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Législatives 2012 : analyse et décryptage Défaite politique de la droite parlementaire, victoire idéologique de la droite nationale 21 juin 2012

Défaite politique de la droite parlementaire, victoire … · 2013-02-09 · bien, avec un score de 13,6% qui est le meilleur de son histoire aux législatives ... points par rapport

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Législatives 2012 : analyse et décryptage

Défaite politique de la droite parlementaire, victoire idéologique de la droite nationale

21juin2012

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LÉGISLATIVES2012:ANALYSEETDÉCRYPTAGE

Défaitepolitiquedeladroiteparlementaire,victoireidéologiquedeladroitenationale

1. Desélectionsconformesauxinvariantspolitiques

1.1 Uneabstentionmassiveetcroissantedepuis1981

Letableausuivantillustrelaprogressiondel’abstentionenregistréelorsdesélectionslégislatives

depuis1981:

198I

T1

1981

T2

1986

(unseultour)

1988

T1

1988

T2

1993

T1

1993

T2

1997

T1

1997

T2

2002

T1

2002

T2

2007

T1

2007

T2

2012

T1

2012

T2

29,1 24,9 21,5 34,3 30,1 30,8 32,4 32 28,9 35,6 39,7 39,6 40 42,8 44,6

NB:lesélectionsde1986onteulieuauscrutinproportionnelàuntour;seuleslesélectionsde1986,

1993et1997n’ontpasétéorganiséesconsécutivementàuneélectionprésidentielle.

Unpremierconstats’impose:celuidelaprogressioncontinuedel’abstentiondepuis1981.Ceci n’est pas propre aux élections législatives et concerne l’ensemble des scrutins hors électionprésidentielle.Outre lesélectionsrégionaleseteuropéennesquisonttraditionnellementmarquées

parl’abstention(dufaitd’unefaibleidentificationinstitutionnelleetd’unmanqued’intérêtpourlesenjeuxpolitiquesinhérentsàcesdeuxscrutins,et,s’agissantdesseulesélectionseuropéennesd’unmanque chronique de mobilisation de l’électorat eurosceptique qui se rend aux urnes surtout à

l’occasiondes référendums relatifs à la ratificationde traités), les électionsmunicipales sont aussitouchées. Le taux d’abstention au premier tour augmente en effet lors de chaque scrutin depuis1977.L’obsolescenceduclivagedroite‐gauche,lasimilaritédespolitiquessocio‐libéralesmenéespar

lagauchedegouvernement(depuis1983)etladroiteparlementaire,lesentimentdiffusmaisjusteque la mondialisation et la construction européenne ont considérablement érodé les marges demanœuvredupolitique,lemillefeuilleinstitutionnellocal(etnotammentlamontéeenpuissancedes

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structures intercommunales aux compétences floues et méconnues) sont autant de facteurs

permettantdecomprendrecetteprogressiongénéraledel’abstention.Parallèlement,ilestpossibled’identifiercertainsélémentsspécifiquesauxélectionslégislatives.

Depuis l’adoption du quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier électoral, les électionslégislativesontdésormaislieusystématiquementenvironunmoisaprèslesecondtourdel’élection

présidentielle. Cette configuration a fait perdre définitivement aux élections législatives leurcaractère structurantdans la viepolitique française. Souvenons‐nousdes scrutins serrés de 1967(où la droite sortante ne fuit reconduite qu’avec un siège de majorité), de 1978 (la gauche

majoritaireenvoixaupremiertourpourlapremièrefoisdansl’histoiredelaVeRépublique,défaiteausecondtourenraisondemauvaisreportsdevoixentresocialistesetcommunistes)ouencorede1997 (dissolution de l’Assemblée sortante et victoire surprise de la gauche plurielle): ceux‐ci ont

marqué l’histoire politique de la Ve République. Aucune des cinq élections législatives organiséesimmédiatement après une électionprésidentielle n’entre dans cette catégorie, tant leurs résultatsfurentprévisibles.

Unphénomènenouveauetmarquanta traità l’augmentationde l’abstentionentre lesdeux tours

systématiquement enregistrée depuis 2002. Un cas similaire s’est produit en 1993mais pour desraisonsbienspécifiques:lescorehistoriquementbasduPSayantéliminélagauchedusecondtourdans de nombreuses circonscriptions, certains électeurs de gauche ne s’étaient pas déplacés pour

arbitrerlesduelsopposantexclusivementdescandidatsdedroite(UDF,RPR,DVD,FN).

Certains électeurs de premier tour, considérant que les élections sont déjà jouées ou déçus parl’éliminationdeleurcandidat(ceciconcernefréquemmentlesélecteursfrontistes)neserendentpasaux urnes au second tour. Les résultats suivants dans des circonscriptions à vote FN fort mais

insuffisantpouraccéderausecondtourillustrentcephénomène:

Circonscriptions VoteFN1ertour Abstention1ertour Abstention2ndtour

Marne5e 18,13% 40,06% 43,59%

Hérault8e 20,74% 41,04% 43,32%

Oise3e 18,89% 45,62% 48,65%

BouchesduRhône1re 21,88% 42,65% 45,53%

Alpes–Maritimes5e 21,41% 41,41% 46,01%

Cecisevérifieauniveaucommunal:surlescommunesdeFrontignanetMireval(8edel’Hérault),le

FNréaliserespectivement26,36%et25,78%;l’abstentionprogressedavantagedanscescommunesquedanslerestedelacirconscription,passantde41,88%et38,4%à44,76%et41,04%.Asignalerenoutrequelapartdebulletinsblancsetnulsestégalementplusélevéequedanslesautrescommunes

delacirconscription.

