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Numéro 8, février 1979 Des fé(es)-ministes chrétiennes? Est-il possible d'être féministe et croyante en même temps? Peut-on être autrement que vierge ou mère pour se conformer à l'Evangile? Ces questions sont loin d'être impertinentes quand on pense à ce que j'appelle l'événement des-"Fées ont soif". Aussi, ce phénomène interpelle le collectif l'Autre Parole comme toutes les femmes qui se considèrent à la fois croyantes et féministes. Je ne veux pas ici faire une critique du livre ou de la pièce elle-même, ni réagir aux nombreux com- mentaires auxquels cet événement a donné lieu, ni por- ter un jugement sur les divers types d'action ou d'in- tervention auxquels nous avons assité à cette occasion. Je veux, tout simplement, relever des éléments de ré- flexion qui me sont venus et que je veux partager avec d'autres. Je tiens aussi à préciser que ce ne sont pas des questions neuves pour ceux et celles qui s'intéres- sent aux phénomènes socio-religieux. Mais en tant que l'événement-des-"Fées ont soif" a révélé au grand jour des traits culturels ou des forces à l'oeuvre dans notre société québécoise, je pense que ces questions

Des fé(es)-ministes chrétiennes?

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Numéro 8, février 1979

Des fé(es)-ministes chrétiennes?

Est-il possible d'être féministe et croyanteen même temps? Peut-on être autrement que vierge oumère pour se conformer à l'Evangile? Ces questionssont loin d'être impertinentes quand on pense à ceque j'appelle l'événement des-"Fées ont soif". Aussi,ce phénomène interpelle le collectif l'Autre Parolecomme toutes les femmes qui se considèrent à la foiscroyantes et féministes.

Je ne veux pas ici faire une critique du livreou de la pièce elle-même, ni réagir aux nombreux com-mentaires auxquels cet événement a donné lieu, ni por-ter un jugement sur les divers types d'action ou d'in-tervention auxquels nous avons assité à cette occasion.Je veux, tout simplement, relever des éléments de ré-flexion qui me sont venus et que je veux partager avecd'autres. Je tiens aussi à préciser que ce ne sont pasdes questions neuves pour ceux et celles qui s'intéres-sent aux phénomènes socio-religieux. Mais en tant quel'événement-des-"Fées ont soif" a révélé au grand jourdes traits culturels ou des forces à l'oeuvre dansnotre société québécoise, je pense que ces questions

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prennent un caractère de première importance pour desfemmes qui cherchent à vivre leur foi dans la luciditéet la dignité.

Il s'agit, en somme, du problème de la justi-fication religieuse de la situation oppressive desfemmes,~et particulièrement ce problème appliqué àla mariologie. Que l'Eglise comme institution humaineparticipe de la culture mâle patriarcale et donc deses injustices à l'égard des femmes, il n'y a rien làqui doive nous étonner. Mais que l'Eglise prenne Dieua témoin de cette situation en parlant de volonté deDieu, de plan de Dieu, de vocation féminine, et doncjustifie la plus radicale des oppressions, voilà unecontradiction pour le moins scandaleuse.

L'exemple de la théologie mariale est trèsparlant: la Vierge-Marie a été présentée aux femmescomme le grand modèle (et pour les hommes, l'imageidéale de la femme). Il ne s'agit pas, ici, de re-mettre en question le fait que Marie, comme mère deJésus, ait été vierge et mère. Mais de la proposeren modèle, à ce titre-là, voilà qui pose problème.De cette façon, le symbolisme mariai enferme lesfemmes (aussi bien les hommes) dans un monde schizo-phrène. Dans la réalité, en effet, les femmes nepeuvent être les deux à la fois. Les femmes réellessont donc condamnées à être ou vierges, ou "putains",à moins qu'elles paient en devenant mères dans la fa-mille patriarcale. De toute façon, elles ne peuventêtre elles-mêmes comme personnes libres et autonomes.Elles sont aliénées en étant "statufiées".

A l'intérieur de ce symbolisme de la vierge-mère, la virginité a reçu de tels privilèges qu'ellea été considérée comme l'étalon ou la mesure de toutechose. Non pas que l'état de virginité offert auxfemmes n'ait pu leur apporter des chances d'autonomie.Mais l'événement -des-"Fées ont soif" montre aussi que

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le symbolisme mariai (marqué d'ailleurs par la cul-ture gnostique dans laquelle il s'est développé) aeu d'autres effets, beaucoup moins positifs, pourne pas dire désastreux, dans notre société québé-coise.

Et pourtant, est-ce bien là le message évan-gélique concernant Marie de Nazareth, concernantles femmes, concernant l'humanité?

La réflexion théologique doit être poussée,mais surtout les mentalités doivent être transfor-mées. Car les recherches bibliques et théologiquesrenouvelant la mariologie ne semblent pas avoiratteint l'ensemble des chrétiens et chrétiennes(même pas l'ensemble de l'Eglise officielle). Unetâche considérable attend l'Autre Parole.

