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DIMANCHE' 19 JUIN 1864. -N» 49. QUATRIÈME ANNÉE. LE COMSÈRÉ DU VALAIS. Paraissant le Jeudi et le Dimanche. fRlX D'ABONNEMENT: Par an pour la Suisse, ff. 10. —Pour six môisff. 5. — Pour trois mois, ft\ 3. — Paur l'étrairger, le port en sus.—PRIXD'INSERTION: la ligne 15ccnt. îa moitié pour les insertions suivantes. — Tout ce qui concerne la rédaction, les abonnemens et les annonces, sera adressé, franco, au bureau «lu journal,aSion.—On peuts'abonnef en tout temps, à Sion, au bureau du journal et à tons les bureaux de poste. — Les envois non affranchis seront rigoureusement refusés. D'un citoyen de Martigny-ville, un pa^ nier en treillis, et une douzaine ver- res taillés < 10 Cercle du Léman, à Vevey, un sucrier en cristal monté en argent . . . 45 Société du tir l'Union, à Lavey . . 20 Commune de Collonges . . . . . 25 Quelques citoyens de Collonges . . 30 M. Louis Martin, notaire, à Monthey, 10 bouteilles amigne de 1861 . . . 20 Le Comité de la Société cantonale des carabiniers genevois, un pochou en argent 60 M. Izoz, tanneur, à Chamoson, une peau de veau ciré ou la valeur . . 14 M. Pont, notaire, à Charrat . . . 10 M. Courtion, juge-substitut, à Bagnes 10 MM. Denier, frères , à Liddes , une théière et un sucrier en christofle . 18 M. Henni, armurier du tir, à Sion, un pistolet 12 M. J. Rouiller, conseiller, à Martigny - Ville 25 M. Rouiller, à Martigny-Ville . . . 25 Des amis du tir de MonlreuX, pour ci- bles de campagne . .: .... . . 70 M. Joseph Derivaz-Versaz , à St Gin- golph, un couvert . '. '.' ' '." . . 35 M. le D.' Garron,à Bagnes . . . . , i v, 20 M. le colonel Valentin Morand, àMar- •-,•.;. ; ; - cl u ... tigriy-Vilte, 12 bouteilles de Lamar- .-;. . .>; v que . i . - 30 M. F. Massard, notaire, à Liddes . . 10 Société des Mousquetaires de la cible de Sierre 45 M.Béchet, lithographe , à Aigle , une théière 7 MM. Weber et C-°, à Vevey, 400 ci- gares Silvo-Londres . . . . . 40 MM. Emile ei Jules Erbeau, à Saint- Sulpice, Neuchâtel, une caisse de pointe ou la valeur 35 Commune de Vérossaz . . . . . 40 M. A. Gay, marchand-tailleur, àMarti- gny-Bourg, un gilet velours-soie . 25 Les personnes qui s'abonneront de suite à notre journal pour six mois à partir du 1 er juillet le recevront dès à présent sans augmentation de prix. CONFÉDÉRATION SUISSE. Le Conseil fédéral a adopté un arrêté concer- nant les attributions de l'instructeur en chef des carabiniers semblable à celui concernant les attri- butions de l'instructeur en chef des carabiniers semblable à celui concernant l'instructeur en chef de l'artillerie. Le département militaire a été char- gé d'élaborer des instructions pour les divers gra- des d'instructeurs des carabiniers, comme il en existe déjà pour le personnel des instructeurs de l'artillerie. •' >•• .-•••• — Par suite du changement de l'époque de l'é cole de recrues de carabiniers au Luciensteig, deux autres cours ont dû être modifiés, le cours de répétition, n<> 56, à Luciensteig, qui aura lieu . à Walenstadt, du 8 au 17 juillet - le cours de ré- pétition, n<> 11 à Altdorf, qui aura lieu du 19 au 25 septembre et non du 21 au 27 août, comme il avait été .fixé précédemment. n- Le gouvernement de Neuchâtel ,a demandé, s'il ne serait pas possible d'établir aux Verrières la même organisation des péages qui existe à Bâle et à Genève pour les relations avec la Fran- ce le Conseil fédéral a répondu qu'il ne trouvait pas que le moment fut opportun pour entamer des négociations à cet égard. Le département dés postes a été autorisé à trai- ter, aux conditions ordinaires, pour l'érection de bureaux télégraphiques à Couvet et à Tiefenkas- ten dans les Grisons. 13 FEUILLETON DU CONFÉDÉRÉ. LE MÉDECIN-DES PAUVRES, par XAVIER DE MONTÉPIH. {Suite.) PREMIÈRE PARTIE. USJ C A P I T A I N E D ' A V E N T U R E S . Le cheval, effrayé par ces profondeurs sombres et béantes, se défendit longtemps , enfin il céda , et les flancs émus , les naseaux dilatés par la ter- reur, il s'engagea dans la descente. Les deux tiers environ de cette descente s'effec- tuèrent sans encombre , mais , arrivé au dernier tiers , le cheval glissa , essaya vainement de se cramponner à la surface unie de la neige gelée , et les jambes dé devant roidies , les jarrets-rem- ployés sur lui, il fut lancé avec une inconcevable rapidité , comme un traîneau sur une montagne russe, entraînant avec lui son maître , qui n'avait point lâché la bride. Ils arrivèrent ainsi jusqu'à la vallée , et, par un — On renvoie à l'examen du Département du commerce et des péages la demande d'Argovie pour une conférence concernant un concordat sur le travail dans les fabriques. — Le général Dufour fait connaître qu'il se con- formera à l'initiative que lui a adressé le Conseil fédéral et qu'il ouvrira le 8 août le Congrès qui doit s'occuper des soins à donner aux blessés en cas de guerre. Il priera les membres du Congrès de nommer eux-mêmes le président. Canton du Valais. TIR CANTONAL DE MARTIGNY. Dons pour prix d'honneur. Dons précédemment annoncés . . fr. 13810 De quelques amateurs de la carabine, à Trois-Torrents 25 M. Vettiner , orfèvre, à Genève, objet ou la valeur 40 MM. Jean-Bapt. Semblanet ( , Claude Burtiu et Maurice Burtin, entrepre- neurs des constructions du tir . . — ' 30 Comité local d'Orbe du tir cantonal >•: " '• vaudois, une coupe . ., ;' . . S5 M. Louis Nicollier , fils , à Vevey , un ; ••••'• > pochon en argent . ; . . . . 50 D'un inconnu . . . . . . . . 5 De quelques dames de Sion, une cave : à liqueurs . . . . . "- . . . . 75 Id. une douzaine de couteaux en ar- gent , et un service à salade . . . 97 M. le D'vPerrier, à-Martigny-Ville , deux chandeliers* n . i vi . . . . 20 L'ancienue verrerie de Monthey , un tonnelet en verre , avec plateau et gobelets assortis . , ..... ... 100 Quelques amis du tir de Vevey i une coupe pour cibles de société . . . 40 M. Torrione, cafetier, à Aoste, 4 bou- teilles de ratafia d'Andôrno . . . 28 hasard presque miraculeux , ni l'un ni l'autre ne s'était fait aucun mal. L'étranger se remit en selle avec nn sentiment de joie et de bien-être facile à comprendre et se dirigea vers le moulin pour passer la Bienne à ce gué dont Nicolas Paget lui avait parlé et qui de- vait se trouver en face du vieux saule. Il le trouva sans peine, et il s'assura de la par- faite exactitude des renseignements donnés par l'enfant, car , en cet endroit, l'eau rapide et écu- mante n'arriva même pas à la hauteur des jarrets de son cheval. IV. — LE CAPITAINE ESPINASSOU. Ce passage heureusement effectué sembla de bon augure au voyageur et il gravit sans hésiter la côte rapide, et cependant praticable , qui for- mait l'autre versant de la gorge. Pendant près d'une heure il suivit la crête de la montagne et la lisière du bois, et enfin.il arriva à un point culminant d'où il entrevit, aux clartés pâles de la lune, les maisons d'un petit village dis- séminé sur le flanc d'une colline dont une vallée large et profonde le séparait. Ce village était Longchaumois. Pour l'atteindre il lie lui restait plus qu'à descendre-, ce qu'il effec- tua sans peine , car |e sentier , quoique à peine tracé, n'était ni bien.roide, ni bien difficile. Un peu en avant du hameau et à la sortie d'une sapinière se trouvait une maison presque entiè- ment semblable à celle que nous avons décrite dans le prologue de ce feuilleton, à cette seule différence près que l'enclos dépendant de cette demeure ne l'entourait pas, mais était situé derrière elle. La porte et les fenêtres s'ouvraient, par consé- quent, sur le chemin. Le voyageur inconnu allait sortir de l'ombre profonde projetée sur lui et son cheval par les rameaux touffus des sapins, et entrer dans un es- pace découvert et par conséquent éclairé, quand un bruit soudain et de la nature la plus inquié- tante lui fit arrêter court sa" monture. Ce bruit ressemblait à un cliquetis d'armes et à un murmure de voix confuses ; des cris et des imprécations se détachaient d'instant en instant d'une façon distincte, et tranchaient sur l'unifor- mité de ce tapage monotone. Cliquetis d'armes, murmures et clameurs pa- raissent sortir de cette maison, située à quarante ou ciuquante pas et dont nous venons de parler ; des lueurs assez vives jaillissaient des deux fe- nêtres. A l'époque où se passaient les faits dont nous nous faisons l'historien, il était inutile d'en en- tendre davantage pour avoir la certitude que