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Géographiquement, l’abstention se concentre essentiellement en Alsace‐Moselle, dans les

départements littorauxde la régionProvence‐Alpes‐Côted’Azur,enrégionRhône‐Alpes (autantdezones de force du Front National), ainsi que dans les banlieues au nombre important de votantsd’origineétrangère(54,19%d’abstentionaupremiertourdanslacirconscriptiond’Aubervilliersoùa

été parachutée Mme Guigou) et en outre‐mer. A ces zones d’abstention traditionnelles viennents’ajouterdesrégionstellesquelebassinminierduPas‐de‐Calais,oùlaparticipationélectoraleétaittrès forte jusqu’aux années 1980. Le déclin du PCF et de son réseau militant, les affaires qui

impliquentcertainscaciquessocialistesysontpourbeaucoup.

Sociologiquement,c’est l’électoratpopulaire(ouvriersetemployésnotamment)quiamassivementboudélesurnes,estimantavoirdéjàchoisilapolitiqueàmenerpourlescinqannéesàvenirlorsdel’électionprésidentielle.

1.2 Desrapportsdeforceexclusivementfondéssurlesrésultatsdel’électionprésidentielle

Lecampduvainqueurde l’électionprésidentiellevoit, commedans lesquatre scrutinsprécédents

comparables,sesrésultatsamplifiés lorsdesélections législatives.Lespartisayantsubiunedéfaitespectaculaire lors de l’élection présidentielle (FN en 2007, Modem en 2012) sont laminés auxélections législatives qui suivent. Les Verts échappent à cette règle en raison de l’accord

extrêmementavantageuxnégociéparJean‐VincentPlacéaveclessocialistes,suiteauxbonsrésultatsobtenus,commesouvent,parlesVertsauxélectionseuropéennesetrégionales;lescandidatsEELVqui se présentaient sous leurs seules couleurs obtiennent des scores honorables, essentiellement

dans les grandesvilles. Le FrontdeGauche réaliseun scoremédiocrede6,9%,perdantdu terraindanstouslesdépartementsfrançais(àl’exceptionduCher)parrapportauscoredeMélenchonàlaPrésidentielle,cequiestunepremière.

L’UMPet sesalliés réalisent le score leplus faiblede l’histoirede ladroiteparlementaire (34,7%),

conformeaumédiocrescoreobtenuaupremiertourdelaPrésidentielle.

LeFNrésistebien,avecunscorede13,6%quiest lemeilleurdesonhistoireaux législativesaprèsceluiobtenuen1997:lapertede4,3pointsparrapportauscoredeMarineLePenestrelativementfaibleparrapportàcelleenregistréeen1988,2002et2007.Lesscorescumulésdel’UMP,desdivers

droiteetduFrontNationalsontsupérieursautotaldesvoixdegauche.

1.3 D’oùuneabsencelogiqued’émergencedeforcepolitiquenouvelle

LesélectionslégislativesdelaVeRépubliqueonttoujoursétéunscrutin«légitimiste»:lesélecteursfont confiance aux forces politiques connues. Traditionnellement, elles n’ont jamais consacré lanaissanced’unnouvelacteurpolitique:aumieux,ellesconfirmaientuneémergenceplusancienne

(leFNen1986après les10,95%obtenusauxeuropéennesde1984; lesécologistesen1993,suiteaux bons résultats aux européennes de 1989 et des élections locales de 1989 et 1992). Fort

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logiquement, le dernier scrutin ne fait pas exception et ne voit pas percer une force politique

nouvelle.Deuxmouvementsnoussemblenttoutefoisàsurveiller:lepartiPirate,quicroîtenSuèdeet en Allemagne, et qui est susceptible de séduire ponctuellement une jeunesse de plus en plussensible aux enjeux numériques, en particulier à l’occasion d’élections européennes propices à la

réussite de formation de ce type, et lemouvement «Émergence» prônant un communautarismeéhontéquipourrapeser,avecd’autresgroupusculessimilaires,lorsdesprochainesmunicipalesdansdescommunesàfortepopulationd’origineafricaine.

2. Certainsélémentsconfirmentdestendancesplusrécentes

2.1 LesclivagesCentre/PériphérieetEst/Ouestmontentenpuissance

Sans surprise, les tendances observées depuis le milieu des années 1990 se confirment ets’amplifientlorsdesélectionslégislativesde2012:lesdroitessemaintiennentdanslaFrancedel’Est

etdanslaFrancepériurbaine.Elless’effritent,voires’écroulent,danslaFrancedel’Ouestetdanslescentres‐villes. La comparaison avec les législatives de 1997 (gagnées également par la gauche) est

éclairante:

Circonscriptions 1997‐DroiteParlementaire2etour

2012‐DroiteParlementaire2etour

Ecart

1reLoire‐Atlantique(NantesOuest)

49,48% 41,06% ‐8,42

1reMaine‐et‐Loire(Angers) 53,09% 47,36% ‐5,73

1reGironde(BordeauxNord) 54,98% 48,51% ‐6,47

19eParis(partiesdes18et19earrdts)–désormais17eParisaprèsredécoupage

42,79% 27,2% ‐20,59

2eVosges(Saint‐Dié) 41,62% 50,88% +9,26

1reMeuse(Bar‐Le‐Duc) 47,19% 54,68% +7,49

2eJura(Sainte‐Claude) 51,8% 54,61% +2,81

Ceciconfirmelargementlesanalysesduscrutinprésidentiel:droiteparlementaireetFrontNationalontunegéographieélectoraledeplusenplusproche.

