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Création : Valère Specque 01 30 17 02 35 - Crédit Photo : © simonmayer - Fotolia.com / Caen Event Le Conseil départemental soutient la culture en Val d’Oise Du 13 octobre 2018 au 15 septembre 2019 Des Mochicas aux Incas LE PÉROU ARCHÉOLOGIQUE au MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE DU VAL D’OISE Place du Château 95450 Guiry-en-Vexin Tél. 01 34 33 86 00 En partenariat avec Mochicas 40x60.indd 1 24/07/18 11:57 DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Des Mochicas aux Incas - Accueil - Valdoise

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Le Conseil départemental soutient la culture en Val d’Oise

Du 13 octobre 2018 au 15 septembre 2019

Des Mochicas aux

Incas le Pérou archéologIque

au Musée archéologique du Val d’oise Place du Château 95450 Guiry-en-Vexin Tél. 01 34 33 86 00

En partenariat avec

Mochicas 40x60.indd 1 24/07/18 11:57

Dossier péDagogique

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Avant proposDes Mochicas

aux IncasLe Pérou archéologique

Bienvenue au Pérou !Bienvenido al Perù !Allin Hamukuy * Bienvenue en langue Quechua

Après une longue escale en Chine, au pays des dragons, c’est en Amérique latine que le Musée archéologique du Val d’Oise vous propose de vous évader ! Partez à la découverte des civilisations pré-incas et incas et parcourez 2000 ans d’Histoire au cœur du Pérou archéologique.

Le voyage commence 100 ans avant notre ère par une expédition en terre nazca, sur les traces des mystérieux géoglyphes. Elle se poursuit chez les Mochicas connus notamment pour la très riche tombe du seigneur de Sipán, qui a livré de nombreuses parures en or et dont vous découvrirez une reconstitution grandeur nature. Votre exploration se prolonge en compagnie des peuples architectes Huari et Tiahuanaco, puis auprès des Chimús. Après avoir emprunté le mythique chemin de l’Inca, le périple s’achève à Cuzco, théâtre des conflits face aux conquistadors...

Cette exposition, empruntée à Caen Event et adaptée par nos soins, présente les traits culturels propres à chacune de ces civilisations finalement peu connues, illustrés par des objets phares, reproductions officielles des musées péruviens. Des collections ar-chéologiques originales, provenant du Musée du Quai Branly, sont également exposées en regard de vestiges valdoisiens contemporains.

Pour les scolaires, un espace découverte introduit ce voyage par une carte interactive, de la musique andine, des jeux et des livres pour une immersion totale. Au sein de l’expo-sition, des contenus accessibles et des outils ludiques jalonnent le parcours pour une expérience vivante et dynamique.

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1. Contenus et implantations de l’exposition p. 4

2. Visiter l’exposition p. 29

3. Avant ou après l’exposition p. 32

4. Infos pratiques, réservations et modalités d’accueil p. 35

SOMMAIRE

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1. CONTENUS ET IMPLANTATIONS DE L’EXPOSITION

a) Espace découverte

• Les outilsDès l’entrée de l’exposition temporaire, un espace découverte dédié au jeune public permet de faire cap sur les civilisations andines.Plusieurs outils sont à votre disposition :

- TOP CHRONO : RÉVISE TA GÉO ! : une carte sur laquelle il faut repositionner dix monu-ments majeurs du patrimoine mondial, des pyramides d’Egypte à la Tour Eiffel en France, en passant par le site archéologique inca de Machu Picchu.

4 focus intitulés « L’Amérique avant l’arrivée des conquistadors espagnols ! », « Les Incas », « Les Mayas » et « Les Aztèques » permettent de faire un zoom sur ces civilisations et de ne pas les confondre.

- Un écran tactile sur lequel vous pourrez visionner une sélection de documentaires sur le monde andin.

- Une borne audio pour écouter des musiques andines et un focus pour découvrir les ins-truments qui les composent.

- Un espace ludique où vous pourrez découvrir des jeux traditionnels péruviens ou d’Amé-rique du sud.

- Un espace lecture pour découvrir les légendes péruviennes ou des ouvrages qui s’ins-pirent des mythiques cités d’or.

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L’Amérique avant l’arrivée des conquistadors espagnols !

Sur le continent américain, c’est principalement en Amérique centrale et au Pé-rou que naissent les grandes civilisations.L’Amérique centrale regroupe les territoires du Mexique, du Guatemala, du Belize, du Honduras et du Salvador. Les populations qui vivent sur ces terres ont des modes de vie semblables. C’est notamment la terre des Mayas et des Aztèques.Dans la région de la Cordillère des Andes, en Amérique du Sud, les grandes civilisations s’épanouissent essentiellement sur le sol de l’actuel Pérou. La der-nière d’entre elles et la plus emblématique est celle des Incas.Pendant des millénaires, les civilisations de l’Amérique se développent sans aucun contact avec les autres continents, jusqu’à la découverte, en 1492, du « Nouveau Monde » par Christophe Colomb. A partir de 1518, des aventuriers espagnols entament la conquête de l’Amérique, abattant les dernières grandes civilisations précolombiennes, c’est-à-dire toutes celles qui existaient avant l’arrivée de Christophe Colomb.

Les Incas

L’histoire des Incas, dont il est parfois difficile de distinguer le mythe de la réalité, ne commence qu’au 12e siècle ap. J.-C et s’effondre à l’arrivée des conquistadors espagnols. Les Incas représentent la dernière grande civilisation précolombienne en Amérique du Sud. L’empire qu’ils ont bâti s’étendait de la Colombie au Chili, en passant par l’Equateur, le Pérou, la Bolivie et l’Argentine. L’empire était dominé par la personne de l’Inca. Considéré comme le fils du Soleil, une sorte de dieu vivant sur terre, il était le souverain absolu de l’empire ! La gestion du ter-ritoire reposait sur une armée de fonctionnaires et de chefs locaux qui organisaient les activités quotidiennes des populations. Un système de poste permettait à l’Inca d’être constamment informé de ce qui se déroulait dans l’empire et de faire parvenir rapidement ses ordres.En l’absence d’écriture et afin d’établir des statistiques concernant l’économie, l’admi-nistration inca avait développé un système de nœuds, quipu, le long de cordelettes de diverses couleurs.L’économie inca reposait essentiellement sur l’agriculture : maïs, haricots, piments, courges, avocats, cacahuètes, pommes de terre, quinoa et coca étaient cultivés sur le littoral, les hauts plateaux ou dans les régions chaudes et humides.

• Les focus

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Les Aztèques

A la fin du XIIIe siècle, la petite tribu Aztèque, originaire du nord du Mexique, vient s’ins-

taller dans la vallée de Mexico et fonde la cité de Tenochtitlan. Un siècle plus tard, les Az-

tèques se lancent à la conquête des cités voisines, édifiant un puissant empire qui domine

le Mexique pour une centaine d’années.

Souverain absolu, l’empereur cumule les fonctions de commandant en chef et de grand

prêtre. Il est entouré de nobles qui constituent l’élite des guerriers aztèques partagés

en deux ordres de chevalerie : les aigles et les jaguars. C’est parmi ces seigneurs que

l’empereur choisit ses principaux conseillers gouvernant avec les prêtres.

