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CAUE de Meurthe-et-Moselle - 48 Esplanade Jacques BAUDOT CO 900 19 - 54035 NANCY CEDEX Téléphone 03.83.94.51.78 - Télécopie 03.83.94.51.79 - [email protected] Diagnostic comparatif transfrontalier des pratiques professionnelles de la construction édition 2012 Construire passif en luxembourgeois Quelque 15 personnes ont participé à cette journée d’étude sur la construction passive au Grand-Duché de Luxembourg le 28 septembre 2012. Intervenants : Georges Reding, chargé de la direction des énergies durables à la Direction générale de l’énergie a présenté la transcription de la PEB au Luxembourg. Francis Schwall, ingénieur chef de projet à NEOBUILD et Alexis Sikora, chef du département Construction durable à l’Institut de Formation Sectoriel du Batiment ont explicité le contexte des entreprises au Luxembourg ainsi que leurs actions de formation. Nathalie Monfort, chargée de mission Ecoconstruction à Cuestas asbl a présenté le projet Pedag’EC dont le volet 1, relatif à la formation de formateurs dans le domaine de l’écoconstruction. Arnaud De Meyer et Nico Steinmetz, architectes et urbanistes associés de l’agence Steinmetz et De Meyer, ont respectivement présenté la méthodologie d’intervention dans un projet passif et le projet du MECO (Mouvement Écologique). Pascal Lecoq, administrateur délégué de la société Préfalux, a présenté l’entreprise et nous a fait l’honneur la visite. Construire passif en belge Quelque 20 personnes ont participé à cette journée d’étude sur la construction passive en Belgique le 22 novembre 2012. Intervenants : Grégoire Clerfayt, conseiller auprès du ministre bruxellois de l’environnement a rappelé le contexte de la construction dans la Région de Bruxelles-Capitale Sébastian Moreno-Vacca, président de la Plate-forme Maison Passive et architecte, a explicité comment on peut construire passif à moins de 1500 €/m² en Belgique. Benoit Quevrin, architecte, responsable de la formation et de la construction, Plate-forme Maison Passive a détaillé les modalités d’expertise technique apportée par la PMP Belgique. Philippe Taillard, responsable du pôle Sustainable Construction à l’ Agence Bruxelloise pour l’entreprise et en charge du cluster Ecobuild a présenté les relations entre entreprises et architectes et les expériences développées. Sébastian Moreno-Vacca nous a fait les honneurs de la visite du chantier « Bellevue » : Rénovation d’une ancienne brasserie en hôtel très basse énergie et construction de logements passifs ».

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CAUE de Meurthe-et-Moselle - 48 Esplanade Jacques BAUDOT CO 900 19 - 54035 NANCY CEDEX

Téléphone 03.83.94.51.78 - Télécopie 03.83.94.51.79 - [email protected]

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction

édition 2012

Construire passif en luxembourgeoisQuelque 15 personnes ont participé à cette journée d’étude sur la construction passive au Grand-Duché de Luxembourg le 28 septembre 2012.

Intervenants :

Georges Reding, chargé de la direction des énergies durables à la Direction générale de l’énergie a présenté la transcription de la PEB au Luxembourg.

Francis Schwall, ingénieur chef de projet à NEOBUILD et Alexis Sikora, chef du département Construction durable à l’Institut de Formation Sectoriel du Batiment ont explicité le contexte des entreprises au Luxembourg ainsi que leurs actions de formation.

Nathalie Monfort, chargée de mission Ecoconstruction à Cuestas asbl a présenté le projet Pedag’EC dont le volet 1, relatif à la formation de formateurs dans le domaine de l’écoconstruction.

Arnaud De Meyer et Nico Steinmetz, architectes et urbanistes associés de l’agence Steinmetz et De Meyer, ont respectivement présenté la méthodologie d’intervention dans un projet passif et le projet du MECO (Mouvement Écologique).

Pascal Lecoq, administrateur délégué de la société Préfalux, a présenté l’entreprise et nous a fait l’honneur la visite.

