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Dessin de Chester que la police municipale a voulu faire retirer. Devenu le symbole du collectif

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Manifestation du 19 octobre 2010

19 octobre 2010

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« Le progrès social est, enFrance, intimement corrélé avec des épisodes

de contestation violente (1789, 1848, 1936, 1968),

ce qui engendre une mystique révolutionnaire. Mais, la bourgeoisie française se trouve placée

dans une position ambigüe dès lors que,parce qu’elle lui a permis d’arriver puis de

revenir au pouvoir, elle est conscienteque l’émeute peut provoquer la chute d’un

régime politique…… »

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COLLECTIF DU 21 OCTOBRE

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 EN PLEINE MOBILISATION SUR LES RETRAITES,

LE GOUVERNEMENT VIOLE LES LIBERTÉS FONDAMENTALES !

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Communiqué fondateur  du collectif du 21 octobre

« Le jeudi 21 octobre, entre 13h30 et 19h30, plusieurs centaines de personnes, majoritairement des jeunes, voire des mineurs, ont subi, sur ordre de l'autorité préfectorale, une garde à vue de fait en plein air, place Bellecour, totalement illégale. Elles étaient venues rejoindre le cortège d'une

manifestation autorisée, ou passaient simplement pour se rendre à leur travail ou ailleurs

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De nombreux témoignages confirment qu’un grand nombre d’entre elles a été soit gazé, soit flashballé, ou encore matraqué, arrosé pendant

plusieurs heures dans la nasse fermée par un double cordon de CRS, de gendarmes et de

policiers qu'était devenue la place Bellecour.

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Les nombreux témoignages nous conduisent à nous interroger sur les pratiques

discriminatoires des forces de l'ordre, dont certains membres proféraient des injures

racistes ou libéraient les jeunes selon leur faciès, et qui plus généralement, ont systématisé les contrôles d'identité de toutes les personnes retenues sur la place et les photographies

d'identité au faciès.

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Les organisations soussignées entendent tout faire pour rétablir les droits démocratiques et les libertés fondamentales bafouées et les faire respecter. Elles appellent la population et les organisations attachées aux droits démocratiques à faire bloc contre l'ensemble de ces atteintes aux droits.Elles décident de récolter des témoignages – au sens juridique du terme – pour examiner la possibilité d’un dépôt de plainte. Elles décident d’assurer le soutien aux inculpés et de demander l’abandon des poursuites. »

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Signataires :

Appel des Appels, CGT (UD Rhône), CIMADE, COVRA (Collectif Villeurbannais pour un Rassemblement Anti-libéral), CCRASS (Comité Critique de Réflexion et d'Action Solidaire et Sociale), CRI (Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie), Divercité, FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), FSQP (Forum Social des Quartiers Populaires), GAL (Gauche Alter Lyon), MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente), Mouvement Jeunes Communistes de France 69, Mouvement de la Paix Rhône, M'PEP 69, Parti Communiste Français Rhône, Parti de Gauche, PAG69 (Pour une Alternative de Gauche), RESF (Réseau Education Sans Frontières), RUSF (Réseau Universitaires Sans Frontières), UNEF.et les associations et organisations suivantes, membres du CIRDEL (Centre d’Initiative et de Réflexion pour la Défense des Libertés) : Alternatifs, attac-Rhône, CABIRIA, Europe Ecologie/Les Verts, FCPE Rhône, FSU, Gauche Unitaire, LDH Rhône, MFPF 69 (Planning familial), Mouvement des Jeunes Socialistes du Rhône, MRAP, NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Parti Socialiste, Ras l’front69, Solidaires, SOS Racisme Rhône, SAF (Syndicat des Avocats de France), SM (Syndicat de la Magistrature), Témoins/Caisse de solidarité

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« 6 heures que l’on est retenu sur une place publique, sonnés, dans l’incompréhension, avec des centaines de policiers qui nous encerclent, pointent sur nous leurs armes au moindre mouvement de foule et les utilisent…c’est dégueulasse…….. »

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les jeunes qui tenteront de sortir du piège seront refoulés à coup de gaz lacrymogène ou de canon à eau. Une petite escouade du GIPN, faisait partie du dispositif. Parmi ces hommes, deux étaient armés de fusils à pompe.

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« J’ai 59 ans et je tiens à témoigner… il y avait des forces de l’ordre suréquipées, engins blindés munis de canons à eau, véhicules d’intervention avec caméras et surtout des centaines de policiers habillés comme des terminators…. Je n’ai vu aucun casseur, seulement des jeunes apeurés pris en otage cherchant désespérément une issue.

