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DESCRIPTIF DES COURS 2020/2021 L3 SEMESTRE 5 Philosophie Générale Groupe 1 lundi 1416h Q. Gailhac La répétition Le cours s’attachera à dégager les conditions de possibilité de la répétition à partir de trois problèmes philosophiques bien connus : le problème de l’induction, la nature du désir et la contingence historique. Sans exiger des termes qu’elle met en relation les rapports d’identité stricte qu’elle semble pourtant impliquer de droit, et ne constituant jamais le simple effet de l’observation empirique qui ne saurait l’atteindre seule, la répétition, loin de se réduire à un apparaître, ne peut être pensée que du point de vue de sa constitution. Dans l’ordre de la connaissance, les répétitions que l’on observe n’existent qu’à l’aune de la loi qui leur donne une fonction. Dans l’ordre de l’existence, les désirs subjectivement orientés qui lient certains objetsdumonded’unrapporttemporelsingulier, demandent aufuturderessembleraupassé, encréantdelarépétitionavecdesobjetsquinesereproduisentjamaistoutàfait.Dansl’ordre de la contingence historique, enfin, la répétition des évènements se rend doublement dépendante à l’égard de la conscience historique des hommes qui les produisent et de ceux quilesqualifient a posteriori.Silarépétitionn’estdèslorsjamaisassezrépétitiveenellemême pourexisterendehorsdetouteconstitution,ils’agiradedéterminercequipermetdelafonder à partir des éléments qui devraient l’exclure; ressemblance, défaut d’identité, différence, temporalité. Bibliographie sélective : Althusser, Montesquieu, la politique et l’histoire, Paris, Puf, coll. Quadrige, 2003. Borges, Histoire de l’éternité, et « Nathaniel Hawthorne », Autres inquisitions, dans Œuvres complètes I, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 2010. Deleuze, Différence et répétition, Paris, Puf, coll. Epiméthée, 1968. Eliade, Le Mythe de l’éternel retour, Paris, Gallimard, Folio/essais, 1989. Freud, Métapsychologie, Paris, Gallimard, coll. Folio/essais, 1968. Freud, Audelà du principe de plaisir, Paris, Puf, coll. Quadrige, 2013. Hume, Traité de la nature humaine, livre I, L’entendement, Paris, Flammarion, coll. GF, 1995. Kant, Critique de la raison pure, « Analytique des principes », Paris, Puf, coll. Quadrige, 2008, p. 147249. Kierkegaard, La Reprise, Paris, Flammarion, coll. GF, 1990. Nietzsche, Ainsi Parlait Zarathoustra, Paris, Flammarion, coll. GF, 2006.

DESCRIPTIF DES COURS 2020/2021 · Si la répétition n’est dès lors jamais assez répétitive en elle‐même pour exister en dehors de toute constitution, il s’agira de déterminer

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  • DESCRIPTIF DES COURS 2020/2021 L3 SEMESTRE 5

    Philosophie Générale 

    Groupe 1 lundi 14‐16h  Q. Gailhac 

    La répétition Le cours s’attachera à dégager  les conditions de possibilité de  la répétition à partir de trois problèmes philosophiques bien connus :  le problème de  l’induction,  la nature du désir et  la contingence historique. Sans exiger des termes qu’elle met en relation les rapports d’identité stricte qu’elle semble pourtant impliquer de droit, et ne constituant jamais le simple effet de l’observation empirique qui ne saurait l’atteindre seule, la répétition, loin de se réduire à un apparaître, ne peut être pensée que du point de vue de sa constitution. Dans  l’ordre de  la connaissance, les répétitions que l’on observe n’existent qu’à l’aune de la loi qui leur donne une fonction. Dans l’ordre de l’existence, les désirs subjectivement orientés qui lient certains objets du monde d’un rapport temporel singulier, demandent au futur de ressembler au passé, en créant de la répétition avec des objets qui ne se reproduisent jamais tout à fait. Dans l’ordre de  la  contingence  historique,  enfin,  la  répétition  des  évènements  se  rend  doublement dépendante à l’égard de la conscience historique des hommes qui les produisent et de ceux qui les qualifient a posteriori. Si la répétition n’est dès lors jamais assez répétitive en elle‐même pour exister en dehors de toute constitution, il s’agira de déterminer ce qui permet de la fonder à  partir  des  éléments  qui  devraient  l’exclure ;  ressemblance,  défaut  d’identité,  différence, temporalité.   

    Bibliographie sélective : Althusser, Montesquieu, la politique et l’histoire, Paris, Puf, coll. Quadrige, 2003. Borges, Histoire de l’éternité, et « Nathaniel Hawthorne », Autres inquisitions, dans Œuvres 

    complètes I, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 2010.   Deleuze, Différence et répétition, Paris, Puf, coll. Epiméthée, 1968. Eliade, Le Mythe de l’éternel retour, Paris, Gallimard, Folio/essais, 1989. Freud, Métapsychologie, Paris, Gallimard, coll. Folio/essais, 1968. Freud, Au‐delà du principe de plaisir, Paris, Puf, coll. Quadrige, 2013. Hume, Traité de la nature humaine, livre I, L’entendement, Paris, Flammarion, coll. GF, 1995. Kant, Critique de la raison pure, « Analytique des principes », Paris, Puf, coll. Quadrige, 2008, 

    p. 147‐249. Kierkegaard, La Reprise, Paris, Flammarion, coll. GF, 1990. Nietzsche, Ainsi Parlait Zarathoustra, Paris, Flammarion, coll. GF, 2006. 

  • Platon, Le Politique [268d‐274 e], Paris, Vrin, Les Dialogues de Platon, 2018. Russell, Problèmes de philosophie, Paris, Payot, coll. Bibliothèque philosophique, 198 

  • Groupe 2 lundi 18h30‐20h30 : M. Frerejouan  

    L’hallucination Comment  savoir  si  ce  que  nous  percevons  est  réel  dès  lors  qu’il  pourrait  s’agir  d’une hallucination ? 

    Cette question fait écho, en apparence, aux arguments sceptiques traditionnels qui invoquent l’illusion (où nous prenons une chose pour une autre) ou le rêve (où nous confondons la veille et  le  sommeil) pour nous  faire douter de  la  réalité de nos perceptions. Elle  s’en distingue toutefois dans la mesure où, dans le cas de l’hallucination, nous sommes bien en peine de dire ce qui vient se substituer à nos perceptions. Et pour cause, si l’hallucination ne se trouve pas dans le monde, comme c’est le cas de l’illusion, elle ne se trouve pas davantage en dehors de ce dernier, comme c’est le cas du rêve. 

    De l’expérience de pensée du « cerveau dans une cuve » des philosophes aux hallucinations acoustico‐verbales des psychiatres, nous tenterons de déterminer quel genre de « chose » est l’hallucination et ce qu’elle peut nous dire de la perception du réel. 

     Bibliographie sélective :  Austin, Le langage de la perception, trad. fr. Bruno Ambroise, Paris, Vrin, 2007, chapitres 1 à 

    3 Descartes, Méditations métaphysiques, trad. fr. duc de Luynes, Paris, Garnier‐Flammarion, 

    1993, première méditation Ey, Traité des hallucinations, Paris, Masson, 1973, première partie, chapitre 1 Fish, Perception, hallucination, and illusion, Oxford, Oxford university press, 2009, chapitre 4 Merleau‐Ponty, Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 2009 Moore, « Sense‐data » in Some main problems of philosophy, Reprinted., Abingdon, 

    Routledge, 2002. Putnam, Raison vérité et histoire, trad. fr. Abel Gerschenfeld, Paris, Editions de Minuit, 1994, 

    chap. 1 Russell, « La relation des sense‐data à la physique », in Mysticisme et logique, trad. fr. Denis 

    Vernant, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 2007. Straus, Du sens des sens :  contribution à l’étude des fondements de la psychologie, trad. fr. 

    Georges Thinès et Jean‐Pierre Legrand, 2e éd., Grenoble, J. Millon, 2000, chapitre 9  

  • Groupe 3 Mardi 13‐15h  : B. Ambroise 

    Langage et fiction(s) On considère traditionnellement que l’usage du langage est correct lorsqu’il parle du monde et dit ce qui est. Dès lors qu’il dit ce qui n’est pas, il est dénoncé soit comme faux, soit comme mensonger. Pourtant, le langage est aussi le moyen éminent de la fiction. Celle‐ci, si elle ne dit pas  ce  qui  est,  est‐elle  pour  autant  fausse  ou mensongère ?  Ce  questionnement  de  type platonicien  n’a,  heureusement,  jamais  empêché  la  littérature  de  fleurir.  On  peut même probablement  soutenir,  à  l’encontre  de  Platon,  que  la  littérature  apporte  une  forme  de connaissance. Mais quelle connaissance : de quoi parle la fiction littéraire si elle ne parle pas de ce qui est ? Parle‐t‐elle même de quelque chose ? Quelle est sa référence ? Qu’en dit‐elle ? La  littérature  parle‐t‐elle  malgré  tout  du  monde ?  Ou  parle‐t‐elle  d’objets  fictifs ou imaginaires ?  Est‐ce  donc  alors  la  spécificité  de  son  objet  qui  distingue  la  littérature  de l’histoire  ou  du  compte  rendu  scientifique ?  Ce  sont  là  autant  de  questions  propres  aux théories  de  la  fiction  qui  permettent  d’interroger  le  rapport  du  langage  au  monde  et d’examiner  ses  conditions  de  sens  et  d’usage.  L’usage  fictionnel  du  langage  sera  ainsi  le révélateur de son fonctionnement et de ses traits caractéristiques. Les étudiant‐e‐s sont invité‐e‐s à lire J. L. Borges, Fictions (Folio‐Gallimard), avant le cours. 

