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DIAGNOSTIC SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE L'ILE-DE-FRANCE EN 2005 Première contribution des CCI de Paris - Ile-de-France au Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) JUILLET 2005 CHAMBRE REGIONALE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE PARIS – ILE-DE-FRANCE

Diagnostic sur le développement économique de l'Ile …cci-paris-idf.fr/sites/default/files/etudes/pdf/documents/srde... · Il a été élaboré sur la base des contributions et

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DIAGNOSTIC SUR LE DEVELOPPEMENTECONOMIQUE DE L'ILE-DE-FRANCE EN 2005

Première contribution des CCI de Paris - Ile-de-France auSchéma Régional de Développement Economique (SRDE)

JUILLET 2005

CHAMBRE REGIONALE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE PARIS – ILE-DE-FRANCE

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

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Ce diagnostic régional a été établi à partir des travaux du groupe de travail SRDE dela CRCI Paris Ile-de-France présidé par Gérard HUOT, Vice Président Secrétaire dela CRCI et Président de la CCI de l’Essonne.

Il a été élaboré sur la base des contributions et analyses de l’ensemble des CCIlocales, et plus particulièrement du rapport de Gilbert DIEPOIS « Comment relancerl’économie francilienne ? Premières contributions de la CCIP en vue du futurSchéma Régional de Développement Economique » adopté par l’assembléegénérale de la CCIP le 24 juin 2004.

Composition du groupe de travail :

Gérard HUOT, Président du groupe de travail.

Jean-Claude CHABIN, CCI de l’Essonne.

Patrick DEVERGIES, CCI Versailles Val-d'Oise / Yvelines.

Gilbert DIEPOIS, CCI de Paris.

Philippe POIRIER, CCI de Seine-et-Marne

Experts associés :

Marie-Claire MARCHESI (CCI de Paris) Chef de Projet, Bruno MALECAMP (CRCI),Pierre LAHOCHE (CCI de Paris), Alain CADIX (CCI de Paris), Sylvie NOUYRIGAT(CCI de Paris), Denis DHYVERT (CCI Versailles Val-d'Oise / Yvelines), Marie-LaureLALE (CCI de l'Essonne), Frédéric PETIT (CCI de Seine-et-Marne), LaurenceAVELINE-BAILLY (CCI de Paris, délégation Seine-Saint-Denis), Karl TERROLLION(CRCI), Samuel CUCHEROUSSET (CCI de Paris).

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SYNTHESE

Ce diagnostic sur le développement économique de l'Ile-de-France se propose de remplir plusieursobjectifs :

Donner une image globale de l'économie francilienne, ses points forts et ses points faibles, avec unemise en perspective par rapport aux situations nationale et européenne ;

Mener une analyse dynamique : dans quels domaines l’Ile-de-France a-t-elle perdu du terrain, pourlesquels en a t-elle gagné (par rapport à la situation française, par rapport à l’Europe) ?

Cerner les tendances majeures de l'économie francilienne sur les décennies 1990 et 2000 et mettre enévidence les ruptures potentielles ;

Identifier les freins à la croissance en différenciant les points faibles et les avantages sur lesquels l’Ile-de-France a perdu du terrain ;

Enfin, dresser un relevé des avantages comparatifs de l'Ile-de-France, avantages révélés et avantagesmenacés, et des contraintes d'un développement économique durable et dynamique.

Le diagnostic pourra ainsi conduire - dans un second temps- à identifier les défis de développement auxquels larégion francilienne est -ou sera- confrontée dans un avenir proche. Il devra ouvrir les pistes de réflexion sur lesleviers et instruments nécessaires à mettre en œuvre pour lever les freins à la croissance, pour reconquérir lesavantages menacés, pour mieux exploiter les points forts de la région capitale mais aussi en faire émerger denouveaux (nouveaux marchés, nouvelles technologies, nouvelles fonctions, nouveaux métiers….)

Neuf points clés ressortent comme majeurs de ce diagnostic économique global :

1. L'Ile-de-France a vécu un ralentissement économique sévère en 2001 qui s'est étendu surdeux années pendant lesquelles son PIB a globalement stagné. Les difficultés conjoncturelles de lapériode se sont révélées plus douloureuses pour la région capitale que pour la province. En 2004, larégion a en effet enregistré pour la troisième année consécutive une performance inférieure à celle dupays dans son ensemble, l'année 2003 s'étant révélée en dessous de tout espoir puisque l'Ile-de-Francea dû faire face à une récession (son PIB baissant en volume et en moyenne sur l'année).Toutes lesbranches d’activités ont été affectées. Le retournement dans les services aux entreprises est à souligner carle secteur est moteur en termes de croissance et sa baisse de régime en Ile-de-France a été d’une amplitudeplus marquée qu’ailleurs en France.

L’Ile-de-France a particulièrement souffert du retournement conjoncturel survenu en 2001 et qui s'est prolongédepuis de manière atypique. Le différentiel de conjoncture qui s’est manifesté dès 2002 (de l'ordre d'un point decroissance) et qui a persisté en 2003 a renforcé les inquiétudes sur l’avenir économique de la région. La repriseen 2004 - estimée à partir d'indicateurs partiels- est apparue comme limitée et -surtout- toujours inférieure auxperformances affichées au plan national.

Plusieurs crises sectorielles (TIC, conseil, marchés financiers, tourisme,…) ont participé à ce ralentissementconjoncturel et ont eu des répercussions aiguës sur l'économie francilienne compte tenu des spécificités de sontissu économique, fortement tertiarisé et dirigé vers l’activité de services aux entreprises à haute valeur ajoutée.La plupart des secteurs significativement affectés constituent des moteurs de l’activité francilienne et sont aussipour certains concentrés au niveau de la région (l’activité de conseil est ainsi localisée à 70% dans la région ; lesservices informatiques le sont pour 60%, les services financiers pour plus de 50%). De plus, les secteurs et lesterritoires largement exposés à l’international ont souffert plus particulièrement de l’effondrement brutal ducommerce mondial et plus globalement des troubles géo-politiques.

Le rythme de croissance de la valeur ajoutée enregistré par le secteur des services aux entreprises au niveaunational a atteint un point bas (avec moins de 1% de croissance de la valeur ajoutée en volume estimée en 2003.Seule la période couvrant la récession de 1993 avait affiché des résultats plus médiocres). Les données relatives

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à la situation francilienne ne sont pas disponibles concernant la valeur ajoutée pour 2003. En revanche, la baissedes effectifs a bien été plus ample en Ile–de-France. Le recul de l’emploi dans le secteur des services auxentreprises dans les établissements de plus de 10 salariés est estimé à - 3,7% alors que pour l’ensemble du paysil est de 0,8%. Pour l'année 2004, les données relatives à l'ensemble du secteur tertiaire confirment que l'écart decroissance entre l'Ile-de-France et la France a perduré au détriment de la région capitale (+0,4% contre +1,3% auniveau national). Dans les services aux entreprises plus précisément, les effectifs du secteur des servicesopérationnels ont encore chuté de 1,3% alors que la croissance s'élevait à 1% pour la France entière.

Outre le poids que représente l’activité des services aux entreprises en Ile-de-France (près de 30% des effectifsdes établissements de plus de 10 salariés contre 20% pour la France entière), l’affaissement enregistré dans cesecteur est inquiétant car le cycle qui l’affecte guide en grande partie la croissance de la région. La convergencedes rythmes de croissance de l’activité au niveau global et de celle des services aux entreprises explique la pertede dynamisme constatée en Ile-de-France.

Mais, le différentiel de croissance (en termes de valeur ajoutée) en défaveur de la région Ile-de-France estapparu dans l’ensemble des grandes branches. Ainsi, le secteur industriel a également enregistré une chute plusprononcée en Ile-de-France qu'au niveau national tandis que l'activité dans le secteur de la construction a cru àun rythme plus modéré.

2. La situation sur le marché du travail francilien s'est détériorée : le taux de chômage a atteint unniveau historiquement élevé, identique au niveau national. La croissance des effectifs salariéss'est révélée inférieure à celle de nombreuses régions françaises et en deçà de la moyennenationale. Mais en parallèle, les entreprises expriment des besoins spécifiques dans un certainnombre de professions qui ne peuvent être satisfaits. L'inadéquation des qualifications à cesdemandes exprimées limite la croissance de l'activité et de l'emploi.

Traditionnellement plus faible -d'environ 1 point- le taux de chômage francilien a rejoint pour la première fois autroisième trimestre 2003 le niveau national, atteignant 9,9 % de la population active. La baisse des effectifssalariés en Ile-de-France sur deux années successives (-0,3% en 2002 et -1,4% en 2003) explique cemouvement. En parallèle, les effectifs au plan national avaient continué de croître en 2002 et baissé plusmodérément en 2003.

En 2004, le taux de chômage s'est stabilisé aux alentours de 10% aussi bien au plan national que régionaltraduisant une stabilisation des effectifs en Ile-de-France contre une légère hausse en France. Début 2005, letaux de chômage francilien est toujours supérieur à 10% mais la situation apparaît cette fois-ci plus favorable à larégion capitale car la reprise des effectifs y est plus vive que pour l'ensemble de la France (+0,3% en variationtrimestrielle par rapport au quatrième trimestre 2004). Néanmoins, et malgré cette accélération, la croissanceannuelle des effectifs (premier trimestre 2005 par rapport à la même période de 2004) reste inférieure en Ile-de-France au premier trimestre (+0,3% contre +0,5% en France).

Ces contre-performances sur le marché du travail sont à rapprocher de celles observées pour l'activité dans letertiaire et plus particulièrement dans le secteur des services aux entreprises jusqu'alors leader en termes decréation d'emplois et de croissance.

La baisse des effectifs dans le tertiaire en 2003 (-1%) et leur faible hausse en 2004 (+0,4%) constituent un pointclé de différenciation de la région, l’évolution restant plus forte au niveau national (respectivement +0,4% et+1,3%). Ce constat est d'autant plus alarmant que les activités tertiaires occupent 80 % des effectifs salariés(près de 70% dans le secteur marchand), parmi lesquels les seuls services aux entreprises pèsent pour 39%.

Pour autant, les évolutions dans l'industrie et la construction ont également contribué à placer l'Ile-de-Francedans une position plus défavorable (baisse plus prononcée dans l'industrie et moindre hausse dans laconstruction).

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En moyenne de 1990 à 2003, la croissance des effectifs salariés en Ile-de-France aura été de 7,2% alors qu'elles'est élevée à 14,4% dans les autres régions en moyenne. Les évolutions conjoncturelles récentes ont conduit àréduire la part de l'Ile-de-France dans l'emploi total français entre 1999 et 2003 (de 21,7 à 21,3 % du totalnational). Cette inflexion est venue accentuer une tendance plus structurelle, le poids de la région capitale dansl'emploi salarié français décroissant depuis 30 ans (27,2% en 1976, 26,4% en 1990 et 24,7% en 2003).

L’inadéquation des qualifications à la demande des entreprises aggrave les tensions sur le marché dutravail francilien. Les enquêtes CCIP-Médiamétrie réalisées en 2004 et 2005 étayent cette hypothèse. Ce sontsur les qualifications les plus basses (ouvriers qualifiés et employés) que les entreprises rencontrent lesdifficultés les plus marquées que ce soit au niveau national ou sur la circonscription CCIP (Paris et la petitecouronne). Les secteurs les plus affectés sont la construction, les services aux particuliers et le commerce. Ainsi,41% des PME du secteur de la construction déclarent avoir des difficultés à recruter en 2005. Le secteur desbiens d’équipement se distingue par des taux plus élevés que dans les autres secteurs industriels. Au-delà desdifficultés rencontrées, l’enquête montre que ces tensions conduisent les entreprises, dans la majorité des cas(pour 58% des PME et 47% des grandes entreprises franciliennes), à ne pas recruter au final. De plus, dans plusde la moitié des cas, les PME affirment que, dès lors, elles se trouvent dans l'impossibilité de répondre à lademande. Cela renforce l'hypothèse selon laquelle ces tensions freinent l'activité.

3. Le niveau de productivité élevé détenu par la région Ile-de-France et sa progression plusrapide sont liés à la concentration d'activités à haute valeur ajoutée et de haute technologieainsi qu'à celle de la population active qui se rapporte à ces activités. Cet élément est capitalpour la compétitivité de l'Ile-de-France. La perte des emplois de haute technologie industrielleet le recul des performances dans les services aux entreprises sont des facteurs quimenacent cet avantage. Or, la productivité est une performance économique qui permet demaintenir les entreprises dans la région et d'assurer leur compétitivité

La progression de la valeur ajoutée totale (en valeur) en Ile-de-France de 1990 à 2002 s'élève à près de 45%pour 49% en régions tandis que la croissance de l'emploi est de deux fois inférieure en Ile-de-France. Cette miseen parallèle permet d'approcher l'ampleur des gains de productivité en Ile-de-France par rapport à la province.Dès lors, on constate que le PIB par emploi en Ile-de-France est de 30% supérieur à celui observé enmoyenne pour la France entière.

Les gains de productivité sont dégagés par l'industrie mais aussi par les services aux entreprises et les activitésfinancières qui constituent les secteurs majeurs de l'économie francilienne, en poids et en dynamique.

Dans l'industrie, les gains de productivité ont été supérieurs à ceux de l’industrie nationale. Le processus derestructuration de l’industrie a conduit à une augmentation de la productivité apparente du travail plus accuséedans l’industrie francilienne comparée à celle de la France entière (de 1994 à 2002, elle a progressé de 3,9% paran en moyenne contre 3% pour le reste de la France). Parmi les secteurs industriels, l'automobile se distinguepar une croissance plus élevée de sa productivité alors que le secteur ressort aussi comme celui enregistrant lesmeilleures performances en termes d'activité.

Les services aux entreprises apparaissent également comme un secteur générateur de gains de productivitéavec un différentiel sensible par rapport au reste de la France. En revanche et, par opposition à l'industrie qui avu ses effectifs se contracter brutalement, ils ont été fortement créateurs d'emplois.

Enfin, on sait, que ce sont les entreprises de haute technologie qui intègrent le niveau et la croissance duprogrès technique les plus élevés, ce qui s’accompagne d’une évolution de la productivité supérieure. Or, lepoids de la haute technologie francilienne en matière d’emploi (700 000 salariés dans un tissu densed’entreprises) est significatif (13,4% de l’emploi salarié régional). Relativement au niveau national, les activitésde "high tech" franciliennes pèsent pour plus de 30% dans le total de l’emploi (53 % des effectifs des services dehaute technologie, 31,4% dans l'industrie de pointe et seulement 18,9% dans les industries de haute-moyennetechnologie) et concentrent 28% des établissements.

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Cependant, un quart des emplois liés à la haute technologie industrielle ont été perdus entre 1993 et 2003 (bienau-delà de la moyenne française).

Au plan européen et pour l'ensemble des emplois liés à la haute technologie, les länders de l'Allemagne du Sudsont largement en tête, loin devant l'Ile-de-France, les trois premières régions allemandes (Bade Wurtemberg,Bavière et Rhin Ruhr) concentrant 3 millions d'emplois quand l'Ile-de-France n'en détient que 700 000.

4. L'économie francilienne vit sur un rythme de croissance modéré depuis près d'une décennieavec en toile de fond une accélération de la tertiarisation et un recul prononcé de l'industrie.L’effritement progressif de l’avance que détenait la région en matière de croissanceéconomique est venu accroître les craintes d’une perte de sa compétitivité et de son attractivité.L’ensemble des secteurs productifs –exceptés les services aux entreprises et l’automobile- affichentdes performances en termes de croissance de la valeur ajoutée inférieures à celles du reste de laFrance sur la période 1990-2002.

Le poids occupé par l’Ile-de-France dans le PIB national était inférieur à 28% en 2003, en retrait par rapport audébut des années 1990 (29,1% ; 27,1% en 1982). En termes de croissance, l’Ile-de-France a vu son rythmed’expansion se tasser dans les années 1990 et rejoindre celui de la France métropolitaine (proche de 1,5%) alorsque l’écart de croissance qui prévalait auparavant à son avantage était de l’ordre d’un demi-point.

Le bilan sur la décennie 1990 n’est pas très favorable à l’Ile-de-France si l’on excepte les années 1999 et 2000.Cette dynamique s'est construite sur une évolution de la structure du tissu productif qui a vu se réduire la part del'industrie (de 18,9% en 1990 à 13,8% en 2002) en faveur de celle occupée par le tertiaire, le poids des servicesdépassant 82% de la valeur ajoutée totale et celle des services marchands 66%. Ces mutations de l’appareilproductif ne sont pas spécifiques à l’Ile-de-France mais elles y ont pris une ampleur bien plus marquée.

Enfin, lorsque l’on s’intéresse aux évolutions des différents secteurs sur la période 1990-2002, il apparaît que lacroissance moyenne est inférieure en Ile-de-France par rapport à la province dans la majorité des cas. Seuls lesservices aux entreprises conservent une avance malgré la forte détérioration enregistrée au début des années2000. L'automobile affiche des performances comparables avec, dans ce cas, une amélioration en fin de période.

Malgré la forte rupture de son rythme de croissance et ses pertes de performance récentes par rapport au niveaunational, le secteur des services aux entreprises a en effet continué de grossir au sein de l’activité francilienne eta renforcé sa place, déjà importante, sur le marché national des services aux entreprises (44,5% en 2002). Cen’est pas le cas des activités financières et immobilières qui après avoir franchi le cap des 20% en 1994 ontperdu du terrain depuis 1997.

Bien que la désindustrialisation soit plus prononcée en Ile-de-France que pour l’ensemble du pays, elle restenéanmoins la première région industrielle de France avec 15,7 % des effectifs et 19,7% de la valeur ajoutéeindustrielle nationale en 2002. L'industrie francilienne se différencie de celle du reste de la France par la placeimportante qu'y occupent les secteurs de l'industrie des biens de consommation (32,7% contre 14,8% en régionsen moyenne en 2002) et l'industrie automobile (13,8% contre 8,9% en régions en 2002), mais aussi par la parttrès faible et décroissante des industries de biens intermédiaires qui chute de 26,7% à 20,2% de la valeur ajoutéeindustrielle francilienne entre 1990 et 2002. Sur cette même période, la croissance de l'industrie francilienne s’estélevée en moyenne à 0,6% par an alors qu'au plan national l'évolution annuelle approchait 2%. Cette progressionmodérée a eu pour conséquence un recul de la part de l'industrie francilienne dans l'industrie nationale.

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5. La croissance potentielle dépend de l'innovation. L'Ile-de-France détient des avantagescomparatifs élevés grâce à un niveau scientifique et technologique performant et à uneconcentration forte du potentiel national sur son territoire. Mais son positionnementcompétitif dans les domaines scientifique et technologique s'effrite. Le leadership national estincontestable mais la compétition européenne est vigoureuse.

Malgré sa diversité compétitive et son leadership dans de nombreux secteurs-clés, malgré la densité et la qualitéde ses potentiels, le positionnement compétitif de l'Ile-de-France s'effrite face à une concurrence européenneforte.

Au premier rang européen en matière de dépôts de brevets européens, elle figure en tête des régionseuropéennes dans des domaines aux enjeux mondiaux : Pharmacie-biotechnologies (11,5%), électronique-électricité (7,7%) et instrumentation (6,1%).

Cependant, l'Ile-de-France voit sa part s'amoindrir de 8% en 1993 à 6,2% en 2001, en forte compétition avec lesgrandes régions allemandes traditionnelles (Rhin Ruhr, Rhin Main) mais surtout au profit de pôles technologiquessecondaires tels que le Noord-Brabant ou Stockholm et les régions de l'Allemagne du Sud (Oberbayern-Munich,Stuttgart) qui ont su développer des politiques offensives en matière d'innovation.

Au premier rang également des régions européennes en matière de dépenses de R&D (13,5 milliards d'euros en2000 soit 8,1% de la dépense de R&D européenne) et d'effectifs (publics et privés), l'Ile-de-France reste lapremière région exécutrice de R&D en France avec 40,2% des dépenses nationales concentrées sur sonterritoire et près de la moitié des dépenses de recherche des entreprises françaises.

Ces dépenses représentent 3,3% du PIB régional (2,3% pour le privé et 1,1% pour le public) soit un effortsupérieur à celui évalué au plan national. Mais la proportion des dépenses nationales exécutée dans la région estaussi en diminution constante car elle s'élevait à 49,2% en 1992 et à 41,9% en 1997.

En parallèle, la part de l'Ile-de-France dans l'ensemble des publications scientifiques internationales se réduit. Deprès de 7% en 1993, elle est tombée à 5,8% en 2001. Dans cette course à l'excellence, elle n'est pas la seule àlutter ardemment. Ainsi, Londres- au premier rang- a aussi perdu du terrain (-1,5 point sur les publicationsscientifiques, et -0,5 point sur les performances technologiques).

En France, la région concentre 46% des chercheurs du secteur privé et près de 36% du public. Les effectifs deR&D privée ont perdu plus de 900 personnes en 5 ans. Néanmoins, le mouvement défavorable s'atténue carentre 1992 et 1995 la chute avait été de 4000 personnes. Reste que l'évolution est négative alors qu'unecroissance de ces effectifs est observée en province. Le poids des chercheurs franciliens dans le secteur publicpar rapport à l'ensemble national est également en constante diminution : 36,1% en 2000 contre 38,3% en 1995.

Pour autant, le leadership de la région n'est pas remis en cause. En 2000, le potentiel de R&D privée de l'Ile-de-France est particulièrement fort dans les domaines de l'énergie, l'industrie automobile (75,5% des chercheursfrançais), la construction (65,8%) et l'industrie pharmaceutique (64%)1et les services de transport et decommunication (58%). Dans la plupart des secteurs d'activité, la part en Ile-de-France des effectifs de chercheursnationaux est supérieure à la part en Ile-de-France des effectifs salariés nationaux, ce qui signifie queglobalement et quel que soit le secteur d'activité (à l’exception des services informatiques), l'Ile-de-Franceaccueille de façon plus intensive les activités de R&D alors que le reste de la France concentre davantage lesactivités de production. L'un des cas extrêmes est celui de l'industrie automobile dont 75% des chercheurs etseulement 20% des salariés se trouvent en Ile-de-France. Ces données confirment le fait que l'Ile-de-Francejoue un rôle essentiel au sein du tissu économique national grâce à son leadership en matière de R&D,car elle participe au renforcement de la compétitivité des autres régions françaises et de la France dansson ensemble

1 Source : IAURIF. La recherche en Ile-de-France. juin 2004

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L’Ile-de-France souffre cependant d’un déficit d’image en matière de recherche et d'innovation, que sesperformances ne justifient pas. La labellisation de plusieurs pôles de compétitivité en Ile-de-France viendracombler cette insuffisance.

6. La croissance potentielle dépend de la croissance de la population active. Or, malgré un soldenaturel très positif, la région perd une partie de son avantage -de l’ordre d’un tiers- du faitd’un solde migratoire négatif. Les évolutions récentes ont néanmoins atténué cet handicap.

L'Ile-de-France dispose d'une importante croissance naturelle et d'une forte capacité d'attraction sur les jeunesqui ne compensent cependant qu'une partie des sorties des autres classes d'âge.

L'Ile-de-France compte environ 11 264 000 habitants au 1er janvier 2004. Elle a ainsi gagné 300 000 habitantsen cinq ans et affiche désormais une croissance démographique aussi rapide que celle de la France en moyenne(+0.58% par an). Le taux de natalité plus élevé en Ile-de-France (entre 13 et 16 pour mille selon les quartiers)que dans le reste du pays (12,9 pour mille) a pour conséquence de distinguer l'Ile-de-France de la province parson très fort excédent naturel. Au cours des cinq dernières années, la population s'est donc accrue naturellementd'environ 100 000 personnes par an, soit 40% du solde naturel de la métropole. Cependant, la région capitale sesingularise aussi par son déficit migratoire important vis-à-vis des autres régions. L'Ile-de-France continue deperdre des habitants du fait des migrations, mais un tassement de ce phénomène sur la période 1999-2004 parrapport à 1990-1999 est observé.

L'Ile-de-France est la région qui enregistre les départs les plus importants2. C’est la classe d'âge des 30-39 ansqui est la plus touchée, c'est-à-dire le plus souvent les familles avec de jeunes enfants qui souhaitent améliorerleur qualité de vie et leurs conditions de logement, ce qui est difficile en raison de la forte hausse du prix del'immobilier en Ile-de-France depuis 1997 et du différentiel du coût de la vie entre l'Ile-de-France et la province auregard du différentiel de revenus pour certaines catégories de salariés. Les 40-59 ans et les retraités sontégalement nombreux à quitter l'Ile-de-France pour s'installer dans les régions du Sud et de l'Ouest. La situationest différente pour les 20-29 ans qui sont attirés par la région capitale pour y effectuer leurs études et y trouverun premier emploi. Ces arrivées sont un point fort pour l'Ile-de-France mais ne compensent qu'environ la moitiédes départs des 30-59 ans qui sont à la base de l'efficacité productive francilienne.

En effet, si en termes de productivité, il est important que l'Ile-de-France attire une population active à fortpotentiel et hautement qualifiée, cela représente aussi un enjeu important en termes de consommation. Resterattractive vis-à-vis de la population active, c'est également assurer une demande en quantité et en qualité quialimentera l'activité des secteurs des services aux particuliers et du commerce.

7. La performance des infrastructures consolide l'attractivité de l'Ile-de-France. Le réseau destransports est développé mais comporte des insuffisances. En matière d’équipementnumérique, la région est bien couverte mais des "trous" persistent en grande couronne.

Malgré l'importance de ses réseaux de transport, parmi les plus denses au monde, la région Ile-de-Francen’échappe pas au problème de leur congestion, du fait de dysfonctionnements en matière d'infrastructures et dequalité de service n’ayant pas encore été résorbés. Les coûts économiques, sociaux et environnementaux de lacongestion des réseaux sont considérables (ils se chiffrent en milliards d'euros par an) et augmentent sanscesse.

L'agglomération parisienne se situe au deuxième rang des métropoles européennes pour la qualité de sesliaisons internes, nationales, et internationales3. Ce point fort est confirmé par l'installation de nombreux siteslogistiques dans l'Est de la région à proximité des grandes infrastructures de transport. La qualité du transport

2 INSEE. 2005. Enquêtes annuelles de recensement : résultats de la collecte 2004. Insee Première n° 10283 Cushman, Wakefield, Healey & Baker. European Cities Monitor 2003-2004.

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des marchandises est déterminante pour le dynamisme économique de la région car la gestion des flux estdevenue stratégique pour les entreprises.

L'organisation du système de transport n'est cependant pas complètement adaptée aux déplacements quotidiensdes Franciliens puisqu'on constate des difficultés dans la circulation routière aussi bien à l'Est qu'à l'Ouest enraison de la place de plus en plus importante occupée par la voiture dans les déplacements des Franciliens, etpar le transport routier pour le fret (85,5% des flux de fret).

Les réseaux de transports en commun sont caractérisés par l'existence de "trous". On constate notamment unmanque de dessertes tangentielles en Ile-de-France, alors même que 70 % des déplacements des Franciliens en2001 ne passent pas par Paris. De même, les transports publics ne sont pas adaptés aux horaires décalés desFranciliens, ce qui pourrait à terme freiner le développement des services à la personne, qui peuvent imposerdes horaires décalés.

En ce qui concerne le fret francilien, il se caractérise par le poids important des objets manufacturés, des denréesalimentaires, et surtout des minéraux bruts et matériaux de construction qui représentent 39% du trafic4. Or, laréduction progressive de l'exploitation des gisements de matériaux en Ile-de-France imposera à l'avenir unapprovisionnement par les autres régions françaises par les voies fluviale et routière. Cela risque d'aggraverl'engorgement des réseaux franciliens et d'affecter l'attractivité globale de la région.

Le rayonnement international de l’Ile-de-France nécessite une ouverture internationale satisfaisante en touspoints du territoire, et donc une desserte terrestre performante, une offre aérienne internationale de proximité etdes capacités de développement des plateformes aéroportuaires franciliennes telles que Roissy CDG, Orly et LeBourget, des grandes gares parisiennes et de banlieue et des infrastructures portuaires.

De même, la performance des réseaux de l'Ile-de-France et de ses équipements de transports a desrépercussions nationales et internationales. Le "hub" aéroportuaire de Roissy CDG, véritable porte d'entrée enEurope, les plates-formes d’échanges du MIN de Rungis, de SOGARIS et de GARONOR, ou l'interconnexion encours des réseaux de lignes ferrées à grande vitesse en sont les exemples les plus flagrants. Les pôles deRoissy et Orly génèrent des retombées économiques directes et indirectes essentielles pour leurs bassinsd'emplois et pour l'économie francilienne puisqu'elles sont évaluées à environ 30 milliards d'Euros, soit 11% duPIB régional.

En matière d’équipement numérique, deux constats majeurs ont été établis : la faiblesse d’une offreconcurrentielle dans certains secteurs de l’Ile-de-France (qui a un impact sur le maintien de prix d’accès élevés)et le manque d’infrastructures de télécommunications en Seine-et-Marne, dans les Yvelines, en Essonne et surune partie du Val-d'Oise. Si toutes les entreprises parisiennes peuvent bénéficier d'une offre concurrentielle dansl'accès à Internet, ce n'est le cas que de 19% des entreprises de l'Essonne et 15 % des entreprises du Val-d'Oise. C'est là le principal frein pour l'accès à Internet des entreprises dans la grande couronne. A plus longterme, cela peut avoir un impact négatif important sur les performances de ces entreprises et sur leur possibilitéde répondre aux demandes de la clientèle avec des moyens modernes. Cette situation peut aussi handicaper lesentreprises franciliennes par rapport à la concurrence internationale puisque, à titre d'exemple, 94% desentreprises finlandaises utilisent Internet.

4 C'est à dire 39% des trafics totaux et des trafics échangés en Ile-de-France ou avec les autres régions françaises.

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8. L'Ile-de-France est très attractive au plan international mais fait face à la montée en puissance denouvelles concurrentes européennes. L’activité de congrès & salons –levier important dudéveloppement économique et de l'attractivité- voit sa part de marché s’éroder. Au plannational et en matière de transferts d’établissements, la région conserve le déficit entre fluxd’entrées et flux de sorties le plus élevé en France. L’immobilier d’entreprise figure parmi lescritères déterminants du choix d’implantation dans la région (après la taille et la qualité dumarché, l'image de marque et la qualité des réseaux) et pèse, par conséquent, de manièresignificative sur son attractivité. Or, les entreprises franciliennes et, particulièrement lesPME, considèrent que l'offre immobilière et les zones d'activités économiques ne sont pastoujours adaptées à leurs besoins.

L'attractivité de l'Ile-de-France se manifeste par sa capacité à retenir et à attirer les entreprises et les fluxfinanciers (investissements directs, implantations internationales), les compétences et les qualifications, et lesfonctions stratégiques (sièges sociaux, R&D, etc.) qui dans leur sillage génèrent et démultiplient les fluxfinanciers et la mobilité humaine. Si l’Ile-de-France continue d’afficher d’incontestables avantages comparatifs(place financière, réseaux, immobilier, qualité du capital humain, de la formation, productivité, richesse…)certains développements récents sont à considérer avec la plus grande attention.

Ainsi, si la compétition reste encore la plus forte vis-à-vis du Grand Londres dans le domaine de l’attractivité ducapital et des unités de production, la récente étude de Paris-Ile-de-France Capitale Economique en associationavec le cabinet Ernst & Young (Ernst & Young European Investment Monitor portant sur la période 2000-2004)révèle néanmoins une montée en puissance de la Catalogne. Au cours de la période 2000-2004, l'Ile-de-Francea accueilli 416 implantations internationales, ce qui la place derrière Londres (664 implantations) et juste devantla Catalogne (368 implantations). Cette dernière région avait évincé l’Ile-de-France en 2003 en lui ravissant sadeuxième place dans le classement relatif aux implantations internationales. En revanche, en 2004, l'Ile-de-France se trouve en tête du classement pour l'accueil d'implantations de centres de recherche et développement,ce qui renforce le positionnement de la région dans ce domaine alors qu'elle accueille 40% des effectifs de larecherche française.

L'Ile-de-France est la première région d'Europe dans l'accueil de salons et de congrès avec 610 000 m² desurfaces couvertes commercialisables. Elle bénéficie d'une image de marque reconnue à l'international, etchaque année, environ 400 salons sont organisés. Ils attirent 9 à 10 millions de visiteurs et permettent, grâce auxdépenses des visiteurs et des exposants, de créer ou maintenir l'équivalent de 51 000 emplois à temps pleindans les activités liées aux salons et au tourisme. Ces retombées représentent 0,75% du PIB francilien etpermettent de collecter 445 millions d'Euros de recettes fiscales.

Cependant, la part de marché de la France dans les "foires et salons" (au sein de laquelle l'Ile-de-Francereprésente plus de 70% de l'activité) a perdu 6 points en 10 ans par rapport à ses principaux concurrents quesont l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, et le Royaume- Uni. De 24,7% en 1990-91, cette part a chuté à 18,4% en2000-01. La part de marché de Paris en Europe pour les "congrès internationaux" a quant à elle perdu un pointentre 1999 et 2002 (de 5,4% à 4,4%). Si cette tendance devait se poursuivre, elle pèserait inévitablement sur ledéveloppement économique et le rayonnement de la région Ile-de-France.

L'Ile-de-France enregistre en parallèle une érosion de son attractivité au sein même du tissu économiquefrançais.

La région capitale concentre près de la moitié (45,7%) des sièges sociaux des grandes entreprises étrangèresinstallées en France. Première région française d’accueil d’investissements directs étrangers, elle capte, avecRhône-Alpes et le Nord-Pas-de-Calais, la majorité des investissements « greenfields », ces investissementsnouveaux créateurs de capacités de production et par conséquent, déterminants en termes de croissance. Lataille et la qualité de la place financière de Paris n’est pas étrangère à ce phénomène. Ce potentiel financierconstitue un point fort pour la région et permet de développer les activités à haute valeur ajoutée autour de la

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sphère financière (les investissements directs étrangers étant fortement liés aux opérations de fusions-acquisitions).

Cependant, des signaux inquiétants sont détectés sur différents critères d’attractivité qui font la force de la région.Ainsi, les statistiques de transferts d’établissements révèlent une région fragilisée par de fortes sortiesd’établissements notamment dans le domaine des services aux entreprises (35% des départs entre 1996 et2001), fortement mobiles et récemment affectés brutalement par la conjoncture. Le commerce de gros (14% destransferts) et l’éducation-santé sont aussi des secteurs très touchés. Malgré la taille considérable de son marché,et bien qu’en pondérant par le poids économique de la région, l’Ile-de-France conserve le déficit entre fluxd’entrées et flux de sorties le plus élevé en France. Sur la période 1996-2001, 13 500 établissements ont quittél'Ile-de-France pour la province, seulement la moitié ont fait le chemin inverse. A titre d'exemple et en termesd'emploi, pour la ville de Paris, les transferts se soldent par un déficit global de 26 000 salariés entre 1994 et2002, soit 3 000 emplois par an, ce qui représente 0,34% de l'emploi salarié parisien. Les secteurs les plustouchés sont ceux des services aux entreprises et des services aux personnes qui enregistrent chacun lasuppression de 7 000 emplois en huit ans.

