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DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE DU DÉPARTEMENT DES VOSGES

Dictionnaire topographique du département des Vosges ...cths.fr/dico-topo/dictionnaires/fichiers/DictionnaireTopographique... · appellations jugées plus conformes à l’étymologie

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  • DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE DU

    DPARTEMENT DES VOSGES

  • {I}AVANT-PROPOS

    En tte de ce volume, affirmons notre reconnaissance envers tous ceux qui nous ont second dans laccomplissement de notre tche. Hlas ! il y a dans le nombre plus dun disparu, nos premires recherches remontant quarante-cinq ans.

    Nous avons eu, tout dabord, les encouragements de notre matre Auguste Longnon. Lintervention de Paul Chevreux, inspecteur gnral des Archives et des Bibliothques, aprs avoir t archiviste des Vosges, nous a permis de consulter Paris tel manuscrit prcieux dune bibliothque peu communicative . Son successeur pinal, M. Andr Philippe, et, se joignant lui, M. Jean Kastener, sous-archiviste, nous ont prodigu leurs bons offices ; de mme les autres archivistes dpartementaux de la rgion, MM. mile Duvernoy et Pierre Marot, Nancy, M. Paul dArbois de Jubainville, puis Maurice Rousset, Bar-le-Duc, Pierre Gautier, Chaumont, M. Just Berland, Chlons. Sur la courte histoire, la veille de la Rvolution, des derniers venus parmi les diocses lorrains, une opportune documentation nous a t donne par Mgr Jrme, vicaire gnral de Nancy, et par Justin Favier, conservateur de la bibliothque publique, par le chanoine LHte, professeur au grand sminaire, et par Mgr Thomassin, archiprtre de Saint-Di. Parmi les personnes qui nous avons communiqu les preuves de ce volume, M. le commandant Lucien Klipffel, alors rsidant Metz, et M. Paul Lebel, de Dijon un toponymiste davenir nous ont fourni dutiles indications. Nous navons garde de taire que, par une rare bonne fortune, telle de ces preuves a retenu lintrt de M. Henry, correcteur lImprimerie nationale.

    Nous ne nous sommes pas adress en vain MM. les curs des paroisses1 et les secrtaires des mairies.

    {II}Nous saluons la mmoire du vnr matre Antoine Thomas, notre premier commissaire responsable, et nous remercions M. Clovis Brunel, membre de lInstitut, directeur de lcole des chartes, qui a bien voulu lui succder.

    Les instructions rdiges en 1859 par Lopold Delisle, lintention des collaborateurs du Dictionnaire topographique de la France2, prvoyaient que lintroduction par laquelle souvrirait chaque livraison autrement dit chaque dictionnaire dpartemental comporterait une description physique sommaire du dpartement ; de fait cet lment figure dans vingt-et-un des dictionnaires parus jusquici. Auguste Longnon, dans lintroduction son Dictionnaire topographique du dpartement de la Marne, a cru pouvoir rompre avec cette tradition, et son exemple a t suivi par les auteurs des dictionnaires de lAude, du Cher, de la Cte dOr, de la Haute-Marne, du Pas-de-Calais ; on nous excusera, pensons-nous, de lavoir suivi notre tour, estimant que les renseignements qui se rapportent la description physique se trouvent dans dautres publications, plus qualifies cet gard, le Dictionnaire topographique de la France sadressant surtout aux personnes quintresse la gographie historique.

    1 Notre gratitude, ici ritre, envers le clerg dodatien monte jusqu M. le chanoine Perolla, chancelier de lvch.

    Et si cette page passe sous les yeux de Mgr Curien, vque de Lorima, dans sa retraite de Senones, S. Exc. sassurera que nous navons pas oubli le bon accueil que nous fit, voil plus de trente ans, le cur de la basilique Saint-Maurice dpinal.

    2 Le texte en est reproduit dans le tome III (p. 481-485) de la publication de Xavier Charmes intitule : le Comit des Travaux historiques (Paris, 1886, 3 vol. in-4) ; il accompagnait une circulaire adresse le 20 mars 1859 par le Ministre de lInstruction publique Direction du Personnel et du Secrtariat gnral, 1er bureau aux prsidents des socits savantes.

  • {III}INTRODUCTION

    TOPONYMIE

    NOMENCLATURE

    En 1887 commenait, pour sachever en moins de deux ans, limpression dun ouvrage en sept volumes intitul : le Dpartement des Vosges, description, histoire, statistique. Entour dune trentaine de collaborateurs, lauteur, Lon Louis, alors chef de division la prfecture du dpartement, entendait donner l une nouvelle dition de louvrage qui, sous un titre similaire le Dpartement des Vosges, statistique historique et administrative avait t publi en 1845, Nancy, par les soins dHenri Lepage, le futur archiviste de la Meurthe, et du spinalien Charles Charton ; dition trs dveloppe la premire comprenait seulement deux forts volumes et mise au point, comme il convenait aprs un intervalle de plus de quarante ans. Le Dictionnaire historique et statistique des communes, hameaux, carts, fermes, qui occupe les deux derniers tomes de la publication de Lon Louis, et dont le mrite revient principalement Paul Chevreux, remplace ainsi la Notice sur les communes, hameaux, censes, etc., qui constitue le second des deux volumes parus en 1845. Archiviste des Vosges depuis une demi-douzaine dannes, Chevreux tait bien qualifi pour amliorer luvre de son collgue nancien, qui, sil a remarquablement mis en valeur le dpt dont il avait la garde, na gure dirig ailleurs ses investigations.

    Pour complter la nomenclature tablie, aprs Lepage, par Chevreux1, nous avons dpouill les grandes cartes de Cassini, de ltat-major et du Service vicinal, les pices de lenqute postale de 1847, conserves la Bibliothque nationale2, et surtout les tats de section du cadastre, ne retenant, parmi les innombrables lieux dits quils mentionnent, que ceux qui prsentent intrt du point de vue de la gographie humaine ou de lhistoire.

    {IV}Conformment aux instructions ministrielles de 1859, nous avons, en principe, respect lorthographe officielle des noms de communes, prenant en particulire considration larrt consulaire du 9 fructidor an IX (27 aot 1801), dont le dispositif est ainsi conu :

    I. Il ne pourra, lavenir, tre donn aux communes dautres noms que ceux ports aux tableaux qui contiendront la division du territoire de la Rpublique en justices de paix.

    II. Les arrondissements des justices de paix conserveront le nom de canton, quils ont port jusqu ce jour. III. Les ministres de lIntrieur et de la Justice sont chargs, chacun en ce qui le concerne, de lexcution

    du prsent arrt, qui sera insr au Bulletin des Lois3.

    Les attributions respectives des deux dpartements ministriels apparaissent nettement : la Justice la circonscription des cantons ; lIntrieur la nomenclature des communes.

    Les tableaux annoncs par larticle premier ont fait lobjet darrts spciaux, qui figurent galement au Bulletin des Lois : ils permettent dtablir lorthographe officielle des noms communaux, condition, bien entendu, quon fasse tat des dcisions gouvernementales prises ultrieurement, pareille fin, sur le rapport du Ministre de lIntrieur4. Il faut, de plus, prendre garde aux fautes dimpression qui se sont glisses dans le Bulletin, et aux erreurs de copie commises dans les tableaux, grossoys Paris, qui accompagnent les minutes des arrts dans le fonds de la

    1 Elle ne comprend pas les cours deau, mais ceux-ci sont numrs dans les ingnieux tableaux par bassins que

    renferme, entre ses pages 21 et 67, le tome Ier de la publication de Lon Louis : dresss par le docteur Bailly, ces tableaux nous ont t singulirement prcieux.

    2 Mss. fr. 9787-10129 ; dans cet ensemble, ce sont les nos 10123 10126 qui intressent le dpartement des Vosges. 3 3e srie, t. III, pages 302-303. 4 Ou, pendant la priode du 17 mars 1831 au 31 dcembre 1832, du Ministre du Commerce et des Travaux publics,

    qui tait alors dvolue ladministration communale et dpartementale : cest sous ce rgime phmre que le nom de Joinville-le-Pont fut attribu la commune de la Seine prcdemment appele la Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (ordonnance du 19 aot 1831).

  • Secrtairerie dtat, aux Archives nationales : on corrige aisment les unes et les autres laide des documents contemporains tablis dans les communes mmes, et notamment des actes de ltat civil, le nom de la commune tant nonc dans chacun.

    Ces considrations nobligent pas, croyons-nous, condamner les initiatives que certaines municipalits auraient prises, voil plus ou moins longtemps, sans attendre lagrment du pouvoir central5, celui-ci nayant, au demeurant, pas oppos son veto6 : lirrgularit, dans lespce, se prescrit par un usage ininterrompu.

    {V}Estimant que les articles dun dictionnaire conu dans lesprit des instructions de 1859 ne doivent prsenter que des faits acquis et positifs, lexclusion de tout dogmatisme et de toute tendance, nous navons pas voulu, lexemple de certains de nos devanciers, suggrer encore moins adopter dautorit la substitution, aux appellations dtermines comme il a t dit, dautres appellations juges plus conformes ltymologie ou lhistoire : en matire de toponomastique, il est aventureux de dresser un systme, toujours sujet contestation, parce que portant la marque personnelle de son auteur, contre les caprices mme les plus flagrants matriellement constatables de lusage,

    Quem penes arbitrium est, et jus et norma loquendi.

    Avant daborder ltude de lorigine des noms de communes des Vosges, nous croyons propos de faire observer que, dans la partie du dpartement o la population est disperse, il arrive que tel de ces noms dsigne lensemble du territoire, et non pas une agglomration dtermine. Nous donnons ci-aprs, sans affirmer quelle soit complte, une numration des communes o sobserve cette particularit.

    Anould ; chef-lieu : la Hardalle. Les Arrents-de-Corcieux ; ce nom, qui dsignait, avant la Rvolution, une collectivit de sujets,

    sapplique, dans lusage actuel, au btiment isol qui abrite la mairie et lcole. Le Ban-de-Sapt ; chef-lieu : Launois. Ban-sur-Meurthe ; la mairie occupe le mme btiment que celle de Clefcy, sur le territoire de cette dernire

    commune. Basse-sur-le-Rupt ; chef-lieu : Planois ; lpoque rvolutionnaire, la maison commune fut successivement

    Contrexard et Trougemont. Bois-de-Champ ; chef-lieu : Maillefaing. Clefcy ; chef lieu : la Pellire. Cleurie ; la mairie est au lieu dit les Bouxaux. Fraize ; chef-lieu : la Costelle. Gerbamont ; chef-lieu : Ljol. Les Granges-de-Plombires ; chef-lieu : lErmitage. Renauvoid ; la mairie et lcole se trouvent au centre du territoire, proximit de la ferme dite Cense-

    Charton. Rupt-sur-Moselle ; chef-lieu : Lette. La Salle ; chef-lieu : lHte-du-Bois. Sapois ; la mairie est au lieu dit la Roche, lglise au Haut-du-Tt. Saulxures-sur-Moselotte ; chef-lieu : la Poirie. Le Syndicat ; chef-lieu : Brhavillers. Taintrux ; chef-lieu : la Ville-du-Pr. Tendon ; lagglomration o se trouve la mairie est dsigne par lexpression le Centre . Le Val-dAjol ; chef-lieu : Latre.

    5 Voir, entre autres, nos articles CELLES-SUR-PLAINE, CIRCOURT-SUR-MOUZON, DOMBROT-LE-SEC, DOMBROT-SUR-VAIR,

    MENIL-SENONES, VOMECOURT-RAMBERVILLERS, VOMECOURT-SUR-MADON. 6 Il ne semble pas que pareille intransigeance se soit beaucoup manifeste. Cependant la demande de la commune du

    Mnil, au canton du Thillot, leffet dtre autorise faire suivre son nom de celui de Demrupt, lun de ses carts, sest heurte nagure lavis dfavorable du Conseil dtat ; il tait pourtant raisonnable de diffrencier, plus sensiblement quelle ne lest par la prsence dun article, cette commune vosgienne de ses trois homonymes.