J'espère, pour ma part, que l'événement-dés"Fées ont soif" saura stimuler la réflexion etl'action de celles qui se disent à la fois croyan-tes et féministes.

Sherbrooke Louise Melançon

ELLES SONT PLUS QUE TROIS A AVOIR SOIF ...

Il semblerait que "des femmes et des hommesde tous âges et de toutes conditions éprouvent pré-sentement une gêne, une souffrance même, devant laprésentation d'une pièce de théâtre qui les atteintdans leur dignité de personnes et dans leur foi re-ligieuse". Nous n'oserions pas douter de la véra-cité de ces sentiments. Mais l'heure de l'unanimitén'est plus.

Pour notre part, des membres du collectif del'Autre Parole, après avoir vu "Les Fées ont soif",

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nous voulons dire notre profond accord avec cettepièce. Nous avons nous aussi des sentiments derévolte et de tristesse mais à l'égard des "cen-seurs" qui veulent faire taire cette parole auda-cieusement libératrice.

Nous sommes des femmes chrétiennes et fémi-nistes. La pièce "Les fées ont soif" nous a re-jointes dans notre vécu de femmes. En faisant cra-queler, éclater le lourd masque de plâtre de Marie,Denise Boucher redonne à cette femme son corps, sonhistoricité. Il peut être certes navrant pour ceuxqui ont mis tant d'années à modeler un certain visa-ge de Marie, de le voir s'émietter, "perdre la face".Mais pour nous, Denise Boucher redonne au monde, Ma-rie mère de Jésus. Ce n'est pas la biographie d'unpersonnage historique que nous offre l'auteur, c'estl'éclatement d'une statue qui^nous l'espérons, lais-sera émerger une femme au nom de Marie de Nazareth.

Cette malheureuse statue, placée sur un piédes-tal était loin de nous. "Déstatufier" Marie, c'estla rendre au milieu de ses soeurs, c'est nous per-mettre de vivre des complicités avec elle. Une Marieparmi le monde, c'est une Marie solidaire du vécu detoutes les femmes. C'est amorcer l'espérance d'unelibération collective. L'essentiel est là pour nous.

Nous n'avons pas le goût de faire le jeu de laliste des "pour" et des "contre". Nous savons parfai-tement qu'elle s'allongerait de part et d'autre. Maisnous ne voulons pas laisser croire que tous les chré-tiens et toutes les chrétiennes se placent derrièrela position des "contre-les-fées-ont-soif".

Nous ne prétendons pas non plus faire nôtrestous les mots, toutes les répliques de cette pièce.Nous n'avons pas affaire ici à la vérité révélée.Nous sommes invitées à rencontrer la parole d'uneculture, d'une femme qui trouve chez-nous de multiples

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connivences. Après avoir vu "Les fées ont soif" nosconnivences sont assez nombreuses pour qu'on puissedire oui et longue vie à cette pièce et avec un clind'oeil on salue ces soeurs-fées du théâtre.

Judith Dufour-VaillancourtMonique DumaisMarie-Andrée Roy

Article paru dans Le Devoir. 9 décembre 1978.

ENSEMBLE D'UNE SEULE VOIX; LA MEILLEURE VOIE

A l'émission Forum du 5 janvier dernier, onapprenait, de l'aveu même du vice-président del'Association des parents catholiques, que lapièce Les fées ont soif avait servi de prétexteau déclenchement d'une action depuis longtempsconcoctée, souhaitée et jugée nécessaire à lasauvegarde de la foi et des moeurs dans la belleProvince. Une fraction relativement importante dela population était depuis longtemps impatiente depasser à l'action.

Ces gens estiment en effet que la liberté en-gendrée par le pluralisme dans notre société a prisune envergure intolérable et qu'il est grand tempsd'y mettre un frein.

Le porte-parole des censeurs de la pièce àl'émission Forum l'a qualifiée de "goutte qui afait déborder le verre".

Cet aveu est plein d'enseignements. En effet,la pièce mise en procès soutient, avec des procédésqu'on a le droit de juger discutables, la cause fé-ministe.

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On peut, je crois, sans tomber dans la para-noïa, penser que cette guerre ouverte, déclenchéepar l'injonction qui interdit la diffusion del'oeuvre écrite, a soigneusement choisi sa proie.

Les revendications féminines ont en effet lavertu particulière de faire plus facilement que biend'autres, au moins aussi virulentes, "déborder leverre". De la même façon que les incartades fémi-nines réelles ou imaginaires ont toujours eu le donde déchaîner des foudres particulièrement dévasta-trices.