L'adaptation de l'immobilier d'entreprise aux besoins des PME/PMI constitue un point à renforcer. De même, uncertain nombre de zones d'activités économiques (ZAE) ne répondent pas aux attentes des entreprises quipourraient s'y implanter.

Les difficultés des petits établissements à trouver des locaux sont particulièrement fortes puisque 67% d'entreeux estiment que l'offre immobilière n'est pas adaptée à leurs besoins, 47% des grands établissements partagentcet avis. A l'origine de ces difficultés, plus de 85% des PME citent le coût, puis par ordre décroissantd'importance, les problèmes de stationnement, la mauvaise situation du site, les problèmes d'accessibilité etl'absence de services de proximité.

9. Le développement des territoires franciliens est hétérogène, avec des disparitésimportantes. Les fragilités persistantes affaiblissent la croissance globale de la région. Lecœur économique de la région glisse graduellement de l'Ouest vers le Sud. Les ménages et lesentreprises émigrent progressivement du centre et de la petite couronne vers la grande couronne.

L’histoire démographique et économique de la région, les choix d’implantations de grands sites structurants(aéroports, plate-formes logistiques, sites de productions ou pôles tertiaires, équipements sportifs ou culturels,…)ont façonné des disparités et des spécificités qui s’observent jusqu’à l’échelon infra-départemental.

Ces différentiations historiques et économiques entraînent des situations de fragilité avérées (poches depauvreté et de difficultés sociales) ou potentielles (reconversion des bassins d’emplois industriels). Par ailleurs,elles créent des phénomènes nouveaux de polarisation qui peuvent conduire à de nouveaux déséquilibres auprofit des territoires les mieux desservis en moyens de communications ou de télécommunications.

Les taux de croissance démographique sont semblables à l'Est et à l'Ouest (respectivement + 2,8% et +2,7%entre 1990 et 1999) mais, en effet, des disparités de revenus importantes persistent au niveau infra-régional. Laproportion des ménages non imposables est plus importante à l’Est qu’à l’Ouest. Cependant, des espacesdéfavorisés sont observés sur l'ensemble de la région. Ils peuvent également être identifiés à traversl’observation de la concentration d’allocataires du Revenu Minimum d’Insertion. Ainsi, l'Ouest du département deSeine-Saint-Denis figure parmi les territoires les plus en difficulté de la région : 6,14% des personnes y viventdans un foyer RMI en 2003, soit deux fois plus qu'aux niveaux francilien (3%) et national (3,24%). De plus, si lenombre de personnes vivant dans un foyer allocataire du RMI a augmenté de 14% en Ile-de-France au cours dela période 2001-2003 (+6,4% au niveau national), certains départements franciliens ont été plus fortementtouchés (Seine-et-Marne : + 16,5%; Yvelines : + 24,3%) que d'autres (Essonne : + 11,09%; Hauts-de-Seine :+11,05%).

Si l'attractivité dépend essentiellement, au niveau local, du potentiel de marché, de l'image et de la qualité desréseaux, elle n'est pas sans lien avec la bonne gouvernance, et notamment avec les niveaux de fiscalité. Ainsi,

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parmi les dix taux de taxe professionnelle les plus élevés, sept sont localisés en Seine-Saint-Denis, et trois dansle Val-de-Marne. A l'inverse, parmi les taux les plus bas, quatre concernent les Yvelines et trois les Hauts-de-Seine. Les différences Est-Ouest dans les taux de taxe professionnelle sont très marquées dans la petitecouronne et peuvent avoir un impact significatif sur la capacité d'attraction des communes qui pratiquent les tauxles plus élevés.

Si la diversité est spatiale, elle est aussi temporelle et certains secteurs longtemps connus pour leurs difficultéspeuvent se développer à leur tour. Ainsi, la Plaine Saint-Denis connaît une forte dynamique et ses potentialités àmoyen terme sont importantes grâce, en partie, à un grand équipement emblématique, le Stade de France.

Dès lors, les mutations économiques progressives peuvent amener à une recomposition globale du tissuéconomique. C'est le cas au niveau local, mais aussi au niveau régional puisque l'on peut observer un amplemouvement de desserrement qui a pour effet de faire s'éloigner progressivement les ménages et les entreprisesde Paris vers la petite couronne, puis vers le grande couronne. Ce desserrement de la population a desconséquences positives sur le dynamisme des territoires avec, d’une part, l’implantation d’entreprises industrialo-tertiaires et de locaux logistiques et, d’autre part, l’arrivée d’une population qualifiée de techniciens, d’ingénieurset de cadres.

Une autre dynamique à l'œuvre fait glisser le cœur économique de la capitale de l'Ouest vers le Sud où sontinstallées une part significative des industries à haute valeur ajoutée francilienne. La Défense et l’Ouest parisiendemeurent le pôle régional majeur du secteur tertiaire. Toutefois, l’achèvement du programme de l’EtablissementPublic d’Aménagement de la Défense (EPAD) favorise déjà le développement d’implantations tertiaires surd’autres secteurs de la région (la ZAC Rive Gauche à Paris, la Plaine-Saint-Denis, le Sud parisien en bordure dupériphérique et le long des nationales, le Plateau de Saclay et la ville de Saint-Quentin en Yvelines, le Val deSeine et la vallée de la Bièvre5).

Les industries à haute valeur ajoutée, l’informatique, le traitement des données, la recherche - développement,les laboratoires pharmaceutiques et de biotechnologies, les conseils en ingénierie se concentrent désormais surun double axe, le couloir 7ème arrondissement parisien/Saint-Quentin-en-Yvelines, d’une part, et la liaison Saint-Quentin-en-Yvelines/Saclay/Massy et Evry, d’autre part.

L'avenir de ces territoires sera également conditionné par les développements de pôles de compétitivité enrégion Ile-de-France qui devraient provoquer de forts effets d'entraînement sur les territoires concernés.

5 La vallée de la Bièvre rassemble 10 % de la recherche privée et publique nationale. On y dénombre 25 unités de recherche dans le domaine de labiologie et de la médecine.

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AVANTAGES REVELES, AVANTAGES MENACES ET FREINS A LA CROISSANCE

Avantages révélés Avantages menacés Risques et freins à lacroissance

Activité &Croissance

Taille & qualité du marché

Accessibilité au marché

Croissance de la population activefaible et chômage élevéTaux d’activité faibles

Croissance du PIB limitéeInadéquation des qualifications sur

le marché du travail

Diversité des activités &Spécialisation dans secteurs-

clésDiversité des activités

Perte de dynamisme dans le secteurdes services, en particulier des

services aux entreprises.Mutations industrielles

Richesse & Revenu parhabitant élevés

Compétitivité &Attractivité

Dynamique et concentrationde la R&D

Valorisation et diffusion del’innovation . Lien recherche-entreprises. Lien public-privé,financement de la recherche

Qualité de l’enseignement etde la formation

Hébergement et accueil desétudiants, thésards et chercheurs

étrangers insuffisantsCapital humain

(quantité et qualité) Qualité de vie- environnement Coût de la vie, coût et accès aulogement

Niveau de productivité(industrie & services)

Place financière(volume et qualité)

Attractivité vis-à-vis desgroupes internationaux

Fiscalité des entreprises au niveauglobal

Fiscalité locale pénalisante (logiqued’implantation)

Immobilier d’entreprises(volume et qualité)

Coût élevéOffre inadaptée à certains besoins

Qualité des réseaux detransports & de

télécommunications

Saturation de certainesinfrastructures de transports

Inégalités d’accès aux Hauts Débitset à la concurrence

Rayonnement en matière deCongrès & Salons et Tourisme

Avantages comparatifs dégradésvis-à-vis de concurrents européens.Prise en compte dans les politiquespubliques globalement insuffisante

Gouvernance &Responsabilité

Publique

Adéquation entre les limites duterritoire économique et du

territoire politique

Gouvernance régionale et locale(articulation à définir entre les

niveaux communal, intercommunalet régional)

Source : CCIP

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SOMMAIRE

SYNTHESE DU DIAGNOSTIC 2

Introduction 14

PREMIERE PARTiE : DIAGNOSTIC SUR L’EROSION DU DYNAMISME DE L‘ILE-DE-FRANCE 16

1. L'Ile-de-France a vécu un ralentissement économique sévère en 2001 qui s'est étendu sur deux années ------------------pendant lesquelles son PIB a globalement stagné

17

1.1. Le différentiel de conjoncture entre l'Ile-de-France et la France s'est creusé en 2002 et a persisté par la suite 18 1.2. Une situation fortement dégradée sur le marché du travail francilien 24 1.3. Les enquêtes Médiamétrie–CCIP ont confirmé l’écart de conjoncture entre la France et l'Ile-de-France 27 1.4. Les créations d'entreprises : après 10 ans de ralentissement, le niveau de 1994 a de nouveau été franchi 30

2. La tertiarisation accrue de l’économie ne s’est pas accompagnée d’une montée en puissance de l’Ile-de-France 33 2.1. Une tertiarisation accrue et plus dynamique qu'en province 34 2.2. La désindustrialisation de l’Ile-de-France se poursuit … 39

3. Le développement des territoires franciliens est hétérogène et les difficultés liées aux transports s'accentuent 45 3.1. Les indicateurs de développement révèlent des disparités importantes entre les territoires 45 3.2. De nouveaux enjeux pour les réseaux de transports : répondre aux évolutions de la mobilité et éviter la congestion 48

4. Congrès et Salons : Paris et sa région, une place reconnue qui perd des parts de marchés en Europe, --------------------face à des destinations qui bénéficient d’un important soutien des pouvoirs publics

53

5. L’Ile-de-France au cœur de la compétition mondiale doit conforter son attractivité 55 5.1. Rester implanté en Ile-de-France : le marché, l’image et la qualité des réseaux comme premiers critères de choix 55 5.2 Une érosion de l'attractivité de l'Ile-de-France au sein du tissu productif français 57 5.3. La région face à ses concurrentes dans la compétition mondiale : toujours Londres mais aussi la Catalogne 60

DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC SUR LES FACTEURS DE CROISSANCE A MOYEN-LONG TERME 64

1. L'évolution de la population active : un facteur à surveiller 65 1.1. Un point faible : la croissance de la population active est bridée par un solde migratoire négatif 65 1.2. Un point fort : la qualité et la productivité de la population active 69 1.3. L’inadéquation des qualifications peut freiner l’emploi et l’activité 70

2. Le potentiel scientifique et technologique francilien est élevé mais il s'effrite 74 2.1. Une concentration forte de la R&D 74 2.2. Le leadership de la région n'est pas remis en question au niveau national mais la compétition internationale est forte 75 2.3. Une recherche spécialisée par départements 78 2.4. L'Ile-de-France perd du terrain dans l'industrie de haute technologie 79

3. Les réseaux de communication existants sont relativement performants mais des maillons sont manquants au niveau------des infrastructures de transport tandis que l'aménagement numérique du territoire est inégal

81

3.1. Des infrastructures de transport performantes mais incomplètes 81 3.2. La couverture numérique du territoire comporte des trous 82

Conclusion 84Tableaux de synthèseTable des annexesAnnexes

858788

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L’Ile-de-France a particulièrement souffert du retournement conjoncturel survenu en 2001et qui s'est prolongé depuis de manière atypique. La reprise en 2004 n'a été que limitée conduisant àla persistance des inquiétudes relatives au potentiel de croissance à venir de la région capitale.Plusieurs crises sectorielles (TIC, conseil, marchés financiers, tourisme…) ont participé à ceralentissement conjoncturel et ont eu des répercussions aiguës sur l'économie francilienne comptetenu des spécificités de son tissu économique, fortement tertiarisé et dirigé vers l’activité de servicesaux entreprises à haute valeur ajoutée. La plupart des secteurs significativement affectés constituentdes moteurs de l’activité francilienne et sont aussi pour certains concentrés au niveau de la région(l’activité de conseil est ainsi localisée à 70% dans la région; les services informatiques le sont pour60%, les services financiers pour plus de 50%). De plus, les secteurs et les territoires largementexposés à l’international ont souffert plus particulièrement de l’effondrement brutal du commercemondial et plus globalement des troubles géo-politiques.

Le différentiel de conjoncture qui s’est manifesté dès 2002, a persisté en 2003 et s'est maintenudepuis a confirmé l’effritement progressif de l’avance que détenait la région en matière decroissance économique. Il est venu accroître les craintes d’une perte de compétitivité et d'attractivitéde la région.

L’Ile-de-France peut-elle ne pas figurer parmi les toutes premières régions économiquesmondiales si elle veut continuer d’attirer les sièges sociaux des grandes entreprises françaises etétrangères et conserver le "leadership" en matière de services à haute valeur ajoutée (conseil,services informatiques et financiers, R&D, etc.) fortement liés à l’implantation de ces directions degroupe ? Peut-elle se permettre de ne pas être le leader en termes de croissance de ces mêmesservices ?

Or, l’essoufflement du dynamisme qui, par le passé, a touché plus particulièrement les secteursindustriels s’est étendu à d’autres domaines qui constituent les points forts de la région. C’est le casdes activités de Recherche & Développement, par exemple, mais aussi de la quasi-totalité desservices aux entreprises. Ainsi, de manière exceptionnelle, la croissance des services auxentreprises a t-elle été plus faible en Ile-de-France que celle enregistrée dans le secteur auniveau national en 2002 et en 2003. Pour 2004, les données disponibles sont partielles. Pour autant,elles indiquent globalement que le rythme de croissance serait resté inférieur à celui enregistré au plannational.

Cette étude propose un constat sur les performances récentes de la région francilienne etidentifie des freins qui ont pu limiter son expansion ou qui pourraient le faire à l’avenir. Ilfaudra donc lever un certain nombre de ces contraintes afin de redonner aux acteurséconomiques de la région les moyens d’aborder la reprise économique dans des conditions dedéveloppement à moyen terme plus robustes.

Dans un premier temps, un diagnostic sur l'érosion du dynamisme de l’Ile-de-France estdressé à partir de l’analyse du dernier cycle économique et des tendances à l’œuvre sur ladernière décennie. Les points forts et les limites à l’émergence d’un rythme d’expansion plus soutenuseront ainsi mis en évidence et les nouvelles contraintes de compétitivité de la région redéfinies.

Dans un second temps, l’analyse de la dynamique des facteurs de croissance à moyen termepermet d’explorer les voies possibles pour repositionner l’économie de la région sur un nouveausentier de croissance et analyser sa stratégie de spécialisation et/ou de différenciation. Desinquiétudes sont nées de la désindustrialisation de la région mais aussi des résultats mitigés entermes de croissance générés par sa tertiarisation accrue. Existe-t-il une stratégie de développement(notamment sectorielle et territoriale) plus performante, peut-on "re-définir" une organisation optimaledes activités (équilibre entre industrie et tertiaire sur l'ensemble du territoire, pôles de compétitivité etd’excellence) qui puisse favoriser une croissance plus soutenue ?

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Le constat et le diagnostic sont conduits à deux niveaux :

Sur le plan conjoncturel pour comprendre l’écart de conjoncture qui s’est manifesté durant laphase de ralentissement de 2001-2003. Peut-on parler de "sur-réaction" de l'économiefrancilienne aux chocs extérieurs et ainsi envisager un rebond également plus intense ?(première partie)

A moyen - long terme car les instruments de politique économique portent sur des périodes allantde cinq années pour le futur Schéma Régional de Développement Economique, à près de deuxdécennies pour le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France, et afin d'analyser lescaractéristiques de la croissance francilienne, et d'évaluer son potentiel de croissance à traversses facteurs de production (deuxième partie).

Ces différentes phases d’observation permettent in fine de proposer un relevé des avantagescompétitifs révélés, des avantages menacés et des freins à la croissance identifiés en Ile-de-France. Cette approche permettra d'ouvrir des pistes de réflexion sur les défis à relever dans unavenir proche qui peuvent constituer le fondement de grandes orientations stratégiques guidant ledéveloppement économique de la région.

Enfin, l’analyse menée pour élaborer cette première contribution a soulevé des questions d’ordrestratégique en matière de spécialisation et de concentration d’activités, en particulier dans le cas decelles intégrant un investissement important en Recherche et Développement et fortement innovantes.Ces questions prennent une nouvelle dimension, à l'heure où le gouvernement labellise un nombreimportant de pôles de compétitivité, cernant de plus près les spécialisations existantes et potentiellesdes territoires français, leur donnant une visibilité nouvelle. Les pôles de compétitivité franciliens sont eneffet attendus comme des leviers puissants en termes de développement économique.

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PARTIE I :

DIAGNOSTIC SUR L’EROSION DU DYNAMISME

DE L‘ILE-DE-FRANCE

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CHAPITREI

L'ILE-DE-FRANCE A VECU UN RALENTISSEMENT ECONOMIQUE SEVERE EN 2001 QUI S'ESTETENDU SUR DEUX ANNEES PENDANT LESQUELLES SON PIB A GLOBALEMENT STAGNE

• DEUX CONSTATS INQUIETANTS

La région a souffert davantage du ralentissement conjoncturel qui a débuté en 2001 que l’ensemble del’économie française (cf. document A1). En 2003, le PIB régional a baissé (-0,3% estimé en volume) alorsque la France enregistrait une croissance de 0,5%. La reprise de l'activité en 2004 s'est révélée modérée,insuffisante dès lors pour permettre une croissance de l'emploi.

Traditionnellement plus faible -d'environ 1 point- le taux de chômage francilien a rejoint pour la première foisau troisième trimestre 2003 le niveau national, atteignant 9,9 % de la population active. La baisse deseffectifs salariés en Ile-de-France s'est élevée à 1,4% contre 0,3% pour la France entière. En 2004, le tauxde chômage s'est stabilisé aux alentours de 10% de la population active aussi bien au plan national querégional traduisant une stabilisation des effectifs en Ile-de-France contre une légère hausse en France .

> Document A1 : Bilan comparatif Ile-de-France - France 2002-20042002 2003 2004

France Ile-de-France France Ile-de-France France Ile-de-FranceCroissance du PIB +1,2 + 0,15 +0,5* -0,3 + 2,3 nd

Emploi total +0,7 - 0,3 -0,3 -1,3 + 0,5 - 0,1- industrie - 2,5 - 3,1 -2,7 -3,4 - 2,2 - 2,7- Construction + 0,4 - 1,1 + 0,7 -1,9 + 1,5 + 0,3- Tertiaire + 1,9 + 0,3 + 0,4 -0,9 + 1,3 + 0,4

Source : UNEDIC-INSEE. * : source : INSEE. Comptes de la Nation 2004 en base 1995

• DEUX ELEMENTS DE REPONSE

La structure productive de la région l’a défavorisée compte tenu des caractéristiques sectorielles de la criserécente et de sa désindustrialisation ;

L’inadéquation des qualifications à la demande des entreprises aggrave les tensions sur le marché du travailfrancilien. Les enquêtes CCIP-Médiamétrie réalisées en 2004 et 2005 étayent cette hypothèse6. Ce sont surles qualifications les plus basses (ouvriers qualifiés et employés) que les entreprises rencontrent lesdifficultés les plus marquées que ce soit au niveau national ou sur la circonscription CCIP. Les secteurs lesplus affectés sont la construction, les services aux particuliers et le commerce. Ainsi, 41% des PME dusecteur de la construction déclarent avoir des difficultés à recruter en 2005. Le secteur des biensd’équipement se distingue par des taux plus élevés que dans les autres secteurs industriels. Au-delà desdifficultés rencontrées, l’enquête montre que ces tensions conduisent les entreprises, dans la majorité descas (pour 58% des PME et 47% des grandes entreprises franciliennes), à ne pas recruter (cf. résultatsdétaillés dans la deuxième partie).

Ainsi, alors que le chômage des emplois supérieurs s’est amplifié dans certains secteurs touchésbrutalement par le retournement de conjoncture, d’autres secteurs ne peuvent accroître leur activité par manquede main d’œuvre qualifiée disponible.

6 Dans le même sens, mais au niveau national, une étude de la DARES, Ministère des affaires sociales et de l’emploi, réalisée en 2001 montrait que lessecteurs les plus touchés par les difficultés de recrutement étaient la santé et l’action sociale (85% des entreprises hors secteur public hospitalier), le BTP,une partie de l’industrie, les transports et l’hôtellerie (entre 70% et 80% des établissements de plus de 10 salariés déclaraient rencontrer des problèmes derecrutement).

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1.1. LE DIFFERENTIEL DE CONJONCTURE ENTRE L’ILE-DE-FRANCE ET LA FRANCE S’EST CREUSE EN 2002 ET A------------------PERSISTE PAR LA SUITE

En 2003, le PIB de l'Ile-de-France a baissé de 0,3% (estimation INSEE) alors que la croissancefrançaise était proche de 0,5%. L'écart entre les rythmes de croissance régional et national a donc été confirmé(en 2002, il était également proche d'un point. cf. document A2). Les informations disponibles pour l'année 2004,en particulier celles relatives au marché du travail, indiquent la persistance d'une situation plus défavorable enIle-de-France, la croissance des effectifs salariés étant inférieure d'un demi point en région par rapport à laFrance dans son ensemble. Cet écart apparaît toutefois moins important que celui qui a prévalu les deux annéesprécédentes.

Si l’Ile-de-France a déjà connu par le passé une situation plus fragile au regard de la situationmacroéconomique globale (en 1995, en particulier, l’écart de croissance en Ile-de-France s’est élevé à plus de1,5 points, la région étant plus affectée par le ralentissement mondial et les grèves de fin d’année), la particularitédu cycle actuel tient à la longueur du ralentissement. Malgré la reprise enregistrée en 2004, les performancessont apparues encore mitigées (croissance du PIB en volume équivalente à 2,3% en France et probablementinférieure à 2% en Ile-de-France). De plus, la reprise a rapidement été remise en question pour 2005 au plannational. L'Ile-de-France n'est pas restée à l'écart de ce mouvement.

> Document A2Croissance comparée Ile-de-France - France

-10

1234

56

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Taux de variation annuel en %

France (croissance du PIB en volume)Ile de France (croissance du PIB en volume)

Source : CCIP à partir des données INSEE

La crise qui a paralysé le secteur des services aux entreprises a eu des répercussions majeures surl’économie francilienne compte tenu de la concentration de ces activités dans la région. Le rythme de croissanceenregistré par le secteur au niveau national a atteint un point bas (avec moins de 1% de croissance de la valeurajoutée en volume estimée en 2003. Seule la période couvrant la récession de 1993 avait affiché des résultatsplus médiocres). Surtout, le secteur n’a pas connu de véritable reprise avant la fin de l’année 2003, vivant sur desrythmes de croissance très limités pendant deux années. Les données relatives à la situation francilienne ne sontpas disponibles concernant la valeur ajoutée. En revanche, la baisse des effectifs dans le secteur des servicesaux entreprises a bien été plus ample en Ile–de-France. Le recul de l’emploi dans les établissements de plus de10 salariés est estimé à -3,7% alors que pour l’ensemble du pays il est de -1,3%. De même, dans les activitésfinancières, le retrait s'est élevé à -2,8% en Ile-de-France contre -1.3% en France. Pour l'année 2004, lesdonnées relatives à l'ensemble des effectifs du tertiaire confirment que l'écart de croissance entre l'Ile-de-Franceet la France a perduré au détriment de la région capitale (+0,4% contre +1,3% au niveau national). Par ailleurs,alors que les activités de services telles que l'hôtellerie ou la santé ont enregistré des évolutions positives (del'ordre de 3%), les activités financières et le commerce ont continué de perdre des effectifs. En ce qui concerneprécisément les services aux entreprises, l'écart est également confirmé entre les mouvements au plan nationalet au niveau de la région capitale. Aussi, le recul des effectifs dans les services opérationnels (-1,2%), alors quela croissance s'élève à 1% pour la France entière, est particulièrement illustratif.

Outre le poids que représente l’activité des services aux entreprises en Ile-de-France (près de 30% deseffectifs des établissements de plus de 10 salariés contre 20% pour la France entière, 7,4% pour les activitésfinancières contre 4% pour la France entière), l’affaissement enregistré dans ce secteur est d’autant plus

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

19

inquiétant que le cycle qui l’affecte guide en grande partie la croissance de la région (cf. document A3). Laconvergence des rythmes de croissance de l’activité au niveau global et de celle des services aux entreprisesexplique la perte de dynamisme constatée en Ile-de-France et soulève des interrogations pour l’avenir. La sortiede crise du secteur qui contribue le plus largement à la croissance de la région est bien sûr déterminante.

Faut-il désormais extrapoler pour les services aux entreprises un rythme de croissance moins élevé quepar le passé ? Quelles en seront les conséquences pour la croissance dans son ensemble ? Quels seront lessecteurs moteurs ?

> Document A3Croissance de la valeur ajoutée globale et de la valeur ajoutée dans le secteur des services aux

entreprises en Ile-de-France (en valeur)

0246

81012

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Taux de variation annuel en %

Valeur ajoutée totale Ile-de-FranceValeur ajoutée du secteur des services aux entreprises

Source : CCIP à partir des données INSEE

L’externalisation croissante par l’industrie de fonctions diverses (transports, maintenance, logistique,recherche, intérim, location de matériels, etc.) entraîne un déplacement d’emplois du secteur industriel vers letertiaire ainsi que globalement un transfert de création de valeur. L’industrie « consomme » dès lors une partcroissante de services et influe sur l’activité de ces derniers. Une enquête du SESSI (Ministère de l’économie,des finances et de l’industrie) sur les liens entre l’industrie et les services révèle que 25% du chiffre d’affaires del’industrie manufacturière française sont consacrés à l’autofourniture et à l’achat externe de services (de façondécroissante, il s’agit de maintenance et d’administration générale, puis de logistique, de fonction commerciale etde technologie (recherche et TIC)).

Dans ce contexte, il est logique de se demander si la particularité du cycle conjoncturel des services enIle-de-France n’est pas liée à cette configuration et à l’exacerbation de certaines de ses caractéristiques. Lacorrélation entre récession dans l’industrie et affaissement dans les services aux entreprises est-elle particulièreen Ile-de-France ? Plus précisément, peut-on expliquer l’écart entre la croissance des services aux entreprisesen Ile-de-France et celle observée au niveau national, par une accentuation des difficultés de l’industriefrancilienne au regard de l’industrie nationale ?

La comparaison des cycles industriels et de la croissance des services aux entreprises (cf. documentA4) apporte des éléments de réponse. Si la récession industrielle a sans doute tiré vers le bas l’activité dans lesservices aux entreprises globalement, il reste que les cycles industriels français et francilien sont apparus trèscorrélés (mouvements instantanés et d’ampleur comparable) tandis que la chute des performances dans lesservices aux entreprises en Ile-de-France s’est révélée plus sérieuse que celle observée au plan national.

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

20

> Document A4Croissance dans les services aux entreprises et

cycle industriel en France et en Ile-de-France(croissance de la valeur ajoutée en valeur)

-10

-5

0

5

10

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Taux de variationannuel en %

Industrie Ile de France (croiss. de la VA en valeur hors IAA et énergie)Services aux entreprises Ile-de-France (croiss. VA en valeur)Industrie France (croiss. VA en valeur hors IAA et énergie)Services aux entreprises France (croiss. VA en valeur)

Source : CCIP à partir de données INSEE

Au cours des années 2000, l'Ile-de-France a enregistré une croissance plus faible que la province dansl'ensemble des grandes branches

En 2002, le différentiel de croissance en défaveur de la région Ile-de-France est apparu dans l’ensembledes grandes branches. Ainsi, le secteur industriel a connu une chute plus prononcée en Ile-de-France qu'auniveau national (cf. document A5). Dans le secteur tertiaire, point fort francilien, le taux de croissance aégalement été inférieur de 2 points au taux national. La contribution du secteur non marchand à cette évolutionest restée bien inférieure en Ile-de-France à celle enregistrée au niveau national tandis que celle du secteurmarchand n’a pas compensé cet écart. L’analyse détaillée de la croissance de la valeur ajoutée par secteursen Ile-de-France comparée à celle observée pour la France entière confirme les difficultés franciliennes.

> Document A57 :

Source : CCIP à partir de données INSEE

La dégradation de la situation conjoncturelle en Ile-de-France en 2002 s’inscrit dans un contexteconjoncturel national fortement déprimé, avec des baisses de régime identifiables dans la plupart des activités.Dans l'industrie, seuls les secteurs de l'agroalimentaire et de l'automobile affichent une croissance en France eten Ile-de-France. Pour l’automobile, l’amélioration est spécifique à l’Ile-de-France. En revanche dans la totalitédes autres secteurs les performances franciliennes sont inférieures à celles de la province.

Dans le tertiaire, seuls les services aux particuliers connaissent une croissance supérieure en Ile-de-Francepar rapport à la province en 2002. Les chutes sont particulièrement accusées en Ile-de-France, et par rapport à laFrance, dans le cas des activités financières et immobilières et des transports qui enregistrent des baisses de leurvaleur ajoutée alors que la croissance reste positive au plan national. Dans les services aux entreprises, et malgrél'écart qui s'est manifesté par rapport à l'évolution nationale, la valeur ajoutée a continué de croître. 7 Les statistiques de valeur ajoutée sont exprimées en euros courants (car on ne dispose pas de statistiques sur la valeur ajoutée en volume pour la région).Ainsi, la comparaison des taux de croissance entre secteurs est délicate car les variations de prix peuvent être à l’origine des différences d’amplitude. Cettecontrainte est moins gênante dans l’exercice - privilégié ici - de comparaison par secteur de la situation de la région relativement à celle de la France entière(sauf à supposer que les hausses de prix diffèrent fortement d’une région à une autre).

Croissance de la valeur ajoutée (en valeur) en Ile-de-France et en France par grandes branches en 2002

1,5

-1,3

3,2

2,23,1

-0,9

5,9

4,2

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

Ensemble Industrie (hors IAA eténergie)

Construction Tertiaire

Ile de France (Taux de variation de la valeur ajoutée) France (Taux de variation de la valeur ajoutée)

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

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BILAN 2002 COMPARATIF DE L’EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE PAR SECTEUREN ILE-DE-FRANCE ET EN FRANCE DANS L’INDUSTRIE ET LA CONSTRUCTION :

Taux de croissance de la valeur ajoutée en valeur

Seul le secteur automobile affiche une performance plus élevée en Ile-de-France.

Légende : trait continu : Ile-de-France ; trait interrompu : province

Source : Graphiques CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.

Industries agro-alimentaires

-6

-3

0

3

6

9

12

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%Biens de consommation

-3

0

3

6

9

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%

Biens d'équipement

-15

-12

-9

-6

-3

0

3

6

9

12

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

% Biens intermédiaires

-12

-9

-6

-3

0

3

6

9

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%

Automobile

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

25

30

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

% Construction

-25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

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BILAN 2002 COMPARATIF DE L’EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE PAR SECTEUREN ILE-DE-FRANCE ET EN FRANCE DANS LE TERTIAIRE :

Taux de croissance de la valeur ajoutée en valeur

Légende : trait continu : Ile-de-France ; trait interrompu : province

Source : Graphiques CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.

Services aux particuliers

-4

-2

0

2

4

6

8

10

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%

Activités financières et immobilières

-4

-2

0

2

4

6

8

10

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%Transports

-4

0

4

8

12

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%

Services aux entreprises

-2

0

2

4

6

8

10

12

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%

Commerce

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

%

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

23

Au delà de l’écart de taux de croissance entre l’Ile-de-France et la France observé au niveau de chaquegrande branche en 2002 (cf. Document A5 et annexe A), le bilan relatif à la croissance des différents secteurs enmoyenne sur la période 1990-2002, apparaît également défavorable à l'Ile-de-France. Seuls les services auxentreprises conservent une avance malgré la forte détérioration enregistrée au début des années 2000.L'automobile affiche des performances comparables en Ile-de-France et en France avec une amélioration en finde période (toujours en relatif par rapport à la province) (cf. Document A6).

> Document A6

Source : Graphique CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.

La perte de l’avantage que présentaient les deux activités de services - services aux entreprises etactivités financières et immobilières- en termes de croissance (cf. bilan comparatif) a pénalisé la croissanceglobale de la région Ile-de-France puisque ces deux secteurs pèsent pour près de 45% dans le total de la valeurajoutée de la région et enregistraient traditionnellement les taux de croissance en moyenne les plus élevés. Lesbaisses de prix qui ont affecté le marché des services aux entreprises pendant cette période de marasmeexpliquent sans doute une partie de cette baisse de régime sans qu’on puisse l’évaluer précisément.

Dans l’industrie, la dégradation de la situation dans le secteur des biens d'équipement - que ce soit dansl’absolu ou en relatif par rapport à la France entière- en liaison avec la crise de l’investissement productif s’estaccompagnée de larges pertes dans les biens intermédiaires. Au total, le dynamisme persistant dansl’automobile, et la tenue des secteurs producteurs de biens de consommation (avec une évolution positive de lavaleur ajoutée) ont permis à l’ensemble de l’industrie manufacturière de ne pas plonger davantage au cours de ladécennie passée.

Cependant, alors que l’écart s’est creusé entre la croissance en Ile-de-France et en France dans lesservices aux entreprises, cela n’a pas été le cas pour l’industrie dans son ensemble qui a suivi d’assez près lemouvement national (avec toujours un taux de croissance inférieur. Par comparaison, en 1998, l’industriefrancilienne avait été plus atteinte par la crise asiatique).

Dans la construction et l’immobilier, un contraste sensible entre la demande des ménages et celle desentreprises ressort sur la période. En 2002, le marché de l’immobilier d’entreprise a connu une forte contraction (-26,4% pour les autorisations de locaux non résidentiels et –17% pour les « commencés »). Cette situation est enligne avec la dégradation de la situation financière des entreprises et le recul de l’investissement productif qu’ellea provoqué en 2002 et 2003. De plus, l’Ile-de-France subit en tendance un mouvement défavorable de transfertsd’établissements avec un flux de sorties bien supérieur aux autres régions. Ces sorties concernent en tout

Taux de croissance annuel moyen par secteur en Ile-de-France et en province ( 1990-2002 )

1,9

0,9

4,6

0,2

-1,6 -1,3

1,9

3,5 3,5

5,4

3,73,22,9

2,1

4,7

2,2 1,8

3,0 2,7

3,8 3,6

4,8 4,9

3,4

-2,0

0,0

2,0

4,0

6,0

Agro

-al

imen

taire

Bien

s de

cons

omm

atio

n

Auto

mob

ile

Bien

sd'

équi

pem

ent

Bien

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Con

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Com

mer

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Activ

ités

finan

c. Im

mo.