     

    Bibliographie sélective : ‐ Aristote, Métaphysique, trad. fr. A. Jaulin, Paris :  GF, 2010. ‐ Aristote, Poétique, trad. fr. M. Magnien, Paris : Le Livre de Poche, 1990. ‐ J. L. Austin, Écrits philosophiques, trad. fr. L Aubert et A.‐L. Hacker, Paris : Seuil, 1994. ‐ J. Benoist, Les limites de l’intentionalité, Paris : Vrin, 2005. ‐ J. Bouveresse, « Fait, fiction, diction » (1992), en ligne sur le site du Collège de France. ‐ O. Cayra, Définir la fiction, Pars : Editions de l’EHESS, 2011. ‐ D. Cohn, Le propre de la fiction, Pars : Seuil, 2001. ‐ G. Frege, Écrits logiques et philosophiques, trad. fr. Cl. Imbert, Paris : Points – Seuil, 1994. ‐ M. de Gaynesford, The Rift in the Lute, Oxford : Oxford University Press, 2017. ‐ G. Genette, Fiction et diction, Paris : Seuil, 1991. ‐ D. Lewis, « Truth in Fiction », American Philosophical Quarterly, 15(1), 1978 ‐ Platon, La République, livre 2 et 3, trad. fr. G. Leroux, & Le Sophiste, trad. fr. N. Cordero, in Platon, 

    Œuvres complètes, Paris : Flammarion, 2nde Ed. : 2011. ‐ M. Renauld, Philosophie de la fiction, Rennes : PUR, 2014. ‐ B. Russell,  Éléments de logique philosophique, trad. fr. J.‐M. Roy, Paris : PUF, 1989. ‐ J. Searle,  Sens et expression, trad. fr. J. Proust, Pars : Minuit, 1982. ‐ A. Thomasson, « Fiction, existence et référence », trad. fr. J. Ruelle, Methodos, 10, 2010 

    (https://doi.org/10.4000/methodos.2446) ‐ L. Wittgenstein, Les recherches philosophiques, trad. fr. sous la direction d’E. Rigal, Paris : Gallimard, 

    2004.  

  • Groupe 4  Mardi 15h00‐17h00 : Louis ROUQUAYROL 

    Le problème du commencement en philosophie 

    Si on laisse temporairement de côté la question de savoir par quoi commence la philosophie, autrement dit la question du « principe » (Dieu, la nature, le cogito), demeurent deux façons d’envisager  le problème du commencement en philosophie : d’un point de vue externe, on peut rendre compte des conditions objectives de constitution d’un « champ philosophique » qui prédétermine les possibilités du discours de la philosophie (Bourdieu) ; d’un point de vue interne, on peut  s’interroger  sur  les discours  tenus par  les philosophes eux‐mêmes  sur  le problème  du  « commencement  absolu »  de  la  philosophie  (Hegel),  c’est‐à‐dire  d’un commencement qui ne présupposerait rien qui soit extérieur à la philosophie elle‐même. C’est ce second aspect qui fera en priorité l’objet de nos réflexions, et ce dans trois directions : (a) Quel est  le  statut de  ce qui précède  la philosophie, de  ce  avec quoi  elle  est  censée  faire rupture ? (b) Comment s’opère cette rupture, et qu’est‐ce qui la motive subjectivement chez celui qui se convertit à l’effort philosophique ? (c) Quelle idée du philosophe et quelle « image de la pensée » (Deleuze) se dégagent de cette rupture ? 

     Bibliographie sélective :  

    - Platon, Ménon, trad. M. Canto‐Sperber, GF, 1991. - Aristote, Métaphysique, Livre Alpha, trad. J.‐F. Pradeau, PUF, 2019. - Sénèque, Lettres à Lucilius, 1 à 29, trad. de M.‐A. Jourdan‐Gueyer, GF, 1992. - Descartes, Méditations métaphysiques, éd. M. et J.‐M. Beyssade, GF, 1992. - Descartes, La Recherche de la Vérité par la lumière naturelle, trad. E. Lojacono, PUF, 

    2009. - Hegel, Phénoménologie de l’esprit, « Préface » et « Introduction », trad. J.‐P. Lefebvre, 

    GF, 2012. - Hegel, « Par quoi faut‐il faire commencer la science ? », Science de la logique, Livre 

    premier : L’Être, trad. B. Bourgeois, Vrin, 2015. - Heidegger, « Qu’est‐ce que la philosophie ? », dans : Questions I et II, Gallimard, 

    1968. - Deleuze, Différence et répétition, PUF, 1968 (le chapitre III, « L’image de la pensée », 

    doit être lu en priorité). - Vernant, Les origines de la pensée grecque, PUF, 1962. - Bourdieu, Méditations pascaliennes, Seuil, 1997. 

  • Groupe 5 Mercredi 11h‐13h  : Fabien Delrue 

    La force de l’habitude. L’habitude  désigne  généralement  un  comportement  individuel  ou  collectif  acquis  par  la répétition  d’une  action.  Véritable mémoire  pratique,  l’habitude  affecte  nos  actions,  nos pensées, nos manières de sentir qui deviennent « par habitude » machinales, automatiques. L’habitude donne alors lieu à la routine, à savoir le penchant à répéter des actions semblables au  sein  desquelles  l’esprit,  la  volonté  ou  encore  la  vitalité  tendent  à  s’émousser  voire  à s’absenter. Vie  sans  sujet,  l’habitude  nous  condamne  ainsi  à  l’inertie,  à  la monotonie  du quotidien, à la lassitude rendant nos actions insignifiantes, même celles qui visent à briser nos habitudes.  La  force  inhérente  à  l’habitude  se  révèle  alors  dans  la  difficulté  souvent insurmontable de rompre avec nos habitudes. 

    Cependant, que seraient nos vies sans habitudes ? L’habitude nous permet d’habiter le monde en assurant la trame de nos existences. Sans habitudes, nos vies seraient condamnées à un exil perpétuel. Loin de nous confiner dans  la passivité,  l’habitude est une disposition active d’adaptation, d’ajustement au milieu naturel et social voire de création qui augmente notre sagacité et rend nos actions plus faciles à exécuter. 

    L’habitude est‐elle alors une force qui entrave notre  liberté ou est‐elle ce qui rend possible l’effectivité  du  vouloir ?  Faut‐il  céder  à  la  facilité  que  nous  confèrent  nos  habitudes ? S’appuyant sur un corpus philosophique et sociologique, le cours visera à élucider l’ambiguïté de cette force de l’habitude. 

     

    Bibliographie sélective :  * lectures obligatoires  

    - ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, II et VI, trad. J.Tricot, Vrin, 1997 *; Métaphysique, � , 19‐20, trad. J.Tricot, Vrin, 2000* ;  « De la mémoire et de la réminiscence » dans Petits traités d’histoire naturelle, trad. P.‐M. Morel, GF‐Flammarion, 1999. 

    - BEGOUT, La Découverte du quotidien, Introduction et Deuxième partie, chapitre 2 et 3, Pluriel, 2018. 

    - BERGSON, Matière et mémoire, II, Puf, 2012*; « La vie et l’œuvre de Ravaisson » dans La Pensée et le mouvant, Puf, 2009 ; L’Évolution créatrice, II, Puf, 2009. 

    - BOURDIEU, Esquisse d’une théorie de la pratique, Deuxième partie*, Seuil, Points essais, 2000 ; Postface de Panofsky, Architecture gothique et pensée scolastique, Minuit, coll. « Le sens commun », 1967. 

    - DELEUZE, Empirisme et subjectivité, chap. I et V, Puf, 2003 ; Différence et répétition, chap. II, Puf, 2003. 

    - DESCARTES, Les passions de l’âme, Art. 158‐16, GF‐Flammarion, 1996 ; Lettre à Mersenne du 1er avril 1640 dans Œuvres philosophiques, Ed. F. Alquié, Classiques Garnier, 1999. 

  • - ERIBON, Retour à Reims, Flammarion, coll. « Champs », 2018. - GUILLAUME, La formation des habitudes, Chap. I, II et V, Puf, 1973. - HEGEL, Encyclopédie des sciences philosophiques, III. Philosophie de l’esprit (ed. 1827 

    et 1830), Première section, §409‐412, trad. B. Bourgeois, Vrin, 1988. - HENRY, Philosophie et phénoménologie du corps, introduction, chap. III et VI, Puf, 

    2011. - HUME, Traité de la nature humaine, I, I, section VII, ; I, III, sections VIII, IX et XII ; III, II, 

    section X, trad. P. Baranger et P. Saltel, GF‐Flammarion, 1995 ; Enquête sur l’entendement humain, section V, trad. A. Leroy, GF‐Flammarion, 1983. 

    - KIERKEGAARD, La Répétition, trad. J. Privat, Payot & Rivages, 2003. - HUSSERL, Méditations cartésiennes, Méditation IV, trad. G.Peiffer et E. Levinas, Vrin, 

    2001 ; Ideen, II, Recherches phénoménologiques sur la constitution, §54‐61, trad. E. Escoubas, Puf, 1996. 

    - JAMES, Précis de psychologie, 4*, 6 ,12, trad. N. Ferron, Les empêcheurs de penser en rond, 2003. 

    - LAHIRE, L’homme pluriel : les ressorts de l’action, Pluriel, 2011. - LAMARCK, Philosophie zoologique, chapitre VII, GF‐Flammarion, 1999. - MAINE de BIRAN*, Influence de l’habitude sur la faculté de penser, Vrin, 2002. - MERLEAU‐PONTY, La phénoménologie de la perception, Première partie, III* et IV, 

    Gallimard, 2005. - RAVAISSON*, De l’habitude, Allia, 2007. - RICOEUR*, Philosophie de la volonté, 1. Le volontaire et l’involontaire, Deuxième 

    partie, chap. II, III. L’habitude et chap. III. Le mouvoir et l’effort, Seuil, Points essais, 2009. WATSON (1913), Psychology as a behaviorist views it, in Psychological review 20(2), 158‐177. 

     

    Histoire de la Philosophie 

    L3S5 – Histoire de la philosophie ancienne et médiévale 

    Groupe 1   Mardi 10‐13h     Cavaillès : J.‐B. Brenet 

    Qu’est‐ce que la philosophie arabe ? Une introduction Entre les Grecs et les Latins : les Arabes. Le cours propose une introduction à la philosophie médiévale  arabe  (al‐Fârâbî, Avicenne, Averroès, mais  aussi  Ibn Bâjja,  al‐Ghazâlî, etc.) dont l’Europe hérite à partir du XIIe siècle certaines de ses théorisations les plus fécondes. On prend comme base le Discours décisif d’Averroès, dont on développe plusieurs problèmes solidaires de la tradition arabo‐islamique : la place de la philosophie en Islam, la nature de l’homme et sa  destination,  le  statut  de  l’acte  humain,  l’éternité  du monde,  l’essence  de  l’intellect,  le rapport entre raison et théologie, la fonction politique de la religion et de la pensée. 

