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Dictionnaire Des Plantes Medicinales 1895-Dr. a. Heraud

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PLANTES Mfinif.mD E S C R IP T IO N , H ABITA T ET CULT UR E RCOLTE, CONSERVATION, P A R T IE ACTION USAOES MEMORIAL PHYSIOLOGIQUE DES MA L / .D ! E S THRAPEUTIQUE Prcdo t jic t r v o t o i R u u AU P O IX T Dg VUS * tn L E S L A N T C * M X C SK A L C * R A f t M A C K U IIQ L 'C KT M U S IC A L

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USITE

COMPOSITION C H I M I Q U E , F O R M E S P H A R MA C E U TI QU E S ET* D O S 2 I *' DANS L E T R A I T E M E N T

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P O T A X fQ U C ,

A K CLtl^ VCT A D L t A t 'X DES

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r i l O P l u t r f t * M E D IC A L E S

PAR L E }Y A . H R A U D Pharm acien en chef c!c la m nrine Profeueur clt < m le decin? natale de Toulon >TR O ISIM E DITIONR I V U I X T ACGMKXTKK DK LTCDK DE PtAXTBS NOU VU.LBMKNT IM P L O Y K U

A v e c 2 9 4 fig u r e I n te r c a l e * d a n v le e s t e

\> L IB R A IR IE

PARISJ.-B. B A I L L I R Eet

FILS

1 9 , RUE HAUTBPBUILLE..19

*

PRFACE

La mdecine, ds son berceau, emprunta au rgne vgta! la plupart de se remdes. Plus tard seulement, elle fit appel aux substances tires des animaux et des vgtaux. Les premier botanistes furent des mdeins, et ccst grce leurs patientes tudes que la botanique a devanc les autres branches de lhis toire naturelle dans la voie du progrs. Cette science, si en honneur chez les anciens mdecins, semble pourtant frappe dune certaine dfaveur auprs des praticiens de notre poque. Les causes de cet injuste discrdit sont nombreuses*, jen retiendrai deux seulement. En premire ligne, on doit placer la prfrence que lon accorde aux remdes trangers sur les remdes indignes. Cette prf rence ne date pas dhier; Pline la signalait dj. Cest l, en cITet. une disposition naturelle de l esprit humain, toujours plus port estimer ce quil ne possde pas ou ce qui est rare et chef, que ce quil possde et voit croitre ses pieds (Virey). Les Chinois recherchent notre petite sauge, les Orientaux notre ang lique, notre valriane. Nous leur demandons leur th, leur sn, leur casse. Notre sol nourrit pourtant des vgtaux pour le moins aussi actifs que ceux que produisent les rgions lointaines ; laconit, la belladone, le colchique, la digitale, le nerprun, la scille, etc., nont rien envier, comme activit, certaines plantes tires grands frais des pays trangers. A part le quinquina, toutes les plaites trangres trouvent des succdans en France. ' . D'un autre ct, la chimie nest point trangre ce ddaih.

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prfac*

pour les tudes botaniques. Avec la dcouverte des alcalodes, on put croire que l'tude des plantes mdicinales tait devenue sans objet, puisquil a t possible dextraire, de toutes celles qui prsentent une certaine activit, un ou plusieurs principes d'une administration sre et facile et dun effet prouv. Cette proposition est vraie dans un grand nombre de cas, et, sil en tait toujours ainsi, les mdicaments vgtaux nauraient plus leur raison dtre. L exprience a pourtant dmontr que souvent on ne saurait attribuer lun des principes immdiats dune plante, quelque nergique quil soit dailleurs, les mmes proprits m dicales-qu la plante elle-mme; la quinine ne reprsente pas plus le quinquina que la morphine ne reprsente lopium; la digi* taline, l aconitine, suivant leur mode de prparation, prsentent des effets thrapeutiques diffrents. E t puis cette substitution de la chimie la botanique, de l'al calode ou de l extrait la plante, est-elle toujours possiblo? Oui, < la ville; mais la campagne, o le mdicament4 chimique,o le mdicament tranger font souvent dfaut au praticien, que faire? Le mdecin va-t-il rester dsarm, alors qu'autour de lui la col line et le vallon, la prairie et la fort lui fournissent de prcieux auxiliaires, quil peut appeler lui, enrler sous ses ordres, cette seule conditioh de savoir les reconnatre et les distinguer des espces voisines, inutiles ou dangereuses? Poser la question, eest la rsoudre. En thrapeutique vgtale, deux cueils se prsentent quil faut . craindre et viter : la crdulit des anciens, dont la singulire con fiance accordait les proprits les plus actives aux vgtaux les ' plus inoffensifs, et le ddain souvent mal justifi des modernes. ' Rendre justice aux produits trangers au sol natal, mettre con' tribution ceux que la nature offre journellement nos yeux : telle est la double lAche que je me suis impose. Celte deuxime dition nest point dailleurs une simple rimpreision.. Le travail primitif a t revu avec soin et a subi toutes le* modification et additions que-ncessitaient les rcentes acqui sitions de la science.

Aprs avoir indiqu les noms franais et latins de chaque plante, ainsi que les noms vulgaires les plus connus, je signale la famille et sil y a lieu la sous-famille dont elle fait partie, et je termine par ltymologic. Dans la description qui vient ensuite, je me suis efforc de rendre aussi exact et aussi complet que possible le tableau dea caractres propres faire reconnatre le vgtal ; ces description* ont t traces soit daprs nature, soit, pour les espces exoti ques, daprs les auteurs les plus recommandables; quand la chose est possible, je dsigne lpoque laquelle la fleur arrive l panouissement, le fruit la maturit. Je complte les indica tions relatives la botanique, en faisant connatre le pays dans lequel croit la plante et les soins lui donner au cas o il est indispensable de la cultiver. Je moccupe ensuite d numrer les parties du vgtal usites en mdecine, dexposer les prcautions que lon doit avoir pour les rcolter et les conserver ; je passe alors lexamen des pro* prils physiques et chimiques de ces substances, et lindi cation : 4 Des modifications quon leur fait subir pour faciliter leur emploi en mdecine; 2 Des doses auxquelles on les prescrit ; 3 Des mdicaments quil faut viter de leur associer et de ceux qui peuvent les suppler. Ji> termine enfin p3r lexpos de laction que chaque plante exerce sur l conomie animale, et des applications, soit ration nelles, soit empiriques, dont elle a cl lobjet. J ai fait prcder cette tude : 1" par des considrations gn rales sur le choix, la rcolte, la conservation des plantes, leurs formes pharmaceutiques les plus usuelles; 2 par une classification .des plantes daprs leurs proprits mdicales avec clef dichoto mique. Elle se termine par un mmorial thrapeutique. L ordre alphabtique est celui que jai adopt. Sans doute il, a linconvnient de rompre les analogies soit bojaniquesi soit m dicales, que permettent dailleurs de rtablir la classification

V JIf

PAPAC

daprs les proprits, le mmorial thrapeutique et la toUe gn rale des matires ; msis, par contre, cest le plus propre faciliter les recherches. C'est par consquent celui qui contenait le mieux jtour un ouvroge pratique destin rsumer ce que la botanique mdical offre de certain, et par suite de rellement important. d ouvrage est accompagn de figures qui reprsentent les traits des plantes les plus intressantes, ainsi que les produits les plus remarquables quelles fournissent au commerce. j ai voulu tre court et prcis, et j ai voulu donner ce que la botanique mdicale prsente de plus positif et de plus important, c'esV--dire ce que doivent savoir les tudiants en mdecine cl en pharmacie, pour leurs examens, les praticiens, pour l exercice de leur art. ' J'a i voulu en mme temps tre utile ceux qui, la campagne, ?i l on est souvent loign de tout secours mdicol, 6adonnent 'lude des plantes ; ce travail leur permettra soit de substituer une eapce absente une espce analogue, soit denrayer la marche 4e la maladie en attendant l arrive du mdecin, soit de distinguer le plantes inertes des plantes actives ou vnneuses, soit enfin d'indiquer aux pauvres gens dont les ressources ne sont pas tou' jours en harmonie avec le luxe des pharmacies de la ville des ' remdes quils ont pour ainsi dire sous la main. J ai cherch me mettre la porte de tous par la clart des descriptions, par la prcision des dtails, par l abondance des renseignements. Je serai heufeux si j ai pu inculquer au lecteur le go^dc la botanique et augmenter sa confiance dans les proprits des plantes. Dans cette troisime dition, il a t fait dimportantes addi tions pour les plantes nouvellement introduites en mdecine; Je ; dteral notamment : le Cascara sagrada,\& Condurango, le Geissospermum lave, l'Hamamelis virginica, VHydrastis canacUnsis, le Kamala, le Kawa-Kawa, la Kola, Je Laurier rose, le Marrba blatte, le Parera brava, le Piment de Cayenne, le Strophantus hispidut, le Viburnup prunifolium, etc., *' . Hra u d .

P R IN C IP A U X

A U T EU R S

C IT S

IA ch . A d . o n A od. D on. D on. D ry a n d e r. U ry. D iin y . D iib . D u c h art r c . D u fb . K lirlia rJ t. llljr h . K n d k cbor. E iid l. F a lc o o e r . F a le . Fe. F ce. F o r t !. F o r a i. F l ck ig e r. F l c k . F rie*. G *rto. C ay. G a i. G o d r. G o m . e l B rot. G ra b . G r e . o u O re n . G u ib . lia n e . lia y . H oir. H ook. H o u tt. H ow . H uda. U . B. M o . O srtn e r. G *y- . G a lk m o . G odron G o m cr. t B ro rr o . G ra b a m . G re n ie r. G u ib o u rt. H a n fo .:k . H a y n e. H uifm nnn. H ook cr. llo u t lu y n . H ow ard. Hudfron. H u m b o ld t e t Bon* plan d H o m h o ld t Bin|laul e t K u n th . J a c q u in . J u fs ie u . K % rnpfer. K a ro lin . K a rtte io . K iriloff. K lo s is ie b . K och . K o s i^ c t /k y . K u n ib . L in n . L in n U. LabiMartlifcrG Laga*&n. L a m b e r t. L a m a rck . L am ourou x. L r e ill . L h n t ie r . L in k . L o b e ). L o i* e lc u r D e ^ lo n j ebanijvs. L yn cbyo. M a r lio s . M a lth ioS t. Mi* rat. M ich a u x . M ille r . M iq u eL M a*u ch. M o m a. M oon.

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J te q . Ju*. K a*m pf. K tr. K ar*t. K ir.

KLK ocb. K o s t. K u n th . L . o u L in . L. f. o u L in . dU . Lab. Lag. Lam b. Lam . f /u n x . L r. L l^ r . L io k . L ob. L o i*. L yog. M a ri. M a t. M r. M ic b . M il. M iq . M a. M o l. M oon.

PRINCIPAUX AUTEURS CITES Moauin-Tondon. Montsi. Murray. Mutit. Nect von Etenbetk. Olivier. Pli*sot de Beauroit. Paulet. Pelletan. Perrotlet. Peraoon. Plumier. Pohl. Huiz et P.ivon. Hampon.H eu.

Riw*. Roquet. Homoc. Ko'.h. Koxburgh. Royle. Huvnphius. Silirffer. Schiede Scblechlendal.

Sclirad. Scop. Ser. Sieb. Soi. Spch. Spreng. 8 loin. Sw. T. ou Tour. Ton TU. ou Thun. Thw. Tri cl Pl. Tul. Tur. Tus. Tent. W . o o 'W ild . W . et Kit. W U . Wed. Wond. Wjght.

Schrader. Scopoli. Senn g. Sieber. Smith. Sjch. Sprenge!. Steinheil. SwarU. Tourneort. Tnor*. Tbunherg. Thwaitea. Triant et Planchoo. Tulasne. Turner. Tu Mac. Vcnlenat. Willdcnow. Waldatein et KitaW bel. Wallich. Weddel. Wendland. Wfcht.

