faire vivre des régions entières. Posez-vous la question sur l’avenir de cer-taines régions au Québec si on leur enlevait le peu d’agriculteurs qui y restent. Est-ce qu’il y aurait encore ce CLSC? Ou cette épicerie? Ce dépanneur? Ce petit restaurant? Cette école primai-re? Le tissu social rural passe par l’agriculture. L’agriculture américaine est largement financée par l’aide ali-mentaire qui constitue le seul filet social durable chez nos voi-sins. Par cet intermédiaire, beaucoup de produits agricoles sont écoulés dans les cantines scolaires, sous la forme de budget d’a-limentation de base pour les personnes nécessiteuses (des genres de ticket-bouffe ne pouvant servir qu’à l’achat de denrées ali-mentaires basales). Cette question d’aide alimentaire est au cœur des politiques agricoles américaines et les études tendent à dé-montrer que cela permet l’achat local (des produits alimentaires provenant du pays) plutôt que de favoriser l’achat de produits d’importation. Sur le plan environnemental, la pratique agricole (selon des bon-nes pratiques) permet d’occuper le territoire, de préserver le fragile équilibre entre pollution et environnement sain. L’herbe,

(Suite page 22)

Politique agricole commune PAR CHANTAL PICHÉ-CADOTTE, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

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C ette science qui écrit l’histoire de la Terre, depuis des siè-cles, utilisant autrefois une simple carte servant à guider les navigateurs sur une planète autrefois plane, maintenant

remplacée par des systèmes d’information géographique sophisti-qués pouvant en faire tout autant en minimisant les distances, quelle est-elle? Géographie – c’est la réponse, et ma mission? Vous faire découvrir les sujets de prédilection des géographes que sont les lieux et l’espace, par des exemples concrets, à chaque édition de votre journal interfacultaire à partir de celle-ci. Le territoire québécois est immense, c’est une évi-dence. Avec ses centaines de kilomètres de routes, nul doute que les déplacements quotidiens ont un impact considérable au niveau économique et envi-ronnemental – mais qu’en est-il de ces déplace-ments invisibles qui n’apparaissent pas aux yeux des consommateurs? Combien de kilomètres aura parcouru votre ched-dar avant de terminer sa course dans votre soupe? L’exemple du lait est sans doute le plus frappant parmi ces invisi-bles. Les 7 000 fermes regroupées dans la Fédération des produc-teurs de lait du Québec (FPLQ) bénéficient d’un service de collecte pour leur lait, découlant d’une convention nationale. La FPLQ accorde des contrats à des transporteurs privés pour accomplir le ramassage de ce lait. Mais quelles distances parcourt de façon journalière un camion-citerne? Un bref portrait en chiffres sur cette industrie, première en importance au Québec et fournissant plus de 70 % du lait au Canada, pour exprimer comment une répar-tition planifiée à l’avance, de la vache au verre de lait du consomma-teur, engendre des centaines de kilomètres sur les routes québécoi-ses. Centralisation des activités agroalimentaires : quand le terri-toire rural fournit le territoire urbain En 2006, la flotte totale de ces camions-citernes était de 274 (capacité entre 14 000 et 35 000 litres) pour un total de 592 trajets journaliers. Généralement, un camion dessert plus de six produc-teurs avant d’aller livrer le lait à l’usine. La localisation de l’usine où doit se rendre le lait est déjà choisie : quelqu’un a donc, au préalable, calculé les distances à parcourir avant qu’un camion soit rempli et puisse être déchargé à l’usine avant de pouvoir repartir faire une deuxième collecte, chez d’autres producteurs. Bien entendu, la ré-partition des usines n’est pas uniforme à l’ensemble du Québec. Les 105 usines de transformation sont principalement situées dans les régions administratives de Chaudière-Appalaches (12), l’Estrie (10), le Centre-du-Québec(13) et la Montérégie (la plus importante en nombre avec 21 entreprises). On remarque que les quatre régions

possédant la plupart des usines de transformation sont adjacentes les unes aux autres, sur la rive sud du St-Laurent, entre les grands centres que sont Montréal et Québec. Toutefois, ce ne sont pas ces régions qui reçoivent nécessairement le plus de lait : la logique du marché fait en sorte de répartir la plus grande partie des 2 683 millions de litres annuellement collectés entre les usines du Centre-du-Québec, de la Montérégie et de Mon-

tréal. La répartition du transport du lait obéit donc à une centra-lisation des activités à Montréal, qui reçoit les plus gros volumes (plus de 600 millions de litres par année) plutôt que de les voir répartis selon la proportion d’industries laitières présentes sur le territoire des régions administratives. Et le lait n’est pas encore transformé. Il repartira, sous forme de blocs de fromage ou de yaourts, vers les différents entrepôts de ceux qui contrôlent la distribution alimentaire jusqu’aux entrepôts des chaînes alimen-

taires. À partir de là, les différentes chaînes telles que Métro, Sobeys-IGA et Loblaws-Provigo distribuent dans leurs épiceries respecti-ves les produits que le consommateur se procure et rapporte chez lui. Je serais réellement curieuse de consacrer une étude universitaire au calcul de toutes ces distances reliées au lait, mais également à tous les produits que nous consommons. En somme, des distances sur lesquelles nous ne nous penchons pas quotidiennement, mais qui nous entourent sans contredit. Usure routière... alimentaire Lorsqu’il est question de kilométrage alimentaire, les calculs connus disent que les aliments parcourent environ 2 600 kilomètres (soit 5 allers-retours entre Québec et Montréal!) avant de parvenir à notre assiette : de quoi se rappeler qu’acheter, c’est voter, comme le dit Laure Waridel! Dans un monde globalisé dans lequel les échanges sont rendus de plus en plus faciles, ces importations risquent d’aug-menter, ce qui donnera un pouvoir de décision encore plus grand au consommateur qui, au quotidien, pose un geste politique en choisissant de quoi il garnira son assiette. Et comme Noël approche, c’est une bonne occasion d’y penser et d’acheter québécois, le plus souvent possible (pour réduire les dis-tances d’importation par avion et par les systèmes routiers) et si possible, d’acheter directement chez les producteurs ou au marché public ou virtuel, qui engendrent des kilométrages alimentaires moindres que les aliments des supermarchés… Si les marchés pu-blics ne reviennent qu’à l’été prochain, en attendant, des fermes continuent de produire de la viande, du miel, des fromages et des légumes en serre... et que l’on peut qualifier « de proximité ». Ce qui est encourageant, c’est qu’il existe souvent des solutions géographi-ques aux problèmes de même nature!

Un Québec de distances géographiques : une impossible réduction

PAR MARIANNE MATHIS, ÉTUDIANTE EN SCIENCES GÉOGRAPHIQUES

MÉMO GÉOGRAPHIQUE

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M algré votre horaire de cours chargé, vos devoirs et vos travaux d’équipe, vous avez parfois l’impression de

vous tourner les pouces? À l’occasion, vous tournez en rond parce que vous ne savez pas comment dépenser votre énergie créati-ve? Vous avez des idées d’activités et de grands projets plein la tête? Eh bien, il est temps pour vous d’utiliser vos talents d’organisateur en vous impliquant! Pour-quoi ne pas vous joindre à l’équipe de VIA Agro-écologie ? C’est quoi VIA Agro-écologie? VIA Agro-écologie est le groupe environnemental de la FSAA. Notre mission principale est de sensibiliser les étudiants aux problèmes environnementaux reliés à l’agroalimentaire et d’y proposer des solutions. Pour ce faire, nous organisons des conférences, des 5 à 7, des ateliers et des diffusions de films. De plus, notre centre de documentation contient plusieurs ouvrages en lien avec le sol, les productions végétales et les productions animales. Cette banque de ressources pourrait d’ailleurs être utile pour vos projets. Vous pouvez également consulter La Terre de chez nous, le Bulletin des agriculteurs, Bio-Bulle et la revue Permaculture à notre local. Quelques-unes de nos réalisations L’année 2009-2010 a été très productive à VIA. Nous avons organisé six activités qui ont eu lieu au Comtois. Voici quelques-unes des activités qui ont eu lieu. En novembre 2009, nous avons organisé un 5 à 7 intitulé Trois options pour manger local. Pour l’occasion, nos invités étaient Alexis Cadieux Gagnon, qui a présenté les paniers ASC, le Marché de solidarité régionale de Québec et le groupe d’achat de l’Accorderie. Ces différentes