DIMANCHE' 19 JUIN 1864. -N» 49. QUATRIÈME ANNÉE. LE ...doc.rero.ch/record/120478/files/1864-06-19.pdf · vait se trouver en face du vieux saule. Il le trouva sans peine, et il

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DIMANCHE' 19 JUIN 1864. -N» 4 9 . QUATRIÈME ANNÉE.

LE C O M S È R É DU VALAIS. Paraissant le Jeudi et le Dimanche.

fRlX D'ABONNEMENT: Par an pour la Suisse, ff. 10. — P o u r six môisff. 5. — Pour trois mois, ft\ 3 . — Paur l 'é t rairger , le p o r t en sus.—PRIXD'INSERTION: la l igne 15ccnt. îa moitié pour les insertions suivantes. — Tout ce qui concerne la rédaction, les abonnemens et les annonces, sera adressé, franco, au bureau «lu journal,aSion.—On peuts'abonnef en tout temps, à Sion, au bureau du journal et à tons les bureaux de poste. — Les envois non affranchis seront rigoureusement refusés.

D'un citoyen de Martigny-ville, un pa^ nier en treillis, et une douzaine ver­res taillés < 10

Cercle du Léman, à Vevey, un sucrier en cristal monté en argent . . . 45

Société du tir l'Union, à Lavey . . 20 Commune de Collonges . . . . . 25 Quelques citoyens de Collonges . . 30 M. Louis Martin, notaire, à Monthey, 10 bouteilles amigne de 1861 . . . 20 Le Comité de la Société cantonale des

carabiniers genevois, un pochou en argent 60

M. Izoz, tanneur, à Chamoson, une peau de veau ciré ou la valeur . . 14

M. Pont, notaire, à Charrat . . . 10 M. Courtion, juge-substitut, à Bagnes 10 MM. Denier, frères , à Liddes , une

théière et un sucrier en christofle . 18 M. Henni, armurier du tir, à Sion, un

pistolet • 12 M. J. Rouiller, conseiller, à Martigny -

Ville 25 M. Rouiller, à Martigny-Ville . . . 25 Des amis du tir de MonlreuX, pour ci­

bles de campagne . .: . . . . . . 70 M. Joseph Derivaz-Versaz , à St Gin-

golph, un couvert . ' . '.' ' '." . . 35 M. le D.' Garron,à Bagnes . . . . , i v, 20 M. le colonel Valentin Morand, àMar- •-,•.;.;;-clu ...

tigriy-Vilte, 12 bouteilles de Lamar- .-;. . .>; v que . i . - 30

M. F. Massard, notaire, à Liddes . . 10 Société des Mousquetaires de la cible

de Sierre 45 M.Béchet, lithographe , à Aigle , une

théière 7 MM. Weber et C-°, à Vevey, 400 ci­

gares Silvo-Londres . . . . . 40 MM. Emile ei Jules Erbeau, à Saint-

Sulpice, Neuchâtel, une caisse de pointe ou la valeur 35

Commune de Vérossaz . . . . . 40 M. A. Gay, marchand-tailleur, àMarti-

gny-Bourg, un gilet velours-soie . 25

Les personnes qui s'abonneront de suite à notre journal pour six mois à partir du 1er juillet le recevront dès à présent sans augmentation de prix.

CONFÉDÉRATION SUISSE.

