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1 Diagnostic « productivo-résidentiel » des territoires de la région Centre Laurent Davezies – Oeil-Université Paris 12 Juillet 2007 Les périmètres d’étude : 1- Le volet urbain a- L’analyse des 19 aires urbaines(ou fractions d’aires urbaines) du Centre: : 2- Dix pays choisis du Centre 3- Cinq pays du Cher (avec décomposition en deux parties du Pays Sancerre-Sologne)

Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

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Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

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Diagnostic « productivo-résidentiel » des territoires de la région CentreLaurent Davezies – Oeil-Université Paris 12

Juillet 2007

Les périmètres d’étude :

1- Le volet urbain

a- L’analyse des 19 aires urbaines(ou fractions d’aires urbaines) du Centre: :

2- Dix pays choisis du Centre

3- Cinq pays du Cher (avec décomposition en deux parties du Pays Sancerre-Sologne)

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4- L’Axe ligérien

Les Zones d’Emploi du Centre ... et les quatre qui constituent l’Axe Ligérien

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En préalable d’un diagnostic de «�développement territorial�», il convient d’avoir unedéfinition de ce qu’est ce développement territorial en tant que tel, et, pour les acteurs locaux,de se doter d’un objectif clair et cohérent sur ce qu’ils entendent que soit le futur de leurterritoire. La littérature académique ou politico-administrative n’offre aucune définitionexplicite et établie du contenu de ce qu’est de développement local ou régional. Les facteursdu développement productif (la compétitivité productive, le PIB par emploi ou habitant,…)ont fini par occuper l’ensemble du champ du développement et sont généralement confondusavec ses effets attendus (l’amélioration durable du bien-être de la population). Ledéveloppement comme processus fait l’objet d’une abondante littérature (des fonctions deproduction des économistes aux analyses sociologiques de la «�gouvernance�»), mais on netrouve rien d’articulé sur le contenu du développement. D’où le désarroi analytique etpolitique face à des situations locales associant système productif brillant et crise sociale etdémographique ou, à l’inverse, sous-développement productif et bonne santé sociale…

Ce qui apparaît aujourd’hui comme la seule approche analytique rendant compte de la natureet des facteurs du développement d’un territoire est l’ancienne «�théorie de la baseéconomique�», datant de plus d’un siècle et généralement oubliée (mais maintenue ettransmise par quelques auteurs comme Loeiz Laurent, l’ancien directeur de l’Insee Bretagne).

Dans cette approche, le développement d’un territoire repose sur deux facteurs�: (i) sa capacitéà maximiser les flux de revenus –appelé «�base économique�»- en provenance du reste dumonde (y compris de la France) et (ii) l’intensité de la circulation monétaire interne (i.e. lapropension des ménages du territoire à consommer localement). Le développement , en tantque résultat, est exprimé en termes d’emplois, de revenus et de croissance démographique duterritoire. Cette approche par les revenus permet de rendre compte de ce qu’est la réalité dudéveloppement de la population locale et de ses enjeux1.

Le "secteur basique" est celui qui apporte toutes sortes de revenus captés hors de la ville.L’autre secteur de la ville est le "secteur domestique" dont le développement est induit par labase économique par des mécanismes multiplicateurs d'emploi et de revenu. Il s'agit desecteurs d'activité produisant des biens et des services vendus localement (boulangers,médecins, commerçants, aides ménagères…). Ces secteurs, et la population qu'ils font vivre,dépendent de la demande locale et du revenu local eux-mêmes déterminés par la base et par lapropension à consommer localement de la population . Il y a donc deux secteurs économiqueslocaux : l’un exposé à la concurrence avec les autres territoires et le reste du monde, l’autreprotégé de la concurrence et qui permet aux actifs les plus vulnérables d’être employés ,inclus dans la société locale, par le biais d’activité à faible productivité et à ajustementstructurel lent. L’excellence et la vulnérabilité peuvent ainsi cohabiter d’autant pluspositivement (et par des mécanismes de solidarité d’abord marchands) que les flux de revenusbasiques et leur propension à stimuler les dépenses locales sont élevées.

Une des leçons d’un exercice d’évaluation des bases économiques des villes françaises (carte1a) réside dans le fait que la part des revenus basiques directement issus d’une activitéproductive marchande locale est partout largement inférieure à ce que constituent la somme

1 Pour des développements conceptuels et méthodologiques, voir�: Davezies L. (2004) "Temps de la productionet temps de la consommation: les nouveaux aménageurs du territoire?" n° 295 Futuribles. Mars 2004. DaveziesLaurent (2000) "Revenu et territoires" in Le développement local, Rapport du Conseil d'Analyse Economiquen°31 ,Paris. La Documentation Française. 15 pages

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des revenus publics (salaires publics) et des revenus résidentiels (retraites, touristes et salairesd’actifs employés ailleurs).

Carte 1 a: La structure des bases économiques des grandes villes françaises (airesurbaines) en 1999.

Le «�tout-productif�», ne garantit donc pas une maximisation du revenu basique (tout en ayant,on l’a dit, une forte propension à exclure les actifs peu ou pas qualifiés). Le «�tout-résidentiel�» a ses limites également�: il se traduit par la consommation d’une renterésidentielle non-renouvelable et qui peut un jour s’épuiser, quand le résidentiel n’est pasutilisé comme levier du développement productif, comme on l’observe actuellement parexemple sur la Côte d’Azur. Le modèle qui apparaît, à l’examen2, le plus dynamique, parcomparaison entre les territoires français est celui de l’�équilibre, associant créations derichesses par la production et revenus résidentiels et publics�. C’est ce que l’on trouve parexemple à Annecy ou à Nantes. Qu’en est-il des territoires de la région Centre�?

2 Davezies (2003), déjà cité

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Volet 1 : Les territoires urbains de la région Centre : les 19 aires urbaines

Sur les 2,44 millions habitants de la région Centre en 1999, 1,66 million vivent dans 19 airesurbaines et , si l’on ajoute les communes multipolarisées, 1,8 millions vivent dans un espaceurbain, soit 74% de la population régionale.

Pour arriver à ce total de 19 aires urbaines à étudier, il a fallu :

- négliger les aires urbaines qui ne font qu’effleurer la région Centre : celle de Neversqui n’a que deux communes dans le Cher et celle de Châtellerault qui n’en a que deuxdans l’Indre et Loire ;

- à la demande de la maîtrise d’ouvrage, intégrer à l’AU de Montargis les communes deCorbeilles , Le Bignon-Mirabeau, Chevannes , Chevry-Sous-Le-Bignon,Courtempierre , Dordives, Ferrieres , Fontenay-Sur-Loing, Griselles , Nargis,Préfontaines et Sceaux du gâtinais ;

- intégrer, également, à l’AU d’Orléans les communes de Beaugency , Chateauneuf-Sur-Loire, Tavers et Artenay ;

- ne tenir compte que de la partie des aires urbaines bi-régionales se trouvant dans larégion Centre. C’est le cas pour :

� l’aire urbaine de Paris dont 83 000 habitants (soit 0,7%) se trouventdans des communes de la région Centre ;

� l’aire urbaine de Dreux dont six communes se trouvent dans ledépartement de l’Eure, en Haute Normandie. La partie étudiée est doncl’AU de Dreux tronquée des 4 500 habitants de ces six communes (soit8% de la population de l’AU ).

� L’aire urbaine de Nogent le Rotrou, dont huit communes se trouventdans le département de l’Orne, en Basse Normandie. La partie étudiéeest donc l’AU de Nogent le Rotrou tronquée des 5 000 habitants de ceshuit communes (soit 24,5% de la population de l’AU).

On arrive ainsi à 19 aires urbaines, « ajustées » pour certaines d’entre elles.

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L’analyse des moteurs du développement des villes de la région Centre

Avant de procéder à la décomposition et à l’analyse des moteurs du développement des airesurbaines de la région Centre, il convient d’apprécier les quelques indicateurs de leurdéveloppement, aux premiers rangs desquels la démographie, l’emploi et le revenu.

La dynamique de peuplement des aires urbaines du Centre

Comme le montre le tableau 1, globalement les 19 aires urbaines ont vu leur populationaugmenter plus rapidement que celle de la Province. Beaucoup plus rapidement dans lapériode 1975-1990, un petit peu plus dans la dernière période intercensitaire 1990-19993. Defaçon générale, la croissance démographique dans la région est une affaire urbaine, les autrescommunes de la région n’ayant progressé que faiblement entre 1990 et 1999 : 1% contre 4%pour le total des aires urbaines.

Tableau 1 : évolution démographique des aires urbaines de la région Centrepopulation1975

population1982

population1990

population1999 � 1975-1999 � 1990-1999

AU Tours 308 448 331 959 353 790 376 374 22,0% 6,4%

AU Orléans 284 385 314 054 346 052 373 109 31,2% 7,8%

AU Chartres 101 706 112 437 125 760 130 681 28,5% 3,9%

AU Bourges 114 230 120 257 125 365 123 584 8,2% -1,4%

AU Blois 97 048 104 050 112 093 116 544 20,1% 4,0%

AU Chateauroux 87 468 90 227 91 895 91 020 4,1% -1,0%

AU Paris (Centre) 52 014 62 692 75 157 83 283 60,1% 10,8%

AU Montargis 66 873 71 318 75 274 78 454 17,3% 4,2%

AU Dreux 47 960 52 019 56 760 53 524 11,6% -5,7%

AU Vierzon 41 827 41 863 41 114 38 525 -7,9% -6,3%

AU Vendome 30 095 31 786 33 094 34 159 13,5% 3,2%

AU Romorantin 23 783 25 999 27 286 28 295 19,0% 3,7%

AU Chateaudun 23 261 23 970 23 687 23 728 2,0% 0,2%

AU Gien 19 669 22 144 23 458 22 575 14,8% -3,8%

AU Amboise 18 435 19 598 20 642 21 725 17,8% 5,2%

AU St Amand 19 864 20 002 20 100 19 787 -0,4% -1,6%

AU Issoudun 19 692 18 709 18 381 18 388 -6,6% 0,0%

AU Pithiviers 15 195 15 352 16 050 16 612 9,3% 3,5%

AU Nogent le R. 15 732 15 926 15 474 15 447 -1,8% -0,2%

Total 19 AU 1 387 685 1 494 362 1 601 432 1 665 814 20,0% 4,0%

Province 42 713 019 44 261 812 45 954 601 47 566 384 11,4% 3,5%

Ile de France 9 878 565 10 073 059 10 660 554 10 952 011 10,9% 2,7%

France 52 591 584 54 334 871 56 615 155 58 518 395 11,3% 3,4%

Source : d’après InseeNote : trame verte si>Province, rouge si <0

Cette croissance démographique n’est pas, et loin de là, le fait de toutes les aires urbaines dela région. Si certaines aires urbaines connaissent une progression rapide, comme Orléans,Tours ou Amboise, d’autres enregistrent un déclin marqué : Vierzon et Dreux perdentpratiquement 6% de leur population entre 1990 et 1999. Ce n’est que la continuation d’undéclin antérieur à Vierzon, mais c’est plus nouveau à Dreux qui avait connu une fortecroissance entre 1975 et 1990. La partie régionale de l’aire urbaine de Paris, qui se situe pourl’essentiel en Eure et Loire, est le territoire urbain qui connaît, et de loin, la plus forteprogression.

De façon générale, on observe (graphe 2) une relation taille-dynamique démographique dansla période passée : sur la période 1975-1999, big is beautiful, on note que plus une ville de larégion est peuplée, plus nette est sa croissance démographique. En revanche, si cette loi resteà peu près vérifiée sur la période 1990-1999, c’est de façon beaucoup moins nette, avec le

3 On ne présente pas ici d’analyse de l’évolution 1999-2004, dans la mesure où les données posent desproblèmes de comparaison entre un comptage exhaustif en 1999 et un sondage en 2004...

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décrochage de villes comme Dreux, Gien et dans une moindre mesure de Vendôme ouChâteauroux.

Graphe 2 : Relation entre taille des aires urbaines du Centre et croissance de leurpopulation. 1975-1999 et 1990-1999

� 1975-1999

-20,0%

-10,0%

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

70,0%

10 000 100 000 1 000 000

� 1990-1999

-8,0%

-6,0%

-4,0%

-2,0%

0,0%

2,0%

4,0%

6,0%

8,0%

10,0%

12,0%

10 000 100 000 1 000 000

Source : d’après InseeNote : en abscisse, population en logarithme

En termes de départements, là encore des écarts marqués, avec d’un côté, au Sud, le Cher dontles trois aires urbaines, Bourges, Vierzon et St Amand, enregistrent un recul de leurpopulation entre 1990 et 1999, ou l’Indre avec le recul de Châteauroux et la stagnationd’Issoudun.

Au Nord, l’Indre et Loire bénéficie du fort dynamisme de Tours et d’Amboise, le Loiret decelui d’abord d’Orléans, mais aussi, dans une moindre mesure de Montargis et de Pithiviers,en dépit du recul de l’aire urbaine de Gien. Les trois aires urbaines du Loir et Cher, Blois,Romorantin et Vendôme connaissent une croissance moyenne

Le département de l’Eure et Loir enregistre des performances urbaines contrastées, avec lerecul de Dreux et de Nogent le Rotrou, la stagnation de Châteaudun, la croissance moyennede Chartres ... et la très forte progression de sa part dans l’aire urbaine de Paris.

En bref, on observe de fort contrastes d’évolution urbaine entre d’une part un Y penchécomprenant un axe ligérien auquel se rajoutent les deux branches vers Paris et vers Montargiset d’autre part, le reste du système urbain de la région dans lequel la plupart des villesconnaissent une certaine stagnation voire un repli .

Si 7 des 19 aires urbaines considérées voient leur population reculer entre 1990 et 1999, cesont 9 d’entre elles qui enregistrent un solde migratoire négatif (tableau 4). De façon générale,ce sont les mêmes villes dont la population recule qui ont des soldes migratoires négatifs, etvice-versa. Mais on voit plusieurs exceptions apparaître : des petites aires urbaines commeIssoudun ou St Amand conservent un solde migratoire positif alors que leur populationrecule ! Leur recul procède d’un déficit naturel lié à un fort vieillissement de la population .Les plus de 60 ans y représentent respectivement 26,3% et 28,7% de la population, en 1999,contre 21,3% en moyenne en France ! Leur solde migratoire positif s’explique en large partiepar leur capacité à attirer des retraités (ils expliquent 60% du solde migratoire d’Issoudun etl’intégralité de celui de St Amand). On observe le cas inverse, d’aires urbaines dont le soldemigratoire est négatif tout en conservant une croissance significative de leur population. C’est

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le cas, de façon générale de la région parisienne, qui ne progresse que par le jeu desmécanismes naturels. Dans la région Centre, c’est le cas de Pithiviers et de Chartres. Il s’agitd’aires urbaines dotées d’une population jeune (les moins de 19 ans y représententrespectivement 26,3% et 26,9% de la population, contre 24,6% pour la moyenne nationale)dont la natalité permet de compenser les effets migratoires négatifs. L’aire urbaine de Dreux,dont la population diminue, se trouve être la championne des 19 aires urbaines à la fois pourla part des jeunes dans la population (31%) et pour le plus mauvais solde migratoire 1990-99(-14%).

Carte 3 : Variation 1990 – 1999 de la population des communesdes aires urbaines de la région Centre

Source : d’après Insee

Tableau 4 : Soldes naturel et migratoire des aires urbaines de la région Centre.1982 – 1990 et 1990 - 1999

solde naturel 1982-90

solde naturel 1990-99

soldemigratoire1982-90

soldemigratoire1990-99

AU Tours 4,7% 4,1% 1,9% 2,3%

AU Orléans 6,3% 5,9% 3,9% 1,9%

AU Bourges 3,8% 3,2% 0,4% -4,6%

AU Chartres 6,6% 5,8% 5,2% -1,9%

AU Blois 4,0% 3,8% 3,8% 0,2%

AU Chateauroux 2,5% 2,3% -0,6% -3,2%

AU Montargis 1,7% 1,8% 3,8% 2,4%

AU Paris (Centre) 3,4% 3,6% 16,5% 7,2%

AU Dreux 10,7% 8,0% -1,5% -13,7%

AU Vierzon 0,9% -0,8% -2,7% -5,5%

AU Vendome 1,9% 1,2% 2,2% 2,0%

AU Romorantin 0,6% 1,3% 4,4% 2,4%

AU Chateaudun 3,2% 2,2% -4,4% -2,0%

AU St Amand -1,6% -1,9% 2,1% 0,4%

AU Issoudun -1,6% -1,3% -0,1% 1,3%

AU Gien 4,2% 2,2% 1,8% -6,0%

AU Amboise 1,3% 1,3% 4,1% 3,9%

AU Nogent le R. 2,1% 0,8% -4,9% -1,0%

AU Pithiviers 3,5% 4,1% 1,1% -0,6%

Total 19 AU 4,4% 3,9% 2,8% 0,1%

Province 2,7% 2,3% 2,3% 1,2%

Ile de France 6,3% 7,4% -5,4% -4,6%

France 3,4% 3,3% 0,9% 0,1%

Source : d’après InseeNote : trame verte si>Province, rouge si <0

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Cartes 5 : Soldes naturel et migratoire des communes

des aires urbaines de la région Centre.1982 – 1990 et 1990 - 1999

Source : d’après Insee

L’emploi dans les aires urbaines de la région Centre

Le milieu urbain de la région Centre enregistre, au total, des performances d’évolution del’emploi moins bonnes que ce que suggérait son dynamisme démographique. L’emploi totaldes 19 aires urbaines a progressé au même rythme, 4,3%, entre 1990 et 1999, que celui de laProvince (urbain et rural compris), et l’emploi salarié privé a augmenté moins rapidement,avec +17,6%, que celui de la Province (19,4%).

Là encore, comme le montre le tableau 6 des contrastes importants entre les aires urbaines. Lapremière chose frappante est le décrochage de l’aire de Tours par rapport à celle d’Orléans.Voilà une paire d’aires urbaines de peuplement pratiquement égal (Orléans 373 000 et Tours376 000 en 1999), dont la plus peuplée (Tours) dispose de moins d’emplois qu’Orléans(11 000 de moins en 1999) et de nettement moins d’emplois salariés privés (20 000 de moinsen 2003). En dynamique, c’est plus net encore : Orléans, avec un taux de croissance de sapopulation 20% supérieur à celui de Tours (7,8% contre 6,4%) enregistre un taux decroissance de son emploi deux fois plus rapide (9% contre 4,5%) et de son emploi salariéprivé 1,6 fois plus rapide.

Ces données classent l’aire urbaine d’Orléans dans la division des grandes villes françaisesdynamiques, avec des Nantes, des Rennes ou des Toulouse, pas celle de Tours.

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Tableau 6 : Variation de l’emploi total et de l’emploi salarié privé des aires urbaines de

la région Centre. 1990 – 1999 et 1993 - 2003

� 1990-99

emploi total

� 1990-99

emploi total

� 1993-2003

emplois

salariés

privés

� 1993-2003

emplois

salariés

privés

AU Orléans 13 550 9,0% 25 388 26,1%

AU Tours 6 560 4,5% 14 045 15,8%

AU Chateauroux 1 644 4,1% 3 679 15,1%

AU Bourges 88 0,2% 4 759 15,6%

AU Amboise 811 9,1% 868 15,7%

AU Vierzon -1 865 -12,0% 396 4,6%

AU Vendome -87 -0,6% 1 476 17,3%

AU St Amand -269 -3,3% -28 -0,6%

AU Romorantin 1 070 8,9% 1 176 15,5%

AU Pithiviers 583 7,8% 558 11,4%

AU Paris (Centre) 423 2,0% 1 012 7,0%

AU Nogent le R. 14 0,2% 1 242 26,1%

AU Montargis 627 2,3% 3 600 21,1%

AU Issoudun -159 -2,0% 649 12,0%

AU Gien 486 5,0% 725 11,1%

AU Dreux -1 365 -5,7% 222 1,4%

AU Chateaudun 671 6,7% 972 19,3%

AU Chartres 3 801 7,6% 6 852 21,6%

AU Blois 2 072 4,3% 4 866 15,3%

Total 19 AU 28 655 4,3% 72 457 17,6%

Province 737 226 4,3% 1 905 296 19,4%

Ile de France -33 250 -0,7% 439 461 12,4%

France 703 976 3,2% 2 344 757 17,5%

Source : d’après Insee et UnedicNote : trame verte si>Province, rouge si <0

Globalement, il n’y a que 8 des 19 aires urbaines de la région qui fassent mieux, enprogression de l’emploi total, que la moyenne de la Province française et cinq d’entre ellesenregistrent même un recul absolu entre 1990 et 1999 : Vierzon, Dreux, St Amand, Issoudunet Vendôme. Du point de vue de l’emploi salarié privé, la situation est plus inquiétanteencore : seules 5 des 19 aires urbaines ont une progression plus rapide entre 1993 et 2003 quele total de la Province : Orléans, Nogent le Rotrou, Montargis, Châteaudun et Chartres. Uneseule, St Amand, voit son emploi salarié privé régresser entre 1993 et 2003.

De façon générale, les évolutions démographiques et des deux types d’emplois sont liées,mais selon des modalités (ou une équation) particulières (voir le graphe 8) . En effet, on peutcalculer, par régression sur ces 19 aires urbaines, que l’emploi total ne se met à régresser qu’àpartir du moment où la croissance démographique d’une ville est inférieure à –1,5%.L’emploi salarié privé, qui augmente partout beaucoup plus vite, est encore plus amical : ladroite de régression montre qu’il faudrait que la population recule de 10% -ce qui n’est le casd’aucune ville de la région- pour que son évolution soit négative.

On observe globalement, dans la région, deux « lois » : la croissance de l’emploi des villes estliée (i) à leur taille et (ii) à leur dynamique démographique. Ces deux lois ne s’appliquent pasmécaniquement et on observe des écarts : à taille égale, l’aire urbaine d’Orléans fait nettementmieux que celle de Tours. Comme le montre le graphe 7, avec le taux de croissanced’Orléans, Tours aurait enregistré une croissance supplémentaire de 6 600 emplois (soit undoublement des créations nettes). A taille égale, Chartres fait beaucoup mieux que Bourges,avec une création nette de 3 800 emplois contre une centaine dans cette dernière...Romorantin4 et Vierzon, de tailles comparables, sont dans des situations opposées la premièreengrange une croissance de 9% de son emploi entre 1990 et 1999 quand la seconde en perd

4 l’évolution ultérieure de l’aire urbaine de Romorantin sera nettement moins favorable, avec une perte nette de 2800 emplois salariés privés entre 2003 et 2004...

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12%5. Dans les petites aires urbaines de la région se constitue deux groupes distincts : lepremier, dont les performances de créations nettes d’emploi sont les meilleures : Amboise,Romorantin, Pithiviers, Châteaudun ou Gien en font partie. Le second groupe enregistre unestagnation ou un repli de son emploi. On y retrouve Nogent le Rotrou, Vendôme, Issoudun,Saint Amand et Vierzon.

La relation entre la croissance de l’emploi total ou l’emploi salarié privé et la croissancedémographique est plus nette encore (graphe 8). La plupart des villes « sont dans le modèle »,ce qui montre bien que dynamique démographique et de l’emploi sont très liées. La questionétant de savoir, et on y reviendra plus bas si c’est l’emploi qui conditionne la démographie ousi c’est l’inverse...

On observe cependant une exception marquée au modèle, avec Nogent le Rotrou, une aireurbaine qui connaît en même temps une stagnation de sa population et une croissance vive deson emploi salarié privé.

Il convient cependant de rappeler que l’aire urbaine de Nogent le Rotrou étudiée dans cerapport n’est que la partie de cette aire urbaine appartenant à la région Centre et se trouvedonc tronquée de quelque chose comme un quart de sa population. L’aire urbaine totale deNogent se trouve globalement dans une situation plus proche du modèle, avec 1% decroissance démographique (contre –0,2% pour sa partie située dans la région Centre) et 21%de croissance de l’emploi salarié privée (contre 26% pour la partie étudiée).

En termes de croissance de l’emploi salarié privé, seules 5 des 19 aires urbaines de la régionont de meilleures performances de création d’emplois salariés privés que la moyenne deProvince ; elles sont toutes situées dans le Loiret ou l’Eure et Loire (Orléans, Montargis,Nogent, Châteaudun, Chartres).

.Graphe 7 : Relation entre nombre d’emplois dans les aires urbaines du Centre et

croissance de leur emploi. 1990-1999

� 1990-99 emplois

-15,0%

-10,0%

-5,0%

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

1 000 10 000 100 000 1 000 000

Orléans

Tours

Bourges

Dreux

Vierzon

Romorantin

Châteaudun

Gien

Pithiviers

Amboise Chartres

BloisChatrx

Montargis

vendome

St Amand

Issoudun

NogentAU Paris

5 Pour répondre tout de suite à une question qui a été posée lors de réunions, le succès de Romorantin neconstitue pas, actuellement, une option d’emploi significative pour les actifs de la zone «�sinistrée�» deVierzon�:Le nombre des actifs de l’aire urbaine allant travailler à Vierzon est passé de 170 en 1990 à 230 en1999... soit une augmentation de 50 unités, dans un contexte dans lequel l’AU de Vierzon a perdu de l’ordre de1�100 emplois�!

Page 12: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

12

Source : d’après InseeNote : en abscisse, emploi en logarithme

Graphe 8 : Relation entre la variation de la population et la variation de l’emploi total etde l’emploi salarié privé dans les aires urbaines du Centre.

1990-1999, 1990-1999 et 1993-2003

-15,0%

-10,0%

-5,0%

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

-8,0% -6,0% -4,0% -2,0% 0,0% 2,0% 4,0% 6,0% 8,0% 10,0%

� 1990-99 emploi total

� 1993-2003 emplois salariés privés

Linéaire (� 1990-99 emploi total)

Linéaire (� 1993-2003 emplois salariés privés)

� pop 1990-99

Source : d’après Insee et Unedic

Le revenu de la population des aires urbaines de la région Centre

Le revenu des habitants constitue un troisième indicateur synthétique du développementterritorial, avec le peuplement et l’emploi.

Les écarts de revenu moyen des habitants des 19 aires urbaines sont assez faibles, avec uncoefficient de variation6 de l’ordre de 7%. Les inégalités de revenu entre les aires urbaines ontpeu évolué entre 1990 et 1999. Le coefficient de variation a certes progressé pour l’ensembledes 19 aires étudiées, de 6,6% en 1990 à 7,3% en 2000, ce qui constitue quand même uneaugmentation de 10% des inégalités de revenu par habitant entre les aires urbaines de larégion. Mais cette évolution inquiétante pour la cohésion régionale tient en fait largement à un« effet-Dreux ». Si l’on recalcule les coefficients de variation sur les 18 autres aires urbaines,on observe même une légère réduction des inégalités sur la période : de 5,8% à 5,7%, soit unrecul de 1% des inégalités.

Les habitants urbains en moyenne les plus riches de la région ne sont pas à Orléans ou àTours, mais dans la partie de l’aire urbaine de Paris située dans la région Centre. Ils ont enmoyenne, en 1990, un revenu par habitant supérieur de 9% à la moyenne des aires urbaines dela région et en 2000, de 8%. Ce territoire parisien n’est pas un détail dans la région : 85 000habitants y vivent. Il apparaît doté d’une dynamique propre, qui renvoie moins à la nature dudéveloppement territorial de sa région d’appartenance, le Centre, qu’à celle que connaîtglobalement la frange de l’aire urbaine de Paris débordant sur les régions limitrophes de l’Ile

6 Le coefficient de variation est le rapport écart-type / moyenne des revenus par habitant des aires urbaines, nonpondéré par les populations.

Page 13: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

13

de France : il est par exemple frappant de constater que le revenu par habitant, en 2000, des85 000 habitants de la part de l’aire urbaine de Paris située dans la région Centre estpratiquement le même (99%) que celui du total des 333 000 habitants vivant dans l’aireurbaine de Paris hors Ile de France ! Idem pour la dynamique démographique : +11% dans lafrange parisienne de la région Centre, entre 1990 et 1999, 9,5% pour l’ensemble de la frangenon Ile de France de l’aire urbaine de Paris...

Pour les autres aires urbaines de la région, il est frappant de constater une inversion entreOrléans et Tours. On a vu plus haut que le dynamisme économique d’Orléans notamment entermes d’emplois déclassait nettement celui de Tours. En termes de croissance du revenu deshabitants, c’est l’inverse. Quand celui des habitants de l’aire urbaine d’Orléans progresse de11% entre 1990 et 2000, celui de Tours augmente de 13%. Cette inversion, on y reviendraplus bas plus systématiquement, illustre bien la complexité des phénomènes dedéveloppement territorial et le non-chaînage systématique entre les grands fondamentaux dudéveloppement local: ce n’est, notamment, pas forcément les villes dans lesquelles l’emploiprogresse le plus vite que le revenu progresse également le plus vite !

Un autre exemple de résultat peu intuitif concerne l’aire urbaine de Vierzon. Elle est, avecDreux dans les deux seules aires urbaines de la région dont le niveau de revenu par habitantétait en 1990 inférieur à la moyenne de la Province. On a vu plus haut que, comme et mêmeplus encore que Dreux, l’aire urbaine de Vierzon est la championne régionale du recul del’emploi. Pourtant le revenu de ses habitants progresse entre 1990 et 1999 de 13%, ce qui laplace en 6ème position parmi les 19 aires urbaines étudiées ! L’aire urbaine de Dreux , quienregistrait pourtant des performances de création d’emploi (total ou salarié privé) plutôtmoins mauvaises que Vierzon se retrouve bonne dernière pour la progression de sonrevenu/habitant, avec une progression presque trois fois inférieure (+5%). On peut ainsimultiplier les exemples de progression inattendue du revenu de ces villes au regard de leurdynamique de peuplement ou d’emploi.

Graphe 9 : Variation du revenu par habitant 1990-2000 des ménages des aires urbainesde la région Centre en fonction du niveau de revenu en 1990.

4%

6%

8%

10%

12%

14%

16%

18%

6 000 6 500 7 000 7 500 8 000 8 500

AU du Centre ProvinceRev/hab 1990

� rev/hab. 1990-2000 VendômeAmboise

Chateauroux

Orléans

AU Paris

Chartres

Tours

Blois

IssoudunDreux

Vierzon

Montargis

Nogent

Pithiviers

GienRomorantin

Châteaudun

St Amand

Bourges

Source : d’après DGI

Le tableau 10 constitue un essai de classement synthétique des dynamiques de développementdes 19 aires urbaines. On constate un déchaînage systématique entre les cinq indicateurs

Page 14: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

14

retenus : revenu par habitant 2000, variation 1990-2000 du revenu par habitant variation1990-1999 de la population, variation 1990-1999 de l’emploi, variation 1993-2003 del’emploi salarié privé. Si on note chaque aire urbaine, pour chacun de ces indicateurs, selontrois modalités : mauvais (inférieur à 90% de la moyenne des 19 aires urbaines), moyen (entre90% et 110%) et bon (plus de 110%), on constate qu’il y a beaucoup plus d’aires urbaines quicombinent bonnes et mauvaises notes que celles qui sont globalement « dans le vert » ou« dans le rouge ». Onze des 19 aires urbaines associent bonnes et mauvaises performances,sans que ce soit dans les mêmes domaines. Par exemple, Châteauroux est « bonne » sur lavariation du revenu et « mauvaise » dans la création nette d’emplois salariés privés, alors quel’on constate l’inverse à Nogent le Rotrou (pour sa partie Centre) , qui tout en faisant desmerveilles en création d’emplois salariés privés voit son revenu n’augmenter que faiblement.Idem, dans une moindre mesure dans l’aire urbaine de Montargis !

Ce type de classement permet d’illustrer l’idée que le développement territorial est complexe,divers et ne répond pas à un seul modèle mécanique chaîné (emploi, peuplement et revenu setenant par la main). On voit que le chaînage le plus clair est celui observé dans les villes enpanne de développement : quatre aires urbaines de la région, dont trois dans le Sud de larégion, cumulent les difficultés dans ces différents domaines : Dreux, Vierzon, St Amand etIssoudun.

Tableau 10 : Diversité des dynamiques des villes de la région Centre- Essai de notation

Rev/hab 1990

(Euros

constants

2000)

� rev/hab

1990- 2000

� population

1990-99

� 1993-2003

Unedic

� 1990-99

emplois

Note (nbre

bleus - nbre

rouge)

AU Chartres 7 489 16% 3,9% 22% 8% 3

AU Orléans 7 815 11% 7,8% 26% 9% 3

AU Amboise 6 867 16% 5,2% 16% 9% 2

AU Tours 7 303 13% 6,4% 16% 4% 1

AU Chateaudun 6 808 13% 0,2% 19% 7% 0

AU Gien 6 988 13% -3,8% 11% 5% 0

AU Romorantin 6 898 13% 3,7% 16% 9% 0

AU Chateauroux 6 826 16% -1,0% 15% 4% -1

AU Montargis 7 260 9% 4,2% 21% 2% -1

AU Paris (Centre) 8 005 11% 10,8% 7% 2% -1

AU Vendome 6 924 17% 3,2% 17% -1% -1

AU Blois 7 558 9% 4,0% 15% 4% -2

AU Nogent le R. 7 090 10% -0,2% 26% 0% -2

AU Pithiviers 7 129 10% 3,5% 11% 8% -2

AU Bourges 7 190 13% -1,4% 16% 0% -3

AU Issoudun 7 250 6% 0,0% 12% -2% -4

AU St Amand 6 645 9% -1,6% -1% -3% -4

AU Vierzon 6 312 13% -6,3% 5% -12% -4

AU Dreux 6 082 5% -5,7% 1% -6% -5

19 AU de la région 7 327 12,0% 4,02% 17,6% 4%

Source : d’après Insee, Unedic, DGI.Note : trame verte >110% total des AU – trame rouge<90% total des AU ;

Calcul de la note : rouge = -1 ; vert = +1

Seules deux aires urbaines de la région paraissent associer une évolution positive de la plupartdes fondamentaux : Chartres et Orléans, deux villes, on y reviendra, entretenant de forts liensavec la région parisienne. Amboise paraît en troisième position de ce classement, avec unepanne relative de la croissance de son emploi salarié privé, alors que les autres indicateurssont très positifs.

Page 15: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

15

La plus grande aire urbaine de la région, Tours, même si elle se trouve en quatrième position,n’émerge que sur le plan de la dynamique démographique, sans que cela lui permette desperformances de croissance de l’emploi et du revenu supérieur à la moyenne des airesurbaines de la région. Si la dynamique de développement territorial a à voir avec la taille desvilles, ce que suggèrent les analyses présentées plus haut sur la région Centre, l’aire urbainede Tours semble un peu à l’écart de ce mécanisme...

La plupart des aires urbaines de la région associent , sur ces indicateurs, bonnes, médiocres etmauvaises performances, et selon des combinaisons, on l’a vu, qui semblent presquealéatoires...

Dernière observation sur ce tableau synthétique : le niveau de revenu des habitants des airesurbaines de la région est assez homogène –on a vu plus haut que le coefficient de variation estde l’ordre de 7%- et si inégalité il y a , c’est moins du fait de la présence d’aires urbaines« riches » que de deux aires urbaines plus pauvres que sont Vierzon et Dreux. Il n’y a pas deloi forte qui fasse que le développement territorial soit plus ou moins amical avec des airesurbaines selon qu’elles sont riches ou pauvres. Le tableau 10 suggère bien une certainecorrélation entre niveau de revenu des habitants et dynamique de développement territorial(coefficient de corrélation revenu/habitant vs notation = 0,27, ce qui est significatif), mais quiest presque exclusivement le reflet de la situation des trois aires urbaines à la fois pauvres eten panne : Dreux, Vierzon et St Amand. Si on les retire de l’analyse, le coefficient decorrélation s’effondre à 0,02... ce qui signifie l’absence d’une telle loi pour les 16 autres airesurbaines.

Graphe 11 : Notation du développement territorial 1990-2003 des aires urbaines en

fonction du revenu par habitant en début de période

R2 = 0,2678

-6

-5

-4

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

6 000 6 500 7 000 7 500 8 000 8 500

Orléans

AU paris

Blois

Chartres

Dreux

Vierzon St Amand

Amboise

Tours

Issoudun

Bourges

PithiviersNogent

montargisChateauroux vendôme

Châteaudun

Romorantin

GienRevenu/hab. 1990

Note synth. �territorial

Source : d’après Insee, Unedic, DGI.Note : La notation traite cinq variables : revenu par habitant 2000, variation 1990-2000 du revenu par habitantvariation 1990-1999 de la population, variation 1990-1999 de l’emploi, variation 1993-2003 de l’emploi salariéprivé. Pour chacune de ces variables et pour chaque aire urbaine :

>110% de la moyenne des 19 aires traitées = + 1 point<90% de la moyenne des 19 aires traitées = -1 point

Si l’on compare la dispersion des indicateurs , on observe que le plus homogène est le revenupar habitant, mais également que la variation du revenu par habitant entre 1990 et 2000 (0,27)

Page 16: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

16

est beaucoup moins dispersée que ne laisserait imaginer la dispersion pratiquement dix foisplus élevée des taux de variation de l’emploi (coefficient de variation = 2,22) ou de lapopulation (2,60). Les taux de variation de l’emploi salarié privé 1993-2003 sont beaucoupplus concentrés, avec un coefficient de variation de 0,52. cela signifie plusieurs choses : laprogression du revenu local est assez insensible à la variation de l’emploi total et de lapopulation. En revanche, l’emploi salarié privé progresse de façon beaucoup plus homogène,ce qui suggère un déchaînage emploi total –> revenu mais plutôt un lien revenu - emploisalarié privé dont il conviendra d’analyser le sens. La question étant : est ce que c’est laprogression assez homogène de l’emploi salarié privé dans les aires urbaines qui génère uneaugmentation du revenu encore plus homogène, ou, au contraire, est-ce la progression desrevenus, largement indépendants de l’emploi qui , par des effets de demande/consommation,permettent la progression assez équilibrée de l’emploi salarié privé ? La suite de l’analyseessaie de donner des éléments de réponse à cette question.

On est donc face à des situations et des modèles de développement territorial qui semblenttrès différents d’une aire urbaine à une autre et d’un indicateur à l’autre. Il semble impossiblede tirer une loi générale, en matière de développement territorial, de l’observation des airesurbaines de la région.

L’approche développée par l’OEIL à l’université Paris XII vise à éclairer de façonsystématique les mécanismes du développement territorial et à sortir par le haut du dilemmede l’analyse territoriale dont les territoires de la région Centre constituent une illustration :soit appliquer aveuglément le modèle unique de la « nouvelle économie géographique » etconsidérer que, qu’ils le veuillent ou non, les fondementaux du développement local doiventêtre liés (production – emploi – revenu - population,...), soit considérer que , au vu de ladiversité chaotique des évolutions locales, il n’y a pas de modèle du tout.

Entre un seul et aucun modèle, l’application de la théorie de la base économique permet defaire émerger une représentation composite mais simple des facteurs expliquant ledéveloppement territorial. Le lecteur intéressé par les aspects théoriques de la questiontrouvera en annexe un article développant les aspects conceptuels et méthodologiques de cetteapproche.

En bref, l’approche par la base consiste à analyser les différents types de revenu entrant dansles territoires étudiés, afin de distinguer ceux qui sont le résultat de la production marchandelocale, ceux qui proviennent du secteur public ou qui procèdent de transferts monétairesprivés. L’idée que l’économie d’un territoire ne dépend que de sa capacité à produire desbiens et des services vendus dans le reste du Monde est séduisante (et largement colportée parles experts en développement économique local ou régional), fondée si l’on parle des nations,mais naïve dès lors que l’on se penche sur les territoires subnationaux de pays dans lesquelsexistent de puissants mécanismes de répartition spatiale du revenu, mécanismes publics(budget de l’Etat et de la Sécurité Sociale) et privés (dissociation lieu de résidence- lieu detravail- lieu de tourisme/loisirs, choix des lieux de retraite,...).