façons de consommer localement ont été décrites, puis les avan-tages et les contraintes de s’approvisionner en produits locaux ont été mis en évidence. Durant la session d’hiver 2010, nous avons présenté deux films : Agroforesterie : produire autrement et La guerre alimentaire. Une discussion a suivi les projections. Grâce à nos contacts aux AmiEs de la Terre, nous avons été invités à participer à l’organisation de la conférence de Pierre Rhabi, un écologiste et un philosophe bien connu en Europe, qui s’est tenue à l’Université en avril 2010. Le jardin écologique VIA Agro-écologie possède également un jardin écologique. Ce jardin est situé sur le campus de l’Université, sur la rue Marie-Fitzbach, derrière le Jardin Van den Hende. Au départ, l’objectif de ce jardin était de présenter les différentes méthodes de jardi-nage urbain sans produits de synthèse. La gestion du jardin s’est quelque peu modifiée au cours des dernières années. Le jardin est maintenant géré comme un jardin communautaire, c’est-à-dire que les participants cultivent leurs parcelles durant l’été et qu’ils récoltent les fruits et légumes qu’ils y font pousser. Malgré ces changements, le but suivant est toujours prioritaire : permet-tre à des étudiants de la FSAA de mettre en pratique leurs connaissances agronomiques théoriques ainsi que les techniques de jardinage écologique. Si je vous ai convaincu que rejoindre les rangs de VIA Agro-écologie, c’est faire partie d’une équipe dynamique qui réalise des projets concrets à la FSAA, vous serez certainement intéres-sés d’apprendre que notre assemblée générale a lieu le 1er dé-cembre. Tous les postes seront alors ouverts. Pour plus d’infor-mation à propos de nos activités ayant eu lieu et celles à venir, consultez notre site Internet (www.viaagro.fsaa.ulaval.ca) ou passez nous voir au local 0120.

Rejoindre les rangs de VIA Agro-écologie… Pourquoi pas?

PAR GENEVIÈVE DENIGER, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE ET COORDONNATRICE DE VIA AGRO-ÉCOLOGIE

VIE FACULTAIRE

ce truc tout simple, permet de capter certains ions issus de la fertilisation excédentaire ou lessivée du champ voisin. La bande enherbée a cependant besoin de soins, comme une coupe plus ou moins régulière pour éviter qu’elle redevienne une friche. L’entretien du paysage, ou de biens publics, ces concepts sont des produits dérivés de l’action agricole, qui peuvent servir le développement rural et environnemental. La plantation de haies brise-vent en est un exemple. L’esthétisme de l’action n’est pas à prouver pour personne, un champ est plus joli lorsqu’il est bor-

(Suite de la page 19) dé d’arbres. L’agriculteur y trouve également son compte avec ses rendements sur la parcelle et l’utilité environnementale de cette même haie est importante pour le sol de cette dite parcelle. Ceci est une liste non exhaustive. Plusieurs aspects sont à appro-fondir, à développer pour une meilleure compréhension du sujet. L’agriculture, c’est plus que le simple acte de produire une den-rée.

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PAR BENOIT GARON, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

M on nom est Barak, James Barak! Je suis un étudiant en agronomie et je suis dans ce programme simplement pour faire le party. Oui, oui, vous m’avez compris, boire

pour moi est ma passion et c’est ma seule raison de vivre. Vous savez, je n’ai jamais eu beaucoup de tact avec les femmes et la bois-son m’aide à avoir une vie sexuelle bien remplie. Pour en revenir au programme, il y a, aux trois semaines, un évènement hors du commun, appelé la Barak. Comme vous pouvez le constater, cet évènement porte étrangement le même nom que mon nom de famille. Lorsque j’en ai pris conscience, j’ai su du plus profond des dieux de la terre, que mon destin était rivé à celui de cette fête grandiose, rassemblant des gens superbes du peuple FSAA. Comme d’habitude, il y avait une Barak jeudi passé, son thème était… TELLEMENT AMUSANT! Les organisateurs se sont complètement surpassés et ils ont innové en préparant une soi-rée pyjama comme ma sœur de 7 ans a fait hier soir avec ses petites copines. Malgré tout, même si certains ont renié l’événe-ment par peur de voir leurs amis en boxer ou encore de voir trop de poils, James Barak était présent. Tout d’abord, avant d’aller à la soirée, j’avais déjà pris un gros six-pack avec mes chums de party, en regardant la game des Ca-nadiens, qui s’est malheureusement complétée par un échec total, au grand plaisir de ceux qui avaient Nashville dans leur pool (sûrement Anthony Laroche ou Rémy Ten Have). Suite à cette

partie, je savais que le meilleur moment restait à venir, alors un sentiment d’excitation a soudainement envahi ma bobette et son contenu. Vous vous demandez sûrement pourquoi j’étais si allu-mé. La raison est fort simple, mes chers amis : c’est bien sûr ma vision des filles du Paul-Comtois portant des pyjamas et des chandails de loup. En faisant mon entrée lors de la soirée, j’ai remarqué un gars qui portait simplement un boxer et qui avait une moustache. Je dois dire que j’étais assez jaloux, j’aurais aimé avoir la confiance en moi pour montrer aux gens mes attributs et ainsi prouver au peuple agricole ma capacité de fécondation. Certes, vous pouvez me trouver un peu déplacé dans mes propos, mais sachez que partout où James Barak est passé, les gens vous diront à quel point les filles sont à genoux devant lui. Plus la soirée avançait, plus j’étais « en-boissonné », plus j’étais beau, plus j’étais charmeur, plus les filles me regardaient d’un regard séducteur, plus je dansais, plus j’allais aux toilettes, moins je voyais bien, mais plus je savais parler aux femmes. Alors que la soirée tirait à sa fin, la déception s’est emparée de moi. Pour la première fois de ma vie, moi James Barak, j’avais le regret d’an-noncer à la société que j’avais perdu ma robe de chambre et que je devais ainsi rentrer chez ma mère, dénudé et sans personne pour m’accompagner dans mon lit. Comme on dit, chaque champion connait des hauts et des bas, et c’est avec les bas qu’on peut ainsi garder nos pieds au chaud.

Les aventures tumultueuses de James Barak!

PAR JEAN-PHILIP LEBLANC ET MATHIEU OUELLETTE, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

VIE FACULTAIRE

L e kilomètre-aliment est un concept reconnu et utilisé qui consiste à déterminer la distance que l’aliment

parcourt avant de se retrouver dans le panier du consommateur. Bien que celui-ci soit difficile à calculer pour le commun des mortels faisant son marché, il est néanmoins reconnu qu’il fau-drait tendre à diminuer la distance que parcourent nos aliments. En cette période des Fêtes, j’aimerais vous proposer un nouveau concept : le kilomètre-cadeau. Pour diminuer votre kilomètre-

cadeau, pensez « Made in Canada » ou mieux « Fabriqué au Qué-bec ». L’achat local ou la fabrication à la maison (soyez si possi-ble original, un collier de nouilles ça fait un peu… pas assez…) sont tous deux des options très avantageuses pour votre kilomè-tre-cadeau. Un petit bémol cependant, considérez que les cadeaux du père Noël n’entrent pas dans le calcul du kilomètre cadeau. Joyeux temps des Fêtes!

« Moi mes cadeaux ont beaucoup voyagé »

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M ais quel est donc ce local mystérieux dans la cafétéria où il y a un va-et-vient continuel d’étudiants motivés et dynamiques? Il s’agit sans nul doute de l’Associa-

tion Générale des Étudiants en Agriculture, Alimentation et Consommation (mieux connu sous de nom de l’AGÉTAAC). Comme vous le savez sans doute, l’AGÉTAAC est votre asso-ciation facultaire. Mais connaissez-vous l’ensemble des services qu’elle est en mesure de vous offrir? Certains diront que oui, d’autres croiront le savoir. Pour être bien sûr de profiter au maximum du 8 $ que vous investissez chaque session en cotisa-tion AGÉTAAC, voici un petit rappel des services qui vous sont offerts. D’abord, il faut dire que l’AGÉTAAC a le nez fourré un peu partout au Comtois. Elle chapeaute l’ensemble des clubs, comi-tés et associations de programme. Donc, que ce soit l’intrépide équipe d’AGIR, le « dream team » ULTRAC, ou encore dans le fabuleux journal que vous tenez dans vos mains, sachez qu’il y a dans tout ça un soupçon d’AGÉTAAC. L’AGÉTAAC est aussi responsable des photocopieurs en libre-service dans la cafétéria et au troisième étage. Les « gobe-sous » qui rechargent les cartes d’impressions sont aussi sous la responsabilité de votre association. De plus, l’AGÉTAAC entre-tient des liens étroits avec le CRP. S’il y a un problème avec l’une ou l’autre de ces machines, veuillez nous en faire part et nous nous occuperons de régler le pro-blème dans les plus brefs délais. L’AGÉTAAC dispose aussi du local 3100-E que vous pouvez réserver pour vos réunions, des séances d’étude ou pour pratiquer vos présentations orales. La réservation de ce local s’effectue sur la porte du 0110 (local de l’AGÉTAAC). Il est aussi possible de réserver une table à la cafétéria pour vendre des billets pour les nombreuses activités au Comtois. Vous pouvez aussi vous servir du maté-riel de l’AGÉTAAC. Des crayons de couleur à l’enregistreuse en passant par l’agrafeuse et la perforatrice, tous ces équipements, et même plus, sont à votre disposition. Le CRP aussi peut vous prê-ter du matériel, notamment une caméra vidéo, un canon projecteur, des toiles et des portables. Il vous est aussi possible de

réserver des locaux de classe. D’autre part, le CRP vous offre la possibilité de faire des posters de grandes dimensions. Pour plus d’informations, présentez-vous au comptoir du CRP! N’oubliez pas de consulter notre site internet : www.agetaac.ulaval.ca. Ce site renferme une foule d'informa-tions sur nos activités, nos publications, des photos et des liens utiles. De plus, si vous avez des questions, commentaires, une idée de projet ou que vous avec envie de parler, sachez qu’il y a toujours quelqu’un au bureau de l’AGÉTAAC (local 0110). C’est toujours un plaisir pour nous de vous voir et surtout de vous entendre.