Le Conseil fédéral a adopté un arrêté concer­nant les attributions de l'instructeur en chef des carabiniers semblable à celui concernant les attri­butions de l'instructeur en chef des carabiniers semblable à celui concernant l'instructeur en chef de l'artillerie. Le département militaire a été char­gé d'élaborer des instructions pour les divers gra­des d'instructeurs des carabiniers, comme il en existe déjà pour le personnel des instructeurs de l'artillerie. •' >•• .-••••

— Par suite du changement de l'époque de l'é cole de recrues de carabiniers au Luciensteig, deux autres cours ont dû être modifiés, le cours de répétition, n<> 56, à Luciensteig, qui aura lieu

. à Walenstadt, du 8 au 17 juillet - le cours de ré­pétition, n<> 11 à Altdorf, qui aura lieu du 19 au 25 septembre et non du 21 au 27 août, comme il avait été .fixé précédemment.

n- Le gouvernement de Neuchâtel ,a demandé, s'il ne serait pas possible d'établir aux Verrières la même organisation des péages qui existe à Bâle et à Genève pour les relations avec la Fran­ce • le Conseil fédéral a répondu qu'il ne trouvait pas que le moment fut opportun pour entamer des négociations à cet égard.

Le département dés postes a été autorisé à trai­ter, aux conditions ordinaires, pour l'érection de bureaux télégraphiques à Couvet et à Tiefenkas-ten dans les Grisons.

13 FEUILLETON DU CONFÉDÉRÉ.

LE MÉDECIN-DES PAUVRES, par XAVIER DE MONTÉPIH.

{Suite.)

PREMIÈRE PARTIE.

USJ C A P I T A I N E D ' A V E N T U R E S .

Le cheval, effrayé par ces profondeurs sombres et béantes, se défendit longtemps , enfin il céda , et les flancs émus , les naseaux dilatés par la ter­reur, il s'engagea dans la descente.

Les deux tiers environ de cette descente s'effec­tuèrent sans encombre , mais , arrivé au dernier tiers , le cheval glissa , essaya vainement de se cramponner à la surface unie de la neige gelée , et les jambes dé devant roidies , les jarrets-rem­ployés sur lui , il fut lancé avec une inconcevable rapidité , comme un traîneau sur une montagne russe, entraînant avec lui son maître , qui n'avait point lâché la bride.

Ils arrivèrent ainsi jusqu'à la vallée , et, par un

— On renvoie à l'examen du Département du commerce et des péages la demande d'Argovie pour une conférence concernant un concordat sur le travail dans les fabriques.

— Le général Dufour fait connaître qu'il se con­formera à l'initiative que lui a adressé le Conseil fédéral et qu'il ouvrira le 8 août le Congrès qui doit s'occuper des soins à donner aux blessés en cas de guerre. Il priera les membres du Congrès de nommer eux-mêmes le président.

Canton du Valais. TIR CANTONAL DE MARTIGNY.

Dons pour prix d'honneur.

Dons précédemment annoncés . . fr. 13810 De quelques amateurs de la carabine,

à Trois-Torrents 25 M. Vettiner , orfèvre, à Genève, objet

ou la valeur 40 MM. Jean-Bapt. Semblanet(, Claude

Burtiu et Maurice Burtin, entrepre­neurs des constructions du tir . . — ' 30

Comité local d'Orbe du tir cantonal >•: " '• vaudois, une coupe . ., ;' . . S5

M. Louis Nicollier , fils , à Vevey , un ; ••••'• > pochon en argent . ; . . . . 50

D'un inconnu . . . . . . . . 5 De quelques dames de Sion, une cave

: à liqueurs . . . . ."-. . . . 75 Id. une douzaine de couteaux en ar­

gent , et un service à salade . . . 97 M. le D'vPerrier, à-Martigny-Ville ,

deux chandeliers* n . i vi . . . . 20 L'ancienue verrerie de Monthey , un

tonnelet en verre , avec plateau et gobelets assortis . , . . . . . ... 100

Quelques amis du tir de Vevey i une coupe pour cibles de société . . . 40

M. Torrione, cafetier, à Aoste, 4 bou­teilles de ratafia d'Andôrno . . . 28

hasard presque miraculeux , ni l'un ni l'autre ne s'était fait aucun mal.

L'étranger se remit en selle avec nn sentiment de joie et de bien-être facile à comprendre et se dirigea vers le moulin pour passer la Bienne à ce gué dont Nicolas Paget lui avait parlé et qui de­vait se trouver en face du vieux saule.

Il le trouva sans peine, et il s'assura de la par­faite exactitude des renseignements donnés par l'enfant, car , en cet endroit, l'eau rapide et écu-mante n'arriva même pas à la hauteur des jarrets de son cheval.

IV. — LE CAPITAINE ESPINASSOU. Ce passage heureusement effectué sembla de

bon augure au voyageur et il gravit sans hésiter la côte rapide, et cependant praticable , qui for­mait l'autre versant de la gorge.

Pendant près d'une heure il suivit la crête de la montagne et la lisière du bois, et enfin.il arriva à un point culminant d'où il entrevit, aux clartés pâles de la lune, les maisons d'un petit village dis­séminé sur le flanc d'une colline dont une vallée large et profonde le séparait.

Ce village était Longchaumois. Pour l'atteindre il lie lui restait plus qu'à descendre-, ce qu'il effec­tua sans peine , car |e sentier , quoique à peine tracé, n'était ni bien.roide, ni bien difficile.

Un peu en avant du hameau et à la sortie d'une sapinière se trouvait une maison presque entiè-ment semblable à celle que nous avons décrite dans le prologue de ce feuilleton, à cette seule différence près que l'enclos dépendant de cette demeure ne l'entourait pas, mais était situé derrière elle.

La porte et les fenêtres s'ouvraient, par consé­quent, sur le chemin.

Le voyageur inconnu allait sortir de l'ombre profonde projetée sur lui et son cheval par les rameaux touffus des sapins, et entrer dans un es­pace découvert et par conséquent éclairé, quand un bruit soudain et de la nature la plus inquié­tante lui fit arrêter court sa" monture.

Ce bruit ressemblait à un cliquetis d'armes et à un murmure de voix confuses ; des cris et des imprécations se détachaient d'instant en instant d'une façon distincte, et tranchaient sur l'unifor­mité de ce tapage monotone.

Cliquetis d'armes, murmures et clameurs pa­raissent sortir de cette maison, située à quarante ou ciuquante pas et dont nous venons de parler ; des lueurs assez vives jaillissaient des deux fe­nêtres.

A l'époque où se passaient les faits dont nous nous faisons l'historien, il était inutile d'en en­tendre davantage pour avoir la certitude que

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2 LE CONFÉDÉRÉ DU VALAIS.

MM. Théodore Picard et Jules Du-chesae, à Vevey, 500 cigares trabu-cos '•: 40

MM. Henri Pasche et V. Morand , fils, à Martigny-Ville . . . . . , 40

Quelques citoyens de la cihle de Mi£-ville , Balmaz , Evionnaz et Outre­Rhône 10

M. Gaillard, cafetier, à Monthey . . 10 Quelques amis, amateurs du tir, de

Mœrell, 12 couteaux, manches chris • tofle, dans un écrin 30

M. Galerini, orfèvre, à Sion, un ser­vice à filet, en argent 40

M. Barman, Louis, cafetier, à Sion, 15 bouteilles de Joannisberg vieux . 30

fr. 15256

Le plan du tir vient de paraître : Voici le pro gramme :

Le dimanche 26 juin, le drapeau fédéral et le drapeau cantonal seront arborés sur les édifices publics.