  • Se procurer : Averroès, Discours décisif, Paris, GF‐Flammarion (bilingue arabe‐français) ; id., L’Islam et la raison, Paris, GF‐Flammarion ; id., L’intelligence et la pensée, Paris, GF‐Flammarion. Les autres textes seront distribués, ainsi qu’une bibliographie.  Groupe 2  Mercredi  9h‐12h  P.‐M. Morel 

    Plotin, Première Ennéade. (le beau, la vertu, l’âme et le corps) 

     Ce cours est une  introduction aux Ennéades de Plotin.  Il portera sur une partie des  traités réunis  dans  la  Première  Ennéade  et  sur  leurs  thèmes  respectifs.  Il  s’agira  notamment  de comprendre en quel sens Plotin est platonicien, et pourquoi ce platonisme se construit tout à la fois contre ses adversaires (notamment Aristote et les stoïciens) et avec eux. 

    Bibliographie élémentaire (*)  Texte (à se procurer pour le cours) : Plotin, Première Ennéade, traduction d’Emile Bréhier, introduction de Jérôme Laurent, Paris, 

    Les Belles Lettres, collection « Classiques en poche », 1997. (voir : https://www.lesbelleslettres.com/livre/2150‐premiere‐enneade) 

     Etudes :  LAURENT J., Les fondements de la nature selon Plotin. Procession et participation, Paris, Vrin, 

    1992. –  L’homme et le monde selon Plotin, Fontenay‐aux‐Roses, ENS Éditions, 1999. MOREL P.‐M., Plotin. L’Odyssée de l’âme, Paris, Armand Colin, 2016. O’MEARA D., Une introduction aux Ennéades, Paris, Cerf ‐ Éditions universitaires de Fribourg 

    Suisse, 1992.   

    (*) compléments bibliographiques à la rentrée 

  • Groupe 3  Mercredi  12h30‐15H30  : Véronique Decaix 

    Introduction à la philosophie médiévale latine : La liberté au Moyen‐Âge 

    Le cours est centré sur  la naissance d’un concept au Moyen Âge :  la  liberté  (libertas). Nous verrons la manière dont les problèmes moraux touchant au statut de la volonté, du désir et du Bien, ont fait émerger  l’idée de  liberté, ainsi que son revers, celles de culpabilité et de faute morale. 

    Le  cours  s’intéresse  principalement  à  quatre  auteurs :  Augustin,  Anselme  de  Canterbury, Thomas d’Aquin et Pierre de Jean Olivi, couvrant une longue période allant la fin de l’Antiquité jusqu’au XIVe siècle. 

    L’attention portée au contexte historique révèle la manière où, dans le dialogue constant entre philosophie et religion, sur des questions telles que le péché originel, la chute de Lucifer ou la toute‐puissance divine, les penseurs médiévaux assument la possibilité du mal et du péché, en concevant une distinction cruciale entre libre‐arbitre (liberum arbitrium) et liberté (libertas), ouvrant la possibilité de la volonté bonne et de la Grâce. 

    Bibliographie sommaire : (Une bibliographie plus exhaustive sera distribuée en cours, ainsi qu’à chaque séance)  Anselme de Canterbury De la liberté de choix, Sur la Chute du Diable, in L’œuvre de Saint 

    Anselme, traduit par Rémy de Ravinel, Tome 2, Cerf, 2002. Augustin, Traité de la Grâce et du libre‐arbitre 

    - De la Nature et de la Grâce, Réfutation de Pélage, Œuvres complètes de Saint Augustin, sous la direction de M. Raulx, tome XVIIème, p. 185 à 221, Bar‐le‐Duc 1871 

    Thomas d’Aquin, Questions disputées sur le mal (à consulter ici : http://docteurangelique.free.fr/bibliotheque/questionsdisputees/16questionsdisputeessurmal.htm) 

    Pierre de Jean Olivi, Quaestiones in secundum librum Sententiarum, éd. B. Jansen, Quaracchi, S. Bonaventurae, vol. 3, qu. 81‐86, 1926 

     Études : 

     Brower, Christian, Gilon, Odile, Liberté au Moyen Âge, Paris, Vrin, 2017 De Libera, Alain, Penser au Moyen Âge, Paris, Seuil, 1990 De Libera, Alain, La philosophie médiévale, Paris, PUF Quadrige, 1993 Flasch, Kurt, Introduction à la philosophie du Moyen‐Age, Paris, Flammarion, 1998 Putallaz, François‐Xavier, Insolente Liberté. Controverses et condamnations au XIIIe siècle, 

    Paris, Cerf, 1995  

  • Groupe 4  Jeudi 8h‐11h  C. Murgier 

    Platon et les formes du savoir De Socrate, on connaît l’exigence inlassable de mise en question des opinions pour orienter l’âme vers la recherche d’un authentique savoir. Dans l’œuvre platonicienne, cette exigence a débouché sur l’édification d’une théorie ambitieuse de la connaissance, fondée sur l’accès à des  « objets »  particuliers,  les  formes  intelligibles  et  sur  la  pratique  d’une méthode  aussi prestigieuse qu’elle demeure en partie mystérieuse,  la dialectique. Quels sont  les différents objets, et  les diverses modalités, du  savoir dans  l’œuvre platonicienne ? Comment donner ensuite un fondement stable et fiable à la pratique, dans le domaine moral et politique ? Ce cours  entend  explorer  les  différents  modes  du  savoir  dans  l’œuvre  platonicienne,  en s’attachant  en  particulier  aux  concepts  platoniciens    (réminiscence,  Formes  intelligibles, dialectique …) qui permettent de fonder la confiance que l’âme doit avoir dans sa capacité à accéder à la vérité. 

    Premières indications bibliographiques : Platon, Œuvres complètes,  L. Brisson (dir.), Paris, Flammarion – en particulier Ménon, 

    Phédon, République, Théétète, Politique. L. Brisson et F. Fronterotta (dir.), Lire Platon, Paris, PUF, 2006 (accès via Domino). M. Burnyeat, Introduction au Théétète de Platon, traduit de l’anglais par M. Narcy, Paris, PUF, 

    1998. M. Dixsaut, Platon. Le désir de comprendre, Paris, Vrin, 2003. D. El Murr (dir.), La mesure du savoir. Études sur le Théétète de Platon, Paris, Vrin, 2013. P.‐M. Morel (dir.), Platon et l’objet de la science, Presses Universitaires de Bordeaux, 1996. M. Narcy (dir.), Platon, L’amour du savoir, PUF, 2001. J.‐F. Pradeau (dir.), Platon, les formes intelligibles, PUF, 2001.   

    Groupe 5  Vendredi  8h‐11h  S. Marchand 

    La pensée du plaisir de Platon à Épicure  Le  plaisir  est‐il  le  bien ?  Peut‐on  vraiment  être  heureux  sans  plaisir ?  Le  problème  de l’hédonisme  traverse  la philosophie antique de Platon à Épicure.  Il s’agira dans un premier temps de voir comment Platon pose cette question dans le Protagoras, le Gorgias, au livre IX de la République, et enfin dans le Philèbe, d’une part pour démontrer que le plaisir n’est pas le bien, et d’autre part pour montrer dans quelle mesure seuls certains plaisirs peuvent être dits « bons ». Car, si la vie bonne n’exclut pas le plaisir, ce dernier n’en est cependant ni la cause 

  • ni le principe constituant. Nous verrons ensuite comme la position platonicienne sera discutée dans l’Académie par Speusippe et surtout par Aristote dans l’Éthique à Nicomaque (EN VII 11‐14 et X, 1‐5), mais aussi – plus radicalement – dans la philosophie d’Épicure dont l’hédonisme peut être interprété comme une réponse consistante à la position platonicienne. 

    Bibliographie   Sources PLATON, Œuvres complètes. Tome IX. 2e partie, Philèbe, Auguste Diès (trad.), Paris, Les Belles 

    Lettres, 1941. PLATON, Le Gorgias. Suivi de L’éloge d’Hélène de Gorgias, Stéphane Marchand et Pierre 

    Ponchon (trad.), Paris, Les Belles lettres, 2016. PLATON, La République: du régime politique, Pierre Pachet (trad.), Paris, Gallimard, 1993. PLATON, Protagoras, trad. F. Ildefonse, GF Flammarion, 1997 Aristote, Éthique à Nicomaque, trad. J. Tricot, Vrin, 1994 Épicure. Lettres, maximes et autres textes, trad. de  Morel, Pierre‐Marie, Paris, Flammarion, 

    coll. « G.F. », 2011.    Critiques 

    Revue χώρά : Le plaisir, Platon, Aristote et la postérité, Dossier coordonné par Annick Jaulin et Michel Crubellier, 2019 

    Revue de philosophie ancienne 2018/1 (Tome XXXVI) , Sur l’Éthique d’Aristote : textes et contextes : https://www.cairn.info/revue‐de‐philosophie‐ancienne‐2018‐1.htm 

    DELCOMMINETTE Sylvain, Le Philèbe de Platon: introduction à l’agathologie platonicienne, Leiden, Brill, 2006. 

    DIXSAUT Monique (éd.), La fêlure du plaisir  : études sur le Philèbe de Platon. 1, Commentaires, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1999. 

    GOSLING Justin Cyril Bertrand et Christopher Charles Whiston TAYLOR, The Greeks on pleasure, Oxford, Clarendon Press, 1982. 

    JOUËT‐PASTRE Emmanuelle, Le plaisir à l’épreuve de la pensée: Lecture du Protagoras, du Gorgias et du Philèbe de Platon, Leiden, Brill, 2018. 

    MOREL Pierre‐Marie, Épicure : la nature et la raison, Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque des philosophies », 2009. 