NOUVEAU D IC T IO N N A IR EDES *

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PLANTES MDICINALESPREMIRE PARTIEL E S P L A N T E S M D IC IN A L E S E N G N R A L

Choix, rcolta, conservation, classification et formes pharmaceutiques des plantes.Oans larl de gurir, il nest possible dutiliser les plantes crois sant naturellement ou par lintervention de lhomme quautant quon saura les connatre, les choisir, les rcolter, les conserver. Du mo ment que, ces conditions ayant t remplies, on sera en possession de la matire premire, il restera encore lui faire revtir une forme telle quelle puisse servir de mdicament. Il nest donc pas inutile, avant d'etudier chaque plante en particulier, dexposer duno manire gnrale les rgles qui prsident : 1 Au choix des vgtaux; ' 2a A leur rcolte; 3* A leur conservation; 4 A leur classification d'aprs leur action physiologique et leur effet thrapeutique ; 8 Aux formes pharmaceutiques qu'ils empruntent. Ces indications, qui forment lintroduction de notre travail, seront prcdes des quelques notions relatives la composition et la nu trition des plantes, ainsi quaux principes immdiats quelles ren ferment.I . C o n sid ra tio n s p r lim in a ire s .

4. C o m p o s it io n c n u t r it io n d e s p la n te . Chacun sait que loAquon brle une plante, on obtient comme rsidu de la combusMiRAkO. f U S U S VO.

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LES PLANTES MDICINALES

tion une certaine quantit de cendres formes par les substances minrales et consistant en sois de chaux, de magnsie, de potasse, de soude, en silice ci en oxyde de fer qui ont chappe la destruc tion. Cea matriaux entrent peine pour un vingtime dans le poids de la plante, et souvent ce chiffre est moins lev ; les autres parties constituantes ont disparu par laction de la chaleur, car elles sont formes de principes soit naturellement gazeux (lhydrogne, l'oxy gne, l'azote), soit capables, comme le carbone, de revtir la forme gazeuse en entrant dans certaines combinaisons chimiques. Ces principes, que lon rencontre non seulement dans les divers organes .de la plante, mais encore dans les substances produites par lacte vgtatif (fcules, sucres, gommes, huiles, essences, corps gras), ont t nomms pour cette raison des lments organiqxs. Lorigine des substances diverses que prsente lorganisation v gtale a t parfaitement mise en lumire par la science moderne ; cest la graine, lair ou au sol que la plante a emprunt les ma triaux ncessaires leur laboration. Cest dans le sol que les ra cines puisent les principes minraux solubles, et cest la sve qui les distribue dans lorganisme. Les lments organiques ont pour origine leau HO, lacide carbonique COa et lammoniaque AzH*. La plante, admirable appareil de rduction (Dumas), absorbe les corps complexes que je viens dnumrer, les dcompose en leurs l ments et s'assimile tout ou une partie de ces lments. L atmosphre et le sol sont donc les rservoirs de ces principes nutritifs. L atmosphre fournit l'eau sous forme de pluie, de neige, de rose; elle fournit de loxygne, de lacido carbonique, de lam moniaque, parfois de lacide nitrique la suite des pluies dorage, parfois aussi des poussires salines contenant du sel marin, dos sulfates de potasse, de chaux, de magnsie. L azote atmosphrique, _ n'tant pas assimilable, nintervient pas dans la nutrition; cest par ulte dans lammoniaque qu'il faut chercher lorigine principale de laxote des plantes.- Il convient dajouter que lacide nitrique des nitfites que le sol renferme ou qui y sont dposs comme engrais, en ubliaant une dcomposition sous linfluence des matires organi* que en vole de dsagrgation, peut se transformer en eau et en am- . monlaque et par suite ajouter un certain apport dazote la nutrition. Le carbone n'a quune origine, lacide carbonique. Ce sont les feuilles et les parties vertes des vgtaux qui ont pour mission de dcomposer cet acide en oxygne et en carbone; cette rduction s'opre par lintermdiaire des parties vertes et sous linfluence de la lumire solaire. Le carbone est assimil; loxygne est en partie assimil, en partie rejet dans l'atmosphre. Cet effet cesse dans . lobscurit. L atmosphre n'est point dailleurs la seule source o le

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CONSIDRATIONS PRLIMINAIRES

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vgtal puise du carbone, les racines voni en chercher dans tes matires organiques en dcomposition dans le sol. L oxygne pro vient soit de leau, soit de l'acide carbonique. Lhydrogne est fourni par leau, lammoniaque et les matires organiques. 2. D e p r in c ip e I m m d ia t e t d e l e u r fo r m a t io n . Le? principes immdiats sont les rsultats de cette absorption et dos r ductions qui la suivent. Ces principes, auxquels les plantes doivent leurs proprits mdicales, sont trs nombreux, et on les a divises en trois classes suivant leur composition. A. Dans la premire classe, on range les composs ternaires for ms de carbone, doxygne et dhydrogne, ces deux derniers dans la proportion voulue pour former de leau, si bien quon peut les reprsenter par du carbone et de leau : de l le nom d'hydrates de carbone quon leur donne quelquefois; ils ont pour formule C,2H*0*; ils comprennent la cellulose, lamidon, les fcules, 1rs gommes, les mucilages, linuline, la lichnlne. On range galement dans cette classe les divers sucres, tels que le sucre de canne ou saccharose C,ill,,0I, le sucre de fruit incristallisable ou lvulose C,,H2 *, le 01 sucre de raisin ou glycose C*ll**0*2 le sucre interverti, qui nest , qu'un mlange de glycose et de lvulose, provenant de la raction que les acides vgtaux et les ferments particuliers contenus dans les fruits exercent sur le sucre de canne. B. La deuxime classe contient des acides vgtaux dans lesquels loxygne est en excs sur les proportions de leau. Ce sont les acides oxalique, tartrique, citrique, tannique, gallique, mconique, peclique, malique; ce dernier est le plus rpandu dans lorganisation vgtale. La pectine, que lon trouve dans les fruits arrivs un tat de maturation avance, fait galement partie de cette cat gorie. C. Dans une troisime classe, nous rencontrons des principes chez lesquels lhydrogne est en excs sur les proportions qui constituent leau ; seulement ici tantt le principe est azot, tantt il ne lest pas. Parmi les principes non azots de celto catgorie, nous trou vons : 4 Des substances neutres (amygdaline, bryonine, colocynthine, convolvuline, crocine, daphnine, digitaline, esculine, gaaeine, glycyrrhizlne, Jalapine, salicine, santonine, saponine, etc.), apparte nant la catgorie des glycosides, cest--dire des corps suscep tibles de se ddoubler en glycose et en un ou plusieurs principes nouveaux sous linfluence des ferments et par laction de certains ractifs; 2 Des substances colorantes (catchine, acide cachoutannique, aloetine, etc.);

LES PLANTES MDICINALES

8 Une modre ligneuse constituant le squelette vgtal, donnant la plante sa rigidit ot compose surtout de lignose, de lignonc, de llgnln et de llgnrose; 4 Des matires grasse;,' de la cire, du caoutchouc; 8 Des huiles essentielles, les unes liquides, les autres solides la tmpratureordinaire, le camphre par exemple; 6 Des rsines, des baumes; 7 Des acides, tels que les acides benzoque, cancique, colomblque, Ipcacuanhlque. Dans une deuxime srie azote, nous trouvons : i Des substances plastiques, telles que l'albumine, la lgumine ou casine vgtale, la fibrine : leur composition peut tre repr sente par du carbone et de lammoniaque unis aux lments o leau ; 29 Des bases vgtales, atropine, brucine, cinchonine, codine, delphfne, mtine, morphine, narcotinc, narcine, quinine, solanine, Strychnine.ZI. le o tto n ou o h o lx des planton. C a ra c t re s botaniques, p h ysiq u es ot ch im iq u e s d is U n o tllo d e ces plan te.

Est-Il possible de reconnatre des signes certains si une plante possde des proprits thrapeutiques? On comprend combien il serait Important au point de vue de la pratique mdicale de don ner une solution rigoureuse cette question. Malheureusement, si lon essaye de se servir des signes indiqus par les auteurs, on arrive du'simples prsomptions, jamais des certitudes. Nous allons pas ser ces signes en revue. 8. Signature des plante. Les anciens n'prouvaient aucun embarras pour attribuer aux plantes certaines proprits; ils pen saient en effet que la forme, la couleur du vgtal indiquaient clai rement son emploi. Cest ce quils appelaient la signature de la plante {de iignum, signe). Ainsi les racines suc rouge, la garance, leratanhla, A cause de leur couleur, devront tre prescrites dans les hmorrhogles ; les plantes suc jaune, lalos, la rhubarbe, guri ront les maladies du foie; les semences dures et pierreuses du grmH seront efficaces contre la gravelle, les saxifrages venus sur les rocher* seront llthontriptiques. La forme, daprs eux, tait un carac tre non moins sur; le cabaret ou oreille dhomme sera utile dans los maladies de l'oreille, la viprine contre la morsure du serpent, la pulmonaire dans les affections du poumon. Le temps a fait jus tice de Ce* opinions errones et souvent dangereuses, quacceptail ans peine la robuste confiance do nos aeux.

LECTION OU CHOIX DES PLANTES

B

K. F a m ille d e l a p la n t e e t p r o p r i t s m d ic in a le d e p r in c i p a le fa m ille s v g t a l e . Depuis longtemps, on a remarqu, et

le Candolle a coordonn ces observations, que souvent les vgtaux dune mme famille naturelle prsentaient une grande conformit dons leurs qualits alimentaires, mdicales ou toxiques. Ce sont ces analogies bien constates qui ont permis certains navigateurs de tirer bon parti des vgtaux quils voyaient, pour la premire fois, dans des pays inexplors. Cependant cette identit de proprit nest point rigoureusement absolue, et lon rencontre souvent des exceptions dont limportance nchappera personne quand on saura que certaines familles, celle des Solanes par exemple, peu vent fournir les aliments les plus sains et les poisons les plus redou tables, puisque nous voyons la pomme de terre, laubergine, la to mate places ct de la belladone, de la Jusquiame, du daluro, etc. Ces rserves faites, voici les principales proprits mdicinales des familles de plantes dcrites dans louvrage.

A l g u e s ................

Vermifuges, alimentaires, servant la prparation de l'iode. A k e n t a c e s .......... corces astringentes, fruits alimentaires. A k o jia c k es ............ Racines fculentes, quelquefois aromatiques et ex citantes. A m p k l id e s (Vitaces). Rafrachissantes, bchiques. Ap o c y n e s ............ Acres et irritantes. AtiisroLociiiKus.. . Amres, aromatiques, quelquefois un peu cres et aromatiques. A n o D E S ..;........ Fculentes et souvent cre3 et purgatives, devenant alimentaires quand on les a dbarrasses de leur suc caustique. A$ci.KP/ADACES... Racines cres, stimulantes, quelquefois-mtiques et sudoriCques, corce purgative, suc laiteux cre el amer. A c iu n t ia c e s ........ Stimulantes, rafrachissantes. B a l s a m if ix e s . . . . Toniques. BsnDnioes. . . . . . corce astringente; baies acides et rafrachissantes. BontiAGiNES........ llucilagineuses, lgrement diaphoniques, quelque fois astringentes et mme un peu narcotiques. Campanulacie 3 . Lobbliacks. Amres, souvent cres, mtiques. C a x n a b in b s ........ Feuilles narcotiques. CAPBironAcES . . Feuilles astringentes, fruits laxatifs, corces purga tives, fleurs mucilagineuses, diaphoniques. CAHYOPiiYLi.Acf.Es. lgrement aromatiques ou faiblement toniqnes. C hampignon ........ Vnneux, alimentaires.

