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A12 18 e Congrès de pneumologie de langue française — Marseille, 31 janvier au 2 février 2014 M. El Kholy a , H. Morisse Pradier a , P. Compagnon b , F. Lamoureux b , G. Gargala c , S. Dominique a , A. Chabaud d , J.-F. Muir e , L. Thiberville a a Clinique pneumologique, Rouen, France b Service de pharmacologie, Rouen, France c Service de parasitologie, Rouen, France d Service de pharmacie, Rouen, France e Service de pneumologie et USIR & UPRES EA 3830, Rouen, France Le voriconazole est prescrit avec succès dans les aspergilloses chro- niques nécrosantes et les aspergilloses allergiques. Son utilisation est rendue complexe par ses interactions médicamenteuses et sa pharmacocinétique. Son métabolisme par le cytochrome hépatique P450 est responsable d’une variabilité interindividuelle importante. Dans la littérature, le suivi thérapeutique pharmacologique du vori- conazole semble déterminant. Nous avons recruté rétrospectivement des patients ayant eu au moins un dosage sanguin de voriconazole au cours d’une patholo- gie pulmonaire aspergillaire au sein des services de pneumologie du CHU de Rouen et évalué les caractéristiques des patients réfrac- taires à augmenter leur voriconazolémie. Dans cette étude monocentrique, longitudinale, observationnelle, nous avons recueilli les voriconazolémies réalisées de juin 2010 à mai 2013, le mode d’administration du voriconazole, les éléments cliniques et paracliniques déterminant le type d’affection aspergil- laire et l’évolution globale sous traitement. 75 patients ont été inclus dans cette étude comptabilisant au total 162 dosages. Ils cumulaient en moyenne 3 facteurs de risque d’affection aspergillaire. L’indication majoritaire du traitement antifongique était l’aspergillose chronique nécrosante. Deux fac- teurs semblent significativement associés à un sous-dosage en voriconazole : l’ethnie non caucasienne (p = 0,007) et la mucovis- cidose (p = 0,018). Le suivi thérapeutique pharmacologique du voriconazole semble indispensable. Un génotypage systématique de l’isoenzyme princi- pale du CYP450, le CYP2C19 pourrait optimiser sa prescription. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.035 CO05 — IRC, VNI 25 Dépistage et évolution de la dysfonction diaphragmatique chez les patients ventilés en réanimation M.L. Fenet , B. Planquette , J. Bedel , J.P. Bedos CHV André-Mignot, Le Chesnay, France Introduction.— La neuromyopathie de réanimation et la ventilation mécanique (VM) peuvent induire une dysfonction diaphragmatique (DD). La réversibilité de la DD et son impact sur le sevrage de la VM sont mal connus. L’objectif principal est de décrire l’évolution des DD lors du sevrage de la VM. Méthodes.— Étude prospective, interventionnelle, monocentrique ayant inclus tous les patients intubés-ventilés plus de 7 jours. Évaluation échographique répétée (/72 h) de l’excursion diaphrag- matique en aveugle par 2 opérateurs à partir de la 1 re épreuve de sevrage. Analyse descriptive de l’évolution des DD et de la repro- ductibilité inter-opérateur (coefficient et taux de corrélation). Résultats.— Trente-quatre patients (âge 64,4 ± 14,8 ans) ont été inclus du 01/11/2012 au 01/05/2013. Le score IGSII était de 55,7 ± 14,4, la durée médiane de séjour de 17jours [13—30]. Treize patients avaient une DD (38 %) : 8 bilatérales et 5 unilatérales. Une disparition rapide de la DD a été constatée chez 5 des 8 patients avec DD bilatérale (1 patient n’a eu qu’une échographie). Les 2 patients sans amélioration étaient dénutris et éthyliques chroniques. Aucune réintubation précoce n’a été nécessaire ; 7 patients ont été réintu- bés après 48 h ou trachéotomisés : 5 d’entre eux avaient une DD. La mortalité en réanimation était de 37 % chez les patients avec DD et de 5 % chez les patients sans DD (p = 0,048). Le taux moyen concordance de diagnostic inter-opérateur était de 91 %. Le mode temps-mouvement était plus reproductible que le mode bidimen- sionnel. Conclusion.— En réanimation, bien que le plus souvent rapidement réversible, la DD pourrait être associée à un pronostic défavorable. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.036 26 Test en hypoxie sous ventilation non invasive (VNI) chez les patients insuffisants respiratoires dans le cadre de maladies neuromusculaires (MNM) au stade de ventilation : comparaison de l’oxygénothérapie (O 2 ) et de la VNI L. Beaumont a , B. Mwenge b , J.L. Golmard c , M. Georges d , C. Morelot-Panzini a , S. Morel a , C.S. Straus e , T. Similowski a , J. Gonzalez-Bermejo a a Pneumologie et réanimation, Pitié-Salpêtrière, Paris, France b Pneumologie et sommeil, faculté Saint-Luc, Louvain, Belgique c Biostatistiques, Pitié-Salpêtrière, Paris, France d Service de pneumologie, Dijon, France e EFRED, Pitié-Salpêtrière, Paris, France Introduction.— La British Thoracic Society recommande la réalisa- tion d’un test en hypoxie (TH) chez tous les patients insuffisants respiratoires dans le cadre de MNM au stade de VNI avant un voyage en avion. Nous avons comparé l’O 2 et la VNI comme traitement de suppléance dans cette population. Matériels et méthodes.— Nous avons développé une méthode origi- nale de test en hypoxie, utilisant un Canopy relié à un générateur d’hypoxie. Le TH était réalisé sous FiO 2 15 % en ventilation spon- tanée, puis avec adjonction de 2 L d’oxygène, et enfin sous VNI. Les saturations (SpO 2 ) moyennes ont été comparées avec un test de Wilcoxon. Résultats.— Dix-neuf patients dont 7 femmes ont été inclus. Treize souffraient de sclérose latérale amyotrophique, 6d’autres MNM. Leur capacité vitale moyenne était de 41,38 ± 19,9 %, et la SpO 2 moyenne de 94,2 ± 1,4 %. Au cours du TH, 14/19 désaturent en dessous de 90 % SpO 2 , parmi lesquels 4/19 en dessous de 85 % SpO 2 . Il existe un seuil de tolérance clinique à 90 % SpO 2 , attesté par une augmentation de la fréquence respiratoire (+ 5/min) et une tachycardie. La SpO 2 en hypoxie est de 87,2 ± 4,5 %, sans diminution significative de la PetCO 2 . La SpO 2 moyenne remonte à 96,1 ± 1,7 % sous O 2 , et à 91,5 ± 2,8 % sous VNI, avec un avantage significatif pour l’O 2 (p < 0,0001). Si tous les patients étaient corrigés par l’O 2 , 2/14 n’étaient pas corrigés par la VNI. Conclusion.— Le test en hypoxie est réalisable sous VNI et permet de choisir le traitement de suppléance le plus approprié lors d’un voyage aérien chez les patients insuffisants respiratoires sur MNM. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.037 27 Signification des pics de désaturation sous ventilation non invasive (VNI) chez le patient insuffisant respiratoire chronique (IRC)