Construire passif en belgeQuelque 20 personnes ont participé à cette journée d’étude sur la construction passive en Belgique le 22 novembre 2012.

Intervenants :

Grégoire Clerfayt, conseiller auprès du ministre bruxellois de l’environnement a rappelé le contexte de la construction dans la Région de Bruxelles-Capitale

Sébastian Moreno-Vacca, président de la Plate-forme Maison Passive et architecte, a explicité comment on peut construire passif à moins de 1500 €/m² en Belgique.

Benoit Quevrin, architecte, responsable de la formation et de la construction, Plate-forme Maison Passive a détaillé les modalités d’expertise technique apportée par la PMP Belgique.

Philippe Taillard, responsable du pôle Sustainable Construction à l’ Agence Bruxelloise pour l’entreprise et en charge du cluster Ecobuild a présenté les relations entre entreprises et architectes et les expériences développées.

Sébastian Moreno-Vacca nous a fait les honneurs de la visite du chantier « Bellevue » : Rénovation d’une ancienne brasserie en hôtel très basse énergie et construction de logements passifs ».

A l’origine de ces travaux, le Diagnostic comparatif transfrontalier des pratiques professionnelles dans la construction, initié par le CAUE sur le constat de qualités diverses de réalisation et de mise en œuvre des constructions sur le territoire transfrontalier.

Plusieurs marchés de maîtrise d’œuvre nécessitant une forte compétence en thermique ont été remportés dès 2011 par des équipes extérieures, ce qui a eu forcément un impact sur les appels d’offres des entreprises.Ce constat est d’autant plus prégnant que le contexte transfrontalier le met en abyme. En effet, la qualité des constructions en Belgique et au Luxembourg apparaît mieux maîtrisée et semble bénéficier d’une plus grand expertise au regard des attentes thermiques actuelles.

Conscient de cette situation, le CAUE de Meurthe-et-Moselle a cherché à identifier les raisons pouvant expliquer ces différences de qualité sur le territoire transfrontalier.

S’intéresser à la construction passive (plutôt qu’à la basse consommation par exemple) permet de comparer des niveaux d’exigences équivalents dans les différents pays.

Ces journées ont permis de mettre en exergue plusieurs points, qui restent à approfondir.

Contexte

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction édition 2012

Des différences dans les règlements et procédures administratives ?

Transcription de la PEB

Directive PEB sur la Performance énergétique des bâtiments du 16 décembre 2002 révisée en 2012

L’ancienne directive (2002/91/CE) en la matière a été révisée et simplifiée de façon à renforcer les lignes de conduite des Etats membres sur la performance énergétique des bâtiments.

L’objectif principal de cette directive est d’évoluer vers des bâtiments à consommation d’énergie quasi nulle.

L’idée est qu’à partir de 2020, on ne construira plus que des bâtiments peu énergivores voire passifs, et s’ils consomment encore de l’énergie, celle-ci devra provenir de sources renouvelables. Les autorités publiques joue-ront là un rôle d’exemple important puisqu’il est prévu que tout nouveau bâtiment public (qu’il soit construit ou occupé par l’autorité publique) devra répondre à ces critères d’ici à 2018.

Cette nouvelle directive s’appuie sur :- Une méthode de calcul global de la PEB : cette méthode devra inclure de façon holistique les différents éléments entrant en compte dans la déperdition d’énergie d’un bâtiment (isolation, chauffage, éclairage, espace, capacité thermique, exposition,…) ;- La fixation d’exigences minimales par les Etats membres pour les bâtiments neufs et existants (lorsque ceux-ci font l’objet d’une rénovation majeure) ;- Des certificats de performance énergétique délivrés par un organisme indépendant : ces certificats devront être publiés lors de la vente ou location d’un bâtiment privé et affichés dans les bâtiments publics de plus de 500 m² ;- La mise en place de plans nationaux afin de promouvoir la construction de bâtiments à consommation d’énergie quasi nulle ;- Des inspections régulières d’installations existantes.