L’AGÉTAAC : l’association à votre service

PAR MAXIME LACHARITÉ, VICE-PRÉSIDENT AUX FINANCES DE L’AGÉTAAC

VIE FACULTAIRE

Votre équipe 2010-2011 de l’AGÉTAAC Ligne du haut : Maxime Lacharité, Gidéon Zwygart, Pascale Boudreau, Mathieu R. Bisson,

Vincent Fortier, Fabien Roy Ligne du bas : Florence Bouchard-Santerre, Catherine Blanchet-Gélinas, Claudia D’Amours,

Geneviève Deniger

L’AGÉTAAC en chiffre

± 1400 membres 16 clubs et comités 6 associations de programme ± 15 000$ en subventions aux projets par année

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A vertissement : L’article qui suit pourrait choquer certains lecteurs usuels de l’Agral. Sachez que cet article a été fait dans une optique de détente et de rigolade et qu’aucune pièce mention-

née dans l’article n’a encore été réellement testée. Les auteurs se déchargent de toute responsabilité en cas d’interruption. On connait tous la fameuse légende des toilettes du 00. Porte qui barre, poutre au plafond et un petit comptoir à hauteur de hanches! Vous pensez réellement que des endroits comme celui-là, il n’y en a qu’un? Détrompez-vous! Vos futurs auteurs préfé-rés ont effectué une tournée de ce labyrinthe à « racoins » qu’est le Comtois afin de vous dégoter les meilleurs endroits pour as-souvir vos pulsions pendant une Barak. Comme nous nous dou-tons que vous n’êtes surement pas rendus à notre niveau (nous avons vraiment tout à vous montrer!), nous vous proposons une suite logique d’endroits qui vous permettront de grimper les échelons. Niveau 1. Ce niveau s’adresse à des personnes pudiques ayant le goût de l’aventure. 1. Les tours A et D : Situés au 5e étage, ces lieux vous offrent

la tranquillité d’esprit en dehors des heures de travail des employés. À utiliser en début de soirée puisque l’échelle peut s’avérer dangereuse. Place en masse pour votre imagi-nation!

2. Le 3102 Z ainsi que le 2102 Z. Ces endroits aux allures de grands placards vous procurent de l’intimité, mais peu de place. Les partenaires doivent donc être de taille similaire, ou l’un des deux très léger.

3. Les toilettes 0317. Petites cabines, intimité garantie et pro-bablement moins achalandées que celles du 00.

Niveau 2. Passez au niveau 2 seulement si vous avez réussi à accomplir le niveau 1 sans vous faire prendre. 1. Plus difficile à trouver, le 00335B peut vous offrir plus de

20 minutes de détente. Un banc, un mur et même une dou-che y sont présents.

2. Si vous avez trouvé que le 3102Z et 2102Z ont été une par-tie de plaisir, vous pouvez toujours essayer de relever le défi du 3451. Plus petit et vitré, il semble très risqué, mais la vitre a un effet miroir. Vous pourrez même appeler votre ex en même temps pour lui dire ce que vous faites.

3. Vous suivez le cours de Plantes nuisibles? Le local où les plantes inconnues croissent pourrait laisser place à votre divertissement personnel pendant une séance d’identifica-tion. Pour ceux qui n’ont pas encore le cours, mais qui veu-lent tenter l’expérience, un chiffre, le 3319.

Niveau 3. À tous ceux qui sont du genre aventurier… Ou exhi-bitionniste. 1. L’ascenseur de la tour C. Celui-ci est peu fréquenté par rap-

port aux autres. Pour les plus rapides, il fait le parcours 00 -> 4 en 45 secondes. Pour les autres, stationnez-le au 00 et si l’ascenseur commence à bouger, rhabillez-vous en vitesse.

2. Les garde-robes, vous aimez? Celle du 1326 vous comblera. Cependant, prenez soin de ne pas laisser votre crème près de la machine à café…

3. Vous savez le local que vous n’aimez pas, le 2420? Vous pourriez le découvrir sous un tout autre œil. Miroir au pla-fond, comptoirs de différentes hauteurs, fenêtre pour les exhibitionnistes ainsi qu’un bureau fermé à l’avant assez haut pour cacher quelqu’un en dessous et vous permettre de réaliser votre fantasme de donner la leçon en vous fai-sant gâter!

Niveau 4. Pas responsable des accidents. 1. En face de la porte du 2105Y, il est possible d’avoir 16

pieds carrés d’intimité en bougeant quelques meubles. At-tention aux bruits, des étudiants studieux peuvent être à proximité!

2. Près du 4442 se retrouve une douche jaune dont le rideau fait le tour. Un petit écran vous est offert, gracieuseté des classeurs. De toute façon, le 4e étage est inutilisé pendant les Baraks…

3. Vous aimez les endroits restreints et vous êtes souples, le dessous de l’escalier A au niveau du 00 peut vous offrir un challenge. Cet endroit est situé très près de la sortie de la Barak pour ceux trop saouls pour monter au 4e étage. Mise en garde : les gens de la Barak démontent à partir de 2 h!

Si, finalement, vous avez traversé avec succès toutes les étapes de ce palmarès, vous avez droit à un petit cadeau. Le 2427. C’est l’ultime récompense que le Comtois peut vous offrir. Plusieurs niveaux de comptoirs, une grande fenêtre et un photocopieur. Seul accessoire nécessaire lors de votre escapade, une carte de ReproLaval. Prochaines chroniques, si les éditeurs nous le permettent : les outils de travail des vrais agriculteurs, les meilleurs sites pour vous donner de l’inspiration, un spécial St-Valentin et la réalisa-tion de fantasmes! (Pour cette dernière partie, nous aurons be-soins de votre collaboration.) Bonne détente et pour tout commentaire, vous pouvez toujours communiquer avec l’Agral et ils nous transmettront le message.

Parlons des vraies choses… Les meilleurs endroits du Comtois pour un vingt minutes de détente

PAR DES ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

VIE FACULTAIRE

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U n départ en force qui laissait présager un voyage festif, ça jasait bon train et chacun se promettait de se rappe-ler longtemps son voyage à Toronto. L’autobus n’était

pas encore totalement stationné qu’on entassait les bagages dans la soute et qu’on prenait place selon la disposition de ses amis et des indispensables télévisions miniatures qui n’affichent jamais correctement l’image. Après les consignes d’usage et la mention spéciale à l’interdiction de boire de l’alcool durant le voyage, tous se remirent à discuter et à se passer des bouteilles… d’hy-dratants de première qualité (l’air étant, comme tous le savent, toujours très sec dans les autobus voyageurs).

*** Les discussions s’étiraient, l’on dépassait Montréal, l’incontour-nable Slap shot était terminé, l’on était passablement tranquillisés par la fatigue (et l’hydratant) et le fait qu’il n’y eût plus rien de vraiment pertinent à faire autre que de se laisser aller au som-meil toujours confortable qu’offre le doux bercement des routes québécoises. Des ronflements discrets, quelques mots ça et là, une nuit noire dont les phares de l’autocar ne perçaient que les premiers mètres. Les lignes blanches de la route, phosphores-centes et pointillées. Parallèles et convergentes à l’horizon, me-nant d’un océan à l’autre. Hypnotiques dans un demi-sommeil inconfortable. Des pieds et des jambes étendus partout dans l’allée centrale. Et même un corps complet qui s’y trouvait plus à son avantage que dans son siège trop droit.

*** Toronto, Ville Reine. Un soleil bienveillant. L’impression d’être en plein été indien. Les abords de la ville sous un de ses angles quelconques : une série d’immeubles d’appartements, un réseau routier très dégagé, et la tour du CN visible de pratiquement partout. Le chauffeur étant efficace, nous sommes en avance sur l’horaire : on nous laisse descendre près du Eaton Center avec comme ordre de passer le temps et de revenir dans une heure et quelques. On notera que pour les non-amateurs de magasinage, le Eaton Center (pas encore ouvert, nous étions trop tôt) est d’un ennui monstrueux. Il est plus intéressant de se promener aux alentours en s’étirant et en prenant le pouls matinal de cette ville fort affairée. On peut aussi admirer le nombre proprement stupéfiant de Starbuck Coffee et de Second Cup que cette ville compte (un par habitant vraisemblablement). On notera dans les mêmes environs la présence d’une statue de Churchil souillée de guano, sans doute pourquoi il a l’air si grognon.

