Diagnostic prospectif du SRADDT de la Région Limousin

1 Diagnostic prospectif du SRADDT fvrier 2008

Sommaire

UNE EXIGENCE DE SOLIDARITE ENTRE LES TERRITOIRES ET ENTRE LES LIMOUSINS...............................3 1 - Un regain dmographique qui ne comble pas les dsquilibres territoriaux

une population en lgre croissance ................................................................................ 5 une croissance alimente par lapport migratoire.............................................................. 7 la persistance du dsquilibre est-ouest ........................................................................... 9

2 - Des solidarits relles et dterminantes pour l'avenir pauvret et exclusion : des risques rels, des acteurs en alerte ..................................... 11 le handicap : une capacit daccueil exemplaire, le dfi du vieillissement ....................... 15 dlinquance : un espace pargn................................................................................... 17 diversit culturelle : lenjeu de laccueil et de lintgration ............................................... 19 parit hommes-femmes : une marge de progrs dans tous les domaines et une opportunit....................................................................................................................................... 21 face au vieillissement, le besoin de solidarit intergnrationnelle.................................. 23

3 - L'organisation territoriale en construction un puzzle territorial en recherche de cohrence ............................................................. 27 une coopration territoriale qui sappuie sur des rseaux ............................................... 29 un Limousin de plus en plus ouvert sur le monde ........................................................... 31 une solidarit territoriale aide par un systme de redistribution..................................... 35

4 - L'volution des formes de la citoyennet et de la participation dmocratie reprsentative : un lectorat plutt mobilis ................................................. 37 un monde associatif vivier de citoyennet en redfinition ............................................... 39 un accs linformation de plus en plus performant ....................................................... 41 participation citoyenne : des initiatives pertinentes encore peu nombreuses .................. 43 Internet : un nouveau support pour lexercice de la citoyennet..................................... 45

Synthse des enjeux...............................................................................................47

LE LIMOUSIN FACE AUX EXIGENCES D'EPANOUISSEMENT ET DE QUALITE DE LA VIE.............................49 1 - Un maillage en services prserver et optimiser

services de base : une couverture assure par une centaine de bourgs......................... 51 quipements intermdiaires : lenjeu de lautonomie des bassins et de la mobilit ......... 53 des fonctions mtropolitaines suprieures renforcer .................................................... 55

2 - Accessibilit : des progrs notoires, des enjeux d'adaptation infrastructures et transports : un dsenclavement parachever ..................................... 57 TIC : la proccupation continue de la performance et de lquit.................................... 59 mobilit : loffre de transport face lvolution des modes de vie.................................... 61

3 - Une offre de services plutt performante habitat : le dfi de la qualit ............................................................................................ 63 une offre de soin conforter ........................................................................................... 67 formation : un potentiel de trs bon niveau ..................................................................... 69 culture : une vitalit remarquable, une adaptation anticiper ......................................... 71 des atouts dans le domaine des sports de nature et de haut niveau............................... 73 une difficile conciliation des temps.................................................................................. 75

Synthse des enjeux...............................................................................................77

2 Diagnostic prospectif du SRADDT fvrier 2008

VERS UNE ECONOMIE DURABLE........................................................................................................79 1 - Diversit et ouverture des bases de l'conomie limousine

agriculture et fort : un socle essentiel face aux dfis du futur ........................................ 81 un tissu industriel diversifi mais renforcer ................................................................. 87 un secteur tertiaire qui rattrape progressivement son retard ........................................... 91 lconomie limousine dans la mondialisation .................................................................. 93

2 - Des champs conomiques en devenir des atouts touristiques affirmer.................................................................................... 95 conomie de la connaissance : des chemins vers la performance.................................. 99 conomie de lenvironnement : un potentiel.................................................................. 101 conomie du vieillissement : la lgitimit et lambition limousines................................. 103 conomie rsidentielle : des perspectives prenniser ............................................... 105

3 - Primaut de l'homme dans l'conomie : des enjeux d'adaptation conomie sociale et solidaire et entreprenariat responsable: des valeurs montantes ... 107 adaptabilit des ressources humaines comme gage dune conomie dynamique ........ 109

Synthse des enjeux.............................................................................................111

LE LIMOUSIN FACE A LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ............................................113 1 - L'impact du changement climatique 2 - L'impratif de la rduction des gaz effet de serre

gaz effet de serre : un profil rgional spcifique......................................................... 117 la ncessit et lopportunit de la matrise nergtique................................................. 119 loptimisation des dplacements : des efforts amplifier .............................................. 121

3 - L'essor des nergies renouvelables Synthse des enjeux.............................................................................................125

LE LIMOUSIN ET LA PRESERVATION DE LA BIODIVERSITE ET DES RESSOURCES .................................127 1 - Un patrimoine naturel riche prserver et valoriser

des paysages expression de lidentit limousine........................................................... 129 une biodiversit riche mais menace............................................................................ 131 des zones naturelles remarquables .............................................................................. 133

2 - Des ressources naturelles mieux prendre en compte leau, une ressource essentielle.................................................................................... 135 un air de qualit ............................................................................................................ 137 tat des sols : deux menaces contenir ...................................................................... 139 gestion des dchets : le Limousin doit continuer tre exemplaire .............................. 141

3 - Une matrise de l'espace, garant de sa qualit une artificialisation de lespace mieux contrler ......................................................... 143 foncier : les enjeux dune gestion collective et plus rigoureuse ..................................... 145

Synthse des enjeux.............................................................................................147

3

I .

UNE EXIGENCE DE SOLIDARITE ENTRE LES TERRITOIRES ET ENTRE LES LIMOUSINS

Le Limousin connat depuis quelques annes un regain dmographique, qui constitue une vritable rupture pour la rgion. Les nouvelles populations ne se rpartissent pourtant pas de faon combler les dsquilibres territoriaux. Les dsquilibres limousins, dans leur composante socitale, amnent prendre conscience de limportance des solidarits, qui seront dautant plus ncessaires demain. Ils interrogent aussi les solidarits territoriales dans toutes leurs formes, quune organisation territoriale en construction promeut. Socles des solidarits, les formes de la citoyennet et de la participation voluent vers plus de diversit et sappuient sur des moyens technologiques nouveaux.

Evolution de la densit de population du Limousin entre 1891 et 1999

Source : Le peuplement du Limousin 1846-1999, INSEE Limousin, 2000

Evolution de la population limousine selon le scnario central

Anne 2005 2010 2015 2020 2025 2030 Nombre dhabitants

723 808 730 071 734 341 736 353 737 295 738 225

Source : Insee, modle Omphale base 2005

Densit de population(hab/km)100 et plus

90 - 10080 - 9070 - 8060 - 7050 - 6040 - 5030 - 4020 - 30

moins de 20

I . 1 Un regain dmographique qui ne comble pas les dsquilibres territoriaux

5

I . 1 - UN REGAIN DEMOGRAPHIQUE QUI NE COMBLE PAS LES DESEQUILIBRES TERRITORIAUX une population en lgre croissance

Avec 723 800 habitants au 1er janvier 2005, le Limousin apparat comme lune des rgions les moins peuples de France mtropolitaine, se classant au 21me rang de la population franaise et au 209me rang de lEurope 266 rgions.

Si la rgion a perdu le quart de sa population au cours du XXme sicle, un dbut de retournement de tendance est constat entre 1999 et 2005 : la population du Limousin crot dsormais, gagnant 2100 personnes par an depuis 1999 contre une perte moyenne de 1300 habitants/an sur la priode 1990-99.

La hausse de la population limousine, qui stablit 0,29 % par an entre 1999 et 2005, est toutefois infrieure de moiti la moyenne nationale (0,62% pour la mtropole). Ce sont les rgions du sud de la France et de l'arc atlantique qui connaissent les hausses les plus importantes. Le Limousin, comme l'Auvergne, est dans une position intermdiaire par rapport aux rgions du nord de la mtropole qui, elles, connaissent des hausses moins soutenues.

Si les tendances dmographiques rcentes se poursuivent (stabilit du taux rgional de fcondit par ge au niveau de 2005, baisse de la mortalit au mme rythme quen France mtropolitaine, maintien des migrations au rythme de la priode 1990 2005), le Limousin compterait 738 225 habitants en 2030 (+2 % entre 2005 et 2030). En matire de perspectives de croissance dmographique, la rgion se situerait ainsi en 17me position, cest--dire loin derrire les grands gagnants que seraient le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrnes et Provence-Alpes-Cte dAzur. Mais elle ne ferait plus partie du peloton de queue, constitu des rgions orientes la baisse lhorizon 2030 : Champagne-Ardenne, Lorraine et Bourgogne1.

1 Source : Horizon 2030 : lgre hausse de la population limousine, Focal n 42, INSEE Limousin, dcemb re 2007

(http://www.insee.fr/fr/insee_regions/limousin/rfc/docs/focal42.pdf)

Soldes naturels et migratoires en Limousin depuis 1962

Source : Insee, recensements de la population, EAR 2004 et 2005

Une croissance dmographique dpendante principalement de la fcondit et du niveau des migrations


