Développement de la R&D dans les universités russes

8/7/2019 Dveloppement de la R&D dans les universits russes

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Dveloppement de la R&Ddans les universits

russes

Irina Dezhina

Fvrier 2011

Centre Russie/NEI


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L'Ifri est, en France, le principal centre indpendant de recherche,d'information et de dbat sur les grandes questions internationales. Cren 1979 par Thierry de Montbrial, l'Ifri est une association reconnued'utilit publique (loi de 1901). Il n'est soumis aucune tutelleadministrative, dfinit librement ses activits et publie rgulirement sestravaux. Avec son antenne de Bruxelles (Ifri-Bruxelles), l'Ifri s'impose comme undes rares think tanks franais se positionner au cur mme du dbateuropen. L'Ifri associe, au travers de ses tudes et de ses dbats, dans unedmarche interdisciplinaire, dcideurs politiques et conomiques,chercheurs et experts l'chelle internationale. Les opinions exprimes dans ce texte nengagent que la responsabilit de lauteur .

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I. Dezhina / R&D dans les EES russes

1 Ifri

Russie.Nei.Visions

Russie.Nei.Visions est une collection numrique consacre la Russie etaux nouveaux tats indpendants (Bilorussie, Ukraine, Moldavie, Armnie,Gorgie, Azerbadjan, Kazakhstan, Ouzbkistan, Turkmnistan, Tadjikistanet Kirghizstan). Rdigs par des experts reconnus, ces articles policyoriented abordent aussi bien les questions stratgiques que politiques etconomiques.

Cette collection respecte les normes de qualit de l'Ifri (valuation pardes pairs et suivi ditorial).Si vous souhaitez tre inform des parutions par courrier

lectronique, vous pouvez crire ladresse suivante :[email protected]

Derniers numros

O. Bagno, Z. Magen, Les partis politiques russophones en Isral :quelle capacit de lobbying ?, Russie.Nei.Visions , n 56,dcembre 2010 ; A. Kreutz, Syrie : le meilleur atout de la Russie au Moyen-Orient,Russie.Nei.Visions , n 55, novembre 2010 ; S. Blank, La politique russe en Extrme-Orient, quelle alternative laChine ? , Russie.Nei.Visions , n 54, aot 2010.

Retrouvez la bibliothque de la collectionRussie.Nei.Visions en ligne viaPearltrees .
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Auteur

Docteur en conomie, Irina G. Dezhina est directrice du dpartement delconomie de la science et des innovations l'Institut d'conomie et derelations internationales (IMEMO) l'Acadmie des sciences de Russie. De1995 2007, elle a travaill l'Institut d'tudes des conomies en transition(depuis 2010, Institut Gadar de la politique conomique) et a effectuplusieurs sjours aux tats-Unis (laurate d'une bourse Fulbright au MIT en1997 ; analyste de politique internationale SRI International en 1999). Elle

a travaill en qualit de consultante et d'experte la Banque mondiale, l'OCDE, au CRDF (Civilian Research and Development Foundation) etpour le compte de plusieurs ministres et administrations. Elle est auteurde 180 publications scientifiques internationales, dont 11 monographies.

Parmi ses monographies les plus significatives :Gosudarstvennoe regulirovanue nauki v Rossii [Rgulation tatique de la science en Russie],Moscou, Magistr, 2008 ; L. Graham, I. Dezhina,Science in the New Russia: Crisis, Aid, Reform, Indiana University Press, 2008. Parmi ses publicationsles plus rcentes : Medunarodnoe naunoe sotrudniestvo Ros sii [Coopration scientifique internationale de la Russie], irova konomika i medunarodnye otnoeni, n 2, 2010, p. 28-37; "Ohota za golovami" :kak razvivat svzi s rossijskoj naunoj diasporoj? [La chasse auxcerveaux : comment dvelopper les liens avec la diaspora scientifiquerusse ?], in A. Rakitov (rd.),Naukovedeskie issledovani , 2010, recueildes travaux scientifiques, Moscou, INION RAN, 2010, p. 47-74 ; I. Dezhina,P. Zashev, Internationalisation of Russian Small Innovation Companies: Motives and Limitations, Electronic publications of Pan-European Institute,Turku School of Economics, n 8, 2010, 37 p.
http://www.tse.fi/FI/yksikot/erillislaitokset/pei/Documents/Julkaisut/Zashev_Dezhina.pdfhttp://www.tse.fi/FI/yksikot/erillislaitokset/pei/Documents/Julkaisut/Zashev_Dezhina.pdfhttp://www.tse.fi/FI/yksikot/erillislaitokset/pei/Documents/Julkaisut/Zashev_Dezhina.pdfhttp://www.tse.fi/FI/yksikot/erillislaitokset/pei/Documents/Julkaisut/Zashev_Dezhina.pdfhttp://www.tse.fi/FI/yksikot/erillislaitokset/pei/Documents/Julkaisut/Zashev_Dezhina.pdf


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Table des matires

RESUME...................................................................................................... 4

INTRODUCTION............................................................................................. 5

LES EES DANS LE DISPOSITIF DER&D .......................................................... 6

ritage de la priode sovitique ..................................................................... 6

tat actuel de la recherche dans les universits ............................................ 7

INTEGRATION: MAITRE MOT DE LA POLITIQUE SECTORIELLE......................... 10

Premire tentative dintgration ..................................................................... 10

Meilleures pratiques : programme Recherche fondamentale etenseignement suprieur .............................................................................. 11

Une situation qui volue peu .......................................................................... 12

NOUVELLE POLITIQUE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DE LAR&DDANS LES UNIVERSITES........................................................................................ 14

Universits de recherche, version russe ....................................................... 14

Cration de nouveaux laboratoires sous la direction de chercheurs derenom ................................................................................................................ 18

L'exprience des laboratoires miroirs ( mirror laboratories) ........... 21

Impact indirect de lamlioration de la base matrielle des EES ................ 22

CONCLUSION............................................................................................. 24


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Rsum

Cet article analyse ltat de la recherche dans les tablissementsdenseignement suprieur russes et la politique publique conduite depuis lachute de lURSS pour soutenir la recherche dans les universits etlintgrer lenseignement. Malgrdes efforts considrables, le potentiel etles rsultats scientifiques des EES restent faibles. Pour dveloppervritablement la recherche, la cration rcente par le gouvernement d'unrseau duniversits dlite aurait en effet d saccompagner de mesures

d'incitation aux changements institutionnels.

Cet article a servi de base lintervention de lauteur au sminaire Universits de recherche, perspectives et dfis: les expriences russe et franaise organis Paris le 15 dcembre 2010 par lIFRI en partenariat avec la Fondation New Eurasia (Moscou).