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LES PLANTES MDICINALES

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ChnopomacI m .. Douces, mucilagineuscs, sucrecs, quelques-unes cres et odorantes. CLftUACin (Outlifres). Contiennent un suc laiteux plus ou moins cre et purgatif, cres et irritantes. CouancACiu (MUnthaces). Diurtiques, purgatives. CojartM......... Feuilles et corces astringentes. Amandes souvent alimentaires, produits rsineux, stimulants, vermi fuges. Coktoltd ic ta s.. Les racines contiennent un suc laiteux cre et forte ment purgatif. CoftUUkii........ Astringentes. CmKartaw......... Stimulantes, antiscorbutiques, alimentaires, graines olagineuses. CccciUKTAciw.... Les fruits souvent alimentaires et laxatifs, quelquefois mtiques et purgatifs, les racines quelquefois pur gatives, drastiques, graines mucilagineuses, ola gineuses. DAVHNOTcizs (Daphnaces). Acres, corrosives. DtMACis.......... Astringentes, amres. Entixtrs.......... Acerbes, astringentes, diurtiques. BvMonsuctK* ... Acres, caustiques, vnneuses, purgatives. Filigaoes (Fougres). Rhizomes astringents, fbrifuges, feuilles aroma tiques, astringentes, bebiques. Pm iATitACflKS....... Toniques. Gwtianaces...... Amres, toniques, fbrifuges. GlUMWiES......... Alimentaires, adoucissantes, quelquefois diurtiques, diaphoniques. iLtomiss............ Aromatiques, stimulantes. Imotu............. ... Bulbes fculents et en m e temps mtiques et pur m gatifs; stigmates du safran excitants, emmnagogues. J polande ......... corce astringente, feuilles stimulantes, astringentes, rsolutives, fruits alimentaires. LaDitci............. Aromatiques, stimulantes diffusibles ou bien simple ment toniques, emmnagogues, sudorifiques, anti spasmodiques. IiAtmofici (Lauraces). Aromatiques, excitantes, sdatives. LiflVMiXXuici. ... Alimentaires, purgatives, astringentes, toniques, c.icitantes. LtortHAWhu....... Alimentaires, amres, toniques. I/UA6iM ......... Alimentaires, diurtiques, purgatives. Lofiosi........... Graines olagineuses, adoucissantes, mollientes, quel quefois purgatives. LoaAKiACiii....... Amres, fbrifuges, ttaniques. Ltcomdiaom.... Spores absorbantes. M auao I m ......... Feuilles et fleurs adoucissantes, molliefites, quelque fois purgatives. H taiiM m cilM .. Racines amres, toniques et astringentes, graines souvent narcotiques.

LECTION OU CHOIX DBS PLANTES

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M o r e s............... . Diurtiques (paritaire). Les fruits rafrachissants (ntilrw). M t r is t ic a c e s . . . . Aromatiques, stimulantes. My r t a c b s ............ Toniques ou stimulantes, suivant que la matitp as- tringente ou lhuile volatile prdominent. Ol a c e s .............. Feuilles et corces amres et astringentes, toniques, fbrifuges, fruits donnant de l'huile, sve donnant de la manne. Ox b e I l if k r e s ........ Toniques, excitantes, aromatiques, diffusibles, quel quefois alimentaires, quelquefois toxiques. OncHioKEs............ Tubercules fculents, alimentaires, fruits stimulants. P a l m ie r s ............... Alimentaires, adoucissants, pectoraux, astringents. PAPAvnACfiES Calmantes, narcotiques, stupfiantes,quelquefois caus tiques et rubfiantes, graines olagineuses. P ip r a c e s ............ Excitantes, sialagogues. P o l y g a l k k s .......... vacuantes, altrantes, mtiques, expectorantes. Les racines du genre krameria trs astringentes. P o l y c o s e s .......... Astringentes, toniques, fruits quelquefois alimentaires. ItENONCULAcftes.... Vnneuses, cres, purgatives, pispaetiques, graines cres et amres. R iia m n e s .............. Feuilles et corces amres, astringentes, toniques, baies purgatives, quelquefois douces, sucres, mucilagineuses. R o s a c e s .............. Astringentes, toniques, vermifuges. R u b ia c k s .............. Racines cres, mtiques, purgatives ou diurtiques, corces presque toujours amres, astringentes, to niques et fbrifuges. R u t a c e s .............. Amres, excitantes, toniques, fbrifuges. Sapindaces.......... Vnneuses, cres, narcotiques, le paullinia tonique et astringent par exception. S apo tac es ............ Souvent lactescentes, suc tenace, un peu cre et amer. ScnoFLABiES____ Peu d'unit darfs l'action mdicale, les unes amres, purgatives, les autres soit aromatiques, soit molx lientes. l.a digitale diurtique, tonique du cur. S i m a r o e b e s ........ Amres, toniques. S m ila c es (Asparagines). Alimentaires, apritives, diurtiques, mtiques. S o l a n a c e s .......... Gnralement vnneuses, quelques fruits et tuber cules alimentaiies. S t v r a c a c e s ........ Balsamiques, stimulantes. S y n a n t u r e s (Composes). Am res, toniques, stimulantes, emmna- . gogues, fbrifuges, sndorifiques, diurtiques, an tispasmodiques, sialagogues, sternutatoires, quel quefois narcotiques. TRmNTBAcEs... Stimulantes, astringentes. T erss 7 robmiaces. Stimulantes. T i l a c e s .............. Bractes et fleurs antispasmodiques, calmantes et l grement sudorifiques, feuilles mucilagineuses, moilientes.

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LES PLANTES MDICINALES

Uhtic4b$........... Diurtiques, Ioniques. Les figues adoucissantes, laxa tives. Valbianis .... Racines amres, toniques, stimulantes, fbrifuges, , antispasmodiques, sudoriflques, vermifuges VionnrtM......... Adoucissantes, calmantes, racines mtique. ZrooPHti.tdEs.... Bois sudorifique. .

8. Form er des plantes. La forme de la plante tant de tous les caractres physiques celui qui frappe le plus nos sens, il ny a rien dextraordinaire que l'on ait essay de faire intervenir ce ca ractre pour jif^cr priori des proprits mdicinales dun vgtal. De Candolle a mme formul ce sujet le prcepte suivant : 1 Los mmes parties ou les sucs correspondants des plantes du mme genre jouissent de proprits semblables; 2 Les mmes parties ou les sucs correspondants des plantes de la mme famille Naturelle jouissent de proprits analogues. Il suit de l que plus les plantes ont danalogie de forme, plus la si militude des proprits est grande; de sorte que, si lon connat bien les proprits de l'une delles, on en dduira celles de toutes les plantes du groupe. On prut opposer cette rgie de nombreuses exceptions ; quoi do plus dissemblable, par exemple, au point de vue physiolo gique que laction des feuilles de la cigu et celle des feuilles du cer feuil, malgr la ressemblance de ces organes! Nanmoins on peut ad mettre que celle rgle est vraie en gnral, et cest sur elle quon sap puie dons la recherche des succdans. 0. Saveur d e s p la n t e s . Le got comme la vue peuvent nous nlder reconnatre les proprits mdicinales des plantes. En effet, une plante insipide est gnralement inerte, bien quici encore les exceptions soient nombreuses, puisque la cigu, un grand nombre do champignons dltres, sont insipides. Par contre, si une plante oit lapide, elle jouira d'une activit ordinairement en rapport avec la lapldlt quelle prsente. 7. O d e u r des p la n t e s . Les indications fournies par lodeur nont pas une grande valeur, puisque des plantes trs nergiques ont compltement inodores. On peut dire pourtant que Jabicnce complte dodeur, Jointe linsipidit, dnote un manque complet dactivit. Dailleurs lodeur des plantes napparat souvent point Immdiatement, et alors il faut froisser, dchirer lorgane, pour en dveloppor Pnrome. La dessiccation, qui fait perdre leur odeur beaucoup de plantes (violettes, roses), lexalte au contraire chez plu sieurs aulrei (rhizome diris, fleurs de melilot). 8. Couleur de plantes. L importance de ce caractre est

LECTION OU CHOIX OP.S PU N T ES

0

minime ; on peut pourtant le faire servir tablir quelques prsomp tions. La couleur blanche parat tre lindice dune faible activit, sauf toutefois pour les Crucifres dont les espces fleurs blanches sont des antiscrbutiques plus nergiques que celles fleurs jaunes ou autrement colores. La couleur verte indique 1 acerbit dans les fruits (verjus, ner prun) et dans les parties vertes non soumises Ptiolement. La couleur rouge clair annonce l'acidit dans les fruits, le rouge fonc Vastringence (roses de Provins, racines de fraisier) ; le jaune indique souvent les toniques amers (aune, arnica, racines de gen tiane cl de rhubarbe). La couleur noire ou brune est souvent le signe dune action dl tre (belladone, cabaret), on doit mm* se. mfier de toute plonto qui prsente la couleur noire sur une partie quelconque de sa sur face (aconit, cigu6). 9. C o m p o s it io n Im m d ia te . Si les caractres physiques que nous venons de passer en revue ne peuvent fournir des indications prcises sur les proprits des plantes mdicinales, II en est tout autrement de lanalyse chimique immdiate. En effet, non seulement la chimie spare les principes immdiats, mais encore fait connatre leur proportion dans la plante ; ds lors, si lon tient compte des effets que ces corps produisent sur lorganisme, il sera possible de prvoir, avec suffisamment dexactitude, laction dfinitive de la plante quon tudie. Si le mucilage, la gomme, la fcule, le sucreabondent, on peut considrer le vgtal comme relchant, adoucis sant, mollient. Le tannin et lacide gallique communiquent aux plantes l'astringence et une action tonique; les huiles volatiles les rendent stimulantes; cest par les acides vgtaux que les fruits sont rafrachissants, temprants. Les plantes doues de proprits nergiques doivent cet effet la prsence dune ou de plusieurs bases puissantes, la quinine, la morphine, la strychnine, la vratrine, etc.10. P r o c d d ic h o t o m iq u e e t t a b le a u d ic h o t o m iq u e d e fa 'm llIcH Indigne* d o n t le? p la n t e s fig u r e n t dan.n e e liv r e .