*** Le Temple de la renommée du hockey s’est avéré un arrêt inté-ressant pour les amateurs. Dans une série de salles labyrinthi-ques, on présente l’évolution des équipements utilisés par les joueurs (imaginez recevoir une rondelle en pleine face avec pas de casque!), de même que les grands noms du hockey. Ces lé-gendes ayant contribué à rendre ce sport tellement cher aux Canadiens. Des différentes parties de ce temple, on retiendra

surtout la reconstitution d’un vestiaire (l’odeur en moins) de joueurs, de même qu’une pati-noire sur laquelle on peut s’es-sayer au slapshot. Les amateurs de statistiques trouvent égale-ment leur compte : des salles, des panneaux, des fiches techni-ques, des énumérations sans fin de hauts faits de gloire et de chiffres sportifs à mémoriser. Au final, on remarquera surtout la salle d’exposition de la fameu-se Coupe Stanley, de loin le seul endroit de ce temple qui ait réellement des allures muséales.

*** Finalement, il était bien temps d’arriver à la Royal Agricultural Winter Fair (RAWF). Premier constat, il faut vous assurer d’y aller avec quelqu’un qui y est déjà allé : c’est immense. D’une extrémité à l’autre, on a l’impression de se rendre dans les Mariti-mes tellement c’est loin. Supposons que vous suivez un habitué qui s’y connaît, vous pourrez croiser un bar de dégustation d’al-cools du terroir ontarien, un kiosque de chapeaux de cowboy, un autre de selles, de mords, de harnais, de bottes, de couvertures, de sangles et de tout le reste dont il est possible d’habiller un cheval. Vous trouverez des vêtements pour humains également, certains offrant des t-shirts aux slogans du D-day, d’autres plus revendicateurs (Farmers Feed Cities), d’autre des ponchos extra-vagants et d’autres des accoutrements résolument westerns, ou encore des tentatives maladroites de fusion du western et de la mode actuelle. Sans compter les accoutrements sobres de la course à obstacles.

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The RAWF PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

VIE FACULTAIRE

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En continuant un peu, on tombe dans les kiosques institutionnels où toutes les associations imaginables de produits du terroir pourront vous entretenir des heures durant des routes gourmandes que vous pour-rez emprunter lors d’un prochain voyage… Vous trouverez de tout : on vous proposera de devenir mem-bre de l’Association des coureurs à cheval de l’Ontario, on vous offrira des urnes funéraires pour vos co-chons d'Inde ou votre golden retrie-ver, on vous fera goûter des froma-ges au lait cru et aux fines herbes et on vous offrira d’acheter des meubles fabriqués artisanalement. Quelques kilomètres plus loin, vous tomberez sur des minires-taurants destinés à la très nombreuse clientèle ne désirant pas sortir du complexe et se taper huit kilomètres de marche afin de trouver un restaurant ayant un début de sens et de goût. Ainsi, confiné dans ce bâtiment de tous les diables, vous pourrez en-gloutir des kebabs, des falafels, des fajitas, des pizzas et des smoothies à vous en fendre la panse. Il est également possible de trouver des poutines, pour ceux qui n’auraient pas encore leur quota de fast food. C’est dans ce coin-là aussi que vous trou-verez les courses des Superdogs. Plus loin encore (et rendu là, veillez à ce que votre GPS ait en-core des batteries), vous trouverez l’estrade de jugement et de vente aux enchères des vaches, suivant le chemin de ripe, vous arriverez enfin aux kiosques des fermes. La très grande majorité étant des Holsteins, avec ça et là quelques autres races (Suisse brune et Jersey, surtout). Plus loin encore, vous trouverez l’en-trée improbable d’un aréna reconverti en étendue sableuse (course d’obstacles pour chevaux). Au deuxième, car il y a un deuxième, vous tomberez sur des vendeurs de légumes et sur des classements de laine de mouton, de graines de maïs, d’orge, de blé, de sarrasin et autres. Il y aura deux blasés qui tenteront de vous convaincre de faire courser des voitures électriques sur un circuit et si vous cherchez un peu, vous pourrez finalement tomber sur la salle finale où les moutons, les chèvres, les lapins, les cochons et une miniferme s’entassent.

*** Les béliers sont alignés, propres, bien tondus, bien nourris et passablement ennuyés d’être ainsi maintenus immobiles et in-confortables par leurs maîtres. Ils leur replacent les pattes, les écartant ou les ramenant selon qu’ils le trouvent trop trapu ou trop gringalet. Ils leur amincissent le ventre en les chatouillant. Ils leur redressent la colonne vertébra-le en appuyant légèrement dessus. Ils leur tapotent les fesses ou rendent leurs poils plus bouffants selon qu’ils les trouvent trop charnues ou pas assez fortes. Ils s’assurent qu’ils ne défèquent pas durant le jugement, quitte même à leur donner une petite pichenotte sur l’anus si l’envie leur prend. Et pas question de bêler pour jaser un peu non plus, ils se feront resserrer les mâchoires prestement. Leurs

(Suite de la page 26) maîtres, décidément, sont fort peu commodes cette journée-là, la mine soucieuse, silencieux, et le regard tendu vers le juge, impassible, qui se doit de les classer selon leur beauté « objective ».

*** La cavalière impulse un mouvement à son cheval, ils s’élancent au trot et passent le premier obstacle. La foule silencieuse observe avec attention chaque mouvement, retient son souffle à chaque saut. Ils en enjam-bent un deuxième. On entendrait une mouche voler dans un verre en styromousse dans le fond d’une pou-

belle. Le troisième obstacle s’avère plus effrayant pour le cheval qui, au lieu de bondir gracieusement, s’arrête net. La foule, at-tentive et nerveuse, y va d’un « Oh! » spontané et synchronisé. Sa cavalière bascule et s’accroche d’extrême justesse au cou de l’animal. Tant qu’elle ne touche pas terre, ils peuvent se rées-sayer. Ils repartent donc au trot, font quelques détours et s’ap-prochent à nouveau du terrifiant obstacle. Le cheval le passe sans plus d’histoire. Plus détendu, la pression redescendant, l’animal, en bondissant élégamment la barricade suivante, laisse aller une flatulence puissante qui en surprend plus d’un.

*** Les vaches sont amenées une par une, superbement disposées pour plaire aux yeux exercés des potentiels acheteurs. Et c’est parti. Dans un rythme rappelant les chants de gorge inuits, l’en-canteur annonce des prix à une vitesse ahurissante et remplit le reste de son discours de bourdonnements graves. Une équipe de pointeurs couvrent une superficie de l’assemblée des yeux et beuglent dès qu’ils perçoivent un mouvement d’approbation. De loin, sans voir et avec la réverbération de l’immense bâti-ment, on dirait un avion qui n’en finit pas de décoller, crapahu-tant, en écrasant sous ses roues une vache de temps à autre. Et les acheteurs, tout contents de ce bruit, ouvrent leurs portes-feuilles et y puisent 76 000 $ pour une génisse.

*** Finalement, et en style télégraphique : la RAWF ne tient oc-cupée durant deux jours que les grands amateurs de vaches, les autres s’ennuieront. Le spectacle des Superdogs passionne, et im-pressionne. Le Royal Ontario Museum (ROM) est à quelques minutes à pied de l’hôtel habituel, il vaut le détour : dinosaures, pierres précieuses, exposition temporaire de soldats de terre cuite chinois, évolution des armes et animaux en voie de dispari-tion (entre autres). Le quartier chinois est vivant, même tard, et vaut le détour. L’University of Toronto ferait passer notre cam-

pus pour un regroupement de vieilles granges. Ils ont un tramway. Il semble y faire souvent brumeux. La ferme Breeze Hill est à un point de posséder une moyenne « Excellente » pour ses vaches, Rémi Le-may n’en revient pas. Ils lavent leurs vaches deux fois par hiver et ils leur lavent la queue deux fois par jour, je n’en reviens pas. La sortie à la RAWF est pertinente, agréable et instructive. Allez-y au moins une fois.