Tableau 2 : Age moyen et structure des populations par ge

Moins de 20 ans 20-59 ans

Plus de 60 ans

Dont plus de 80 ans

Moins de 20 ans 20-59 ans

Plus de 60 ans

Dont plus de 80 ans

Languedoc-Roussillon 40,7 23,5 52,4 24,1 5,3 43,6 21,8 46,7 31,5 7,4 44,4Midi-Pyrnes 40,9 22,8 53,3 23,8 5,5 43,6 21,6 47,3 31,1 7,5 45,1PACA 40,5 23,7 52,5 23,8 5,4 43,6 21,8 47,1 31,1 7,9 44,2Rhne-Alpes 38,2 25,8 54,3 19,9 4,1 41,6 23,8 48,5 27,7 6,9 42,9Pays de la Loire 38,9 25,6 53,3 21,1 4,7 43,1 23,0 46,3 30,7 7,5 42,4Aquitaine 41,1 22,7 53,3 24,0 5,5 44,8 20,7 46,2 33,1 8,1 45,3Alsace 38,0 25,1 56,2 18,8 3,5 42,3 21,8 50,1 28,1 5,9 43,7Bretagne 40,0 24,4 52,7 22,8 4,9 44,0 21,9 45,8 32,3 7,6 43,0Corse 41,5 21,8 53,4 24,8 5,3 46,0 18,4 47,2 34,4 8,4 46,7Poitou-Charentes 41,6 22,7 52,3 25,1 5,8 45,8 20,2 44,6 35,2 8,8 44,9Ile-de-France 36,6 26,1 57,4 16,5 3,6 39,2 24,8 52,7 22,5 5,9 42,3Centre 40,2 24,3 53,0 22,8 5,2 44,5 21,5 45,6 32,9 8,3 43,5Franche-Comt 39,0 25,1 53,9 21,0 4,4 43,4 22,3 46,9 30,8 7,7 43,0Picardie 37,6 26,9 54,6 18,5 3,8 42,3 23,3 47,7 29,0 6,5 41,6Haute-Normandie 38,0 26,3 54,5 19,2 4,1 43,0 22,4 47,7 29,9 7,2 42,3Basse-Normandie 39,8 24,9 52,7 22,4 4,9 44,9 21,1 45,1 33,8 8,2 43,0Limousin 43,5 20,2 52,0 27,9 7,0 46,5 19,0 45,0 36,0 9,5 46,8Nord-Pas-de-Calais 36,7 27,9 54,4 17,7 3,7 40,9 24,4 49,4 26,1 5,9 40,7Auvergne 41,7 21,9 53,2 24,9 5,7 45,9 19,8 45,2 35,0 9,1 45,5Bourgogne 41,1 23,2 52,6 24,1 5,6 46,0 19,9 44,8 35,3 9,0 44,5Lorraine 38,9 24,7 54,9 20,4 4,0 43,8 21,1 48,1 30,8 7,1 43,7Champagne-Ardenne 38,9 25,1 54,4 20,5 4,5 44,1 21,2 47,2 31,7 7,8 43,1France mtropolitaine 39,0 24,9 54,3 20,8 4,5 42,6 22,6 48,1 29,3 7,2 43,2Source : Insee, modle Omphale

Age moyen en 2005

Age moyen en 2030 sans migrations

Structure par ge en 2005 (en %) Structure par ge en 2030 (en %)Age moyen en 2030

Le Limousin en avance sur les autres rgions en matire de vieillissement



7

une croissance alimente par lapport migratoire2

Le gain de population en Limousin est le fait dun solde migratoire positif : stablissant + 0,61 % de 1999 2005, celui-ci place le Limousin au 6me rang des rgions franaises pour l'attractivit dmographique, juste derrire la faade sud.

Les flux migratoires sont orients du nord vers le sud : une personne sur quatre provient de lle-de-France tandis que la premire rgion de destination des migrants limousins est lAquitaine.

Cet excdent migratoire touche principalement les populations de plus de 30 ans. Le Limousin bnficie notamment de la sdentarisation de populations en fin de carrire. Quoiquen progression rgulire, les installations permanentes de Britanniques demeurent minimes : environ 0,5 % de la population limousine, et 4 % des migrants.

En revanche, le solde migratoire reste dficitaire pour la tranche dge des 20-29 ans : - 5,7 % entre 1990 et 1999, - 9,2 % de 1999 2004. Les arrives de jeunes en provenance d'autres rgions augmentent pourtant, mais moins vite que les dparts.

Dans sa globalit, ce solde migratoire vient compenser un solde naturel (diffrence entre les naissances et les dcs) toujours dficitaire malgr un indicateur conjoncturel de fcondit en lgre hausse : 1,60 enfant par femme en 2003, contre 1,53 quatre ans plus tt. Ce taux demeure le plus faible des rgions franaises, et le Limousin et l'Auvergne restent les seules rgions connatre un solde naturel ngatif. En effet, llvation modre de la fcondit ne se traduit pas directement par une hausse de la natalit en raison de la diminution du nombre de femmes en ge de procrer dans la rgion.

Or, selon le scnario central dvolution de la population, cette diminution va sacclrer (cf. tableau), faisant entirement reposer la croissance de la population limousine sur lapport migratoire, comme lillustre le scnario dit sans migrations (cf. graphique)3.

La question de lintgration des nouveaux habitants, et donc du lien social, est alors primordiale.

On notera ici que la Rgion a t pionnire en donnant dimportants moyens sa politique daccueil, base sur laide la construction et la concrtisation de projets professionnels et sur le soutien local par le biais des Ples Locaux dAccueil (PLA).

Outre la question de lemploi des nouveaux arrivants, cest la prsence dactivits de services de loisirs et de lieux de vie, notamment pour les enfants, et la construction dun rseau social qui conditionnent lancrage durable sur le territoire. Si de nombreuses politiques et structures soutiennent les deux premires, la dernire condition dpend la fois des efforts des nouveaux habitants et de la volont des Limousins.

Lassociation Solidarit Millevaches est dans ce cadre exemplaire : elle rveille les solidarits endormies, tisse du lien social, anime un travail de partenariat avec les associations, pouvoirs publics et acteurs conomiques et sociaux, pour aider les nouveaux arrivants, avec ou sans projet, dont certains nont parfois pas prpar leur arrive et rencontrent des problmes administratifs comme de voisinage.

2 Source : http://www.insee.fr/fr/insee_regions/limousin/publi/e_RP-2005.html

3 Les projections sont ralises partir du modle Omphale dvelopp par lInsee. Cette mthode consiste simuler lvolution des

effectifs par sexe et ge dune population partir des trois composantes : la natalit, la mortalit et les migrations. Les projections dmographiques reposent sur des hypothses relatives lvolution des naissances, des dcs et des soldes migratoires annuels. Les hypothses du scnario central sont les suivantes : - les taux de fcondit par ge sont maintenus leur niveau de 2005, - la mortalit baisse au mme rythme quen France mtropolitaine, - les quotients migratoires calculs entre 1990 et 2005 sont maintenus sur toute la priode de projection. Les scnarios alternatifs proposent une variante la hausse ou la baisse pour chaque fois lune seule des trois composantes. Le dtail des hypothses est disponible sur www.insee.fr/limousin.

TULLE

USSEL

BELLAC GUERET

GOURDON

MAURIAC

NONTRON

LIMOGES

AURILLAC

AUBUSSON

LE BLANC

PERIGUEUX

CONFOLENS

MONTLUCON

LA CHATRE

ROCHECHOUART

MONTMORILLON

SARLAT-LA-CANEDA

BRIVE-LA-GAILLARDE

Une croissance dmographique forte dans les agglomrations depuis 1990

Evolution dmographique sur 2005 - 2030dans les principales aires urbaines en %

+13,8+6,6

Evolution dmographique sur 2005 - 2030 dans les dpartements hors des principales aires urbaines en %

-5,5-7,7-9,1

Renforcement des aires urbaines d'ici 2030

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : INSEE RGP 1999 et EAR// Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interdites

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : INSEE, modle Omphale base 2005 // Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interdites

0 20 40

Km

TULLE

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MAURIAC

NONTRON

LIMOGES

AURILLAC

AUBUSSON

LE BLANC

PERIGUEUX

CONFOLENS

MONTLUCON

LA CHATRE

ROCHECHOUART

MONTMORILLON

SARLAT-LA-CANEDA

BRIVE-LA-GAILLARDE

Evolution dmographique entre 1990 et 1999 en %18 555 18

-5 5-13 -5-50 -13

Evolution dmographique entre 1999 et 2006 en %18 635 18

-5 5-13 -5-30 -13non renseign


9

la persistance du dsquilibre est-ouest

Ces volutions rcentes montrent une situation territoriale contraste. Si la Haute-Vienne connat un lger rajeunissement, la Corrze vieillit plus vite et la Creuse reste marque par la baisse dmographique.

Ces profils sont fortement lis au niveau durbanisation et de priurbanisation des territoires. Si la part de la population vivant dans des communes urbaines est moins leve que dans lensemble franais (61 % contre 82 %), elle progresse rgulirement. Le dsenclavement autoroutier, relativement rcent dans la rgion (A20 et dernirement A89), permet aux ples de Limoges et Brive d'tendre leur priphrie des communes plus loignes et ces communes d'accrotre leur attractivit. Les recensements effectus en 2004 et en 2005 montrent une population la hausse dans la plupart des communes priurbaines enqutes. Ceci se traduit par des migrations importantes de la trame rurale vers les aires urbaines, singulirement celle de Limoges qui attire notamment une large part des jeunes en formation. Ainsi les redistributions de population s'oprent-elles principalement de l'est de la rgion, forte dominante rurale, vers l'ouest, plus urbanis et plus attractif.

Cette tendance a, selon lINSEE, de fortes chances de se prolonger jusquen 2030. Les projections4 cette date dcrivent un renforcement trs net des deux principales aires urbaines, soit une augmentation de population comprise entre 10 % et 18 % pour Limoges et entre 4 % et 9 % pour Brive, tandis que la Creuse risque de perdre entre 7 % et 10,5 % de sa population et la Corrze hors Brive (mais avec Tulle) entre 3 % et 7 %.

Pourtant, le gain migratoire serait plus prononc dans le rural que dans lurbain : lespace dominante rurale, dans lequel vivent 38 % des Limousins, concentrerait prs de la moiti de la croissance migratoire de la rgion sur les 25 prochaines annes, matrialisant une attractivit du territoire rural plus forte quau niveau national. Mais celle-ci est loin de compenser le dficit des naissances sur les dcs, beaucoup plus prgnant que dans lespace rural franais. Cela tant, les perspectives pourraient tre lgrement moins dfavorables sur le PNR de Millevaches, qui perdrait seulement 5 % de sa population en reconduisant des mouvements migratoires qui taient dj plus favorables ds 1990.

Globalement, les diffrences dvolution selon les dpartements sexpliquent essentiellement par les distorsions de solde naturel : rapport la population, le dficit naturel est quatre fois plus important en Creuse quen Haute-Vienne lcart tenant au poids beaucoup plus lev des personnes ges.

Ces projections de population alertent notamment sur la ncessit dun haut niveau daccueil : avec un dficit de main duvre estime 6% dici 20155, les migrations telles quelles sont envisages par lINSEE (+ 4 % dici 2030 dans lhypothse le plus haute) ne suffiraient pas combler le dficit.