Il m'a toujours, par exemple, paru étonnantque les femmes ayant eu si peu de place dans laréflexion théologique, aient trouvé le tour demourir en si grand nombre sur les bûchers de l'In-quisition sous l'accusation d'hérésie ou de sorcel-lerie. N'étaient-elles pas pourtant de simples fi-dèles à qui on refusait tout pouvoir? Qu'avait-onà craindre d'elles? Quand les femmes obéissent etse taisent dans l'Eglise, on les ignore et les ou-blie. Quand elles ouvrent la bouche, le torchonbrûle... Comment pouvait-on à la fois leur refuserla capacité et le droit de penser et juger leur in-fluence si redoutable? Comment des êtres Présumé-ment si faibles physiquement, intellectuellementpouvaient-ils nécessiter une répression aussi ri-goureuse? Il est vrai qu'on les jugeait en mêmetemps plus radicalement perverties. "Filles d'Eve",c'était tout dire.

Mais enfin, nous n'en sommes pas en ce basmonde à un paradoxe prèsl Et de toutes nos his-toires de répression, de toutes nos aventures avor-tées de libération et d'épanouissement, la seulechose intelligente à faire est probablement d'entirer la leçon qui s'impose au niveau des stratégiesd'action.

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Les fées ont soif c'est un cri, un hurlementqui a, la chose est difficilement contestable, ledéfaut d'être par moments vulgaire. On a toujoursun peu à perdre en ne réclamant pas son droit poli-ment. En effet on fournit de la sorte des armestrop bien fourbies aux apprentis-censeurs.

D'autre part chuchoter son message discrète-ment, poliment, plaider sa cause dans un murmuretimide c'est un moyen certain de n'être pas enten-due. A moins... A moins qu'on soit cent, mille,un million, la moitié du monde à chuchoter de con-cert le même appel, la même revendication, la mêmeespérance.

Alors quand s'élève la rumeur d'un, de dix,de cent millions de chuchotements, elle acquiertla force d'un cri impossible à faire taire puisqueloin d'être un appel isolé, le murmure est, par laforce de la solidarité, la volonté exprimée et plusfacilement victorieuse d'une foule en marche versun- avenir meilleur.

Dans cet avenir-là, chacune et chacun pourraitespérer aller au bout de soi-même.

Sherbrooke Marie Gratton-Boucher

L'INSTRUCTION AU FEMININ

L'article de Michèle Pérusse "Autrefois, na-guère, aujourd'hui, l'instruction au féminin" parudans Education Québec de janvier 79 m'a permis depréciser quelques réflexions que je veux partageravec le groupe de l'Autre Parole. Car même sijusqu'à aujourd'hui j'ai refusé de m'impliquerdans ce groupe féministe au sein de l'Eglise, j'aisuivi de loin mais avec intérêt tout ce qui s'ypasse.

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Avec vous je suis convaincue que la libérationde la femme doit devenir la préoccupation de chacunede nous. C'est la femme qui doit se réaliser danstoute la plénitude de son être. Mais pour se réaliseret se "poser" comme personne dans l'humanité, elledoit le faire face à un autre être qui lui fait dé-couvrir sa réalité féminine. En effet j'ai besoindu "tu" pour réaliser mon "je"; j'ai besoin du mas-culin pour réaliser le féminin et accéder à l'huma-nité totale.

Ce qui m'a frappée dans l'article de M. Pérusse,c'est que le mouvement féministe via l'instruction aété mené surtout par des hommes jusqu'au XIX siècleet ce, depuis Charlemagne0 N'est-ce pas parce quece fut une guerre d'hommes seuls qu'il resta théori-que et sans grands effets?

D'un autre côté, si ce combat demeure l'actionde la femme seule, à mon avis, il n'ira guère plusloin et ne sera guère plus réaliste, car je ne puisimaginer un monde refait au féminin où l'humanitéféminine et masculine pourrait vivre plus à l'aiseque dans le monde actuel "bâti par des hommes pourdes hommes". C'est pourquoi certaines affirmationscomme "réécrire la théologie au féminin" m1apparais-sent utopiques et irréalistes. On risque d'avoirencore un langage tronqué comme celui de la théolo-gie actuelle parce qu'il oubliera aussi une moitiéde l'humanité. On risquerait fort alors d'en arri-ver à des affrontements où les blessés seraient au-tant des femmes que des hommes où le résultat seraittout autre qu'un monde harmonieusement construit.

Je demeure convaincue que dans cette luttepour la libération on doive se centrer sur la per-sonne car c'est elle qui a besoin d'être développée,exprimée dans tous ses aspects. Et pour ce faire,nous avons besoin de tous les effectifs que sontles femmes et les hommes.