A force de parler de « mondialisation ultra-libérale », on finit par oublier que ce qui a marquénos pays industriels depuis trente ans est moins la progression de la compétition productiveinternationale que l’augmentation beaucoup plus rapide de ces mécanismes intranationaux detransferts publics et privés entre les territoires. Pour les seuls mécanismes publics, quand le« taux d’ouverture » de l’économie française (mesuré par le rapport de la somme desimportations et exportations au PIB multiplié par deux) progressait de 13 points entre 1960 et

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17

aujourd’hui, le poids des prélèvements obligatoires dans le PIB progressait de 26 points ! En2003, le taux d’ouverture du pays est de l’ordre de 26%, son taux de dépense publique de56% , soit trente point d’écart de poids entre les parts « libérale » et publique de l’économiefrançaise... Il est plus difficile de proposer un chiffrage de l’évolution des transferts privés derevenus du fait de leur caractère composite et de l’insuffisante disponibilité des données.

La base économique des aires urbaines de la région Centre

On a procédé à une évaluation des flux de revenus entrant dans les aires urbaines de la région.Ce sont ces revenus -qui sont appelés « base économique »- qui sont le facteur clef, au sens dela « théorie de la base » du développement territorial. La base économique, autrement appeléele « revenu basique » n’est pas le revenu des ménages d’un territoire, mais, répétons-le, lesseuls flux de revenus entrant une année donnée dans le territoire. Le revenu final de lapopulation considérée étant d’un montant différent et dépendant largement de la circulationmonétaire (la consommation) de ces flux de revenu à l’intérieur du territoire.

Le lecteur trouvera en annexe les choix méthodologiques adoptés pour mener un tel calcul. Ilconvient de souligner qu’un tel exercice se heurte à d’importants problèmes conceptuels etstatistiques et oblige à adopter des conventions parfois discutables (et améliorables sil’appareil statistique fournissait de nouvelles données). Les chiffres produits ne sont pas lerésultat d’un rigoureux travail comptable –impossible à mener- mais d’estimations statistico-économiques à partir d’un considérable corpus de données locales7. Les résultats sont doncanalytiquement robustes, notamment en ce qui concerne l’indication sur la structure de la baseéconomique des villes, en ce sens qu’ils offrent des indicateurs d’analyse renouvelés et utiles,mais ne peuvent être considérés comme de véritables comptes de villes (formulés en euros parhabitant ou en millions d’euros).

La principale limite actuelle de cette analyse tient au fait qu’elle porte nécessairement sur lapériode 1999-2000, du fait de l’absence de nouvelles données réactualisant celles du RGP de1999. On dispose certes de données plus récentes, par exemple de revenu (DGI) ou d’emploissalariés privés (Unedic), mais en nombre insuffisant pour actualiser les estimations sur uneannée plus récente. On peut cependant considérer que l’inertie des phénomènes économiquesnous permet, à partir d’analyses structurelles des économies locales de la fin des années 1990de penser leurs problématiques de développement actuelles.

Le tableau 12 présente le poids des divers éléments de la base économique –c’est-à-dire desmoteurs de leur développement- des villes de la région Centre, le tableau 13 présente lesmêmes données, en indice par rapport au poids moyen des bases économiques dansl’ensemble des aires urbaines françaises.

La première chose frappante est le faible poids de la base productive par rapport aux autresformes de revenus venant irriguer l’économie des villes de la région. Ce n’est pas unespécificité régionale, au contraire, comme le montre le tableau 13 : le poids des basesproductives privées des villes de la région est en moyenne plutôt supérieur à ce que l’onobserve dans l’ensemble des aires urbaines françaises. (moyenne arithmétique des indice des19 aires urbaines =103 pour une moyenne des aires urbaines françaises de 100).

7 Ce corpus étant développé, maintenu et traité par le service SIRIUS de l’Institut d’Urbanisme de Paris del’université Paris XII-Val de Marne.

Page 18: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

18

De la ville la plus productive, Nogent le Rotrou, avec 29% de sa base provenant des revenusque tirent ses habitants de la production de biens et services vendus à l’extérieur, à 16% dansla partie de l’aire urbaine se trouvant dans la région Centre, on ainsi un écart pratiquement de1 à 2 en ce qui concerne l’exposition des villes du Centre à la concurrence productive.

Tableau 12 : Les bases économiques des villes de la région Centre – en pourcentage

en % de base locale

Total

basique

productif

privé

Salaires

basiques

publics

Total

base

résidenti

elle

Dont salaires

résidentiels

importés

d'autres lieux

d'emploi

Dont revenu

des retraites

Dont

dépenses

touristes

Total

base

sociale

Base

Totale

AU Nogent le Rotrou 29% 11% 50% 17% 26% 6% 10% 100%

AU Romorantin 28% 13% 47% 14% 26% 8% 11% 100%

AU Issoudun 28% 12% 48% 14% 27% 7% 11% 100%

AU Vendome 27% 12% 50% 13% 29% 7% 11% 100%

AU Pithiviers 26% 10% 53% 22% 25% 5% 12% 100%

AU Blois 26% 18% 43% 10% 24% 9% 13% 100%

AU Chateauroux 26% 21% 40% 8% 25% 8% 13% 100%

AU Dreux 26% 13% 46% 22% 19% 5% 16% 100%

AU Gien 25% 13% 50% 18% 26% 6% 12% 100%

AU Chateaudun 25% 16% 49% 16% 26% 7% 11% 100%

AU Amboise 25% 10% 55% 20% 26% 9% 11% 100%

AU Orléans 24% 25% 38% 7% 24% 8% 13% 100%

AU St Amand 24% 14% 51% 12% 30% 9% 12% 100%

AU Chartres 23% 18% 47% 19% 21% 8% 12% 100%

AU Bourges 23% 21% 43% 10% 25% 8% 13% 100%

AU Montargis 22% 13% 53% 14% 30% 9% 12% 100%

AU Tours 21% 23% 42% 8% 26% 8% 14% 100%

AU Vierzon 20% 14% 52% 13% 32% 7% 14% 100%

AU Paris 16% 7% 66% 37% 21% 8% 11% 100%

Tableau 13 : Les bases économiques des villes de la région CentreEn indice (100 = part moyenne en Province)

Total

basique

productif

privé

Salaires

basiques

publics

Total

base

résidenti

elle

Dont salaires

résidentiels

importés

d'autres lieux

d'emploi

Dont revenu

des retraites

Dont

dépenses

touristes

Total

base

sociale

Base

Totale Note

AU Nogent le Rotrou 122 53 118 202 103 75 79 100 -2

AU Romorantin 120 63 111 160 100 93 88 100 0

AU Issoudun 119 58 114 163 107 82 90 100 -4

AU Vendome 113 59 116 154 113 86 90 100 -1

AU Pithiviers 111 45 123 253 100 60 93 100 -2

AU Blois 110 86 102 119 95 105 99 100 -2

AU Chateauroux 109 101 94 91 97 89 101 100 -1

AU Dreux 108 60 107 253 75 55 127 100 -5

AU Gien 105 64 118 209 101 76 91 100 0

AU Chateaudun 105 75 114 179 102 87 84 100 0

AU Amboise 104 47 128 228 100 111 84 100 2

AU Orléans 101 118 90 85 92 89 101 100 3

AU St Amand 100 67 119 134 119 103 91 100 -4

AU Chartres 98 85 110 215 81 90 95 100 3

AU Bourges 97 98 101 118 98 94 105 100 -3

AU Montargis 93 61 124 161 118 103 97 100 -1

AU Tours 88 110 99 91 103 98 108 100 1

AU Vierzon 85 66 122 155 124 79 112 100 -4

AU Paris 68 32 154 424 83 91 90 100 -1

écart max/min 1,8 3,6 1,7 5,0 1,7 2,0 1,6 1,0

Corrélation avec note -0,10 0,34 -0,14 -0,06 -0,27 0,38 -0,34

Page 19: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

19

Il convient ici de rappeler, et on y reviendra de façon plus détaillée plus bas, que la baseproductive privée n’est pas constituée de la valeur des exportations locales vers le reste dumonde, ni même des revenus (du travail et du capital) que génèrent ces activités locales. Ils’agit strictement d’une évaluation de la part de ces revenus qui reviennent à des habitants duterritoire considéré, au titre de la rémunération du travail ou du capital. Sur l’ensemble desvilles étudiées, en 1999, 112 000 de leurs 690 000 emplois sont occupés par des actifsrésidants hors des aires urbaines considérées et rapatrient leur revenu vers d’autresterritoires...

Par ailleurs, rappelons qu’un fort poids de la base productive ne dit rien de la qualité dusystème productif local mais renseigne plutôt sur la faiblesse des autres bases, pour l’essentielrésidentielles et publiques.

Comme le montre le tableau 13, les bases les plus discriminantes, celles qui « font ladifférence » entre les économies des 19 villes sont moins les bases productive et« résidentielle totale » que les bases publiques. Le rapport maximum/minimum dans les villesétudiée est de 1,8 pour les bases productives, de 1,7 pour les bases résidentielles totales et de3,6 pour les bases publiques. On est pas surpris de retrouver un net effet-chef-lieu surl’économie des plus grandes villes de la région.

Plusieurs des (grandes) villes de la région sont ainsi fortement dépendantes des activitéspubliques : Orléans et Tours en dépendent, pour près 25% de leur base économique.Châteauroux et Bourges, l’une plus productive et l’autre plus résidentielle, ont un niveaumoyen de « dépendance » à l’activité publique, de l’ordre de 20% de leur base économique.Chartres, le cinquième chef-lieu, du fait du fort poids de sa base résidentielle (les actifs qui yvivent ont une forte propension à sortir de l’aire urbaine pour travailler) connaît unerelativement faible dépendance aux revenus du secteur public avec un poids de 18% dans sabase.

Si la part résidentielle globale est assez homogène dans la base économique de nos villes(rapport maximum sur minimum de 1,7), ses différents éléments sont au contraire trèsdiversement représentés. La place qu’occupent dans la base des villes les revenus rapatriés parleurs actifs travaillant à l’extérieur de leur périmètre est la part la plus variable des élémentsde base économique des villes. Elle oscille de 1 à 5, de 7 ou 8% (Orléans, Tours,Châteauroux) à 37% (AU de Paris). Plusieurs villes dépendent pour plus de 20% de leursbases économiques de ce type de revenu : Pithiviers, Dreux ou Amboise. Chartres, qui est unchef-lieu et se trouve donc doté de nombreux emplois publics voit sa base publiquerelativement réduite par la place qu’occupe ces revenus d’actifs employés ailleurs (19%).

Les dépenses touristiques (liées aux pratiques de tourisme marchand et non marchand)occupent une place variant de 1 à 2 dans les différentes villes, entre 5% et 9% de leur baseéconomique. Les plus dépendantes sont Blois, Amboise, Montargis et St Amand.

Les revenus des retraites constituent une ressource d’un montant globalement voisin de celuides revenus productifs privés. Là encore, en structure, on observe une certaine homogénéité :leur poids varie entre 1 et 1,7 selon les villes, comme on l’a vu pour les bases productivesprivées. Les championnes ont autour de 30% de leur base économique tirée des pensions :Vierzon, Montargis, St Amand, villes en difficulté sur le plan productif et qui connaissent unfort effet de compensation par le biais de ces revenus de retraite. Mais même les villes danslesquelles les retraites pèsent le moins lourd enregistrent un poids de l’ordre de 20% de leur

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20

base : Dreux, Chartres ou l’AU de Paris. Les plus grandes aires urbaines de la région, Tours etOrléans dépendent pour un quart de leur base de ces revenus.

Le bas du tableau 13 présente des coefficients de corrélation entre le niveau de présence dechaque type de base économique dans les villes et leur notation (voir plus haut, tableau 10) enmatière de développement. Ces calculs sont propres à la région Centre. Une analyse du mêmetype sur l’ensemble des villes françaises, dont la diversité est nettement plus marquée (desvilles industrielles du Nord à celles résidentielles du Sud ou de l’Ouest), donnerait desrésultats différents.

On peut tirer quatre premières leçons –prudentes, corrélation ne signifiant pas forcémentcausalité- de la lecture de ces coefficients :

(i) il n’y a pas de relation systématique entre la part de revenus des actifs

employés ailleurs et la performance de développement : on retrouve parmi lesvilles dépendant le plus de ces revenus des villes dotées de mauvaises notes(Dreux, Nogent, Pithiviers), de notes médiocres ( AU de Paris, Gien,Châteauroux) ou de très bonnes notes (Chartres, Amboise)... et inversement,des villes peu dépendantes de ce type de revenu basique et ayant de très bonnesnotes, comme Orléans...

(ii) Il y a une relation positive et significative entre la part de deux types de baseset la notation : les revenus publics et les dépenses touristiques, respectivement,présentent une corrélation positive, ce qui signifie que les chefs-lieux seportent plutôt mieux grâce à l’emploi public ainsi que les territoires attractifssur le plan touristique (le tourisme est ici à prendre comme un marqueur del’attractivité résidentielle générale du territoire).

(iii) Il y a une corrélation négative entre le poids de la base productive privée oucelui des retraites et la note de développement territorial. Ce résultat estsurprenant, en première analyse, mais peut s’expliquer : dans la région Centrecomme pour la plupart des villes françaises, le fort poids de la base productives’explique d’abord par la faible présence des bases publiques et résidentielles.Il s’agit de villes qui n’ont l’avantage ni des transferts publics ni des transfertsprivés de revenu. Le modèle archétypal français étant Cholet, Oyonnax,Montbéliard ou Vitré. Orléans dispose d’un appareil productif dynamique, on yreviendra, mais voit son économie boostée par la présence des administrations,entreprises publiques et revenus résidentiels. En revanche, Dreux ne peuts’appuyer sur un matelas public, de retraités ou du tourisme... La forte part dela base productive à Nogent, Issoudun, Vendôme , Pithiviers ou Blois ne leurassure pas une position économique forte dans la région.

(iv) Contrairement à ce que l’on observe sur l’ensemble des villes françaises (avecdes exemples comme Nice, Digne, La Baule,...), les villes du Centre« spécialisés » dans les retraités ne sont pas celles qui sont les plus touristiques.Ces deux types de base ne sont pas corrélées dans les aires urbaines de larégion Centre. Comme le montre le graphique 14, à partir des données dutableau 13.

Page 21: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

21

Graphe 14 : Relation entre part des retraites et part du tourisme dans les bases

économiques des villes de la région Centre.

R2 = 0,0727

40

50

60

70

80

90

100

110

120

70 80 90 100 110 120 130

indice présence base Retraites

indice présence base Touristes

En bref, on voit donc que la spécialisation publique ou touristique semble constituer unmeilleur garant de développement local qu’une spécialisation dans le seul secteur productif oudans la rétention/captation de retraités. Il faut considérer ici les revenus publics et lescaractéristiques touristiques, au delà de leur capacité à générer des revenus basiques, commedes marqueurs d’attractivité territoriale à l’égard des ménages : il s’agit de territoires bienéquipés en services (éducation, santé,...) et agréables à vivre (d’où leur attractivitétouristique). Rappelons qu’il s’agit d’un raisonnement à la marge : le cas d’une ville quin’aurait que des emplois publics et des activités touristiques, et pas d’activité productives oude retraités, n’existe pas. Même les aires urbaines de Tours et Orléans, qui ont le poids le plusélevé de leur base tiré des salaires publics et des dépenses touristiques (32% contre 22% pourla moyenne des 19 aires urbaines étudiées) tirent quand même, respectivement, 26% et 24%de leur base économique des pensions de retraites !

Par ailleurs, la décomposition des bases économiques permet de distinguer la nature desdifférentes aires urbaines. On peut opposer deux groupes de revenus basiques de propriétésfort différentes : le premier, constitué de l’ensemble salaires publics – retraites et le secondagrégeant base productive privée et tourisme. Le premier groupe dépend plutôt de décisionspubliques (encore que le lieu où sont versées les pensions de retraites dépende de choix privésde localisation des ménages, au moins pour les plus riches d’entre eux). Le second groupedépend plutôt de décisions privées (entreprises et touristes). Ce qui distingue plus encore cesdeux groupes de revenus basiques est leur caractère plus ou moins volatil. Les bases privéesvarient d’une année sur l’autre plus brutalement que les salaires et pensions qui sont trèslargement insensibles à la conjoncture et ont donc une évolution beaucoup moins heurtée.

On dispose de séries annuelles de l’emploi salarié privé (Unedic, 1993-2003). On peut pourchaque ville dessiner une courbe de tendance (avec une régression linéaire) de l’évolution deson emploi salarié privé et calculer un coefficient de corrélation de cette courbe (tableau 16).Une aire urbaine connaissant de très fortes turbulences de son emploi salarié privé aura untaux de corrélation proche de zéro, et même négatif quand l’évolution sur la période a éténégative (ce qui est le cas de Vierzon, Dreux et St Amand). Pour les autres aires urbaines quiont connu une variation positive de leur emploi salarié privé sur 1993-2003, celle qui aenregistré les plus forts écart annuels autour de la tendance est l’aire urbaine de Châteaudun.En revanche, les aires urbaines qui ont connu la progression la plus régulière de leur emploisalarié privé ont un coefficient de corrélation proche de 1. C’est le cas d’Orléans (0,99), Tours

Page 22: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

22

(0,97) ou Bourges (0,97). On peut donc utiliser ce coefficient de corrélation de la courbe detendance de l’emploi salarié privé8 comme un indicateur de la stabilité économique desterritoires. Le graphe 15 montre ainsi, sur l’exemple de trois villes, les différences deturbulences qu’elles connaissent dans la variation de leur emploi salarié privé.

Graphe 15 : Variation , tendance et turbulences de l’emploi salarié dans trois airesurbaines choisies : Orléans, Châteaudun et Vierzon.

90

95

100

105

110

115

120

125

130

1993 1995 1997 1999 2001 2003

AU Orléans AU Chateaudun

AU Vierzon Linéaire (AU Orléans)

Linéaire (AU Chateaudun) Linéaire (AU Vierzon)

Emploi salarié privé en indice (100=1993)

Source : Unedic

Les économistes ont depuis longtemps montré que la croissance économique aime la stabilitéet que les turbulences – succession de périodes de croissance et de récession- ont tendance àfreiner le développement de long terme. On peut, de la même façon, mesurer la fortecorrélation entre stabilité et la croissance de l’emploi salarié privé des villes de la région(coefficient de corrélation de 0,76). Dit autrement, moins la variation de l’emploi salarié estheurtée, plus forte est, et cela systématiquement, la croissance de l’emploi dans nos villesd’étude.

Plus généralement, le coefficient de stabilité est également corrélé à la notation dudéveloppement des villes (voir tableau 10) : 0,65 pour l’ensemble des aires urbaines et 0,21,ce qui reste significatif, si l’on exclut les trois aires urbaines ayant une réduction de leuremploi salarié privé et donc un coefficient négatif. Cela signifie clairement que les à coups oules turbulences ne sont pas les amies du développement urbain dans le Centre.

Enfin, pour revenir à ce lien « base publique – stabilité », on observe une relation significativeentre le poids des bases publiques et le coefficient de stabilité dans les villes de la région(graphe 17). Tout cela signifie qu’il existe, dans les villes de la région, un net lien ressourcepublique- stabilité-croissance, au profit notamment des plus grandes d’entre elles.

8 Il s’agit de l’emploi salarié privé total et non de la seule part travaillant dans les activités basiques productives.

Page 23: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

23

Tableau 16 : Notation du développement territorial (cf. table 10), coefficient de stabilité

de l’emploi salarié privé et poids des bases publiques dans les aires urbaines de la régionCentre. (classées par ordre décroissant de stabilité)

Notationcoef. De stabilité

Poids des basespubliques

AU Orléans 3 0,99 48%

AU Tours 1 0,97 49%

AU Bourges -3 0,97 46%

AU Chateauroux -1 0,96 46%

AU Montargis -1 0,95 43%

AU Vendome -1 0,87 41%

AU Gien 0 0,87 39%

AU Chartres 3 0,87 39%

AU Pithiviers -2 0,87 35%

AU Amboise 2 0,82 36%

AU Nogent le Rotrou -2 0,78 37%

AU Blois -2 0,73 42%

AU Paris -1 0,73 28%

AU Issoudun -4 0,70 39%

AU Chateaudun 0 0,59 42%

AU Romorantin 0 0,59 39%

AU St Amand -4 -0,02 45%

AU Dreux -5 -0,02 32%

AU Vierzon -4 -0,04 46%

Source : d’après Insee, Unedic, DGINote 1 : le coefficient de stabilité est le coefficient de corrélation de la régression linéaire permettant de calculerla tendance de l’évolution de l’emploi entre 1993 et 2003 dans chacune des aires urbaines étudiées ;Note 2 : Le poids des bases publiques est constitué de la somme « salaires publics » et « retraites » en % de labase économique totale .

Graphe 17 : relation entre la présence des bases publiques et la stabilité du

développement économique des villes.

R2 = 0,2631

0,50

0,60

0,70

0,80

0,90

1,00

1,10

25% 30% 35% 40% 45% 50% 55%Poids des fonds publics dans la base

Coefficient de stabilité de l'emploi

salarié privé Orléans

Tours

Chateauroux

Bourges

Montargis

VendomeChartres

GienPithiviers

Amboise

Nogent

Chateaudun

Issoudun

Romorantin

BloisAU Paris

Source : d’après Insee, Unedic, DGINote 1 : le coefficient de stabilité est le coefficient de corrélation de la régression linéaire permettant de calculerla tendance de l’évolution de l’emploi entre 1993 et 2003 dans chacune des aires urbaines étudiées ; Ont étéexclues de l’analyse les trois aires urbaines « atypiques » dans lesquelles le coefficient de stabilité est négatif :Vierzon, Dreux et St Amand.Note 2 : Le poids des bases publiques est constitué de la somme « bases publiques » et « retraites » en % de labase économique totale .

Page 24: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

24

Analyse des moteurs du développement des villes de la région Centre

Après avoir montré l’hétérogénéité de la structure des bases économiques des aires urbainesde la région et mis en lumière quelques relations synthétiques entre certains types de structureet le développement territorial, on peut examiner et évaluer plus analytiquement lesdifférentes bases économiques de nos villes. On approchera successivement (i) les basesproductives, (ii) les bases publiques, (iii) les bases résidentielles constituées (a) des revenusdes actifs employés ailleurs, (b) des pensions de retraite et (c) des revenus basiques liés autourisme.

Les bases productives des aires urbaines de la région Centre

On peut approcher les spécialisations productives privées des aires urbaines de la régionCentre à partir des données d’emploi salarié (Unedic), détaillées en 300 secteurs. Certaines deces spécialisations sont communes aux villes de la région, d’autres sont plus spécifiques àcertaines d’entre elles.

L’analyse porte, pour chaque ville, sur (i) les 25 secteurs (sur 300) qui sont leurs plus grosemployeurs, (ii) les 25 qui sont les plus spécialisés9, (iii) les 25 qui ont créé le plus d’emploientre 1993 et 2003 et (iv) les 25 qui ont détruit le plus d’emploi. Il ne s’agit donc pas d’uneanalyse exhaustive des secteurs d’activités, parmi les 300, qui sont présents dans les villes.

Le tableau 18 montre que globalement, les plus gros secteurs productifs des villes de la régionCentre ont connu une progression très médiocre: ils représentent 10% de l’activité salariéeprivée totale des aires urbaines en 2003 et n’y ont contribué qu’à 8% de la progression del’emploi salarié total.

Comme le montre le tableau 18, même si les activités de services aux entreprises (« activitésjuridiques, comptables et de conseil de gestion » et « services aux entreprises », « architectureet ingénierie ») ont connu une forte croissance (7 000 emplois salariés entre 1993 et 2003),soit les deux tiers de la croissance globale de l’emploi de ces « gros » secteurs, les « gros »secteurs basiques des villes de la région manquent de dynamisme. Des secteurs majeurs del’industrie des villes de la région déclinent globalement : équipement automobiles, savons etparfums, mécanique, électronique, imprimerie, aéronautique et industries alimentaires perdentau total près de 5 000 emplois salariés privés (il convient de rappeler que la date de 2003 nepermet pas de rendre compte du choc dans la construction automobile qui va se produire en2004 à Romorantin). Les seuls secteurs industriels « lourds » qui connaissent une progressionglobale dans les 19 aires urbaines sont dans les domaines de la pharmacie, des plastiques, del’armement et de la fabrication d’appareils de transmission (encore peut-on avoir des doutessur le sens à donner à une progression de l’emploi privé dans le secteur de l’armement, du faitdu changement statutaire d’entreprises publiques...) La manutention/entreposage, activitélogistique à faible niveau de qualification progresse également fortement.

9 La spécialisation est mesurée par un coefficient de localisation�: poids du secteur dans l’emploi de la ville /poids du secteur dans l’emploi de Province.

Page 25: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

25

Tableau 18 : les 20 secteurs basiques productifs qui sont les plus gros secteurs d’emploides aires urbaines de la région Centre.

Les 20 plus gros secteurs 2003Variation1993-2003

Activités juridiques, comptables et de conseil de gesti 12 306 3 679

Industrie pharmaceutique 7 877 1 895

Industrie du caoutchouc 7 333 38

Services divers fournis principalement aux entreprises 5 965 2 095

Fabrication d'équipements automobiles 5 547 -598

Fabrication de savons, de parfums et de produits d'en 4 301 -320

Transformation des matières plastiques 4 159 1 245

Manutention et entreposage 3 948 3 365

Fabrication d'équipements mécaniques 3 494 -318

Fabrication de composants électroniques 3 458 -322

Autres industries alimentaires 3 281 -473

Fabrication d'armes et de munitions 2 488 1 677

Construction de véhicules automobiles 2 271 7

Activités d'architecture et d'ingénierie 2 119 1 289

Fabrication de machines d'usage général 1 857 69

Forge, emboutissage, estampage ; métallurgie des po 1 638 693

Construction aéronautique et spatiale 1 600 -964

Fabrication d'instruments de mesure et de contrôle 1 564 7

Fonderie 1 442 -17

Imprimerie 1 412 -892

Fabrication d'appareils d'émission et de transmission 1 353 1 033

Total plus gros secteurs 79 413 13 188

Total unedic 812 745 166 702

plus gros en % total 9,8% 7,9%

Source : d’après Unedic

Les tableaux 19 et 20 rendent certes compte de certaines différences d’évolution entre lesaires urbaines, mais on peut voir que la plupart de ces secteurs ont une évolution comparabledans les villes où ils sont représentés : Les activités de juridiques, de comptables et de conseilde gestion progressent dans la plupart des villes (sauf à Gien et Pithiviers où ils reculent) ; lesactivités de services aux entreprises progressent partout où ils sont déjà importants (et reculentdans les villes où ils pèsent moins lourd : Amboise, Issoudun, Pithiviers, Romorantin etVendôme). L’industrie pharmaceutique progresse partout où elle a une forte implantation,sauf à Montargis. Idem pour la transformation des plastiques. En revanche, les secteurs quivont mal vont mal presque partout, comme l’imprimerie, l’alimentaire ou l’équipementautomobile. D’autres secteurs encore vont mal dans certaines villes et mieux dans d’autres(caoutchouc, parfumerie, mécanique...).

Le tableau 20 constitue une synthèse des évolutions de ces grands secteurs basiques des villesde la région. On y classe les villes selon le nombre de ces secteurs qui ont progressé, reculé ousont restés stables en emploi. La première observation qu’appelle ce tableau porte sur laprésence des ces « gros » secteurs productifs basiques régionaux. Les aires urbaines qui encomptent le plus dans leur économie ne sont pas les plus grandes villes de la région, mais aucontraire des petites aires urbaines à la périphérie de la région Ile de France : à commencerpar la partie de l’aire urbaine de Paris se trouvant dans la région Centre (15 de ces secteursreprésentés), puis par Montargis (12), Dreux (11) et Vendôme (10). Orléans et Tours n’endisposent, respectivement que de 10 et 9. Des petites aires urbaines comme Pithiviers,Châteaudun ou Vierzon en ont également 9. On voit bien là que la géographie du secteurbasique productif urbain de la région n’est pas calquée sur la hiérarchie de peuplement urbain.Au bas de l’échelle, l’aire urbaine de St Amand a la plus faible présence de ces secteurs (5).

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Tableau 19 : les secteurs basiques productifs qui sont les plus gros secteurs d’emploi

salarié privé des aires urbaines de la région Centre.Présence 2003 et évolution 1993-2003 dans les aires urbaines de la région.

Lecture du tableau : On trouve en colonne chacun des secteurs productifs basiques qui sont les plus grosemployeurs sur l’ensemble des 25 aires urbaines. La partie supérieure du tableau indique les aires urbaines danslesquelles ces secteurs sont également dans les plus gros secteurs d’emploi. La partie inférieure indique les airesurbaines dans lesquelles ces secteurs ne sont pas dans les 25 plus gros employeurs mais ont été à l’origine desplus grosses créations ou pertes d’emplois entre 1993 et 2003. La trame verte indique que l’emploi a augmenté,jaune, qu’il a reculé. L’absence de trame indique une stabilité.

Activitésjuridiques,comptableset de conseil de gestion

Industriepharmaceutique

Industrie du caoutchouc

Servicesdivers fournis principalement aux entreprises

Fabricationd'équipements automobiles

Fabricationde savons, de parfums et de produitsd'entretien

Transformation des matièresplastiques

Manutentionetentreposage

Fabricationd'équipements mécaniques

2003 12 306 7 877 7 333 5 965 5 547 4 301 4 159 3 948 3 494

� 1993-2003 3 679 1 895 38 2 095 -598 -320 1 245 3 365 -318

Amboise Dreux Bourges Blois Blois Chartres Amboise Bourges Amboise

Blois Gien Chartres Bourges Dreux Gien Châteauroux Châteauroux Chartres

Bourges Montargis Chateaudun Chartres Montargis Orléans Dreux Issoudun Chateaudun

Dans les Chartres Orléans Montargis Chateaudun Nogent Paris Nogent Montargis Issoudun

25 plus Chateaudun Paris Paris Gien Romorantin Paris Orléans Tours

gros secteurs Châteauroux Pithiviers Tours Montargis Vendôme Pithiviers Paris Vierzon

d'emploi Dreux Tours Vierzon Orléans Romorantin Pithiviers

salarié Gien Paris Vendôme

privé des Issoudun Tours

AU Montargis

Nogent

Orléans

Paris

Pithiviers

Romorantin

St Amand

Tours

Vendôme

Vierzon

Pas dans Amboise Châteauroux Amboise Chartres Blois Blois Blois Blois

les 25 Blois Issoudun Dreux Chateaudun Chateaudun Issoudun Chartres Dreux

plus gros Chartres Issoudun Gien Châteauroux Orléans Gien

Nogent Nogent Tours Dreux Vierzon Montargis

Vierzon Pithiviers Montargis Chartres Orléans

Romorantin Nogent Gien

Vendôme Pithiviers

Vendôme

Fabrication de composantsélectroniques

Autresindustriesalimentaires

Fabricationd'armes et demunitions

Constructionde véhicules automobiles

Activitésd'architectureetd'ingénierie

Fabricationdemachinesd'usagegénéral

Forge,emboutissage, estampagemétallurgiedes poudres

Constructionaéronautiqueet spatiale

Fabricationd'instrumentsde mesure et de contrôle Fonderie Imprimerie

Fabricationd'appareilsd'émission et detransmission

2003 3 458 3 281 2 488 2 271 2 119 1 857 1 638 1 600 1 564 1 442 1 412 1 353

� 1993-2003 -322 -473 1 677 7 1 289 69 693 -964 7 -17 -892 1 033

Chateaudun Amboise Bourges Romorantin* Chartres ChâteaurouxMontargis Issoudun Bourges ChâteaurouAmboise Chateaudun

Dreux Blois Dreux Dreux Paris Vendôme Chartres Vendôme Issoudun Paris

Montargis Châteauroux Orléans Gien Vendôme Issoudun St Amand Nogent

Dans les Nogent Gien Pithiviers Paris Paris

25 plus Romorantin Montargis Romorantin Vendôme Pithiviers

gros secteurs Tours Paris St Amand Romorantin

d'emploi Pithiviers Vendôme St Amand

salarié Romorantin Vendôme

privé des

AU

Pas dans Blois Bourges Orléans Amboise Amboise Chateaudun Bourges Dreux Bourges Blois Nogent

les 25 Orléans Chateaudun Blois Issoudun Dreux Chateaudun Montargis Dreux Chartres Vierzon

plus gros Pithiviers Dreux Nogent Montargis Issoudun Paris Romorantin Orléans Dreux

Vendôme Vierzon Paris Nogent Tours Tours Paris Montargis

St Amand Orléans Vierzon Pithiviers Vierzon

*: données 200Tours Vierzon Vierzon

Source : d’après Unedic

Page 27: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

27

Tableau 20 : les secteurs basiques productifs qui sont les plus gros secteurs d’emploi

salarié privé des aires urbaines de la région Centre.Bilan des aires urbaines

Lecture du tableau : Pour chaque aire urbaine, on compte le nombre de « gros » secteurs basiques productifs quiperdent de l’emploi entre 1993 et 2003, qui en gagnent et ceux qui sont stables. On attribue les notes –1, +1 et+0,5 pour chaque secteur selon ces trois modalités. Le bilan fait la somme des notes obtenues.

"Gros" secteurs d'emploi

pertes gains stable présence bilan

Paris 4 9 2 15 6

Chartres 2 6 8 4

Châteauroux 1 5 6 4

Issoudun 2 5 1 8 3,5

Nogent 2 5 1 8 3,5

Chateaudun 3 6 9 3

Amboise 2 4 1 7 2,5

Vendôme 3 4 3 10 2,5

St Amand 1 2 2 5 2

Orléans 4 5 1 10 1,5

Tours 3 3 3 9 1,5

Bourges 4 5 9 1

Dreux 5 5 1 11 0,5

Gien 3 3 6 0

Montargis 6 6 12 0

Pithiviers 4 3 2 9 0

Vierzon 4 3 2 9 0

Romorantin 4 2 2 8 -1

Blois 4 2 6 -2

Si l’on note le bilan des différentes aires urbaines, du point de vue de la dynamique de cessecteurs productifs stratégiques, on ne retrouve pas non plus une hiérarchie « métropolitaine »classique. Les meilleures notes vont à deux zones proches de l’Ile de France : l’AU de Paris(in Centre) et celle de Chartres, dans lesquelles ces secteurs stratégiques sont plus nombreux àse développer qu’à perdre de l’emploi. Orléans et Tours sont, en situation médiane, ex-aequoà cet égard (même si, comme on le verra plus loin qu’en nombre d’emplois considérés, ellesenregistrent des dynamiques différentes). Des petites villes très industrieuses commeIssoudun, Nogent ou Amboise ont un bilan plutôt positif, paraissant capable de mettre envaleur et d’adapter leurs avantages productifs quand d’autres comme Vierzon, Blois ouRomorantin (déjà en 2003) sont face à d’importantes difficultés d’ajustement.

Les notes de ce bilan n’ont pas grand-chose à voir avec la notation globale du développementterritorial proposée plus haut. On l’a vu, les grands secteurs basiques productifs des villes dela région ne représentent que 10% de leur emploi salarié privé et globalement, les revenusbasiques productifs ne représentent que de l’ordre du quart des bases économiques des villesfrançaises. Mais ce type d’analyse permet d’offrir une représentation synthétique destendances de leurs bases productives privées. Le graphe 21 met en relation la part du productifprivé dans les bases économiques des villes et leur bilan sectoriel à l’égard des « gros »secteurs basiques.

Plusieurs paquets de villes se détachent :

- des villes à faible base productive basique qui ont un bon bilan parce qu’elles sonttirées par la proximité à l’Ile de France : l’aire urbaine de Paris (in Centre) et celle deChartres ;

- des villes à forte base productive, industrieuses, qui présentent un bon bilan, ce quirend compte d’une capacité d’ajustement/adaptation significative : Nogent, Issoudun,Châteauroux, Vendôme, Amboise, Châteaudun... ;

Page 28: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

28

- des villes à forte base productive mais en crise d’ajustement (d’où leur mauvais bilansectoriel) : Romorantin, Blois, Pithiviers, Dreux, Gien,... Vierzon constitue un cas àpart, dont la base productive s’est érodée au fil des années passées pour voir son poidsréduit au niveau des villes les moins productives de la région, et dont le bilan estmauvais ;

- enfin, des villes à bases productives moyennes –pour plusieurs, chef lieux, du fait dupoids de la base publique- et bilan également moyen : Tours, Orléans , Bourges.

Graphe 21 : Poids des bases productives et bilan sectoriel des aires urbaines de la

région Centre.

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

60 70 80 90 100 110 120 130

Paris

Vierzon

Tours

Montargis

Bourges

Chartres

St Amand

Orléans

Amboise

Châteaudun

Gien

Dreux

Châteauroux

Blois

Pithiviers

Vendôme

Issoudun

Romorantin

Nogent

Indice de base productive privée

Bilan grands secteurs basiques

Source : d’après Insee, Unedic, DGI,...Note : le bilan sectoriel compte pour chaque ville le nombre des grands secteurs basiques productifs des villes dela région qui ont gagné (+1), perdu (-1) ou maintenu (+0,5) de l’emploi salarié privé. Voir tableau 20 .

La capacité d’ajustement des systèmes productifs des villes de la région Centre n’est pas sanslien avec la structure de qualification de leurs emplois. Comme le montre le tableau 22,globalement, nos villes sont caractérisées par une forte présence ouvrière. Toutes les villes ontun niveau de présence d’emploi d’ouvriers qualifiés proche ou supérieur, voire très supérieur,à la moyenne de Province. Amboise, Romorantin ou Issoudun, par exemple, ont pratiquement50% de présence d’ouvriers qualifiés de plus que le moyenne de Province. Même les« métropoles » de la région comme Orléans ou Tours ont un indice de présence proche decelui de la moyenne de Province.

Du côté des ouvriers non qualifiés –dont la présence constitue un marqueur de vulnérabilitéplus significatif encore que celui des ouvriers qualifiés-, cinq de nos villes ont un indicesupérieur à 140 : Nogent , Romorantin, Paris (part Centre de l’AU), Pithiviers, Dreux. Laplupart de ces villes sont celles qui présentaient un bilan sectoriel défavorable. Orléans, Tourset Bourges sont les seules aires urbaines qui aient une faible présence (inférieure à l’indice 90)d’ouvriers non qualifiés.

Page 29: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

29

Les emplois de contremaîtres et agents de maîtrise sont présents de façon moyenne dans nosvilles, ceux de techniciens plus abondants. Les emplois de cadres d’entreprise sont faiblementreprésentés (<90) dans 11 des 19 villes. Tout cela suggère un faible taux d’encadrement d’unemploi massivement peu qualifié. Seules Orléans, Tours, Bourges, Chartres et Blois ont untaux de cadre nettement supérieur à la moyenne de Province.

Tableau 22: Les qualifications dans les secteurs productifs des aires urbaines de la

région Centre en 1999.Indice de présence (100= poids moyen de la qualification dans l’emploi de Province)

Emplois

chefs

d'entreprise

10 salariés

ou plus

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

cadres

d'entreprise

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

techniciens

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

contremaître

s, agents de

maîtrise

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

employés

administratifs

d'entreprise

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

ouvriers

qualifiés

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

ouvriers non

qualifiés

Indice spec

1999 (%

Province)

AU Orléans 87 149 132 104 125 97 87

AU Tours 92 114 112 100 116 98 83

AU Chateauroux 82 75 85 109 115 109 135

AU Bourges 100 114 143 93 122 104 81

AU Amboise 79 106 138 103 75 145 115

AU Vierzon 98 78 88 120 96 133 108

AU Vendome 105 86 117 104 95 129 128

AU St Amand 87 48 50 97 87 119 133

AU Romorantin 90 49 97 117 64 143 183

AU Pithiviers 72 112 123 116 97 121 153

AU Paris (Centre) 119 110 99 141 81 133 160

AU Nogent le R. 63 76 102 86 85 124 197

AU Montargis 107 86 99 135 116 112 131

AU Issoudun 107 58 74 117 84 144 172

AU Gien 80 83 127 119 99 134 123

AU Dreux 95 82 133 107 89 138 140

AU Chateaudun 82 76 136 104 83 103 124

AU Chartres 107 115 110 109 127 100 106

AU Blois 81 121 116 94 129 103 94

Province 100 100 100 100 100 100 100

Ile de France 116 314 119 88 138 67 55

France 104 147 104 97 108 93 90

Source : d’après InseeNote : trame verte si > indice 110 et rouge si <indice 90

La présence des chefs d’entreprises de plus de 10 salariés nous renseigne sur la présence desPME, la source principale de création d’emploi en France aujourd’hui, et qui constituent unfacteur majeur de résilience de l’emploi local (les chocs sont moins durement ressentis et plusfaciles à « étaler » dans un environnement de multiples PME plutôt que du fait de grandsétablissements). La seule zone qui apparaisse avec une forte présence d’entrepreneurs estl’AU de Paris. Dix des villes de la région sont en dessous de l’indice 90 !