J’ai vu des CRS dans un camion rentrer des données. En résumé il régnait une ambiance de guerre civile. Cela m’a fait penser à un certain stade sous Pinochet. Choqué, révolté, je me suis dis qu’en France cela pourrait se passer comme au Chili sans trop de problèmes, dans l’indifférence générale ! »

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« Cris de protestations. Ils répondent par des lacrymos, sortent le camion anti-émeute et nous arrosent. On reste dispersé. On erre. Les gens marchent. J’en ai trop marre. Je commence à craquer. Il n’y a plus de soleil sur la place. Il fait froid. Je n’ai pas mangé depuis ce matin » témoignage de manifestant 

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« On croise les regards des marionnettesAimables comme des portes de prisonQui font un zoo de la manifestationOu les plus nerveux perdent la tête

Dans ce silence infernalAvant les détonations des grenadesBalayés par la tornadeDe tentatives à l’escapade

Au fond le goût du spectacle c’était de voir ces gens se faire…Enfin le clou du spectacle c’était d’écouter les autres se taireSous le vacarme des hélicoptères……. » 

poème d’un manifestant

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« Et ça gaze par derrière Ça cogne par devant

La place est une poudrière Où brûlent les manifestants

Et ceux qui pourraient ouvrir Les barrières et calmer le jeu Poussent à la haine qui inspire Les pierres et les casseux. »

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Le 21 novembre 2010, un mois après, les photos de « la prison Bellecour » sont affichées, sous le bruit assourdissant de l’hélicoptère. Des artistes

nombreux apportent leur soutien par leurs dessins. Malgré le harcèlement de la police municipale , nous terminerons la journée par un film des

évènements d’octobre.

21 novembre 2010

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« Rappelons que la répression policière s’est intensifiée au moment de l’entrée des jeunes dans le mouvement. Cela nous laisse penser bien sûr que la jeunesse porte en elle une réelle menace contre l’état. Pour réduire cette menace il faut maintenir la jeunesse divisée (or si vous avez bien observé les dernières manifestations, la diversité des jeunes dans les cortèges était en augmentation, et dans un mouvement de convergence spontanée, le centre ville était devenu le lieu des conflits) et éviter la rencontre entre les générations, entre les manifestants politisés et les autres…… » extrait de l’intervention d’une membre du collectif. Colloque du 22 octobre 2011.

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« cette engeance, ces délinquants, ces voyous, ces phagophores

de la société, ces jeunes dont la volonté pugnace

n’a pour but que d’atteindre la société civilisée à laquelle tout

un chacun a droit »

réquisitoire d’un avocat de policiers ayant porté plainte

19 octobre

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réaction

« Voici comment l'État français traite sa jeunesse et ne résout en rien les problèmes d'insécurité. Il faut noter que seulement FR3 Rhône-

Alpes et TLM ont fait état de ce qu'il s'était passé (à demi-mot cependant). FR2, chaîne de service public, à quand même réussi à dire

que la place Bellecour était prise « toute l'après-midi par des casseurs ».

J'hallucine, les casseurs il n'y en avait que très peu, le reste est resté bloqué sous l'œil des caméras qui ont pu tourner des images et

contribuer à la désinformation gouvernementale.Ce sont des méthodes dignes d'un régime fasciste :

Humiliation Violence gratuite Atteinte au droit fondamental d'aller et venir

Un seul mot me vient à l'esprit : RÉSISTANCE.

5 étudiants parqués comme des bêtes »

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Plainte déposée avec constitution de parties civiles le 21 juillet 2011 auprès du juge d’instruction

Les plaignants se constituent parties civiles parce qu’elles ont été les victimes directes de ladétention arbitraire de très nombreux manifestants , ainsi qualifiée tant au regard desdispositions de la C.E.D.H que du droit interne .Cette voie de fait a eu pour effet de priver les plaignants personnes physiques de leur libertéd’aller et de venir, et de priver l’ensemble des parties civiles de leur droit de participer a unemanifestation pacifique . Ce faisant, les organisations syndicales et les partis politiquesappelant a la manifestation ont également subi un préjudice, la rétention de plusieurscentaines de personnes au moment du départ du cortège les privant d’une partie de leur effectif.L’ensemble des personnes retenues ont été très vivement impressionnées par cette rétention arbitraire.En outre, l’ensemble des signataires, qui représentent une part importante de la société civile ,entend obtenir les investigations nécessaires pour savoir comment cette opération policière a été décidée puis mise en œuvre.Les plaignants dénoncent les violences dont ils ont fait l’objet durant l’après midi ; chaque personne physique signataire en a été victime.Les signataires dénoncent aussi les discriminations commises tout au long de l’après midi consistant en des exfiltrations au facies du lieu de détention .≪ ≫Les organisations et personnes physiques parties civiles dénoncent enfin les conditions dans lesquelles, lors de la levée du dispositif, ceux encore retenus ont fait l’objet d’une fouille, de contrôles ou de vérifications d’identité et de photographies individuelles quasi-systématiques vraisemblablement réalisées dans le but d’abonder ou de constituer un fichier dans des conditions illégales.

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19 octobre

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Les arrestations, leurs fonctions« Les jeunes que nous avons vu comparaître ont tous été arrêtés dans le cadre des manifestations.

Les critères d’arrestation selon les témoignages :

Racialisation des individus: puisque la grande majorité des jeunes sur les 50 arrêtés sont des jeunes de type méditerranéen.La visibilité du vêtement : survêtement rouge, sweat clair à grandes bandes, chapka colorée…L’isolement : tout le monde sait que les isolés sont des proies faciles pour les policiers.