  • {VI}Ajoutons que, sous lAncien Rgime, le territoire du Clerjus tait dnomm la Franouse ; que le nom de la Forge est port par la commune correspondant lancienne communaut dhabitants dite les Arrents-de-Saint-Joseph ; et que la commune de Saint-Michel-sur-Meurthe, qui doit son nom une glise champtre, a pour chef-lieu le hameau de la Vacherie.

    Contrairement ce qui sobserve dans les communes dont le nom prsente semblable physionomie, la mairie de Moncel-et-Happoncourt est Happoncourt, Moncel ne comptant que trois habitants.

    Et rapprochons de ce qui prcde le fait que le vocable communal les Vallois dsigne le groupement des hameaux dnomms Latte et Chitel.

    ORIGINE DES NOMS DE COMMUNES

    Nous ne voulons ici qubaucher ladaptation au dpartement des Vosges de ltude consacre pareil objet par Auguste Longnon en tte du Dictionnaire topographique de la Marne. Nous nous en sommes appropri le plan, mais sans nous astreindre le calquer dans lextrme dtail : il nous a sembl superflu de corroborer telle dmonstration qui savrait suffisamment probante ; mais nous avons cru devoir insister sur toute particularit qui nous paraissait intressante7.

    NOMS DORIGINE GAULOISE

    Les noms dorigine celtique sont peu nombreux, ou, pour mieux dire, il nen est quun bien petit nombre quon puisse attribuer, avec une entire certitude, la priode antromaine : plus accentue qu lgard du dpartement de la Marne, lobservation sapplique celui des Vosges.

    Le nom de Grand, localit bien connue des archologues, le d final est parasite est sans doute apparent celui du dieu gaulois Grannus.

    {VII}Le nom de Soulosse, le Solicia dune inscription romaine, peut tre tenu pour antrieur la conqute.

    Dans la forme Darnuodra du nom de Darnieulles il est permis de reconnatre le terme durum, dont la premire syllabe, aussi bien que la seconde, est, en composition, post-tonique.

    Trs anciens aussi, et probablement bien davantage, sont les noms de cours deau qui sont passs des localits riveraines, comme Aroffe et Mortagne. Parfois tel de ces noms a fait place un diminutif : cest ce qui sest produit pour la Frezelle, qui passe Fruze, et pour la Sanelle, qui arrose Sionne. Parfois il a t abandonn : Raon-sur-Plaine et Raon-ltape, que spare une distance de plus de cinq lieues, doivent videmment leur homonymie leur situation sur un mme ruisseau ; celui-ci, quon appelle la Plaine, coule paralllement au Rabodeau, qui passe la Petite-Raon. Le nom moderne Rabodeau a t maladroitement calqu sur Rabado, quon peut supposer avoir t commun aux deux cours deau. Mentionnons, sans insister, que le ruisseau de la Fontaine-de-Fer, sur lequel est situ Isches, tait dit encore, voil moins de cinq cents ans, rivire de Liche ou rupt de lIsches . A vrai dire, il serait tmraire dassigner une haute antiquit aux localits dont il sagit, telle devant son origine, moins au cours deau qui larrose, quau passage sur ce dernier de quelque voie de communication.

    7 Un acte de foi en la mthode de notre matre est opportun au lendemain dune publication dont, au demeurant, on

    aurait tort de mdire. Trs prcieux rpertoire, la Toponymie de la France (Bruxelles, 1937, in-4) de M. Auguste VINCENT, est un chef-duvre de patience, de conscience et de prudence ; mais lauteur considre, dans les noms de lieux, plutt la structure que le sens intime, et lon peut regretter que telle de ses classifications, tel de ses groupements, tout en procdant dune mthode rigoureuse, reposent sur des traits de pure surface. Il convient de voir, dans un toponyme, moins un lment lexicographique quun vritable document dont le gographe, lhistorien ou le philologue pourra tirer parti.

  • NOMS DORIGINE GAULOISE OU GALLO-ROMAINE

    Celtiques aussi, au moins par leur finale , dirons-nous aprs Longnon, peuvent tre rputs les noms prsentant les suffixes qui ont t latiniss en -aus ou -avus, et -acus.

    Lusage du suffixe -aus, dans la rgion qui nous occupe, est attest par le clbre bourg dAndelot (Haute-Marne). Nous proposons den voir vestige dans Dounoux, dont le nom sapparentait celui pour lequel une graphie bizarre a prvalu de deux communes du dpartement de la Meuse, dont lune, Deuxnouds-aux-Bois, est appele, au Xe sicle, Donaus ou Donnaus.

    Le suffixe -acus a laiss, dans la nomenclature du dpartement des Vosges, beaucoup plus de traces. Tel, aprs les invasions, dans les rgions o lidiome germanique a domin, au moins temporairement, -ing, ou son pluriel -ingen, -acus, par combinaison avec un nom dhomme un gentilice lpoque romaine a form un adjectif qualifiant quelque terme sadaptant lide de proprit foncire prive ; ce terme tant, par la suite, sous-entendu, ladjectif a t pris substantivement.

    A vrai dire, on ne saurait prsumer lorigine gallo-romaine pour toutes les localits {VIII}dont le nom procde dun primitif prsentant ce suffixe ; la question ne se pose pas lgard des toponymes en -acus ou -iacus forms sur des noms dhommes dorigine franque ; mme lgard de noms tels que Clrey-la-Cte, Coussey, Marey, Martigny, Maxey, Pargny, Savigny, Uxegney, Vincey, quon est en droit de rapprocher de Clarius, Curtius, Marius, Martinius, Martius, Paternius, Sabinius, Ursinius, Vinicius, on doit considrer que les familles franques ne se sont pas interdit les emprunts lonomastique romaine.

    Les transformations vulgaires du suffixe -acus, frquemment prcd dun i emprunt la dsinence du gentilice qualifi, ou adopt par analogie, ont vari selon les rgions de lancienne Gaule : les noms de communes vosgiennes qui supposent un primitif en -acus sont au nombre dune cinquantaine ; dans les deux tiers, abstraction faite de Mazelay, la terminaison est note -ey ; dans lautre tiers, on observe la terminaison -y, explicable par une influence venue des provinces franaises du voisinage ; les formes anciennes que nous avons notes permettent daffirmer que cet -y sest substitu la notation -ei.

    NOMS DORIGINE ROMAINE

    Sous cette rubrique, Longnon na mentionn que des toponymes forms sur des noms de possesseurs laide des suffixes latins -anus et -o, ou en employant adjectivement le nom du possesseur ; nous rattacherions ce dernier mode de formation Romain-aux-Bois.

    Mais on peut considrer comme remontant lpoque romaine les toponymes suivants : Aouze : ce village est appel Aquosa en 1188 ; mais, un sicle auparavant, un personnage

    dnomm Morundus de Aquosa intervenait dans la charte de fondation du prieur de Saint-Jacques-au-Mont.

    Audeuil : si nous mettons ce nom en cause, bien quil soit port par une localit de minime importance, appartenant au finage de Trampot, cest parce que les formes vulgaires Auedoiz (1158) et Awedois (1241) supposent aquaeductus, dont lquivalent franais aqueduc est de formation savante .

    Bains-les-Bains, rpondant au locatif balneis ; des trouvailles faites en ce lieu, lon peut conclure que ses eaux thermales taient connues des Romains.

    Bazoilles. Il est permis de rattacher ce nom, port par deux communes des Vosges, au terme de bonne latinit basilica, plus souvent reprsent par la forme Bazoches.

    La situation des Bazoches appartenant aux dpartements dEure-et-Loir et du Loiret {IX}a port M. Jacques Soyer8 voir, lorigine de ces localits, non, comme on posait la chose en rgle absolue, des sanctuaires chrtiens, mais des basilicae , btiments publics analogues nos halles, et

    8 Les basilicae de la civitas Carnutum et de la civitas Aurelianorum , Orlans, 1921, 6 p. in-8 (extrait du

    Bulletin de la Socit archologique et historique de lOrlanais).

  • servant de bourses ou dentrepts, o se trouvaient dimportants marchs de frontires, destins aux changes des produits de deux civitates limitrophes : M. Soyer a signal lintrt quil y aurait rechercher si dautres Bazoches se trouvaient sur une voie romaine et prs dune frontire romaine9 . On ne peut allguer rien de dcisif, en ce sens, touchant Bazoilles-et-Mnil. En revanche le pied dune perpendiculaire longue de deux kilomtres mene de Bazoilles-sur-Meuse la voie romaine de Langres Metz nest qu une bonne lieue de Pompierre, qui nous aurons occasion de revenir l-dessus10 avoisinait, sinon les limites de deux cits, du moins celles du Saintois et du Soulossois.

    Escles, Erculo, Hercule du Xe au XIIe sicle, voque un culte import par les Romains. Ce village, o lon a fait de fructueuses fouilles, est voisin de lendroit o naissent, moins dun kilomtre et demi de distance, le Madon, affluent de la Moselle, et la Sane ; emplacement certainement repr par les conqurants, qui songrent joindre la Sane et la Moselle par un canal11.

    NOMS DORIGINE GERMANIQUE OU ROMANO-FRANQUE

    Sous une rubrique lgrement diffrente12, Longnon rpartit en trois catgories les vocables de cette espce quil envisageait dans le dpartement de la Marne :

    Ceux qui rappellent les noms de populations barbares ; Ceux, en nombre fort restreint, qui sont emprunts la langue des Francs ; {X}Ceux qui combinent un nom dhomme, soit, la mode gallo-romaine, avec le prtendu

    suffixe -iacus, soit avec un nom commun tel que cortis, villa, villare, mons, vallis, campus . La premire de ces catgories est, dans le dpartement de la Marne, exceptionnellement riche, en

    raison de circonstances qui paraissent navoir pas jou dans celui des Vosges ; nous nosons insister sur ce que Francos, mentionn avec Maireium dans une charte de 1044, peut bien dsigner Frain, assez voisin de Marey ; ni sur ce quil est tentant de rapprocher de Burgundia le nom de la Bourgonce.

    Touchant la seconde, il ne parat gure indiqu de faire remonter Wisembach lpoque franque, car on stonnerait que ce nom, prononc Wizamb dans le pays, nait pas subi une romanisation plus marque ; cest sans doute sous quelque influence doutre-Vosges que sest maintenue une forme assez peu diffrente de celle qui, plus correctement, traduirait le nom du Blanc-Ruisseau, n sur ce finage ; influence qui ne date parfois que du XVe sicle, comme les appellations alsaciennes, depuis francises, plutt que traduites, des Hautes-Chaumes des Vosges13, parmi lesquelles Winterau est devenu le nom communal Ventron. Il est plus opportun de mentionner Hurbache, arros par la Hure, et Robache, ancienne municipalit runie en 1791 celle de Saint-Di.

    Nous nous excusons, sagissant, non dun lieu habit, mais dun cours deau le dversoir du lac de Grardmer dexaminer ici le nom de la Jamagne, si voisin de celui de Jamoigne, o lon a pens voir la combinaison dun nom dhomme, Gammo au cas oblique en -on, avec le suffixe -ia14. Nous prfrons considrer la ressemblance non moins frappante de Gamunnias et de Gamundias, formes

    9 Lenqute suggre par M. Soyer est bien souhaitable : elle ferait utilement tat de la forme plurielle que peuvent revtir les formes anciennes des toponymes. Bazoches (Aisne), jadis chef-lieu dun doyenn du diocse de Soissons, prcde dune lieue environ, sur la route reliant cette ville Reims, le bourg de Fismes (Marne) au nom bien significatif (finibus) qui appartenait au diocse de Reims. La plus ancienne mention quon ait releve de ce Bazoches est ainsi conue : ecclesia Basilicarum in honore beatorum martirum Rufini et Valerii (1135) : le dtail in honore affecte ecclesia, et non Basilicarum, nom traditionnel du lieu, o pouvaient bien stre levs plusieurs entrepts , tandis quon ne conoit gure que plusieurs sanctuaires y aient t consacrs aux deux martyrs.

