DELAGE - La libération d'Auschwitz à la télévision

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  • 7/22/2019 DELAGE - La libration d'Auschwitz la tlvision

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    La libration d'Auschwitz la tlvisionAuthor(s): Christian DelageSource: Vingtime Sicle. Revue d'histoire, No. 87, Numro spcial: Lacit, sparation,scularisation 1905-2005 (Jul. - Sep., 2005), pp. 195-197Published by: Sciences Po University PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/3771914Accessed: 06/02/2010 15:35

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    IMAGES ET SONSLA LIBERATIOND'AUSCHWITZA LATELEVISION

    La commemorationdu soixanti&mean-niversaire de la liberation d'Auschwitz arevetu une ampleursans precedent sur leschaines de television generalistes fran-gaises.Apresl'evocation du debarquementen Normandie et de la liberation de laFrance, ors de l'ete 2004,un ensemble im-posant et varie de programmesa ete pro-pose aux telespectateurs au debut del'annee 2005 : des films de fiction,des do-cumentairesmelantarchivesfilmees et en-tretiens, des (docudramas, des dossiersde magazines, des debats, des reportagesinclus dans les jouraux televises et desemissions speciales en direct d'Auschwitz-Birkenau le 27 janvier (Patrick Poivred'Arvor,TF1). Pour autant, la productiond'oeuvresspecialement realis6es pour cetanniversaire st restee relativementimite :rien en fiction, peu en documentaireshis-toriques.Laseule serie d'envergureetaitenfaitbritannique:Auschwitz, la Solution i-nale, realisee par Laurence Rees, com-prend six parties d'une duree totale decinq heures dont les principauxconseillershistoriques furent Ian Kershaw et DavidCesarini.Fondee sur une centaine d'entre-tiens avec des survivantsdu genocide maisaussi avec d'anciensexecuteurs,la serie al-terne documentaire et fiction. Le passagede modules d'explicationhistoriqued'unetresbonne tenue a des sequences mises enscene avec des comediens peut paraitrerisqueen superposantdeux registresd'ecri-ture et de representationqui se deploienttoujours mieux separement. Sans force-ment rechercher e spectaculaireou la faci-lite, les auteurs ont voulu se donner lesmoyens de mettreen intrigueune histoirecomplexe qui necessite sans doute, a cer-tainesetapes du recitpropose, de donnera

    voir dans une sortede temps reel ceux quiont mis en oeuvre la politiqued'extermina-tion. Lesproducteurs nt d'ailleurs enu a ceque le film fasse appel a une distributionlocale allemandeet polonaise et soit toumedans les decors reels ou les faits se sont de-roules. Pourdonnerune idee de la taille ducamp d'Auschwitz-Birkenaut de l'evolu-tion de son organisation t de son fonction-nement au coursde la guerre,des cartes etdes croquis ont ete fabriques en imagesnumeriques, permettantainsi de visualiserla place et la fonction des chambres a gaz.TF1,considerant a serietroplongue, n'en adiffuse que trois heures en seconde partiede soiree, laissant e soin a la chaine cableeHistoire,devenue recemmentune filiale dugroupe dirige par PatrickLe Lay, de pre-senter la version integrale des 21 heures.Avec Auscbwitz, le monde savait-il ?,France5 a egalementpariesurle documentairehis-torique,mais sur un formatcourt de 52 mi-nutes, et dans une ecritureplus classiquemelant entretienset imagesd'archives,mal-heureusement amaisdatees et legendees.Les autres chaines, y compris Arte, ontpreferes'inscriredans le courant memorieldominant, en donnant la parole aux, temoins , sur un mode ne refusantpar-fois aucun effet facile pour emouvoir lespectateur. Dans Le Temps n'efface rien(France5), Thomas Gilou a filme le voyagea Auschwitzd'un groupe de retrait6s ran-gais, tous enfants de deportes originairesde Pologne, en choisissant comme illustra-tion musicale une chanson de Barbaraeten jouantsur les effetsde ralentide l'image.Ces "enfants caches ,, qui ont evite lescamps de la mort, mais y ont laisse leursfreres, leurs soeurs et leurs parents, sontdonc partis, sous le regard des cameras,sur leurs traces. Dans le dossier de presse,on peut lire que

