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Déficience intellectuelle
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Déficience intellectuelle
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la
déficience intellectuelle touche près de 156 millions de
personnes, c’est-à-dire 3% de la population mondiale. La
Belgique compte 160.000 personnes déficientes intellectuelles,
toutes catégories sociales confondues1. Cela correspond à un
Belge sur septante. En prenant en compte l’entourage, ce
sont près d’un million de personnes qui sont concernées par
cette déficience dans notre pays, c’est-à-dire 10% de la
population belge.
1Spécial Olympics, consulté le 5 novembre 2009, http://www.specialolympics.be
THEMA 6
QU’EST-CE QUE LA DEFICIENCE INTELLECTUELLE ?
Selon l’OMS, « la personne ayant une déficience intellectuelle a une capacité plus limi-
tée d’apprentissage et un développement de l’intelligence qui diffère de la moyenne
des gens ».
Une personne déficiente intellectuelle présente les 3 caractéristiques suivantes :
un niveau de fonctionnement cognitif global significativement inférieur à la moyenne
une réduction des capacités d’adaptation aux exigences quotidiennes de
l’environnement social
la manifestation de ces difficultés pendant la période de développement,
c’est-à-dire avant 18 ans
D’autres termes sont également (encore) utilisés pour parler de la déficience intellectu-
elle : handicap mental, retard mental, arriération mentale ou troubles d’apprentissage.
« Déficience intellectuelle » est le terme connoté le moins négativement.
Contrairement aux autres déficien-
ces pouvant survenir au cours de la
vie, la déficience intellectuelle
apparaît avant la naissance, à la
naissance ou avant 18 ans, âge de
référence de la fin du développe-
ment de l’être humain.
Les types de déficience intellec-
tuelle sont nombreux et multifor-
mes. Parmi eux, on peut citer la
trisomie 21 ou syndrome de Down,
et le syndrome du X fragile ou
syndrome de Martin-Bell. D’autres
types sont bien moins connus.
La déficience intel lectuel le ne se
« soigne » pas. Mais, grâce à une
éducation et un accompagnement
adaptés, le fonctionnement général
de la personne déficiente intellectuelle s’améliore.
Déficience intellectuelle et maladie mentale, deux choses différentes !
La maladie mentale concerne des troubles psychiques, pouvant survenir à tout moment
de la vie, à partir de l’adolescence, mais surtout à l’âge adulte. Son origine réside dans
un trouble du fonctionnement : fragilité de certains aspects de la personnalité, périodes
de stress prolongé et important, conflits psychologiques, réactions émotionnelles inap-
propriées, distorsion de la compréhension et de la communication, etc.
Les maladies mentales peuvent être soignées dans certains cas, grâce à des thérapies
adaptées.
La différence entre la déficience intellectuelle et les maladies mentales réside princi-
palement dans le moment où le problème survient. Les déficiences intellectuelles se
manifestent pendant la période de développement de l’individu, avant 18 ans. Les
manifestations extérieures de la déficience intellectuelle sont plus précocement
visibles et ont des conséquences importantes sur le développement intellectuel et
affectif encore inachevé de la personne concernée. Au contraire, pour les maladies
mentales, le développement de l’individu s’est en apparence bien effectué et la détério-
ration latente ne se manifeste de façon apparente qu’après la période de développe-
ment de la personne.
La déficience intellectuelle et l’autisme, deux choses différentes !
« L'autisme fait référence aux troubles envahissants du développement. En d'autres
termes, les difficultés envahissent de nombreux domaines du fonctionnement de la
personne, en particulier tous ceux qui nécessitent ou engendrent des contacts avec
l'environnement. Les caractéristiques de l'autisme peuvent être classées en trois caté-
gories : les relations sociales, la communication et l'imagination. C'est ce que l'on
appelle la triade.
Par ailleurs, ces caractéristiques peuvent apparaître sous différentes combinaisons et
avec une intensité variable. Par conséquent, les personnes autistes sont très différentes
les unes des autres »2.
Environ 50% des personnes autistes présentent une déficience intellectuelle.
France, Foyer "Gabrielle Bordier", femme déficiente intellectuelle
résidant en foyer et participant au tri du linge.
© Jérôme Deya
Chine, Comté de Mashan, fillette autiste
© Jacques Grison / Rapho
2Participate !, consulté le 5 novembre 2009, http://www.participate-autism.be
Déficienceintellectuelle
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LES CAUSES DE LA DEFICIENCE INTELLECTUELLE
Les causes de la déficience intellectuelle sont nombreuses, variées et pour certaines
inconnues.