VIE FACULTAIRE

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L e raz-de-marée western ayant déferlé sur le Comtois durant le Saloon a laissé des traces un peu partout dans notre Faculté. Ne sentez-vous pas que les choses ont

changé depuis que les eaux country ayant inondé le Comtois se sont retirées? Ne sentez-vous pas que, d’une manière ou d’une autre, vous avez levé l’ancre, détaché les amarres, mis les voiles? Vous n’avez pas l’impression qu’il y a un « avant » et un « après » Saloon? Sans doute alors, le changement vous échappe, car il y en a bien un : le vent a tourné. Les moussaillons n’auront peut-être rien vu passer, mais les vieux loups de mer savent que les nuages de tempête sont passés, peut-être plus subtilement que prévu. Mais passés tout de même. Avant le Saloon, l’air du Comtois vibrait d’une étrange énergie. Une énergie qu’on ressent à l’état pur durant certaines périodes précises, durant certains évènements particuliers. Prenez un stade rempli de partisans s’étant déplacés pour une compétition de natation [1]. Imaginez ces spectateurs qui discutent, mine de rien, entre eux. Entre sympathisants sympathiques s’efforçant de dialoguer, de socialiser avec d’autres s’étant déplacés pour appuyer à coups de cris, de hourras et de hurlements des partici-pants adverses. Bien évidemment, l’ambiance demeure bon enfant, on ne parle pas des hystéries collectives du soccer tout de même, on reste dans le domaine de prédilection des sirènes. Mais, loin au-dessus des discussions entre les partisans des différents coureurs, il y a cette tension qui demeure : chacun espère que sa propre loco-motive de Neptune franchira le premier la ligne d’arrivée. Les heures de pratiques, les plis de la paume de ses mains, les yeux brûlés par le chlore et les bouillons qu’il a pris, ce petit espadon, ne peuvent avoir été subis en vain. La victoire seule peut com-penser ces sacrifices. Et chacun, dans la foule, souhaite que le cheval (de mer) qu’il appuie soit unanimement porté aux nues pour cause d’être excessivement meilleur que les autres. Cela créera des vagues, il sera acclamé, glorifié, célébré, couronné comme Poséidon même!

Ne voyez-vous pas le rapproche-ment avec le Saloon? Il est pourtant évident : les concur-rents se sont pratiqués durant

des semaines, des mois, des saisons, des années afin d’accéder

aux niveaux les plus élevés de leur discipline. Niveaux dont ils ont fait

preuve durant les compétitions de danse en ligne et de domptage du taureau sauva-

ge mécanique. Ils ont compétitionné avec ardeur dans le respect des règlements, l’intensi-

té de leurs efforts était inimaginable pour nous, simples specta-teurs. Et les meilleurs ont remporté la victoire! Félicitons les danseurs vainqueurs : Christina Chaloux, Émilie Hamel, Audrey Nadeau, Jessy Caron, William Mcmaniman, Marie-Christine Fauteux et Marie-Ève Pelletier Marion. Leur cadence, leur ryth-me, leur précision et leur synergie leur ont permis d’atteindre un état de grâce qui, s’il était férocement concurrencé par les capa-cités des autres danseurs, s’est tout de même imposé comme le plus exceptionnellement réussi. Du côté du rodéo, il faut bien avouer que ce taureau était bien loin des vaches marines paisibles de Floride. Bestial, barbare, cruel, féroce et sanguinaire, il mugissait tant et tant qu’il noyait pratiquement le bruit des vagues du fleuve St-Laurent (pourtant tout près et notable-ment audible). Des athlètes s’étant es-sayés au domptage de ce bovin fou fu-rieux, la plupart se sont presque retrou-vés à brouter des algues par la racine. Seuls les plus agiles et les plus endurants ont pu supporter les effroyables soubre-sauts de cette bête monstrueuse. Félicitons Christian Fauché et Marie-Élise Samson, maîtres dresseurs incontestés.

*** La prochaine parution de l’Agral sera sous le thème de la SAAC. Puisqu’il sera distribué en plein durant le Salon de la SAAC. D’ici là, les bénévoles s’étant inscrits pour les kiosques devront se préparer. Pensez à votre kiosque : l’aspect visuel et l’aspect informationnel. Votre kiosque doit être beau, bien aménagé et attirant! Les gens doivent se dire, en voyant votre kiosque, « Diable, voilà le plus bel endroit du monde! » Également, connaissez votre sujet correctement, mais surtout, sachez com-muniquer avec les visiteurs. Ne récitez pas de monologues in-formationnels, ne les noyez pas dans une marée factuelle! Posez-leur des questions, faites-les réagir et participer à la discussion. Proposez-leur des jeux de différents niveaux : car certains n’y connaissent rien, d’autres sont experts. Il faut savoir les divertir tout en étant pertinent! [1] Le hockey vous aurait semblé plus emblématique comme comparaison, mais cela aurait coupé nette la thématique aquati-que de l’article. Cela aurait été, avouez-le, terriblement domma-ge.

Les resSAACs du Saloon PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET ADJOINT AUX COMMUNICATIONS DE LA SAAC

VIE FACULTAIRE

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L ’art culinaire est un domaine qui en attire plus d’un. Cet été, l’auditoire de la série Les chefs, présentée à Radio-Canada, est passé de 500 000 à 1 000 000 de téléspecta-

teurs. Un succès qui en dit long sur les intérêts de la population. On en démord pas moins du côté des manuscrits. En effet, le Salon du livre de Montréal qui se déroulait en novembre dernier a profité de l’approche des Fêtes pour présenter de nouveaux bouquins de cuisine. Encore d’autres livres de recettes? Les mai-sons d’édition ont compris que «le livre gourmand fait recette»1. C'est pourquoi elles présentent des livres pour toutes les sauces. Auparavant, les auteurs culinaires visaient une clientèle cible : les femmes au foyer. Depuis, tout comme la société, les livres ont évolué. Désormais, une panoplie de livres répond à tous les besoins ; que l’on soit un homme amateur ou un chef en deve-nir. Certains livres de recettes proposent même de voyager par le biais de la cuisine. Il est possible de parcourir le monde avec la cuisine asiatique, indienne, italienne, etc. Par ailleurs, la réces-sion économique a mené à une émergence d’ouvrages destinés aux petits budgets. Certains ont dû économiser sur la restaura-tion et par le fait même apprendre à cuisiner. D’autres ouvrages proposent des idées de recettes prêtes en un rien de temps rejoi-gnant les consommateurs qui vivent à un rythme effréné. Enfin, la cuisine réconfortante de nos grands-mères est toujours aussi appréciée. Bien qu’on réinvente sans cesse de nouvelles recet-tes, on ne se lasse pas de la cuisine traditionnelle et de ses recet-tes d’antan.

Nous pouvons donc en trouver pour tous les goûts, mais qu’ar-rive-t-il avec ces livres une fois achetés? Préparez-vous réelle-ment toutes les recettes? D’un volume à l’autre, les recettes pro-viennent de la même base, mais diffèrent par de simples varian-tes. Ce sont donc la touche personnelle de l’auteur ainsi que la manière de présenter les plats qui différencient les recettes. L’as-pect visuel est également l’élément où l’accent est mis afin d’ac-crocher l’œil du consommateur, parfois au détriment du contenu. Bref, l’engouement pour l’art culinaire a fait germer l’idée de réaliser un livre de recettes propre à tous les étudiants de la faculté. Le concept est simple : un livre élaboré par et pour les étudiants de la FSAA. Ainsi, contrairement à plusieurs livres de

recettes, celles-ci sont préalablement testées, élaborées à base d’ingrédients accessibles et des mesures faciles d’em-

ploi. Un comité formé de représentants des différents programmes de la faculté concréti-

sera le projet. Il sera possible de vous pro-curer une copie papier à la session d’hiver. Mais pour l’instant, mijotez à ce projet et partagez vos recettes favorites en les en-voyant à [email protected]. Vous n’avez qu’à remplir le gabarit disponible sur le site internet de l’Agetaac (www.agetaac.ulaval.ca). La date limite de remise est le 10 décembre. Pour plus d’in-formations, envoyez un courriel à l’adres-se ci-haut ou communiquez avec Guillau-me Doré.

1 Titre de l’article de Philippe Mollé paru dans Le Devoir

La recette du bonheur PAR GUILLAUME DORÉ ET CHARLES BILODEAU, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

VIE FACULTAIRE

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D e nombreuses croyances populaires attribuent à la caféine des propriétés mi-anges mi-démons. Qu’en est-il vraiment?