Serv

ices

aux

entre

pris

es

Serv

ices

aux

parti

culie

rs

Ense

mbl

e

%

Ile-de-France (taux de croiss. de la VA en valeur) Province (taux de croiss. de la VA en valeur)

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

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premier lieu les services aux entreprises et le commerce de gros, deux secteurs affectés durement ces deuxannées passées et fortement mobiles.

Le marché du logement a, quant à lui, engrangé les bénéfices du niveau extrêmement bas des tauxd’intérêt et les contrecoups des fortes turbulences boursières qui en ont fait une « valeur refuge » prioritaire. Pourautant, l’année 2002 a néanmoins enregistré des retraits aussi bien pour les logements autorisés que pour lescommencés. Après une phase de dégradation prononcée, la hausse importante du nombre de permis deconstruire en 2004, + 21% en Ile-de-France et en France, permet d'anticiper une amélioration significative de lasituation sur le marché. L'évolution de la production de logements sociaux suit un rythme similaire avec unehausse de 26,5 %8 par rapport à 2003.

1.2. UNE SITUATION FORTEMENT DEGRADEE SUR LE MARCHE DE TRAVAIL FRANCILIEN

Dès la fin de l'année 2001, le taux de chômage francilien a commencé de converger vers le taux dechômage français, pour atteindre son niveau, à 10%9 de la population active, au cours du troisième trimestre2003 (cf. document B1). La détérioration sur l’année 2003 s’est élevée à 0,9 point en Ile-de-France contreseulement 0,6 point pour la France entière. En 2004, après une stabilité à 10% au cours des trois premierstrimestres, le taux de chômage a de nouveau augmenté au quatrième trimestre atteignant 10,2% en France et10,1% en Ile-de-France. En début d’année 2005, la situation s’est stabilisée, les taux francilien et nationaln'évoluant pas par rapport à la fin de l'année 2004.

Cette progression plus rapide du chômage en Ile-de-France et la disparition de l’écart existanttraditionnellement entre le taux de chômage en région francilienne et celui enregistré au niveau nationalconstituent une configuration nouvelle. De l’ordre d’un point et demi lors de la récession de 1993, ce différentiels'est progressivement étiolé à partir de 2001, pour devenir nul courant 2003. La résorption du chômage de 1997à 2001 s'était faite à un rythme sensiblement comparable dans les deux cas (le taux de chômage baissant de10,8% à 7,6% en Ile-de-France, et de 12,1% à 8,7% en France).

> Document B1

Source : graphique CCIP à partir de données INSEE

La situation des départements franciliens n'est pas homogène face au chômage, les taux pouvant varierde 8% dans les Yvelines à plus de 13% en Seine-Saint-Denis. Entre 2001 et 2005, tous ont enregistré unehausse du chômage plus forte en moyenne qu'au niveau national (+1,6 points) et proche de la moyenne pourl'Ile-de-France (2,7points) (cf. document B2). (Dans le détail : + 2,6 points à Paris, + 2,5 points en Seine-et-Marne, +2,6 points dans les Yvelines, + 2,7 points en Essonne, +2,8 points dans les Hauts-de-Seine, +2,8 pointsen Seine-Saint-Denis, +2,4 points dans le Val-de-Marne, et +3 points dans le Val-d'Oise.

8 Statistiques : Pommellet, P. 2005. 50 propositions pour la relance du logement en Ile-de-France. Rapport à M. le Ministre du travail, de l'emploi, et de lacohésion sociale.9 Les données sur le chômage sont des données INSEE

Evolution du taux de chômage en France et en Ile-de-France

7

8

9

10

11

12

13

1T1997 1T1998 1T1999 1T2000 1T2001 1T2002 1T2003 1T2004 1T2005

% de la population active

Ile-de-France France

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

25

> Document B2

Source : INSEE (taux de chômage au sens du BIT)

L’observation de la situation sur le marché du travail par grandes branches renforce le constat d’unedétérioration accusée en Ile-de-France. Les pertes d’activité enregistrées dans l’ensemble des secteurs ontprovoqué des baisses importantes d’effectifs dès 2002 dans l’industrie et la construction conduisant à un légerretrait de 0,3% sur l’ensemble des branches de la région alors qu’au plan national, la progression dans le tertiaire(+ 1,9 %) surcompensait le retrait enregistré dans l’industrie (-2,5%) pour permettre une croissance globale deseffectifs salariés de 0,7% au cours de l'année (cf. synthèse).

En 2003, selon les chiffres de l’Unedic, les effectifs salariés en Ile-de-France ont baissé de 1,3% alorsque le recul estimé pour la France entière est de l’ordre de 0,3 point, l’Ile-de-France ressortait comme la région laplus affectée par les difficultés sur le marché du travail. En 2004, alors que l'emploi a progressé de 0,5% auniveau national, il était encore en légère baisse en Ile-de-France, confirmant ainsi la situation plus défavorable dela région capitale. Ces difficultés contrastent avec le dynamisme des régions du Sud de la France. Ainsi parexemple, les effectifs salariés ont augmenté de 2% en 2004 en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées, et de1,7% en PACA10.

Cette configuration tendue pour l’Ile-de-France présente des caractéristiques particulières, parmilesquelles la baisse des effectifs dans le tertiaire en 2003 (-1,1%) et leur faible hausse en 2004 (+0,4%),l’évolution restant plus forte au niveau national (+0,4% en 2003 et +1,.3% en 2004) (cf. document B3).

> Document B3

Source : INSEE Ile-de-France. Faits et Chiffres n°87

10 UNEDIC. Statis n°175. Premier trimestre 2005

Taux de chômage dans les départements franciliens de 2001 à 2005

5

7

9

11

13

15

75 77 78 91 92 93 94 95 IDF France

%

2001 T1 2002 T1 2003 T1 2004 T1 2005 T1

Evolution de l'emploi salarié par secteur en Ile-de-France et en France en 2004

-0,1

-2,7

0,3 0,40,5

-2,2

1,5 1,3

-3

-2

-1

0

1

2

Ensemble Industrie Construction Tertiaire

%

Ile de France France

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

26

Si l'année 2001 marque le début de la convergence entre les taux de chômage francilien et national, elleest aussi caractérisée par la décélération plus prononcée des effectifs salariés en Ile-de-France par rapport à laFrance (cf. Document B4). L'écart était particulièrement prononcé entre 2002 et 2003. La situation apparaît plusfavorable en début d'année 2005. Cependant, malgré une accélération du rythme de croissance des effectifs,celui-ci reste, en variation entre le premier trimestre 2004 et le premier trimestre 2005, inférieur à celui observéau plan national (0,3% contre 0,5%). De plus, le niveau des effectifs est toujours inférieur à celui de 2002, date àlaquelle l'Ile-de-France comptait environ 60 000 salariés de plus qu'aujourd'hui.

> Document B4

Source : graphique CCIP à partir de données UNEDIC

L’activité de l’intérim est intégrée au secteur des services aux entreprises et relève donc du tertiaire. Siles missions d’intérim étaient réaffectées dans les secteurs où elles s’exercent, le bilan sectoriel sur un an pour laFrance serait modifié. L’industrie enregistrerait une baisse légèrement moins importante de ses effectifs : – 2,1 %au lieu de – 2,2 %, et la construction une croissance plus forte : + 2,1 %, au lieu de + 1,5 %. Pour le tertiaire, lahausse serait légèrement plus faible : + 1,2 %, au lieu de + 1,3 %. Les données sur l’intérim qui permettraient decorriger le bilan annuel francilien ne sont pas disponibles, mais puisque les évolutions sectorielles régionales sontorientées dans le même sens qu’au niveau national, et que le taux de recours à l'intérim en Ile-de-France est plusfaible qu'au niveau national (2,7% contre 3,9% en mai 200511), on peut faire l’hypothèse que les rectifications àapporter sont similaires, mais de moindre intensité.

Des perspectives d’embauches faibles en 2005

Selon l’enquête « Besoins de main d’oeuvre » de l’UNEDIC, la morosité de la conjoncture et lesinquiétudes quant à l'avenir ont pour effet de faire reculer le nombre d'entreprises franciliennes qui prévoient derecruter dans l'année, le nombre de recrutements prévus se stabilisant par rapport à 2004 à 224 658. (Ilss'élevaient à 312 880 en 2002 cf. document B5). La situation en Ile-de-France évolue globalement dans le mêmesens que la situation nationale, mais la chute du nombre de recrutements envisagés y est plus forte qu'ailleurs.Les recrutements envisagés en Ile-de-France représentent 19% du total national en 2005 contre 21,5% il y aquatre ans.

Cependant, si la baisse de la proportion d'établissements envisageant d'embaucher affectel'ensemble des activités économiques, les situations sont hétérogènes car les projets de recrutementsaugmentent fortement dans les fonctions d'encadrement et représentent environ un quart des embauchesprévues en 2005 en Ile-de-France (+ 13 886 embauches prévues en plus en 2005 par rapport à 2004). Al'inverse, les métiers de la vente et de l'hôtellerie restauration subissent une forte contraction des projetsd'embauche.

11 UNEDIC. L'emploi dans l'intérim, 11 juillet 2005

Evolution de l'emploi salarié en Ile-de-France et en France

-2-1012345

1 996 1 997 1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 2 005

%

Glissement sur un an en Ile de FranceGlissement sur un an en France

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

27

La décomposition sectorielle des intentions d'embauche traduit une nouvelle progression du poidsdes services aux entreprises dans le total des projets de recrutement en Ile-de-France puisque ce secteurregroupe 39% du total des recrutements prévus dans la région. Les ingénieurs et cadres de l'informatiqueoccupent une place de premier plan dans les intentions d'embauche formulées par les employeurs franciliens.Les recrutements envisagés de cadres commerciaux, cadres d'études, et cadres administratifs sontparticulièrement forts en Ile-de-France. On peut interpréter ceci comme le signe que les acteurs économiquesanticipent une reprise qui doperait la demande de services aux entreprises.

> Document B5

Evolution de la proportion d'établissements envisageant de recruter et des projets de recrutement

33,3

27,3

23,4

20,4

30,9

27,525,9

22,8

15

20

25

30

35

2002 2003 2004 2005

%

200

220

240

260

280

300

320Effectifs (milliers)

Ile de France France Nombre de recrutements envisagés en Ile de France

Graphique CCIP à partir des données de UNEDIC-GARP, 2005." Enquête Besoins de Main d‘Œuvre Ile-de-France"

1.3. LES ENQUETES D'OPINION SUR LA CONJONCTURE CCIP-MEDIAMETRIE ONT CONFIRME L’ECART DE ---------------------------CONJONCTURE ENTRE LA FRANCE ET L'ILE-DE-FRANCE.

L’identification d’un écart de conjoncture entre l’Ile-de-France et la France dans son ensemble aégalement été confortée par les résultats de l'enquête CCIP-Médiamétrie. En 2003, alors que les inquiétudesconcernant l'Ile-de-France tendaient à s'accroître avec le constat selon lequel l’économie de la circonscriptionavait davantage « plongé » que l’ensemble national, il ressortait de l'enquête d'octobre que les signes de reprisesensibles au niveau global en France n’apparaissaient pas pour la région Ile-de-France. En 2004, dans uncontexte de redressement de la conjoncture au plan national, les enquêtes portant sur Paris et la petite couronneont attesté d'une amélioration de la situation économique en Ile-de-France. Mais, pour la plupart des indicateurs,ce redressement n'a pas été confirmé en mars 2005. Un retournement de tendance a été observé pour la Franceet pour la région, avec une intensité plus accusée dans le cas francilien. Seule exception, l'indicateur relatif aumarché du travail qui est resté orienté à la hausse en Ile-de-France alors qu'il chutait pour l'échantillon Franceentière (cf. documents B6-B10). Cette information est cohérente avec l’évolution des effectifs salariés constatéepar ailleurs (moindre croissance puis rythme accéléré début 2005 en Ile-de-France). Malgré cette meilleureorientation, l’indicateur relatif à l'évolution récente des effectifs se situait en mars 2005 toujours en deçà de sonniveau de 2002 et du solde qui ressortait au plan national.

En mars 2005, les perspectives affichées pour les six mois à venir étaient plus optimistes. En effet, lenombre d'entreprises qui déclaraient avoir "prévu d'investir" était en augmentation. Cette tendance était plus forteau niveau régional que national. L’emploi serait, selon les entreprises interrogées, plus dynamique sur lacirconscription de la CCIP. Cette amélioration proviendrait essentiellement des petits établissements (les moyensse stabilisant, les grandes entreprises baissant encore).

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

28

> Document B6: Evolution récente du chiffre d’affaires (au cours des 6 derniers mois)

Source : Enquête CCIP-Médiamétrie – mars 2005

> Document B7: Evolution récente des effectifs

Source : Enquête CCIP-Médiamétrie – mars 2005

> Document B8: Evolution des marges au cours des six derniers mois

Source : Enquête CCIP-Médiamétrie – mars 2005

-40

-30

-20

-10

0

10

20

30

40

sept-93

mars-94

sept-94

mars-95

sept-95

mars-96

sept-96

mars-97

sept-97

mars-98

sept-98

mars-99

sept-99

mars-00

sept-00

mars-01

sept-01

mars-02

sept-02

mars-03

sept-03

mars-04

sept-04

mars-05

CCIP National

-6

-4

-2

0

2

4

6

8

10

12

14

sept-97 mars-98 sept-98 mars-99 sept-99 mars-00 sept-00 mars-01 sept-01 mars-02 sept-02 mars-03 sept-03 mars-04 sept-04 mars-05

CCIP National

-35

-30

-25

-20

-15

-10

-5

0

sept-00 mars-01 sept-01 mars-02 sept-02 mars-03 sept-03 mars-04 sept-04 mars-05

CCIP National

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

29

> Document B9 : Evolution de la situation financière

Source : Enquête CCIP-Médiamétrie – mars 2005

> Document B10 : Evolution récente des investissements (au cours des 6 derniers mois)

1.4 LES CREATIONS D'ENTREPRISES : REBOND SENSIBLESource : Enquête CCIP-Médiamétrie – mars 2005

-50

-40

-30

-20

-10

0

10

20

30

sept-93

mars-94

sept-94

mars-95

sept-95

mars-96

sept-96

mars-97

sept-97

mars-98

sept-98

mars-99

sept-99

mars-00

sept-00

mars-01

sept-01

mars-02

sept-02

mars-03

sept-03

mars-04

sept-04

mars-05

CCIP National

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

mars-97 sept-97 mars-98 sept-98 mars-99 sept-99 mars-00 sept-00 mars-01 sept-01 mars-02 sept-02 mars-03 sept-03 mars-04 sept-04 mars-05

CCIP National

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

30

1.4. LES CREATIONS D’ENTREPRISES : APRES 10 ANS DE RALENTISSEMENT, LE NIVEAU DE 1994 A DE ---------------------------NOUVEAU ETE FRANCHI

En Ile-de-France comme en France, le nombre de créations d'entreprises a sensiblement augmentédepuis le début de l'année 2003. Les premiers chiffres disponibles pour 2005 semblent néanmoins indiquer unléger fléchissement. Depuis le point bas de 2002 à 60 638 créations d'entreprises en Ile-de-France et 270 167 auniveau national, la progression s'est élevée à 9% au niveau régional et national en 2003 puis à, respectivement11% et 9% en 2004. Après dix ans de ralentissement, le niveau de créations observé en 1994 a de nouveau étéfranchi. Ces dernières concernent particulièrement les domaines de l'immobilier, de la construction, les industriesagroalimentaires, les services aux entreprises (cf. document C1), et le secteur des nouvelles technologies engénéral. Dans ce domaine, le nombre de créations en Ile-de-France a en effet augmenté de 26% en 2004 parrapport à l'année précédente.

> Document C112

Source : INSEE

En Ile-de-France, la grande couronne (+34% depuis 2002) affiche des évolutions supérieures à celles dela petite couronne (+ 29 %) et, en particulier, à celles de Paris (+15%). Cependant, dans ce dernier cas, unebaisse des défaillances (-12% entre 2002 et 2004) est constatée, à contre-courant de la hausse observée auniveau national (13%).

Le taux de créations pures (nombre d'entreprises créées dans l'année par rapport au nombred'entreprises existantes) en Ile-de-France est plus élevé que celui observé en province (8,9% en 2003 contre7,5% en moyenne en province13). La situation est aussi hétérogène au sein de l'Ile-de-France et l'on constate unedifférence significative entre la petite couronne d'une part avec un taux de 9,5% (8,6% dans les Hauts-de-Seine,9,1% dans le Val-de-Marne, et 11% en Seine-Saint-Denis), et la grande couronne d'autre part avec un taux de8,6% (8,2% en Seine-et-Marne, 8,3% dans les Yvelines, 8,4% dans l'Essonne et 9,4% dans le Val-d'Oise). Parisse situe dans une catégorie intermédiaire (8,7%). Si les taux de créations augmentent globalement en 2004, lasituation est très différente selon les régions et les secteurs. Les régions du Sud sont ainsi globalement plusdynamiques que le reste de la France (cf. document C2). Au plan sectoriel, ce sont les services aux entreprisesqui affichent une progression parmi les plus dynamiques au plan national (+14,6%14).

12 * : Définition INSEE : Une création d’entreprise est dite « pure » si l’activité exercée ne constitue pas la poursuite d’une activité de même type exercéeantérieurement au même endroit par une autre entreprise. On parle aussi de « création ex nihilo »13 INSEE. 2005. En Ile-de-France, quatre entreprises sur dix se créent à Paris. Ile-de-France à la page n°23814 INSEE. 2005. La hausse des créations d'entreprises se poursuit. INSEE Première n°1002

Répartition des créations pures* d'entreprises par secteur

24,2

4,7

14,3

56,9

28,626,9

5,5

17,9

49,7

16,9

0

10

20

30

40

50

60

commerce industrie construction services dont servicesaux entreprises

%

Ile de France France

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

31

> Document C2

Le nombre de défaillances a baissé de 2% en Ile-de-France en 2004 tandis qu'il augmentait de 1,5% auniveau national. Cela confirme une tendance observée depuis plusieurs années (cf. document C3) puisque larégion capitale est passée de 28,2% du nombre de défaillances enregistrées au plan national en 1997 à 26,4 %en 2004 après avoir connu un pic en 2002 avec 30,4% des défaillances françaises en raison de la conjoncturedéfavorable. Cette observation vient renforcer le constat selon lequel le retournement conjoncturel qui a eu lieuen 2001 a touché plus brutalement l'Ile-de-France.

> Document C3

Source : graphique CCIP à partir de données INSEE

La forte poussée des créations depuis la mi-2003 (cf. documents C4 et C5) est en grande partie liée à lamauvaise situation sur le marché du travail et au nouveau dispositif gouvernemental d'incitation à la création. Eneffet, en juillet 2003 a été adoptée la Loi d'initiative économique (loi Dutreil) qui vise à faciliter la créationd'entreprises en allégeant leur fiscalité, et en renforçant l'accompagnement social des dirigeants15.

Si le nombre de défaillances en Ile-de-France baisse par rapport au niveau national, il ne faut pas perdrede vue que la croissance du nombre de créations d'entreprises est plus forte au niveau national qu'en Ile-de-France. Cela a pour effet d'éroder progressivement la part de l'Ile-de-France dans le total national. L’impactpourrait être à terme sensible sur les créations d’emplois nouveaux. En effet, si le soutien aux entreprisesexistantes permet de sauvegarder des emplois, la création d'entreprises permet d'en créer de nouveaux. Ainsi,

15 Ces mesures viennent renforcer les dispositifs précédents et notamment le dispositif du Plan d'Aide au Retour à l'Emploi (PARE) qui permet au créateurd'entreprise de cumuler ses allocations chômage et les revenus issus de la nouvelle entreprise pendant 18 mois au plus. Par ailleurs, depuis 2002,certaines aides à la création comme l'Aide aux Chômeurs Créateurs et Repreneurs d'Entreprises (ACCRE) et l'Encouragement au Développementd'Entreprises Nouvelles (EDEN) peuvent être cumulées avec d'autres aides destinées aux chômeurs créateurs d'entreprises.

Part de l'Ile-de-France dans le total national des créations et défaillances d'entreprises

20

24

28

32

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

%

Créations Défaillances

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

32

par exemple, au 1er semestre 2002, les 31 833 entreprises créées en Ile-de-France ont permis de créer 48 000emplois dont 27 000 emplois salariés16.

> Documents C4 et C517

Source : INSEE

Une enquête de 200218 sur les créateurs d'entreprises a révélé que ceux-ci sont âgés en moyenne de39 ans. Les plus de 50 ans sont plus représentés en Ile-de-France qu'en province (18% contre 15%). Or on saitaussi que la région présente un solde migratoire très négatif pour la classe d'âge 30-59 ans, ce qui à termepourrait peser sur cette structure. De plus, 37 % des créateurs franciliens sont diplômés de l'enseignementsupérieur contre 28% en province. Cela est à mettre en relation avec le fait que 28,6% des entreprises créées enIle-de-France concernent les services aux entreprises et particulièrement l'informatique et les télécommunicationsqui nécessitent des compétences très pointues. Ce secteur ne représente que 16,9% des créations en province.

A peine un créateur sur cinq en Ile-de-France a fait appel aux dispositifs d'aide à la création et seuls12% ont recours aux conseils de professionnels. Les créateurs franciliens utilisent peu les possibilités deformation spécifiques à la création d'entreprises puisqu'ils ne sont que 25% à le faire, contre 34% en province, etla majorité des participants à ces formations reconnaissent les avoir suivies principalement parce que cela étaitnécessaire pour obtenir une aide financière pour leur projet.

16 Source : INSEE. Ile-de-France à la page n°23817 Source : INSEE (Sirène); traitement : CROCIS18 Source : INSEE. Ile-de-France à la page n°238

Créations d'entreprises en Ile-de-France et en province de 1997 à 2004

50

100

150

200

250

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Effe

ctifs

(en

mill

iers

)

Ile de France province

Défaillances d'entreprises en Ile-de-France et en province de 1997 à 2004

5

10

15

20

25

30

35

40

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Effe

ctifs

(en

mill

iers

)

Ile de France province

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

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CHAPITREII

LA TERTIARISATION DE L’ECONOMIE NE S’EST PAS ACCOMPAGNEE D’UNE MONTEE ENPUIISSANCE DE L’ILE-DE-FRANCE

Le poids occupé par l’Ile-de-France dans le PIB national était inférieur à 28% en 2003, en retrait parrapport au début des années 1990 (29,1% ; 27,1% en 1982). En termes de croissance, l’Ile-de-France a vu sonrythme d’expansion se tasser dans les années 1990 et rejoindre celui de la France métropolitaine (proche de1,5%) alors que l’écart de croissance qui prévalait auparavant à son avantage était de l’ordre d’un demi-point.L’année 1995 a été particulièrement difficile pour la région et l’écart de croissance par rapport à la France entières’est élevé à plus d’un point et demi. Un différentiel de croissance à l’avantage de la région ne s’est de nouveaumanifesté qu’à partir de la fin 1998, la reprise s’installant alors dans toute son ampleur avec un léger décalagepar rapport à la moyenne nationale. Dès lors, l’Ile-de-France a affiché une croissance nettement supérieure àcelle de la France dans son ensemble bénéficiant à plein du boom technologique et de l’euphorie boursière quil’a accompagné, engrangeant les bénéfices de la situation exceptionnelle du marché du travail en 1999 et plusencore en 2000 (l’écart de taux de croissance est de –1,3 points en 1998 ; +0,8 en 1999 et +1,5 en 2000).

Le retournement de 2001 a fâcheusement inversé cette situation de manière symétrique, la dégradationétant d’autant plus forte que le « boom » des années 1999-2000 avait été ample. La longueur du ralentissementfait cependant craindre qu’à la fin de 2003 les pertes n'aient été plus élevées que les gains à la fin des années1990. La reprise modérée en 2004, probablement plus limitée qu’au plan national confirmerait cette hypothèse.

Le bilan sur la décennie 1990 n’est pas très favorable à l’Ile-de-France si l’on excepte les années 1999et 2000. Ce redémarrage fort de la fin de la décennie pouvait faire entrevoir un « renouveau » pour la régionmisant sur ses points forts (services aux entreprises et finance). A la fin de l’année 2002, le constat est négatif.Le détail de la croissance moyenne du PIB par régions pour les années 2001 et 2002 (cf. Annexe A) met enévidence celles qui sont restées dynamiques malgré le retournement. Il rejoint très logiquement le bilan faitprécédemment concernant l'emploi et confirme la faiblesse de la croissance de l'économie francilienne enmoyenne depuis 1991 (cf. Document D1).

> Document D1

Source : Calculs CCIP à partir des données INSEE

C ro is s a n c e e n Ile -d e -F ra n c e e t e n p ro v in c e d e 1 9 9 0 à 2 0 0 3

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

1 9 9 1 1 9 9 2 1 9 9 3 1 9 9 4 1 9 9 5 1 9 9 6 1 9 9 7 1 9 9 8 1 9 9 9 2 0 0 0 2 0 0 1 2 0 0 2 2 0 0 3

P ro v in c e (C ro is s . d u P IB e n vo lu m e ) Ile d e F ra n c e (C ro is s . d u P IB e n vo lu m e )

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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2.1. UNE TERTIARISATION ACCRUE ET PLUS DYNAMIQUE QU'EN PROVINCE

Entre 1990 et 2002, la croissance annuelle de la valeur ajoutée en volume a été en moyenne de 1,4 %en Ile-de-France et de 1,6 % au niveau national. A l'exception de 1999 et 2000, la croissance s’est révélée moinsforte en Ile-de-France que celle de la province. Cette dynamique s'est construite sur une évolution de la structuredu tissu productif qui a vu se réduire la part de l'industrie en faveur de celle occupée par le tertiaire. Bienqu'observés aussi bien au plan national qu'en Ile-de-France, ces deux mouvements ont connu des ampleurs bienplus marquées en Ile-de-France (cf. document D2)

> Document D2 : Evolution de la structure de la valeur ajoutée par branche en Ile-de-France, en province, et enFrance entre 1990 et 2002

Ile-de-France Province France1990* 2002* Variation** 1990* 2002* Variation** 1990* 2002* Variation**

Agriculture 0,3 0,2 -0,1 5,0 3,6 -1,5 3,7 2,6 -1,1Industrie 18,9 13,8 -5,1 24,5 21,8 -2,8 22,7 19,3 -3,4 -Agroalimentaire 1,3 1,1 -0,2 3,4 3,2 -0,2 2,8 2,6 -0,2 -Biens de consommation 5,0 3,9 -1,2 3,3 2,8 -0,5 3,8 3,1 -0,7 -Automobile 1,4 1,6 +0,2 1,5 1,7 +0,2 1,4 1,7 +0,2 -Biens d'équipement 4,0 2,8 -1,2 4,3 3,7 -0,6 4,2 3,4 -0,7 -Biens intermédiaires 4,3 2,4 -1,9 9,3 7,7 -1,6 7,7 6,1 -1,6 -Energie 2,9 2,0 -0,9 2,7 2,6 -0,2 2,8 2,4 -0,4Construction 5,4 3,2 -2,2 5,8 5,5 -0,3 5,7 4,9 -0,8Services marchands 61,1 66,7 +5,6 44,9 47,1 +2,2 49,6 52,6 +3,0 -Commerce 10,3 8,8 -1,5 11,0 10,1 -0,9 10,9 9,8 -1,1 -Transports 5,3 5,5 +0,2 3,7 3,8 +0,1 4,1 4,3 +0,2 -Activités financ. et immo. 18,2 18,9 +0,7 15,2 15,5 +0,3 16,0 16,5 +0,4 -Services aux entreprises 19,7 25,4 +5,8 10,7 12,5 +1,8 13,2 16,1 +2,9 -Services aux particuliers 7,6 8,0 +0,4 4,4 5,1 +0,8 5,3 6,0 +0,7Services administrés 14,3 16,1 +1,8 19,7 22,0 +2,3 18,4 20,6 +2,2TOTAL 100 100 100 100 100 100

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.* : Part en % de la VA totale en valeur ; ** : Variation en points entre 1990 et 2002 de la part occupée par chaque

secteur dans la VA totale de la région, de la province, et de la France

Durant la décennie passée, la région a poursuivi son mouvement de tertiarisation, la part des servicesdépassant 82% de la valeur ajoutée totale et celle des services marchands 66%. Le rythme auquel s’est faitecette tertiarisation a également été plus prononcé en Ile-de-France que partout ailleurs en France (cf. documentsD3 et D4). En parallèle, la part de l’industrie s’est rétractée avec une amplitude allant bien au-delà de celleconstatée au niveau national.

> Documents D3 et D4

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.

Evolution de la structure de la valeur ajoutée (en valeur) en province

5,0

24,5

5,8

64,6

3,6

21,8

5,5

69,1

0

20

40

60

80

100

Agriculture Industrie Construction Tertiaire

%

1990 1996 2002

Evolution de la structure de la valeur ajoutée (en valeur) de l'Ile-de-France

0,3

18,9

5,4

75,4

0,2

13,8

3,2

82,8

0

20

40

60

80

100

Agriculture Industrie Construction Tertiaire

%

1990 1996 2002

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

35

Entre 1996 et 2002, le développement des services a été plus fort en province qu'en Ile-de-France danstrois secteurs : les services aux particuliers (+ 36,1% en province contre +25,7% en Ile-de-France (cf. annexe E),le commerce (+22,4% en province contre +14,9% en Ile-de-France) et les activités financières et immobilières(+19,8% en province contre +16,2% en Ile-de-France) (cf. documents D5 et D6). Les autres régions de Franceétant moins développées dans ces secteurs, il est possible d'évoquer un effet de rattrapage. Parallèlement, onconstate que la région capitale a continué son rapide développement dans le secteur des services auxentreprises dont la valeur ajoutée est passée de 65 à 100,7 milliards d'Euros entre 1996 et 2002, soit uneaugmentation de 54,8% en 6 ans (contre 38,8 % dans le reste du pays).

> Documents D5 et D6

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE sur l'évolution de la valeur ajoutée en valeur par régions et par secteurs.

L’importance des services aux entreprises et des activités financièresconstitue le point de différenciation majeur de la région

Près de 45% de la valeur ajoutée francilienne provient des services aux entreprises et des activitésfinancières et immobilières. En comparaison, le poids de ces activités est de l’ordre de 28% en province en 2002(cf. document D2). La concentration des sièges sociaux des grands groupes français et étrangers en régionparisienne (le taux de localisation des sièges sociaux des implantations étrangères est de 45,7% (1er rangnational)) contribue largement à cette spécificité. Dès lors, attirer ces grands groupes et maintenir en région leurssièges sociaux et les activités qui gravitent autour (conseil, financement mais aussi R&D) représente un enjeu detaille pour l’avenir de la région capitale.

> Documents D7 et D8

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE sur l'évolution de la valeur ajoutée en valeur par régions et par secteurs

Malgré la forte rupture de son rythme de croissance et ses pertes de performance récentes parrapport au niveau national (cf. documents D7 et D8), le secteur des services aux entreprises a continuéde grossir au sein de l’activité francilienne et a renforcé sa place, déjà importante, sur le marché national des

Valeur ajoutée du secteur tertiaire en Ile-de-France 1990- 2002

28,114,5

49,5 53,5

20,7

39,035,021,9

74,8

100,7

31,8

64,0

0

30

60

90

120

Commerce Transports Activitésfinanc. et

immo.

Servicesaux

entreprises

Servicesaux

particuliers

Tertiairepublic

Milliards d'Euros

1990 1996 2002

Part de la valeur ajoutée des services franciliens par rapport aux services en France

27,3

37,132,7

42,9 41,5

22,5

32,0

25,5

36,332,4

44,5

38,2

22,2

32,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

Commerce Transports Activitésfinanc. etimmo.

Servicesaux

entreprises

Servicesaux

particuliers

Tertiairepublic

Total

%

1990 1996 2002

Répartition de la valeur ajoutée dans les services en Ile-de-France de 1990 à 2002

5

10

15

20

25

Com

mer

ce

Tran

spor

ts

Activ

ités

finan

c. e

tim

mo.

Serv

ices

aux

entre

pris

es

Serv

ices

aux

parti

culie

rs

Serv

ices

adm

inis

trés

(% de la VA totale de l'Ile de France)

1990 1994 1998 2002

Valeur ajoutée du secteur tertiaireen province 1990-2002

72,5

24,2

99,570,3

28,6

129,299,5

37,6

152,1123,3

50,5

216

0

50

100

150

200

250

Commerce Transports Activitésfinanc. et

immo.

Servicesaux

entreprises

Servicesaux

particuliers

Tertiairepublic

Milliardsd'Euros

1990 1996 2002

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

36

services aux entreprises (44,5% en 2002). Ce n’est pas le cas des activités financières et immobilières qui aprèsavoir franchi le cap de 20% de la valeur ajoutée francilienne en 1994 ont perdu du terrain depuis 1997. De même,leur poids relatif au niveau national a baissé. Le poids du commerce s’effrite également.

> Document D9

Le contenu en emplois de la croissance en Ile-de-France est différent de celui de la province. Ainsi,dans le secteur des services aux entreprises, la croissance de l'emploi en Ile-de-France s'est révélée inférieure àcelle de la valeur ajoutée. C'est la structure inverse qui prévaut pour la province. Ce constat renvoie à la forteconcentration d'activités à haute valeur ajoutée dans la région capitale. Dès lors, ce secteur dégage des gains deproductivité en Ile-de-France, alors que le phénomène inverse se produit en province.

Concentrant plus de 22% de l’emploi salarié français (plus de 26% de l’emploi des services et 15% del’emploi industriel), l’Ile-de-France a subi durant la décennie 1990 des pertes d’emploi accusées dans l’industrieet la construction (respectivement –29,2% et –29,9% entre 1989 et 2000) profitant tardivement de la reprise del’emploi particulièrement dynamique de la fin des années 1990. En parallèle, les emplois dans les secteurs deservices se sont développés rapidement (+21,9%).

Alors que l'Ile-de-France occupe une place dominante dans le secteur des services, certaines régionsenregistrent désormais un rythme d’expansion du tertiaire tout aussi important que la région capitale. Ainsi, les Pays dela Loire ont enregistré une croissance moyenne du secteur de 4,7% par an en valeur entre 1990 et 2002. Des créationsd'emplois plus nombreuses qu’en Ile-de-France ont accompagné cette évolution (cf. Documents D9 et D10).