En savoir plus Horizon 2030 : lgre hausse de la population limousine, Focal n 42, INSEE Limousin, dcembre 2007 :

http://www.insee.fr/fr/insee_regions/limousin/rfc/docs/focal42.pdf Limousin : horizon 2030, projections de population, dossier, INSEE Limousin, dcembre 2007 :

http://www.insee.fr/fr/insee_regions/limousin/publi/dos10-2007.pdf

4 Les diffrentes projections sont bases sur la structure par ges et sexes de 2005 et diffrents taux de fcondit, mortalit et des

quotients migratoires plus ou moins hauts. 5 Source : Potentiel de main duvre en diminution lhorizon 2015 en Limousin, Focal n 4, INSEE Limo usin, mai 2004

Tulle

Bugeat

Crocq

Ussel

Neuvic

Ahun

Treignac

le Dorat

Bonnat

SornacNexon

Nantiat

Boussac

Meymac

Eymoutiers

Guret

Bellac

Limoges

Nieul

Uzerche

Seilhac

Ayen

Felletin

CorrzeLubersac

Bourganeuf

Chlus

Lapleau

Ambazac

Mercoeur

Saint Privat

Juillac

Egletons

Auzances

Argentat

la Courtine

Pontarion

Jarnages

laSouterraine

Vigeois

SaintVaury

Dunle Palestel

Larche

Chnrailles

Eygurande

Meyssac

Laurire

MagnacLaval

Beynat

AubussonSaint Junien

Donzenac

PierreBuffire

Saint Mathieu

GentiouxPigerolles

le Grand BourgMziressur Issoire

Aixesur Vienne

Saint Yrieixla Perche

ChtelusMalvaleix

Chambonsur Voueize

Royrede Vassivire

Evauxles BainsChteauponsac

Saint Germainles Belles

Chteauneufla Fort

la RocheCanillac

Saint Lonardde Noblat

Bnventl'Abbaye

BortlesOrgues

Rochechouart

Saint Sulpiceles Feuilles

Bellegardeen Marche

Bessinessur Gartempe

Brive laGaillarde

Oradoursur Vayres

Saint Laurentsur Gorre

Saint Sulpiceles Champs

Beaulieusur Dordogne

Malemort sur Corrze

Limoges-Couzeix Limoges-le PalaisLimoges-Panazol

Limoges-Condat

Limoges-Isle

St Junien-Ouest

St Junien-Est

Brive laGaillardeSud-EstBrive laGaillardeSud-Ouest

Tulle CampagneNord

Tulle CampagneSud

Ussel-Est

Ussel-Ouest

Guret-Sud-EstGuret-Sud-Ouest

Guret-Nord

cantons ruraux en difficultcantons ruraux intermdiaires

cantons de la 2me couronne des villescantons priurbains pargns

villescapitale rgionale

- cantons ruraux en difficult : population ge, peu diplme, aux faibles ressources ; taux de chmage de longue dure et de RMIstes les plus forts du Limousin- cantons ruraux intermdiaires : population ge et encore trs agricole, trs peu diplme, aux revenus faibles ; moins de chmage de longue dure et de bnficiaires de l'API et du RMI qu'en Limousin- cantons de la 2me couronne des villes : population lgrement plus ge et plus diplme qu'en LImousin, vivant plutt en famille que de manire isole ; moins de bnficiaires d'allocations sociales qu'en rgion- cantons priurbains pargns : population plus jeunes, active et diplme qu'en Limousin, bnficiant de revenus moyens les plus levs de la rgion- villes : population active bnficiant d'une politique sociale plus marque (taux de logements HLM lev) ; taux d'allocataires de l'AAH, de l'API et du RMI lgrement suprieurs aux taux limousins.

Prcarit et exclusion : des cantons ruraux plus fragiles

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : DRASS d'aprs INSEE-CAF-MSA 2002 // Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interdites

0 10 20

Km

I . 2 Des solidarits sociales relles et dterminantes pour lavenir

11

I . 2 DES SOLIDARITES SOCIALES REELLES ET DETERMINANTES POUR LAVENIR pauvret et exclusion : des risques rels, des acteurs en alerte

Malgr des salaires horaires nets moyens nettement plus bas que la moyenne, le revenu mdian6 mensuel par unit de consommation (1 098 Euros) nest infrieur en 2004 que de 2% celui de la province, plaant le Limousin au 15me rang des 21 rgions franaises hors Ile-de-France. La rgion occupe la 4me place en ce qui concerne le revenu disponible brut7 par habitant et dpasse de 3,5% la moyenne provinciale, du fait des revenus de transfert8. La faiblesse des salaires doit galement tre relativise par un faible cot de la vie en rgion (par exemple, le prix de vente des maisons et appartements anciens est infrieur de 36% ceux de la France provinciale en 2003/2004).

Cette moyenne cache toutefois de fortes disparits : par rapport la province, le revenu de Haute-Vienne est suprieur de 400 Euros (23me dpartement sur 88), celui de Corrze infrieur de 300 Euros (49me) et celui de Creuse infrieur de 200 Euros (84me).

L'analyse territoriale au niveau des cantons limousins fait apparatre encore plus nettement l'opposition rural/urbain : les revenus mdians les plus levs sont localiss dans les proches priphries des grands centres urbains, les revenus les plus faibles se trouvent dans les cantons trs ruraux de la Creuse et du plateau de Millevaches.

Cette typologie est galement mise en vidence lorsque on analyse la prcarit9 au niveau rgional. On observe ainsi que les cantons ruraux -caractriss par une baisse dmographique, une population ge et peu diplme et un fort taux de non-imposition - sont globalement plus touchs par la prcarit, restant entendu quils sont reconnus en difficult seulement lorsque sadditionnent de forts taux de chmage de longue dure et de bnficiaires du RMI. La frontire est nanmoins floue, puisquune dizaine de cantons sont passs dune catgorie lautre entre 1996 et 2002.

Les phnomnes dexclusion et de pauvret sont alors peu visibles et spcifiques : fort isolement, faiblesse des revenus, prcarit de certains agriculteurs, dtresse psychologique, et ce dautant que la dvitalisation rurale et le recul de la prsence des services publics touchent dabord les espaces plus fragiles, et donc la Creuse et le nord de la Haute-Vienne du fait des problmes de mobilit. En revanche, les publics concerns (surtout les salaris, petits exploitants et retraits) peuvent compter sur des loyers moins levs, lautoproduction et au systme D . Certains exclus de la ville sont donc tents de sinstaller dans ces espaces ruraux, mais ils restent touchs par la pauvret. Dans les cantons des villes, le niveau de prcarit est plus critique mais le taux de population concerne plus limit (sauf Limoges), grce loffre demploi et la politique sociale.

Si lon se rfre une approche par minima sociaux, cest--dire en occultant les Sans Domicile Fixe et autres grands exclus , on remarque que les bnficiaires sont proportionnellement moins nombreux quau niveau national (2,4% de la population de 20 59 ans touche le RMI, contre 3% en France, 5,6% de la population est concerne par la Couverture Maladie Universelle contre 7% en France). Ces observations ne concernent toutefois pas lAAH (Allocation Adultes Handicaps) et lASV (Allocation Supplmentaire du minimum Vieillesse).

6 Le revenu mdian est le revenu qui partage exactement en deux la population : la moiti de la population dispose dun revenu plus

lev que le revenu mdian, lautre moiti dun revenu moins lev.

7 Celui-ci correspond au revenu primaire (total des sommes perues titre de rentes ou en rmunration de toute occupation)

augment des transferts reus (prestations sociales) et diminu des impts et des cotisations sociales verses. Concrtement c'est la part du revenu primaire qui reste la disposition des mnages pour la consommation et l'pargne.

8 Source : Tableaux conomiques du Limousin, INSEE Limousin, dition 2007.

9 Les indicateurs retenus : indice de vieillissement, part des mnages dune personne, part des familles monoparentales, taux de sans

diplme, taux de scolarisation des 20-24 ans, taux dtrangers, taux de HLM, taux de foyers fiscaux non-imposs, taux de chmage de longue dure, taux de bnficiaires du RMI, de lAPI, de lALS, proportion de bnficiaires dont le quotient familial est infrieur 300 euros par mois, revenu mdian.

France mtropolitaine : 3,29 %Limousin : 0,9 % 6 22850 000120 000228 984Part des personnes de 20 59 ans couvertes par le RMI en 2006 en %4 - 6,15

2,75 - 42,5 - 2,752,25 - 2,5

Disparits au regard de la prcarit : poids des bnficiaires du RMI

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : DRASS // Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interdites

Personnes couvertes par le RMI en 2006

0 75 150

Km


13

Les bnficiaires du RMI, qui sont deux fois plus nombreux quen 1990, se fminisent et vieillissent, mme si les 25-34 ans restent majoritaires et concernent de plus en plus de familles monoparentales ou nombreuses.

Les acteurs en premire ligne de la lutte contre les exclusions sont les pouvoirs publics, les professionnels du travail social et les associations, seconds par les citoyens. En Limousin, les services dconcentrs de lEtat et les collectivits (principalement les dpartements) souffrent, selon le CESR (Conseil Economique et Social Rgional), dun manque de circulation des informations dune administration lautre qui grve leur efficacit. Lensemble des politiques publiques doivent aussi tre mieux mobilises (transport, habitat, lutte contre lillettrisme, insertion par lconomie, dveloppement culturel).

Le rseau Alerte en Limousin, compos des professionnels et dune soixantaine dassociations sur les trois dpartements, permet une rencontre constructive et dynamisante de plusieurs approches et maille le territoire assez efficacement, surtout en Haute-Vienne. Riches en initiatives, ces acteurs ont un traitement parfois innovant de lexclusion vis--vis du territoire national, comme par exemple en Haute-Vienne (prcurseur notamment de la carte sant , lorigine de la CMU). On notera cependant que les associations, indispensables complments laction sociale des pouvoirs publics, craignent de plus en plus une augmentation ou une aggravation des situations de prcarit, auxquelles elles ne pourraient plus faire face tant donn leur relative perte de moyens financiers et humains.

Les principales faiblesses rgionales concernent, selon le CESR, le manque dentreprise dinsertion en Creuse et celui, rcurrent, de formules appropries de garde denfants permettant la conciliation de la vie prive et professionnelle.

En termes prospectif, cest lavenir des systmes de redistribution et des territoires ruraux qui posent le plus question. En effet, si lvolution du chmage ou du nombre de handicaps nest gure prvisible, on remarque tout de mme que les diffrentes aides dpendent des marges de manuvre financires des dpartements et de lEtat, qui, comme pour les retraites par exemple, sont tendanciellement plutt la baisse.

Pour les territoires ruraux en difficult, le risque est galement rel que leur situation ne samliore gure : sils nattirent pas de population, a fortiori de population jeune et diplme (qui, selon les projections de lINSEE, prfrera encore les priphries des villes) et si aucun systme de solidarit ne vient les appuyer, le recul de services publics qui en rsultera pourra fragiliser davantage encore leurs populations prcaires.