En termes d’évolution, comme le montre le tableau 23, les différentes villes, qualification parqualification font plutôt moins bien que la Province : Sur les 133 croisements qualification -villes du tableau, 76, soit 57% d’entre eux, rendent compte d’une performance inférieure àcelle de la Province. De façon générale, comme on l’a vu plus haut, les villes de la région sontplutôt spécialisées dans les emplois les plus vulnérables en France : ouvriers et employésadministratifs, qui reculent massivement dans le pays. En revanche, les qualifications quiprogressent, les cadres et les chefs d’entreprise sont plutôt moins présents dans la région. Laseule qualification qui progresse en France et qui soit bien représentée dans les villes de larégion est celle des techniciens.

A la lecture du tableau 23, on voit que les villes qui ont globalement une progression de laplupart des qualifications supérieures à celle de la Province sont, à peu d’exceptions, cellesqui présentaient le meilleur bilan sectoriel basique (tableau 20):

Page 30: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

30

- pour les villes à base productive moyennement présente et bilan médiocre : Orléans (5qualifications sur 7 progressent plus vite que la Province) mais pas Tours (1/7) niBourges (3/7) ;

- pour les villes à forte base productive et qui ont un bon bilan sectoriel : Châteauroux(5/7), Nogent (4/7), Amboise (4/7), Châteaudun (4/7), mais pas Issoudun (2/7) niVendôme (2/7), ce qui suggère chez les premières un ajustement plus heureux quepour les secondes pour lesquelles il semble plus douloureux en termes d’emplois;

- pour les villes à forte base productive en difficulté d’ajustement (médiocre ou mauvaisbilan) : mais pas Blois (2/7), Pithiviers (3/7), Gien (2/7), Dreux (0/7). Vierzon, dont lepoids de la base productive a « fondu » n’a qu’une des sept qualifications quiprogresse plus rapidement : les cadres d’entreprises ;

- Les deux aires urbaines proches de Paris, Chartres et AU Paris sont celles qui ont lesmeilleurs scores (et le meilleur bilan sectoriel) avec 5/7 et 4/7.

Tableau 23: Les qualifications dans les secteurs productifs des aires urbaines de larégion Centre. Evolution 1990-1999

Emplois

chefs

d'entreprise

10 salariés

ou plus �

1990-99

Emplois

cadres

d'entreprise �

1990-99

Emplois

techniciens �

1990-99

Emplois

contremaître

s, agents de

maîtrise �

1990-99

Emplois

employés

administratifs

d'entreprise �

1990-99

Emplois

ouvriers

qualifiés �

1990-99

Emplois

ouvriers non

qualifiés �

1990-99

AU Orléans -4,9% 13,4% 32,9% 6,5% -4,5% -3,2% -9,8%

AU Tours 5,3% 10,4% 25,8% 6,4% -6,8% -6,0% -19,5%

AU Chateauroux 10,0% 6,7% 35,4% 9,8% -11,8% 0,4% -12,4%

AU Bourges 62,7% 30,2% 6,7% -19,0% -2,0% -16,2% -21,7%

AU Amboise -18,8% 57,8% 79,6% 13,7% -14,6% 10,3% -15,9%

AU Vierzon -25,0% 22,3% 15,1% -18,4% -15,7% -27,1% -40,4%

AU Vendome -3,7% 43,0% 29,6% -5,9% -12,7% -6,0% -33,5%

AU St Amand -14,3% 8,1% 17,5% 5,2% -16,7% -10,7% -28,0%

AU Romorantin 16,7% 15,0% 63,7% 10,7% -12,7% 20,1% -10,3%

AU Pithiviers -6,8% 8,2% 109,3% -0,4% -6,8% 12,5% -0,9%

AU Paris (Centre) -12,0% 5,4% 42,0% 7,6% -20,6% 0,2% -10,3%

AU Nogent le R. 12,5% 52,9% 37,3% -8,2% -7,8% -7,7% -14,2%

AU Montargis -1,4% 4,0% 45,8% 16,1% -5,4% -11,0% -8,0%

AU Issoudun 25,0% -25,8% 18,3% -3,4% -10,7% 5,6% -20,9%

AU Gien 29,5% 7,9% 26,1% -3,7% -8,5% -3,9% -9,8%

AU Dreux 5,6% 3,7% 21,9% -30,6% -13,7% -9,8% -29,3%

AU Chateaudun 40,9% -5,2% 39,5% -1,8% -14,7% -2,0% 3,9%

AU Chartres 17,3% 16,5% 63,6% -1,4% -6,1% -2,3% -9,4%

AU Blois -3,3% 18,7% 25,9% 7,5% -10,8% -6,5% -23,5%

Province 6,0% 12,5% 27,7% 0,7% -5,0% -3,0% -15,1%

Ile de France -16,4% 8,4% 4,2% -7,8% -17,8% -21,9% -23,0%

France -0,6% 10,6% 20,8% -1,1% -9,0% -6,6% -16,3%

Source : d’après InseeNote : trame verte si > indice 110 et rouge si <indice 90

Page 31: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

31

Tableau 24: Les secteurs de services supérieurs professionnels, en pourcentage de

l’emploi salarié privé. 1993 -20031993 2002 � points 93-02 Nbre: � 1993-02 � 1993-02

AU Chartres 2,9% 4,5% 1,6% 811 88,8%

AU Orléans 3,2% 4,4% 1,2% 2255 71,5%

AU Montargis 3,0% 4,4% 1,4% 411 80,7%

AU Tours 2,7% 3,0% 0,3% 742 31,1%

AU Bourges 2,6% 2,9% 0,3% 247 30,9%

AU Paris (Centre) 1,6% 2,2% 0,6% 99 43,6%

AU Blois 2,1% 2,1% 0,0% 118 17,9%

AU Chateauroux 2,2% 2,1% -0,1% 69 13,0%

AU Chateaudun 1,8% 2,0% 0,2% 29 32,6%

AU St Amand 1,9% 1,9% 0,0% 2 2,4%

AU Romorantin 1,5% 1,8% 0,4% 24 21,6%

AU Vierzon 1,9% 1,8% -0,1% -11 -6,8%

AU Vendome 2,0% 1,8% -0,2% 2 1,2%

AU Amboise 1,6% 1,8% 0,1% 40 44,4%

AU Nogent le R. 1,8% 1,7% -0,2% 17 19,5%

AU Dreux 1,5% 1,6% 0,1% 22 9,5%

AU Issoudun 0,9% 1,5% 0,5% 34 66,7%

AU Pithiviers 2,0% 1,4% -0,6% -18 -18,4%

AU Gien 1,9% 1,1% -0,8% -38 -30,9%

Province 2,7% 3,1% 0,4% 97 872 36,4%

Ile de France 6,6% 7,8% 1,3% 78 411 33,6%

France 3,8% 4,3% 0,5% 176 283 35,1%

Source : UnedicNote : les secteurs sont : Conseil en systèmes informatiques ,Réalisation de logiciels ,Traitement dedonnées ,Activités de banques de données ,Entretien et réparation de machines de bureau et de matérielinformatique ,Autres activités rattachées à l'informatique ,Recherche-développement en sciences physiques etnaturelles ,Activités de contrôle et analyses techniques.

Tableau 25 : La spécialisation dans les secteurs basiques productifs privés

« métropolitains »

Traitementde données

Servicesdivers fournis principalement aux entreprises

Recherche-développement en sciencesphysiques et naturelles

Constructionaéronautiqueet spatiale

Recherche-développement en scienceshumaines et sociales

Réalisation de logiciels

Fabricationde machines de bureau et de matériel informatique

Conseil en systèmesinformatiques

Activitésjuridiques,comptableset de conseil de gestion

nbre d'AU spécialisées 5 4 2 2 1 1 1 1 1

Blois Bourges Orléans Issoudun Pithiviers Vendôme Romorantin Orléans Chartres

AU Dreux Chateaudun Paris Vendôme

spécialisées Orléans GienTours Paris

Vendôme

Autres AU Bourges Amboise Chateaudun Bourges Blois Issoudun Blois Amboise

Montargis Blois Montargis Chateaudun Bourges St Amand Blois

Chartres Paris Chartres Tours Bourges

Dreux Orléans Chateaudun

Issoudun Romorantin Châteauroux

Montargis Tours Gien

Nogent Issoudun

Orléans Montargis

Pithiviers Nogent

Romorantin Orléans

Vendôme Paris

Pithiviers

Romorantin

Tours

Source : d’après Unedic

Les bases publiques des aires urbaines de la région Centre

On l’a vu plus haut (tableau 13), la base publique –c’est à dire les salaires des emploispublics- constitue l’un des moteurs de développement le plus inégalement répartis entre nosvilles : sa présence passe de 1 (AU Paris, avec 7% de sa base économique) à 3,6 (Orléansavec 25%). Les revenus publics constituent un enjeu majeur des villes chef lieux : 25% de labase économique d’Orléans, 23% de celle de Tours, 21% à Châteauroux et à Bourges et

Page 32: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

32

–seulement- 18% à Chartres. Il ne faut pas interpréter ce dernier chiffre comme le signe qu’ily aurait relativement moins d’emplois publics à Chartres que chez ses homologues –on leverra plus bas- mais plutôt comme le fait que Chartres dispose d’autres bases économiquesque ses homologues n’ont pas (notamment résidentielles avec les revenus de ses actifstravaillant hors de son périmètre).

L’analyse de l’emploi public se heurte à d’importantes difficultés conceptuelles et statistiques.Il n’existe pas de définition établie, nationale ou internationale, de l’emploi public. Est-ce unemploi payé par les fonds publics ? est-ce un emploi commandé par le secteur public ? est-ceune affaire de statut ou de fonction ? Les appareils statistiques n’ont pas encore adopté deconvention commune répondant à ces questions. L’analyse des bases a été menée à partir durecensement de l’Insee de 1999, qui fournit, à la commune, une donnée (ESP 1999)regroupant les emplois non privés, mais mélangeant aussi bien les emplois d’administrationpublique, les emplois de service publics et les emplois des entreprises publiques. Il est dès lorstrès difficile d’analyser les variations de cette donnée entre 1990 et 1999. Globalement, cetagrégat a connu une diminution en France entre 1990 et 1999 , passant de 6,43 à 6,12 millionsd’emplois. C’est le cas aussi dans les 19 aires urbaines étudiées : selon cette donnée « ESP »,l’emploi public serait passé de 201 000 à 198 500 dans la période, soit une réduction de 2 500emplois.

Le tableau 26 détaille la présence et l’évolution de l’emploi public dans les aires urbaines dela région. Six d’entre elles, dont quatre chefs-lieux, ont plus de 30% de leur emploi dépendantdu secteur public. L’aire urbaine de Chartres, dont on a vu qu’elle dépendait moins que seshomologues des bases publiques est juste derrière avec 29%. Châteaudun et Vierzon , sansêtre chefs-lieux et du fait de la forte présence d’établissements publics, sont dans le club des30%.

Tableau 26: L’emploi public dans les aires urbaines de la région Centre.Evolution 1990-1999 – poids dans l’emploi 1999

Total

emplois

salariés du

public RP90

Total

emplois

détenus par

des salariés

du public

RP99

� 1990-99

emplois

salariés du

secteur

public

� 1990-99

emplois

salariés du

secteur

public

poids de

l'emploi

public

dans

l'emploi

total

1999

AU Chateaudun 3 088 3 584 496 16,1% 34%

AU Chateauroux 13 028 13 242 214 1,6% 32%

AU Tours 47 464 47 420 -44 -0,1% 31%

AU Bourges 21 032 16 458 -4 574 -21,7% 30%

AU Orléans 49 984 49 469 -515 -1,0% 30%

AU Vierzon 4 096 4 116 20 0,5% 30%

AU Chartres 14 580 15 916 1 336 9,2% 29%

AU St Amand 2 156 2 233 77 3,6% 28%

AU Blois 13 556 13 953 397 2,9% 28%

AU Dreux 7 064 6 026 -1 038 -14,7% 27%

AU Romorantin 2 988 3 395 407 13,6% 26%

AU Gien 2 876 2 499 -377 -13,1% 24%

AU Montargis 6 636 6 693 57 0,9% 24%

AU Nogent le R. 1 704 1 922 218 12,8% 24%

AU Pithiviers 1 672 1 796 124 7,4% 22%

AU Issoudun 1 752 1 752 0 0,0% 22%

AU Vendome 3 248 3 045 -203 -6,3% 21%

AU Amboise 1 820 2 059 239 13,1% 21%

AU Paris (Centre) 2 288 2 911 623 27,2% 13%

Province 4 878 841 4 739 065 -139 776 -2,9% 27%

Ile de France 1 553 714 1 385 748 -167 966 -10,8% 27%

France 6 432 555 6 124 813 -307 742 -4,8% 27%

Source : d’après Insee

Page 33: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

33

Quatre des 19 AU voient l’emploi public se réduire significativement: Bourges, Dreux, Gienet Vendôme. La cause de cette évolution réside dans des changements concernant desétablissements publics productifs et non dans des emplois de service public au service de lapopulation. De façon générale, les emplois publics progressent dans la plupart des autres airesurbaines.

La seule source permettant de distinguer les différents types d’emplois publics (« oupublicoïdes ») est constituée par les estimations départementales de l’emploi de l’Insee, àl’échelle départementale. Le tableau 27 nous montre l’évolution de trois types d’emplois quesont (i) les emplois d’administration publique » , (ii) les emplois de santé et d’action sociale »et (iii) ceux d’éducation. Tous ces emplois ne sont pas « publics » au sens strict (pour autantqu’il y ait une définition du sens du mot « public), mais ils le sont pour la plupart, directement(fonctionnaires) ou indirectement (enseignants conventionnés, travailleurs sociauxd’associations dépendantes de subventions publiques ou personnels soignants payés,finalement, par la sécurité sociale).

Tableau 27: L’emploi « publicoïde » (1990-2002)

dans les départements de la région Centre.

Administration

publique

Santé, action

socialeEducation

TOTAL 3

secteurs � pop.

31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 1990-99

18 - Cher 13 673 19% 11 410 29% 7 542 6% 32 625 19% -2% 28 - Eure-et-Loir 13 705 13% 14 043 31% 10 607 20% 38 355 21% 3% 36 - Indre 10 173 12% 8 612 35% 5 833 6% 24 618 18% -3% 37 - Indre-et-Loire 21 243 17% 23 663 15% 16 927 13% 61 833 15% 5% 41 - Loir-et-Cher 11 315 27% 12 075 40% 7 578 11% 30 968 27% 3% 45 - Loiret 27 538 18% 20 226 25% 17 762 22% 65 526 21% 6% Total France métropolitaine 2 438 888 22% 2 251 097 23% 1 706 136 11% 6 396 121 19% 3%

Source : d’après InseeNote : l’emploi publicoïde est constitué des emplois d’administration publique, de santé, d’action sociale etd’éducation.

Tableau 28: L’emploi « publicoïde » (1990-2002) et l’emploi total (1990-1999)

dans les départements de la région Centre.

Total 3 secteurs Emploi total� 1990-2002 � 1990-99

18 - Cher 5 174 -3 205 28 - Eure-et-Loir 6 595 2 385 36 - Indre 3 671 -1 692 37 - Indre-et-Loire 8 132 6 225 41 - Loir-et-Cher 6 619 247 45 - Loiret 11 417 16 120 Total France métropolitaine 1 034 273 703 971

Source : d’après InseeNote : l’emploi publicoïde est constitué des emplois d’administration publique, de santé, d’action sociale etd’éducation

Au total, entre 1990 et 2002, le nombre de ces emplois a progressé, dans la région Centre, deprès de 42 000 (ce qui est différent de la réduction des « emplois publics » du recensement).De façon générale, ces emplois sont au service de la population locale (départementale ourégionale pour les emplois d’administration publique de chefs-lieux) et devraient évoluer avecla population des territoires.

Page 34: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

34

C’est bien ce que l’on observe pour les emplois d’administration publique et d’éducation : leCher et surtout l’Indre dont la population se réduit ont de mauvaises performances decréations nettes d’emplois dans ces secteurs. Le Loiret, dont la croissance démographique estla plus forte des cinq départements, est le deuxième pour la croissance de l’emploi des troissecteurs considérés. Pour autant, cette loi n’est pas systématique et connaît des exceptions:l’Eure et Loir, avec une croissance démographique moyenne observe une évolution presquedeux fois moins rapide que la moyenne nationale de son emploi d’administration publique...alors que le Loir et Cher, pour une même croissance démographique est le champion de lacroissance de l’emploi dans ces trois secteurs.

Ce qui est frappant, à la lecture du tableau 28, c’est l’importance de l’enjeu de ces emplois« publicoïdes » dans l’évolution de l’emploi total des territoires considérés. Si en masse, lesemplois des trois secteurs représentent en gros 28% du total des emplois français, envariation, ils constituent une part majeure de son évolution. Pour autant que l’on accepte derapporter des évolutions 1990-2002 de cet emploi à l’évolution 1990-1999 de l’emploi total,on voit que la création nette dans ces secteurs ( 704 000) doit contribuer plutôt pour de l’ordredes deux tiers de la variation de l’emploi total français (1 million). Dans les départements dela région Centre, on est, au total, loin de ce ratio : quand les trois secteurs enregistrent unevariation nette de 42 000 emplois entre 1990 et 2002, l’emploi total se réduit de 20 000 entre1990 et 1999... en d’autres termes, pour chaque emploi perdu, les secteurs publics en ont créé2.

Comme le montre le tableau 28, ce sont les départements du Sud de la région, le Cher etl’Indre, dans lesquels ces effets de compensation ont joué le plus fort : l’emploi total, dans cesdeux départements, régresse au total de 4 000 unités et l’emploi « publicoîde » progresse de9 000, en dépit de leur dépression démographique, mais probablement du fait de la montée dela demande sanitaire et sociale liée au vieillissement de leurs populations. Avecrespectivement 26% et 29% de leur population âgée de plus de 60 ans, le Cher et l’Indre sont ,avec le Loir et Cher (26%) dans les plus âgés des départements de la région Centre (Loiret :21%, Eure et Loir :21%, Indre et Loire : 22%) ils enregistrent une forte progression desemplois du secteur sanitaire et social.

Le Loiret est le seul département de la région dans lequel l’emploi total a progressé en plusgrand nombre que l’emploi publicoïde (ce qui signifie, comme pour la moyenne nationale,que l’emploi des trois secteurs n’y a représenté « que » de l’ordre des 2/3 de la croissance del’emploi total !). Il s’en faut de peu que l’Indre et Loire soit dans la même situation. On voitdonc que l’évolution de l’emploi de tous les départements, et en leur sein de leurs villes, de larégion dépend, beaucoup pour les uns ou extrêmement pour les autres, de l’évolution del’emploi public.

Les bases résidentielles des aires urbaines de la région Centre : les salaires des actifs

employés ailleurs.

Une part importante des bases économiques des villes de la région est constituée des revenusque les actifs qui y résident apportent depuis des lieux d’emploi extérieurs. On l’a vu dans letableau 12, ces revenus constituent la part la plus variable des bases économiques des villes dela région. Ils pèsent de 1 (Orléans : 7%) à 5 (AU Paris : 37%) dans leurs bases économiques.

Le tableau 29 fournit les données des entrées-sorties (domicile-travail) des actifs occupés desaires urbaines.

Page 35: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

35

Tableau 29: Les actifs entrant et sortant quotidiennement des aires urbaines dans lecadre des navettes domicile-travail. 1990-1999

sortent � sortants � sortants

sortants en %

act. Occupés

sortants -

entrants

sortants -

entrants en

% pop. Act.

Occ.

sortants -

entrants en

% pop. Act.

Occ.

1999 1990-99 1990-99 1999 1999 1990 1999

AU Paris (Centre) 24 020 6 519 37% 64% 15 598 34,0% 41,3%

AU Pithiviers 2 175 609 39% 32% -1 151 -11,2% -16,7%

AU Amboise 2 532 954 60% 30% -1 285 -10,9% -15,2%

AU Dreux 5 205 593 13% 27% -3 601 -10,2% -19,0%

AU Gien 2 345 173 8% 26% -1 419 -4,7% -15,9%

AU Nogent le R. 1 437 301 26% 23% -1 929 -17,3% -30,7%

AU Montargis 6 752 1 648 32% 23% 1 527 5,7% 5,1%

AU Vierzon 3 065 549 22% 23% -84 -1,5% -0,6%

AU Chartres 13 020 2 598 25% 22% 3 834 7,7% 6,6%

AU Chateaudun 2 070 521 34% 22% -1 283 -4,7% -13,8%

AU Issoudun 1 600 476 42% 22% -605 -6,2% -8,2%

AU Vendome 2 811 922 49% 21% -471 -2,0% -3,4%

AU Romorantin 2 265 506 29% 20% -1 812 -12,1% -16,1%

AU St Amand 1 464 337 30% 19% -288 -2,5% -3,8%

AU Bourges 6 645 1 485 29% 13% -3 291 -5,1% -6,5%

AU Blois 6 275 1 579 34% 13% -1 722 -1,9% -3,5%

AU Chateauroux 3 819 543 17% 10% -3 324 -4,3% -8,7%

AU Tours 14 964 4 611 45% 10% -1 139 -1,1% -0,8%

AU Orléans 13 790 3 731 37% 9% -1 320 -0,4% -0,8%

Source : d’après Insee.

L’aire urbaine de Paris (c’est-à-dire la partie de l’AU de Paris se trouvant dans la régionCentre) est un cas à part. Par définition, un grand nombre d’actifs qui y résident vont travaillerdans d’autres parties, franciliennes, de l’aire urbaine de Paris. En revanche, pour lesPithiviers, Amboise, Dreux, Gien, c’est plus de 25% de leurs actifs occupés qui n’y travaillentpas. Il n’y a que 6 des 19 aires urbaines dans lesquelles ils ne sont que moins de 20%.

Et ce mécanisme généralisé d’interpénétration ou d’étalement des marchés de l’emploi afortement progressé entre 1990 et 1999, de plus de 30% dans la plupart des aires urbaines dela région. Font exception Dreux et Gien dont la progression du nombre d’actifs sortants a été ,comparativement, très faible. Amboise est la championne, avec une progression de 60% ,suivie, de loin, par Vendôme (49%) et Tours (45%).

Les analyses territoriales traditionnelles considèrent comme « bon signe » le fait que desactifs viennent, même de loin, travailler sur un territoire. Et comme un mauvais signe , voireune spoliation, le fait que les actifs d’un territoire n’y soit pas employés. La balance« stratégique » est, pour ces analyses, la différence entrants – sortants. Une balance positiveréjouit et négative inquiète. Dans le cadre d’analyses comme celle de la « base économique »,qui s’appuie sur la prise en compte de la formation du revenu local, la perspective est inverse.Tout actif allant travailler ailleurs n’est pas « perdu », au contraire, mais constitue une sourcede revenu pour le territoire dans lequel il réside. En revanche, un emploi occupé par un actifrésidant ailleurs constitue une fuite de revenu et de consommation locale (si le centre dubassin de vie dans lequel il vit est différent du territoire dans lequel il est employé).

A cet égard, pour la plupart des aires urbaines de la région, 16 sur 19, le solde sortants-entrants est négatif et se creuse nettement entre 1990 et 1999 (tableau 29). Les seulesgagnantes sont l’AU de Paris, de Chartres et de Montargis, où les entrants sont moinsnombreux que les sortants. Toutes les autres sont des pôles d’emploi et donc de revenu du

Page 36: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

36

travail au profit d’autres territoires. Sept d’entre elles ont un déficit sortant –entrants de plusde 10% de leur population active occupée, avec une situation extrême dans le cas de Nogentoù le déficit est de l’ordre de 30% !

On comprend mieux qu’il y ait une déconnexion entre dynamiques d’emploi et dynamique dedéveloppement des villes quand le revenu que génère leurs activités ne vient pas leuralimenter des effets multiplicateurs de revenu et d’emploi mais profite à d’autres territoires.Le tableau 30 donne un ordre de grandeur de ce que représente la « manne » des emplois desaires urbaines pour les autres territoires de leurs départements. En moyenne, 23% des actifsnon urbains de la région Centre travaillent dans une de ses aires urbaines, ce pourcentagevariant entre 16% en Indre et 28% en Eure et Loire.

66 000 des 122 000, soit en gros la moitié des actifs qui entrent dans une aire urbaine de larégion pour y travailler viennent de ces territoires non urbains. Pour avoir un ordre degrandeur de ce transfert de revenu urbain-non urbain dans la région, et en considèrant que lerevenu moyen de ces actifs est de l’ordre de 20 000 euros par an, il s’agit d’un transfert del’ordre de 1,3 milliards d’euros.

Tableau 30: Part des actifs résidants dans les territoires non urbains des départements

de la région Centre et travaillant dans ses aires urbaines

Population

active occ.

totale RP99

Actifs

employés

dans les

aires

urbaines de

la région

Actifs employés

dans les aires

urbaines de la

région (en %)

18 non urbain 48 010 10 195 21%

28 non urbain 40 447 11 443 28%

36 non urbain 43 290 7 102 16%

37 non urbain 58 512 11 528 20%

41 non urbain 51 026 13 252 26%

45 non urbain 48 494 12 429 26%

non urbain Centre 289 779 65 949 23%

Source : d’après Insee

Même si la plupart des rares urbaines considérées ont un déficit sortant – entrant (aux quatreexceptions signalées), il n’en reste pas moins que n’entre dans le calcul de leur baseéconomique que les revenus apportés par les sortants. Le statut de ces actifs, au regard de leurville de résidence est strictement « résidentiel », quel que soit leur qualification ou leursecteur d’activité. S’ils sont là, c’est pour y vivre et y consommer, pas pour y produire. Cesont des revenus locaux non issus de la production locale (au même titre que les retraites et lesdépenses touristiques). Et ces revenus constituent pour plusieurs des villes un enjeucomparable à ceux de leur base productive privée : le tableau 31 montre qu’une analyse de labase économique des villes de la région qui ne s’attacherait qu’aux activités productivesprivées basiques –ce qui a longtemps été le cas pour de telles analyses- ne tiendrait pascompte de revenus « résidentiels » captés qui représentent au minimum 30% (Châteauroux)des revenus de la base productive privée !

Le cas extrême est évidemment celui de l’aire urbaine de Paris où les revenus des navetteursapportent plus de 2 fois plus de revenu que la production basique privée locale. Dit autrement,la simple question des fonctions résidentielles d’actifs y est deux fois plus importante quecelle de ses fonctions productives basiques privées.

Page 37: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

37

A Dreux, Pithiviers, Amboise et Chartres, ces revenus pèsent plus de 80% de la baseproductive privée ! On comprend, sur ces cas et avant même de parler des autres revenusrésidentiels que sont les retraites ou les dépenses touristiques, qu’un diagnostic économique secantonnant à leur seul système productif a peu de chance de saisir les mécanismes de leurdéveloppement.

Les trois villes pour lesquelles ce flux de revenu n’est qu’un appoint (de l’ordre de 30 à 40%de la base productive) sont Tours, Orléans et Châteauroux, villes dont on a vu plus hautqu’elles étaient les grandes bénéficiaires de la base publique des villes de la région... Chartres,et dans une moindre mesure Bourges ajoutent à leur statut de chef-lieu , avec la base publiquecorrespondante, des apports significatifs de revenus résidentiels de navetteurs.

Tableau 31: Comparaison entre base productive et base résidentielle liée aux revenus

des actifs employés ailleurs.

(i) (ii)

en % de base locale

Total

basique

productif

privé

salaires

résidentiels

importés

d'autres lieux

d'emploi (i) / (ii)

AU Paris 16% 37% 228%

AU Dreux 26% 22% 86%

AU Pithiviers 26% 22% 84%

AU Amboise 25% 20% 80%

AU Chartres 23% 19% 80%

AU Gien 25% 18% 73%

AU Vierzon 20% 13% 67%

AU Montargis 22% 14% 64%

AU Chateaudun 25% 16% 63%

AU Nogent le Rotrou 29% 17% 61%

AU Issoudun 28% 14% 50%

AU Vendome 27% 13% 50%

AU St Amand 24% 12% 49%

AU Romorantin 28% 14% 49%

AU Bourges 23% 10% 45%

AU Blois 26% 10% 40%

AU Tours 21% 8% 38%

AU Orléans 24% 7% 31%

AU Chateauroux 26% 8% 31%

Source : calculs de l’auteur (voir tableau 12)

Les navettes domicile-travail entre les aires urbaines représentent une faible part des sortiesd’actifs hors des aires urbaines de la région. Sur les 116 000 actifs qui quittent leur aireurbaine pour travailler, seuls 33 000 se rendent dans une autre aire urbaine de la région. Ditautrement, les 116 000 actifs sortant des aires urbaines étudiées représentent 17% des 690 000actifs occupés des aires urbaines étudiées, et les 33 000 qui se rendent dans une autre aireurbaine de la région seulement 5%.

Les tableaux 32 et 33 permettent de mesurer les flux d’actifs entre les aires urbaines de larégion. Ils sont en général assez faibles, avec six couples actifs sur les 342 possibles entre 19villes.

Page 38: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

38

Tableau 32: Principale aire urbaine d’emploi (en ligne) des actifs vivant dans les airesurbaines (en colonne) de la région. En % des sortants.1999

Où vont ils travailler? Amboise Nogent Paris Blois Bourges Chartres Chateaudun

Totalsortants

Tours Blois Orléans Vendome RomorantinChateauroux Paris

Amboise 51% 10% 2% 0% 0% 0% 0% 2 532

Orléans Vendome Tours Romorantin Amboise Chateaudun Bourges

Blois 13% 8% 8% 5% 3% 1% 0% 6 275

Vierzon St Amand Orléans Issoudun Chateauroux Tours Romorantin

Bourges 10% 4% 2% 2% 2% 1% 0% 6 645

Paris Dreux Chateaudun Orléans Nogent Tours Blois

Chartres 26% 6% 2% 1% 1% 0% 0% 13 020

Chartres Orléans Vendome Paris Blois Nogent Tours

Châteaudun 14% 11% 2% 1% 1% 1% 1% 2 070

Issoudun Bourges Orléans Tours Vierzon Blois Romorantin

Châteauroux 19% 4% 2% 1% 1% 1% 1% 3 819

Paris Chartres Orléans Nogent Chateaudun Tours Chateauroux

Dreux 15% 8% 0% 0% 0% 0% 0% 5 205

Montargis Orléans Bourges Chateaudun Tours Chateauroux Pithiviers

Gien 7% 5% 1% 1% 0% 0% 0% 2 345

Chateauroux Bourges Vierzon Romorantin Tours St Amand Orléans

Issoudun 43% 14% 3% 2% 1% 1% 1% 1 600Orléans Gien Pithiviers Vierzon St Amand Blois Bourges

Montargis 5% 3% 1% 1% 0% 0% 0% 6 752

Chartres Dreux Chateaudun Paris Orléans Pithiviers Montargis

Nogent-le-Rotrou 13% 3% 1% 1% 0% 0% 0% 1 437

Pithiviers Blois Montargis Chateaudun Tours Gien Chartres

Orléans 5% 4% 3% 2% 2% 2% 2% 13 790

Chartres Dreux Orléans Pithiviers Nogent Chateaudun Montargis

Paris 9% 7% 0% 0% 0% 0% 0% 24 020

Orléans Paris Montargis Chartres Gien Tours Bourges

Pithiviers 13% 3% 1% 0% 0% 0% 0% 2 175

Blois Orléans Vierzon Chateauroux Tours Bourges Vendome

Romorantin-Lanthenay 13% 4% 4% 1% 1% 1% 0% 2 265

Bourges Chateauroux Orléans Vierzon Tours Issoudun Amboise

Saint-Amand-Montrond 31% 1% 1% 1% 1% 0% 0% 1 464

Amboise Blois Orléans Vendome Chateauroux Chartres Bourges

Tours 12% 5% 3% 1% 1% 0% 0% 14 964

Blois Tours Chateaudun Orléans Romorantin Chartres Amboise

Vendôme 27% 4% 3% 3% 1% 0% 0% 2 811

Bourges Romorantin Chateauroux Orléans Issoudun Tours Blois

Vierzon 29% 8% 3% 3% 2% 1% 0% 3 065

Tableau 33: Principale aire urbaine d’emploi (en ligne) des actifs vivant dans les airesurbaines (en colonne) de la région. En % des actifs occupés. 1999

Où vont ils travailler? Amboise Nogent Paris Blois Bourges Chartres Chateaudun

Total actifs occupés

1999

Tours Blois Orléans Vendome RomorantinChateauroux Paris

Amboise 15% 3% 0% 0% 0% 0% 0% 8 438

Orléans Vendome Tours Romorantin Amboise Chateaudun Bourges

Blois 2% 1% 1% 1% 0% 0% 0% 48 752

Vierzon St Amand Orléans Issoudun Chateauroux Tours Romorantin

Bourges 1% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 50 882

Paris Dreux Chateaudun Orléans Nogent Tours Blois

Chartres 6% 1% 0% 0% 0% 0% 0% 58 054

Chartres Orléans Vendome Paris Blois Nogent Tours

Châteaudun 3% 2% 0% 0% 0% 0% 0% 9 325

Issoudun Bourges Orléans Tours Vierzon Blois Romorantin

Châteauroux 2% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 38 136

Paris Chartres Orléans Nogent Chateaudun Tours Chateauroux

Dreux 4% 2% 0% 0% 0% 0% 0% 18 997

Montargis Orléans Bourges Chateaudun Tours Chateauroux Pithiviers

Gien 2% 1% 0% 0% 0% 0% 0% 8 897

Chateauroux Bourges Vierzon Romorantin Tours St Amand OrléansIssoudun 9% 3% 1% 0% 0% 0% 0% 7 352

Orléans Gien Pithiviers Vierzon St Amand Blois Bourges

Montargis 1% 1% 0% 0% 0% 0% 0% 29 677

Chartres Dreux Chateaudun Paris Orléans Pithiviers Montargis

Nogent-le-Rotrou 3% 1% 0% 0% 0% 0% 0% 6 284

Pithiviers Blois Montargis Chateaudun Tours Gien Chartres

Orléans 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 161 512

Chartres Dreux Orléans Pithiviers Nogent Chateaudun Montargis

Paris 6% 5% 0% 0% 0% 0% 0% 37 767

Orléans Paris Montargis Chartres Gien Tours Bourges

Pithiviers 4% 1% 0% 0% 0% 0% 0% 6 891

Blois Orléans Vierzon Chateauroux Tours Bourges Vendome

Romorantin-Lanthenay 3% 1% 1% 0% 0% 0% 0% 11 278

Bourges Chateauroux Orléans Vierzon Tours Issoudun Amboise

Saint-Amand-Montrond 6% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 7 662

Amboise Blois Orléans Vendome Chateauroux Chartres Bourges

Tours 1% 1% 0% 0% 0% 0% 0% 151 272

Blois Tours Chateaudun Orléans Romorantin Chartres Amboise

Vendôme 6% 1% 1% 1% 0% 0% 0% 13 688

Bourges Romorantin Chateauroux Orléans Issoudun Tours Blois

Vierzon 7% 2% 1% 1% 1% 0% 0% 13 517

Source : d’après Insee

Page 39: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

39

- Le couple Amboise – Tours : Amboise semble vivre largement au crochet des emploisde Tours : 15% de ses actifs vont travailler dans l’aire urbaine de Tours (et seulement1% en sens inverse). C’est vrai en poids relatif de ces relations dans leurs baseséconomiques. En valeur absolue, c’est moins évident : quand 1 300 actifs occupés del’AU d’Amboise vont travailler dans celle de Tours, ils croisent 1 800 qui font lechemin inverse.

- Le Couple Issoudun – Châteauroux : 9% des actifs de la première vont travailler dansla seconde. Et seulement 2% de la seconde dans la première. Là encore, en valeurabsolue, la relation est plus équilibrée, même si la dépendance d’Issoudun àChâteauroux apparaît près de quatre fois supérieure à celle de Châteauroux vis-à-visd’elle : 700 actifs de chacune des villes va travailler dans l’autre.

- Le couple Vierzon – Bourges : 7% des actifs occupés de la première vont travaillerdans le seconde, et 1% des actifs occupés de Bourges vont travailler à Vierzon. Dansce cas, il y a plus d’actifs allant de Vierzon à Bourges (900) que l’inverse (650).

- Le couple St Amand-Monrond – Bourges, avec 6% des actifs de la première (460actifs) qui croisent 0,5% des actifs de la seconde (240 actifs).

- Le couple Vendôme – Blois , qui implique 6% des actifs de la première (800 actifs) et1% de ceux de Blois (550 actifs).

- Le couple Aire urbaine de Paris (in Centre) – Chartres : chacune envoie 6% de sesactifs travailler dans l’autre zone. En nombre, les actifs de Chartres travaillant dansl’AU Paris (in Centre) sont beaucoup plus nombreux, 3 400, que les 2 250 faisant letrajet inverse...

De façon générale, on voit que les petites aires urbaines « satellites » de plus grandes (Vierzonet St Amand vs Bourges, Amboise vs Tours, Issoudun vs Châteauroux,...) ont une dépendancesignificative en termes de captation de base résidentielle. Les échanges entre les grandes villessont très faibles, ce qui est compréhensible, du fait des distances entre elles. Tours n’envoieque 500 actifs à Orléans qui ne lui en retourne que 321. Au total, Bourges, Châteauroux etChartres, les trois capitales de la région après Tours et Orléans, ne leur envoient,respectivement, que 114 et 410 actifs.

L’économie locale est un jeu dont les règles sont voisines de celles du rugby alors qu’on lescroit souvent proches de celles du football : créer un emploi ferait marquer un but. Non, créerun emploi permet de marquer un essai, du reste peu payant en tant que tel (un peu de TP),mais qui doit être transformé par la résidence de l’actif concerné –et de son revenu- sur leterritoire. Comme le montre le tableau 34, la plupart des aires urbaines étudiées peinent àtransformer cet essai. 15 sur les 19 ont un déficit de transformation d’activités nouvelles enrevenus d’actifs résidants. La zone, très particulière il est vrai, de l’aire urbaine de Paris tireson épingle du jeu : entre 1990 et 1999, pour 400 emplois créés, elle engrange près de 5 000nouveaux actifs occupés ! Châteauroux est la grande perdante : alors que cette aire urbainecrée 1 650 emplois, elle perd 300 actifs occupés (le terme « perdant » doit être relativisé, on leverra plus bas, si les actifs occupant ces nouveaux emplois vivent proches de l’aire urbaine deChâteauroux et viennent y dépenser leur revenu).

Le tableau 34 suggère que Tours « s’en sort bien », car ses actifs occupés augmentent plusvite que ses emplois. C’est vrai en première analyse, mais ce n’est que le lot de consolationd’une très faible dynamique de création d’emplois et faible dynamique d’attraction d’actifsoccupés, comparé à l’aire urbaine de poids comparable qu’est Orléans.

Page 40: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

40

Tableau 34: Comparaison entre la variation des emplois et celle des actifs occupés dans

les aires urbaines de la région Centre. 1990 - 1999

� 1990-99

emplois

� 1990-99 actifs

occupés � actifs - � emplois

AU Orléans 13 550 12 213 -1 337

AU Tours 6 560 7 058 498

AU Chateauroux 1 644 -284 -1 928

AU Bourges 88 -394 -482

AU Amboise 811 441 -370

AU Vierzon -1 865 -1 748 117

AU Vendome -87 -276 -189

AU St Amand -269 -167 102

AU Romorantin 1 070 510 -560

AU Pithiviers 583 191 -392

AU Paris (Centre) 423 4 914 4 491

AU Nogent le R. 14 -456 -470

AU Montargis 627 130 -497

AU Issoudun -159 -408 -249

AU Gien 486 -455 -941

AU Dreux -1 365 -2 935 -1 570

AU Chateaudun 671 -352 -1 023

AU Chartres 3 801 3 324 -477

AU Blois 2 072 1 179 -893

Province 737 226 804 566 67 340

Ile de France -33 250 -24 218 9 032

France 703 976 780 348 76 372

Source : d’après Insee

Les bases résidentielles des aires urbaines de la région Centre : les retraites

Comme le montrait le tableau 12, les revenus des retraites constituent à la fois une des sourcesde revenu basique les plus importantes et la mieux répartie entre les territoires. Elles pèsentde 1 (19% à Dreux) à 1,7 (32% à Vierzon) selon les aires urbaines. Dans 10 des 19 airesurbaines, ces revenus basiques sont d’un montant supérieur à ceux procurés par les activitésbasiques privées.