> Document D10: Evolution de la valeur ajoutée (en valeur) dans les services en Ile-de-France et dans les régions concurrentes1990 2002

VA* Poids** VA* Poids** 1990 1996 2002 Taux de croissanceannuel moyen

Aquitaine 26 539 3,1% 44 308 4,3% 100 126,3 167,0 4,4%Nord – Pas-de-Calais 31 681 5 % 50 166 4,9% 100 124,3 158,3 3,9%Pays de la Loire 25 738 4% 44 581 4,3% 100 132,9 173,2 4,7%PACA 47 893 7,5% 77 352 7,5% 100 125,2 161,5 4,1%Rhône-Alpes 56 862 8,9% 91 649 8,9% 100 123,5 161,2 4,1%

Ile-de-France 205 286 32% 328 125 32% 100 122,6 159,8 4,0%Top 5 hors IDF 188 713 29,4% 308 056 30% 100 125,7 163,2 4,2%Services France 640 882 100% 1 025 878 100% 100 124,1 160,1 4,0%France (total) 943 077 - 1 407 770 - 100 118,5 148,6 3,4%

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.(* : Valeur Ajoutée en millions d'Euros courants; **: Poids dans le total national)

Evolution de l'emploi salarié et de la valeur ajoutée dans le tertiaire en Ile-de-France et en province entre 1994 et

2002*

16,2

37,7

17,9

68,3

29,336,2

27,3

40,3

29,2

54,6

44,237,2

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

Commerce Transports Activités fi.et immo.

Servicesaux

entreprises

Servicesaux

particuliers

Ensemble

% (VA)

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

% (emploi)

VA en Ile de France VA en provinceEmploi Ile de France Emploi en Province

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeurajoutée par régions et par secteurs et des statistiques sur l'emploi salarié de l'UNEDIC.* : Lecture : entre 1994 et 2002, la valeur ajoutée dans le secteur du commerce a progressé de16,2% en Ile-de-France, et de 27,3% en province. Dans le même secteur et au cours de la même

période, le nombre de salariés a augmenté de 17 % en province et de 7,6 % en Ile-de-France.

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

37

La forte croissance du secteur des services dans les régions les plus dynamiques peut apparaîtrecomme un simple phénomène de rattrapage. Il faut cependant accorder beaucoup plus d'attention au fortdéveloppement du secteur des services aux entreprises et notamment dans les régions Pays de la Loire etAquitaine, même si celles-ci représentent une faible part du total des services aux entreprises français (cf.Document D11). Il s'agit là d'un enjeu important quant à l'attractivité future du territoire francilien par rapport auxautres régions, car si l'Ile-de-France possède des atouts incontestables pour attirer les entreprises, il n'en restepas moins que ces dernières sont de plus en plus mobiles et tendent à s'installer là où l'offre de services auxentreprises leur correspond le mieux.

> Document D11 : Evolution de la valeur ajoutée (en valeur) dans les services aux entreprises en Ile-de-France etdans les régions concurrentes

1990 2002VA* Poids** VA* Poids** 1990 1996 2002

Taux decroissance

annuel moyenAquitaine 4 226 3,4% 8 702 3,8% 100 123,4 205,9 6,2%Nord – Pas-de-Calais 5 048 4% 10 101 4,5% 100 134,3 200,1 6,0%Pays de la Loire 3 881 3,1% 8 064 3,6% 100 145,8 207,8 6,3%PACA 8 366 6,7% 12 933 5,7% 100 117,5 154,6 3,7%Rhône-Alpes 11 713 9,4% 19 956 8,8% 100 119,9 170,4 4,5%

Ile-de-France 53 479 42,9% 100 686 44,5% 100 121,6 188,3 5,4%Top 5 hors IDF 33 234 26,7% 59 756 26,4% 100 125,0 179,8 5,0%Serv. aux entreprises France 124 669 100 % 226 167 100% 100 124,6 181,4 5,1%France (total) 943 077 - 1 407 770 - 100 118,5 148,6 3,4%

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.(* : Valeur Ajoutée en millions d'Euros courants; **: Poids dans le total national)

Ainsi, l’Ile-de-France occupe incontestablement les premiers rangs dans le domaine des services etparticulièrement en matière de services aux entreprises. Reste qu’elle est désormais fortement concurrencée entermes de rythme de croissance, ce qui explique en partie la convergence des performances de croissanceglobale entre la province et la région capitale.

L'intérim a pesé pour un tiers dans le recul des effectifs salariésdu secteur des services aux entreprises en 2003

Les activités liées au travail temporaire se sont fortement développées au niveau national entre 1994 et2000 puisqu’au cours de cette période les effectifs ont augmenté de 136% pour passer de 291 600 à 690 200personnes (cf. document D12). Cette explosion du nombre de personnes travaillant de façon intérimaire acontribué pour plus de 40 % à l’augmentation des effectifs salariés du secteur des services aux entreprises aucours de ces six années.

> Document D12Croissance du nombre d'intérimaires en France

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Effectifs en millions

intérimaires Services opérationnels Services aux entreprises

Source : UNEDIC

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

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Entre 2000 et 2003, le nombre d’intérimaires en France a baissé de 7,5%. Or, le secteur des servicesaux entreprises (dont fait partie le secteur de l’intérim) a continué de recruter au cours de cette période mais à unrythme moins rapide qu’à la fin des années 1990 (+ 1.2% par an en moyenne entre 2000 et 2003 contre 7,3% paran entre 1994 et 2000). Les secteurs qui on pris le relais sont essentiellement le conseil et l’assistance, et lespostes et télécommunications.

En 2003, en raison d’une conjoncture difficile, le nombre d’intérimaires en Ile-de-France a baissé de7,8% (soit environ 8 000 personnes), et le secteur des services aux entreprises francilien a perdu 27 350 salariésau cours de la même période, ainsi environ 35% des pertes du secteur des services aux entreprises francilien en2003 sont dues aux baisses d’effectifs dans le secteur de l’intérim. Les premières estimations pour l’année 2004montrent que le nombre de salariés occupant des emplois temporaires a légèrement cru en France (+0,2%), etque la baisse se poursuit en Ile-de-France mais à un rythme plus lent (-0,3%)19. Ainsi, si l’augmentation deseffectifs dans l’intérim a fortement contribué à la hausse du nombre de salariés dans le secteur desservices aux entreprises jusqu’en 2000-2001, leur recul depuis cette date a provoqué l’effet inverse.

Les services à la personne pèsent plus en Ile-de-France

Les services à la personne20 sont plus développés en Ile-de-France qu'au niveau national. En effet, cesecteur représente 8% de la valeur ajoutée francilienne en 2002 (contre 5,1% en province), et 9,9% des emploisfranciliens (contre 7,3% pour la province)(cf. annexe D).

Ce secteur est l'un des rares où la demande est plus forte que l'offre. Les tendances démographiques,sociales et sociétales devraient contribuer à son développement. Ainsi, les catégories de métiers qui comptentparmi les plus recherchées en France comme en Ile-de-France sont : les employés de maison, les assistantesmaternelles, les agents de gardiennage et de sécurité, et les aides soignants. Ces métiers font partie de ceuxsignalés comme difficiles à recruter par les employeurs.21

En 2003, l'Ile-de-France regroupe environ 30% des salariés du secteur des services marchands à lapersonne français alors qu'elle ne compte que 18% de la population nationale. Plusieurs facteurs explicatifspeuvent être cités :

• L'importance du secteur du tourisme (25% des arrivées françaises de touristes ont lieu en Ile-de-France) très consommateur de main d'œuvre.

• La reprise de la natalité depuis 1998 accroît les besoins liés à la petite enfance (entre 1997 et 2002,le nombre de naissances à progressé de 7,5% à Paris et de 5,5 %22 au niveau national)

• L'accroissement du nombre de familles monoparentales qui amplifie le besoin de recours à uneaide extérieure (en Ile-de-France, un quart des familles sont monoparentales23).

• Le niveau élevé du taux d'activité des femmes en Ile-de-France : 60% contre 48% en province. Deplus, le taux d'activité des femmes franciliennes en âge de procréer continue d'augmenter, il sesitue actuellement à 85%.

19 UNEDIC. L’emploi dans l’intérim. 7 mars 200520 Il existe au moins deux définitions des "services à la personne". La première, celle de l'INSEE, regroupe dans ce domaine les activités "Hôtels etrestaurants" (catégorie P1 de la Nomenclature Economique de Synthèse), les "Activités récréatives, culturelles et sportives" (P2), et les "Servicespersonnels et domestiques" (P3).La seconde définition permet de préciser le périmètre des services marchands à la personne et correspond aux activités définies par la "Conventionnationale pour le développement des services à la personne" signée le 22 novembre 2004 par l'État et les différents acteurs de ce secteur. Ce périmètrecomprend : les services à la famille (garde d'enfants, aide aux personnes âgées, soutien scolaire…), les services de santé à domicile ou sur le lieu de travail(soins à domicile, actions de prévention…) ; les services associés à la qualité de vie à domicile ou sur le lieu de travail (assistance informatique, coiffure,entretien de la maison, conciergerie d'entreprise…) ; les services associés au logement et au cadre de vie (gardiennage, conseils ponctuels enaménagement, aide au déménagement…) ; les services d'intermédiation (conseil juridique ponctuel, aide à la recherche de logement ou dans lesdémarches administratives…)21 UNEDIC-GARP. 2005. Enquête Besoins de Main d'Oeuvre22 Atelier parisien d'urbanisme. 2003. La vie des familles à Paris23 CAF de Paris 2001

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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39

• L'augmentation de l'espérance de vie d'environ 8 ans entre 1970 et 200024 qui accroît le nombredes personnes âgées. Ainsi, 700 000 franciliens ont besoin d'assistance en raison de leur état desanté. 130 000 d'entre eux sont dépendants et ne sont pas en mesure d'effectuer seuls des actesélémentaires25. De plus, les personnes âgées qui résident à Paris sont très souvent seules (cf.document 2). Parmi les grandes métropoles internationales, Paris est celle où l’on rencontre le plusde personnes âgées seules. (59% des parisiens de plus de 85 ans vivaient seuls en 1991, contre55% à New York et à Londres, et 18% à Tokyo26 ).

• Le revenu imposable moyen est environ 40% plus élevé en Ile-de-France qu'en province, et leniveau de vie moyen des Français a augmenté de 20% entre 1994 et 2004, ce qui accroît lademande en qualité et en quantité des services à la personne et particulièrement chez lespersonnes âgées, car en plus de l'allongement de la durée de vie, et avec l'aide de dispositifssociaux, elles peuvent de plus en plus se permettre d'avoir recours à une aide extérieure. Un quartd'entre elles vivaient sous le seuil de pauvreté en 1970, elle ne sont plus que 4 % en 2000, et leurpouvoir d'achat est actuellement similaire à celui d'un actif27

Les possibilités de développement des services à la personne dans un avenir proche sont élevées car ilexiste une demande forte de la part des individus et des entreprises. Elles concernent majoritairement les travauxdomestiques(3,3%), la garde des enfants (18%), l'aide aux personnes âgées (14%), et l'assistance dans lestâches quotidiennes de manière générale.

Une étude de Médiamétrie pour la CCIP de Seine-Saint-Denis en avril 2005 confirme cet état de fait etmontre que les entreprises, et particulièrement les PME, sont intéressées par le développement de services telsque les conciergeries d'entreprise, les crèches… pour leurs salariés afin d'améliorer leur attractivité. Les salariésapprouvent cette démarche et estiment utile, voire très utile le développement de services tels que l'appuijuridique (54%), les services à la famille (52%), et les services associés au logement et les livraisons (39%). Onpeut ainsi en conclure que, pour les PME et les TPE qui ne peuvent accorder d'importants avantages sociaux àleurs salariés, et dans un contexte de papy-boom qui va les obliger à augmenter leurs recrutements, "les servicesà la personne sont un élément non négligeable d'attractivité, de fidélisation et de motivation des salariésaspirants à une meilleure combinaison entre vie familiale et vie professionnelle".28 Il existe donc un gisementd'emploi important dans ce domaine.

2.2. LA DESINDUSTRIALISATION DE L’ILE-DE-FRANCE SE POURSUIT…

La tertiarisation de l’économie francilienne s’est accompagnée d’un mouvement de désindustrialisation,qui bien qu’il relève d’une dynamique s’imposant au-delà même du cadre national, s’est effectué à un rythmeaccéléré en Ile-de-France. La région reste néanmoins la première région industrielle de France avec 15,7 % deseffectifs et 19,7% de la valeur ajoutée industrielle nationale en 2002 (cf. document E1).

> Document E1 : Situation de l’industrie francilienne rapportée à la situation française en 2002 : poids (en %) et rang occupéIle-de-France /France métropolitaine

Effectifs Rang Valeur Ajoutée rangIAA 10.1 1 11,9 1Biens de consommation 28.7 1 35,1 1Automobile 20.6 1 27.7 1Biens d’équipement 19.4 1 23.4 1Biens intermédiaires 8.9 2 11,0 2Industrie 15.7 1 19.7 1

Source : INSEE, SESSI

24 IAURIF25 Chiffres : Rapport de la CCIP. 2005. Créer et développer les entreprises et les emplois de services à la personne. 23 juin 200526 INSEE. 2002. A paris plus de six femmes sur dix vivent seules après 80 ans " in INSEE Ile-de-France mai juin 200227 Le Monde. Dossier spécial 14-15septembre 200328 Rapport de la CCIP. 2005. Créer et développer les entreprises et les emplois de services à la personne. 23 juin 2005

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

40

Chacun des grands secteurs industriels voit sa contribution à la valeur ajoutée de la région diminuer.L'automobile constitue une exception en enregistrant le doublement de son poids entre 1990 et 2002 (cf.document E2) ce qui rejoint les analyses exposées précédemment relatives à une meilleure résistance de cesecteur lors du retournement de conjoncture des années 2000.

> Document E2 :

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution dela valeur ajoutée par régions et par secteurs.

L'industrie francilienne se différencie de celle du reste de la France par la place importante qu'yoccupent les secteurs de l'industrie des biens de consommation (32,7% contre 14,8% en province en 2002) etl'industrie automobile (13,8% contre 8,9% en province en 2002), mais aussi par la part très faible et décroissantedes industries de biens intermédiaires qui passent de 26,7% à 20,2% de la valeur ajoutée industrielle francilienneentre 1990 et 2002 (cf. document E3). On notera aussi le renforcement de la part de l'industrie agroalimentairequi augmente sa valeur ajoutée en Ile-de-France de 24% entre 1998 et 2002. Outre sa capacité à créer desemplois et de la richesse, ce secteur regroupe en Ile-de-France 27% de l'ensemble des chercheurs au niveaunational (cf. annexe F) (contre 12% des emplois salariés français du secteur), ce qui contribue au positionnementde la région dans ce domaine.

> Document E3

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution dela valeur ajoutée par régions et par secteurs de l'INSEE

L’érosion continue du poids de la valeur ajoutée industrielle francilienne…

L’érosion du poids de la valeur ajoutée industrielle en Ile-de-France par rapport à la valeur ajoutéenationale a été ininterrompue de 1976 à 2002. Contrairement à ce qui s’est produit pour l’industrie nationale dansson ensemble – une reprise à partir de 1996 qui s’étoffe pendant la phase de croissance forte de la fin desannées 1990- l’industrie francilienne a vu sa contribution diminuer régulièrement pour atteindre 3,3% de la valeur

Structure de la valeur ajoutée de l'industrie en Ile-de-France et en province en 1990 et en 2002

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Ile-de-France1990

Ile-de-France2002

Province1990

Province2002

Biens intermédiaires

Biens d'équipement

Automobile

Biens deconsommation

Agro alimentaire

Répartition de la valeur ajoutée industrielle francilienne par secteur d'activité de 1990 à 2002

1

2

3

4

5

Agroalimentaire Biens deconsommation

Automobile Biensd'équipement

Biensintermédiaires

Energie

% de la VA totale de la région Ile de France

( en valeur)

1990 1994 1998 2002

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

41

ajoutée nationale en 200229 (sa part était de 6,6% en 1976 ; 4,6% en 1990 ; 3,8% en 1995). Sa part relative s'esteffritée, chutant de 23,1% de valeur ajoutée de l’industrie nationale en 1990 à 19,7% en 2002.

En valeur, la valeur ajoutée de l'industrie francilienne s'est élevée de 43,4 milliards d'euros en 1990 à46,8 milliards en 2002. La progression n'a cependant pas été homogène puisqu’entre 1990 et 1996, la valeurajoutée industrielle a décru de 5,6% puis elle a progressé de 14,3% entre 1996 et 2002. Cette évolution en deuxtemps est aussi perceptible dans les autres régions françaises avec une progression de 9,9% entre 1990 et 1996puis une augmentation de 20,1% entre 1996 et 2002 pour atteindre 189 milliards d'Euros. Si l'ensemble desrégions a connu une phase de croissance molle dans tous les secteurs de l'industrie entre 1990 et 1996, l'Ile-de-France a pour particularité d'avoir enregistré un recul dans trois secteurs sur cinq : les biens intermédiaires (-16,7%), l'automobile (-11,6%), et les biens d'équipement (-5,8%)(cf. documents E4 et E5). La fin des années1990 a permis à la plupart des secteurs industriels franciliens de connaître un redressement. Seul, le secteur desbiens intermédiaires a continué sa chute : il a perdu environ un quart de ses emplois salariés dans la région entre1994 et 2003. Le secteur de l'automobile francilien a recommencé à croître fortement à partir de 1999 (cf. infraBilan comparatif) et bien qu’il ne représente que 1,6% de la valeur ajoutée de la région, il y emploie 60 91130

salariés en 2002, soit, 1,6% des effectifs salariés franciliens.

> Documents E4 et E5

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs

Le secteur des biens intermédiaires, et dans une moindre mesure celui des biens d'équipementsenregistrent une perte de terrain pour le premier et une faible croissance pour le deuxième pour plusieursraisons, parmi lesquelles figurent le renforcement de la concurrence internationale, et la non-intégration dans les"supply chains" qui se sont progressivement mises en place dans l'industrie. Ainsi, la multitude d'entreprises qui,auparavant, produisaient des biens pour d'autres entreprises ont fait les frais des politiques de rationalisation desachats de leurs clients qui consistent à minimiser le nombre de fournisseurs et à s'approvisionner exclusivementauprès de ceux qui proposent les meilleurs rapports qualité-prix. Les entreprises qui se sont retrouvées endehors de ces réseaux d'approvisionnement et qui n'avaient pas les ressources nécessaires pour se restructureront été les victimes de ce processus. Ce phénomène n'est cependant pas spécifique à l'Ile-de-France, mais elleen a plus souffert que le reste de la France.

29 Données en valeur, source : calculs CCIP à partir des données en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.30 Source UNEDIC

Evolution de la valeur ajoutée du secteur industriel en Ile-de-France

3,5

13,6

3,8

10,9 11,6

4,4

15,3

6,4

11,29,5

0

4

8

12

16

Agroalimentaire

Biens deconsommation

Automobile Biensd'équipement

Biensintermédiaires

milliards d'Euros

1990 1996 2002

Evolution de la valeur ajoutée du secteur industriel en province

22,5 21,7

9,7

28,1

61,2

31,9 28,0

16,8

36,5

75,9

0

20

40

60

80

Agroalimentaire

Biens deconsommation

Automobile Biensd'équipement

Biensintermédiaires

milliard d'Euros

1990 1996 2002

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

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> Document E6-

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution dela valeur ajoutée par régions et par secteurs.

La faible croissance de l'industrie francilienne en général, et de certains secteurs en particulier, commel'industrie des biens intermédiaires, a eu pour conséquence un recul de la part de l'industrie francilienne dansl'industrie nationale (cf. document E6). Entre 1990 et 2002, la croissance de l'industrie francilienne a en effet étéen moyenne de 0,6 % par an alors qu'au plan national l'évolution annuelle s'est élevée à 2%. Cette progressionmodérée place l'industrie francilienne dans une position défavorable vis-à-vis des quatre premières régionsfrançaises concurrentes (cf. document E7).

> Document E7: Evolution de la valeur ajoutée industrielle (en valeur et hors secteur énergétique) en Ile-de-Franceet dans les régions concurrentes

1990 2002VA* Poids** VA* Poids** 1990 1996 2002 Taux de croissance

annuel moyenRhône-Alpes 21 761 11,6% 28 225 11,9% 100,0 110,6 129,7 2,2%Nord – Pas-de-Calais 13 279 7,1% 16 787 7% 100,0 107,8 126,4 2,0%Pays de la Loire 9 525 5,1% 14 531 6,1% 100,0 116,8 152,6 3,6%PACA 8 068 4,3% 10 702 4,5% 100,0 102,8 132,6 2,4%

Île-de-France 43 366 23,1 % 46 785 19,7% 100,0 94,4 107,9 0,6%Top 4 hors IDF 52 633 28 % 70 245 29,6% 100,0 109,8 133,5 2,4%Industrie française 187 104 100 % 237 094 100% 100,0 105,7 126,5 2,0%France 943 077 1 401 770 100,0 118,5 148,6 3,4%

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeur ajoutée par régions et par secteurs.(* : Valeur Ajoutée en millions d'euros courants; **: Poids dans le total national)

…s’est accompagnée de pertes d’emploi massives…

L’évolution de l’emploi industriel a été défavorable sur l’ensemble de la période et pour l’ensemble duterritoire. Cependant, comparées au reste de la France, les pertes d’emploi industriel ont été plus sévères en Ile-de-France (cf. document E8). Sur la période allant de 1989 à 2000, hormis le secteur des équipementsélectriques et électroniques, aucun secteur n’a échappé à ce phénomène.

> Document E8 : Evolution à long terme de l’emploi industriel salarié en Ile-de-France et dans le reste de la France(taux de variation annuel moyen en %)

1974-1982 1982-1988 1988-2000 2000-2003Ile-de-France -2,1 -1,5 -3,2 -2,5France hors région Ile-de-France -1,3 -1,5 -2,6 -1,8Ecart Ile-de-France et restede la France en points - 0,8 0 - 0,6 - 0,7

Source : INSEE- UNEDIC

Part de l'industrie francilienne dans l'industrie française

13,2

38,4

27,9 27,8

15,9

23,1

11,9

35,1

27,723,4

11,0

19,7

0

10

20

30

40

Agroalimentaire

Biens deconsommation

Automobile Biensd'équipement

Biensintermédiaires

Total industrie(sans énergie)

% de la VA en valeur

1990 1996 2002

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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Les pertes d'emploi dans l'industrie ont été très fortes à la fin des années 1980 et au début des années1990 puis les effectifs se sont stabilisés dans l'ensemble du pays, sauf en Ile-de-France. En effet, au cours de lapériode récente (1994-2002), les effectifs sont restés quasiment inchangés en province (+0,3% en 8 ans, cf.document E9), mais ils ont continué à baisser en Ile-de-France (-18,7% en 8 ans) (cf. annexe C). Toutes lesbranches de l'industrie franciliennes ont été touchées par les pertes d'emploi: les plus élevées étant dans lesecteur des biens intermédiaires avec -25%, et les plus faibles dans le secteur automobile (-1,82%).

> Document E9

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeurajoutée par régions et par secteurs et des statistiques sur l'emploi salarié de l'UNEDIC.

Les situations à l'intérieur de l'Ile-de-France sont très hétérogènes quant à l'évolution de l'emploi industriel. SiParis et la petite couronne enregistrent la quasi totalité des pertes d'emplois industriels en Ile-de-France (cf. documentE10), la grande couronne est - quant à elle - moins touchée. Les Yvelines, par exemple, affichent 12 100 emploisindustriels supplémentaires en 10 ans grâce, entre autres à des délocalisations infra régionales.

> Document E10: Evolution de l'emploi industriel dans les départements franciliens de 1994 à 2004Répartition des emplois

industriels en 1994Répartition des emplois

industriels en 2004Evolution des effectifs

industriels de 1994 à 2004Paris 21,2% 17,2% - 45 800 (-34%)

Hauts-de-Seine 23,8% 21,1% - 43 100 (-29%)Val-de-Marne 7,1% 6,1% - 13 300 (-30%)

Seine-Saint-Denis 10,8% 10% - 17 100 (-25%)Total 1ère Couronne 41,7% 37,2% - 73 500 (-28%)

Yvelines 13,3% 18,8% + 12 100 (+14%)Val-d'Oise 6,4% 7,8% - 400 (-1%)Essonne 7,9% 8,7% - 5 900(-12%)

Seine-et-Marne 9,6% 10,2% - 8 300 (-15%)Total 2ème Couronne 37,1% 45,6% - 2 500 (-1%)TOTAL Ile-de-France 630 000 emplois 508 000 emplois - 122 000 (-19%)

Source : CCIP-CRCI Paris Ile-de-France.

…mais au total, l'industrie a dégagé des gains de productivité supérieursà ceux de l'industrie nationale

Alors que des efforts très importants de productivité ont émergé du processus de restructuration del’industrie que ce soit au niveau national ou régional, la productivité apparente du travail dans l’industriefrancilienne (calculée par le rapport entre la valeur ajoutée à prix constant et les effectifs) a connu une

Croissance de l'emploi et de la valeur ajoutée dans l'industrie en régions et en Ile-de-France entre 1994

et 2002

21,110,5 11,9

-3,1

14,425,0 20,1

55,936,4

21,7 27,1

76,5

-200

20406080

100

Agroalimentaire

Biens deconsommation

Automobile Biensd'équipement

Biensintermédiaires

Ensemble

% (VA)

-25-20-15-10-50510

% (emploi)

Croissance VA en Ile de France Croissance VA en provinceEmploi en Ile de France Emplois en province

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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augmentation plus accusée en comparaison à celle de la France entière. De 1994 à 2002, la valeur ajoutée (envaleur) par tête de l'industrie francilienne a progressé de 3,9% par an en moyenne contre 3% pour la province31.

Cette évolution peut être analysée comme l’effort opéré par la région pour maintenir sa compétitivité.Cette augmentation de la productivité a été particulièrement forte dans le secteur de l'automobile francilien qui aaccru la valeur de sa production par emploi salarié de près de 80% entre 1994 et 2002 (cf. document E11). Dansle même temps, celle des salariés de l'automobile travaillant dans le reste de la France a augmenté de 46,4%.Ces évolutions dans l’industrie ont permis d’opérer des baisses de prix qui ont bénéficié à l’ensemble du systèmeproductif par diffusion.

> Document E11Valeur ajoutée par tête et en variation dans l'industrie

en Ile de France et en province entre 1994 et 2002

0

20

40

60

80

100

120

Agro alimentaire Biens deconsommation

Automobile Biensd'équipement

Biensintermédiaires

Ensemble

milliers d'Euros

0

20

40

60

80

100

%

VA/tête en Ile de France en 2002VA/tête en province de 2002Variation en Ile de France entre 1994 et 2002Variation en province entre 1994 et 2002

Source : calculs CCIP à partir des données INSEE en valeur sur l'évolution de la valeurajoutée par régions et par secteurs et des statistiques sur l'emploi salarié de l'UNEDIC

Un phénomène amplifié par les contraintes de gestion de l'environnement

f Le phénomène de désindustrialisation effectif ou latent se trouve amplifié par les contraintes de gestionde l’environnement auxquelles les entreprises sont confrontées, actuellement par les restrictions d’implantationsd’installations classées soumises à autorisation (ce qui freine l’expansion des sites concernés), et, dans un futurproche par l’augmentation prévisible des coûts liés à la gestion des déchets industriels banals (DIB) consécutivesaux limites de capacité des équipements disponibles.

En effet, dès 2007, les équipements actuels (incinérateurs et CET de classe 2) ne pourront traiter untonnage de déchets équivalent au tonnage total (déchets ménagers et assimilés + DIB) traité en 2002 dans leséquipements ouverts au service public (différence de 430 000 tonnes). A partir de 2011, ces mêmes équipementsne pourront accepter de DIB si l’on prend comme référence le tonnage des déchets ménagers et assimilés traitésen 2002, sans hypothèse d’évolution de la démographie ni des tonnages (différence de 40 000 tonnes).ffjj

j

31 Progression de la VA calculée à partir des données UNEDIC l’emploi salarié et des INSEE en valeur sur l’évolution de la valeur ajoutée par régions et parsecteurs. Il s’agit d’une valeur approchée.

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CHAPITREIII

LE DEVELOPPEMENT DES TERRITOIRES FRANCILIENS EST HETEROGENE ET LES DIFFICULTESLIEES AUX TRANSPORTS S'ACCENTUENT

3.1 LES INDICATEURS DE DEVELOPPEMENT REVELENT DES DISPARITES IMPORTANTES ENTRE TERRITOIRES

Si l'on se réfère à la notion de déséquilibre entre l'Est et l'Ouest de la région, il faut noter que :

L’Est et l’Ouest de l’Ile-de-France ont eu une croissance démographique (1990-1999) intercensitaire semblable :+2,7 % (+ 131 600 habitants) à l’Est et + 2,8 % (+ 159 900 habitants) à l’Ouest. On observe cependant queles grandes communes de l’Ouest francilien ont une situation démographique différente de celle des villes del’Est, où les soldes migratoires sont très négatifs même s’ils sont compensés par des excédents naturels.

Des disparités de revenus importantes persistent au niveau infrarégional La proportion des ménages nonimposables est plus importante à l’Est qu’à l’Ouest, mais des espaces défavorisés existent sur l'ensemble duterritoire (la Boucle Nord des Hauts-de-Seine, les pôles isolés en grande couronne : Mantes-la-Jolie, lesMureaux, Carrières-sous-Poissy, Saint-Ouen l’Aumône (Ville nouvelle de Cergy Pontoise), Trappes (Villenouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines)). Ces mêmes territoires sont identifiés à travers l’observation de laconcentration d’allocataires du Revenu Minimum d’Insertion (cf. annexe K)

Les communes qui comportent des lycées dans lesquels le taux de réussite au baccalauréat général estinférieur à 60 %, existent aussi bien à l’Est (Aubervilliers, Pantin, Bobigny, Drancy, Stains, Créteil, Choisy-le-Roi…) qu’à l’Ouest (Issy-les-Moulineaux, Bagneux, Le Plessis-Robinson, Nanterre, Trappes).

S’agissant de l’emploi salarié, l’Ouest pèse plus que l’Est, respectivement 2/3 et 1/3 du total régional desemplois salariés. A cet égard, on constate qu’il existe des territoires en difficulté à l’Est dont Seine-Amont, etune partie de la Seine-Saint-Denis, et à l'Ouest, dans le Val-d'Oise. A contrario, un dynamisme certain estobservé à l’Est à proximité de la plate-forme de Roissy Charles-de-Gaulle et dans les secteurs situés à unecinquantaine de kilomètres de la capitale : Marne-la-Vallée, la région melunaise, le secteur “ Seine RiveDroite ”, les territoires “ Nord Essonne ” ainsi que “ Orge-Seine".

La mise en chantier de locaux industriels est plus importante à l’Ouest qu’à l’Est. Toutefois, la Seine-et-Marne est le département le plus attractif pour ce type de construction, et accueille plus d’un quart des locauxindustriels franciliens. La Seine-Saint-Denis a connu une baisse depuis 1992 et le Val-de-Marne, départementle plus faiblement attractif, a vu un mouvement de même nature s’opérer. En revanche, l’Est est dynamiquepour la construction de locaux pour les activités logistiques (secteurs de Roissy, Marne la Vallée, Evry…).

Dans la répartition des bureaux, l’Est ne représente que 30% des mètres carrés construits, contre plus de70% à l'Ouest. Les Hauts-de-Seine concentrent un quart du total francilien et l’Ouest parisien plus des deuxtiers ! L’offre à l’Ouest de la grande couronne est particulièrement bien mise en valeur : le Val-d'Oise amultiplié sa capacité par 6 entre 1975 et 1998, les Yvelines par 3,5 et l’Essonne par 3. Néanmoins, ilapparaît que le rythme de croissance est plus intense à l’Est qu’à l’Ouest. Ainsi, le parc de bureaux à l’Est aété multiplié par 2 entre 1975 et 1998, alors que l’augmentation à l’Ouest n’a été que de 75 %.Cetteprééminence des bureaux à l’Ouest et dans Paris a évidemment des conséquences sur la localisation descadres : Paris concentre plus du tiers des salariés du tertiaire devant l’Ouest (environ 40 %) et l’Est (unquart). Ainsi, l’encadrement est très présent à l’Ouest, autour des pôles majeurs de La Défense, deVersailles - Saint Quentin, de Cergy et du plateau de Saclay.

Les taux de taxe professionnelle sont particulièrement handicapants pour l’Est : parmi les 10 taux globauxles plus élevés en Ile-de-France en 2002, 7 étaient sur des communes de Seine-Saint-Denis et 3 dans leVal-de-Marne. A l'inverse, parmi les taux les plus bas 4 concernent des communes des Yvelines et 3 lesHauts-de-Seine. Les différences entre Est et Ouest sont très marquées en petite couronne, Paris se

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démarquant avec un taux assez faible de 18,14% en 2002, De tels contrastes ont bien entendu un impactdans le choix de localisation des entreprises, bien que le différentiel de taxe peut être en partie compensépar un différentiel sensible de niveaux de loyers ou de prix du foncier entre l'Est et l'Ouest.

Le réseau d’infrastructures de télécommunications en fibres optiques en Ile-de-France est plutôt bienmaillé. Cependant, il existe de fortes disparités territoriales :- Paris intra-muros bénéficie d’une offre diversifiée (de l’ADSL à moyen débit à des connexions optiques

à 100 Mbs) proposée par l’opérateur historique et par les opérateurs alternatifs.- Dans la petite couronne, l’ensemble des communes est relié à l’ADSL de France Telecom ; des offres

de haut débit sur fibre optique par des opérateurs alternatifs existent dans les quartiers d’affaires oudans des « sites vitrines » (Quartier d’Affaires de La Défense, secteur de Roissy et Tremblay-en-France,villes de Palaiseau, de Saint-Denis, le Val-de-Seine par exemple). Le SIPPEREC (syndicatintercommunal) avec différents câblo-opérateurs a permis de constituer le réseau IRISE, il s’agit de fibrenoire déployée sur 80 communes de petite couronne permettant ainsi à ces opérateurs de desservir àmoindre coût leurs clients professionnels et les particuliers.

- La grande couronne dispose de réseaux à hauts débits desservant surtout les grandes zonesd’urbanisation et d'emplois (plateau de Saclay, Evry, Champs sur Marne, Cergy, Saint-Quentin,…).Partout ailleurs prédomine l’offre de France Telecom (fibre optique ou ADSL). Certaines communes del’Ile-de-France, plutôt rurales, ne disposent encore d’aucune offre de haut débit. La situation desprofessionnels devrait cependant s'améliorer prochainement puisque France Télécom, dans le cadre duprojet "Internet pour tous", a décidé d'investir 250 millions d'Euros de 2005 à 2007 pour équiper enfibres optiques 2 000 ZAE en France, dont 300 en Ile-de-France.