tableau 1 : Transcription de la PEB

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction édition 2012

Diagnostic comparatif transfrontalier 4

France

Luxembourg

Belgique

Date des textes

Décret no 2006-592 du 24 mai 2006 relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des constructions

Règlement du 30/11/2007 pour bâtiments d’habitation (bâtiments dont au moins 90 % consacrés à l’habitation) neufs et existants : exigences de performances énergétiques + certificat de performance énergétique. Règlement gd 31/08/2010

L’approche a d’abord été pragmatique : expérimentation via BATEX (programme de Bâtiments Expérimentaux) avant l’accord négocié sur le passif en 2015 (2011-2012) (Région de Bruxelles)

Date d’application

RT 2005 applicable dans le neuf depuis le 1er septembre 2006

Application RT 2005 Puis RT 2012 DPE

Affichage des caractéristiques

d’un bâtiment

DPE Obligatoire pour la vente et la location depuis le Sur calcul conventionnel Depuis 2012 : sur factures pour existant ancien (antérieur à 1948)

CPE, obligatoire depuis le 01/01/2011 Pour bâtiments fonctionnels existants : « CPE mesuré » Pour bâtiments fonctionnels neufs « CPE calculé » Pour habitation, sur calcul quel que soit le cas

Arrêté du Gouvernement wallon du 3 décembre 2009 pour application à dater du 1er juin 2010 L'arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 17 février 2011 relatif au certificat PEB a été publié au Moniteur belge du 1er mars 2011 pour application depuis le 1er mai 2011

Diagnostic comparatif transfrontalier 5

Certificateur

Diagnostiqueur Depuis arrêté de 2011 : formation + certification obligatoire + contrôles Estimation d’une dizaine de milliers de diagnostiqueurs

Archi ou ingé OAI (800 environ) Soit experts agréés par le ministère (100 environ)

Environ 175 certificateurs en Wallonie Environ 1150 en Région de Bruxelles en résidentiel, 65 en tertiaire, 70 pour bâtiments publics

Responsabilité pour le document

(DPE ou CPE)

Maître d’ouvrage (même si 1ères condamnations de diagnostiqueurs)

Expert

Prix du certificat En moyenne 200 € 1500 € De l’ordre de 500 € en résidentiel

La réglementation thermique, transcription de la directive PEB de 2002, est entrée en vigueur au Luxembourg dès 2009 et ce, avec des standards d’efficacité évolutifs mais aussi plus contraignants qu’en France. Précisons également que ceux-ci déterminent également une grande partie des aides octroyées par le Grand-Duché. Si, en France, la PEB a été transcrite dès la RT 2005 (application à partir du 1er septembre 2006), l’échelonnement des niveaux d’exigence a semble-t-il rendu plus complexe l’acquisition des nouvelles compétences devenues nécessaires. A Bruxelles, le choix a été fait de d’abord expérimenter et de tirer profit des retours avant de légiférer. Ainsi l’appel à projets BATEX a permis de sortir de terre 250 000 m2 passifs sur la Région. Bruxelles a ensuite légiféré sur la prochaine obligation de construire passif Deux points ressortent de ce comparatif :

- Au Luxembourg comme en Belgique, c’est le niveau d’exigence qui est modifié (il est accru), pas la façon de calculer.

- L’expérimentation en Région de Bruxelles a visiblement permis de mieux caler les exigences et les moyens de mise en œuvre.

Il est à noter que si les certificats ou diagnostics de performance énergétique différent d’un pays à l’autre, la lecture des forums et de la presse laisse supposer les mêmes difficultés de lecture, de compréhension et d’appropriation du document par les propriétaires.