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2.2 Lapeaudechagrindescommunistesetdescentristes

Le nombre de députés communistes diminue à chaque scrutin depuis 1997; le PCF ne tient que

grâce à quelques têtes d’affiche, mais se voit sérieusement menacé en banlieue parisienne quequittesonélectoratouvrier traditionnel.LaperteduConseilgénéraldeSeine‐Saint‐DenisauprofitduPartiSocialisteestsymboliquedeceteffritement:lePCFcomptaitencorecinqdéputésenSeine‐

Saint‐Denis en 1997; ils ne sont plus que deux désormais, du fait de la concurrence du PS quidevancelePCdans10circonscriptionssur12(c’étaitlecasdansseulement7circonscriptionssur13en 1997). Mélenchon a compris cette évolution en proposant une synthèse improbable entre la

cultureouvriéristed’antanetundiscoursimmigrationnistedestinéàséduirelesnouveauxhabitantsdes banlieues. Sans succès: le PS et les Verts avaient anticipé bien avant les communistes lesconséquencesélectoralesde la substitutiondepopulationetdonnéuneconnotationouvertement

communautaristeàleurdiscoursleurassurantunehégémoniedurabledansledépartement.

Quantauxcentristes,seull’atypiqueJeanLassaleestrééluenmétropole.BayrouetMélenchonsontpolitiquementauxantipodes,maisonttousdeuxfondéleurentreprisepolitiquesurlaseulelogiquehistrioniquedel’électionprésidentielle,audétrimentdel’actiondeproximité,delareconquêtedes

territoiresetde lapromotionde lieutenantsdequalité.LeMODEMet le FrontdeGauchepaientaujourd’hui leprixde cette stratégie suicidaire: respectivementmuspar le ressentimentenversNicolas Sarkozy et la haine enversMarine LePen, leurs leadersont étédes capitainespleinsde

panachemais incapablesd’inscrire leurdémarchedansuneactioncollectivede longterme.Leurincuriestratégiquelesdisqualifieaujourd’huidurablement.

2.3 LesdynamiquescontrastéesduvoteFrontNationalau1ertour

Le FrontNational obtient commede coutumedes résultats en deçà du score deMarine Le Pen àl’électionprésidentiellemais le reflux est plus fort dans l’ouest, le centreet lenordde la France:

autantderégionsoùleFNavaitprogresséparfoisdemanièrespectaculairele22avrildernier.Cettechute est particulièrement forte dans des départements tels que la Haute‐Marne, la Somme, lesArdennes ou les Vosges où les élus UMP, bien implantés et s’appuyant sur le soutien de maires

ruraux, ont vu quant à eux leurs résultats progresser nettement par rapport au score de NicolasSarkozy.Al’inverse,danslequartsud‐est(PACA,Languedoc‐Roussillon,Rhône‐Alpes)oùlevoteFNest plus ancien, l’érosion est bienmoindre, et dans certaines circonscriptions le FN estmême en

progression,toutcommelorsdesélectionslégislativesde1988danslesBouches‐du‐RhôneetleVar.

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Circonscriptions VoteMarine

LEPENPrésidentielle

2012

VoteFN

Législatives2012

Écart VoteNicolas

SarkozyPrésidentielle

2012

VoteUMP

Législatives

2012

Écart

2eHaute‐Marne

(Saint‐Dizier)

28,98% 19% ‐9,98 27,2% 47,65% +20,45

2eHaute‐Saône(Lure)

27,08% 17,77% ‐9,31 22,89% 33,57% +10,68

Creuse 16,27% 7,65% ‐8,62 22,23% 33,8% +11,57

2eVosges(Saint‐Dié)

27,77% 17,44% ‐10,33 23,56% 35,35% +11,79

3eBouches‐du‐Rhône(MarseilleNord)

26,23%

29,87%

(StéphaneRavier)

+3,64

23,81%

20,21%

‐3,6

3eVaucluse(Carpentras)

31,5% 34,63%

(MarionMaréchal‐Le

Pen)

+3,13 27,65% 30,03% +2,38

2eGard(Vauvert) 28,87% 34,57%

(GilbertCollard)

+5,7 26,64% 23,89% ‐2,75

Danscesbastions,leFNavaitsubidespertesconsidérablesauxélectionsprésidentielleetlégislatives

de2007:leressentimentdesélecteursàl’encontredeladroiteparlementaireyestdurableetsetraduit,notamment,parunerecrudescenceduFN.