Elles surviennent :
Avant la naissance : d’origine congénitale (maladies génétiques, aberrations chro-
mosomiques, incompatibilité sanguine) ou liées à un problème de grossesse de la
maman (radiation ionisante, virus, certains médicaments, parasites, alcool, tabac,
maladies comme la toxoplasmose, etc.)
A la naissance : souffrance cérébrale du nouveau-né, prématurité...
Entre 0 et 18 ans : maladies infectieuses, virales ou métaboliques, intoxications,
traumatismes crâniens, noyades, asphyxies...
LES DIFFERENTS TYPES DE DEFICIENCE INTELLECTUELLE
Le type le plus connu est la trisomie 21 ou syndrome de Down, mais il en existe d’autres,
dont beaucoup ne se caractérisent pas nécessairement physiquement. La déficience est
alors invisible.
La trisomie 21 ou syndrome de Down
La trisomie 21 est d’origine congénitale et est due à une aberration chromosomique :
dans chaque cellule du corps, il y a un chromosome en plus au niveau de la 21ème
paire. Un bébé sur 800 naît porteur de la trisomie 21.
La trisomie 21 est parfois appelée « mon-
golisme » - expression péjorative dont
l’origine vient de la supposée ressem-
blance des personnes trisomiques aux
peuples mongols.
La trisomie 21 se caractérise aussi par
une déficience intellectuelle et un retard
moteur, une sensibilité particulière aux
infections, le surpoids, le vieillissement
précoce, des troubles de la vue et de
l’audition, parfois de l’épilepsie, etc.
Les personnes présentant une trisomie 21 sont connues pour être également très
affectueuses et conviviales. Certains parlent même du « chromosome de l’amour »
qu’elles auraient en plus que les autres.
Le syndrome du X fragile ou syndrome de Martin-Bell
Le syndrome du X fragile touche un garçon sur 4.000 et 1 fille sur 8.000. Il s’agit
d’une affection héréditaire due au mauvais fonctionnement d’un gène qui se trouve
sur le chromosome X. Le syndrome du X fragile se caractérise par une déficience
intellectuelle, des troubles du langage, de la mémoire, de l’hyperactivité, la fuite du
regard, des troubles de la vue, du strabisme, etc. Physiquement, la personne a
souvent un visage avec de grandes oreilles et un front proéminent.
Les autres types de déficiences
I l existe de nombreux autres types de déficiences intellectuelles, associées ou non
à d’autres déficiences, physiques ou sensorielles.
En Belgique, on classe la déficience intellectuelle ou « retard mental » en 4 catégories :
Léger : la personne est capable d’apprentissage scolaire jusqu’à 7 ou 8 ans, puis
légère inadaptation
Modéré : la personne a le niveau d’un enfant de 6 ans maximum. Elle doit être
sous la responsabilité de quelqu’un.
Sévère : les gestes quotidiens ne sont pas possibles dans certains cas (se laver,
s’habiller, manger, etc.). Dans d’autres cas, la personne peut les apprendre. Le
retard mental est souvent accompagné de troubles moteurs et du comportement.
Profond : la personne doit toujours être accompagnée, au quotidien.
Les personnes qui présentent un « retard mental » léger ou modéré représentent
plus de 90% des personnes déficientes intellectuelles. Ces personnes sont tout à fait
capables de travailler, moyennant quelques adaptations. Les retards mentaux
sévères et profonds sont, eux, beaucoup plus rares.
LES PROBLEMES QUOTIDIENS DES PERSONNES DEFICIENTES INTELLECTUELLES
Plus que d’autres types de situations de handicaps, les personnes déficientes intellectu-
elles sont régulièrement l’objet de moqueries ou d’insultes de la part d’autrui, dont elles
se plaignent régulièrement.
Au-delà de ces regards et comportements inappropriés, la personne déficiente intellec-
tuelle peut avoir :
- des problèmes d’adaptation à la vie quotidienne
- des difficultés de compréhension, de communication, de mémoire, de prise de
décision, d’analyse, de concentration
- des difficultés de langage
- des difficultés pour se repérer dans l’espace ou pour avoir la bonne notion du temps
Sur le plan psychologique, les personnes déficientes intellectuelles se sentent isolées,
anxieuses et incomprises de leur propre entourage. Elles ont souvent peu d’estime
d’elles-mêmes.
