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1 RENCONTRE AVEC UNE ŒUVRE Quelques informations sur l’œuvre Domaine artistique Peinture Artiste Léon-Jules Lemaître Titre Vue de Rouen : Le Pont Corneille à Rouen, temps de pluie Date 1891 Dimension 48,5cm x 73cm Technique/Support Huile sur toile Style/Mouvement Ecole de Rouen Genre Scène de vie quotidienne Lieu de conservation Musée des Beaux-arts Rouen Description simplifiée de l’œuvre Le Pont Corneille à Rouen présente une scène de rue prise depuis la rive gauche de la Seine, un jour de pluie et de grand vent. Au premier plan, une élégante femme, accompagnée d'une jeune fille répétant le modèle de l'adulte, relève un pan de sa robe pour la protéger des agressions de l'eau. Au second plan, un homme vêtu d'une chemise mauve sous un tablier tient un parapluie, tandis qu'un piéton à droite assailli par les intempéries traverse, recroquevillé dans son manteau. Au troisième plan, des passants marchent vite, indistincts sous leurs parapluies. Ils sont pressés de rentrer pour se mettre à l’abri. Un tramway emporte des passagers. À l'arrière-plan, on distingue, à gauche, les tours et la flèche de la cathédrale et, à droite, le clocher de Saint-Maclou. De la fumée blanche ou grise qui s’échappe de quelques cheminées se perd dans la brume lourde et épaisse du ciel orageux et pluvieux.

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RENCONTRE AVEC UNE ŒUVRE

Quelques informations sur l’œuvre

Domaine artistique Peinture

Artiste Léon-Jules Lemaître

Titre Vue de Rouen : Le Pont Corneille à Rouen,

temps de pluie

Date 1891

Dimension 48,5cm x 73cm

Technique/Support Huile sur toile

Style/Mouvement Ecole de Rouen

Genre Scène de vie quotidienne

Lieu de conservation Musée des Beaux-arts

Rouen

Description simplifiée de l’œuvre

Le Pont Corneille à Rouen présente une scène de rue prise depuis la rive gauche de la Seine, un jour de pluie et de grand vent. Au premier plan, une élégante femme, accompagnée d'une jeune fille répétant le modèle de l'adulte, relève un pan de sa robe pour la protéger des agressions de l'eau. Au second plan, un homme vêtu d'une chemise mauve sous un tablier tient un parapluie, tandis qu'un piéton à droite assailli par les intempéries traverse, recroquevillé dans son manteau. Au troisième plan, des passants marchent vite, indistincts sous leurs parapluies. Ils sont pressés de rentrer pour se mettre à l’abri. Un tramway emporte des passagers. À l'arrière-plan, on distingue, à gauche, les tours et la flèche de la cathédrale et, à droite, le clocher de Saint-Maclou. De la fumée blanche ou grise qui s’échappe de quelques cheminées se perd dans la brume lourde et épaisse du ciel orageux et pluvieux.

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Lecture du diaporama

Le diaporama propose de s’intéresser, à partir de la lecture-analyse de l’œuvre de Léon-Jules Lemaître « Vue de Rouen : Le Pont Corneille à Rouen, temps de pluie », aux images de la pluie dans l’art et ses diverses représentations par les artistes, aux peintres de l’ « Ecole de Rouen », au mouvement impressionniste. Les motifs du reflet et des ponts seront également abordés. Le diaporama est utilisable dès la grande section de maternelle. L’enseignant lira alors les questions posées sur les diapositives. Quel que soit le niveau de classe, il est important de laisser le temps aux élèves de répondre en argumentant leur proposition. Deux séances peuvent être consacrées à ce diaporama. « feuille de route » : Trois natures de fiches sont proposées :

- Les pages fond brun tanné foncé : le jeu /questions (questions/couleur du texte rouge, caractère gras).

- Les pages fond brun tanné clair : le jeu/ solutions (solutions/couleur du texte rouge, caractère maigre).

- Les pages fond brun tanné très clair : des lectures/ressources (textes dans un encadré rouge, couleur du texte rouge, caractère maigre).

Diapo 1 : observation, repérage et mémorisation

La première diapositive présente le tableau de Léon-Jules Lemaître. Ici, on laissera les élèves

observer longuement l’œuvre afin d’être en mesure d’aborder la deuxième diapositive.

Diapo 2 : mémoire visuelle Il s’agit d’une diapositive « question » (page fond brun tanné foncé, question, couleur du texte rouge, caractère gras). Il s’agit de se souvenir et de verbaliser les éléments que l’on a vus sur le tableau en validant ou pas les quatorze propositions qui vont apparaître sur la diapositive. Les propositions arrivent de façon successive en cliquant sur la souris à chaque fois pour obtenir le déroulé de la liste.