La fonction des arrestations et des gardes à vue:

Dans un premier temps, ponctuellement, en situation de face à face, elles mettent en marche le système répressif et réalisent le discours sécuritaire.Elles permettent aux policiers de réaliser leur pourcentage d’arrestation et servent ainsi la politique du chiffre.Elles fournissent aux médias un chiffre d’arrestations qui sera immédiatement répercuté dans les quotidiens pour rassurer les électorats locaux.Elles ont une valeur promotionnelle interne et externe: témoignant du "savoir faire" de notre police, elles serviront ainsi les statistiques promotionnelles que l’état français pourra utiliserpour vendre son savoir faire.En interne, en témoignant de la servilité du préfet elles ont favorisé sa promotion ministérielle. Elles permettent un fichage systématique des militants potentiels et servent alors les statistiques. C’est à cela que se résume la politique préventive française. »

témoignage et analyse d’une membre du collectif présente aux audiences

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Dans un deuxième temps :

On peut émettre l’hypothèse que ces arrestations ont une fonction de tri. En effet le nombre d’arrestations annoncé est supérieur au nombre de présentations devant les tribunaux.

Les critères de sélection :On retrouve les manifestants issus de la racialisation initiale.Ensuite, la détention d’un casier judiciaire et la possibilité de faire tomber des sursis pour

les commuer en peines définitives sont des éléments déterminants au service de la communication gouvernementale puisque les médias n’annoncent jamais le détail des procès mais seulement le montant des peines.

On trouve aussi des cas qui constituent une infraction si large que n’importe quel policier pourra témoigner qu’elle a été commise.

Il y a clairement une volonté de diviser les manifestants, pour constituer des classes de « casseurs» et de «gentils manifestants».

Enfin ces arrestations rendent effective la répression judiciaire . Les journalistes présents aux premières heures des procès n’y remettront plus les pieds une fois que la mise en marche du processus judiciaire aura été montrée.

La criminalisation des manifestants est alors en route.

témoignage et analyse d’une membre du collectif présente aux audiences

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« Ce dépeçage de la justice se double d'une répression pénale sans précédent(72 500 personnes sont aujourd'hui en prison) et sans efficacité aucune sur la délinquance violente contre les personnes qui ne cesse d'augmenter.Mais il est moins apparent que la cohérence même du système judiciairefrançais s'est effondrée sous les coups de bélier des 25 lois pénales de la dernière décennie.Notre justice pénale, dans son système de valeurs, a totalement changé, carces textes allient le tout-sécuritaire au désengagement de la justice commeservice public d’État au profit du secteur privé marchand.A l'image de la justice américaine, le système judiciaire français est de plus en plus envahi par les valeurs de l'ultra libéralisme, qui impliquent la mesure constante de l'efficacité par les statistiques depuis la LOLF .La comptabilité de la production judiciaire importe désormais plus que la culpabilité de ceux qui entrent dans "la chaîne pénale", justement nommée.La justice pénale tend à devenir arbitrale comme l'est la justice commerciale et le droit pénal s'aligne sur le droit des affaires…… »

Extrait de l’intervention d’Evelyne sire-Martin magistrate . Fondation Copernic, LDH. colloque du 22 octobre 2011

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« Les policiers sont placés par dizaines à toutes les sorties de cette place publique, une des plus grande de France, ils sont équipés d’armures des pieds à la tête, casque, bouclier, matraque, pistolet. Un hélicoptère survole à basse altitude »

« Après une heure de discussion , ils finissent par laisser passer une trentaine de manifestants avant de refermer le cordon brutalement, lorsque apparemment, la population qui passe ne répond plus aux critères du « bon manifestant » : peau claire, pas trop jeune, pas de survêtement, pas de capuche. »  

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témoignage

« Stupéfaits ou résignés, les jeunes au nord-est de la place regardaient le camion à eau que les policiers faisaient démarrer brusquement, faisant sursauter des gens ; les policiers faisaient tourner sans raison le canon à eau du camion de gauche à droite, puis de droite à gauche et ainsi de suite, si bien que ce genre d'actions gratuites de la part des forces de l'ordre, en plus de l'hélicoptère, des rondes de CRS, des motards qui filmaient, et du GIPN présents, firent peu à peu monter la pression. Certains se moquaient, mais tout le monde, y compris ceux qui le prenaient avec humour et résignation, semblait très inquiets, surtout les collégiens et lycéens d'origines africaines, qui avaient vu des Blancs sortir, et qui ne se faisaient aucune illusion sur le racisme d'État. »

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« Qu’a fait le Maire de Lyon, soi-disant dans l’opposition ?en ce qui me concerne, je n’ai rien entendu de sa part, aucune réaction ! c’est effrayant ! je pense que traiter nos enfantsde la sortenous prometdes lendemains difficiles.J’ai honte » un manifestant

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réaction

Stratégie de la tension : Fusils à pompe face aux lycéens, place Bellecour, Lyon, 21 octobre 2010