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction édition 2012

La réglementation thermique, transcription de la directive PEB de 2002, est entrée en vigueur au Luxembourg dès 2009 et ce, avec des standards d’efficacité évolutifs mais aussi plus contraignants qu’en France. Précisons également que ceux-ci déterminent également une grande partie des aides octroyées par le Grand-Duché. Si, en France, la PEB a été transcrite dès la RT 2005 (application à partir du 1er septembre 2006), l’échelonnement des niveaux d’exigence a semble-t-il rendu plus complexe l’acquisition des nouvelles compétences devenues nécessaires.A Bruxelles, le choix a été fait de d’abord expérimenter et de tirer profit des retours avant de légiférer. Ainsi l’appel à projets BATEX a permis de sortir de terre 250 000 m² passifs sur la Région. Bruxelles a ensuite légiféré sur la prochaine obligation de construire passif.

Deux points ressortent de ce comparatif :- Au Luxembourg comme en Belgique, c’est le niveau d’exigence qui est modifié (il est accru), pas la façon de calculer.- L’expérimentation en Région de Bruxelles a visiblement permis de mieux caler les exigences et les moyens de mise en œuvre.

Il est à noter que si les certificats ou diagnostics de performance énergétique différent d’un pays à l’autre, la lecture des forums et de la presse laisse supposer les mêmes difficultés de lecture, de compréhension et d’appropriation du document par les propriétaires.

Des différences importantes relevant de la culture technique

Il ressort de ces deux journées et des différents entretiens préparatoires qu’en Belgique comme au Luxembourg, l’accent est porté sur la transmission des consignes par le dessin, avec un souci de détail et de précision (dont le passage des gaines, la pose de l’isolant,…).De plus, la tradition de l’isolation par l’extérieur est déjà ancrée dans ces deux pays.

tableau 2 : Tradition technique

Diagnostic comparatif transfrontalier 6

2/ Des différences importantes relevant de la culture technique :

France Luxembourg Belgique Technique d’isolation

traditionnelle Par l’intérieur Par l’extérieur Par l’extérieur

Plâtrerie Pose de « plaques » prédomine

Techniques de plâtrier perdurent Maintien des métiers de l’enduit

Coordination

Succession des métiers sur le chantier Peu de plans de détails (tradition de transmission plus verbale)

Importance du dessin comme support d’échanges d’information dans le processus (représentation de l’étanchéité sur les plans chez Préfalux, idem pour l’agence Steinmetz et De Meyer)

C’est souvent l’entreprise générale qui gère l’étanchéité à l’air

Il ressort de ces deux journées et des différents entretiens préparatoires qu’en Belgique comme au Luxembourg, l’accent est porté sur la transmission des consignes par le dessin, avec un souci de détail et de précision (dont le passage des gaines, la pose de l’isolant,…). De plus, la tradition de l’isolation par l’extérieur est déjà ancrée dans ces deux pays.

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction édition 2012

Des différences dans les pratiques

tableau 2 : Tradition technique

tableau 3 : les professionnels

Diagnostic comparatif transfrontalier 7

3/ Des différences dans les pratiques France Luxembourg Belgique

Missions de la maîtrise d’œuvre

Mission de base incontournable Architecte obligatoire dès 170 m2 SHON

Pas de mission de base pour les architectes Architecte obligatoire dès le 1er m2

Loi impose que c’est l’architecte qui assure l’établissement des plans et contrôle l’exécution des travaux

Représentation des architectes

Nombre d’architectes*: 27.000 Nombre d’architectes par habitant : 0,44‰

Nombre d’architectes*: 548 Nombre d’architectes par habitant : 1,17 ‰

Nombre d’architectes*: 12.353 Nombre d’architectes par habitant : 1,12‰

Marchés Forte proportion dans le secteur public

Logements privés > 50 %

Logements privés > 50 %

Production de la construction par hab

3587 € 9477 € 4967 €

Proportion du marché conception de bâtiment

72 % 71 % 74 %

Conduite des Marchés

Variantes autorisées (même sans proposition sur la solution de base)

Pas de variantes possibles

Taille des agences d’architectures

Petites structures majoritairement Plus de la moitié : 1 pers

Agences de taille assez importante selon les professionnels. Cependant statistiquement plus de la moitié : 1 pers