    10 Voir ci-aprs, page XXXV. 11 A. FOURNIER, Topographie ancienne du dpartement des Vosges (pinal, 1892, in-8), p. 68, daprs TACITE,

    Annales, XXIII, 279. 12 Dans une intercalation louvrage posthume de LONGNON, Les noms de lieu de la France (Paris, 1920-1929, in-8),

    page 222, nous avons dit pourquoi nous prfrons lexpression romano-franc gallo-franc . 13 Pierre BOYE, tude historique sur les Hautes-Chaumes des Vosges (Mmoires de la Socit dArchologie lorraine,

    1900, p. 255-259). 14 A. VINCENT, Les noms de lieux de la Belgique (Bruxelles, 1927, in-8), p. 86, n 101.

  • qui dsignent, la premire, en 888, ce village du Luxembourg belge, la seconde, en 706, Sarreguemines ; cette dernire prsente, inaltr, llment mund, embouchure . De fait, tels Gemnd, o se joignent, dans la rgence dAix-la-Chapelle, lOleff et lUrft, et Gemnden, o la Saale tombe dans le Main, Sarreguemines est au confluent de la Sarre et de la Bliese, et Jamoigne celui de la Semois et de la Vierre. Or le site o la Jamagne sort du lac, pour en porter les eaux la Vologne, sadapte assez bien la notion dembouchure.

    Touchant les noms de personnes qui ont, lpoque franque, concouru la formation des toponymes, nous renvoyons aux notions donomastique germanique rsumes au chapitre LII de louvrage posthume de Longnon sur les noms de lieu de la France.

    {XI}Dans le dpartement des Vosges, le nombre des vocables communaux attribuables cette troisime catgorie dpasse largement le quart de leffectif total.

    Il y en a, nous lavons dit, qui supposent un primitif en -iacus, form la manire gallo-romaine : citons les plus caractristiques.

    Varmonzey, form sur quelque nom dhomme en -mundus. Nomexy, en 1186 Nomberceis, se rattacherait une variante du nom Norbert, marque par une

    nasalisation quon retrouve dans le diminutif nom de famille Nomblot, et par la chute de lr de la premire syllabe, provoque sans doute par lr de la seconde ; chute quon observe dans les autres diminutifs Noblet et Noblot. Ubexy, que lr de la forme Eubrexey (1403) permet de rapporter Hucbertus.

    Blmerey, form sur Blitmarus. Fomerey, en 1147 Folmeriacum, procde de Folmarus, frquent dans la rgion messine lpoque fodale.

    Battexey, en 1136 Berteceis, procderait de Bertricus, dont la seconde r serait tombe par dissimilation.

    Attigny, Bettegney, Bocquegney, forms sur les imparisyllabes Atto, Betto, Bocco. En 1134, on voit, form sur le nom dHadigny, ladjectif Hardiniacensis, supposant une forme hypocoristique de Harduinus.

    Le nombre des communes vosgiennes dont lappellation, termine en -court, groupe un nom dhomme et le substantif cortis, domaine rural , dpasse soixante-dix. Dans le thme tymologique, le nom dhomme est au gnitif, sauf en ce qui concerne Begncourt, Gugncourt et Morizcourt : alors il a t adjectiv en -iacus, ou plutt -iaca, sagissant de qualifier cortis. Le premier terme de Gugncourt, quivalent de Gugney, reprsenterait Godiniaca, form sur lhypocoristique Godo. Le nom de Morizcourt se prsente en 1044, dans la plus ancienne mention que nous en ayons trouve, sous la forme Malisei curtis ; ce nest qu partir du XVIIe sicle quil sest achemin vers la forme actuelle, sous linfluence, vraisemblablement, de ce que la paroisse a pour patron saint Maurice ; Malisei quivaudrait au nom de Malzey ou Molzey, en 969 Molisiacum, village dtruit qui avoisinait Aingeray (Meurthe-et-Moselle).

    Au lieu de cortis, cest son synonyme villa quon voit dans le thme tymologique du nom dune cinquantaine de communes des Vosges, et dans Euorini villa qui, en 1003, dsigne, pensons-nous, Ville-sur-Illon ; cette localit a t ensuite, pendant quelque temps, dnomme Ville, tout court, et cest seulement vers la fin du XIIIe sicle quapparat son surnom, mal interprt, que nous tenons aussi pour un nom dhomme ; la disposition qui attribue la premire place au nom commun de lieu na pu intervenir que bien aprs lpoque franque dans les Vosges, o la disposition inverse avait prvalu. Dans Martinvelle, Morville, et peut-tre Moriville, le nom dhomme appartient {XII} lonomastique romaine ; il ny a pas l prsomption dantriorit lpoque franque, car le fait dominant en lespce, pour lequel cette prsomption nest pas de mise, est le mode de formation de ces toponymes. De mme que dans les trois exemples rapports plus haut, le nom dhomme serait adjectiv dans Bulgnville, Contrexville, Dognville, Fignvelle, Gignville, Lignville, Nonzville, ainsi que dans Attignville, Autreville et Regnvelle, qui sont rapprocher dAttigny, dAutrey et de Regney. Contrexville, appel en 1213 Gundrecivilla, ce qui suppose un primitif Gundericiaca villa, serait lquivalent de Gondrecourt (Meuse)15. A Fignvelle, Martinvelle, Regnvelle, que nous venons de

    15 Mais non de Gondreville (Meurthe-et-Moselle), Gundulfi villa, dans les diplmes mrovingiens et carolingiens, qui

    devrait sappeler Gondeville : lr adventice napparat que vers la fin du XIIe sicle.

  • citer, joignons Ainvelle et Ameuvelle, pour souligner une lgre variante du terme final, constate en 1334 pour Ainvelle16, en 1494 pour Regnvelle, en 1540 pour Martinvelle, et adopte sans doute beaucoup plus tard pour Fignvelle ; variante, ajouterons-nous, toute locale : part Ainvelle, qui est du canton de Lamarche, ces localits appartiennent au canton de Monthureux-sur-Sane ; la mme variante se rencontre, au del des limites de ces cantons, dans les dpartements voisins : Enfonvelle, Guyonvelle (Haute-Marne), Bourbvelle, Demangevelle, Jonvelle, Ranzevelle (Haute-Sane). La finale -ville sagrmentera plus tard, dans Jainvillotte, dune dsinence diminutive diffrenciant le nom de ce village de ceux des bourgs de Joinville (Haute-Marne) et de Jonvelle (Haute-Sane).

    Le moment parat venu de nous arrter diverses constatations. Ladoption, pour dsigner un bien rural, de villa, est-elle postrieure celle de cortis ? Notre

    documentation ne remonte pas assez haut pour trancher la question ; nous le regrettons, car une rponse dcisive clairerait peut-tre lhistoire du peuplement de la rgion. Ce qui est vident, cest que les localits dnommes laide de ces deux termes ne forment pas, sur le terrain, deux zones bien dfinies. Disons cependant, toutes fins utiles, que, dnombrs comparativement ceux forms sur -villa, les noms en -court dominent dans les cantons de Bruyres, de Charmes, de Chtel-sur-Moselle, de Chtenois, de Dompaire, de Lamarche, de Mirecourt, de Rambervillers et de Vittel, tandis que, dans les cantons de Bulgnville, de Coussey, dpinal, de Monthureux-sur-Sane et de Neufchteau, cest -ville ou -velle qui lemporte. Le canton de Darney, o il ny a quun nom en -ville, nen prsente aucun en -court. La double numration quon vient de lire exclut les cantons de Bains et de Xertigny, et, contigus ces cantons, lancien arrondissement de Remiremont et larrondissement de {XIII}Saint-Di ; vrai dire on note Vexaincourt, au canton de Raon-ltape, et Vienville, au canton de Corcieux ; mais Vienville tait lorigine une localit infime, dont nous ne connaissons pas mention antrieure 1580, et rien ne prouve que le premier terme de son nom soit un nom dhomme ; quant Vexaincourt, exceptionnelle, et comme privilgie, est sa situation sur lantique voie qui, venant de Langres, remontait la valle de Celles pour, aprs avoir contourn le Donon, dvaler vers Strasbourg.

    Faisons un retour vers les toponymes en -acus pour les soumettre un pointage conu dans le mme esprit que ceux dont nous venons de rendre compte : les rsultats sont similaires. Sil exclut les cantons de Monthureux et de Vittel, ce pointage atteint en revanche ceux de Bains et de Xertigny, celui de Saulxures avec Vagney dans lancien arrondissement de Remiremont, et dans larrondissement de Saint-Di, le canton de Raon avec Luvigny, et celui de Senones avec Moussey. Constatons simplement le fait pour ce dernier village, et notons que la situation de Luvigny, considre des points de vue o nous nous sommes plac, est identique celle de Vexaincourt ; elle est comparable celle de Vagney, dans la haute valle de la Moselle, sur la voie qui reliait Metz Ble.

    Le suffixe -acus, avons-nous dit, a pour quivalent germanique -ing ; on a, par exemple, pour Hussigny (Meurthe-et-Moselle), une forme allemande Husingen en 1249. La forme plurielle -ingen a t romanise en -ange, dordinaire not -enges dans les textes en langue vulgaire du moyen ge ; cet emploi du pluriel est rapprocher de celui quattestent les noms en -ies de la rgion wallonne, tant en Belgique17 que dans le nord de la France18. Bussang procde sans doute dun primitif en -ing, et Relanges, vers 1030 Rainankis et Rainanges, pourrait bien tre lhomonyme de Reiningen, entre Mulhouse et Thann ; vrai dire on stonne de la prsence, dans une rgion aussi loigne de la limite linguistique que le canton de Darney, dun toponyme originellement termin en -ingen ; mais dans le sud du dpartement des Ardennes, non loin de celui de la Marne, Challerange, en 1175 Kaleringis19, apporte un exemple autrement surprenant de pareille anomalie.

    Nous sommes amen penser que les noms en -court et en -ville ayant comme premier terme un nom dhomme adjectiv en -acus sapparentent par leur formation aux toponymes dorigine germanique dans lesquels un nom commun de lieu habit vient la suite dun nom dhomme combin

    16 Nous nosons faire tat du texte imprim, peut-tre fautivement, dune charte de 1211. 17 VINCENT, Les noms de lieux, p. 79-83. 18 LONGNON, Les noms de lieu, p. 85, n 178. 19 Revue historique ardennaise, 1901, p. 214.

  • avec -ing. On a relev de ceux-ci bien des exemples : il y en a dans le Pas-de-Calais, qui ont leurs quivalents outre-Manche20 ; {XIV}il y en a dans la Belgique flamingante21 ; il y en a en Alsace, o Turckheim se disait, en 896, Thurincheim ; il y en a dans le canton de Zurich, o Ottikon est une contraction dOttinghoffen22. Une enqute complte sur les rgions de langue germanique o sont groups des toponymes de ce type aboutirait peut-tre permettre, dans le dpartement de la Marne, o la prsence, aux bas temps de lempire romain, de populations barbares trs diverses est surabondamment atteste, lattribution telle ou telle de ces populations de noms comme Larzicourt, Matignicourt, Btheniville, Warmeriville, Haussignmont et Moiremont. Dans les Vosges, avouons-le, on ne saurait esprer un rsultat positif : il ne sy trouve, on la vu, quune dizaine de toponymes forms comme ceux dont nous venons de faire un choix : rpartis entre sept cantons, ils sont ltat sporadique, noys parmi dautres, forms lpoque franque aussi, mais diffremment.