L’étude récente de la DATAR sur « l’état des régions dans la société de l’information » indique queseulement 76% des entreprises franciliennes peuvent disposer d’une offre concurrentielle ce quiprouverait que la concurrence dans ce secteur est encore faible. Seulement 15% des entreprises duVal-d'Oise et 19% de celles de l’Essonne bénéficient de la concurrence entre opérateurs, ce qui placeces départements derrière l’Isère (36%), le Puy de Dôme (34%) ou la Moselle (27%), en ce qui concernela proportion d’entreprises disposant d’une offre concurrentielle. Cette concurrence limitée génératricede coûts supérieurs peut peser sur la compétitivité de certains territoires et pourrait faire perdre à l’Ile-de-France une partie de son attractivité par rapport à d’autres régions françaises et européennes.

Les problèmes liés aux difficultés de circulation se constatent aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est : lesautomobilistes sont quotidiennement bloqués dans des bouchons liés à l’absence d’un bouclage de l’A86 etde l’A104 à l’Ouest, où à une saturation des autoroutes radiales (A13, A14, A15), et de la N118. A l’Est, l’A1-A3, l’A4, l’A86, et le boulevard périphérique constituent le réseau autoroutier le plus embouteillé d’Europe !

L'atténuation progressive des inégalités Est-Ouest dans leur globalité, retenue dans les orientations duSDRIF de 1994 est réelle, mais la réalité est plus complexe et aucun département n'est épargné par desdifficultés de développement de certaines parties de son territoire.

Des territoires fragiles…

Parmi les territoires présentant des difficultés de natures spécifiques, on peut citer la Seine-Amont (94);la boucle Nord des Hauts-de-Seine (92), le quart Nord-est de la zone dense : arrondissements de l’Est parisien(18ème, 19ème et 20ème), des secteurs en difficulté à Cergy (95), Saint-Quentin (78) et Evry (91), et certainsterritoires de Mantes (78), de Meaux ou de Melun (77).

Le département de la Seine-Saint-Denis doit être appréhendé de manière spécifique. C'est l'ensembledu département dans sa globalité qui doit être traité à travers une politique de développement économique etsociale adaptée, et au delà de l'intervention massive de la politique de la ville qui s'effectue déjà sur ce territoire.

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…d’autres sont en développement

Ainsi, en Seine-Saint-Denis, la Plaine Saint-Denis connaît une forte dynamique et ses potentialités àmoyen terme sont importantes, la Plaine de France devant suivre ce dynamique. Les entreprises récentes, quis’y implantent ou se développent y trouvent un foncier encore abordable, des moyens de communication et ungrand équipement emblématique, le Stade de France. Cependant, l'amélioration des conditions de sécurité et detransports ainsi que le développement de programmes immobiliers et d'équipements publics de qualité sontaujourd'hui nécessaires pour confirmer ce dynamisme. De plus, le développement économique enclenchérécemment n’est pas comparable au dynamisme des territoires de l’Ouest. Le « décollage » de la Plaine Saint-Denis ne suffit pas à lui seul à modifier les conditions de développement de l’ensemble du département. Cesterritoires doivent être considérés comme de véritables pôles économiques et urbains dans la région, porteurseux-mêmes d'une dynamique propre et indépendante.

Dans le prolongement de Paris et de ses aménagements (ZAC Paris Rive Gauche), le grand territoire deSeine-Amont, à tradition économique ancienne, est en pleine mutation. Le SDRIF ayant classé le secteur pôle deredéveloppement, le CPER lui réserve, à ce titre, un traitement particulier, en termes d’aides au développement.Le territoire émerge grâce à quelques opérations d’aménagement de grande ampleur : la ZAC d’Ivry-Port, la ZACdu Port, à Choisy-le-Roi, le Parc d’activités Val-de-Seine, ou encore l’Opération de Renouvellement Urbain(ORU) et le pôle intermodal de transport de Choisy-le-Roi.

Le cœur économique de la région capitale glisse progressivement de l’Ouest vers le Sud

La Défense et l’Ouest parisien demeurent le pôle régional majeur du secteur tertiaire.

Toutefois, l’achèvement du programme de l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense(EPAD) favorise déjà le développement d’implantations tertiaires sur d’autres secteurs de la région tels que : - la ZAC Rive Gauche à Paris- la Plaine-Saint-Denis,- le Sud parisien en bordure du périphérique et le long des nationales (Montrouge, Gentilly,…)- le Plateau de Saclay et la ville de Saint-Quentin en Yvelines- le Val de Seine- la vallée de la Bièvre32.

Les industries à haute valeur ajoutée, l’informatique, le traitement des données, la recherche -développement, les laboratoires pharmaceutiques et de biotechnologies, les conseils en ingénierie seconcentrent désormais sur un double axe :

- le couloir 7ème arrondissement parisien/Saint-Quentin-en-Yvelines, d’une part,- la liaison Saint-Quentin-en-Yvelines/Saclay/Massy et Evry, d’autre part.

Le territoire Saint-Quentin-en-Yvelines/Vélizy/Saclay/Massy pourrait, en effet, constituer l’une desprincipales zones de croissance de l’Ile-de-France à terme. L’implantation du synchrotron de seconde générationest, à cet égard, emblématique pour ce « plateau de la recherche », comme l’a été le Stade de France pour laPlaine-Saint-Denis.

L'avenir de ces territoires sera également conditionné par les développements de pôles de compétitivitéen région Ile-de-France qui devraient provoquer de forts effets d'entraînement sur les territoires concernés.

32 La vallée de la Bièvre rassemble 10 % de la recherche privée et publique nationale. On y dénombre 25 unités de recherche dans le domaine de labiologie et de la médecine.

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Les ménages et les entreprises émigrent progressivement du centre etde la petite couronne vers la grande couronne

Le vaste espace que constitue la grande couronne capte une grande partie du flux des ménages et desentreprises industrielles et de logistique33, qui délaissent le centre et la petite couronne. La Seine-et-Marne est ledépartement de la région qui a le plus accru sa population : +1,14 % avec un solde migratoire positif de près de37 700 habitants et un solde naturel positif de 77 800 habitants. Il illustre bien le desserrement de la populationde la petite couronne vers la grande banlieue. Dans une moindre mesure, ce desserrement est égalementobservé en direction des Yvelines, de l’Essonne et du Val-d'Oise, aux soldes migratoires et naturels positifs,respectivement + 47 000, + 49 000 et + 55 000 habitants.

Ce desserrement de la population a des conséquences positives sur le dynamisme desterritoires avec, d’une part, l’implantation d’entreprises industrialo-tertiaires et de locaux logistiques et,d’autre part, l’arrivée d’une population qualifiée de techniciens, d’ingénieurs et de cadres.

L’IAURIF constate également qu’au cours des années 1990, les pressions foncières les plus fortes sesont développées aux franges de l’agglomération centrale et sur les grands espaces agricoles (les Yvelines, laBrie, le Sud de l’Essonne et plus ponctuellement sur la plaine de France et le Vexin). Il importe d’en prendre lapleine mesure dans les orientations de la politique d’aménagement du territoire et dans celle destransports en particulier.

Au vu des indicateurs statistiques et des analyses territoriales, il apparaît nécessaire de considérer aucas par cas les territoires, certains en difficulté, d’autres en croissance, qui sont répartis sur l’ensemble duterritoire régional, y compris à l'intérieur même de Paris.

C’est d’ailleurs ce qui ressort du Contrat de plan Etat-Région 2000-2006, dont les financements serépartissent de façon assez équilibrée entre l’Est et l’Ouest, avec un léger avantage pour l’Est qui doit recevoirplus de subventions pour les infrastructures routières (58,7 %) et de transport des marchandises en site propre(59,6 %) ainsi que pour la recherche et la formation (60,1 %).

Plusieurs actions initiées depuis 2000, notamment grâce au développement des structuresintercommunales, semblent porter leurs fruits mais force est de constater qu'aujourd'hui encore, le territoirefrancilien n'est pas un espace de croissance homogène.

Il s'agit donc de faire en sorte que sur l'espace régional, chacun des territoires soit doté desmoyens nécessaires pour assurer le développement souhaité par les acteurs locaux, tout en gardant àl'esprit la nécessité d'une cohérence régionale.

3.2 DE NOUVEAUX ENJEUX POUR LES RESEAUX DE TRANSPORTS : REPONDRE AUX EVOLUTIONS DE LA -----------------------MOBILITE ET EVITER LA CONGESTION

La qualité des infrastructures de transport conditionne l'attractivité et la compétitivité de la région…

L’accessibilité au(x) site(s) d’une société, pour la clientèle, les fournisseurs et les salariés, figure parmiles premiers critères de sélection des chefs d’entreprises dans leurs choix d’implantation. Les réseaux detransport doivent dès lors répondre aux attentes des 711 000 établissements d'entreprises et de leurs 5 millionsde salariés, auxquels s'ajoutent les demandes de transport liées aux loisirs et aux affaires personnelles.

33 Il est à noter que l’espace relicte à dominance rurale se place hors de ce dynamisme.

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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En outre, la région Ile-de-France doit conserver sa position stratégique au sein des flux d’échangeseuropéens pour assurer son attractivité et sa compétitivité. La performance de ses réseaux et de seséquipements de transports a des répercussions nationales et internationales. Le "hub" aéroportuaire de RoissyCDG, véritable porte d'entrée en Europe, les plates-formes d’échanges du MIN de Rungis, de SOGARIS et deGARONOR, ou l'interconnexion en cours des réseaux de lignes ferrées à grande vitesse en sont les exemplesles plus flagrants.

Favoriser l’adaptation de l’offre de transport à l’évolution de la demande, vis à vis des flux internationauxet nationaux, mais aussi par rapport aux attentes plus locales, en y laissant se développer les échanges et en lesfluidifiant, s’impose alors comme une des clés d’un développement harmonieux et durable.

… mais les infrastructures actuelles ne sont pas toujours en mesure de répondre aux évolutions de lademande de déplacements

Malgré l'importance de ses réseaux de transport, parmi les plus denses au monde, la région Ile-de-France n’échappe pas au problème de leur congestion, du fait de dysfonctionnements en matièred'infrastructures et de qualité de service n’ayant pas encore été résorbés. Les coûts économiques, sociaux etenvironnementaux de la congestion des réseaux sont considérables (ils se chiffrent en milliards d'euros par an) etaugmentent sans cesse.

Absorber l’intensification du trafic et sa complexification, limiter certains types de trafic et favoriser lereport modal lorsqu’il est pertinent devient donc aujourd’hui une priorité afin d’éviter cette situation fortementpréjudiciable au développement, à l'attractivité des territoires et au cadre de vie.

Les déplacements de personnes en Ile-de-France augmentent et leur nature se modifie34.

Chaque jour de semaine, les Franciliens réalisent, en moyenne, 35 millions de déplacements, soit 6 %de plus qu’en 1991, Cette progression est directement liée à l’augmentation de la population de la région. Ainsi,en 2001, les Franciliens effectuent en moyenne 3,5 déplacements par jour. (cf. document F1)

- Plus d’un déplacement sur deux est lié aux activités privées

Entre 1991 et 2001, les déplacements pour les affaires personnelles ont encore progressé (12 % contre6 % pour l’ensemble des déplacements). Ils représentent désormais plus de la moitié des mouvements effectuéspar les Franciliens. Par contre, sur la même période, le volume des déplacements domicile – travail a moinsaugmenté que la moyenne (2,8 % contre 6 %) et les déplacements liés aux affaires professionnelles sont endiminution de 3,5 %. En 2001, travail et affaires professionnelles représentent environ 33 % des motifs dedéplacement, contre 39 % en 1976.

- La mobilité individuelle des Franciliens varie aussi selon leur lieu de résidence

La mobilité individuelle des parisiens baisse sur le long terme, tout en restant toujours au-dessus de lamoyenne régionale. Au contraire, les résidents de la petite couronne ont une mobilité individuelle de plusen plus forte, rejoignant en 2001 la moyenne régionale. Celle des habitants de grande couronne semble sestabiliser.

34 Source : Enquête Globale Transport 2001

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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> Document F1 : Evolution des déplacements quotidiens selon le lieu de résidenceNombre moyen par jour

1976 1983 1991 2001Variation

1991-2001ParisPetite couronneGrande couronneIle-de-France

3,733,333,503,49

3,643,433,403,47

3,673,393,503,49

3,613,483,463,50

-0,06+0,09-0,04+0,01

Sources : Insee et DREIF, Enquête globale transport 2001

- La progression des déplacements en voiture s’est légèrement infléchie depuis 10 ans

Au cours des 25 dernières années, la voiture a pris une place prépondérante dans lesdéplacements des Franciliens. Elle concerne, en 2001, 44 % des déplacements. Cependant depuis une dizained’année, cette tendance se stabilise : le nombre de déplacements utilisant un véhicule a cru seulement de 0,7 %par an entre 1991 et 2001, contre 2,6 % par an entre 1976 et 1991.

- Paris reste le lieu privilégié des transports collectifs

De 1991 à 2001, la part des déplacements effectués par les transports collectifs diminue légèrement, de20,1 % en 1991 à 19,4 % en 2001. Néanmoins, le nombre de voyageurs des transports en commun s’est accrude 160 000. En 2001, plus du tiers des déplacements des Parisiens s’effectuent en bus, métro ou RER.

- Les modes de transports varient selon les secteurs et l’itinéraire

Au sein de la capitale, 46% des déplacements se font à pieds et 1/3 en transports en commun. EntreParis et l’Ile-de-France, 60 % des déplacements se font en transports collectifs, grâce au réseau radial des RER.A l’intérieur de la petite couronne, la voiture est le mode de déplacement le plus fréquent (40%), vient ensuite lamarche (38 %), pour les déplacements intra communaux, et les transports collectifs, dont la faible part - 10% -témoigne d’un déficit d’offre adaptée. A l’intérieur de la grande couronne, 60 % des trajets sont effectués envoiture et seulement 10% en transports en commun.

- Une augmentation des flux externes à Paris

Entre 1991 et 2001, les flux internes à Paris ont diminué. A l’inverse, les liaisons internes à lapetite couronne et à la grande couronne ont augmenté à un rythme plus soutenu que la croissance de lapopulation résidente et que celle du nombre de déplacements. Elles représentent 70% des déplacements enIle-de-France (cf. document F2). Ces évolutions traduisent les changements observés sur la région au coursdes dix dernières années. On observe donc une augmentation des besoins et de la demande de déplacementsde banlieue à banlieue, à laquelle les réseaux routiers et ferrés ne peuvent répondre de façon satisfaisante enraison de l’insuffisance des infrastructures et de celle de la qualité des services.

> Document F2 : Evolution du nombre des déplacements selon le type de liaisonDéplacements

(en milliers)Liaisons1976 1983 1991 2001

Evolution1976-2001

en %Paris-ParisParis-petite couronneParis-grande couronnePetite couronne-petite couronnePetite couronne-grande couronneGrande couronne-grande couronne

7 7002 7301 0108 6001 3008 780

7 1102 7401 1108 9101 4309 620

6 6602 8701 2409 0601 91011 140

6 5702 8101 1109 8901 98012 460

- 13,7+ 2,9+ 9,9+ 15

+ 52,3+ 41,9

Sources : Insee et DREIF, Enquête globale transport 2001

Au total, l’enquête globale transport 2001 permet de constater un accroissement de la demande dedéplacements entre banlieues (70% des flux quotidiens) et une évolution des motifs de déplacements des

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Franciliens. De plus, elle révèle également un usage différent des modes de transports en fonction desitinéraires.

- Les plages horaires de fort trafic évoluent dans la journée et au cours de la semaine

L’effet cumulé des 35 heures, des changements dans l’organisation des entreprises, du chaînage desdéplacements, de la multiplication des déplacements de loisirs et pour motifs personnels, etc., conduit à desévolutions marquées des périodes de forte demande : écrêtement des pointes et étalement horaire desplages de fort trafic, demande plus forte le soir et le week-end,… . Ces observations valent autant pour lestransports en commun que pour les flux enregistrés sur les axes routiers.A cela s’ajoute le fait que de nombreux actifs soumis à des horaires « décalés » (activités aéroportuaires,hospitalières, hôtellerie, distribution,…) utilisent, pour l’heure, majoritairement leur véhicule personnel. Desévolutions de l’offre et de la sécurité des transports publics pendant ces périodes, associées à une incitation àl’utilisation des parcs relais, pourraient inciter les salariés à recourir davantage aux transports en commun.

Les flux de marchandises sont structurés par des réseaux multimodaux …au sein desquels le transport routier reste largement majoritaire

pour répondre à la demande des clients

En matière de fret, l’Ile-de-France bénéficie d’une situation géographique privilégiée en Europe del’Ouest au carrefour des corridors Nord-Sud et Ouest-Est.

- Les flux terrestres : la route demeure encore un mode privilégié

En 2003, 286 millions de tonnes de marchandises ont circulé dans la région, dont 12% en échangesinternationaux 35. Les flux internes représentent 50% de ces volumes. En 2002, la répartition entre les modesterrestres témoigne de la place prépondérante prise par le transport routier avec 85,5 % des flux. Suivent lavoie d’eau avec 5%, le fer avec 4,5% et les autres modes de transport (aérien, maritime, installations fixes parconduites) avec 5%.

Rappelons que 40% du transport routier transeuropéen passe par l’Ile-de-France. La qualité duréseau autoroutier et son développement conditionnent donc grandement le maintien de la région capitalecomme plate-forme majeure des échanges de fret européens. Pour l’approvisionnement du bassin d’activités etde consommation francilien et pour assurer le transit des marchandises, la région Ile-de-France comprend plusde 16 millions de m² de plates-formes logistiques, des grands centres routiers (GARONOR, RUNGIS), plus de200 entreprises de transports routiers et voit circuler environ 800 000 véhicules utilitaires.

Avec 500 km de voies navigables, l’Ile-de-France a toujours accordé une place de choix au transportfluvial. Son trafic fluvial et maritime de 19,6 MT en 2004 place le Port Autonome de Paris au 2ème rang européenpour le fret fluvial. Il gère 60 ports linéaires (stockage - distribution) et 10 plates-formes multimodales, dont lesports de Gennevilliers (92), Bonneuil-sur-Marne (94), Limay (78). 500 entreprises sont implantées sur les terrainsdu Port dont les activités génèrent plus de 10 000 emplois directs.

En ce qui concerne le fret, on notera qu’il se caractérise par le poids de trois catégories demarchandises, qui représentent plus des trois-quarts des trafics qui s’établissent globalement à 286 millions detonnes en 200336 :

- Les minéraux bruts et matériaux de construction qui représentent 39% des trafics totaux et des traficséchangés en Île-de-France ou avec les autres régions françaises (98 millions de tonnes en 2003)

- Les objets manufacturés pour un total de 90 millions de tonnes,- Les denrées alimentaires pour un total de 30 millions de tonnes, soit 10% des trafics.

35 DREIF. 2003. le fret en Ile-de-France, Statistiques 200336 Source : CCI de Versailles-Yvelines

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La mise en perspective de ces éléments avec l’exploitation des gisements de matériaux (sables,granulats. ..) dans la région mérite d’être soulignée. En effet, la réduction de la production et les contraintesimposées aux nouveaux projets vont imposer dans l’avenir un approvisionnement par les autres régionsfrançaises avec des conséquences logiques de reports sur le fleuve mais aussi sur la route. Concernant cedernier mode, l’engorgement des réseaux franciliens ne fera qu’être aggravé affectant encore l’attractivité globalede la région. La pérennisation de la production des gisements d’Île-de-France constitue donc un enjeu de lamaîtrise du développement régional, dans le respect d’une autosuffisance régionale incitée par la réglementation.

Le transport ferroviaire est organisé sur 1282 km de lignes, plusieurs gares de triage et de fret (LeBourget,,…) et 640 sites connectés au fer. Cinq plates-formes (Valenton, Noisy-le-Sec, Rungis, Maisons-Alfort,Paris La Chapelle) complétées par un terminal dépendant du Port Autonome de Paris, couvrent la région Ile-de-France et traitent 5 millions de tonnes de marchandises.Cependant, l’acheminement du fret par le fer est en baisse constante et ne parvient pas, pour l’heure, à redevenirsignificatif. Les problèmes de qualité de service rencontrés par les entreprises qui font appel à ce mode et lesdifficultés de circulation sur le réseau, partagé avec le trafic passager, expliquent pour partie les difficultés dumode ferré à devenir un véritable mode complémentaire ou alternatif à la route. La réorganisation en cours dufret à la SNCF et l’ouverture à la concurrence devraient promouvoir un usage plus conséquent du fer quiprésente un bilan économique et environnemental intéressant, essentiellement sur les longues distances.

- Fret et Poste aériens : 8ème place mondiale et 1ère place européenne pour Paris

Si les trafics ne sont pas comparables aux flux terrestres, les aéroports parisiens, et en particulierRoissy CDG, représentent une porte d’échange stratégique pour l’approvisionnement et l’envoi desmarchandises périssables, express, à haute valeur ajoutée, etc.

Le trafic de fret embarqué et débarqué aux aéroports de Roissy Charles de Gaulle et d’Orly a atteint, en2004, 1 740 200 tonnes. En progression de 9,5% par rapport à 2003, il représente 89% du trafic national. Ilimporte de noter qu’une part importante du fret (58%) est embarqué dans les soutes des avions commerciaux depassagers et sur les vols long-courriers, ce qui aggrave la situation d'Orly qui actuellement accueilleessentiellement du trafic domestique.

La répartition du tonnage fret entre les plateformes parisiennes met en valeur la prédominance del’aéroport de Roissy Charles de Gaulle qui accueille en 2004, 94,2 % du total. Orly, avec 5,8% du tonnage, est enrecul de plus de 15% par rapport à 2002.

Le trafic de poste des aéroports de Roissy Charles de Gaulle et d’Orly a atteint, en 2004, 253 000tonnes et représente 82% du trafic national. En raisonnant par faisceaux, les acheminementsintracommunautaires (France comprise) représentent 13,9% du total des échanges, l’Extrême-Orient 26,4 % etl’Atlantique Nord 27,4 %. Ce sont les trois principaux marchés porteurs en matière de fret. Globalement, il est ànoter que le développement des avions "tout cargos" s'intensifie.

Pour les marchandises, les flux s’intensifient, même si la croissance est plus faible que celle anticipéeau début des années 1990. Malgré la volonté politique de développer les modes non routiers, pour l’heure et enl’absence de progrès significatifs, notamment sur le fer, le mode routier reste prépondérant car il est encore leseul à pouvoir répondre aux exigences des activités logistiques. La voie d’eau se développe et le fret aérienconserve une place déterminante pour la région.

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CHAPITREIV

CONGRES ET SALONS : PARIS ET SA REGION, UNE PLACE RECONNUE QUI PERD DES PARTS DE MARCHES ENEUROPE, FACE A DES DESTINATIONS QUI BENEFICIENT D’UN IMPORTANT SOUTIEN DES POUVOIRS PUBLICS.

DLes salons contribuent de manière importante au développement économique des régions qui les

accueillent grâce, d’une part au courant d’affaires généré par les participants à ces manifestations, et d’autrepart aux retombées économiques locales directes et indirectes, liées aux dépenses des exposants(inscriptions, stands, personnel, logistique,…) et des visiteurs (transport, hébergement, restauration, et autresactivités touristiques).

Les congrès, conférences, colloques et autres réunions professionnelles permettent à leurs participantsde se rencontrer, d’échanger de l’information, de se former… Ces manifestations génèrent elles-aussi desdépenses de la part des organisateurs et des participants.

Avec plus de 610 000 m² de surface couvertes commercialisables, Paris Ile-de-France est lapremière métropole européenne pour l’accueil des salons, congrès et autres événements.

Si les atouts de la région capitale en terme d’image, de conditions d’accès et de qualité de ses lieux derencontre permettent encore de maintenir une place de 1er ordre à l’échelle nationale et internationale, ledynamisme d’autres places concurrentes nécessite de la part des acteurs publics et privés une stratégiede consolidation, d’optimisation des points forts de la région et de résorption de ses principauxhandicaps (coordination des actions de prospection et de promotion, qualité de l’accueil dans les aéroports etles gares, développement des dessertes ferroviaires, appui aux entreprises,…).

Les salons et congrès, outils de développement pour les entreprises et les territoires qui les accueillent

Un irremplaçable moyen de promotion et d’échanges

Les salons et congrès, notamment internationaux, sont et resteront d’incomparables lieux de rencontres,d’échanges et de développement des affaires, qui ne sont pas remis au cause par le développement d’Internet.Les salons sont en effet des lieux de prises de commandes immédiates ou directement consécutives àl’exposition, mais également des lieux de communication sur les produits ou sur l’image des entreprises, ainsique des observatoires des tendances du marché incomparables.

Le média « salon » représente le deuxième moyen de promotion et de développement des ventes aprèsla presse. Quelques illustrations de l’utilité du média « salons » pour les entreprises : environ 23 milliards d’euros de contrats signés chaque année par les entreprises nationales grâce à leur

présence sur un salon français (source : Foires, Salons et Congrès de France) les entreprises considèrent que les salons sont, parmi tous les médias exploités dans la communication

« business to business », plus importants que la force de vente ou la publicité directe (source : enquête del’EMNID-Institut, Allemagne)

Des retombées économiques conséquentes en Ile-de-France :

Les dépenses des exposants et des participants aux salons franciliens (environ 400 salons attirentchaque année 9 à 10 millions de visiteurs et près de 100 000 entreprises exposantes) s’élèvent à plus de3,3 milliards d’euros, ce qui permet de créer ou de maintenir l’équivalent de plus de 51 000 emploiséquivalent temps plein, tant au niveau de la filière «salons» (à travers principalement les locations des

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espaces et l’aménagement des stands, le personnel, les frais de promotion et de réception,…), que desactivités liées au tourisme (hébergement, restauration, transport, commerce, etc.) ;

sur la base des résultats d’une étude approfondie réalisée par KPMG, l’activité « salons » en Ile-de-Francegénère des retombées économiques estimées à environ 0,75% du PIB de la région Ile-de-France etdes recettes fiscales annuelles de l’ordre de 445 millions d’euros.

On estime en outre que les congrès qui se tiennent dans la région génèrent près de 1,2 milliards d’euros deretombées.

Paris et sa région perdent des parts de marchés en Europe, face à des placesqui bénéficient d’un important soutien des pouvoirs publics

Paris et sa région voient leur compétitivité se dégrader et le développement de la concurrence fait peserle risque d’un affaiblissement du rôle de l’Ile-de-France sur l’échiquier international, dont les conséquencesseraient lourdes en termes de développement économique et donc d’emploi.

Les parts de marché pour les différentes activités ont en effet baissé :

« foires et salons » : la part de marché de la France (au sein duquel Paris et sa région représentent plus de70% de l’activité) a diminué de plus de six points par rapport à ses quatre principaux concurrents(Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) en 10 ans, en passant de 24,7% en 1990/1991 à 18,4% en2000/2001 (derniers résultats disponibles – étude CERMES-BOCCONI, Italie)

« congrès internationaux » : la part de marché de Paris en Europe est passée de 5,4% en 1999 à 4,4% en2002 (source OTCP – étude Union des Associations Internationales).

L’intensification des échanges internationaux et les évolutions des comportements des entreprisesimposent à ces manifestations, aujourd’hui plus qu’hier, de figurer au premier plan vis-à-vis de la concurrenced’autres places économiques mondiales et donc de développer leur caractère international.

Dans la plupart des métropoles concurrentes de Paris et sa région (Allemagne, Italie, Espagne,…)figurent des opérateurs détenus par des acteurs publics, ce qui introduit, de manière directe ou indirecte, defortes distorsions de concurrence au vu des moyens mis à disposition pour développer cette filière.

L’Ile-de-France est dotée d’opérateurs professionnels expérimentés37 mais la filière ne bénéficied’aucun appui financier des pouvoirs publics, même indirect et les grands événements se déroulent, leplus souvent, sans mobilisation générale et concertée.

37 Principaux opérateurs de la filière « Salons et Congrès » en Ile-de-France :

- au niveau des infrastructures, deux groupes exploitent les principaux lieux d’accueil de manifestations internationales (UNIBAIL et son enseigne« Paris expo » : Porte de Versailles, CNIT La Défense, Carrousel du Louvre, etc. ; la CCIP : Palais des Congrès de Paris, Paris-Nord Villepinte, ParisLe Bourget, Palais des Congrès de Versailles)

- au niveau de l’organisation des manifestations, 3 grands groupes interviennent, directement ou indirectement (à travers des accords avec lesfédérations professionnelles) sur 60 à 70 % du marché des foires et salons franciliens (Reed Expositions France, Exposium et Comexpo Paris), alorsqu’en matière de congrès les fédérations spécialisées continuent à organiser directement environ 70% des manifestations

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CHAPITREV

L’ILE-DE-FRANCE AU CŒUR DE LA COMPETITION MONDIALE DOIT CONFORTER SONATTRACTIVITE

Il est difficile d’aborder la question de l’attractivité sur un plan strictement régional tant la problématiqueest entière au niveau national. Les atouts et handicaps identifiés au niveau national par de nombreux travaux etrapports38 peuvent dans la plupart des cas être retenus pour la région capitale. En retour, la place prépondérantede l’Ile-de-France dans le tissu économique français et son image déterminent naturellement la position nationale.

Ainsi, l’Ile-de-France concentre-t-elle près de la moitié (45,7%) des sièges sociaux des grandesentreprises étrangères installées en France. Première région française d’accueil d’investissements directsétrangers, elle capte, avec Rhône-Alpes et le Nord-Pas-de-Calais, la majorité des investissements« greenfields », ces investissements nouveaux créateurs de capacités de production et par conséquent,déterminants en termes de croissance. La taille et la qualité de la place financière de Paris n’est pasétrangère à ce phénomène. Ce potentiel financier constitue un point fort pour la région et permet dedévelopper les activités à haute valeur ajoutée autour de la sphère financière (les investissements directsétrangers étant fortement liés aux opérations de fusions-acquisitions).

Cependant, des signaux inquiétants sont détectés sur différents critères d’attractivité qui font la force dela région. Ainsi, les statistiques de transferts d’établissements révèlent une région fragilisée par de fortessorties d’établissements notamment dans le domaine des services aux entreprises, fortement mobiles etrécemment affectés brutalement par la conjoncture. Le commerce de gros et l’éducation-santé sont aussi des secteurstrès touchés. Malgré la taille considérable de son marché, et bien qu’en pondérant par le poids économique de larégion, l’Ile-de-France conserve le déficit entre flux d’entrées et flux de sorties le plus élevé en France.

L’immobilier d’entreprise figure parmi les critères déterminants du choix d’implantation dans la région etpèse par conséquent de manière significative sur son attractivité (cf. ci-dessous les résultats de l’enquête CCIP-Médiamétrie de mars 2004 confirmant l’importance de ce critère). Cependant, la contraction singulière de l’emploidans le tertiaire durant la crise récente a pénalisé l’activité du secteur. Ainsi, le retour d’une dynamique forte dansles services aux entreprises est-elle indispensable à celui dans l’immobilier.

5.1 RESTER IMPLANTE EN ILE-DE-FRANCE : LE MARCHE, L’IMAGE ET LA QUALITE DES RESEAUX COMME ------------------------PREMIERS CRITERES DE CHOIX

L’enquête CCIP-Médiamétrie s’est penchée en 2004 sur la question de l’attractivité en interrogeant lesentreprises sur les avantages qu’elles percevaient à rester implantées dans leur région (cf. document I1).L’enquête a été conduite sur la circonscription CCIP et au niveau national :

La taille, qualité et proximité du marché apparaît sans équivoque comme le critère de choixprépondérant ;

L’image de la région se situe en seconde position, avant tout autre critère quantitatif de compétitivité ; En troisième position ressort la qualité des réseaux de transports et de télécommunications qui

constituent un enjeu dans la minimisation des coûts de transaction et dans l’efficacité de la diffusion del’information indispensable aux modes de gestion flexible mis en place par les entreprises ;

Le parc immobilier avec un taux de réponse proche des 20% figure comme le quatrième facteurdéterminant (le pourcentage étant plus élevé pour l’échantillon CCIP) ;

38 « L’attractivité du territoire pour les sièges sociaux des grands groupes internationaux », rapport au premier Ministre, S.HUYGHE, octobre 2003.

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Enfin, les qualifications disponibles sur le marché du travail jouent un rôle important dans un peu plus de10% des cas tandis que le potentiel de R&D figure en toute dernière position captant peu de réponses(du fait d’une concentration sur des secteurs et des activités bien délimitées).

> Document I1 :

Source : Enquête Médiamétrie CCIP mars 2004

La répartition par grandes branches des réponses relevées au niveau CCIP complète cette analyse (cf.document I2). Si le critère relatif au marché ressort de manière uniforme comme le premier facteur de loin le plusdéterminant, quelques particularités sectorielles sont à noter sur les autres critères

Ainsi : L’image est un facteur plus important pour le commerce ; La qualité des réseaux concerne davantage les services ; Le commerce est moins sensible aux qualifications sur le marché du travail et au potentiel d’innovation ;

> Document I2

Enfin, certains secteurs sont plus sensibles que d’autres à leur implantation parisienne (cf. document I3) : C’est le cas des Banques-Assurances qui ressort très clairement du fait de la proximité de la place

financière de Paris et des externalités positives liées à la concentration du secteur financier ; L’immobilier pour les raisons déjà évoquées attenantes à la concentration de services à haute valeur

ajoutée et à forte intensité en main-d’œuvre ; Les biens intermédiaires se distinguent au sein de l’industrie.