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Ilestànoterégalementque,sur l’ensembleduterritoire, leFNsemaintientplutôtmieuxdans les

grandesvillesquedansleszonesrurales: levotedépersonnaliséyesteneffet largementrépandu,ce que ne doivent pas occulter les parachutages ratés de Claude Guéant ou Ségolène Royal.Lorsqu’uncampestuniautourdesoncandidat,celui‐cil’emporteaisémentendépitdesonmanque

d’implantation: lesparachutagesréussisdeDuflotetHamon,quiretrouvent lesscoresdeFrançoisHollandeaudeuxièmetourdel’électionprésidentielleenattestent.Pourleurpart,lescandidatsFNrésistentbiendans lesvillescentresvoireprogressent légèrement(enpourcentage)danscertaines

circonscriptions où l’abstention est forte (Epinay‐sur‐Seine, Vaulx‐en‐Velin ou Villeurbanne parexemple). En revanche, dans les départements ruraux, les pertes sont plus importantes: lapersonnalisationduvoteyestbeaucoupplusforte, lemanquedecrédibilitéet/oud’enracinement

descandidatsFNleurportedavantagepréjudice,ceux‐cinedisposantpasdesmoyensd’actiondesélusdeproximité.

3. Unsecondtourporteurd’espoirspourle«RassemblementBleuMarine»

3.1 LabonnerésistanceduFNentriangulaire

En1997,danslestriangulairesauxquellesilparticipait,sileFNétaitarrivétroisièmeaupremiertour,il perdait presque systématiquement des voix dans les seconds tours, en subissant une érosion

d’autantplusfortequel’électionétaitserrée;unepossibilitédevictoireentriangulaireducandidatdeladroiteparlementairevoyaitunreportd’unepartiedesélecteursFNdu1ertoursurcederniercommeleprouventlesrésultatssuivants:

Circonscriptions VoteFN

Législatives971ertour

VoteFN

Législatives972ndtour

Nombrede

points/voixperdus

Résultats2nd

tour

1reGard(Nîmes) 25,44%

11.782voix

18,3%

9.413voix

‐7,14

‐2.369voix

PCF:41,5

UDF:40,3

FN:18,3

6eHérault(Béziers) 25,2%

12.487voix

19,59%

10.646voix

‐5,61

‐1.841voix

PS:43,52

UDF:36,88

FN:19,59

9

2eOise(Beauvais‐

Sud)

22,16%

11.446voix

18,24%

10.181voix

‐3,92

‐1.265voix

PS:42,54

RPR:39,21

FN:18,24

6eOise(Compiègne) 22,39%

10.287voix

16,94%

8.293voix

‐5,45

‐1.994voix

PCF:42,14

UDF:40,91

FN:16,94

1reVaucluse 23,89%

10.349voix

16,65%

7.946voix

‐6,24

‐2.403voix

PS:41,96

RPR:41,37

FN:16,65

A noter que des éléments pouvaient contribuer au report d’une partie des voix FN sur la droiteparlementaire: possibilité de victoire d’un candidat communiste (1re du Gard, 6e de l’Oise) oupersonnaliténationaleemblématiquedelagauche(MmeGuigoudansla1reduVaucluse).

En2012,surlesmêmescirconscriptions,leFNrésistebeaucoupmieux:

Circonscriptions VoteFN

Législatives2012,1ertour

VoteFN

Législatives2012,2ndtour

Nombrede

voix/pointsperdus

Résultats2nd

tour

1reGard(Nîmes) 26,02%

12.487voix

23,85%

11.781voix

‐2,17

‐706voix

PS:41,89

NC:34,26

FN:23,85

6eHérault(Béziers) 22,54%

11.329voix

20,37%

10.572voix

‐1,17

‐757voix

PS:39,82

UMP:39,8

FN:20,37

2eOise(Beauvais‐Sud)

23,23%

11.534voix

22,18%

11.185voix

‐1,05

‐349voix

UMP:38,97

PS:38,85

FN:22,18

10

6eOise(Compiègne) 22,16%

9.578voix

20,34%

8.731voix

‐1,82

‐847voix

PCF:42,72

UMP:36,94

FN:20,34

1reVaucluse

(Avignon)

24,37%

9.862voix

(en2eposition

devantl’UMP)

28,02%

11.309voix

+3,65

+1.447voix

PS:45,25

FN:28,02

UMP:26,73

LesocleélectoralFNestplusfortqu’ilya15ans:endépitdelapossibilitédevictoired’uncandidatcommuniste,oudedéfaitededéputéappartenantàladroitepopulaire(6edel’Hérault,2edel’Oise),

le FN conserve une grande majorité de ses suffrages de 1er tour. Sur la 1re circonscription duVaucluse, leFNrécupèreunepartiedesvoixquisesontportéessur lacandidateUMPdu1ertour:celle‐ciamélioresonrésultatd’untouràl’autre(+1.167voix)sansdoutedufaitd’unreportdevoix

centristes,maisunepartiedesesélecteursapréférévoterpourlecandidatdedroitearrivéentêteaupremiertour.

DanslacirconscriptionremportéeparGilbertCollard,cephénomèneestencoreplusprononcé:

2eGard(Vauvert) 1ertour

FN:17.826voix

PS:16.948voix

UMP:12.318voix

2°tour

FN:22.780voix

PS:22.110voix

UMP:8.313voix

L’UMPperd4.005voixentrelesdeuxtours;leFNengagne4.954.