Plus de la moitié : 1 pers

Tarifs horaires architectes non ajustés PPA

Dirigeant unique 80 Architecte salarié 75 Technicien 50

Dirigeant unique 101 Architecte salarié 80 Technicien 56

Dirigeant unique 64 Architecte salarié 50 Technicien 45

Tarifs horaires architectes ajustés PPA

Dirigeant unique 74 Architecte salarié 69 Technicien 46

Dirigeant unique 90 Architecte salarié 71 Technicien 50

Dirigeant unique 60 Architecte salarié 47 Technicien 42

Taille des bureaux d’études

Petites structures Petites structures

Diagnostic comparatif transfrontalier 8

Taille des entreprises

Artisanat PME Quelques entreprises générales

Beaucoup de petites structures La main-d’œuvre employée est composée de 10 % de résidents Luxembourgeois, 40% de résidents étrangers et 50% de frontaliers.

Petite taille et caractère familial (74% ont 1 à 4 travailleurs) 6.8 salariés en moyenne => connaissances professionnelles plus larges

Poids du secteur de la construction

Avec plus de 37 600 emplois salariés en mars 2010, le secteur de la construction au Luxembourg est incontournable dans le paysage économique du pays. Il représente à lui seul plus de 11% de l'emploi salarié total.

205 000 salariés en 2007 (6 % de l’emploi total) 53000 indépendants Plus de 93000 entreprises en 2007

Coût de la construction basse consommation

10 % plus cher en moyenne qu’en traditionnel (individuel)

1500-2400 € HT / m² construit en individuel

Coût de la construction passive

1400 € HT/m² SHON en collectif 2000 €/m² en individuel

2100-2600 € HT / m² construit (avec une exigence de qualité et de finition très élevée comparativement à la France)

1000 à 1500 € HT/m² en collectif

Quelques constats :

- Le coût de la construction passive est moindre en Belgique qu’en France - L’architecte est incontournable au Luxembourg comme en Belgique - Un marché de la construction différent : plus de la moitié des marchés

relèvent du marché privé en Belgique et au Luxembourg alors qu’en France, la majorité du marché tient aux marchés publics.

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction édition 2012

Quelques constats :- Le coût de la construction passive est moindre en Belgique qu’en France- L’architecte est incontournable au Luxembourg comme en Belgique- Un marché de la construction différent : plus de la moitié des marchés relèvent du marché privé en Belgique et au Luxembourg alors qu’en France, la majorité du marché tient aux marchés publics.

Les Points qui ressortent

Le coût de la main d’œuvre

tableau 4 : coût de la main d’œuvre

Diagnostic comparatif transfrontalier 8

Taille des entreprises

Artisanat PME Quelques entreprises générales

Beaucoup de petites structures La main-d’œuvre employée est composée de 10 % de résidents Luxembourgeois, 40% de résidents étrangers et 50% de frontaliers.

Petite taille et caractère familial (74% ont 1 à 4 travailleurs) 6.8 salariés en moyenne => connaissances professionnelles plus larges

Poids du secteur de la construction

Avec plus de 37 600 emplois salariés en mars 2010, le secteur de la construction au Luxembourg est incontournable dans le paysage économique du pays. Il représente à lui seul plus de 11% de l'emploi salarié total.

205 000 salariés en 2007 (6 % de l’emploi total) 53000 indépendants Plus de 93000 entreprises en 2007

Coût de la construction basse consommation

10 % plus cher en moyenne qu’en traditionnel (individuel)

1500-2400 € HT / m² construit en individuel

Coût de la construction passive

1400 € HT/m² SHON en collectif 2000 €/m² en individuel

2100-2600 € HT / m² construit (avec une exigence de qualité et de finition très élevée comparativement à la France)

1000 à 1500 € HT/m² en collectif

Quelques constats :

- Le coût de la construction passive est moindre en Belgique qu’en France - L’architecte est incontournable au Luxembourg comme en Belgique - Un marché de la construction différent : plus de la moitié des marchés

relèvent du marché privé en Belgique et au Luxembourg alors qu’en France, la majorité du marché tient aux marchés publics.