Source : Enquête CCIP-Médiamétrie mars 2004

Critères les plus déterminants quant au choix de l'implantation par grandes branches

(champ CCIP)60

13

2819

9

29

60

12

2823

10

25

61

7

31

17

6

40

63

12

34

189

30

62

11

32

18

8

32

010203040506070

Taille, qualitéproximité du

marché

Qualif icationssur le marché

du travail

Qualité desréseaux

Disponibilité desbureaux et

locaux d'activité

Potentiel derecherche etd'innovation

Image demarque de la

région

%

Industrie Construction Commerce Services Ensemble

Principaux critères d'implantation des entreprises

62

11

32

18

8

32

57

11

25

156

39

010203040506070

Taille, qualitéproximité du

marché

Qualif icationssur le marché

du travail

Qualité desréseaux

Disponibilité desbureaux et

locaux d'activité

Potentiel derecherche etd'innovation

Image demarque de la

région

%

Circonscription de la CCIP National

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> Document I3 : Avantages à rester implanté dans la région (Comparaison niveau CCIP et niveau national / Champ PME )Circonscription CCIP

(Paris et petite couronne) National

Banques assurancesTransportsServices aux entreprisesImmobiliersArchi. Ingénierie Informatique R & DServices opérationnelsServ. Prof. Etudes, Serv. Adm.Services aux particuliersCafés, hôtels, restaurantsCommerce de détail non alimentaireCommerce de détail alimentaireCommerce de grosConstructionBiens de consommationBiens d’équipementBiens d’intermédiaire

87,472,878,083,970,873,979,965,357,468,954,570,978,773,770,473,2

59,768,877,176,670,488,475,260,264,767,263,565,584,170,369,362,0

Source : Enquête CCIP-Médiamétrie mars 2004

5.2 UNE EROSION DE L'ATTRACTIVITE DE L'ILE-DE-FRANCE AU SEIN DU TISSU ECONOMIQUE FRANÇAIS

L'Ile-de-France possède de nombreux atouts pour attirer sur son territoire les entreprises françaises etétrangères. Cependant, un fort taux de transfert des entreprises franciliennes en direction de la province estenregistré depuis quelques années.

Un solde de transfert d'entreprises fortement négatif avec la province

Depuis le début des années 1990, on assiste à une augmentation de la mobilité des entreprises enFrance et à une accélération des transferts interrégionaux d'établissements. Ainsi, entre 1996 et 2001, 300 000établissements regroupant 950 00039 salariés ont changé de commune. En moyenne chaque année, ce sont 50000 établissements soit 2% des établissements en activité qui opèrent ce changement. La plupart des transfertssont de proximité puisque les deux tiers des établissements qui font le choix de changer d'emplacement restentdans la même aire urbaine40 pour pouvoir continuer à profiter du même bassin de population et d'activité. Untransfert sur sept correspond à un changement de région. Les transferts progressent à un rythme soutenu depuis1993 et ils ont augmenté de 22% sur la période 1996-2001 par rapport à 1990-1995. Ce sont les transferts delongue distance de petits établissements qui augmentent le plus vite (+42% pour les transferts d'établissementssans salarié au delà de 200 km).

Au niveau national, les établissements qui changent de commune sont plus jeunes et plus orientés versle tertiaire que la moyenne. Ainsi, plus de la moitié des établissements concernées ont moins de trois ansd'existence. Les secteurs où la mobilité est la plus forte conjuguent haute technologie et réponse à la demandedes entreprises. En tête arrivent les prestations à forte valeur ajoutée du conseil et de l'assistance (informatique,publicité, ingénierie technique) et de l'industrie des composants. Il est donc capital pour le dynamismeéconomique d'une région d'attirer et retenir ce type d'entreprises. Or, sur la période 1996-2001, les départsd'entreprises franciliennes se concentrent sur trois secteurs : les services aux entreprises (35% des départs), lecommerce de gros (14%), et l'éducation-santé-action sociale (13%).

39 Source des données utilisées dans cette partie : INSEE. 2004. Les transferts interrégionaux d'établissements. INSEE Première n°94940 Définition INSEE : Une aire urbaine est un ensemble de communes , constitué par un pôle urbain (agglomération comportant 5 000 emplois au moins) etpar sa couronne périurbaine (communes dont au moins 40% des actifs résidents travaillent dans le pôle ou dans les communes attirées par celui-ci).

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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En moyenne chaque année, 2,6% des établissements franciliens déménagent. Le rôle de l'Ile-de-Franceest d'autant plus important que, pour la quasi totalité des régions françaises, elle est le principal pourvoyeurd'établissements transférés (cf. Document I5). Cela explique son taux de solde régional41 fortement négatif. Surla période 1996-2001, 13 500 établissements ont quitté l'Ile-de-France pour la province alors que 7 800 ont fait lechemin inverse, ce qui représente un déficit de 5 700 établissements. L'Ile-de-France est en déficit vis-à-vis detoutes les régions excepté la Lorraine et l'Alsace. Les régions PACA et Rhône-Alpes sont les principalesbénéficiaires des établissements perdus par la région capitale. Ces deux régions font partie de celles qui sedéveloppent fortement dans le tertiaire et dans les services aux entreprises. Bien que leur poids économique soitbien moindre par rapport à la région capitale, le renforcement de leur attractivité pourrait à moyen termeaccélérer le mouvement de départ d'établissements franciliens en leur direction.

> Document I5 : Les taux de soldes régionaux entre 1996 à 2001

La qualité des Zones d'Activités Economiques (ZAE) franciliennes ne répond pas toujours aux besoins des entreprises

Les Zones d'Activités Economiques représentent un enjeu majeur d'attractivité et de consolidationéconomique pour la région. Paradoxalement, les données disponibles montrent clairement une insuffisante priseen compte par les collectivités locales de la qualité de ces zones et de la demande de services exprimée par lesentreprises qui y travaillent ou souhaiteraient pouvoir s'y installer.

Les ZAE de la région Ile-de-France ont connu un essor considérable au cours des dernières décennies,Ainsi, l'IAURIF recense l'existence de 1 000 ZAE qui occupent 18 000 hectares bruts répartis essentiellementdans les zones urbaines et périurbaines, et dont 80% ont été réalisées après 1965. L'offre foncière disponible en2001 représente près de 2000 ha répartis dans 338 ZAE42, ce qui équivaut à un doublement du stock par rapportà 1989. Depuis 25 ans, jamais l'Ile-de-France n'a atteint un tel niveau de disponibilité. A titre de comparaison, lasurcapacité française atteindrait 400 000 ha (soit l'équivalent du département du Gard) sur plus de 20 00043

zones de qualité très inégale avec des pénuries sur certains territoires et stocks dans d'autres.

41 Le taux de solde rapporte le solde des transferts au nombre d'établissements actifs dans la région. Il permet d'évaluer l'ampleur du déséquilibre deséchanges par rapport au tissu local.42 Cinq secteurs géographiques concentrent les trois quart du stock régional : 20% pour le pôle Sénart/Evry; plus de 10% dans un rayon de 10-15 km autourde l'aéroport de Roissy: 20% sur l'axe vallée de la Seine Aval; 10% sur l'axe Saint-Quentin en Yvelienes/ Plateau de Saclay/Massy; et 10 % pour la villenouvelle de Marne la Vallée.43 Source : Entreprises, territoires et développement - 2002

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Bien que cette situation peut être liée aux conditions de la croissance économique, elle reflètenéanmoins les défauts de conception et de fonctionnement structurels de ces zones. Ainsi, une étude récenteCNER/KPMG montre que les zones d'activités ne doivent plus être considérées par les acteurs comme des"infrastructures froides", car leur valeur ajoutée dépasse largement ce qu'elle était autrefois (un site, dufoncier…). Les entreprises expriment des demandes en termes d'accessibilité, de commodités de déplacementpour le personnel, de sécurité, de cadre de travail, et de services de proximité. Les prestations les plusdemandées sont les prestations immatérielles liées au fonctionnement, à l'organisation, ou à l'ingénierie (collectede déchets, espaces verts, aides au montage de projets, aide au recrutement, traiteur…), les services aupersonnel (restauration interentreprises, crèche, liaison gare rapide, bureau de poste, guichet bancaire…) et lesservices publics. Ces prestations, souvent peu développées en raison de l'indifférence des collectivités locales(absence d'enjeu électoral), ouvrent pourtant de nouvelles possibilités d'emploi sur les zones ne nécessitant passystématiquement des qualifications élevées. Confirmant ce constat, l'étude de l'IAURIF de février 2002 conclutnotamment que l'offre haut de gamme est très insuffisamment développée tandis que s'accentue ledéveloppement de zones d'activités économiques standards. Ceci est préjudiciable pour le segment internationaldu marché très sensible à la fonction image.

L’analyse des ZAE doit être mise en perspective par rapport à celle de la mobilité des entreprises en Ile-de-France. Cette dernière est élevée et particulièrement pour les grands établissements. Ainsi, 47% des grandsétablissements ont été amenés à rechercher des locaux d'activité au cours des trois dernières années, ce sont31%44 dans le cas des PME. Les difficultés sont plus importantes pour les petits établissements que pour ceux detaille moyenne puisque les premiers sont 67% à trouver que l'offre immobilière n'est pas adaptée à leurs besoinscontre 48 % pour les seconds. A l'origine de ces difficultés, plus de 85% des PME citent le coût, puis par ordredécroissant d'importance : les problèmes de stationnement, la mauvaise situation du site, les problèmesd'accessibilité et l'absence de services de proximité. Les services aux entreprises, le commerce de gros et lestransports sont les secteurs qui ont le plus recherché de locaux sur la période récente. Cette observationconcorde avec des analyses réalisées par ailleurs et qui montrent le fort développement des services auxentreprises et des services de logistique.

En résumé, si l'offre de locaux d’activité à destination des entreprises doit être suffisante en termes desurface pour attirer et retenir les entreprises, elle doit être de qualité pour répondre à leurs besoins. Ainsi, l'Ile-de-France ne manque pas, à l'heure actuelle de mètres carrés de bureaux (cf. Document I4), mais de locaux quicorrespondent aux besoins des entrepreneurs.

> Document I4 :

Source : La note de l’ORIE n°14, 2004

44 Enquete CCIP médiamétrie 2005

Evolution de l'offre immédiatement disponiblede la demande placée de bureaux en Ile de

0500

1000150020002500300035004000

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004p

Milliersdem²utiles

Offre Demande

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5.3. LA REGION FACE A SES CONCURRENTES DANS LA COMPETITION MONDIALE : TOUJOURS LONDRES MAISAUSSI LA CATALOGNE

Une comparaison européenne sur la base de critères macro-économiques(selon l’étude GEMACA de l’IAURIF)

Si l’on se réfère aux niveaux de production et au nombre d’emplois et d’habitants45, Paris et sa région 46

se situe en seconde position derrière le Grand Londres au rang européen.

Cependant, l’Ile-de-France se distingue sur deux critères, affichant des résultats supérieurs à ceux deses principales concurrentes européennes :

La productivité apparente du travail mesurée par le PIB par emploi (en équivalent temps plein) était plusélevée à Paris en 1999 qu’à Londres et au-dessus de celle de Bruxelles (seul le Rheinman affichait un scoresupérieur). Il est à craindre que la position de Paris ait reculé compte tenu de l'évolution de l'emploienregistrée en 2000 en liaison avec le développement des 35 heures:

En 2002, le PIB par tête de Londres était supérieur à celui de Paris (37 784 Euros SPA contre 36 541 EurosSPA)47, mais restait inférieur à celui de la région de Hambourg avec un PIB par tête de 38 700 Euros SPA(soit, dans le cas de Hambourg, 89% de plus que la moyenne de l'UE 25);

En relation avec ces performances sur le plan de la productivité, la région économique de Paris occupe uneplace des plus favorables en matière de richesse avec un PIB par habitant de loin supérieur à celui desrégions concurrentes (Londres, Rheinruhr ou Randstadt. Seule, encore une fois, la Rheinman est proche duniveau atteint en région francilienne) ;

En revanche et, outre la concurrence de Londres :

Bruxelles supplante Paris au second rang en matière de population diplômée de l’enseignement supérieur ;

Paris est mal placée en termes de taux d’emploi (population résidente de 15 à 65 ans ayant un emploi) loinderrière Londres (à peine plus de 65% contre près de 74%). En parallèle, le taux de chômage en Ile-de-France est particulièrement élevé, près de deux fois supérieur à celui de Londres mais proche de celui deBruxelles. L’ampleur du chômage des jeunes n’est pas une caractéristique française. Le phénomène revêtune forme quasi-similaire à Londres où le taux de chômage des jeunes atteint près du double de celuienregistré pour l’ensemble de la population.

Si la région de Paris est concurrencée par le Grand Londres en taille, elle l’est aussi en dynamique. Le développementde Paris et sa région apparaît moins favorable sur la décennie 1990 si l’on se réfère aux quatre critères suivants :

la croissance de la population ; la croissance de l’emploi ; la croissance du PIB en volume ; la réduction du chômage.

La comparaison menée dans l’étude GEMACA (publiée par l’IAURIF en 2002) portant sur les régions duNord Ouest de l’Europe de plus de 7 millions d’habitants de 1994 à 1999 concluait à des performances de laRandstad et du Grand Londres supérieures à celles de Paris et sa région. En revanche, les résultats pour larégion de RhinRuhr apparaissaient plus faibles. 45 Etude GEMACA « Performances économiques des régions européennes » 4ème trimestre 2002, les cahiers de l’IAURIF46 Dans l’étude GEMACA qui fait l’objet de ces commentaires, le critère retenu pour délimiter les territoires régionaux est le bassin d’emploi. Les territoiressont des régions urbaines fonctionnelles. L’étude porte sur les régions du Nord Ouest de l’Europe de plus d’un million d’habitant. Ces territoires necorrespondent donc pas parfaitement aux régions administratives. Par commodité, l’appellation de ces territoires se fait avec le nom des grandes villes deréférence.47 Source : Eurostat. PIB régionaux par habitant dans l'UE 25. Communique de presse du 07/04/2005

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Ainsi, la croissance démographique qui, on l’a souligné dans la section précédente, constitue unesource d’inquiétude pour la croissance économique à moyen terme de la région s’est en effet révélée être très endeçà de celle enregistrée dans la région londonienne sur la décennie 1990 (+ 0,3% contre près de 1% enmoyenne par an). Sur la même période, la croissance économique (mesurée par l’évolution de PIB) de la régionde Paris s’est révélée inférieure à celle enregistrée pour la région de Londres, la Randstad ou encore la région deBruxelles, la performance la plus élevée relevant de Dublin. En conséquence, la baisse du chômage s’est aussiavérée plus faible à Paris comparativement à ses principales concurrentes.

Par ailleurs, alors que la région de Paris affiche un haut niveau de PIB par habitant, ce facteurconstituant indéniablement un atout pour la région, son évolution a été moins positive que celle observée dansles grandes régions britanniques ainsi qu’à Dublin ou encore à Bruxelles. En revanche, la situation est demeuréeplus favorable que dans les grandes régions allemandes.

Avant de conclure cette comparaison européenne, il faut noter que ces mesures ont été réalisées avantle retournement conjoncturel de 2001. Il est donc fort probable que le positionnement relatif de Paris se soitdégradé, en particulier vis-à-vis de la région de Londres, car dans son ensemble, la France a souffert davantageque le Royaume-Uni du ralentissement mondial.

L’attractivité de l’Ile-de-France au plan international

La notion d’attractivité de la région ne peut être limitée aux critères et aux performancesmacroéconomiques générales exposées ci-dessus.

En effet, et pour synthétiser, on peut avancer que mesurer l’attractivité d’une région consiste à évaluersa capacité à retenir et à attirer :

1) les entreprises et les flux financiers (investissements directs, implantations internationales),2) les compétences et les qualifications,3) les fonctions stratégiques (sièges sociaux, R&D, etc…) qui dans leur sillage génèrent et démultiplient les

flux financiers et la mobilité humaine.

L’attractivité de la région est naturellement très liée à celle du territoire national dans son ensemble. Sides handicaps freinent l’économie nationale, leurs incidences au plan régional sont également majeures(fiscalité, environnement administratif et réglementaire contraignant, coûts spécifiques déterminés au niveaunational tels que les coûts salariaux, etc…). Ainsi, appréhender la compétitivité de l’Ile-de-France, c’estinévitablement parler de la compétitivité de la France au niveau mondial. Il reste que la concurrence entregrandes métropoles européennes, à un niveau qui se distingue de la compétition nationale, est intense. Or, lesavancées acquises pour l’Ile-de-France seront autant de points forts pour la France dans son ensemble. Si l’Ile-de-France continue d’afficher d’incontestables avantages comparatifs (place financière, réseaux, immobilier,qualité du capital humain, de la formation, productivité, richesse…) certains développements récents sont àconsidérer avec la plus grande attention.

Ainsi, si la compétition reste encore la plus forte vis-à-vis du Grand Londres dans le domaine del’attractivité du capital et des unités de production, la récente étude de Paris-Ile-de-France CapitaleEconomique48 en association avec le cabinet Ernst & Young (Ernst & Young European Investment Monitorportant sur la période 2000-2004) confirme néanmoins une montée en puissance de la Catalogne. Cettedernière avait évincé l’Ile-de-France en 2003 en ravissant sa deuxième place dans le classement relatif auximplantations internationales en 2003 dans 15 métropoles européennes.

48 Paris-Ile-de-France Capitale Economique est une association loi 1901 créée il y a une dizaine d’années à l’initiative de la Chambre de Commerce etd’Industrie de Paris afin de valoriser à l’étranger les atouts de la région Ile-de-France.

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Sur la période allant de 2000 et 2004, l’Ile-de-France conserve sa seconde position en Europe, loinderrière Londres (416 implantations contre 664; cf. document J1). A elles trois, Londres, l’Ile-de-France, et laCatalogne attirent environ 50 % des 2869 implantations internationales de la période. Après une baisse continuede la part de marché de la région parisienne dans le total des implantations internationales, une forte hausse aucours de l’année 2004 lui permet de reprendre sa deuxième place au classement général devant la Catalogne.

L’Ile-de-France confirme sa forte attractivité pour les fonctions tertiaires puisqu’elles représentaient 70 %des implantations dans la région capitale en 2003 et 90 % en 2004. Cependant, et en 2004 encore plus qu’en2003, le Grand Londres se taille la part du lion dans ce domaine puisqu’il a attiré 29% des implantations tertiairesqui ont eu lieu dans les quinze métropoles étudiées. L’Ile-de-France, même si elle se situe en deuxième positionen termes de classement n’en a accueilli que 16%.

Dans le domaine des fonctions stratégiques49 et sur la période 2000-2004, Londres détient 34% de partde marché (253 implantations), ce qui la place loin devant la Catalogne (98 implantations, soit 13% de parts demarché) et l’Ile-de-France (79 implantations, soit 11% du total). Le leadership de Londres s’est confirmé en 2004puisque 90 implantations stratégiques ont été recensées à Londres (soit 50% du total des implantations dans lesquinze métropoles), contre 34 en Ile-de-France et 17 en Catalogne. Il faut cependant relever l’évolution positivequ’enregistre l’Ile-de-France en matière d’attraction de fonctions stratégiques, activités déterminantes carfortement créatrices de valeur et construisant l’image internationale de la capitale : sa part de marché s’élève à11% en 2004 contre 5% en 2000.

Au cours des quatre années sous observation, les centres de R&D se sont implantés en priorité enCatalogne (50 implantations), à Stockholm (30 implantations essentiellement en 2000 et 2001), et enfin en Ile-de-France (26 implantations). La région Ile-de-France est en tête du classement en 2004 avec 7 implantations, cequi représente 19% de parts de marché en attirant en priorité dans le secteur de l'électronique et du logiciel.

> Document J1 : Implantations internationales dans 15 métropoles européennes entre 2000 et 2004

RégionImplantationsinternationalesde 2000 à 2004

Dontimplantations

tertiaires

Dontimplantationsindustrielles

Dontimplantations de

quartiersgénéraux

Dontimplantations decentres de R&D

Effectifs Rang Effectifs Rang Effectifs Rang Effectifs Rang Effectifs RangGrand Londres 664 1 637 1 27 7 216 1 22 4Ile-de-France 416 2 359 2 57 4 47 2 24 3Catalogne 368 3 166 4 202 1 31 3 50 1Stockholm 205 4 186 3 19 10 22 5 30 2Moscou 185 5 84 9 101 2 4 12 9 9Budapest 140 6 80 11 60 3 3 14 12 7Nord Hollande 135 7 113 5 22 9 24 4 4 13Dublin 130 8 108 6 22 8 17 6 20 5Madrid 130 9 98 8 32 6 7 9 16 6Hesse 117 10 101 7 16 12 6 11 9 8Nord-RhénanieWestphalie 100 11 58 13 42 5 6 10 6 12

Lombardie 91 12 74 12 17 11 2 15 7 10Bruxelles 91 13 82 10 9 14 13 7 2 15Berlin 68 14 55 14 13 13 4 13 7 11Genève 29 15 29 15 0 15 8 8 3 14

Source : CCIP à partir de : Paris Capitale Economique-Ernst & Young. L'attractivité de l'Ile-de-France en 2004

49 Quartiers généraux et sièges sociaux, centres de R&D, centres de services parmi lesquels ceux dédiés aux clients internes – back office, centres deservices partagés- et clients externes – call centers, centres de relations clients

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Dans le domaine industriel, le classement est nettement moins favorable à l‘Ile-de-France. Sur les 639implantations qui ont eu lieu entre 2000 et 2004, l’Ile-de-France n’en a accueilli que 57, ce qui la place loinderrière la Catalogne qui, avec plus de 200 implantations, confirme sa position de leader dans le domaineindustriel devant Moscou, et Budapest.

En ce qui concerne l’origine et la nature des investissements en Ile-de-France, ils proviennentmajoritairement des Etats-Unis (56%) et relèvent prioritairement des secteurs du logiciel (48%), des services auxentreprises (19%), et de l’électronique (19%). Cela permet de renforcer la structure économique de la région, quiest caractérisée par le poids important des secteurs à haute valeur ajoutée. On notera par ailleurs que la régionIle-de-France est en pointe dans le domaine de la recherche en mathématiques (cf. annexe G), et ce n’estprobablement pas sans rapport avec le fait qu’elle a été la terre d’accueil d’un grand nombre d’implantations dusecteur de l’informatique par rapport au total des implantations dans ce secteur.

En parallèle, l’enquête « European cities monitor 2004 » du Cabinet Cushman, Wakefield, Healey &Baker classant les grandes métropoles européennes selon les points de vue des responsables des 500 plusgrandes entreprises mondiales confirme la seconde place occupée par Paris, derrière Londres, dans sonclassement en matière de localisation d’activité. Paris est, en revanche, citée en premier lieu pour lesperspectives d’implantation à 5 ans.50. Cette étude montre que les grandes entreprises accordent une importanceélevée et grandissante (61% en 2004) à l'accès au marché et aux clients. L'importance de cette préoccupationvarie peu avec le secteur d'activité. Lorsque les chefs d'entreprises sont interrogés sur les villes européennesqu’ils identifient comme places d'affaires, Londres obtient 90% de réponses positives devant Paris (86%),Bruxelles (69%), Francfort (68%) et Barcelone (67%). L'image de Paris s'est quelque peu détériorée par rapport àLondres puisque ces deux villes étaient ex-aequo en tête du classement en 1990. Dans le même sens, à laquestion "selon vous, quelle ville européenne a déployé le plus de moyens pour s’améliorer ?", les réponses sontpar ordre décroissant : Barcelone, Madrid, Berlin, Prague, Londres, Lisbonne, Varsovie, et Paris.

50 L’enquête de « European cities monitor 2003 » du Cabinet Cushman, Wakefield, Healey & Baker, place Paris en deuxième position après Londres etavant Francfort en terme d’implantation d’entreprise. Cependant; Paris est citée plus largement que Londres pour les futurs implantations à 5 ans. Il ressortpar ailleurs de l’enquête que Paris ne ferait pas assez de promotion (sur ce plan, on trouve en tête de classement, Barcelone, et Londres).

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PARTIE II :

DIAGNOSTIC SUR LES FACTEURS DE

CROISSANCE A MOYEN-LONG TERME

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CHAPITREI L'EVOLUTION DE LA POPULATION ACTIVE : UN FACTEUR A SURVEILLER

1.1. UN POINT FAIBLE : LA CROISSANCE DE LA POPULATION ACTIVE EST BRIDEE PAR UN SOLDE MIGRATOIRE NEGATIF

La croissance de la population active est l’une des composantes majeures du développementéconomique. Or, aujourd’hui, cette composante est un point faible pour la région. Bien que le potentiel de forcede travail reste des plus élevés, la croissance médiocre de la population active (1,95% contre 5,5% pour laprovince sur la décennie 1990) et un fort taux de chômage, notamment pour les hommes de plus de 25 ans,pénalisent la région. Dès lors, la part de la population active occupée dans la région est tombée de 21,3% en1990 à 20,7% en 1999.

Cependant l’évolution enregistrée sur le début des années 2000 a été plus favorable. Avec 11 264 000habitants au 1er janvier 200451, l’Ile-de-France a gagné 300 000 habitants en cinq ans et affiche désormais unecroissance démographique aussi rapide que celle de la province (+0,58% /an) (cf. Document L1). Le taux denatalité plus élevé en Ile-de-France (de 13 pour mille dans la région de Nemours à 16 pour mille dans celle deMontreuil) que dans le reste du Pays (12,9 pour mille ) a pour conséquence de distinguer l'Ile-de-France de laprovince par son très fort excédent naturel. La population s'est accrue naturellement d'environ 100 000personnes par an, soit 40% du solde naturel de la métropole.

> Document L1 : Evolution de la population française et francilienne sur les périodes 1990-1998 et 1999-2003.Ile-de-France France métropolitaine

Population au 01/01/2004 11 264 000 60 200 000Variation relative annuelle 1999/2003 en %Totale 0,58 0,58Due au mouvement naturel 0,88 0,38Due au solde apparent des entrées-sorties -0,31 0,19Variation relative annuelle 1990/1999 en %Totale 0,31 0,37Due au mouvement naturel 0,81 0,36Due au solde apparent des entrées-sorties -0,50 0,01

Source : INSEE Ile-de-France Faits et chiffres n°80, février 2005.

Au niveau infrarégional, on observe de fortes disparités dans la croissance de la population dans lesvilles de plus de 50 000 habitants. Ainsi, si les villes de la petite couronne accroissent fortement leur population(Issy les Moulineaux : + 14% entre 1999 et 2003, Asnières sur Seine : +12,1%, Clichy : +12,2%, Saint Denis :10,3%), l'accroissement est plus faible dans la grande couronne (+6,9% à Argenteuil, +6,3% à Sartrouville,+1,1% à Cergy) où les villes nouvelles ont achevé leur développement, tandis que la population de Paris s'eststabilisée (+0,8%). Les enjeux sont importants en termes de dynamisme de l'économie, mais aussid'aménagement du territoire puisque le développement urbain suppose la création de nouveaux commerces, denouveaux emplois, et l'adaptation des réseaux de transports.

Mais la région capitale se singularise par son déficit migratoire important vis-à-vis des autres régions.L'Ile-de-France continue de perdre des habitants du fait des migrations, mais on peut observer un tassement dece phénomène sur la période 1999-2004 par rapport à 1990-1999. C’est la classe d'âge 30-39 ans qui est la plustouchée (cf. Document L2), c'est à dire le plus souvent les familles avec de jeunes enfants qui souhaitentaméliorer leur qualité de vie et leurs conditions de logement, ce qui est difficile en raison de la forte hausse duprix de l'immobilier en Ile-de-France depuis 1997 et du différentiel de coût de la vie entre l’Ile-de-France et laprovince au regard du différentiel de revenus pour certaines catégories de salariés (cf. supra). Les 40-59 ans et

51 INSEE Ile-de-France. 2005. La population francilienne au 1er janvier 2004. Faits et Chiffres n°80

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les retraités sont eux aussi un grand nombre à quitter l'Ile-de-France pour s'installer dans les régions du Sud etde l'Ouest. La situation est différente pour les 20-29 ans qui sont attirés par la région pour y effectuer leursétudes et y trouver un premier emploi pour la plupart d'entre eux. Ces arrivées sont un point fort pour l'Ile-de-France mais ne compensent qu'environ la moitié des départs des 30-59 ans qui sont à la base de l'efficacitéproductive francilienne. En effet, si en termes de productivité, il est important que l'Ile-de-France attire unepopulation active à fort potentiel, cela reste aussi un enjeu important en termes de consommation puisque lesFranciliens bénéficient en moyenne d'un revenu brut disponible supérieur de 23 % à la moyenne nationale(données 2000).

> Document L2

source : INSEE Première. Enquêtes annuelles de recensement,résultats de 2004. Juillet 2005. N° 1238

Aussi, le potentiel de développement de la région reste très dépendant de ce solde migratoire (cf.document L3). En effet, malgré une croissance naturelle relativement élevée (en liaison avec la structure de lapopulation à forte dominante jeune, 31,1% entre 19 à 39 ans), elle figure parmi les régions à la dynamiquedémographique moyenne du fait de ce solde défavorable. Une typologie des régions françaises en fonction descaractéristiques démographiques fait ressortir la situation singulière de l’Ile-de-France.

> Document L3: Typologie des régions françaises en fonction de leur dynamique démographique (relativement à lasituation nationale)

Contribution négative dusolde migratoire

Contribution positivedu solde migratoire

Contribution très positivedu solde migratoire

Croissance de lapopulation active

supérieure à lamoyenne

TYPE 3PICARDIE

LORRAINE NORD PAS-DE-CALAIS

TYPE 2ALSACE

PAYS DE LOIRERHONE-ALPES

BRETAGNE

TYPE 1LANGUEDOC-ROUSSILLON

MIDI-PYRENEES AQUITAINE

PACAILE-DE-FRANCE

Croissance de lapopulation active

faible voire inférieure àla moyenne

TYPE 5

FRANCHE-COMTEHAUTE NORMANDIEBASSE NORMANDIE

BOURGOGNECHAMPAGNE-ARDENNE

TYPE 4

CORSE AUVERGNE

POITOU-CHARENTESCENTRE

LIMOUSIN *

(*) le Limousin enregistre une baisse absolue de sa population active - Source : CCIP à partir de la typologie dressée par le Commissariat Général duPlan dans le rapport « 2005, le choc démographique : défi pour les professions, les branches et les territoires. »

L’Ile-de-France aurait pu être classée dans le type 5 compte tenu de la contribution négative de sonsolde migratoire. Cependant, l’importance de cette composante migratoire et la croissance en valeur absolue desa population active justifient de la classer de manière spécifique.

Taux annuel d'entrée et de sortie en Ile-de-France durant la période 1999-2004

50,7

19,5

6,7 5

15,7

33,6 32,1

16,4 17,122,5

0

10

20

30

40

50

60

20-29 ans 30-39 ans 40-59 ans 50 et plus Pop. Totale

Pour

100

0 ha

bita

nts

Entrées Sorties

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A l’issue de ce classement, deux types de dynamiques ressortent :

les régions du Sud qui présentent des soldes migratoires flatteurs mais connaissent des mouvementsnaturels médiocres ce qui, malgré tout, conduit à une croissance de la population active avantageuse;

à l’inverse, parmi les régions qui présentent des soldes migratoires fortement négatifs, certainesconnaissent une dynamique naturelle qui permet de compenser en partie les effets défavorables. C’estle cas précisément de l’Ile-de-France qui en l’occurrence semble souffrir d’un problème d’attractivité(en ne retenant pas suffisamment sa population) par rapport aux régions du Sud.

Ainsi, la question du vieillissement de la population qui affectera assez rapidement toutes les régions nesera pas vécue à l’identique compte tenu de ces caractéristiques.

Les prévisions démographiques élaborées par l’INSEE font état d’une croissance moins vive de lapopulation totale dès le début de la décennie 2000. Cette moindre croissance et l'augmentation de l'espérance devie conduisent à anticiper une augmentation importante du poids des « plus de 65 ans » dans la populationtotale, soit une progression de cette part de 14% en 1990 à plus de 21% en 2020. En parallèle, la population enâge de travailler baisserait dès 2015 et la part des « moins de 20 ans » dans la population déclinerait assezrapidement pour atteindre 24% en 2010 (contre 28% en 1990).

En ce qui concerne la population active, une baisse pourrait se produire dès 2006.

Dans ce contexte, l’Ile-de-France pourra-t-elle encore se distinguer par une dynamique naturelle au-dessus de la moyenne ?

Quelle que soit l’ampleur des mouvements naturels, la correction du solde migratoire demeurera unenjeu. L’Ile-de-France doit s’interroger dès maintenant sur les moyens à mettre en œuvre pour retenir sapopulation active afin de garder son potentiel de croissance. Les questions que soulèvent lesperspectives démographiques doivent être abordées en liaison avec les questions de formation et dequalification. L’élaboration de perspectives ou, tout du moins une réflexion prospective, sur les activitésproductives et les besoins en formation serait un atout. Certaines régions ont déjà entrepris une telledémarche (Aquitaine, Pays de la Loire, par exemple).

Par ailleurs, au-delà de la dynamique démographique, la France se distingue au sein de l’OCDE parl’existence de taux d’activité (population active / population en âge de travailler) et de taux d’emploi (actifsoccupés / population en âge de travailler) particulièrement faibles à la fois en début et en fin de carrière. Pour latranche d’âge 25-54 ans, les performances sont en revanche tout à fait compétitives.

De plus, la situation tend à se détériorer. La France affichait un taux d’emploi de 65,6% en 1960 pourune moyenne OCDE de 64,5 %. En 1999, le taux français avait chuté à 59,1% pour une moyenne de 66,3%.

L’Ile-de-France n’échappe pas à cette configuration générale. Sur la décennie écoulée, elle a vu sontaux d’activité s’infléchir de 62,6% à 61,8% (donnée 1999) du fait d’un resserrement de la durée moyenned’activité, les Franciliens entrant plus tard sur le marché du travail (concentration de jeunes en formation).

Dès lors, l’enjeu, tout comme au niveau national, est de renforcer les taux d’activité en Ile-de-France pour consolider la croissance tout en veillant à intégrer les caractéristiques de la populationfrancilienne (jeune, qualifiée, cadres en fin de carrière).

Ainsi, bien que la région reste attractive du fait des revenus élevés qui y sont distribués, la concurrenceopérée par d’autres régions françaises et étrangères, est forte. Le solde migratoire est excédentaire pour les 15-30 ans en raison de l’afflux régulier d’étudiants et de jeunes actifs. Mais, le défi, si l’on espère compenser à termele vieillissement spontané de la population, est bien de retenir cette population sur le territoire. De plus, lestensions sur le marché du travail, en particulier pour les emplois supérieurs sont un facteur dissuasif important.

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie de Paris - Ile-de-France.

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La qualité du logement et la qualité de l’environnement sont deux exigences à satisfaire pourconserver sur le territoire une population jeune à fort potentiel.

Le revenu : loin devant les autres régions françaises…

La concentration de cadres (37%) et de professions intermédiaires (23%) alors que la région Ile-de-France ne regroupe que 21% de la population active explique naturellement qu'elle affiche un revenu moyen parhabitant supérieur à la moyenne nationale (en 2004, le revenu disponible brut (après impôt) par habitant sesituait 23% au-dessus de la moyenne française). Par comparaison, seules trois autres régions présentaientdes résultats supérieurs à cette moyenne mais dans des proportions sans commune mesure : l’Alsace, +1% ;Rhône-Alpes et Bourgogne, +2%.