De façon générale, le poids des retraites par rapport aux actifs occupés a tendance às’accroître en France. Comme le montre le tableau 35, leur nombre représentait en France en1990 41% de celui des actifs occupés et 46% en 1999. Douze des 19 aires urbaines du Centresont au-dessus de ces 46%, avec des records, autour de 60% ou plus, dans 6 d’entre elles :Vierzon, St Amand, Montargis, Nogent, Issoudun et Vendôme. La situation de ces villes tientmoins au fait que le nombre de retraités y augmenté plus vite que dans les autres –le tableau33 montre que c’est plutôt l’inverse- qu’à la réduction de leur population active occupée. Lesretraités y jouent un rôle de matelas ou d’amortisseur garantissant un revenu que l’activitépermet moins qu’avant d’assurer. L’aire urbaine de Dreux n’a pas cette « chance », avec uneforte réduction du nombre de ses actifs et un faible poids des retraités (ce qui suggère, on yreviendra plus bas, que les retraites sont dans une certaine mesure elles aussi« délocalisables »).

Si le nombre d’actifs occupés recule entre 1990 et 1999 dans 10 des 19 aires urbaines, lenombre de retraités progresse dans toutes. De façon un peu inattendue, on observe unecertaine corrélation (0,26) entre la progression des actifs et celle des retraités dans les villes.On aurait pu imaginer que là où le nombre d’actifs se réduisait, le nombre de retraités auraitaugmenté plus rapidement (population active vieillie et basculant dans les systèmes de pré-retraites). Ce n’est pas le cas. L’augmentation du nombre de retraités est beaucoup plus rapide

Page 41: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

41

dans les aires urbaines dynamiques dans lesquelles l’augmentation des actifs est forte(Orléans, Chartres, Amboise, Tours,...), c’est-à-dire dans des villes dans lesquelles le nombredes retraitées est une fraction plus faible de celui des actifs (sauf Amboise, qui a beaucoup deretraités en étant active et dynamique). Tout cela signifie que l’on observe moins uneconcentration qu’un « étalement » des retraites entre les villes de la région (cette observationse retrouve à l’échelle nationale).

Tableau 35: Comparaison entre la variation des retraités et celle des actifs occupés dansles aires urbaines de la région Centre. 1990 – 1999. en %.

RA99AOT

Population

active occ.

totale RP99

(ex

complémenta

ire)

RA99RET

Total retraités

retraités en

% actifs

occupés

1990

retraités en

% actifs

occupés

1999

variation en

point 1990-99

� actifs

occupés

1990-1999

� retraités

1990-1999

AU Orléans 161 512 60 389 33% 37% 5% 8% 24%

AU Tours 151 272 65 907 37% 44% 7% 5% 25%

AU Chateauroux 38 136 18 059 42% 47% 5% -1% 12%

AU Bourges 50 882 23 128 37% 45% 8% -1% 22%

AU Amboise 8 438 4 853 55% 58% 2% 6% 10%

AU Vierzon 13 517 9 229 56% 68% 12% -11% 8%

AU Vendome 13 688 8 148 48% 60% 12% -2% 22%

AU St Amand 7 662 5 028 60% 66% 5% -2% 7%

AU Romorantin 11 278 6 334 53% 56% 4% 5% 12%

AU Pithiviers 6 891 3 253 41% 47% 6% 3% 18%

AU Paris (Centre) 37 767 13 114 34% 35% 1% 15% 19%

AU Nogent le R. 6 284 3 764 45% 60% 15% -7% 24%

AU Montargis 29 677 17 972 51% 61% 9% 0% 18%

AU Issoudun 7 352 4 380 54% 60% 6% -5% 4%

AU Gien 8 897 4 760 47% 54% 7% -5% 9%

AU Dreux 18 997 7 566 29% 40% 10% -13% 17%

AU Chateaudun 9 325 5 135 42% 55% 13% -4% 26%

AU Chartres 58 054 21 048 32% 36% 4% 6% 19%

AU Blois 48 752 22 272 40% 46% 6% 2% 17%

Province 18 205 132 9 090 749 45% 50% 5% 5% 16%

Ile de France 4 845 434 1 543 694 28% 32% 4% 0% 14%

France 23 050 566 10 634 443 41% 46% 5% 4% 15%

Source : d’après Insee

Tableau 36: Comparaison entre la variation des retraités et celle des actifs occupés dans

les aires urbaines de la région Centre. 1990 – 1999. En nombre.

�90-99 pop

active occupée

�90-99

retraités

Différence

entre � actifs

et � retraités

AU Paris (Centre) 4 914 2 086 2 828

AU Orléans 12 213 11 521 692

AU Amboise 441 425 16

AU Chartres 3 324 3 428 -104

AU Romorantin 510 678 -168

AU Pithiviers 191 505 -314

AU St Amand -167 316 -483

AU Issoudun -408 184 -592

AU Gien -455 404 -859

AU Nogent le R. -456 740 -1 196

AU Chateaudun -352 1 047 -1 399

AU Vendome -276 1 472 -1 748

AU Blois 1 179 3 292 -2 113

AU Chateauroux -284 1 955 -2 239

AU Vierzon -1 748 665 -2 413

AU Montargis 130 2 768 -2 638

AU Dreux -2 935 1 110 -4 045

AU Bourges -394 4 096 -4 490

AU Tours 7 058 12 979 -5 921

Province 804 566 1 221 578 -417 012

Ile de France -24 218 191 733 -215 951

France 780 348 1 413 311 -632 963

Source : d’après Insee

Page 42: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

42

Comme le montre le tableau 36, qui fournit les évolutions respectives, en nombre, des actifsoccupés et des retraités, ces derniers fournissent le plus gros de la croissance des titulaires derevenu dans les villes de la région : quand le nombre d’actifs occupés augmente de 22 500,celui des retraités progresse de 50 000 ! La croissance du nombre de revenus des habitants denos villes tient donc pour plus des 2/3 aux retraités.

Cette moyenne dissimule d’importants écarts entre les villes : il n’y en que trois, Paris (AU inCentre), Orléans et Amboise, dans lesquelles les actifs occupés ont une contribution plusimportante que celle des retraités à la croissance du nombre de titulaires de revenus. Toursdoit à la croissance des retraités (+13 000) le plus gros de la croissance de ses titulaires derevenus (avec seulement + 7 000 actifs occupés), ce qui la différencie nettement de l’aireurbaine d’Orléans dans laquelle les actifs ont augmenté en plus grand nombre (+12 000) queles retraités (+ 11 500). On voit là encore, et on y reviendra à propos de l’analyse de l’AxeLigérien, que ce qui différencie les deux aires urbaines, au peuplement égal, c’est moins lavariation de leur nombre de retraités, sensiblement voisine, que la variation du nombre desactifs occupés, beaucoup moins importante à Tours.

Pour plusieurs villes, les retraités constituent une compensation importante de leurs pertesd’actifs occupés. Compensation d’autant plus nette que de façon générale, le revenu desretraités est légèrement supérieur à au revenu moyen des actifs occupés. Dans les AU deChâteaudun, Vendôme, Châteauroux et Bourges, on est bien au-delà de la compensation :quand elles perdent respectivement 350, 275, 285 et 395 actifs employés, elles comptent1 050, 1 470, 1 955 et 4 100 retraités supplémentaires.

Compte non tenu des trois villes dans lesquelles les actifs progressent en plus grand nombreque les retraités, AU Paris, Orléans et Amboise, le bilan des 16 autres est plus frappantencore : pour 5 000 actifs occupés supplémentaires, on compte + 35 600 retraitéssupplémentaires ! Cet « appoint » pour les revenus locaux est relativement le plus fort (unécart de plus de 2 000 entre variation des actifs et variations des retraités), par ordredécroissant, à Tours, Bourges, Dreux, Montargis, Vierzon, Châteauroux et Blois. Il n’y a quetrois villes dans lesquelles les retraités supplémentaires ne compensent pas entièrement lesactifs occupés disparus : Dreux, Vierzon et Issoudun.

Une part de la croissance des retraités dans les villes de la région tient à des phénomènesmigratoires. Globalement, nos villes attirent plus qu’elles ne « rejettent » les retraités, mais dejustesse. Entre 1990 et 1999, 30 000 retraités ont migré vers les aires urbaines de la régionalors que 26 000 les quittaient. Le solde est positif pour la plupart des aires urbaines. Seulesles aires urbaines de Châteauroux et de Dreux perdent finalement des retraités au jeu desmigrations. Comme le montre le tableau 37, les migrations de retraités constituent un échangeentre nos aires urbaines et le reste du Monde. Echange quantitativement gagnant – il y en a4 000 de plus qui y entrent que ceux qui en sortent -, même si on peut penser qu’il estmonétairement perdant. Les travaux récents de Sophie Gonnard10 (2006), au sein de l’Oeil,montrent en effet que la région Centre est caractérisée, globalement, par une captation deretraités (pour beaucoup originaires de l’Ile de France) de PCS plus modeste que ceux quiquittent la région pour d’autres, généralement plus littorales et/ou méridionales.

10 Sophie Gonnard (2006)

Page 43: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

43

Tableau 37 : Balance migratoire des retraités dans les aires urbaines de la région

Centre. 1990 – 1999.

Sortants Entrants SoldeEntrants en % sortants

Amboise 400 805 405 201

Romorantin 462 902 440 195

ST Amand 405 788 383 195

Pithiviers 228 416 188 182

Vendome 666 1 168 502 175

Montargis 1 441 2 451 1 010 170

Nogent 387 536 149 139

Issoudun 278 368 90 132

Chateaudun 477 619 142 130

Blois 1 703 2 168 465 127

Vierzon 566 718 152 127

Gien 444 496 52 112

AU Paris 1 941 2 156 215 111

Chartres 2 166 2 328 162 107

Orléans 4 704 4 851 147 103

Bourges 1 864 1 916 52 103

Tours 5 126 5 202 76 101

Chateauroux 1 462 1 143 -319 78

Dreux 1 263 663 -600 52

Total 25 983 29 694 3 711 114

Pour les seuls entrants, on note que dans la plupart des aires urbaines considérées, la premièreorigine des retraités qui arrivent n’est pas dans la proximité, au sein de leur département ou dela région Centre, mais l’Ile de France. Ils représentent 49% des retraités arrivant dans l’aireurbaine de Montargis, 49% à Amboise et Vendôme, 48% à Gien,.... Les aires urbaines quibénéficient relativement le moins de cet apport sont les deux chefs-lieux du Sud :Châteauroux (31%) et moins encore Bourges (17%). De façon générale, plus les retraitésfranciliens viennent s’installer dans les villes de la région, plus leur poids dans la populationretraitée résidente s’alourdit (graphe 39) : à Amboise, les entrants (pour moitié depuis l’Ile deFrance) représentent 17% de la population retraitée 1999. A Bourges, seulement 8%. Ceséléments suggèrent que l’apport francilien de retraité constitue un élément additionnel,déterminant du niveau de la présence de cette population , et de ses revenus, dans les villes dela région.

Tableau 38: Principales origines des retraités qui ont migré vers les aires urbaines de larégion Centre entre 1990 et 1999.

département de provenance des retraités arrivant entre 1990 et 1999. En % des entrantsRetraitésentrant1990-99entrants

Entrantsen %

retraités IdF 36 18 10 61 28 36 41 37 45 03 72,00 27 60 89

Amboise 805 17% 49% 3% 5% 24%

AU Paris 2 156 16% 71% 10% 1% 2%

St Amand 788 16% 36% 32% 5%

Vendome 1 168 14% 49% 29% 2% 2%

Romorantin 902 14% 46% 5% 21% 3%

Nogent 536 14% 33% 28% 25% 2%

Montargis 2 451 14% 63% 2% 14% 2%

Pithiviers 416 13% 40% 42%

Chateaudun 619 12% 41% 32%

Chartres 2 328 11% 41% 35% 2% 1%

Gien 496 10% 48% 4% 2% 31%

Blois 2 168 10% 44% 22% 4% 2%

Dreux 663 9% 38% 31% 10% 2%

Issoudun 368 8% 33% 26% 13% 2%

Bourges 1 916 8% 17% 44% 3% 3%

Orléans 4 851 8% 44% 4% 5% 12%

Tours 5 202 8% 32% 4% 18% 3%

Vierzon 718 8% 39% 21% 6% 10%

Chateauroux 1 143 6% 31% 31% 5% 3%

Source : d’après Insee

Page 44: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

44

Graphe 39: Le poids des arrivants dans les retraités des villes de la région Centre varieavec la part provenant de la région Ile de France. 1990-1999

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

5% 10% 15% 20%

Retraités entrants 1990-99 en % retraités 1999

Part des origines IdF dans retraités

entrants

Source : d’après Insee

L’attractivité des villes de la région Centre, approchée par les flux migratoires 1990-1999, estconstituée de facettes différentes, selon le type de population concernée. Le tableau 40 isoleles soldes migratoires (mesurés par le rapport des entrants sur les sortants) pour lespopulations de cadres et celles de retraités. Globalement, la plupart des villes sont attractivespour les retraités (sauf, on l’a vu, Bourges et Châteauroux), alors que seules 9 des 19 airesurbaines ont un solde positif pour la population totale. Huit des 10 villes ayant un soldemigratoire total négatif se « rattrapent » sur les retraités.

Tableau 40 : Mobilité résidentielle : les entrants et les sortants

des aires urbaines de la région Centre – 1990 - 1999 Entrants en % des sortants

Population Cadres Retraités

AU Paris (Centre) 144% 176% 111%

AU Amboise 124% 179% 201%

AU Montargis 119% 106% 170%

AU Orléans 111% 111% 103%

AU Tours 110% 77% 101%

AU Vendome 110% 142% 175%

AU Romorantin 109% 86% 195%

AU St Amand 107% 106% 195%

AU Issoudun 104% 129% 132%

AU Blois 99% 121% 127%

AU Chartres 96% 118% 107%

AU Pithiviers 94% 92% 182%

AU Nogent le R. 90% 92% 139%

AU Bourges 87% 97% 103%

AU Chateaudun 87% 95% 130%

AU Chateauroux 85% 83% 78%

AU Gien 79% 98% 112%

AU Vierzon 73% 56% 127%

AU Dreux 52% 56% 52%

Source : d’après Insee

Page 45: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

45

Le tableau 40 montre que l’attractivité des villes peut être très différente selon le type depopulation. Il n’y a que 7 villes sur 19 qui soient attractives tout à la fois globalement, pourles cadres et pour les retraités. Blois et Chartres, avec un solde migratoire total négatif11

réussissent à capter plus de cadres et de retraités qu’elles n’en voient partir. L’aire urbaine deTours est dans unes situation particulière (et singulière si on l’a compare à celle d’Orléans) :elle a un solde négatif pour les cadres et à peine positif pour les retraités (101%) alors que sonsolde total est fortement positif. On voit donc bien combien l’attractivité des villes du centrevis à vis des populations retraitées, particulièrement franciliennes, constitue un apport derevenu pour la plupart de ces villes.

Les bases résidentielles des aires urbaines de la région Centre : les dépenses de tourisme

Le tourisme constitue un enjeu de développement aussi crucial que négligé par leséconomistes. Pourtant, comme en témoignent les chiffres-clés du ministère du Tourisme12, ona affaire là à des flux de revenu (et de consommation) de l’ordre de 110 milliards d’euros en2006, soit 6,5% du PIB français. Le tourisme, c’est 1,5 milliard de nuitées passées en Francehors de son domicile principal, 1/3 par des étrangers, 2/3 par des Français, soit en équivalenthomme-années, une population de 4, 1 millions d’habitants.

Les deux grandes composantes du tourisme sont (i) marchande et (ii) non marchande. Lapremière catégorie concerne le tourisme en hôtel, camping, gîtes,... la seconde les séjours dansla famille et les amis dans des résidences principales ou secondaires. En France, la capacitéd’accueil, en nombre de lits, se partage là encore à 1/3 – 2/3 entre les 5,5 millions de lits del’hébergement marchand et les 12 millions de lits des résidences secondaires. Les nuitéeseffectives se partagent entre ces modes d’hébergement avec 36,5% pour les premiers et 63,5%pour les seconds.

La région Centre, avec 40 millions de nuitées ( équivalant à 111 000 hommes années) est peubénéficiaire de ces apports de revenu touristique : pesant 4,2% de la population française, sur7,2% de la surface du territoire de la France métropolitaine, elle n’accueille que 2,7% desnuitées touristiques (et 4,8% des retraités français). Ces données sur la région suggèrent que sil’économie résidentielle (revenus privés captés par les territoires sans y être générés) desvilles de la région Centre est importante, c’est plutôt du côté des navettes d’actifs et desretraités que de l’attractivité touristique.

Le tourisme marchand

De façon générale, le tourisme marchand connaît des difficultés dans la région. Si l’on prendla fréquentation par les touristes étrangers, comme le montre le graphe 41, on voit qu’elle aconnu des turbulences fortes, avec un décrochage par rapport à la tendance nationale etfinalement une réduction entre 1990 et 2004. Le tableau 42 montre la présence del’hébergement marchand dans les aires urbaines de la région. Globalement, l’offre est très

11 Blois , dans le tableau 4, plus haut, est crédité d’un solde légèrement positif (+0,2%). Cette différence tient aufait que les soldes migratoires du tableau 4 sont calculés sur l’ensemble de la population (par différence entre lavariation de la population et le solde naissances moins décès), alors que la décomposition des flux (entrants etsortants par catégories de population) dont rend compte le tableau 40 procède d’une sorte de chaînage des RGPne permettant pas d’intégrer les populations présentes en 1990 qui sont à l’étranger en 1999 (et donc nonrecensées quand elles sont étrangères).12 Voir notamment le site « partagé » des acteurs du tourisme : http://www.veilleinfotourisme.fr

Page 46: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

46

faible, en hôtellerie et plus encore en camping. Cinq villes sur 19 ont un indice de présence dechambres d’hôtel supérieur à celui de la Province. Et seules 3 pour les chambres d’hôtel detrois étoiles ou plus : Amboise, Tours et Blois. Globalement, avec 3 600 chambres de troisétoiles ou plus pour 1,7 million d’habitants, les villes de la région ont un indice de présence de77, ce qui est faible pour des villes comparées à la Province dans son ensemble (urbain et nonurbain).

Le produit « France » est et sera plus encore à l’avenir très demandé sur le marché mondial dutourisme. L’enrichissement rapide des nouveaux pays capitalistes (Europe de l’Est et Orient)permet au Ministère du Tourisme de prévoir que la fréquentation touristique va fortementprogresser dans les années à venir. Nos « têtes de gondoles » ou nos produits d’appel sontsurtout Paris et la Côte d’Azur, dont la capacité d’accueil n’est pas extensible à l’infini.

Graphe 41 : La fréquentation de la région par les touristes étrangers 1990-2004

Source : Eurostat

Tableau 42 : L’offre touristique marchande dans les villes de la région Centre.Nombre de places de camping et de chambres d’hôtel et indice de présence (100= nombre pour 1000

habitants en Province)

nbre places

camping 1999

(en indice de

présence par

habitant. 100 =

Province)

nbre places

camping>3étoiles

1999 (en indice de

présence par

habitant. 100 =

Province)

Nbre de

chambres

hotel 1999

(en indice de

présence par

habitant. 100

= Province)

Nbre

chambres plus

de 3 étoiles

1999 (en

indice de

présence par

habitant. 100

= Province)

nbre places

camping 1999

nbre places

camping>3éto

iles 1999

Nbre de

chambres

hotel 1999

Nbre

chambres plus

de 3 étoiles

1999AU Amboise 659 75 526 218 164 36 256 361

AU Tours 1 721 1 197 4 372 1 429 25 33 123 136

AU Blois 1 815 1 188 1 662 419 84 107 151 129

AU Nogent 130 30 86 42 45 20 59 98

AU Orléans 1 784 180 3 383 728 26 5 96 70

AU Chartres 261 97 1 024 197 11 8 83 54

AU Chateauroux 234 219 684 135 14 25 79 53

AU Bourges 186 116 1 251 183 8 10 107 53

AU Vendôme 278 245 148 35 44 75 46 37

AU Vierzon 130 95 338 36 18 26 93 34

AU Gien 530 460 225 19 127 213 105 30

AU Issoudun 88 0 130 14 26 0 75 27

AU Paris 928 700 130 53 60 88 16 23

AU Montargis 573 228 435 47 39 30 59 22

AU Romorantin 157 103 196 16 30 38 73 20

AU Chateaudun 171 0 158 0 39 0 70 0

AU Dreux 70 0 326 0 7 0 64 0

AU Pithiviers 209 0 95 0 68 0 60 0

AU St Amand 159 120 137 0 43 64 73 0

Province 882 299 454 108 450 138 132 352 100 100 100 100

Source : Insee

Page 47: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

47

Une opportunité majeure pour les territoires qui ont des atouts touristiques de second rang –etils sont nombreux dans la région Centre- sera dans un proche avenir de capter une part decette demande. On se souvient de la façon dont le conseil général de la Vienne a mis enoeuvre une politique visant à capter les touristes grâce au produit d’appel qu’est leFuturoscope pour ensuite mener une politique très active visant à retenir les touristes une oudeux nuits supplémentaires dans d’autres espaces du département (qui sans le Futuroscopen’auraient pas eu le potentiel d’attractivité minimal). C’est le même enjeu, à l’échellenationale, que l’on observera dans les années à venir, entre des territoires-phares comme Pariset ceux de la région Centre.

Le tourisme non marchand

L’hébergement non marchand ne se cantonne pas aux seules résidences secondaires. Lesenquêtes disponibles dans de nombreux territoires montrent en effet que l’hébergementtouristique dans des résidences principales des familles ou amis est souvent aussi importantque celui en résidence secondaire. Mais les résidences secondaires sont un bon marqueurgéographique de ce que sont les nuitées touristiques non marchandes en général (on va plusfacilement en vacances chez sa grand-mère au Cap-Ferret qu’à Longwy...). Le tableau 43montre qu’aucune des aires urbaines concernées n’a une part de résidences secondairessupérieure à la moyenne de Province. Cela n’a rien d’étonnant dans la mesure où lesrésidences secondaires sont plutôt une affaire de milieu rural. On trouve cependant plusieursvilles qui ont des taux significatifs, bien supérieurs, par exemple, à celui de l’Ile de France(3,2%) : la part régionale de l’aire urbaine de Paris, qui avant de devenir une zone depeuplement d’actif était encore hier un espace de résidences secondaires (en 1990, 15,5% deslogements), mais aussi des aires urbaines touristiques comme Montargis, St Amand,Romorantin, Châteaudun ou Vendôme qui sont toutes au-dessus de 6%.

Dans nos aires urbaines, comme ailleurs en France, on observe un recul du nombre desrésidences secondaires. Alors qu’il y avait, pour le total des 19 villes, 42 000 résidencessecondaires en 1990, il y en a 8 200 de moins en 1999, soit une réduction de 20% de leurnombre (alors que leur nombre augmente de 5% en province). Il s’agit là d’une des facettes dela périurbanisation qui fait qu’un grand nombre de résidences secondaires au sein des airesurbaines françaises deviennent (et généralement redeviennent) des résidences principalesd’actifs ou de retraités. Et ce mécanisme est d’autant plus fort que le poids des résidencess secondaires est élevé dans les AU (voir la corrélation dans le graphe 44).

Il faut cependant signaler ici un biais, dont il est difficile de mesurer l’ampleur. Une part desretraités, et particulièrement ceux qui sont comptés comme migrants depuis l’Ile de France,sont en fait des bi-résidents, disposant de deux logements. Un en Ile de France, généralementleur ancienne résidence principale officielle, un autre en Province, généralement leurrésidence secondaire. Dès lors que ces ménages sont à la retraite, et s’ils ont des incertitudessur leur avenir (ou celui de leurs enfants), ils envisagent d’avoir à vendre un jour l’un de leursdeux biens immobiliers, généralement leur résidence secondaire, à laquelle ils sont moinsattachés que leur résidence principale. Pour éviter l’impôt sur les plus-value en cas de ventede ce bien, ils le déclarent comme résidence principale ! Il y aurait donc un élément d’illusionstatistique dans les données portant sur les retraités, qui seraient ainsi surévalués ici et sous-évalués là.

Page 48: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

48

Tableau 43 : Les résidences secondaires dans les villes de la région Centre. 1990-1999

Résidences

secondaires et

logements

occasionnels

1999 Logements 1999

� 1990-99

logements

� 1990-99

résidences

secondaires

� 1990-99

résidences

secondaires,

en %

Rés. Second

en %

logements

1990

Rés. Second

en %

logements

1999

� 1990-99 en

points

AU Paris (Centre) 4 155 36 934 3 826 -989 -19,2% 15,5% 11,2% -4,3%

AU Montargis 3 291 38 348 2 848 -681 -17,1% 11,2% 8,6% -2,6%

AU St Amand 756 10 335 454 -90 -10,6% 8,6% 7,3% -1,2%

AU Romorantin 974 13 572 1 268 -164 -14,4% 9,2% 7,2% -2,1%

AU Chateaudun 696 10 917 544 -78 -10,1% 7,5% 6,4% -1,1%

AU Vendome 995 16 233 1 411 -146 -12,8% 7,7% 6,1% -1,6%

AU Amboise 584 9 984 822 -209 -26,4% 8,7% 5,8% -2,8%

AU Gien 614 10 724 253 -177 -22,4% 7,6% 5,7% -1,8%

AU Nogent le R. 400 7 500 321 -77 -16,1% 6,6% 5,3% -1,3%

AU Pithiviers 373 7 353 547 -80 -17,7% 6,7% 5,1% -1,6%

AU Blois 2 618 53 727 4 884 -678 -20,6% 6,7% 4,9% -1,9%

AU Issoudun 427 9 139 549 -126 -22,8% 6,4% 4,7% -1,8%

AU Vierzon 793 18 879 -136 -90 -10,2% 4,6% 4,2% -0,4%

AU Chartres 2 184 56 323 4 910 -546 -20,0% 5,3% 3,9% -1,4%

AU Chateauroux 1 640 43 142 2 891 -324 -16,5% 4,9% 3,8% -1,1%

AU Orléans 5 702 164 166 21 602 -786 -12,1% 4,6% 3,5% -1,1%

AU Dreux 714 22 053 783 -287 -28,7% 4,7% 3,2% -1,5%

AU Bourges 1 738 57 330 3 884 -363 -17,3% 3,9% 3,0% -0,9%

AU Tours 5 191 175 941 23 195 -2 299 -30,7% 4,9% 3,0% -2,0%

Province 2 739 298 23 619 357 2 119 542 126 602 4,8% 12,2% 11,6% -0,6%

Ile de France 162 795 5 082 655 336 875 -38 800 -19,2% 4,2% 3,2% -1,0%

France 2 902 093 28 702 012 2 456 417 87 802 3,1% 10,7% 10,1% -0,6%

Source : Insee

Tableau 44 : La relation entre la part des résidences secondaires dans les logements en

1990 et la réduction de cette part entre 1990 et 1999 dans les aires urbaines de la régionCentre.

-5,0%

-4,5%

-4,0%

-3,5%

-3,0%

-2,5%

-2,0%

-1,5%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,0% 5,0% 10,0% 15,0% 20,0%

Rés. Second en % logements 1990

� 1990-99 en points

Source : Insee

Une dimension importante, et croissante partout en France, du tourisme non marchand tientaux acquisitions de résidences par des étrangers. On dispose, via la Direction Générale desImpôts, d’informations sur ces acquisitions. Comme le montrent les cartes 45 à 47, la régionCentre, dans son ensemble, est à l’écart d’un mouvement concernant pratiquement toute laFrance. Ses départements, avec deux autres de Champagne-Ardenne, sont ceux quienregistrent le moins de ventes de ce type. La double caractéristique de ces ventes, rares et àbon marché, à des Anglais, des Suisses ou des Hollandais, signe la faible attractivité« récréative » d’une région dont l’économie résidentielle, contrairement à ce que l’on observedans beaucoup d’autres territoires ne s’appuie principalement que sur les navettes d’actifs etles apports de retraités et peu sur l’attractivité touristique. Le modèle national de l’économie

Page 49: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

49

résidentielle, tel qu’on l’a étudié sur les aires urbaines ou les zones d’emploi françaises,associe solde migratoire positif des retraités, des touristes et... finalement des actifs. Ce n’estque peu ou pas le cas dans la région Centre.

Carte 45 : Les acquisitions de résidences par des étrangers non résidants dans les

départements français durant la période 1994 - 2000

Source : DGICarte 46 : Les acquisitions de résidences par des étrangers non résidants dans les

départements français durant la période 1994 – 2000. Prix et quantité

Source : DGI

Carte 47 : (Source : DGI)

Page 50: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

50

La question pour l’avenir est celle de savoir si les territoires de la région sont à l’écart ou en

retard dans un processus d’européanisation de l’usage du territoire français. On peut penserque nous sommes actuellement dans un contexte durable de demande croissante des étrangers–actifs ou retraités- pour le territoire et les modes de vie français (et ses prix immobiliers). LaFrance est, à son échelle, le pays du monde –et donc d’Europe- qui assure le mieux unéquilibre entre équipement des territoires et maintien de ses avantages naturels. Sa faibledensité de peuplement sur des territoires immenses associée à une relative préservation de saculture rurale (du fait du retard dans sa révolution industrielle opérée beaucoup plus tard queles autres pays d’Europe du Nord) et de son patrimoine architectural ainsi qu’à un équipementtrès complet en infrastructures modernes, tout cela suggère que l’offre résidentielle françaisesuscitera à l’avenir une demande croissante.

Les territoires aujourd’hui les moins avancés dans ce processus de « résidentialisation » desterritoires sont ceux qui n’ont ni littoral ni montagne et qui sont les moins bien desservis parles grands réseaux de transport modernes (TGV, autoroute, aéroports) : le Centre etl’Auvergne. Pour autant, on peut penser qu’à infrastructure constante, l’offre résidentielle desterritoires de la région Centre trouvera une demande croissante (par contagion/saturation desterritoires limitrophes comme la Nièvre ou la Vienne) et plus encore si l’infrastructures’enrichit dans les années à venir (Low Cost à Châteauroux ?).

L’économie domestique des villes de la région Centre

Après avoir examiné les moteurs du développement des 19 aires urbaines –leurs basesproductives, publiques et résidentielles-, il faut examiner le second mécanisme dudéveloppement territorial : la circulation monétaire interne. On l’a dit plus haut, le niveau desbases économiques constitue, comme au rugby, un « essai » permettant d’irriguer leséconomies locales par des revenus captés de l’extérieur. La « transformation » de cet essaiconsiste à ce que ces revenus circulent dans le territoire, ou en termes plus clairs, qu’une partimportante de ces revenus soient dépensés sur le territoire en stimulant les activités localesrépondant à la demande locale. Il s’agit là de s’intéresser à la « propension à consommerlocalement » des populations et sur son impact sur l’emploi de ces secteurs. Ces emplois ontpour caractéristiques d’être protégés de la concurrence mondiale et non délocalisables,souvent peu qualifiés et à faible gains de productivité, donc à restructuration lente. Ces dansces emplois que se situent le plus gros des opportunités d’emploi pour les actifs les plusvulnérabilisés par les restructurations du système productif « basique » exposé à laconcurrence. En d’autres termes, c’est moins dans l’industrie que dans la consommationlocale que se situe le plus gros de l’enjeu de la cohésion sociale et spatiale dans les paysindustriels.

Aussi important que soit cet enjeu –et la politique actuelle du gouvernement , notamment surles services à la personne, lui prête une grande attention- , son analyse se heurte cependant àd’importantes difficultés conceptuelles et statistiques jusqu’à maintenant mal résolues. Oncompte par milliers les études sur les systèmes productifs locaux, par dizaines les analyses del’économie publique locale et on ne trouve pratiquement rien sur l’analyse de « l’économie

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51

géographique de la consommation ». La question de la consommation locale n’apparaît passuffisamment importante pour justifier la production et la publication de données statistiques.Ce type de données reste largement cantonné aux bureaux d’études spécialisés dans lecommerce et n’est accessible qu’à un coût extrêmement élevé alors qu’elles ne sont quepartielles : la consommation des ménages ne sollicite pas, localement, que le secteur ducommerce mais aussi des secteurs comme la santé, le BTP, le sport, les services à lapersonne,...

On est donc amené à ne travailler qu’à partir d’éléments partiels mais significatifs permettantd’apprécier (i) la propension à consommer localement, (ii) son impact sur l’emploi dessecteurs tournés vers la demande locale et (iii) sur les situations d’exclusion sociale (par lacréation d’emplois peu ou pas qualifiés).

La propension à consommer localement dans les villes de la région Centre : l’économie

« présentielle »

Le ministère du Tourisme et l’Insee ont récemment produit une donnée permettant de se faireune idée de la propension des ménages à consommer sur les territoires. Cette donnée, dite de« présence » mesure, sur 2003, la présence réelle et moyenne des populations sur undépartement donné. La population présente se calcule comme la somme des habitantsrecensés et des hommes années de touristes venus sur le territoire de laquelle on retranche leshommes années d’absence des habitants recensés. Le taux de « présence » est le rapport de lapopulation présente à la population recensée. La carte 48 permet de voir que ce taux variefortement selon les départements. L’Ile de France, par exemple, avec un taux global de l’ordrede 95 (qui tient au fait que ses habitants sont plus nombreux à être absents que les touristesprésents) se trouve dans une situation de « sous-consommation » du fait de l’absencemoyenne de l’ordre de 5% de sa population.

Carte 48 : Estimation des taux de présence des départements français. 2003.

Source : Terrier Ch. et alii. Insee Première n°1050 - Novembre 2005.

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52

Sachant que les absents -ceux qui se déplacent- ont en moyenne un niveau de revenu et deconsommation double de la population française moyenne, c’est donc un déficit équivalant àde l’ordre de 1 million de consommateurs que connaît l’Ile de France... ce déficit seretrouvant dans le manque à gagner en termes d’effets de multiplication d’emploi et de revenuliés à la consommation et finalement dans le taux de chômage de la région.

Ces données de présence, à l’aide d’un modèle économétrique, ont été désagrégées à l’échellelocale et estimées pour l’année 1999. La carte 49 montre le résultat pour la région Centre.

Carte 49 : Estimation des taux de présence communaux des départements du Centre.2003.

Source : Calculé à partir de Terrier (2005)

On voit, en restant prudent sur le degré de précision de données communales générées par unmodèle, que la question de la présence différencie fortement les territoires de la région.Globalement, les aires urbaines , comme ailleurs en France, ont un taux de présence négatif,avec des communes urbaines en dessous de 95% alors que certains territoires rurauxdépassent les 200%.

Par ailleurs, on voit –et on y reviendra plus bas dans l’analyse de la dynamique d’emploi dessecteurs domestiques- que les niveaux de présence dans les territoires ruraux périphériquesdes aires urbaines sont également très variables : Dreux est adossé à un territoire à très forteprésence. Idem pour Chartres, Gien, Bourges et St Amand qui sont entourés d’un rural très« présentiel ». Châteauroux dispose également au sud et à l’Ouest de tels territoires. C’estbeaucoup moins le cas pour Tours, Blois, Issoudun, Amboise et dans une certaine mesureOrléans. Cela signifie que le déficit de demande/consommation locale de certaines airesurbaines doit être en partie compensé par la proximité de territoires à forte présence, ce qui setraduit par un gain de consommation dans nos villes : les « présents » du rural procheeffectuant une partie de leur consommation dans les aires urbaines voisines. Le tableau 49offre une estimation des indices de présence (ii) dans les villes de la région et (ii) dans lesterritoires hors aires urbaines des départements de la région. Certaines aires urbaines commecelles de Blois ou d’Amboise ont une présence supérieure à 100% et aucune ne descend endessous de 97%. Les écarts ne sont donc pas trop marqués. En revanche, on voit que l’indicede présence des espaces hors aire urbaine du Loir et Cher (106) sont beaucoup plus élevés que

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53

ceux du département de l’Indre et Loire, ce qui constitue une bonne nouvelle pour l’économiedomestique de certaines villes (Amboise, Romorantin) et une mauvaise pour d’autres (Tours).

Tableau 49 : Estimation des taux de présence dans les aires urbaines de la région

Centre. 2003.

nom presence pop99Indice de présence département

Indice de présence dans

communeshors AU du

département

AU Bourges 120 682 123 767 98 18 104

AU St Amand 19 747 19 787 100 18 104

AU Vierzon 37 873 38 525 98 18 104

AU Chartres 127 474 130 681 98 28 105

AU Chateaudun 23 443 23 728 99 28 105

AU Dreux 52 140 53 524 97 28 105

AU Nogent le R 15 171 15 447 98 28 105

AU Orléans 364 033 373 109 98 28 105

AU Paris 84 265 83 283 101 28 (et 10 en 45) 105

AU Chateauroux 89 392 91 020 98 36 106

AU Issoudun 18 127 18 388 99 36 106

AU Amboise 22 026 21 725 101 37 102

AU Tours 367 005 376 374 98 37 102

AU Blois 117 338 116 544 101 41 106

AU Romorantin 28 513 28 295 101 41 106

AU Vendome 34 078 34 159 100 41 106

AU Gien 22 368 22 575 99 45 105

AU Montargis 78 650 78 454 100 45 105

AU Pithiviers 16 333 16 612 98 45 105

Total 1 638 659 1 665 997 98 105

Source : Calculé à partir de Terrier (2005)

La dynamique d’emploi dans les secteurs « domestiques » des aires urbaines

Contrairement à ce qu’indiquent la plupart des manuels d’économie urbaine, il est trèsdifficile de faire, dans l’emploi d’une ville, la part entre les emplois répondant à la demandeextérieure et ceux répondant à la demande locale. Si une « photographie » peutraisonnablement être faite, sur une année, à l’aide coefficients de localisation13, en revancheune telle méthode ne permet pas une analyse dynamique de ces types d’emploi14.

C’est la raison pour laquelle on ne travaille que sur un échantillon des activités domestiqueslocales, en isolant l’emploi salarié privé des secteurs « domestiques purs » dont l’évolutiondépend à l’évidence et pour l’essentiel de la seule demande locale. Ces secteurs domestiquespurs ne sont donc qu’un indicateur de la présence et de l’évolution de la totalité des secteursdomestiques locaux, mais ils doivent refléter leur tendance générale.

Le tableau 50 présente une évaluation de la couverture et de l’évolution de ces emploisdomestiques purs dans les villes de la région Centre.

13 On considère tout emploi sur-représenté d’un secteur d’activité dans une ville , par rapport à la présencemoyenne (ou chez certains auteurs minimale) de ce type d’emploi dans l’ensemble des villes françaises, commeun emploi tourné vers la demande extérieure. Une ville qui aurait deux fois plus de boulangers que la moyennedes villes françaises sera ainsi considérée comme exportant la moitié de sa production de pain, avec un emploi deboulanger sur deux considéré comme basique...14 Comme on l’a montré antérieurement, avec Patrick Tanguy, du club Eco-Fnau, il y a plusieurs façonsconventionnelles également pertinentes de calculer ce partage sur plusieurs années. En «�verrouillant�» l’emploimoyen urbain sur la première année, la deuxième, année par année ou en utilisant une moyenne harmonique.Chacune de ces conventions est pertinente et rationnelle... mais chacune donne un chiffrage totalement différent,en valeur en sens, de l’évolution des types d’emploi...( Tanguy P & Davezies L. (2004) Economie productive –économie résidentielle�: quelles réflexions stratégiques. L’exemple de la base économique du Finistère. Actes duColloque Attractivité Territoriale. Université de Bretagne Occidentale –Brest- Avril 2003).

Page 54: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

54

Tableau 50 : l’emploi salarié privé « domestique pur » dans les villes de la régionCentre.