     

     

    Philosophie Morale et Politique 

     

    G1: Eric Marquer  (philosophie morale) 

  •  L’interdit  Interdictions, prohibitions, tabous ou censures: sous différentes formes, l’interdit est, de manière plus ou moins visible, omniprésent dans notre vie sociale, morale et politique, mais aussi intellectuelle et affective. De manière négative, l’interdit limite la liberté, mais de manière positive, il rend possible la vie en communauté. Mais quel est précisément le sens de l’interdit et quel rôle lui fait‐on jouer? Comment distinguer ses formes et ses usages? Quel rapport entretiennent l’interdit et l’obligation? Tout en s’intéressant au rôle historique de l’interdit dans la constitution des grandes doctrines morales, nous tirerons parti de l’aspect souvent polémique de la notion d’interdit pour développer le sens de l’argumentation en philosophie morale, en interrogeant le rapport entre les raisons d’interdire et les raisons de l’interdit. 

     Éléments de bibliographie  BATAILLE, George, L’érotisme, Minuit, 2011. CAILLOIS, Roger, L’homme et le sacré, Paris, Gallimard, 1950. DURKHEIM, Émile, Les formes élémentaires de la vie religieuse, PUF, 2008. ELIADE, Mircea, Le sacré et le profane, Folio Essais, 2008. FOUCAULT, Michel Histoire de la sexualité, 2. L’usage des plaisirs, Paris, Gallimard, 1984 FREUD, Sigmund, Totem et tabou. Interprétation par la psychanalyse de la vie sociale des peuples primitifs, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1971. HOBBES, Thomas, Léviathan, trad. F. Tricaud, Paris, Sirey 1971 (Dalloz, 1999). KANT, Emmanuel, Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. V. Delbos, Paris, Vrin, 1991. LÉVI‐STRAUSS, Claude, Les structures élémentaires de la parenté, Berlin‐New York, Mouton de Gruyter, 2002. MILL, John Stuart, De la liberté, Paris, Folio‐Essais, 1991. NIETZSCHE, Friedrich, Généalogie de la morale, trad. P. Wotling, Paris, Le Livre de Poche, 2000. SPINOZA, Éthique, trad. B. Pautrat, Paris, Seuil, coll. Points Essais, 2010. SPINOZA, Lettres à Blyenberg, Correspondance, trad. M. Rovere, GF, 2010.  G2: Emmanuel Picavet (philosophie morale)  Faits, subjectivité et validité en éthique.   Le rapport aux faits et à l’objectivité apparaît déterminant pour comprendre le statut des énoncés moraux et la nature des jugements moraux. Ce rapport est simultanément déterminant pour la réflexion sur le type de validité auquel les affirmations morales peuvent prétendre. En effet, la question de la validité n’est guère séparable de l’examen philosophique de la nature des faits sur lesquels on peut se prononcer dans une perspective morale. Existe‐t‐il cependant des faits purement moraux, relevant d’une strate de la réalité qui serait proprement éthique? Il est inévitable de s’interroger sur le statut de la subjectivité 

  • dans l’endossement de propositions morales ou dans la formation d’engagements et d’attitudes. Par ailleurs, les réflexions venues de champs appliqués de l’éthique obligent notamment à examiner la place à réserver au contexte (historique, social, culturel) dans la formulation de jugements évaluatifs ou prescriptifs, ce qui crée des liens importants entre l’étude des questions morales et les questions de philosophie générale relative à l’action, au contexte et à la description. Les travaux dirigés donneront l'occasion de commenter des textes classiques de la tradition de la philosophie morale et d'aborder des cas contemporains importants du point de vue des méthodes de l’évaluation éthique et de la délibération collective à propos de questions morales.   

     Bibliographie restreinte:   Aristote, Ethique à Eudème ; Ethique à Nicomaque, Les Belles Lettres ou Vrin. Bergson, H., Les deux sources de la morale et de la religion, Paris, Alcan. Blondel, E., Le problème moral, PUF. Gibbard, A., Sagesse des choix, justesse des sentiments, PUF (tr. fr. de Wise Choices, Apt Feelings). Jonas, H. Le principe responsabilité. Champs‐Essais (tr. fr. de Das Prinzip Verantwortung). Kant, E., Fondements de la métaphysique des moeurs, Delagrave ou Pleiade. Kant, E., Critique de la raison pratique, Vrin ou Pleiade. Ogien, R. et Tappolet, Ch., Les concepts de l’éthique. Faut‐il être conséquentialiste ?, Hermann. Williams, B., L’Ethique ou les limites de la philosophie, PUF (tr. fr.de Ethics and the Limits of Philosophy). Zielinska (A.), dir., Métaéthique, Vrin.  G3: Lorenzo Lattanzi (Philosophie morale)  Éthique de la tolérance :  questions historiques et perspectives actuelles  « Condescendance, indulgence, action de supporter ce qu’on ne peut empêcher ou qu’on croit ne devoir pas empêcher » (Dictionnaire de l’Académie Française), la tolérance se rapproche moins de la reconnaissance que d’une concession négative, simple admission d’une différence d’opinions, de valeurs ou de comportements. La notion philosophique de tolérance qui s’est développée à l’époque moderne implique pourtant une acceptation positive et une disposition à respecter l’altérité. Associée d’abord à la liberté de conscience en matière religieuse, l’idée de tolérance se voit refondée dans le contexte de la philosophie des Lumières, et notamment dans l’œuvre de Kant, comme implication du principe moral de respect mutuel, jetant les bases de la pensée critique de la tolérance émancipatrice qui sera poursuivie par l’École de Francfort. Le cours abordera questions historiques et perspectives 

  • actuelles d’une éthique de la tolérance : la tolérance est‐elle une vertu ? qu’est‐ce qui caractérise la tolérance comme attitude morale ? sur quels principes peut‐elle se fonder ?  Bibliographie indicative :  J. Locke, Lettre sur la tolérance  Voltaire, Traité sur la tolérance et Dictionnaire philosophique  M. Mendelssohn, Jérusalem, ou pouvoir religieux et judaïsme  Kant, La religion dans les limites de la simple raison  R.P. Wolff ‐ B. Moore Jr. ‐ H. Marcuse, Critique de la tolérance pure  V. Jankélévitch, La tolérance, dans Traité des vertus II   Références secondaires : S. Mendus (ed.), Justifying Toleration. Conceptual and Historical Perspectives, Cambridge University Press 1988 D. Heyd (ed.), Toleration. An Elusive Virtue, Princeton University Press 1996 J. Saada‐Gendron, La tolérance, Garnier‐Flammarion 1999 R. Forst, Toleration in Conflict. Past and Present, Cambridge University Press 2013 M. Roudaut, Tolérance et reconnaissance en débat : des Lumières allemandes à l’École de Francfort, Presses universitaires de Bordeaux 2015 J.R. Bowlin, Tolerance among the Virtues, Princeton University Press 2016  G4: Ayse Yuva (philosophie politique)  Le pouvoir politique et la force  Quand on parle de la « solution politique » d’un conflit, on veut dire que l’on est parvenu, par la discussion et la négociation, à un cessez‐le‐feu : le pouvoir politique est là pour régler les conflits et la vie de la collectivité autrement que par la violence (entendue comme forme extrême de contrainte et d’agression), le droit du plus fort ou la guerre de tous contre tous. Sa légitimité et son autorité ne reposent pas sur la force. Pourtant, le pouvoir politique doit aussi, pour se faire respecter, disposer d’une certaine force, voire être habilité à faire usage, dans certaines situations, de la violence, par exemple par l’armée ou même certaines peines de justice : la force et la violence sont alors des moyens paradoxaux de maintenir la paix intérieure et l’obéissance des membres de la collectivité. Après avoir ainsi analysé les usages de la force et de la violence par le pouvoir étatique, il restera à s’interroger sur la légitimité du droit de résistance dans ses diverses formes, allant de la désobéissance civile pacifique jusqu’aux émeutes ou aux révolutions.   

     Bibliographie indicative :  Arendt, Hannah : Du mensonge à la violence, Paris, Pocket, 2002 

  • Cicéron: Traité des devoirs (différentes éditions disponibles) Engels, Friedrich: Anti‐Dühring, Paris, Editions sociales, 1963 Fanon, Frantz : Les Damnés de la terre, Paris, Maspéro, 1961 Hobbes, Thomas: Le Léviathan, Paris, Dalloz, 1999 Kant, Immanuel: Théorie et pratique (2e section), Paris, GF, 1994 Locke, John: Traité du gouvernement civil, Paris, GF, 1999 Machiavel, Nicolas:  Discours sur la première décade de Tite‐Live, Paris, Gallimard, 2004 Le Prince (différentes éditions possibles : Gallimard, Pocket…) Montesquieu, Charles Louis de Secondat : De l’Esprit des lois, I, Paris, GF, 1979  Rousseau, Jean‐Jacques : Du contrat social, Paris, GF, 2011 Weber, Max : « Le métier et la vocation d’homme politique » in Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959  

    Philosophie du droit 

     

    Pierre‐Yves Quiviger  (Philosophie du droit)  

    Jusnaturalismes et positivismes 

    Le cours prendra la forme d’une introduction à la discipline « philosophie du droit » en présentant et discutant les différentes formes de jusnaturalisme (ou théorie du droit naturel) et de positivisme juridique. 

     

    Brève bibliographie : 

    Norberto Bobbio, Essais de théorie du droit, LGDJ/Monchrestien. 

    Ronald Dworkin, Taking Rights Seriously, Bloomsbury. 

    Hans Kelsen, Théorie pure du droit, trad. C. Eisenmann, Dalloz. 

    H.L.A. Hart, Le concept de droit, trad. M. van de Kerchove, Saint‐Louis. 

    Otto Pfersmann, « Contre le néo‐réalisme. Pour un débat sur l’interprétation », Revue française de droit constitutionnel, 52, 2002, p. 789‐836. 

    Pierre‐Yves Quiviger, Le secret du droit naturel, Classiques Garnier. 

    Pierre‐Yves Quiviger, Penser la pratique juridique, PUAM. 

    Michel Troper, La théorie du droit, le droit, L’Etat, PUF. 

    Michel Villey, La formation de la pensée juridique moderne, PUF. 

  • Michel Villey, Philosophie du droit, Dalloz. 

     

    Jusnaturalisme ancien et moderne Cours de Philosophie du droit Enseignant : Shingo AKIMOTO  Le « droit » (ius) ne se réduit pas, au sens strict, à un ensemble de règles positives, les lois. Il n’est pas non plus réductible à un ensemble de règles que toutes les sociétés, si élémentaires qu’elles soient, peuvent se donner. Le « droit » est une  longue expérience stratifiée depuis l’époque gréco‐romaine. Le cours est centré sur cette stratification. 

