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LE RENOUVELLEMENT DU DÉPÔT DES VITRINES DU CABINET DE L’EMPEREUR Dès les années 1960, le professeur Joël Le Gall et la Société des Semur-en-Auxois, alors en charge du site d’Alésia, ont sollicité un dépôt auprès du musée de Saint-Germain-en-Laye. Cette demande s’est traduite par le dépôt, en 1972, d’une paire de très belles vitrines-cabinets provenant du cabinet de Napoléon III. Ce dépôt a été reconduit en 2007 au profit du Département de la Côte-d’Or. Les deux meubles ont été récemment restaurés. Ils seront présentés au public dans le Centre d’Interprétation. Ils serviront de support à l’évocation du rôle joué par l’empereur dans la redécouverte scientifique du site. UN NOUVEAU DÉPÔT : DES OBJETS ET DES ARMES ISSUS DES FOUILLES DU SECOND EMPIRE Dès 2003, le Département de la Côte-d’Or a sollicité auprès du musée de Saint-Germain-en-Laye le dépôt d’armes et d’objets découverts lors des fouilles du Second Empire en vue de compléter les collections en rapport avec le siège issues des collections des musées d’Alise. Au terme de longues négociations, le dépôt accordé comprendra 23 objets et armes : - pour les Gaulois : - 1 fragment de torque ; - 1 fibule ; - 1 paragnathide (protège-joue) de casque ; - 4 pointes de lance ; - 2 talons de lance ; - 1 pointe de flèche ; - 1 lame d’épée retravaillée pour constituer une arme de fortune ; - 1 élément de mors. - pour les Romains : - 1 fibule ; - 1 bague ; - 1 poids de balance ; - 1 « bousandale » ; - 3 fers de pilum ; - 1 pointe de « trait » de machine de guerre de type « scorpion » ; - 2 pointes de flèche. Ces objets seront exposés dans les espaces consacrés à la présentation des panoplies des forces en présence pendant le siège, aux côtés de ceux issus des collections jusque-là conservées sur place. DEUX DÉPÔTS DU MUSÉE D’ARCHÉOLOGIE NATIONALE DE SAINT-GERMAIN-EN-LAYE

DEUX DÉPÔTS DU MUSÉE D'ARCHÉOLOGIE NATIONALE DE

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Page 1: DEUX DÉPÔTS DU MUSÉE D'ARCHÉOLOGIE NATIONALE DE

LE RENOUVELLEMENT DU DÉPÔT DES VITRINES DU CABINET DE L’EMPEREURDès les années 1960, le professeur Joël Le Gall et la Société des Semur-en-Auxois, alors en charge du site d’Alésia, ont sollicité un dépôt auprès du musée de Saint-Germain-en-Laye.Cette demande s’est traduite par le dépôt, en 1972, d’une paire de très belles vitrines-cabinets provenant du cabinet de Napoléon III.Ce dépôt a été reconduit en 2007 au profit du Département de la Côte-d’Or.Les deux meubles ont été récemment restaurés. Ils seront présentés au public dans le Centre d’Interprétation. Ils serviront de support à l’évocation du rôle joué par l’empereur dans la redécouverte scientifique du site.

UN NOUVEAU DÉPÔT : DES OBJETS ET DES ARMES ISSUS DES FOUILLES DU SECOND EMPIREDès 2003, le Département de la Côte-d’Or a sollicité auprès du musée de Saint-Germain-en-Laye le dépôt d’armes et d’objets découverts lors des fouilles du Second Empire en vue de compléter les collections en rapport avec le siège issues des collections des musées d’Alise.Au terme de longues négociations, le dépôt accordé comprendra 23 objets et armes :

- pour les Gaulois : - 1 fragment de torque ; - 1 fibule ; - 1 paragnathide (protège-joue) de casque ; - 4 pointes de lance ; - 2 talons de lance ; - 1 pointe de flèche ; - 1 lame d’épée retravaillée pour constituer une arme de fortune ; - 1 élément de mors.- pour les Romains : - 1 fibule ; - 1 bague ; - 1 poids de balance ; - 1 « bousandale » ; - 3 fers de pilum ; - 1 pointe de « trait » de machine de guerre de type « scorpion » ; - 2 pointes de flèche.

Ces objets seront exposés dans les espaces consacrés à la présentation des panoplies des forces en présence pendant le siège, aux côtés de ceux issus des collections jusque-là conservées sur place.

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LES OBJETS DÉPOSÉS

OBJETS GAULOIS

FIBULEBronzeCette fibule (sorte de broche destinée à fermer les vêtements, notamment le manteau des combattants) en bronze viendra compléter les deux fibules en fer issues des collections locales afin d’évoquer la tenue vestimentaire des combattants gaulois.

