2
9HRLEMB*jeiaae+[L\A\A\E\S CHRISTIAN AFFOLTER Le Biopôle combine la mise à dis- position d’infrastructures de labo- ratoires classiques pour start-up à des possibilités de collaboration particulièrement riches. Rares sont les endroits offrant autant de liens de proximité entre le monde universitaire, de l’investissement, des affaires, du transfert techno- logique et de l’entreprenariat. Le programme StartLab offre de sur- croît un accompagnement pour transformer une idée en produit de marché. Les start-up doivent soumettre leur candidature au conseil consultatif, qui sélectionne en principe chaque trimestre les projets ayant le plus de potentiel. Le conseil n’a aucune obligation de retenir un ou plusieurs dossiers jusqu’à atteindre la capacité d’ac- cueil maximale du StartLab de 10- 12 sociétés; ce qui compte, c’est de prendre la bonne décision. Au cours de la première sélection, les dossiers de HaYa Therapeutics et de GNUbiotics se sont détachés. Ils ne se situent pas dans le do- maine habituellement associé au Biopôle, l’oncologie. L’une cherche à remédier à l’insuffisance cardiaque, l’autre à trouver un équivalent au lait maternel. Ce qui souligne l’ouverture du Bio- pôle. La diversité est enrichissante, à travers toute la chaîne de créa- tion de valeur dans le domaine de la santé. PAGE 3 Deux start-up donnent le coup d’envoi au StartLab BIOPÔLE. Leurs domaines d’activité reflètent bien la vision d’une diversité enrichissante favorisant les échanges de proximité. SMI 9325.60 +0.11% +0.14% DOW JONES 23557.99 9256 9286 9316 9346 23500 23530 23560 23590 RAJEEV VASUDEVA. Le CEO indien d’Egon Zehnder a développé avec succès les activités de sa firme notam- ment en Inde, en Afrique et au Moyen-Orient. La société d’origine suisse Egon Zehnder – spécialisée dans le conseil en leadership – est une des rares firmes mondiales de consulting à ne pas être d’ori- gine américaine. Dans un grand entretien avec L’Agefi, son CEO Rajeev Vasudeva met en exergue les évolutions radicales de son secteur qui ont poussé sa firme à offrir à ses clients des services beaucoup plus larges et continus que les embauches de nouveaux directeurs généraux. Vasudeva souligne aussi qu’un grand nombre de données sont devenues publiques et, par conséquent, l’identification des candidats est devenue beaucoup plus facile; par contre, le jugement et l’expérience de ses «conseilleurs en leadership» gagnent en importance. Il faut reconnaître que, lors de l’embauche de nouveaux dirigeants, les échecs ne sont pas rares. Autrement dit, les cadres sont engagés sur la base de leur expertise et leur expérience (Quotient Intellectuel) mais ils sont licenciés à cause de leur manque de compétence (Quotient Emotionnel). Pour minimiser les erreurs, Vasudeva explique qu’il est important de détecter chez les cadres les «marqueurs» clés de leadership: saine motivation, curiosité, capacité de synthèse, détermi- nation et, bien sûr, aptitude à parler aux cœurs – et pas seulement aux cerveaux – de leurs collabora- teurs. PAGE 6 Les marqueurs clés du leadership PHILIPPE REY Le marché américain des actions (indice S&P 500) est surévalué de 17% par rapport à la moyenne historique du ratio cours/béné- fices (P/E). Cependant, le très bas niveau des taux d’intérêt et l’in- flation modérée peuvent justifier un niveau un peu plus élevé que la moyenne à long terme, selon Thomas Braun, partenaire de Braun, von Wyss & Müller. Ce d’autant plus que le rendement des actions demeure intéressant par rapport aux obligations et aux placements monétaires. D’autre part, les marchés, dont le S&P 500 et l’indice SMI, ont traversé une longue phase de stagnation de 2000 à 2015. Le SMI se situe aujourd’hui environ au même ni- veau que le pic de 2007, alors que les taux sont sensiblement plus bas. Il n’y a pas de surchauffe. Il n’y pas encore d’inversion de la courbe des taux qui précède une récession. Certes, une correction demeure toujours possible pour une