A 10 heures du matin, l'assemblée générale de la Société valaisanne des carabiniers se réunira à l'hôtel-de-ville.

Après la séance, le cortège se formera sur là* grande place de la ville pour se rendre sur celle du tir.

A midi, banquet à la cantine. A 2 heures, ouverture du tir. Les jours suivants il commencera à 6 heures

du matin pour finir à 7 heures du soir. Interruption de midi à une heure pour le ban­

quet. Les ouvertures, interruptions et reprises se

root annoncées par 2 coups de canon tirés à cinq minutes d'intervalle.

La distribution des prix aura lieu le dimanche, 3 Juillet, à 1 heure, devant le pavllon ; ce jour-là le banquet aura lieu à 11 heures!

RÈGLEMENT. Art. 1«. Il y aura 30 ciblts, dont 22 placées à

la distance de 500 pieds et 8 à celle de 1000 pieds de la barrière du Stand ; elles sont réparties com­me suit :

2 cibles de société, Simplon, St-Bernard, car­tons de 10 pouce ;

2 cibles de 5 francs pour 3 coups, n°» 1 et 2 : cartons de 7 pouces, mouches de 3 pouces ;

2 cibles de 3 francs pour 3 coups, n°s i et 2 ; cartons de 7 pouces, mouches de 3 pouces ;

16 cibles à 30 centimes le coup, de A à Q -, car­ton de 5 pouces, mouches de 15 lignes.

Le visuel de toutes ces cibles est de lOpouces. Huit cibles de campagne, dont. :

2 bonnes à 5 fr. pour 4 coups, Amigne et La.

quelque catastrophe terrible, que quelque grand péril était, proche.

Le cavalier se consultait sur le parti à prendre et se demandait s'il devait retourner sur ses pas, sar il lui semblait manifestement insensé d'aller ce jeter, tête baissée, dans un péril dont il. igno­rait même la nature.

Sans doute il allait tourner bride, quand un in­cident inattendu le cloua sur place.

Un jeune homme d'une haute taille, d'une tour­nure singulièrement élégante, et dont le visage, éclairé en plein par la Tune, offrait une beauté mâle et fière, faisait lentement et avec précaution le.tour de la maison, et s'approchait de l'une des fenêtres d'où son regard pouvait plonger dans l'intérieur.

Là il s'arrêta et il demeura immobile et attentif, ne se doutant guère qu'il était lui même observé par notre inconnu.

Il avait roulé son manteau autour de son bras gauche, et il tenait de la main droite le large cha­peau de feutre gris orné d'une plume noire dont il s'était débarrassé pour mieux voir et pour mieux entendre.

Ce jeune homme, puisque nous avons dit que cet homme était jeune, avait une tête magnifique, que nous ne saurions mieux comparer qu'à celle de ce duc d'Albe immortalisé par les pinceaux du Titien.

marque; mannequins de 20 pouces d^ large sur 30 pouces dft hauteur, divisés eu 8 points égaux ;

6 cibles libres à 30 centimes, de R à X ; man­nequins de 10 pouees de large sur 30 pouces de hauteur, divisés eu 3 points, mouches de 5 pouces comptant pour trois points et les au­tres, répartis.

Le visuel de toutes ces cibles est de 12 pouces sur trois pieds.

Chaque catégorie de cibles n'en représente qu'une pour les prix, primes et répartition.

Le 24 juin , il y aura à Champéry une fête comme on n'en peut voir que dans les Alpes : au bruit de la musique et des mortiers , que répéte­ront en le renforçant ou le multipliant les échos des rochers , aura lieu près de, cette pittoresque localité l'inauguration d'une promenade d'uu genre nouveau : c'est une galerie pratiquée à deux tiers de la hauteur d'une paroi qui s'élève verticalement à 364 pieds, et sur une longueur de 2000 pieds. C'était d'abord un sentier que les chasseurs seuls osaient parcourir , mais la pique et la mine y ont travaille, une balustrade y a été établie , si bien qu'aujourd'hui , toute personne, même la plus sujette au vertige, peut sans danger jouir d'une promenade qui offre les aspects les plus ravissants : prairies veloutées , sombres fo­rêts, torrents écumants , sommets blanchis, effets surprenants de lumière, plaine du Rhône, monta­gnes vaudoises , villages riants , maisons isolées brillant au milieu des gazons. Sans doute, un grand nombre, d'admirateurs de la belle nature voudront partager avec la brave population de Champéry la joie de ce beau jour.

NOUVELLES DES CANTONS,

LUCERNE. — M. Donauer, maître d'écriture à- Lucerne, a été chargé de faire pour les. archives de l'Etat une copie de la constitution de 1863. La copie de M. Donauer, disent les journaux de ce canton, est un chef-d'œuvre de calligraphie et de dessin. Elle est en écriture gothique, les initiales sont du meilleur goût.et d'une grande perfection : il est difficile, de faire quelque chose de mieux dans ce genre.

— A Baie , sur une population de 40,000 âmes, on compte 1400 chiens, et l'on trouve avec raison cette proportion beaucoup trop forte. A Lucerne, qni n'a que 11,000 habitants , il n'y a pas moins de 1000 chiens. Ou attribue aux députés de la campagne le rejet de la loi qui établissait une taxe sur ce luxe inutile et dangereux.

Ses cheveux noirs et abondants tombaient sur ses épaules en longues boucles; ses moustaches noires et soyeuses encadraient une bouche aux lèvres mobiles et impérieuses, garnies de dents éblouissantes.

Son teint, était d'une pêleur chaude et brune comme, celui d'un. Espagnol de Séville ou de Gre­nade, une grosse veine se dessinait sur son front proéminent, qu'elle traversait dans toute sa hau­teur, allant depuis le sourcil gauche jusqu'à la ra­cine des cheveux. Ses yeux très-grands, et en quelque sorte lumineux., semblaient étincelants , enfoncéB qu'ils étaient dans des arcades sourcil-lières extrêmement profondes.

Nous avons parlé de la tournure élégante de ce nouveau personnage. La grâce, chez lui, n'ex­cluait point la force. Sa taille élancée et flexible s'élargissait à l'endroit de la poitrine , et des épaules , dont les proportions annonçaient une vigueur herculéeenne.

Ce jeune homme portait des hauts-de chausses de drap noir collants, recouverts jusqu'à mi-cuis­ses par des guêtres de cuir souple qui pressaient fortement la jambe dont elles dessinaient les irré­prochables proportions v et descendaient sur des souliers ferrés à semelles épaisses.