    Au docteur Alban Fournier, lun des collaborateurs de Lon Louis, on doit un consciencieux travail sur la topographie ancienne du dpartement des Vosges, qui prsente, hors texte, une carte des voies romaines , mettant en vedette les localits o ces voies ont laiss des traces, et une carte des localits o lon a trouv des vestiges de lpoque gallo-romaine 23 ; labsence dindications dans un quadrilatre auquel on donnerait pour sommets le col du Bonhomme, Rambervillers, Arches et le col de Bussang, et les observations que nous avons faites touchant larrondissement de Saint-Di et lancien arrondissement de Remiremont, autorisent voir l une manire de pays neuf, dans lequel il serait tmraire dattribuer aux localits une origine antrieure aux derniers temps de la priode franque.

    Villare, dsignant une dpendance de la villa un cart , dirait-on aujourdhui et que reprsentent le nom de Villers, prs Mirecourt, et, qualificatif aidant, ceux de Grandvillers et Neuvillers-sur-Fave, parat, en combinaison, sous la mme forme, dans les noms de sept communes, aux cantons de Charmes, dpinal, de Rambervillers o il y en a trois, dont le chef-lieu de Vittel ; sous la forme villiers dans ceux de deux communes du canton de Bulgnville, Auzainvilliers et Crainvilliers ; et sous la forme villet dans Bonvillet, au canton de Darney.

    Ecclesia et monasterium ont t parfois, comme les noms communs qui prcdent, combins avec des noms de personnes.

    Dans le terme initial de Nompatelize, Norpardi ecclesia en 1140, on peut voir une variante, autre que celle suppose propos de Nomexy, de Norbertus.

    {XV}Bertrimoutier est form sur Bertricus. Cest Montmotier, avons-nous conjectur, que devait son surnom Symon de Mahumoitoir, tmoin dans un acte de Mathieu Ier, duc de Lorraine. On a, de bonne heure, expliqu le nom de la clbre abbaye de Moyenmoutier par sa situation centrale entre les monastres de Bonmoutier et de Saint-Di, dune part, dtival et de Senones, dautre part ; mais ce nom se prsente sous la forme Meieni Monasterium en 870, donc longtemps avant que nintervnt, dans la langue vulgaire, la chute du d intervocal, qui de medianum a fait moyen.

    Cour, en tant quil dsignait un domaine rural, ville, pris dans la mme acception, do il est pass, tout dabord, celle de village , et villers ou villiers, ne se sont pas maintenus dans le langage courant. Les noms communs de lieux habits auxquels nous allons nous arrter quelque peu ont dur davantage ; les toponymes la formation desquels, dans les mmes conditions que les prcdents, ils ont concouru, peuvent tre moins anciens que ceux-ci ; sans doute la disposition consistant placer le nom propre de personne avant le nom commun de lobjet possd est dorigine franque ; mais lusage de ce tour syntaxique sest prolong dans le temps ; il persisterait encore, assure-t-on, dans les campagnes lorraines24.

    Mansus, qui sentendait, lpoque carolingienne, dune petite exploitation rurale, a revtu, dans les rgions de lest, la forme meix, qui apparat dans Remomeix.

    20 LONGNON, Les noms de lieu, p. 188-190. 21 VINCENT, Les noms de lieux, p. 107-110. 22 LONGNON, Les noms de lieu, p. 177. 23 Le Dpartement des Vosges, t. I, entre les pages 68 et 69, 112 et 113. 24 Bulletin mensuel de la Socit darchologie lorraine, 1913, p. 39.

  • Autre driv du verbe manere, mansio, qui a donn maison notre langue, se reconnat dans Morelmaison, ainsi que dans Aureilmaison Aureliani mansiones en 1044 nom dun cart de la commune de Lamarche.

    Mansionile, qui, dadjectif qualifiant un terrain btir, est devenu substantif synonyme de mansio, a donn la toponomastique franaise surtout Mesnil et Mnil. En dehors de quatre Mnil diffrencis entre eux par larticle qui prcde le nom de lun, et par les surnoms des trois autres, de Mnil, hameau dvaux-et-Mnil, et du Magny, variante comtoise de mnil, la nomenclature communale des Vosges prsente Viomnil, dans le canton de Bains, Urimnil, dans celui de Xertigny, et, groupement remarquable, Beaumnil, Chenimnil, Fimnil, Memnil et Vimnil dans celui de Bruyres, dont les limites passent 2 kilomtres de Badmnil-aux-Bois (canton de Chtel), tandis quune distance peine double spare Chenimnil de Jarmnil (canton de Remiremont).

    Le nom commun mons en est venu de bonne heure dsigner, la manire de cortis et de villa, des lieux habits. Anglemont, Beaufremont, Bouzemont, Derbamont, Deycimont, Flormont dont lglise fut la mre-glise de Charmes Girmont, {XVI}Hymont, Mnarmont, Moyemont, Seraumont, trangers larrondissement de Saint-Di et au quadrilatre que nous avons esquiss, peuvent remonter lpoque franque. La chose nest pas douteuse pour Remiremont, dont le nom perptue le souvenir de saint Romaric ; signalons que ce nom sappliquait originellement au Saint-Mont, hauteur voisine ; cest seulement depuis la fin du IXe sicle quil dsigne la ville actuelle, dans la valle. Pour les autres noms communaux en -mont, nous sommes plus rserv ; rappelons que Gerbamont est le nom de tout un territoire, le chef-lieu de la commune tant le hameau de Ljol25 ; et, soit dit pour aller au-devant, sil y avait lieu, dune ide prconue, les formes anciennes de Romont ne supposant pas un primitif en mons. En marge de ces aperus, inscrivons quil y a dans notre dpartement trois Belmont ; que les noms de Mont-ls-Lamarche et de Mont-ls-Neufchteau portaient lorigine la marque du pluriel ; et quun diminutif de mont constitue le premier terme du vocable communal Moncel-et-Happoncourt.

    A mons soppose vallis. Midrevaux, Mundrevallis en 1196, sapparente par son terme initial Mondrecourt (Meuse) en 1041 Munderico curtis ; et dans le nom de Xaronval, qui se prononce Charonval26, on reconnatrait volontiers Caraunus, nom qui fut celui, notamment, dun martyr chartrain, dont le culte a rayonn jusquau diocse de Chlons, pour ne parler que de la rgion de lest.

    Le temps est-il lointain, depuis lequel campus a pu sappliquer un lieu habit ? Si Champ-le-Duc le locus qui dicitur Campus des Annales mettenses ne devait son origine une rsidence carolingienne, les exemples dHarchchamp et de Ramonchamp nautoriseraient pas, eux seuls, laffirmative. Mentionnons que Longchamp, prs dpinal, existait ds 1003, et Longchamp-sous-Chtenois ds 1116.

    Buffignereux (Aisne) et Vignory (Haute-Marne), au IXe sicle, respectivement, Wulfiniaci rivus et Wanbionis rivus, attestent lge vnrable de lpoque ds laquelle le mot rivus a pu dsigner, au bord de quelque ruisseau, un lieu habit. Il est vraisemblable que le nom de Bru est celui que portait le ruisseau de Monseigneur . On sait que ru, quivalent roman de rivus, se prsente souvent, dans la toponomastique franaise de lest, sous la forme peu rationnelle rupt. Le sens des toponymes Ferdrupt, {XVII}Jussarupt, Xamontarupt et Xonrupt est obscur ; la commune de Xonrupt ne date que de 1929 ; celle de Ferdrupt a t distraite en 1831 de celle de Rupt-sur-Moselle. Le nom de cette dernire dsignant lensemble du territoire le chef-lieu se nomme Lette sentend sans doute de la Moselle mme, en cette partie suprieure de son cours. Deux autres noms de communes appellent des remarques analogues. Basse-sur-le-Rupt est celui dun territoire qui a pour chef-lieu Planois ; et, dans lespce, cest la Moselotte qui est le rupt . Le territoire dnomm Taintrux a pour chef-lieu la Ville-du-Pr : la traduction quon a donne de son nom, Tinctus rivus, est assez plausible : cest l que

    25 Voir ci-dessus page V. 26 Nicolas HAILLANT (Glossaire gographique vosgien, pinal et Paris, 1901, 35 pages in-8, p. 13) note que dans

    Pouxeux, Uxegney et Xaffvillers, lx se prononce galement ch ; dans Bouxires-aux-Bois, Jeuxey, Jorxey, Maxey-sur-Meuse, Nomexy, Saulxures-ls-Bulgnville, Ubexy, Vaxoncourt, Villouxel et Vouxey, lx a le son ss. En patois, lx se prononce frquemment comme le ch guttural allemand ou comme la jota espagnole : HAILLANT (p. 14) cite les exemples de Bouxires, Jeuxey, Nomexy, Pouxeux, Uxegney, Vaubexy, Vaxoncourt, Xamontarupt, Xaronval et Xertigny.

  • nat le ruisseau des Rouges-Eaux, qui tire son nom dun finage tout proche. Le nom commun rupt est clairement qualifi dans les noms Belupt et Grandrupt, ce dernier port par deux communes.

    Lorigine des noms communaux que nous venons de citer tant vraisemblablement postrieure lpoque franque, on estimera que nous aurions pu nous abstenir de mettre en cause, ici, le mot rivus. Si tel na pas t notre avis, cest en raison de ce que la forme Girbespath, qui dsigne, en 1152, Gerbpal, nous porte croire que le terme final de ce nom correspond bach, quivalent allemand de rivus. Terminons cette revue des toponymes dans lesquels joue un rle la notion de leau, en citant Grardmer, traduit dans tel texte allemand on sait que, selon quil est masculin ou fminin, see signifie lac ou mer par Geroltsee ; Gemaingoutte, dont nous navons rencontr mention qu partir de 1385 ; et Renauvoid, dont le terme final rpondant au latin vadum gu gnralement prcd de larticle, souvent suivi dun dterminatif, est frquent dans la nomenclature des carts vosgiens.

    NOMS DORIGINE ROMANE (ORDRE CIVIL)

    Il se peut que tel des toponymes dont nous allons aborder lexamen soit contemporain de ceux qui prcdent. Les prsomptions danciennet qui en ont dtermin la slection sont sans rapport avec linfluence des populations barbares tablies en Gaule.

    Ainsi lacception du mot castellum, en tant quil est reprsent par le nom de Chtel-sur-Moselle, est celle qui fut en usage lpoque franque : employ concurremment avec castrum, et mme de beaucoup prfr, castellum, emprunt la basse latinit, qui lentendait dun village, dsignait une ville dimportance immdiatement infrieure celle dune capitale de cit. Kastel, qui, sur la rive droite du Rhin, fait face Mayence, atteste quon sest content de ce nom commun pour distinguer de lancienne {XVIII}mtropole de la Premire Germanie cette manire de faubourg27. Ainsi en auront us les habitants du pagus Calvomontensis pour dsigner la localit que nous pensons avoir t le chef-lieu de ce pagus.

    Nous voyons une survivance de cette acception de castellum dans le nom de la ville de Neufchteau, qui, fonde vers la fin du XIe sicle, hrita moralement de limportance quavait eue, dans la rgion, Soulosse, lancien chef-lieu du pagus Soliciensis28.

    Castellio, quon tient pour un diminutif de castellum, nest point pass dans le vocabulaire courant : nous estimons que Chtillon-sur-Sane fut, ds lorigine, quelque chose de plus quun petit chteau .

    Les noms de Celles-sur-Plaine et de Celles, hameau de la commune de Saint-Am, se rclament du sens, en latin classique, de cella ; avec celui de Granges-sur-Vologne, ils voquent des aspects de lhabitat rural. De mme celui dloyes, jadis les Loyes, qui rpond au pluriel du bas-latin lobia, do le mot loge, qui dnomme un petit nombre, tant de lieux dits que dcarts, de notre dpartement.

    Laspect des noms des deux communes contigus dites la Grande-Fosse et la Petite-Fosse, mentionnes pour la premire fois, lune en 1313, lautre en 1349, disposerait leur attribuer une origine plutt rcente ; mais les II Foces distingues en 1309 taient le ddoublement de la Fossa quae est in valle Sancti Deodati de 1792. Ajoutons que le nom, aujourdhui communal, de Thifosse, est form selon la syntaxe franque, et que la mention, dans une charte de Gorze date de 991, dune villa que dicitur Geverardi fossa, dans le voisinage de Dampvitoux (Meurthe-et-Moselle) et de Lachausse (Meuse)29, prouve que le nom commun fossa a pu, de bonne heure, dsigner un lieu habit.