Dépistage et évolution de la dysfonction diaphragmatique chez les patients ventilés en réanimation

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A12 18e Congrès de pneumologie de langue française — Marseille, 31 janvier au 2 février 2014

M. El Kholy a, H. Morisse Pradier a, P. Compagnon b,F. Lamoureux b, G. Gargala c, S. Dominique a, A. Chabaud d,J.-F. Muir e, L. Thiberville a

a Clinique pneumologique, Rouen, Franceb Service de pharmacologie, Rouen, Francec Service de parasitologie, Rouen, Franced Service de pharmacie, Rouen, Francee Service de pneumologie et USIR & UPRES EA 3830, Rouen, France

Le voriconazole est prescrit avec succès dans les aspergilloses chro-niques nécrosantes et les aspergilloses allergiques. Son utilisationest rendue complexe par ses interactions médicamenteuses et sapharmacocinétique. Son métabolisme par le cytochrome hépatiqueP450 est responsable d’une variabilité interindividuelle importante.Dans la littérature, le suivi thérapeutique pharmacologique du vori-conazole semble déterminant.Nous avons recruté rétrospectivement des patients ayant eu aumoins un dosage sanguin de voriconazole au cours d’une patholo-gie pulmonaire aspergillaire au sein des services de pneumologiedu CHU de Rouen et évalué les caractéristiques des patients réfrac-taires à augmenter leur voriconazolémie.Dans cette étude monocentrique, longitudinale, observationnelle,nous avons recueilli les voriconazolémies réalisées de juin 2010 àmai 2013, le mode d’administration du voriconazole, les élémentscliniques et paracliniques déterminant le type d’affection aspergil-laire et l’évolution globale sous traitement.75 patients ont été inclus dans cette étude comptabilisant autotal 162 dosages. Ils cumulaient en moyenne 3 facteurs de risqued’affection aspergillaire. L’indication majoritaire du traitementantifongique était l’aspergillose chronique nécrosante. Deux fac-teurs semblent significativement associés à un sous-dosage envoriconazole : l’ethnie non caucasienne (p = 0,007) et la mucovis-cidose (p = 0,018).Le suivi thérapeutique pharmacologique du voriconazole sembleindispensable. Un génotypage systématique de l’isoenzyme princi-pale du CYP450, le CYP2C19 pourrait optimiser sa prescription.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.035

CO05 — IRC, VNI

25Dépistage et évolution de ladysfonction diaphragmatique chez lespatients ventilés en réanimationM.L. Fenet , B. Planquette , J. Bedel , J.P. BedosCHV André-Mignot, Le Chesnay, France

