Diagnostic Du Secteur Minier Marocain

8/18/2019 Diagnostic Du Secteur Minier Marocain

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Diagnostic du Secteurminier marocainFaire un Diagnostic du secteur minier Marocain nous amène directement vers un

double constat antinomique. Le premier, optimiste et prometteur, fait état d’un secteur

très riche en potentialités naturelles, géologiques et même économiques…, disposant

d’atouts considérables, contribuant allègrement au maintien des équilibres macro-

économiques de notre pas et pouvant aussi avoir des e!ets d’entra"nement béné#ques

sur toutes les industries et services qui se développent en amont, mais surtout assurant

un développement économique régional, permettant de réduire ainsi les écarts

e!roables qui e$istent entre le centre et les régions…

Le second constat de ce %iagnostic, est malheureusement, diamétralement opposé au

premier, dans la mesure o& ce secteur, en terme de réalisations, n’a 'amais pu se hisser (la hauteur des espérances, et des potentialités qu’il recèle… )es résultats timorés, ne

sont que le re*et d’un environnement réglementaire, caduque, archa+que et insouciant du

rle primordial que ce secteur doit assumer pour le développement économique en

général de notre pas, mais également d’un dispositif d’incitation au$ investissements,

d’ordre 'uridique, #scal, comptable et #nancier insusant et souvent inadapté au$

spéci#cités économiques de ce secteur.

%ans le cadre de ce titre, nous allons consacrer la première partie ( la présentation de la

situation actuelle du secteur minier, sa place dans l’économie nationale et ses

perspectives de développement internes et e$ternes, compte tenu de ses potentialités et

de sa structure actuelles la deu$ième partie traite des aspects 'uridiques et #scau$ elle

comprend une étude critique du cadre réglementaire, 'uridique et #scal qui régit

actuellement le secteur minier, en mettant l’accent sur la fragilité, l’inadaptation et les

insusances des te$tes actuels et leur incapacité ( gagner la con#ance des investisseurs

potentiels et la troisième partie quant ( elle, aborde notamment les aspects comptables

et #nanciers elle met notamment en e$ergue le changement de la réglementation

comptable qui demeure toutefois, généraliste et ne saurait s’adapter de manière

adéquate au$ spéci#cités et particularités de ce secteur cette partie comprend

également une présentation critique de l’environnement #nancier /marché #nancier,

marché des capitau$…0, ainsi que des mesures d’encouragement d’ordre économique et

commercial, qui ne sont tou'ours pas ( la hauteur des espérances dans ce secteur.

L’industrie minière est une industrie très particulière o& la durée de vie de chaque

e$ploitation varie de quelques ( plusieurs années, en fonction de ses réserves

e$ploitables. 1n e!ort constant doit donc être fait pour renouveler ces réserves par des

travau$ d’e$ploration et de développement, faute de quoi le secteur s’achemine vers la

stagnation suivie très rapidement du déclin.

2es travau$ nécessitent ( la fois une infrastructure géologique de base essentielle pour

cerner les potentialités minières, et des capitau$ considérables pour en #nancer

l’e$ploration et le développement. 3ucune de ces deu$ e$igences de base n’étant remplie

de fa4on satisfaisante au Maroc, c’est la stagnation et le déclin qui guettent le secteur,

avec l’épuisement attendu des gisements actuellement en e$ploitation.

Le manque d’intérêt des investisseurs miniers, notamment étrangers pour le Maroc

durant les dernières années, alors que l’e$ploration minière a connu un regain important


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dans plusieurs régions du monde, dont les pas de l’3frique de l’5uest, indique bien que

le secteur minier a besoin d’être revitalisé.

La richesse minière du Maroc a attiré depuis la préhistoire de nombreu$ e$plorateurs tels

que les 6héniciens, les 7omains et les 6ortugais. %es mines anciennes ont produit 3rgent,

2uivre, 8er, 5r, 9tain, 6lomb, :inc, 3ntimoine, )el et autres minérau$ industriels.

L’e$ploitation de certaines de ces mines a

été reprise et se poursuit de nos 'ours. La géologie structurale du Maroc, divisée en trois

domaines principau$, nous donne les indications suivantes sur le potentiel minéral ;

< Le domaine anti-atlasique et saharien ; =aste >one s’étendant depuis la frontière

Maroco- Mauritanienne au sud-ouest 'usqu’au$ con#ns 3lgéro-Marocains au nord-est. )on

soubassement volcano-sédimentaire est favorable au$ minéralisations polmétalliques.