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Un autre aspect de l'article précité que jeveux souligner c'est la très grande prise de cons-cience et la lutte qui s'engagent dans le mondeféminin pour que la femme recouvre ses droits àl'instruction entière et cela malgré les effortscontraires d'un clergé et d'une société qui veulentla confiner à un rôle unique et subalterne. Cesfemmes qui ont mené l'action, et c'est leur rôle,ont bien su s'allier les appuis masculins et par-venir ainsi à des résultats intéressants. .Cepen-dant, je constate qu'on a grand besoin encore d'in-citer les femmes à parler et agir. Elles doiventapprendre à se conscientiser, à oser, a foncer, àprendre parti, à s'engager et cela dans l'unité detout leur être, de toute leur personne. Je penseque notre préoccupation devrait être de faire dé-couvrir à la femme qu'elle peut "être-bien-avec"l'homme sans "être-bien-pour" l'homme ou "être-bien-contre" l'homme.

Voilà ce que j'avais le goût de dire à mescollègues de l'Autre Parole parce que je me sensl'une de vous, et comme vous soucieuse de nousfaire jouer tout notre rôle dans la société etl'Eglise.

Sherbrooke Nellie Vandal

POUR LIBERER L'ENFANT ...

1975: année de la femme, 1979: année de l'en-fant. A part le fait de mobiliser pour un momentles caméras et la publicité, ces deux événements serejoignent-ils par d'autres lieux plus fondamentaux?Au-delà des hommages rendus et de la pacotille ven-due, qu'auront apporté ces deux années au plan dela réflexion, de la conscientisation et des initia-tives concrètes?

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Bien sûr, la plupart des femmes se sentent pro-bablement très concernées par l'année de l'enfant̂ .Comment en serait-il autrement dans un contexte où onles incite à sur-valoriser l'importance de leur rôleauprès des enfants pour éviter qu'elles se reconnais-sent des compétences pour d'autres fonctions? L'annéede l'enfant permettra sans doute aussi de mettre enévidence diverses formes d'oppression dont les enfantssont victimes et de pointer du doigt des "femmes cou-pables". 1979 pourrait cependant être une occasionprivilégiée de découverte de ce que les femmes et le senfants ont en commun au niveau d'un processus de li-bération.

Au Québec, comme en bien d'autres pays, femmeset enfants ont appris ensemble à se soumettre à uneanalyse masculine de leur réalité et à y conformerleurs agirs. A force de les obliger à regarder lemonde de leur cuisine et de leur berceau, on a sou-vent réussi à étouffer leurs désirs et même leurparole. Il est en effet plus facile d'anéantirles cris par la force ou le chantage que d'essayerde déchiffrer la signification profonde de ce quisemble à première vue touffu et étranger au discoursorganisé des traditions établies.

Ces événements ont trahi non seulement le vi-sage de la femme, mais aussi celui de l'enfant. En-tretenir la femme dans un état de soumission, de dé-pendance et de silence sur des sujets qui la concer-nent au plus haut point, n'est-ce-pas en quelquesorte lui reconnaître un statut comparable à celuiqu'on a toujours réservé aux enfants? Et, selon lamême logique, n'est-ce pas en même temps un moyen deperpétuer une fausse image de l'enfant?

En attendant que s'équilibrent dans l'universéducatif de l'enfant (famille-garderie-école primai-re) les contributions masculines et féminines etmême, pour hâter ce processus, les femmes ne peuventse contenter de dévoiler leur visage mais elles doi-vent aider l'enfant à trouver et à révéler le sien.

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Croire à l'intelligence, à l'intuition et la sensi-bilité des enfants ne consiste pas seulement a nousréjouir de ce qu'ils nous renvoient de nous-mêmeset de ce que nous attendons d'eux. C'est avanttout découvrir avec eux le caractère unique et in-dispensable de leur participation aux projets fami-lial, scolaire et social.

Quand nous prendrons au sérieux les besoinsdes enfants et que nous leur donnerons les moyensde les exprimer, quand nous tiendrons compte deleur parole, non seulement aurons-nous commencé ànous libérer de l'enfant soumis de jadis mais nousaurons aussi amorcé la libération de l'enfant.

Sherbrooke Michèle Lavoie

INTERPELLATION

Le Bulljetin du C.S.F. (Conseil du statut dela femme) numéro de septembre 78, a publié uneentrevue que Monique Dumais a accordée à MichelineCarrier. Lors de leur rencontre, Monique a expli-cité son engagement en tant que féministe et chré-tienne au sein de l'Eglise et ce surtout, par lebiais de notre collectif "L''Autre Parole". Elleinsistait sur notre Espérance en une Eglise plusprès de notre humanité, démasquant les abus del'Eglise Institution.

Suite à cet article grand nombre de réponses,de commentaires nous ont été envoyés. Notre col-lectif en tant que féministe et chrétien sembleinterpeller beaucoup de femmes.

Plusieurs d'entre elles, sensibles au pro-blème des femmes, intéressées à un certain aspect

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"religieux" ou "engagement chrétien", semblent avoirde sérieuses difficultés à concilier les deux options.