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Introduction

La recherche na jamais t le point fort des tablissementsdenseignement suprieur (EES) russes. Depuis la priode sovitique, cesont les Acadmies des sciences qui se consacrent la recherche,notamment fondamentale, tandis que les EES sont davantage tourns verslenseignement. La recherche dans les EES a, comme dans toutes lesautres institutions du pays, t branlepar la chute de lURSS : le choc at d'autant plus rude que son potentiel de dpart tait trs faible.Linsuffisance de la recherche dans les universits sest invitablementrpercute sur la qualit des formations. Pour rsoudre ce problme, legouvernement a entrepris dintgrer la recherche et lenseignement la foispar voie externe (en tablissant des relations de coopration entre les EESet les autres institutions de recherche du pays) et par voie interne (enrenforant la composante scientifique au sein des universits et enincorporant les rsultats des recherches au contenu des enseignements).

Il na pas t facile dactiver les processus dintgration. Nonseulement les institutions rsistent au changement, mais les EES font aussilobjet de prjugs et ne sont pas considrs par les instituts de recherchescomme des partenaires part entire, apparaissant exclusivement comme

des lieux de formation des cadres. En outre, la cration duniversits derecherche de haut niveau comporte le risque de voir apparatre desconcurrents et de rompre lquilibre historique dans le secteur de R&D.Cest pourquoi le renforcement de la composante scientifique dans les EESet son intgration au cursus de formation ne sont pas toujours bien peruspar lensemble de la communaut scientifique.

En dpit des initiatives gouvernementales, la structure du complexescientifique a peu volu en Russie et les EES conservent un rle mineuren matire de recherche en termes de financements et deffectifsemploys. Ces deux dernires annes, le gouvernement russe a engagune srie de projets ambitieux pour renforcer le rle des EES en Russie et linternationale. Les mesures adoptes mettent un accent particulier surla promotion de la recherche et les processus d'intgration entre larecherche et lenseignement.

Traduit du russe par Anne-Marie Giudicelli.


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Les EES dans le dispositif de R&D

ritage de la priode sovitique

Lorganisation du systme scientifique russe est reste quasimentinchange depuis la priode sovitique. Aujourd'hui encore, la rechercheconduite dans les EES demeure au second plan concernant la quantit etla qualit des recherches menes.

l'poque sovitique, les chercheurs appartenaient lune des trois pyramides suivantes : recherche universitaire, recherche au sein desAcadmies des sciences et recherche relevant des ministres (pour lestechnologies industrielles). Le tableau 1 rcapitule les caractristiques dece systme dorganisation.

Le rseau le plus important tait celui des ministres qui seconsacrait principalement la recherche applique et trs minoritairement la recherche fondamentale, linverse de lAcadmie des sciences delURSS, institution scientifique la plus prestigieuse du pays, qui en assuraitalors la part la plus importante. Dans toutes les institutions, non seulementministrielles, mais aussi acadmiques et universitaires, une large part des

recherches taient consacres la R&D vise militaire. la chute delURSS, la R&D militairetotalisait prs de 75 % des dpenses globalespour la R&D du pays1.

Lactivit scientifique des universits tait principalement axe sur larecherche applique, alors que la recherche fondamentale nyjouait pas unrle prpondrant, seuls les plus prestigieux des EES cooprant avec lesAcadmies des sciences. En outre, la recherche dans les universits ntaitquindirectement lie lenseignement, et ce lien sest encore affaiblipendant les annes de transition. En effet, si plusieurs EES ont t crsdans les annes 1990, le nombre de personnes employes dans lesservices de R&D des universits a en revanche diminu. Les effectifs dechercheurs dans les universits ont de nouveau augment dans lesannes 2000 (graphique 1). Cependant, cest cette priode qu'acommenc la suppression des instituts de recherche hbergs par les EESet leur intgration aux diffrents dpartements universitaires. Cemouvementna pas contribu renforcer la recherche dans les EES.

1

B. Saltykov,The Reform of Russian Science , Nature , . 388, 3 juillet 1997, p. 16.


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bleau 1Structure du complexe scientifique sovitique en 1990

Universits Acadmies dessciences

Ministres(technologies

industrielles)Autorit de tutelle auniveau national

Comit dtatpourlEnseignementsecondaire etsuprieur de lURSS

Acadmie dessciences de lURSS,Acadmie deMdecine,AcadmiedAgriculture

Ministre delIndustrie; ministrede la Dfense etautres ministres

Autorit de tutelle auniveau desRpubliques

Ministres desRpubliquessovitiques,Comits pourlEnseignementsecondaire etsuprieur

DpartementsdExtrme-Orient,de Sibrie et delOural del'Acadmie dessciences de l'URSS,et autres

dpartements

--

Organisationsconcernes

EES : universits etinstituts, y comprisles grandesuniversits deMoscou et deLeningrad(aujourdhui Saint-Ptersbourg)

Acadmies dessciences desRpubliquessovitiques:14 acadmiesdAgriculture, deMdecine, et desciences ducatives

Instituts derecherchespcialiss ; Institutde recherche sousrgime spcial(relevant du secretmilitaire)

Nombre dechercheurs

600 000 y comprisles enseignants

125 000 800 000

Proportion decadres suprieursayant des titresscientifiques

9 % de docteurs ssciences, 13 % decandidats ssciences



Part dans lesdpenses globalesconsacres laR&D dans le pays

6,7 % 12,5 % 80,8%

Sources : L. Graham, I. Dezhina,Science in the New Russia: Crisis, Aid, Reform, IndianaUniversity Press, 2008, p. 2 ;Nauka v Rossijskoj Federacii v 1991 [La science en 1991 dansla Fdration de Russie], recueil statistique, Moscou, Goskomstat, 1992, p. 38-39.Nauka Rossii segodn i zavtra. ast II. Nau nyj potencial : struktura, kadry, financy [La science enRussie aujourdhuiet demain. Partie II. Potentiel scientifique : structure, cadres,financement), Moscou, ATs NPP RAN, 1992, p. 7.

tat actuel de la recherche dans les universits Au milieu des annes 2000, le financement de la R&D au sein des EES aconsidrablement augment la suite de la politique de soutien lenseignement suprieur initie par le gouvernement. Cependant, lesdpartements scientifiques des EES sont toujours loindgaler lesAcadmies des sciences par le nombre ou la qualit des publications ainsique la notorit de ses revues. Ainsi, sur les 112 revues scientifiquesrusses recenses dans la base de donnes Web of Science comme ayantle plus fort taux de citations, 95 sont publies par des instituts de


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l'Acadmie des sciences de Russie (ASR) et deux seulement pardes EES2.

Cette situation concerne les universits en gnral, mais la ralitdu terrain peut tre plus nuance. Ainsi, ces dernires annes, s'est formun groupe dEES d'lite dveloppant activement la R&D. Cestablissements mettent en place des stratgies de dveloppementscientifique et tentent de s'imposer linternational. Toutefois, mme lesmeilleurs dentre eux peinent surmonter le cloisonnement interne entreleur mission denseignement et leur vocation scientifique, tout en souffrantdu manque dintgration avec le reste des institutions scientifiques russes,notamment les Acadmies.