    Le  cours  intitulé,  « jusnaturalisme  ancien  et  moderne »,  se  consacre  aux  questions fondamentales  de  la  philosophie  du  droit.  Il  a  pour  objet  de  comprendre  comment  s’est historiquement articulée la réflexion philosophique au rapport de la notion de « nature » avec les  règles d’une société  (en particulier,  les  lois et  les coutumes). L’approche historique est d’autant plus  requise que  c’est depuis  l’époque grecque que  la  réflexion  sur  la « nature » (phusis) a eu un rôle décisif pour définir l’ordre tel qu’il doit être ; à Rome, cette réflexion a fait évoluer le paradigme du « droit ». Et aux temps modernes, cette expérience antique, après avoir été transmise, philologiquement rétablie et réinterprétée, a conditionné une nouvelle conception du « droit » sur la base de l’héritage médiéval. 

    Le  cours  ne  vise  pas  une  présentation  exhaustive  de  cette  longue  expérience,  d’ailleurs impossible à réaliser. Il s’agit de savoir comment la rencontre de la conception philosophique grecque de  la « nature » avec  la « loi » a donné une direction  inédite à  la science  juridique romaine, et comment cet héritage intellectuel gréco‐romain a été reçu et s’est transformée dans le courant moderne appelé l’« école du droit naturel » pour établir le « droit » moderne. 

     

    Bibliographie indicative 

    ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, trad. Jules Tricot, Paris, Vrin, 1992. 

    CICERON, Traité des lois, trad. Georges de Plinval, Paris, Les Belles Lettres, 2012. 

    ― Des devoirs, trad. M. Testard, Paris, Les Belles Lettres, liv. I, 2009 ; liv. II‐III, 2010. 

    Jean BODIN, Les Six Livres de la République / De Republica libri sex, ed. M. Turchetti, Paris, Classiques Garnier, Liv. I, 2013 [Le texte français est établi à partir de l’édition de Lyon de 1593]. 

    Thomas HOBBES, Du Citoyen (1642/1647), trad. P. Crignon, Paris, GF‐Flammarion, 2010. 

    ― Léviathan (1651), trad. G. Mairet, Paris, Gallimard, 2000. 

    Michel VILLEY, La formation de la pensée juridique moderne, texte établi, révisé et présenté par S. Rials et notes revues par É. Desmos, Paris, P.U.F. (« Quadriges Manuels »), 20152. 

  • Diego QUAGLIONI, À une déesse inconnue. La conception pré‐moderne de la justice, trad. M.‐D. Couzinet, Paris, Publications de la Sorbonne, 2003. 

    Aldo SCHIAVONE, Ius. L’invention du droit en Occident, trad. G. et J. Bouffartigue, Paris, Belin, 2008 (la nouvelle édition est disponible seulement en italien, IUS. L’invenzione del diritto in Occidente (Nuova edizione), Torino, Einaudi, 2017). 

    Peter HAGGENMACHER, Grotius et la doctrine de la guerre juste, Paris, P.U.F., 1983 (consultable sur le site : https://books.openedition.org/iheid/609?lang=fr) 

    Simone GOYARD‐FABRE, Jean Bodin et le droit de la République, Paris, PUF, 1989. 

    Jean‐Fabien SPITZ, Bodin et la souveraineté, Paris, PUF, 1998. 

    Philippe CRIGNON, La philosophie de Hobbes, Paris, Vrin, 2017. 

    Luc FOISNEAU, Hobbes et la toute‐puissance de Dieu, Paris, PUF, 2000. 

     

     

    Epistémologie 

     

    Cours d’Epistémologie (1er semestre, L3, jeudi 14h‐17h) Enseignante : Francesca Merlin  Titre : « Réalisme et objectivité en science »  La première partie de ce cours portera sur le débat réalisme‐antiréalisme en philosophie des sciences. Nous verrons en quoi consiste la thèse du réalisme scientifique, dans toutes ses variantes, analyserons la plupart des arguments pour et contre cette thèse, et ferons de même quant à la thèse opposée, à savoir l’antiréalisme scientifique. En deuxième partie du cours, nous nous interrogerons sur la notion d’objectivité et focaliserons notre attention sur la question du rôle des valeurs en science, tout particulièrement en analysant la littérature actuelle la plus influente en philosophie féministe des sciences.   Quelques éléments bibliographiques :  Hacking I. 1982, Concevoir et expérimenter : thèmes introductifs à la philosophie des sciences expérimentales, Paris : C. Bourgois, 1989.   Keller E. F. & Longino H. (dir.), Feminism and Science, Oxford University Press, Oxford, 1996. Kuhn T. 1962, La structure des révolutions scientifiques, Paris : Flammarion, 2008.  Popper K. 1963, Conjectures et réfutations : la croissance du savoir scientifique, Paris : Payot, 2006. 

  •  Licence 3, S2, lundi 11h‐14h, salle Halbwachs, Sorbonne.  Enseignant : Max Kistler  Philosophie de la psychologie  Nous retraçons quelques étapes de la réflexion du 20e siècle sur la nature de l’esprit et des phénomènes mentaux, dans leur rapport avec le cerveau. Il s’agit de comprendre l’articulation entre les phénomènes étudiés par la psychologie scientifique, ceux qui sont accessibles à l’intuition en première personne et les phénomènes cérébraux sous‐jacents étudiés par les neurosciences. Pour comprendre cette articulation nous partons des concepts de réduction inter‐théorique et de « survenance ». Nous examinons les obstacles conceptuels qui semblent s’opposer à l’intégration du domaine de la cognition dans les sciences de la nature, notamment la conscience phénoménale et l’intentionnalité. Puis nous examinons différentes tentatives « naturalistes » de surmonter ces obstacles, notamment : le béhaviorisme logique ; la théorie de l'identité selon laquelle les états mentaux sont identiques à des états du cerveau ; l'éliminativisme qui soutient que tout le système conceptuel des états mentaux est désuet et voué à disparaître au profit d'une conception neuro‐scientifique ; le fonctionnalisme qui conçoit les états mentaux grâce à l'analogie avec la machine manipulant des symboles qu'est l'ordinateur. Le plan du cours et certains des textes étudies sont disponibles sur l’EPI.   Bibliographie : Manuels et recueils   ‐       Michael Esfeld, La philosophie de l'esprit, A. Colin, 2005. ‐       Jaegwon Kim, Philosophie de l’esprit, Paris, Editions d’Ithaque, 2008. ‐       Paul M. Churchland, Matière et conscience, Champ‐Vallon, collection milieux, 1999. ‐       Denis Fisette et Pierre Poirier (dir.), Philosophie de l’esprit, vol. I : Psychologie du sens commun et sciences de l’esprit, Vrin, 2002. ‐       Denis Fisette et Pierre Poirier (dir.), Philosophie de l’esprit, vol. II : Problèmes et perspectives, Vrin, 2003.  

    Histoire des sciences  

    Ronan de Calan jeudi 8‐11h  Contagion : éléments pour l’histoire critique d’un concept.   Pendant des siècles précédant la découverte tardive des « germes », micro‐organismes à l’origine des maladies infectieuses, on a forgé différentes représentations de la transmission directe ou indirecte de certaines maladies ainsi que des facteurs, vecteurs ou milieux favorisant l’infection. Avant même que l’invisible ne soit rendu visible grâce aux microscopes, sous ses différentes espèces (parasites, bacilles ou encore virus), avant que les 

  • variétés de ses modes d’action ne soient clairement identifiées, on s’est efforcé de se le représenter (sous différentes formes : animalcules, contagium vivum, semences, miasmes, poisons, etc.) et on a utilisé ces représentations imaginaires afin de lutter contre les maladies. Ces conceptions pré‐savantes de la contagion ont notamment influé sur la police médicale ou sanitaire à l’œuvre au moment des épidémies, lorsque les autorités locales ou étatiques plus ou moins compétentes s’emparaient du problème : lazaret, confinement, fumigations, etc. sont autant de réponses pratiques à ce pur jeu d’hypothèses sans confirmation. L’histoire de la médecine s’est parfois épuisée dans la recherche des précurseurs de la virologie sans mesurer clairement la distance qui séparait une médecine devenue science de pratiques de conjuration reposant sur une lutte « à l’aveugle » avec l’invisible.  Le développement de l’épidémiologie au milieu du 19e siècle, puis de la bactériologie et de la virologie à la fin du 19e siècle et au début du 20e, avec à son foyer la découverte des micro‐organismes, a naturellement bouleversé nos représentations de la contagion ainsi que de la contagiosité des maladies infectieuses – sans pour autant que les instruments de lutte contre les épidémies aient radicalement changé. C’est cette histoire qui mêle bouleversement théorique et permanence des pratiques voire rémanence des cultures de la contagion que l’on voudrait retracer ici, au moment où l’épidémie présente superpose dans les pratiques et dans la théorie différentes strates de cette même histoire.   Éléments de bibliographie:   P. Baldwin, Contagion and the State in Europe (1850‐1930), Cambridge University Press, 1999.  K. Codell Carter, The Emergence of Causal Concepts of Disease. Case Histories, Routledge, 2003.  M. DeLacy, The Germ of an Idea: Contagionism, Religion and Society in Britain, 1660‐1730, Palgrave, 2016; Contagionism Catches On: Medical Ideology in Britain, 1730‐1800, Palgrave, 2017.  F. Delaporte, Histoire de la fièvre jaune, Payot, 1989 ; Le savoir de la maladie, PUF, 1990.  G. Favre, Epidémies et contagions, PUF, 1998.  M. Gmerk, « Les vicissitudes des notions d’infections, de contagion et de germe dans la médecine antique », in : G. Sabbah (ed.), Textes médicaux latins antiques, Presses de l’Université de Saint‐Etienne, 1984, p. 53‐70 M. Harrisson, Contagion. How Commerce Has Spread Disease, Yale University Press, 2012.  V. Nutton, “The seed of disease: An explanation of contagion and infection from the Greeks to the Renaissance”, Medical History, 1983, 27, p. 1‐34; “The Reception of Fracastoro’s Theory of Contagion: The Seed That Fell among Thorns”, Osicir, Series 6, 1990, p. 196‐234; “Did the Greeks have a Word for it? Contagion and Contagion Theory in Classical Antiquity”, in: L. I. Conrad, D. Wujastyk (ed.), Contagion, Perspectives form Pre‐Modern Societies, Routledge, 2000, p. 136‐162.  Ch. Rosenberg, Explaining Epidemics, Cambridge University Press, 1992.  M. Santer, Confronting Contagion. Our evolving understanding of disease, Oxford University Press, 2014.  M. Worboys, Spreading Germs. Disease Theories and Medical Practice in Britain, 1865‐1900, Cambridge University Press, 2000.   