Certaines se disent "distantes" voire même"extérieures" à l'Eglise catholique institutionellequi bien souvent trop rigide les brime au niveau deleurs expériences de femmes. Femmes étouffées, nonreconnues par une Eglise traditionnelle et rigide,elles ont souvent décidé de se réaliser à l'extérieurde ses structures.

L'interpellation de Monique croyant profondé-ment à un réveil possible au sein de l'Eglise, lespas que nous faisons ensemble dans l'Espéranced'une parole possible des femmes chrétiennes...tout cela semble être des signes importants et si-gnificatifs pour ces personnes.

Cette réalité de femmes engagées, interpelléespar notre acharnement, en tant que chrétiennes, nousmontre explicitement, qu'il est d'une importanceimminente de continuer à nous battre pour une Egliseplus juste et de montrer qu'il n'est absolument pasincompatible d'être féministe et chrétienne... carnotre option de foi nous obligera désirer profondé-ment la libération des opprimés, et ainsi la libéra-tion de notre expérience de femme.

Montréal Béatrice Gothscheck

GAI, GAI, NE NOUS MARIONS PAS I

(variantes sur un air connu)

1. "Je n'énumérerai donc pas les tracas du mariage,le sein qui se gonfle, l'enfant vagit, la domes-ticité agace, le souci du ménage importune..."s. Jérôme, De virginitate servanda XIl, 2

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2. "La mère n'est donc sauvée qu'à la condition d'en-gendrer des enfants qui demeurent vierges; elledoit retrouver en eux ce qu'elle a perdu en elle-même, le dommage et la carie de la racine sontcompensés par les fleurs et les fruits." s. Jé-rôme Contre Jovinien, 12.

3. "Que se rassemblent les fruits des mariages réi-térés, tout à fait adoptés aux derniers temps,des seins gonflés de lait, des ventres secouésde vomissements et des gosses qui piaillent.Préparez à l'antéChrist de quoi fournir large-ment à sa cruauté. Il vous amène comme accou-cheuse des fournisseurs de charniers."Tertullien, de Monogamia, X, 7.

4. "La part de tribulations que comporte le mariage,tu l'as apprise dans le mariage lui-même; telsles Hébreux de la chair des cailles, tu en asété saturée jusqu'à la nausée. C'est une biletrès amère qui a éprouvé ta gorge; tu as expulséles nourritures gâtées et malsaines, tu as sou-lagé ton estomac enflammé, pourquoi voudrais-tuingérer de nouveau ce qui t'a été nuisible? Lechien revient-il à ce qu'il a vomi, et le porcà la boue où il se roule? Quoique privés deraison ni les animaux, ni les oiseaux migrateursne retombent dans les mêmes pièges ou filets.Tu crains peut-être que la descendance des Furiane s'éteigne et que ton père n'ait pas de bébéqui puisse ramper sur sa poitrine ou badigeonnerson crâne d'excréments..." s. Jérôme, Lettres,54, 4

5. "Et voici que les bébés se mettent à crier, queles domestiques font du vacarme, que les enfantsse suspendent à son cou pour se faire embrasser.Il faut faire le compte des dépenses et préparerde nouveaux frais. Pendant ce temps les cuisi-niers préparent les viandes, les tisseuses de

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toile bavardent et voici qu'on annonce l'arrivéedu maître de maison, accompagné de ses amis: lelit est-il bien dressé? Le carrelage est-il ba-layé? Les coupes sont-elles ornées? Le repasest-il prêt? Réponds-moi, je te prie, dans toutce tracas, où est la pensée de Dieu? Et crois-tuque cette maison est heureuse? Et où est donc lacrainte de Dieu alors que les tambourins ... lescymbales ... les victimes offertes à la volupté ..,Malheureuse épouse: si elle se réjouit, elledonne la mort à son âme; si elle s'indigne,c'est le mari qui s'emporte et voilà la discordeet le germe de la séparation. Peut-être trouvera-t-on une maison, mais ce serait une merveille, oùl'on ne se livre pas à ces excès. Et pourtantl'administration même de la maison, l'éducationdes enfants, les obligations envers les servi-teurs, combien tout cela éloigne de la pensée deDieu." s. Jérôme, ad Helv., XX.

Extraits de l'ouvrage de Flore DupriezLes Pères de l'église latine et lacondition féminine

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LA POLITIQUE GLOBALE SUR LA SITUATIONDES FEMMES DU QUEBEC.UNE INVITATION POUR LES FEMMES CHRETIENNESA S'ENGAGER...