Graphique 1Contribution des ESS russes la R&D dans le pays (% dEES menant destravaux de R&D, % des chercheurs travaillant dans les universits, % des

dpenses dans le budget national de R&D)

9,610,4

11,4

12,6

14,3

4,9 5,0 5,36,1 6,5

4,5

6,1 5,86,3

7,1

0,0

2,0

4,0

6,0

8,0

10,0

12,0

14,0

16,0

2001 2003 2005 2007 2009

percent

EES Personnel Dpenses

Source: Nauka, tehnologii i innovacii v Rossii 2010 [Science, technologie etinnovation en Russie en 2010], recueil statistique, Moscou, Institut dtudes de lascience de lAcadmie des sciences de Russie, 2010, p. 8, 36 ;Indikatory Nauki 2010 [Indicateurs de la recherche 2010], recueil statistique, Moscou, Universitdtat Haut Collge dconomie, 2010, p. 206, 218.

Au sein des EES, les chercheurs ont un statut professionnel etjuridique diffrent de celui des enseignants. Le salaire de base desenseignants est suprieur celui de leurs collgues chercheurs, qui nebnficient pas par ailleurs de primes nationales pour les gradesscientifiques. Dans le mme temps, les enseignants russes assument unecharge horaire de cours bien plus consquente que leurs collguestrangers. La combinaison de ces facteurs fait des dpartementsscientifiques des EES un lieu de travail peu attrayant et les enseignantssont dcourags de sinvestir dans la recherche.

2

Posk , n 49, 3 dcembre 2010, p. 8.


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Une autre difficultest qu la chute de lURSS, la plupart desenseignants des EES ont commenc donner des cours privs et cumuler les postes. Leur temps consacr la recherche ou la directionde travaux dtudiants et de doctorants a donc t comprim . Selon unetude du Haut Collge dconomie (Moscou), environ 40 % desenseignants ont un travail l'extrieur, qui, dans plus de 95 % des cas,na aucun lien avec la recherche scientifique ; 12,2 % enseignent dansdautrestablissements publics, et presque 40 % donnent des cours privs, descours de soutien ou de prparation lentre lUniversit3.

Enfin, les principaux indicateurs comptables que prsentent les EES lEtat pour justifier leurs subventions sont le nombre d'inscriptions enpremire anne et le nombre dheures d'enseignement , ce qui prouve quela R&D nest pas au cur des activits universitaires.

3 Donnes pour 2008. Source : Extraits du rapport de Ya. Kouzminov, recteur du Haut

Collge dconomie, publis dans Posk , n 47, 19 novembre 2010, p. 6.


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Intgration : matre mot de la politiquesectorielle

Premire tentative dintgration

Ds le dbut des annes 1990, le gouvernement a fait de l'intgration de larecherche et de l'enseignement l'une de ses priorits dans le secteur. Leprojet a commenc se concrtiser en 1996 avec le programmeprsidentiel officiellement dsign sous le nom de Soutiengouvernemental l'intgration de l'enseignement suprieur et de larecherche fondamentale pour la priode 1997-2000 (appel courammentprogramme Intgration ). La mesure phare de ce plan d'intgration futl'instauration de centres d'enseignement et de recherche (CER) auprs desEES ou des Acadmies. Selon ce programme, l'intgration consistaitprincipalement tablir un partenariat entre les organisations acadmiqueset les EES plutt qu' dvelopper ou renforcer la composante scientifiqueau sein des EES.

l'poque sovitique, des exemples de coopration entre lesinstituts de recherche et les EES existaient dj et, dans certains cas, sesont maintenus. De fait, le programme Intgration a surtout permis desoutenir ceux qui avaient dj l'habitude de travailler ensemble. Lesfinancements allous la mise en uvre des mesures d'intgration n'tantpas trs substantiels, chaque partenaire est finalement rest confin dansson rle dorigine.Les EES ont pu amliorer la qualit des formations et lesinstituts acadmiques ont pu slectionner leurs jeunes chercheurs.Cependant, l'effet escompt ne s'est pas produit : la composantescientifique des EES n'a pas t renforce et les chercheurs desAcadmies nont pas davantage enseign. Tant l'organisation que lemontant du financement de la recherche sont rests inchangs et lesinstituts acadmiques ont continu assurer la majorit de la recherchefondamentale, situation qui perdure aujourd'hui encore (graphique 2).

Le programme Intgration aurait pu dclencher le processus decration des universits de recherche. Des projets de loi allant dans cesens avaient t labors. Cependant, le programme a t subitementarrt, son financement a t rassign d'autres programmes fdraux,ce qui a retard dune dizaine dannes la mise en uvre l'chellenationale des mesures de renforcement de la recherche dans les EES.


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Graphique 2Recherche fondamentale mene par les EES et les instituts de recherche

acadmiques (en % des dpenses totales alloues la recherchefondamentale en Russie)

EES

Instituts0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

20012003

20052007

2009

13,8 15,412,3

12,0 15,3

62,6 63,771,5

61,2 60,8

percent

Sources: Nauka Rossii v cifrah 2009 |La science russe en chiffres 2009], recueil statistique,Moscou, Centre russe de recherche et de statistique sur les sciences-CISN, 2009, p. 91 ;Nauka Rossii v cifrah 2010 [La science russe en chiffres 2010], recueil statistique, Moscou,Centre russe de recherche et de statistique sur les sciences-CISN, 2010, tableau 4.22.

Meilleures pratiques : programme Recherche

fondamentale et enseignement suprieur En 1998, paralllement au programme Intgration , un autreprogramme, intitul Recherche fondamentale et enseignementsuprieur (BRHE pourBasic Research and Higher Education Program ) at mis en place pour promouvoir les sciences naturelles et techniques ausein des EES. Cette initiative fut un succs. Elle visait rapprocherlenseignement et la recherche non seulement pour promouvoir cettedernire, tout en modernisant l'enseignement, mais aussi pour assurer larelve et attirer les jeunes gnrations vers la science. Le programme taitax autour de deux points-cls : la mise en place de ples decroissance axs sur la recherche au sein des universits russes et ledveloppement des relations entre les EES et les organismes scientifiquesen Russie et l'tranger.

Le programme BRHE a t lanc conjointement par le ministre del'Enseignement et de la Recherche russe (MER) et par le CRDF (Civilian Research and Development Foundation), une fondation amricaine depromotion de la coopration scientifique et technique. Au cours des cinqpremires annes, le financement a t assur parts gales par les deuxparties : 50 % par le gouvernement russe (la moiti provenant du budgetfdral et l'autre moiti de fonds rgionaux) et 50 % par la fondationamricaine, verss sous forme de bourses et subventions. La part duCRDF fut ensuite ramene 30 % de l'enveloppe globale.