1995 1997 2000 2002

Emploi

"domestique

pur" pour 100

habitants

1993

Emploi

"domestique

pur" pour 100

habitants

2002

� taux pour

100 habitant

AU Gien 106 109 111 124 5,4 6,9 28%

AU Nogent le R. 102 106 109 115 5,8 6,7 15%

AU Pithiviers 101 102 103 120 5,5 6,4 17%

AU Chateauroux 101 104 108 116 5,4 6,4 17%

AU Blois 100 103 109 116 5,5 6,2 12%

AU Dreux 93 103 117 126 4,7 6,2 32%

AU Chartres 103 103 110 116 5,0 5,6 13%

AU Tours 104 104 110 110 5,3 5,5 5%

AU Orléans 103 104 109 112 5,2 5,5 6%

AU Bourges 102 90 104 100 5,3 5,4 2%

AU St Amand 106 111 118 124 4,2 5,2 26%

AU Amboise 48 102 111 117 4,6 5,1 13%

AU Romorantin 104 101 113 113 4,5 5,0 10%

AU Montargis 102 115 117 118 4,3 4,9 15%

AU Vendome 102 100 109 109 4,5 4,8 6%

AU Chateaudun 106 108 115 121 4,0 4,8 20%

AU Issoudun 99 73 53 55 8,1 4,4

AU Vierzon 97 91 93 93 4,3 4,2 -2%

AU Paris (Centre) 99 109 123 129 1,8 2,2 19%

Province 103 106 115 120 4,2 5,0 17%

Ile de France 100 101 107 112 5,2 5,7 10%

France 102 105 113 118 4,4 5,1 15%

Source : Calculé à partir de données UnedicNote : les données sur Issoudun ne sont pas traitées du fait d’un biais dans les données Unedic

Graphe 51: l’emploi salarié privé « domestique pur » : présence 1993 et évolution 1993-

2002 dans les aires urbaines de la région Centre

Emploi "domestique pur" pour 100 habitants 1993

R2 = 0,1011

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

80 90 100 110 120 130 140

variation Unedic domestique pur 1993-2002

Source : Calculé à partir de données UnedicNote : les données Unedic sont données en indice. 100= nbre1993

Les données du tableau 50 et du graphe 51 rendent compte du fait que ces emplois ontprogressé pratiquement partout et de façon « stabilisante » si on les compare aux emploisproductifs. Les emplois liés à la demande locale (eux-mêmes liés aux revenus) constituent unstabilisateur important du développement territorial. Comme le montre le graphe 51, les

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55

emplois domestiques purs ont généralement progressé plus rapidement dans les aires urbainesqui en étaient les moins dotées. On l’a vu plus haut, de tous les indicateurs, c’est le revenu parhabitant qui est le moins inégal entre les aires urbaines (du fait des différents mécanismes deformation du revenu étudiés plus haut) . La variation de l’emploi « domestique pur » est elleaussi relativement sinon équilibrée, du moins équilibrante. Si l’on excepte le cas de l’aireurbaine de Vierzon –dont on sait qu’elle est très pénalisée par la proximité et la concurrencede Bourges du point de vue du commerce et des services aux ménages, les taux de variations1993-2002 de ces secteurs varient de 9% (Vendôme) à +29% (AU de Paris), mais enfavorisant plutôt les aires urbaines les plus pénalisées. L’économie « domestique » constituedonc un mécanisme d’équilibre territorial largement indépendant, voire contraire, aux forcesde la concurrence productive territoriale.

L’aire urbaine de Dreux est ainsi un exemple extrême d’un territoire en déclin productif etdémographique (solde migratoire négatif) mais qui bénéficie d’un amortisseur important, entermes d’emplois tournés vers les ménages, du fait de la très forte présentialité dans sa procheproximité. Saint Amand, Gien, Châteaudun sont autant d’aires urbaines pénalisées sur le planproductif mais qui ont de belles performances de croissance de leur emploi domestique.

Graphe 52: La variation de l’emploi domestique dépend du taux de présence dans lesaires urbaines de la région Centre.

90

95

100

105

110

115

120

125

130

135

97,0 98,0 99,0 100,0 101,0 102,0

Vierzon

Bourges

VendômeTours

Dreux

Châteauroux

Orléans

Nogent

Chartres

PithiviersChâteaudun

Gien St Amand

Romorantin

Blois

Amboise

AU Paris (Centre)

Taux de présence 1999

Variation emplois domestiques purs

1993-2002

Source : Calculé à partir de données UnedicNote : les données Unedic sont données en indice. 100= nbre1993

Le graphe 52 montre la relation significative globale entre taux de présence des aires urbaineset variation de l’emploi domestique. On observe qu’à présence moyenne, cependant, il y a deforts écarts de variation de l’emploi domestique, par exemple entre Dreux et Tours ouBourges. L’explication tient à ce que l’on vient de souligner : la demande locale dépend ausside la présence dans la périphérie de l’aire urbaine, dont on a vu qu’elle était forte à Dreux etbeaucoup plus faible à Tours et à Bourges. Une analyse économétrique plus poussée des loisrégissant l’évolution de la demande locale des ménages et donc des emplois domestique

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locaux reste cependant largement à faire. La littérature mondiale est muette sur ces questions.Il conviendrait soit de mener des enquêtes plus précises sur le terrain, soit de travailler avecun beaucoup plus grand nombre de villes afin d’ajuster un modèle économétrique intégrantd’autres variables explicatives comme la concurrence territoriale d’offre en services auxménages, la variation de la population, l’emploi dans les secteurs productifs (même si la« présence » liée à l’économie résidentielle est majeure pour comprendre la demande ; ledéclin des industries locales a évidemment aussi un impact sur le revenu et la demande desménages).

Il en est de même pour la question de l’impact de la demande, via les emplois peu ou pasqualifiés de l’économie domestique, sur la pauvreté. On sait, à l’échelle nationale, qu’il y aune relation étroite entre résidentialité, emploi domestique et contrôle de la pauvreté15. Lemodèle qui permet de l’affirmer est fondé sur le traitement de centaines de territoires français.Dans le cas des villes de la région Centre, la relation entre la variation de l’emploi domestiqueet celle de la pauvreté (nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté)n’apparaît pas clairement. Trop de facteurs, et notamment ceux évoqués plus haut, viennentperturber un « modèle » assis sur trop peu de villes étudiées. On peut cependant constater que,contrairement à ce que l’état de développement souvent médiocre et parfois inquiétant desvilles de la région pourrait suggérer, le nombre de personnes pauvres a reculé, entre 1996 et2000 dans presque toutes (14 sur 19) les aires urbaines de la région.

Graphe 52: La relation entre la variation de la pauvreté (nombre de personnes de moinsde 65 ans vivant sous le seuil de pauvreté) 1996-2000 et la progression des emplois

domestiques 1993-2002.

90

95

100

105

110

115

120

125

130

135

-20,0% -15,0% -10,0% -5,0% 0,0% 5,0%

Vierzon

Bourges

VendômeTours

Dreux

Châteauroux

Orléans

NogentChartres

PithiviersChâteaudun

Gien St Amand

Romorantin

Blois

Amboise

AU Paris (Centre)

Variation emplois domestiques purs

1993-2002

� pauvreté 1996-2000

Montargis

Source : Calculé à partir de données Unedic et CnafNote : les données Unedic sont données en indice. 100= nbre1993

Si certaines aires urbaines très pénalisées comme Dreux ou St Amand ont enregistré à la foisune forte croissance de l’emploi domestique en même temps qu’une augmentation de lapauvreté, on peut se demander ce qu’aurait été l’évolution de la pauvreté si l’amortisseur del’économie domestique n’avait pas joué ou moins bien joué son rôle. Les aires urbaines ayant

15 Davezies L. (2003) «�Formes de développement des territoires et pauvreté�» – in Travaux de l'ObservatoireNational de la pauvreté et de l'Exclusion 2003-2004.- Documentation Française – 2004

Page 57: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

57

la moins bonne note de développement territorial (tableau 12) n’inversent pas la tendance à ladégradation sociale mais l’atténuent. Vierzon voit sa pauvreté reculer, mais probablement pluspar un effet d’émigration que de réinsertion dans l’économie domestique. D’autres villes auxperformances très médiocres comme Bourges, Nogent ou Blois voient quand même leurpauvreté se réduire. D’un autre côté, les aires urbaines les plus dynamiques et bénéficiantd’une économie résidentielle bénéficient d’une sorte d’effet de « sur compresseur » grâce auxemplois domestiques.

Pour aller plus loin, et pour mieux comprendre comment se jouent les relations complexesentre des mécanismes de développement territorial, on l’a vu, très hétérogènes et dessituations économiques et sociales parfois inattendues, pour comprendre comment les effetsde discrimination productive et de stabilisation « résidentielle » et « présentielle » secombinent, et cela de façon différente entre les territoires, il conviendrait que soit ouvert unvéritable chantier analytique.

Page 58: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

58

Volet 2 : Les zones d’étude du Cher

Carte 1 : Les zones d’études

Tableau 2 : Les « fondamentaux » du développement des zones d’étude. Notation

Source : d’après Insee, Unedic, DGI.Note : trame verte >110% valeur Province – trame rouge<90% ;

Calcul de la note : rouge = -1 ; vert = +1

Comme on l’a vu précédemment sur le cas des aires urbaines de la région Centre, les zonesd’étude du Cher enregistrent également des évolutions contrastées voire inattendues selon lesindicateurs.

Chacune des sept zones enregistre un recul de sa population entre 1990 et 1999 et égalementde sa population active occupée et de ses emplois (sauf la zone de Bourges qui stagne), alorsque cinq d’entre elles ont un solde migratoire positif et que le revenu de leurs habitants aprogressé plus vite que la moyenne nationale dans cinq d’entre elles (les deux restantesenregistrant une évolution à peine inférieure à celle du revenu par habitant national). En bref,le déclin démographique, économique et social serait sanctionné par de l’attractivité et d’assezbonnes performances de croissance du revenu !

� 1990-1999

population

solde

migratoire

1990-99

� 1990-99

Pop. Act.

Occupée

� 1990-99

emplois

� 1993-2003

Emploi

Unedic

Rev/hab

2000 (En

indice.

Province

=100)

� 1990-2000

rev/ habitant Note

Bassin d'Aubigny -1,1% 2,8% -1,2% -2,4% 19,5% 98 17,6% 0

Bassin de Sancerre -0,8% 2,9% -2,9% -1,2% 9,8% 111 12,7% -1

Berry-StAmandois -3,4% 1,5% -1,0% -2,8% -2,0% 89 16,4% -3

Bourges -1,3% -4,1% 0,0% 0,7% 13,3% 104 12,3% -3

Issoudun & Champ. Berr. -1,6% 1,0% -3,6% -4,9% 5,4% 99 10,2% -5

Val d'Aubois -0,4% 5,2% -0,2% -13,1% -7,0% 89 10,8% -4

Vierzon -5,3% -4,1% -8,8% -11,0% -5,9% 93 12,9% -4

Province 3,5% 1,2% 4,6% 4,3% 16,1% 100 15,0%

Ile de France 2,7% -4,6% -0,5% -0,7% 10,6% 152 9,6%

France 3,4% 0,1% 3,5% 3,2% 14,6% 110 11,0%

Page 59: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

59

Le tableau 3 permet d’emblée de lever une part de ce qui peut sembler énigmatique dans cetteévolution. Dans cinq des zones, les apports de retraités constituent le plus gros des apportsmigratoires.

Tableau 3 : La contribution des migrations de retraités aux soldes

migratoires des zones d’étude.

(i) (ii)

Solde

migratoire

1990-1999

Solde

entrées

sorties

retraités 1990-

1999 (ii) / (i)

Bourges -6 184 252 -

Vierzon -2 055 300 -

Issoudun & Champ. Berr 338 326 96%

Bassin de Sancerre 462 448 97%

Bassin d'Aubigny 731 539 74%

Berry-StAmandois 731 766 105%

Val d'Aubois 1 396 386 28%

Source�: d’après Insee

Dans les cas d’Issoudun & Champagne Berrichonne, du Bassin de Sancerre, de celuid’Aubigny et du Berry-StAmandois, l’essentiel du solde migratoire positif est expliqué par lesretraités. C’est moins vrai du Val d’Aubois, dans lequel seulement un quart du soldemigratoire s’explique de cette façon, du fait d’un fort desserrement de la populationnivernaise de Nevers sur le département du Cher (entre 1990 et 1999, 1 760 habitants de laNièvre viennent s’installer dans le Val d’Aubois).

A Bourges et Vierzon, les migrations de retraités ne compensent qu’à la marge le soldemigratoire négatif des populations.

Comme le montre le tableau 4, si l’emploi total s’est réduit partout, l’emploi salarié privé n’areculé que dans deux zones (Berry et Vierzon) et a progressé dans les autres, presque aussirapidement qu’en Province, pour Bourges, et beaucoup plus rapidement dans le Bassind’Aubigny.

Tableau 4�: l’évolution 1993 – 2004 de l’emploi salarié privé.En indice (100= nombre 1993)

1993 1996 2000 2004

Bourges 100 102 111 113

Vierzon 100 98 98 94

Issoudun & Champ. B 100 97 109 105

Bassin de Sancerre 100 108 116 110

Bassin d'Aubigny 100 104 115 119

Berry-StAmandois 100 99 101 98

Province 100 104 117 116

Ile de France 100 100 111 111

France 100 103 116 115

Source�: d’après Unedic

Le tableau 5 rend compte de la structure de la base économique des zones d’études. Deuxseulement, Bourges et Issoudun, sont plus dépendantes de leurs bases productives que lamoyenne des aires urbaines françaises. Les cinq autres étant beaucoup plus dépendantes deleur «�économie résidentielle�». A partir du tableau 5, on peut dire que�:

Page 60: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

60

Bourges est une économie productivo-publique, avec une part importante de revenus sociaux.Son statut de chef-lieu lui permet de capter beaucoup plus de revenus des publics que lesautres zones�;

Issoudun & Champ. Berr. Est une économie «�productivo-résidentielle�», avec une fortedépendance à ses bases productives et d’importants revenus d’actifs employés dans d’autreszones, une certaine dépendance aux revenus de retraites et un peu de tourisme.

Le Bassin d’Aubigny est également productivo-résidentiel, avec une base productivefortement abondée –et plus qu’à Issoudun- par les revenus résidentiels, notammenttouristiques.

Val d’Aubois est une économie résidentielle d’actifs travaillant ailleurs, de retraités et detouristes. Les 2/3 de sa base économique dépend des revenus résidentiels. Le Berry-StAmandois est dans une situation comparable, avec plutôt moins d’actifs employés ailleurs. LeBassin de Sancerre est également dans ce profil, de façon plus marquée encore, en étant lechampion pour le poids des revenus d’actifs employés ailleurs et pour les dépensestouristiques. C’est des sept pays, l’économie la plus résidentielle.

Vierzon est dans un cas singulier, avec une base productive qui a été fortement ébranlée dansles décennies passées, à tel point que cette zone est devenue une économie résidentielle,(pourtant peu touristique) dépendant fortement des revenus de retraites et des emplois que sesactifs occupent dans d’autres zones.

Tableau 5�: Les moteurs du développement des zones d’étude. Décomposition de leursbases économiques. En pourcentage de leur base et en indice

(100= poids de la base considérée dans la moyenne des aires urbaines françaises)

en %

Issoudun et ChampagneBerrichonne Bourges

Vald'Aubois

Berry-StAmandois

BassinAubigny

BassinSancerre Vierzon

Total basique productif privé 24,1% 25,2% 15,9% 21,0% 21,9% 17,4% 20,2%

Salaires basiques publics 11,6% 21,5% 7,6% 12,5% 7,4% 4,2% 12,9%

Total base résidentielle 52,9% 39,9% 64,2% 55,1% 60,3% 68,8% 53,0%

Salaires importés d'autres lieux d'emploi 13,2% 6,5% 15,7% 9,6% 12,1% 24,4% 13,7%

retraites 30,4% 25,9% 34,4% 33,2% 32,5% 28,0% 31,9%

Dépenses touristes 9,3% 7,4% 14,0% 12,3% 15,8% 16,4% 7,4%

Total base sociale 11,4% 13,4% 12,3% 11,4% 10,4% 9,5% 13,9%

Base Totale 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

en indice, 100 = moyenne AUIssoudun et ChampagneBerrichonne Bourges

Vald'Aubois

Berry-StAmandois

BassinAubigny

BassinSancerre Vierzon

Total basique productif privé 102 107 67 89 93 74 86

Salaires basiques publics 55 102 36 59 35 20 61

Total base résidentielle 124 93 151 129 142 161 124

Salaires importés d'autres lieux d'emploi 152 75 182 111 139 282 159

retraites 119 102 135 130 127 110 125

Dépenses touristes 110 88 166 145 187 194 87

Total base sociale 90 106 96 90 82 75 109

Base Totale 100 100 100 100 100 100 100

Page 61: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

61

Les activités productives

Le Cher est traditionnellement un département industriel. Mais c’est aussi un départementagricole, avec notamment les revenus basiques importants du bassin de Sancerre (le bénéficeagricole y représente 6,3% de la base économique de la zone), du Bassin d’Aubigny (4,9%),du Berry (4,8%) et du Val d’Aubois (4,7%).

La crise de l’emploi agricole est encore plus forte que celle de l’industrie�: le Cher perd 30%de ses exploitants agricoles (- 2 200) entre 1990 et 1999 et «�seulement�» 20% de son emploiouvrier (- 8 000). On peut penser que la contribution de l’agriculture à la base économique dudépartement , aujourd’hui déjà faible, ne connaîtra pas d’évolution positive remarquable dansles années à venir...

Tableau 6�: l’activité agricole dans les zones d’étude. Principaux indicateurs

Emplois

agriculteurs

exploitants

RP99

Emplois

agriculteurs

exploitants �

1990-99

Emplois

ouvriers

agricoles

RP99

Emplois

ouvriers

agricoles �

1990-99

Bénéf

agricole en %

base

économique

Emplois

agricoles en

% emplois

1999

Emplois

agricoles en

% titulaires

de revenus

1999

Bassin d'Aubigny 780 -344 296 -60 4,9% 13% 6%

Bassin de Sancerre 672 -196 613 177 6,3% 21% 12%

Berry-StAmandois 1 417 -759 400 -4 4,8% 12% 6%

Bourges 970 -262 613 -39 1,3% 2% 2%

Issoudun & Champ. Berr. 585 -479 187 -81 2,2% 7% 4%

Val d'Aubois 713 -259 282 18 4,7% 16% 6%

Vierzon 365 -315 160 20 1,5% 3% 2%

Source�: d’après Insee et DGI

Le tableau 7 rend compte des principales pertes d’emploi des zones d’études dans la période1993-2003. Il s’agit, pour chaque zone d’étude des 25 secteurs ayant enregistré les plus fortespertes d’emplois salariés privés. Le tableau 8 présente symétriquement les secteurs ayant leplus contribué à la création nette d’emplois salariés privés. Ces données sont synthétiséesdans le tableau 9 et le graphe 10.

Le plus gros des pertes d’emplois dans les zones d’études est le fait de l’industrie, aussi biendans l’aéronautique que les textiles ou le savons/parfumerie, la fabrication d’appareils oul’industrie du caoutchouc. Pour autant, les gains d’emplois ne sont pas systématiquement lefait des services�: l’aéronautique progresse fortement à Issoudun, le traitement des métauxdans plusieurs zones, etc. Au total, sur les 25 secteurs qui ont le plus créé d’emplois salariésprivés dans les zones d’études, une bonne moitié sont industriels.

Du point de vue territorial, comme le montre le graphe 10, on observe des différencesimportantes de comportement des zones d’études. On a calculé des indices de gains et depertes pour chaque zone (la part de gain rapportée à la part de l’emploi de chaque zone dans letotal, multipliée par 100)

Bourges renforce sa position, avec un indice de gains (100) d’emploi supérieur à son indice depertes (92).

Les Bassins de Sancerre et d’Aubigny sont aussi dans une situation favorable, avec des gains(indices 110 et 122) supérieurs aux pertes (indices de perte 85 et 80).

Page 62: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

62

Tableau 7�: Evolution des secteurs d’emploi salarié privé. Les 25 secteurs qui ont perdule plus d’emploi dans chacune des sept zones d’�étude.

les 25 secteurs qui ont le plus perdu d'emploi entre 1993 et 2003 dans les zones d'études

BassinAubigny

BassinSancerre

BerryStAmand Bourges

IssoudunChamp.Ber.

Vald'Aubois Vierzon Total

Construction aéronautique et spatiale -2039 -2039

Fabrication de vêtements en textile -60 -135 -325 -359 -38 -198 -1115

Autres commerces de détail en magasin spécialisé -2 -777 -83 -862Autres organisations associatives -18 -57 -305 -12 -30 -422Intermédiaires du commerce de gros -395 -11 -11 -417

Fabrication de savons, de parfums et de produits d'entretien -348 -348Fabrication d'appareils domestiques -291 -16 -307

Industrie du caoutchouc -252 -252

Fabrication d'autres machines d'usage spécifique -245 -245

Fabrication d'accumulateurs et de piles électriques -224 -224Fabrication de réservoirs métalliques et de chaudières pour -55 -153 -208

Fabrication de produits céramiques -10 -58 -120 -188

Imprimerie -110 -28 -26 -21 -185

Cantines et traiteurs -24 -132 -16 -12 -184Fabrication de chaussures -184 -184

Commerce de détail en magasin non spécialisé -171 -171

Bijouterie -13 -154 -167Fonderie -164 -164

Forge, emboutissage, estampage ; métallurgie des poudres -114 -46 -160

Activités pour la santé humaine -37 -9 -13 -96 -155Fabrication de lampes et d'appareils d'éclairage -154 -154Fabrication d'autres ouvrages en métaux -6 -131 -137

Fabrication de matériel médico-chirurgical et d'orthopédie -7 -94 -30 -131

Commerce de gros de biens de consommation non alimenta -62 -6 -55 -123Transports urbains et routiers -13 -106 -119

Action sociale -114 -114

Traitement de données -103 -103

Fabrication d'articles en papier ou en carton -83 -19 -102

Industrie

Services professionnels Source�: d’après Unedic

Tableau 8�: Evolution des secteurs d’emploi salarié privé. Les 25 secteurs qui ont gagnéle plus d’emploi dans chacune des sept zones d’�étude.

Les 25 secteurs qui ont créé le plus d'emploi entre 1993 et 2003 dans les zones d'études

BassinAubigny

BassinSancerre

Berry St Amand Bourges

IssoudunChamp.

Ber.Val

d'Aubois VierzonCréations

nettes

Sélection et fourniture de personnel 57 64 1169 291 882 2463Fabrication d'armes et de munitions 1677 1677

Manutention et entreposage 688 351 1039

Action sociale 113 61 58 678 30 94 1034

Activités de nettoyage 60 63 512 114 8 757

Traitement des métaux ; mécanique générale 308 18 135 81 133 675

Construction aéronautique et spatiale 660 660

Restaurants 49 8 43 344 76 24 544

Autres commerces de détail en magasin spécialisé 56 435 9 500

Activités juridiques, comptables et de conseil de gestion 17 344 52 38 451Organisation du transport de fret 359 359

Commerce de détail en magasin non spécialisé 26 5 101 55 33 137 357

Enquêtes et sécurité 175 176 351

Télécommunications 307 307

Commerce de gros d'équipements industriels 20 191 47 41 299

Services divers fournis principalement aux entreprises 14 257 27 298

Fabrication de coutellerie, d'outillage et de quincaillerie 218 39 27 284

Transports urbains et routiers 43 57 67 69 16 252

Fabrication d'instruments de mesure et de contrôle 238 238Industrie laitière 218 218

Fabrication d'éléments en métal pour la construction 24 188 212

Construction d'ouvrages de bâtiment ou de génie civil 26 25 55 57 46 209

Fabrication de carrosseries et remorques 150 58 208

Industrie du caoutchouc 33 8 132 173

Autres industries textiles 74 94 168

Formation permanente et autres activités d'enseignement 10 20 125 12 167

Chaudronnerie 92 41 29 162

Travaux d'installation 15 12 22 94 8 151

Réalisation de logiciels 145 145

Commerce de gros de produits alimentaires 39 92 131

Autres industries diverses 27 94 121

Autres organisations associatives 111 111

Fabrication de meubles 31 80 111

Source�: d’après Unedic

Page 63: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

63

Issoudun et Champagne Berrichonne enregistre une évolution singulière, marquée par uncertain bouleversement, avec un indice de pertes très élevé (149) mais compensé par un indicede gain qui l’est presqu’autant (145).

Trois zones sont plus «�spécialisées�» dans les pertes que les gains�: Vierzon, Val d’Aubois etsurtout Berry-StAmandois.

Tableau 9�: Les 25 secteurs ayant perdu et gagné le plus d’emplois salariés privés dansles zones d’étude. 1993-2003

Bassind'Aubigny

Bassin de Sancerre

Berry-StAmandois Bourges

Issoudun & Champ.Berr.

Vald'Aubois Vierzon Total

Emploi salarié privé 1993 4 009 1 918 6 916 36 828 6 594 2 939 9 305 68 509

Part dans l'emploi 1993 6% 3% 10% 54% 10% 4% 14% 100%Gains dans les 25 plus gros créateurs d'emploi 1 180 507 948 8 911 2 309 614 2 036 16 505

Part dans les gains d'emploi 1993-2003 7% 3% 6% 54% 14% 4% 12% 100%

Indice de gain 122 110 57 100 145 87 91 100

Pertes dans les 25 plus gros desctructeurs d'emploi -526 -268 -1 135 -5 538 -1 615 -535 -1 609 -11 226

Part dans les pertes d'emploi 1993-2003 5% 2% 10% 49% 14% 5% 14% 100%

Indice de perte 80 85 100 92 149 111 106 100

Source�: d’après Unedic

Graphe 10�: Les 25 secteurs ayant perdu et gagné le plus d’emplois salariés privés dansles zones d’étude. 1993-2003�.

En indice (100= poids du gain ou de la perte dans le total sur poids de l’emploi dans le total)

Indice de perte

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

150

160

50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160

Indice de gain

Bassin d'Aubigny

Bassin de Sancerre

Bourges

Vierzon

Issoudun & Champ. Berr.

Val d'Aubois

Berry-StAmandois

Source�: d’après Unedic

En termes de secteurs, les emplois salariés privés dans les services techniques professionnels,qui marquent la modernisation d’une économie industrielle locale, restent peu abondants.

Le Val d’Aubois, Bourges et le Bassin de Sancerre sont à peu près au niveau moyen deprésence (en % des salariés privés) de la Province. Les quatre autres zones en sont très loin.

On assiste cependant une forte croissance du nombre de ces emplois à Bourges, comparée à lavariation moyenne de leur nombre en Province, et plus encore en Val d’Aubois. Issoudun &Ch. Berr. , qui garde une faible présence de ces emplois a cependant opéré un fort rattrapagedans les années passées, ce qui suggère un effort d’adaptation de son appareil productif.

Page 64: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

64

Tableau 11�: Les services techniques supérieurs aux entreprises.Présence et évolution 1993 - 2002

Services techniques privés supérieurs aux entreprises

1993 en % salariésprivés

2002 en % salariésprivés

� 1993-2002 nombre de salariés

� 1993-2002 nombre de salariés

Loire-Val d'Aubois 1,9% 3,3% 41 74,5%

Bourges 2,3% 3,0% 407 47,1%

Bassin de Sancerre 2,5% 2,9% 15 31,3%Berry-StAmandois 1,6% 1,9% 15 13,3%

Vierzon 1,9% 1,7% -18 -10,4%Issoudun & Champ. Ber 1,0% 1,6% 55 87,3%

Bassin d'Aubigny 1,1% 1,0% 4 8,9%Province 2,7% 3,1% 97 872 36,4%

Ile de France 6,6% 7,8% 78 411 33,6%

France 3,8% 4,3% 176 283 35,1%

Secteurs concernés:

Conseil en systèmes informatiquesRéalisation de logiciels

Traitement de données

Activités de banques de données

Entretien et réparation de machines de bureau et de matériel informatiqueAutres activités rattachées à l'informatiqueRecherche-développement en sciences physiques et naturelles

Activités d'architecture et d'ingénierieActivités de contrôle et analyses techniques

Source�: d’après Unedic

Le tableau 12 rend compte du fait que, à part Bourges, les autres zones ont une structure dequalification déséquilibrée, avec peu de cadres et de techniciens et beaucoup d’ouvriers. Onobserve cependant une tendance marquée au rééquilibrage dans les sept zones, avec unevariation du nombre des cadres et/ou des techniciens plus rapide qu’en Province. On voitbien, là encore que les zones d’études, qui sont vulnérabilisées par leur caractère industrieltraditionnel et pénalisées par de fortes pertes d’emplois ouvriers dans ces secteurs, opèrentactuellement un ajustement par une élévation du contenu en qualifications de leurs activités.

Tableau 12�: Les qualifications de l’emploi des secteurs productifsPrésence et évolution – 1990 - 1999

Emplois

cadres

d'entreprise

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

techniciens

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

contremaîtres

, agents de

maîtrise

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

ouvriers

qualifiés

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

ouvriers non

qualifiés

Indice spec

1999 (%

Province)

Bourges 105 135 95 109 93

Vierzon 73 80 114 131 109

Issoudun & Champ. Berr. 48 67 113 130 155

Bassin de Sancerre 68 94 268 75 80

Bassin d'Aubigny 52 67 87 112 147

Berry-StAmandois 36 36 78 101 111

Val d'Aubois 37 78 97 100 111

Province 100 100 100 100 100

Ile de France 314 119 88 67 55

France 147 104 97 93 90

Emplois

cadres

d'entreprise �

1990-99

Emplois

techniciens �

1990-99

Emplois

contremaîtres

, agents de

maîtrise �

1990-99

Emplois

ouvriers

qualifiés �

1990-99

Emplois

ouvriers non

qualifiés �

1990-99

Bourges 27,0% 8,7% -18,1% -13,3% -24,8%

Vierzon 26,9% 13,5% -18,1% -24,9% -38,3%

Issoudun & Champ. Berr. -21,3% 25,4% -4,6% -5,7% -23,3%

Bassin de Sancerre -1,1% 31,4% 9,0% -14,1% -27,2%

Bassin d'Aubigny 19,9% 55,3% 46,7% 3,4% -12,7%

Berry-StAmandois 14,7% 12,5% 2,9% -9,5% -26,0%

Val d'Aubois 9,8% 40,6% -15,3% -14,6% -37,8%

Province 12,5% 27,7% 0,7% -3,0% -15,1%

Ile de France 8,4% 4,2% -7,8% -21,9% -23,0%

France 10,6% 20,8% -1,1% -6,6% -16,3%

Source�: d’après Insee

Page 65: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

65

Les revenus publics

Mis à part le Bassin d’Aubigny et le Val d’Aubois, qui ont une faible part de l’emploi qui soitpublic, tel que défini par l’Insee (et avec les doutes, déjà évoqués, qu’il faut avoir surl’interprétation de ces données), les quatre autres zones ont entre 30% et 37% de leur emploioccupé par le secteur public, avec des taux supérieurs pour Bourges (34%) et le Bassin deSancerre (37%). Il est difficile de tirer des conclusions fortes des évolutions qui peuvent êtreliées aussi bien à des variations d’emplois au service de la population locale qu’à desévolutions, voire des changements de statuts juridiques d’entreprises productives publiques.

En revanche, les données globales du tableau 14, qui renseignent moins sur le statut que sur lafonction sociale des emplois de service public, rendent compte du fait que, globalement, dansle département du Cher, l’emploi d’administration publique progresse à peine moins vite(19%) qu’au niveau national (22%), celui consacré à l’éducation ne progresse que très peu(+6% contre +11% au niveau national), alors que l’emploi sanitaire et social connaît une forteprogression (+29% contre +23% au niveau national).

Le fait que chacune des sept zones ait une faible part de la population âgée de 19 ans et moins(tableau 15) permet de comprendre le ralentissement des dépenses d’éducation. À l’inverse lefort vieillissement (sauf à Bourges) des zones semble à l’origine du fort développement desemplois de santé et d’action sociale.

Globalement, sur la période 1990 à 1999, l’emploi des ces services publics augmente aussirapidement qu’en Province, et cela en dépit de la réduction de la population. C’est ce quipermet à ces emplois de service public de progresser de 5 200 unités quand l’emploi total seréduit de 3 200 !

Tableau 13�: L’emploi public selon le RGP de l’Insee. 1990-1999

Total

emplois

salariés du

public RP90

Total

emplois

détenus par

des salariés

du public

RP99

� 1990-99

emplois

salariés du

secteur

public

� 1990-99

emplois

salariés du

secteur

public

Part du public

dans les

salariés 1999

Bourges 23 688 20 101 -3 587 -15,1% 34,0%

Vierzon 4 304 4 394 90 2,1% 32,9%

Issoudun & Champ. Berr. 3 084 3 046 -38 -1,2% 30,2%

Bassin de Sancerre 1 756 1 779 23 1,3% 37,0%

Bassin d'Aubigny 1 200 1 247 47 3,9% 19,4%

Berry-StAmandois 3 376 4 069 693 20,5% 33,7%

Val d'Aubois 1 052 1 200 148 14,1% 25,8%

Province 4 878 841 4 739 065 -139 776 -2,9% 30,9%

Ile de France 1 553 714 1 385 748 -167 966 -10,8% 30,2%

France 6 432 555 6 124 813 -307 742 -4,8% 30,7%

Source�: d’après Insee

Tableau 14�: Les secteurs d’emploi de service public.Administration

publique

Santé, action

socialeEducation

TOTAL 3

secteurs � pop.

31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 1990-99

18 - Cher 13 673 19% 11 410 29% 7 542 6% 32 625 19% -2% 28 - Eure-et-Loir 13 705 13% 14 043 31% 10 607 20% 38 355 21% 3% 36 - Indre 10 173 12% 8 612 35% 5 833 6% 24 618 18% -3% 37 - Indre-et-Loire 21 243 17% 23 663 15% 16 927 13% 61 833 15% 5% 41 - Loir-et-Cher 11 315 27% 12 075 40% 7 578 11% 30 968 27% 3% 45 - Loiret 27 538 18% 20 226 25% 17 762 22% 65 526 21% 6% Total France métropolitaine 2 438 888 22% 2 251 097 23% 1 706 136 11% 6 396 121 19% 3%

Source�: d’après Insee

Page 66: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

66

Tableau 15�: les populations jeunes et âgées dans les zones d’étude.1999, en % de la population

part de la pop

de moins de

19 ans 1999

part de la pop

plus de 60

ans 1999

Bourges 24,0% 21,4%

Vierzon 22,2% 26,9%

Issoudun & Champ. Berr. 20,6% 28,6%

Bassin de Sancerre 22,4% 30,2%

Bassin d'Aubigny 20,8% 31,4%

Berry-StAmandois 19,7% 31,8%

Val d'Aubois 21,3% 31,4%

Province 24,4% 22,4%

Ile de France 25,2% 16,6%

France 24,6% 21,3%

Source�: d’après Insee

Les revenus résidentiels�: les actifs travaillant dans une autre zone

On l’a vu dans le tableau des bases économiques (tableau 5), cinq des sept zones voient leurbase économique très dépendante des revenus de leurs actifs travaillant dans une autre zone.Ce n’est pas le cas de Bourges, qui est, comme on le verra un pôle de fourniture d’emploi auxzones qui l’environnent, et moins celui de la zone Berry-StAmandois dont les résidants sontrelativement un peu moins nombreux à sortir travailler dans une autre zone.

La zone championne est Val d’Aubois dont 45% des actifs occupés (plus de 4 000 en 1999)qui y résident n’y travaillent pas. Cette part est de 25% à 30% dans les autres zones. Ces tauxclassent la plupart de ces zones dans la catégorie des « économies résidentielles », qui sontmeilleures pour loger les actifs que pour les employer !

Cette ressource occupe un poids croissant dans les zones d’étude. Le nombre de « sortants »ayant fortement augmenté entre 1990 et 1999 (de 27% à Vierzon à 39% dans le Vald’Aubois). Ce mécanisme constitue un apport croissant pour le revenu des différentes zones,mais signe plus encore un effet d’intégration territoriale des marchés de l’emploi qu’uneressource brute supplémentaire : sur les 120 000 actifs occupés du Cher, il n’y en a « que »11 000 qui sorte du département pour aller travailler ailleurs.

Tableau 16�: Les navettes domicile-travail dans les zones d’études. 1990 et 1999

Sortants

1990

Sortants

1990 en %

pop act occ

Sortants

1999

Sortants

1999 en %

pop act occ

� sortants

1990-1999

� sortants

1990-1999

� pop actice

occupée

1990-1999

Bourges 3 759 6% 5 151 8% 37% 1 392 -2

Berry-StAmandois 3 075 18% 3 767 22% 23% 692 -164

Issoudun & Champ. Berr. 2 287 18% 3 120 25% 36% 833 -458

Vierzon 3 300 18% 4 202 25% 27% 902 -1 612

Bassin de Sancerre 3 183 21% 3 986 26% 25% 803 -174

Bassin d'Aubigny 2 135 22% 2 727 29% 28% 592 -118

Val d'Aubois 2 920 32% 4 062 45% 39% 1 142 -17

Source�: d’après Insee

Tableau 17�: Taux d’emploi dans les zones d’étude. 1999 - 1999Emplois /

actifs occ.

1990

Emplois /

actifs occ.

1999

� 1990-99

emplois

� 1990-99

actifs occ.

Bourges 106% 107% 438 -2

Bassin de Sancerre 102% 103% -73 -174

Bassin d'Aubigny 89% 88% -207 -118

Berry-StAmandois 91% 89% -434 -164

Issoudun & Champ. Berr. 97% 95% -607 -458

Val d'Aubois 78% 68% -936 -17

Vierzon 94% 92% -1 893 -1 612

Source�: d’après Insee

Page 67: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

67

Cartes 18�: Où vont travailler les actifs des zones d’études (1999)

Source�: d’après Insee

Page 68: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

68

Cartes 19�: Où habitent les actifs employés dans la zone de Bourges�? (1999)

Source�: d’après Insee

Les revenus résidentiels�: les pensions de retraite

Les pensions de retraite constituent une source majeure du revenu basique des zones d’études.Comme on l’a vu dans le tableau 5, les retraites représentent entre 26% et 35% de la baseéconomique des zones d’études. Ces revenus sont surreprésentés dans ces zones, comparés àla moyenne des aires urbaines françaises, sauf dans le cas de Bourges qui est à peine au-dessus de la moyenne avec 25,9%. Les zones les plus dépendantes des revenus des retraites,c’est-à-dire celles dans les quelle ils pèsent le plus lourd dans la base économique sont cellesde Val d’Aubois et Berry-StAmandois.

Comme le montre le tableau 20, à l’exception de la zone de Bourges, la croissance desretraités a partout compensé totalement (Bassins de Sancerre et d’Aubigny, Berry –StA. etVal d’Aubois) ou partiellement (Vierzon et Issoudun&CB) la réduction du nombre d’actifsoccupés.

Tableau 20�: Les retraités dans les zones d’étude�. 1990 - 1999

�90-99

retraités

�90-99 pop

active

occupée

Retraités en % pop.

Act. Occ. 1990

Retraités en %

pop. Act. Occ.

1999

� 1990-99

retraités

Bourges 4 572 -2 39% 47% 19%

Vierzon 697 -1 612 59% 69% 7%

Issoudun & Champ. Berr. 196 -458 62% 66% 2%

Bassin de Sancerre 304 -174 63% 70% 8%

Bassin d'Aubigny 604 -118 68% 76% 9%

Berry-StAmandois 632 -164 72% 76% 5%

Val d'Aubois 385 -17 76% 80% 6%

Province 1 221 578 804 566 45% 50% 16%

Ile de France 191 733 -24 218 28% 32% 14%

France 1 413 311 780 348 41% 46% 15%

Source�: d’après Insee

Page 69: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

69

À part dans la zone de Bourges, le nombre des retraités s’approche de celui des actifsoccupés�: ce nombre va jusqu’à 80% de celui des actifs occupés dans le cas du Vald’Aubois�(tableau 20). L’appoint de revenu pour ces territoires est considérable, et celad’autant plus que, comme le montre le graphe 21, le revenu moyen des foyers de retraitésdans le Cher est supérieur à celui des ménages de non retraités.