    Vicinium, attest au moyen-ge, et connu comme nom de lieu ds lantiquit , et dsignant un hameau, un village30, semble bien transparatre dans Pleuvezain ; on le reconnat, sous une forme

    27 A Maastricht soppose de mme Vijk, reproduisant le latin vicus ; celui-ci dsignait une localit moins importante quun castrum, tmoin lexemple est ici topique Vic-sur-Seille, centre de la principale des chtellenies du temporel des vques de Metz, sopposant lancien chef-lieu du pagus Salinensis, Chteau-Salins.

    28 Cf. Premier congrs international de toponymie et danthroponymie, actes et mmoires (Paris, 1938, in-8), p. 36-38. 29 Mettensia, II, 218, et III, 66-68. 30 VINCENT, Toponymie de la France, p. 179, n 428.

  • diminutive, dans Vsigneul-sur-Coole et Vsigneul-sur-Marne (Marne)31, et ajoutons-nous, dans Vzigneuf, nom dun ancien quartier de la ville de Metz32. Ne peut-on expliquer par un autre diminutif, dont la dsinence na t {XIX}quau XVIIIe sicle mise au fminin pluriel, le nom des Ableuvenettes, en 1148 Albuvisnei, en 1187 Albovenel ?

    Le Puid nest, notre connaissance, mentionn que depuis 1333. Mais on a un diminutif de puteus dans Puzieux, en 1051 Puteoli.

    Viviers-le-Gras et Viviers-les-Offroicourt, qui procdent dun nom commun dusage encore courant, sont connus ds le XIe sicle.

    Pierrefitte, Petraficta au Xe sicle, et Sercur, quivalent de Cercueil (Meurthe-et-Moselle) et de Serqueux (Haute-Marne) attestent que ces localits ont possd respectivement un mgalithe et des spultures anciennes.

    Citons encore les noms des localits closes prs des points importants des voies de communication ; ponts : Pont-ls-Bonfays et Pont-sur-Madon, Pierrepont-sur-lArantle, et remontant au VIe sicle pour le moins Pompierre, Arches et Archettes ; ou bacs, Portieux, Pouxeux et Poussay.

    On peut appliquer notre dpartement cette observation de Longnon visant celui de la Marne : Les noms de commune emprunts au rgne vgtal ne sont pas rares ; ils remontent, pour la plupart, soit lpoque romaine, soit la premire moiti du moyen-ge .

    Il nest pas certain que Charmes rponde carpini ; mais le nom du chne rouvre parat dans Rouvres-en-Xaintois et Rouvres-la-Chtive ; celui du frne, diminutiv, dans Frenelle-la-Grande et Frenelle-la-Petite33 ; lancien nom roman du tilleul est peine altr dans They-sous-Montfort, et le diminutif qui a prvalu, dans Tilleux ; un autre diminutif, moins ancien, a donn le Thillot. La traduction, en 1144, par Septem Abietes, du nom du Ban-de-Sapt, autorise penser que la forme dissyllabique assez longtemps revtue par le terme Sapt rpond la combinaison du nombre sept avec le mot dont sapin est le diminutif.

    Un certain nombre de noms communaux reprsentent des collectifs en -etum, forms sur des noms darbres. Aulnois suppose Alnetum ; Beulay et le Boulay, Betulletum ; Charmois-devant-Bruyres et Charmois-lOrgueilleux, Carpinetum ; Chtenois, Castanetum ; Fays, Fagetum ; Frnois, Fraxinetum ; Norroy-sur-Vair, Nucaretum ; le Saulcy et Saulcy-sur-Meurthe, Salicetum, o lon reconnat les noms latins de laulne, du bouleau, du charme, de la chtaigne, du htre, du frne, du noyer, du saule. On le voit, {XX}le suffixe -etum ou -etus revt dordinaire la forme -oy ou -ois, parfois -ay, ou, sous linfluence du son mouill ou sifflant qui le prcde, -y. Fays se prononce f-i ; la localit est videmment moderne, mais le nom sapparente Bonfays galement prononc bon-f-i lment du vocable Legville-et-Bonfays ; labbaye de Bonfays, de lordre de Prmontr, fonde en 1145, est appele, en 1181, ecclesia Beatae Mariae de Bono Fageto. Sapois procderait du nom originel du sapin.

    On peut, aux noms qui prcdent, ajouter Punerot, intressant de plusieurs points de vue : les formes Pruneriaco (avant 1087) et, un peu tardive, Prunelay (vers 1278) lapparentent prunus, dont les autres formes intervertissent la liquide et le son voyelle de la syllabe tonique pareille interversion sobserve dans le nom, Pournoy, de deux communes de la Moselle puis font disparatre cette liquide partir du XVIe sicle ; Purnerio, en 1057, atteste lanciennet de lusage par lequel le langage vulgaire a prfr prunus son driv prunarius ; dans Pruneriaco (avant 1087) se manifeste, comme, pour Aulnois, dans Alnaco (avant 1171) la confusion, chappe aux clercs, des suffixes -etum et -acus ; la transformation de la dsinence -oi en -ot, qui sesquisse partir de 1525 environ, est insolite ; on lobserve pourtant, depuis 1594, dans Mazirot, Maiseroy au XIIIe sicle.

    31 VINCENT, ibid., p. 290, n 754. 32 Vers la place Saint-Simplice. On a propos pour ce nom des tymologies dont vicus novus serait la moins

    draisonnable, si la question ntait tranche par un texte du IXe sicle : ad sanctum Sulpicium in Viciniolo (Cf. Annuaire de la Socit dhistoire et darchologie de la Lorraine, 1929, p. 500, n 21, et p. 568-570).

    33 Pour Frenelle-la-Grande, la dsinence diminutive nexistait pas lorigine, et la forme fminine parat ne pas remonter plus haut que le XIXe sicle ; elle aura t adopte en raison des surnoms, la Grande et la Petite. Les noms de lieux taient frquemment, en Lorraine, rputs du genre fminin : de duabus Tonis, crivait-on, pour dsigner les Thons, ds 1136 ; es deux Thons, cest assavoir a la Grant et a la Petite, prcisera-t-on en 1452.

  • Ce dernier nom, il faut le dire, a t form, non pas sur un nom darbre, mais vraisemblablement, sur maceria, masure, ruine , nom commun reprsent, dans la nomenclature cadastrale des Vosges, par Mzire et ses diminutifs Mazerule, Mazurure, Mazeliure, Mzelieure ; do il appert que le suffixe -etum na pas t combin exclusivement avec des noms de vgtaux : on lui doit, dans notre dpartement, Fontenay et Fontenoy-le-Chteau, forms sur ladjectif pris substantivement fontana, qui figure dans Bellefontaine, Biffontaine et Frmifontaine, sans parler des lieux dits, dont plus dun est dnomm selon la syntaxe archaque : Abrifontaine, Humberfontaine, Martinfontaine. Nous craignons que M. Auguste Vincent ne se soit dparti plus quil ne convient de sa coutumire prudence en matire dhypothse, en montrant dans le nom dune de nos communes, les Vallois, un exemple le seul du suffixe -etum combin avec vallis34.

    Avec des noms de plantes, le suffixe -aria se reconnat dans Bouxires, buxaria, qui a pour diminutif Bouxurulles, buxeriola ; dans Bruyres, dont Brouvelieures, Brueroles en 1178, est un diminutif : dans la Houssire, dont le nom est form sur celui du houx, et sapparente Housseras, Housseray en 1396, Hosseroy en 1421, par superposition de -etum -aria ; dans Provenchres il y en deux dans les Vosges {XXI}pervincaria ; le nom du roseau entre dans Rozires, ainsi que dans Rozerotte, o la terminaison diminutive nest intervenue que dans les premires annes du XIVe sicle.

    Le suffixe -aria appelle une observation semblable celle que nous a suggre -etum : il ne sest pas combin seulement avec des noms de plantes. Les toponymes quil a forms peuvent intresser le sous-sol, tel Plombires-les-Bains, et lindustrie, tel Thuillires, Teolerias au XIe sicle, pour Tegularias. Il existe, dans les diverses parties de la France, bon nombre de toponymes forms, au moyen de ce suffixe, sur des noms danimaux sauvages ou domestiques : construction qui a commenc de trs bonne heure, tmoin Cabrires (Hrault), castrum nomine Capraria, crivait Grgoire de Tours. Dans les Vosges il y a presque une vingtaine dcarts dnomms la Louvire, et, anciens repaires du renard, un hameau dit Verpellire, et deux censes dites la Verpillire ou la Verpellire ; mais le seul vocable communal voquant le sjour danimaux, et, cette fois, aux fins dlevage, est form moyennant un suffixe diffrent : cest, dans son premier terme, la Vacheresse-et-la-Rouillie ; v ccaritia figure dans un texte intressant au premier chef lconomie rurale : le capitulaire De Villis.

    Puisque nous avons fait allusion la notion du sous-sol, citons Saulxures-ls-Bulgnville et Saulxures-sur-Moselotte, venant de salsatura.

    NOMS DORIGINE ROMANE (ORDRE ECCLESIASTIQUE)

    Nous avons mentionn prcdemment des toponymes dans le thme tymologique desquels le second terme est un nom commun dtablissement religieux, ecclesia dans Nompatelize, monasterium dans Bertrimoutier, Montmotier et Moyenmoutier. Ce dernier village sest form lombre dune abbaye clbre, et, dans son cas -moutier a bien le sens de monastre ; dans les deux autres noms, ce mot ne peut avoir le sens que d glise ; ajoutons qu Montmotier lglise aura disparu de bonne heure. ce lieu tait au spirituel, comme aujourdhui, une dpendance de Fontenoy-le-Chteau.

    La notion d glise a t parfois, lpoque franque, exprime par le mot basilica. M. Jacques Soyer, avec qui lon doit tenir large compte de lacception antrieure, purement civile, de ce terme35, estime indniable cependant que le nom de lieu Bazoche ou Bazoches a t, dans certains cas, entendu au sens religieux du mot basilica . Cette sage rserve sindique pour Beton-Bazoches (Seine-et-Marne), conu de mme que Nompatelize et Bertrimoutier, et dans les cas o, crit sans s finale, Bazoche ou telle de ses variantes est prcd de larticle la ; mais, sauf preuve formelle, comment {XXII}admettre quemploy seul, comme pour dsigner lglise par excellence , basilica ait t appliqu une glise rurale, choisie parmi ses voisines ? Ninscrivons donc ici que pour

    34 Toponymie de la France, p. 209, n 484. 35 Voir ci-dessus, p. IX.

  • mmoire, les ayant mentionns loccasion des noms de l ordre civil , les deux Bazoilles des Vosges.

    Monthureux, nom port aussi par deux de nos communes, reprsente, sous une graphie bizarre, un diminutif de monasterium, qui a plus souvent donn Montreuil. Tandis que Monthureux-le-Sec ne peut voquer le souvenir que dune petite glise , il y avait bien, Monthureux-sur-Sane, un petit monastre , prieur dpendant de labbaye de Luxeuil.

    La Chapelle-aux-Bois, en 1434 la Chapelle secourt de Sategney ce dernier nom dsignant Xertigny et la Chapelle, commune du canton de Corcieux, dont lglise tait annexe de Champ-le-Duc, doivent leur nom des sanctuaires de rang infrieur.