On reconnait à la caféine des effets bénéfiques depuis fort long-temps. Cette molécule est présente dans plus de 63 plantes vivant dans divers écosystèmes. En d’autres mots, elles se re-trouvent un peu partout à travers le monde. Ce qui explique sans doute le fait qu’elle est la substance psychoactive la plus connue mondialement. Selon l’époque, les coutumes et les tradi-tions, la caféine se consomme et se consommait de manière différente. À titre d’exemple, de nombreux peuples indigènes mâchaient les graines ou encore l’écorce des plants de café tan-dis que d’autres les faisaient tremper dans de l’eau chaude. Ces propriétés stimulantes font du café une substance particulière-ment appréciée. De nos jours, on retrouve de nombreux pro-duits commercialisés pour leur haute teneur en caféine. Tel est le cas des boissons énergisantes qui contiennent de la caféine et multiples de ses dérivés. Examinons cette substance un peu plus en profondeur. La caféine possède trois propriétés magiques La caféine agit de manière beaucoup plus sournoise qu’on peut le croire. Éclaircissons trois des propriétés qui font d’elle un ingrédient de poids! Tout d’abord, sa capacité à traverser la barrière hémato-encéphalique : la barrière qui sépare la circula-tion du cerveau au reste du corps. Ensuite, plus étonnante encore, la rapidité avec laquelle elle se rend au cerveau sans être digérée. En effet, en moins de cinq minutes suivant son ingestion, la caféine parvient dans l’encéphale. Enfin, la troi-sième propriété et non la moindre, sa ressemblance avec une molécule qui joue de nombreux rôles dans notre organisme, l’adénosine. Avant d’expliquer l’impact de cette troisième pro-priété, clarifions quelques aspects biologiques. L’adénosine, la cause de notre diminution d’attention Dans notre cerveau sont présents des milliards de récepteurs membranaires. Ceux-ci sont associés à une ou des molécules de par leurs formes. En d’autres mots, la forme d’un récepteur détermine sa compatibilité avec une molécule. Une bonne com-patibilité, résultant en une superposition des deux structures, engendrera l’activation d’un processus biochimique bien précis. Pour visualiser un peu plus le phénomène, on peut prendre comme exemple des morceaux de casse-tête. Une pièce de casse-tête représenterait le récepteur et toutes les autres représente-raient des molécules. De toutes les pièces présentes, une seule correspondra à 100 % à notre morceau de départ. Cependant,

d’autres morceaux, même s’ils ne sont pas parfaitement compa-tibles, peuvent être fixés. C’est un peu le rôle que joue la caféine. Elle n’est pas la molécule homologue du récepteur d’adénosine, mais elle parvient à être assez compatible pour l’activer. La présence d’une importante quantité d’adénosine dans le cer-veau est causée par de nombreux facteurs dont principalement la fatigue de notre organisme et le stress. Plus il y a d’adénosine, plus il y a de probabilité qu’il y ait des liaisons avec les récep-teurs correspondants. Le processus biochimique de cette activa-tion entraine une diminution de l’activité cérébrale et est pro-portionnel au nombre de récepteurs déclenchés. Ce mécanisme a pour objectif de protéger le cerveau d’une surdose d’activité cérébrale. Par conséquent, il permet une phase de sommeil et une dilatation des vaisseaux sanguins pour une oxygénation efficace durant celle-ci.

La caféine, un compétiteur d’envergure La caféine joue un rôle d’inhibiteur compétitif. En d’autres mots, elle entre en compétition avec l’adénosine. Puisque les deux molécules possèdent des structures très semblables, la caféine peut venir se joindre aux récepteurs normalement conçus pour l’adénosine. C’est la règle du premier arrivé, pre-mier servi. Contrairement à l’adénosine, la caféine va augmenter l’activité cérébrale. Certes, elle augmente l’activité cérébrale, mais en plus elle enraye en grande partie le processus d’inhibi-tion que joue l’adénosine. Cette suractivité va engendrer une importante libération d’adrénaline par les glandes surrénales. En fait, l’adrénaline est une hormone de lutte ou de fuite. Elle per-met à l’organisme d’utiliser toute son énergie pour augmenter son niveau d’attention et sa capacité musculaire anaérobique. D’autres systèmes comme le système digestif par exemple rece-

(Suite page 32)

Démystification du phénomène de la caféine

PAR SARAH SEDDIKI, ÉTUDIANTE EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES DES ALIMENTS

ALIMENTATION

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32 | Le journal l’Agral

vront beaucoup moins d’énergie pour veiller à leurs activités. En gros, c’est ce qui explique le pic d’énergie. Il s’agit là d’une for-me de déséquilibre dont l’organisme ne fait usage normalement qu’en cas d’urgence. Les deux côtés de la médaille : effet pour une consomma-tion modérée Chaque individu possède une ré-sistance plus ou moins grande au café dépendant de nombreux fac-teurs comme principalement la corpulence, l’âge et l’état de santé. L’augmentation de l’activité céré-brale ainsi que la libération d’adré-naline causée par une consomma-tion de caféine entraînent des ef-fets secondaires, comme bon nombre de substances psychoactives. Les effets attrayants sont une diminution de la sensation de fatigue (sans pour autant faire disparaître le besoin), la stimulation du travail intellectuel et une meilleure endurance physique. Une étude publiée par Int J Sport Nutr, en 1995, dévoilait qu’une concentration de 5,5 mg par kilo augmente la durée d’un effort physique de 29 % [1]. Cette étude est l’une des nombreuses recherches menées qui confirment la validité de l’effet physicostimulant. Des effets comme l’amélio-ration de l’humeur et l’amélioration de l’oxygénation du cerveau par la vasodilatation des vaisseaux sanguins sont aussi notés.

(Suite de la page 31) L’envers de la médaille des effets secondaires est les effets indé-sirables. Les plus souvent rapportés sont les suivants : l’irritabili-té, l’anxiété, la soif, l’insomnie, le vertige, l’hyperglycémie, la nausée, la vision brouillée, la bouche sèche, des sueurs froides, de la pâleur, des rougeurs, de la diarrhée, des maux de tête. Les deux côtés de la médaille : effet pour une consomma-tion excessive Pour ce qui est de l’accoutumance à cette substance, elle présen-te beaucoup plus d’aspects négatifs que positifs. Une fois l’orga-nisme habitué à la présence de cette molécule dans le cerveau, il considère qu’elle fait partie intégrante de la composition en mo-lécule du cerveau. Cela entraîne le cerveau à produire plus de récepteurs à adénosine pour compenser les récepteurs utilisés par la caféine. Par conséquent, si la consommation de caféine diminue ou s’arrête subitement, les molécules d’adénosine au-ront à leur disposition beaucoup plus de récepteurs qu’en temps normal. Par conséquent, ils se lieront en plus grand nombre et causeront une augmentation des effets physiologiques de l’adé-nosine. Ces effets se manifestent dans la plupart des cas moins d’une journée suivant l’arrêt ou l’importante diminution d’ab-sorption de caféine et sont principalement les suivants : cépha-lée, irritabilité, incapacité à se concentrer, somnolence, insom-nie, douleurs à l’estomac et aux articulations. Maintenant, on sait tous que le café est quasi indispensable pour les terribles veilles d’examen. Alors… à vous de gérer vos consommations!

ALIMENTATION

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Décembre 2010| 33

20 octobre 2010. 8 h 15. Université du Québec à Montréal. Quatre intrus entrent incognito dans une salle de cours. Ils sont quatre. Quatre gars. Un petit, un blond, un brun et un grand. Ils prennent place dans la salle. Pas trop loin ni trop près les uns des autres. Ils sont prêts, déterminés. Mais surtout, rien n’y paraît. Le cours commence. C’est un cours de gestion des com-munications. Le professeur explique la matière. Les étudiants prennent des notes, les quatre intrus aussi. Leur crayon tremble, c’est à peine perceptible. Leurs esprits s’affolent, rien n’y paraît. Un des intrus, le brun, regarde sa montre. 8 h 30. Il n’a pas le choix. Il doit se lancer. Tout repose sur lui. Il pose son crayon, prend une grande respiration et lève la main. - Disons qu’il y a un groupe de musique émergent qui cherche à faire de la publicité, est-ce que ce serait une bonne manière di-sons de faire… Aussitôt, on entend un bruit sourd, semblable à un marmonne-ment, venant d’un côté de la classe. Le bruit se fait de plus en plus fort. C’est un des intrus, le brun. Les étudiants le dévisa-gent. Ils sont incertains : doivent-ils rire ou s’enfuir? Puis, les trois autres intrus se lèvent et entonnent en chœur le Roi Lion. Alors, c’est le fou rire général tandis que les quatre continuent leur interprétation a capella du Roi Lion. Les étudiants, sourire aux lèvres, profitent bien de cette drôle d’irruption dans leur cours plutôt monotone. Leur chanson terminée, les quatre in-trus quittent la salle de classe en vitesse…

*** Ces quatre intrus, ils existent réellement. Et ce scénario un peu fou, il a bel et bien eu lieu cet automne à l’UQAM. Ces quatre gars qui ne manquent pas d’audace, ils se sont nommés Qwartz. Leur spécialité, c’est d’adapter des pièces et de les chanter a capella, c’est-à-dire sans aucun instrument. Les 4 de Qwartz Le blond, c’est David Gélinas, baryton. Jeune, il a chanté avec les Petits Chanteurs de Trois-Rivières. Il a ensuite étudié la contrebasse au Conservatoire de musique de Trois-Rivières et il complète présentement une maîtrise en interprétation à l’Université de Montréal.