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    Images et sons

    taires de la guide polonaise qui raconte,comme on recite une legon d'histoire, cequi ne se congoit pas ,,.Le film, sans force-ment en avoir conscience, reprend pares-seusement l'un des lieux communs du, devoir de memoire , en opposant le vecutraumatique des rescapes aux , legons ,d'histoire dont on sous-entend qu'ellesemanent la plupart du temps d'enseignantsqui n'ont pas vecu cette periode ou quin'ont pas eu personnellement a en souffrir.Meme presuppos6 avec Ilfaudra raconter(Arte), oui Daniel et Pascal Cling ont suiviquatre deportes a Auschwitz, Maurice, Ida,Henri et Andre, en train de porter temoi-gnage dans les ecoles, en France et en Al-lemagne, et d'accompagner des groupesscolaires en Pologne. Dans C'est en hiverque les jours rallongent (Arte), FranCoisChaye propose une adaptation de l'ouvrageque Joseph Bialot a publie au Seuil en 2002sur son experience de detenu a Auschwitzd'aoft 1944 a la liberation du camp. Le filmest construit sur l'alternance du temoi-gnage de l'auteur et de la lecture de sontexte par le comedien Jacques Bonnaffe.Absents de cette programmation, Recitsd'Ellis Island (Robert Bober avec GeorgesPerec, 1978-1980) et Voyages (EmmanuelFinkiel, 1999), tous deux preoccupes parune reflexion sur la transmission et leslieux de la memoire, auraient ete precieuxaussi bien pour l'edification des rea-lisateurs actuels de temoignages filmes quepour les spectateurs.Tous les autres films, fiction ou documen-taire, sont des rediffusions. Arte a ainsi pro-gramm6 la serie americaine Holocaust (Mar-vin J. Chomsky, 1978), dans une versiondoublee en frangais qui ne peut qu'accen-tuer aujourd'hui les defauts d'un film dontla facture hollywoodienne avait entraineen son temps les critiques d'anciens de-portes comme des historiens, sans que celaaffecte son enorme succes public, d'abordaux Etats-Unis, puis en Allemagne, enfin,apres quelques polemiques, en France, oules responsables des chaines publiquesavaient rechign6e le montrer. France 3, de

    son c6te, a choisi Schindler's List (La Listede Schindler, Steven Spielberg, 1993), dontl'edition en DVD (ordinaire et collector) estdisponible depuis plusieurs annees etShoah (Claude Lanzmann, 1985), diffuseen continuite du lundi 25 janvier a 20 h 50jusqu'au mardi 26 janvier a 10 heures dumatin. Enfin, Arte a montre Falkenau.Samuel Fuller temoigne, realise en 1988,oui le realisateur Emil Weiss a eu la bonneidee de confronter Fuller aux images qu'ilavait tournees en tant que soldat lorsque,au sein de sa prestigieuse unite, la Big RedOne, il etait entre dans le camp-satellite deFalkenau et avait realise ainsi son premierfilm. Le caractere exceptionnel de ce docu-ment aurait ete encore plus evident pour lespectateur si on lui avait montre, de ma-niere brute, d'autres images du meme typetournees par les Allies lors de l'ouvertureou de la liberation des camps. C6te ameri-cain, en effet, grace au professionnalismedes equipes de reportage, une sorte demontage etait fait en direct, la dur6e desplans et la taille des cadres devant per-mettre de construire sur le champ un recitinspire des codes d'ecriture du systemehollywoodien (alternance de plans largeset rapproches, narration d'une , histoire ,centree sur des individus, dramaturgie leplus possible tendue vers un denouementteinte d'optimisme). C'est en voyant lesrushes qu'ils ont tournes, ainsi que lesfiches remplies par leurs soins sur le mo-ment, que l'on peut aujourd'hui mesurercette sorte d'interiorisation, par les came-ramen, des regles ordinaires de couverturefilmique d'un evenement.Il est probable qu'aucun spectateur n'apu voir l'ensemble des films diffuses enjanvier 2005 lors de la commemoration dela liberation d'Auschwitz. Certains aurontchoisi de s'informer sur la genese du geno-cide des Juifs d'Europe en regardant priori-tairement les documentaires, d'autresauront privilegie la fiction, d'autres encoreauront tente l'experience de la vision noc-turne de Shoah. Quoi qu'il en soit, il estdifficile de chercher une politique de pro-