… mais fortement dispersé

Mais ce score élevé pour l’Ile-de-France masque une forte dispersion des revenus. Ainsi, si les 10% dela population francilienne la plus riche affichent un revenu fiscal 52 de 40% supérieur à la province, l’écartse réduit à 3% pour les 10% des ménages les plus modestes. L’analyse des revenus annuels nets deprélèvements illustre d’une manière différente cette dispersion mais confirme que les écarts les plus significatifssont relatifs aux revenus des cadres (+25% en Ile-de-France par rapport à la province). Le différentiel se réduitaux alentours de 10 à 15% pour les professions intermédiaires, employés et ouvriers qualifiés (respectivement+11%, +15%, +13%). Mais, le revenu des ouvriers non qualifiés en Ile-de-France ne se situe que 8% au-dessusde celui de la même catégorie en province.

Face à ces différentiels de revenu, un coût de la vie élevé fortement lié au prixdu logement et qui s’impose à tous

Sans pouvoir opérer une véritable évaluation du différentiel de coût de la vie entre la province et l’Ile-de-France, quelques chiffres relatifs aux prix du logement sont évocateurs de la situation et permettent de cerner lamesure des déséquilibres entre la « région capitale » et les autres :

l’ancien est de 30 à 40% plus cher que la moyenne nationale ;

les loyers dans le secteur libre sont 2 à 4 fois plus élevés que les loyers du secteur social,caractéristique unique en France ;

le taux d’effort net des ménages (part des revenus consacrés au logement) progresse régulièrementque ce soit dans le locatif social ou privé ou lors de l’accession à la propriété. Il est plus élevé que lamoyenne nationale (18,3% contre 17,1%). L’écart le plus important est relatif aux locataires du privéavec un taux d’effort proche de 21%, près de 2 points supérieur en Ile-de-France;

depuis 1996, le taux d’effort pour les locataires est supérieur à celui des accédants récents (de moinsde 4 ans). En 2002, cet écart s’est creusé sensiblement ;

le coût de la construction est d’environ 30% supérieur à celui des autres régions ; le rendement locatif des investissements immobiliers privés en Ile-de-France est estimé 30%

inférieur à celui du reste de la France, pour une qualité identique.

52 Il s’agit du revenu fiscal par unité de consommation Le revenu fiscal par unité de consommation présente l’avantage de relativiser le niveau de revenud’un ménage fiscal par rapport au nombre et à l’âge des personnes qui le composent, ce qui constitue une prise en compte des économies d’échelleengendrées par la vie dans un même logement. On raisonne alors en « équivalent adulte ». Le premier adulte constitue une unité de consommation, lesautres personnes de 14 ans et plus comptent pour 0,5 et enfin, les enfants de moins de 14 ans comptent pour 0,3.

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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Ainsi, compte tenu de ces différences de prix, il est plus difficile en Ile-de-France d’accéder à la propriété(45,9% des ménages sont propriétaires contre 56% en moyenne en France), en particulier, pour les ménages àrevenus moyens pour lesquels l’écart de revenu ne compense pas l’écart de prix. Cependant, ceux qui restentlocataires sont également défavorisés par des loyers proportionnellement plus élevés qui les conduisent àaccorder en moyenne un budget supérieur au poste logement.

Au delà d’effets prix défavorables, la région souffre d’un déficit de logements disponibles ce qui déprécieson rapport qualité-prix

La construction de logements neufs apparaît insuffisante dans la région. En 2003, 30 200 logements ontété mis en chantier, en recul de 6 % par rapport à 2002. Cependant, la situation semble s'améliorer en 2004puisque les demandes de permis de construire ont augmenté de 21% par rapport à l'année précédente.

Si l’on rapporte les mises en chantier au nombre d’habitants, l’Île-de-France avec trois logementsconstruits pour 1000 habitants se situe loin derrière le Languedoc-Roussillon (8,2 logements pour 1000habitants), Rhône-Alpes (6,4 ) ou PACA (5,2). Le rapport Pommellet53 résume ainsi ce paradoxe francilien :« Quelle est la région où la demande solvable de logements est la plus forte ? L’Île-de-France. Quelle estcelle où la construction de logements est la plus faible ? L’Île-de-France ». En effet, les ventes delogements neufs se portent bien : ces dernières ont augmenté de 19% en 2003 puis de 9% en 2004. Lespremières tendances sur 2005 confirment une commercialisation soutenue. Les ventes de logements neufsprogressent de 4.9%54 entre le premier trimestre 2004 et le premier trimestre 2005. Mais plusieurs freins sontévoqués par les promoteurs, notamment la lenteur des délais d’instruction des permis de construire ou la mise enplace de nouvelles réglementations qui évincent certains terrains et en renchérissent le coût (dépollution dessites ou loi sur l’archéologie, par exemple). Autant d’éléments qui contribuent à la raréfaction de l’offre foncière.

De nombreux acteurs55 ont déjà alerté les pouvoirs publics sur la pénurie de logement ou soninadéquation aux structures socio-économiques de la région et à ses objectifs de développement à moyen terme.Favoriser la construction de logements neufs ne figure plus parmi les choix possibles mais est devenu unevéritable contrainte qui s’impose à la région. Le rapport Pommellet suggérait ainsi en octobre 2003 d’aider lescommunes (fonds Etat ou Région) pour ne pas défavoriser les logements par rapport aux locaux professionnelsrapportant des recettes fiscales rapidement. Il relevait également la nécessité d’anticiper dans le moyen-longterme la politique foncière et de donner à la Région des responsabilités et des moyens accrus.

En outre, l'efficacité de la politique du logement ne peut s’affirmer qu’avec le développement etl’amélioration des infrastructures de transports.

TTT1.2. UN POINT FORT : LA QUALITE ET LA PRODUCTIVITE DE LA POPULATION ACTIVE

La région est dotée d’une population active hautement qualifiée (en liaison avec sa spécialisationéconomique). Elle est fortement concentrée en emplois supérieurs mais est soumise au mouvement général defuite des compétences (concurrence d’autres régions mais aussi internationale. Au plan européen, par exemple,Bruxelles et Londres devancent Paris en matière de qualité de l’emploi56). La « french touch » (mélange réussi dequalité de l’enseignement et de créativité) est un facteur d’attractivité mais favorise aussi l’expatriation destalents.

53 Rapport à Monsieur Gilles de Robien « Relancer l’habitat en Ile-de-France par la mobilisation des actifs fonciers », P.Pommellet, Octobre 200354 Ministère de l'équipement. 2005. SES Info Rapides Construction55 Rapport du CESR, « Le logement en Ile-de-France en 2002. Constats, réflexions et propositions », G.DIEPOIS, septembre 2002 ; MEDEF, « Le livreblanc des entreprises en Ile-de-France », Cartes sur table, Régional Ile-de-France , 2004.56 Selon une étude de benchmarking menée par PriceWaterhouse Coopers pour la Direction Régionale de l’Equipement Ile-de-France en septembre 2003.

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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Cette concentration de qualifications et de compétences induit un niveau élevé de productivité qui, desurcroît, progresse plus fortement que la moyenne nationale ce qui constitue un élément déterminant pour lacompétitivité (malgré le coût élevé du travail) et contribue fortement à la création de valeur et à la croissance.

Cette population est aussi à l’origine d’une demande en quantité et en qualité qui alimentel’activité des secteurs de la distribution et des services.

Développer la demande sur les territoires pour fortifier la croissance

La redistribution des revenus créés sur le territoire et, par conséquent, la demande qui en résulte sontnaturellement des moteurs essentiels de la croissance. Il est d’ailleurs stratégique de limiter les fuites hors ducircuit économique régional pour multiplier les effets de croissance initiés par les flux internes. Concrètement, larégion sera plus riche si elle consomme plus et fait donc appel à une offre plus massive.

Ainsi, il est important de : développer l’emploi pour accroître la masse de revenus distribués et, par conséquent, la

demande potentielle ; maintenir un niveau élevé de revenu moyen pour solliciter une demande de services de

qualité ; retenir une population qui présente une forte propension à consommer (jeune et à haut

potentiel) et est à l'origine d'une demande diversifiée en produits et en gammes.

Il est donc essentiel que la région Ile-de-France et les territoires soient aptes à répondre à ces besoins,à la fois en quantité et en qualité.

Cette problématique n’est pas indépendante des questions de déficit de certaines qualifications quiseront détaillées ci-dessous car, on l’observera, ce sont dans les secteurs suscitant une demande locale(construction, services aux particuliers, éducation et santé) que les manques sont significatifs et surtout qu’ils setraduisent finalement par l’annulation de la création des emplois envisagés. L’offre n’est pas produite et limitealors la demande.

1.3. L’INADEQUATION DES QUALIFICATIONS PEUT FREINER L’EMPLOI ET L’ACTIVITE

Malgré le niveau élevé de chômage (10,1% au 1er trimestre 2005), les besoins exprimés par lesentreprises ne sont pas tous satisfaits dans certains secteurs (services aux ménages, construction, mais aussicertains secteurs industriels, cf. section I et document N1), et pour certaines fonctions (cf. document N2) ce quirenvoie à des questions de politique de formation et révèle le besoin de prospective des métiers et desqualifications.

La CCIP a enquêté sur la question des difficultés de recrutement par le biais de son enquêteMédiamétrie en mars 2005. Elle atteste des difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises concernantles qualifications basses (ouvriers qualifiés et employés). L'analyse par fonctions confirme cette situation puisqueles entreprises, qu'elles soient installées dans la circonscription de la CCIP ou dans le reste de la Francerencontrent des difficultés importantes pour pourvoir leurs postes de travail principalement dans les fonctions"production", "marketing, commercial, vente", et dans les services techniques.

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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> Document N1 et N2

Source enquête CCIP - Médiamétrie 2004 et 2005, échantillon : Toutes entreprises (en %)

Elle enrichit ce constat par une information qui a toute son importance pour le développement de laRégion, à savoir les répercussions en termes d’emploi de ces tensions sur le marché du travail. Ainsi, après avoirété sondées sur les difficultés rencontrées, les entreprises sont interrogées sur l’impact de celles-ci : « Cesdifficultés vous empêchent-elles de recruter ? »

Le pourcentage élevé de réponses positives pour certains secteurs valide l’idée selon laquelle unmeilleur appariement sur le marché du travail pourrait accroître l’emploi et la croissance. (cf. document N3)

> Document N3 : Difficultés de recrutement conduisant les entreprises à ne pas recruter (PME dans la circonscription CCIP)

Les conséquences de cette impossibilité de recruter ont aussi été analysées au cours de cette enquête(cf. document N4). Dans plus de la moitié des cas, les chefs d'entreprises affirment que cela les empêchede répondre à la demande, ce qui confirme l'idée selon laquelle l'inadéquation des qualifications peut freinerl'activité. Les autres effets négatifs du manque de personnel identifiés par les entreprises sont : l'augmentation dutemps de travail des salariés en place, la réduction de l'activité, la redéfinition des plans de formation, et enfin lerecours à de la main d'œuvre ou à des prestataires étrangers.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84 86

construction

biens consommation

commerce gros

com détail alimentaire

Transports

Biens d'équipementServices particuliers

Café, Hôtels, rest. Banques, assurancesImmobiliers Biens intermédiaire

Serv. aux entreprises

Serv. opérationnels Serv. Prof. Etudes

Archi. Ing.

com détail non alimentaire

Difficultés derecrutement en %

Empêchées de recruter en %

Source : Enquête CCIP-Médiamétrie mars 2004

Catégories d'emplois difficiles à recruter

0

10

20

30

40

50

60

70

Ouvriers qualifiés Employés Techniciens Cadres

%

Circonscription de la CCIP National

Fonctions pour lesquelles les entreprises rencontrent des difficltés de recrutement

0 10 20 30 40 50 60

Production

Marketing, commercial, vente

Services techniques

Gestion administrative

Communication

Finance, comptabilité

R&D

Ressources humaines

Informatique

%France CCIP

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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>Document N4 :

Source enquête CCIP - Médiamétrie 2005, échantillon : Toutes entreprises (en %)

Les enquêtes CCIP-Médiamétrie 2004-2005 mettent en évidence que :

21% des PME franciliennes disent rencontrer des difficultés de recrutement (les taux sont prochesau niveaux CCIP et national). Le niveau du taux en lui-même a une signification toute relative. Il doiten effet être nuancé par le contexte conjoncturel durant lequel l’enquête est réalisée ;

Les grandes entreprises de la circonscription de la CCIP sont plus nombreuses à éprouver desdifficultés (37% contre 21% pour les PME);

Ce sont sur les qualifications basses que les entreprises ne satisfont pas leurs besoins (cf. documentN5) : au niveau national 64%57* des établissements déclarent avoir des difficultés sur les ouvriersqualifiés, ils sont 47%* au niveau CCIP. Pour les employés, le taux de réponse approche 50%*(CCIP et national) ;

> Document N5 :

Source enquête CCIP-Médiametrie 2004

Au niveau CCIP, les PME de la construction se distinguent par des difficultés bien supérieures :41%* des entreprises de la construction ; 18%* du commerce ; 21%* des services et 16 %* del’industrie disent rencontrer des difficultés. Pour faire face à ces difficultés, plus de 39%* des PME et25%* des grandes entreprises estiment qu'il faudrait accroître la durée du temps de travail,essentiellement pour des raisons de compétitivité dans les services, et pour combler les difficultés derecrutement dans la construction.

Lorsque les PME rencontrent des difficultés de recrutement, elles sont plus de 60% à ne pasrecruter au final. Dans les grandes entreprises, l’effet sur l’emploi est moins dévastateur puisque40*% seulement ne créeront pas d’emploi. Par secteurs, les effets les plus négatifs touchent laconstruction, le commerce et les transports (au niveau CCIP en 2005; respectivement 82% dans la

57 * : résultat de l'enquête CCIP médiamétrie 2004.

Catégories d'emplois difficiles à recruter selon les secteurs

0

20

40

60

80

100

Industrie Construction Commerce Services Ensemble

%

Ouvrier qualifié Employé Technicien Cadre

Répercussion des difficultés de recrutement sur l'entreprise

53

50

40

29

17

54

48

44

24

22

10 20 30 40 50 60

Impossibilité de répondre à la demande

Augmentation du temps de travail des salariés

Réduction de l'activité

Redéfinition des plans de formation

Recours à une MO ou a des prestataires étrangers

%France CCIP

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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construction, 72% dans le commerce de gros, 68% dans le commerce de détail, et 65% dans lestransports).

Cependant, certains services aux entreprises nécessitant des qualifications élevées sont eux aussiaffectés (architecture, ingénierie, informatique et R&D). Parmi les PME relevant de la circonscriptionCCIP, 73% de celles ayant rencontré des difficultés de recrutement n’ont pas embauché ;

La taille des établissements nuance bien entendu les résultats. Parmi les grandes entreprisesrencontrant des difficultés au niveau national, 65% d’entre elles évoquent des tensions sur lescadres (elles ne sont que 59% au niveau CCIP) alors qu’une minorité de PME signale un problèmesur cette catégorie d’emploi.

Les problèmes de recrutement de chaque branche sont particuliers. En effet, si en règle générale,les difficultés rencontrées sont causées par le manque de candidats et l'inadéquation des formations,les entreprises du bâtiment estiment être plus touchées que les autres par la mauvaise image de leurmétier, celles du commerce ont des difficultés en raisons des conditions de travail qu'elles offrent.Les entreprises du secteur des services estiment, quant à elles, qu'une partie des difficultés est dueaux exigences des candidats58.

58 Source : Enquête CCIP-Médiamétrie 2005

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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CHAPITREII LE POTENTIEL SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE FRANCILIEN EST ELEVE, MAIS IL S'EST EFFRITE

La croissance du progrès technique, son intégration et sa diffusion dans le tissu économique constituentle second facteur de croissance à moyen-long terme décisif.

Concourrant, en liaison avec un niveau élevé de capital humain (stock de connaissances, decompétences et de qualifications), au développement des gains de productivité, le progrès technologique etl’innovation sont un avantage compétitif clairement identifié pour la région Ile-de-France.

Suivant les modèles économiques, l’accroissement de l’innovation dépend plus ou moins fortement del’effort de R&D (en France, les 2/3 des entreprises qui innovent font appel à la R&D, le plus souvent en continu,rarement au coup par coup). Sans en être le seul déterminant59, la R&D continue cependant de jouer un rôleessentiel dans la dynamique de l’innovation qui peut, il est vrai, occuper d’autres domaines que ceux strictementtechnologiques (innovation organisationnelle, commerciale ou financière…). Ainsi, la forte concentration de R&Den Ile-de-France est sans équivoque un facteur de croissance et de compétitivité.

Par ailleurs, cette concentration de R&D figure parmi les facteurs d’attractivité influant, par exemple, surle choix de localisation des firmes étrangères. Elle contribue, en outre, à la dynamique productive et favorise lestransferts de la sphère des connaissances vers la sphère productive.

La concentration des activités de recherche est source de productivité. Elle permet des économiesd’échelle importantes et favorise les externalités technologiques. Aux Etats-Unis, près de la moitié des brevetssont déposés dans seulement quatre zones métropolitaines (Boston, New-York, Los Angeles, San Francisco). Laconcentration est particulièrement stratégique dans le cas des activités liées à l’économie de la connaissance etde l’information. Lorsque les acteurs sont rassemblés, la qualité de l’information transmise est meilleure.L’élément clé reste le contact personnel (voir les travaux de M.Porter (1998), « Clusters and the new economicsof competition »). De nombreuses études confirment le caractère local de la diffusion des idées et de l’innovation,du moins lors de la première phase du processus, la transmission du savoir nouveau en cours de formalisationne pouvant s’effectuer de manière totalement standardisée (exemple de la Silicon Valley).

On sait, de plus, que ce sont les entreprises de haute technologie qui intègrent le niveau et la croissancedu progrès technique les plus élevés, ce qui s’accompagne d’une évolution de la productivité supérieure. Or, lepoids de la haute technologie francilienne en matière d’emploi (700 000 salariés dans un tissu densed’entreprises) est significatif (13,4% de l’emploi salarié régional). Relativement au niveau national, les activités de"high tech" franciliennes pèsent pour plus de 30% dans le total de l’emploi et concentrent 28% des établissements.

2.1. Une concentration forte de la R&D

En 2000, l’Ile-de-France était de loin la première région française en matière de R&D (40,6% deseffectifs de la R&D publique et privée). La concentration est plus forte pour la seule recherche privée (42,8%contre 37,5% pour le public, toutes qualifications confondues). Cette situation est proche de celle de Londres, etparmi les meilleures au plan européen. L’avantage compétitif existe ainsi au niveau national et international.

Concernant les dépenses de recherche et développement, le financement assuré par la région s’élève à45,1% du total national et le poids des dépenses dans le PIB atteignait 3,4% en 2000. Sur les 13,4 milliards

59 Des secteurs à faible intensité de R&D peuvent aussi innover. Par exemple, dans l’édition imprimerie, 1/4 seulement des entreprisesinnovantes investissent en R&D, les informations sont données par les fournisseurs d’équipement. L’innovation peut donc se développersans investissement majeur en R&D.

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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d’euros qui étaient dépensés en Ile-de-France pour la R&D, 69% l’étaient par le secteur privé et 31% par lepublic.

En 2000, 38% des publications scientifiques étaient réalisées en Ile-de-France, et plus de 40 % desbrevets européens provenaient de la région (les régions Rhône–Alpes et PACA arrivent en 2ème et 3ème positionsavec respectivement 10% et 4%).

Ainsi, outre l’avantage compétitif que cette dynamique de l’économie de la connaissance représentepour la région francilienne, elle constitue un enjeu majeur pour la compétitivité de l’économie française dans sonensemble et sa capacité à rattraper le retard qu’elle affiche en matière de R&D.

2.2. Le leadership de la région n'est pas remis en cause au plan national, mais la compétition --------------------internationale est forte

L’effritement du potentiel francilien en matière de recherche publique qui s’est accompagnéd’une réduction du poids de la région dans la recherche privée. La déconcentration souhaitée de larecherche publique a provoqué une chute des effectifs en Ile-de-France de 53,2% en 1982 à 36,5% en2000. Parallèlement, alors qu’il avait connu une forte progression jusqu’en 1992, le nombre de chercheurs dansles entreprises franciliennes n'a cessé de décroître depuis cette date. Les effectifs de R&D privée ont perdu plusde 900 personnes en 5 ans. Néanmoins, le mouvement défavorable s'atténue car entre 1992 et 1995 la chuteavait été de 4000 personnes. Reste que l'évolution est négative alors qu'une croissance de ces effectifs estobservée en province. Ainsi, la contribution de l’Ile-de-France s’est effritée, passant de 72% des chercheurs en1962 à 46,3% en 2000. Cette évolution s’est accompagnée d’un affaiblissement de la part de la rechercheindustrielle privée - bien qu'elle reste prédominante - par rapport à la recherche dans les services, l'agriculture, etla construction puisque les effectifs de chercheurs de l'industrie qui représentaient 86,5% du total en 1995pesaient pour 80,2% en 2000 en Ile-de-France. On observe un mouvement similaire en province. Sur la mêmepériode, on constate un renforcement des effectifs de recherche-développement dans le secteur automobile, lesservices d'ingénierie, et de transports et communications. En parallèle, le secteur de l'électricité et del'électronique perd un quart de ses chercheurs franciliens en cinq ans, mais reste largement en tête devant lesautres secteurs avec 10 000 emplois ETP (équivalent temps plein ; cf. document N6).

> Document N660

Source : IAURIF. La recherche en Ile-de-France. 2004

La baisse des dépôts de brevets dans de nombreux secteurs en liaison avec la désindustrialisation dela région et l’accroissement des délocalisations, y compris dans des domaines qui sont identifiés comme despoints forts de la région.

En effet, la part de l’Ile-de-France dans les dépôts de brevets européens s’élevait à 8% en 199361,elle est tombée à 6,2% en 2001, elle reste cependant, en volume, la première région technologiqued'Europe suivie de près par les régions allemandes de Rhin-Rhur (5,9%), Munich (5,3%), et Stuttgart

60 * : Nombre d’emplois « équivalent temps plein »61 au périmètre GEMACA

Evolution des effectifs de chercheurs de R&D en Ile-de- France par branches entre 1995 et 2000 (en ETP*)

02000400060008000

100001200014000

Agric

ultu

re e

tIA

A

Ener

gie,

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Autre

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Serv

ices

info

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s

Serv

ices

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géni

érie

Effectifs

1995 2000

-Diagnostic sur le développement économique de l’Ile-de-France en 2005

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(3,4%). En ce qui concerne les publications scientifiques, l’Ile-de-France perdait sur la même période 1,2point pour atteindre 5,7% du total européen. Dans cette course à l'excellence, elle n'est pas la seule à lutterardemment. Ainsi, Londres - au premier rang - a aussi perdu du terrain (-1,5 point sur les publicationsscientifiques, et -0,5 point sur les performances technologiques).

L'Ile-de-France souffre de plus en plus de la concurrence de régions qui développent leur potentiel derecherche dans les technologies de pointe (cf. document N7) comme Oberbayern qui est passée de 3,5% desbrevets européens en 1993 à 5,3% en 2003, ou bien encore Rhin Rhur et Randstad. Cependant, elle reste entête dans des domaines clés : la pharmacie-biotechnologies avec 11,2% du total des brevets déposés.

> Document N7 : Les 5 premières régions européennes par domaine technologique en 200162 (% des brevets UE dudomaine déposés par la région)

1 2 3 4 5Chimie – matériaux Rhin Rhur* (13,7%) Rhin Main* (6,5%) Ile-de-France*(4, 9%) Londres (3,2%) Bruxelles (3,2%)Conso. des ménages, BTP Rhin Rhur* (6,6%) Ile-de-France*(3,5%) Stuttgart (3,6%) Oberbayern (3,2) Londres* (3,2%)Electricité, électron. Oberbayern (9,8%) Noord-Brabant / Ile-de-France* (7,7%) Stuttgart / Londres / Stockholm (3,7%)Instrumentation Ile-de-France*(6,1%) Oberbayern (5,9%) Londres / Stuttgart (3,0%) Rhin Main* (3,7%)Transport, mécanique Stuttgart (9,7%) Rhin Rhur* (5,5%) Ile-de-France*(5,4%) Oberbayern (5,0%) Rhin Main* (3,3%)Pharmacie, biotech. Ile-de-France*(11,2%) Londres (7,7%) Rhin Rhur* (3,3%) Rhin Main* / Randstad* (3,7%)Procédés industriels Rhin Rhur* (6,7%) Ile-de-France*(3,7%) Stuttgart (3,1%) Rhin Main* (3,8%) Lombard./Oberb.(2,9%)Tous domaines Ile-de-France*(6,2%) Rhin Rhur* (5,9%) Oberbayern (5,3%) Stuttgart (3,4%) Londres* (3,5%)

Source : IAURIF. 2004. La recherche en Ile-de-France

De façon générale, on constate qu'entre 1993 et 2001, les régions technologiques traditionnelles ont vuleur part relative s'éroder alors que des pôles technologiques secondaires se sont renforcés. Cela est vrai enFrance, mais aussi dans la "banane bleue" d'une manière générale. Ainsi, la région Noord Brabant qui était àl'origine de 2,1% des demandes de brevets de l'Union Européenne en 1993, atteignait 2,7% en 2001. Dans lemême domaine, Stockholm est passée de 1,2% en 1993 à 1,8% en 2001. Ce renforcement relatif n'empêche pasl'Ile-de-France de continuer à se développer dans son domaine de prédilection, les biotechnologies. Aussi, cesont 17% de demandes de brevets supplémentaires qui ont été émises en 2000 par rapport à 1995, une annéepourtant très féconde. Cette force de la recherche francilienne est due pour une bonne partie aux moyensfinanciers qui y sont consacrés (cf. document N8). L'Ile-de-France est en effet la quatrième région d'Europe parson intensité en R&D (calculée en rapportant les dépenses de R&D d'une région à son PIB).

> Document63 N8:Les Etats et régions d'Europe (NUTS 1) qui ont

la plus forte intensité en R&D en 2002

4,33,5

3,12,52,5

2,31,7

4,23,9

3,53,4

2,82,5

1,5 2,5 3,5 4,5

SuèdeFinlandeIslande

AllemagneDanemark

FranceLuxembourg

DE BerlinUK Eastern

FI Manner -SFR Ile de Fra

NL ZuidDK Denmar

%

Source : Eurostat 6/2005. Dépenses et personnel de R&Ddans les régions européennes. Statistiques en bref.

La spécialisation de la recherche privée de l'Ile-de-France peut être appréhendée en reprenant latypologie proposée par l’IAURIF :

• Les activités leaders, placées au centre du système productif francilien, industrielles (industrie automobile,fabrication d'équipements radio, télévision et communication, industrie pharmaceutique, instruments de

62 Source : IAURIF. La recherche en Ile-de-France. Juin 2004Les indicateurs sont calculés par la moyenne triennale des années 1999, 2000, 2001 (* selon le découpage GEMACA)63 Source : Eurostat 6/2005. Dépenses et personnel de R&D dans les régions européennes. Statistiques en bref.

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précision) et de services (informatique). Il s'agit de secteurs innovants qui emploient des personnels trèsqualifiés et produisent une forte valeur ajoutée. Il est logique que les entreprises installent de préférenceleurs laboratoires dans cette région puisqu'elle permet de bénéficier des avantages d'un marché important,des effets d'agglomération, d'infrastructures développées et d'une main d'œuvre qualifiée.

• Les industries déconcentrées. Il s'agit notamment des industries agroalimentaires, de la fabrication demachines et équipements, et de l'industrie chimique. Ces industries se sont progressivement déconcentrées,mais ont conservé une bonne partie de leurs équipes de recherches sur le territoire francilien.

• Les activités faiblement représentées autant sur le plan des effectifs salariés que des chercheurs. Il s'agitdes secteurs "bois, papier, carton, édition, imprimerie,", "textile habillement cuir chaussure", "caoutchouc etplastiques" et "construction navale et matériel de transport terrestre" qui représentent, en Ile-de-France,moins de 25% des effectifs salariés nationaux du secteur, et moins de 10% des effectifs de chercheurs dusecteur (cf. annexe F).

L'analyse de la situation de la recherche francilienne en 1999 (cf. document N9) montre que la régioncapitale est un pôle majeur de R&D au niveau mondial dans certains domaines clés comme la pharmacie-biotechnologies, les machines et la mécanique, et enfin l’électronique et l’électricité.

> Document N9: Part de l'Ile-de-France en France, en Europe, et dans le monde en 1999 (sur la base des brevets européens )Electron.,électricité

Instrumentation

Chimie,matériaux

Pharmacie,Biotechnologies

Procédésindustriels

Machines, méca-nique, transports

Conso. desménages, BTP Ensemble

Ile-de-France/ France 49,4% 42,6% 36,0% 55,7% 31,8% 38,3% 28,5% 40,7%

Ile-de-France/Europe 7,9% 6,5% 3,7% 11,1% 3,1% 5,8% 3,6% 6,2%

Ile-de-France/ Monde 2,9% 2,3% 1,9% 3,8% 2,1% 3,1% 2,6% 2,6%

Source : IAURIF. La recherche en Ile-de-France. 2004

Au niveau national, le poids et la diversité de la recherche en Ile-de-France ne peuvent être atteints pard’autres régions. Pourtant son influence baisse, tout comme celle de la deuxième région française en matière deR&D. En effet, Rhône-Alpes recule également dans le classement européen, perdant du terrain dans lesdomaines des télécommunications, des logiciels et des textiles. En parallèle, d’autres régions françaises, bienqu’à un niveau moindre, entrent désormais dans la compétition au niveau européen.

Dans cette catégorie, la région PACA, Pays de la Loire, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées sont à signaler 64 :

PACA voit progresser sa position dans un nombre élargi de domaines scientifiques et technologiques maisse démarque dans l’aéronautique et les logiciels ;

les Pays de Loire améliorent leur positionnement dans l’aéronautique, l’agroalimentaire, les transports, lestélécommunications et le textile ;

Midi-Pyrénées conforte sa place parmi le groupe de tête du classement européen malgré un recul dansl’aéronautique ;

enfin, la 4ème région française à disposer d’un potentiel scientifique à l’échelle européenne est le Languedoc-Roussillon qui progresse dans le domaine de l’énergie, de la santé, du textile et de l’agroalimentaire.

Malgré la forte croissance des budgets et des effectifs dans certaines régions françaises, la positionfrancilienne n’est pas remise en cause. En 2000, le potentiel de R&D privée de l'Ile-de-France estparticulièrement fort dans les domaines de l'énergie (83,3% des chercheurs privés nationaux du secteurtravaillent en Ile-de-France), l'industrie automobile (75,5%), la construction (65,8%), l'industrie pharmaceutique(64%)65 et les services de transport et de communication (58%). Dans la plupart des secteurs d'activité, la part enIle-de-France des effectifs de chercheurs nationaux est supérieure à la part en Ile-de-France des effectifs salariés

64 Cf. rapport OST et DATAR, 2004.65 Source :IAURIF. La recherche en Ile-de-France. juin 2004

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nationaux, ce qui signifie que globalement et quel que soit le secteur d'activité (à l’exception des servicesinformatiques), l'Ile-de-France accueille de façon plus intensive les activités de R&D alors que le reste de laFrance concentre davantage les activités de production (cf. annexe F). L'un des cas extrêmes est celui del'industrie automobile dont 75% des chercheurs et seulement 20% des salariés se trouvent en Ile-de-France. Cesdonnées confirment le fait que l'Ile-de-France joue un rôle essentiel au sein du tissu économique nationalgrâce à son leadership en matière de R&D, car elle participe au renforcement de la compétitivité desautres régions françaises et de la France dans son ensemble.

La région Ile-de-France peut-elle conserver sa diversité compétitive actuelle s’appuyant sur denombreux domaines d’excellence (équipements électriques et électroniques, automobile, aéronautique,pharmacie, énergie, services informatiques). Est-elle prête pour intégrer et exploiter les enjeux technologiques dedemain ?

Quelle spécialisation technologique, quel positionnement à travers "les clusters" sur les domainesstratégiques au plan international et les points forts avérés et, en parallèle, sur des niches constituant desactivités émergentes qui feront les enjeux de demain ? La question de la mutualisation des moyens et desrisques prend une nouvelle dimension à l'heure où se constituent des pôles de compétitivité en Ile-de-France.

La promotion de pôles de compétitivité aura également à relever des défis dans plusieurs domainespour lesquels des points faibles étaient identifiés :

• La relation entre le domaine de la recherche et celui de la production dans l’entreprise reste à développer.En particulier, les réseaux de recherche et d’innovation entre les PME/PMI et les organismes publics derecherche sont encore trop rares, un fort décalage subsistant entre les besoins des PME et les compétencesdes laboratoires ;

• La question du financement de la recherche et de l’innovation dans le cas particulier des PME doit êtreposée. Aujourd’hui, les PME indépendantes ne réalisent qu’une part faible de l’investissement en R&D (11%au niveau national) et la diffusion de l’innovation vers les petites structures reste insuffisante. La questionmérite d’être reconsidérée dans un contexte redéfini de coopération entre l’Etat et la Région. Faut-il s’inspirerd’expériences étrangères a priori réussies (exemple allemand des Biotech Biorégio) ?

• Quelle sera la coordination la plus efficace des acteurs agissant aux niveaux régional, national et européen.Quelle forme et quels objectifs pour la coordination à l’échelle de la Région alors qu’elle sera dotée denouvelles compétences ?66

2.3. Une recherche spécialisée par départements

Géographiquement, le recherche publique francilienne reste très concentrée. La plupart des laboratoirespublics sont localisés à Paris et dans la petite couronne. Le secteur d'Orsay, les villes d'Evry, et à un degrémoindre Marne la Vallée et Cergy Pontoise accueillent également un nombre important de laboratoires publics.Ainsi, si l’Ile-de-France dans son ensemble est bien classée en ce qui concerne les demandes de brevets, ilexiste de grandes différences entre les départements qui la composent quant à la contribution au potentiel derecherche technologique francilien (cf. Document N10 et annexe H). En effet, Paris est quasiment toujours entête, suivie par les Hauts-de-Seine. La forte part des brevets européens déposés par Paris (4%) dans lesecteur de la pharmacie-biotechnologie est à la base de la puissance de l'Ile-de-France dans ce secteur etmontre le rôle moteur de Paris dans ce domaine. Si les performances des départements franciliens dans lesautres domaines sont moins tranchées, ils n’en reste pas moins que Paris, les Hauts-de-Seine, et les Yvelinesont un poids déterminant au niveau européen dans les secteurs clés comme l’électricité-électronique. -

-

66 Ainsi, dans le domaine des aides directes aux entreprises relatives au développement industriel et à l’innovation, les DRIRE perdentleur compétence au profit de la région. Les DRIRE apporteront aux collectivités territoriales leur expertise industrielle et continueront àmener des actions collectives qui seront la déclinaison régionale de préoccupations nationales.