Diapo 3 : repérage des éléments, vocabulaire spécifique, vocabulaire de positionnement Il s’agit d’une diapositive « solution » (pages fond brun tanné clair, couleur du texte rouge, caractère maigre) : les huit éléments apparaissent repérés sur l’image de façon successive à chaque clic.

Diapo 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 : forme et construction de l’image Ces neuf diapositives demandent une observation fine de l’image et abordent la notion de composition de l’image par un jeu de questions/réponses. Elles amènent un vocabulaire spécifique lié à la composition : premier plan, arrière-plan…, ainsi qu’un un vocabulaire spatial lié au repérage dans l’image (au-dessus de, au-dessous de, devant, derrière, à côté de…).

Diapo 13, 14 : gamme chromatique Les diapositives 13 et 14 permettent d’aborder et d’interroger les élèves sur un des éléments plastiques incontournables pour analyser un tableau : la couleur. Cette notion de couleur sera à mettre en parallèle avec les notions de valeur d’une couleur, de

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gamme chromatique, de camaïeux et de dégradés d’une couleur. Il sera indispensable d’amener les élèves à prendre conscience du but poursuivi par le peintre par rapport au choix de la couleur (émotion, sentiment, atmosphère…) à faire ressentir au spectateur.

Diapo 15, 16, 17 : interdisciplinarité des arts visuels Ces trois diapositives amènent les élèves à exprimer des sensations, des ressentis face à l’image qu’ils perçoivent. Elles permettent l’utilisation et l’enrichissement du registre lexical, la précision dans les termes et la compréhension des mots proposés ainsi que la signification et le rôle des adjectifs qualificatifs. Elles sont centrées sur la compréhension de l’histoire que raconte l’image et à la mise en mots de cette histoire.

Diapo 18 : lectures/ressources : artiste Il s’agit d’une diapositive « lectures/ressources » (page fond brun tanné très clair, (textes dans un encadré rouge, couleur du texte rouge, caractère maigre). Cette diapositive donne des informations sur le peintre.

Diapos 19, 20 : l’artiste et l’ « l’Ecole de Rouen » Ces deux diapositives permettent d’expliquer aux élèves les termes « école de peinture » et « courant artistique » et définissent l’ « Ecole de Rouen ».

Diapo 21 : lectures/ressources : démarche artistique La diapositive 21 permet d’expliquer la démarche et la recherche artistique de Léon-Jules Lemaître.

Diapos 22, 23, 24, 25, 26, 27 : comparaison de tableaux Ces diapositives permettent d’observer et de comparer deux tableaux d’un même peintre par le jeu des ressemblances et des différences. Elles permettent d’aborder la notion de démarche artistique et la problématique de la recherche et du propos du peintre.

Diapo 28 : notion de reflet Cette diapositive de réponse permet d’aborder entre autres, la notion de reflet, un des détails communs aux deux tableaux. Des activités plastiques correspondant aux notions en jeu dans cette diapositive sont proposées dans les tableaux ci-dessous.

Diapo 29 : propos du peintre Cette diapositive lectures/ressources permet de porter un regard sur l’œuvre de Léon-Jules Lemaître.

Diapo 30, 31 : la pluie dans l’art Ces diapositives permettent d’aborder la question de la représentation de la pluie dans l’art. Elles amènent à s’interroger sur des notions directement liées à cette représentation : direction,

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force, densité, couleur… Elles amènent d’autres formes d’art telles que photographie, installation ...

Diapo 32,33 : les passants sous la pluie Cette diapositive permet d’aborder la question de la représentation du corps humain, des personnages : postures, attitudes, mouvements… foule, personnages isolés…

Diapo 34, 35 : le pont Corneille dans l’art Ces deux diapositives montrent le Pont Corneille vus par certains artistes. Elles permettent d’aborder l’histoire de l’art par une recherche autour du motif du pont et de sa représentation dans l’art.

Quelques informations sur l’artiste

Autoportrait sur le pont Boieldieu, Léon-Jules Lemaître, après 1890

Léon-Jules Lemaître est un peintre français né le 14 octobre 1850 à Longueville-sur-Scie et mort le 6 juin 1905 aux Essarts. Après des études à l'Ecole de dessin et de peinture de Rouen, il part à Paris étudier à l’école des Beaux-arts et dans l'atelier de Gérôme, un peintre reconnu. Léon-Jules Lemaître fait partie de la première génération de peintres de l'« École de Rouen » qui adhère à l'esthétique pleinairiste. Il aime représenter la vie quotidienne, notamment des scènes de rue. Il peint les vieux monuments, souvent par temps gris ou temps de pluie, noyés dans la brume, laissant des impressions de rues, telles la rue du Gros-Horloge, la rue Martainville attenante à l'église Saint-Maclou, ou encore comme sur le tableau qui nous intéresse, des sensations sur l’atmosphère qui règne sur le pont Corneille un jour de pluie.