Dans une herborisation, si au lieu de rechercher quelles sont celles des plantes trouves qui possdent des proprit mdicinales, on se proposait seulement de reconnatre, pour les rcolter, les plantes d crites dons ce livre, on y arriverait par lemploi dune mthode artificielle, connue sous le nom de mthode analytique ou de clef analytique. Son principe est dopposer toujours lun lautre deux caractres entre lesquels il soit facile de se prononcer, et denchaner successivement une srie de ces oppositions, dont la dernire coml. %%

*0

LES PLANTES MDICINALES

prend la plante dont on recherche le nom. Ces clefs peuvent pr senter plusieurs formes ; une des plus habituelles consiste runir des phrases deux par deux, quelquefois par trois, rarement par quatre laide daccolades. Chaque accolade porte des numros qui con duisent de l'une lautre. Cest cette forme que nous avons adopte dans le tableau suivant; voici de quelle manire il faut procder dans les recherches que lon entreprend avec son secours. Supposons que lon veuille dterminer la mauve sauvage (Malva sylvestris), qui croit spontanment en France, on consultera la table dichotomique, page H , et lon trouvera dabord laccolade 1. Plantes phanrogames, cest--dire dans les quelles on distingue lil nu des tamines i. et des pistils............ ............................. 2 Plantes cryptogames, c'est--dire dans lesquelles on ne peut distinguer ni tamines ni pistils... 5 6 La (leur obfKrve ayant des tamines et un pistil, on passe laccolade 2. Organes sexuels entours dune enveloppe flo rale 3 Organes sexuels nus. Arbre de haute taille feuilles pennes.............................. Olacbs (genre fraxinus). La fleur portant une enveloppe florale, on passe laccolade 3. Plantes hermaphrodites monoques ou polvgames................................................ 4 Plantes dioques........................................ 4 9 La mauve tant hermaphrodite, il y a lieu de consulter laccolade 4. . | Eavloppe florale colore ou herbace............ 5 *{ rduite ltat dcaille........ 47 Ici, lenveloppe florale tant colore, on choisit laccolade S. ' j Corolle papllionace. 40 tamines rarement li8.1 bras, fruit sec.............................. LcuMiNEusEs-PAPiuoNAcEs. ( Corolle non papilionace............................... 6 La oorolle ntant pas papilionace, ou va laccolade fi. Fleuri Insres sur un rceptacle en capitule J entour d'un involucre plusieurs folioles.... Sykantbr& s. *' Fleura ni renfermes dans un rceptacle, ni dis poses en capitule involucr....................... 8 Comme on ne rencontre point Ici de capi tule!. et que les fleurs ne sont pas renfer-

I

LECTION OU CHOIX DES PI ANTES

H

mces dans un rceptacle, on opte pour l'accolade 8. ( 2 enveloppes florales.................................. 8.] 1 seule enveloppe florale (sur 2 rangs), les 3 ( externes simulant quelquefois ua calice......... La mauve prsentant un calice et une co rolle, on passe laccolade 9. . { Corolle polypUle................... ................... 3-( Corolle monoptale..................................... La corolle tant polyptale, il y a lieu de consulter laccolade 10. f Ptales indpendants du calice insrs avec les m , tamines sur le rceptacle.................. ........ ( Ptales insrs avec les tamines sur le calice... Les ptales tant Indpendants du calice, on passe laccolade 11. tamines nombreuses soudes en un tube que recouvre lovaire, ptales quelquefois runis, par les filets staminaux..................................... Ma l v a c e s .

36

*0 23

1 8

\ tamines nombreuses, soudes en faisceau...... 42 tamines nombreuses libres, fruit sec.............. 1 3 10 tamines au plus, libres........................... 1* Les tamines tant soudes en un tube, la plante que lon tudieCSl Une MALVACR.

On cherchera alors la table alphabtique le mot Malvaces; on saura ainsi quelles sont les plantes de la famille qui ont t dcrites dans ce livre, et on verra quelle est la description qui se rapporte la plante tudie. Il est vident que lon aurait pu faire pour les genres et les es pces une clef dichotomique analogue celle des familles; mais ceci ntait gure compatible avec la forme de ce livre, et de plus nous aurait entrane hors des bornes que nous nous tions fixes. Il sera facile de suppler cette insuffisance en consultant une Flore franaise, celle de Gillet et Magne par exemple, laquelle nous avons emprunt les lments principaux de la clef dichoto mique des familles. Voici maintenant le tableau dichotomique des familles indignes dont les plantes figurent dans ce livre : Plantes phanrogames, cest--dire dans les quelles on distingue loeil nu des tamines et des pistils.......................................... Plantes cryptogames, cest--dire dans les quelles on ne peut distinguer ni tamines ni pistils.................. .................... ........... '2

.

5J , charnu............................................ H u t a c bs .A u r a x t ia c k l lpale caducs, 4 spales,- fruit capsulaire ou lllquiforme........................................................ P a pa vra c kbs.

I

8

4ple au moin*, fruit en follicule..................

Rbnoxculackes. Amplides.

16, 11Fruit Frolt Frttlt Fruit

Cille tubuleux, arbrisseau fruits bacciformes, ptale* adtireuts par le sommet en calotte . . . ' C ille * divisions libres ou lgrement soudes l i baie.............................................................. Indhiscent, ou souvrant eu 2 valves......... conit.nii en une capsule dhiscente.......... compos de 3-5 coques ou carpelles.......... bicciformc....................................................

1516

17R d ta c es. Uk iib r id a c e s . CRtcirfcRtB.

1

4 a p illi, 6 tamines ttndvnames..................... I lpalfl, fleur Irrgulire, tamines en 2 gruP t ......................................................................

FUMARIACS.

LECTION 01! CHOIX DES PLAKTES

43

S tamines anthres convergentes surmontes d'un appendice membraneux, fleurs irrgu 47. lires.................................................................... V io l a r i e s . Etamines 8 ou 40, dresses, non appendicules, fleurs rgulires.................................................. L in a c d s . Etamines nombreuses, en nombre indtermin. 49 1S .| Etamines en nombre gal ou double de celui ( des ptales........................................ . 21 4 st^le...................................................................... 2 40. Plusieurs styls...................................................... Ro s a c e s . Calice cadac, fruit charnu noyau................... R osaces Am y c d a l e s . 2 0 . Calice persistant, fruit rougetre et gros, fleurs rouges.............................................................. M y r t a c e s -Giu n a t f .s . Fruit charnu ou drupac....................................... 22 21. Fruit sec compos de deux a k n e s ...................... OMBELLirtims. Arbres ou arbrisseaux rsineux ou laiteux, feuilles alternes, sans stipules....................................... T r b ix t h a c e s . 0 1 Arbres ou arbrisseaux non rsineux, tamines opposes aux ptales......................................... R h am n a c es . 5 tamines soudes en tube sinsrant sur le * calice...................................................... Cam pa n u la c es -Lo b k l ia c e s . 2 '< tamines libres insres sur le rceptacle, ar brisseaux fruit charnu, ovaire libre........... E r ic in e s Ar b d t a c es . tamines libres ou soudes insres sur la co rolle...................................................................... 2* Ovaire adhrent .................................................... 25 2*. Ovaire libre............................................................ 27 Fruit form par 2 carpelles globuleux ou 2 baies, feuilles vcrticilles............................................. R i b i a c e s . 25. Fruit sec,'indhiscent, presque nu ou couronn par te calice accrescent....................................... V a l r ia n e s . Fruit charnu............................................................ 26 Fleurs unisexuelles, tiges grimpantes, 5 tami nes runies 2 2, la 5* libre............................. Cucorbitaces. Fleurs hermaphrodites, 1 style, 4 stigmate.......... S t y r a c a c e s . S tamines en deux groupes, fltets en lames, 27. corolle irrgulire.............................................. P o ly o a l a c es . tamines libres ou lgrement soudes, tilcls noD en lames...................................................... 28 2 tamines, arbres ou arbrisseaux, corolle 28. 4 divisions.......................................................... Ol a c e s . 2 tamines, plantes herbaces ou sous-frotescentes, lige ttragoue, feuilles opposes. Labies (talvia, rom arinvs). Plus de 2 tamines.................................................. 29 99 4 tamines didynames............................................ 30 4-5 tamines plus uu moins alternes avec les lobes de la corolle.............................................. 31 30. i i 4 aknes libres, feuilles opposes....................... L a b i e s . 34. Capsules i 2 valves, corolle irrgulire.............. Scrofihahiaces. Fruit charnu, baociforme...................... Solanaces (atropa, solanm ). 32 32. Fruit sec. .............................................................. 2-4 fruits distincts................................................ 33 4 fruit indhiscent capsulaire.............................84

!

14

LES PLANTES MDICINALES

34.

4 carpelles monospermes, feuilles alternes, sou vent rudes..........................................................

B o b u a o ix e s .

4 carpelles, feuilles opposes........ ....................... L a b i e s . Plantes aquatiques, feuilles trifoliole3................ U n t a x t h a c k s . Plantes terrestres feuilles opposes ou radi

cales ..................................... ............

GbxtiaKaces

Plantes terrestres feuilles alternes, 5 tamines. 35 5 tamines ingales.................................... Schokularies (verbascum). 5 tamines gales, capsules il 4 angles au p lu s .. Convolvulaces. * 0 ,J S tamines gales, graines nombreuses........ S o lanaces (hyoscamut, \ datura, nicoliana.

! I38. 89. 40.

Feuilles nervures ramifies................................. Feuilles nervures parallles (M o. ocottldo n N e s ) .................................................................... Ovaires et fruits nombreux, styles latraux......... 6 stigmates sessiles, disposs en toiles sur

37 44 Renoncvlaoes.

l ovaire, feuilles chancres la base.............. Ar is t o l o c h i e s . 5 stigmates ou m o in s ..,....................................... 8 tamines sur 2 rangs, prigone & 4 divisions.. D a p h n o d e s . Plus ou moins de 8 tamines ou 8 tamines sur un seul ra n g ...................................................... 39 Arbres, arbustes ou arbrisseaux........................... 40 Plantes herbaces................................................... 41

Fleurs monoques, mles en chaton, femelles so litaires ou agglomres, feuilles composes. . J c c l a n o es . Fleurs unisexuelles ou hermaphrodites, jamais en chatons, baie noire, prigone 4 divisions, 8-12 tamines, feuilles simples......................... Lauraces Frnit envelopp par le prigone, persistant, i feuilles simples................................................... Fruit non envelopp par le prigone; plantes \ fleurs herm aphrodites....................................... B ph o r bia c r s . I 1 stigmate presque sessile, prigoue herbac 42.} 4 divisions, 4 tamines..................................... U r t ic e s . t 2, 3, 4 styles, ou 2, 3 stigmates ....................... 48, 3-3 tam ines, feuilles ordinairement alternes k stipules engainantes....................................... P o lyg o n a c es . 3-5 tamines, feuilles ordinairement alternes, sans stipules engainantes , prigone deve nant charnu ou ligneux, Heurs petites, ver 44. dtres.................................................................... CllKOPODACES. Prigone color ptaloide....................................... Prigone scarieux, 6 divisions; plantes crois sant dans les lieux h m 3 s ........................... Arodes. 46. 8 tamines libres, 3 stylesuouid estigmates....... I ridackes. 6 itamines libres, 3 capsules ou 1 capsule 3ir -2 tamines insres sur le pistil, prigone rgulier..................................... .......................... Orchides. loges.....................................................

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Cipiule b 3 loges, 3 valves replies en dcdioi et formant les cloisons....................... Colchicaces . M .' Cipiule* Il 3 loges, 3 valves portant les cloi son, ovaire libre..................... ............ ^ LiLucw.

ELECTION OU CHOIX DES PLANTES 47.

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Plantes h ac< au moins 2 cailles opposes erb Plantes herbaces, pour chaque fleur, gaine Tendue........................ G r a m in e s . Plantes ligneuses.................................................... 48 Ecailles femelles devenant charnues, arbres feuil les courtes. appliques sur les ra m e a u x .... Conifres (jvriperus). 48. Ecailles femelles ligneuses sur un support li gneux, feuilles filiformes persistantes.... Conifres (pinus, abits). r Enveloppe florale forme par une seule caille, t plante herbace feuilles opposes................ UnTrcss-CANNABiNes 49 (pieds femelle*). Enveloppe florale tubuleusc ou verlicillc au tour des organes sexuels................................... 50 1 seule enveloppe florale herbace....................... 51 5t) 2 enveloppes florales ou l seule ptalode.......... 54 Feuilles alternes, stipules engainante, fraie en 5 :. tour par leprigonc.................................... P oltgonacf .s (ruinez). Feuilles opposes................................................... 52 6-12 tamines, capsules 2, 3 coques membra 52 neuses..................................................... E ip h o r b ia c s s (fnrcm /). Moins de 6 tamines, 1 seul fruit monosperme.. 53 Fleurs mles 4 divisions, 5 tauiiues femelles r, i 2-4 divisions. ................................................. r t ic e s (partie). Fleurs mles 5 divisions, 5 tamines.............. U k t ic e s -cann abin bs[piedt mles).5 t. Enveloppe florale k 6 divisions, les 3 externes quelquefois calicinales......................................... S m il a c es . Enveloppe florale 5 divisions sur un rang. 3 stigmates, fruit drapac, feuilles pennes. TRBixTHAcr.3 (pislacia). Deax enveloppes florales, corolle m onoptale.... 35 Calice 5 divisions, tige grimpante ou rampante, fruits charnus....................................................... CucvnBvrAcis.