Introduction.— La neuromyopathie de réanimation et la ventilationmécanique (VM) peuvent induire une dysfonction diaphragmatique(DD). La réversibilité de la DD et son impact sur le sevrage de la VMsont mal connus. L’objectif principal est de décrire l’évolution desDD lors du sevrage de la VM.Méthodes.— Étude prospective, interventionnelle, monocentriqueayant inclus tous les patients intubés-ventilés plus de 7 jours.Évaluation échographique répétée (/72 h) de l’excursion diaphrag-matique en aveugle par 2 opérateurs à partir de la 1re épreuve desevrage. Analyse descriptive de l’évolution des DD et de la repro-ductibilité inter-opérateur (coefficient et taux de corrélation).Résultats.— Trente-quatre patients (âge 64,4 ± 14,8 ans) ont étéinclus du 01/11/2012 au 01/05/2013. Le score IGSII était de55,7 ± 14,4, la durée médiane de séjour de 17 jours [13—30]. Treizepatients avaient une DD (38 %) : 8 bilatérales et 5 unilatérales. Unedisparition rapide de la DD a été constatée chez 5 des 8 patients avec

DD bilatérale (1 patient n’a eu qu’une échographie). Les 2 patientssans amélioration étaient dénutris et éthyliques chroniques. Aucuneréintubation précoce n’a été nécessaire ; 7 patients ont été réintu-bés après 48 h ou trachéotomisés : 5 d’entre eux avaient une DD.La mortalité en réanimation était de 37 % chez les patients avecDD et de 5 % chez les patients sans DD (p = 0,048). Le taux moyenconcordance de diagnostic inter-opérateur était de 91 %. Le modetemps-mouvement était plus reproductible que le mode bidimen-sionnel.Conclusion.— En réanimation, bien que le plus souvent rapidementréversible, la DD pourrait être associée à un pronostic défavorable.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.036

26Test en hypoxie sous ventilation noninvasive (VNI) chez les patientsinsuffisants respiratoires dans le cadrede maladies neuromusculaires (MNM)au stade de ventilation : comparaisonde l’oxygénothérapie (O2) et de la VNIL. Beaumont a, B. Mwenge b, J.L. Golmard c, M. Georges d,C. Morelot-Panzini a, S. Morel a, C.S. Straus e, T. Similowski a,J. Gonzalez-Bermejo a

a Pneumologie et réanimation, Pitié-Salpêtrière, Paris, Franceb Pneumologie et sommeil, faculté Saint-Luc, Louvain, Belgiquec Biostatistiques, Pitié-Salpêtrière, Paris, Franced Service de pneumologie, Dijon, Francee EFRED, Pitié-Salpêtrière, Paris, France

Introduction.— La British Thoracic Society recommande la réalisa-tion d’un test en hypoxie (TH) chez tous les patients insuffisantsrespiratoires dans le cadre de MNM au stade de VNI avant un voyageen avion. Nous avons comparé l’O2 et la VNI comme traitement desuppléance dans cette population.Matériels et méthodes.— Nous avons développé une méthode origi-nale de test en hypoxie, utilisant un Canopy relié à un générateurd’hypoxie. Le TH était réalisé sous FiO2 15 % en ventilation spon-tanée, puis avec adjonction de 2 L d’oxygène, et enfin sous VNI.Les saturations (SpO2) moyennes ont été comparées avec un testde Wilcoxon.Résultats.— Dix-neuf patients dont 7 femmes ont été inclus.Treize souffraient de sclérose latérale amyotrophique, 6 d’autresMNM. Leur capacité vitale moyenne était de 41,38 ± 19,9 %, et laSpO2 moyenne de 94,2 ± 1,4 %. Au cours du TH, 14/19 désaturenten dessous de 90 % SpO2, parmi lesquels 4/19 en dessous de 85 %SpO2. Il existe un seuil de tolérance clinique à 90 % SpO2, attestépar une augmentation de la fréquence respiratoire (+ 5/min) et unetachycardie. La SpO2 en hypoxie est de 87,2 ± 4,5 %, sans diminutionsignificative de la PetCO2. La SpO2 moyenne remonte à 96,1 ± 1,7 %sous O2, et à 91,5 ± 2,8 % sous VNI, avec un avantage significatifpour l’O2 (p < 0,0001). Si tous les patients étaient corrigés par l’O2,2/14 n’étaient pas corrigés par la VNI.Conclusion.— Le test en hypoxie est réalisable sous VNI et permetde choisir le traitement de suppléance le plus approprié lors d’unvoyage aérien chez les patients insuffisants respiratoires sur MNM.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.037

27Signification des pics de désaturationsous ventilation non invasive (VNI)chez le patient insuffisant respiratoirechronique (IRC)