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Dans le cadre de ce programme, 20 centres de recherche etd'enseignement (CRE) ont t crs. Dans un premier temps, chacund'entre eux a reu un financement d'environ 1,5 millions de dollars sur cinqans, somme considrable pour les annes 1990. Ces fonds, garantis longterme, ont servi acheter des quipements de laboratoire et moderniserles programmes d'enseignement. Environ 60 % du financement a tconsacr l'achat de matriel, 20 % aux salaires et 10 % au soutien dejeunes chercheurs et de doctorants. Dans un deuxime temps, cefinancement global a t complt par le financement sur projet. Lescentres ont alors d concourir entre eux pour obtenir des subventions. Cefinancement sur projet na fonctionn que pendant trois ans. Aujourd'hui,les centres sont financs uniquement par le MER.

En matire d'intgration, la cration des CRE est un exemple debonne pratique. Elle a permis d'instaurer une coopration quitable entreles chercheurs des Acadmies et des EES. Le nombre de publicationsinternationales a augment denviron30 % en moyenne dans les CRE. Lesrsultats de la recherche ont entran une mise jour annuelle desformations proposes aux tudiants dans les CRE. Enfin, les centres ontrussi fidliser un nombre important de jeunes : leur personnel est eneffet compos 60 % de chercheurs de moins de 35 ans et 37 % destudiants y ayant soutenu leur thse sont rests dans la filire scientifique,un chiffre bien suprieur la moyenne nationale.

L'exprience acquise dans le cadre de ce programme montrequelles sont les conditions respecter pour une intgration efficace. Il est,par exemple, indispensable que l'tat finance de faon globale la premiretape de cette intgration pendant au moins trois ou quatre ans. Par lasuite, une combinaison de financement global et de financement de projetsest ncessaire pour soutenir les jeunes chercheurs et les cadresenseignants, encourager les cooprations extrieures avec les autrestablissements, assurer la souplesse de la gestion et du cadreorganisationnel. En dpit de lexprience positive, le modle des CRE n'apas t gnralis lchelle fdrale. Dautres types de centres ont tcrs depuis avec laide de ltat au sein des EES, mais ils fonctionnentdiffremment et avec des fonds bien plus modestes (nous y reviendrons).

Une situation qui volue peu

Le graphique 3 prsente les principaux paramtres permettant de mesurerle niveau actuel d'intgration recherche-enseignement dans les EES et lesAcadmies. Comme l'indique le graphique, les chercheurs des institutsacadmiques sont plus impliqus dans l'enseignement que les enseignantsdes EES dans la recherche. Moins de la moiti des EES mnent destravaux de R&D ; 80 % d'entre eux n'ont aucun lien avec les instituts derecherche. Seuls quelque 19 % des enseignants des EES sont engagsdans des recherches scientifiques, ce qui reprsente seulement 2 %daugmentation en cinq ans, indicateur particulirement alarmant. linverse, les instituts acadmiques ouvrent de nouvelles chaires


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spciales (bazovye kafedry )4 externalises vers les EES et plus d'un tiersdes chercheurs de lASR y enseignent.

Graphique 3Intgration recherche-enseignement en 2009

Source : schmatabli par lauteur.

Les CRE crs partir de 2009 et financs dans le cadre duprogramme Cadres scientifiques et pdagogiques d'une Russie del'innovation 2009-2013 5 n'ont pas fondamentalement modifi la donne.Fin 2010, 1100 CRE disposaient de financements publics modestes surtrois ans. Les fonds allous chaque CRE sont en effet limits 15 millions de roubles (500 000 dollars) sur trois ans. Dans la pratique,les CRE crs en 2009 ont reu seulement entre 12 et 13 millions de

roubles et les CRE crs en 2010, entre 4 et 5 millions6

. Cette rductiondrastique est la consquence de la loi fdrale sur les achats publics quirgit les dpenses budgtaires7. Dans le cadre de cette loi, les projetssoumis aux appels d'offres sont slectionns sur des critres de moindrecot sans tenir compte de la qualit des projets ou du professionnalismedes quipes de projets. Ces rgles de financement dnaturentcompltement le principe premier sur lesquels se fondent les CRE : lesmaigres ressources rparties sur l'ensemble des centres ne reprsententfinalement qu'une petite majoration pour les salaires des collaborateurs quisont parfois plusieurs dizaines par tablissement.

4 Il sagit des laboratoires acadmiques externaliss vers les universits qui restentstructurellement lies lAcadmie.5 Dcret n 568 du 28 juillet 2008.6 Donnes du Fonds national de formation des cadres.7 Loi fdrale n 94-FZsur les commandes en matire dachats de marchandises, deralisation de travaux et de prestation de services pour rpondre aux besoins de l'tat et

des municipalits, 21 juillet 2005.

Intgration

1114 EES 430 instituts derecherche

503 mnent des R&D

258 CRE244 CRE

657 chaires spciales externalises dans les ESS

19% des enseignantsmnent des recherches

35% des chercheurs de laRAS enseignent dans les

EES


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Nouvelle politique nationale dedveloppement de la R&D dans les

universits

Universits de recherche, version russe

En 2009, le gouvernement russe a fait de la promotion de la recherchedans les EES l'une de ses priorits. L'objectif tant de crer unenvironnement concurrentiel dans le domaine de la recherche, il taitlogique de mettre l'accent sur les EES, qui, en raison de leurs insuffisancesen ce domaine, ne pouvaient pas se mesurer aux Acadmies des sciences.Renforcer la composante scientifique des EES permettait en outred'amliorer la qualit de l'enseignement dans son ensemble et d'inciter lesjeunes cadres les plus comptents se tourner vers la R&D. On ralisaaussi qu'un enseignant qui ne menait aucune recherche ne pouvait pastransmettre de connaissances actualises aux tudiants et aux doctorants.Ces arguments furent officiellement avancs par le ministre del'Enseignement et de la Recherche A. Foursenko8. Dans cette optique dedveloppement de l'enseignement suprieur, le gouvernement a adoptune approche anglo-saxonne, qui veut que la recherche fondamentale soitmene principalement dans les universits. Enfin, cette rorientation desfinancements vers les EES est un choix politique qui dcoule dedsaccords de longue date entre l'ASR et le MER sur toute une srie dequestions lies la recherche.

Dans le cadre de la politique gouvernementale de soutien de larecherche dans les EES, des statuts spcifiques ont t attribus plusieurs universits slectionnes. Un rseau de 29 universitsnationales de recherche a ainsi t cr. Les universits d'tat deMoscou et de Saint-Ptersbourg ont obtenu le titre dtablissementsdenseignement et de rech erche uniques 9. Le dveloppement de larecherche a galement t dclar prioritaire dans sept nouvelles universits fdrales (au moins deux autres devraient s'ouvrirprochainement Kaliningrad et dans le Caucase du Nord).