Quelques informations sur « l’école de Rouen »

Étudiant aux Beaux-Arts à Paris entre 1873 et 1879, Léon-Jules Lemaître est le témoin de la première exposition impressionniste en 1874 et, à Rouen, se fait le propagandiste de ce mouvement qui bouscule l'art officiel. De sa rencontre avec Charles Angrand, Charles Frechon et Joseph Delattre naît un groupe qui soulève l'indignation générale : « Comme les trois Mousquetaires, les impressionnistes rouennais sont quatre ; comme les trois Mousquetaires encore, ils sont jeunes, ardents, aimant la lutte et n'ont pu se garder à un moment de céder au “désir d'épater le bourgeois” » (Eugène Brieux). Ces quatre peintres, ralliés à la conception moderne du plein air, exposent ensemble dans la capitale normande, où les réactions sont longtemps hostiles. Ils ont, comme

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les impressionnistes, l’ambition de rendre la nuance insaisissable et indescriptible de la vibration de la lumière dans l'air, à travers la représentation de scènes de plein air, de scènes de vie quotidienne où le sujet va jusqu’à s’effacer au profit de l’atmosphère, des reflets de l’eau. L’approche picturale est novatrice : la palette s’éclaircit optant pour la division des tons, les contours s’estompent, la touche est apparente. Le maître joua auprès du petit groupe le rôle d'un initiateur, les persuadant d'ouvrir toutes grandes, sur le motif, les fenêtres par lesquelles on regarde la nature. À partir de 1890, en butte à un mépris considérable, Lemaître abandonne la technique astreignante du divisionnisme hérité de Seurat et se tourne vers la réalisation de vues de Rouen.

Quelques informations sur les peintres de « l’école de Rouen »

Joseph Delattre (1858/Déville-lès-Rouen -1912/Petit-Couronne) Ami fidèle d'Angrand et de Monet, c'est le défenseur farouche des idées nouvelles et de l’impressionnisme. Ses premières toiles s'inscrivent dans la tradition de l'école de Barbizon puis sa manière évolue : elle devient plus libre, les formes se simplifient, les contours s'estompent. Perdant leur caractère « conventionnel », ses toiles se heurtent à l'incompréhension du public. En 1895, il crée « l'Académie libre » à Rouen ouvrant son atelier à de jeunes peintres qu'il entraîne sur le motif, au Pré-aux-Loups ou sur la côte Sainte-Catherine d'où l'on peut voir la ville, la Seine et les trois mâts. Maître écouté et admiré par toute une génération d'artistes rouennais, il écrit avec modestie : « Je n'aurai donné qu'un petit son de flûte mais il aura été juste ».

Autoportrait, Joseph Delattre, après 1892

Le Pont de Pierre, Rouen, 1888-90

Le Lac, 1888-90

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Wagon sur le quai à Rouen, effet gris, 1888-90

Charles Théophile Angrand (1854/Criquetot-sur-Ouville -le 1eravril 1926/Rouen) Angrand s’est formé à l’École municipale de peinture et de dessin de Rouen à partir de 1875, en même temps que son ami Charles Frechon. Attiré par l’impressionnisme que réprouvent ses maîtres, il gagne Paris en 1882, où il se lie avec Paul Signac, Camille Pissarro, Maximilien Luce ou Henri-Edmond Cross et joue un rôle actif dans la naissance, en 1884, du Salon des indépendants. La relation qu’il noue avec Seurat, ce peintre avide de solitude, est exceptionnellement étroite, au point que les deux artistes travaillent côte à côte sur le motif, sur les bords de la Seine à Asnières. Il se hisse parmi les grandes personnalités du mouvement néo-impressionniste, dont il est par ailleurs le chroniqueur perspicace, à travers une abondante correspondance. Ses audaces formelles, sa sensibilité généreuse et sa finesse intellectuelle lui valent d’exercer un grand ascendant sur ses amis Frechon et Delattre, restés à Rouen, qu’il parvient même à convertir un temps au pointillisme, vers 1888-1890. Son rôle est central dans la naissance de ce que l’on nommera plus tard « l’École de Rouen ». La plus grande partie de son activité de peintre se déroule sur une période assez courte, entre 1880 et le début de la décennie suivante. Il traverse par la suite une grave crise, accentuée par la mort de Seurat en 1891, au point de se détourner de la peinture pour se dédier pendant plusieurs années au dessin en noir et blanc, en particulier

Autoportrait, Charles Angrand, 1892

Le pont de pierre, Rouen, 1881

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après 1896, lorsqu’il quitte Paris pour se retirer à Saint-Laurent-en-Caux. Après l’échec de sa tentative pour renouer avec l’huile au cours de la décennie 1900, Angrand renouvelle sa pratique du dessin, qui restera désormais son champ d’expression exclusif. Il travaille alors au fusain, inspiré par les travaux campagnards, les animaux et la nature. À partir de 1912, il renoue avec la couleur par le biais du pastel.