Calice tubuleux, plante herbace......................... V a l r ia n a c e s . Plantes racines, tiges et a feuilles: accrois sement se faisant ordinairement par l'extrieur cg ) dun axe plus ou moins apparent...................... ' Plantes o lon ne distingue ni vraies racines, ni tiges, ni feuilles, croissant par toute la cir confrence............................................................ 68 Sporanges 5 fructification pulvrulente, nue ou couverte d'une pellicule mince naissant sur la face intrieure des feuilles ou sur des pdon cules qui ne sont que des feuilles contrac tes ...................................................................... F o o r es . Sporanges bivalves naissant la base des feuil les petites imbriques........................................ L tcopodiackes . Plantes aquatiques ou des lieux humides; utri53 J etes servant la nutrition et la respiration. Aloubs. Plantes terrestres avant des utricules destines la nutrition et d'autres la reproduction.... 50 Plantes charnues, fongueuses ou filamenteuses, 59. naissant dun myclium radicolaire, toujours dpourvu de matire verte............................... Championons . Plantes coriaces, constitues par nue expansion membraneuse...................................................... Ijc h e n s ,

1

57

moindre quand ils sont trs mrs; les fruits que l'on veut conserver frais, oranges, citrons, dont la maturation sachve dans le fruitier. On rcolte quand leur maturit est complte les fruits qu'on veut employer immdiatement, berberis, concombre sauvage, fraises, nerprun, sureau. Les jujubes doivent tre fltries et les ligues pen dantes. B . F r u it s secs. . Les fruits dhiscents doivent tre rcolts quand la graine et le pricarpe ont acquis tout leur dveloppement, mais avant leur dessiccation naturelle. A la lin de leur vie, il so munifeste dans les pricarpes des changements de couleur qui annoncent des changements chimiques dans le tissu. Les fruits de sn (follicules) sont souvent moins actifs que les feuilles, tandis quils les galent sils ont t cueillis au moment voulu (Malthiole). On en pourrait dire autant des capsules de pavot; il faudrait les rcolter ds que la capsule commence jaunir, pour que leur action ft toujours gale et certaine. Les fruits indhiscents doivent tre rcolts des poques qui varient avec les usages auxquels on les destine. Si le pricarpe est lu partie essentielle du fruit, on le rcoltera avant la dessiccation naturelle : exemple, les fruits secs des Omboliifres, dont le pricurpe renferme lessence et la rsine qui constituent les principes octlfs de lorgane. Si, au contraire, on recherche les proprits qui OJipartienncnt la graine, on attendra une complte maturit, alln que les diffrentes parties aient acquis tout leur dveloppement (fruits des Gramines, noix, amandes). 25. Rcuite des {(ruines. On rcoltera les graines des fruits olinrnus lpoque de la maturit des pricarpes (courge, coing), dns se proccuper si ces graines sont arrives ou non leur com plte maturit, parce que, le pricarpe ne tardant pas fermenter, le graines pourraient tre altres. Au contraire, les graines des fruits secs (ricin, datura, moutarde) tant labri de ces accidents, on neffectuera leur rcolte que quand elles seront parvenues Complte maturit. Il importe de ne point oublier que, les fruitsNiUAUO. PLVNTtS M . loI

L E S PLANTES MDICINALES

dhiscents laissant chapper leurs graines l'poque de la matu rit, la rcolte doit devancer le moment o cette dhiscence sopre. Les graines que recouvre une coque ligneuse (noix, amandea) sont cueillies avec cette enveloppe, qui les garantit de l'action de lair et des attaques des insectes. Les fruits des Gramines, des Crucifres, des Lgumineuses, des Ombcllifres, trop petits pour tre rcolts isolment, le seront avec leur tige, dont on les dtache aprs des siccation, soit la main, soit par le battage. 20. R c o l t e d e s p r i n c i p e s I m m d i a t . Elle doit SO flrn lpoque o les vgtaux les contiennent en plus grande quantit. La manne, par exemple, sobtient en larmes pendant loi mois de juillet et daot, en sorte en septembre, ltat de mannt grasse en octobre et en novembre. La trbenthine de Strasbourg est rcolte au printemps et en automne en Suisse et dans les Vosges; cello de Bordeaux sexploite, dans les Landes, de fvrier en octobre. Les huiles llxes sont extraites des semences compltement mres; lopium est rcolt sur les capsules vertes du pavot, le.laotucarlum sur les tiges montes et prtes fleurir de la laitue oultlve.I V . C o n s e r v a tio n d o p la n ta * .

Les vgtaux exotiques et les produits qui en drivent nous sont apports dans un tal qui leur permet de se oonservar ponilunt longtemps. Il suffit de les garantir de la poussire, de I I lumire et de lhumidit. Les plantes indignes quon ne peut se procurer fritohes ou qui ne sont pas employes dans cet tat doivent, pour I I conserver, tre amenes un tal de siccil convenable. Il conviant do fulre remarquer que quelques plantes ne peuvent subir II dessiccation sans perdre leurs proprits mdicales : telles sont feuilles des Crucifres, la racine de raifort, la mercuriale; lM feuilles daconit dessches sont bien moins actives. Dautrea plantai, aprs dessic cation, prsentent une fflcaclt plus grande tOUl le mmo poids, cc qui peut tenir souvent la diminution de 1 proportion deau, et 1 quelquefois aux modifications qui Se produisent dans II nature des principes actifs. 27. C o n s e r v a t i o n d e s p l a n t e s l tat fM I. Lorsquon peut conserver une plante frache, il est bon da la faire. Un procd qui russit bien est celui qui consiste les enterrer dana un sable fin trs sec. Cest ainsi qu'on conserve la rtolna de raifort, aprs avoir coup le collet, afin que les feuilles ne poissent pai ae dvelopper; cest ainsi quoprent les herborlaldl de Paris, pour assurer la con-

CONSERVATION DES PLANTES

27

servotion des rhizomes diris et des racines de rglisse et de gre nadier. Les progrs de la culture marachre permettent de se pro curer du cresson pendant toute lanne; mais on peut prolonger lpoque de la rcolte des feuilles fraches en coupant les fleurs au fur et mesure quelles paraissent; de cette manire, les sucs nour riciers ne sont pas dtourns au profit des organes floraux, Us affluent dans les feuilles et sy perfectionnent. 28. D e s s ic c a t io n d e p la n te s . La dessiccation est dautant plus parfaite qu'elle est plus rapide et quelle seffectue une tem prature plus basse. Les deux moyens quon doit combiner pour atteindre ce but sont : 1 une lvation convenable de temprature; 2 le renouvellement de lair. Guibourt condamne avec raison le procd quemploient les herboristes et qui consiste suspendre, devant la maison, des guirlandes do plantes qui restent ainsi expo ses pendant longtemps aux intempries de lair et la poussire, ainsi que lusage du four du boulanger, o les plantes se cuisent et saltrent. On peut pourtant avoir recours au schage lair libre lorsque le climat le comporte. Schoir. Le plus convenable est un grenier ar, plac de pr frence sous les combles, parce que le soleil rchauffe, expos au midi, prsentant des ouvertures nombreuses pour le renouvelle ment de lair. Celles-ci doivent tre fermes avec des persionnes qui ne sopposent pas au courant dair, mais qui garantissent les plan tes du rayonnement direct du soleil, susceptible de les altrer et de les dcolorer. Des volets extrieurs permettent de clore entirement la pice en cas de pluie. On peut faire du feu dans le schoir, mais alors on se rapproche des conditions de Ptuve. Les plantes seront places sur des claies, o on les talera en couches peu paisses et on les retournera souvent. On peut aussi suspendre les plantes en guirlandes, en les disposant par paquets espacs, peu serrs et peu volumineux, paquets que lon dsigne sous le nom de bouquets, en terme technique. luve. Elle prsente plusieurs avantages sur le schoir, car on est libre dy lever la temprature autant quon le dsire; lair sy renouvelle bien, et on peut oprer quelque temps quil fasse, de Jour comme de nuit. Seulement le prix de revient est un peu plus lev. Je ne dcrirai point les divers systmes dtuves. Les plantes y sont places sur des claies en couche mince et retournes sou vent. Il est indispensable de ne les exposer dabord qu une tem prature de 20 25, qu'on lvera plus tard 35 ou 40. Employer cette dernire temprature ds le commencement ou la dpasser plus laid, cest sexposer voir les plantes cuire dans leur eau de vgtation.

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LES PI ANTES MDICINALES

Lun et lautre de ces modes de dessiccation prsentent es avan d tages el des inconvnients suivant la nature de la plante quil s'agit de desscher. Les vgtaux aromatiques doivent tre desschs au grenier et la plus basse temprature possible, parce que lessence se volatilise facilement. Ltuve sera prfre pour les plantas char nues, telles que la bourrache, les racines succulentes, les bulbes. On devra galement avoir recours ltuve pour certaines plantes qui, se desschant trop lentement au schoir, saltrent et fermen tent : telles sont par exemple la scolopendre, qui y devient jauntre; la mlisse, la benote, la vronique, qui y perdent leurs proprits thrapeutiques. Schage l'a ir libre. Il poul tre excut sans inconvnient dans le midi de la France, depuis le mois de juin jusqu' la fin de septembre et souvent jusqu' la mi-octobre. A cette poque, lair est ordinairement trs sec, la temprature leve, la pluie trs rare. Ce mode de schage, pratiqu avec les prcautions convenables, donne de bons rsultats; les figues, les jujubes, les raisins ne sont pas schs autrement. On peut le mettre en usage pour toutes les plan tes ou les parties de plantes moyennement aqueuses (fumeterre, trfle deau, mercuriale, chardon bnit, corces de chne et de garou). Les plantes ou les parties de plantes qui ne renferment presque pas deau, mais qui sont riches en principes volatils (thym, romarin, stigmates de safran, ombelles de fenouil, danls, etc.), seront sches lair libre ou lombre. On laisse scher sur pied les plantes dont on rcolte les fruits lorsque ceux-ci sont Indhis cents (Gramines, Crucifres, etc.). Examinons maintenant les prcautions particulires quexige la dessiccation de chaque partie dds plantes. Les racines, lc$ rhizomes, les tubercules sont dabord dbarrasss de la terre, comme nous lavons dit; on retranche le collet et les radicelles. On coupe les racines charnues par tranches minces (bryone), ou bien on les fend en deux ou en quatre (ache, angli que), on les tale sur des claies, ou bien on en fall des chapelet? en les traversant par une ficelle et on les place ltuve ou au schoir. Les racines peu succulentes sont coupes en tronons courts quon tale sur des claies (bardane, patience); celles qui sont min ces sont disposes en paquets (valriane, chiendenl). Lorsque le cajur ou mditullium est inerte (cynoglosse), on fend la racine et on lenlve. On prive de son piderme la racine de guimauve; cet elet, lorsquelle est sche, on la roule dans un tonneau muni de rpes. Los bulbes sont desschs soit ltuve, soit au soleil (colchique, scille).