Dans les faits, la slection d'EES d'lite avait commenc ds 2006avec le lancement dun appel doffres pour rcompenser les universits lesplus innovantes dans le cadre du projet national ducation. la suite de

8 A. Fursenko, University Research Should Compete with Russian Academy, Science,vol. 330, 19 novembre 2010, p. 1038.9 Loi fdrale n 259-FZ du 10 novembre 2009 sur l'Universit d'tat Lomonossov de

Moscou et sur l'Universit d'tat de Saint-Ptersbourg.


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cet appel d'offres, 57 EES avaient t slectionns pour bnficier definancements consquents pendant deux ans. L'objectif de ce soutien taitd'amliorer la qualit de l'enseignement par l'achat de nouveauxquipements, la formation des cadres enseignants, l'laboration demeilleurs supports pgagogiques, etc. Pour les universits,il sagissait deleur premire exprience d'envergure en matire de gestion de projets, dedfinition des priorits et dvaluation des rsultats. Le programme aconstitu un premier pas vers la slection des universits les plusperformantes et prometteuses.

La mme anne, deux nouvelles universits fdrales ont tcres, en Sibrie et dans le Sud. De profils diffrents, elles regroupentplusieurs EES et reprsentent dsormais les plus grandes universits dupays. Le statut spcifique dont bnficient les universits fdrales a tconu pour en faire des ples rgionaux de comptitivit conomique.L'attribution du label fdral est assorti d'une hausse des financementspublics. Les universits fdrales doivent dvelopper des recherches et lesintgrer lenseignement. Elles peuvent inviter des enseignants et deschercheurs trangers et doivent favoriser l'inscription d'tudiants et dedoctorants venant d'autres pays.

Le statut duniversit fdrale est attribu titre permanent. Enoutre, au dbut de l'anne 2010, les universits fdrales sont devenuesdes entits autonomes10. Pendant une priode de transition de trois ans,l'tat apportera son soutien aux universits dont une grande partie se ferasous la forme de financements garantis. On peut considrer la cration desuniversits fdrales comme une dcision purement politique, prise sansgrande concertation au plus haut niveau de l'tat. Cela s'est d'ailleursconfirm en 2009 avec la signature par le prsident Medvedev d'un dcretportant cration de cinq autres universits fdrales

11, slectionnes ellesaussi sur une base rgionale, mais selon des critres inconnus du grand

public. De nombreuses commentairesse sont ports sur la surprise quaconstitue la rorganisation dEES en universits fdrales mme pourceux qui y travaillaient.

Le tableau est quelque peu diffrent dans le cas des universitsnationales de recherche, troisime initiative qui a dmarr la fin 2008sous la forme d'un projet pilote. Deux universits (l'Institut delacier et desalliages de Moscou MISiS et l'Institut d'ingnierie et de physique deMoscou MIFI) se sont vu attribuer le statut d'universit nationale derecherche sans appel d'offres. Au cours des deux annes suivantes,

27 EES ont galement acquis ce statut, cette fois, la suite d'un appeld'offres.Les universits de recherche bnficieront de financements

budgtaires pendant une dure de cinq ans. Elles doivent avoir

10 Dcret n 12- du chef du gouvernement de la Fdration de Russie du 16 janvier 2010.. Ce statut permet aux EES de bnficier de plusde libert en matire scientifique et pdagogique et de dcider de lutilisation des fondspublics qui leur sont allous. En revanche, le soutien financier de ltat nest plus garanti. 11 Dcret du Prsident de la Fdration de Russie n 1172 du 21 octobre 2009 sur lacration d'universits fdrales dans les districts du Nord-Ouest, de la Volga, de l'Oural et

d'Extrme-Orient.
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compltement ralis leur programme de dveloppement approuv par legouvernement d'ici 2018. Il est noter que les statutsduniversit nationalede recherche et duniversit fdrale ont t attribus avant mme queleurs programmes ne soient finaliss et entrins. En deux ans, aucundocument n'a t produit pour justifier la cration de ces labels. Parailleurs, les programmes de diffrentes universits ne sont pas cohrentsentre eux : ainsi, toutes les universits de rechercheprvoient dattirer desscientifiques russes expatris l'tranger, mais laddition de leurs objectifschiffrs dpasse de loin le nombre total de chercheurs russes de ladiaspora12.

Le choix des universits nationales de recherche relve visiblementaussi dune dcision politique. En 2009, lagence ReitOR a tabli unclassement des EES russes selon leurs performances scientifiques : cesnouvelles universits de recherche y taient, certes, bien ctes, sanspour autant faire partie du peloton de tte. Ainsi, sur les 20 premierstablissements du classement, on ne trouve que 5 universits (sur 14)ayant acquis le nouveau label en 2009.

Les universits de recherche reoivent des fonds budgtairessupplmentaires et doivent co-financer les projets hauteur de 20 %. Cesressources ne peuvent tre dpenses que pour cinq postes : acquisitiondes quipements pour lenseignement et la recherche ; formation desenseignants et des chercheurs ; laboration de programmes de formation ;dveloppement des ressources informatiques et perfectionnement dusystme de contrle qualit de l'enseignement et des recherches13. Lesuniversits de recherche ne sont pas autorises dpenser ces fonds pourles recherches scientifiques, le soutien des laboratoires, des quipesscientifiques ou des doctorants. Or, ces points sont essentiels pour soutenirla science dans les EES. Enfin, les principes de base rgissant l'activitdes universits russes de recherche sont rests les mmes que dans lesautres EES. Pour toutes ces raisons, on peut dire que l'intgration n'agure progress dans les EES.

La situation est identique dans les universits fdrales : lesobjectifs sont ambitieux, mais il est trs difficile des les atteindre. Leprogramme tabli en 2009 par l'Universit fdrale de la rgion Sudprvoyait par exemple de crer de noveaux postes pour les chercheurspour dvelopper la recherche fondamentale et applique. Cependant, entrois ans (2007-2009),aucun na t cr 14.

Le graphique 4 rsume les caractristiques du programme desUniversits innovantes dans le cadre du projet national Education, desuniversits de recherche et des universits fdrales.

12 I. Fedkin, I. Frumin, Rossijskie VUZy-flagmany [tablissements d'enseignementsuprieur russes d'lite],Pro et Contra, n 3, mai-juin 2010, p. 29.13 Arrt n 550 du gouvernement de la Fdration de Russie du 13 juillet 2009 sur laslection par appel d'offres des programmes de dveloppement universitaire portantcration de la catgorie universit nationale de recherche ,.14 Intervention de V. Minkin, directeur de l'Institut de recherche de physique et de chimieorganique de l'Universit de la rgion Sud, 28 mai 2010,

.
http://mon.gov.ru/dok/prav/obr/5556http://mon.gov.ru/dok/prav/obr/5556http://mon.gov.ru/dok/prav/obr/5556http://www.ipoc.sfedu.ru/index.php?option=com_content&task=view&id=169&Itemid=37http://www.ipoc.sfedu.ru/index.php?option=com_content&task=view&id=169&Itemid=37http://www.ipoc.sfedu.ru/index.php?option=com_content&task=view&id=169&Itemid=37http://www.ipoc.sfedu.ru/index.php?option=com_content&task=view&id=169&Itemid=37http://mon.gov.ru/dok/prav/obr/5556


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Graphique 4ypologie des universits sous nouveau statut

Source : graphique ralis par l'auteur.