    La notion queffleurent ces derniers mots vaut quon sy arrte. Dans notre dpartement, comme ailleurs36, le cas sest produit dune localit dimportance civile considrable, subordonne, au spirituel, quelque glise paroissiale voisine : tel fut celui de Charmes vis--vis de Flormont. Dans le pouill de Toul rdig en 1402, on cherche en vain Bruyres et Mirecourt, le chef-lieu du bailliage de Vosges : annexe de Champdray, Bruyres ne fut dot dune cure quen 1614 ; et la mre-glise de Mirecourt tait Vroville, subordination que ce dernier nom sous-entendrait, si le barbarisme Vetera villa, par lequel on la traduit, exprime aussi bien que le solcisme Forum veterem pour Fourvire, Lyon une interprtation acceptable. Le sous-entendu nest pas douteux dans le nom de Laviville, commune supprime en 1836, o se trouvait la mre-glise de Dompaire37.

    {XXIII}Le mot atrium, qui sentendait, en latinit classique, de la cour intrieure dune maison dhabitation, a dsign, dans la langue ecclsiastique, une dpendance ddifice consacr, telle que parvis, cimetire : on disait en aitre benit 38 comme nous disons en terre sainte . Aussi passe-t-il pour tre la forme originelle du nom de Latre-sous-Amance (Meurthe-et-Moselle)39. Il est surprenant que, plac entre une voyelle et une r, le t ne soit pas tomb, comme dans pre et mre ; mais cette anomalie peut comme le dplacement de laccent tonique dans le nom propre Maria sexpliquer par un usage frquent sous la plume et dans la bouche des clercs ; de cette hypothse nous nous autorisons pour signaler quil y a dans notre dpartement plusieurs homonymes de cette commune du canton de Nancy-Est : un hameau du Ban-de-Sapt, un faubourg de Fontenoy-le-Chteau ; la portion centrale, comprenant lglise, de Grandvillers ; le chef-lieu de la commune du Val-dAjol ; nous en rapprochons Latte Latre sur la carte de Cassini hameau dans lequel est lglise des Vallois, et Lette Laitre on parrochaige de Ruy en 1415 chef-lieu de la commune de Rupt-sur-Moselle. Aucune de ces localits ne figure dans la nomenclature communale ; mais on ne saurait nier limportance des particularits que prsentent quatre dentre elles.

    Le nombre des communes des Vosges dont le nom correspond au vocable ou ancien vocable de lglise est dune cinquantaine. Ce nom a pour terme initial Saint-, Sainte-, ou bien Dom-, Don-, ou -Dam- : il convient donc de rpartir ces communes entre deux catgories.

    Dans la premire, les noms sont dordinaire intelligibles ; ils peuvent, parfois, ntre pas trs anciens.

    36 Fontainebleau, dont la paroisse na t cre quen 1661, dpendait auparavant de celle dAvon. Vincennes tait

    compris dans la paroisse de Montreuil, elle-mme distraite de celle de Fontenay-sous-Bois. Et pour citer un exemple pris proximit de notre dpartement, Baccarat, chef-lieu dune chtellenie de lvch de Metz, dpendait au spirituel de Deneuvre, paroisse lorraine ; la paroisse de Baccarat, chef-lieu de canton depuis 1790, ne date que de 1856.

    37 Prsomption danciennet mdiocre : lglise de Dompaire a pour patron saint Nicolas, qui est aussi le patron secondaire de celles de Bruyres, de Charmes et de Mirecourt. Lorigine du plerinage de Saint-Nicolas-du-Port (Meurthe-et-Moselle) remonte la fin du XIe sicle ; mais ce nest qu la suite de la bataille de Nancy, en 1477, que le culte du saint vque de Myre, virtuellement rput patron de la Lorraine , a rayonn dans le pays ; nous renvoyons lintressant travail publi par M. Pierre MAROT dans les Mmoires de lAcadmie de Stanislas de 1929-1930, p. 98-104. Nous reconnaissons qu la diffrence de Bruyres et de Mirecourt, Dompaire figure au pouill de 1402, et non pas Laviville ; il est probable qualors le nom de Dompaire dsignait lancien village avec son glise, et quil fut, par la suite, attribu en propre lagglomration voisine du chteau, centre de la chtellenie de Dompaire, lancien village ntant plus, ds lors, appel que Laviville.

    38 Mettensia, IV, 535 : charte dHenri Dauphin, vque de Metz (25 mars 1325). 39 LEPAGE, Dictionnaire topographique de la Meurthe, v AITRE (L).

  • Il en va diffremment de la seconde : lusage de domnus40, dans la mme acception que sanctus, na pas survcu, dans la partie septentrionale de la Gaule, au Xe sicle.

    Dans le cadre dune liste des saints intresss, nous indiquons les noms de cette dernire catgorie, ne faisant demprunts la premire que quand le nom du saint revt une forme dsute, ou figure aussi dans la seconde ; sil arrive que notre dpartement possde dun mme nom plusieurs exemplaires, le nombre en est indiqu entre parenthses.

    Saint Basle : Dombasle (2). Saint Bnigne : Damblain. {XXIV}Saint Brice : Dombrot-le-Sec, mais non Dombrot-sur-Vair, qui ne sappelle ainsi que

    depuis 1715. Saint Cyriaque : Doncires. Saint tienne : Domptail, Saint-tienne, Saint-Stail. Saint vre : Domvre (3). Saint Julien : Domjulien, Saint-Julien. Saint Martin : Dommartin (4). Saint Mdard : Damas (2). Saint Menge : Saint-Menge ; cette paroisse a pour patron le premier vque de Chlons,

    Memmius, et non saint Dominique, comme pensait le rdacteur du pouill de 1402, induit en erreur par le nom dhomme, usit en Lorraine, Mengin, diminutif aphrtique de Demenge, qui figure bien Dominicus.

    Saint Pancrace : Saint-Prancher. Saint Remi : Domremy-la-Pucelle, Saint-Remy. Saint Pierre : Dompierre. Saint Valre : Domvallier. Nous signalons que le nom de Saint-Oun-ls-Parey devrait scrire Sainte-Ouain, Ouain,

    rpondant lun des cas obliques du nom fminin Oda, selon la dclinaison imparisyllabique en -a, -anae.

    La plus ancienne mention du Valtin est dans une charte en langue allemande de 1472, sous la forme Sant Veltin, qui sappliquerait saint Valentin ; la cure du Valtin ne date que de 1689, et lglise a pour patron saint Sylvestre.

    Les saints Pierre et Remi sont honors Saint-Pierremont et Saint-Remiremont, comme autrefois saint Basle Saint-Baslemont. On voit ailleurs dautres exemples dun vocable hagiographique ainsi combin, tel un nom de personne, avec un nom commun de lieu : Dommartemont (Meurthe-et-Moselle) atteste lanciennet du procd.

    Les toponymes que nous venons de citer, et ceux que nous avons ngligs, comme suffisamment intelligibles, appellent une observation quillustrent, en dautres rgions, les exemples de Saint-Benot-sur-Loire, de Saint-Denis en France , de Saint-Riquier, de Saint-Guilhem-du-Dsert : lextension du nom dun sanctuaire la localit contigu a fait oublier le nom antrieur de celle-ci. Saint-Di se serait appel dabord Juncturae, puis Galilaea, et Sainte-Hlne Argentilla, comme le ruisseau qui larrose, lArantle ; et lon peut clore une controverse qui fut passionne, en admettant que Saint-lophe reprsente lantique Solimariaca.

    Saint-Nabord a pour second patron saint Gorgon, et, non loin de l, Pouxeux a les mmes patrons, mais dans lordre inverse. Mis mort sous Diocltien, lun Milan, {XXV}lautre Nicomdie, les deux bienheureux nont pas t, comme leurs ans Pierre et Paul, Gervais et son frre Protais, compagnons de martyre. Un seul fait historique associe leurs noms : en 765, leurs reliques, avec celles de saint Nazaire, furent apportes en Gaule. videmment Saint-Nabord et Pouxeux marquent deux tapes du pieux cortge qui donc, venant de Rome, passa par la haute valle de la Moselle pour se rendre aux monastres de Gorze, dHilariacum depuis lors Saint-Avold et de Lorsch.

    La commune actuelle du Tholy correspond au Ban-de-Saint-Joseph, quon voit encore figurer, en lan II, dans ltat gnral des dpartements41 ; et il y avait, sur ce ban une communaut

    40 Comme la judicieusement remarqu M. VINCENT, le fminiu domna a t employ presque uniquement avec

    Marie (Toponymie de la France p. 339, n 886).

  • dhabitants, dite les Arrents-de-Saint-Joseph, embryon de la commune de la Forge. Le culte de saint Joseph, attest, la date du 20 juillet, dans un calendrier copte du VIIIe sicle, na pntr en Occident, la fte tant fixe au 19 mars, qu partir du XVe ; et cest en 1621 que le pape Grgoire XV la tendu lglise universelle ; les communes franaises tant trs peu nombreuses, dans le nom desquelles on en voit trace, il convenait de souligner le cas du Tholy, o il date sans doute de lrection de la cure en 1663.

    On se gardera de reconnatre domnus dans le terme initial des noms communaux Domfaing et Dompaire. Domfaing na jamais eu dglise ; faing signifie marcage 42 ; on le retrouve dans Plainfaing. Nous avons dit que la paroisse de Dompaire est de cration relativement moderne43 ; le terme paire, quon voit aussi dans Bonipaire et Denipaire, pour ne citer que des communes la premire a t supprime en 1848 et sur le sens duquel nous nosons nous prononcer44, dsigne, pris isolment, et prcd de larticle masculin, des hameaux de moyenne importance dans les finages dAnould, de Moyenmoutier, de Saulcy-sur-Meurthe et de Taintrux, et sous une forme lgrement diffrente, dans celui de Pair-et-Grandrupt.

    Comme Longnon la fait observer, si, pass lan mil, on na plus dexemples avrs de lemploi de domnus au sens de saint, pendant les derniers sicles du moyen-ge, dom ou dam, appellation de courtoisie , a t attribu des seigneurs ou des gens dglise. Et parfois le nom de tel personnage, prcd de cette appellation, est celui dun tablissement fond par lui, dune maison quil avait possde Si le thme {XXVI}tymologique du nom de Damparis (Jura) est bien domnus Patricius, du moins doit-on entendre par l, non pas saint Patrice, mais un religieux du nom de Paris qui, vers 1150, fonda en ce lieu un monastre. Damrmont (Haute-Marne) na que tardivement pris rang de paroisse ; ctait lorigine une simple maison rurale fonde par un nomm Rmond, sans doute prieur de Varennes. Des noms de femme, prcds du mot dame, ont eu le mme sort : la Dame-Alix (Haute-Marne)45 . Si dans la nomenclature cadastrale des Vosges il se peut que Damelevire, Puzieux, et Damptvalley, Fontenoy-le-Chteau, voquent les cultes de sainte Libaire, honore Grand, et de saint Valre, lobservation de Longnon sapplique Danguillesme, ancien lieu dit de Chtillon-sur-Sane, et Dammeury, nom quaurait port, sil faut en croire Lepage, un hameau de Moussey ; Eury, forme vulgaire dUdalricus, se trouve dans le nom de famille Grandeury, qui fut celui dun membre du clerg nancien.

    NOMS DORIGINE POLITIQUE

    Dans lintroduction au Dictionnaire topographique de la Marne, Longnon terminait ltude des noms de commune dont il est possible dindiquer le sens primitif en parlant des noms de la priode fodale ou de quelques vocables isols quil est difficile dattribuer avec une absolue certitude une poque antrieure . La rubrique noms dorigine franaise sous laquelle il les englobait, ne serait gure de mise ici, lunion de la Lorraine la France ayant t consomme un quart de sicle seulement avant la fin de lAncien Rgime. A lgard des toponymes vosgiens correspondants, nous procderons par limination, ne retenant, dabord, que ceux qui ont trait aux institutions fodales et au rgime administratif ou politique du pays ; nous traiterons du surplus sous une autre rubrique.

    Lamarche, point avanc du Barrois vers la Champagne et la Franche-Comt, doit videmment son nom cette situation frontalire , comme on dit depuis peu dannes.