Le pourpoint était noir comme les bauts-de-chausses et serré sur les hanches par une ceinture

— Le convoi des pèlerins parisiens a passé par Lucerne le 13. Ils étaient au nombre de 350 envi­ron; tous les âges, depuis quinze à septante ans, y étaient représentés. 60 à 70 ecclésiastiques étaient dans le nombre. Arrivés à Lucerne , les pèlerins se sont rendus à la collégiale pour en­tendre uue messe de leurs curés et le jeu des or­gues, puis ils^ont déjeuné et se sont embarqués à une heure sur un bateau spécial qui les a trans­portés à Brunnen. Au départ de Lucerne , ils ont entonné un chant religieux.

URI. — Une charmante fête populaire et toute cantonale] a [eu lieu dimanche dernier pour célé­brer la fin des travaux de la route de l'Axen sur le territoire du canton d'Uri. Ce n'est qu'un pré­liminaire de la fête qui aura lieu lorsque la route sera entièrement achevée, fête à laquelle pi en-dront part les deux cantons d'Uri et de Schwytz et, sans doute, la Confédération qui a accordé des Jsubsides pour cette route d'une utilité géné­rale.

ARGOVIE. — Un jeune homme de 28 ans, marié et père de deux enfants, de la commune d'Urkeim, avait un fusil chargé depuis longtemps, qu'il voulut décharger devant sa maison ; il pré­tend avoir retiré la grenaille avant de faire feu. A peine a-t il fait feu qu'il entend un de ses voi­sins crier qu'il est blessé. Il se précipite auprès de lui et reconnaît que cet homme est blessé à la poitrine ; il le conduit dans sa maison, envoie chercher un médecin, puis il va déclarer le fait à la police. Le médecin a trouvé 18 grains de gre­naille dans la poitrine et le bas ventre du blessé. Ce dernier est jeune homme marié et père aussi de deux enfants. L'imprudent tireur est arrêté.

— Le Grand-Conseil a voté un crédit de 60,000 francs pour établir des bains pour les pauvres à Rheinfelden.

VAUD. — On lit dans le Démocrate : « L'orage de mardi, qui a étendu ses ravages

sur une partie des vignobles de Lavaux et de Neuthâtel, n'a pas, au moins que nous sachions, causé de grands dégâts sur notre territoire. II n'a même pas grêlé. Si, heureusement, nous avons été épargnés mardi, il n'en a pas été de même à la fin de la semaine. Les pluies continuelles de ces jours derniers (il a plu sans interruption de jeudi soir à samedi matin) ont grossi démesuré­ment la Broyé, et dans la nuit de vendredi à sa­medi, sortant de son lit, cette rivière a envahi les prairies environnantes, le quartier de Vuary et couvert ainsi une étendue considérable de terrain, entraînant dans sa course tout le foin fauché les jours précédents.

« C'est aujourd'hui que MM. les ingénieurs fé­déraux auraient dû visiter nos plaines maréca­geuses, ils auraient au moins pu juger en con­naissance de cause.

de cuir dans laquelle était passés un court poi­gnard et de longs pistolets.

Enfin un baudrier de cuir noir soutenait une épée très-longue et très-lourde dont le pommeau formait une croix.

Sans doute la scène à laquelle assistait le per­sonnage que nous venons de décrire était drama­tique au plus haut point, car les émotions les plus vives et les plus terribles se peignaient sur son visage bouleversé. !

Parfois il enfonçait brusquement son chapeau sur sa tête et portait les deux mains sur les cros­ses de ses pistolets. En ce momentrlà ses sourcils contractés se rapprochaient de manière à dessiner sur son front le sinistre fer à cheval des Redqaund-lety et,ses regards étein celaient d'un feu sombre; mais, l'instant après, il se penchait de nouveau a la feuêtre, et il se remettait à prêter l'oreille avec une fiévreuse et croissante attention.

Le premier voyageur, toujours caché par l'om­bre des sapins sous lesquels ils s'était arrêté , re­cevait en quelque sorte le contre-coup des éuu> tions qui se lisaient si clairement sur l'admirable visage du jeune homme aux cheveux noirs , et il se sentait pris pour ce dernier d'une subite et bi­zarre sympathie , explicable cependant par l 'ex­pression de franchise , de courage et de chevale­resque loyauté, empreinte sur ses beaux traits.

Soudain un cri aigu, vibrant, effroyable, un cr\

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LE CONFÉDÉRÉ DU VALAIS

« La voiture postale de Payerne à Estavayer, qui part à 5 heures du matin, a dû, à la sortie de la ville, revenir sur ses pas, l'eau envahissant la route à une hauteur telle, qu'il eût été dangereux de vouloir forcer le passage. »

Hjt&m

NOUVELLES ÉTRANGÈRES.

F r a n c e .

On écrit de Paris au Confédéré (de Fribourg) : « Je suis curieux de voir à quoi aboutira l'ac­

tion intentée par le duc d'Aumale au préfet de police? A un arrêt d'incompétence. Je vous ai raconté le fait. Le duc d'Aumale compose une Histoire des prince de Condè, que Michel Lévy devait éditer. La composition et le tirage des deux premiers volumes avaient eu lieu chez Claye, sans obstacle. Un grand nombre d'exem­plaires étaient déjà chez le brocheur. Un mon­sieur décoré arrive au bureau de l'imprimerie.

— M. Claye, s'il vous plaît ? — Il n'est pas là pour le moment, monsieur ,

mais je suis le prote de l'imprimerie ; que désirez-vous ?

— Je veux parler à M. Claye, à lui-même. — Il ne sera là que ce soir. — Appelez-le ; je suis commissaire de police,

j ' a i un mandat du préfet pour saisir l'Histoire des princes de Coudé.

« Le tirage s'arrête immédiatement; les feuil­les éparses sont chargées dans deux fourgons . que le-> exemplaires déjà portés chez le b.mcheur ont achevé de remplir. Il y a presque une année de cela. L'auteur et l'éditeur ont réclamé en vain leurs feuilles.

« Mais je croyais qu'un livre ne pouvait être saisi qu'après la mise en vente , ou ce que la loi appelle la publication ? — Sans doute , et l'envoi chez le brocheur ne constitue pas la publication. Mais aussi la présente saisie n'est pas une saisie judiciaire; c'est une saisie que M. de Persigny, dans une circulaire insérée au Moniteur , appelait saute administrative. Il s'agit de savoir si la cir­culaire de M. de Persigny , organisant la saisie avant la publication , prévaudra sur la loi , qui n'autorise la saisiequ'aprèsla publication. Telle est la question que la première Chambre est mainte­nant appelée à résoudre. »

Ital ie .