Graphe 21�: Le revenu des foyers (ff) de retraités comparé à celui des foyers de nonretraités dans les départements français en 2000.

10 000

14 000

18 000

22 000

26 000

30 000

10 000 14 000 18 000 22 000 26 000 30 000

Rev/foyer fiscal retraité

Cher

Linéaire (Rev/foyer fiscal retraité)

Rev/ff non retraité

Source�: d’après DGI

Une part importante de ces revenus de retraités provient de ménages qui sont venus se retirerdans le département, en provenance d’autres territoires et particulièrement de l’Ile de France16

(carte 23). Ces nouveaux venus représentent un apport significatif à l’économie des zonesd’études. Ils représentent entre 10% (à Bourges et Vierzon) et 19% (Bassin de Sancerre) desretraités présents en 1990. On observe cependant aussi d’importants départs de retraités quiquittent le Cher, et plus encore certaines zones comme Bourges, pour aller s’installer dansd’autres régions plus méridionales ou littorales (carte 24), si bien que la contribution du soldedes entrées-sorties à la variation de leur nombre est très différente selon les territoires.

A Bourges, la croissance du nombre de retraités doit peu aux migrations, dans la mesure oùles sorties (2 100) sont presque aussi importantes que les entrées (2 300). En revanche, dansles autres zones, ces flux migratoires de retraités constituent un facteur majeur de leurprésence. À Vierzon et dans le Bassin d’Aubigny, le solde migratoire des retraités expliquerespectivement 43% et 89% de la variation du nombre de retraités entre 1990 et 1999, ce quiest déjà beaucoup. Mais c’est beaucoup plus encore dans les zones d’Issoudun, Sancerre,Berry et Val d’Aubois dans lesquelles, avec des contributions de 166%, 147%, 121�% et100%, sans les apports migratoires, le nombre de retraités aurait reculé�!

16 Le Cher ne représente que 0,7% de la population française et «�récupère�» 1,5% des retraités quittant l’Ile deFrance entre 1990 et 1999�!

Page 70: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

70

Tableau 22: Les entrées-sorties de retraités entre 1990 et 1999 dans les zones d’étude.

retraités

entrants 1990-

1999

retraités

sortants 1990-

1999

� pop. Act.

Occ. 1990-

1999

retraités

entrants en

% retraités

1990

Solde

entrées

sorties

retraités 1990-

1999

� retraités

1990-99

Contribution du

solde migratoire

des retraités à

variation 1990-

1999 nbre de

retraités

Bourges 2335 2083 -2 10% 252 4 572 6%

Vierzon 1034 734 -1 612 10% 300 697 43%

Issoudun & Champ. Berr. 852 526 -458 11% 326 196 166%

Bassin de Sancerre 724 276 -174 19% 448 304 147%

Bassin d'Aubigny 1032 493 -118 16% 539 604 89%

Berry-StAmandois 1792 1026 -164 15% 766 632 121%

Val d'Aubois 1272 886 -17 18% 386 385 100%

Source�: d’après Insee

Carte 23�: origine des retraités qui sont venus s’installer dans le Cher entre 1990 et 1999.

Source�: d’après Insee

Carte 24�: destination des retraités qui ont quitté le Cher entre 1990 et 1999.

Source�: d’après Insee

Page 71: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

71

Les revenus résidentiels�: les dépenses de tourisme

On l’a déjà évoqué plus haut (graphe 41, cartes 46 et 47 dans le rapport sur les aires urbaines),les territoires de la région Centre et peut être plus encore les départements du Sud de la régionne bénéficient que d’un faible apport de revenus basiques liés aux tourismes marchand et nonmarchand. Le Cher est en retard sur une évolution résidentielle qui a marqué de nombreuxdépartements français et qui s’est traduit par une croissance des acquisitions de résidences parles étrangers. On l’a vu, le nombre de transactions y reste très faible pour des biens vendusrares et bon marchés …

Le tableau 25 rend compte d’une présence significative de résidences secondaires que danstrois des sept zones d’études : le Bassin de Sancerre (20% des logements), celui d’Aubigny(20%) et le Val d’Aubois. C’est-à-dire la partie orientale du département, bénéficiant à la foisdu capital paysager constitué par la Loire, la présence de la Sologne et la proximité del’ensemble naturel constitué par la Nièvre (où en moyenne, Nevers compris, 17% delogements sont des résidences secondaires contre moins de 10% dans le Cher et 12% enmoyenne en Province)). Dans les autres zones, le niveau des résidences secondaires est trèsbas, et pas seulement à Bourges ou à Vierzon… Partout on observe qu’entre 1990 et 1999 lenombre de ces résidences a décru, suggérant un retour au statut de résidence principale pourdes actifs ou des retraités.

Tableau 25�: les résidences secondaires dans les zones d’étude du Cher

Rés. Second

en %

logements

1990

Rés. Second en

% logements

1999

� 1990-99 en

points

� 1990-99

résidences

secondaires

Bourges 4,2% 3,3% -0,9% -428

Vierzon 6,5% 6,3% -0,2% -62

Issoudun & Champ. Ber 10,5% 8,7% -1,9% -226

Bassin de Sancerre 22,5% 20,4% -2,1% -202

Bassin d'Aubigny 20,6% 19,6% -1,0% -112

Berry-StAmandois 15,6% 14,5% -1,2% -238

Val d'Aubois 18,0% 17,0% -1,0% -114

Province 12,2% 11,6% -0,6% 126 602

Ile de France 4,2% 3,2% -1,0% -38 800

France 10,7% 10,1% -0,6% 87 802

Source�: d’après Insee

Du côté du tourisme marchand, comme le montre le tableau 26, l’offre reste très faible. Lesseuls indices de présence d’hébergements qui soient supérieurs à ceux de la province sont lefait des bassins de Sancerre et d’Aubigny pour les places de camping. Du côté des hôtels,quelle soit leur catégorie, et à part une offre tout juste moyenne du Bassin de Sancerre pourles hôtels de moins de trois étoiles, l’ensemble des zones présente un fort sous-équipementfaisant lui même écho à ce qui doit être une sous-demande de fréquentation des paysages duCher.

Page 72: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

72

Tableau 26�: l’offre d’hébergement marchand dans les zones d’étude du Cher

en nombre en indice (100= nbre par habitant de Province)

nomplacescamping 99

placescamping>3étoiles 99

de chambres hotel 99

chambresplus de 3 étoiles 99

placescamping 99

placescamping>3étoiles 99

de chambres hotel 99

chambresplus de 3 étoiles 99

Bourges 279 153 1 282 183 10 11 91 44

Loire-Val d'Aubois 169 33 99 37 34 13 39 50

Vierzon 269 95 338 36 31 21 76 28

Bassin Habitat Aubigny 564 100 123 18 120 41 51 25

Issoudun et Champagne Ber 246 0 177 14 42 0 59 16

Berry-St Amandois 488 150 194 13 56 33 43 10

Bassin Habitat Sancerre 317 265 155 0 107 174 103 0

Province 882 299 454 108 450 138 132 352 100 100 100 100

Ile de France 17 554 7 459 125 210 61 632 9 7 121 202

France 899 853 461 567 575 348 193 984 83 83 104 119

Source�: d’après Insee

L’économie présentielle�: les emplois domestiques

Comme on l’a vu dans le rapport sur les aires urbaines (carte 48), l’ensemble des revenusbasiques des zones d’études, pour assurer le développement territorial, doivent se traduire parune circulation monétaire locale, via la consommation, afin de produire des effets demultiplication du revenu et des emplois de la population. L’enjeu n’est pas ici qu’économiqueou territorial mais aussi social. Dans un monde de compétition productive mondialisée danslequel sont de plus en plus menacés les actifs les moins qualifiés, les activités localesproduisant et vendant des biens et des services répondant à la demande locale ont lacaractéristique d’offrir des emplois à des actifs peu ou pas qualifiés tout en étant nondélocalisables.

Il n’est actuellement pas possible de mesurer précisément l’évolution des emplois tournés versla demande locale. On procède donc à l’analyse d’un échantillon significatif de tels emplois,en ne tenant compte que des secteurs dont il est le plus clair que leur activité ne varie qu’enfonction de la demande locale. Cet échantillon regroupe les emplois salariés privés que nousappelons «�domestiques purs�». Comme le montre le tableau 27, leur présence et leurévolution dans les zones d’études rendent compte d’un déficit et d’un ralentissement de cesactivités.

Avec un revenu par habitant proche ou même supérieur (dans le Bassin de Sancerre et àBourges) de celui de la Province, les territoires du Cher disposent d’une couverturerelativement faible en emplois «�domestiques purs�», comparée à la province. La zone lamieux dotée, Bourges, n’a un taux de tels emplois pour 100 habitants que tout juste égal àcelui de la province�!

Tableau 27�: les emplois «�domestiques purs�» dans les zones d’étude du Cher

dompur/habitant

pour 100 habitants

1993

pour 100 habitants

2002Variation

1993-2002

Bassin d'Aubigny 1,9 2,2 16,8%

Bassin de Sancerre 2,2 2,2 -0,6%

Berry-StAmandois 2,6 3,1 16,2%

Bourges 4,9 5,0 1,1%

Issoudun & Champ. Berr. nd nd nd

Val d'Aubois 1,6 1,7 2,9%

Vierzon 3,7 3,6 -6,8%

Source�: d’après Unedic

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73

Vierzon, pourtant très urbanisé n’atteint qu’un niveau de couverture un tiers inférieur (peutêtre du fait d’effets de concurrence avec l’offre en commerce et services de Bourges). Lafaiblesse du secteur domestique que suggèrent ces données est d’autant plus surprenante queles indices de présence des territoires sont globalement corrects (moyenne 101 pour le Cher)et ne sont inférieurs à 100 qu’à Bourges et Vierzon.

En termes d’évolution, la situation apparaît encore plus critique, avec une variation de cesemplois bien inférieure à ce qu’elle est en moyenne en Province. Seule la zone Berry-StAmand, dont on a vu qu’elle s’était fortement résidentialisée ces dernières années, parvientà un taux de variation de 16% (contre 20% en moyenne en province). Vierzon, mais aussi leBassin de Sancerre enregistrent même une réduction de ce type d’emplois�!

Carte 28�: Les indices de présence dans les communes du Cher- Tableau des taux deprésence par zone.

Taux de présence

Bassin Habitat Aubigny 107

Bassin Habitat Sancerre 108

Berry-St Amandois 104

Bourges 97

Issoudun et Champagne Berrichonne 101

Loire-Val d'Aubois 105

Vierzon 99

Source�: d’après Insee

Ces données, mises bout à bout, sont assez difficiles à comprendre. Certes le chocdémographique et économique de la zone permet d’expliquer une baisse de son offredomestique. Mais le fait que la plupart des zones du département aient engrangé des revenusde substitution, notamment avec l’arrivée de retraités solvables, et que finalement le revenumoyen du département n’ait que faiblement décroché par rapport à la moyenne de Provincesuggèrerait au contraire de forts effets d’amortisseurs, lisibles notamment dans la présence etl’évolution des secteurs domestiques. Deux pistes, complémentaires, d’explication pourraientêtre explorées�: (i) des effets de concurrence –sur le modèle Vierzon vs Bourges- de l’offredomestique avec d’autres territoires hors du département (notamment avec Gien, Cosne etsurtout Nevers). (ii) Plus grave pour l’analyse, on peut se demander si, comme cela a étéobservé sur la Côte d’Azur, une partie des retraités, notamment ceux d’origine franciliennedont on a vu qu’ils étaient particulièrement nombreux, ne seraient pas finalement qu’uneillusion statistique. En effet, on sait que ceux qui disposent de deux résidences, une principaleet une autre secondaire, anticipant un choc pouvant les obliger à réaliser une partie de leurpatrimoine, ont tendance à se déclarer en résidence principale dans leur résidence secondaire�!Ainsi, s’ils doivent vendre un de leur deux biens, comme ils préfèrent vendre cette dernière ,

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ils éviteront de payer un impôt sur les plus-values en y établissant administrativement leurdomiciliation principale…

Au final, comme le montre le tableau 29, on ne retrouve pas de loi claire, comme on l’avaitévoqué à propos des aires urbaines, entre évolution de la pauvreté et variation de l’emploidomestique pur. On observe bien que dans les zones dans lesquelles l’emploi domestique pura le plus augmenté (Aubigny et Berry – St Amand), le nombre de pauvres à reculé, mais sansqu’il apparaisse une corrélation très claire. On se encore à un biais, marginal quand ontravaille sur les aires urbaines mais qui devient majeur quand on procède à des découpagesterritoriaux fins�: les échanges domicile-travail sont tellement nombreux dans ce cas que l’onne sait pas où habitent les actifs employés dans les secteurs domestiques d’une zone donnée.Il peut arriver que la demande dans la zone A stimule le développement d’emploisdomestiques dans la zone B, bénéficiant finalement aux «�pauvres�» de la zone C… Les troiszones A, B et C pouvant être indifféremment dans le département ou dans un autre voisin…

Tableau 29�: Variation des emplois domestiques purs (1993-2003) et variation dunombre de pauvres (1996-2000) dans les zones d’études.

Variation1993-2002"dom. pur"

� pauvres 1996-2000

Bassin d'Aubigny 16,8% -1,2%

Bassin de Sancerre -0,6% 0,0%

Berry-StAmandois 16,2% -7,4%

Bourges 1,1% -11,0%

Issoudun & Champ. Berr. nd -4,3%

Val d'Aubois 2,9% 4,3%

Vierzon -6,8% -3,5%

Sources�: d’après Unedic et Cnaf

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Volet 3 : Les dix pays de la région Centre

Carte 1 : Les dix pays choisis dans la région Centre

Tableau 2 : Les « fondamentaux » du développement des pays choisis de la région

Centre. Notation

Source : d’après Insee, Unedic, DGI.Note : trame verte >110% valeur Province – trame rouge<90% ;

Calcul de la note : rouge = -1 ; vert = +1

On retrouve sur les dix pays du Centre, comme on l’a vu antérieurement sur d’autresterritorialisations de la région, des écarts mais également des paradoxes nombreux au regarddes principaux indicateurs du développement territorial. On observe aucune situation « pure »et cohérente : le pays d’Orléans, riche, premier de la classe avec la meilleure notation dedéveloppement territorial (5), qui cumule les succès en termes de peuplement, de soldemigratoire et d’emploi, n’enregistre qu’une très médiocre augmentation du revenu de seshabitants (11%, ce qui le classe en 8ème position sur 10), inférieure à celle de la Province.

À l’inverse, la Touraine-Sud ou le Perche, qui cumulent les difficultés en termesdémographiques et d’emploi caracolent en 4ème et 5ème positions pour la croissance du revenude leurs habitants, avec une croissance égale ou supérieure à celle de la Province.

� 90-99

population

solde

migratoire

1990-99

� pop act.

Occ 1990-99

� 1990-99

emplois

� 1993-2004

emplois salariés

privés (Unedic)

Rev/hab 2000

(En indice.

Province

=100)

�rev/hab

1990-2000 Note

Orléans 7,8% 1,9% 8,2% 9,1% 25% 114 11,2% 5

LoirNature 7,6% 6,1% 10,9% -2,5% 23% 92 20,1% 4

Pays ABC 5,0% 4,4% 7,8% 3,9% 21% 101 19,0% 4

Beauce-Gatinais 6,1% 4,7% 5,9% 3,8% 11% 104 8,7% 0

Montargis 4,2% 2,4% 0,4% 2,3% 23% 104 9,1% 0

Pays Agglo 5,8% 1,7% 3,3% 4,6% 17% 109 12,1% -1

Chinonais 1,2% 1,2% 1,6% 1,4% 19% 91 16,8% -1

Giennois -1,1% -1,2% -0,5% 4,9% 17% 101 14,0% -3

Perche 1,2% 1,8% -3,8% -1,9% 11% 97 14,9% -3

Touraine Sud 0,0% 2,5% 0,9% -5,8% 16% 88 16,4% -4

Province 3,5% 1,2% 4,6% 4,3% 19% 100 15,0%

Ile de France 2,7% -4,6% -0,5% -0,7% 12% 152 12,2%

France 3,4% 0,1% 3,5% 3,2% 18% 110 14,2%

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76

Dans les autres pays, on retrouve un déchaînage des principaux indicateurs, associant icibaisse de la population et augmentation de l’emploi (Giennois), forte augmentation de lapopulation et faible croissance de l’emploi total et salarié privé (Beauce-Gâtinais), faiblecroissance de la population active et forte augmentation du nombre d’emplois salariés privés,un recul de l’emploi total et une progression parfois forte des emplois salariés privés(LoirNature, Perche, Touraine-Sud)... etc.

Là encore une partie de ces paradoxes peut être immédiatement levé (tableau 3) , vu l’apportimportant en revenu (et effets multiplicateurs d’emploi et de revenus) des retraités venus del’extérieur et qui constituent le plus gros du solde migratoire de pays comme Chinonais(109% du solde), Touraine Sud (75%), Perche (72%) et Montargis (56%).

Tableau 3 : La contribution des migrations de retraités aux soldes

migratoires des pays.

(i) (ii)

solde

migratoire

1990-99

Solde

Entrants -

sortants des

retraités.

1990-1999 (ii) / (i)

Beauce-Gatinais 2 793 823 29%

Chinonais 831 906 109%

Giennois -511 417 -

LoirNature 2 043 123 6%

Montargis 1 806 1 010 56%

Orléans 6 540 147 2%

Pays ABC 2 359 747 32%

Pays Agglo 5 346 -14 -

Perche 946 685 72%

Touraine Sud 1 235 924 75%

Source�: d’après Insee

De façon générale, l’emploi salarié privé a augmenté dans tous les pays, et pour 7 d’entre euxà un rythme supérieur à celui de la Province entre 1993 et 2004. LoirNature est , aprèsOrléans, le deuxième pour la croissance de ce type d’emploi (23%), alors que ce paysenregistre un recul de son emploi total entre 1990 et 1999 (-2,5%). Ces données suggèrent uneforte mutation d’une économie productive de petits professionnels (agriculture, artisanat,manufactures ouvrières) se modernisant et se «�résidentialisant�»�: on le verra plus bas, cepays est celui dans lequel les salaires d’actifs résidants importés d’autres lieux d’emploi est leplus important, ce qui permet de compenser les pertes d’emplois par exemple dans le secteurde la chaudronnerie, et celles encore plus importantes dans l’agriculture.

Tableau 4�: l’évolution 1993 – 2004 de l’emploi salarié privé.En indice (100= nombre 1993)

1993 1996 2000 2004

Beauce-Gatinais 100 106 114 111

Chinonais 100 107 117 119

Giennois 100 104 109 117

LoirNature 100 104 116 123

Montargis 100 104 123 123

Orléans 100 106 122 125

Pays ABC 100 104 123 121

Pays Agglo 100 102 113 117

Perche 100 109 120 111

Touraine Sud 100 100 108 116

Province 100 104 117 116

Ile de France 100 100 111 111

France 100 103 116 115

Source�: d’après Unedic

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Le tableau 5 présente la structure des bases économiques des pays, en indice rapporté au poidsmoyen des différentes composantes dans les bases économiques des aires urbaines françaises.

A cette aune, seules quatre des dix pays apparaissent comme dépendant fortement de leursbases productives : Beauce-Gâtinais, Perche, Orléans et Giennois. Parmi elles, ils fautdistinguer le cas d’Orléans, productivo-public, qui se spécialise encore plus dans les basespubliques que dans les bases productives et dont les bases résidentielles sont faible, du fait deson statut de chef-lieu de département et de région. Les trois autres pays ont un indice élevéde base productive lié à l’importance des bénéfices agricoles, complété de bases résidentiellesfortes. Beauce-Gâtinais, Perche et Giennois sont des économies productivo-résidentielles.

Les six autres pays, moins tournés vers la production basique, se décomposent en un paysdont la principale spécialisation est le secteur public, PaysAgglo, du fait du statut de chef-lieude Tours, et qui ne dispose pas de ressources particulièrement élevées dans le domainerésidentiel et , d’autre part, cinq pays dont l’économie est d’abord résidentielle : Pays ABC,Montargis, Chinonais, Touraine Sud et LoirNature.

Dans la plupart des pays dotés de fortes ressources résidentielles, c’est d’abord la présenced’actifs travaillant ailleurs qui est caractéristique, secondairement l’accueil de retraités etenfin les dépenses touristiques. Le pays dans lequel les apports touristiques sont les plusimportants, relativement à l’économie locale, est non pas le pays ABC, très spécialisé dans letourisme marchand, mais le Perche du fait du tourisme non marchand (c’est le pays danslequel la part des résidences secondaires dans les logements est la plus importante : 17%)

Tableau 5�: Les moteurs du développement des pays. Décomposition de leurs baseséconomiques. En indice

(100 = poids de la base considérée dans la moyenne des aires urbaines françaises)

Total

basique

productif

privé

Salaires

basiques

publics

Total base

résidentielle

dont, salairesrésidentielsimportés

dont,retraites

dont,dépensestouristes

Total base

sociale

Base

Totale

BeauceGatinais 109 46 126 191 111 104 87 100

Perche 102 41 134 185 115 140 80 100

Orléans 101 118 90 85 92 89 101 100

Giennois 100 61 121 137 118 117 93 100

paysABC 94 52 130 217 109 106 90 100

Montargis 93 61 124 161 118 103 97 100

paysAgglo 89 110 99 98 101 98 107 100

Chinonais 84 62 129 154 125 115 97 100

TouraineSud 83 47 137 150 140 117 94 100

LoirNature 67 44 146 275 117 100 102 100

Les activités productives

On l’a dit plus haut, plusieurs des pays étudiés ont une économie relativement dépendante del’agriculture. On voit dans le tableau 6 que dans cinq d’entre eux, les bénéfices agricolesreprésentent plus de 3% de leur base économique�: Perche, Touraine-Sud, Beauce-Gâtinais,Chinonais, LoirNature. Dans trois d’entre eux, l’emploi agricole (exploitants et salariés)représente plus de 12% de l’emploi total du pays.

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78

De façon générale, tous ces pays ont perdu un nombre très important d’emplois agricoles.Quand en moyenne, en Province, le nombre d’exploitants s’est réduit entre 1990 et 1999 de38%, cela a été encore plus rapide dans trois de ces pays agricoles�: Perche�(-40%), Beauce-Gâtinais (-45%), LoirNature (-48%). Seuls les pays de Touraine-Sud et du Chinonais sont engros dans la moyenne de Province (ce qui n’est pas en soi une bonne nouvelle�!). Au total,dans les dix pays, ce sont plus de 7 000 emplois d’exploitants et 600 d’ouvriers agricoles quidisparaissent. On notera que ce déclin structurel de l’agriculture n’empêche pas, comme l’amontré le tableau 2, des pays comme LoirNature ou Beauce-Gâtinais de présenter desindicateurs de développement plutôt flatteurs. Ce n’est pas le cas pour le Perche et Touraine-Sud, dont la reconversion économique est beaucoup moins bien réussie.

Tableau 6�: l’activité agricole dans les pays . Principaux indicateurs

Emplois

agriculteurs

exploitants

RP99

Emplois

agriculteurs

exploitants �

1990-99

Emplois

ouvriers

agricoles

RP99

Emplois

ouvriers

agricoles �

1990-99

Bénef.

Agricole en

% base

économique

Emplois

agricoles en

% emplois

1999

Emplois

agricoles en

% titulaires

de revenus

1999

Beauce-Gatinais 1 356 -1 116 359 19 3,4% 7,4% 4,1%

Chinonais 1 935 -1 009 1 027 243 3,3% 12,6% 6,2%

Giennois 549 -215 168 -64 1,9% 4,4% 2,4%

LoirNature 812 -752 462 -146 3,0% 12,8% 5,4%

Montargis 585 -275 190 -22 1,2% 2,8% 1,5%

Orléans 1 693 -879 1 139 -341 0,9% 1,7% 1,2%

Pays ABC 840 -560 368 0 1,7% 6,0% 3,2%

Pays Agglo 893 -635 736 -72 0,4% 1,1% 0,8%

Perche 1 230 -826 319 -17 4,3% 8,0% 4,2%

Touraine Sud 1 751 -817 364 -184 4,2% 13,6% 6,1%

Source�: d’après Insee et DGI

Les tableaux 7 et 8 rendent compte de l’évolution de l’emploi salarié privé dans les différentssecteurs. Il s’agit, là encore du traitement des secteurs qui sont dans les 25 plus gros créateurset destructeurs d’emploi dans les pays.

Les principales pertes, entre 1993 et 2003, sont le fait des industries�: textiles (-1 700), travaildes métaux (-1 000), caoutchouc (-700), mécanique, fabrication de meubles, chaudronnerie,...Les pays qui ont le plus souffert de ces destructions, relativement à leur poids dans l’ensembledes 10 pays (tableau 9) sont les huit pays plus ruraux et beaucoup moins Tours et Orléans,dont la contribution aux pertes a été beaucoup moins importante que ce que pèse leur emploidans l’ensemble des 10 pays.

Deux pays occupent une place dans ces pertes entre 1993 et 2003 deux fois plus importanteque leur poids dans l’emploi 1993�: Touraine-Sud et Chinonais. Le pays Giennois, Beauce-Gâtinais et ABC ont des pertes 1,5 fois plus importante. Montargis, LoirNature et Perche s’ensortent un petit peu moins mal (graphe 10).

Les principaux gains nets d’emplois salariés privés sont le fait de secteurs, pour l’essentiel, deservices professionnels et secondairement à la personne (tableau 8). Dans l’industrie, ne sedéveloppe significativement (+ 1 700 emplois) que la pharmacie, dans 5 des pays, lamécanique générale (+955 emplois), dans 7 des pays, les matières plastiques (+830 emplois)dans quatre pays , l’imprimerie, les équipement automobiles et la forge avec des gains entre650 et 700 emplois.

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79

Les principaux services professionnels17, dans le même temps engrangent, 15 500 créationsnettes, compte non tenu du travail temporaire.

17 il s’agit des secteurs qui ont une croissance nette de plus de 500 emplois sur le total des 10 pays.

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80

Tableau 7�: Evolution des secteurs d’emploi salarié privé. Les secteurs qui ont perdu leplus d’emploi dans les pays (et plus de 200 sur la période 1993-2003 pour le total des pays).

Beauce-Gatinais

Chinonais

Giennois

LoirNature

Montargis Orléans

PaysABC

PaysAgglo Perche

Touraine Sud Total

Fabrication de vêtements en textile -246 -20 -156 -492 -63 -498 -149 -62 -1 686

Fabrication d'éléments en métal pour la c -32 -41 -32 -460 -55 -345 -43 -1 008

Sécurité sociale obligatoire -718 -718

Industrie du caoutchouc -19 -77 -35 -547 -13 -691

Fabrication d'équipements mécaniques -248 -344 -36 -628Construction d'ouvrages de bâtiment ou -88 -63 -61 -368 -11 -591

Fabrication de machines d'usage général -144 -161 -206 -24 -535

Fabrication de produits minéraux divers -96 -71 -311 -478

Fabrication de meubles -109 -166 -195 -470

Chaudronnerie -277 -159 -436

Fabrication de composants électroniques -28 -32 -348 -408

Fabrication de matériel de distribution et -36 -88 -104 -147 -375

Fabrication d'articles en papier ou en car -176 -61 -94 -16 -24 -371

Fabrication d'autres ouvrages en métaux -18 -20 -244 -87 -369

Fabrication d'accumulateurs et de piles é -366 -366

Commerce de gros de produits alimentai -75 -177 -3 -88 -17 -360

Recherche-développement en sciences physiques et naturelles -18 -296 -314

Industrie des viandes -61 -31 -8 -80 -99 -13 -292

Fabrication d'instruments de mesure et de contrôle -5 -13 -9 -87 -127 -13 -16 -270

Autres activités rattachées à l'informatique -261 -261

Intermédiation monétaire -33 -228 -261

Autres industries textiles -24 -12 -224 -260Forge, emboutissage, estampage ; métallurgie des poudres -254 -254

Autres industries diverses -24 -3 -188 -38 -253

Services domestiques -228 -228

Travaux d'installation -66 -126 -35 -227

Transformation des matières plastiques -220 -220

Enseignement secondaire -19 -14 -12 -25 -147 -217

Commerce de gros de produits intermédiaires non agricoles -68 -139 -9 -216

Location d'autres matériels de transport -215 -215

Industrie pharmaceutique -185 -25 -210

Industrie

Services professionnels

Tableau 8�: Evolution des secteurs d’emploi salarié privé. Les secteurs qui ont gagné leplus d’emploi dans les pays. (et plus de 500 sur la période 1993-2003 pour le total des pays).

Beauce-Gatinais

Chinonais

Giennois

LoirNature

Montargis Orléans

PaysABC

PaysAgglo Perche

TouraineSud Total

Sélection et fourniture de personnel 428 381 601 131 954 5 782 487 3 810 892 202 13 668

Action sociale 83 184 37 52 246 1 882 297 2 180 215 5 176

Activités juridiques, comptables et de conseil de gestion 119 31 353 1 722 69 328 26 63 2 711

Commerce de détail en magasin non spécialisé 50 156 40 86 764 164 622 107 145 2 134

Autres commerces de détail en magasin spécialisé 36 17 432 604 36 518 48 1 691

Restaurants 35 47 22 104 554 79 713 83 1 637Industrie pharmaceutique 248 172 545 331 332 1 628

Activités de nettoyage 132 14 1 003 455 1 604

Commerce de gros d'équipements industriels 103 61 893 53 253 40 107 1 510

Organisation du transport de fret 58 917 448 1 423

Manutention et entreposage 146 194 100 945 1 385

Conseil en systèmes informatiques 29 802 357 188 1 376

Services divers fournis principalement aux entreprises 32 324 178 739 95 1 368

Transports urbains et routiers 49 162 91 239 66 395 93 125 1 220

Assainissement, voirie et gestion des déchets 55 265 110 47 411 55 182 63 1 188

Publicité 58 533 376 967

Traitement des métaux ; mécanique générale 71 244 38 64 440 64 34 955

Activités d'architecture et d'ingénierie 629 267 52 948

Autres organisations associatives 83 637 48 85 853

Transformation des matières plastiques 40 112 601 75 828

Commerce de gros de produits intermédiaires non agricoles 40 101 627 51 819

Enquêtes et sécurité 78 130 512 720

Télécommunications 405 299 704Imprimerie 576 34 47 41 698

Fabrication d'équipements automobiles 185 20 359 111 675

Forge, emboutissage, estampage ; métallurgie des poudres 112 505 25 24 666

Activités pour la santé humaine 37 55 94 14 108 345 653

Travaux d'installation 62 62 420 104 648

Réalisation de logiciels 359 279 638

Activités liées au sport 48 304 248 600

Intermédiation monétaire 596 596

Commerce de gros de biens de consommation non alimentaire 257 32 188 85 562

Source�: d’après Unedic

Page 81: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

81

De façon générale, les secteurs ayant les meilleures performances de création nette d’emploissalariés privés sont le fait d’activités plutôt urbaines et bénéficient plutôt aux grandes villes dela région, par une sorte d’effet métropolitain. Le graphe 9 montre que les pays qui ont le plussubi les pertes d’emploi ne sont pas ceux qui ont bénéficié des principales création. Lesperdants, en termes relatif18, sont ceux indiqués dans le bas de la colonne «�Ratio Gains /Pertes�» du tableau 9�: Touraine Sud, Giennois, Beauce-Gâtinais, LoirNature, ...

Tableau 9�: Les pertes et les gains d’emplois salariés privés des plus gros créateurs(>500) et destructeurs (>200) d’emploi dans le total des pays. 1993-2003

Unedic1993

Gains1993-2003

Pertes1993-2003

Unedic1993 en % total

Gains en % total

Pertes en % total

RatioGains/pertes

Orléans 97 377 48 465 -4 917 36% 44% 26% 170

Pays Agglo 85 935 26 554 -4 474 32% 24% 23% 102

Montargis 17 048 8 332 -1 693 6% 8% 9% 85

Beauce-Gatinais 14 094 4 875 -1 623 5% 4% 9% 52Pays ABC 10 949 5 212 -1 168 4% 5% 6% 77

Perche 10 719 4 366 -841 4% 4% 4% 90

Giennois 9 738 3 656 -1 243 4% 3% 7% 51

Chinonais 9 550 4 589 -1 493 4% 4% 8% 53

Touraine Sud 7 222 2 582 -1 177 3% 2% 6% 38

LoirNature 4 589 1 848 -446 2% 2% 2% 72

Total 267 221 110 479 -19 075 100% 100% 100% 100

Source�: d’après Unedic

Graphe 10�: Les 25 secteurs ayant perdu et gagné le plus d’emploissalariés privés dans les pays. 1993-2003�.

En indice (100= poids du gain ou de la perte dans le total sur poids de l’emploi dans le total)

Source�: d’après Unedic

18 Il s’agit là d’une analyse comparée des parts de pertes et de gains de chaque pays, faisant apparaître desperdants et des gagnant relatifs. En valeur absolue, dans la mesure où les créations ont été plus nombreuses queles destructions, tous les pays ont vu progresser leur emploi salarié privé.

Page 82: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

82

Au final, le seul grand gagnant est le pays d’Orléans�: avec 26% des pertes de l’ensemble et44% des créations (alors que le pays pèse 36% du total des 10 pays). Si effet métropolitain il ya dans la région Centre, c’est à Orléans et pas à Tours d’une taille pourtant similaire. Le PaysAgglo sauve tout juste les meubles, avec 23% des pertes et 24% des gains (alors que sonemploi salarié privé pèse 32% du total�!).

Tableau 11�: Les services techniques supérieurs aux entreprises.Présence et évolution 1993 - 2002

1993 en % salariésprivés

2002 en % salariésprivés

� points 93-02

� 1993-02 nombre de

salariés

� 1993-02 nombre de

salariés

Beauce-Gatinais 1,2% 1,3% 0,1% 38 22%

Chinonais 2,0% 2,8% 0,8% 120 63%

Giennois 1,7% 1,7% -0,1% 23 14%

LoirNature 1,3% 1,1% -0,2% 0 0%

Montargis 3,0% 4,4% 1,4% 411 81%Orléans 3,2% 4,4% 1,2% 2 255 72%

Pays ABC 1,7% 1,9% 0,2% 68 37%

Pays Agglo 2,7% 3,0% 0,3% 704 30%

Perche 1,6% 1,6% -0,1% 23 13%

Touraine Sud 1,3% 2,0% 0,7% 66 68%

Province 2,7% 3,1% 0,4% 97 872 36,4%

Ile de France 6,6% 7,8% 1,3% 78 411 33,6%

France 3,8% 4,3% 0,5% 176 283 35,1%

Source�: d’après Unedic

L’analyse des services techniques supérieurs (tableau 11) rend compte que leur présence n’estsupérieure à celle de la Province que dans les pays d’Orléans et de Montargis. Le Pays Aggloest loin derrière, avec un taux inférieur à la Province.

En revanche la variation de ce type d’emploi rend compte d’un ajustement positif en coursdans la moitié des pays, avec des progressions supérieures à la Province... mais pas dans lePays Agglo !

Le tableau 12 confirme cette évolution, avec un rééquilibrage des qualifications. Seuls deuxdes dix pays ont un coefficient de présence des cadres d’entreprises supérieur à 100 (PaysAgglo et surtout Orléans)... en revanche ils sont sept à enregistrer une croissance de ce typed’emploi, entre 1990 et 1999, plus rapide qu’en Province (sauf, là encore pays Agglo !).

Idem pour les techniciens : cinq pays en sont relativement mieux dotés que la Province et leurnombre progresse plus rapidement dans huit d’entre eux. A l’inverse, sur les qualificationsouvrières, leur forte présence dans la plupart des pays est accompagnée d’une forte réductionde leur nombre , surtout pour les ouvriers non qualifiés, dans la plupart des pays. On assistedonc à une forte restructuration des activités productives dans les pays de la région, avec uneélévation du niveau des qualifications bénéficiant certes d’abord à Orléans mais aussi,secondairement, à la plupart des pays étudiés. Globalement, cependant, on constate que c’estle Pays Agglo qui enregistre les résultats les moins satisfaisants à cet égard.

Page 83: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

83

Tableau 12�: Les qualifications de l’emploi des secteurs productifsPrésence et évolution – 1990 – 1999

Emplois

cadres

d'entreprise

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

techniciens

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

contremaîtres

, agents de

maîtrise

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

ouvriers non

qualifiés

Indice spec

1999 (%

Province)

Emplois

ouvriers

agricoles

Indice spec

1999 (%

Province)

Beauce-Gatinais 91 103 126 163 116

Chinonais 64 67 186 104 324

Giennois 71 108 118 138 78

LoirNature 47 57 80 127 354

Montargis 86 99 135 131 51

Orléans 149 132 104 86 52

Pays ABC 83 113 92 137 136

Pays Agglo 118 113 102 82 38

Perche 71 86 104 164 124

Touraine Sud 50 54 82 126 176

Province 100 100 100 100 100

Ile de France 314 119 88 55 10

France 147 104 97 90 80

Emplois

cadres

d'entreprise �

1990-99

Emplois

techniciens �

1990-99

Emplois

contremaîtres

, agents de

maîtrise �

1990-99

Emplois

ouvriers

qualifiés �

1990-99

Emplois

ouvriers non

qualifiés �

1990-99

Beauce-Gatinais 16,9% 99,3% 11,9% 13,9% -11,4%

Chinonais 22,2% 1,0% 17,7% -2,9% -19,5%

Giennois 13,9% 51,7% 7,7% 0,8% -16,0%

LoirNature 40,7% 36,5% -19,0% 17,7% -22,5%

Montargis 4,0% 45,8% 16,1% -11,0% -8,0%

Orléans 13,4% 32,9% 6,6% -3,2% -9,9%

Pays ABC 53,4% 45,5% 24,7% 9,2% -18,0%

Pays Agglo 10,0% 27,0% 5,3% -7,1% -20,7%

Perche 35,0% 47,5% 11,2% -0,9% -21,1%

Touraine Sud 6,8% 38,2% -15,0% -18,7% -21,4%

Province 12,5% 27,7% 0,7% -3,0% -15,1%

Ile de France 8,4% 4,2% -7,8% -21,9% -23,0%

France 10,6% 20,8% -1,1% -6,6% -16,3%

Source�: d’après Insee

Les revenus publics

On l’a vu dans le tableau des bases, sur les dix pays, seuls deux, Orléans et PaysAgglo,présentent une forte dépendance aux revenus des agents publics. Comme le montre le tableau13, qui reprend les données du recensement de l’Insee (avec les doutes déjà exprimés sur lesens à donner à ces chiffres), le pays du Chinonais apparaît aussi comme ayant une part de sessalariés publics plus importante que la moyenne de Province (alors les salaires publicsoccupent une faible part dans sa base économique). Cela tient au fait que dans ce pays lesemplois salariés occupent une place moins importante dans l’emploi (81% seulement desemplois y sont salariés contre 87% en moyenne en Province).

En termes d’évolution du nombre de salariés publics , plusieurs pays ont de meilleuresperformances que la Province. Beauce-Gâtinais, Pays ABC et Perche ont un taux de variationde ces emplois supérieur à 10%. Ce sont aussi, comme le montre le tableau 15, pour deuxd’entre eux des pays dans lesquels il y a un poids élevé et des moins de 20 ans et des plus de60 (Beauce-Gâtinais et Pays ABC). Pour autant, LoirNature qui a des caractéristiquesdémographiques proches enregistrerait un recul de ses salariés publics. On retrouve ici ladifficulté déjà évoquée à analyser les mécanismes de l’emploi public avec les donnéesdisponibles....

Page 84: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

84

Tableau 13�: L’emploi public selon le RGP de l’Insee. 1990-1999

Total

emplois

salariés du

public RP90

Total

emplois

détenus par

des salariés

du public

RP99

� 1990-99

emplois

salariés du

secteur

public

� 1990-99

emplois

salariés du

secteur

public

Part du

secteur

public dans

salariés 1999

Beauce-Gatinais 3 276 3 650 374 11,4% 18,6%

Chinonais 6 504 6 549 45 0,7% 34,5%

Giennois 3 732 3 436 -296 -7,9% 24,1%

LoirNature 2 012 1 901 -111 -5,5% 23,7%

Montargis 6 636 6 693 57 0,9% 26,7%

Orléans 49 984 49 468 -516 -1,0% 32,9%

Pays ABC 3 796 4 468 672 17,7% 25,7%

Pays Agglo 45 568 45 350 -218 -0,5% 34,6%

Perche 3 276 3 675 399 12,2% 22,8%

Touraine Sud 3 516 3 201 -315 -9,0% 26,9%

Province 4 878 841 4 739 065 -139 776 -2,9% 30,9%

Ile de France 1 553 714 1 385 748 -167 966 -10,8% 30,2%

France 6 432 555 6 124 813 -307 742 -4,8% 30,7%

Source�: d’après Insee

Tableau 14�: Les secteurs d’emploi de service public.