Les fonctionnaires (juges, messagers, policiers, scribes…) gèrent les affaires de l’empire

sous les ordres de supérieurs dévoués au service de l’Etat. Le reste de la population

est composé d’agriculteurs qui cultivent haricots, tomates, courges, piments, avocats,

patates douces et maïs ; et d’artisans particulièrement respectés pour leur art, comme

les orfèvres qui travaillent le cuivre, l’argent et l’or, ou les plumassiers qui s’emploient à

la confection de coiffes à plumes, de boucliers…

Les Mayas

Les Mayas vivaient sur les terres actuelles du Mexique et du Guatemala. La pé-riode la plus brillante de cette civilisation se situe entre 300 et 1000 ap. J.-C. : c’est l’épanouissement des cités-Etats qui sont de petits royaumes indépen-dants. Souvent en guerre les unes contre les autres, elles s’opposent pour le contrôle de territoires, de routes commerciales, de matières premières ou pour perce-voir un impôt de guerre d’une autre cité vaincue. Ce sont des guerriers !Contrairement aux Incas, les Mayas ont développé une écriture en glyphes (pe-tits dessins) qui, à ce jour, reste énigmatique… Elle figure des sons, des idées ou des personnes et permet d’enregistrer l’histoire des cités, des chiffres ou des événements. Par l’observation du mouvement des astres, les prêtres mayas ont mis en place des calendriers : un calendrier solaire de 365 jours, un autre de 260 jours pour les fêtes religieuses et un troisième basé sur les mouvements de la planète Vé-nus.Vers 950, ils établissent leur capitale à Chichen Itzá, dans la péninsule du Yuca-tan, au nord du territoire maya. A partir de 1440, les cités du Yucatan se divisent et se battent entre elles. Au 16e siècle, les conquistadors espagnols en profitent pour s’emparer de l’ensemble des cités mayas. C’est la chute du royaume.

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La musique « des Andes » ou de la « flûte indienne »Comme le révèlent de nombreuses céramiques Paracas ou Nazcas figurant des musi-

ciens, la musique est un art ancestral déjà pratiqué par l’ensemble des communautés

vivant le long de la cordillère des Andes, il y a plus de 2000 ans.

Les instruments à vent semblent privilégiés. Taillés dans de l’os, du bois ou du bambou,

la famille des flûtes se subdivise en deux groupes : les flûtes de pan (antara, zamponia

et siku) et les flûtes droites (pinkillo, tarka et quena). Les trompes rituelles en métal, les

cornes, les conques marines (wakrapuku) ou les ocarinas sont également appréciés.

De nos jours, le patrimoine musical péruvien mêle diverses influences héritées des va-

gues d’immigration successives. L’âme andine est présente à travers les mélodies et les

instruments à vent ; l’apport africain, dans les rythmes et les percussions traditionnelles ;

la touche européenne, dans l’adoption des instruments à cordes. En effet, le charango est

un instrument créé au 16e siècle sur le modèle du luth espagnol et utilisé dans les céré-

monies à la cour du vice-roi.

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b) Espace introductif

Le couloir d’accès à l’exposition « Des Mochicas aux Incas, le Pérou archéologique » s’habille, pour l’occasion, d’une grande frise chronologique et de sept vitrines, dans lesquelles sont mis en confrontation des objets originaux issus des collections du Musée du Quai Branly – Jacques Chirac et du mobilier contemporain du Val d’Oise.

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c) Parcours de l’exposition

Partez à la découverte des incas et des civilisations pré-incas. Des contenus adaptés et de nombreux outils ludiques jalonnent le parcours d’exposition pour une expérience dynamique !

Nazca, vase polychrome.

100 av. J.-C. à 600 ap. J.-C.

Inca, aryballe polychrome.

1100 à 1572 ap. J.-C.

Vitrines objets facsimilés

Passerelle 920x200x36

Reconstitution du tombeau du seigneur de Sipan

Cloisons bois

Toile tendue représentant

les différentes cultures

Entrée

Sortie de secours

Vitrines objets fac-similés

Passerelle

Reconstitution de la tombe du seigneur de Sipán

Présentation des diffé-rentes cultures

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• Les textes de l’exposition

PANNEAU | Introduction

Les civilisations andines se sont développées au sein de paysages contrastés, entre une étroite bande côtière désertique, un vaste massif montagneux et le début de la forêt amazo-nienne.

Grâce à une diversité biologique foisonnante, les communautés ont pu exploiter les res-sources offertes par le sol. Les basses terres tropicales, yunga, fournissent fruits et légumes tropicaux (piments, arachides, coton, coca et plantes hallucinogènes). Le maïs et les cé-réales (quinoa ou quihuicha) sont cultivés en montagne moyenne, quechua, entre 2500 et 3500 mètres d’altitude, en climat tempéré. Les hautes terres froides, puna, servent de pâtu-rage pour les camélidés, lamas et alpacas. Les tubercules (pommes de terre, olluco et oca) y sont cultivés et le sel y est exploité.

L’histoire des civilisations andines est rythmée par l’émergence d’entités politiques fondées sur l’exploitation des différents étages écologiques, la maîtrise des circuits d’échanges et le morcellement des territoires. Chaque mouvement d’unification se traduit par un nouvel horizon archéologique marqué par la diffusion de traits culturels (motifs, faciès des céra-miques…) à vaste échelle, suivi d’un mouvement de désagrégation et de développement des cultures locales (périodes intermédiaires).

L’archéologie permet d’appréhender l’histoire de ces cultures qui, contrairement à leurs cousines maya et aztèque, n’ont pas développé d’écriture. Elle peut également s’appuyer, notamment pour les périodes plus récentes, sur les témoignages ethnographiques des conquérants du XVIe siècle et des enquêtes ethnologiques contemporaines sur les sociétés paysannes des Andes.

PANNEAU 1 | Période intermédiaire ancienne : les Mochicas et les Nazcas

Les Mochicas, au nord, et les Nazcas, au sud, constituent les deux cultures côtières de la période intermédiaire ancienne au Pérou.

NAZCA (100 av. – 650 ap. J.-C.)

La culture nazca s’inscrit dans la continuité de la culture paracas (500 av. à 200 ap. J.-C.), célèbre pour la qualité technique et artistique de son travail textile.

Légende des pictogrammes

Histoire Organisation

socio-politiqueArtisanat Croyances

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polychrome de formes variées, ainsi qu’en pièces textiles ou d’orfèvrerie. Les motifs s’inspirent du monde maritime qui fournit, par exemple, la figure omniprésente de l’orque ; et, plus curieusement, des animaux vivants dans les terres chaudes du piémont amazonien, si-tuées de l’autre côté de la cordillère des Andes, comme des singes, félins, serpents, colibris et araignées. Dans sa phase finale, l’iconographie nazca voit les figures mythologiques remplacées par des thèmes guerriers (décapitations, têtes trophées), indice probable de l’accroissement de conflits régionaux liés aux tensions qui dé-coulent d’équilibres économiques qu’un milieu difficile rend toujours précaires.

souterrains, destinés à empêcher l’évaporation de l’eau d’irrigation, ainsi que par l’exploi-tation des nappes phréatiques au moyen de puits profonds. Ces grands travaux agricoles étaient organisés et contrôlés par un pouvoir installé dans des centres politico-religieux signalés par la présence de pyramides.

ancestraux. Parmi les pratiques symboliques les plus notables, on distingue en particulier l’usage de déformations crâniennes, hérité de la culture paracas. Cette pratique, également attestée dans d’autres régions des Andes, conduisait dès l’enfance à produire un crâne de forme conique et verticale par un système de liens de cuir enserrant la boîte crânienne. Ces déformations ne concernaient qu’une partie de la population, essentiellement des individus de sexe masculin. Elles constituaient un signe distinctif, marquant un statut ou une apparte-nance sociale qui restent à déterminer.

Tirant une partie de sa subsistance de l’océan proche et poissonneux, la culture nazca, comme beaucoup

La connaissance de la culture nazca provient surtout de leurs nécropoles, riches en matériel céramique

Les croyances nazcas sont mal connues mais partagent un socle commun à la plu-part des sociétés andines : divinités célestes, atmosphériques et marines conju-guées à l’adoration des montagnes, points de contact entre les mondes et les esprits

de cultures nées sur des terres inhospita-lières, s’est également fondée sur le déve-loppement et la maîtrise de vastes systèmes d’irrigation, permettant d’amener l’eau des montagnes vers le désert. Les Nazcas se distinguent par l’édification d’aqueducs

Nazca, vase anthropomorphe. 100 av. J.-C. à 600 ap. J.-C.

Outil ludique : puzzle géoglyphes nazcas.