SurlacommuneduGrau‐du‐Roi(dontlemaireestlecandidatUMP),lesrésultatssontencoreplussignificatifs:

2eGard

(Vauvert):commune

duGrau‐du‐Roi

1ertour

UMP:2.099voix;39,54%

FN:1.595voix;29,98%

PS:1.385voix;26,03%

2°tour

FN:2.231voix;41,22%

PS:1.690voix;31,22%

UMP:1.492voix;27,56%

11

Avecunnombredevotantsquasimentéquivalententrelesdeuxtours,leFNprogressede636voix,

lePSde95(réservesduFrontdeGauchedu1ertour),tandisquel’UMPperd507voix.

Dufaitde la fortepossibilitédevictoireducandidatFN,unnombre importantd’électeursUMPsesont reportés sur Gilbert Collard au deuxième tour. L’électorat UMP de cette circonscription estmoinsfidèleàsonpremierchoixquelesélecteursFNdescirconscriptionsétudiéesprécédemment.

Comme le montreront les résultats des duels Gauche/FN, l’électorat UMP est désormais

majoritairementfavorableàdesalliancesavecleFrontNational,enappliquantladisciplinenationale(reportverslecandidatdedroitelemieuxplacé)malgrélesconsignesdesétats‐majorsparisiens.

3.2 Lesduelsdroite/FNmarquésparuneprogressionduFN

Dansles9duelsDroiteparlementaireFNenregistréslorsdecesélectionslégislatives,leFrontNationalpassede23,3à40%:

DuelsDroite

parlementaire/FN

VoteFN

Législatives2012

1ertour

TotalFN+UMP

+DVD1ertour

VoteFN

Législatives2012

2ndtour

Nombredevoix

/pointsgagnés

Évolutionde

l’abstentionentrelesdeux

tours

Pourcentagede

bulletinsnuls(2etour)

5eEure(Vernon)

9.985voix

20,03%

55,18(dontUMP:32,96)

14.608voix

39,59%

4.423voix

+19,56

+8,06 15,4%

4eAlpes‐

Maritimes(Menton)

11.039voix

22,9%

66,71(dont

UMP:32,7)

16.595voix

44,78%

5.556voix

+21,88

+7,86 12,2%

6eAlpes‐Maritimes(Cannes)

10.096voix

23,71%

72,79(dontUMP:47,78)

11.757voix

33,87%

1.651voix

+10,16

+7,8 8,2%

4eVar(Saint‐Tropez)

13.347voix

23,73%

71,5(dontUMP:32,21)

19.490voix

43,83%

6.143voix

+20,1

+6,61 11,8%

5eVar(Fréjus) 13.261voix

25,56%

73,34(dont

UMP:40,87)

16.888voix

40,36%

3.427voix

+14,8

+6,89 9,5%

6eVar(Brignoles)

15.707voix

24,97%

62,94(dontUMP:35,65)

18.834voix

39,46%

3.127voix

+14,49

+8,33 12,5%

12

2eVaucluse

(Cavaillon)

13.422voix

27,36%

58,91(dont

UMP:28,24)

17.045voix

44,46%

3.623voix

+17,1

+6,55 13,7%

9eBouches‐du‐Rhône(Aubagne)

12.003voix

22,25%

58,59(dontUMP:35,29)

14.963voix

37,44%

2.960voix

+15,19

+9,49 12,9%

11eRhône(Givors)

9.475voix

18,84%

56(dontUMP:29,28)

12.104voix

34,98%

2.629voix

+16,14

+11,07 16,3%

Cescirconscriptionspeuventserépartiren2groupes:cellestrèsmarquéesàdroite,oùlagaucheest

structurellementtropfaiblepoursemainteniraudeuxièmetour,etcellespluséquilibréesoùleFNabénéficiédesdivisionsàgaucheetdelaforteabstentionpouraffronterseull’UMPausecondtour.

Dansle1ergroupedecirconscriptions,leFNaméliorepartoutsesscoresde1997(saufàCannes,oùlemairedelavillearéaliséunexcellentscoredepremiertour);cebonreportd’électeursdegauche,

dans ladroite lignedesélectionscantonalesde2011dans leVaret lesAlpes‐Maritimes,s’expliqueen partie par l’usure du pouvoir et la lassitude exprimée à l’égard de certains notables locaux.MM.GuibaletCouve(respectivementmairesdeMentonetSaint‐Tropez)tousdeuxâgésdeplusde

70ans subissentàunemoindreéchelle l’érosionélectoralequi aété fataleà Jean‐Michel FerrandfaceàMarionMaréchal.

Dans le secondgroupede circonscriptions, l’abstentionet lenombredebulletinsnulsprogressentplusfortement(àGivorsetVernonenparticulier),cequin’empêchepasleFNdegagnerunnombre

importantdesuffrages.

Dans l’ensembledes circonscriptions étudiées, la progressiondu FNest partout supérieure à celleenregistréeenmoyennelorsdescantonalesde2011(leFNavaitalorsgagné10pointsparrapportàses résultats de premier tour lorsqu’il affrontait en duel la droite parlementaire au second tour),

révélant une évolution significative du comportement électoral des électeurs de gauche, et decertainsélecteursdeladroiteparlementaireaupremiertour.

3.3 Pourlapremièrefoisdepuislesélectionslégislativesde1988,lesreportsdevoixdeladroiteclassiqueversleFrontNationalontfonctionnéefficacement

Nousavonssélectionné8des20duelsquiopposaientleFNàlagauche.