  • Vendredi 15‐18h : Laurent Loison CR (IHPST, CNRS) [email protected]  L’histoire des sciences : objets, méthodes, ambitions    L’histoire des sciences, et en particulier dans le contexte français, a longtemps été pratiquée au sein de la philosophie. La professionnalisation du champ de l’histoire des sciences, à compter surtout des années 1960, s’est accompagnée d’une volonté d’autonomisation vis‐à‐vis de cette dernière. L’histoire des sciences, aspirant à se constituer comme discipline scientifique authentique, s’est alors davantage tournée vers l’épistémologie de l’histoire générale et vers la nouvelle sociologie des sciences. Il en résulta un certain nombre de « tournants » (vers l’histoire institutionnelle, vers celle des pratiques (« practice turn »), etc.) censés avoir renouvelé et enrichi les perspectives de la recherche. Ce cours se propose d’éclairer cet éclatement du champ de l’histoire des sciences, où les objets, les méthodes et les ambitions font dissensus.    La première partie sera consacrée à l’histoire philosophique des sciences telle qu’elle fut longtemps pratiquée au sein de la philosophie au cours de la période 1830‐1960. Genre à part entière, elle donna lieu à des œuvres qui constituent toujours aujourd’hui des jalons incontournables (Auguste Comte, Pierre Duhem, Alexandre Koyré, etc.). La deuxième partie se concentrera sur l’évolution du champ de l’histoire des sciences depuis le début des années 1960 et la parution de l’opus magnum de Thomas Kuhn, The Structure of Scientific Revolutions (1962). Il s’agira de comprendre comment l’histoire des sciences a voulu se constituer en pratique scientifique (empirique), quitte à nier la spécificité de la science (sociologie relativiste des sciences). La dernière partie traitera de l’histoire épistémologique des sciences, qui s’est trouvée marginalisée par la montée en puissance de l’histoire professionnelle des sciences. Pour autant, nous montrerons que, au delà des canons canguilhémiens, et en réactivant d’une certaine manière l’intention d’Ernst Mach, il est possible de renouveler l’histoire épistémologique des sciences selon une perspective ouvertement critique et présentiste : c’est‐à‐dire tout à la fois informée par et dirigée vers la science du présent.  Plan :  1. L’histoire philosophique des sciences a. Auguste Comte : quelle place pour l’histoire dans un système de philosophie positive ?   b. Pierre Duhem, les invariants de la théorie physique malgré l’histoire   c. Alexandre Koyré et la canonisation du genre de l’histoire philosophique des sciences  2. L’histoire scientifique des sciences a. L’histoire des sciences doit‐elle mettre à l’épreuve les inférences de la philosophie des sciences ? Thomas Kuhn et le débat « HPS » dans la philosophie anglo‐saxonne   b. Désacraliser la science. Projet et méthode de la sociologie des sciences c. Vers une histoire empirique et descriptive : la stabilisation de la pratique de l’histoire des sciences  3. L’histoire épistémologique des sciences 

  •   a. De l’histoire à la science. Ernst Mach et la fonction critique de l’histoire des sciences b. Georges Canguilhem : de l’épistémologie scientifique à l’épistémologie historique c. La question de la vérité scientifique. Faire de l’histoire à propos de la science versus faire de l’histoire des sciences    Bibliographie :  Sources primaires :  Canguilhem Georges, 1968, « L’objet de l’histoire des sciences », in Etudes d’histoire et de philosophie des sciences, Paris, Vrin (2002), pp. 9‐23. Canguilhem Georges, 1977, « Le rôle de l’épistémologie dans l’historiographie scientifique contemporaine », in Idéologie et rationalité dans l’histoire des sciences de la vie, Paris, Vrin (1977), pp. 11‐29. Chang Hasok, 2009, « We have never been Whiggish (About Phlogiston) », Centaurus, 51/4, pp. 239‐264. Comte Auguste, 1830, « Sur l’histoire des sciences », in J.‐F. Braunstein (cf. sources secondaires), pp. 33‐48 Duhem Pierre, 1906, La théorie physique, son objet, sa structure, Paris, Vrin (2007). Foucault Michel, 1985, « La vie : l’expérience et la science », in J.‐F. Braunstein (cf. sources secondaires), pp. 345‐362. Giere Ronald N., 1973, « History and philosophy of science: Intimate relationship or marriage of convenience?”, British journal for the Philosophy of Science, 24/3, pp. 282‐297. Koyré Alexandre, 1957, Du monde clos à l’univers infini, Paris, Gallimard (1973). Kuhn Thomas, 1962, La structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion (1983). Mach Ernst, 1883, La mécanique, Exposé historique et critique de son développement, Paris, Hermann (1904).  McMullin Ernan, 1970, “The history and philosophy of science: a taxonomy”, Minnesota Studies in the Philosophy of Science, 5, pp. 12‐67. Loison Laurent, 2016, “Forms of presentism in the history of science. Rethinking the project of historical epistemology”, Studies in History and Philosophy of Science, 60, pp. 29‐37.   Sources secondaires :  Braunstein Jean‐François (textes réunis par), 2008, L’histoire des sciences. Méthodes, styles et controverses, Paris, Vrin. Gingras Yves, 2013, Sociologie des sciences, Paris, PUF, Que sais‐je ? Limoges Camille, 2018, « La confirmation de l’historien des sciences et la mise à l’épreuve de sa philosophie biologique : Georges Canguilhem 1966‐1995 », Introduction au Tome V des Œuvres complètes de Georges Canguilhem, Histoire des sciences, philosophie biologique et commémorations (1966‐1995), Paris, Vrin, pp. 7‐57. Limoges Camille, 2015, Introduction au Tome IV des Œuvres complètes de Georges Canguilhem, « Philosophie biologique, histoire des sciences et interventions philosophiques (1940‐1965) », Paris, Vrin, pp. 7‐48. 

  • Schickore Jutta, 2011, « More Thoughts on HPS: Another 20 Years Later », Perspectives on Science, 19/4, pp. 453‐481. Vagelli Matteo, 2019, “Historical epistemology and the “marriage” between history and philosophy of science”, in E. Herring et al. (eds.), The Pats, The Present, The Future of Integrated History and Philosophy of Science, London, Routledge.       

    TPLE  ANGLAIS : 

    Thomas Kuhn, The Structure of Scientific Revolutions Jean‐Baptiste Vuillerod  

      La  parution  de  The  Structure  of  Scientific  Revolutions  en  1962  a  profondément 

    transformé  l’histoire et  la philosophie des sciences en recentrant  l’analyse sur  le processus 

    d’élaboration et la démarche de l’activité scientifique, plutôt que sur le contenu des théories 

    scientifiques.  Après  un  bref  rappel  des  principaux  concepts  et  des  principales  thèses 

    défendues par T. Kuhn (paradigme, science normale, crise, révolution, etc.), nous étudierons 

    les différents problèmes et difficultés que posent sa théorie et sur lesquels Kuhn lui‐même est 

    revenu dans la seconde édition de l’ouvrage, en 1970. On s’interrogera notamment 1° sur la 

    pertinence  du  concept  de  « révolution »  pour  décrire  l’évolution  des  sciences,  2°  sur  la 

    possibilité du « progrès » scientifique » dans  la perspective kuhnienne, 3° sur  la persistance 

    chez Kuhn de critères logiques et rationnels universels (la cohérence, l’exigence explicative, la 

    démarche  déductive…)  transhistoriques  par  rapport  aux  différents  paradigmes.  Nous 

    chercherons également à cerner  la spécificité des thèses de Kuhn en  le situant au sein des 

    différentes théories épistémologiques du XXe siècle. 

      Les séances consisteront en  la  traduction et  le commentaire de  textes clefs de The 

    Structure of Scientific Revolutions. L’évaluation se  fera par deux devoirs à  la maison, et un 

    devoir sur table. 

    Bibliographie 

  • Thomas Kuhn, The Structure of Scientific Revolutions (1962, rééd. 1970), University of Chicago 

    Press, 201 (le pdf du texte sera envoyé aux inscrits) 

     

    Thomas Nickles (dir.), Thomas Kuhn. Contemporary Philosophy in Focus, Cambridge University 

    Press, 2003. 

     

    Le numéro “Kuhn après La structure” des Archives de philosophie, 2003/3, tome 66. 

     Gaia Bagnati Anscombe, Intention 

    Le  cours  portera  sur  Intention  d’Elizabeth Anscombe. On  s’attachera  à  traduire  et expliquer des passages significatifs de ce classique de  la philosophie du XXe siècle, paru en 1957,  dans  lequel  Anscombe  entreprend  de  renouveler  la  théorie  de  l’action,  par  une attention  soutenue  aux  conditions  linguistiques  qui  rendent  possible  l’expression  d’une intention. Le dialogue critique qu’Anscombe entretient avec la conception aristotélicienne de la « connaissance pratique » constituera un fil directeur durant le semestre. 

    Indications bibliographiques : 

    Pour suivre le cours, il faut impérativement se procurer le texte anglais de référence : G. E. M. Anscombe, Intention, Cambridge/London, Harvard University Press, 2000 

    Il est possible de s’appuyer en parallèle sur la traduction française du texte : G. E. M. Anscombe, L’intention, traduit par M. Maurice et C. Michon, Paris, Gallimard, 2002 

    S’agissant de la doctrine d’Aristote que discute Anscombe, on pourra consulter, dans l’une des éditions françaises disponibles : Aristote, Éthique à Nicomaque, livres III, VI et VII. 