Administration

publique

Santé, action

socialeEducation

TOTAL 3

secteurs � pop.

31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 31-12-2002 � 90-02 1990-99

18 - Cher 13 673 19% 11 410 29% 7 542 6% 32 625 19% -2% 28 - Eure-et-Loir 13 705 13% 14 043 31% 10 607 20% 38 355 21% 3% 36 - Indre 10 173 12% 8 612 35% 5 833 6% 24 618 18% -3% 37 - Indre-et-Loire 21 243 17% 23 663 15% 16 927 13% 61 833 15% 5% 41 - Loir-et-Cher 11 315 27% 12 075 40% 7 578 11% 30 968 27% 3% 45 - Loiret 27 538 18% 20 226 25% 17 762 22% 65 526 21% 6% Total France métropolitaine 2 438 888 22% 2 251 097 23% 1 706 136 11% 6 396 121 19% 3%

Source�: d’après Insee

Tableau 15�: les populations jeunes et âgées dans les pays.1999, en % de la population

part de la pop

de moins de

19 ans 1999

part de la pop

plus de 60

ans 1999

Beauce-Gatinais 25,4% 24,0%

Chinonais 24,0% 26,3%

Giennois 24,0% 26,3%

LoirNature 25,6% 23,1%

Montargis 24,4% 25,0%

Orléans 25,9% 17,9%

Pays ABC 24,5% 24,3%

Pays Agglo 23,6% 20,0%

Perche 23,0% 28,4%

Touraine Sud 22,2% 29,8%

Province 24,4% 22,4%

Ile de France 25,2% 16,6%

France 24,6% 21,3%

Source�: d’après Insee

Page 85: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

85

Les revenus résidentiels�: les actifs travaillant dans une autre zone

On l’a déjà évoqué, ce qui caractérise la principale spécialisation basique de huit des dix paysest leur dépendance aux revenus d’actifs navetteurs qui vivent dans ces pays sans y travailler.Orléans et Pays Agglo se trouvant dans la situation inverse, en position de fournir de l’emploiaux actifs des zones qui les entourent.

Loir Nature (indice 275) le pays ABC (217) sont les champions des revenus résidentielsd’actifs, alors que des pays comme le Chinonais et le Giennois sont les moins dépendants,avec quand même des indices, respectivement, de 154 et 137.

Cela signifie que dans la plupart des pays une part importante des actifs n’y sont pasemployés�: les «�sortants�» représentent jusqu’à 51% des actifs occupés du pays LoirNature,qui apparaît ainsi comme une économie résidentielle sous perfusion ne contrôlant pas lamoitié des emplois de sa population�! dans les autres pays, hors Pays et Agglo, on est entre25% et 30% des actifs occupés qui sortent travailler à l’extérieur et rapportent leur revenudans le pays de résidence.

Cette dépendance des pays aux emplois extérieurs s’est fortement accrue dans les annéespassées. Le tableau 16 rend compte du fait que l’augmentation des «�sortants�» a été très fortepartout et plus encore dans les pays les plus dépendants�: dans le Pays ABC, avec + 50%,LoirNature avec +47%. A l’inverse, le Chinonais et le Giennois, moins dépendants ont uneaugmentation des «�sortants�» dans les plus faibles (28% et 19%).

De façon générale, encore, le nombre de nouveaux sortants a été plus importants que lenombre de nouveaux actifs occupés vivant dans les pays�: dans le Pays ABC, par exemple,pour 1 650 nouveaux actifs occupés entre 1990 et 1999, on compte une augmentation de2�500 sortants�! C’est le cas partout, sauf à Orléans et dans le Pays Agglo. Il convient deremarquer quand même une forte différence entre ces deux pays urbains�: à Orléans, pour uneaugmentation de 12 000 actifs occupés, il n’y a que 3 700 nouveaux sortants. A Tours, où lapopulation active occupée augmente beaucoup plus lentement (+ 4 300), on a une croissancepresque équivalente du nombre de sortants (+ 4 200).

Tableau 16�: Les navettes domicile-travail dans les pays. 1990 et 1999

Sortent

travailler

1990

Sortent en %

actifs

occupés

1990

Sortent

travailler

1999

Sortent en %

actifs

occupés

1999

� sortants

1990-99

� sortants

1990-99

� pop. Active

occ. 1990-

1999

Beauce-Gatinais 5 307 22% 7 591 29% 43% 2 284 1 459

Chinonais 5 993 23% 7 666 29% 28% 1 673 431

Giennois 2 902 17% 3 444 21% 19% 542 -78

LoirNature 4 988 38% 7 324 51% 47% 2 336 1 412

Montargis 5 104 17% 6 752 23% 32% 1 648 130

Orléans 10 038 7% 13 773 9% 37% 3 735 12 235

Pays ABC 5 044 24% 7 548 33% 50% 2 504 1 653

Pays Agglo 9 804 7% 13 960 10% 42% 4 156 4 290

Perche 4 638 23% 5 806 29% 25% 1 168 -803

Touraine Sud 4 198 22% 5 925 32% 41% 1 727 167

Source�: d’après Insee

On assiste donc à une forte intégration des marchés de l’emploi des différents pays. Cetteintégration se joue sur le mode de la proximité géographique (cartes 17) et se traduit par le fait

Page 86: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

86

que certains pays jouent un rôle croissant de fournisseur d’emplois pour les autres qui, de leurcôté voient leur dépendance économique à leurs voisins s’accroître.

Cartes 17�: Où vont travailler, ailleurs dans la région Centre, les actifs des pays (1999)

Touraine Sud Perche Pays Agglo Pays ABC LoirNature

Orléans Montargis Beauce-Gâtinais Chinonais Giennois

Source�: d’après Insee

Cette dissociation en deux groupes de pays , « fournisseurs d’emplois » et « logeurs d’actifs »est illustrée par le tableau 18 : cinq pays voient leur nombre d’actifs occupés augmenter plusrapidement que leurs emplois : Beauc-Gâtinais, Chinonais, LoirNature, pays ABC etTouraine Sud. Le Perche est dans une situation singulière et voit ses emplois diminuer moinsvite que ses actifs occupés (ce qui le met en position relative de « fournisseur », avec un tauxd’emploi augmentant). Le Giennois est dans le même type de situation, avec uneaugmentation de ses emplois et une réduction de ses actifs employés (dit autrement, lesemplois qu’il développe profitent à d’autres pays plus attractifs pour les résidences d’actifs).Montargis crée près de cinq fois plus d’emplois que sa croissance du nombre d’actifs occupés.Pays Agglo et Orléans renforcent leur position de pôles fournisseurs d’emplois.

Tableau 18�: Taux d’emploi dans les pays. 1999 – 1999

Taux

d'emploi

1990

Taux

d'emploi

1999

� emplois

1990-1999

� pop. Active

occ. 1990-

1999

Beauce-Gatinais 91% 89% 847 1 459

Chinonais 88% 88% 332 431

Giennois 95% 98% 772 -78

LoirNature 79% 70% -257 1 412

Montargis 94% 95% 627 130

Orléans 100% 101% 13 570 12 235

Pays ABC 92% 89% 766 1 653

Pays Agglo 105% 107% 6 349 4 290

Perche 94% 96% -374 -803

Touraine Sud 89% 83% -965 167

Source�: d’après Insee

Page 87: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

87

Les revenus résidentiels�: les retraités

Même si les retraites occupent une place majeure et croissante des bases économiques desterritoires, en termes relatifs de spécialisation, elles occupent une place secondaire par rapportaux flux de revenus des actifs navetteurs. Les pensions de retraites pèsent moins lourd dans labase économique d’Orléans que dans la moyenne des aires urbaines françaises, à peine un peuplus dans Pays Agglo. Dans les autres pays, les indices de spécialisation oscillent entre 110 et120. Seule la Touraine Sud apparaît significativement dépendante de ses retraités avec unindice de 140.

Comme le montre le tableau 19, à part à Orléans et dans le Pays Agglo, le nombre de retraitésen pourcentage du nombre d’actif occupé est partout supérieur (LoirNature, Pays ABC) outrès supérieur à ce que l’on observe en moyenne en province. Ce pourcentage atteint 71%dans la Touraine-Sud (d’où le poids des retraites dans ses bases économiques). Pour autant,l’augmentation du nombre de retraités, pour six des pays, n’a pas été plus rapide que ce quel’on observe sur la Province. Paradoxalement, les retraités ont augmenté plus rapidement dansles deux grandes villes de Pays Agglo et Orléans. Ce paradoxe est du reste général en France�:les retraités ont augmenté plus rapidement, entre 1990 et 1999, là où il y en avait le moins,produisant une sorte d’étalement de leur présence sur les territoires.

Cet apport de revenu est significatif pour les territoires français en général�: entre 1990 et1999, pour 800 000 nouveaux actifs occupés on compte 1,4 million de retraitéssupplémentaires. On retrouve également dans les pays étudiés un nombre beaucoup plusimportant de nouveaux retraités que de nouveaux actifs occupés, à l’exception notable deLoirNature, qui semble renforcer sa position d’économie résidentielle d’actifs employésailleurs que de lieu de résidence des retraités. Globalement, pour les dix pays, pour 21�000nouveaux actifs occupés on compte 36 000 nouveaux retraités. Ces chiffres deviennentrespectivement 4 400 et 12 000 si l’on retranche les deux pays d’Orléans et de PaysAgglo. Ditautrement donc, la croissance du nombre de titulaires de revenu dans les huit pays a été pourles trois quarts le fait des retraités. Dans le Perche, la croissance de leur nombre (2 000) abeaucoup plus que compensé la perte d’actifs occupés (-800), idem dans le Gennois (+ 700contre –80). On assiste donc là comme ailleurs, et plus encore dans certains des pays étudiés,à une déconnexion croissante entre la formation du revenu local et l’activité des habitants.

Tableau 19�: Les retraités dans les pays. 1990 - 1999

�90-99

retraités

�90-99 pop

active

occupée

Retraités en %

pop. Active occ.

1990

Retraités en %

pop. Active occ.

1999

� 1990-1999 nbre

de retraités

Beauce-Gatinais 1 429 1 459 50% 52% 12%

Chinonais 2 092 431 56% 62% 14%

Giennois 701 -78 57% 61% 7%

LoirNature 644 1 412 52% 51% 10%

Montargis 2 768 130 51% 61% 18%

Orléans 11 493 12 235 33% 37% 24%

Pays ABC 1 241 1 653 53% 54% 11%

Pays Agglo 12 443 4 290 36% 44% 26%

Perche 2 070 -803 55% 68% 18%

Touraine Sud 1 144 167 66% 71% 9%

Province 1 221 578 804 566 45% 50% 16%

Ile de France 191 733 -24 218 28% 32% 14%

France 1 413 311 780 348 41% 46% 15%

Source�: d’après Insee

Page 88: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

88

Une part importante des retraités présents dans les pays sont nouveaux arrivants. S’ilsn’étaient pas venus, c’aurait été autant de revenu en moins pour ces territoires, sachant qu’unnombre significatif de retraités quittent ces pays pour se porter vers d’autres régionsfrançaises, et cela parmi les plus solvables d’entre eux. Comme le montre le tableau 22, dansles huit pays concernés, les arrivants constituent une part significative de l’augmentation desretraités�: de 20% (LoirNature) à 81% (Touraine-Sud). Dans sept des pays, les retraitésnouveaux arrivants sont à eux seuls en nombre plus élevés que les nouveaux actifs occupés�!

Globalement, sur les 36 000 nouveaux retraités des dix pays, 24 000 sont des nouveauxarrivants�! On assiste donc moins à un phénomène de vieillissement sur place de populationsqu’à une orientation de l’offre territoriale de ces territoires vis-à-vis des retraités du reste de laFrance.

Tableau 22: Les entrées-sorties de retraités entre 1990 et 1999 dans les pays.

retraités

entrants 1990-

1999

Retraités en

part des

entrants

Retraités

sortants 1990-

1999

Solde

retraités 1990-

1999

�90-99 pop

active

occupée

retraités

entrants en

% retraités

1990

� retraités

1990-1999

Contribution

du solde des

retraités à la

variation de

leur nbre

1990-99

Beauce-Gatinais 1 924 12% 1 101 823 1 459 16% 1 429 58%

Chinonais 2 028 13% 1 122 906 431 14% 2 092 43%

Giennois 1 240 14% 823 417 -78 13% 701 59%

LoirNature 888 8% 765 123 1 412 13% 644 19%

Montargis 2 451 14% 1 441 1 010 130 16% 2 768 36%

Orléans 4 851 7% 4 704 147 12 235 10% 11 493 1%

Pays ABC 1 765 12% 1 018 747 1 653 16% 1 241 60%

Pays Agglo 4 807 6% 4 821 -14 4 290 10% 12 443 0%

Perche 1 915 15% 1 230 685 -803 16% 2 070 33%

Touraine Sud 1 816 17% 892 924 167 15% 1 144 81%

Source�: d’après Insee

Les cartes 23 montrent l’origine départementale des retraités entrés dans les dix pays entre1990 et 1999. Il est frappant de constater une géographie assez typée des zones de captationdes pays, tous très dépendant des arrivées de retraités franciliens mais aussi des axescardinaux, autour de Paris, dans lesquels ils se situent�: LoirNature, à l’ouest de Paris,«�recrute�» sur l’axe Paris-Bretagne, le Giennois, au sud de Paris, sur un axe Nord-Sud...

Page 89: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

89

Carte 23�: origine des retraités qui sont venus s’installer dans les pays du Centre entre1990 et 1999.

Beauce-Gâtinais Chinonais Giennois

LoirNature Montargis Orléans

Pays ABC pays Agglo Perche

Touraine-Sud

Source�: d’après Insee

Page 90: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

90

Les revenus résidentiels�: les dépenses de tourisme

On l’a déjà dit pour les retraites, la spécialisation résidentielle première de 8 des 10 pays estplutôt dans l’accueil d’actifs travaillant à l’extérieur de leur pays de résidence. Le tourisme,marchand et non marchand, ne constitue pas, à l’exception déjà signalée du Perche, unespécialisation forte des pays étudiés, mais plutôt un appoint de revenu, avec des indices deprésence de base oscillant entre 100 (LoirNature) et 117 (Giennois et Touraine-Sud). PaysAgglo et Orléans étant très en dessous (indices respectivement de 98 et 85).

Le tableau 24 rend compte que la plupart des pays étudiés ne sont pas particulièrement deslieux de résidences secondaires. Ils attirent les retraités franciliens mais peu les résidentssecondaires. Beauce-Gâtinais et Touraine-Sud sont à peine au-dessus de la moyenne deProvince pour la part des logements en résidences secondaires. Seul le Perche, avec 17% estnettement spécialisé dans ce type d’économie résidentielle.

Partout le nombre de résidences secondaires décline, au total de 6 000 unités –alors qu’ilaugmente en Province de 126 000-, ce qui signe la transformation de ces résidences enrésidences principales pour des actifs préférant la grande périurbanisation (d’où l’explosiondes navettes domicile-travail évoquée plus haut, dans les 8 pays et plus fortement encore danscertains comme LoirNature) ou pour des retraités.

Tableau 24�: les résidences secondaires dans les pays du Centre.

Rés. Second

en %

logements

1990

Rés. Second

en %

logements

1999

� 1990-99 en

points

� 1990-99

résidences

secondaires

Beauce-Gatinais 15,8% 12,9% -2,9% -611

Chinonais 11,8% 10,3% -1,5% -301

Giennois 12,7% 10,6% -2,1% -383

LoirNature 10,8% 9,2% -1,6% -120

Montargis 11,2% 8,6% -2,6% -681

Orléans 4,5% 3,5% -1,1% -785

Pays ABC 10,6% 7,8% -2,8% -512

Pays Agglo 4,3% 2,4% -1,8% -2 037

Perche 18,8% 16,7% -2,1% -409

Touraine Sud 13,9% 12,8% -1,1% -174

Province 12,2% 11,6% -0,6% 126 602

Ile de France 4,2% 3,2% -1,0% -38 800

France 10,7% 10,1% -0,6% 87 802

Source�: d’après Insee

Le tourisme marchand, on l’a déjà évoqué, n’est pas le fort de la région Centre, à l’exceptionde quelques rares territoires très attractifs. Du point de vue de l’offre, n’émerge nettement quele Pays ABC, avec une couverture (en indice de présence par habitant rapporté à la moyennede Province) de 194 pour les chambres d’hôtels de trois étoiles ou plus et également le PaysAgglo avec un indice de 148. Pour le reste, les seuls pays ayant une offre significative deplaces de camping de trois étoiles ou plus sont le Chinonais et le Giennois. On retrouve là leséléments déjà évoqués d’un déficit (et même d’une inflexion, comme on l’a évoqué plus hautet comme le montrent les données de résidences secondaires) de demande touristique pour desterritoires qui pensent trop souvent que l’image de « douce France » des bords de Loire suffità attirer les touristes français et étrangers...

Page 91: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

91

Tableau 25�: l’offre d’hébergement marchand dans les pays

en nombre en indice

nbre places camping 99

nbre places camping>3étoiles 99

Nbre de chambreshotel 99

Nbrechambresplus de 3 étoiles 99

nbre places camping 99

nbre places camping>3étoiles 99

Nbre de chambreshotel 99

Nbrechambresplus de 3 étoiles 99

BeauceGatinai 825 478 150 0 70 79 25 0

Chinonais 1 637 913 624 163 123 134 92 82

Giennois 1 037 460 353 49 128 110 85 40LoirNature 347 184 181 64 52 53 53 64

Montargis 573 228 435 47 39 30 59 22

Orléans 1 784 180 3 383 728 26 5 96 70

paysABC 1 458 482 777 307 138 89 144 194

paysAgglo 1 272 877 4 290 1 393 20 27 134 148

Perche 685 230 149 42 70 46 30 29

TouraineSud 798 126 242 37 86 26 51 26

Province 882 299 454 108 450 138 132352 100 100 100 100

Source�: d’après Insee

L’économie présentielle�: les emplois domestiques

Sans surprise, et comme on l’a déjà vu plus haut, les effets d’entraînement des revenusbasiques sur l’économie domestique ne se traduit que rarement –dans deux pays sur dix- parune augmentation significative des emplois tournés vers la demande locale.

Tableau 26�: les emplois «�domestiques purs�» dans les zones d’étude du Cher

Pour 100 habitants

1993

Pour 100 habitants

2002Variation

1993-2002

Beauce-Gatinais 2,7 3,0 16%

Chinonais 2,7 3,2 22%

Giennois 4,1 4,9 19%

LoirNature 1,7 2,1 37%

Montargis 4,3 4,9 18%Orléans 5,2 5,5 12%

Pays ABC 2,9 3,3 17%

Pays Agglo 5,7 6,0 9%

Perche 3,6 4,0 13%

Touraine Sud 3,4 3,5 5%

Province 4,2 5,0 20%

Ile de France 5,2 5,7 12%

France 4,4 5,1 18%

Source : d’après Unedic

Le tableau 26 rend compte d’une croissance forte des emplois «�domestiques purs�» dans lepays de LoirNature (dédié, on l’a vu, à l’accueil d’actifs travaillant ailleurs), avec +37% etd’une croissance significative dans le Chinonais. En revanche, dans tous les autres paysétudiés, on est en dessous du rythme de croissance de la moyenne de Province. Certes, le tauxde couverture de la population par ces emplois est élevé à Orléans et plus encore dans le PaysAgglo (5,5 et 6 pour 100 habitant pour une moyenne de Province de 5), ce qui suggère qu’unebonne partie de la consommation des ménages des cinq autres pays se reporte vers ces deuxpays urbains, mais au total, le compte n’y est pas�, avec une augmentation globale de 12%seulement, sur les dix pays. Au total, la population des dix pays s’est accrue de 5,3% sur lapériode 1990-1999 (contre 3,5% pour le Province), sept d’entre eux ont vu leur revenuaugmenter plus vite que le revenu/habitant moyen de Province... et la croissance de l’emploidomestique a été beaucoup plus lente qu’en Province. L’explication par le déficit de présencene suffit pas�: certes l’indice de présence du total des dix zones est de 99 (ce qui rend compted’un déficit de consommation de l’ordre de 1%), certes les indices de présence des deux paysurbains, où se trouvent les plus gros consommateurs, sont nettement plus bas (98 pour Orléans

Page 92: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

92

et 97 pour Pays Agglo), mais cela ne suffit pas à expliquer la «�perte en ligne�» que l’on peutobserver.

Tableau 27�: Les indices de présence dans les pays.

indice de

présence

BeauceGatinais 102

chinonais 102

Giennois 102

LoirNature 101

Montargis 100

Orléans 98

paysABC 101

paysAgglo 97

Perche 105

TouraineSud 103

Source�: d’après Insee

Page 93: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

93

Volet 4 - L’axe ligérien : un territoire « métropolitain » en devenir ?Laurent Davezies

Oeil – Université Paris XIIFévrier 2007

Rapport à la DRE centre

L’Axe Ligérien, tel qu’il a été défini dans les termes de référence, est constitué de quatrezones d’emploi (selon la définition Insee de 1994)�: ZE d’Orléans, de Blois, d’Amboise et deTours.

Au total, l’Axe Ligérien (AL) atteint le million d’habitant en 1999, ce qui le place, en tant queterritoire, dans la catégorie de la «�Métropole Nantes-St Nazaire�», ou des aires urbaines deToulouse, Nice ou Bordeaux. Le plus gros de la population (88%) de l’A.L. appartient à unede ses quatre aires urbaines ou à une commune «�multipolarisée�», les 120 000 autres habitanten milieu rural. Deux grandes aires urbaines de poids pratiquement égal dominent�: Tours(20ème aire urbaine française avec 376 000 habitants) et Orléans (22ème avec 356 000 habitants).Les deux autres aires urbaines ont un poids largement inférieur, avec Blois (66ème avec117�000 habitants) et surtout Amboise (249ème avec seulement 22 000 habitants).

Dans l’ensemble, le territoire de l’A.L. a connu depuis 25 ans une forte progressiondémographique , avec globalement un taux de croissance deux fois plus rapide, pratiquementà chaque recensement depuis 1975, que la moyenne de Province.

Cette performance tient à un solde naturel élevé, plus encore à Orléans qu’à Tours –les deuxautres zones étant plutôt en dessous de la moyenne de Province- et à des soldes migratoirespositifs (et élevé dans la ZE d’Amboise).

Tableau 1�: Evolution de la population de l’Axe Ligérien. 1975-1999

population

1999 � 75-82 � 82-90 � 90-99 � 75-99

solde

naturel

1982-90

solde

naturel

1990-99

solde

migratoire

1982-90

solde

migratoire

1990-99

ZE Orléans 382 314 10,5% 10,1% 7,9% 31,3% 6,1% 5,8% 4,0% 2,1%

ZE Blois 177 282 5,8% 5,3% 3,4% 15,1% 1,9% 1,5% 3,4% 1,9%

ZE Amboise 67 683 9,5% 9,1% 6,1% 26,8% 1,4% 0,9% 7,7% 5,2%

ZE Tours 379 742 6,6% 5,4% 5,7% 18,8% 4,3% 3,8% 1,0% 1,9%

Axe ligérien 1 007 021 8,0% 7,3% 6,1% 23,1% 4,3% 4,0% 3,0% 2,2%

Loiret 618 126 9,3% 8,4% 6,5% 26,1% 4,1% 3,9% 4,3% 2,6%

Province 47 566 384 3,6% 3,8% 3,5% 11,4% 2,7% 2,3% 2,3% 1,2%

Ile de France 10 952 011 2,0% 5,8% 2,7% 10,9% 6,3% 7,4% -5,4% -4,6%

France 58 518 395 3,3% 4,2% 3,4% 11,3% 3,4% 3,3% 0,9% 0,1% SSource�: Insee

Carte 2�: Evolution de la population des communes de l’Axe Ligérien. 1975-1999

Source�: Insee

Page 94: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

94

De façon générale, sur l’ensemble de la période, l’aire urbaine d’Orléans a un taux devariation de sa population nettement supérieur à celui de l’aire urbaine de Tours. Ditautrement, le rang de l’aire urbaine d’Orléans s’améliore (passant de la 23ème à la 22ème placeentre 1990 et 1999) alors que celui de Tours se dégrade, passant de la 17ème à la 20ème place.Entre 1975 et 1999, l’écart de l’augmentation de la population des deux aires urbaines (selonleur périmètre 1999) est de l’ordre de 20 000 habitants...

Les moteurs de l’économie de l’Axe Ligérien

Le tableau 3 fournit une estimation de la structure des bases économiques de l’Axe Ligérien etdes zones d’emploi qui le composent. Comparé à la moyenne des aires urbaines françaises(indice 100), l’Axe apparaît comme plutôt plus spécialisé dans la production privée (indice103) et plus encore dans l’emploi public (indice 108). En revanche les revenus «�résidentiels�»y pèsent nettement moins que dans la moyenne des aires urbaines françaises (indice 94). Lepoids qu’occupent les revenus sociaux est légèrement plus élevé que dans la moyenne desaires urbaines (indice 103).

Tableau 3�: Estimation de la structure des bases économiques de l’Axe Ligérien (1999)

en %

en indice, 100 = moyenne AU en indice (% à l'Axe Ligérien)

Axe ligérien Axe ligérien Axe ligérien ZE Orléans ZE Blois ZE Amboise ZE Tours

Salaires basiques privés 12,9% 87 100 105 102 74 77

BIC 3,4% 103 100 87 108 107 105

BNC 3,6% 252 100 96 92 81 109

Bénéf agricole 1,1% 183 100 86 171 157 63

rev. Cap. Mob, Immob. & fonciers 3,3% 95 100 101 103 71 99

Total basique productif privé 24,3% 103 100 100 105 83 88

Salaires basiques publics 22,7% 108 100 108 71 49 100

Salaires résidentiels importés 5,4% 62 100 135 162 380 136

Pensions de retraites 26,1% 103 100 90 107 105 102

Dépenses touristes 8,5% 100 100 90 113 111 98

Total base résidentielle 40,0% 94 100 96 116 143 106

Prestations de chomage 1,8% 80 100 88 93 87 115

Prestations familiales 3,7% 99 100 103 90 92 99

Aide sociale de l'Etat 0,2% 108 100 96 93 72 110

Remboursement soins de sante 5,2% 101 100 98 94 91 103

Minimum vieillesse 0,5% 92 100 88 114 104 101

RMI 1,7% 192 100 96 93 72 110

Total base sociale 13,1% 103 100 98 93 88 104

Base Totale 100,0% 100 100 100 100 100 100

Source�: calculs de l’auteur

Tableau 4�: Estimation de la structure des bases économiques de l’Axe Ligérien (1999

poids de la base: Axe ligérien ZE Orléans ZE Blois ZE Amboise ZE Toursproductive assez élevée moyenne assez élevée faible faible

dont salariés privés faible assez élevée assez élevée faible faiblepublique élevée élevée faible très faible moyenne

résidentielle faible faible assez élevée élevée assez élevée

dont navettes très faible assez élevée élevée très élevée élevée

dont retraites moyenne faible assez élevée assez élevée assez élevéedont tourisme moyenne faible assez élevée assez élevée moyenne

Source�: calculs de l’auteur

Page 95: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

95

Comme le montre le tableau 4, la structure des bases des quatre territoires (zones d’emploi)composant l’A.L. est assez différenciée. Les bases productives sont plus fortes dans les deuxzones de l’Est, à Orléans et surtout Blois. Tours et Amboise dépendant plus d’autres sourcesde revenu , publics et résidentiels/navetteurs pour la première et résidentiels pour la seconde(aussi bien liés aux navetteurs, aux touristes qu’aux retraités). Blois voit compensé sonmanque de revenus publics par des revenus résidentiels (surtout du fait des navetteurs) etOrléans , dispose à la fois de fortes bases publiques et résidentielles (ces dernières étantsurtout le fait de navetteurs dont les revenus résidentiels compensent un certain déficit derevenus de retraite et de tourisme). On voit ainsi se profiler un certain clivage Est-Ouest ausein de l’Axe ligérien.

Une vive dynamique démographique ... mais territorialement déséquilibrée

On l’a dit, avec son million d’habitant, l’axe ligérien peut, sur le papier, rejoindre le club desvilles millionnaires. Comme le montre le tableau 5, l’A.L. se situe, en poids démographique,dans la catégorie des six grandes métropoles de la France de province. Du point de vue dudynamisme démographique, elle enregistre entre 1990 et 1999 des performances honorables,mais inférieures à celles de Toulouse, de la métropole Nantes-St Nazaire ou de Lyon.

Resitué dans le contexte de la Loire en aval d’Orléans, on voit que l’A.L. enregistre unecroissance démographique moins rapide que l’aire urbaine d’Angers et surtout Nantes-StNazaire.

Comme le montre le graphique 6, on assiste à une sorte de rupture, à mi-chemin entre Orléanset Tours, qui divise l’axe ligérien en deux: d’un côté l’aire urbaine d’Orléans dont ledynamisme semble lié à son appartenance à l’espace urbain parisien. Puis, un fort décrochageà partir de l’aire urbaine de Blois. Plus en aval, de Blois à Nantes, plus on se rapproche dulittoral, plus la dynamique démographique est vive. Le fait que l’A.L. soit ainsi partagé entrece qui apparaît comme deux logiques territoriales distinctes autorise à s’interroger sur sonunité...

Tableau 5�: Evolutions démographiques d’espaces urbains choisiscomparables à l’Axe ligérien

population1975

population1982

population1990

population1999 � 75-82 � 82-90 � 90-99 � 75-99

AU Lyon 1 396 275 1 449 319 1 551 133 1 648 216 3,8% 7,0% 6,3% 18,0%

AU Aix-Marseille 1 370 824 1 432 389 1 455 122 1 516 340 4,5% 1,6% 4,2% 10,6%

AU Lille-R.-T. 1 069 791 1 083 302 1 112 859 1 145 239 1,3% 2,7% 2,9% 7,1%Métro NSN 824 391 883 510 941 446 1 024 075 7,2% 6,6% 8,8% 24,2%

Axe ligérien 818 363 884 033 948 778 1 007 021 8,0% 7,3% 6,1% 23,1%

AU Toulouse 687 212 737 448 841 152 964 797 7,3% 14,1% 14,7% 40,4%

AU Nice 743 212 806 775 891 319 933 080 8,6% 10,5% 4,7% 25,5%

AU d'Angers 257 715 283 473 308 387 332 624 10,0% 8,8% 7,9% 29,1%

Source�: Insee

Page 96: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

96

Graphique 6�: Evolution 1990-1999 de la populationDes aires urbaines/zones d’emploi des bords de Loire en aval d’Orléans

0,0%

2,0%

4,0%

6,0%

8,0%

10,0%

Métro

NSN

AU d'Ang

ers

AU Tou

rs

AU A

mbo

ise

AU B

lois

AU O

rléan

s

AU

ZE

Source�: Insee

Un rythme de créations d’emplois lent... sauf à Orléans

On retrouve pour les emplois (emplois totaux et emplois salariés privés «�Unedic�») le mêmegenre de positionnement de l’axe ligérien, mais en plus prononcé.

D’abord, en termes de rythme de création nette d’emplois, l’axe ligérien fait mieux que quatredes six métropoles de province, mais seulement qu’une seule, Lille, pour les emplois salariésprivés. L’Axe ligérien fait à peine mieux que la province pour l’emploi total et moins bienpour l’emploi salarié privé. Dans les deux cas, c’est la zone d’Orléans qui «�sauve�» l’Axed’un rang nettement inférieur.�En effet, la zone de Tours et plus encore celle de Bloisenregistrent des variations très modestes de leurs emplois, celle d’Amboise tirant son épingledu jeu.

Tableau 7�: Evolutions de l’emploi total (Insee, 1990-1999) et salarié privé (Unedic 1993-2002) d’espaces urbains choisis comparables à l’Axe ligérien

� 1990-99 emplois

� 1990-99 emplois

� 1993-2002 Unedic

� 1993-2002 Unedic

AU Toulouse 50 249 14,4% 87 237 41%

Métro NSN 48 755 13,6% 79 940 35%

AU Nice 3 940 1,2% 49 288 24%

AU Aix-Marseille 16 743 3,2% 72 742 22%

AU Lyon 35 626 5,2% 98 309 20%

Axe ligérien 21 334 5,4% 47 830 20%

AU Lille-R.-T. 16 744 3,8% 53 085 17%

Province 737 226 4,3% 2 027 393 21%

ZE Orléans 13 432 8,8% 24 633 25%

ZE Blois 948 1,4% 6 211 15%

ZE Amboise 945 4,4% 2 593 22%

ZE Tours 6 009 4,0% 14 393 16%

AU d'Angers 15 916 13,6% 20 857 30%

Sources�: Insee & Unedic

Page 97: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

97

De nouveau, et plus nettement encore que pour la démographie, une analyse «�au fil del’eau�», telle que présentée dans le graphique 8, rend compte du véritable «�trou�d’air�» , entermes de dynamique économique, entre les pôles dynamiques d’Orléans et à l’aval d’Angers.L’axe ligérien se trouve, là aussi, partagé entre deux dynamiques distinctes en amont et enaval de Blois.

Alors que la dynamique démographique s’intensifiait en partant de Blois vers l’Ouest, on voitque Tours fait exception, avec une variation de son emploi bien plus faible que ce que l’onattendrait, au vu de sa situation géographique (plus proche de l’eldorado atlantique) et de sataille démographique. A taille égale avec la zone d’Orléans, celle de Tours crée deux foismoins d’emplois entre 1990 et 1999 et 40% d’emplois salariés privés en moins entre 1993 et2002.

Graphique 8�: Evolution 1990-1999 de l’emploi et 1993-2002 de l’emploi salarié privédes aires urbaines/zones d’emploi des bords de Loire en aval d’Orléans

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

35,0%

40,0%

Métro NSN AU d'Angers ZE Tours ZE Amboise ZE Blois ZE Orléans

emploi 90-9 Unedic 1993-2002

Source�: Insee et Unedic

Un encadrement dans l’Axe qui n’est «�métropolitain�» qu’à Orléans...

L’analyse de la qualification des emplois de l’A.L., comparé aux métropoles françaises, rendcompte d’un niveau de présence des emplois d’encadrement globalement très médiocre maisplutôt élevé dans la seule zone d’emploi d’Orléans. Globalement, le million d’habitant del’A.L. ne le hisse pas dans la catégorie des métropoles à haute qualification de l’emploi. Enrevanche, la zone d’emploi d’Orléans, avec seulement 400 000 habitants, peut se comparer àplusieurs des métropoles millionnaires (pour les cadres publics et privés mais pas pour lesprofessions libérales, étonnamment peu présentes). A l’inverse, celle de Tours, d’un poidsdémographique pourtant comparable se situe très en dessous et ressemble plus à une villemoyenne de province. Plus frappant, en termes d’évolution 1990-1999, est le fait que lesemplois de cadres d’entreprise progressent beaucoup plus vite dans les zones de Blois (+21%)et surtout d’Amboise (+55%) que dans la zone d’Orléans (+13%) ou en province (+12%).Tours restant en queue de peloton (+11%).

De nouveau, comme le montre le graphique 10, on note la zone de «�creux�» partageant l’A.L.entre la partie orientale, partie prenante du système parisien et la partie occidentale dont les

Page 98: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

98

indicateurs semblent corrélés à la distance à l’océan. Dit autrement, et en première analyse, ilsemble que les deux faits géographiques structurants que sont la région parisienne et le littoralatlantique laissent peu de place au troisième qu’est le fleuve.

Tableau 9�: La présence des emplois d’encadrement dans des espaces urbains choisiscomparables à l’Axe ligérien. En indice (100= poids dans l’emploi de province)

Professionslibérales

Cadresfonction pub.,

prof.intel.&artist.

Cadresd'entreprise

AU Toulouse 141 155 214

AU Lyon 109 119 201

AU Lille-R.-T. 91 120 165

AU Aix-Marseille 155 141 155AU Nice 176 110 148

Métro NSN 99 110 133

Axe ligérien 90 115 125

Province 100 100 100

ZE Orléans 82 129 148

ZE Blois 85 85 109

ZE Amboise 101 80 80

ZE Tours 98 119 113

AU d'Angers 96 124 109

Source�: Insee

Graphique 10: La présence des emplois d’encadrement des aires urbaines/zonesd’emploi des bords de Loire en aval d’Orléans. En indice (100= poids dans l’emploi de

province)

0

20

40

60

80

100

120

140

160

Métro NSN AU d'Angers ZE Tours ZE Amboise ZE Blois ZE Orléans

Professions libérales Cadres fonction pub., prof. intel.&artist.

Cadres d'entreprise

Source�: Insee

Un solde migratoire des cadres négatif�!

Un élément assez alarmant –et difficile à comprendre- tient au fait que globalement, en dépitde son solde migratoire flatteur, celui des cadres est négatif dans la période 1990-1999. Sil’Axe est candidat au titre d’espace métropolitain, ce point est l’un des plus problématiques.Ce déficit migratoire tient exclusivement à la zone de Tours, qui voit partir 2 200 cadres deplus qu’elle n’en attire. Une analyse de l’aire urbaine de Tours, plus resserrée rend compteégalement de cette hémorragie. On trouve là un des éléments les plus frappants de ce qui faitla différence de nature entre ces deux villes, de tailles pourtant comparables, que sont Orléanset Tours.

Page 99: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

99

Tableau 10�: Solde migratoire des cadres dans les zones de l’Axe ligérien.

sortants 1990-1999

entrants1990-1999

solde 1990-1999

ZE Orléans 7 446 8 369 923

ZE Blois 2 107 2 668 561

ZE Amboise 668 1 177 509ZE Tours 9 178 6 958 -2 220

Axe ligérien 17 384 17 157 -227

Source�: Insee

Des activités de services techniques supérieures peu développées

Du point de vue des emplois salariés privés travaillant dans les secteurs des servicessupérieurs techniques19 aux entreprises, la situation de l’Axe ligérien n’est pas non plusparticulièrement flatteuse. Ils ne pèsent en 2002 que 3,4% de l’emploi salarié privé de l’Axe,soit à peine plus que les 3,1% du total de la province et ne progressent que légèrement plusvite qu’elle entre 1993 et 2002 (46,1% contre 36,4%).

Il est frappant de constater, sur cet indicateur et contrairement à ce qui a été vu plus haut, quela présence de ce type d’emploi, qui inclut les secteurs particulièrement stratégiques liés àl’informatique, semble d’autant moins forte que les villes se situent à l’Ouest. Comme lemontre le graphique 12 , le maximum est atteint à Orléans (4,4%), puis, après une baisse trèsforte à Blois et Amboise, la présence de ces activités reste très moyenne de Tours à Nantes-StNazaire. Du point de vue de la variation de ce type d’emploi, la relation avec la longitude estencore plus nette�: plus on va vers le littoral, moins elle est forte. On notera, du reste, que ceteffet-Ouest se retrouve aussi dans les données médiocres de Toulouse et Bordeaux parcomparaison avec ce que l’on voit dans les métropoles de l’Est, avec Lyon, Aix-Marseille etLille (Nice connaissant, comme on le sait, une véritable panne économique depuis le débutdes années 1990).