Les affaires de Tunis sont, en ce moment * la première, la seule préoccupation politique. On le comprend, du reste, car le nombre des Italiens établis dans la Régence de Tunis varie de 15 à

de torture et d'agonie, retentit dans l'intérieur de la maison.

En même temps les clartés qui jaillissaient des deux fenêtres grandirent d'une façon prodigieuse.

Au cri sinistre succéda un morne silence. Ce silence fut court.

Le jeune homme aux cheveux noirs avait pris un parti.

De la main gauche il saisit un pistolet, de la main droite il tira du fourreau sa longue épée, et, reculant de trois ou quatre pas pour mieux pren­dre son élan ,. il bondit sur la fenêtre . dont les châssis craquèrent et se rompirent, et dont les carreaux volèrent en éclats , et il disparut dans l'intérieur de la maison.

Un effroyable tumulte fut la suite immédiate de cette irruption imprévue ; on entendit des vocifé­rations infernales , des hurlements enragés , des coups de pistolet, e t , au milieu de tout ce fracas, le. bruit sourd et terrible de la grande épée tailla­dant les chairs et tranchant les os.

§ Voici ce qui s'était passé. Une demie-heure avant ce moment, dans la

première des deux pièces du rez-de-chaussée de cette maison qui, disons-le tout de suite, apparte­nait à Jean-Claude Prost, ou si vous le vouiez, au capitaine Lacuzon , un homme d'une quarantaine, d'années, petit et singulièrement contrefait, était

20,000 dit-on. Les journaux officieux , comme la Stampa , VOpinione , prétendent que la France et l'Angleterre n'ont pu jusqn'à ce jour, se mettre d'accord sur les mo/ens les pins efficaces et les plus prompts pour protéger leurs nationaux. L'An­gleterre, qui ne représente que des intérêts géné­raux à Tunis , où il n'existe pas de colonie an­glaise , voudrait opérer un débarquement , la France s'y oppose. L'Italie, disent toujours les journaux officieux , a assumé une mission conci­liatrice entre les deux grandes puissances. Je sais, en outre, que, pour mettre, comme dans la fable, le lion et l'aigle d'accord , le gouvernement de Turin a proposé d'opérer seul un débarquement sur la côte et même d'occuper Tunis.

Je ne sais si cette proposition a été goûtée ; on a paru le croire un moment, car des troupes et même de la cavalerie, ont reçu l'ordre de se tenir prêtes à partir et à s'embarquer. Jusqu'à présent cet ordre n'a reçu aucun comencement d'exé­cution.

UItalie militaire annonce que les troupes qui ont reçu ordre de se tenir prêtes , se composent de deux régiments d'infanterie et d'un bataillon de bersagiiers, 5000 hommes environ.

Un journal croit que le commandement de ce corps sera remis au général Pallavicini. Je vous laisse juge de l'opportunité de ce choix. Qui vou­dra croire que le gouvernement songe à confier une mission aussi importante, presque toute di­plomatique au général Pallavicini ? -

J'aime mieux croire que ce dernier va retour­ner dans la Basilicate . où la bande de Crocco vient de reparaître. Cette bande , subdivisée en plusieurs autres , se composerait de 150 hommes tous à cheval; plusieurs soldats italiens sont tom­bés dans une embuscade tendue par ces miséra­bles, et y ont péri , après avoir chèrement vendu leur vie.

Quant à Crocco qui ; pendant l'hiver . n'avait pas donné signe de vie , sa tête est mise à prix : celui qui le livrera mort ou vif aura 50,000 fr. de récompense.

Il est certainement incroyable qu'au XIX« siècle on en soit réduit à faire appel bien plus à la cupi­dité qu'au sentiment du devoir, pour réduire quel­ques brigands , auxquels la complicité seule per­met de tenir la campagne.

Angleterre.

M. Rawlinson , l'ingénieur envoyé par le gou­vernement anglais à Sheffield à l'occasion de la récente inondation, a publié son rapport. Le nom­bre des victimes de la. catastrophe s'élève à 238 dont 138 hommes et 100 femmes. En outre ont péri : 50 chevaux , 88 vaches , 8 ânes-. 258 porcs, 267 poules et 72 lapins ! On ne reprochera certes pas à M. Rawlinson de n'être pas entré dans as­sez de détails. Le chiffre des dégâts n'a pas pu être indiqué d'une manière exacte , mais il a dû

assis sur une escabelle auprès de la cheminée où brûlait un feu de racines , et faisait couler lente­ment les grains de son rosaire entre ses doigts longs et noueux.

Cet homme , paysan maladif et inapte à toute espèce de travail, était logé et nourri par la cha­rité de Lacuzon , à qui il inspirait l& confianee la plus absolue et qui lui remettait la garde de son logis pendant ses absences presque continuelles. Il se nommait Pèlerin.

Sans doute les dizaines interminables du cha­pelet qu'il égrenait dévotement produisirent à la longue sur Pèlerin l'effet d'un narcotique, car peu à peu ses paupières s'alourdirent, ses yeux se fermèrent, sa tête s'inclina d'une épaule à l'autre et finit par se pencher sur sa poitrine en même temps que le rosaire s'échappait de ses mains. H dormait.

Un coup violent frappé à la porte de la maison l'arracha brusquement aux doucenrs de ce calme sommeil.

— Qui va là ?... demanda-t-il d'un ton mal as­suré en quittant son escabelle pour se diriger vers la porte.

— Ami , lui répondit-on depuis le dehors, ou­vrez !

— Les amis ont un nom, répliqua-t il; dites le vôtre, et j'ouvrirai.

— Vous ne me connaissez point, fit la voix;

être extrêmenent considérable , car le rapport parle de 798 maisons détruites ou abandonnées , et de 4357 maisons envahies par l'eau.

— On lit dans le Pays : « L'escadre anglaise de la Manche, aux ordres

de l'amiral Dacre, a dû quitter hier soir (lundi), à huit heures, la rade de Plymouth pour recevoir les dernières dépêches de l'amirauté et les porter à l'amiral.

« Cette escadre se rend directement à Spit-head. On assure qu'elle doit se tenir prête, en cas de besoin, à se porter dans la Baltique. Si les événements ne rendent pas nécessaire sa présence dans le Nord , elle aura pour mission de croiser sur les côtes d'Ecosse.

tr Les vaisseaux qui ont quitté Plymouth sont Edgar, Black-Prince , Warrior , Prince-Consort et Defence. »

Allemagne.

On vient de publier la liste des pertes éprou­vées par l'armée prussienne dans la guerre du Schleswig-Holstein. Elles s'élèvent à 116 officiers, 218 sous-officiers, 46 musiciens et 1592 soldats, tant tués que blessés ou faits prisonniers. 28 offi­ciers sont morts sur la place ou ont succombé ra­pidement à leurs blessures ; parmi eux on compte un général-major (M. de Raven).