Pourtant, les universits occidentales, notamment amricaines etbritanniques, les premires des classements mondiaux, ne bnficientd'aucun statut particulier. Elles ne deviennent pas universits derecherche par dcret, mais le sont grce leur activit scientifique,mesure par diffrents indicateurs (montant du financement par chercheur,nombre de publications, de citations ou de rcompenses internationalescomme le prix Nobel et la mdaille Fields, notorit auprs des recruteurset russite professionnelle des diplms). Les universits de rechercherpondent un certain nombre dindicateurs mesurables qui servent derepres dautres universits, mais se caractrisent aussi par des critresdifficiles chiffrer comme le prestige, la renomme de ses professeurs ouun management efficace et stimulant. Lapparition dune universit derecherche est ainsi un processus de longue haleine qui dcoule de lacombinaisondun ensemble de facteurs.

On doit aussi souligner que la majorit des universits de recherchetrangres possdent des terrains et des btiments, ce qui contribue leurindpendance financire, alors que les universits russes sont tributairesde subventions publiques. Cette prcarit est accentue parlimperfectionde la lgislation russe qui rgit leur activit.

Au fond, lattributionde statuts spcifiques nest quune politique derenforcement de certaines universits existantes par des injectionsbudgtaires ponctuelles. Elle ne relve pas du long processus de croissance naturelle des universits de recherche. Cette dmarche estlgitime, maiselle nest pas suffisante : si l'objectif est d'atteindre le niveaudes universits de recherche trangres, il convient aussi de crer unenvironnement propice pour attirer des tudiants et des enseignantstrangers, trouver des fonds pour construire des campus, etc.

Il existe une autre approche, qui pourrait mme se rvler plusefficace. Celle-ci consisterait crer les conditions favorables audveloppement de toutes les universits qui pourraient rpondre aux

Nouvelles initiativesgouvernementales

Programme Universitsinnovantes

Universits nationalesde recherche

57 EES 29 EESBudget 2006-2008: 30 milliards

de roubles

Budget 2009-2013: 27 milliards

de roubles

Objectif: nouvellequalit des

enseignements

Objectif: rejoindre le TOP-500des universits mondiales

dans 10-15 ans

20% decofinancement

20% decofinancement

Universits fdrales

7 universits

Objectif:dveloppement

rgional


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appels d'offres pour obtenir des fonds en fonction de leur performances etpotentiel. Au final, un groupe d'lite se dtacherait ncessairement dela masse des EES, mais ce serait le rsultat dun processus naturelrespectant les rgles de concurrence et d'quit.

Cration de nouveaux laboratoires sous la direction de chercheurs de renom

Parmi les mesures de promotion de la recherche dans les universits, onpeut citer le nouvel appel d'offres pour l'attribution de mga subventions (megagranty ), qui a eu un grand retentissement en Russie et l'tranger.Celui-ci a t lanc pour crer des laboratoires au sein des EES sous ladirection de chercheurs internationaux de renom. Les rsultats du premierappel d'offres de ce type ont t publis fin octobre 2010. Cette initiative

n'en est donc qu' ses dbuts.Les EES ayant remport l'appel d'offres se verront attribuer des

subventions d'un montant de 12 milliards de roubles (400 millions dedollars) pour la priode 2010-2012. La mme universit peut obtenir desfinancements pour la cration de plusieurs laboratoires d'excellence lafois. Il est prvu de financer 80 projets. Chacun d'entre eux pourraitbnficier d'un financement pouvant aller jusqu' 150 millions de roubles(soit prs de 5 millions de dollars) pour une priode de trois ans, sommesans prcdent, mme pour les pays occidentaux y compris les tats-Unis.

Dans ces nouveaux laboratoires, les fonds peuvent tre dpensspour lachat des quipements et de tout autre matriel ncessaire sonfonctionnement. Seule contrainte : le montant des salaires du directeur dulaboratoire et de son quipe ne doit pas dpasser 60 % de la subvention.Le point fondamental de cet appel d'offres est que tous les chercheurs ontle droit de concourir quelle que soit leur nationalit et leur lieu de travail oude rsidence. Ils sont valus sur la base de leurs recherches, notamment l'aide de lindice H (ou indice de Hirsch), qui permet de calculer l'impactbibliomtrique par la combinaison du nombre d'articles publis et dunombre de citations. Selon les termes de l'appel d'offres, les chercheursslectionns devront tre effectivement prsents dans leur laboratoire aumoins quatre mois par an partir de 2011.

Le programme des mga subventions prsente un certain

nombre de problmes qui sont apparus ds le dbut de sa mise en uvre.Ces problmes dcoulent de l'esprit mme de cetappel doffres et peuventtre des obstacles pour atteindre les rsultats escompts au regard desmontants engags.

1. L'insuffisance gnralise de l'infrastructure scientifique dans lesEES (sous-exploitation du matriel existant, problmes administratifs et unsous-effectif du personnel d'assistance ou autre) rend difficile la crationd'un laboratoire d'envergure internationale en leur sein.

2. L'obligation d'tre prsent sur place au moins quatre mois par ana fait reculer de nombreux chercheurs trangers qui ne pouvaient sepermettre de rester aussi longtemps en Russie. En ralit, cette rglecorrespond l'immigration pendulaire qui tait un moyen pour les


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scientifiques russes d'amliorer leurs revenus dans les annes 1990, maiselle ne convient plus aujourd'hui pour attirer les meilleurs d'entre lesmeilleurs . Cette approche est moins intressantequun contrat de travail long terme qui permettrait au chercheur tranger de s'installer en Russiepour une dure dtermine, ouquun calendrier de sjours flexible tablid'un commun accord entre le directeur de l'EES concern et le chercheurinvit. Par consquent, il serait judicieux que les laboratoires soientcodirigs par des chercheurs invits plutt que placs sous leur direction.

3. Par rapport aux critres de slection nombreux et assez strictsqui devaient tre respects pour soumettre un dossier l'appel d'offres, etau regard des considrables moyens financiers engags, les exigences enmatire de rsultats sont tonnamment faibles (publier au moins un articledans n'importe quelle revue aprs 18 mois de travail ou dposer au moinsun brevet). titre de comparaison, les chercheurs des laboratoiresnationaux amricains doivent publier au moins trois articles par an dansdes revues indexes.