Les chevaux sous la pluie, 1919, Pastel

La Seine, le matin, 1886

Charles Frechon (1856/Blangy-sur-Bresle -1929/Rouen) Inscrit en 1879 à l'Académie de peinture et de dessin de Rouen, il rencontre Léon-Jules Lemaître, Charles Angrand et Joseph Delattre. Comme eux, il est séduit par les œuvres impressionnistes et choisit de peindre en plein air. Son répertoire est sensiblement différent de celui de ses camarades rouennais : quelques rares scènes d’intérieur, des vues de jardin, des paysages vus depuis la fenêtre de l’atelier, quelques vues de Rouen et de ses environs et des scènes prises dans la campagne normande. Ses couleurs claires, appliquées sur la toile en petites touches légères, composent des paysages d'une grande fraîcheur : pommiers en fleurs, meules dorées, feuillages rougis par l'automne ou prairie enneigée... C’est un peintre des saisons, habile à saisir toutes les nuances de la campagne normande. Frechon exécute par ailleurs de grands fusains

Autoportrait, 1890-91

Rouen, le Pont de Pierre, 1890

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conçus comme et des œuvres autonomes et marqués par l’exemple de Seurat. Ils sont l’occasion d’aborder un autre répertoire : des études de figures ou des intérieurs d’églises. Entre la fin des années 1880 et le début de la décennie suivante, l’artiste reprend le pointillisme de Seurat, dans une interprétation très personnelle, basée sur une chromatisme tendre bien éloigné des effets de chatoiement recherchés par son grand modèle parisien ou par son camarade Angrand. Il s’en détournera par la suite et optera pour une matière où s’entrecroisent de petites touches nerveuses qui, à partir des années 1900, composent une trame plus mouvementée.

Rouen, le Pré-aux-loups, 1893-4

Fenaison, depuis la rive gauche, 1894

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Piste pédagogique A : les peintres de l’école de Rouen

Les peintres de « l’école de Rouen » : Exploitation pédagogique

On pourra faire situer sur une carte de la Haute-Normandie les lieux de naissance et de mort de Léon-Jules Lemaître et des peintres de l’école de Rouen.

On pourra faire situer sur un plan de Rouen, le pont Corneille peint par plusieurs peintres de l’école de Rouen et par des peintres de l’impressionnisme.

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Piste pédagogique B : l’impressionnisme

Quelques informations sur « l’impressionnisme »

L’impressionnisme est né sous le second empire. L’industrie française connaît alors une mutation décisive. Le chemin de fer, la banque, la modernisation des villes et le premier développement du tourisme ont transformé le cadre de vie et les loisirs de la bourgeoisie. Alors qu’on les tient pour de dangereux réfractaires, les impressionnistes sont issues de cette classe. Plutôt que de suivre le cursus académique de l’Ecole des beaux-arts, qui favorisent l’accès au Salon officiel et aux commandes d’état, c’est dans les ateliers privés que les impressionnistes se forment. Quand elle est refusée au Salon, c’est en marge de l’exposition officielle qu’elle choisit de se montrer. L’impressionnisme trouve ses origines dans une mutation déjà amorcée de la peinture par Courbet qui impose une modernité des sujets et un style hostile à tout idéalisme et par l’école de Barbizon qui communique par la pratique du plein air le souci d’une vision plus franche et intime de la nature aux jeunes artistes. Les impressionnistes réinventent le paysage, fixe l ‘émotion fugitive que suscite l’aspect changeant de la nature et libère la toile de tout intellectualisme pour tenter de retrouver « l’innocence de l’œil ». Il s’agit pour eux de restituer la nature dans ses effets transitoires et son intensité première en utilisant une touche particulière.

Un renouveau des thèmes

Abandon des thèmes classiques (peinture historique, mythologique) et choix de thèmes dans le monde quotidien (nature, vie urbaine) Volonté de représenter la vie quotidienne dans des scènes simples évoquant loisirs, travail, famille, scènes intimistes, gens ordinaires Volonté de représenter la modernité, la société de l’époque et ses transformations (constructions modernes gares, ponts…) Recherche de thèmes propres à traduire des impressions, des ressentis. Saisie de l’éphémère : Peinture d'un instant, d'une impression fugitive. Etude des effets atmosphériques Etude des reflets Les changements de saison et les variations de lumière qu’ils entraînent passionnent les impressionnistes.