13

DuelsGauche/

FN

VoteFN

Législatives2012;1ertour

Totaldevoix

FN+UMP+DVD1ertour

VoteFN

Législatives2012;2ndtour

VoteFN2ndtour

/Totaldesvoixdedroitedu1er

tour

VoteNicolas

Sarkozy(2etourélectionprésiden‐

tielle2012)

Pourcentagede

bulletinsnuls(2etour)

5eHérault(Bédarieux)

12.244voix

22,44%

22.299voix

(40,95%)

19.631voix

38,59%

88%dutotaldesvoixdedroitedu

1ertour

44,95% 6,4%

1reAude

(Carcassonne)

11.674voix

20,67%

22.801voix

(40,37%)

20.809voix

39,03%

91,3% 42,68% 7%

6eMoselle(Forbach)

8.969voix

26,34%

18.881voix

(55,45%)

15.317voix

46,3%

81,1% 53,01% 5,3%

12eNord(Le

Quesnoy)

9.299voix

17,95%

24.842voix

(47,95%)

20.080voix

42,53%

80,8% 45,98% 7,5%

3ePas‐de‐Calais(Lens)

11.190voix

24,66%

17.260voix

(38,07%)

17.154voix

40,48%

99,4% 35,96% 6,3%

12ePas‐de‐Calais(Liévin)

12.839voix

25,69%

19.137voix

(38,3%)

19.918voix

43,17%

104,1% 37,41% 6,7%

3edesBouches‐

du‐Rhône(MarseilleNord)

10.975voix

29,87%

19.121voix

51,27%

17.263voix

49,01%

90,3% 49,32% 5,5%

16eBouches‐du‐Rhône(Arles)

14.967voix

28,98%

26.648voix

51,6%

25.469voix

48,71%

95,6% 51,77% 4%

L’abstention dans ces circonscriptions a relativement peu évolué d’un tour à l’autre (elle est

compriseentre‐2,32et+2,1).

14

Il convient d’insister en premier lieu sur les chiffres du Pas‐de‐Calais: une forte proportion des

électeurs FN venant de la gauche, les scores obtenus par le FN audeuxième tour sont nettementmeilleurs que ceuxobtenusparNicolas Sarkozy à l’électionprésidentielle.Dans sa circonscription,MarineLePenobtient49,89%alorsque leprésident sortantplafonnaità39,56%.Parailleurs,des

reports de voix de candidats PCF et, pour ce qui concerne la circonscription de Liévin, du députésortantKucheida(quelePSn’avaitpasréinvesti)ontrenforcélesscoresduFN.

Parailleurs,lorsquelapartduFNdansletotaldesvoixdedroitedu1ertourestplusfaible,lereportdesvoixdedroiteparlementaires’effectuetrèscorrectement.

EnMoselle,surlacommunedeFreyming‐MerlebachdirigéeparledéputésortantUMP,lesrésultats

sontlessuivants:

6eMoselle

communedeFreyming‐Merlebach

1ertour

UMP:1.534voix;34,28%

FN:1.027voix;22,95%

PS:1.431voix;31,98%

2ndtour

FN:1.966voix;48,34%

PS:2.101voix;51,66%

Avecuneparticipationlégèrementinférieureaudeuxièmetour(‐2,5points),onpeutestimerquelecandidatFN,FlorianPhilippot,aobtenuenviron2/3desvoixquisesontportéesaupremiertoursur

ledéputé‐maireUMPquin’avaitpasdonnédeconsignesdevotepourlesecondtour.

Dans les Bouches‐du‐Rhône, les reports de la droite parlementaire sur les candidats FN sontspectaculaires:bienmeilleursqu’en1997et2002,voirequ’en1988où8candidatsRPR‐UDFarrivésderrière ceux du FN s’étaient retirés au profit de ces derniers. La situation dans la commune des

Saintes‐Maries‐de‐la‐Merest révélatrice: lemaireUMPde la commune s’est retiré auprofit de lacandidateFNenappelantàfairebarrageàMichelVauzelle(présidentsocialistedelaRégionPACA).

16eBouches‐du‐Rhône

communedesSaintes‐Maries‐de‐la‐Mer

1ertour

UMP:1.079voix;54,86%

FN:436voix;22,17%

PS:394voix;20,03%

2ndtour

FN:1.316voix;72,03%

PS:511voix;27,97%

Avecunnombredevotantspresque identiquedans lesdeux tours, leFNabénéficiédu reportdeplusde80%desélecteursUMPdu1ertour.

15

SileFNesttoujoursconfrontéauplafonddeverrequineluiapermisdefranchirleseuilde50%qu’à

3 reprises lors d’élections législatives (Yann Piat en 1988,Marie‐France Stirbois en 1989 et Jean‐Marie Le Chevallier en 1997), il se rapproche de ce seuil fatidique. Contrairement aux électionsprécédentes, c’est la faiblesse initiale des scores de la droite parlementaire, et non plus la

mauvaisequalitédesreportsdevoixquil’aempêchéd’obtenirlamajoritéabsoluedanscertainescirconscriptions.Acetégard,pour lapremièrefoisde l’histoireélectoralede laVeRépublique, laqualitédereportdesélecteursUMPverslescandidatsFNs’estrévéléesupérieure,danscertaines

circonscriptions(essentiellementdansleBassinméditerranéen),àcelledesélecteursFNversdescandidatsUMP.Labaseélectoralede l’UMPaprouvé,dans lesurnes,qu’elleétaitmassivementfavorableàladisciplinenationale.