Diagnostic comparatif transfrontalier 9

4/ Les points qui ressortent : Le coût de main d’œuvre

Pays France Luxembourg Belgique Charges salariales 22 % du salaire brut 13 % du salaire brut 13% Charges patronales 42 % du salaire brut 12% du salaire brut 25% Charges / salaire net 82% Salaire horaire moyen

net 10 à 11.50 € 14 € 12 à 13.50 €

Coût horaire salarié moyen 35.20 € 31.30 € 33 €

Coût horaire construction

28.60 € 21.30 € 30.20 €

Salaire moyen 1724 € nets

« un ouvrier gagne plus qu’un architecte »

Revenu annuel moyen de l’architecte 36 000 € 50 000 € 30 000 €

Alors que le coût de main d’œuvre est plus élevé en Belgique, le coût de la construction passive est moindre qu’en France. La tradition du préfabriqué peut expliquer partiellement ce point mais ne saurait le justifier à elle seule. La formation

France Luxembourg Belgique Formation initiale des architectes

La durée de la formation est de six ans. Seules peuvent exercer les personnes disposant d’un diplôme d’architecte avec une HMO (Habilitation à la Maîtrise d’œuvre).

Il n’existe pas d’école d’architecture au Luxembourg. Majoritairement en Allemagne. Egalement en Belgique. La qualification professionnelle des architectes résulte de la possession d’un diplôme universitaire ou certificat de fin d’études de niveau universitaire délivré par un établissement d’enseignement supérieur reconnu

La durée de la formation est de cinq ans. Seules peuvent exercer les personnes disposant d’un diplôme d’architecte ou d’ingénieur civil architecte ou d’ingénieur civil construction. Stage de 24 mois obligatoire à l’issue de la formation. Le diplôme est personnel et ne peut être cédé à une personne morale.

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction édition 2012

Alors que le coût de main d’œuvre est plus élevé en Belgique, le coût de la construction passive est moindre qu’en France. La tradition du préfabriqué peut expliquer partiellement ce point mais ne saurait le justifier à elle seule.

La formation

Pour comparaison,

En Allemagne : la formation est de 5 ans dans les universités, écoles supérieures techniques ou écoles des beaux-arts et comprend quatre mois de stage ; de 4 ans dans les fachhochschulen, suivie d'un stage de 3 à 18 mois compris dans la formation.

Il ressort de ce diagnostic une autre approche de la formation de l’autre côté des frontières : les formations traitant de la construction passive sont largement suivies et les sessions sont complètes pour plusieurs mois. En France, au contraire, les formations proposées rencontrent peu de succès. L’explication tiendrait-elle dans cette remarque d’un de nos partenaires luxembourgeois : « on est plus disciplinés : s’il faut se former, on se forme » ?

tableau 4 : coût de la main d’œuvre

tableau 5 : formation initiale des professionnels

Diagnostic comparatif transfrontalier 9

4/ Les points qui ressortent : Le coût de main d’œuvre

Pays France Luxembourg Belgique Charges salariales 22 % du salaire brut 13 % du salaire brut 13% Charges patronales 42 % du salaire brut 12% du salaire brut 25% Charges / salaire net 82% Salaire horaire moyen

net 10 à 11.50 € 14 € 12 à 13.50 €

Coût horaire salarié moyen 35.20 € 31.30 € 33 €

Coût horaire construction

28.60 € 21.30 € 30.20 €

Salaire moyen 1724 € nets

« un ouvrier gagne plus qu’un architecte »

Revenu annuel moyen de l’architecte 36 000 € 50 000 € 30 000 €

Alors que le coût de main d’œuvre est plus élevé en Belgique, le coût de la construction passive est moindre qu’en France. La tradition du préfabriqué peut expliquer partiellement ce point mais ne saurait le justifier à elle seule. La formation

France Luxembourg Belgique Formation initiale des architectes

La durée de la formation est de six ans. Seules peuvent exercer les personnes disposant d’un diplôme d’architecte avec une HMO (Habilitation à la Maîtrise d’œuvre).