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    Images et sonsImages et sons

    grammationcoherente la ou les respon-sables de chaines ont travaillesans concer-tation entre eux, seule la recherche del'exclusivitede droits de rediffusionde cer-tains films ayant pu les faire se croiser etles mettre,le cas echeant, en concurrence.Puisque le "devoir de memoire ,sembleavoir guide la plupart des initiativesdesprincipaleschaines, pourquoine pas avoirpousse cette logique en faisant 'histoiredela memoire televisuelle des camps,de 1945a nos jours?Celaauraitpermisde rassem-bler toutes les generationsen evitantdeuxecueils: laisser croire que la parole dessurvivantsvient seulement de se faire en-tendre, dans l'urgence de leur disparitionprochaine ; obligerles plus jeunes au chocd'une confrontation rontale a l'horreurdugenocide des Juifs d'Europe au risqued'ignorer 'experience,etalee dans le temps,de la prise de conscience de leurs anes.Depuis la , decouverte ,des camps par lesAlliespendant l'annee 1944-1945,de nom-breux effortsont ete faits ici ou 1a, grace ades expositions de photographies, desfilms, des livres, pour trouver les media-tions judiciaires,litteraires,artistiquesouhistoriques, permettant d'acceder a lacomprehension de la politique nazie d'ex-termination.Pource qui concerne les filmsde la periode qui va de 1945 a 1955, troismoments-cles peuvent etre distingues: lepremierfilm sur les camps montre commepreuve dans un proces, Nazi Concentra-tion Camps (Les Camps de concentrationnazis, 29 novembre 1945, Tribunal Mili-taireInternationalde Nuremberg); la pre-miere fiction faite par d'anciennes de-portees de Birkenau, Ostatni Etap (LaDerni&reEtape,WandaJakubovska,1947-1948): la copie 35 mm etant facilementdisponible dans une version restaureeparles archives frangaisesdu Film, pourquoine pas la montrera la television et men-tionner au passage le grandsucces du filmlors de sa sortie, en France comme dansd'autrespays ?Ce serait aussi une manierede ne pas faire du choix de la fiction pourevoquer les camps de la mort la matiere

    grammationcoherente la ou les respon-sables de chaines ont travaillesans concer-tation entre eux, seule la recherche del'exclusivitede droits de rediffusionde cer-tains films ayant pu les faire se croiser etles mettre,le cas echeant, en concurrence.Puisque le "devoir de memoire ,sembleavoir guide la plupart des initiativesdesprincipaleschaines, pourquoine pas avoirpousse cette logique en faisant 'histoiredela memoire televisuelle des camps,de 1945a nos jours?Celaauraitpermisde rassem-bler toutes les generationsen evitantdeuxecueils: laisser croire que la parole dessurvivantsvient seulement de se faire en-tendre, dans l'urgence de leur disparitionprochaine ; obligerles plus jeunes au chocd'une confrontation rontale a l'horreurdugenocide des Juifs d'Europe au risqued'ignorer 'experience,etalee dans le temps,de la prise de conscience de leurs anes.Depuis la , decouverte ,des camps par lesAlliespendant l'annee 1944-1945,de nom-breux effortsont ete faits ici ou 1a, grace ades expositions de photographies, desfilms, des livres, pour trouver les media-tions judiciaires,litteraires,artistiquesouhistoriques, permettant d'acceder a lacomprehension de la politique nazie d'ex-termination.Pource qui concerne les filmsde la periode qui va de 1945 a 1955, troismoments-cles peuvent etre distingues: lepremierfilm sur les camps montre commepreuve dans un proces, Nazi Concentra-tion Camps (Les Camps de concentrationnazis, 29 novembre 1945, Tribunal Mili-taireInternationalde Nuremberg); la pre-miere fiction faite par d'anciennes de-portees de Birkenau, Ostatni Etap (LaDerni&reEtape,WandaJakubovska,1947-1948): la copie 35 mm etant facilementdisponible dans une version restaureeparles archives frangaisesdu Film, pourquoine pas la montrera la television et men-tionner au passage le grandsucces du filmlors de sa sortie, en France comme dansd'autrespays ?Ce serait aussi une manierede ne pas faire du choix de la fiction pourevoquer les camps de la mort la matiere