Un renouvellement dans la composition

Une autre manière de construire l’espace du tableau : Abandon de la perspective classique dû à l’influence du japonisme, abandon du point de vue frontal et unique. Originalité des cadrages et points de vues inédits (plongées et contre-plongées) dû à l’influence de la photographie. Volonté de traduire l’instantané, effet de flou Une autre manière de représenter la lumière : Renoncement au traitement traditionnel des volumes en clair-obscur : refus de représenter la lumière de manière uniforme venant d’une source identifiée Jaillissement de la lumière : elle devient sujet autonome Traitement sous formes de taches ou de points sur la surface de la toile

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Ombres colorées par teintes complémentaires.

Un renouveau dans l’utilisation de la couleur

Explosion de la couleur qui passe avant le traitement du contour, de la forme (es taches de couleur sont d’une taille supérieur à celles des objets réels qui les portent ; c’est bien l’impression qui est peinte …) Eclaircissement de la palette, abandon du noir Utilisation des couleurs pures, accordées ou contrastées selon la loi des complémentaires codifié par Michel-Eugène Chevreul Traitement des ombres par la couleur

Un renouveau dans le geste du peintre

Instantané du geste pour traduire la fugacité de l’instant Rupture avec la peinture classique : abandon de surfaces achevées, lisses, finies et léchées. Utilisation d’une touche libre : facture fragmentée, apparence floue, imprécise La netteté du dessin disparaît, les contours se dissolvent.

« L’impressionnisme » : Exploitation pédagogique

On pourra présenter aux élèves des œuvres impressionnistes reprenant les motifs suivants : On insistera lors de la lecture-analyse sur les principales caractéristiques de cette nouvelle façon de peindre des années 1870 (cf document précédent/Quelques informations sur « l’impressionnisme »). Références culturelles : La Seine à Rouen, Claude Monet, 1872 (Dilution de la forme et des contours, renouveau

du thème, geste du peintre, touche, reflet et

transparence …)

Le port de Rouen, Joseph Delattre, avant 1909

(Renouveau du thème, geste du peintre, touche,

reflet et transparence, palette chromatique …)

La Seine à Rouen, Claude Monet, 1872

Le port de Rouen, Joseph Delattre, avant 1909

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Rouen, la place Saint-Hilaire, Charles Fréchon, 1850

(Renouveau du thème, cadrage, geste du peintre,

touche, palette chromatique …)

Rouen, la place Saint-Hilaire, Charles Fréchon, 1850

Piste pédagogique C : le motif de la pluie

Le motif de la pluie dans l’histoire des arts

Depuis les débuts de l’histoire de la peinture, la pluie fait partie de ces météores qu’il est difficile de figurer et la représentation des phénomènes naturels est considérée comme un défi lancé par la nature aux peintres. Pour contourner le problème de représenter l’insaisissable eau qui tombe du ciel, les peintres vont durant des siècles suggérer plus qu’ils ne vont montrer.

La pluie, un élément atmosphérique : La pluie est un terme générique pour désigner l’eau qui tombe en gouttes des nuages sur la terre. Pluie diluvienne, pluie de saison, averse, grain, ondée, crachin…, la pluie peut revêtir des formes différentes en fonction de son intensité et de sa durée. Associée au vent, elle devient orage, tempête.

La pluie, un élément symbolique : Dans l’histoire de l’art, la pluie est symbole de fertilité, de l’union de la terre et du ciel représentée par pluie d’or ou gouttes d’or. Elle est aussi symbole de mort et de destruction (épisode biblique du Déluge). Elle est représentée non dans sa réalité concrète mais localisée sur une partie de la toile sous la forme d’un ciel orageux et tourmenté, d’une tempête en pleine mer et se confond avec les raies de lumière qui transpercent d’épais nuages.

L’hiver ou le déluge, Nicolas Poussin,

1660-64 Le naufrage, Joseph Vernet, 1759

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La pluie, un élément pittoresque : La révolution romantique et réaliste (1820-1850) va amener une autre manière de peindre la pluie : brume, nuages, vent prennent alors une dimension sensorielle. La pluie est tout à tour brossée à grands coups de pinceaux, la rapidité du geste de l’artiste rappelant celle de l’eau qui s’écrase sur la terre lors d’une averse ou bien figurée par des grands traits obliques dans le ciel. Le plus souvent associée à la tempête, à un ciel chargé de nuages et à une mer déchaînée, elle est traitée comme un phénomène pittoresque et esthétique.