raison qui n’est pas toujours claire. De telles baisses se passent mais ne remettent pas en question l’évolution à long terme positive des actions. Par ailleurs, les prix actuels, en particulier sur le marché suisse, montrent qu’il n’est certes pas fa- cile de détecter des sociétés sous- valorisées. On peut encore en trouver mais encore faut-il bien chercher. En ce moment, le risque d’une baisse des marchés ne sem- ble pas très grand. Le risque d’un coût d’opportunité en ne possé- dant pas d’actions paraît actuel- lement plus important. PAGE 14 Le niveau des marchés peut encore se justifier ACTIONS. Le danger d’une inversion de la courbe des taux et d’une récession n’est pas là, selon Thomas Braun. PAS ASSEZ DE VALEUR AJOUTÉE Zurich relocalise en Suisse PAGE 7 AUDIENCE EN HAUSSE POUR LES SITES Black Friday en Suisse aussi PAGE 8 FUSION DANS L’ÉNERGIE BASF en discussion PAGE 8 IMPACT DE L’AFFAIBLISSEMENT DU FRANC L’industrie au plus haut PAGE 9 CONSEILS D’ADMINISTRATION Les enjeux du numérique PAGE 9 VENTE DE LA DIVISION PLASTICS & COATINGS Clariant s’oppose à White Tale PAGE 5 SATISFACTION DE THERESA MAY Brexit: un accord encore possible PAGE 10 LEILA UEBERSCHLAG Une société, en Suisse, met en moyenne 146 jours à se rendre compte qu’elle a été piratée. Et, dans un cas sur deux, elle prend conscience du problème seule- ment après avoir été avertie par une tierce partie. «C’est vraiment long et c’est quelque chose que nous pensons pouvoir amélio- rer», annonce Paul Such, fonda- teur et CEO de Hacknowledge. Basée à Préverenges, la société a vu le jour début 2016. Sa mis- sion? Offrir des services de mo- nitoring de sécurité. «Nous fonc- tionnons comme une centrale d’alarme,» explique-t-il. Depuis sa création, la société a triplé ses effectifs. Elle a ouvert une an- tenne aux États-Unis cet été et va étendre prochainement son offre à d’autres marchés. PAGE 4 Hacknowledge: un centre d’alerte en cas de piratage PAUL SUCH. Le CEO de Hack- nowledge s’inquiète de la sur- médiatisation des attaques. BIOPÔLE. Les entreprises déjà présentes pourront également bénéficier des idées apportées par les start-up. SOPHIE MARENNE Ski, tennis et course à pied se his- sent sur le podium suisse des sports au féminin les plus parrai- nés par des compagnies, en termes de volume d’investisse- ment. «Alors que chez les hommes, on trouve le football et le hockey en première position», déclare Sebastian Chiappero, CEO du cabinet Sponsorize. Ce spécialiste en marketing ex- plique que les sections féminines ne reçoivent que 30% des mon- tants en sponsoring du territoire helvète. Dans son parcours, il a croisé la route de nombreux diri- geants réticents à investir du côté des femmes: «On rencontre mal- heureusement des CEO qui don- nent moins de valeur aux sports féminins. Ce sont surtout des pra- tiquants de l’ancienne méthode: s’ils aiment le golf, ils soutiennent un golfeur. Depuis les années 2000, un néo-sponsoring plus structuré a émergé, qui exige un retour sur investissements». Juliette Pera, capitaine de l’équipe des Wildcats du Cern Rugby Club confirme: «Tout est plus dif- ficile pour les femmes. Nous sommes rarement prises au sé- rieux .Nous devons nous battre pour avoir accès aux mêmes droits que les équipes masculines, que ce soit en termes de logistique ou en termes de reconnaissance de notre valeur sportive». Les sponsors sont pourtant indis- pensables à l’équipe de ligue A pour acheter du matériel d’entraî- nement ou financer leurs dépla- cements à travers tout le pays. PAGE 4 «Tout est plus difficile pour les femmes» SPONSORING. Les sportives touchent moins d’un tiers des 900 millions d’investissement sur le marché helvète. Lundi 27 novembre 2017 Numéro 213 Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 4,50 EUR www.agefi.com - [email protected] Créé en 1950 JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 61 CH-1026 ECHANDENS-DENGES PRODUITS STRUCTURÉS Le rendez-vous du lundi PAGE 15