Tableau 11�: La présence des services supérieurs techniques dans des espaces urbainschoisis comparables à l’Axe ligérien. En indice (100= poids dans l’emploi salarié privé de

province)1993 2002

� points 93-02 � 1993-02 � 1993-02

AU Lyon 2,0% 5,1% 3,1% 19 848 210,9%

AU Aix-Marseille 1,9% 4,1% 2,2% 10 168 158,2%

AU Lille-R.-T. 3,6% 6,7% 3,1% 12 967 116,3%

AU Bordeaux 3,1% 4,3% 1,2% 5 106 78,8%

Axe ligérien 2,8% 3,4% 0,6% 3 089 46,1%

AU Toulouse 4,1% 4,1% 0,0% 3 505 39,8%

Métro NSN 3,6% 3,2% -0,4% 1 720 21,0%

AU Nice 4,8% 4,6% -0,2% 1 866 19,2%

Province 2,7% 3,1% 0,4% 97 872 36,4%

ZE Orléans 3,2% 4,4% 1,2% 2 245 70,5%

ZE Blois 2,2% 2,0% -0,2% 41 4,5%

ZE Amboise 1,7% 1,9% 0,2% 79 38,5%

ZE Tours 2,6% 3,0% 0,3% 724 30,2%

AU d'Angers 3,1% 3,1% 0,0% 652 29,6%

Source�: Unedic

19 Les secteurs concernés sont les suivants�:72.1 Conseil en systèmes informatiques72.2 Réalisation de logiciels

72.3 Traitement de données72.4 Activités de banques de données72.5 Entretien et réparation de machines de bureau et de matériel informatique72.6 Autres activités rattachées à l'informatique

73.1 Recherche-développement en sciences physiques et naturelles74.2 Activités d'architecture et d'ingénierie74.3 Activités de contrôle et analyses techniques

Page 100: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

100

Graphique 12: La présence et la variation des services supérieurs techniques des airesurbaines/zones d’emploi des bords de Loire en aval d’Orléans. En indice (100= poids

dans l’emploi de province)

0

50

100

150

200

250

ZE Orléans ZE Blois ZE Amboise ZE Tours AU d'Angers Métro NSN

� en % 1993-02 Part de l'emploi 2002

Source�: UnedicNote�: indice 100 = présence province = 3,1%�; variation province = 36,4%

On retrouve donc, une nouvelle fois, un Axe ligérien dont les deux grands villes,apparemment de poids égal, se trouvent connaître en fait des situations et des évolutions trèsdifférentes, avec un Orléans doté des caractéristiques des «�grandes�» et un Tours restant dansun profil de «�petite�» (plus modeste encore que la moyenne de province à l’égard de cetindicateur) et deux maillons intermédiaires, Blois et Amboise introduisant plus de rupture, entermes de profil, que de continuité entre les deux grandes villes.

Une faible dynamique de créations nettes d’emplois salariés privés

Globalement, l’Axe ligérien enregistre une évolution de son emploi salarié privé plutôtdécevante au regard de sa forte dynamique démographique. Voilà un territoire dans lequel lapopulation augmente pratiquement deux fois plus vite qu’en général en province et danslequel l’emploi salarié privé augmente pourtant moins vite (20% contre 21% en province).

On est loin des 41% de croissance de l’aire urbaine de Toulouse ou des 35% de la zoneNantes-St Nazaire. Là encore l’aire urbaine d’Angers, dopée par la proximité du littoral, faitbeaucoup mieux, avec + 30%. Deux points bas, pourrait-on dire, avec Blois (15%) et Tours(16%). Les deux zones qui s’en sortent le mieux sont, d’abord, celle d’Orléans (25%) , et plusmodestement celle d’Amboise (22%). De nouveau, on observe que l’Axe ligérien contient le«�point bas�» entre Orléans et la mer.

Tableau 13�: Evolution 1993 – 2002 de l’emploi salarié privé (Unedic) des espaces del’Axe ligérien. En indice (indice 100= 1993)

1993 1996 2000 2002

ZE Orléans 100 106 122 125

ZE Blois 100 102 109 115

ZE Amboise 100 105 123 122

ZE Tours 100 102 114 116

Axe ligérien 100 104 117 120

Province 100 104 117 121

Source�: Unedic

Page 101: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

101

Graphique 14�: Evolution 1993 – 2002 de l’emploi salarié privé (Unedic) des espaces del’Axe ligérien. En indice (indice 100= 1993)

100

105

110

115

120

125

130

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

ZE Orléans

ZE Blois

ZE Amboise

ZE Tours

Axe ligérien

Province

Source�: Unedic

La base productive�: des spécialisations productives assez banales ou peu partagées entreles quatre zones

Le tableau 15 rend compte du fait que les principaux secteurs d’emplois de salariés privés quisoient communs aux quatre zones se situent dans des fonctions banales�: action sociale,commerce de détail, BTP, transports routiers, activités de santé.... Ces emplois ont pourl’essentiel des fonctions «�domestiques�» et répondent à la demande locale.

Comme on l’a vu plus haut pour les services supérieurs techniques, il y a peu de secteursproductifs «�basiques�» de taille significative qui soient partagés entre les zones de l’Axe. Leseul qui apparaisse est celui de l’industrie pharmaceutique que l’on retrouve dans lesprincipaux secteurs d’Orléans, Tours et Amboise. Comme le montre le tableau 16, qui recenseles secteurs qui ont le plus créé d’emplois salariés privés entre 1993 et 2003, ce secteurpharmaceutique est le seul qui soit également, dans chacune des zones –y compris celle deBlois- dans les plus gros secteurs créateurs d’emploi basiques productifs.

De façon générale, les secteurs basiques productifs progressent plus rapidement à Orléans quedans le reste de l’Axe. Etonnamment, le secteur des services aux entreprises, un des plusdynamiques ces années-là dans les villes françaises, n’apparaît pas dans les 25 secteurs ayantle plus progressé dans la zone de Tours�!

Pour le reste on observe une certaine dispersion, avec les matières plastiques à Orléans,l’outillage à Tours, les composants électroniques, la fonderie, la chaudronnerie, l’imprimerie àAmboise, la mécanique ou les forges à Blois... En bref, on a affaire à deux petits«�métropoles�» dont l’une (Tours) marque le pas sur l’autre (Orléans) et deux ZE moyennes,plus industrielles, dont l’une (Amboise) se révèle très dynamique et l’autre (Blois) connaîtplus de difficulté.

Page 102: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

102

Tableau 15�: les 25 secteurs de l’Axe ligérien employant le plus de salariés privés en 2003

Axe Orléans Blois amboise ToursSélection et fourniture de personnel 17 295 8 059 2 737 607 5 892Action sociale 15 521 5 203 3 399 1 162 5 757Commerce de détail en magasin non spécialisé 11 203 4 402 1 796 631 4 374Autres commerces de détail en magasin spécialisé 10 865 4 256 1 448 355 4 806Construction d'ouvrages de bâtiment ou de génie civil 9 765 3 446 1 911 629 3 779Transports urbains et routiers 8 517 3 428 1 375 321 3 393Activités pour la santé humaine 8 241 2 698 1 544 223 3 776Activités juridiques, comptables et de conseil de gestion 7 646 4 314 779 275 2 278Travaux de finition 6 924 2 540 1 399 564 2 421Travaux d'installation 6 836 2 990 982 2 698Activités de nettoyage 6 567 3 177 1 052 2 323Commerce de gros d'équipements industriels 6 115 3 209 695 2 103Restaurants 5 856 2 252 865 330 2 409Autres organisations associatives 5 358 2 526 973 1 746Sécurité sociale obligatoire 5 289 2 825 907 1 552Industrie pharmaceutique 4 950 2 107 823 1 439Intermédiation monétaire 4 663 2 397 614 1 601Commerce de véhicules automobiles 4 316 1 616 876 187 1 637Commerce de gros de produits intermédiaires non agricoles 4 108 2 069 190Autres industries alimentaires 3 867 1 110 215Services divers fournis principalement aux entreprises 3 793 1 689 693 1 376Fabrication d'équipements automobiles 3 560 2 164Transformation des matières plastiques 3 500 754 248 1 431Fabrication d'équipements mécaniques 3 418 1 708Assurance 3 278 1 497 1 441Total Unedic 2001 289 429 124 440 46 388 14 516 104 085

Source: Unedic

Tableau 16�: les 25 secteurs de l’Axe ligérien créant le plus d’emplois salariés privésentre 1993 et 2003

Axe ligérien Orléans Blois Amboise ToursAction sociale 5 339 1 890 883 320 2 246Activités d'architecture et d'ingénierie 1 021 625 98 279Activités de nettoyage 1 750 1 003 270 465Activités juridiques, comptables et de conseil de gestio 2 175 1 716 79 349Activités liées au sport 639 302 93 227Activités pour la santé humaine 672 370Assainissement, voirie et gestion des déchets 743 375 56 234Autres commerces de détail en magasin spécialisé 1 221 600 40 519Autres organisations associatives 887 636 268Commerce de détail en magasin non spécialisé 2 111 785 430 202 694Commerce de gros d'équipements industriels 1 374 904 125 57 288Conseil en systèmes informatiques 1 280 802 116 362Enquêtes et sécurité 641 512Industrie pharmaceutique 1 299 545 91 331 332Manutention et entreposage 1 046 945 116Organisation du transport de fret 1 365 917 453Publicité 914 529 375Restaurants 1 648 558 253 98 739Sélection et fourniture de personnel 11 941 5 924 1 587 487 3 943Services divers fournis principalement aux entreprises 1 014 705 196Télécommunications 698 405 293Traitement des métaux ; mécanique générale 863 236 431Transformation des matières plastiques 1 006 601 336Transports urbains et routiers 1 155 334 78 534Travaux d'installation 885 127 477Total Unedic 1993-2003 46 684 25 584 5 365 2 481 13 254

Source: Unedic

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103

La base publique�: un secteur public très diversement représenté et qui se maintient.

Il convient de manipuler et de commenter les données d’emploi public avec prudence. Leconcept statistique n’étant pas clairement établi, il s’agit, dans les données du recensement,d’un «�paquet�» regroupant tout ce qui n’est pas privé , soit aussi bien des activitésd’administration publique, sanitaires, sociales, pédagogiques ou des entreprises publiques.

Tableau 17�: les emplois publics dans l’Axe ligérien. 1990 - 1999

Total

emplois

détenus par

des salariés

du public

RP99

� 1990-99

emplois

salariés du

secteur

public

� 1990-99

emplois

salariés du

secteur

public

Emplois

publics en %

de l'emploi

1999

ZE Orléans 49 871 -481 -1,0% 30,1%

ZE Blois 18 144 432 2,4% 26,0%

ZE Amboise 4 970 862 21,0% 22,0%

ZE Tours 47 339 -401 -0,8% 30,5%

Axe ligérien 120 324 412 0,3% 29,1%

Province 4 739 065 -139 776 -2,9% 26,7%

Ile de France 1 385 748 -167 966 -10,8% 27,5%

France 6 124 813 -307 742 -4,8% 26,9%

Source: Insee

Sans surprise, ces emplois occupent une place plus importante, pratiquement égale, dansl’emploi des zones d’Orléans et de Tours, avec 30% de l’emploi total. Il s’agit là d’un niveauplutôt supérieur à ce que l’on trouve dans des aires urbaines comme celle de Lyon (24%),Toulouse (28%) , Lille (28%) et comparable à ce que l’on retrouve dans celles de Marseille-Aix (31%) ou de Bordeaux (30%). En revanche, quand toutes ces métropoles voient leuremploi public se réduire entre 1990 et 1999, celui de l’Axe ligérien se maintient (largementgrâce à la progression observée à Amboise).

On observe qu’à taille démographique égale, la zone d’Orléans a un taux d’emplois publicsinférieur à celui de la zone de Tours, alors qu’elle a de l’ordre de 2 000 emplois publics deplus ( elle est le siège de l’administration régionale). Cela tient au plus fort dynamisme del’activité privée à Orléans qu’à Tours, ce qui explique la plus forte dépendance de Tours àl’égard de ce type d’emploi.

Les deux zones de Blois et moins encore d’Amboise ont une moins forte présence d’emploispublics, n’étant pas dotées d’un statut de chef-lieu.

La base résidentielle�: une présence moyenne et disparate de retraités

La montée en puissance de la part des retraités dans les titulaires de revenus20 a commencé àfortement augmenter en France ces dernières années. Représentant 29% en 1990, ilsprogressent à 32% des titulaires de revenus français en 1999.

En termes d’évolution, quand la France voit sa population active occupée progresser de780�000 unités entre 1990 et 1999, le nombre de retraités augmente de 1,4 million. En

20 Les «�titulaires de revenus�» ici, regroupent les actifs occupés et les retraités.

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104

d’autres termes, la variation des retraités explique 64% de la variation du nombre de titulairesde revenus. Dans le club des six métropoles millionnaires de Province, la variation est moinsforte, avec une contribution des retraités à la variation du nombre de titulaires de revenus del’ordre de 50%.

Comme le montre le tableau 18, la situation de l’Axe est composite. Globalement, une foisn’est pas coutume, l’évolution actuelle ressemble à celle des métropoles de Province, avecune contribution des retraités à la variation des titulaires de revenus de «�seulement�» 49%,soit beaucoup moins que les 64% nationaux. En termes de présence également, l’Axe seconforme au profil des métropoles millionnaires�: les retraités y passent de 28% à 30% destitulaires de revenus.

Tableau 18�: La part des retraités dans les titulaires de revenusdans les zones de l’Axe ligérien. 1990 et 1999

Retraités en %

titulaires de

revenu 1990

Retraités en %

titulaires de

revenu 1999

�90-99 pop active

occupée

�90-99

retraités

� 90-99

titulaires de

revenus

Contribution

des retraités

à � titulaires

de revenus

1990-1999

ZE Orléans 24,9% 27,3% 12 683 11 649 26 936 43%

ZE Blois 33,0% 35,6% 1 446 4 924 9 006 55%

ZE Amboise 33,5% 34,1% 2 333 1 517 4 774 32%

ZE Tours 27,4% 31,1% 5 638 13 151 23 473 56%

Axe ligérien 28,0% 30,7% 22 100 31 241 64 189 49%

Source: Insee

C’est dans le détail des zones que les choses se mettent à se diversifier. On observe en effet ausein de l’Axe une véritable divergence entre les deux principaux pôles�: la zone d’Orléansd’une part, qui, comparée au reste de l’Axe et aux métropoles millionnaires se trouve à la fois«�sous-dotée�» en retraités (avec 27% de ses titulaires de revenus) et avec une plus faiblecontribution à la variation du nombre de titulaires de revenus (43%). Il convient de relativiserla portée de ces deux données�: si la part des retraités est effectivement plus modeste dans lestitulaires de revenus de la zone d’Orléans, avec ce que cela la prive de revenus garantis etstables, leur faible contribution à la croissance des titulaires de revenus tient au fait que lesactifs occupés augmentent rapidement et plus encore que le nombre de retraités. Le nombre deces derniers varie de 23% entre 1990 et 1999 et de seulement 16%, au total, dans les six villesmillionnaires.

La zone de Tours, de son côté, connaît une dépendance plus forte à ce type de revenu (lesretraités y représentent 31% des titulaires de revenus en 1997 et contribuent à 56% de lavariation du nombre de titulaires. On est ici, sur les deux variables, plus proche du modèlenational moyen que de celui des métropoles de Province et moins encore de celui de la zoned’Orléans. Cette part importante des retraités dans la variation du nombre de titulaires derevenus tient à un double mécanisme, d’accélération du nombre de retraités (+ 24%) et deralentissement du nombre d’actifs occupés (+4%).

Les zones d’Amboise et de Blois sont, encore une fois dans des situations et des dynamiquestrès différentes�: Blois cumule une faible croissance du nombre et de ses actifs occupés et deses retraités. On est dans une logique arithmétique différente de celle de la zone de Tours,avec un plus fort poids encore des retraités dans les titulaires de revenus (36%) et une fortecontribution à la variation des titulaires de revenus (55%) résultant moins de la progression dunombre de retraités, qui est faible (14%) que du taux, encore plus faible relativement, devariation de ses actifs occupés.

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105

Amboise constitue un quatrième modèle, marqué par un fort dynamisme démographique quien fait la zone championne de l’Axe en termes de progression des actifs occupés. Laprogression du nombre de ses retraités, qui pèsent pourtant lourd dans ses titulaires de revenus(34%) est la plus faible de l’Axe, avec seulement 12%. Rien d’étonnant donc à ce que cettezone, enregistrant une sorte de rajeunissement relatif, ne doive aux retraités que 32% de laprogression de ses titulaires de revenu.

Tableau 19�: Variations du nombre des actifs occupés et des retraités dans l’Axe ligérien

� retraités 1990 - 1999

� population active occupée 1990 - 1999

ZE Orléans 23% 8%ZE Blois 14% 2%ZE Amboise 12% 9%ZE Tours 24% 4%

Axe ligérien 20% 6%6 métropoles 16% 6%Province 16% 5%

Source: Insee

La base résidentielle�: des revenus de navetteurs moyens sans intégration du marché del’emploi de l’Axe

On l’a vu plus haut, une part significative de la base économique des zones de l’Axe ligérienprovient du revenu des navetteurs, c’est-à-dire de revenus d’actifs vivant dans ces zones ettravaillant ailleurs. Ces revenus représentent entre 7 et 9% de la base économique des zonesd’Orléans, Tours et Blois et 20% de celle d’Amboise. Comparées à la moyenne des airesurbaines françaises, dont les revenus de navetteurs représentent en moyenne de 9% de leurbase économique, les trois zones de l’Axe sont plutôt dans la moyenne nationale. D’ores etdéjà, et avant de détailler la géographie des navettes domicile-travail entre les zones de l’Axe,ces données moyennes - à l’exception de celles d’Amboise- suggèrent une faible intégrationdes marchés de l’emploi de l’Axe ligérien. Une des caractéristiques en même temps qu’un desavantages majeurs des territoires métropolitains tient à des effets d’intégration permettant, parun élargissement des champs de choix, un meilleur appariement des demandes et des offresd’emploi. Cela ne semble pas encore être le cas le long de la Loire.

Avant d’analyser les échanges domicile travail entre ces zones, on peut observer une grandedifférence dans leurs taux d’emplois (tableau 20)�. Tours et Orléans connaissent à cet égarddes situations et des évolutions très différentes�: dans la première, le nombre d’emploi excèdelargement le nombre d’actifs occupés, et cela de façon croissante entre 1990 et 1999. En bref,la zone de Tours constitue un pôle d’emploi pour des actifs qui n’y vivent pas (avec ce quecela comporte de «�fuite�» de leurs revenus). Dans celle d’Orléans, les évolutions sontéquilibrées, avec un nombre égal d’emplois et d’actifs occupés ( à 9 près�en 1999�!). Cela nesignifie pas que les actifs occupés de la zone d’Orléans y travaillent tous, comme on le verraplus bas, mais que la zone d’Orléans combine une capacité économique , comme on l’a vuplus haut, à créer de nouveaux emplois, tout en étant doté d’avantages résidentiels setraduisant par une croissance comparable des actifs y vivant.

Les zones de Blois et plus encore d’Amboise sont dans la situation inverse de celle de Tours,avec une attraction encore plus forte vis-à-vis des actifs que des emplois. La différence entre

Page 106: Diagnostic productivo-résidentiel des territoires de la région Centre

106

les deux est que dans la zone de Blois, dont on a évoqué les difficultés économiques, l’emploirecule et la croissance des actifs occupés (ailleurs) permet une compensation forte en termesde revenu (dans les mêmes termes que la compensation par les retraités évoquée plus haut),alors que dans celle d’Amboise, beaucoup plus dynamique et attractive sur le plan résidentiel,ce sont à la fois les emplois et les actifs –et plus encore ces derniers- qui augmentent.

Tableau 20�: Variation du nombre des emplois et des actifs occupésdans les zones de l’Axe ligérien. 1990-1999.

emplois 1990emploi1999 � emplois

actifs occ. 1990

actifs occ. 1999

� actifs occ.

emplois - actifs 1990

emplois - actifs 1999

ZE Orléans 153 006 165 866 12 860 153 232 165 857 12 625 -226 9

ZE Blois 69 869 69 738 -131 70 740 70 976 236 -871 -1 238

ZE Amboise 21 873 22 585 712 25 304 27 597 2 293 -3 431 -5 012ZE Tours 149 508 155 451 5 943 145 774 151 276 5 502 3 734 4 175

Axe ligérien 394 256 413 640 19 384 395 050 415 706 20 656 -794 -2 066

Source: Insee

On peut tirer plusieurs leçons de l’analyse des navettes domicile-travail. D’abord,globalement, l’Axe ligérien bénéficie d’un léger avantage, en termes de revenus résidentielsdans la mesure où le nombre de ses actifs occupés dépasse celui de ses emplois, et cela defaçon plus nette en 1999 qu’en 1990�: quand 28 000 de ses 416 000 actifs occupés sortenttravailler ailleurs (et pour beaucoup en Ile de France), 26 000 actifs vivant ailleurs viennent ytravailler. Le solde, avantageux en termes de revenu pour l’Axe est donc de 2 000 actifs en1999 (alors qu’il n’était que de 800 en 1990), mais reste relativement modeste (0,5% desactifs de l’Axe).

De façon générale, l’analyse des flux confirme celle des taux d’emploi�: l’Axe ligérien neconstitue pas un marché de l’emploi intégré ni même un marché en voie de le devenir.

Les échanges entre les deux principaux pôles d’emploi, il est vrai géographiquement éloignés,sont faibles et progressent peu. Il n’y a, en 1999, que 479 actifs de la zone de Tours (0,3% deses actifs) qui aillent travailler dans celle d’Orléans et en retour, il n’y a que 323 actifsd’Orléans faisant le chemin inverse (0,2% des actifs de la zone d’Orléans). Ces chiffres sontextrêmement bas, surtout si on les compare avec ce qu’il se passe avec la région parisienne�:les actifs de la zone d’Orléans sont 5 200 à aller y travailler , ce qui est compréhensible vu laproximité géographique. Mais plus étonnamment, ce sont 2 500 actifs de la zone de Tours quivont y travailler (contre 479 allant dans la zone d’Orléans). En gros, quand on travaille loin dechez soi, c’est plutôt pour aller travailler en Ile de France que dans une autre zone de l’Axeligérien.

Ces chiffres ne sont pas très différents de ceux de 1990. Cette année-là, c’était 300 navetteursde la zone de Tours qui allaient travailler dans celle d’Orléans et 201 qui faisaient le chemininverse. L’attractivité de l’Ile de France vis-à-vis des actifs de ces deux zones était légèrementinférieure, attirant 4 800 actifs de la zone d’Orléans et 2 000 de celle de Tours. Dit autrement,le nombre de navetteurs de ces deux zones vers l’Ile de France a augmenté de 850 actifsquand leurs échanges augmentaient de moins de 300... on ne peut donc pas dire qu’unmécanisme d’intégration du marché de l’emploi de l’Axe est en voie de mordre sur la relationà l’Ile de France, au contraire (et cela est d’autant plus étonnant qu’au même moment, entre1990 et 1999, l’Ile de France enregistrait une diminution absolue du nombre de ses emplois�!).

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Tableau 21�: Navettes domicile travail des zones d’emploi d’Orléans et de Tours. 1999

Zone d’emploi d’Orléans. 1999D’où viennent-ils�? Où travaillent-ils�?

Zone d’emploi de Tours 1999D’où viennent-ils�? Où travaillent-ils�?

Source: Insee

Si intégration il y a, elle se joue au sein des deux sous-ensemble constitués par les couplesOrléans-Blois et plus encore Tours-Amboise.

Par un même mécanisme, ces deux couples fonctionnent pourtant de façon opposée�: Orléansoffrant des emplois aux actifs de la zone relativement pénalisée qu’est Blois et Tourscontribuant au succès économique de la zone d’Amboise en fournissant massivement desemplois à ses actifs.

Blois envoie 2 500 actifs vers Orléans qui ne lui en retourne que 1200. Du point de vue deBlois, le flux est significatif, avec 3,5% de ses actifs employés dans la zone d’Orléans. Lesrelations entre Tours et Amboise sont beaucoup plus intenses�: 7 000 actifs de cette dernièrevont travailler à Tours, soit le quart de ses actifs�! Contrairement à Blois, on l’a vu, la zoned’Amboise a de très bonne performances de création d’emploi, ce qui fait qu’elle «�gagne surles deux tableaux�» en bénéficiant et d’une forte dynamique économique et d’avantagesrésidentiels faisant qu’un nombre croissant d’emplois de la zone de Tours sont occupés parses habitants�!

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Les relations entre les zones de Blois et celle d’Amboise, pourtant limitrophes, restentmodestes : quand 750 actifs de celle de Blois vont travailler dans celle d’Amboise, ce sont1000 actifs qui font le chemin inverse. Le fait que les actifs d’Amboise soient plus nombreuxà aller travailler dans la zone pourtant moins dynamique de Blois tient essentiellement à uneaffaire de poids, la première ayant trois fois moins d’emplois que la seconde. En termes de«�modèle gravitaire�», c’est à flux bien plus important d’Amboise vers Blois que l’on devraitassister, et c’est justement la relative crise de cette zone qui limite ce flux.

L’économie résidentielle�: le tourisme

Le poids des revenus touristiques de l’Axe ligérien dans sa base économique, 8,5%,correspond à leur poids moyen dans les bases des aires urbaines françaises. N’émergent queles zones de Blois (9,6%) et d’Amboise (9,4%).

De fait, comme le montrent les tableaux 22 et 23, la zone est faiblement –et de moins enmoins- dotée en résidences secondaires, et son tourisme marchand (nuitées en hôtel etcamping), ne suffit pas à compenser significativement ce déficit touristique.

Tableau 22�: Le tourisme non-marchand dans l’Axe ligérienLes résidences secondaires

Source: Insee

Tableau 23�: Le tourisme marchand dans l’Axe ligérienL’hébergement marchand

En indice�: 100 = nombre/habitant en moyenne en province

nbre places camping 99

nbre places camping>3étoiles 99

Nbre de chambreshotel 99

Nbrechambresplus de 3 étoiles 99

nbre places camping2002

nbre places camping>3étoiles 99

Nbre de chambreshotel 2002

Nbrechambresplus de 3 étoiles 2002

ZE Orléans 26 5 96 71 20 6 94 70

ZE Blois 104 127 130 121 97 109 144 119ZE Amboise 121 75 121 163 117 72 127 157

ZE Tours 26 36 128 140 25 34 123 125

Axe ligérien 46 43 116 112 42 39 116 105

Province 100 100 100 100 100 100 100 100

Ile de France 9 7 121 202 8 7 137 213

France 83 83 104 119 83 83 107 121

Source: d’après InseeNote�: la trame jaune indique un déclin de l’indice entre 1999 et 2002

De façon frappante, les zones de l’Axe ligérien sont faiblement attractives pour les résidentssecondaires. Même les zones de Blois et d’Amboise ont une part de résidences secondairesdans leurs logements inférieur à la moyenne nationale. Son dynamisme démographique, au

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contraire, qui amène de plus en plus de ménages à venir s’installer sur son territoire enrésidence principale (retraités et actifs) fait que -la péri-urbanisation aidant- le nombre de cesrésidences se réduit significativement du fait de leur transformation en résidences principales.Ce sont ainsi plus de 5 000 résidences secondaires qui deviennent résidences principales. Celaconduit bien sûr à limiter les recettes de la base touristique du territoire, et cela d’autant plusque les dépenses touristiques sur le territoire français sont pour 2/3 liées au tourisme non-marchand. Il convient cependant d’être prudent dans l’analyse�: par effet de vasecommunicant, ce manque à gagner touristique peut finalement être bénéfique à l’économie dela zone si ces résidences sont occupées –de façon encore plus intéressante- par des retraités(aisés) venus d’ailleurs ou des actifs travaillant hors de la zone.

Le tourisme marchand semble en revanche plus développé. La densité de l’offred’hébergement marchand est globalement très faible en camping (en dépit de leur assez forteprésence dans les zones de Blois et d’Amboise) et plutôt forte en hôtel, sauf à Orléans, qui estsous-doté, particulièrement du point de vue des hôtels de trois étoiles et plus (proximité àParis�?). Les trois autres zones, y compris celle de Tours, sont avantageusement dotées enoffre hôtelière, particulièrement dans la zone d’Amboise, dont on a déjà vu le caractère trèsattractif.

En revanche, en termes d’évolution, il semble y avoir un recul général des indicateurs d’offred’hébergement marchand dans l’Axe. Sur une période aussi brève que 1999-2002, la plupartdes indicateurs baissent significativement. Il n’y a que sur l’hôtellerie banale qu’Amboiserenforce sa position. On l’a déjà évoqué dans les autres parties de ce rapport sur les territoiresde la région Centre, la fréquentation touristique de la région Centre connaît, depuis le débutdu présent siècle, une inflexion tenant et à des variations conjoncturelles nationales et à undécrochage vis-à-vis des autres régions françaises.

La transformation des bases en économie domestique�: la propension à consommerlocalement approchée par la «�présence�»

Les différentes bases économiques des zones de l’Axe ligérien leur permet, de différentesfaçons, de capter des revenus venus de l’extérieur. Si le premier enjeu des territoires est demaximiser leur base économique, le second réside dans le fait que ces revenus se retrouventdans la consommation locale et stimulent, sur le mode du multiplicateur keynésien, leur«�emploi domestique�». C’est ce mécanisme de circulation monétaire que permet laconsommation qui règle finalement le curseur de l’insertion dans l’emploi des actifs les moinsqualifiés et par là le niveau de la pauvreté et de l’exclusion sur les territoires.

En l’absence de données sur la consommation, il est possible d’approcher la «�propension àconsommer localement�» sur les territoires par la notion de «�présence�». Il s’agit d’unedonnée récemment publiée par l’Insee qui, sur l’année 2003, permet de comptabiliser non pasla population recensée des départements mais celle réellement présente en moyenne dansl’année (compte tenu des absences des habitants et de la présence des touristes). Le tableau 24rend compte de ces données. Un modèle économétrique a permis de désagréger ces données àl’échelle communale, comme le montre la carte 25. On serait donc face à un déficit en gros de3% par rapport à une situation d’égalité entre présence et peuplement.

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Tableau 24�: la présence dans les zones de l’Axe ligérien

présence 1999 pop 1999taux de

présence

déficit/excédent de

présence

ZE Orléans 373 601 382 314 98% -8 713

ZE Blois 182 028 178 547 102% 3 481ZE Amboise 68 053 67 683 101% 370

ZE Tours 371 187 379 742 98% -8 555Axe ligérien 994 869 1 008 286 99% -13 417

Source: d’après Insee

Carte 25�: la présence dans les communes de l’Axe ligérien

Tours

Amboise

Blois

Orléans

Source: d’après Insee

Globalement, l’Axe ligérien connaît un déficit de présence, ce qui signifie que ses habitants,en homme-journées- sont encore plus nombreux à le quitter dans l’année que ne viennent yséjourner des habitants venus d’ailleurs (de France et de l’étranger). Le déficit est cependantmineur et représente de l’ordre de 13 000 personnes, ce qui représente un manque-à-consommer de l’ordre de 26 000 personnes (les «�mobiles�» consommant en moyenne deuxfois plus que les immobiles). Sur le papier, l’emploi «�domestique�» représentant en gros untiers de l’emploi total, ces 3% de déficit représenteraient de l’ordre de 2 500 emplois en moinspour l’Axe. Cette estimation, grossière, ne tient pas compte, faute de données statistiques enFrance sur ces questions, du fait que les arrivées de touristes sont moins qu’ailleurs, on l’a vu,dans le tourisme non marchand et beaucoup plus dans le marchand. Ce déséquilibre doitinfluer fortement sur la structure de consommation des touristes, partant de l’idée que letourisme non-marchand a un impact plus large sur les économies locales par des achats debiens et services banals, voire des investissements que celui des touristes marchands quistimulent pour l’essentiel les seules activités purement touristiques (hôtels, restaurants,

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musées,...). On peut donc penser que ces 2 500 emplois manquants sont une estimationminimale.

Les zones d’Orléans et Tours sont à égalité, avec un déficit de présence de l’ordre de 2%,alors que les deux autres zones d’Amboise et surtout de Blois enregistrent un taux supérieur à100%. Comme la carte l’indique, une bonne part du succès présentiel de la zone de Blois tientà l’attractivité touristique du nord de la zone, probablement dans le secteur des résidencessecondaires. En effet, l’effet-château de la Loire dans les villes d’Amboise et de Blois nesuffit pas à leur assurer une «�présence�» positive, dans la mesure où leurs populationsrésidentes sont plus souvent absentes que ne sont présents les touristes, même nombreux.

Une couverture moyenne en emplois domestiques mais une évolution ralentie

Il est possible d’approcher l’évolution des emplois domestiques dans les zones d’études en sefondant sur la notion d’emploi «�domestique pur�», qui constitue un échantillon des emploissalariés privés dont l’évolution répond purement à la demande locale.

Comme le montrent le tableau 26 et le graphique 27, dans l’ensemble, la couverture enemplois domestiques purs pour 100 habitant apparaît intermédiaire entre celle de la provinceet celle de la région parisienne. Cela n’est pas pour autant le fait d’une forte couverture. Eneffet, la région parisienne, en dépit des revenus élevés de ses habitants, et du fait notammentde son faible taux de présence et des économies d’échelles dues à sa taille est plutôt sous-dotée dans ce type d’emploi par rapport à ce que l’on trouve dans les métropoles de province.Les grandes aires urbaines ont toutes des taux de couverture plus élevés que les 5,3 de l’Axe�:Lyon�: 5,4, Nantes-St Nazaire�: 5,6, Toulouse�: 5,7, Marseille-Aix�: 5,8, Bordeaux 6... et lachampionne de la «�présence�», Nice, 6,9�!

Ni la zone d’Orléans ni celle de Tours, un peu mieux dotée car bénéficiant en partie du sous-encadrement de la zone d’Amboise (3,1), n’émergent nettement. La zone de Blois, en dépit desa taille enregistre un taux de couverture comparable à celui des deux grandes villes.

Tableau 26�: les emplois salariés privés domestiques purs dans l’Axe ligérien.1993-2002

EDP/habitant 1993 2002 � EDP

ZE Orléans 5,1 5,4 12%

ZE Blois 4,6 5,2 16%

ZE Amboise 2,8 3,1 17%

ZE Tours 5,3 5,6 10%

Axe ligérien 4,9 5,3 12%

Province 4,2 5,0 20%

Ile de France 5,2 5,7 12%

France 4,4 5,1 18%

Source: d’après Unedic

En termes d’évolution, la situation est plus préoccupante�: on observe globalement undécrochage de l’évolution de ce type d’emploi, au fil des années, par rapport à ce que l’onobserve en province en général (graphique 27). Ce décrochage s’affirme après 1998, aumoment où la croissance macroéconomique revenue tend à légèrement accélérer la variationde ce type d’emploi au niveau national.

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Le taux de variation de l’emploi domestique pur de l’Axe est finalement le même, 12%, quecelui de l’Ile de France, dont on sait qu’il constitue une préoccupation importante dans cetterégion... et cela dans le contexte d’un territoire, on l’a vu, à forte progression démographique�!

Les deux seules zones qui enregistrent une meilleure performance sont celles de Blois et plusencore Amboise, qui, sans être celles dans lesquelles la population a le plus augmenté (c’estdans la zone d’emploi d’Orléans que la population a le plus cru entre 1990 et 1999) sont cellesdont on a relevé les plus forts taux de présence. Pour autant, elles ne parviennent pas à égalerle taux de 20% enregistré globalement en province.

Graphique 27�: les emplois salariés privés domestiques pur dans l’Axe ligérien.1993-2002

Salariés domestique pur (en indice)

90

95

100

105

110

115

120

125

130

135

140

1993 1995 1997 1999 2001

Axe ligérien

Indre-et-Loire

Province

Ile de France

France

Source: d’après Unedic

On ne dispose, encore, que de peu d’éléments conceptuels et statistiques pour analyser etcomprendre les jeux et les enjeux de la consommation sur les territoires. On peut cependantpenser qu’ils recouvrent largement les enjeux de création d’emploi en faveur des populationsactives les moins qualifiées. L’apparent et croissant déficit de consommation de l’ensemble del’Axe –l’évasion des achats vers l’Ile de France�?- apparaît à l’observation de la trace qu’enserait la faible dynamique de création d’emplois domestiques. Il conviendrait d’étudier defaçon plus approfondie ce phénomène, afin d’en vérifier la validité et surtout les impacts surle développement social de ces territoires.

Finalement... des disparités socio-spatiales de revenu se réduisant au sein d’un Axe ligérienmoins riche

La diversité des bases économiques permettent aux différents espaces de trouver des formesde développement différenciées au sein de l’Axe ligérien. On est revenu à plusieurs reprisessur la question que cela posait en termes de constitution d’un espace métropolitain. Une autrequestion est celle de la convergence ou de la divergence du «�fondamental�» dudéveloppement qu’est le revenu des ménages. Les différenciations tendent-elles à disperser ourapprocher leurs profils sociaux�? Le fait qu’il y a de plus en plus de cadres ici et de plus enplus de retraités ou de navetteurs là soude-t-il ou fragmente-t-il l’Axe ligérien�?

Le tableau 28 et le graphique 29 répondent à la question de façon ambiguë. En effet, commele montre le graphique, la convergence des revenus par habitants, entre 1990 et 2000 a étérapide, les zones connaissant une croissance de leur revenu d’autant plus forte qu’il était bas

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en début de période... tout cela dans un contexte de déclin relatif du revenu par habitant del’Axe.

La première chose frappante tient à la réduction de l’indice de revenu des deux zones deTours et plus encore d’Orléans. On assiste bien ici à une sorte de découplage entreperformance économique et élévation du niveau de vie des habitants. La zone d’Orléans, plusindustrieuse, plus jeune, plus métropolitaine que l’Axe dans son ensemble, attirant plusd’habitants que les autres se retrouve finalement à voir son indice de revenu –qui reste certesélevé- s’infléchir plus rapidement que celui de la zone de Tours –certes moins riche- quiconnaît les problèmes économiques que l’on a soulevés plus haut, mais plus qui est«�protégée�» par le fait qu’elle est plus âgée et plus publique�!

La zone de Blois, la deuxième plus riche au départ, paye ses difficultés économiques et seretrouve au troisième rang avec une perte de 6 points d’indice en 10 ans. La gagnante estévidemment la zone d’Amboise, dont on a vu qu’elle bénéficiait de bases «�productivo-résidentielles�» différenciées et dynamiques, et qui passe la barre de l’indice 100 en gagnanttrois points d’indice.

Tableau 28�: Evolution du revenu par habitant des zones de l’Axe ligérien. 1990-2000

Rev/hab 1990

(En indice.

Province

=100)

Rev/hab 1995

(En indice.

Province

=100)

Rev/hab 1998

(En indice.

Province

=100)

Rev/hab 2000

(En indice.

Province =100)

ZE Orléans 118 117 116 114

ZE Blois 112 110 108 106

ZE Amboise 99 102 101 102

ZE Tours 109 110 108 107

Axe ligérien 112 112 110 109

Province 100 100 100 100

Ile de France 154 147 147 151

France 110 109 109 109

Source�: d’après DGI

Graphique 29�: La relation entre l’évolution du revenu par habitant des zones de l’Axeligérien et ce revenu en début de période. 1990-2000

8%

10%

12%

14%

16%

18%

20%

6 500 7 000 7 500 8 000

� rev/hab 1990-2000

Axe Ligérien

Rev/hab 1990

Source�: d’après DGI

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On observe ainsi une forte convergence, une harmonisation sociale entre des zones dont on avu plus haut que, sur la plupart des indicateurs, elles avaient tendance à diverger ou à sedifférencier. Pour autant le jeu n’est pas ici à somme positive. Globalement l’indice de revenude l’Axe ligérien, comparé à la province, perd trois points sur la période. Le gâteau se partagemieux, mais grossit moins qu’ailleurs en France.

Rien d’étonnant à cela, au vu des éléments analysés plus haut�: «�bout à bout�», ces quatrezones qui n’en font pas encore une, enregistrent une performance globale médiocre�:évolution moins favorable que la Province en ce qui concerne�la création d’emplois salariésprivés, une présence de cadres dans la population active inférieure à la moyenne nationale,une augmentation de leur nombre à peine égale à la moyenne nationale, un solde migratoiredes cadres légèrement négatif (plus de cadres quittent l’Axe qu’il n’y en a qui y viennents’installer), en dépit de l’offre résidentielle orléanaise pour les cadres employés en Ile deFrance. Un territoire, enfin, qui semble, globalement, cumuler les inconvénients de lamétropolisation�- faible part des retraites dans le revenu, faible fréquentation touristique,faible «�présence�» - sans en avoir ni les caractéristiques ni les avantages.