Les gisements, argentifère d’?miter, cobaltifère de @ou-3>>er et polmétallique de

@oumaAdine, entre autres, se situent dans ce conte$te. Les boutonnières précambriennes

constituent un potentiel important pour l’5r. Le g"te aurifère d’?ourirn, récemment

découvert dans la boutonnière d’3BBa, en est un bon e$emple.

-Le domaine atlasique et mesetien ; )’étend vers le nord 'usqu’au contact avec lescharriages tertiaires du 7if. La topographie proéminente est la cha"ne du haut 3tlas. 2e

domaine comprend un socle paléo>o+que de terrains schisto-gréseu$ ( passées

volcaniques tels que les Cebilet, le haut 3tlas occidental, le Maroc central et oriental. ?l est

parsemé de massifs granitiques. Les terrains volcano- sédimentaires du haut 3tlas

occidental, des Cebilet et Duemassa et du Maroc central sont favorables ( la

minéralisation polmétallique :inc, 6lomb, 3rgent, ( l’9tain, au Eungstène et ( l’5r /Cbel

3ouam0. Le calcaire du haut 3tlas, le Moen 3tlas et le pas des Forsts /district de

Eouissit0 sont minéralisés en 6lomb-:inc argentifère.

< Le domaine rifain ; )’individualise par son appartenance ( la cha"ne alpine européenne.

?l dessine l’arc de Dibraltar. 5n trouve un massif de péridotite /@éni-@ou-?>ra0 contenantdes indices de GicBel, 2hrome, 2uivre, etc un ensemble schisto-gréseu$ paléo>o+que et

des terrains triasiques contenant du 2uivre et de l’3ntimoine /district de @éni M’>ala0 un

empilement de nappes ( prépondérance carbonatée minéralisées en 6lomb-:inc (

2adnar, @adis, :a+touna, etc et du volcanisme récent contenant des gisements de 6erlite

et de @entonite.

Le 6hosphate et dérivés constituent la principale ressource minière du 7oaume, avec

environ HIJ de la production mondiale en HIII. Le Maroc est également considéré

comme le premier e$portateur mondial. Le marché des 6hosphates et dérivés est en

perpétuelle mutation en raison de divers facteurs dont notamment la crise #nancière,

économique et politique, le changement de politique de subvention dans certains desgrands pas consommateurs d’engrais et la concurrence acerbe entre les producteurs.

3 cela, il a lieu d’a'outer les contraintes environnementales et le démarrage de

nouveau$ pro'ets miniers et de transformation. Les aléas climatiques et les cours de

céréales sont également des facteurs qui in*uent sur l’évolution du marché du 6hosphate

et dérivés.

L’année HIII a été caractérisée par une con'oncture dicile, marquée par des

augmentations de capacité

de production du 6K5 et une chute drastique des pri$ du %36 qui a tiré dans son sillage

le pri$ de l’acide phosphorique et du 6hosphate.

%ans ce conte$te, le commerce mondial de 6hosphate sous toutes formes a enregistré unléger recul de ,J en HIII par rapport ( HIIN, passant, en équivalent 6K5, de KO,HH


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millions de tonnes ( KP,II millions de tonnes. Géanmoins, le Droupe 5ce 2héri#en de

6hosphate /5260 a mené les actions requises pour optimiser les ventes et consolider ses

positions sur le marché des 6hosphates et dérivés.

3insi, la production marocaine des 6hosphates et dérivés s’est élevée en HIII ( plus de

KQ millions de tonnes, représentant environ HIJ de la production mondiale, permettant

au Maroc de se maintenir parmi

les principau$ producteurs de 6hosphate dans le monde /9tats-1nis, 2hine et la 7ussie0.

6ar ailleurs, les e$portations Marocaines de 6hosphate et dérivés sous toutes formes ont

augmenté de H,PJ en HIII. La part du marché s’est améliorée en passant de K,OJ en

HIIN ( K,RJ en HIII, ce qui confère au Maroc le Her rang mondial des e$portateurs de

6hosphate sous toutes formes.

Phosphate brut :

9n HIII, la production mondiale de 6hosphate brut a été de HPP,Q millions de tonnes

contre HPQ,I millions de tonnes en HIIN, et le commerce mondial a baissé de P,J par

rapport ( HIIN. 2ette baisse a concerné les 9tats-1nis /-I,IJ0, ?sraSl /-HI,IJ0, le Eogo /-KQ,IJ0, les pas de l’e$ 17)) /-P,OJ0, la Cordanie /-K,NJ0 et le Maroc /-PJ0.