3.4 Etsil’exemplevenaitd’Orange?

Incontestablement,JacquesBompardestmoinsmédiatiquequelesdeuxnouveauxdéputésFN.Mais

sonactionetsastratégiepolitiquesméritentd’êtresoulignéescarellespréfigurentcequedevraêtredemain l’unionde ladroite. JacquesBompardest élude justessemaired’Orangeen1995dans lecadred’unetriangulaire.Rééluaupremiertouren2001et2008,ilestéluconseillergénéralen2002.

Sonépouse, élue conseillère générale en2004 (largement réélueen2011), conquiert lamairie deBollèneen2008.

DeuxatoutsmajeursdeJacquesBompardluidonnentunavantagecomparatifvis‐à‐visdescandidatsFN: la priorité donnée à l’action de proximité et à la présence permanente sur le terrain

(indépendammentdeséchéancesélectorales),ainsiquesavolontéaffichéed’unirtouteslesdroites.

Plusieurs fois battu auxélections législatives sous l’étiquette FN, JacquesBompardaprofitéd’unedroite divisée au premier tour pour affronter la gauche. Il a réunifié la droite au second tour luipermettantd’atteindrelemêmescorequeNicolasSarkozyàl’électionprésidentielle:

Duels

Gauche/FN

Vote

BompardLégislatives2012;1er

tour

Totaldevoix

Bompard+FN+UMP+DVD

1ertour

Vote

BompardLégislatives2012,2nd

tour

VoteBompard

2ndtour/Totaldesvoixdedroitedu1er

tour

VoteNicolas

Sarkozy(2etourélectionprésiden‐

tielle2012)

Pourcentage

debulletinsnuls(2etour)

4eVaucluse(Orange)

12.266voix

23,51%

33.608voix

(64,42%)

29.738voix

58,77%

88,5%dutotaldesvoixdedroitedu1er

tour

60,02% 4,5%

LaréussitedeJacquesBompardprouveque,dansuneperspectivedelongterme,l’actionpolitiquelocale et la fidélisation d’un électorat, sanctionnées lors des élections municipales, ont une

importancepolitiqueinversementproportionnelleàleurvisibilitémédiatique.

16

4 Unexemplededésinformation:ladroitepopulaireresponsabledel’échecdeladroiteparlementaire?

Les humanistes autoproclamés, les centristes, les libéraux, les derniers spadassins vieillissants du

chiraquisme avaient aiguisé leurs couteaux depuis la défaite de Nicolas Sarkozy. Ils rêvaient d’endécoudre,maisàl’exceptiondeMmeJouannopeuréputéepoursesfulgurancesetsonsenspolitique,ils attendaient l’inéluctable déroute des élections législatives pour dénoncer les conséquences

funestesdela«droitisation»(conceptpeurigoureuxintellectuellementempruntéauxpolitologuesde gauche). Celle‐ci, orchestrée par Patrick Buisson et par la droite populaire, serait la seuleresponsablede la défaite. L’ampleur de la vague rose et la défaite de lamoitié des députésde la

droitepopulaireontdéclenchél’hallalidesbien‐pensants:d’unAlainJuppéquiadésertélecombatélectoralàBordeaux,d’uneFabienneKeller,quialaisséunchampderuinesàdroiteaprèssadéfaiteà lamairiedeStrasbourgen2008,oud’un Jean‐PierreRaffarin,dont lapolitique sans consistance

avaitinstallélagauchedanslaquasi‐totalitédesrégionsfrançaisesen2004.

LaissonsAlainMinc,dontlepositionnementpolitiqueestauxantipodesdesvaleursetdesidéesdeladroitepopulaire,êtrelejugedelastratégieBuisson:«QuandNicolasSarkozyfaitlacampagnequimeplaîtàmoi,ilnegagnepasunpointdanslessondages;quandilcommenceàfairelacampagne

Buisson,ilgagne6points.»

Quantàlaprétenduedébâcledesdéputésdeladroitepopulaire,examinonslesfaits:

Circonscription–candidatdroitepopulaire

VoteNicolasSarkozy(2etour

élection

présidentielle2012)

Résultatducandidatdeladroitepopulaire

6eHéraultElieAboud

53,88% BattuentriangulairePS:39,82

UMP:39,80

FN:20,37

7eSeine‐et‐MarneYvesAlbarello

51,56% Réélu:50,08%

1reTarn‐et‐Garonne

BrigitteBarèges

48,34% Battue

45,91%

17

6eVal‐de‐Marne

PatrickBeaudoin

47,24%

Battu

49,05%

4eVal‐de‐MarneClaudeBodin

49,28% Battu49,75%

2eVaucluse

Jean‐ClaudeBouchet

57,82% Réélu

55,54%

1reBouches‐du‐RhôneValérieBoyer

55,78% Réélue50,65%

8eSeine‐Saint‐DenisPatriceCalmejane

47,23% Battu49,15%

3eTarnBernardCarayon

47,64% Battu49,75%

14eNordJean‐PierreDecool

50,54% Réélu53,44%

12eBouches‐du‐Rhône

EricDiard

57,63% Battuentriangulaire

PS:37,34%UMP:36,6%FN:26,06%

1reAubeNicolasDhuicq

60,56% RééluUMP:44,18%

PRG:32,01%FN:23,8%

3eVaucluse

Jean‐MichelFerrand

60,25% Battuentriangulaire:

FN:42,09%UMP:35,82%PS:22,08%

18

1reHaute‐Corse

SauveurGandolfi

55,24% Réélu

UMP:38,07%Rég.:31,22%PRG:30,71%

10eGirondeJean‐PaulGarraud

47,94% Battu45,40%

5eEure

FranckGilard

53,01% Réélu

60,41%

10eRhôneChristopheGuilloteau

60,31% Réélu59,85%

4ePyrénées‐OrientalesJacquelineIrles

48,13% Battue44,58%

14eBouches‐du‐RhôneMaryseJoissins

53,01% Battue46,45%

1reDrômePatrickLabaune

49,53% Réélu51,87%

6eAlpes‐Maritimes

LionnelLuca

40,1%(1ertour) Rééluau1ertour

51,44%

1rePyrénées‐Orientales

DanielMach

50,26% BattuentriangulairePS:42,95%

UMP:33,82%FN:23,24%

10eBouches‐du‐Rhône

RichardMallié

55,96% Battuentriangulaire:

Verts:41,64%UMP:38,13%FN:20,23%

19

11eFrançaisdel'Etranger

ThierryMariani

57,55% Élu

52,15%

3eNordChristineMarin

47,61% Battue47,84%

13eRhône

PhilippeMeunier

56,01% Réélu

59,51%

5eVald'OiseGeorgesMothron

35,21% Battu40,73%

5eYvelines

JacquesMyard

56,15% Réélu

56,92%

12eSeine‐Saint‐DenisEricRaoult

47,64% Battu45,9%

8eIsèreJacquesRemillier

52,78% Battu49,43%

15eBouches‐du‐Rhône

BernardReynes

60,34% Rééluentriangulaire

UMP:41,6%PS:35,93%FN:22,47%

3eGard

Jean‐MarcRoubaud

55,30% BattuentriangulairePS:41,44%

UMP:38,03%

FN:20,53%

12eRhône

MichelTerrot

53,84% Réélu

54,69%

20

2eBouches‐du‐Rhône

DominiqueTian

60,80% Réélu

58,46%

3eVosgesFrançoisVannson

52,51% Réélu52,69%

8eRhône

PatriceVerchere

60,85% Réélu

63,48%

2eVarPhilippeVitel

58,92% RééluentriangulaireUMP:40,13%

PS:37,89%FN:21,98%

4eAin

MichelVoisin

60,59% Réélu

56,95%

Parmi les 38 députés de la droite populaire réinvestis par l'UMP, 20 sont réélus (dont 4 entriangulaire).

Seuls Mme Joyssins et M. Remillier sont battus en duel dans des circonscriptions qui avaient vu

NicolasSarkozyl'emporterle6maidernier;6sontbattusentriangulairedansdescirconscriptionsancréesàdroite.EnmaintenantleurssuffragessurlescandidatsFN,lesélecteursfrontistesn'ontpas

souhaité sanctionner les députés de la droite populaire mais l'état‐major de l'UMP qui refuseobstinément tout dialogue avec le FN. Parmi les 12 candidats battus en duel, 6 font mieux queNicolasSarkozyaudeuxièmetourdel'électionprésidentielle,alorsmêmequelerésultatnationalde

l'UMPauxlégislativesestenretraitparrapportauscoredu6mai.

Par conséquent, il est légitime de s'interroger sur l'occultation par les médias de ces élémentsobjectifsquidémontrentclairementquel'étiquette«droitepopulaire»n'apasfaitoffice, loins'enfaut, de repoussoir pour les électeurs.Notonsqu’aucunmédian’a insisté sur lespertes tout aussi

importantessubiesparleNouveauCentre.

Ladroitepopulairedoits'engagerdansunedémarchepédagogiquederéinformationpourfairefaceà la disqualification intellectuelle et tactique à son encontre à laquelle ne manqueront pas des’adonner tous ceux qui ont transformé l'UMP en parti libéral, décentralisateur et européen

21

s’écartantdesfondementspolitiquesdumodèlefrançais,dépourvudetoutregardcritiquerelatifà

l'Europeetà lamondialisation, fascinépar l'orthodoxiebudgétaireà l'allemande,et sous‐estimantl'ensemble des conséquences de l’immigration de peuplement. Outre le fait qu'elle soitemblématiquedeladéliquescenceintellectuelled'unepartiedeladroiteparlementairefrançaisequi

reprendsansvergognelesconceptsetlaphraséologiedupolitiquementcorrect(encouragementdelaparitéetdeladiversitéauserviceduvivre‐ensemble,refusdesextrêmes,deleursdérapagesetdeladésormaisincontournablestigmatisation),cettelignerévèleuneméconnaissanceprofondedes

préoccupations des classes populaire et moyenne. Quand l'UMP se décidera‐t‐elle enfin àappréhenderlaréalitépolitiquetellequ'elleestetàécoutersespropresélecteurs?

EtienneLahyre

21/06/2012

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