    En complément de la lecture du texte, les étudiants qui en ressentiraient le besoin peuvent également consulter le commentaire suivant, qui constitue une introduction utile : R. Wiseman, Routledge Philosophy Guidebook to Anscombe’s Intention, Routledge, Taylor and Francis,  2016  

    B. Ambroise L. Wittgenstein, The Blue Book Semestre 1, mardi, 18H00‐20H00  Ludwig Wittgenstein (1889‐1951) est probablement l’un des plus grands philosophes du XXe siècle et l’un de ceux qui ont toujours le plus d’influence. Réputé pour avoir successivement construit  deux  philosophies  différentes,  sinon  opposées,  c’est  dans  les  années  1930  que 

  • s’opère  chez  lui  le  tournant  qui  conduit  d’une  philosophie  centrée  sur  l’analyse  logico‐mathématique à une philosophie « grammaticale », scrutant les règles gouvernant nos usages linguistiques.  

    Le Cahier bleu (1933‐1935) est l’un des textes dans lequel se déplie ce tournant décisif de sa pensée – et de la pensée contemporaine plus généralement. Wittgenstein y opère une critique du logicisme qui imprégnait son œuvre antérieure et qui influença décisivement le positivisme logique,  pour mieux  défendre  une  analyse  des  usages  du  langage  permettant  de  rendre compte  de  nos  pratiques.  C’est  alors  toute  une  philosophie  originale  de  l’esprit,  de  la connaissance et du langage qui se déploie, offrant une conception radicalement nouvelle de la  pensée  et  de  la  connaissance  humaine  en  général.  C’est,  plus  généralement,  une anthropologie philosophique inédite qui commence à s’y développer. 

    Nous étudierons le texte original pour mieux comprendre comment Wittgenstein rompt avec sa « première » philosophie et avec  le positivisme  logique en général, pour mieux proposer une  conception non‐logiciste du  langage et une  conception non‐mentaliste de  l’esprit. Ce faisant, nous étudierons la pertinence des solutions qu’il apporte en philosophie, afin de saisir son actualité dans la pensée contemporaine.  

     

    Bibliographie 

    ‐ L. Wittgenstein, The Blue Book, in The Blue and Brown Books, Preliminary Studies for the “Philosophical Investigations”, London : Blackwell, 2nd Ed. : 1969 

    [Il existe une édition exactement identique du texte de 1969 parue chez Harper Torchbooks, aux USA.] 

    Il existe deux traductions françaises du texte, toutes deux parues chez Gallimard ; la seconde est fortement recommandée : 

    L. Wittgenstein,  Le  cahier bleu et  le  cahier brun,  trad.  fr. M. Goldberg et  J.  Sackur, Paris : Gallimard, 1996. 

     

    La meilleure introduction à l’œuvre de Wittgenstein, parmi un nombre invraisemblablement élevé de livres consacrés à son œuvre, est en anglais :  

    ‐ Antony Kenny, Wittgenstein, London : Blackwell, 2nd Ed. : 2005.  

     

    On consultera avec profit :  

  • ‐ Tous les travaux de Jacques Bouveresse. 

    ‐ Ch. Chauviré & S. Plaud (Ed.),  Lectures de Wittgenstein, Paris : Ellipses, 2012. 

    ‐ Osaki Kuusela & Marie McGinn (Ed.), The Oxford Handbook of Wittgenstein, Oxford : Oxford University Press, 2nd Ed. : 2014.  

     

     

     

     

     

    ITALIEN 

    La Science nouvelle de Giambattista Vico : humanisme et modernité Le cours propose une lecture commentée de la Scienza nuova de Giambattista Vico, dans son édition définitive publiée en 1744. Le titre complet, Principi di scienza nuova d’intorno alla comune natura delle nazioni (Principes d’une science nouvelle relative à la nature commune des nations), annonce le projet ambitieux et novateur de  rechercher  les  lois du développement historique, en étendant au monde humain la méthode scientifique que Galilée et Descartes avaient limitée au monde physique, en  rupture avec  l’idée que  l’histoire n’offrirait qu’un  recueil d’exemples édifiants et d’instructions allégoriques.  Composé  de  cinq  livres  (Des  principes, De  la  sagesse  poétique, De  la  découverte  du véritable Homère, Du cours des nations, De la récurrence des choses humaines), cet ouvrage capital de la pensée moderne reformule des questions classiques et ouvre des voies originales dans une variété de  domaines :  la  philosophie  de  l’esprit  et  la  philosophie  du  langage,  la  philosophie  de  l’histoire, l’esthétique, la philosophie et l’économie politique. 

    Bibliographie :  

    Giambattista Vico, La scienza nuova:  le tre edizioni del 1725, 1730 e 1744, a cura di Manuela Sanna e Vincenzo Vitiello, Milano, Bompiani, 2012 [édition utilisée en cours] 

    Giambattista Vico, Principes d’une science nouvelle relative à la nature commune des nations : 1744, traduit de l’italien et annoté par Alain Pons, Paris, Fayard, 2001 

    Pierre Girard, Giambattista Vico : rationalité et politique. Une  lecture de  la « Scienza nuova », Paris, Presses de l’Université Paris‐Sorbonne, DL 2008 

    Alain Pons, Vie et mort des nations. Lecture de la « Science nouvelle » de Giambattista Vico, Paris, Gallimard, 2015 

     

    Autres études : 

    Olivier Remaud, Les archives de l’humanité : essai sur la philosophie de Vico, Pars, Éd. du Seuil, 2004 

    Andrea Battistini, Vico tra antichi e moderni, Bologna, il Mulino, 2004 

  • Jacques Chabot, Giambattista Vico ou La raison du mythe, Aix‐en‐Provence, Édisud, 2005 

    Alberto Donati, Giambattista Vico : filosofo dell’illuminismo, Ariccia, Aracne editrice, 2016 

     

     

     

     

     

     

    GREC 

    L.‐A. Sanchi L1–L2–L3 (S1). Mercredi 16h–18h

    Platon, Gorgias

    L’un des dialogues de Platon les plus intenses et complexes, le Gorgias met en scène un âpre débat entre le héros de l’auteur, Socrate, et Gorgias, parangon de ce courant sophistique qui transforma le panorama intellectuel d’Athènes à la fin du Ve siècle av. J.-C. Le sujet principal du dialogue est le statut philosophique de l’art oratoire (la rhétorique, la « communication »), mais Platon y déploie tout un éventail de thèmes annexes, allant du plaisir et de la justice jusqu’à la morale et à la vie d’outre-tombe.

    Des portions significatives de ce dialogue seront analysées du point de vue linguistique et philosophique. Une connaissance de base de la langue grecque attique ainsi que celle des grands traits de la philosophie platonicienne sont présupposées. La lecture préalable du Gorgias en traduction française est vivement conseillée.

     Bibliographie :  

    Éditions et traductions 

    Texte demandé pour le cours : Platon, Œuvres complètes, t. III/2 : Gorgias. Ménon, éd. Alfred CROIZET, Louis BODIN, Paris, Les Belles Lettres, 19495, réimpr. 2008 ; 

    Plato, Gorgias, éd. Eric R. DODDS, Oxford, Oxford University Press, [1959] 1990 (texte critique et commentaire) ; 

    Gorgias de Platon, suivi d’Éloge d’Hélène de Gorgias, par Stéphane MARCHAND, Pierre PONCHON, Paris, Les Belles Lettres, 2016 (trad. fr. seule) ; 

    Platon, Gorgias, par Monique CANTO‐SPERBER, Paris, GF Flammarion, 20072 (trad. fr. seule). 

     

  • Études récentes 

    Emmanuelle  JOUET‐PASTRE,  Le  plaisir  à  l'épreuve  de  la  pensée  :  lecture  du  Protagoras,  du Gorgias, et du Philèbe de Platon, Leiden/Boston, Brill, 2018 ;  

    Robert METCALF, Philosophy as agôn : a study of Plato’s Gorgias and related texts, Evanston (Ill.), Northwestern University Press, 2018 ;  

    Tushar  IRANI,  Plato  on  the  value  of  philosophy  :  the  art  of  argument  in  the  Gorgias  and Phaedrus, Cambridge/New York, Cambridge University Press, 2017 ;  

    Frédéric LAUPIES, Gorgias de Platon, leçon philosophique, Paris, PUF, 2003 ; 

    Gorgias – Menon :  selected papers  from  the  Seventh  symposium Platonicum  (dir. Michael ERLER, Luc BRISSON), Sankt Augustin, Academia Richarz, 2007 ; 

    Analyses et réflexions sur Platon, Gorgias (dir. Guy SAMAMA), Paris, Ellipses, 2003 ; 

    Sylvie LELIEPVRE‐BOTTON, Premières leçons sur Gorgias de Platon, Paris, PUF, 1996. 

     

    Langue grecque (conseillés) 

    Anatole BAILLY, Dictionnaire Grec‐Français [1950], réimpr. sous le titre Le Grand Bailly, Paris, Hachette, 2017 ; voir aussi le « Bailly 2020 », téléchargeable gratuitement en ligne. 

    Éloi RAGON, Alphonse DAIN, Grammaire grecque [1952], réimpr. Paris, Nathan – De Gigord, 2001. 

     

    ESPAGNOL 

    Alexandra Peralta Semestre 1 / Mardi de 12h à 14h Niveau du cours (L2‐L3) La philosophie en langue espagnole se développe dans un territoire très vaste s’étendant de l’Espagne à l’Amérique Latine. La diversité des cultures, les particularités des régions et des besoins  ont  joué  un  rôle  décisif  dans  la  pensée  philosophique.  Ce  cours  a  pour  visée  la découverte de  la  philosophie  latino‐américaine  à  travers  la  traduction  et  le  commentaire philosophique d’un texte choisi d’Enrique Dussel sur la Philosophie Politique.  