« Le 21 octobre 2010, à Lyon, la place Bellecour s’est transformée en souricière. Durant l’après midi, seules les personnes les plus âgées seront autorisées au compte goutte à franchir le dispositif, et les jeunes qui tenteront de sortir du piège seront refoulés à coup de gaz lacrymogène ou de canon à eau. Une petite escouade du GIPN, faisait partie du dispositif. Parmi ces hommes, deux étaient armés de fusils à pompe. Non contents d’enfermer plusieurs heures les manifestants dans une place sans aucune issue, ce qui est contraire à toutes les règles du maintien de l’ordre, les autorités en charge ce jour là ont choisi d’engager le GIPN, dont la mission est de maitriser des forcenés ou des terroristes. Ces policiers n’ont aucune vocation à assurer des tâches de maintien de l’ordre, ni aucun savoir faire en la matière. Rien ne peut justifier le déploiement d’hommes équipés d’armes de guerre à proximité d’une manifestation et à fortiori lorsque les participants ont été délibérément encerclés. Rien, si ce n’est une volonté d’ « affichage », où la symbolique prend le pas sur l’exercice réel des missions de l’Etat, en une « stratégie de la tension » qui a pris le risque insensé de placer ces fonctionnaires en situation d’avoir à faire usage de leurs armes . Soyons justes. Il convient aussi d’évoquer l’hypothèse d’une incompétence crasse. Mais la chronique des évènements montre désormais à loisir que l’une n’exclut pas l’autre. » Contre Info.

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« Face à notre incompréhension, un flic nous dit que c’est « une innovation policière »

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« Le flic qui contrôle l’identité de mon amie lui dit : «  comme ça, vous n’aurez pas envie de recommencer ! »

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Témoignage de manifestant

« Ils nous font sortir au compte goutte, un par un, fouille au corps, vident les sacs. On se serre, docilement pour faire la queue tête baissée. Alignés, ils rabattent tous les prisonniers à l’extrémité de la place » 

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« Après cet assaut insensé il nous est ordonné de nous présenter à une sortie (enfin ouverte !) direction quai de Saône. L'humiliation continue : Contrôle d'identité avec des agents recensant toutes les infos sur chaque personne présente, fouilles corporelles et photographies. De plus la presse est là pour filmer la prise du jour. Tutoiement et  petites blagues racistes de rigueur. On fait passer tous les « beurs » chez le photographe des RG. » témoignage d’un manifestant

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« La privation de liberté réveille la question de la dépendance vis-à-vis de celui qui prive. Pour retrouver cette liberté il va falloir aller vers celui qui est responsable de cette privation . Cette dépendance entraîne de fait des pensées- réflexes voir des conduites de soumission et d’allégeance et des sentiments d’humiliation (plusieurs témoignages notent ces réflexes et la honte ou la colère que cela leur procure). Il va falloir pour que cela cesse, comprendre ce que nous veut ou nous reproche l’agresseur, pour pouvoir penser notre réaction, pour pouvoir aussi lui expliquer en quoi on n’est pas concerné….puisqu’on n’a rien fait. Mais voilà, ce jour là aucune explication n’est donnée ( les réponses des policiers sont multiples et reflètent leurs propres pensées : s’il est noté de l’embarras chez certains, plus généralement les réponses oscillent de la pure bêtise jusqu’à l’argumentation raciste en passant par des propos relevant d’un certain sadisme). Cette absence de réponse qui viendrait «expliquer » cette séquestration apporte une pression supplémentaire. une nouvelle étape est franchie : nous sommes dans l’arbitraire, l’autre, l’agresseur devient tout puissant, il fait ce que bon lui semble, selon son bon vouloir…. intensification du sentiment de dépendance. Il devient alors impossible de se conformer à ses attentes mais aussi impossible de résister puisqu’on ne sait pas pourquoi, ni contre quoi. » extrait de l’intervention d’une membre du collectif colloque 22 octobre 2011

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« Je fais référence à la technique du “kettling” (en français “faire bouillir”, en anglais “bouilloire” = kettle), particulièrement utilisée à Londres et dans d’autres situations, qui consiste à bloquer des milliers de manifestants en utilisant des barrières mobiles et d’immenses forces de police, pendant des heures et des heures, sans possibilité d’accès à de l’alimentation, de l’eau, aux toilettes ou soins médicaux ; les manifestants sont ensuite photographiés et fichés, évidemment sans qu’ils n’aient commis aucun délit ou aucune infraction. »  G.Pagani

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GênesManifestations anti G8 , juillet 2001

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Extraits de l’intervention de Gilberto PAGANI , avocat de Gênes

« Lors des incidents graves survenus à Gênes, « La place a été gérée avec des modalités militaires, avec l’objectif de désarticuler les cortèges, avec des attaques ciblées et violentes par

des troupes formées et entraînées exprès. Une succession d’actions scélérates et criminelles qui ont abouti, le 20 juillet, au meurtre de Carlo Giulani.

Une conception totalement différente par rapport à une gestion, qui, dans un État démocratique, devrait être empreinte de dialogue et d’atténuation des conflits.

Ce fut un anéantissement, l’utilisation d’une stratégie terroriste au sens technique,

visant à instiller la terreur à des personnes sans défense qui, tandis qu’elles levaient

leurs mains pour montrer leur attitude non violente, se retrouvaient nez à nez avec

des policiers qui les rouaient de coups. Terreur en eux et en ceux qui étaient à leurs

côtés, effarement chez ceux qui regardaient la TV ou écoutaient la radio qui

pensaient “heureusement que je n’y suis pas allé(e)”.