Deux start-up donnent leminin.pdfet de regarder là où il faut inter-venir tout de suite.» En cas de problème, l’entreprise est donc avertie et les équipes d’Hacknowledge l’accompa-gnent

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Deux start-up donnent leminin.pdfet de regarder là où il faut inter-venir tout de suite.» En cas de problème, l’entreprise est donc avertie et les équipes d’Hacknowledge l’accompa-gnent

9HRLEMB*jeiaae+[L\A\A\E\S

CHRISTIAN AFFOLTER

Le Biopôle combine la mise à dis-position d’infrastructures de labo-ratoires classiques pour start-up àdes possibilités de collaborationparticulièrement riches. Raressont les endroits offrant autant deliens de proximité entre le mondeuniversitaire, de l’investissement,des affaires, du transfert techno-logique et de l’entreprenariat. Leprogramme StartLab offre de sur-croît un accompagnement pourtransformer une idée en produitde marché. Les start-up doiventsoumettre leur candidature auconseil consultatif, qui sélectionneen principe chaque trimestre lesprojets ayant le plus de potentiel.

Le conseil n’a aucune obligationde retenir un ou plusieurs dossiersjusqu’à atteindre la capacité d’ac-cueil maximale du StartLab de 10-12 sociétés; ce qui compte, c’est deprendre la bonne décision. Aucours de la première sélection, lesdossiers de HaYa Therapeutics etde GNUbiotics se sont détachés.Ils ne se situent pas dans le do-maine habituellement associé auBiopôle, l’oncologie. L’unecherche à remédier à l’insuffisancecardiaque, l’autre à trouver unéquivalent au lait maternel. Cequi souligne l’ouverture du Bio-pôle. La diversité est enrichissante,à travers toute la chaîne de créa-tion de valeur dans le domaine dela santé. PAGE 3

Deux start-up donnent lecoup d’envoi au StartLabBIOPÔLE.Leurs domaines d’activité reflètent bien la vision d’une diversité enrichissante favorisant les échanges de proximité.

SMI 9325.60

+0.11% +0.14%

DOW JONES 23557.99

9256928693169346

23500235302356023590

RAJEEV VASUDEVA. Le CEO indien d’Egon Zehnder adéveloppé avec succès les activités de sa firme notam-ment en Inde, en Afrique et au Moyen-Orient.

La société d’origine suisse Egon Zehnder – spécialiséedans le conseil en leadership – est une des raresfirmes mondiales de consulting à ne pas être d’ori-gine américaine. Dans un grand entretien avecL’Agefi, son CEO Rajeev Vasudeva met en exergue lesévolutions radicales de son secteur qui ont poussé safirme à offrir à ses clients des services beaucoup pluslarges et continus que les embauches de nouveauxdirecteurs généraux. Vasudeva souligne aussi qu’ungrand nombre de données sont devenues publiqueset, par conséquent, l’identification des candidats estdevenue beaucoup plus facile; par contre, le jugementet l’expérience de ses «conseilleurs en leadership»gagnent en importance. Il faut reconnaître que, lorsde l’embauche de nouveaux dirigeants, les échecs nesont pas rares. Autrement dit, les cadres sont engagéssur la base de leur expertise et leur expérience(Quotient Intellectuel) mais ils sont licenciés à causede leur manque de compétence (QuotientEmotionnel). Pour minimiser les erreurs, Vasudevaexplique qu’il est important de détecter chez lescadres les «marqueurs» clés de leadership: sainemotivation, curiosité, capacité de synthèse, détermi-nation et, bien sûr, aptitude à parler aux cœurs – etpas seulement aux cerveaux – de leurs collabora-teurs. PAGE 6