4. Un manque de perspectives claires etloctroi du f inancement court terme : le gouvernement n'a pas prvu, ou du moins,na pas encoreannonc de soutien long terme pour ces laboratoires aprs l'expiration dela priode de trois ans (qui se rduit de fait deux ans, car les rsultats delappel doffres ont t publis fin 2010). De toute faon, ce dlai est tropcourt pour permettre une mise en place et un fonctionnement efficace deslaboratoires. Le dlai requis l'tranger pour organiser un laboratoire de ceniveau est d'environ cinq ans : telle est la norme pour les laboratoires derecherche mdicale aux tats-Unis (lesNational Institutes of Health ).

Le montant de financement substantiel prvu pour ce programme aattir de nombreux chercheurs : pour chacune des 80 subventionsproposes par le ministre six dossiers ont t prsents, soit deux foisplus que la moyenne habituelle pour ce type de concours en Russie. Aprsl'valuation des dossiers, le ministre a cependant dcid de n'accorderque 40 bourses et d'organiser plus tard un deuxime appel d'offres demme type15. On constate que les scientifiques trangers ont dpos plusde candidatures que les chercheurs russes expatris avec 35 %16 et 22 %respectivement du total des dossiers dposs (voir tableau 2). Lescandidats les plus nombreux ont t les chercheurs russes rsidant enRussie (43 % des dossiers).

Le tableau 2 laisse entrevoir une opposition : le plus grand nombrede bourses a t accord aux chercheurs russes issus de la diaspora, lesmoins nombreux avoir dpos des candidatures. Les chercheurs russesrsidant de faon permanente en Russie n'ont t que cinq obtenir unebourse soit 12,5 %tandis quils ont dpos 35 % des dossiers. Quant laproportion de chercheurs trangers slectionns, elle est quivalente celle des dossiers dposs.

15 , 29 octobre 2010.16

Dont 2 % de scientifiques issus des pays de la CEI.
http://www.rbc.ru/rbcfreenews/20101029212303.shtmlhttp://www.rbc.ru/rbcfreenews/20101029212303.shtmlhttp://www.rbc.ru/rbcfreenews/20101029212303.shtmlhttp://www.rbc.ru/rbcfreenews/20101029212303.shtml


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Tableau 2Appel d'offres pour l'attribution de mga subventions :

rpartition gographique des dossiers soumis et slectionnsLieu de rsidence des

chefs de projetPourcentage de

dossiers prsents(sur 507 au total)

Pourcentage debourses accordes(sur 40 au total)

Chercheurs russes

43 % 12.5 %

Chercheurs trangers

35 % 35 %

Chercheurs russesrsidant l'tranger

22 % 52,5 %

Source: calculs delauteur sur la base des donnes du MER..

La rpartition des projets gagnants par domaine semble assezquilibre et reflte tant la situation qui prvaut sur le terrain (prminencede la physique, des mathmatiques et de la mcanique) que les nouvellespriorits du gouvernement (nombre inhabituellement lev de subventionsaccordes dans les domaines de la biologie, des biotechnologies et de lamdecine, soit 11 bourses sur 40). Une subvention a t attribue pourchacun des domaines suivants : astronomie, nergie nuclaire, chimie,efficacit nergtique, ainsi que le bloc conomie, relationsinternationales et sociologie .

La rpartition des subventions par universit montre que si unnombre relativement consquent de subventions a t attribu desuniversits traditionnellement leaders, quelques EES rgionaux, sans statutparticulier, ont galement russi remporter le concours. On peut citer cepropos les Universits d'tat de Pouchtchino, d'Oudmourtie et deBachkirie. Cependant, elles restent minoritaires face des universits statut comme lUniversit dtat de Moscou (MGU), lUniversit dtat deSaint-Ptersbourg, l'Universit de physique et de technologies (MFTI), leHaut Collge dconomie, lUniversit polytechnique de Tomsk, lUniversitfdrale de Sibrie, et quelques autres.

Une fois les rsultats annoncs, un dbat a travers la communautscientifique afin de savoir si la slection avait t faite de faon quitable.La qualit et lindpendance de l'expertisentaient pourtant pas en cause :pour la premire fois, deux tiers des experts appels valuer les projetsau stade initial taient des scientifiques trangers17. Ils ont tabli une liste

de 114 finalistes, parmi lesquels devaient tre slectionns les 80 laurats.Le fait que le Conseil des subventions, habilit prendre la dcision finale,ait finalement dcid de n'attribuer que la moiti des subventionsinitialement prvues (40 au lieu de 80), sans aucune justification, a attis lapolmique. Dans une telle situation, o le ratio tait de 13 dossiers pourune subvention, il tait impossible de slectionner sur la base des seulsrsultats d'expertise. Comme pour dautres grands projets , unedimension politique est prsente, qui dans ce cas a favoris lesscientifiques russes de l'tranger.

17

Donnes du MER : sur 900 experts appels valuer les projets, 600 taient trangers.
http://mon.gov.ru/press/news/7876/http://mon.gov.ru/press/news/7876/http://mon.gov.ru/press/news/7876/http://mon.gov.ru/press/news/7876/


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La diffrence de montants est flagrante entre les financementsdestins ces laboratoires et, par exemple, lescentres denseignement etde recherche, dcrits plus haut. Rappelons que chacun de ces dernierssera financ hauteur de 15 millions de roubles sur une priode de troisans, tandis que les laboratoires sous la direction d'un scientifique de renomrecevront, pour la mme dure, 150 millions de roubles. Par ailleurs, lesexigences en matire de rsultats sont curieusement moins leves pourles laboratoires que pour les centres. Il y a ainsi d'un ct plus de1000 centres dots de subventions modestes, et de l'autre, 40 laboratoires(80 l'avenir) d'envergure internationale . Pour un pays de la taille de laRussie, la cration de 80 laboratoires risque de ne pas se traduire par desamliorations sensibles. Pour obtenir un meilleur impact, il aurait tcertainement plus judicieux daugmenter le nombre de subventionsdistribues en ramenant le montant de financement des laboratoires desniveaux plus raisonnables.

L'exprience des laboratoires miroirs ( mirror laboratories)

Une alternative existe la cration de laboratoires d'envergureinternationaleselon lapproche dcrite plus haut. La Russie a connu desexpriences russies dans ce domaine, mais elles n'ont malheureusementpas connu une large diffusion et sont restes des success stories isoles. En 2007, le premier laboratoire dit miroir a t co-fond parl'Institut de physique applique de Nijni-Novgorod rattach l'Acadmiedes sciences, l'Universit d'tat de Nijni-Novgorod et des chercheursrusses travaillant l'tranger18. Cette ide a ensuite t reprise de faonlgrement diffrente par l'Universit d'tat de Moscou19. Un laboratoire miroir est une structure cre en Russie sur le modle d'un laboratoiretranger dirig par un chercheur russe. Cette faon d'organiser les travauxde recherche prsente de nombreux avantages : bnfice de l'exprienceacquise par les collgues l'tranger, participation des projets ralissdans d'autres pays, formation des cadres, accs facilit certainessubstances chimiques, possibilit de travailler avec du matriel moderne,dveloppement des relations internationales, etc.