"Il est temps d'agir", c'est sur cette phrasebrève et impérative que se termine le rapport duConseil du Statut de la Femme, Pour les ̂Québécoises ;égalité et indépendance. Ce rapport présenté à toutesles Québécoises, le 23 octobre 1978, entend promouvoirl'autonomie des femmes dans tous les secteurs de leurvie personnelle et sociale. Il faut rompre avec uneculture qui a confiné les femmes à leur fonction mater-nelle (qui n'occupe actuellement que 12% de leur vie),qui a sexisé à outrance (au profit des hommes) lessecteurs de formation, les métiers, les professions,qui a monopolisé les postes décisionnels, le mondeartistique, qui a réservé la meilleure part sur leplan économique, toujours pour les hommes.

A deux endroits, le rapport se réfère à l'atti-tude de l'Eglise face aux femmes. Dans l'introduction,on souligne que l'Eglise catholique a été le "véhicule•privilégié au Québec" d'une définition des femmes"exclusivement en fonction de leur rôle de mères,d'épouses, de gardiennes des valeurs morales, religi-euses et nationalistes" (p.27). Dans le dernier cha-pitre, traitant des femmes et du pouvoir, un paragraphesouligne laconiquement "l'absence des femmes dans lahiérarchie de l'Eglise catholique". "L'Eglise catho-lique ne prévoit pas accueillir bientôt de femmes pape,cardinaux, évêques ou même prêtres" (p.326). Ces deuxseuls passages suffisent à indiquer tout le travailqui est réservé aux chrétiennes féministes qui nepeuvent tolérer à la fois une définition restrictivedes femmes et une exclusion aussi catégorique de lahiérarchie ecclésiale.

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Le rapport est -un document très adéquat sur lasituation vécue par les femmes du Québec, un documentétayé de statistiques éclairantes, préparé par environ575 personnes, suite à 110 réunions de consultation.306 recommandations résultent de cette étude intense,recommandations certes bien pertinentes, mais quidemeurent parfois bien difficiles à réaliser parceque trop vastes et au niveau du changement des men-talités ... ce qui est un programme à très long termeILes femmes ne peuvent se contenter de se promener avecce document, elles doivent l'étudier sérieusement etvoir à ce que les recommandations soient précisées etdeviennent réalité.

Vous pourrez aussi lire sur le même sujet unarticle éditorial paru dans la revue Relations, nu-méro 443 (décembre 1978), "Les oeufs sont cassés,mais l'omelette n'est pas encore dans le poêlon".

L'Assemblée des Evêques du Québec (A.E.Q.) veut selaisser interroger par cette politique globale et parles réactions des femmes chrétiennes. Le 18 janvier,le Comité des affaires sociales avait organisé unetable ronde sur la condition féminine. Y ont partici-pé Lise Baroni, Hélène Chénier, Reina Comte, LoretteLanglais, Rita Lafond, Lucie Leboeuf, Azilda Marchand,Hélène Pelletier Baillargeon, Cannelle Théberge, RenéeRowan et moi-même. Gisèle Turcot assurait l'animationde cette table ronde, tandis que Mgr Bernard Hubertassistait bien silencieusement à cette rencontre quiavait comme priorité de donner la parole aux femmes.

A partir de l'hypothèse énoncée à la p. 26(Pour les Québécoises; Egalité et indépendance), àsavoir que "les conflits dans les rapports entre lessexes proviennent de la division du travail fondéesur le sexe", trois questions étaient posées aux par-ticipantes :

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- Quelle est votre réaction ou votre position person-nelle devant cette affirmation centrale du rapport surla condition féminine?- En quoi cette analyse de la condition des femmesrejoint-elle votre conscience chrétienne?- Selon la réponse que vous donnez aux questions pré-cédentes, quelles conséquences voyez-vous pour l'Eglisecomme agent de socialisation et source d'influence surles mentalités?

Le tableau qui a été brossé était plutôt sombre:constatation criante de la passivité de l'Eglise hié-rarchique face aux injustices subies par les femmes;besoin d'une vulgarisation de nouvelles pistes sur leplan exégétique, théologique; moments de désespérancedes femmes qui ont déjà milité dans l'Eglise: "je n'aiplus envie de me choquer"; souhait que l'Eglise con-fesse qu'elle supporte des structures d'exploitation;nécessité pour l'Eglise de se psychanalyser, de décou-vrir ses structures de pouvoir complètement masculines,etc. L'Eglise hiérarchique devrait s'inspirer davan-tage de l'exemple des parents qui écoutent leurs en-fants et doivent se remettre en question.

J'ai bien apprécié cette rencontre, même si elleest bouleversante, quand plusieurs femmes disent en-semble les malaises qu'elles ressentent dans une Eglisedont elles font partie et dont elles ont à coeurqu'elle soit vraiment libératrice. Rencontre qui aété un grand moment de solidarité, car j'ai senti queje n'étais pas seule, mais que nous étions au moinsonze femmes à vivre les mêmes exaspérations, à désirerune Eglise où nous serions vraiment reconnues commedes personnes majeures.