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MOCHICA (0 – 800 ap. J.-C.)

dominée par une caste de prêtres et de guerriers qui exerçait son pouvoir sur une popu-lation d’agriculteurs et de groupes d’artisans. Disséminés le long de la côte, les centres de pouvoir sont caractérisés par une architecture en briques crues, permise par une plu-viométrie très basse : pyramides monumentales à degrés (huacas) et plateformes, autour desquelles s’organisent les quartiers des artisans et la zone d’habitat.

riche iconographie et d’une grande finesse de réalisation. Elle se caractérise par l’usage de formes spécifiques, héritées pour certaines de la culture cupisnique (1200 à 500 av. J.-C.)  : bouteilles à anse en étrier, vases doubles « siffleurs », vases-portraits, figurations éro-tiques... Si l’on se fie aux motifs de sa céramique qui abondent en scènes de guerre, on ne peut douter que la société mochica ait été meurtrie par de fortes tendances belliqueuses. Marquée par les sacrifices humains, la guerre et le côtoiement de la sexualité avec la mort, l’iconographie mochica semble imprégnée d’une vision tragique de la vie.

de l’habitat attesté archéologiquement. Ce phénomène climatique, probablement doublé de conflits militaires, serait d’ailleurs à l’origine de l’extinction de la civilisation mochica.

Installée le long de la côte nord du Pérou, sur un territoire s’étendant sur plus de 500 km, de Piura, au nord, à Huamey, au sud, la civilisation mochica, aussi nommée moche, est contemporaine de celle des nazcas.

Bénéficiant toutefois d’un sol plus fertile, elle vit essentiellement de la culture du maïs, du haricot et du coton qui a été rendue possible par de vastes travaux d’irrigation. Les Mochicas constituaient une société complexe, visiblement do-

Hormis le martelage d’objets en or, en argent ou en alliage de cuivre, témoi-gnant d’une bonne maîtrise des techniques de fonte, l’artisanat mochica majo-ritairement trouvé en contexte funéraire se distingue par une céramique d’une

L’offrande de sacrifices humains et du sang des guerriers était destinée à entre-tenir la fertilité, mais aussi à parer aux ravages du phénomène climatique El Niño (tempêtes, ouragans, tsunamis...), à l’origine de la destruction périodique

Mochica, trésor de la tombe du seigneur de Sipán.

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PANNEAU 2 | Focus : les lignes de Nazca

Découvertes en 1939 lors de survols aériens de la zone côtière, les « lignes de Nazca », consti-tuées de 800 figures géométriques et de 70 dessins zoomorphes pouvant atteindre plusieurs kilomètres de longueur, sont le témoignage le plus emblématique de cette culture, mais aussi le plus énigmatique. Leur signification et leur fonction restent inconnues : reflets terrestres des constellations célestes, support d’activités rituelles, chemins tracés de petits pèlerinages symboliques, représentations mythologiques ? Les hypothèses ne manquent pas avant d’en arriver aux pistes d’atterrissage pour véhicules extraterrestres !

Les représentations animales associées à de longues lignes droites pourraient indiquer une fonction d’observation astronomique, peut-être en rapport avec un calendrier agricole. Des phénomènes de « lignes », « chemins » ou « rayons » (ceque), reliant des points géographiques éloignés les uns des autres, attestés chez les Incas en relation avec le calendrier et le mouve-ment annuel du soleil, tendraient à appuyer cette dernière hypothèse. Si ces figures impressionnantes trouvent des correspondances dans d’autres cultures andines, la question demeure quant aux techniques mises en œuvre pour tracer ces dessins à grande échelle : usage de cordes d’arpentage ou de longs fils de laine ou de coton, projections géomé-triques à partir de dessins etc.

Les explorateurs et les astronautes ont dit un peu tout et n’importe quoi au sujet des lignes de Nazca. Certains affirment même qu’il s’agit de gravures réalisées par de petits bonhommes verts venus de l’espace ! Il est vrai que les formes géométriques, les personnages et les animaux ne peuvent être vus que d’en haut… sauf que les Nazcas n’avaient pas d’avion. Alors, à quoi ça sert ? Les archéologues pensent que cet im-mense réseau de pistes permettait de calculer le mouvement des étoiles, du soleil et de la lune. Des fêtes agricoles ou religieuses étaient probablement organisées autour de ces dessins aux dimensions impressionnantes !

FOCUS ENFANTS NAZCA

Une culture à lire entre les lignes !

Outil ludique : magnets animaux de Nazca.

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PANNEAU 3 | Focus : La tombe du seigneur de Sipán

Découverte en 1987, la tombe du Seigneur de Sipán est celle d’un puissant roi mochica. Elle offre une image de la société, du pouvoir, du langage et des symboles de cette culture. Polygame, le Seigneur de Sipán est enseveli avec ses femmes et ses serviteurs. Ils sont entourés d’un riche mobilier de six cents objets en métaux précieux (or, argent, bronze), pierres fines et nacre, comprenant essentiellement des éléments de parure royale. Certains motifs semblent rattacher plus directement le souverain à l’activité guerrière. En effet, les colliers sont constitués de plusieurs rangées de têtes humaines ou d’araignées qui, dans la céramique, apparaissent comme des « coupeuses de têtes » ; les parures d’oreilles rap-pellent celles des guerriers figurant sur les poteries. Or, jusqu’à l’époque inca, le percement des oreilles, exclusivement masculin, ainsi que la taille du trou auriculaire constitueront des signes de fécondité, en relation symbolique étroite avec l’activité guerrière. Les figures félines, puma ou jaguar, marquant la transition entre la terre et le monde souterrain, le « domestiqué » et le  « sauvage », sont également associées à un riche registre de la force guerrière et à la transformation « chamanique » en félin (puissant, féroce, courageux et rapide), souvent liée à la consommation de psychotropes !

Reproduction officielle de la tombe du seigneur de Sipán

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Les archéologues sont stupéfaits lorsqu’ils découvrent la tombe du Seigneur de Sipán, un grand roi Mochica. Fait exceptionnel, elle n’a jamais été pillée par les voleurs de trésors !

FOCUS ENFANTS MOCHICA : El señor de Sipán !

Au cours d’une cérémonie importante, son corps a été déposé dans un cercueil en bois, enve-loppé de plusieurs manteaux en coton brodés de fines plaques de cuivre doré, un métal assez mou et facile à travailler. Ses pieds ont été chaussés de sandales en cuivre et son visage a été recouvert d’un masque en or avec des yeux en or, un couvre-menton en or et un ornement de nez en or ! Sa tombe est si riche qu’il a fallu près de dix mois pour l’étudier entièrement.

PANNEAU 4 | Horizon moyen : Huari et Tiahuanaco

Huari et Tiahuanaco témoignent d’un nouveau mouvement d’unification andin. Ces deux enti-tés « concurrentes » expriment une même réalité politique et religieuse, une même idéologie : des états centralisés, fortement militarisés et nettement expansionnistes. Il se pourrait que les Tiahuanacos aient été pour les Huaris ce que les Grecs furent aux Romains : des « cousins » éducateurs que l’on prend pour modèle.

Outil ludique : organisation du cercueil du seigneur de Sipán

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HUARI (600 – 1100 ap. J.-C.)

et le piémont amazonien, la civilisation huari maîtrisait ainsi les trois étages écologiques des Andes. Appuyé sur un état militariste et bureaucratique, les huaris ont prospéré sur le développement de colonies et de centres provinciaux permettant le contrôle local d’une production agricole intensive (coca, coton, plumes, hallucinogènes) et la levée de tributs sur les populations conquises, dont une grande partie était destinée à alimenter la capi-tale. La civilisation huari témoigne d’un premier usage des quipus (nœuds) comme mode comptable, permettant de rationaliser l’exploitation économique des territoires et des po-pulations conquises. A plusieurs titres, les Huaris pourraient être considérés comme les « ancêtres » politiques et idéologiques des Incas.