Le Moulin d’Argenteuil, Georges Michel, 1830

Orage sur la mer, John Constable, 1824-28

Beaumont- le- Roger, Jean-Louis Tirpenne 1852, lithographie

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La pluie, un élément impressionniste : Dans la seconde moitié du 19ème les artistes français sont influencés par les estampes japonaises de l’ukiyo-e. Dans ces nouvelles images audacieuses, la pluie n’est pas que ressentie, elle est concrètement représentée par des grandes lignes verticales brisées, par des diagonales parallèles ou par des obliques qui se croisent. La pluie ainsi dessinée matérialise le sens du vent également suggéré par le mouvement des personnages et de la végétation. La pluie joue vraiment le premier rôle, elle est le motif principal du tableau. Léon-Jules Lemaître a peint de nombreux tableaux de la capitale normande sous la pluie. La représentation de la pluie est une signature iconographique chez cet artiste. Pour représenter la pluie et le vent, l’artiste se sert de son pinceau sur la peinture encore fraîche pour étirer la matière, faire disparaître les contours des silhouettes et simuler l’effet d’une pluie battante venant de la droite.

Tsuchiyama, Ando Hiroshige, 1833-34

La Pluie, Vincent Van Gogh, 1889

Pluie à belle île en mer, Claude Monet, 1886

Cavaliers sous la pluie, Edgar Degas, 1886

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La pluie, un élément graphique : Le motif de la pluie a également attiré de nombreux graveurs qui ont trouvé dans ce phénomène météorologique un sujet graphique adapté à leur art. La pluie semble être un élément visuel plus facile à représenter en gravure car elle est par essence plus graphique. Le burin, la pointe sèche, l’aquatinte offrent aux artistes des moyens technique varié permettant d’imager la pluie et de créer l’atmosphère si particulière qui accompagne une météo pluvieuse.

Vue du pont des Saints Pères, Félix Bracquemond, 1877

Effet de pluie, Camille Pissarro, 1879

Le motif de la pluie : exploitation pédagogique

Depuis les débuts de l’histoire de la peinture, la pluie fait partie de ces météores qu’il est difficile de figurer et la représentation des phénomènes naturels est considérée comme un défi lancé par la nature aux artistes.

Traduire en volume les œuvres de Raoul Dufy et/ou de Caitlind Brown Chercher des objets et/ou matériaux pour figurer les nuages et le rideau de pluie

L’averse, Raoul Dufy, 1953 Nuage, Caitlind Brown

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Travailler autour de l’idée de gouttes de pluie : Réaliser un mobile avec des éléments découpés et mis en couleurs. Ces éléments reprennent la forme des gouttelettes. Référence culturelle : Nuage de foule sur carte, Cécile Baudoncourt

Nuage de foule sur carte, Cécile Baudoncourt

Dans une boîte, travailler avec des matériaux (fils, rubans, bandes de papier, …) qui évoquent la verticalité et la densité de la pluie. Variante : coller au fond de la boîte, un dessin ou une image de scène de vie quotidienne évoquant une atmosphère pluvieuse. Matérialiser la pluie qui tombe (direction, densité, force) par des « fils » tendus Variante : matérialiser la pluie qui tombe par du fil nylon sur lequel on aura enfilé des perles ou autres objets translucides. Références culturelles : Horses Dream of Horses, Urs Fischer, 2004 Pénétrable bleu, Jesús Rafael Soto , 2012

Horses Dream of Horses, Urs Fischer, 2004

Pénétrable bleu, Jesús Rafael Soto , 2012

Représenter la pluie sur des paysages peints ou découpés dans des magazines. Faire des traces obliques en explorant et exploitant différents outils : brosses, spatules peignes, trames fabriquées, ficelles tirées sur la feuille, règle ... trempés dans l’encre de chine et différents médiums (colle et encre). Références culturelles : Paysage à Auvers sous la pluie, Vincent Van Gogh, 1890

Paysage à Auvers sous la pluie, Vincent Van Gogh, 1890

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Travaux réalisés dans le cadre d’ateliers de pratiques artistiques.

Représenter la pluie qui tombe (sens, intensité, direction) en réalisant un rideau de pluie (fil fin cousu sur une image). Travaux réalisés dans le cadre d’ateliers de pratiques artistiques.

Dessiner la pluie et ses effets en utilisant du fusain et/ou des craies sèches. Etirer les tracés à l’aide d’estompes. Rendre l’effet de pluie en utilisant la texture du papier (frottages verticaux) à l’aide de pastels frottés plus ou moins doucement (idée de densité, de force).