Bangladesh, Sharika, enfant trisomique scolarisée
© Laurent Duvillier - pour Handicap Interntional
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LES PISTES DE SOLUTIONS
1. Prévention
On peut difficilement prévenir la déficience intellectuelle, elle résulte essentiellement du
hasard. On peut néanmoins isoler des facteurs à risques, pour la mère durant la grossesse,
et agir dessus :
La consommation d’alcool, drogues et tabac
La mauvaise nutrition
L’âge de la mère
Le trauma subi par le bébé (ex : violence sur femme enceinte, chute)
L’asphyxie (manque d’oxygène)
La consanguinité (culturellement, dans certaines régions du monde, au Nord
comme au Sud, on assiste à des mariages consanguins. Exemple : mariage entre
cousins germains).
Etc.
2. Réadaptation
Approches thérapeutiques
Pour favoriser l’autonomie des personnes déficientes intellectuelles, il est essentiel
qu’elles gagnent de la confiance en elles et augmentent leur auto-estime.
Différents types d’accompagnement et approches thérapeutiques existent aujourd’hui
et font leurs preuves :
La zoothérapie : médiation animale qui s'exerce en individuel ou en petit
groupe de trois personnes maximum, à l'aide d'un animal familier (cheval,
chien, chat)
L’art-thérapie : outil thérapeutique qui recourt aux arts comme la musique
(musicothérapie), la peinture, la sculpture, la danse, le conte, etc. pour rétablir,
maintenir ou améliorer la santé mentale, physique et émotionnelle d'une
personne, à partir de ses propres potentiels.
Par ailleurs, en fonction du degré de la déficience intellectuelle, la personne devra être
accompagnée dans sa vie quotidienne, ou si nécessaire, vivre dans une institution.
Au cours des 20 dernières années, le secteur médico-social a constamment évolué
afin d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie des personnes déficientes intel-
lectuelles. Une des caractéristiques de cette évolution a été la mise en place de
dispositifs favorisant une intégration sociale. Ces dispositifs ont pour objectif de
faciliter l’autonomie de la personne à travers l’accomplissement d’actes de la vie
quotidienne. Des services d’accompagnement sont généralement mis en place
pour les personnes déficientes intellectuelles qui exercent une activité et pouvant
vivre de façon relativement indépendante, soit en foyer soit en appartements indi-
viduels ou collectifs. Les personnes déficientes intellectuelles qui bénéficient de ces
services ont de façon générale rapidement l’envie d’avoir la vie la plus « normale »,
de vivre avec et comme les autres. Elles souhaitent se déplacer seules, prendre les
transports en commun, travailler, gagner leur vie, partir en vacances, avoir des amis,
avoir une vie amoureuse, se marier et avoir des enfants3.
Accompagnement humain
« Les difficultés quotidiennes doivent être compensées par un accompagnement
humain, permanent et évolutif, adapté à l’état et à la situation de la personne. Le
fonctionnement de la personne s'améliore grâce à des soutiens adaptés. En plaçant
au centre du processus les interactions entre la personne et l'ensemble de son
écologie, la définition actuelle place toute démarche diagnostique et éducative
dans son contexte »4.
3. Accessibilité
Pour se procurer davantage d’informations sur l’accessibilité des personnes atteintes de
déficiences intellectuelles, veuillez vous rendre à la fiche thématique « 8. Accessibilité »,
au point « accessibilité et déficience intellectuelle ».
3UNAPEI, Parentalité et déficience intellectuelle, extrait le 20 octobre 2009, http://www.unapei.org
4J.-L. LAMBERT, Les déficiences intellectuelles : Actualité et défis, Universitaires De Fribourg, Suisse, 2002
France, Musée du Louvre à Paris, visite adaptée pour adolescents déficients intellectuels
© Jérôme Deya
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COMMENT SE COMPORTER VIS-A-VIS DES PERSONNES DEFICIENTES INTELLECTUELLES ?
S’adresser à la personne déficiente intellectuelle directement, et non à son accom-
pagnateur
Formuler des questions concises et concrètes
Avoir un langage simple mais pas enfantin
Avoir une relation d’adulte à adulte, sans paternalisme, sans infantilisation
Ne pas avoir de sentiment de pitié
Proposer de l’aide
Tolérer certains comportements inappropriés
Veiller à utiliser un langage approprié (éviter des mots comme « débile », « handic »,
« gogole », « mongole », etc.)
Demander à la personne de répéter afin de s’assurer qu’elle a bien compris les
points importants
Etre calme et patient
VOIR FICHES THEMATIQUES- 7. Droits des personnes handicapées
- 8. Accessibilité
- 16. Famille, sexualité, parentalité
- 17. Politique
VOIR ACTIVITES- 7. Photo-langage
- 11. Contes
- 12. Let’s talk about sex !
DATES-CLES2 avril : Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme
21 novembre : Journée mondiale de la trisomie 21
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