L’urbanisation dense était constituée d’édifices enduits à la chaux blanche. La présence de maisons à étages, inédite dans les Andes, confirme une forte densité de population qui a poussé les Huaris à développer un système d’égouts et de distribution d’eau au moyen d’aqueducs souterrains. Les secteurs de la ville étaient certainement liés à des spécia-lisations : l’un d’entre eux, turquesayoc, tire son nom d’une grande quantité d’objets en turquoise qui en ont été extraits. Un autre quartier, dénommé trankaqasa, présente un en-semble de seize pétroglyphes (pierres gravées) représentant lignes concentriques, cercles, serpents, volutes et figures géométriques.

l’époque inca.

Développée à partir d’une culture locale de la région d’Ayacucho, au centre du Pérou, la civilisation huari émerge sous la double influence des cultures nazca, dans le style céramique polychrome, et tiahuanaco, dans la sculpture et dans l’idéologie religieuse.

L’expansion impériale huari semble en partie liée à un exode rural massif (vers 600-650 ap. J.-C.) qui a concentré dans la ville un grand nombre de bouches à nourrir. Etendant son contrôle sur les côtes sud et nord du Pérou, la sierra

La capitale huari était une vaste cité s’étendant sur 18km², couvrant près de 2000 hectares à son extension maximale et hébergeant probablement plus de 50 000 habitants. Divisée en douze secteurs, elle était dotée d’une muraille d’enceinte.

On doit probablement à l’empire huari la mise en valeur et le développement du sanctuaire côtier de Pachacamac, « celui qui anime le monde », lié au dieu des tremblements de terre, site oraculaire qui restera un lieu de pèlerinage à

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TIAHUANACAO (500 – 1100 ap. J.-C.)

Elle établit également des colonies au nord de la côte chilienne, dans la zone du désert d’Atacama, riche en mines de cuivre et en minerais (turquoises, malachites...). On connaît une vingtaine d’ « enclaves » tiahuanaco hors de la région principale. Visiblement dominés par une élite théocratique (forme de gouvernement où le pouvoir est considéré comme émanant des dieux), les tiahuanacos vivaient essentiellement de la culture de tubercules (pommes de terre, ocas...), de l’élevage de lamas, et plus marginalement de la pêche la-custre. La consommation d’hallucinogènes importés des terres chaudes est attestée par la découverte de nombreuses tablettes d’inhalation en bois sculpté. La diffusion de cette pratique a accompagné l’influence de la cité, notamment dans la région de San Pedro d’Ata-cama et de Moquegua, comme en témoignent les tablettes trouvées sur place.

maîtrise de la métallurgie de l’or, de l’argent et du bronze a également été mise à profit dans l’architecture, avec la fonte d’agrafes de cuivre permettant de fixer entre eux des blocs de pierre sculptés. De plus, la connaissance fine des techniques hydrauliques a permis l’élaboration de « jeux d’eau » sophistiqués, notamment dans la pyramide d’Akapana, imi-tant le mouvement de l’eau d’une chaîne de montagnes voisine.

l’époque inca. la pratique de déformations crâniennes. La découverte sous la pyramide d’Akapana de corps démembrés privés de crâne, accompagnés de lamas disloqués, sug-gère l’existence de sacrifices humains.

Héritière de la civilisation pucara (100 av. J.-C. à 500 ap. J.-C.), la culture tiahua-naco émerge sur la rive sud-ouest du lac Titicaca, qui correspond au territoire de l’actuelle Bolivie. Edifiée à 3842 m d’altitude, la cité de Tiahuanaco est, entre le IIe et le Ve siècle, un centre politique et religieux. Elle atteint son apogée entre le VIIIe et le XIIe s. période à laquelle elle s’étend sur près de 420 hectares et héberge environ 40 000 habitants.

Développant un réseau de cités fédérées autour du lac Titicaca, elle étend son influence du nord-ouest au sud du Pérou, jusqu’aux environs de Cuzco, ainsi que vers l’est bolivien, prenant pieds dans les trois étages écologiques andins.

La cité de Tiahuanaco est réputée pour son architecture monumentale, qui ins-pirera les Incas, ainsi que pour ses sculptures monolithiques hiératiques qui ornent le centre de la cité, dont la plus connue est la « porte du soleil ». La

Des céramiques figuratives indiquent l’usage de peintures faciales complexes, également illustrées dans les sculptures monolithiques du centre de la cité. Certaines sépultures ont par ailleurs démontré, pour les périodes anciennes,

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PANNEAU 4 | FOCUS HUARI : Castillo de Huarmey (nord, dép. Ancash)

Ce « château » (Castillo), plateforme pyramidale en adobe (brique de terre crue moulée) de 200 mètres de long, était connu depuis l’époque coloniale. Retrouvé intact en 2012, à l’occasion de nouvelles fouilles sur le site archéologique, il s’est avéré être un complexe funéraire de l’élite impériale huari. Dissimulé aux pilleurs par 33 tonnes de remplissage, le site a été préservé et abritait près de 1200 objets. Mais la découverte la plus spectaculaire est celle de 63 sépultures : 57 « paquets funéraires » (fardos), trois tombes féminines dans la chambre funéraire et 3 autres en dehors. Il se pourrait que les trois tombes féminines, richement dotées, soient celles de l’épouse princi-pale d’un seigneur huari et de deux épouses secondaires. Les 57 fardos contiennent également des corps de femmes, vraisemblablement des concubines de rang inférieur. Si ces interprétations demeurent hypothétiques, cela suggérerait une classification des épouses royales en trois catégories : épouse principale, épouses secondaires et concubines, dont on trouvera plus tard la trace à Cuzco chez les Incas. Contrairement à Sipán, la sépulture est uniquement féminine, les femmes se trouvant physi-quement séparées de leur époux royal.

Le lama offre aux populations andines de nombreuses ressources : sa toison procure de la laine à tisser, sa peau permet la confec-tion de sandales, sa chair fournit de la viande, ses os servent à fabriquer des outils et ses excréments sont utilisés comme engrais ou combustible ! En plus, cet animal peut porter jusqu’à 30 kg de charge.

Considérés comme des animaux sacrés, les camélidés sont reproduits sous forme de fi-gurines d’or ou d’argent. Ils sont aussi repré-sentés dans les décors de céramiques ou les coupes en bois, mais aussi, et cela reste une exception dans les Andes, sur les terrasses aux mosaïques de Choquequirao, à l’époque inca.

FOCUS ENFANTS HUARI Lama à tout faire !

Huari, vase à goulot en forme de lama.600 à 1000 ap. J.-C.

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PANNEAU 4 | FOCUS TIAHUANACO : Le dieu aux bâtons

L’image du « dieu aux bâtons », « dieu aux deux sceptres », ou « dieu de face », représenté dès le IIIe millénaire, a circulé dans de nombreuses cultures andines (Chavín, Tiahuanaco, Paracas, Nazca, Inca...). Cette figure a été l’objet de nombreuses variations thématiques, tant dans le profil du dieu que dans la composition des bâtons. Dans la période Chavín (800-200 av. J.-C.), le personnage apparaît doté d’un visage et de griffes félines, traits qu’il conservera dans l’iconographie nazca. Il deviendra le plus souvent anthropomorphe dans l’iconographie huari ou tiahuanaco, comme sur la « porte du soleil ». Les constantes de cette figure plurimillénaire sont un personnage de face, doté d’un visage radiant et portant dans chaque main un bâton ou un sceptre, le plus souvent zoomorphe voire composite. Le corps des bâtons est souvent figuré par un serpent, dont les extrémités arborent des têtes de félin ou d’oiseau de proie, motifs qui apparaissent également à l’extrémité des « rayons » qui entourent le visage du personnage.Du fait du manque de sources écrites, l’identification de cette figure demeure un problème. La posture « d’autorité » suggère une divinité que l’on considère souvent comme « supérieure », voire « suprême ». La figuration de ce personnage sur un grand nombre de tablettes des-tinées à l’inhalation d’hallucinogènes suggère probablement des apparitions sous forme de « visions ».