— A Darmstadt, lors du mariage du grand-duc régnant av<ic la princesse Anna, de Hesse, les gens de Darmstadt ont demandé aux domestiques de la cour mecklembourgeoise si eux aussi rece­vaient des coups de bâton et si, en effet, les bâ­tons avaient une aune et demie de long et un pouce d'épaisseur. Cette plaisanterie a été mal ac­cueillie, et il en est résulté des coups de bâton ré­ciproques, mais eu dehors de la n^gle fixées par la loi. On dit que les sociétés de chant et de gym­nastique de Darmstadt ont refusé de participer à la fête du mariage quand elles ont connu l'ordon­nance sur la bastonnade. Voici, d'ailleurs, un in­cident qui s'est passé dernièrement dans la ville de Rostock, et qui faît voir comment on applique cette ordonnance. Le directeur de la police avait cité devant lui un citoyen et le faisait attendre au bureau de police, Ce citoyen ayant voulu s'éloi­gner parce que son affaire n'arrivait pas, le direc­teur donna l'ordre de le saisir et de lui adminis­trer, séance tenante, douze coups de bâton. On en dressa procès-verbal, et, pour expliquer l 'ab-sencr, de signature de la victime, on déclara que le délinquant était tellement ivre qu'il n'avait pu signer.

Tunisie.

La Gazette de Gênes publie des nouvelles de la régence de Tunis, qui vont jusqu'au 31 mai.

« Dans le massacre déjà signalé du caïd de

je viens vous parler de la part du capitaine. — De la part de mou maître ? — Oui. — Alors vous devez avoir le mot de passe. — Le capitaine me l'avait donné , mais je l'ai

oublié. —• Tant pis pour vous... vous n'entrerez point.,

passez votre chemin. — Je vous dis1 qu'il faut que j 'entre, je vous dis

que Lacuzon est en péril, je vous dis que je viens de sa part.

Cette réponse , faite d'un ton ferme , ébranla. Pèlerin.

Cependant, avant d'ouvrir, il décrocha une vieille carabine suspendue à la muraille par deux clous.

— Je vous préviens , dit il en mettant la main sur le verrou intérieur, je vous préviens que je suis armé. Si vons m'avez trompé, si ce n'est pas mon maître qui vous envoie, il vous arrivera mal­heur.

— Bien... bien, répliqua la voix, c'est entendu., ouvrez vite.

En même temps il poussa le verrou et la porte s'ouvrit.

(A suivre.)

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4 LE CONFÉDÉRÉ DU VALAIS.

Meyer , environ 80 personnes appartenant à la famille du caïd ont été massacrées. Les 200 Hem-mena venus à Sf'ax se préparaient à faire subir le même sort aux chrétiens de Sfax , mais le com­plut fut prévenu. 38 Sfaxcini, qui complotaient avec les Hemmena, furent pris, punis par les ver­ges et renfermés dans les prisons.

« Les 200 Hemmena n'étaient que Pavant-garde d'un corps de révoltés de plusieurs milliers et à peine eurent-ils appris l'emprisonnement de leurs amis qu'ils se mirent eu mouvement, criant mort au caïd , mort au commandant, envahirent la ville , montèrent au fort Gaspa , brisèrent les portes et délivrèrent les prisonniers.

« Les autorités se réfugièrent à bord du vapeur Magenta.

« Susa aussi est restée déserte , par suite de l'effroi que répandent des bandes de voleurs et d'assassins, commandées par Derwisch-Ali-Guer-bol et par un certain Assel , deux fanatiques d'a-sez mauvaise nature. 94 habitants de Susa se sont embarqués sur le Rosino-Pilo , qui parlait pour Trapani.

« Le caïd de Zlas a été égorgé et le village de Tuburso occupé par les insurgés, »

Les désordres qui ont eu lieu à Sfax, se sont produits , à ce qu'il paraît , eu dehors de l'action proprement dite de l'insurrection. On assure mê­me que le bey arabe, élu par les rebelles , et qui dirige le mouvement a envoyé des cavaliers à Sfax pour repousser toute solidarité avec les au­teurs des troubles.

VARIÉTÉS.

Voici, dit V International de Londres, une his­toire toute fraîche, elle date d'hier : « Les assises viennent de s'ouvrir. Un nommé James P. . . vient s'asseoir sur la sellette, entouré de deux gardiens. Il est accusé d'avoir volé une montre le jour de l'arrivée de Garibaldi. James P.. . est un gaillard iort connu parmi les pugilistes et amateurs dé boxe. Il passe même, sauf une passion très-pro­noncée pour lé vol à la tire, pour être un char­mant garçon, fort spirituel et très gai'en société. Or, ne voilà-t-il pas que sur les douze jurés, il y ' en a^dix qui ont une profonde vénération pour la boxe, les boxeurs et les boxés. Ils connaissent tous l'accusé, dont la culpabilité est parfaitement démontrée par les témoins. Mais ils n'osent le condamner; il est si gai ! si gentil ! Et cependant ils ne peuvent, malgré le brillant plaidoyer du counsel for the defence, l'acquitter complètement. Et la conscience donc! Que faire? Aprè&un quart d'heure de délibération, ils rapportent le verdict suivant : — Nous, le jury, trouvons l'accusé cou­pable, mais... nous lui pardonnons. — Vous ne pouvez, dit le président, pardonner à un coupa­ble. Le gouvernement seul jouit de cette préro­gative. Retirez-vous, messieurs lesjurés, etamen-dez votre verdict. Si vous croyez l'accusé coupa­ble, déclarez-le tel, et si vous avez des velléités d'indulgence, eh bien! recommandez le à la clé­mence \to mère»/")! Au bout de quelques minutes, le jury rentre dans la salle d'audience et le chef des douze s'exprime ainsi: — Nous, le jury trouvons que l'accusé n'est pas coupable, et émet­tons l'espoir qu'il ne recommencera plus. Cette déclaration fut reçue par des éclats de rire que les huissiers de service eurent beaucoup de peine à réprimer , et, comme de raison , elle ne fut pas plus admise par le juge-président que la précé­dente. Le jury est donc renvoyé une troisième fois. Jugeant alors , dans sa sagacité peu ordi­naire, que James P.. . avait reçu la leçon qu'il mé­ritait, il rapporta un verdict pur et simple de non culpabilité. Que l'on vienne médire encore de la boxe! N'avez-vous point là une preuve incontes­table de son utilité? Et dire que cela se passe en l'an de grâce 1864, à Londres, la ville qui se pré tend la plus civilisée du globe ! «

Dernières nouvelles. Neto-York, 4 juin. — Lé général Grant mande,

du 3 juin au soir, que, dans la matinée, il a atta que l'ennemi, en le repoussant dans ses retran­chements, mais sans remporter d'avantage déci­sif; les fédéraux occupent une position à cinquante mètres de celle des confédérés. Les pertes n'ont pas été considérables.