Une élimination perpétrée de la façon la plus infâme qui soit lors de l’assaut et du

massacre à l’école Diaz. Enfin (et pendant que tout cela se déroulait en ville), les

tortures à la caserne de Bolzaneto, où il n’y avait pas de personnes arrêtées, mais

des non-personnes qui ne savaient pas si et quand elles sortiraient de cet enfer

dantesque. »

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« Ces derniers mois, nous avons vu les premiers effets de la crise sur les luttes etles manifestations, en premier lieu, en Grèce, où les luttes sont devenues plus violentes (et les medias évitent d’en parler), mais encore la révolte qu’il y a eu en Grande Bretagne, au mois d’août, présente des connotations similaires. Cela s’est vu clairement dans les nouvelles techniques utilisées par la police et vous l’avez bien vu, vous, à Lyon, ces mois derniers. Cela s’est vu aussi en Espagne, où les “Indignados” du Mouvement 15 Mai qui occupaient pacifiquement les places publiques ont été expulsés avec une violence brutale et disproportionnée…. » extrait de l’intervention de Gilberto PAGANI

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Grèce – novembre 2010

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Indignados. Espagne. Mai-juin 2011

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Technique de Kettling utilisée par la police de Toronto pendant le Sommet du G20

le 27 juin 2010

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A Londres, les manifestants ayant subi le kettling (manif anti G20, 2009) perdent leur procès contre la police londonienne et saisissent la commission européenne des droits de l’homme…..qui soutiendra les conclusions de la justice britannique !!!

kettling à Londres

« Le maintien de personnes à l’intérieur d’un cordon de police – et pendant une durée ayant pu aller jusqu’à sept heures – lors d’une manifestation dans le centre de Londres ne viole pas le droit à la liberté et à la sûreté (Art. 5). Cette conclusion demeure valable même si parmi les personnes retenues figuraient des non-manifestants qui étaient entrés dans le cordon simplement en raison du fait qu’ils travaillaient à proximité de la zone du rassemblement. Mais plus encore que l’absence de condamnation du Royaume-Uni, c’est le fondement de cette solution qui mérite l’attention. A une majorité de quatorze voix contre trois, la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme a jugé que « l’article 5 ne trouve pas à s’appliquer » à une telle mesure de police» » article sur le rapport de la CEDH

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Extraits et commentaires du rapport de la commission européenne des droits de l’homme suite à sa saisie par des manifestants victimes de kettling à Londres déboutés

par la justice britannique !

« …. la Cour s’autorise à insérer dans son raisonnement des considérations liées au but de protection de l’ordre public et d’autres éléments relevant de « l’intérêt général » dès le stade de la détermination de l’applicabilité de l’article 5… il est noté que « le contexte dans lequel s’insère la mesure représente un facteur important car il est courant, dans les sociétés modernes, que surviennent des situations dans lesquelles le public peut être appelé à supporter des restrictions à la liberté de circulation ou à la liberté des personnes dans l’intérêt du bien commun » . Plus généralement, les juges européens soulignent à nouveau la nécessité de tenir compte de « la difficulté de la mission de la police dans les sociétés contemporaines, face à l’imprévisibilité du comportement humain et à l’inévitabilité de choix opérationnels en termes de priorités et de ressources » . En conséquence, « la police doit jouir d’une certaine marge d’appréciation dans l’adoption de décisions opérationnelles […] presque toujours compliquées », surtout à l’aune des « progrès en matière de technologies de communication [qui] permett[ent] de mobiliser des protestataires rapidement, secrètement et à une échelle sans précédent. Les forces de police des Etats contractants font face à de nouveaux défis, que nul n’avait peut-être prévus à l’époque où la Convention a été rédigée, et elles développent pour y répondre de nouvelles techniques de maintien de l’ordre, parmi lesquelles s’inscrit notamment le “kettling“ » « cette « position de la majorité de la commission, peut être interprétée dans le sens que s’il est nécessaire d’imposer une mesure coercitive et restrictive dans un but légitime d’intérêt général, cette mesure n’équivaut pas à une privation de liberté »

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témoignageNous attendons, encore, toujours. C'est au bout de 3 heures que le harcèlement policier commence à porter ses fruits. Les jeunes au début très dispersés et calmes commencent à se rassembler

et demandent à sortir.Les jeunes sont pris dans un mouvement de foule, la police toujours en bloquant les sorties de la place, tire des grenades lacrymogènes sur le groupe nouvellement formé.

Des jeunes après s'être fait gazer se font matraquer. Il est impossible de sortir.Les forces de l'ordre délivrent alors un message hallucinant depuis les fourgons blindés anti-émeutes : « Attention. Si vous ne vous dispersez par maintenant, nous allons devoir faire usage de la

force ». Mais comment vont se disperser les jeunes alors que tout est bloqué ?Au même moment, nous étions bloqués à un barrage en tentant de sortir pour la « 10e » fois. Les forces de l'ordre donnent l'assaut et balance la sauce sur des jeunes non armés, totalement

encerclés et sans aucune protection : Canon à eau, gaz lacrymo sous toutes ses formes, matraquages, fumigènes, bangs, ...Après cet assaut insensé il nous est ordonné de nous présenter à une sortie (enfin ouverte !) direction quai de Saône. L'humiliation continue : Contrôle d'identité avec des agents recensant toutes les infos sur chaque personne présente, fouilles corporelles et photographies. Ceux qui n'ont pas de pièce d'identité seront systématiquement mis en garde à vue et « stockés » dans les cars que

nous voyons au loin sur le pont Bonaparte.