Sur cette stèle en pierre, le dieu est debout, tenant dans chaque main un bâton en forme de serpent. Les bâtons sont en réalité des gerbes de maïs, principale plante nourricière des peuples de l’ancien Pérou. Aux mains et aux pieds, il possède des griffes de félin. La coiffe est surmontée de têtes de lézards émergeants les uns des autres.Le serpent, par sa mue, évoque les renais-sances successives de la nature. Il incarne les saisons qui reviennent indéfiniment. Quant au félin, il est symbole de force, de puissance et de prédation (mise à mort). Ainsi, le « dieu aux bâtons » peut donner, re-tirer ou contrôler les cycles de vie des végé-taux et du monde animal.

FOCUS ENFANTS TIAHUANACO Dieu tout puissant !

(Stèle Raimondi)

Chavín, stèle Raimondi (dieu aux bâtons). Env. 200 av. J.-C.

Museo Nacional de Arqueologia, Anthropolo-gia e Historica del Peru, Lima.

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PANNEAU 4 | Période intermédiaire récente : Chimú

Héritiers des Mochicas, les puissants Chimús furent un temps les concurrents nordiques de l’état inca en expansion, tant au niveau de la puissance politique et militaire que des réalisa-tions techniques et culturelles. La rencontre entre les deux empires se solda par la victoire des Incas, dotés d’une organisation rationnelle et bureaucratique plus développée.

CHIMU (900 – 1500 ap. J.-C.)

culture de maïs, haricots, courges, arachides, avocats, coton... est permise par le dévelop-pement de vastes systèmes hydrauliques, reposant sur un héritage mochica, amenant dans les vallées l’eau des rivières de montagne. Le plus long canal d’irrigation mesurait 84 km. Les champs étaient engraissés par le guano (fiente d’oiseaux marins) et des routes suréle-vées traversaient les zones agricoles. La pêche, pratiquée sur des canots ou des « chevaux de roseau » que l’on « montait », fournissait de nombreuses ressources que venaient com-pléter les animaux domestiques andins et les oiseaux marins.

personnages, scènes mythiques ou érotiques, conformément à l’héritage mochica. Les Chimús en perpétuent également les formes : bouteilles à anse en étrier, vases-portraits... Ils sont surtout réputés pour leur maîtrise de la métallurgie et de l’orfèvrerie : fonte à la cire perdue, martelage, dorure... On connaît également des exemples de vases mixtes, en or et en argent. Après la conquête inca, les orfèvres sont conduits à Cuzco en même temps que l’élite et leur dernier souverain, Michanzaman.

Les Chimús sont contemporains des Incas qui les ont conquis. La culture chimú s’est développée sur l’ancien territoire mochica, entre 900 et 1300, avant une phase « impériale » expansionniste, jusqu’en 1470. A son extension maximale,

Fondée sur les relations entre la capitale et les centres administratifs provin-ciaux, l’entité politique chimú repose sur un état aristocratique et bureaucra-tique coordonnant la production, l’accumulation et la redistribution des biens. La

La céramique chimú est moulée pour l’usage cérémoniel et funéraire, ou mode-lée pour les ustensiles du quotidien. Elle est de couleur noire métallisée obtenue par polissage et fumage. La céramique moulée représente plantes, animaux et

l’empire chimú contrôle 1300 km de littoral péruvien, de Tumbez en Equateur, jusqu’à Lima. La langue chimú, appelée quingnam, est apparentée au muchik des Mochicas. Mais les tra-ditions orales chimús, conservées jusqu’à l’époque coloniale, présentent ce peuple comme issus d’un héros fondateur étranger, venu de l’océan sur une barque de roseau, pour gou-verner la terre. Taycanamo ou le « Grand Chimú » est le premier souverain de la dynastie des dix rois de Chan Chan, la capitale.

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4. L’histoire d’une fabuleuse découverte : Le ciel et la terreLe pays lui doit beaucoup et les historiens considèrent que son influence sur la Chine antique fut prépondérante. L’Empereur Qin est un personnage à part dans l’histoire de la civilisation chinoise. Il ordonna la const L’ensemble forme un «territoire» de près de 20.000m2. Selon les archéologues, si toutes les fouilles étaient menées à bien, on découvrirait sous terre près de 8000 guerriers et che-vaux en terre cuite.L’armée a été enterrée dans des galeries souterraines spécialement conçues à l’époque pour les accueillir : chaque fosse est profonde d’environ cinq mètres avec des murs porteurs le long desquels ont été installés des contreforts pour soutenir des poutres. Au-dessus, ont été posées des traverses de bois couvertes de terre de remblai. Une fois les guerriers mis en place à l’intérieur, les galeries ont été fermées.La première fosse découverte, à partir de la trouvaille des deux paysans chinois en 1974, est occu-pée par l’infanterie et les chars ; la seconde enferme les fantassins, des chars, des cavaliers et des arbalétriers, la dernière abrite le Quartier Général. Toutes les trois symbolisent la garde impériale de l’au-delà.12. L’armée de l’ombre au grand jour ! En ordre de batailleLa première fosse rectangulaire de Xi’An dite fosse n°1 occupe une surface de 14.260 m2, c’est l’équivalent de deux terrains de foot ! C’est la plus imposante, celle que les touristes découvrent en premier lors de leur visite sur le site archéologique. La fosse est aujourd’hui surmontée d’un im-mense dôme. Le public est invité à découvrir les soldats à partir d’une «passerelle» qui surplombe la fosse. Aucun visiteur n’est invité à y descendre. Ce privilège est réservé aux chefs d’Etats.Cette immense fosse archéologique mesure 230 mètres de long pour 62 mètres de large. Les soldats sont en ordre de bataille. Les soldats sont munis de lances, de hallebardes et d’arcs. Les archers en robe sont au premier rang, au milieu les fantassins et les chars. Des deux côtés de la fosse, on a retrouvé deux rangs de fantassins tournés vers l’extérieur. Ils constituaient les deux flancs gardes de l’armée. A l’arrière, une rangée de fantassins tournés vers l’extérieur représentait l’arrière-garde. Chaque personnage, après restauration minutieuse par les archéologues chinois, a été replacé à l’endroit même où il avait été installé il y a plus de 2200 ans ! Les responsables du musée de Xi’An estiment aujourd’hui que cette fosse contiendrait jusqu’à 6000 soldats ainsi que chevaux et 45 chars.ruction de la première vraie grande muraille d’Est en Ouest sur plus de 6000 kilomètres, lança la construction d’un énorme réseau routier à travers la Chine et mit en œuvre d’importants travaux hydrauliques. Il voyait tout en grand et l’histoire de son mausolée ne faillit pas à la règle. Au même moment, il faisait édifier plus de 700 palais de villégiature à travers la Chine !Obsédé par l’idée de la mort, très superstitieux, il croyait en la théorie de l’immortalité préconisée par les sorciers. Il s’est rendu au mont Taishan pour procéder au culte du ciel et de la terre, est parti à la recherche du remède d’immortalité jusqu’au bord de la mer orientale. C’est aussi parce qu’il était obsédé par l’idée du trépas que l’Empereur Qin a voulu être entouré de ses fidèles sol-dats au moment de passer de la vie à la mort.L’empereur s’est éteint à l’âge de 49 ans. Autour de son mausolée, les fantassins, cavaliers, sous-officiers, généraux….. veillent sur sa dépouille depuis plus de 2200 ans !