Les marqueurs clésdu leadership

PHILIPPE REY

Le marché américain des actions(indice S&P 500) est surévaluéde 17% par rapport à la moyennehistorique du ratio cours/béné-fices (P/E). Cependant, le très basniveau des taux d’intérêt et l’in-flation modérée peuvent justifierun niveau un peu plus élevé quela moyenne à long terme, selonThomas Braun, partenaire deBraun, von Wyss & Müller. Ced’autant plus que le rendementdes actions demeure intéressantpar rapport aux obligations et auxplacements monétaires. D’autrepart, les marchés, dont le S&P500 et l’indice SMI, ont traverséune longue phase de stagnationde 2000 à 2015. Le SMI se situeaujourd’hui environ au même ni-veau que le pic de 2007, alors que

les taux sont sensiblement plusbas. Il n’y a pas de surchauffe. Iln’y pas encore d’inversion de lacourbe des taux qui précède unerécession. Certes, une correctiondemeure toujours possible pourune raison qui n’est pas toujoursclaire. De telles baisses se passentmais ne remettent pas en questionl’évolution à long terme positivedes actions. Par ailleurs, les prix actuels, enparticulier sur le marché suisse,montrent qu’il n’est certes pas fa-cile de détecter des sociétés sous-valorisées. On peut encore entrouver mais encore faut-il bienchercher. En ce moment, le risqued’une baisse des marchés ne sem-ble pas très grand. Le risque d’uncoût d’opportunité en ne possé-dant pas d’actions paraît actuel-lement plus important. PAGE 14

Le niveau des marchéspeut encore se justifierACTIONS. Le danger d’une inversion de la courbe des tauxet d’une récession n’est pas là, selon Thomas Braun.

PAS ASSEZ DE VALEUR AJOUTÉE

Zurich relocaliseen Suisse

PAGE 7

AUDIENCE EN HAUSSE POUR LES SITESBlack Friday en Suisse aussi

PAGE 8

FUSION DANS L’ÉNERGIEBASF en discussion

PAGE 8

IMPACT DE L’AFFAIBLISSEMENT DU FRANCL’industrie au plus haut

PAGE 9

CONSEILS D’ADMINISTRATION Les enjeux du numérique

PAGE 9

VENTE DE LA DIVISION PLASTICS & COATINGSClariant s’oppose à White Tale

PAGE 5

SATISFACTION DE THERESA MAYBrexit: un accord encore possible

PAGE 10

SURTITRETitre

PAGE XX

LEILA UEBERSCHLAG

Une société, en Suisse, met enmoyenne 146 jours à se rendrecompte qu’elle a été piratée. Et,dans un cas sur deux, elle prendconscience du problème seule-ment après avoir été avertie par

une tierce partie. «C’est vraimentlong et c’est quelque chose quenous pensons pouvoir amélio-rer», annonce Paul Such, fonda-teur et CEO de Hacknowledge.Basée à Préverenges, la société avu le jour début 2016. Sa mis-sion? Offrir des services de mo-

nitoring de sécurité. «Nous fonc-tionnons comme une centraled’alarme,» explique-t-il. Depuissa création, la société a triplé seseffectifs. Elle a ouvert une an-tenne aux États-Unis cet été etva étendre prochainement sonoffre à d’autres marchés. PAGE 4

Hacknowledge: un centred’alerte en cas de piratage

PAUL SUCH. Le CEO de Hack-nowledge s’inquiète de la sur-médiatisation des attaques.

BIOPÔLE. Les entreprises déjà présentes pourront également bénéficier des idées apportées par les start-up.

SOPHIE MARENNE

Ski, tennis et course à pied se his-sent sur le podium suisse dessports au féminin les plus parrai-nés par des compagnies, entermes de volume d’investisse-ment. «Alors que chez leshommes, on trouve le football etle hockey en première position»,déclare Sebastian Chiappero,CEO du cabinet Sponsorize. Ce spécialiste en marketing ex-plique que les sections fémininesne reçoivent que 30% des mon-tants en sponsoring du territoirehelvète. Dans son parcours, il acroisé la route de nombreux diri-geants réticents à investir du côtédes femmes: «On rencontre mal-heureusement des CEO qui don-nent moins de valeur aux sportsféminins. Ce sont surtout des pra-

tiquants de l’ancienne méthode:s’ils aiment le golf, ils soutiennentun golfeur. Depuis les années2000, un néo-sponsoring plusstructuré a émergé, qui exige unretour sur investissements». Juliette Pera, capitaine de l’équipedes Wildcats du Cern RugbyClub confirme: «Tout est plus dif-ficile pour les femmes. Noussommes rarement prises au sé-rieux .Nous devons nous battrepour avoir accès aux mêmesdroits que les équipes masculines,que ce soit en termes de logistiqueou en termes de reconnaissancede notre valeur sportive».Les sponsors sont pourtant indis-pensables à l’équipe de ligue Apour acheter du matériel d’entraî-nement ou financer leurs dépla-cements à travers tout le pays.PAGE 4