Le petit, c’est François Pothier Bouchard, ténor. Il a lui aussi fait partie des Petits Chanteurs de Trois-Rivières avant d’étu-dier au Conservatoire de musique de Trois-Rivières en piano, en orgue et en écriture musicale. Il a aussi terminé un baccalauréat en interprétation de l’orgue.

Enfin, il est présentement à la maîtrise en orgue et en direction d’orchestre.

Le grand, c’est Louis Alexandre Beauchemin, contre-ténor. Lui aussi a été membre des Petits Chanteurs de Trois-Rivières. Il a d’a-bord étudié au Cégep de Maisonneuve où il s’est consacré au basketball. Puis, change-ment de cap, il a refait un autre DEC, mais

en chant classique cette fois-ci. Il étudie présentement en chant classique à l’Université de Montréal. Enfin, le brun, c’est Xavier Roy, basse. Il a commencé sa formation musicale à l’école des Petits Chanteurs du Mont-Royal. Il est main-tenant étudiant au baccalauréat en chant clas-sique et baroque à l’Université de Montréal. De l’origine de Qwartz… Bref, ces quatre gars, en plus d’être audacieux, ils sont talentueux. Leur groupe, Qwartz, est né en 2003. Ce quatuor vocal s’appelait à l’origine High-Shop. À l’époque, David, François, Louis Alexandre et un autre gars formaient le quatuor. Ces quatre chanteurs n’ai-maient pas vraiment leur nom de groupe, mais faute d’en trouver un meilleur, High-Shop persistait. Puis, à l’automne 2009, quand Xavier a rejoint la formation, ils ont décidé d’un commun accord que le choix d’un nouveau nom plus accrocheur s’imposait. C’est en sortant les lettres de Scrabble et en essayant de former les mots les plus payants qu’ils ont trouvé « quartz ». « Quartz » est finale-ment devenu « Qwartz » afin de former un mot encore plus payant au Scrabble paraîtrait-il… Mais que font-ils d’autre que de perturber les cours à l’U-QAM? Eh bien, ils choisissent des pièces relativement connues et en font des arrangements qui leur permettent de chanter ces pièces entièrement a capella. Et ils sont bons! Ils font régulièrement des concerts dans le coin de Montréal et de Trois-Rivières. Ils ont d’ailleurs été invités à France Beaudoin et Salut Bonjour récem-ment. Mais surtout, ils ont de l’imagination et savent se démarquer. C’est ce qu’ils ont prouvé hors de tout doute par leur « commando a capella », comme ils se plaisent l’appeler, à l’U-QAM. Pour les curieux, allez sur www.qwartz ou visitez leur page Fa-cebook pour entendre des extraits de chansons.

Qwartz PAR MARYSE GENDRON, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

MUSIQUE

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34 | Le journal l’Agral

développement qui répond aux besoins du présent sans com-promettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». La nuance est subtile, mais elle fait toute la différence puisque, si on observe un peu autour de soi, les besoins d’au-jourd’hui sont indéfinis, disons même infinis. En résulte une constante croissance économique qui pèse de plus en plus sur l’écosystème. Dans une telle perspective, comment peut-on prétendre bâtir une société durable si on cherche à répondre à une demande impossible avec des ressources épuisables? Une solution à ce problème serait peut-être, une « décroissance conviviale », un concept qui invite à vivre une vie plus simple. Ensuite, à remettre en question le développement durable, nous

en sommes venus à remettre en question la perti-nence de la présence du développement durable

dans les cours. Nous en sommes venus à la conclusion qu’il est pertinent puisqu’il cons-cientise les étudiants. De plus, étant donné qu’aucune « révolution » n’est en vue, il est

approprié d’étudier une idéologie ajustée au système actuel qui prend en compte l’environ-

nement et le bien-être social. Cependant, nous croyons que le développement durable devrait être moins louangé et être présenté comme une alternative

plutôt que comme une solution. En effet, pour éviter que le développement durable soit présenté comme un dog-

me, il serait intéressant de spécifier qu’il répond au système ac-tuel. Toutefois, d’autres façons de vivre la collectivité sont pos-sibles. Le fait d’en parler ouvrirait encore plus l’esprit des étu-diants. Finalement, nous croyons comme vous, M. le Doyen, que les directions doivent s’engager dans une réflexion « existentielle » sur le développement durable et sa raison d’être. Terminons avec cette fameuse citation d’un étudiant inconnu : « Pourquoi ne pas produire moins, plus vert? »

La CRU[e] Les lecteurs peuvent contacter la CRU[e] en écrivant à [email protected], ou en s’adressant à certains étudiants d’a-gronomie de première année qui connaissent la CRU[e] tels que David Jeker, Louis Ménard ou Berthier Lessard. Référence: Gro Harlem Brundtland, 1987, Rapport Bruntland

R éponse au Mot du Doyen dans l’édition de novembre 2010 de l’Agral :

Le développement durable est-il la solution à nos problè-mes de société? Monsieur le Doyen, Votre intervention dans l’Agral a suscité quelques interrogations parmi nous au sujet du développement durable. Le concept de développement durable a certainement été conçu avec les meil-leures intentions et nous osons espérer qu’il est utilisé de nos jours avec les mêmes nobles intentions. Les pro-chaines lignes ne sont pas destinées à dévalo-riser les efforts en développement environ-nemental de l’Université ou à exposer des ratés dans ce même domaine. Ces lignes ont plutôt pour dessein de remettre en question le concept de développement durable. D’abord, le développement durable est un concept qui a gagné en popularité pour son côté charmeur et convaincant. Comme toutes les idéologies, le déve-loppement durable a ses limites, pourtant il semble qu’il est parfois vu comme une solution à tous nos problèmes. Or, il est improbable que ce soit le cas. L’environnement et le bien-être social sont en effet des préoccupations importantes pour l’amélioration d’une société. Toutefois, l’économie qui est aussi un pilier du développement durable doit-elle prendre une place aussi importante? Du point de vue d’une entreprise, l’aspect économique est évidemment un limitant considérable, mais dans la perspective de bâtir une société durable, est-il raisonna-ble de développer cette société sur un système qui, lui, est plus ou moins durable? Vous l’aurez compris, il est question ici du système capitaliste. En effet, il possède plusieurs failles, a fait et fait toujours face à plusieurs crises de stabilité. Ainsi, on peut en venir à croire que le développement durable sert de pansement pour cacher une hémorragie interne du capitalisme, c’est-à-dire qu’il ne s’attaque pas à la source des problèmes. À notre avis, la faiblesse du développement durable vient de sa définition. Fondamentalement, la finalité de celle-ci est de ré-pondre aux « besoins essentiels » du présent sans compromettre ceux des générations futures. Or, il n’en est rien! La définition généralement transmise est : « Le développement durable est un

Le développement durable est-il la solution à nos problèmes de société?

PAR LA CRU[E]

OPINION

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Gâteau de Genèse et classification des sols – Hommage à Michel Caillier

Voici notre gâteau. Il n’est pas du tout en lien avec le thème de ce mois-ci. Toutefois, trouver une recette aussi appliquée à l’agronomie nous a fait sourire et nous nous sommes senties obligées de vous la partager. Alors, retournez à vos notes de cours, sortez votre définition d’un podzol et à vos colorants alimentai-res! (Petite précision : il est préférable de ne pas manipuler le colorant la veille d’un oral de stage…) Ingrédients

Pour le gâteau : 3 œufs 1 1/2 t. de sucre (peut-être un peu moins…) 2 c. à thé de vanille 1 c. à thé de sel 1 1/2 t de crème À FOUETTER 2 t. de farine 3 c. à thé de poudre à pâte Le zeste râpé d'une orange Le jus d'1/2 orange 12 gouttes de colorant alimentaire rouge (12 gouttes, c’est

un peu beaucoup. On en a mis 3, c’est correct) 36 gouttes de colorant alimentaire jaune (même chose que

le commentaire précédent, mais gardez la même pro-portion, donc à peu près 9 gouttes)

2 carrés de chocolat 70 %, fondu 2 c. à soupe de cacao dilué dans un peu d'eau chaude

(environ ¼ de tasse)

Pour le glaçage : 2 t. de sucre à glacer 6 c. à soupe de beurre mou 6 c. à soupe de crème À FOUETTER 2 c. à soupe de Grand Marnier 3 carrés de chocolat 70 %, râpé

Comment on fait? Fouetter les œufs, le sucre, la vanille, le sel et la crème à

fouetter ensemble. Ajouter la farine et la poudre à pâte, bien mélanger jusqu’à

ce qu’il n’y ait plus de mottons. (Soyez délicats quand vous commencez à mélanger parce que la farine a ten-dance à exploser dans votre figure et partout dans la cuisine.)

Maintenant, ça se corse. Beurrer un moule à gâteau à char-nières.

Mettez-y un petit tiers de la pâte (pour couvrir le fond, pas plus). Il s’agit de l’horizon : ?