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PANNEAU 4 | FOCUS CHIMU : La Cité de Chan Chan

Située à 550 km au nord de Lima, à proximité de la ville actuelle de Trujillo, Chan Chan, litté-ralement « soleil-soleil », était l’une des plus grandes cités du monde au XVe siècle. Fondée autour de 850, la capitale prospère pendant près de six siècles. Elle est composée de trois secteurs concentriques qui reflètent la division sociale : l’élite occupait le centre de la cité, la classe d’habitants prospères vivait dans la zone intermédiaire et la population laborieuse habitait les quartiers denses se trouvant à la périphérie.Le centre monumental de Chan Chan, bâti en adobe (brique de terre crue moulée) sur 6 km² est constitué de dix enceintes rectangulaires de près de 9m de haut sur 700m de long. Dé-nommées « citadelles », elles sont considérées comme les palais des dix souverains chimús successifs. Elles abritent leurs descendants qui honorent l’ancêtre royal. Les enceintes sont ornées de frises en relief à motifs géométriques ou zoomorphes (oiseaux, poissons), le plus souvent polychromes. On estime la population de Chan Chan à plus de 30 000 habitants. De multiples réservoirs d’eau potable étaient disséminés dans l’ensemble de la cité qui compre-nait également 125 puits d’où l’eau jaillissait spontanément.

est associé au monde des morts. Il semble que, comme chez les Nazcas, le seul animal marin sacré ait été l’orque. Les constellations célestes font également l’objet d’un culte. La religion chimú pourrait avoir été marquée par des pratiques chamaniques puisqu’à l’époque coloniale, on trouve encore l’évocation de « sorciers » se transformant en chien ou en chouette la nuit.

La religion chimú accordait une importance particulière à la lune (shi), liée à la croissance végétale, au découpage du temps et aux mouvements de la mer. Des sacrifices de jeunes enfants de moins de 5 ans lui étaient offerts. L’océan (ni),

Maquette de la citadelle de Tschudi, l’un des dix palais de Chan Chan.

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PANNEAU 5 | Horizon récent : les Incas

L’empire inca, Tawantinsuyu, a été la plus vaste entité politique de l’Amérique précolom-bienne. A son apogée, il s’étendait sur l’intégralité de l’aire andine, de la Colombie au Chili en passant par l’Equateur, le Pérou, la Bolivie et le nord-ouest de l’Argentine.

INCA (1100 – 1572 ap. J.-C.)

Les mythes recueillis par les conquérants espagnols au XVIe siècle à Cuzco, la capitale inca, rattachent l’origine des Incas au lac Titicaca. Manco Capac, fon-dateur et premier souverain dynastique, aurait émergé du lac avec sa sœur et

épouse, Mama Ocllo, à l’appel du soleil (Inti), afin d’apporter paix et prospérité aux peuples des Andes en guerre permanente.

Chevaux de roseau sur le Lac Titicaca

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pouvait décider de l’abandon ou du changement de fonction de certaines huacas. L’expan-sion inca a également imposé le culte solaire. Une partie de la production agro-pastorale était destinée à alimenter les divinités : bière de maïs (azua) et animaux domestiques sacrifiés (lamas, cochons d’inde) leurs sont offerts ! L’un des cultes les plus répandus est celui des momies des ancêtres et des chefs bénéfi-ciant de terres agricoles consacrées. Les sacrifices humains sont rares et concernent le plus souvent des enfants enivrés et enterrés vivants au sommet de montagnes divinisées (Apu). Ces sacrifices ont lieu en période de crise du pouvoir royal. Les sacrifiés sont les « messagers » de l’Inca auprès des dieux.

Chaque cité ou village a conservé ses propres divinités locales (huaca), lieux d’origine mythique (cavernes, lacs, sources, montagnes) ou éléments du pay-sage (rochers...) considérés comme des ancêtres « pétrifiés ». Seul le Sapa Inca

début du XVe siècle, l’état inca devient nettement expansionniste, une mutation attribuée à Pachacuti Inca Yupanqui, neuvième souverain d’une dynastie mythique. Le Sapa Inca, « Seul Inca », Fils du Soleil, est un roi divin. L’état inca est hiérarchisé et bureaucratique. Le maître mot est le travail et la production de biens, chacun produisant en fonction de son sexe, de son âge ou de son origine. L’état centralise et redistribue les biens dans les différentes provinces, sous l’égide de fonction-naires, scribes et comptables « gardiens de quipus ». Les provinces nouvellement conquises sont assimilées à l’empire par l’échange d’une par-tie des élites locales, de la population et des épouses du Sapa Inca vers les chefs locaux. Ces déplacés, coupés de leur origine et d’avantage contrôlables, servaient à développer l’exploitation agricole et à participer aux grands travaux menés par l’état.

ou au culte, rappelle l’architecture de Tiahuanaco. Quant au système d’enregistrement comptable de la production, nommé quipu, il est d’origine huari.Le pouvoir de Cuzco déploie un vaste réseau de communication qui s’articule autour de deux routes parcourant le Tawantinsuyu du nord au sud, et dont Cuzco constituait le centre. Des stations pourvues de réserves alimentaires, étaient disposées le long des axes routiers afin de permettre le ravitaillement des troupes militaires en déplacement. Ces lieux ser-vaient également de relais aux messagers de l’état, dont la vélocité est devenue légendaire.

Les habitants de Cuzco fédèrent les groupes ethniques de la région. Les membres masculins adultes sont reconnus comme « inca », statut qui se manifeste par le percement des oreilles chez les adolescents et le port d’un ornement. Au

L’empire inca a synthétisé et développé les innovations techniques des cultures qui l’ont précédé. L’appareil cyclopéen (très gros blocs) de pierres à angles mul-tiples, ajusté sans mortier apparent, caractérisant les bâtiments liés au pouvoir

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PANNEAU 6 | FOCUS INCA : Urbanisme Inca

Centre du Tawantinsuyu, Cuzco fut réédifiée à l’époque impériale suivant un urbanisme pla-nifié. Le dessin de la nouvelle cité prend la forme d’un puma, dont la tête est représentée par la forteresse de Sacsayhuaman, ensemble militaire et cultuel, et la queue par la jonction des deux rivières. De la place centrale, « cœur » de la ville féline, autour de laquelle sont disposés les palais des souverains successifs, partent 4 routes qui découpent le Tawantin-suyu en 4 quartiers. Au sud de la place se trouve « l’enceinte d’or » et le Temple du Soleil. C’est le centre cultuel de la cité et de l’empire qui, via un réseau de 41 lignes imaginaires (ceque), relie entre eux près de 400 lieux sacrés (huaca), disséminés dans la cité et la vallée, auxquels un culte officiel est régulièrement rendu et des sacrifices offerts. On a pu attribuer aux ceque une fonction calendaire et astronomique (observation du lever et du coucher du soleil aux solstices et équinoxes), mais aussi de découpage territorial et de classification des différents groupes sociaux.

Comme à Cuzco, la cité de Machu Picchu est bâtie selon une organisation en « moitié du haut » et « moitié du bas » autour d’une place centrale. Les bâtiments les plus stupéfiants sont édifiés dans un appareil polygonal cyclopéen finement ajusté. Néanmoins, les fonc-tions attribuées aux différents secteurs et bâtiments demeurent souvent hypothétiques.Le site de Choquequirao qui se situe dans la région de Machu Picchu, probablement édifié à la même période, se distingue par ses 29 terrasses agricoles, ornées de mosaïques de pierre à motifs géométriques sur les terrasses supérieures et de figures de lamas sur les terrasses inférieures. L’ensemble figure une caravane conduite par un petit berger stylisé représenté en contrebas. La signification de cet ensemble inédit a donné lieu à de nom-breuses interprétations l’associant à un calendrier agro-pastoral ou à une fonction astro-nomique ou religieuse.

Machu Picchu

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FOCUS ENFANTS INCA : A la découverte des cités perdues !

de 1000 personnes et témoigne de la puissance de l’empereur. En 1534, quand les conquistadors arrivent à Cuzco, la capitale de l’empire, Machu Picchu est presque désertée. En 1911, l’historien américain Hiram Bingham se rend à Machu Picchu, qu’il prend pour la cité des derniers incas. Il participe aux premières fouilles. Son aventure fait rêver, y compris les réalisateurs de cinéma, comme Steven Spielberg, qui s’est inspiré de Bingham pour imaginer le héros des Aventuriers de l’Arche perdue, Indiana Jones.