    d'undebat seulement rhetorique; enfin, lapremiere ceuvre documentaire d'enver-gure, Nuit et Brouillard(1956), une expe-rience collective portee parun jeune reali-sateur de 31 ans, Alain Resnais, qui peutetre egalement vue comme une etape es-sentielle dans le passage, en France,d'unehistoriographieoiudominait jusqu'alors aresistance et la deportationnon raciale aune ecriture bientot savante de l'histoiredu genocide des Juifs.En ayantoublie cestrois films essentiels dans la programma-tion televisuelle de janvier2005, celle-ci neresistera pas a l'evanescence du rituelcommemoratif, tant les chalnes genera-listes ont eu la memoire courte 1.Pourtant,de l'attestationdes , atrocites nazies al'etablissementdu genocide, d'Eisenhowera Ohrdruf a la somme de Raul Hilberg, deJakubovska, Resnais, Perec et Bober, aLanzmannet Finkiel,il y a un meme par-cours solidaire,celui qui a permisla matu-ration au fil des annees de cette construc-tion historiqueet memorielle qui porte lenom de Shoah ou d'Holocauste.

    Christian Delage

    d'undebat seulement rhetorique; enfin, lapremiere ceuvre documentaire d'enver-gure, Nuit et Brouillard(1956), une expe-rience collective portee parun jeune reali-sateur de 31 ans, Alain Resnais, qui peutetre egalement vue comme une etape es-sentielle dans le passage, en France,d'unehistoriographieoiudominait jusqu'alors aresistance et la deportationnon raciale aune ecriture bientot savante de l'histoiredu genocide des Juifs.En ayantoublie cestrois films essentiels dans la programma-tion televisuelle de janvier2005, celle-ci neresistera pas a l'evanescence du rituelcommemoratif, tant les chalnes genera-listes ont eu la memoire courte 1.Pourtant,de l'attestationdes , atrocites nazies al'etablissementdu genocide, d'Eisenhowera Ohrdruf a la somme de Raul Hilberg, deJakubovska, Resnais, Perec et Bober, aLanzmannet Finkiel,il y a un meme par-cours solidaire,celui qui a permisla matu-ration au fil des annees de cette construc-tion historiqueet memorielle qui porte lenom de Shoah ou d'Holocauste.

    Christian Delage

    LA CHUTEQuelpeutetre ce filmqui,des sa sortieaumois de septembre2004,a faitcouler beau-coup d'encre dans la presse europeenne etqui, en Allemagne, des mois durant, arempliles salles?Un film qui se concentre

    1. IIauraitpar exemple ete interessantde rappeler es dif-ferents contextes dans lesquels Nuit et Brouillarda ete dif-fuse, ne serait-cequ'en France: Cannes, 1956, suivi d'unesortie en salles; Paques 1957, premiere diffusion televi-suelle ; demandefaite parJacquesChirac,Premierministre,aux enseignantsdu secondaire de montrer e film en classeet a la televisionpubliquede le rediffuser n 1987,en paral-lele a la tenue du proces de Klaus Barbie; nouvelle diffu-sion du film la television lors de la profanationdu cime-tierede Carpentras,n mai 1990; rediffusiondu film et edi-tion avec le CNDP d'une cassette VHSenvoyee a tous leslycees, a la demande du ministrede l'Educationnationale,JackLang, andisque le proces de Paul Touvier se prepare,en avril-mai1993; enfin, edition du film en DVD en parte-nariatavec Arte,2003.

    LA CHUTEQuelpeutetre ce filmqui,des sa sortieaumois de septembre2004,a faitcouler beau-coup d'encre dans la presse europeenne etqui, en Allemagne, des mois durant, arempliles salles?Un film qui se concentre

    1. IIauraitpar exemple ete interessantde rappeler es dif-ferents contextes dans lesquels Nuit et Brouillarda ete dif-fuse, ne serait-cequ'en France: Cannes, 1956, suivi d'unesortie en salles; Paques 1957, premiere diffusion televi-suelle ; demandefaite parJacquesChirac,Premierministre,aux enseignantsdu secondaire de montrer e film en classeet a la televisionpubliquede le rediffuser n 1987,en paral-lele a la tenue du proces de Klaus Barbie; nouvelle diffu-sion du film la television lors de la profanationdu cime-tierede Carpentras,n mai 1990; rediffusiondu film et edi-tion avec le CNDP d'une cassette VHSenvoyee a tous leslycees, a la demande du ministrede l'Educationnationale,JackLang, andisque le proces de Paul Touvier se prepare,en avril-mai1993; enfin, edition du film en DVD en parte-nariatavec Arte,2003.

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