CONSERVATION OES PLANTES

O

Los tiges, los bois, les corces, ne contenant que fo t peu d'eau, desschent, avec la plus grande facilit, en les exposant laction de lair dans un grenier. Lu dessiccation des plantes entires herbaces et des feuilles ne prsente lien de particulier; on tale les feuilles grandes et moyen nes sur des claies en couches minces, on runit celles qui sont plus petites en paquets peu volumineux et on les place dans le schoir ou Ptuve. Dans ce dernier cas, on lve, aprs quelque temps, la temprature 40 ou 45. Une dessiccation moins prompte pourrait ne pas empcher la fermentation. Les plantes aromatiques ne seront exposes qu une chaleur de 30*. On reconnat que les plantes sont sches lorsquelles sont devenues cassantes. Les sommits fleuries sont disposes sur des claies et recouvertes de papier, ou bien on en fait des bouquets quon met dans des cor nets de papier, afin de les prserver de l'action dcolorante de la lumire. On dispose ainsi les sommits de petite centaure, de mlilot, d'origan, etc. La dessiccation des fleurs est plus difficile, car il sagit de con server leur odeur et leur couleur. On spare dabord le calice sil y a lieu (roses rouges, violettes, coquelicot), et on les dispose sur dei toiles tendues ou dans des tamis au-dessus d'une feuille de papiet gris; on les couvre avec une autre feuille de ce papier, et on I&. dessche promptement en acclrant dautant plus celte opratioi < les ptales sont plus aqueux et plus altrables. Quelques fleuri pie exigent des prcautions particulires; cest ainsi quil faut isoler le plus possible les ptales de coquelicot, parce quils laissent exsuder en schant une matire gommeuse qui les fait adhrer ensemble, ce qui les rend trs altrables. Si les ptales de violettes sont des tins p u x usages chimiques, on les lave dabord Peau tide pour sparer une matire verte et on les essuie en les pressant lgre ment dans un linge. Le3 fleurs des Synanthres (camomille, tussi lage, etc.), qui ont la forme globuleuse, doivent rester plus longtemps Ptuve que ne le ferait supposer ltat de dessiccation de leurs ptales, parce que le rceptacle conserve longtemps une eau de vgtation qui deviendrait une cause rapide de dtrioration. Les fruits charnus ou pulpeux peuvent tre schs au soleil (dans le midi de la France), au schoir, Ptuve, ou au four une cha leur assez modre pour ne pas cuire lour choir. Dans ces derniers cas, on les retire de temps autre pour les exposer au soleil, notamment quand ils contiennent beaucoup de sucre, parce que celui-ci, entran la surface, ne tarde pas former une pellicule qui empche lhumidit intrieure de se faire jour. Cette pellicule shumecte rapidement lorsqu'on expose ces fruits lair par suiterc

LES PLANTES MEDICINALES

du courant aqueux qui s'tablit ntre les couches sches extrieures et les couches humides intrieures, et, en rptant l'opration, on arrive une dessiccation convenable. Les graines bien mres se conservent sans dessiccation (Grami nes). On place lombre et lair celles qui sont aromatiques (Ombellifres). Les graines rnulsivos sont places au schoir en couches minces sur des claies ou sur le sol. La dessiccation des parties des plantes autres que oelles que je viens dnumrer, brou de noix, malicorium de grtnadt, balauttes, zestes d'orange et de citron, pulpe de coloquinte, maoit, tHomutes de safran et de mais, polypore du mlze, ergot de seigle, ne prsente aucune particularit. L'agaric amadouvier est lobjet d'une prpara tion spciale. Les galles du chne, les balles davoine, les filaments du cotonnier sont rcolts secs. 29. D c h e t q u e l e * p l a n t e s p r o u v e n t par 1* deMlecatlon. Il ne sera ici question que des plantes dcrite dani l'ouvrage. Le chiffre indiqu est celui qui fournil un kilogramme de ubstance frache.R A C IN E S .

Sureau 0.300 0,263 0,366 0.187 0.301 0,312 0,276 0,2160,200

Aelie Anglique Asperge Aune Bardane Bryone Consoude Cynoglosse Fougre Guimauve Jusquiame Patience ValrianeB U L B E S.

0,342 0,280 0,383 0,2890,180

ScilleBOURGEONS.

Bourgeons de sapin 0,385TIGES.

Tiges de douceamre. 0,308CORCES.

Chne

0,410

Paritaire Perreacfa F E U IL L E S . Rus Absinthe 0,260 Saponaire Aconit 0,185 8lU| Armoise 0,240 Stremolo# Belladone 0,140 Tenaille Bouillon blanc 0,218 1 m u. Bourrache 0,115 Chicore 0,155 Aeonlt Cigu& 0,185 Bouillon blir.c Digitale 0,180 Bourriche Erythre petite Camomille centaure 0,295 Coquelicot Fumeterre 0,170 ufniiDve Germandre aqua Lenler blanc tique 0,203 Ltundt petit-chne 0,295 Meuve Guimauve 0,180 Orinnr Hyssope 0,S80 PeniM Jusquiame 0,185 o i n ples Mauve 0,215 oim rougoB Mlisse 0,980 Sureu Menthe crpue 0,150 Thym poivre 0,815 Tilleul Mnyanlhe 0,140 Tuiillsge Mercuriale 0,170 IT IO X A T E S . Morelle 0,180 Oranger 0,480 Safran 0,295

0,220 0,370 0,225 0,310 0,2200,110

0, 10a

o,2r.o 0,175 0,0% 0,338 ,084 0,1700,140

o,sfo0,111 0,250 0,180 0,250

0,117

S

0,30

0.340 0.328 0,1920,200

La quantit de produits secs que donne un vgtal peut varier

CONSERVATION DES PLANTES

avec l'ge et mme avec lpoque de lanne; cest ainsi que la racine dasperge rcolte en septembre a fourni Guibourt 0,420 et en novembre 0,296. La racine de patience lui a donn, en juin 1823, 0,257 de produit sec et 0,323 en juin 1825. Il est inutile de multi plier ces exemples; aussi ne faut-il considrer les rapports prc demment Indiqus que comme approximatifs. 30. M o y e n d e c o n s e r v e r l e s p l a n t e s s r h e s . Aprs |Volr retir les plantes du schoir ou de Ptuve, on laisse les parties qui sont devenues cassantes" (feuilles, fleurs, sommits fleuries) expo ses, pendant quelques heures, Pair libre et lombre jusqu' ce quelles aient repris un peu de souplesse, par suite de labsorption de la vapeur deau atmosphrique. On les crible, afin de les dbar rasser des ufs dinsectes, mais avec prcaution, pour ne pas les briser, et on les consrve le plus possible labri de Pair, de lhu midit, de la chaleur et de la lumire, causes principales de lalt ration des matires organiques. Quelques fleurs de nature trs altrable (bouillon blanc, camomille, coquelicot, mauve, guimauve, violette) font exception et doivent tre enfermes chaudes, au sortir de Ptuve, dans des vases bien bouchs. Lorsque les substances sont flexibles et susceptibles dtre forte ment tasses, comme le lichen et le houblon, on en forme des bal lots qu'on enveloppo de toile. L emploi de la presse hydraulique est avantageux; aujourdhui, le houblon nest plus conserv que de cetto faon, et ce procd peut sappliquer un grand nombre de plantes mdicinales indignes. Si lon na point de presse hydraulique sa disposition, on enferme les produits volumineux dans des botte3, des caisss, des tonneaux en bols peints ch dehors et garnis int rieurement de papier appliqu avec de la colle laquelle on a ajout de Palos ou de lalun pour le garantir des insectes. Il faut sabstenir de faire entrer le sublim corrosif dans la composition de cette colle, car l'emploi de co sel de mercure prsente plus dinconv nients que davantages. Les estagnons en fer-blanc offrent un excel lent moyen pour la conservation des fleurs. Les flacons en verre noir ou bleu, ou bien encore recouverts de papier noirci, les vases en terre vernisse (faence, grs, porcelaine) sont excellents, et on ne peut leur reprocher que leur faible capacit. On les ferme avec de bons bouchons que lon cachette, que lon goudronne ou que l'on recouvre d'une double coiffe de papier ou de parchemin. On place le tout dans des magasins frais et parfaitement secs. Quel que soit le procd adopt, il convient de visiter de temps en temps les produits, soit pour rejeter ceux qui sont gts, moisis, piqus par les vers, soit afin de prvenir les altrations qui sont sur le point de se produire. Les racines, les feuilles et surtout les

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LES PLANTES MDICINAL!!

fleurs se conservent en gnral molm longtempi qu Ion tiges, les bois, les corces, les fruits secs et lei gralneil. Parmi ces suhstances, les moins altrables sont les racine!, le! bol!, la* corces, les plus compactes et les plus riches, soit en tannin, loll an principes aromatiques ou rsineux, et les plus pauvre! an amidon et en muci lage. Les racines de pyrthre et de Jalap font exoepllon, quoiquelles soient trs rsineuses. Les feuilles de cigu, de fumeterre, dornnger, de pense sauvage, bien que ne prsentant rlan de particulier sous le rapport de lorganisation, saltrent plu* aisment quo les autres. Les feuilles de digitale se conservent bien, mal! au bout dun an elles deviennent inertes.

V . C la ss ific a tio n dos p la n te s da p rs le u r s'otlon p h ysio lo g iq u e e t lo u r effet th ra p e u tiq u t.

On a propos plusieurs manires de classer les plante mdici nales. Pour nous, la plus simple consiste les ranger suivant leur action physiologique et thrapeutique; cest la plus utile et In plus naturelle. Aussi a-t-elle t adopte par un grand nombf* de pharmacologlstes. Dun autre ct, si lon rflchit que lemploi curatif de ces plantes est le rsultat de lobservation directe et de lexp rience, que pour le plus grand nombre delles 1 remonte plusieurs 1 sicles, on est port conclure quune pareille classification est tout la fois la plus facile, la plus exacte et la plus oonformo la nature des choses. Mais, lorsquon veut passer de l'ide thorique la pratique, on ne tarde pas sapercevoir que cet arrangement rencontre de srieuses difficults, qui sont dues plusieurs causes. Lorsquon tudie les proprits physiologiques des mdicaments, on reconnat deux sorles d'effets : 1 laction immdiat! ou primi tive, quils exercent par leur application, ce quo Linn appelait vis et Barbier proprit active; 2 le rsultat de celte action par rapport la maladie, ce que le premier nommait utut et le deuxime pro prit curative. Lorsque ces doux effets sont opposs, Il en rsulte une grande incertitude pour la classification; ainsi le sufran est d'abord stimulant, puis il devient sdatif et antispasmodique. La sauge est diaphortiqu, et cependant elle arriiie les sueurs pro fuses et dbilitantes des phthisiques et des convalesconts. Le has chisch et lopium,.dabord excitants, deviennent sdatifs. La digitale haute dose stimule d'abord le systme nerveux de la vie animale et le paralyse ensuite. La mme plante peut exercer une action fort diffrente sur les divers systmes de lconomie; cest ainsi que la belladone exalte