Le Grand Bourg

Le Monteil-au-VicomteFelletin

Meyssac

Eyjeaux

Sainte-Fortunade

Isle

Noth

Ahun

Nexon Sornac

Roches

Glandon

Beyssac

Les Cars

Le Dorat

Argentat

Lubersac

Altillac

Liginiac

Ligneyrac

Chamberet

Eymoutiers

Saint-Junien

Saint-VianceSaint-Aulaire

Rilhac-Xaintrie

Bort-les-Orgues

Evaux-les-Bains

Saint-just-le-Martel

Saint-Martial-sur-Isop

Saint-Laurent-les-Eglises

La Souterraine

Verneuil-sur-Vienne

Neuvic-Entier

Rilhac-Ranon

PeyrelevadeLa Courtine

Eygurande

Condat-sur-Ganaveix

Chamboulive

Saint-Bonnet-la-Rivire Allassac

Servires-le-Chteau

Bosmie-l'AiguilleFeytiatBoisseuil

TULLE MAURIAC

NONTRON

AURILLAC

PERIGUEUX

CONFOLENS

MONTLUCON

LA CHATRE

ROCHECHOUART

MONTMORILLON

SARLAT-LA-CANEDA

BRIVE-LA-GAILLARDE

USSEL

BELLACGUERET

LIMOGES

AUBUSSON

Principaux types d'tablissements et services Etablissements et services d'hbergementfoyer de viefoyer d'hbergementfoyer d'accueil polyvalentmaison d'accueil spcialise

Etablissements et services de travail protgentreprise adapte (atelier protg)tablissement d'aide par le travail (CAT)

Etablissements d'ducation spcialisetablissement pour enfants ou adolescents polyhandicapsinstitut mdico-ducatif

limites de pays

Localisation des structures d'accueil des handicaps en 2007

0 9 18Km

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : DRASS // Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interditesIsle


15

le handicap : une capacit daccueil exemplaire, le dfi du vieillissement

Avec des taux dquipement (nombre de lits pour 1 000 adultes de 20 59 ans) de 1,59 en maison daccueil spcialise (MAS), de 2,55 pour les foyers de vie ou de 4,64 en centre daide par le travail (CAT) contre respectivement 0,44, 1,29 et 2,90 pour la moyenne nationale, le Limousin est devenue lune des principales rgions franaises en termes de capacit daccueil des adultes handicaps. Laccueil des enfants handicaps tient galement une grande place, avec des taux dquipement global (lits et places denfants handicaps pour 1000 jeunes de moins de 20 ans) de 11,05 contre 8,61 pour la moyenne franaise.

La capacit daccueil est en nette augmentation sur la priode 1995-2005 (+ 168 places en CAT, + 4 personnes en moyenne par atelier spcialis, + 77 places en MAS) et cette hausse intresse dabord le public limousin. En effet, lattractivit extra-rgionale de ces structures diminue quelque peu : celles de Corrze notamment sont moins peuples dextra-rgionaux et plus particulirement de Franciliens quelles ne ltaient il y a 10 ans (bien que ces publics restent majoritaires en MAS par exemple). Ceci est galement vrai pour la Creuse, la Haute-Vienne ayant toujours eu quant elle un ancrage beaucoup plus local.

Le niveau dquipement est toutefois loin dtre homogne sur lensemble rgional. La Corrze propose le plus grand nombre de places toutes structures confondues et prsente le plus fort taux dquipement (21,15), alors que les 2 400 places de la Haute-Vienne ne reprsentent quun taux dquipement de 12,22, dpass par la Creuse qui noffre pourtant quun millier de places.

Un des principaux dfis de laccueil dadultes handicaps en Limousin dans les prochaines annes concerne la prise en charge de leur vieillissement : la proportion des 50 ans et plus dans toutes les structures daccueil a plus que doubl entre 1995 et 2001, il a mme quadrupl dans les ateliers protgs, et la tendance ne va pas sinverser, posant ainsi avec acuit la question du type de structure adapte et des moyens de leur rorientation vers ces tablissements.

Le niveau dquipement explique la forte proportion de travailleurs handicaps en Limousin, plus importante quau niveau national. En termes dinsertion, on constate actuellement un accroissement de lactivit des personnes handicapes, qui ne remet cependant pas en cause la tendance globale, selon laquelle 2/3 des personnes touchant lAAH (allocation adultes handicaps) sont inactives.

Globalement, la demande demploi des travailleurs handicaps limousins reste en effet importante et proccupante : 43,2% sont inscrits depuis plus dun an (contre 27,6% pour lensemble des demandeurs demploi) et 48,8% de ces demandeurs sont non qualifis (contre 34%). Or cette situation volue faiblement, seule une baisse des chmeurs de longue dure a t rcemment observe. En Limousin, le taux demploi est infrieur aux 6% exigs par la loi : il se situe autour de 3,5% si on calcule le nombre de travailleurs handicaps par rapport leffectif assujetti, contre 4,4% au niveau national10.

Les mesures sont pourtant nombreuses et se multiplient, laissant par l esprer une amlioration de la situation. Diverses initiatives en la matire sont galement remarquables, et on citera pour exemple lexistence dun PRITH (Programme rgional d'insertion des travailleurs handicaps) en Limousin, qui est un des premiers de France, et dont lobjectif est de rendre cohrent lensemble des politiques en faveur des travailleurs handicaps : Etat, Rgion, ANPE, AFPA11, Assedic, AGEFIPH12, FIPHFP13.

En savoir plus Prith Limousin : http://www.pdith87.com/pg004.html

10 Source : Programme Rgional d'Insertion des Travailleurs Handicaps en Limousin.

11 Association de formation professionnelle des adultes

12 Association de gestion du fonds pour linsertion professionnelle des personnes handicapes

13 Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapes dans la Fonction Publique

Nombre de crimes et dlits constats en 2005

Corrze Creuse Haute-Vienne Limousin France mtropolitaine

Vols

3 816 1 566 9 008 14 390 2 138 506 Infractions conomiques et financires 1 188 336 1 486 3 010 3 18 680 Escroqueries, faux et contrefaons 989 275 1 323 2 587 291 076 Dlinquance conomique et financire 109 45 87 241 19 039 Infractions la lgislation sur les chques 90 16 76 182 8 565 Crimes et dlits contre les personnes 834 321 1 393 2 548 354 836 Homicides et tentatives

8 4 7 19 2 107 Coups et blessures volontaires

375 130 554 1 059 148 855 Autres atteintes volontaires contre les personnes (dont menaces et chantage)

223 86 412 721 108 933

Atteintes aux murs (dont viols et agressions sexuelles) 118 49 189 356 41 284 Infractions contre la famille et lenfant 110 52 231 393 53 657 Autres infractions

2 587 565 3 230 6 382 963 816 Total des crimes et dlits

8 425 2 788 15 117 26 330 3 775 838 Taux de criminalit (pour 1000 habitants) 36 23 42 37 62 Rang

81 96 65 21 ///

Source : Tableaux conomiques du Limousin, Insee Limousin, dition 2007


17

dlinquance : un espace pargn

En termes de justice, le Limousin est globalement aussi bien dot quau niveau national : le nombre de notaires et dhuissiers, bien que stable alors quil augmente en France, est rparti conformment la population sur les trois dpartements et leffectif des magistrats a cr de 12 % entre 2001 et 2005 (13 % au niveau national). Seuls les avocats, qui relvent des professions librales, font quelque peu dfaut : le Limousin ne rassemble en effet que 0,6% des avocats de la mtropole, soit un taux de 36 pour 1000 habitants (74 en France mtropolitaine), le chiffre descendant 14 en Creuse.

Il est vrai que le Limousin dtient en effet le deuxime taux de criminalit le plus bas de France (chiffres de 2005), juste aprs lAuvergne. Les vols par exemple sont deux fois moins nombreux en Limousin quen France et la Creuse est le dpartement mtropolitain o ce taux est le plus faible.

En outre, depuis 2002, la dlinquance gnrale diminue (-6,5 %), comme au niveau national (-8,2 %). Sur cette priode, la tendance la baisse de la dlinquance de voie publique se confirme (-4,5 %). Le nombre de vols (plus de la moiti des infractions constates) diminue galement (-5,6 %). En revanche, le Limousin connat une hausse importante des actes de destruction ou dgradation de biens privs et publics (+21,9 %). Ce type dinfractions constitue ainsi un peu plus de 10 % des dlits avrs. Le nombre dinfractions la lgislation sur les stupfiants continue de crotre (+13,2 %), mme sil diminue en Creuse, et cest le motif de condamnation qui a le plus augment entre 2000 et 2004 (+89 %). Les infractions conomiques et financires, qui reprsentent plus de 10% des dlits constats en 2005, augmentent sur la rgion (et tout particulirement en Corrze) alors quelles diminuent au niveau national (-3,4 %). Enfin, les crimes et dlits contre les personnes ont connu en 2005 une volution similaire celle constate au niveau national (+9,7 %) ; ils reprsentent prs de 10 % des infractions et correspondent surtout des actes de violence et peu des agressions sexuelles14.

En termes prospectifs, si la hausse de population telle quenvisage pose la question de laccueil (principalement en ville) et de laccompagnement, notamment judiciaire, une autre tendance est mettre en avant : la judiciarisation des conflits. Aujourdhui mergente, cette tendance risque en effet de se dvelopper et dentraner la fois un climat social tendu et un recours plus systmatique au tribunal ou des mdiateurs, recours auquel le Limousin nest pas prpar.

14 Source : Tableaux conomiques du Limousin, INSEE Limousin, dition 2007

La population trangre dpasse les 10 % dans trois quartiers de Limoges

10 % d'trangers dans le quartier Georges Pompidou Brive

Dans le quartier de La Bastide-Beaubreuil, la population trangre reprsente 15 % de la population totale. Deux autres quartiers dpassent les 10 % : la ZUP de l'Aurence et Corgnac. Les quartiers de Landouge, le Puy-Las-Rodas et CHU comptent moins de deux trangers pour 100 habitants. Les communes priphriques en hbergent peu, autour de 1 % 2 %. Source : Atlas des agglomrations du Limousin, INSEE, dition 2005

Dans le quartier Georges Pompidou, une personne sur dix est trangre. Il s'agit du taux le plus lev de l'unit urbaine gaillarde. Il est du mme ordre de grandeur que le quartier de Corgnac Limoges. Mis part ce quartier, la population trangre est plutt implante dans la partie nord-ouest de Brive. Malemort, elle ne reprsente qu' peine 2 % de la population totale. Source : Atlas des agglomrations du Limousin, INSEE, dition 2005


19

diversit culturelle : lenjeu de laccueil et de lintgration

Au recensement de 1999, on dnombre 26 216 immigrs en Limousin, soit 0,6 % de la population immigre de l'hexagone. Ns l'tranger, prs des deux tiers de ces immigrs ont gard leur nationalit d'origine, tandis que le tiers restant est devenu franais par acquisition. Depuis 1962, le nombre dimmigrs augmente alors que la population rgionale diminue, ce qui induit une part d'immigrs croissant au fil des annes, contrairement ce que lon observe au niveau national. Cependant, la proportion reste faible, s'tablissant 3,7 % en 1999, soit deux fois moins que le taux national, qui est de 7,4 %. Le Limousin se situe ainsi au dix-septime rang rgional pour le taux de population immigre.