9n dépit de la baisse des e$portations des 6hosphates du Droupe 526, de PJ en HIII

par rapport ( HIIN, sa part de marché s’est améliorée, passant de P,J en HIIN (

P,QJ en HIII.

Acide phosphorique :

Les e$portations mondiales d’acide phosphorique se sont élevées ( P,NH millions de

tonnes 6K5 en HIII, s’inscrivant en hausse de O,KJ par rapport ( HIIN. 2et

accroissement, qui a concerné essentiellement l’?nde, l’3rabie )aoudite et le 6aBistan, a

permis de contrebalancer a la baisse des enlèvements des autres pas importateurs,

notamment la @elgique, la Follande, l’9spagne, l’?talie, la Eurquie et le @résil.6our l’?nde, dont les importations ont représenté RJ du commerce mondial d’acide

phosphorique en HIII, ses enlèvements ont augmenté de HJ par rapport ( HIIN.

Les e$portations Marocaines d’acide phosphorique, qui se sont élevées, en HIII, ( H,RQ

million de tonnes 6K5, enregistrent un accroissement de H,KJ par rapport ( HIIN. La

part de marché du Maroc s’est améliorée en passant de OH,OJ en HIIN ( OP,NJ en HIII.

Engrais solides :

9n HIII, le commerce mondial d’9ngrais solides, e$primé en 6K5, a enregistré une

hausse de P,KJ. L’amélioration de la demande mondiale ( l’importation de %36 /TP,NJ0

et de M36 /TR,RJ0 a ainsi compensé entièrement la baisse au niveau du commerce

mondial de E)6 /-,J0.)’agissant de %36, le Maroc a enregistré en HIII de bonnes performances aussi bien (

destination du 6aBistan /TK,PJ0 qu’en Eha+lande /TK,RJ0.

9n revanche, des réductions ont été enregistrées au niveau de la 2hine, l’3rgentine et

l’9urope du )ud. Dlobalement, les e$portations Marocaines de %36 ont totalisé H,HP

million de tonnes, enregistrant une

baisse de O,IJ par rapport ( HIIN.

6our le E)6, les e$portations Marocaines ont reculé de ,IJ en s’établissant ( , million

de tonnes. 2elles de M36 ont enregistré un net accroissement de HQ,IJ par rapport (

HIIN en atteignant QK HO tonnes.

Le Zinc :

Le :inc est l’une des trois principales ressources minérales du Maroc, après les


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6hosphates et l’3rgent.

5n distingue deu$ tpes de minéralisations ; sulfurée et o$dée. La sulfurée domine la

production ( IQJ.

La production minière nationale de concentré de :inc est restée comparable ( celle

réalisée en HIIN passant de KHR H tonnes en HIIN ( KHR K tonnes en HIII. %e leur

cté, les e$portations ont atteint KHH H tonnes en HIII contre KKK OQ tonnes en

HIIN, soit one de la 23%9E38 est reconnu

comme e$cellent.

La production minière nationale de 6lomb en métal et concentré a été de HQI OH tonnes

en HIII, contre HQQ HP tonnes en HIIN. Les e$portations du 6lomb métal et concentrése sont élevées en HIII ( HK II tonnes, pour une recette de %F OKP,P millions, contre

HO RH tonnes en HIIN, soit une recette de %F OOP,O millions.

Argent :

3près les phosphates, l’argent est la plus importante ressource minérale du Maroc. La

ma'eure partie de la production provient de la mine d’?miter, dans l’3nti-3tlas oriental. Le

potentiel en réserves de cette mine est 'ugé e$cellent.

3insi, la production nationale d’3rgent Métal en HIII a atteint KQN tonnes contre PQ

tonnes une année auparavant, soit une baisse de I,OJ après la hausse de HR,NJ en

HIIN. Les recettes réalisées par la vente de KR tonnes d’3rgent Métal sont chi!rées (

%F ORK,H millions en régression de HHJ par rapport ( HIIN /%F K millions0.Le Cuivre :

L’essentiel de la production actuelle du 2uivre provient de la mine de Fa'ar. Le Maroc

renferme une grande variété de tpes de g"tes cuprifères, répartis sur tout le territoire,

mais surtout dans l’anti-3tlas et le Faut 3tlas. Le potentiel est considéré comme e$cellent

pour chacun des producteurs actuels. 2ependant, il semble que, étant donné les

prévisions de pri$ peu encourageantes, il serait préférable de rechercher de nouvelles

réserves cuprifères autour des mines e$istantes, o& les coUts de développement

devraient être beaucoup moindres. 5n peut également rechercher des g"tes

plmétalliques /2uivre-5r du Faut 3tlas occidental, 2uivre-6lomb-:inc des Cebilet-