CLASSIFICATION DES Pf ANTES

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lnergie des muscles de la vie organique et stupfie ceux de la vio de relation. Les proprits mdicinales dune plante peuvent n'tre que tempo raires; l'anmone frache est irritante, vsicaijte, caustique mme; la dessiccation la rend inerte, son activit tant due un principe volatil. Les proprits peuvent galement changer de nature avec le temps, ainsi les fleurs fraches du sureau sont lgrement mtoenthortiques; par la dessiccation, elles deviennent diaphoniques. l-cs doses croissantes que lon emploie ont pour effet daugmenter laction des mdicaments; cest ainsi que lalos est apritif, cathartique ou drastique, suivant la dose. Ce fait, qui semble naturel, nest pas constant pourtant, puisque la scammonp est moins purgative doso leve qu dose faible. Mais un rsultat inattendu, produit par les doses leves, cest que les proprits physiologiques peuvent tre compltement changes; cest ainsi que la racine de patience, qui est un peu astringente, devient laxative, que le mnyanlhe et la douce-amre, qui sont ioniques, deviennent des vomitifs haute dose. Toutes les parties dune plante ne possdent pas les mmes pro prits. Les feuilles du ricin sont mollientes, scs semences sont drastiques, toxiques mme, puisquune seule graine a suffi pour occasionner la mort. Toutes les parties du pavot contiennent de lopium, lexception des semences, qui ne participent en rien des proprits hypnotiques de la plante; elles sont alimentaires dans quelques pays, tels que la Suisse, lAllemagne. Les fleurs de la vio lette sont bchiques el pectorales, ses racines sont vomitives. Enfin une plante peut possder un grand nombre de proprits; cest ainsi que le chiocoque (Jompte-venin est la fois purgatif, vomitif, diurtique, hydragogue et emmnagogue. Ces consldraiions expliquent suffisamment comment il se fait que les thrapeutistes Linn, Gautier, Chomel, Barbier, Aliberl, Milne-Edwards et Vavasseur. Giacominl, etc.,aienl donn un grand nombre de classifications fondes sur les mmes principes et cepen dant fort diffrentes, sans arriver un rsultat vraiment philoso phique, et chacun deux a montr quil lui tait plus facile de faire la critique de ses devanciers que dtablir un travail qui ft labri des justes reproches des crivains qui sont venus aprs lui. Aprs ces exemples, nous naurons garde do vouloir tenter une uvre aussi difficile. Nous nous bornerons faire connatre, par ordre alphabtique, les proprits physiologiques el thrapeutiques des plantes mdicinales. Ces indications tant purement mnmoni ques, il esl indispensable, avant demployer un de ces vgtaux

LES PLANTES MDICINALES

de lire avec soin les paragraphes qui expliquent son action physio logique et ses usages. A BSO RBA N T S (de ab et sorbere, boire, qui boit, qui pompe). En chirurgie, on appelle de ce nom les substances molles et spongieuses, propres absorber les liquides panchs. Amadou, poudre de lycopode. A C ID U LES (diminutif dacide, de pointe, et aigre). Mdicaments temprants et rafrachissants, ayant une saveur nlgre. Berberis, citron, coings, fraises, grenades, jujubes fraches, oranges, tamarin, verjus, vinaigre AD OUCISSANTS. Voyez Antiphlogistiques mollient*. A LEX IPH A R M A Q U ES ou A L E X IT R E S (de xilnv, repous ser, et ipjiaxov, venio, poison, secouroble). Mdi caments auxquels on aiiribuail faussement la proprit de sopiMMcr leffet des venins et des poisor.s. Aune, chardon bnit, chiocoque, sauge. Voyez Antidotes. A V E R S (de amarus, qui a de lamertume). Les amers sont toniques, digestifs, fbrifuges (voy. ces mots). Absinthe, armoise, asa foetida, aune, benoite, cascarille, centaure, chardon bnit, chicore, Colombo, fve de Saint-lgnace, feuilles doranger, gulbanum, gentiane, germandre petit-chne, glcome hdrac, hou blon, hyssope, lichen naturel, mnyanthe, noix vomlque, quassla, quinquina, rhubarbe, roses, sagopenum, saponaire, ituge, scabicuse, simarouba, tanaisie, vronique. A N A LEPT IQ U ES (de v>.a|*eivtiv, reprendre ses forces, ce qui end rtablir les forces des convalescents). Ce ont su. :out des aliments. Amandes, arrow-root, avoine, cacao, carraguhen, champignons, dattes, glands du chne, lichen sans ctrarln, manlhot, noix, pistaches, pomme de terre, riz, sagou, salep, tamarin, vins. A N A LG SIQ U ES ou ANODINS (de privatif et *xYo , douleur, < qui enlve la douleur). Busserole, ciguS, essence de trben thine, hachisch, Jusquiame, laurier-cerise, opium. AN A PH RO D ISIA Q U ES. Voyez Antiaphrodisiaques. A N EST H SIQ U ES (de privatif et afeer.ai, sensibilit). M dicaments qui teignent momentanment la sensibilit. Camphro, cigu, coca, eucalypte, laitue, laurier-cerise, opium. a n o d in s . Voyez Analgsiques et Narcotiques. an T H ELM iN T H iQ L Es (de vt, contro, et Xniv, ver). Voyez Vermifuges. A N TI-A PH RO D ISIA Q U ES OU A N A PH R0D ISIAQ U E9. - M1. Nous ne m entionnoo* dn cu* olulfl**t(oo que le plante* dcrite# d*nsl'OTTrg*.

CLASSIFICATION DES PLANTES

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dlcoments auxquels on attribue une vertu contraire celle des aphrodisiaques (voy. ce mot). Camphre, laitue, lupulin. A N T ID P E R D IT EU U S ou c a f iq u e s . Mdicaments qui empchent ou retardent la dsassimilation, l'usure ou la transforma tion des matriaux de lconomie. Alcool, cacao, caf, mat, th. ANTIDO TES (de vt, contre, et donn, contre-poison). On emploie : le tannin et les plantes qui en contiennent, telles que Ja noix de galle, lcorce de chne* le caf, le th, contre Pmtlque el les substances vgtales qui doivent leurs proprits toxiques aux alcalodes. Le caf, le th, contre le coma produit par lopium, la digitale, les solancs vireuses, livresse alcoolique. Le sucre, contre les prparations darsenic, de cuivre, de plomb. Le hachisch contre la fve de Saint-lgnace et la noix vomique. Le suc de citron contre les Euphorbiaces, lamidon contre liode, le gluten contre le su blim corrosif ou chlorure mercuriquc. Lhuile dolive, pour former un obstacle mcanique labsorption quand on a pralablement dtermin lvacuation du poison par les vomitifs; lopium contre la sabine, la fyo du Calabar contre la strychnine, lessence de tr benthine contre le phosphore et ses vapeurs; laristoloche serpen taire, le polygala, contre la morsure des serpents et des chiens enrags (?). A N T IF B R IL E S . Voyez Fbrifuge* A N TIM YD RIA TIQ U ES. Mdicaments qui possdent des pro prits opposes celles de mydriatiques (voy. ce mot). Fve de Calabar. A N TIPRIO D IQ U ES. Voyez Fbrifuges. A N TIPH U O G ISTIQ U ES (de vn. contre, et )., Xoy, flamme). Mdicaments propres combattre linflammation. Ce sont des moliients, des calmanfs, etc. (voy. ces mots). A N T IPU T R ID ES. Voyez Antiseptiques. A N T IPY R T IQ U ES. Voyez Fbrifuges. A N T ISEPT IQ U ES (de vtc, contre, et t, putrfaction). M dicaments antiputrides. Absinthe, alcool, arnique, camphre, camomille. ANTISPASM O DIQ UES (de , contre, et or.zm i;, contraction). Qui sert contre les spasmes ou contractions involontaires des muscles. Anglique, armoise, asa ftida, bdellium, belladone, camomille, dictame, eucalypte, feuilles doranger, galbanum, glcome hdrac, gomme ammoniaque, hydrolat de fleurs doranger, jusquiame, laurier-cerise, lavande, mlilot, mlisse, menthe, origan, safran, sagapenum, tilleul > .1. Nou* aurions pu grossir, mai* bien inutilement, la liste de mdie-amcoU dont l'effet est indiqu par un adjectif commenant par le mot anti (anli-herf^-

LES PLANTES MDICINALES

A P R IT IF S (de aperirc, ouvrir). Qui ouvre le passoge, qui excite lapptit. Alos, aristoloche, asperge, benoite, camomille, centaure, cresson, cubbc, cusparie, eucalypte, fenouil, fougre mle, fragon, fumeterre, patience, phellandrie, quinquina, rhu barbe, sauge, sve de pin. A PH R O D ISIA Q U ES (de plaisirs de Vnus, vepant de ApoWnj, Vnus). Benjoin, cannelle, fve de Salnt-Ignoce, gin gembre, hachisch, noix vomique; truffe, vanille. AROM ATIQUES (de api, fort, et 65^, odeur). Mdicaments qui exhalent une odeur forte et agrable; ce sont des excitants, des carminatifs. Benoite, cardamome, cascarillc, coriandre, dicta inc, feuilles doranger, girofle, iris de Florence, macis, muscade, roma rin, sauge, semences dache, tanaisie, vanille, vronique. A ST R IN G EN T S (de ad, a, et stringere, serrer). Mdicaments qui produisent une crispation par leur contact ; ce sont des toniques. Balaustes, bdellium, benoite, bistorte, busserole, cachou, can nelle, coings, feuilles de vigne, fougre mle, guarana, mallcorlum, noix de galle, olivier, pervenche, quinquina, lamier blanc, ratanhia, ronce, roses, sang-dragon, sauge, scabieuse, scolopendre, tormentille, vins rouges. . A TTN UAN TS (de ad, a, et tenuis, tnu). Mdicaments aux quels on attribue la proprit de rendre les humeurs moins pais ses. Phellandrie, polygala. B A LSA M IQ U ES (de balsamum, baume, qui tient de la nsturo des baumes). Ils agissent comme stimulants des fonctions diges tives; ils sont apritifs, pectoraux. Baume de copahu,' baume du Prou, baume de tolu, bdellium, essence de trbenthine, eucalypte, gaae, myrrhe, pyrthre, sve du pin maritime, styrax liquide. B C H IQ U ES (de toux, que lon emploie contre la toux). Bdellium, bourrache, capillaires, carragean, consoude, dattes,eucalypte, encens, figues, glcome hdrac, gnapholo dioque, goudron, jujubes, lichen sans ctrarin, mauve, sve de pin maritime, raisins secs, rglisse, tussilage, violeito (voyez Expecto rants., Pectoraux) C A FIQ U ES. Voyez Antidperditeurs. c a lm a n ts . Mdicaments qui calment, synonyme de sdatif (voyez ce mot). CARM LNATIFS (de carminare, peigner la laine et par suite nettiuei, ontHaiteux, antitcorbutigua). On en trouvera rmunration dan lo Mmo ria l iKtrapeutiM, aux article D a rtre *, O a li, L a it, Scorbut, clc.

c la S

F ic a t io n

d es pla n tes

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loyer, dissiper). Mdicaments qui ont la proprit dexpulser les gat Intestinaux ; ce sont des substances toniques et aromatiques. Ambroisie, aneth, anglique, anis toil, anis vert, asa ftida, camomille, cannelle, coriandre, cumin, centaure, essence de tr benthine, fenouil, galbanum, germandre aquatique, lavande, mlilol, mlisse, menthe, sagapenum, zestes de citron. C A TH A R TIQ U ES (de xflappurgation). On dsigne sous ce nom tantt les purgatifs, en gnral, tantt des purgatifs plus forts que les laxatifs et les minoratifs et moins actifs que les dras tiques. Baies et rouilles de sureau, bryone, chiocoquc, mercu riale, polygala, sn. C A TH RTIQ U ES (de y.aOaipstv, dtruire, retrancher). Voyez Caustiques. Anmone, schnocaule. CA USTIQ U ES (de xaCw, je brle). Mdicaments qui, mis en contact avec les tissus, la temprature ordinaire, les dsorganinoijt. Les plus actifs produisent des eschares et sont nomms ttchuroliques; les autres ont une action plus faible el sont appels cathrtiques; les uns et les autres, mais ces derniers surtout, sont appels corrosifs. Kssencc de girofle, suc laiteux du figuier. C FH A LIQ U ES (de xs?a).r), lete). Mdicaments propres gu rir les maladies de la tte de nature nerveuse ; ce soni des antiipasmodiques. Caf, guarana, lavande, th, tilleul, vanille. COSDiMEftTS (de condire, assaisonner). Synonyme dassaiAonnement. Asa ftida (Persans), cannelle, cardamome, cochlaria de Bretagne, coquille d'amandes, coriandre, cuiouma, huile d'olive, fenouil, gingembre, girolle, houblon, laurier-cerise, mou tarde noire, macis, muscade, safran, sucre, tanaisic, vanille. CONTRE-POSO\S. Voy. Antidotes. COXTRO-STIMULAIVTS (de contra, contre, et stimulus, aiguil lon). Mdicaments qui, d'aprs les mdecins de lcole de Rasori, ont capables de combattre lexcs de stimulus, cause de certaines maladies. Belladone, colchique, gomme-gutte, ipca, scille, sn, trychnine. CORDIAUX (de cor, cur). Ce sont des mdicaments qui ont lo proprit daugmenter promptement la chaleur gnrale du corps ot l'action du cur el de lestomac; ce sont des Excitants et des Stimulants diffusibles, des Stomachiques (voyez ces mots). CORROBORANTS (de conoborure, fortifier). Voy. Fortifiants. CO RRO SIFS (de corrodtre, venant de cum, avec, et rodere, ron ger). Voyez Caustiques. COSMTIQUES (de xoo|iv, orner, embellir). Substances em ployes lextrieur pour adoucir la peau, etc. Amandes douces tt amres.H if t A L O . P L A N 1 M M O.