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                                  témoignage

J’ai été retenu place Bellecour de 13h30 à 19h30 contre ma volonté. De multiples provocations policières ont été faites à mon encontre et à l’encontre des personnes également retenues. Jets de gaz lacrymogènes à multiples reprises sans aucune raison, utilisation des canons à eau sur nous-même sans aucune raison, utilisation de groupes de soldats traversant régulièrement la place Bellecour, bouclier et armes aux poings nous menaçant, ceci sans aucune raison.

De plus, ayant demandé des explications sur cette prise d’otage arbitraire, à un responsable de la police (habit civil et brassard orange « police »), ce dernier m’a répondu textuellement qu’il « n’avait rien à branler des droits de l’homme ».

A 19h30, un contrôle d’identité et une fouille corporelle à été faite sur ma personne. Jugeant que mon justificatif d’identité n’était pas valable, j’ai été forcé de monter dans un bus avec d’autres citoyens, gardé par nombres de policiers en armures et armes. Après une longue attente, nous avons été emmenés à l’hôtel de police du 8ème arrondissement.

Dans le bus ainsi qu’au « tri » des passagers, les citoyens se sont vu tutoyés, des termes utilisant le délit de faciès ont été dit ( « les bronzés », « toi l’africain ») ; pour ma part : «  ton nom et joue pas au con » et « on va rester un moment ensemble tous les deux » à mon encontre, refusant d’être tutoyé.Je me suis retrouvé dans un bureau de la « brigade des mœurs » !!!???? avec un policier en civil se demandant pourquoi l’on ne m’avait pas « relâché » au vu de mon justificatif d’identité que j’avais présenté place Bellecour.

J’ai été relâché à 21h45 sans aucune autre explication.

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« Dans tous les cas, la technique la plus ancestrale et jamais abandonnée est celle detolérer des éléments violents (parfois soutenus par des agents provocateurs)accomplissant des violences gratuites et sans raison apparente, et puis d’intervenir brutalement sur la partie pacifique du cortège, qui est évidemment la plus nombreuse, avec des charges et des arrestations injustifiées de personnes qui n’ont commis aucune violation.Une technique ancestrale, qui cependant aujourd’hui s’enrichit d’un nouvel élément : le naturel instinct de rébellion des jeunes renforcé par le sentiment d’angoisse et d’absence d’espoir envers l’avenir qui augmente au fur et à mesure qu’empire la situation économique et l’absence de perspective.C’est arrivé la semaine dernière à Rome, où en marge d’une manifestation de500.000 personnes quelques centaines d’éléments violents ont conduit des actionsde guérilla urbaine que dans un premier temps la police n’a pas réprimée.Quand, une fois terminées les actions de la petite minorité violente, la police a attaqué le cortège pacifique, d’autres centaines de participants ont été invités ouobligés de se défendre, des centaines de personnes ont été blessées.Le résultat le plus évident de cette action combinée des provocateurs et de la police a été que, outre les arrestations et les blessés, le sens de la manifestation a été perdu, obscurci par les dépêches et inventions des médias qui ont seulement donné écho aux aspects éclatants et à l’impact émotionnel et non aux revendications des manifestants. » extrait intervention de Gilberto PAGANI 22 octobre 2011

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« Ainsi, pour répondre aux oppositions protéiformes à sa politique, l’Etat convoque un adversaire – un «ennemi » - sur lequel il est d’autant plus pertinent de concentrer ses «coups» qu’il incarne la violence et la discorde honnies dans toute société en crise.Ils sont « ennemis » par opposition aux « citoyens » - qui seuls peuvent prétendre au bénéfice de la Loi. Dès lors, se développe de façon légitime un «droit pénal de l’ennemi», droit d’exception tant d’un point de vue substantiel (recours aux mesures de sûreté et anticipation de la répression), qu’au point de vue procédural (par la restriction ou la suspension des garanties fondamentales). » Olivier Cahn. Université de Cergy-Pontoise

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« Il y a une tendance portant à considérer les manifestants et les personnes qui défilent comme des éléments étrangers à la société, comme des personnes et des groupes sociaux qui ne font pas partie de la société civile – société civile, c’est-à-dire : constituée de ceux qui acceptent tête basse et sans exprimer aucune dissension la fin d’un modèle de développement basé sur l’émancipation de la majorité. » Gilberto PAGANI 22octobre 2011 à Lyon

19 octobre 2010

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« Alors que les manifestations contre la réforme des retraites étaient de jour en jour plus importantes, les lycéens sont entrés dans le mouvement. Dès lors la présence policièrese fit plus visible. Comme si la France avait peur de sa jeunesse. »….