Aux courants les plus anciens en provenance du Portugal puis des pays du Maghreb, dAsie du Sud-Est et dAfrique noire, ont succd des migrations de Turquie et des pays de lEst de lEurope. Cependant, en 1999, un immigr sur deux vient dEurope, un sur quatre du Portugal et un sur cinq du Maghreb. Les personnes dorigine britannique quant elles sont estimes 8000 en 2005 (dont plus de la moiti en rsidence secondaire ou en bi-rsidentialit), et ne reprsenteraient donc que 2,5 % des habitants des communes dominante rurale et moins de 0,5 % de la population rgionale, limpression relative de sur-reprsentation tant due leur forte concentration sur les franges ouest et nord de la rgion. 15

Les Limousins de nationalit trangre se caractrisent notamment par leur jeunesse. Prs de 22 % dentre eux ont moins de 20 ans et seulement 16 % sont gs de 60 ans ou plus. Lacadmie de Limoges accueille par ailleurs de nombreux jeunes trangers : 0,6 % des tudiants trangers sont inscrits dans ses universits, contre 1 % de lensemble des tudiants, ce qui fait un cart relativement faible (elle se situe dans la moiti des acadmies accueillant proportionnellement le plus dtrangers).16

La population trangre rside pour les trois quarts dans les ples urbains, notamment dans lagglomration de Limoges, qui en rassemble plus du tiers. Cette concentration est galement valable une chelle plus fine, avec une forme de sgrgation spatiale dans certains quartiers. Le type dhabitat dpend fortement du pays dorigine et de lanciennet de la migration. Les immigrs dEurope du Nord et du Sud ont pu accder autant que les Limousins lhabitat individuel (la maison est le cadre de vie de 80 % des mnages italiens et de 90 % des originaires du Royaume-Uni ou des Pays-Bas). A linverse, prs des trois quarts des mnages maghrbins et 85 % des mnages turcs rsident en immeubles collectifs, dans des logements construits pour leur trs grande majorit avant 1975. Les immigrs, notamment les asiatiques, ont plus recours lhabitat locatif social (29 % logent dans une HLM contre 11 % des mnages limousins), et, malgr un bon niveau gnral de confort, ils disposent dun nombre plus restreint de pices par personne.

Le taux dactivit des immigrs est globalement semblable celui des Limousins, mais inclut de grandes diffrences selon le sexe (-16 points pour les femmes) et lorigine. Leur moindre qualification (46 % douvriers, dont de nombreux ouvriers non qualifis, contre 27 % pour les Limousins), la proportion importante demplois prcaires (20 % contre 15 %) et un chmage beaucoup plus lev (24 % contre 11 % pour la rgion et 22 % pour les immigrs de France) tmoignent de conditions difficiles sur le march du travail, notamment pour les jeunes et les femmes17. Dailleurs, niveau de qualification quivalent, les immigrs sont plus que les autres confronts au chmage.

En matire dintgration, la tendance long terme est, en France, au dclin de la xnophobie. Si certains vnements, comme les meutes urbaines, peuvent ponctuellement inflchir cette courbe, des facteurs tels que le renouvellement gnrationnel (les jeunes gnrations tant plus tolrantes que leurs anes), laugmentation du niveau de vie ou lvolution gnrale des valeurs donnent penser que cette tendance de long terme est prenne. Elle ne doit toutefois pas cacher une xnophobie peut-tre minoritaire mais malgr tout bien relle et se traduisant de plus en plus en actes.18 Au niveau rgional, cest la capacit daccueil des Limousins qui est questionne. On ne peut savoir aujourdhui si les Limousins sont plus ou moins tolrants et ouverts que les autres, mais, tant donn les rels et importants besoins de main duvre trangre dans les annes venir, la capacit dintgration fera demain la diffrence pour russir ou non dans de bonnes conditions le dveloppement de la rgion.

En savoir plus Atlas des populations immigres, INSEE Limousin et Fasild, dcembre 2004 :

http://www.insee.fr/fr/insee_regions/limousin/rfc/docs/dos03-2004.pdf

15 Source : Laccueil et linstallation des nord-europens en Limousin, lexemple des Britanniques, F. Depierre et F. Guitard, Rgion Limousin et Universit, 2006.

16 Source : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0423.pdf

17 Source : Atlas des populations immigres, INSEE Limousin et Fasild, dcembre 2004

18 Source : Futuribles n319, 2006

60,3059,4259,13 60,81

59,2658,22

60,9961,55

53,40

59,64

51,03

60,5356,74 56,07

56,0258,89

59,50

50,13

57,4362,89

49,03

60,56

Un taux rgional d'emploi des femmes parmi les plus importants

Taux d'emploi fminin en 2005 en %60 - 6357,5 - 6051,50 - 57,549 - 51,5

Le taux demploi fminin reflte la faon dont une conomie utilise ses ressources en main-duvre fminine.Cest la proportion de femmes de 15 64 ans disposant dun emploi (population active fminine occupe au sens du recensement) parmi lensemble des femmes du mme ge.

0 75 150Km

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : INSEE 2005 // Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interdites

France mtropolitaine : 57,80 %Limousin : 60,81 %


21

parit hommes-femmes : une marge de progrs dans tous les domaines et une opportunit

En termes daccs aux responsabilits politiques, le Limousin progresse (92 femmes sont maires en 1999, contre 34 en 1995) tout en restant, pour certains indicateurs, dans la moyenne franaise (12 % de femmes maires) et, pour dautres, largement en retrait (deux dputes et aucune snatrice).

Dans la fonction publique territoriale, la rgion sillustre en 2000 par un fort taux de fminisation des catgories A (74 % contre 58 % en France) et par une prsence plus importante dans les filires techniques (46 % contre 38 %) et sportive (32 % contre 23 %), ce malgr une rpartition gnrale conforme au niveau national, avec la prdominance des femmes dans les filires administratives, culturelles, sociales et de sant. Ces persistances se traduisent aussi par la sur-reprsentation des femmes parmi les employs (77,4 % en 1999, 75,5 % en France) et le maintien de mtiers majoritairement exercs par des hommes en Limousin : aucune Limousine nest lectricienne, conductrice dengins, pompire ou bouchre par exemple en 1999. Mais, dans le mme temps, les hommes sont de plus en plus nombreux tre secrtaires, standardistes ou agents dentretien ; seuls les mtiers de sages-femme et puricultrice restent presque exclusivement fminins en Limousin.

Lgalit professionnelle nest donc pas atteinte, comme le confirme lcart de salaire : le salaire dun homme est suprieur de 12 % celui dune femme en 200519. Plus faible quau niveau national (19,7 % pour la mtropole et 17,7 % pour la province), lcart na pas baiss depuis 2002, et son niveau tient principalement un salaire horaire net masculin bien infrieur la moyenne nationale. Cependant, le Limousin est avantag par la part importante de son secteur semi-public : il est une des deux seules rgions afficher un cart infrieur 10 % entre les salaires masculins et fminins pour les mmes emplois. Le dcalage est nettement plus prononc chez les cadres : le salaire dun cadre masculin est suprieur de 22,5 % celui dune femme occupant la mme position alors que lcart ne dpasse pas 4,5 % entre employs hommes et femmes. De plus, en Limousin comme dans le reste de la France, les femmes sont sous-reprsentes dans les postes dencadrement puisque 30 % seulement des cadres sont des femmes. Enfin, lanciennet accentue les diffrences : si, depuis 2002, les disparits entre hommes et femmes se sont rduites durant les premires annes dactivit, elles se maintiennent en fin de carrire.

Des efforts importants ont t raliss dans le systme ducatif et la recherche : notion dgalit des chances inscrite dans le cahier des charges de nombreuses formations, actions en direction des centres de formation des apprentis Pour autant, les femmes sont de moins en moins nombreuses au fur et mesure que le niveau dtudes slve : elles reprsentent 60% des lves en terminale gnrale, 52,3 % des tudiants mais sont minoritaires en troisime cycle. Elles se dirigent par ailleurs de faon diffrencie selon les filires : 49 % en srie scientifique en terminale, 21,25 % de leffectif de lapprentissage, 2 % de la branche mcanique

Les femmes sont galement toujours majoritairement concernes par le temps partiel souvent non choisi, hauteur de 29,5 %, contre 5,5 % des Limousins en 1999, chiffres proches des moyennes nationales. Cela va de pair avec une gestion des temps qui leur est dfavorable : elles disposent de temps libres et de loisir infrieurs ceux des hommes, mais assument une charge domestique toujours beaucoup plus importante en temps, malgr un petit rquilibrage (3h48 par semaine pour les actives contre 1h59 pour les actifs et 4h47 contre 2h55 pour les inactifs).20

La recherche de la parit, notamment dans lemploi, est la fois une tendance lourde sur les cinquante dernires annes et un rel enjeu pour le Limousin. Outre un droit, elle constitue un facteur potentiel dattractivit pour la rgion : permettre aux couples bi-actifs de travailler en Limousin et de le faire dans de bonnes conditions (conciliation des temps professionnels et personnels) offrirait un rel avantage comparatif la rgion. On notera galement que laccs plus important des femmes lemploi qualifi et diversifi pourrait rpondre des besoins actuels et futurs en ressources humaines.