L'important est que la cration d'un laboratoire miroir est beaucoupmoins coteuse que le financement d'un laboratoire relevant du programme

de mga subventions et que les chercheurs de l'tranger ne sont pastenus de sjourner en Russie sur des priodes dtermines. Ceslaboratoires peuvent faire l'objet de co-financements, ce qui rend le projetencore plus rentable. Cela permet aussi d'organiser plus facilement deschanges d'tudiants et de doctorants et de faciliter l'accs l'expertise

18 . Semjnov, "Vozvraenie mozgov" : taktika zerkalnyhlaboratorij [Le retour descerveaux : tactique des laboratoires miroirs], site Open Economy, 18 juillet 2007,.19 . Niemova, Potencial v proekte. MGU i Universitet Madrida sozdat sovmestnunaunu laboratori [Potentiel en projet. L'Universit de Moscou et l'Universit de Madrid

co-fondent un laboratoire de recherche],Poisk , n 31, 3 aot 2007, p. 5.
http://opec.ru/analize_doc.asp?d_no=63767http://opec.ru/analize_doc.asp?d_no=63767http://opec.ru/analize_doc.asp?d_no=63767http://opec.ru/analize_doc.asp?d_no=63767


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trangre. Ce n'est pas un hasard si les chercheurs russes expatrismettent en avant eux aussi l'exprience des laboratoires miroirs20. Le modede fonctionnement en rseau qui inspire ces laboratoires est reconnuaujourd'hui comme l'une des formes les plus efficaces de ralisation deprojets de recherche et de valorisation de leurs rsultats.

Impact indirect de lamlioration de la basematrielle des EES

Rcemment, les processus d'intgration et de dveloppement de larecherche dans les EES ont reu une nouvelle impulsion, non pas grceaux mesures cibles du gouvernement, mais de faon indirecte sous l'effetde lamlioration de la base matrielle pour les recherches dans les EESdlite.

En effet, laugmentation des financements allous aux universits achang la donne : si, auparavant, les quipements les plus modernes et lesplus performants se trouvaient dans les instituts dpendants de l'Acadmiedes sciences, aujourdhui , les EES se sont vu doter de nombreuxquipements de pointe. Toutefois, lenvironnement scientifique nayant pasbeaucoup volu dans les universits, la seule faon d'utiliser efficacementle nouveau matriel passe par la collaboration avec des institutionsacadmiques. Cette collaboration profite aux deux parties : les instituts derecherche ont ainsi accs du matriel de pointe, et les EES peuventmener des recherches de pointe et initier leurs tudiants et doctorants auxmthodes de recherche modernes. Cette volution a permis de stimulerdes publications de qualit, issus de la collaboration de chercheurs,enseignants et doctorants des organismes scientifiques et des EES.

Un inventaire dress entre 2009 et 2010par lInstitut des Relationsinternationales et de lconomie mondiale de presque 400 installationsscientifiques de pointe permet d'avoir un aperu plus prcis de lasituation21. Il savre quaujourd'hui, les instituts acadmiques disposentd'quipements en moyenne plus anciens que les EES. Depuis 2007, 37 %de nouveaux quipements ont t mis en service dans les EES pourseulement 26 % dans les institutsde lASR.

Le coefficient d'utilisation des installations est en revanche pluslev dans les instituts acadmiques que dans les EES, les recherches y

tant plus soutenues. Les instituts acadmiques utilisent 40 % de leursquipements 91-100 % et encore 20 % 50 % ou moins. linverse, lesEES utilisent seulement 15 % de leurs machines 91-100 % et 31 %

20 Voir l'interview de B. Loukiantchouk, professeur l'Institut de conservation des donnesde Singapour : Megagranty sovmestnym laboratorim ? [Des mga subventions pour des laboratoires mixtes ?] ,15 novembre 2010.21 I. Deina, Innovacionnoe razvitie Rossii v svete teorii "trojnoj spirali" |Les innovationsen Russie la lumire de la thorie de triple spirale ] in N. Ivanova (rd.),Globalnatransformaci innovacionnyh sistem [Transformation globale des systmes innovants],

Moscou, IMEMO RAN, 2010,. 86-87.
http://strf.ru/material.aspx?CatalogId=221&d_no=34950http://strf.ru/material.aspx?CatalogId=221&d_no=34950http://strf.ru/material.aspx?CatalogId=221&d_no=34950


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Conclusion

Le dveloppement de la R&D dans les universits et son intgration lenseignement revt une importance capitale pour le systme nationaldinnovation en Russie. Compte tenu de la persistance de la sparationhistoriqueentre lenseignement et la recherche dans le pays, il sagit dunvritable dfi. Le gouvernement tente de rsoudre le problme en injectantdes ressources budgtaires consquentes dans les EES. L'ventail desmesures mises en uvre apparat cependant assez restreint. Le

gouvernement accorde des moyens supplmentaires sur un certainnombre de dossiers prdfinis et attribue aux EES des statuts spcifiquesassortis aussi de subventions supplmentaires, sans que ce financements'accompagne de mcanismes incitatifs susceptibles de favoriser levritable dveloppement de la vocation scientifique des universits.

Il est primordial de faire voluer les pratiques denseignement dansles EES, de prvoir des mesures efficaces de stimulation la recherche ducorps enseignant, de rendre le financement de la science dans les EESplus flexible et de supprimer les barrires administratives et juridiques entrel'enseignement et la science. L'absence de telles mesures rduit l'efficacitdes dpenses budgtaires, ce dont tmoignent dj les rsultats duprogramme Universits innovantes ou les dbuts des universitsfdrales et des universits nationales de recherche.

En outre, la promotion de la recherche dans les EES ne peut pas seconstruire par opposition aux organismes scientifiques relevant delAcadmie des sciences , qui ne doivent, notamment, pas tre exclus desappels doffres les mieux dots. Cela risquerait en dfinitive de ralentir leprocessus mme de dveloppement scientifique des EES. Au contraire, lesmeilleures pratiquesqua pu connatre la Russie se basent toutes sur unecoopration entre universits, acadmies et autres organismesscientifiques.

Enfin, l'accent mis sur la slection d'universits d'lite conduira

invitablement la stratification de l'enseignement suprieur et dgraderala situation des EES dpourvus de statut quinont pas russi remporter des appels doffres prestigieux. Cette situation est un facteurd'affaiblissement pour l'ensemble de la recherche universitaire. C'estpourquoi la politique publique devrait sorienter vers le dveloppement decooprations en rseau entre les EES statut et les autres, y comprisen ce qui concerne l'utilisation conjointe des installations scientifiques, laconduite des travaux de recherches et la formation des doctorants.