« On a assisté à Lyon dans ces journées d’octobre où les lycéens sont entrés dans l’action et ont participé à ce fort mouvement social en faveur des retraites, à certains épisodes violents qui ont permis de justifier la répression. L‘action de « casseurs » a été mise en avant pour dissuader les jeunes de participer au mouvement. Les Parents ont étéstigmatisés : Ils auraient du surveiller les faits et gestes de leurs enfants et leur interdire de manifester.Sur le rôle des « casseurs » il y a deux choses à dire : Quand une jeunesse est reléguée dans des ghettos, sans avenir et sans perspective, soumise aux interpellation quotidiennes des policiers, il ne faut peut-être pas s’étonner qu’elle devienne parfois violente et qu’elle ait envie de s’en prendre aux symboles d’une société de richesse. Et puis il y a aussi les diverses manipulations. Les policiers déguisés, les faux casseurs ou les vrais, utilisés pour discréditer un mouvement populaire. » extrait de l’intervention d’un membre du collectif au nom de la FCPE colloque du 22 octobre 2011

19 octobre 2010

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?

« ….Et puis il y a aussi les diverses manipulations. Les policiers déguisés, les faux casseurs ou les vrais, utilisés pour discréditer un mouvement populaire. »

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Intervention du MRAPcolloque du 22 octobre 2011

Le 21 octobre, outre le bafouement des libertés fondamentales (liberté d'aller et venir,liberté de manifester, ...) que bien entendu nous condamnons fermement en tant que tel, desfaits de racisme et de discriminations racistes orchestrés par les forces de l’ordre ontcaractérisé également cet après midi.Nous vous invitons à lire les témoignages qui sont édifiants en la matière.Cette répression, qui a touché violemment tout le monde ce jour là, a été clairement accrue pour les personnes plutôt jeunes, plutôt « bronzées ». D’autres critères étaient à l’ œuvre cejour là (look, …) mais les personnes dites « issues de l’immigration » ont eu des traitementsspéciaux :

o Systématiquement refoulées aux exfiltrations,o Systématiquement fichées et photographiées.o Propos insultes racistes (on a parlé d’ « ethnies à risque » ce jour là par exemple, pour vous décrire l’ambiance)

Au MRAP, quand on voit ce qui s’est passé ce 21 octobre, on ne peut s’empêcher de faire lelien entre ces traitements liberticides et spéciaux pour certains des manifestants avec

o La traque/chasse que subissent les ROMS, les étrangers tous les jours dans ce pays,o Le racisme aux plus hauts sommets de l’état qui sévit de façon quotidienne,

racisme en paroles et en actes.

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« Rappelons que cette séquestration a comme conséquence de provoquer un repli sur soi et de réactiver son propre instinct de survie. Dans ce contexte, pour mettre en œuvre cette division, il suffisait de rendre possible la sortie pour que les personnes séquestrées elles-mêmes, poussées par leur besoin de sortir de cet enfermement mettent en œuvre la division. Oui ce sont les manifestants eux-mêmes, pris au piège de cette manipulation à grande échelle qui ont, en demandant simplement de sortir, en argumentant pour sortir comme nous l’aurions tous fait, mis en acte la séparation des générations ( la grande majorité des adultes ont pu sortir), la discrimination vestimentaire ( les jeunes habillés de manière ordinaire ont pu sortir plus facilement et parfois sans contrôle au moment du filtrage), la discrimination raciale ( les témoignages sont formels : les blancs et les autres…), la séparation entre militants eux-mêmes : partir en manif ou pas ?) etc… Ce qui est alors insupportable, c’est qu’une fois sorti, souvent dans l’après coup, on se rend compte que les « autres » eux sont restés dedans, qu’après être parti, les autres sont restés enfermés. C’est tellement contraire à ce que l’on défend, que le trouble, la culpabilité qui s’en suit nous réduit au silence….ou nous pousse au déni. Difficile alors de témoigner de ce qui s’est passé, de ce qu’on a fait ou pas fait. » intervention d’une membre du collectif pendant le colloque du 22 octobre 2012

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Impressions sur les journées du 21 et 22 Octobre 2011