En savoir plus Femmes et hommes, regards sur la parit, INSEE, dition 2004 :

http://www.insee.fr/fr/ppp/sommaire/FHPARIT04.PDF Femmes, hommes : diffrences et ingalits, Economie et Statistiques n398-399, mars 2007 :

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/femmes_et_hommes.asp Les femmes en Limousin, OREF du Limousin, dcembre 2003

Les femmes en Europe : Similitudes et diffrences, la revue n40, INSEE Limousin, mars 2003 Observatoire de la parit : http://www.observatoire-parite.gouv.fr/portail/list_chifrescles.htm

19 Source : Salaires : le Limousin ne rattrape pas son retard, Focal n 41, INSEE Limousin, novembre 200 7

20 Source : Les femmes en Limousin, OREF du Limousin, dcembre 2003

Tulle*

Bugeat

Crocq

Ussel*

Neuvic

Ahun

Treignac

le Dorat

Bonnat

SornacNexon

Nantiat

Boussac

Meymac

Eymoutiers

Guret*

Bellac

Limoges*

Nieul

Uzerche

Seilhac

Ayen

Felletin

CorrzeLubersac

Bourganeuf

Chlus

Lapleau

Ambazac

Mercoeur

Saint Privat

Juillac

Egletons

Auzances

Argentat

la Courtine

Pontarion

Jarnages

laSouterraine

Vigeois

Dunle Palestel

Larche

Chnrailles

Eygurande

Meyssac

Laurire

MagnacLaval

Beynat

AubussonSaint Junien*

Donzenac

PierreBuffireSaint Mathieu

GentiouxPigerolles


Aixesur Vienne


ChtelusMalvaleix

Chambonsur Voueize

Royrede Vassivire



Chteauneufla Fort

la RocheCanillac


Bnventl'Abbaye

BortlesOrgues

Rochechouart


Bellegardeen Marche


BrivelaGaillarde*

Oradoursur Vayres




Malemort sur Corrze

SaintVaury

Tulle*

Bugeat

Crocq

Ussel*

Neuvic

Ahun

Treignac

le Dorat

Bonnat

SornacNexon

Nantiat

Boussac

Meymac

Eymoutiers

Guret*

Bellac

Limoges*

Nieul

Uzerche

Seilhac

Ayen

Felletin

CorrzeLubersac

Bourganeuf

Chlus

Lapleau

Ambazac

Mercoeur

Saint Privat

Juillac

Egletons

Auzances

Argentat

la Courtine

Pontarion

Jarnages

laSouterraine

Vigeois

Dunle Palestel

Larche

Chnrailles

Eygurande

Meyssac

Laurire

MagnacLaval

Beynat

AubussonSaint Junien*

Donzenac

PierreBuffireSaint Mathieu

GentiouxPigerolles


Aixesur Vienne


ChtelusMalvaleix

Chambonsur Voueize

Royrede Vassivire



Chteauneufla Fort

la RocheCanillac


Bnventl'Abbaye

BortlesOrgues

Rochechouart


Bellegardeen Marche


BrivelaGaillarde*

Oradoursur Vayres




Malemort sur Corrze

SaintVaury

TULLE

USSEL

BELLAC GUERET

MAURIAC

NONTRON

LIMOGES

BERGERACAURILLAC

AUBUSSON

PERIGUEUX

CONFOLENS

MONTLUCON

ROCHECHOUART

MONTMORILLON

SARLAT-LA-CANEDA

Part des plus de 60 ans par commune en 1999

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : INSEE // Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interdites

0 10 20Km

En %40 - 7230 - 4020 - 304- 20

Dans les dpartements hors des principales aires urbaines (en %)43 - 4535 - 43

Dans les principales aires urbaines (en %)30 - 3525 - 30

Part des plus de 60 ans en 2030

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : INSEE, modle Omphale, scnario central // Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interdites

0 20 40Km


23

face au vieillissement, le besoin de solidarit intergnrationnelle

Le Limousin est la rgion la plus ge de France et lune des plus ges dEurope, tous les indicateurs le confirment : son indice de jeunesse (ratio entre les moins de 20 ans et les plus de 60 ans) stablit 0,7 (contre plus de 1 dans la majorit des autres rgions), 1/3 de la population a plus de 60 ans (contre 1/5 en France), la moyenne dge stablit 43,5 ans (39 ans en France, et lcart est important avec la seconde rgion, 41,7 ans)

Ce vieillissement sexplique dabord par le dficit de naissances, puis par lmigration des jeunes de 20 29 ans, qui quittent le Limousin pour poursuivre des tudes ou trouver un emploi. Limportance de lcart avec les autres rgions tient ensuite au fait que ce phnomne a commenc plus tt : le Limousin est aujourdhui en avance sur le reste de lEurope puisque cest la population des plus de 75 ans qui connat la plus grande augmentation (+ 13 % entre 1999 et 2004).

Selon le scnario central de lINSEE pour 2030, le Limousin restera la rgion la plus ge de France mtropolitaine et conservera la part la plus importante de 60 ans et plus et de 80 ans et plus. Et, alors que lon comptait 4 jeunes (moins de 25 ans) pour un senior il y a 30 ans, le rapport nest aujourdhui que de deux contre un et lquilibre sera atteint dans 30 ans.

Ce vieillissement continu pose la question du devenir, au niveau national, des systmes de redistribution et plus particulirement des retraites. Si lon se dirige bien vers un allongement de la dure du travail, un des enjeux pour le Limousin sera sa capacit former, accompagner et employer ces actifs, ce qui par ailleurs pourrait participer rsoudre les besoins futurs en main duvre.

La gographie des personnes ges peut galement sanalyser selon une lecture rural/urbain : actuellement 50 % des personnes de plus de 75 ans rsident dans une commune rurale, contre 44 % de la population dans son ensemble. Ceci pose dores et dj des questions de dialogue entre les gnrations, qui risque dvoluer dans les annes venir. LINSEE estime en effet que, dici 2030, le nombre de seniors augmentera 4 fois plus vite dans lespace urbain que dans lespace rural (ce qui nempchera pas les campagnes de rester plus ges que les villes, mais pose la question de la ncessaire adaptation de lenvironnement urbain). Les tendances au regroupement gnrationnel plus petite chelle (quartiers, Sun City ou villes de retraite ) pourraient alors saffirmer et avoir des consquences sur la solidarit intergnrationnelle. Le risque existe en effet que, comme aux Etats-Unis, des villes de retraite , quipes comme de luxueuses rsidences de vacances, adaptes aux personnes de plus de 55 ans et surtout rserves elles seules, se dveloppent, sous cette forme ou sous une autre. Ce dialogue intergnrationnel sera nanmoins plus que ncessaire pour faire face aux enjeux sociaux du vieillissement que sont les risques de grontocratie et disolement des personnes ges.

Dans le premier cas, cest la prvalence des intrts des personnes ges au point de vue financier et politique qui est souligne. Certes, en Limousin, les risques sont moins importants quailleurs en termes financiers : le revenu fiscal mdian par unit de consommation vis--vis du reste de la population nest favorable aux 60-74 ans que de peu et pas en Creuse et devient dfavorable aux plus de 75 ans. En revanche, le pouvoir lectoral des 60 ans et plus sera dautant plus rel (35 % des votants en 2005, 45 % en 2030 que leur participation est importante, puisque lINSEE dsigne un ge citoyen entre 40 et 79 ans, pour lequel les taux de participation se situent entre 69 % 70 %.

Si on ne peut discuter des choix lectoraux, on peut tout de mme sinterroger sur les dcisions qui seront prises lorsque llectorat senior reprsentera prs de la moiti de llectorat national ( partir de 2030) : assistera-t-on par exemple la cration dun lobby des retraits ? On peut craindre par exemple que le souci de se concilier llectorat g conduise les autorits locales mettre en uvre des politiques cartant, par le jeu de la contrainte budgtaire, les mesures en faveur des plus jeunes comme les crches, les zones dactivits, etc. comme cest dj le cas dans des villes de Bretagne, de Pays de la Loire ou du Midi, o les retraits ont pouss la fermeture des bars et restaurants 23 heures ou au dveloppement de mesures scuritaires.

Aujourdhui, il est vrai, le poids des associations franaises de retraits est limit, contrairement aux Etats-Unis, et leur action se limite la veille parlementaire .

Dj plus g, le Limousin prendra moins de ride que les autres rgions

Source : INSEE, modle Omphale, scnario central, in Limousin : horizon 2030, projections de population, dossier n10, INSEE Limousin, dcembre 2007

Pyramides des ges en 2005 et 2030 en France mtropolitaine en Limousin

Source : INSEE, modle Omphale, scnario central, in Limousin : horizon 2030, projections de population, dossier n10, INSEE Limousin, dcembre 2007

Evolution des conditions de vie des personnes ges

en communaut seul chez un enfant en couple En 1982

60/74 ans 2,1% 18,4% 8,1% 71,3% 75/89 ans 7,1% 31,3% 20,9% 40,6%

90 ans et plus 21,3% 26,9% 31,4% 20,4% En 1990

60/74 ans 1,6% 18,2% 1,9% 78,3% 75/89 ans 7,7% 33,8% 9,6% 48,9%

90 ans et plus 26,8% 29,6% 21,5% 22,1% En 1999

90/74 ans 1,4% 19,9% 1,3% 77,4% 75/89 ans 6,7% 35,9% 4,3% 53%

90 ans et plus 29% 34,3% 12,8% 23,8%

Source : INSEE Limousin


25

Dans le second cas, cest au contraire lexclusion des personnes ges, lamenuisement de leur vie sociale, qui se profile. Sans aborder ici la question des personnes vivant en structure collective, ges de plus de 85 ans dans leur grande majorit et ayant une vie sociale particulire, on remarque que certaines populations cumulent ce qui peut tre considr comme des signes de prcarit et de solitude. 64 % des titulaires de lAllocation Solidarit Vieillesse (qui permet datteindre un revenu gal au minimum vieillesse) sont en 2002 des personnes isoles en Limousin, alors que la part de ces dernires dans l'ensemble de la population limousine des 65 ans ou plus n'est que de 23 %.

Dans les annes venir cependant, lASV devrait perdre de son attractivit, du fait de la gnralisation du travail des femmes (qui cotisent) et de lamlioration des couvertures vieillesse. A long terme en revanche, la question des revenus des personnes ges se reposera.

En ce qui concerne plus prcisment la cohsion sociale, limplication des personnes ges dans les associations rvle une vie sociale importante. Des donnes nationales montrent ainsi quen 2002, les 60-69 ans sont les adhrents dassociations les plus nombreux (58 % dentre eux adhrent contre 45 % pour lensemble) et que, parmi eux, 46 % font partie dau moins deux associations, contre 38 % de lensemble des adhrents.

Cette forte participation la vie sociale, qui na pas de raisons de sessouffler par la suite, ne suffit pourtant pas elle seule cacher lexistence de phnomnes disolement de certaines personnes ges. On remarque en effet quen 2000, un quart des mnages seniors habitant des communes rurales ne dispose daucun magasin dalimentation proximit immdiate de son domicile, et 12 % dentre eux nont ni transports en commun ni vhicule personnel21. Si cette situation ne prsage pas des liens entretenus avec la famille ou les voisins, elle traduit tout de mme un moindre lien avec les commerants, qui jouent un rle important dans la sociabilit des personnes ges.