Rimouski Monique Dumais

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L'AUTRE PAROLE ET "LES FEES ONT SOIF"

"Les fées ont soif", tout un événement qui n'apas fini de faire parler de lui. Le débat à la foisféministe, religieux et politique qui a eu lieu etcontinue toujours sur la scène publique, a vivementintéressé les membres de L'autre Parole. Les rési-dentes de Montréal en particulier, ont pris une partactive dans les débats. Voici brièvement ce quenous avons fait:- Nous avons rédigé une lettre qui est parue dans"Le Devoir" et qui a été signée par trois d'entrenous.- Nous avons travaillé au regroupement de chrétiensprogressistes, des femmes et des hommes appartenantà différents mouvements chrétiens (JOC, MEC, SPV,MTC, Dossiers Vie Ouvrière, Centre de Pastorale enMilieu ouvrier, etc...) qui étaient pour la défensede la liberté d'expression des femmes, contre lacensure, et contre l'action de droite des JeunesCanadiens qui menace tout mouvement progressiste.- Avec ce groupe de chrétiennes et de chrétiensnous avons rédigé une longue déclaration donnantnotre position dans l'affaire Les fées ont soif.Cette déclaration a été signée par un nombre im-posant de personnes et est parue dans La Presse,Le Devoir et Dossiers Vie Ouvrière.- Avec ce groupe nous travaillons actuellement àmonter un dossier sur les Jeunes Canadiens pourune Civilisation Chrétienne. Il nous apparaît im-portant d'informer toutes les personnes impliquéesdans des luttes de libération, des actions, desorientations et des buts poursuivis par les JeunesCanadiens. On sait qu'ils sont en lien avec desgroupes qui soutiennent en Amérique latine des dic-tatures militaires.

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- Nous avons pris part à l'organisation du "Mouve-ment des Fées ont soif" qui est formé de nombreuxgroupes féministes, d'associations, d'artistes etd'écrivains.- Nous avons présenté un communiqué à la conférencede presse organisée par le mouvement le 12 décembredernier.- Le 14 décembre avait lieu une manifestation devantle Palais de Justice de Montréal. Nous y étions.- Le 15 décembre, Judith Dufour Vaillancourt etMarie-Andrée Roy ont été interviewées à l'émissionradiophonique Présent Québécois de Radio-Canada.A cette occasion il a été question de L'autre Paroleet de l'affaire Les Fées ont soif.

A l'heure qu'il est, l'affaire Les fées ontsoif, n'a pas encore connu un heureux dénouement.Elle risque de se poursuivre pendant un certaintemps, les questions judiciaires étant fort lon-gues, mais notre solidarité ne fera pas défaut.

Montréal Marie-Andrée Roy

Les fées

telles que

vues par

Julie,

7 ans

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LA FEMME DANS L'EGLISE

Quatre ans après l'Année Internationale de laFemme, les réalisations féminines tangibles parais-sent assez discrètes... Surtout dans le domaine ec-clésial, même après ce mot de Jean XXIIl:"La promotionde la femme est un signe des temps".

Comment expliquer cette absence?

"Si de nos jours, toute discri-mination basée sur le sexe estofficiellement condamnée, cebeau principe est encore loind'être sérieusement appliqué auxstructures internes de l'Eglisequi, à ce titre, reste probable-ment un des derniers bastions dela masculinité.

Cette prise de conscience nous oblige à regarderl'histoire et à tirer parti de son enseignement: rienne sert de changer le système seulement; il faut d'a-bord changer le coeur des hommes (et des femmes).Prendre conscience aussi que l'homme a à se libérerdes mythes concernant la femme, pour la voir comme"sujet" personnel; libération qui amènera une recon-naissance des droits et des valeurs de cette autrepersonne humaine complète (pas un homme manqué!) etcomplémentaire. Il ne s'agit pas de s'en remettreaux autres pour obtenir gain de cause. L'histoirenous apprend encore que: "la libération des opprimésse fait par les opprimés eux-mêmes".

Mais ce qui est promotion pour l'pas nécessairement pour l'autre I

une, ne l'est

Sous prétexte d'amener la femme àdes activités plus nobles, elle sesent contrainte de changer d'être;

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elle est appelée à un mode de viequ'elle n'a pas imaginé elle-mêmeet qui n'est que la répétition demodèles imposés par l'homme.3

Qu'on la laisse choisir ou inventer ce qui luiconvient! Elle doit trouver ses modalités propresd'expression. Revendiquer pour avoir les mêmes tâchesque les hommes d'Eglise n'est pas, pour toutes, lasolution heureuse. D'accord pour celles qui le dé-sirent I Cependant, l'avènement de la femme à desfonctions jusqu'ici "réservées" aux hommes dans l'E-glise, doit se réaliser s'il y a lieu, avec tact etsagesse. Il est préférable de ne pas encadrer lagent féminine dans les mêmes démarches et fonctions.