«Tout est plus difficilepour les femmes»SPONSORING. Les sportives touchent moins d’un tiersdes 900 millions d’investissement sur le marché helvète.

Lundi 27 novembre 2017Numéro 213Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 4,50 EUR www.agefi.com - [email protected] Créé en 1950

JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 61CH-1026 ECHANDENS-DENGES

PRODUITS STRUCTURÉSLe rendez-vous du lundi

PAGE 15

Page 2: Deux start-up donnent leminin.pdfet de regarder là où il faut inter-venir tout de suite.» En cas de problème, l’entreprise est donc avertie et les équipes d’Hacknowledge l’accompa-gnent

lundi 27 novembre 20174PAGE

ENTREPRISES

LEILA UEBERSCHLAG

Une société, en Suisse, met enmoyenne 146 jours à se rendrecompte qu’elle a été piratée. Et,dans un cas sur deux, elle prendconscience du problème seule-ment après avoir été avertie parune tierce partie. «C’est vraiment long et c’estquelque chose que nous pensonspouvoir améliorer», annoncePaul Such, fondateur et CEO deHacknowledge. Basée à Préve-renges, la société a vu le jour dé-but 2016. Sa mission? Offrir desservices de monitoring de sécu-rité. «Nous fonctionnons commeune centrale d’alarme,» explique-t-il. Selon lui, il est aujourd’hui com-pliqué pour une entreprise(qu’elle compte quelques dizainesou plusieurs milliers de collabo-rateurs) d’avoir une équipe sécu-rité qui ait suffisamment detemps à disposition pour traiterles alertes générées par les équi-pements de sécurité qu’elle dis-pose, tels que les antivirus ou en-core les firewalls. «Nos clientsreçoivent une vingtaine d’alertes

par jour sur ces équipements»,explique l’expert en sécurité in-formatique. «Ils n’ont malheu-reusement pas le temps de toutesles traiter», ajoute-t-il. «Notre tra-vail est donc de filtrer ces alerteset de regarder là où il faut inter-venir tout de suite.» En cas de problème, l’entrepriseest donc avertie et les équipesd’Hacknowledge l’accompa-gnent – au travers de conseils –jusqu’à sa résolution. «Noussommes un peu comme une ex-tension des services IT et nous ap-portons des compétences de sé-curité supplémentaires», notePaul Such, qui a fondé et dirigépendant 15 ans la société SCRT,spécialisée dans le hackingéthique, avant de créer Hack-nowledge. «Nous faisons passer nos clientsd’une situation où ils reçoiventune vingtaine d’alertes par jourà une situation où ils en reçoiventtrois à sept par mois», assure-t-il.L’idée est de proposer un servicesimple, qui leur permette d’attein-dre un niveau minimum de sé-curité. «C’est dans ce type de ser-vices que se situe aujourd’hui

l’avenir de la sécurité informa-tique. L’époque où les sociétés dé-pensaient des milliers de francsdans des équipements qu’ellesn’étaient pas capables d’utiliserensuite est révolue.» Depuis sa création, la société a tri-plé ses effectifs. Elle compte au-jourd’hui une douzaine de colla-borateurs et va continuer à

recruter dans les mois à venir. Ellea ouvert une antenne aux États-Unis cet été et prévoit d’étendreprochainement son offre à d’au-tres marchés. «Nous sommes unacteur suisse et nous jouons lacarte de la Suisse. Tout notre per-sonnel réside dans le pays et lesdonnées sont stockées ici, ce quiconstitue un gros avantage», sou-

ligne-t-il. Hacknowledge compteune quarantaine de clients, prin-cipalement en Suisse. Si la de-mande est forte, de nombreusesentreprises sont néanmoins en-core réticentes à investir quelquesmilliers de francs par mois pourse protéger. Pourtant, tous les sec-teurs sont concernés, affirmePaul Such. «Bien sûr, les attaquesdépendent des domaines d’acti-vités. Dès que des données sensi-bles sont traitées, le risque devienttrès élevé; que ce soit dans lasanté, la finance ou encore l’in-dustrie. Un fleuriste à moins derisque de se faire pirater qu’unefiduciaire.»