En savoir plus Isolement relationnel et mal-tre, INSEE Premire n931, novembre 2003

Les personnes ges aujourdhui et demain, Focal n8, INSEE Limousin, octobre 2004 Diagnostic sur le vieillissement en Limousin dans le cadre du rseau Sen@er, Rgion Limousin, 2007

21 Source : Diagnostic sur le vieillissement en Limousin dans le cadre du rseau Sen@er, Rgion Limousin, 2007

SALAGNAC

LANOBREBEAULIEU

CHARENTE

VIENNEINDRE CHER

ALLIER

PUYDEDOME

CANTAL

LOT

DORDOGNE

Conception et ralisation SIG Rgion Limousin janvier 2007 // Sources : DGCL 2007 // Fond cartographique : Route 500 IGN - Paris 2007 - Reproduction et diffusion interditesprimtres des PaysPNR des Volcans d'AuvergnePNR Prigord-LimousinPNR Millevaches en Limousinprimtres des dpartements

EPCI de CorrzeCA de BriveCC Bugeat-Sornac Millevaches au curCC Juillac - Loyre - AuvezreCC Lembron Val dAllierCC Lubersac-AuvzreCC Tulle et Cur de CorrzeCC Ussel-Meymac-Haute-CorrzeCC Vzre - CausseCC de Bort les Orgues, Lanobre et BeaulieuCC de VentadourCC de Vzre MondiresCC des Gorges de la haute DordogneCC des MondiresCC des Portes du CausseCC des Villages du Midi CorrzienCC des trois A : A20, A89 et AvenirCC du Bassin dObjatCC du Canton de BeynatCC du Doustre et du Plateau des tangsCC du Pays d'ArgentatCC du Pays de PompadourCC du Pays dEygurandeCC du Pays dUzercheCC du Plateau BortoisCC du Sud Corrzien

EPCI de CreuseCC Auzances - Bellegarde en MarcheCC de Aubusson - FelletinCC de Bourganeuf - Royre de VassivireCC de Bnvent Grand BourgCC de ChnraillesCC de Guret - Saint VauryCC de Marche AvenirCC de la Petite CreuseCC des Deux VallesCC des Sources de la CreuseCC du Carrefour des Quatre ProvincesCC du Haut Pays MarchoisCC du Pays Creuse Thaurion GartempeCC du Pays DunoisCC du Pays SostranienCC du Pays de BoussacCC du Plateau de GentiouxCC dEvaux les Bains et de Chambon sur Voueize

EPCI de Haute-VienneCA de Limoges MtropoleCC Ardour - Rivallier - GartempeCC Bandiat Tardoire AvenirCC Brame-BenaizeCC Briance CombadeCC Gartempe - Saint PardouxCC Monts d'Ambazac et du Val du TaurionCC Porte d'OccitanieCC Vienne GlaneCC de Braince - RoselleCC de NoblatCC de la Basse MarcheCC de la valle de la GorreCC de lIssaureCC des Monts de ChlusCC des Portes de VassivireCC du Haut LimousinCC du MartouletCC du Pays de NexonCC du Pays de Saint-YrieixCC du Pays de la MtoriteCC du Val de VienneCC lAurence et Glane Dveloppement

Intercommunalits et territoires de projets en 2007

0 10 20Km

I . 3 Lorganisation territoriale en construction

27

I . 3 LORGANISATION TERRITORIALE EN CONSTRUCTION un puzzle territorial en recherche de cohrence

Les diffrentes lois votes au cours des dix dernires annes en termes damnagement du territoire, de dcentralisation et de dmocratie de proximit ont certes prcis les cadres de lintervention publique, mais aussi renforc sa complexit. On remarque une opacit dans lenchevtrement des comptences (renforc par la possibilit pour les collectivits de dterminer elles-mmes leurs comptences) et dans la confusion qui rgne dans la situation des titulaires du pouvoir, des intrts quils dfendent et des responsabilits relles quils peuvent assumer (cumul des mandats).

La rgion Limousin se distingue cependant par deux points : dune part sa couverture en EPCI22 et territoires de projet, dautre part sa recherche dune articulation progressive, quoique lente, entre les diffrents chelons, illustre par la signature coordonne des contrats de Pays par les partenaires.

Longtemps en retard en matire dEPCI, le Limousin se situe aujourdhui dans la moyenne nationale, avec 92 % des communes et 97,2 % de la population concernes en 2005. Le taux de couverture en Pays slve quant lui 99,31 %, ce qui en fait la deuxime rgion aprs la Bretagne. Les 16 Pays reconnus fin 2004 nexcluent en effet que 19 communes de Creuse et Corrze, qui ont fait le choix de nadhrer quau seul PNR23 de Millevaches. Ce dernier, qui stend sur les trois dpartements, partage des enjeux des espaces ruraux fragiles avec le PNR du Prigord-Limousin, parc interrgional Limousin et Aquitaine.

La Rgion sest fortement mobilise depuis 2001 pour aider lmergence et lorganisation des territoires, sous forme de moyens financiers travers des contrats territoriaux, mais aussi dappui technique et mthodologique mis leur disposition travers ses services. Elle a galement pouss des contractualisations territoriales les plus efficaces possibles : lEtat, la Rgion et les trois Dpartements ont t cosignataires, dbut 2002, de la convention dapplication du volet territorial du CPER24 et de ce fait, les contrats des 16 Pays ont t signs en mme temps et dans les mme termes par les partenaires.

Dans tous les cas, la mise en place dune intercommunalit, la ralisation dune charte de Pays et la contractualisation ont conduit les acteurs locaux dfinir ensemble des stratgies territoriales qui, dans certains domaines, ont dbouch sur des programmes daction plus cohrents. La recherche de cette cohrence est un enjeu de taille : lincohrence et lillisibilit freinent lefficacit et la comprhension du systme par la population, et ce quel que soit le devenir des diffrentes collectivits. On ne sait pas o en sera dans 20 ans le processus de dcentralisation, ni le poids quaura lEurope, ni ce que cela induira pour les rgions (importance, dcoupage), mais diffrents niveaux coexisteront, et de leur entente dpendront leur lisibilit, leur efficacit et donc leur attractivit.

Ce contexte de transfert et de rpartition des comptences se double dune demande de partenariat (partage et mutualisation, dialogue, transparence). Les collectivits, plus familires dune culture du fonctionnement pyramidal hrit du fonctionnement de lEtat, ont saccommoder de cette demande de nouvelle gouvernance, qui procde dun fonctionnement en rseau et de la culture de la gouvernance, autant revendiqu par les socioprofessionnels et les nouvelles gnrations que facilit par lusage de nouveaux outils (Internet) tous lments qui impactent les relations entre lus et habitants.

Les principales comptences des diffrentes collectivits :

22 Etablissements publics de coopration intercommunale

23 Parc naturel rgional

24 Contrat de Plan Etat Rgion

Communes et groupements de communes :

Dpartements

Rgions

Urbanisme et transports Enseignement Action conomique Logement Action sanitaire et sociale Culture et sports

Action sociale, solidarit, logement Amnagement de lespace, quipement Culture, patrimoine Action conomique

Dveloppement conomique (rle de coordination) Amnagement du territoire et planification Formation initiale et professionnelle Culture et sports Sant

Source : vie-publique.fr

CAHORSGOURDON

SOUILLAC

TULLE

GUERET

LIMOGES

BRIVE-LA-GAILLARDE

NIORT POITIERS

LA ROCHELLE

ANGOULEME

L'inscription du Limousin dans des rseaux locaux

Association Limoges - PoitiersVilles d'Oc et du QuercyLimousin Axe MajeurAires 198

0 40 80

KmConception et ralisation SIG Rgion Limousin dcembre 2007 // Source : Rseaux de villes et Commissariat du Massif central 2007// Fond cartographique : Route 500 IGN Paris 2008 - Reproduction et diffusion interdites

Rseaux de villes Autres rseauxCommunes concernes par le Schma du Massif central


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une coopration territoriale qui sappuie sur des rseaux

Cette nouvelle gouvernance sincarne au niveau rgional dans deux exemples emblmatiques, Dorsal et le Corrzium, ainsi que, sur un autre plan, dans le rseau Limousin Axe Majeur. Le premier est un projet collectif visant laccs au haut dbit des Limousins aux meilleures conditions. Il a su fdrer dans un cadre compltement neuf diffrents acteurs rgionaux (le comit syndical est compos du Conseil Rgional, des trois Conseils Gnraux, de la Ville de Limoges, la Communaut dagglomration de Brive et des Communauts de communes de Guret et Tulle).

Le Corrzium quant lui marque la volont, nouvelle, de Brive et Tulle de travailler ensemble. Observant lchelle des deux EPCI des intrts communs grandissants (convergence des profils socioconomiques, intgration des bassins de vie) et des offres juxtaposes, les collectivits ont dcid dorganiser des mutualisations et complmentarits, dans lide de pouvoir ainsi dpasser leur offre de ville moyenne et proposer une offre au niveau rgional, renforant ainsi la place de leur ensemble dans lespace sud-ouest du Massif central.

En termes plus institutionnels, il existe en outre un rseau associant les quatre principales villes du Limousin, nomm Limousin Axe Majeur. Cre en 1998, il est partie prenante de Dorsal et dveloppe des cooprations notamment culturelles, dont le Concours international de piano Francis Poulenc est lillustration.

Cette volont de coopration dpasse galement les frontires rgionales, avec limplication de diffrents territoires limousins dans des rseaux plus larges. Le plus large de ces rseaux concerne le Massif central. Cr en 1985, il regroupe les 6 rgions et 22 dpartements du massif ; son comit de massif est compos dlus, dacteurs conomiques et dassociations. Il a rdig en 2005 un schma interrgional damnagement et de dveloppement , fixant des axes communs de travail et a men des projets communs au sein du Programme Oprationnel du Massif Central (POMAC). LAuvergne et le Limousin en sont le noyau dur.

A un autre niveau, les rseaux de villes permettent de mener des projets et rflexions avec les villes des rgions voisines. Le Limousin est ainsi reli aux villes de Poitou-Charentes et du Sud-Ouest par le biais de lAssociation Limoges Poitiers et des Villes dOc et du Quercy. Le premier rseau est n en 1998, sur la volont initiale de favoriser le renforcement de laxe Limoges Poitiers. Aprs une premire phase de consolidation des rapports, illustre par des changes entre directions gnrales et services et des actions touristiques communes, la coopration se traduit depuis 2005 dans des propositions communes autour de la LGV (Ligne Grande Vitesse) et dans la mise en place dune rflexion sur les enjeux mtropolitains de la zone, tiraille entre de grandes agglomrations franaises et dont la gographie sera redfinie par les nouveaux moyens de transport. Cette rflexion associe Limoges au rseau Aire 198 (Angoulme, La Rochelle, Niort et Poitiers), et est mene conjointement par les services de lEtat et des collectivits. Le rseau Villes dOc et du Quercy, cr galement en 1998, regroupe Cahors, Brive, Montauban, Gourdon et Souillac. Visant consolider larmature urbaine le long de laxe A20 en renforant les liens et cooprations entre les villes, il a favoris des changes au niveau des services des collectivits, notamment culturels et informatiques. Ces changes continuent, en attendant de dvelopper des projets denvergure.