    41 Voir ci-aprs, p. XCVIII, note 2. 42 A. FOURNIER, Topographie, p. 44. 43 Voir ci-dessus, p. XXII, note 2. Le rdacteur du pouill de 1402 traduit Dompaire par Dompna Paria et Dompna

    Petra ; il applique aussi cette dernire traduction Dompierre et au nom dune ancienne paroisse de Martigny-les-Bains. videmment le sens de ces noms lui chappait.

    44 Serait-il apparent la Poirie, nom port sans parler de quelques carts et lieux dits par des hameaux de Dommartin-ls-Remirement, de Saulxures-sur-Moselotte et de Tendon ? Cest la Poirie quest la mairie de Saulxures.

    45 Les noms de lieu de la France, p. 389-390, n 1528. Nul compte nest tenu de cette observation dans la Toponymie de la France, o Damrmont est escort par Dampvitoux et Dangeui (p. 338, n 885), rpondant respectivement domnus Victor et domnus Georgius.

  • La notion du domaine public sattachait Champ-le-Duc, dont nous avons parl46, et au Ban-le-Duc, dont lappellation excluait ce qui, dans le ban de Clefcy, appartenait au chapitre de Saint-Di. A cette appellation la Convention nationale, en 1793, substitua celle de Ban-sur-Meurthe, qui, peu rationnelle, mais empreinte moins toutefois {XXVII}que celle de Ban-le-Peuple, quon lit sur la Liste des migrs de loyalisme envers les nouvelles institutions, a survcu aux vicissitudes ultrieures.

    Le surnom de Fontenoy-le-Chteau, rappelant son ancienne qualit de chef-lieu dun comt, devait, dans le mme esprit, disparatre : cela dura peu.

    Barbey-Seroux doit la premire partie de son nom ce que le village de Seroux appartenait la mairie dite de Barbas, en lhonneur dune famille de la noblesse lorraine, qui tirait son nom du village de Barbas (Meurthe-et-Moselle), au comt de Blmont.

    Le nom de Faucompierre, port par une commune du canton de Remiremont, semble avoir, tout dabord, dsign en propre le chteau qui dominait le village. Le mot stein, pass tel roche en certaines rgions de France, du sens originel de pierre celui de chteau , quon donne son quivalent flamand47, a, par combinaison avec un nom dhomme, dnomm, en pays de langue allemande, mainte demeure seigneuriale. Quelques-uns de ces noms ont t romaniss, comme Hunolstein en Hanapierre, Rappoltstein en Ribeaupierre, mais il ne sagit l que de traductions. Le seul exemple dun nom de commune franaise form dun nom dhomme et du terme pierre a t Bassompierre (Moselle)48 ; mais la rgion laquelle il appartient touche la limite de la langue romane, pass laquelle on le rendait par Betstein49. Aussi Faucompierre nous apparat-il comme import dune rgion extrieure cette limite, peut-tre du comt de Falkenstein, vers Bitche.

    Au cours du XVIIIe sicle, par analogie avec ce qui se pratiquait en France depuis quelque temps dj ainsi sont, par exemple, entrs dans la toponomastique de notre pays Albert, Asfeld, Broglie, Carignan, Fitz-James50 divers changements de noms de lieux, accompagnant des rections de titres nobiliaires, ont t prescrits en Lorraine, tant sous les derniers ducs que sous Louis XV et Louis XVI ; voici, dans lordre chronologique, celles de ces dcisions qui intressent le dpartement des Vosges.

    20 janvier 1715. rection du comt de Dombrot ; le nom de Dombrot passe Bouzey, et celui de Bouzey Dombrot[-le-Sec].

    8 novembre 1719. rection du marquisat de Baudricourt : le nom de Baudricourt passe Saint-Menge, et rciproquement.

    29 avril 1720. Attribution Villotte du nom de Riocourt. {XXVIII}30 dcembre 1722. rection de la terre de Mandres, prs Mirecourt, en comte sous le

    nom de Ravenel. 16 juin 1726. rection de Bainville-aux-Saules en comt sous le nom dHoffelize. 21 septembre 1735. rection de Liffol-le-Grand en comt sous le nom de Morvilliers. 24 janvier 1763. rection de la baronnie de Damblain en comt sous le nom de Riocourt, qui

    cesse de dsigner en propre Villotte. Juillet 1766. change de noms entre Saint-Menge, ci-devant Baudricourt, et Bassompierre, alors

    au bailliage de Briey ; Baudricourt reprend son ancien nom. Juillet 1778. rection du comt de Morvilliers en marquisat sous le nom de Brunet-Neuilly. La plupart de ces changements furent abandonns aprs que, le 20 juin 1790, lAssemble

    constituante eut dcrt que les villes, bourgs, villages et paroisses auxquels les ci-devant seigneurs avaient donn leurs noms de famille seraient autoriss reprendre leurs anciens noms. La plupart, disons-nous, car, tandis que le village appel Bouzey depuis 1715 reprit le nom de Dombrot,

    46 Voir ci-dessus, p. XVI. 47 Le Steen, Anvers. 48 La commune a t supprime en 1812. 49 Reprsentant Betto + stein. Propre cette rgion, entre autres, est le passage du son tt au son sifflant, quon observe

    dans le nom de la ville de Metz et dans ladjectif messin. 50 LONGNON, Les noms de lieu, p. 531-536, et VINCENT, Toponymie, p. 57, n 139 : une confrontation est souhaitable

    entre les listes que ces deux rudits ont dresses.

  • aujourdhui Dombrot-le-Sec, Dombrot-sur-Vair conserv son nouveau nom, ce qui na pas empch la persistance de Bouzey dans lusage local51.

    Un dcret du 25e jour du 1er mois de lan II (16 octobre 1793) invita les communes qui avaient chang de nom depuis lpoque de 1789 notifier au Comit de division de la Convention les nouvelles dnominations quelles avaient adoptes, loffensive tant dclenche contre les noms rappelant les souvenirs de la royaut, de la fodalit et de la superstition : lassemble devant lampleur du mouvement, renonait statuer sur tous les cas ; elle navait encore ratifi lgard du dpartement des Vosges que les noms de Ban-sur-Meurthe (8 avril) et de Mouzon-Meuse (30 juillet 1793) attribus au Ban-le-Duc et Neufchteau. Dailleurs, dans notre dpartement les changements de noms de communes avaient t rares en dehors des districts de Libremont (Remiremont) et dOrmont (Saint-Di)52 ; dune manire gnrale on y renona ds lpoque du Directoire ; toutefois, nous lavons dit, Ban-sur-Meurthe sest maintenu jusqu nos jours, malgr lordonnance du 8 juillet 1814, visant les communes qui avaient chang lancien nom quelles avaient antrieurement 1790 .

    Les noms dorigine politique que nous venons de citer ou de sous-entendre, intressent, pour la plupart, lancien ordre de la noblesse, et, si lon peut {XXIX}dire, celui du clerg. Il en est dautres qua fait natre la condition du tiers-tat.

    Il y a, dans les Vosges, trois communes dnommes la Neuveville. Sont-elles assimilables aux centres dhabitation crs en France, du XIe au XIVe sicle, par les monastres et lautorit royale, et o la population tait attire par loctroi de privilges ? Laffirmative ne simpose qu lgard de la Neuveville-ls-Raon, qui fut affranchie la loi de Beaumont en 1266 par le duc Ferry III et les religieux dtival53. Sans doute, parmi les localits dotes de franchises en Lorraine, et notamment parmi celles qui furent mises la loi de Beaumont54, bon nombre taient rputes villes neuves , mais le nom prexistant tait maintenu55.

    Le terme ban figure, non seulement dans Ban-sur-Meurthe, jadis le Ban-le-Duc, dj cit, mais encore dans le Ban-de-Sapt, et aussi dans Ban-de-Laveline, expression renouvele du moyen ge en 1903. Disons en passant que ce terme a laiss dans la nomenclature cadastrale des traces qui ne sont pas sans intrt. Au finage dArchettes, tandis que la portion dite section du Bailliage reprsente ce qui fit partie du temporel de lvch de Metz, le nom de section du Ban-dArches sapplique la portion qui faisait partie du domaine ancien de Lorraine.

    Certains sujets privilgis taient dits arrents , et formrent des communauts dhabitants qui firent place, aprs 1789, des communes, comme celles de Cleurie, dYvoux celle-ci supprime ds 1790 de la Forge jadis les Arrents-de-Saint-Joseph et de Xamontarupt, que ladministration des Eaux et Forts, en 1868, appelait encore les Arrents-de-Xamontarupt. Lexpression ne sest maintenue que pour les Arrents-de-Corcieux.

    Le Syndicat sappelait, avant 1868, le Syndicat-de-Saint-Am, dnomination plus rationnelle, car le nom commun Syndicat, dont lusage, dans cette acception, ne remonte qu lextrme fin de lAncien Rgime, exprimait une des formes de la communaut dhabitants : les archives de la commune de Basse-sur-le-Rupt possdent le cahier de dolances des communauts du Syndicat sur le Rupt , et le procs-verbal dlection des officiers municipaux du Syndicat de Basse de dessus le Rupt .

    Le finage dEntre-Deux-Eaux, mentionn ds le dbut du XIVe sicle, tait compris dans la mairie de Mandray. Peut-tre son nom, dont on na pas dexplication plus sre, dsignait-il la portion de cette mairie la plus rapproche du confluent de la Meurthe et de la Fave, cours deau auxquels il ne confinait dailleurs pas.

    51 Le fait nous tait certifi, voil quelque trente ans, par un enfant du pays, M. Mouillet, archiviste-adjoint le titre tait alors rgulirement confr par le prfet du dpartement des Vosges.

    52 Cf. Andr PHILIPPE, Noms rvolutionnaires des communes des Vosges, dans la Rvolution dans les Vosges, 1908-1909, p. 253-256.

    53 E. PERRIN, Catalogue des chartes de franchise de la Lorraine, n 112 (Annuaire de la Socit dhistoire et darchologie de la Lorraine, 1924, p. 338).

    54 E. BONVALOT, le Tiers-tat daprs la loi de Beaumont et ses filiales, Paris, 1884, in-8. 55 Cf. E. PERRIN, Catalogue cit, n 13 bis (Annuaire cit, p. 388). Ce fut le cas de Damas-aux-Bois.

  • {XXX}NOMS DORIGINE MODERNE

    Le rsidu auquel nous nous attaquons pour finir, est de trs maigre importance. Les noms de Bois-de-Champ, de Laval et de Prey, localits primitivement comprises dans la

    paroisse de Champ-le-Duc, sexpliquent deux-mmes, comme ceux de Belval, dvaux-et-Mnil, en 1511 les Vaulx, de mme quloyes sappelait les Loyes, de la Haye et de Vieux-Moulin.

    La partie rurale de la paroisse de Plombires a t, en 1732, constitue en communaut distincte de celle du bourg, et telle est lorigine de la commune des Granges-de-Plombires.

    La commune de Chantraine ne date que de 1892. Elle a pour homonymes beaucoup dcarts et de lieux dits, et sous diverses formes, dans les rgions les plus varies de la France. Limportante agglomration de Chantraine domine la ville dpinal, alors que le chant de la grenouille voque un bas-fond marcageux ; mais le nom donn la commune tait, au XVIe sicle, celui de la moitresse de Chantereine, au bord dun tang. Linverse sest produit, nous le rappelons, pour Remiremont, dont le nom est descendu de lemplacement du Saint-Mont dans la valle de la Moselle ; et labbaye de Flabmont, dont le site avait pour appellation primitive Begnval, avait pris naissance sur une hauteur voisine.

    Tout auprs de Chantraine, la commune des Forges, qui, de nos jours, dpend encore au spirituel dUxegney, doit son origine un groupe dusines mentionnes en 1491, dans le plus ancien compte qui ait t conserv de la prvt de Dompaire ; elles ne fonctionnaient plus ds 1494, et tombrent, lgard du domaine, en complte non-valeur.

    Les Verrires-dOnzaines, commune supprime en 1843, et runie celle qui sappelle depuis lors Hadigny-les-Verrires, voquent une industrie qui fleurit encore dans le voisinage, Portieux.