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> Document N10 : Les cinq premiers départements franciliens par domaine technologique en 2001 (part des brevets européens en %)Domaine / rang 1 2 3 4 5Chimie - matériaux Paris (0,9) Hauts-de-Seine (0,8) Yvelines (0,7) Essonne (0,5) Val-de-Marne (0,4)Conso. Des ménages, BTP Paris (1,3) Hauts-de-Seine (0,7) Yvelines (0,7) Val-de-Marne (0,4) Essonne (0,4)Electricité, électron. Paris (2,1) Hauts-de-Seine (1,9) Yvelines (1,1) Val-de-Marne (1,0) Essonne (0,5)Instrumentation Paris (1,4) Hauts-de-Seine (1,2) Val-de-Marne (1,0) Yvelines (0,9) Essonne (0,6)Transport, mécanique Yvelines (1,2) Hauts-de-Seine (0,9) Paris (0,8) Val-d'Oise (0,5) Val-de-Marne (0,5)Pharmacie, biotech. Paris (3,0) Hauts-de-Seine (2,0) Val-de-Marne (1,5) Yvelines (1,3) Essonne (1,1)Procédés industriels Paris (1,2) Yvelines (0,9) Hauts-de-Seine (0,8) Val-de-Marne (0,4) Val-d'Oise (0,4)Tous domaines Paris (1,6) Hauts-de-Seine (1,2) Yvelines (1,0) Val-de-Marne (0,7) Essonne (0,6)

Source : IAURIF. La recherche en Ile-de-France. 2004 (Pourcentages calculés : part des brevets européens)

Au niveau français, l'Ile-de-France se classe toujours en première place en termes de publicationsscientifiques par rapport aux autres régions, mais sa part varie de 43,6% dans le domaine de la recherchemédicale en 1999 à 25,5% en biologie appliquée - écologie67. Les autres catégories où l'Ile-de-France sedémarque sont : les mathématiques (41,9% des publications nationales), la physique (41,5%), la biologiefondamentale (40,3%), les sciences de l'univers (33,6%), les sciences de l'ingénieur (33,1%), et la chimie (28%).La répartition de la production scientifique au sein de l'Ile-de-France est assez inégale, mais chaque départementest leader dans au moins un domaine particulier (cf. document N11, et annexe G).

> Document N11 : Les spécialisations scientifiques des départements franciliens en 200168 :

DépartementsBiologieAppl.-

Ecologie

Biologiefonda-

mentaleChimie Mathéma

-tiques Physique Recherchemédicale

Sciencesde

l'Univers

Sciencesde

l'ingénieurToutes

disciplines

Paris 0,6 1,3 0,7 1,6 0,8 1,2 0,9 0,5 1,0Essonne 0,6 0,8 1,4 2,0 3,4 0,2 1,1 1,1 1,0Hauts-de-Seine 0,2 0,7 0,8 0,6 1,1 1,1 1,7 1,4 1,0Val-de-Marne 0,3 1.1 0,6 0,6 0,4 1,7 0,4 0,6 1,0Yvelines 2,6 1,5 0,8 1,6 0,5 0,5 1,2 1,6 1,0Seine-Saint-Denis 0,7 0,6 1,1 2,3 0,9 1,2 0,3 1,0 1,0Seine-et-Marne 0,4 0,2 0,8 5,6 1,2 0,4 1,8 3,3 1,0Val-d'Oise 0,3 0,3 1,1 5.7 1,2 0,9 0,5 1,5 1,0Ile-de-France 0,6 1,1 0,8 1,6 1,3 1,0 1,0 0,8 1,0

Source : IAURIF. La recherche en Ile-de-France. 2004

2.4. L’Ile-de-France perd du terrain dans l'industrie de haute technologieLes régions leader en matière de haute technologie en Europe se situent en Allemagne. En effet, le

Bade-Württemberg, la Bavière, et la région Rhin Rhur concentrent respectivement 6,3%, 6% et 5,1% de l'emploidans la haute technologie au niveau européen en 2002. L'Ile-de-France, qui se situe en quatrième position, seplace loin derrière puisqu'elle n'en regroupe que 3,9%69 ( soit 679 000 personnes).

Dans le domaine particulier de la haute technologie industrielle, l'Ile-de-France est caractérisée par unphénomène préoccupant de décrochage. (cf. infra 2.2. La désindustrialisation de l'Ile-de-France). En effet, entre1993 et 2003, la région capitale a vu baisser fortement ses effectifs salariés industriels dans quasiment tous lesdomaines technologiques. Si l'on respecte la classification de l'OCDE qui distingue haute, moyenne-haute,moyenne faible, et faible technologie (cf. annexe I), il apparaît que le nombre de salariés industriels qui travaillentdans la faible et la moyenne-faible technologie a baissé de 25% en dix ans alors que la baisse est beaucoup pluslimitée au niveau national (cf. document N12). Mais l’évolution la plus inquiétante concerne les emplois de hautetechnologie qui se réduisent d’un quart entre 1993 et 2003 alors que les effectifs dans ce domaine neconnaissent qu’une baisse de 6% au niveau national (cf. document N13). Seuls les emplois de moyenne-hautetechnologie semblent résister, même s'ils disparaissent à un rythme plus rapide en Ile-de-France qu'au niveaunational.

67 Source : IAURIF. 2004. La recherche en Ile-de-France.68 Indices de spécialisation scientifique calculés à partir de la part européenne dans les publications scientifiques69 Source : IAURIF. 2004. La recherche en Ile-de-France.

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> Documents N12 et N13___________________________________________________________________________

Source : Calculs CCI Versailles-Yvelines-CCIP à partir des données UNEDIC et selon le classement des technologies de l'OCDE (cf annexe I)

La diminution des effectifs de salariés industriels en France et leur chute en Ile-de-France a pour effetde réduire de façon importante la part de l'emploi salarié industriel francilien dans l'emploi salarié industrielnational. La diminution la plus visible concerne la haute technologie puisque la part de l'Ile-de-France passe de40,3% des emplois du secteur en 1993 à 31,2% en 2003 (cf. document N14). Les activités de hautetechnologie sont inégalement touchées par cette baisse. En effet, au niveau national et sur 10 ans, leseffectifs qui travaillaient dans la "fabrication de machines de bureau et de matériel informatique" et la "fabricationde moteurs, génératrices et transformateurs électriques" ont été réduits d'environ 30 %. Mais, au cours de cettepériode, le nombre de salariés qui travaillaient dans la "fabrication de composants électroniques" a augmenté de 42 %.

Le même constat peut être fait pour les trois autres catégories de technologie. Par exemple, lenombre de salariés travaillant à la "fabrication d'appareils domestiques", sous-secteur des biens deconsommation qui relève de la moyenne-faible technologie, a baissé de 43% en 10 ans alors que les effectifs dusecteur voisin de la "fabrication de bijoux et instruments de musique" sont restés stables au cours de la mêmepériode. Les entreprises dont les activités sont classifiées dans la faible technologie ont été globalement plustouchées que les autres par les pertes d'emplois, mais il peut y avoir de fortes différences entre des catégoriestrès voisines. Ainsi, au niveau national, les effectifs des sous-secteurs "filature et tissage" et "fabrication d'étoffeset d'articles à mailles" ont vu leurs effectifs diminuer de moitié alors que ceux du sous-secteur "fabrication deproduits textiles" sont restés quasiment stables au niveau national de 1993 à 2003.

Ainsi, quel que soit le niveau de la technologie, l'Ile-de-France se désindustrialise à un rythme plus rapidequ'au niveau national. A court terme, cela engendre du chômage; à moyen terme, ce peut être un facteur deperte de savoir-faire et de compétitivité, surtout si ces diminutions d'effectifs touchent la haute technologiecomme c'est le cas à l'heure actuelle en Ile-de-France.

> Document N14 :

Source : Calculs CCI Versailles-Yvelines - CCIP à partir des données UNEDICet selon le classement des technologies de l'OCDE (cf annexe I)

Evolution des emplois salariés dans la haute et moyenne-haute technologie industrielle en Ile-de-

France et en France (base 100 en 1993)

707580859095

100105

1993 1995 1997 1999 2001 2003Haute tech. France Haute tech. Ile de FranceMoy-haute tech. France Moy-haute tech. Ile de France

Evolution du nombre d'emplois salariés dans la faible et moyenne - faible technologie industrielle en Ile-de-France et en France(base 100 en 1993)

707580859095

100105

1993 1995 1997 1999 2001 2003Moy-faible tech. France Moy-faible tech. Ile de FranceFaible Tech. France Faible Tech. Ile de France

Part de l'emploi salarié industriel francilien dans l'emploi salarié industriel français en fonction du

niveau technologique40,3

24,3

12,716,6

31,2

22,8

9,514,8

0

10

20

30

40

Haute Technologie Moyenne-HauteTechnologie

Moyenne-FaibleTechnologie

Faible Technologie

1993 2003

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CHAPITREIII

LES RESEAUX DE COMMUNICATION EXISTANTS SONT RELATIVEMENT PERFORMANTS MAISDES MAILLONS SONT MANQUANTS AU NIVEAU DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORTTANDIS QUE L'AMENAGEMENT NUMERIQUE DU TERRITOIRE EST INEGAL

3. 1. DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORTS PERFORMANTES MAIS INCOMPLETES

Les objectifs de la politique des transports en Ile-de-France sont de deux ordres :

- maintenir et accroître le rayonnement régional, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale;- veiller à assurer un développement durable du territoire (économie, social et environnement) et une

meilleure qualité de vie quotidienne des Franciliens, notamment grâce à la mise en œuvre du Plan deDéplacements Urbains et de ses déclinaisons locales.

Les réseaux de transport doivent donc être adaptés à ces approches. Plusieurs grands axes de réflexions etd’actions guident la politique des transports pour les années à venir :

Le rayonnement international de l’Ile-de-France nécessite une ouverture satisfaisante vers l’étranger, etimplique donc une meilleure desserte terrestre et des capacités de développement des aéroportsinternationaux (Roissy CDG, Orly, Le Bourget), des grandes gares parisiennes et de banlieue (Massy,Marne-la-Vallée, Roissy) et des infrastructures portuaires (liaison avec le Havre, futur canal Seine-NordEurope). L’enquête téléphonique70 effectuée par la CCI Essonne en septembre 2004 est à cet égard trèsinstructive. Elle montre que l'existence d'Orly est essentielle pour l’activité de près de 70 % de cesgrands comptes et qu’une éventuelle remise en cause de la plate-forme serait pénalisante pour deuxétablissements sur trois. 80 % des chefs d'entreprises interrogés estiment que l’amélioration de l'offreaérienne, en particulier vers l'étranger, serait un plus pour leur activité.

De même, afin d’éviter la congestion tant redoutée des réseaux terrestres, les grands axes decontournement routiers et ferrés (A86, A104-Francilienne, interconnexion des lignes TGV, magistralefret,…) , à l’échelle de la région et du Bassin Parisien, devront être intégralement réalisés dans le but defaciliter les échanges interrégionaux et le transit européen.

Priorité a aussi été donnée au développement des transports en commun : ils représentent deux tiers desinvestissements en transport dans le Contrat de Plan pour la période 2000-2006. Ils visent essentiellement àrenforcer la desserte tangentielle des territoires en périphérie de la zone dense de la région parisiennequi était jusque là essentiellement structurée par des liaisons radiales entre ces territoires et la capitale. Cecirépond à l'évolution de la demande suite au "desserrement" des populations et des emplois.

• L’offre de transport en commun doit être actualisée pour répondre aux évolutions des horaires d’unepartie de plus en plus importante des actifs ou de certaines catégories d’actifs dont les besoins endéplacement correspondent à des horaires décalés.

• En ce qui concerne les marchandises, la place de l’Ile-de-France doit être consolidée comme pôleéconomique et logistique de premier rang à l’échelle européenne. En effet, la logistique, exercée dans desconditions optimales, peut continuer à constituer un véritable atout pour la région Ile-de-France, et faire de laFrance un centre logistique de choix. Mieux prendre en compte les exigences des activités logistiques dansla planification des transports afin d’améliorer la qualité des infrastructures existantes et développerl’intermodalité apparaît ainsi comme une priorité.

- Le rôle de la route est prédominant (dans les flux avals), du fait même de la logique de distribution quiconduit à un éclatement rapide des flux et des lots, et implique une desserte directe du commerce ou duclient destinataire final. Il le restera s’il n’y a pas d’incitation à l’utilisation des autres modes, là où ils sont

70 Enquête réalisée auprès de 104 établissements de 200 salariés et plus (soit plus de 52 000 salariés au total)

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pertinents. La réduction des impacts des flux des véhicules (poids lourds et utilitaires légers) dans lacirculation globale s’impose donc, notamment par l’harmonisation des règlements communaux, les choix delocalisation des sites, la régulation des flux générés et certains regroupements sur la même plate-formelogistique avec mutualisation des entrepôts et optimisation des circuits de distribution.

- L’importance des activités de fret aérien n’est plus à démontrer pour l’attractivité et le développementéconomique de la région, mais également pour l’économie nationale. La conséquence d’une réductionarbitraire du trafic aérien lié au fret aurait donc un impact sérieux sur l’économie française. En effet, selonl’étude de HEC Junior Conseil71 sur les environs de l'aéroport Roissy-CDG, « 60% des entreprises déclarentque dans ce cas, elles délocaliseraient partiellement leur distribution à l’étranger et envisageraient uneaugmentation des stocks de produits finis également à l’étranger.

- Le rail peut constituer un mode de transport pertinent pour certains types de marchandises et surtout pour delongues distances, si les services proposés sont améliorés (fiabilité, ponctualité, sécurité, compétitivité). Larégion parisienne bénéficie à ce titre d’une situation privilégiée, à la confluence de plusieurs grands axes.

- Les voies d'eau navigables, importantes en Ile-de-France, représentent un mode de transportcomplémentaire tout à fait intéressant pour certains types de fret et pour des usages touristiques voire detransport en commun de passagers qu'il est nécessaire de développer, celles-ci étant loin d'être saturées etprésentant un bilan environnemental positif.

3. 2. LA COUVERTURE NUMERIQUE DU TERRITOIRE COMPORTE DES TROUS

Deux constats majeurs ont été établis : la faiblesse d’une offre concurrentielle dans certains secteurs(cf. annexe J) de l’Ile-de-France (qui a un impact sur le maintien de prix d’accès élevés) et le manqued’infrastructures de télécommunications en Seine-et-Marne, dans les Yvelines, en Essonne et sur une partie duVal-d'Oise.

Si toutes les entreprises parisiennes peuvent bénéficier d'une offre concurrentielle dans l'accès àInternet, ce n'est le cas que de 19% des entreprises de l'Essonne et 15 % des entreprises du Val-d'Oise. C'est làle principal frein pour l'accès à Internet des entreprises dans la grande couronne. A plus long terme, cela peutavoir un impact négatif important sur les performances de ces entreprises et sur leur possibilité de répondre auxdemandes de la clientèle avec des moyens modernes. Cette situation peut aussi handicaper les entreprisesfranciliennes par rapport à la concurrence internationale puisque, à titre d'exemple, 94% des entreprisesfinlandaises utilisent Internet.

La libéralisation du secteur des télécommunications et l’application des seules lois du marché n’ont paspermis l’équipement de ces zones du territoire considérées comme non solvables par les opérateurs. Aussi faceà l’insuffisance de couverture en réseau haut débit de certaines parties du territoire, il est apparu à différentsacteurs que seules les collectivités territoriales pouvaient pallier l’absence de l’initiative privée en s’impliquantplus fortement dans la construction de réseaux de télécommunications à hauts débits. Les opérateurs estimentque les collectivités locales pourraient mobiliser des fonds auxquels le secteur privé n’aurait pas accès pourinvestir dans les infrastructures de télécommunications. Elles les mettraient ensuite à leur disposition contribuantainsi à l’essor d’une saine concurrence au niveau local.

Le rôle des collectivités territoriales dans l’essor de la demande

Le cas de l'Agence de développement pour l'Est de l'Angleterre est révélateur de cette démarche :l’agence lance une campagne d'opinion destinée à faire s'exprimer la demande de haut débit dans le but deconvaincre les opérateurs de mieux desservir cette zone. Le site "Demand Broadband" ("Exigez le haut débit" !)

71 « L’impact du fret aérien sur les environs de l’aéroprots de Roissy-Charles-de-Gaulle » février 2004

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permet aux entreprises (et aux individus) d'indiquer leur intérêt pour une connexion haut débit. Une carte desdéclarations d'intérêt est accessible en ligne.

En France, France Telecom annonçait en juin qu’il fournirait une offre ADSL dès que 100 demandesauraient été émises dans une même zone, sous réserve que les collectivités territoriales se chargent de lesrecueillir. Cette proposition a provoqué une opposition des collectivités territoriales refusant de travailler pour lecompte de l’opérateur historique…

Tandis que certains pays sont montrés comme des modèles (la Suède par exemple), la comparaisondes situations de différents pays européens révèle certaines tendances : le prix est un critère majeur dans ladécision de s'abonner; les pays où la couverture est la plus étendue sont les mêmes que ceux où les débitscommercialisés sont les plus importants. Le développement du haut-débit ne se fait pas uniquement en réponseà une demande ou au développement d'un contenu mais correspond aussi à une politique d'offre. Le taux decouverture du territoire n’a pour le moment que peu de rapport avec la pénétration de l’Internet haut débit ;l’impact des politiques nationales semble plus limité que celui des politiques locales.

Dans ce contexte, le choix français s’est orienté aujourd’hui vers la modification des règles juridiquesavec l’adoption le 21 juin 2004 de la Loi pour la Confiance en l’Economie Numérique(LCEN) et l’article L.1425-1du Code Général des Collectivités territoriales permettant l’intervention des collectivités territoriales dans laconstruction d’infrastructures de réseaux de télécommunication et le développement d’expérimentations.Néanmoins, une réticence certaine apparaît chez les représentants des collectivités territoriales, relayant en celale sentiment des élus locaux franciliens. La prise en charge du déploiement des réseaux de télécommunicationsdevrait alourdir les budgets locaux tout comme les transferts de compétences liées à la décentralisation. Auxproblèmes financiers peuvent être associés celui des limites de compétences techniques des agents territoriaux.Une collectivité doit effectivement se doter d’une équipe à part entière vouée au développement numérique deson territoire

La comparaison des situations des différents pays européens montre que l’essor du haut débit sesituerait dans la recherche de la bonne combinaison entre l’accessibilité des réseaux et des technologies,l’appropriation locale des technologies, la mobilisation des acteurs et des tarifs adaptés.

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CONCLUSION

A l'issue de ce diagnostic régional, un relevé des avantages révélés, des avantages menacés, etenfin des freins à la croissance en Ile-de-France a pu être établi. Cette synthèse rappelle les nombreux atoutsde la région sur le plan national et international et ouvre des pistes de réflexion sur les défis à relever par larégion dans un avenir proche.

Avantages révélés Avantages menacés Risques et freins à lacroissance

Activité &Croissance

Taille & qualité du marché

Accessibilité au marché

Croissance de la population activefaible et chômage élevéTaux d’activité faibles

Croissance du PIB limitéeInadéquation des qualifications sur

le marché du travail

Diversité des activités &Spécialisation dans secteurs-

clésDiversité des activités

Perte de dynamisme dans le secteurdes services, en particulier des

services aux entreprises.Mutations industrielles

Richesse & Revenu parhabitant élevés

Compétitivité &Attractivité

Dynamique et concentrationde la R&D

Valorisation et diffusion del’innovation . Lien recherche-entreprises. Lien public-privé,financement de la recherche

Qualité de l’enseignement etde la formation

Hébergement et accueil desétudiants, thésards et chercheurs

étrangers insuffisantsCapital humain

(quantité et qualité) Qualité de vie- environnement Coût de la vie, coût et accès aulogement

Niveau de productivité(industrie & services)

Place financière(volume et qualité)

Attractivité vis-à-vis desgroupes internationaux

Fiscalité des entreprises au niveauglobal

Fiscalité locale pénalisante (logiqued’implantation)

Immobilier d’entreprises(volume et qualité)

Coût élevéOffre inadaptée à certains besoins

Qualité des réseaux detransports & de

télécommunications

Saturation de certainesinfrastructures de transports

Inégalités d’accès aux Hauts Débitset à la concurrence

Rayonnement en matière deCongrès & Salons et Tourisme

Avantages comparatifs dégradésvis-à-vis de concurrents européens.Prise en compte dans les politiquespubliques globalement insuffisante

Gouvernance &Responsabilité

Publique

Adéquation entre les limites duterritoire économique et du

territoire politique

Gouvernance régionale et locale(articulation à définir entre les

niveaux communal, intercommunalet régional)

Source : CCIP

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TABLEAUX DE SYNTHESE

> L' emploi salarié dans l'industrie (hors énergie) de 1994 à 2003 en Ile-de-France et dans les régions concurrentesPoids national enEffectifs

1994Effectifs

2003Taux de croissanceglobal 1994-2003

Taux decroissance annuel

moyen 1994 2003Rhône-Alpes 466 923 455 902 -2,4 % -0,3 % 12,3 % 12,7 %Nord Pas de Calais 279 258 250 559 -10,3 % -1,2 % 7,4 % 7,0 %Pays de la Loire 244 054 265 937 9,0 % 1,0 % 6,4 % 7,4 %PACA 140 812 146 483 4,0 % 0,4 % 3,7 % 4,1 %

Ile-de-France 689 657 560 405 -18,7 % -2,3 % 18,2 % 15,6 %top 4 113 1047 1 118 881 -1,1 % -0,1 % 29,8 % 31,2 %Industrie France 3 793 009 3 589 707 -5,4 % -0,6 % 100,0 % 100,0 %

Source : UNEDIC

> L'emploi salarié dans les services de 1994 à 2003 en Ile-de-France et dans les régions concurrentesPoids national enEffectifs

1994Effectifs

2003Taux de croissanceglobal 1994-2003

Taux decroissance annuel

moyen 1994 2003Aquitaine 353 142 478 536 35,5 % 3,4 % 4,1 % 4,4 %Nord Pas de Calais 486 344 643 360 32,3 % 3,2 % 5,7 % 5,9 %Pays de la Loire 399 721 544 288 36,2 % 3,5 % 4,7 % 5,0 %PACA 673 294 877 348 30,3 % 3,0 % 7,9 % 8,1 %Rhône-Alpes 830 034 1 087 392 31,0 % 3,0 % 9,7 % 10,0 %

Ile-de-France 2 580 579 3 105 932 20,4 % 2,1 % 30,2 % 28,5 %top 5 2 742 535 3 630 924 32,4 % 3,2 % 32,1 % 33,4 %Services France 8 548 061 10 879 391 27,3 % 2,7 % 100,0 % 100,0 %

Source : UNEDIC

> L'emploi salarié dans les services aux entreprises de 1994 à 2003 en Ile-de-France et dans les régions concurrentesPoids national enEffectifs

1994Effectifs

2003Taux de croissanceglobal 1994-2003

Taux decroissance annuel

moyen 1994 2003Aquitaine 60 902 106 533 74,9 % 6,4 % 3,3 % 3,7 %Nord Pas de Calais 91 658 168 611 84,0 % 7,0 % 5,0 % 5,8 %Pays de la Loire 78 622 139 141 77,0 % 6,5 % 4,3 % 4,8 %PACA 126 016 200 817 59,4 % 5,3 % 6,8 % 6,9 %Rhône-Alpes 180 834 284 715 57,4 % 5,2 % 9,8 % 9,8 %

Ile-de-France 732 758 1 061 209 44,8 % 4,2 % 39,7 % 36,4 %top 5 538 032 899 817 67,2 % 5,9 % 29,2 % 30,9 %Services aux entrep. France 1 844 469 2 913 382 58,0 % 5,2 % 100,0 % 100,0 %

Source : UNEDIC

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87

> Evolution de la structure de l'emploi salarié par branches en Ile-de-France, en province et en France entre 1994 et 2003

France Ile-de-France ProvinceLibellé 1994 2003 Variation Effectifs 1994 2003 Variation Effectifs 1994 2003 Variation EffectifsAGRICULTURE 0,1 0,1 0,0 601 0,0 0,0 0,0 32 0,1 0,1 0,0 569Industries agricoles et alimentaires 3,7 3,4 -0,3 31 354 1,7 1,4 -0,3 -6 820 4,4 4,0 -0,4 38 174Industrie des biens de consommation 5,6 4,0 -1,7 -141 564 6,0 4,6 -1,4 -33 760 5,5 3,7 -1,8 -107 804Industrie automobile 2,0 1,8 -0,2 11 200 1,7 1,6 -0,2 101 2,1 1,9 -0,2 11 099Industries des biens d'équipement 5,7 4,8 -0,9 -19 146 5,2 3,7 -1,5 -39 774 5,9 5,2 -0,7 20 628Industrie des biens intermédiaires 10,8 8,7 -2,0 -85 146 4,8 3,1 -1,7 -48 999 12,9 10,6 -2,3 -36 147Energie 0,5 0,5 -0,1 1 938 0,4 0,4 0,0 1 421 0,6 0,5 -0,1 517INDUSTRIE 28,4 23,2 -5,2 -201 364 19,8 14,7 -5,1 -127 831 31,4 25,9 -5,5 -73 533CONSTRUCTION 8,7 8,0 -0,8 71 151 7,5 5,9 -1,7 -38 497 9,2 8,7 -0,5 109 648Commerce 19,0 19,0 0,0 415 365 18,6 18,1 -0,5 47 324 19,2 19,3 0,1 368 041Transports 4,4 5,0 0,6 186 892 3,6 4,0 0,4 27 166 4,7 5,3 0,6 159 726Activités financières 4,1 3,7 -0,3 34 692 7,2 6,8 -0,4 10 523 3,0 2,7 -0,3 24 169Activités immobilières 2,3 2,1 -0,2 18 716 4,0 3,5 -0,5 -6 566 1,6 1,6 0,0 25 282Services aux entreprises 13,5 18,4 4,9 1 068 913 20,6 27,1 6,5 328 451 11,0 15,6 4,5 740 462Services aux particuliers 7,2 8,0 0,8 280 372 8,7 9,9 1,2 78 420 6,7 7,3 0,7 201 952TOTAL SERVICES MARCHANDS 50,5 56,1 5,6 2 004 950 62,7 69,4 6,7 485 318 46,2 51,8 5,6 1 519 632Education, santé et action sociale 8,9 9,5 0,6 287 747 6,3 6,7 0,4 37 866 9,8 10,4 0,6 249 881Administration 3,4 3,2 -0,2 38 633 3,6 3,3 -0,3 2 169 3,3 3,1 -0,2 36 464TOTAL SERVICES 62,8 68,8 6,0 2 331 330 72,6 79,4 6,8 525 353 59,3 65,3 6,0 1 805 977Activité inconnue 0,0 0,0 0,0 -217 0,0 0,0 0,0 -212 0,0 0,0 0,0 -5TOTAL EMPLOIS SALARIES 100 100 0,0 2 201 501 100 100 0,0 358 845 100 100 0,0 1 842 656

Légende :Colonne "1994" : Part de chaque secteur et sous secteur dans les effectifs salariés totaux (France, Ile-de-France, province) en 1994Colonne "2003" : Part de chaque secteur et sous secteur dans les effectifs salariés totaux (France, Ile-de-France, province) en 2003Colonne "Variation" : Evolution (en point de pourcentage) de la part de chaque secteur dans les effectifs totaux entre 1994 et 2003Colonne "Effectifs" : Nombre de salariés gagnés ou perdus par secteur entre 1994 et 2003Source : Calculs CCIP à partir des données de l'UNEDIC

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TABLE DES ANNEXES

Annexe A : Croissance annuelle moyenne de l'emploi et de la VA par région sur la période 2001-2002.

Annexe B : Taux de chômage en Ile-de-France en décembre 2004 par zone d’emploi.

Annexe C : Evolution de l'emploi salarié industriel en France et en Ile-de-France de 1994 à 2002.

Annexe D : Part de la Branche "services aux particuliers" dans le total de la VA régionale en 2001.

Annexe E : Part de la Branche "services aux entreprises" dans le total de la VA régionale en 2001.

Annexe F : Forces et faiblesses de la R&D des entreprises en Ile-de-France en 2000.

Annexe G : Les spécialisations scientifiques des départements de l'Ile-de-France en 2001.

Annexe H : Les spécialisations technologiques des départements de l'Ile-de-France en 2001.

Annexe I : Répartition des activités industrielles (NES 114) selon leur niveau technologique.

Annexe J : Nombre d'opérateurs offrant un service de haut débit sur la commune.

Annexe K : Population francilienne vivant dans un foyer allocataire du RMI en 1999.

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Annexe A

Calcul CCIP à partir des données sur l'emploi de l'UNEDIC et des VA en valeur par région et par secteur de l'INSEE

Croissance annuelle moyenne de l'emploi et de la VA par région en 2001 et 2002

0,4

2,2

1,0

0,4

0,6

1,4

0,7

0,5

4,8

0,2

0,7

0,7

3,5

1,6

0,1

3,1

1,2

1,8

0,7

1,3

3,0

1,0

1,4

1,2

3,3

4,1

3,6

3,2

2,8

4,3

3,8

3,0

4,4

3,2

2,6

3,0

5,0

3,9

3,2

5,2

4,2

4,3

3,5

3,8

4,5

3,3

3,9

3,6

0 1 2 3 4 5 6

Alsace

Aquitaine

Auvergne

Basse-Normandie

Bourgogne

Bretagne

Centre

Champagne-Ardenne

Corse

Franche-Comté

Haute-Normandie

Île-de-France

Languedoc-Roussillon

Limousin

Lorraine

Midi-Pyrénées

Nord - Pas-de-Calais

Pays de la Loire

Picardie

Poitou-Charentes

Provence - Alpes - Côte d'Azur

Rhône-Alpes

Province

France

%Emploi Valeur ajoutée (en valeur)

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Annexe B : Taux de chômage en Ile-de-France au quatrième trimestre 2004 par zone d’emploi

source : DATAR

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Annexe C

Calculs CCIP à partir de données UNEDIC

Evolution de l'emploi industriel en France et en Ile-de-France entre 1994 et 2003

6,2

-48,1

-7,7

6,5

-17,5

4,1

-1,1

1,2

-9,3

-11,4

-29,7

-9,7

-0,8

-2,5

4,9

-5,4

-11,3

-37,8

-12,1

-4,4

-20,9

0,2

-26,9

-18,7

-21,3

-26,8

-31,7

-42,2

-31,7

-31,4

-15,5

-18,7

-50 -30 -10 10

Agro-alimentaire

Habillement, cuir

Edittion, imprimerie, reproduction

Pharmacie, parfumerie, entretien

Equipements du foyer

Automobile

Construct navale aéro et ferroviaire

Equipements mécaniques

Equipements électriques et electron.

Industrie des produits minéraux

Industrie textile

Industrie du bois et du papier

Chimie, caoutchouc, plastiques

Métallurgie

Composants electriques et electron.

Ensemble industrie

%

France Ile de France

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Annexe D : Part de la branche « Services aux particuliers » dans la VA régionale en 2002

source : DATAR

91

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93

Annexe E : Part de la branche « Services aux entreprises » dans la VA régionale

source : DATAR

3

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94

Annexe F

source : IAURIF. 2004. La recherche en Ile-de-France.

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Annexe G : Les spécialisations scientifiques des départements de l'Ile-de-France en 2001

source : IAURIF. 2004. La recherche en Ile-de-France.

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Annexe H : Les spécialisations technologiques des départements de l'Ile-de-France en 2001

source : IAURIF. 2004. La recherche en Ile-de-France.

95

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jAnnexe I : Répartition des activités industrielles (NES 114) selon leur niveau technologique (nomenclature OCDE)

• La Haute technologieC31 Industrie PharmaceutiqueC45 Fabrication d'appareils de réception, enregistrement, reproduction son et imageE13 Construction aéronautique et spatialeE31 Fabrication de machines de bureau et de matériel informatiqueE33 Fabrication d'équipements d'émission et de transmissionF62 Fabrication de composants électroniques

• La moyenne - haute technologieC32 Fabrication de savons, de parfums et de produits d'entretienC46 Fabrication de matériel d'optique et de photographie, horlogerieD01 Industrie automobileE23 Fabrication d'équipement mécaniquesE32 Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriquesE34 Fabrication de matériel médicochirurgical et d'orthopédieE35 Fabrication de matériel de mesure et de contrôleF41 Industrie chimique minéraleF42 Industrie chimique organiqueF43 ParachimieF44 Fabrication de fibres artificielles ou synthétiquesF61 Fabrication de matériel électrique

• La moyenne faible technologieC42 Bijouterie et fabrication d'instruments de musiqueC43 Fabrication d'articles de sport, de jeux et industries diverses et C44 Fabrication d'appareils domestiquesD02 Fabrication d'équipements automobilesE11 Construction navaleE12 Construction de matériel ferroviaire roulantE14 Fabrication de cycles, motocycles, matériel de transport n.c.a.E21 Fabrication d'éléments en métal pour la constructionE22 Chaudronnerie, fabrication de réservoirs métalliques et de chaudièresE24 Fabrication de machines d'usage généralE25 Fabrication de machines agricolesE26 Fabrication de machines-outilsE27 Fabrication d'autres machines d'usage spécifiqueE28 Fabrication d'armes et de munitionsF13 Fabrication de verre et d'articles en verreF14 Fabrication de produits céramiques et de matériaux de constructionF45 Industrie du caoutchoucF46 Transformation des matières plastiquesF52 Production de métaux non ferreuxF55 Fabrication de produits métalliques

• La faible technologieC11 Industrie de l'habillement et des fourruresC12 Industrie du cuir et de la chaussureC20 Edition, imprimerie, reproductionC41 Fabrication de meublesF11Extraction de minerais métalliquesF12 Autres industries extractivesF21 Filature et tissage et F22 Fabrication de produits textilesF23 Fabrication d'étoffes et d'articles à mailleF31 Travail du bois et fabrication d'articles en boisF32 Fabrication de pâte à papier, de papier et de cartonF33 Fabrication d'articles en papier ou en cartonF51 Sidérurgie et première transformation de l'acierF53 Fonderie et F54 Services industriels du travail des métaux

Source : Chambre de Commerce et d'Industrie de Versailles- Saint Quentin en Yvelines

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Annexe J : Nombre d’opérateurs offrant un service haut débit sur la commune en décembre 2004

source : IAURIF. 2004. La recherche en Ile-de-France.

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Annexe K : Population francilienne vivant dans un foyer allocataire du RMI en 1999

98

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100

Chambre régionale de commerce etd’industrie Paris - Ile-de-France

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