Il n’existe pas d’école d’architecture au Luxembourg. Majoritairement en Allemagne. Egalement en Belgique. La qualification professionnelle des architectes résulte de la possession d’un diplôme universitaire ou certificat de fin d’études de niveau universitaire délivré par un établissement d’enseignement supérieur reconnu

La durée de la formation est de cinq ans. Seules peuvent exercer les personnes disposant d’un diplôme d’architecte ou d’ingénieur civil architecte ou d’ingénieur civil construction. Stage de 24 mois obligatoire à l’issue de la formation. Le diplôme est personnel et ne peut être cédé à une personne morale.

Diagnostic comparatif transfrontalier 10

par l’Etat de siège de l’établissement et sanctionnant l’accomplissement avec succès d’un cycle complet de 4 années d’études. Stage obligatoire de 12 mois à l’issue de la formation

Formation initiale des maçons

En France Système proche de l’enseignement allemand

Pour comparaison, En Allemagne : la formation est de 5 ans dans les universités, écoles supérieures techniques ou écoles des beaux-arts et comprend quatre mois de stage ; de 4 ans dans les fachhochschulen, suivie d'un stage de 3 à 18 mois compris dans la formation. Il ressort de ce diagnostic d’une autre approche de la formation de l’autre côté des frontières : les formations traitant de la construction passive sont largement suivies et les sessions sont complètes pour plusieurs mois. En France, au contraire, les formations proposées rencontrent peu de succès. L’explication tiendrait-elle dans cette remarque d’un de nos partenaires luxembourgeois : « on est plus disciplinés : s’il faut se former, on se forme » ? Une tradition constructive différente Le secteur de la Construction au Luxembourg est caractérisé par une activité très forte, une concurrence féroce et des prix extrêmement bas pour une exigence de qualité traditionnellement élevée par rapport au reste de l'Europe. L'activité importante provient du fait que le réseau autoroutier n'est pas totalement terminé et que le Luxembourg commence, ces dernières années, à réhabiliter ses ouvrages, que ce soit aux Ponts & Chaussées ou aux Chemins de Fer Luxembourgeois ; voici en ce qui concerne les travaux publics. Pour les bâtiments publics, un important programme d'investissement pour les écoles, collèges et lycées, pour les centres pour personnes âgées et pour les hôpitaux est en cours. Il ne faut pas oublier non plus que les Communautés Européennes sont un grand donneur d'ordres de marchés de bâtiments. Dans le système d'attribution des marchés, il faut distinguer le secteur public :

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction édition 2012

Le secteur de la Construction au Luxembourg est caractérisé par une activité très forte, une concurrence féroce et des prix extrêmement bas pour une exigence de qualité traditionnellement élevée par rapport au reste de l'Europe.L'activité importante provient du fait que le réseau autoroutier n'est pas totalement terminé et que le Luxembourg commence, ces dernières années, à réhabiliter ses ouvrages, que ce soit aux Ponts & Chaussées ou aux Che-mins de Fer Luxembourgeois ; voici en ce qui concerne les travaux publics.Pour les bâtiments publics, un important programme d'investissement pour les écoles, collèges et lycées, pour les centres pour personnes âgées et pour les hôpitaux est en cours. Il ne faut pas oublier non plus que la Communauté Européenne est un grand donneur d'ordres de marchés de bâtiments.Dans le système d'attribution des marchés, il faut distinguer le secteur public : Bâtiments Publics, Travaux Pu-blics, P & T, Chemins de Fer etc. pour lesquels aucune variante n'est autorisée.Il ne peut être répondu que sur le choix du client et dans le respect strict du cahier des charges. Même le bureau d'études statiques est pris en charge par le donneur d'ordres. Pour le secteur privé, il n'y a pas de différence avec le reste de l'Europe.La concurrence féroce est le résultat d'une forte densité d'entreprises locales importantes et la baisse d'activité au-delà des trois frontières avec la Belgique, la France et l'Allemagne qui pousse les entreprises étrangères à venir chercher du travail au Luxembourg. Bien sûr, cela explique directement les prix extrêmement bas.Par contre, la qualité et les matériaux nobles sont toujours exigés du fait de la tradition et de la maintenance de cette tradition dans les exigences des cahiers des charges. L'image que le Luxembourg veut donner au travers de ses constructions est une marque de qualité, de sérieux et donc de pérennité.Les entreprises locales sont pour la plupart familiales et quelquefois dirigées par la troisième génération. Elles sont donc parfaitement implantées dans le milieu de la construction. La main d'œuvre est surtout constituée de frontaliers que ce soit pour les employés ou pour les ouvriers, avec des salaires plus élevés qu'en France ou en Belgique. Les augmentations de salaire sont liées au calcul statistique de hausse du coût de la vie et déclenche automatiquement et obligatoirement une nouvelle tranche indiciaire.