    La mme industrie a donn son nom lancienne communaut des Verreries-et-Granges, dans la rgion de Darney. Partag entre lancien diocse de Toul et celui de Besanon, son territoire forma ceux de deux vicariats correspondant aux communes de Claudon et dHennezel. La verrire Claudon tait connue ds 1571, et, plus ancienne, la varrire Jehan Hennezel, ds 1501. Il importait de souligner ce double exemple dun nom de matre verrier devenu vocable communal.

    Le dernier nom qui retiendra notre attention est Sans-Vallois. Le village quil dsigne est situ sur le ruisseau le Gen, en amont des hameaux de {XXXI}Chitel

    et de Latte, qui dpendent de la commune des Vallois. Avant 1790, il tait lui-mme un simple hameau constituant, avec ceux-l, la communaut des Trois-Vallois, dont on peut voir le germe dans la mention, en 1497, du ban des Valoix. A notre connaissance il nexiste aucun exemple, antrieur 1779, de lexpression Sans-Vallois, applique la localit ; mais on a, touchant le surnom de Dommartin-les-Vallois, village voisin, o le Gen prend sa source, une documentation suggestive : en dehors de prope Vallox (1231), de selunc Vallox (1259), de sur Valloix (1402), nous relevons anson Valloix (1259), en sain Vaillois (1265), ensunz Valois (1284), ensunt Valloix (1427), ensem Vallois (1560), ensens ou enssens Vallois (1566). Au lieu de en sain, il convenait peut-tre de lire ensam ; moyennant cette correction, lon observe, comme dans les formes ultrieures, une altration du son nasal tonique de anson, laquelle na rien de dconcertant ; et nous proposons de reconnatre dans anson lexpression in summo, quivalant sur, et ajoutant lide de proximit, rendue par prope et par selunc, celle daltitude suprieure, applicable en lespce, puisque Dommartin est en amont des Vallois. Sans-Vallois est de mme en amont des deux autres Vallois, si lon peut dire ainsi : sans serait donc, avec une lgre variante, labrg de ensens.

    Le chroniqueur messin Philippe de Vigneulles, n en 1471, fait connatre, dans ses mmoires, que ses aieuls maternels habitaient au villaige de Noeroy devent Mets, on troupes con dit en son Noeroy56. Or, dans la table de ldition quil a donne, Henri Michelant interprte en son Noeroy par en haut de Norroy57 ; il aurait pu considrer que le petit affluent de la Moselle qui arrose Norroy-le-Veneur

    56 H. MICHELANT, Gedenkbuch des metzer Burgers Philippe von Vigneulles (Stuttgart, 1852, in-8), p. 1. 57 Ibid., p. 429.

  • passe, avant datteindre ce village, par le hameau de Senorroy : la locution en Senorroy rpondrait bien au thme tymologique in summo Nucareto58.

    Dautre part, dans le dpartement des Vosges, en amont de lendroit, arros par le Bouchot, o la population, gnralement trs disperse, du finage de Sapois, se condense quelque peu, se trouve un petit groupe dhabitations dnomm Cens-la-Ville : il est appel Assen la ville de Sapoy en 1428 ; en 1433 est mentionne une menantie seant au dessus de la ville de Sapoy, qui se dit la menantie dEnsen la Ville ; dans une charte de 1434 parat Jehan de Sapoy, dit dEnson la ville ; et, en 1569, nous relevons Senslaville.

    Mais revenons-en Sans-Vallois. Ce hameau fut, en 1790, rig en commune distincte ; lexpression les Trois-Vallois navait plus de raison dtre : elle fut remplace {XXXII}par les Vallois , dsignant collectivement Chitel et Latte, alors que le nom Vallois convenait Sans-Vallois, le Valois damont , le seul authentique Vallois. Singularit comparable au cas du dpartement du Var, qui, depuis quil a t amput de larrondissement de Grasse, nest plus arros par le petit fleuve auquel il doit son nom.

    ANCIENNES CIRCONSCRIPTIONS CIVILES

    Le bourg de Plombires-les-Bains, tout proche de la limite mridionale du dpartement des Vosges, est arros par lAugronne, indirect affluent de la Sane. A la fin de lAncien Rgime, lagglomration principale, situe sur la rive droite, appartenait au diocse de Saint-Di, qui venait dtre dmembr de celui de Toul, tandis que, sur la rive gauche une rue et plusieurs habitations , sorte de faubourg dsign sous le nom de Ban-dAjol, taient du diocse de Besanon.

    On sait que les limites de nos diocses avaient t rgles sur celles des antiques cits. Dautre part le nom de lAugronne semble apparent celui des localits dnommes Aigurande, Igrande, Ingrande, Yvrandes, surtout Ingrannes59 ; si lon a discut sur la forme primitive et le sens prcis du mot auquel correspondent ces toponymes, personne ne conteste que le mot soit fort ancien, et que le sens sadapte la notion de limite. On peut conclure de l que, ds avant la conqute romaine, le territoire actuel de notre dpartement des Vosges tait partag, trs ingalement dailleurs, entre la Gaule Belgique et le pays des Squanes. Signalons en passant la tendance, au temps mme de cette conqute, tendre lappellation Vosges bien au del de la zone montagneuse et forestire quelle dsigne en propre60. Mosa profluit ex monte Vosego, qui est in finibus Lingonum, crit Jules Csar : or la source de la Meuse est 80 kilomtres du Ballon dAlsace et 125 du Donon.

    A lpoque o fut dresse la Notitia provinciarum et civitatum Galliae, soit vers le dbut du Ve sicle, il y avait deux Belgique : la cit des Leuques, avec Toul pour chef-lieu, appartenait la premire. Et Besanon tait la mtropole de la Maxima Sequanorum.

    {XXXIII}Jules Csar, avait, ds le dbut de son rcit, constat la division en pagi des cits gauloises, le mot pagus, aussi bien que civitas, dsignant la fois territoire et population61. A lpoque franque, et surtout sous les Carolingiens, dans lordre civil, limportance de la civitas va toujours samenuisant ; et cest le pagus qui devient lunit administrative, sous lautorit dun comte, do rsulte quaprs ne stre entendu, lorigine, que de la dignit de ce haut fonctionnaire, le mot

    58 La plus ancienne mention que le Dictionnaire topographique de la Moselle ait releve de Senorroy est Senouroy

    (1674-1681). 59 M. Ferdinand Lot a fait bon accueil cette manire de voir, dont nous nous tions entretenu avec lui ; il a mme

    observ que le nom est presque celui de lgrenne, qui, Yvrandes (Orne) spare encore les dpartements de lOrne et de la Manche, comme jadis elle dlimitait les diocses de Bayeux et dAvranches (Romania, XLV, 494).

    60 A partir du XIIIe sicle, elle dsignera un archidiacon et un bailliage dont la limite orientale sappuiera sur la chane des Vosges, du Ballon dAlsace au col de la Schlucht, tandis qu louest, le ressort de larchidiacon dpassera Mirecourt, et celui du bailliage Neufchteau. On voit qu la diffrence des appellations assignes en 1790 presque tous nos autres dpartements, celle des Vosges se rclame dune trs vieille tradition.

    61 Is pagus appellabatur Tigurinus, nam omnis civitas Helvetia in quatuor pagos divisa est. Hic pagus unus, cum domo exiisset, patrum nostrorum memoria L. Cassium consulem interfecerat (De Bello gallico, I, 12).

  • comitatus en vint sappliquer au pagus, lquivalence des deux termes tant complte, sauf dans le cas, assez rare, du partage dun pagus.

    Les pagi de la cit de Toul62 traverss par les limites actuelles du dpartement des Vosges taient, en allant de lest louest, le Chaumontois, le Saintois, le Soulossois et lOrnois ; peut-tre convient-il dy ajouter partie du Bassigny.

    Le Chaumontois, pagus Calvomontensis, stendait entre la chane des Vosges et le cours suprieur de la Moselle, jusqu hauteur du point o elle reoit la Meurthe. Il comprenait, dans ltendue de notre dpartement, Remiremont, le futur emplacement dpinal, Senones, Moyenmoutier, Grandvillers, et, dtail qui appelle particulire attention, la fort de Ternes : nous pensons quil avait pour chef-lieu le bourg de Chtel-sur-Moselle63, qui est peu de distance de cette fort, son nom tant form, non pas sur un nom de localit, mais sur le nom dune rgion, celle des sommets dnuds des Hautes-Chaumes des Vosges64.

    Le Saintois, pagus Suentensis, tirait son nom de Sion, aujourdhui lieu dun plerinage clbre65 sur le territoire de Saxon-Sion (Meurthe-et-Moselle). Dans le dpartement {XXXIV}des Vosges, la limite orientale en atteignait la Moselle, au moins, semble-t-il, en face de Chtel-sur-Moselle66 et, un peu plus en aval, Vincey67 ; la limite occidentale englobait Jainvillotte68, 1.500 mtres de la rive droite du Mouzon, tandis qu 3 kilomtres de lautre rive Harrville (Haute-Marne) appartenait au Soulossois69 ; la limite mridionale concidait sans doute avec celle de lancien diocse de Toul, auquel appartenaient Lignville, Viviers-ls-Offroicourt, Gignville, Bleurville, Nonville, Relanges, Dombasle-devant-Darney70 ; quant la limite septentrionale, on na pas lieu de lenvisager ici, car elle se situe dans le dpartement de Meurthe-et-Moselle. Aux localits que nous venons dindiquer, ajoutons Vicherey71 et Houcourt72. Une ligne tire de ce dernier village Jainvillotte laisse sa droite

    62 Les anciens diocses correspondant aux antiques cits, on sest demand sil y avait corrlation analogue entre les divisions du diocse et les pagi. La question est encore indcise.

    63 Ainsi, sans doute, aurait-on dnomm Chtel-sur-Bliese et Chtel-sur-Sarre, si les localits dont il sagit staient trouves en pays de langue romane, Bliescastel le Castres des chartes messines du XIIIe sicle Sarrebourg et Saarburg, qui apparaissent comme les chefs-lieux respectifs du pays de la Bliese et des Sarachowa superior et subterior de 870, qui appartenaient, le premier au diocse de Metz, le second celui de Trves (cf. ELTESTER, Urkundenbuch der mittelrheinischen Territorien, II, XXXII).

    64 Cf. Premier Congrs international de toponymie et danthroponymie, actes et mmoires, Paris, 25-29 juillet 1938, p. 36-38. Au sentiment des diteurs des Pouills de la province de Trves (introduction, p. LV), lancien Chaumontois tait partag entre les doyenns de Saint-Nicolas-du-Port, de Deneuvre, dpinal, de Jorxey, de Poussay et de Remiremont. Nous ne voyons pas sur quoi ce sentiment se fonde en ce qui concerne les doyenns de Jorxey et de Poussay.

    65 Cf. Sion, son sanctuaire, son plerinage, par le chanoine E. MANGENOT (Nancy, 1919, in-8) ; lauteur a dmontr (p. 95) que, dans la plus ancienne mention ecclesiam Semitensem (1065) quon possde de ce sanctuaire, la leon Semitensem doit tre corrige en Seuntensem.

    66 A condition que les mentions in pago Soentensi in monte Gislaldi (877, diplme de Charles-le-Chauve, Mettensia, VI, 86) et in pago Sogintinse Gisloldimente (919, diplme de Charles le Simple, ibid., p. 106) puissent sentendre de la ruelle de Jalmont, lieu dit du finage de Nomexy. Quand, voil une trentaine dannes, M. Andr Lesort prparait ldition des textes o elles figurent, nous lui avions suggr une identification toute diffrente : elle nest peut-tre pas rejeter, mais nous nous excusons davoir attribu au territoire dHarol le canton forestier de Jlmont, que nous indiquions ; cest Hadol quil et fallu crire.

    67 Sil nest pas interdit de faire tat dun acte faux, dat de 708 : locellum nuncupatum