Une autre faon de travailler ensemble consiste dans la coopration par projets. Moins institutionnelle et plus oprationnelle, celle-ci rpond davantage un besoin prcis qu une volont politique, mais dveloppe les mmes habitudes de gouvernance. On peut citer dans ce cadre limplication de la rgion dans le SAGE25, qui associe galement la Rgion Poitou-Charentes et bientt les dpartements. Un autre exemple est le Rseau Grand Ouest commande publique et dveloppement durable , qui runit depuis 2006 41 collectivits territoriales et EPCI des rgions Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, ainsi que des collectivits avoisinantes des rgions Limousin et Basse-Normandie notamment. Ce rseau vise animer une dynamique interrgionale sur lintgration de critres environnementaux, sociaux, thiques, quitables dans la commande publique ; ouvert tous les acteurs intresss, il est compos dlus, de techniciens, dassociations et dentreprises.

En savoir plus Les rseaux de ville en France : http://www.reseaux-de-villes.org/reseaux.htm

25 Schma dAmnagement et de Gestion des Eaux de la Vienne


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un Limousin de plus en plus ouvert sur le monde

La coopration internationale, pour des raisons diffrentes de celles voques il y 30 ans (le dveloppement des territoires a pris le pas sur la paix), est une ncessit absolue : la capacit pour un territoire sinscrire durablement dans une culture globale des changes dtermine en grande partie ses chances de convertir les gains de comptitivit en un dveloppement rgional plus quilibr et une cohsion sociale renforce. Le Limousin la compris, qui dmontre une belle vitalit en la matire et a ainsi acquis des habitudes lui permettant dtre dores et dj engag dans une dynamique de professionnalisation de la coopration, chantier des annes venir.

Indpendamment des jumelages , il existe en Limousin trois principales formes de coopration : la coopration dcentralise, la solidarit internationale et la participation aux programmes europens.

En termes de coopration dcentralise, la Rgion a tabli des accords avec huit rgions partenaires situes en Pologne, Allemagne, Italie, Roumanie, Russie, Tunisie, Espagne et Burkina Faso. Ces accords prvoient la conception et la mise en uvre dactions relevant des champs dintervention de la Rgion et font par ailleurs appel des comptences locales, associatives ou institutionnelles, pour en assurer la matrise duvre. Au fil des annes, ces relations institutionnelles ont servi galement de cadre la naissance et la prennisation dchanges trs divers, qui ont concern diffrentes populations du Limousin (tudiants, acteurs conomiques et culturels, enseignants, lus) par lintermdiaire de nombreuses associations, institutions ou entreprises.

A ces partenariats sajoutent les actions de coopration dcentralise menes par les dpartements et les quatre grandes villes, qui ont globalement les mmes objectifs et modalits. En 2005, une vingtaine dautres territoires sont ainsi concerns. Les liens avec lEurope restent majoritaires (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Portugal, Espagne, mais aussi Rpublique tchque), mais lAfrique (Burkina et Mali), lAmrique du Nord (Etats-Unis et Qubec), la Russie, la Bilorussie et le Japon sont galement prsents. Le plus ancien de ces partenariats date de 1969, mais ils se sont surtout dvelopps dans les annes 1990, les plus rcents (2003) actant louverture plantaire des collectivits limousines (Burkina et Japon).

Concernant la solidarit et la coopration internationales, la cration dun fonds rgional daide aux micro-projets de dveloppement (FRAMP) et dun cahier des charges invite les acteurs rgionaux proposer des projets structurants et vritablement responsabilisants pour leurs partenaires. Entre 2006 et 2007, ce FRAMP a subventionn 36 projets dans 19 pays diffrents (Niger, Sngal, Palestine, Pakistan, Ukraine, Vietnam, Hati, Brsil). Les territoires mergents, sils sont peu concerns par les partenariats de coopration dcentralise, sont par contre lis au Limousin au travers du FRAMP et plus encore de luniversit. En 2007, lUniversit de Limoges dveloppe en effet des partenariats avec 135 universits rparties dans 58 Etats sur les cinq continents26. En matire daide humanitaire enfin, lintervention de la Rgion se concentre sur des situations de crise et durgence.

Les programmes europens sont un autre cadre pour les cooprations transnationales. Parmi eux, les programmes Interreg sont les plus reprsents. En 2000-2006, le Limousin a particip deux espaces de coopration transnationale (Interreg 3B) : lEspace atlantique et lEspace sud-ouest europen (SUDOE). Cinq organismes limousins (CESRL27, ENSCI28, Communaut de communes Haut limousin) ont t chefs de file de projets mens dans le cadre du premier, et le second a permis quelques 11 organismes de monter des projets de coopration avec un rseau de 43 autres organismes et institutions franais, espagnols et portugais dans le cadre de 7 projets transnationaux. Les habitudes de travail en partenariat, dchange de comptences et de mthodes ainsi acquises par les collectivits et acteurs rgionaux ne peuvent depuis 2007 perdurer que sur lespace SUDOE. Ces limites ne sappliquent pas pour les cooprations interrgionales (Interreg 3C). Sur cette mme priode 2000-2006, on recense deux projets individuels29 : COTOUR, visant renforcer le tourisme en tant quoutil de dveloppement rgional, et REGIO Com, qui uvre pour la valorisation interrgionale des politiques de promotion des fruits et lgumes du sud de lEurope. Mais le projet le plus emblmatique de ce programme europen est le rseau RURAL INNOVA (devenu RURACT depuis 2007), dont la Rgion est chef de file. Avec des membres dans toute lEurope (14 partenaires issus de 8 Etats-membres dont la Lituanie et la Hongrie), il propose denrayer la dvitalisation des espaces ruraux en changeant bonnes pratiques et expriences destines valoriser laccueil de nouvelles populations, les activits conomiques innovantes, les services la personne et la prospective comme facteurs de dveloppement rural.

26 Source : http://www.unilim.fr/

27 Conseil Economique et Social Rgional Limousin

28 Ecole Nationale Suprieure de Cramique Industrielle

29 Coopration approfondie entre autorits publiques ou organismes publiques quivalents sur un sujet li la politique de dveloppement rgional.


33

Compltent par ailleurs ce dispositif sept cooprations dans le cadre de Leader+ impliquant nombre de communes, communauts de communes et pays, ainsi que huit cooprations dans le cadre dEqual impliquant plus des Conseils Gnraux ou des organismes (CNASEA, Universit, association).

En total, les programmes europens ont li le Limousin avec plus dune centaine de partenaires trangers diffrents30 : il y a l un enjeu prenniser des cooprations et une dynamique dchanges hors du cadre propos par lUnion Europenne, qui peut voluer.

Forte de ce bilan et de lenvie des territoires de renforcer lancrage du Limousin dans une Europe largie et un monde ouvert, la Rgion a fait le choix dintgrer la coopration interrgionale dans les programmes europens FEDER en en faisant son cinquime axe31. Ce choix dmontre une volont forte douverture : le Limousin est en effet une des 10 seules rgions europennes ayant fait ce pari. Il sagit pour cet axe 5 de diffuser et dmultiplier la valeur ajoute des expriences de coopration interrgionale dj engages, de stimuler et faciliter laccs, notamment pour les acteurs infrargionaux, aux dmarches de coopration interrgionale par un accompagnement de proximit, et de susciter des partenariats transnationaux capables de se mobiliser sur des politiques et des programmes communautaires cibls. Ce dernier enjeu gnralise lexprience dELIARE (Exprimentation limousine daccompagnement vers la recherche europenne), le dispositif accompagnant les acteurs limousins de la recherche et de linnovation souhaitant rpondre des appels proposition communautaires dans le cadre du PCRD32 : lide est de prparer ds aujourdhui les acteurs limousins avoir recours aux cooprations transnationales pour chercher un financement communautaire, ce qui risque dtre obligatoire aprs 2013.

Toutes ces cooprations permettent au Limousin non seulement de mobiliser les financements europens en faveur du dveloppement rgional, mais aussi de renforcer sa notorit et la comptitivit de ses acteurs, de rendre lEurope et le monde plus accessibles et plus gnralement de prparer un avenir sans frontire plus citoyen et responsable.

En savoir plus Annuaire des acteurs et oprateurs, Coopration dcentralise et solidarit internationale en Limousin, 2007

30 Source : tableau gnral des cooprations en Limousin, Dlgation la coopration

31 Source : PO FEDER - DOMO

32 Programme-cadre pour la recherche et le dveloppement technologique


35

une solidarit territoriale aide par un systme de redistribution

Au niveau de la Rgion, la rpartition du volet territorial du CPER, la mobilisation de crdits sectoriels et la majoration des taux de subvention pour les pays ruraux font lobjet depuis 2007 de principes visant lquit entre les territoires.

Cela se traduit tout dabord par le choix de consacrer une enveloppe importante et prdtermine aux 2 PNR (la Rgion tant leur principal financeur), ainsi quune enveloppe identique pour les agglomrations, les Pays dagglomrations et les 16 autres Pays. Cette dernire est calcule, pour les Pays ruraux, pour moiti sur la base de la population et pour moiti sur la base de la superficie, alors que seule la population est prise en compte pour les autres territoires.

Le niveau de crdits sectoriels a quant lui t revu, avec un ratio plus favorable aux agglomrations, tenant ainsi compte dune plus forte mobilisation de ces crdits par celles-ci.

En sus de ces enveloppes, des mcanismes de prquation bass sur des indicateurs statistiques mme de traduire les disparits entre les territoires et donc leur fragilit ont t mis en place. Les quatre critres sont leffort fiscal et la richesse des territoires, la richesse de la population et le dynamisme conomique du territoire.

Ce systme de solidarit rpond un souci dquit bas sur une situation date ; il sera adapter en fonction de lvolution des dynamiques territoriales. Il risque galement dtre amen voluer selon les stratgies choisies (concentration) et se heurtera de plus en plus des contraintes budgtaires. Son existence et son dveloppement ont nanmoins t points comme un enjeu pour lavenir du Limousin.

Nombre de votants parmi les lecteurs en %Elections de 2001

74,5 - 8469- 74,562,5 - 6952 - 62,5


76 - 8074 - 7669 - 7458- 69


72 - 7867 - 7163 - 6655 - 62


67 - 7

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Diagnostic prospectif du SRADDT de la Région Limousin