Les cyberattaques: trop médiatisées? WannaCry ou encore NotPetya:certaines des cyberattaques quiont eu lieu cette année, largementmédiatisées, ont souvent été dé-crites comme les attaques les plusdévastatrices de tous les temps.Pour Paul Such, ces dernières onttoujours existé, on en parlait seu-lement moins avant. «Un tour-nant a eu lieu en 2010. C’estmaintenant un sujet qui intéresse

beaucoup les médias, probable-ment parce que le grand publicest désormais touché puisquetout le monde est devenu plus dé-pendant de l’IT», explique-t-il.«Et ça fait très peur, les gens se de-mandent ce qu’ils vont faire sileurs voitures ou leurs frigosconnectés se font pirater et ces-sent de fonctionner», observe-t-il. «Cette surmédiatisation re-monte jusqu’aux membres dedirection des entreprises qui de-mandent aux informaticiens derendre des comptes. Cette pres-sion rend le travail des servicesIT plus complexe, car – en plusde devoir résoudre les problèmestechniques éventuels – ces der-niers doivent maintenant faire dela communication», observe-t-il.«La sécurité est importante et doitêtre traitée par toutes les sociétés,mais il ne faut néanmoins pasbasculer dans un extrême où onlaisse la peur l’emporter. Wanna-Cry était une attaque mondialeconséquente, on ne peut pas lenier. Mais est-ce qu’il s’agit vrai-ment de la pire attaque de tousles temps? J’en doute. Il y en a eubien d’autres précédemment.»n

Hacknowledge, la centrale d’alarme suisse pour les entreprises qui se font pirater La société vaudoise, qui offre des services de monitoring de sécurité, a été fondée par l’expert en cybersécurité Paul Such. En pleine croissance, elle compte déjà plus de 40 clients.

PAUL SUCH Le CEO de Hacknowledge nous apprend que les socié-tés réalisent qu’elles ont été piratées après 146 jours environ.

SOPHIE MARENNE

Mi-novembre, l’UEFA a désignéune agence de vente spécifiquepour les sponsors du football fé-minin. A la même période, Visaa annoncé soutenir l’équipe fé-minine de bobsleigh du Nigéria,qualifiée pour les prochains JeuxOlympiques d’hiver. Longtempsméprisé par les marques, les sec-tions féminines suscitent de plusen plus d’intérêt. «Tout a débutédans le tennis, avec des starscomme Martina Navrátilová ouSteffi Graf qui enchaînaient lesvictoires à la télévision», raconte

le spécialiste en marketing etCEO du cabinet Sponsorize, Se-bastian Chiappero. Il expliqueque le phénomène est lié à la mé-diatisation: «La performance en-traîne la visibilité qui, à son tour,amène l’investissement. La pro-gression de ce marché se réaliserade pair avec une plus grande dif-fusion des exploits des cham-

pionnes». A cet égard, deux Suissesses sedistinguent particulièrement. Lamaison Caran d’Ache a choisi latenniswomen Belinda Benciccomme ambassadrice. L’entre-prise a signé avec la jeune fillequand elle avait à peine fait sonentrée dans l’univers profession-nel, à l’âge de 18 ans. «Ils ont faitun véritable pari sur son avenir.Par le passé, les compagnies ap-puyaient des champions au som-met de leur carrière et s’en défai-saient au moindre à-coup. Des

stratégies plus loyales envers lesjeunes émergent. Les débutantsy trouvent un financement et lesentreprises investissent avanta-geusement en capitalisant sur lestarifs: si leur poulain cartonne,elles ne paieront pas plus».L’autre sportive à briller devantdes mécènes est la skieuse tessi-noise Lara Guts. La marque dechocolat Ragusa la soutient de-puis 2011. Pour Sebastian Chiap-pero ce partenariat fonctionnebien car le duo a réussi à créer unevraie relation d’interactions dans