Et bien d’autres !Au cœur des Andes péruviennes se niche notamment la cité de Choquequirao. Organisée en deux quartiers, cette ville abrite un important sanctuaire, un palais secondaire et un observa-toire astronomique ! Afin d’augmenter la surface agricole, les paysans incas ont construits des murets de pierre pour retenir la terre par palier, donnant à la montagne l’allure de gigantesques escaliers alimentés en eau par des canaux. Certains murets sont décorés d’une mosaïque de pierre blanche et noire qui figure un troupeau de lamas, adultes et petits, guidé par un berger. Ces animaux sont tous différents. Ils portent des colliers, des décorations ou des charges…

Le Machu Picchu … Le Machu Picchu est l’une des résidences de l’empereur inca Pachacutec. Per-chée au sommet de la montagne, à 2400 mètres d’altitude, la ville héberge près

Outil ludique : mosaïque lama de Choquequirao

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PANNEAU 7 | EPILOGUE : Entre mythes et réalité

Depuis le XVIe siècle, les civilisations américaines et les Incas en particulier n’ont cessé de fasciner l’Europe. Leurs prouesses architecturales, leur richesse et la fin brutale du plus grand empire de l’Amérique précolombienne ont imprégné la culture européenne, savante et populaire, notamment française.

MYTHES

Rivale de l’Espagne, la France du XVIe siècle, par le biais de Montaigne notamment, a contri-bué à développer une image tragique de la fin de l’Empire Inca et de ses souverains, présen-tés comme des êtres dotés de hautes valeurs morales et philosophiques, impitoyablement anéantis par les « barbares » espagnols. Cette vision sera largement promue au XVIIe siècle par Garcilaso de la Vega, auteur métis, fils d’un capitaine espagnol et d’une princesse inca, qui présentera dans ses Commentaires Royaux sur le Pérou des Incas (1609), traduit dans toutes les langues européennes, le Tawantinsuyu comme un royaume de justice et d’équité, dominé par des souverains bienveillants et pacifiques, tombés sous les coups de la cruauté et de l’incompréhension européennes. Au XVIIIe siècle, Les Indes Galantes de Rameau (1735), Alzire de Voltaire (1736) et bien d’autres, poursuivront ce rêve jusqu’à Tintin et le Temple du Soleil d’Hergé et Les Mysté-rieuses Cités d’Or. Ces représentations persistent aujourd’hui dans l’imaginaire patriotique des Péruviens.

La période actuelle voit cependant se développer un autre imaginaire, largement diffusé par le web, lié à la théorie pseudo-scientifique des « Anciens Astronautes », qui voudrait que les réalisations de ces civilisations andines soient dues à des interventions extraterrestres ! Sous leur apparente nouveauté, ces nouveaux mythes reformulent un vieux discours bien connu qui voudrait que les « indiens » aient été par eux-mêmes incapables de telles réa-lisations. Les « hommes de l’espace » remplacent ainsi les Grecs, les Phéniciens ou les Chinois, auxquels on attribuait généralement au XIXe siècle, l’édification des cités mésoa-méricaines, notamment mayas.

PANNEAU 7 | FOCUS TINTIN : Momie de Rascar Capac

Dans Les Sept Boules de Cristal (1948) et Le Temple du Soleil (1949) qui ont marqué plusieurs générations de tintinophiles, Hergé propose sous l’étiquette « inca » une synthèse brico-lée de plusieurs cultures andines, inspirée notamment des nombreuses illustrations de l’ouvrage de l’explorateur Charles Wiener, PEROU ET BOLIVIE – récit de voyage suivi d’études archéologiques et ethnographiques et de notes sur l’écriture et la langue des populations in-diennes, paru en 1880. Casques chimús, iconographie tiahuanaco, momies chancay, vases portraits mochicas... ont été convoqués pour construire un univers romanesque qui a mar-qué l’imagination des lecteurs. Pour sa part, la persistance d’un pouvoir inca retranché dans une zone forestière n’est évidemment pas sans rappeler l’état néo-inca de Vilcabamba résistant à l’envahisseur espagnol.

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Les lecteurs des Aventures de Tintin ont évidemment été surtout marqués par la momie de « Rascar Capac  », inspirée d’une authentique momie péruvienne rapportée par un explo-rateur belge dans les années 1840, et qu’Hergé avait pu admirer dans l’un des Musées Royaux d’Art et d’Histoire de la ville de Bruxelles. A la représen-tation de cette momie, produit d’une momification naturelle et probable-ment originaire de la plaine côtière du nord du Chili (Arica), Hergé ajouta des bracelets d’or, un pagne, une tiare et des plumes... pour en faire le cau-chemar des lecteurs petits et grands ! Hergé a composé le nom de Rascar Capac à partir du nom de Huascar, demi-frère d’Atahuallpa et concurrent au pouvoir suprême, et du qualificatif Capac, signifiant en quechua, « royal, riche », partagé par plusieurs souve-rains de Cuzco.

PANNEAU 8REALITE

Les sources historiques et archéologiques offrent une autre perspective sur le passé andin. Dès les premiers temps, conquistadors, soldats, prêtres, missionnaires, fonctionnaires royaux, ont écrit et décrit, le plus souvent avec honnêteté, ce qu’ils ont vu et compris du Tawantinsuyu et de ses populations, à partir de leurs perceptions d’occidentaux chrétiens. Ce matériau multiple, complexe, contradictoire, donc passionnant, constitue l’un des points d’appui de la recherche. Longtemps ignorées, les cultures et civilisations andines pré-inca, ont été approchées par les explorations scientifiques du XVIIIe siècle, qui furent l’occasion de ramener les premiers objets archéologiques trouvés le plus souvent en contexte funéraire.L’archéologie andine s’est considérablement développée depuis le début du XXe siècle, essen-tiellement par des équipes allemandes, nord-américaines et péruviennes. Des fouilles fran-çaises sont menées à Moche depuis plusieurs décennies et un programme archéologique, démarré en 2003, a permis la mise en valeur du site de Choquequirao. Paradoxalement, par rapport à la connaissance des cultures péruviennes plus anciennes, l’archéologie inca a long-temps accusé un certain retard, dû en partie au « poids » des sources espagnoles. Ainsi, la périodisation de l’expansion inca communément admise encore aujourd’hui a été proposée dans les années 1940 par un archéologue nord-américain, sur la base d’une chronique datée de 1586, Miscelanea Antartica, de Miguel Cabello de Balboa. La multiplication des datations C14 depuis les années 1990 laisse entrevoir une réalité plus complexe.

Outil ludique : momie de Rascar Capac

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2. VISITER L’EXPOSITION

• L’accueil des groupesLa visite de l’exposition se fait soit librement sous la conduite d’un enseignant, soit accom-pagnée par un médiateur du musée.

• Les parcours-enquêteDeux parcours-enquêtes ont spécialement été conçus pour cette exposition, l’un pour les primaires (7-10 ans), l’autre pour les collèges (11 ans et plus). Ces supports sont en libre service dans la salle d’exposition.

Vous trouverez les parcours-enquêtes sur la page Internet du musée : www.valdoise.fr/musee-archeologique

Prénom de l’explorateur :

PE Inca +de11.indd 3 21/09/18 11:54

Parcours-enquête +11ans

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Parcours-enquête +7ans

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Les apports de la visite PROGRAMME SCOLAIRE COMPETENCES TRAVAILLEES

Cycles 1 et 2 (CP)

EXPLORER LE MONDE Questionner la matière et ses transformations Questionner l’objet et ses fonctions Les représentations de l’animal

Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions. Agir, s’exprimer, structurer sa pensée. Comprendre à travers des activités. Apprendre en jouant pour favoriser les expériences. Apprendre en réfléchissant, résoudre des problèmes.

Cycle 2 (CE)

QUESTIONNER le monde, la matière et les objets, leurs formes et leurs fonctions.