« J'étais sur les lieux ce 21 octobre 2010 et c'est une journée que je ne suis pas prêted'oublier. Je n'étais pas sur la place Bellecour, mais en dehors et pourtant.....Le bruit del'hélicoptère est toujours là et je ne peux passer vers ce lieu sans repenser à tout cela.'.Alors pourquoi faire tout ce 'tralala ' de journée anniversaire ?' diront certains. 'Il fautoublier et passer à autre chose' diront d'autres ! Et bien non justement.... On ne peut tirer untrait sur 'une injustice' sur 'une telle violation de la dignité de la personne'. Il faut réparation..De participer au collectif du 21 octobre, m'a permis ,dans l'action, de 'canaliser' macolère. Mais je pense aussi à tous ceux qui gardent certainement au fond d'eux mêmes lesouvenir de cette journée, sans oser en parler, peut-être même en culpabilisant:' qu'ai- je faisde si répréhensible pour que l'on me traite ainsi ? 'D'où l'importance de ce 21 octobre 2011, où l'on a pu se rassembler à nouveau, seretrouver, se parler, dire que l'on n'oublie pas....Et malgré un froid sec, c'était réussi. Merci àceux qui nous ont réchauffé grâce à l’excellente soupe de courge qu’ils nous ont mitonné etmaintenu au chaud. Nous avons 'tourné', en symbolisant 'l'enfermement', avec photos ettémoignages' exposés. Certains étaient encore très émus en retrouvant' leur récit ' parmi tousles écrits anonymes qui ont 'déferlé' sur divers sites web , que nous avions rassemblés etaffichés.Le 22 octobre était une journée de réflexion, avec des intervenants extérieurs. Nousaurions certainement aimé être plus nombreux, mais le débat a été vivant .La présence d'unavocat italien a donné à cette journée une dimension plus internationale à 'notre combat'.La violence policière est partout et sera ,à mon avis ,de plus en plus violentephysiquement et psychologiquement ,en ces temps de 'crise'. Se regrouper pour mieux luttersera ma conclusion. » Une membre du collectif

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témoignage

« Nous avons donc été gazés, il n'y avait aucune issue possible. Il y a eu beaucoup de détonations, et nous nous sommes protégés derrière le kiosque avec d'autres personnes, ne nous sentant plus en sécurité contre les murs. Après les détonations, je me suis retournée et j'ai vu une fille à terre, inconsciente, qui était tombée tête la première, étant donné la position de ses bras le long de son corps. Elle avait de l'écume aux lèvres. Ce fut pour moi la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Mon compagnon et moi, ainsi que d'autres personnes, nous sommes demandés ce qu'il fallait faire ; nous ne savions pas reconnaître si c'était grave ou non, nous ne connaissons pas les gestes qui sauvent : j'ai alors couru vers le barrage de CRS côté place Poncet, et j'ai hurlé de toutes mes forces à des CRS qu'il fallait faire venir une ambulance, et que c'était de leur faute si une fille était à terre, inconsciente. J'ai alors vu un CRS sourire, visiblement très amusé par ma violente indignation. Mon compagnon m'a retenue, terrorisé à l'idée que je puisse les insulter et être arrêtée.  »

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Après une première plainte (janvier 2011) rejetée par le procureur, le collectif se constitue parties civiles et

dépose une nouvelle plainte auprès du juge d’instruction ( juillet 2011). un juge d’instruction est nommé en novembre 2011 pour instruire la plainte. Une demande de délocalisation sera déposée par le

parquet en janvier 2012, cette demande sera rejetée au printemps par la cour de cassation ,la plainte peut enfin

être instruite…

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« dans la conjoncture actuelle, le législateur et les services de police ont entrepris de développer contre « l’ultra-gauche mouvance anarcho-autonome », un «droit pénal de l’ennemi ». Notre hypothèse est que, ce faisant, ils ont permis l’émergence d’un ensemble normatif substantiel et procédural d’exception qui trouvera, si le besoin s’en fait sentir, à s’appliquer sans discrimination à l’ensemble de la rue protestataire » …………. Olivier Cahn

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Témoignage de manifestant

« Nous avons alors attendu plusieurs minutes dans une cour intérieure de la place Bellecour, attendant que des policiers viennent nous chercher. Un autre jeune homme était là : un collégien ou lycéen d'origine maghrébine. Il nous a dit s'être retrouvé bloqué place Bellecour depuis 11h alors qu’il ne faisait que passer, et qu’un CRS, en le bloquant, lui a dit d’un air méprisant qu’il l’avait reconnu, lui, un “casseur” de “ce matin 9h”. Le garçon nous a alors expliqué qu'à 9h, il faisait une interro. Il a ajouté qu'un CRS lui avait dit que les Blancs passaient mais pas les autres. Je lui ai alors fait répéter la chose, ne pouvant en croire mes oreilles. En effet, selon ce jeune, le CRS lui a dit cela mot pour mot. D’autres jeunes nous avaient dit quelques heures plus tôt, d’un air résigné: “eh pourquoi vous partez pas vous? Vous êtes blancs, essayez, ils vous laisseront passer, vous...”.  »

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« Aujourd’hui , l’instruction est en cours, les auditions des plaignants ont commencé. A la demande du juge d’instruction

de nombreux documents audio, vidéo, écrits etc…ont été saisis, un long travail de reconstitution des faits commence….

Restons mobilisés ! »

Le collectif du 21 octobreLyon Octobre 2012

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l’article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dans sa version de 1793 prévoit:

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus

indispensable des devoirs ».

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Les textes sont tous des extraits de témoignages de manifestants, des interventions faites durant le colloque du 22 octobre 2011 , de contributions écrites par des membres du collectif et d’articles parus dans la presse . Les citations d’Olivier Cahn sont tirées de son article sur la domestication de la rue protestataire. La dernière phrase est tirée……… de la déclaration universelle des droits de l’homme…………

Toutes les photos ont été prises pendant les évènements d’octobre 2010. Lorsqu’elles n’ont pas été prises le 21, la date est signalée au bas de la photo. Les photos de Grèce, de Londres, de Toronto et de Gênes sont tirés de sites aux sources identifiées.

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