« Les parapluies de Cherbourg », Affiche

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Rendre l’effet de pluie par une technique particulière : la gravure Technique de la carte à gratter modifiée : frotter un paysage peint (couleurs claires) avec de la bougie blanche. Gratter la surface avec un clou (traits obliques). Recouvrir le tout d'un lavis d'encre de Chine. Essuyer avec un chiffon. Le lavis restera "bloqué" dans les creux et fera apparaître les traits obliques foncés. Mettre en scène ces recherches autour du paysage sous la pluie dans une installation. Références culturelles : Pluie et parapluie, Félix Buhot, 1876 Travaux réalisés dans le cadre d’ateliers de pratiques artistiques.

Pluie et parapluie, Félix Buhot, 1876

Rendre l’effet des gouttelettes de pluie dégoulinant sur les vitres par projection de gouttes de colle sur une image. Recouvrir d’une feuille de rhodoïd. Mettre en scène l’ensemble derrière les carreaux d’une fenêtre en carton. Travaux réalisés dans le cadre d’ateliers de pratiques artistiques.

Par temps de pluie, suspendre des papiers gouachés en extérieur. Laisser la pluie faire son « œuvre ». Variante : Même procédure, mais en posant les papiers gouachés au sol. Références culturelles : Les Cosmogonies, Pluie fine de printemps, Yves Klein, 1960 Cosmologie de la pluie, Yves Klein, 1961

Les Cosmogonies, Pluie fine de printemps, Yves Klein, 1960 Cosmologie de la pluie, Yves Klein 1961

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Piste pédagogique D : le motif du reflet

Le motif du reflet : exploitation pédagogique

Notre œil distingue le reflet de l’objet concret, l’ombre du reflet, la continuité d’un objet concret partiellement recouvert d’ombre ou de reflets, la persistance d’un reflet sous l’ombre… Face à un simple remous de l’eau, des choix divers s’offrent au peintre, qui peut s’attacher tantôt à l’intégrité de l’image réfléchie, tantôt au milieu réfléchissant en tant que matière. Qu’il continue une mise en abyme de l’image, qu’il renvoie à la théorie de l’imitation, ou qu' il représente tout simplement un défi technique, le reflet mobilise les efforts des peintres. Mais certaines époques en font plus que d’autres une obsession : cela est visiblement le cas du XIXème siècle. De même que le paysage, à l’origine détail d’une scène, a autrefois conquis le statut de sujet à part entière, le reflet troublé, chez certains peintres impressionnistes ou apparentés, tend à occuper l’espace de la toile ; « Impression soleil levant » devint par la force des choses le manifeste de l’impressionnisme. Le reflet en est un motif privilégié et un sujet à part entière.

Le motif du reflet : le reflet sur l’eau

Rechercher des matériaux transparents et les transformer par pliage, froissage, encrage pour trouver des équivalents aux apparences de l’eau. Mettre en scène pour créer un reflet d’objet, d’image. Références culturelles : L'Yerres, effet de pluie, Gustave Caillebotte, 1875 L'église de Marissel, Jean-Baptiste Corot, 1866

L'église de Marissel, Jean-Baptiste Corot, 1866

L'Yerres, effet de pluie, Gustave Caillebotte, 1875

Produire un reflet par pliage : Peindre un motif sur une feuille canson ou sur une feuille plastique transparente.

Plier la surface peinte encore humide : la symétrie pourra simuler le reflet de l’image. (Plus la peinture initiale sera sèche, plus le reflet sera estompé). Travaux réalisés dans le cadre d’ateliers de pratiques artistiques. Références culturelles : Les arceaux fleuris, Giverny, Claude Monet, 1913

Les arceaux fleuris, Giverny, Claude Monet, 1913

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Utiliser une brosse dans sa largeur pour représenter le reflet d’un motif à la surface de l’eau, en créant des effets de morcellement de surfaces du reflet lié aux vibrations de l’eau. Références culturelles : Les périssoires, Gustave Caillebotte, 1887 Régates à Argenteuil, Claude Monet, 1872

Les périssoires, Gustave Caillebotte, 1887

Régates à Argenteuil, Claude Monet, 1872

Le motif du reflet : le reflet sur une surface mouillée par la pluie

Rechercher des matériaux réfléchissants : miroir, vitre, feuille de métal, feuille d’aluminium, CD… Les utiliser dans une composition personnelle. Mettre en scène un reflet d’objet dans une composition personnelle en utilisant un des matériaux de la liste précédente. A partir du tableau de Caillebotte : rechercher des matériaux réfléchissants pour traduire le reflet sur les pavés, sur les parapluies et recomposer l’œuvre avec ces matériaux. Toutes les zones qui n’ont pas de reflets seront traitées à contrario avec des matériaux opaques. Prolongement : chasse aux reflets dans le quotidien, dans d’autres œuvres)

Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte, 1877

Le motif du reflet : le reflet sur une surface réfléchissante

Produire un reflet en rapprochant une image un dessin ou une peinture d’une feuille d’aluminium. Les feuilles d’aluminium pourront être installées sur trois des quatre parois d’une boîte en carton.