Personne autonome, différente, chaque femmedoit s'insérer à sa manière. J'aime imaginer celanon comme un mouvement de masse tapageuse qui reven-dique ses droits, mais comme une avancée irréversibleet lucide dans un service d'Eglise au féminin, encompréhension avec "l'autre" différent.

Sherbrooke Noëlla VeilletteEtudiante en théologie

1 Jean-Marie Aubert, Antiféminisme et Christianisme,p.7.

2 Judith Dufour, Communauté chrétienne, no.95, p.493

3 France Quéré, La femme avenir, p.104.

4 Ce texte a été rédigé dans le cadre de la prépara-tion à la rencontre du REQT de février 1979.

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Je m'appelle Lilithet ne suis pointdiabolique.Mais sorcière.Mais fée.Je m'appelle Marieet Eve.Qui a établi une règlede haine entre moi etmoi?

(p.17)

C'est donc la parole des femmes branchées sur leur

corps, leur inconscient qui nous rendra la vie.

Qu'elles parlent. Parlons toutes. Brisons notre mort.

Et par ricochet nous rendrons l'homme à la vie aussi.

Nous remettrons le monde au monde.

L'avenir du monde, c'est la femme

Je n'ai jamais été aussi certaine de moi.(p.38)

Denise Boucher, Cyprine. Montréal, Les Editions del'Aurore, 1978.

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- L'Université du Québec à Montréal organise un col-loque interdisciplinaire portant sur "La recherchesur les femmes au Québec", les 12-13 mai 1979.L'autre Parole compte y participer.

- Une session de six jours préparée par un groupeoecuménique de femmes se tiendra sur les femmes dansun ministère; agents de changement social, à Bolton.Ontario, du 28 avril au 4 mai 1979.Session limitéeà 30 participantes. S'adresser à: Shelley Pinson,c/o 40 St. Clair Ave E., Room 201, Toronto, Ont.M4T 1M9.

- La revue Femmes et Hommes dans l'Eglise no 28(décembre 1978) donne un très bon compte rendu dela conférence sur l'ordination des femmes qui s'esttenue à Baltimore.

- Le Supplément, Editions du Cerf, no 127 (décembre1978) est un numéro très captivant ayant pour thème:Les femmes d'aujourd'nui et l'Eglise.

L'autre Parole est un feuillet de liaison pour lesfemmes, chrétiennes et féministes. Le feuilletparaît de trois à quatre fois par année.Nous demandons à nos abonnées(es) pour l'année1978-79 une contribution de $2.00. On vit modeste-ment ... mais votre contribution est importantepour la poursuite de notre action. En vous remer-ciant de votre bonne collaboration...Faites parvenir vos commentaires et envoi monétaireà:L'autre Parole, a/s Monique Dumais, Département desSciences religieuses, Université du Québec, 300, Avedes Ursulines, Rimouski, G5L 3A1.

Dépôt légal: Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada

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PAROLES BREVES

- L'émission Second Regard du 17 décembre 1978 étaitconsacrée à l'ordination des femmes. Un montage trèsintéressant de la conférence pour l'ordination desfemmes qui s'est tenue à Baltimore du 10 au 12 novem-bre a permis de voir émerger deux tendances: ordina-tion des femmes à l'intérieur des structures actuellesde l'Eglise ou ordination des femmes quand existerontune mentalité et un contexte qui permettront aux fem-mes de déployer dans l'Eglise toute leur créativité.Une table ronde a permis à trois femmes en studio defaire connaître leurs points de vue spécifiques. Eneffet, l'animatrice Myra Cree a donné la parole àElisabeth Lacelle d'Ottawa, Monique Dumais de Rimouskiet Micheline Vervais Carry de Mercier.

- A CKTM-TV de Trois-Rivières, l'émission Au coeurdes événements du 27 janvier 1979 s'est intéressée àla place des femmes dans l'Eglise. A partir des opi-nions enregistrées sur vidéo de cinq trifluviennes,Gisèle Turcot de Montréal, Monique Dumais de Rimouskiet Edmond Laperrière de Trois-Rivières ont fait con-naître leurs positions. L'émission avait été habile-ment préparée par Monique Dubois de l'Office des Com-munications sociales de Trois-Rivières.

- Le Rassemblement des étudiants québécois en théolo-gie (REQT) tiendra son congrès annuel à Chicoutimi,les 23, 24 et 25 février. Un thème très importantpour nous: l'influence de la femme dans la théologie.

- The Hope for Human Liberation, tel était le thèmed'une conférence qui s'est tenue à l'Université Queen'sKingston, Ontario, les 26, 27 et 28 janvier dernier.Les personnes ressources étaient Rosemary RadfordRuether, Anne Squire, Gregory Baum, Allen Boesak,Grant Maxwell, Aarne Siirala.