Bénin, 14 juin. — La Gazette du Nord dit que la Prusse et l'Autriche maintiennent résolument, jusqu'à présent, la ligne d'Apenrade-Tondern. En cas de partage, on devra écouter les vœux des populations.

Madrid, 14 juin. — L'article premier de la loi sur la presse a été voté à une grande majorité.

Vienne, là juin. —L'empereur et l'impératrice d'Autriche sont partis pour Munich et Kissingen.

Londres, 15 juin. — D'après le Daily-News, si les Neutres ne se montrent pas unanimement énergiques, l'Allemagne ne cédera pas et la con­férence n'aura aucun résultat.

On assure que l'Opposition torie renonce à ren verser le cabinet sur la question danoise.

Marseille, 15 juin. — D'après des lettres de Constantinople en date du 8, le prince de Cnuza est très-bien accueilli. La Porte se montre satis­faite, et l'hospodar considère le succès de ses dé­marches comme très-probable.

Paris, 15 juin. — Dans le conflit hispano-péru­vien, les minisires d'Angleterre et de France ont fait des tentatives de conciliation. Au Chili, des meetings demandent qu'on appuie le Pérou con­tre l'Espagne. On espère que la sagesse du gou­vernement chilien empêchera ce mouvement d'a­mener des complications regrettables.

La France et le Pays prétendent que l'Angle­terre proposera une nouvelle ligne de délimita­tion, traversant la partie mixte du Schleswig, du golf» de Gelting jusqu'au sud de Bredsted.

Le Danemark, consulté officieusement à ce su­jet, a déclaré sa ferme intention de ne pas accep­ter d'autres limites que celle du Danewirk.

Le Moniteur du soir annonce que les tentatives des consuls européens à Lima , pour amener un arrangement ehtrti l'Espagne et le Pérou ont échoué.

Le Moniteur du soir publie, une dépêche de Tu-, nis, en, date du 8, d'après laquelle la population de cette ville serait"eh proie à l'agitation et aux plus vives alarmes, le bey arabe, Ali-Ben-Rdam ayant envoyé 5,000 cavaliers jusqu'à Tostour.

Londres , 16 juin. — Là séance de la Confé­rence qui; avait été ajournée d'hier mercredi à aujourd'hui jeudi, a encore été remise au samedi 18 juin. '.....'.'•

La Banque d'Augleterre a réduit son escompte à 6 O/o- \

D'après le Ddily-Telegraph, aucune nouvelle délimitation de frontière n'a été encore proposée; en conséquence, une réunion officielle de la Con­férence ne serait pas désirable; en revanche, des réunions non officielles qui ont lieu tous les jours ne cessent de chercher un terrain favorable à la possibilité d'une entente

D'après le Morning Herald , il est probable que la Conférence ne se réunira pas le samedi 18 juin mais qu'elle sera de nouveau ajournée au mer­credi 22 juin.

Si l'on en croit le Morning Posl, les hostilités doivent recommencer dans quelques jours , et c'est alors que l'Angleterre devra décider si elle doit aider efficacement ou abandonner le Dane­mark.

D'après le même journal, M. de Bismark doit avoir informé l'Autriche qu'il pourra compter, dans le cas de la prolongation de la guerre , sur l'abstention de la France et sur celle de la Russie.

Le Moming-Post conclut que l'Angleterre doit se résigner à tomber au quatrième rang des gran­des puissances ou se décider à faire la guerre.

Paris, 16 juin. — Le Constitutionnel, sous la si­gnature de M. Paulin Limayroc , constate qu'au­cune des nécessités qui peuvent imposer à l'An­gleterre l'obligation de prendre une part active dans le conflit dano-allemand n'existe pour la France. En conséquence, quoi qu'il arrive du ré­sultat des négociations entamées à Londres, l'Eu­rope n'a pas à redouter une guerre générale.

ANNONCES.

AVIS. La réunion des actionnaires du Casino de Sion

n'ayant pas pu avoir lieu dimanche passé, à cause du concert, MM les membres de dite société sont de nouveau convoqués en assemblée géné­rale pour dimanche prochain, 19 juin, à 1 heure après midi, à l'hôtel-de-ville.

Le Comité.

HOTEL ET PENSION

de la DENT-DU-MDI, à Champéry, tenu par G e r m a i n L o n f a t , l'un des

actionnaires.

Cet établissement situé à l'extrémité de la val­lée d'Illiez, à trois lieues de Monthey, prenant de plus en plus, par le nombreux concours de voya- . geurs qui le fréquentent, des proportions , amé­liorations et conlort importants , sera ouvert dès le 20 MAI prochain.

Le service des dépêches , de l'hôtel à Monthey où il y a un bureau télégraphique, se fait tous les jours.

Prix de la pension : 5 FRANCS.

AVIS. Nous avons l'honneur d'annoncer que notre

Fonderie est en pleine activité depuis le 1er juin, nous nous chargeons de tous les travaux concer­nant cette partie, nous avons en magasin un grand nombre de modèles pour pièces de ma­chines, de serrurerie, d'architecture et d'instru­ments agricoles, et construisons également les modèles spéciaux.

L'installation de deux fourneaux établis sur les principes les plus récents nous permet d'assurer une bonne et prompte exécution.

KAISER et DUVILLARD, à Lausanne.

MARCHÉ DE SION.

De la seconde quinzaine de juin 1864.

Froment, la mesure fédérale . . . 3 50 Seigle . . . . . . . . .; , • •: 2 40 Maïs : " . ' . " . J 2'15 Orge 2 00 Pommes de terre 0 65 Haricots 2 30 Beurre, la livre 1 00 La livre de pain de froment . . . 0 20

,, bis 0 16 ,, de seigle . . . . 0 12

Bœuf, la livre 55 à 57 Mouton, id 0 60 Veau, id 0 35

CALPINI, municipal.

FOIRE DE MONTHEY.

Du 13 juin 1864.

Bœuf à la boucherie 0 60 Mouton 0 60 Veau . : 0 50 Beurre 95 à 100 Pain blanc 0 20

« bis 0 17 Fromage 0 80 Pommes de terre 1 00 Œufs, la douzaine 55 à 60 Maïs, le quarteron, 2 20 Vin blanc de 1863, la bouteille . . . 0 40 Vin id. de 1863, le seitier . . . . fr. 15

SION. — IMPRIMERIE D'EDOUARD L^DERICH.