     

    Texte proposé :  

    - Dussel, E. 20 Tesis de Política, México, Siglo XXI‐CREFAL, 2006. (Il existe une traduction en  français  : Vingt thèses de Politique. Traduit par Martine Le Corre‐Chantecaille et 

  • Nohora  Cristina  Gómez  Villamarín.  París,  L’Harmattan,  2018. https://enriquedussel.com/txt/Textos_Libros/56.Vingt_theses_de_politique.pdf) 

     

    Autres textes du même auteur : 

    - 1492 El encubrimiento del otro. Hacia el origen del “mito de la modernidad”. Plural Editores ‐ UMSA, La Paz, 1994. (http://biblioteca.clacso.edu.ar/clacso/otros/20111218114130/1942.pdf). Il existe une traduction française : 1492 L’occultation de l’autre. Les Éditions Ouvrières, Paris, 1992. Voir : https://enriquedussel.com/txt/Textos_Libros/45.1492_l.occultation_de_l.autre.pdf . 

    - Ética de la Liberación en la edad de la Globalización y de la Exclusión, Trotta, Madrid, 1998.  (Il  existe  une  traduction  française  :  L’Éthique  de  la  Libération  à  l’ère  de  la mondialisation et de l’exclusion, L’Harmattan, Paris, 2003). 

    - Historia de  la Filosofía Latinoamericana y Filosofía de  la Liberación, Editorial Nueva América, Bogotá, 1994. 

    - Filosofía de la liberación. FCE, México, 2011. - Filosofías del sur. Descolonización y transmodernidad. Akal, México, 2015. - Histoire et théologie de la libération. Perspective latinoamericaine, Editions Economie 

    et Humanisme – Editions Ouvrières, Paris, 1974. - Teología de la liberación. Un panorama de su desarrollo. México: Potrerillos Editores, 

    S.A. de C.V., 1995.  

    En complément :  

    Beorlegui, C. Historia del pensamiento latinoamericano. 2ª ed. Una búsqueda incesante de la identidad. Bilbao: Universidad de Deusto, 2006. 

    Cerutti, H. Filosofía de la liberación. 3ª ed. México: FCE, 2006. 

    Dussel, E.; Mendieta E.; Bohórquez, C., (editores). El pensamiento filosófico latinoamericano, del Caribe y “latino” 1300‐2000. México: Siglo XXI editores, 2011. 

    _______ Coloniality at  Large.  Latin America and  the Postcolonial Debate, Duke University Press, Durham, 2008. 

    Dussel,  E.  (Ed.)  Contra  un  Diseño  Dependiente:  Un  modelo  para  la  autodeterminación nacional, Edicol, México, 1973, 

    Fernández  Sanz,  A.  “Tradición  y modernidad  ilustrada”,  en Maceiras  Fafián, M.,  (editor). Pensamiento filosófico español. Madrid: Ed. Síntesis, S.A, 2010. Vol. II 

    Jiménez Moreno, L. “La visión del mundo y de  la vida en el espíritu barroco”, en Maceiras Fafián, M., (editor). Pensamiento filosófico español. Madrid: Ed. Síntesis, S.A, 2010. Vol. II. 

    Martí, J. Obras completas. La Habana; CEM, 2001. Vol. XI. 

    Nicol, E. (1998). El problema de la filosofía hispánica. 2ª ed. México: Ed. Técnos. 

    Ortega y Gasset, J. Meditaciones del Quijote. Madrid: Ed. Gredos, 2012. 

  • Salazar Bondy, A.  ¿Existe  una  filosofía  en  nuestra América?  11ª  ed. México:  Ed.  Siglo  XXI editores. 1998. 

    Valdés, M.,  (compiladora). Cien años de  filosofía en Hispanoamérica.  (1910‐1920). México: FCE, UNAM, IIF, 2016.  

    Zea, L. La filosofía americana como filosofía sin más. 16ª ed. México: Ed. Siglo XXI editores, 1996. 

    ______. L’Amérique Latine face à l’histoire. Paris, Ed. du Lierre, 1992. 

     

    Articles accessibles en ligne :  

    Boidin, C. et Hurtado López, F. « La philosophie de  la  libération et  le courant décolonial ». Cahier  des  Amériques  Latines  62,  2009,  pp.  17‐22.  [En  ligne : https://journals.openedition.org/cal/1506] 

     

    Hurtado López, Fatima. « Pensée critique latino‐américaine : de la philosophie de la libération au  tournant  décolonial ».  Cahier  des  Amériques  Latines  62,  2009,  pp.  23‐35.  [En  ligne : https://journals.openedition.org/cal/1509] 

    Pour  télécharger  les  livres  de  l’auteur  en  espagnol  et  dans  d’autres  langues : https://enriquedussel.com/  

    ALLEMAND 

    M. Kistler Licence 3 

    Né en Allemagne en 1902, émigré en France en 1933 puis aux Etats‐Unis en 1936, Günther Anders  développe  une  anthropologie  philosophique  à  partir  d’une  réflexion  sur  la transformation de l’humain dans la société contemporaine structurée par la technologie et la marchandisation.  Anders, militant  contre  les  armes  nucléaires  et  la  guerre  du  Vietnam, analyse la condition de l’homme à l’ère de la technologie omniprésente et toute puissante, en partant  d’Auschwitz  et  d’Hiroshima.  Face  aux  produits  technologiques,  l’homme contemporain éprouve la « honte prométhéenne », concept développé dans la 1ère partie du 1er vol. de L’obsolescence de l’homme, de ne pas être à la hauteur de ses propres produits. Les moyens techniques de plus en plus puissants tendent à éclipser la réflexion sur les fins, mais aussi à transformer les humains eux‐mêmes en moyens. Dans un style d’essai qu’il caractérise lui‐même  de  « philosophie  occasionnelle »  (Gelegenheitsphilosophie),  Anders  analyse notamment la condition de l’homme spectateur de la télévision (Le monde comme fantôme et  matrice),  et  explique  pourquoi  nous  sommes  incapables  de  prendre  la  mesure  des conséquences  de  l’usage  de  nos  outils  technologiques.  Ainsi  Anders  observe  qu’Adolf Eichmann,  l’architecte  de  la  Shoah,  organise  le meurtre  à  l’échelle  industrielle  sans  se  le représenter :  « Ce  que  nous  pouvons  faire  désormais  (et  ce  que  nous  faisons  donc 

  • effectivement) est plus grand que ce dont nous pouvons nous faire une image » (G.A., Nous, fils d’Eichmann, Paris : Payot&Rivages, 2003, p. 52). A partir de sa réflexion sur la contribution du pilote Claude Eatherly dans la préparation du largage de la bombe nucléaire sur Hiroshima, G.A. conclut que « le geste qui décidera du début de l’apocalypse ne se distinguera d’aucun geste  technique  et  sera  accompli  …  avec  ennui  par  un  quelconque  employé  qui  suivra innocemment  l’instruction d’un signal  lumineux »  (G.A., Le  temps de  la  fin, Paris : L’Herne, 2007, p. 53). 

    Nous traduirons et commenterons des extraits des 2 volumes de L’obsolescence de l’homme, sur  l’arrière‐plan  de  l’anthropologie  philosophique  d’une  part  et  de  la  philosophie  de  la technique d’autre part. 

    Indications bibliographiques 

    �        Günther Anders, Die Antiquiertheit des Menschen, vol 1 : Über die Seele im Zeitalter der  zweiten  industriellen  Revolution,  Munich:  C.H.  Beck,  1956  (L'Obsolescence  de l'homme,  t. 1 :  Sur  l'âme  à  l'époque  de  la  deuxième  révolution  industrielle,  trad. Christophe David, Paris : Editions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2002. 

    �        Die Antiquiertheit des Menschen, vol. 2 : Über die Zerstörung des Lebens im Zeitalter der dritten industriellen Revolution, Munich: C.H. Beck, 1980 (L'Obsolescence de l'homme, t. 2 : Sur  la destruction de  la vie à  l’époque de  la troisième révolution  industrielle, trad. Christophe David, Paris, Éditions Fario, 2012). 

    �        Édouard Jolly, Nihilisme et Technique : Étude sur Günther Anders, EuroPhilosophie Editions, 2010. 

    �        Konrad Paul Liessmann, Günther Anders. Munich : C.H. Beck, 2002. 

    �        Hans Dierkes (ed.), Philosophische Anthropologie, Ditzingen : Reclam, 1989.  

    �        Jean‐Yves Goffi, La philosophie de la technique, Paris : PUF, Que sais‐je, 1988. 

    �        G. Hottois, Philosophie des sciences, philosophie des techniques. Paris : Odile Jacob, 2004. 

    �        Val Dusek, Philosophy of Technology. An Introduction, Londres : Routledge, 2006. 

    �       Carl Mitcham, Thinking Through Technology. The Path Between Engineering and Philosophy. Chicago : University of Chicago Press, 1994. 

    �         Peter‐Paul  Verbeek,  What  Things  Do.  Philosophical  Refections  on  Technology, Agency and Design. University Park, PA : The Pennsylvania State University Press, 2005. 

     

     

  • LATIN  

    Iacopo Costa (Mercredi 16h‐18h) 

    La philosophie et le bonheur de l’homme 

    Textes sur la félicité à la fin du Moyen‐Âge 

     

     

    Le cours se propose d’étudier les théories de la félicité humaine élaborées par des philosophes médiévaux au XIIIe et au XIVe siècle. 

     

    Entre  la fin du XIIe siècle et  la première moitié du XIIIe,  les textes fondamentaux d’Aristote ont été traduits en latin, à partir du grec ou de l’arabe. Parmi ces textes, l’Éthique à Nicomaque a joué un rôle majeur : l’idéal de la vie philosophique qu’Aristote y célèbre, a donné lieu a une réflexion profonde, chez les philosophes et les théologiens latins, autour de l’homme et de la fin de son existence. Nous allons essayer de comprendre les enjeux fondamentaux de cette assimilation, notamment en étudiant le rôle de la philosophie dans le perfectionnement moral de l’homme. 

     

    Textes : 

    Albert le Grand, Commentaire au livre des Sentences. 

    Thomas d’Aquin, Somme de théologie ; Commentaire de l’Éthique à Nicomque d’Aristote. 

    Boèce de Dacie, Traité sur le souverain bien (De summo bono). 

    Raoul le Breton, Commentaire de l’Éthique à Nicomque d’Aristote. 

     

    Des extraits seront fournis aux étudiants en photocopie. 

     

    Objectifs :  

    — acquérir  les compétences nécessaires pour  lire et analyser des textes philosophiques en latin ; 

    — se familiariser avec le lexique scolastique ;  

    — apprécier les spécificités du latin de la fin du Moyen‐Âge.