Séparer le restant de la pâte en deux. Dans une moitié, ajouter le zeste et le jus d’orange, ainsi que le colorant. Cette étape est très délicate, faites bien attention à vos doigts…

Déposer ce mélange sur le premier. Il s’agit de l’horizon : ?? Mélangez le restant de la pâte avec le chocolat fondu et le

cacao dilué dans l’eau. Arrangez-vous pour que le mélange ne soit pas trop épais,

pour bien pouvoir l’étendre. Sinon, ajoutez un peu plus d’eau, puis versez délicatement sur les horizons précédents. Il s’agit de l’horizon : ???

Mettre au four à 350 ºF pendant environ 60 minutes. Pour être certain que c’est bien cuit, plantez un cure-dents dedans. Retirez-le et admirez. Des miettes = pas cuit. Pas de miettes = cuit.

Pendant la cuisson, buvez de la bière et rotez, faites le gla-çage et faites la vaisselle.

Pour le glaçage, tout mélanger ensemble (sauf le chocolat râpé).

Glacez le gâteau quand il sera un peu refroidi. Il s’agit de l’horizon : ????

Ajoutez du chocolat râpé sur le dessus. Il s’agit de l’hori-zon : ?????

Si vous trouvez des bonbons en forme d’épinettes (ou de sapins), faites-nous le savoir. Les podzols se retrouvent généralement sous des forêts de conifères, mais ça, vous le savez déjà, puisque vous avez lu consciencieu-sement vos notes de cours avant de faire la recette…

Et voilà, vous avez votre beau podzol!

Les Maries-Nades PAR MARIE-JOSÉE BENOÎT ET MARIE-ÈVE GIROUX,

ÉTUDIANTS EN AGROÉCONOMIE ET EN AGRONOMIE

CUISINE Réponses :

? : horizon C ?? : horizon Bf

??? : horizon Bh ???? : horizon Ae ????? : horizon Ah

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L e thème de l’Agral ce mois-ci est celui de la consommation. Mal-heureusement, nous n’avons vrai-

ment rien à dire sur ce sujet. Nous allons donc continuer à dire n’importe quoi. Hé boy mon Benoît, t’en inventes enco-re!!! Tu bafouilles quand tu parles. On dirait que tu sais où tu pars, mais t’as aucune idée où tu veux en venir. Ça, c’est de l’improvisation. Ce n’est pas parce que le gardien des Flyers (Bobrovsky) c’est un Russe, que le Ca-nadien joue contre l’équipe russe… On le sait que tu le sais, mais tu le dis… C’est ça qui est drôle. Depuis qu’on chiale sur Price, y goale vraiment comme un dieu. Alors, on va chialer. La semaine passée, le gars a été la première étoile de la semaine. Ouais, c’est ben beau, mais avez-vous vu ses stats? Ok, 3 victoires 0 défaites… Mais seulement 0,970 de moyenne d’efficaci-té. Hey chose, y’a 3 tirs que t’as pas bloqué, gros agrès. Reprends sur toi, montre-nous que t’as des couilles! Ce qu’on veut c’est des jeux blancs. Rien de moins. T’es vraiment su’l bord d’un échange. On n’oublie pas que t’as juste gagné 13 games l’année passée! Pis là, t’as Markov qui est encore blessé pour plusieurs mois. Crime qu’on n’est pas chanceux, on va encore devoir s’ar-ranger sans lui. J’en ai une solution, moi : faudrait prendre les ligaments de Gorges pis les installer sur Markov. Gorges se fait

toujours plaquer tout croche pis y se relè-ve tout le temps. Alors, la solution c’est de faire un top 14 des meilleures idées qu’on puisse trouver et de les envoyer à Pierre Gauthier… Top 14 des meilleures façons de remplacer Markov à la ligne bleue du Canadien 1.Installer des réacteurs sur les patins de Spacek (oui c’est tricher, mais bon…) 2.Bencher Spacek. 3.Demander à Raël de cloner Markov. 4.Peinturer nos autres défenseurs en noir (parce que Subban y’é juste trop fort!) 5.Alex Auld, faudrait bien qu’il serve à quelque chose… 6.Quelqu’un sait ce qu’il fait Vladimir Malakov? 7.Perry Pearns, mets tes patins t’es su’l next! 8.Sortir Gaston Therrien du 4 à 7 à RIS. 9.Voler le genou à Ryan O’Byrne et le donner à Markov. Dans certains pays, ça marche de même, tu voles de quoi, on te pique ton genou. T’avais juste à la laisser là, la sacoche! 10.On envoie jouer les oreilles à Jacques Martin. 11.On n’aurait pas un Russe nowhere nous autres aussi? Bobrovsky, y’a tu un frère lui? 12.Y’aurait pas une vedette du cinéma genre Happy Gilmour, les frères Han-son, Golberg, Mon vaillant primate, Tobby ou Reggie Dunlop qui pourrait venir aider! 13.Sortir Zarley Zalapski de sa retraite (ça a pas vraiment de rapport, mais j’aime vraiment son nom). 14.Le remplacer par Mr Bean, personne va voir la différence!!! On vous aime chères lectrices!!!

Chronique hockey

SPORTS

PAR PAR MATHIEU BISSON ET CHARLES OUELLET, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

Tomates bonbon PAR JESSY CARON,

ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

C onnaissez-vous les tomates bonbon? Si vous répondez oui à cette question, c’est que vous

avez été faire un tour à la 26e édition du Salon de la Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Qué-bec, qui se tenait à St-Hyacinthe du 17 au 19 novembre dernier. Il s’agit du plus grand rassemblement et le seul événement qui regroupe toute l’offre du marché de l’industrie de l’horticulture ornementale au Québec. Ma nouveauté coup de cœur cette année : les tomates bonbon. Approximativement de la grosseur de cerises de terre, ces petites tomates sont très attrayantes et ne sont pas trop acidulées, un bel équilibre avec les sucres. Cette nouveauté est exclusive à Québec Multiplants et verra le jour ce printemps. Les représentants faisaient goûter les fruits tout en assurant une certaine surveillance sur leur nouveau produit. Vous risquez de voir dès l’été prochain des petits plats remplis de bonbons sur les tables… contenant des tomates!

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38 | Le journal l’Agral

Le courrier de la Rousse PAR VÉRONIQUE LECLERC, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

PSYCHOLOGIE

Q : Je pense que mon chum envisage de

me demander en mariage pour Noël. Je capote, au secours…

R : Tu as toujours la possibilité de

dire non. Idéalement, je te conseille

de bien justifier ton refus. Juste dire

non, ça pourrait créer un malenten-

du. Sinon, tu peux toujours essayer la

réponse suivante : « Peut-être, je vais

y penser, je te reviens là-dessus l’an-née prochaine. »

Q : Mon copain a fait disparaî-

tre mon CD de Noël préféré et

refuse de me le rendre même si

Noël approche.

R : Demande-le lui poliment.

S’il refuse, va en acheter un

autre juste pour l’écœurer et

surtout, chante à tue-tête,

question qu’il regrette amère-

ment sa décision.

Q : Chère Rousse, j’aimerais bien don-ner un cadeau sexy à ma copine pour Noël. Par cadeau sexy, j’entends le

genre de cadeau qu’on peut se procurer dans un sexshop. Seulement, je ne veux

surtout pas la traumatiser, ça fait à peine quelques mois que nous nous

fréquentons.

R : Je te conseille les menottes, le fouet et le petit suit de cuir.

Q : Je suis vraiment écœuré de ma

blonde, c’est une manipulatrice finie,

une cinglée qui, j’en suis sûr, me

trompe à tour de bras. Je suis résolu

à la quitter, seulement j’ai déjà

acheté son cadeau de Noël.

R : Généralement, tu disposes de

30 jours pour retourner toute

marchandise au magasin.

Q : Depuis toujours, j’ai peur du

Père Noël. Je pensais qu’avec le

temps, ma peur s’estomperait, mais

au contraire, elle prend de l’am-

pleur année après année. Je ne sais

vraiment plus quoi faire, j’ai besoin

d’aide!

R : Je ne sais pas trop quoi te

répondre sinon que as-tu déjà

songé à consulter?

Q : Depuis quelques temps, un

fatiguant me demande de retirer mon

courrier de la dernière page de l’A-

gral.

R : Hey, le chum de Claudia, arrê-

te d’espérer, la Rousse est là pour

rester.

Q : Par inadvertance j’ai entendu ma

mère dire ce qu’elle m’avait acheté comme

cadeau. Malheureusement, ce n’est pas

tout à fait le cadeau que j’espérais, alors

j’aurais besoin de trucs pour faire sem-

blant d’avoir l’air surpris et surtout d’ai-

mer ça.

R : Pratique avec quelqu’un. Il faut

une réaction vive, mais pas trop inten-

se (ne saute pas partout). Si tu arrivais

à verser une larme, ce serait génial, tu

aurais l’air vraiment ému.

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