Duémassa0, plutt que des g"tes de 2uivre seul.La production nationale de 2uivre en métal et concentré a enregistré une baisse de KJ

en HIII, passant de PO OO tonnes en HIIN ( KQ OQK tonnes en HIII. Les e$portations

ont connu la même tendance, soit KI HQ tonnes en HIII contre P HP tonnes en HIIN

les recettes e!ectuées en HIII de %F HP,N millions sont également en baisse de RJ par

rapport ( celles enregistrées en HIIN. 9n e!et, l’activité cuprifère a été le plus touchée

par les alliances stratégiques de fusions et acquisitions au$quelles

se sont livrées ces deu$ dernières années les grands opérateurs miniers. 2ette politique a

eu des e!ets béné#ques pour ces entreprises, alors que le cours de ce Métal s’est

contracté et que la compétitivité s’est 'ouée sur les coUts de production.

L’r :%epuis la fermeture de la mine de Eiouit, le Maroc ne produit plus d’5r. Eoutefois, le


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gisement cupro-aurifère de )eBsaoua mis en valeur, pourra éventuellement devenir

producteur. Mais l’on retrouve de nombreu$ prospects ou indices d’5r, surtout dans l’3nti-

3tlas /Eiouit, ?ouriren, etc…0, également dans le Faut 3tlas /)eBsaoua, 9l Faouanite, Ei>i

G’Eest, etc…0 et dans le Maroc central /3ouam, @oul'a, etc…0.

Le prospect d’?ouriren, dans la boutonnière précambrienne de Eaggrara d’3BBa dans

l’3nti-3tlas occidental, est un futur producteur dont l’e$ploration a permis de découvrir un

potentiel non négligeable.

L’e$ploitation de ce gisement aurifère dé'( entamée ( partir de l’année KH, permettra

d’atteindre un niveau de production évalué ( environ P tonnes par an d’5r métal.

9tant donné le grand intérêt des investisseurs miniers internationau$ pour l’5r, ainsi que

le potentiel aurifère élevé dans plusieurs régions du Maroc, la sous-e$ploration de ce

métal précieu$ constitue ( notre avis, une grande faiblesse. Gous devons signaler, en#n,

le potentiel aurifère des roches granitiques et basiques et des formations volcano-

sédimentaires archéennes de la %orsale 7eguibate. La %orsale, prolongation dans le

domaine saharien du craton ouest africain, bien connu ailleurs, par e$emple, au Mali

pour ses minéralisations aurifères est cependant la région Marocaine la moins biene$plorée.

Le Cobalt :

La seule mine Marocaine de cobalt en e$ploitation, et cela depuis les années trente, est

celle de @ou-3>>er le gisement e$ploité recèle un potentiel 'ugé e$cellent. La production

nationale de 2obalt en métal et concentré a progressé en HIII par rapport ( HIIN pour

atteindre I IRK tonnes contre P HHK tonnes. 2ette performance est attribuée au

démarrage avec succès d’une nouvelle unité de grillage du concentré de 2obalt. Les

e$portations ont atteint P KO tonnes, soit %F HRP,Q millions de recettes en progression

de IJ par rapport ( HIIN. 3 noter par ailleurs, qu’un grand pro'et de valorisation du

concentré de 2obalt a été réalisé ( partir de l’année K.9n plus de ces di!érentes richesses en minerais métalliques, le Maroc dispose d’un

potentiel non négligeable en minérau$ industriels, dont les principau$ sont la @artine, la

8luorine, le )el, le Manganèse chimique, la @entonite, le Dhassoul, le 2iment, le Dpse,

les 7oches ornementales, les )ables siliceu$, le Magnésite, la 6erlite, la 2alcite, la

2élestine, le :ircon, le Mica, les 8eldspaths, le Vaolin ainsi que d’importantes ressources

énergétiques solides, dont les principales sont le 2harbon, les )chistes @itumineu$, la

Lignite et l’1ranium. Eoutefois, ce dernier ne se trouve qu’( l’état d’indices répertoriés

dans tous les domaines du Maroc ( l’e$ception du 7if.

3insi, le Maroc dispose d’un immense potentiel riche et diversi#é de gisements miniers et

énergétiques, dont le dernier révélé était celui de WEalsintX, dont les premières recherchesont abouti ( la découverte du 6étrole ( des quantités qui pourraient s’avérer

substantielles dans l’avenir..

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