FRAGMENT DE TORQUEBronzeLe torque est à la fois un élément de parure et un insigne de pouvoir. A l’époque du siège d’Alésia, il est porté par les hommes (et les dieux).

PARAGNATHIDE DE CASQUE FerLes casques gaulois sont en fer. Chaque casque est doté d’une paire de paragnathides (protège-joues) articulées grâce à des charnières. Cette paragnathide est l’objet le plus significatif déposé par le Musée d’Archéologie nationale pour le Centre d’Interprétation d’Alésia.

POINTES DE LANCEFer Les quatre pointes de lance appartiennent au même modèle. Il s’agit de pointes très longues (plus de 30 cm) caractérisées par une section losangique et une forme qui, à l’origine, était échancrée. L’une de ces pointes, pliée, offre un témoignage spectaculaire de la violence des combats.

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TALONS DE LANCEFerLa plupart du temps, la hampe des lances et les javelots était terminée, à l’opposé de la pointe, par un élément conique en fer : le talon. Le talon protégeait et renforçait cette extrémité ; il permettait aussi de ficher facilement l’arme dans le sol lorsqu’elle n’était pas utilisée. Plus de 150 talons ont été retrouvés au cours des différentes fouilles réalisées sur le site d’Alésia depuis le Second Empire.

POINTE DE FLÈCHE FerLa majorité des pointes flèches retrouvées sur le site d’Alésia sont gauloises. Il s’agit de pointe unipennes (c’est-à-dire qu’elles ne présentent qu’une seule barbelure) qui étaient emmanchées par un système de douille. Cette pointe vient compléter la dizaine de pointes de flèches du même modèle provenant des musées d’Alise qui seront exposées.

LAME D’ÉPÉE RETRAVAILLÉE Fer Cet objet résulte de la transformation d’un fer d’épée brisé, peut-être en pointe de lance. Il illustre de manière très pragmatique l’économie d’une guerre et d’un siège, les problèmes d’équipement rencontrés par l’armée gauloise et les expédients auxquels pouvaient être contraints les assiégés ou bien les combattants les plus pauvres.

ELÉMENT DE MORS FerLe site d’Alésia a livré un mors de filet à canon rigide et un mors de bride à canon rigide cintré complets ainsi que nombreux fragments ayant appartenu à ces deux types de mors. Les fragments mis en dépôt par le Musée d’Archéologie nationale pour le Centre d’Interprétation d’Alésia complètera les fragments conservés sur place afin d’évoquer le rôle important tenu par la cavalerie tout au long du siège, notamment la cavalerie gauloise (présente non seulement du côté des gaulois mais aussi des Romains en tant qu’auxiliaire) et la cavalerie germaine.

OBJETS ROMAINS

FIBULEBronzeCette fibule (sorte de broche) en bronze appartient à un type auquel le site d’Alésia a donné son nom. Elle servait vraisemblablement à maintenir fermé le manteau des légionnaires. Les musées d’Alise-Sainte-Reine n’en conservent aucun exemplaire.

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BAGUE, POIDSFerCes deux objets personnels ont été perdus par l’armée romaine. Ils illustrent la vie quotidienne de l’armée de César. Dans les vitrines du Centre d’Interprétation, ils seront associés à d’autres objets retrouvés dans les camps de l’armée romaine et jusqu’alors conservés dans les collections du Musée Alésia, notamment des outils.

BOUSANDALEFerCette « bousandale » permettait de chausser le sabot blessé d’un bœuf. Elle sera associée à une « hipposandale » (pour un cheval ou une mule) dans les vitrines du Centre d’Interprétation afin d’évoquer l’importance du train de l’armée romaine (on ne comptait pas moins de 2000 bêtes de trait –essentiellement des bœufs et des mules- pour transporter les bagages d’une seule légion.

TROIS FERS DE PILUMFerLes quatre fers de pilum déposés par le musée de Saint-Germain-en-Laye seront associés aux trois fers issus des collections jusque-là conservées dans les musées d’Alise-Sainte-Reine. Ils permettront de présenter de manière satisfaisante les trois principaux modèles de l’arme de jet emblématique de l’armée romaine (pilum à pointe à section quadrangulaire, pilum à pointe lancéolée et pilum avec pointe à douille).

POINTE DE TRAIT DE SCORPIONFer Cette pointe massive à section carrée est caractéristique des projectiles qui étaient envoyés par les scorpions de l’armée romaine, une machines de guerre dont la forme évoque celle d’une grosse arbalète. Elle sera exposée aux côtés des exemplaires conservés dans les collections des musées alisiens.

DEUX POINTES DE FLÈCHEFerCes deux pointes de flèche appartiennent à des types qui sont absents des collections conservées appartenant aux musées d’Alise. Elles sont caractéristiques de l’archerie présente au sein de l’armée romaine. Leur fer, en forme de feuille, était à l’origine prolongé par deux barbelures.