LES OBJETS TECHNIQUES : A quels besoins répondent-ils et comment fonctionnent-ils ?

SE SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS

EXPLORER LES ORGANISATIONS DU MONDE

Pratiquer des démarches scientifiques. S’approprier des outils et des méthodes. Se situer dans l’espace et dans le temps. Lire, écrire, écouter, comparer, prendre part à une conversation, exprimer ses émotions et sentiments. Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques. Imaginer, Réaliser.

Cycle 3 (CM – 6e)

LES REPRESENTATIONS DU MONDE ET L’ACTIVITE HUMAINE Ordonner des faits, interroger des monuments historiques et confronter les histoires (France – Pérou), insérer ces histoires dans celle de l’humanité.

DECOUVRIR LES TRACES, les éléments de l’histoire, la culture et les expressions artistiques d’un pays.

IDENTIFIER DES CARACTERISTIQUES qui inscrivent l’œuvre dans une aire géographique, culturelle et dans un temps historique.

SE CONFRONTER AU MERVEILLEUX Découvrir des contes, des albums adaptant des récits mythologiques

Se repérer dans le temps et dans l’espace : construire des repères historiques et géographiques. S’approprier des outils et des méthodes. Lire, écrire, écouter, comprendre, réagir et dialoguer, exprimer ses émotions et sentiments. Poser des questions et se poser des questions. Adopter un comportement éthique et responsable. Etre sensible aux questions de l’art. Donner un avis argumenté sur ce que représente ou exprime une œuvre d’art, identifier les principales caractéristiques techniques et formelles. Relier des caractéristiques d’une œuvre à des usages, ainsi qu’au contexte de sa création. Se repérer dans un musée.

Cycle 4 (5e – 3e)

SE REPERER DANS LE TEMPS, CONSTRUIRE DES REPERES HISTORIQUES

TRANSFORMATIONS DE L’EUROPE ET OUVERTURE SUR LE MONDE, 16e ET 17e SIECLES : Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon soutiennent le projet de Ch. Colomb qui cherche une nouvelle route pour les Indes orientales, découverte de l’Amérique en 1492.

HISTOIRE, CIVILISATION ET LANGUE ESPAGNOLE

Elargissement de l’expérience du temps et de l’espace. Situer un fait dans une époque ou une période donnée. Identifier des continuités et des ruptures chronologiques pour s’approprier la périodisation de l’histoire. Etude des paysages et de l’espace urbain. Création de repères temporels reliant entre eux des acteurs, des événements, des lieux, des œuvres d’art… Interroger le rapport de l’œuvre à l’espace et au temps. Montrer les évolutions et les conséquences sur la société des sciences et technologies. Expérimenter et comprendre la spécificité des productions artistiques considérées comme représentations du monde, interrogations sur l’être humain, interprétations et propositions.

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3. AVANT OU APRES L’EXPOSITION

• Bibliographie

Aztèques et Incas : Grandeur et décadence de deux empires fabuleux, W. Prescott et A. Pichot, Pygmalion, 2007

Histoire de l’Amérique Latine, P. Chaunu, Que-sais-je, PUF, Paris, 15e édition, 2003

L’Amérique espagnole. XVIe – XVIIe siècles, O. Mazin, XVIe – XVIIe siècles Les Belles Lettres, Paris, 2005.

L’Art précolombien, J. Alcina Franch, Citadelles et Mazenod, Paris, 1996.

L’or des dieux, l’or des Andes, D. Levine, Serpenoise, Metz, 2000.

La fabuleuse découverte de la cité perdue des Incas : La découverte de Machu Picchu, H. Bin-gham et D. Lavallée, Pygmalion, 2008.

La vie quotidienne en Amérique espagnole sous Philippe II, G. Baudot, Hachette Littérature, Paris, 1981.

Les Andes : de la préhistoire aux Incas, D. Lavallée et L. G. Lumbrera, Univers des Formes, Gallimard, Paris, 1985.

Les Incas : Peuple du Soleil, C. Bernand, Découvertes Gallimard, 2010.

Les Incas, H. Favre, PUF, Que sais-je, 2011.

Mythes incas, G. Urton, Points – Sagesse, 2004.

Pérou millénaire : 3000 ans d’art préhispanique, D. Levine, La Cita, Biarritz, 2000.

Pérou : vision de l’Empire du soleil, F. Carvallo et E. Dehau, éd. Vision, Hermé, Paris, 2003.

Pérou, d’or, d’argent et d’émeraude, A. et J. Pichon, éd. Beaux livres, Anako, Fontenay-sous-Bois, 2003.

Récit de la découverte et de la conquête des royaumes du Pérou, P. Pizarro, Le Félin, Paris, 1992.

Mochica, vases polychrome. 0 à 800 ap. J.-C.

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• Vidéos

Les Enquêtes Archéologiques (ARTE – Tournez s’il vous plaît): • Le secret des lignes de Nazca (25 min) : https://www.dailymotion.com/video/x5j21ik • Le crépuscule des Mochicas (26 min) : https://www.dailymotion.com/video/x4imlui • Titicaca, la mer des Tiahuanacos (25 min) : https://www.dailymotion.com/video/x5rf2fc • Pachacamac, la lourde préhispanique (26 min) : https://www.dailymotion.com/video/x5qyt0k • La géographie sacrée des Incas (27 min) : https://www.dailymotion.com/video/x6l2vpq

Seigneur de Sipán _ ARTE (5 épisodes) : • Episode 1 (18 min) : https://www.dailymotion.com/video/xf4f1x • Episode 2 (17 min) : https://www.dailymotion.com/video/xf4fkh • Episode 3 (10 min) : https://www.dailymotion.com/video/x9gvk3 • Episode 4 (10 min) : https://www.dailymotion.com/video/x9gs71 • Episode 5 (9 min) : https://www.dailymotion.com/video/xc7vr8

« C'est pas Sorcier » (52 min) : https://www.youtube.com/watch?v=Ef2yAiTnaHU

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4 INFOS PRATIQUES, RESERVATIONS ET MODALITES D’ACCUEIL

Horaires de visite avec des scolairesLes groupes scolaires sont accueillis au musée du mardi au vendredi, de 9h à 16h.

Matériel à apporterPensez à apporter des crayons et des gommes. Des écritoires sont disponibles à l’ac-cueil.

Pause méridienneUne salle est mise à votre disposition, à Wy-dit-Joli-Village (1km), pour le repas du midi (sous réserve de disponibilité).Possibilité de pique-niquer au Bois de Morval (espace aménagé à 20 minutes de marche du musée archéologique).

TarifsL’accès aux Musée Archéologique du Val d’Oise et Musée de l’Outil, sites du Conseil départemental du Val d’Oise, est gratuit.L’accompagnement des groupes scolaires est payant :½ journée = 20€ | 1 journée = 30€ Vous pouvez découvrir nos autres offres scolaires sur la page Internet du musée :www.valdoise.fr/musee-archeologique

RéservationPour vous garantir un bon accueil dans nos musées, les visites avec ou sans médiateur (accompagnées ou libres) se font sur réservation. La documentation (dossiers pédago-giques et parcours-enquête), est disponible sur le site Internet du musée.

ContactsPour de plus amples informations ou pour définir l’organisation de votre visite, vous pouvez contacter l’équipe Médiation.Responsable de la médiation : Bénédicte LE GODIVESMédiatrices : Iris BOURDAREAU, Claire DEBRASRéservations : Denise BEAUVISAGETéléphone : 01.34.33.86.00Courriel : [email protected]

Accès au musée archéologique du Val d’OisePlace du Château, 95 450 Guiry-en-VexinJours et horaires d’ouvertureDu mardi au vendredi : 9h – 17h30Week-end et jours fériés : 13h – 18hFermé tous les lundis, le 25 décembre et le 1er janvier

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Musée archéologique du Val d’OisePlace du Château, 95450 Guiry-en-Vexin01 34 33 86 [email protected]/musee-archéologique

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