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LES PLANTES MEDICINALES

C YA N IQ L'ES (de xvxvot bleu). Mdicaments sdatifs qui agis sent par l'acido cyanhydrique ou prussiquc obtenu dabord par la dcomposition du cyanure fcrroso-ferrique ou bleu de Prusse. Amandes amres, laurier-cerise, suc de racine de manlhot. D B IL IT A N T S (de debilitare, affaiblir). Mdicaments capables do diminuer lnergie des organes, et particulirement lnergie musculaire. Voyez Antiphlogistiques. D LA Y A N T S (de diluere, dissoudre, dlayer). Mdicaments qui augmentent la liquidit du sang. Chiendent, orge. D E N T IF R IC E S (de dais, dent, et fricare, frotter). Substances qui servent nettoyer les dents, par frottement, l'aide dune brosse particulire. Cannelle, pyrthre, quinquina, ratanhta. D P U R A T IF S (de depurare, purifier). Mdicaments qui pas sent pour avoir la proprit de retrancher de la mass des humeurs les principes nuisibles quelles peuvent contenir, et de les porter au dehors, par la transpiration, les urines, etc.; ce sont des Amers, des Diaphortiques, des Diurtiques. Voyez ces mots. D R IV A T IF S (de drivare, driver, amener). On les emploie pour amener une drivation ; ce sont des Purgatifs, des Dpuratifs, des Rubfiants, des Vsicants. D SIN FEC T A N T S (de de privatif et infectio, venant de inficere, gter). Substances qui passent pour dtruire les miasmes; celles qui proviennent du rgne vgtal ne font souvent que masquer les odeurs putrides.Baies degenivre brles, encens, eucalypte, sucre. DSODSTHUANTS (de de privatif et olstruere, boucher). Qui est propre dissiper les obstructions. Alos, asperge, cochlaria, chicore, glands de chne rouvre, salsepareille, thym, raisins. D ESSIC C A T IFS (de dessiccatio, desschement, driv de siceus, sec). Mdicaments topiqus propres desscher les plaies ou ulc res, soit en absorbant le pus, soit en modrant ou arrtant sa scr tion. Voyez Absorbants et Astringents. D T E R S IF S ou D T ER G EN T S (de detcrgerc, nettoyer). Mdi caments topiques propres nettoyer les plaies ou les ulcres. Ce sont en gnral des Stimulants. Voyez ce mot. D ia p iio r t iq l'E S (de fca?optv, rpandre, dissiper). Qui favorise ou excite la transpiration, synonyme de sudorifique. Aristoloche, baies de sureau, bardane, bourrache, bryone, douce amre, chardon bnit, cochlaria de Bretagne, coquelicot, coriandre, cresson, essence de cajeput, essence de trbenthine, feuilles doranger, fleurs de tilleul, fleurs sches de sureau, feuilles doran ger, goTac, byssope, jaborandi, mousse de Corse, origan, polygala, quinquina, safran, saponaire, salsepareille, sassafras, sauge, scablouee, slmarouba, squine, th, tilleul.

CLASSIFICATION DES PLANTES

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D IG E S T IF S (do di indiquant la dispersion, et gerere, porter). Substances qui favorisent la digestion. Ce sont des excitants. Ambroisie, anis vert, baume de copahu, caf, camomille, cannelle, chicore, cubbe. curcuma, cusparie, dextrine, encens, eucalyptc, fumeterre, gentiane, germandre petit chne, gingembre, macis, menthe, moutarde noire, muscade, papayer, quinquina, rhubarbe, safran', saponaire, sauge, sve de pin, styrax liquide, th. D ILA T A N T S (de dilatare, agrandir, driv de de signifiant en divers sens, et talus, large). Amadou, gentiane, guimauve, lami naire digite. D IU R T IQ U ES(d e&, par, etoipov, urine, qui provoque lurine). Aclie, aconit, anis vert, asaret, avoine, baies de genivre, bardane, bourrache, bryone, digitale, douce-amre, essence de tr benthine, fenouil, fragon (racine de), fraisier, gaae germandre aquatique, houblon (racines de), lin (graines de), mas, mercuriale, mousse de Corse, paritaire, phellandrie, polygala. quinquina, sabline, safran, salsepareille, sassafras, scille, scolopendre, simarouba, squine, th. vronique, verjus, vins blancs. D RA STIQ U ES (de pw, j agis, j opre). On appelle ainsi les purgatifs nergiques. Bryone, coloquinte, chiocoque, latrium, euphorbe, garou, gomme-gutte, huile de croton, jalap, nerprun, polypore du mlze, podophyllin, ricin (semences de), scammone, sureau (corce de), thapsia (extrait de). M T IQ U ES (de ttuw, je vomis). Substances propres dter miner les vomissements, synonyme de vomitif. Bryone, chioco que, fougre mle, ipca, pense sauvage, polygala, rue, scille, simarouba, violette (racine de). M TO-CATHARTlQUES (de cjuti;, vomissement, et xGafpv, purger). Substances qui excitent les vomissements et les selles. Asaret, chiocoque, ellbore blanc, polygala, scille, staphisaigie, sureau (fleurs fraches de). EM MNAGOGUES (de menstrues, et SYiv, pousser). Qui provoque les rgles. Suivant les circonstances, on les choisit parmi les Emollients, les Excitants, ou les Toniques Absinthe, nlos, anglique, armoise, asa ftida, aune, bdellium, chiocoque, cumin, dictame, digitale, latrium, fenouil, galbanum, gommegutte, mnyanlhe, origan, ricin (feuilles de), romarin, rue, sabinc, safran, sagapenum, tanaisie. H O LLIEN T S, ADOUCISSANTS, RELA C H A N TS, MUCILAGEVEUX (de emollire. adoucir). Mdicaments qui ont la proprit de relcher, de ramollir, de dtendre les parties enflammes. Amidon, amandes douces, carageen, coing (semences de), consoude,

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LES PLANTES MDICINALES

cotonnier, guimauve, lin (graines de), mauve, pain, pomme de terre (fcule), ricin (feuilles de), riz (poudre de), son. EN IV R A N T S (de ebrio, j enivre). Substances qui produisent livresse. Alcool, essence de trbenthine, hachisch, opium, safran, vin. P IS P A S T IQ I'E S (de j attire). Substances qui pro duisent la vsication. Synonyme de vsicants. E R R U IN S . Voy. Sternutatoires. ESC H ARO TIQ U ES. Voy. Caustiques. VA CU AN TS (de evacuare, vider). Mdicaments qui provo quent la sortie des excrtions par un organe, tel que la bouche, lanus, le rein, etc. Voy. Vomitifs, Purgatif*, Diurtiques. EX C IT A N T S (de excitare, rveiller). Mdicaments qui stimu lent les organes. Ils diffrent des toniques en ce que ceux-ci se bor nent fortifier les organes, leur donner plus dnergie, tandis que les premiers en acclrent l'action et le mouvement. Suivant les organes, ils prennent le nom de Stomachiques, iVEmmiagogues, de Ttaniques de Stimulants, d'irritants (voyez ces mots). Aris toloche, arnique, baume de copahu, caf, cannelle, cardamome, gomme ammoniaque, glcome hdrac, styrax liquide, tanaisie, th, vanille, vronique. EX H ILA R A N T S, H ILA R A N T S, H 1LA RIA N TS (de hilaris, gai, qui rend,gai). Hachisch, vanille. EX PEC TO R A N T S (do expectorare, chasser de la poitrine, de ex, dehors, et pectus, poitrine). Substances qui ont In proprit de favoriser lexpulsion des matires contenues dans les bronches, synonyme d'incisifs. Asa ftida, capillaires, cochlaria de Bre tagne, cresson, galbanum, ipca, iris de Florence, origan, pin mari time (sve de), polypode commun, sagapenum, scille, tussilage, vronique (voyez Bchiques, Pectoraux). F B R IF U G E S , A N T IF B R IL E S , A N T IP Y R T IQ U ES, AN T IP R IO D IQ U E S (de febris, fivre, et fugare, chasser). Qui chasse la fivre, qui empche le retour des accs. Acore aroma tique, alcool, arnique des montagnes, bolladone, benote, berberis, bistorte, caf, camomille, cascarille, centaure, chardon bnit, chne (corce de), citron (semences de), coco, Colombo, coqueret, coton nier (semences de), cusparie fbrifuge, digitale, eucalypte, fve de Salnt-lgnace. gentiane, germandre petit chne. Ipca, lichen amer, mnyanthe, noix (brou de), noix vomique, olivier, patience, quas8lo, quinquina, simarouba, valriane, tanaisie, tilleul, vomiquier (corce de). FONDANTS (de fundere, fondre). Mdicaments internes ou externes auxquels on attribue la proprit de rsoudre les engorge-

CLASSIFICATION DES PLANTES

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mcnis, surtout ceux qui se manifestent lentement et sans inflamma tion. Ache, aneth, chicore, cigu, gentiane, gomme ammoniaque, boublon, hyssope, mlilot, polypode commun (voyez mollienis). FO R T IFIA N T S, ROBOR ANTS, R O RO RA T IFS (do fcrlis, fort ; roborarc, fortifier, donner des forces). Substances propres augmenter les forces : tels sont les Toniques, les Analeptiques, les Stomachiques (voy. ces mots). H M O STATIQ UES (de fy*. sang, et fen>ju j arrte). Mdi caments ou substances que lon emploie pour arrter les hmorrhagies. Amadou, acore, balaustos, benjoin, benoite, caoutchouc, cascarille, citron, colophane coloquinte, ergot de seigle, fraisier (ra cines de), galles (noix de), gomme arabique (poudre de), jusquiamc, lamier blanc, malicorium, matico, ratanhia, sang-dragon, scolo pendre, trbenthine (essence de), tormentille, vigne (feuilles de). H IL A R A X T S , H IL A R IA N T S . ~ Voy. Exhilarants. H YD RAG O G U ES (de eau, et ftpiv, chasser). Mdica ments auxquels on supposait la proprit de faire couler les sro sits qui forment les panchements et les infiltrations. Bryone, cojeput (essence de), chiocoquo, colchique, coloquinte, gomme-gutle, genvrier (baies de), scammone, paritaire, sureau (corce de). HYPN O TIQ UES (de Cwu, j endors, qui provoque le sommeil). On appelle ainsi les narcotiques donns petites doses. Alcool, hachisch, gentiane, jusquiame, laitue, loblie, pavot, opium, val riane, vin. H YPO C IN TIQ U ES (de *ro, sous, marquant la diminution, et xW.Tr.c, qui remue, de xtvlw, mouvoir, remuer). Substances qui diminuent le mouvement, la molilit des organes ou des membres. Belladone, cigu, dalura, duboisie, hachisch, opium. IN C IS IF S (de i