des opérations promotionnellesdynamiques. «La jeune femmeest aussi épaulée par Visilab, lea-der suisse des lunettes. La sociétéa récemment déployé une im-pressionnante campagne digitaleavec elle». Plus de 20.000 per-sonnes ont participé à unconcours pour gagner une séancephoto avec la skieuse. Mais le marché suisse est encorebien loin de ce qui se fait outre-Atlantique. «Prenez Nike avecSerena Williams: ils ont conçuun plan d’activation à 360°. Pu-blicités mais aussi applications,rencontres, jeux,... De plus enplus de marques visent les inter-actions en temps réel entrel’athlète et le fan qui devient alorsacteur du spectacle sportif». A l’échelle du globe les investis-sements en sponsoring corres-pondent à 66 milliards de dollars.Sur le territoire Suisse, le mon-tant est de 900 millions de francs.Le CEO explique: «Notre mar-ché est petit et assez conservateur.En outre, la part allouée sports fé-minins n’est que de 30% au maxi-mum. Il y a là des opportunités àsaisir».Dans le pays, bien des sportivesmanquent de fonds. Juliette Pera,capitaine de l’équipe des Wildcatsdu Cern Rugby Club témoigne:

«Tout est plus difficile pour leséquipes féminines. Nous sommesrarement prises au sérieux. Ilnous faut prouver notre valeuravant de bénéficier des mêmesavantages et la même reconnais-sance que les hommes. Pourpreuve: les nombreuses équipesféminines nationales n’étant pas– ou peu – payées par rapport àleurs homologues masculins, etce, même si leurs performancessont meilleures». Pour cetteéquipe de ligue nationale, lessponsors sont indispensables.Sans leur soutien, impossibled’acheter le matériel nécessaireaux entraînements ou de finan-cer les déplacements pour lesmatchs travers toute la Suisse. La capitaine affirme: «Nousavons les mêmes objectifs et lamême motivation que les équipesmasculines: il est donc grandtemps que nous puissions béné-ficier des mêmes encourage-ments. Soutenir une équipe fé-minine permet d’aider audéveloppement du sport fémininen général et de donner ainsi lachance à des jeunes filles de pou-voir s’épanouir – autant que lesjeunes garçons – dans le sportqu’elles affectionnent. Un petitpas de plus vers l’égalité dessexes».n

Le sport féminin, géant endormien termes d’opportunités de sponsoringLes marques suisses Caran d’Ache, Ragusa et Visilab choisissent de parrainer des athlètes. Mais nombreuses sont celles laissées sur le carreau.

Les Wilcats se battent sur le terrain et pour trouver des sponsors.

LEMULTIMEDIA.INFO

NOTRE MARCHÉ EST PETIT

ET ASSEZ CONSERVATEUR.

LA PART ALLOUÉE AUX

SPORTS FÉMININS N’EST

QUE DE 30% AU MAXIMUM.

AGENDA

LUNDI 27 NOVEMBRE

Aryzta: Trading Update T1OFS: baromètre de l’emploi au 3e tri-mestre

MARDI 28 NOVEMBRE

Dottikon ES: résultats S1 2017/18Julius Bär: perspectives des marchésfinanciers globaux, ZurichMontana Tech: résultats T3ZKB: CP perspectives des marchés2018, Zurich- BB Bioday 2017, Zurich

MERCREDI 29 NOVEMBRE

UBS: indicateur de consommationoctobreBC Saint-Gall: CP tendances place-ments et points forts 2018, ZurichBNS: comptes de financement 2016CS-CFA: indice novembre

JEUDI 30 NOVEMBRE

Seco: estimation du PIB au 3e trimes-treKOF: baromètre conjoncturelOFS: chiffres d’affaires du commercede détail octobre- Credit Suisse: journée des investis-seurs, Londres

VENDREDI 1ER DÉCEMBRE

OFS: indice hypothécaire de référenceIndice PMI des directeurs d’achatnovembre- New Venturetec: assemblée géné-rale