View on lake kinsel, Ger Van Elk, 1986

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Variante : rapprocher l’image d’un miroir, d’une vitre, de l’eau et puis prendre en photo l’installation. Références culturelles : View on lake kinsel, Ger Van Elk, 1986 Travaux réalisés dans le cadre d’ateliers de pratiques artistiques.

Piste pédagogique E : le motif du pont

Le motif du pont : exploitation pédagogique

Le développement des échanges commerciaux susité par la révolution industrielle et l’émergence d’un phénomène de société qu’on n’appelle pas encore « tourisme » nécessitent l’extension des réseaux de chemin de fer, la construction d’un grand nombre de routes et de ponts. Ces ponts construits selon des techniques et des matériaux modernes sont une figure emblématique du progrès. Les impressionnistes peintres de la vie contemporaine ne pouvaient que s’y intéresser. D’autant que le pont est inséparable de cet autre motif, essentiel pour ces peintres, le fleuve. Plastiquement, le pont offre de multiples ressources. Il devient alors un thème récurrent dans la peinture impressionniste. La génération impressionniste en trouvait de superbes représentations de ponts dans l’estampe japonaise. Structure aux formes géométriques, ce motif, introduit au sein d’un paysage, produit un fort contraste avec les éléments naturels, la végétation, le ciel et l’eau aux effets changeants. Le pont détermine la composition selon qu’on le représente à l’horizontal et parallèle au plan du tableau ; en diagonale, ce qui rend l’effet de profondeur ; ou encore vu de dessous, auquel cas il apparaît monumentalisé.

Le motif du pont : différentes techniques (collage, peinture, aplat, volume)

Dans une collection de reproductions de

paysages urbains, choisir celles qui permettent

d’installer des ponts.

Les ponts pourront être dessinés ou découpés

dans des revues ou des magazines

Le port du Havre, Claude Monet, 1874

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La Seine à Rouen, Camille Pissarro, 1896

Dans une collection de photographies de

paysages, choisir celles qui permettent

d’installer des ponts célèbres de la peinture

impressionniste (pont japonais par exemple);

découper ces ponts photocopiés et/ou les

dessiner, positionner ces architectures sur les

photographies pour réaliser on photomontage.

Travailler en volume : construire une maquette

dans laquelle on retrouvera le pont japonais

installé dans un environnement qu’on

imaginera ( jardins de matières, de couleurs,

d’objets de récupération dans l’esprit de celui

des impressionnistes) .

Références culturelles :

Prague, Willy Ronis, 1967, Photographie

Eugène Atget, Photographie

Le Bassin aux Nymphéas, Claude Monet, 1897-

99

Eugène Atget, Photographie

Photographie, Dinant, Belgique

Le Bassin aux Nymphéas, Claude Monet, 1897-99

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Illustrer les poésies de Paul Fort « Sur les jolis

ponts de Paris » ; « Pont-neuf », en utilisant

plusieurs techniques : dessin, peinture, collage,

photomontage.

Réaliser un photomontage pour figurer la circulation joyeuse des passants par temps ensoleillé : le tableau de Caillebotte, « Pont de l’Europe » pourrait être utilisé comme support (collage ou dessin des passants sur la partie droite, travail sur les costumes de l’époque ou au contraire recherche d’anachronismes). Par temps de pluie, le tableau de Charles Angrand « Le Pont de Pierre, Rouen » pourrait être utilisé pour figurer le circulation rapide des passants pressés de rentrer chez eux.

Références culturelles :

Le pont de l'Europe, Gustave Caillebotte, 1876

Sur les jolis ponts de Paris, Paul Fort

Pont-neuf, Paul Fort

Le pont de l'Europe, Gustave Caillebotte, 1876

Le Pont de Pierre, Rouen, Charles Angrand, 1881

Sur les jolis ponts de Paris

Sur les jolis ponts de Paris Les quais et les ponts

Courant d’eau courant d’air Sur les ponts de Paris joli

Les ponts et les quais Courez votre folie

Paul Fort

Pont-Neuf

A toi le Pont-Neuf aujourd'hui, et ses bonds joyeux sur la Seine ;

gai plus qu'un chevreau, ce pont luit de tout l'avril qui s'y promène.

Paul Fort