Une tradition constructive différente

Le coût des équipements

Le coût des équipements moindre en Belgique qu’en France peut expliquer partiellement le coût relatif de la construction passive.

Les échanges avec nos interlocuteurs belges, et notamment de la région de Bruxelles capitale ont mis en avant deux points fondamentaux pour le développement rapide de la construction passive dans cette région :- L’expérimentation a permis à la Région de Bruxelles de baser sa législation sur des données concrètes,- Il y a eu un gros effort financier pour développer la filière passive : facilitateur, subsides, …

Rappelons qu’à Bruxelles, il ne se construit plus de maisons « quatre façades » par manque de foncier disponible.

Une approche différente ?

tableau 6 : exemples de coûts

Diagnostic comparatif transfrontalier 11

Bâtiments Publics, Travaux Publics, P & T, Chemins de Fer etc. pour lesquels aucune variante n'est autorisée. Il ne peut être répondu que sur le choix du client et dans le respect strict du cahier des charges. Même le bureau d'études statiques est pris en charge par le donneur d'ordres. Pour le secteur privé, il n'y a pas de différence avec le reste de l'Europe. La concurrence féroce est le résultat d'une forte densité d'entreprises locales importantes et la baisse d'activité au-delà des trois frontières avec la Belgique, la France et l'Allemagne qui pousse les entreprises étrangères à venir chercher du travail au Luxembourg. Bien sûr, cela explique directement les prix extrêmement bas. Par contre, la qualité et les matériaux nobles sont toujours exigés du fait de la tradition et de la maintenance de cette tradition dans les exigences des cahiers des charges. L'image que le Luxembourg veut donner au travers de ses constructions est une marque de qualité, de sérieux et donc de pérennité. Les entreprises locales sont pour la plupart familiales et quelquefois dirigées par la troisième génération. Elles sont donc parfaitement implantées dans le milieu de la construction. La main d'œuvre est surtout constituée de frontaliers que ce soit pour les employés ou pour les ouvriers, avec des salaires plus élevés qu'en France ou en Belgique. Les augmentations de salaire sont liées au calcul statistique de hausse du coût de la vie et déclenche automatiquement et obligatoirement une nouvelle tranche indiciaire. Le coût des équipements : 30 cm PSE en ITE VMC Double flux

Triple Vitrage

100 € / m² traité 7000 €

800 à 1200 €/m²

100 €/m² traité 5000 €

300 €/m² Le coût des équipements moindre en Belgique qu’en France peut expliquer partiellement le coût relatif de la construction passive. Une approche différente ? Les échanges avec nos interlocuteurs belges, et notamment de la région de Bruxelles capitale ont mis en avant deux points fondamentaux pour le développement rapide de la construction passive dans cette région :

- L’expérimentation a permis à la Région de Bruxelles de baser sa législation sur des données concrètes,

- Il y a eu un gros effort financier pour développer la filière passive : facilitateur, subsides, …

Rappelons qu’à Bruxelles, il ne se construit plus de maisons « quatre façades » par manque de foncier disponible.

tableau 6 : exemples de coûts

Diagnostic comparatif transfrontalierdes pratiques professionnelles de la construction édition 2012