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Dimanche 3 MAI 2015
2e Edition
Reportage photos proposé par
Marie-Christine URBAIN - PRUNAY 51360
Pour cette deuxième édition du Parcours historique des Monts de Champagne
les bénévoles de l’Association
« Mémoires des Monts de Champagne» nous attendaient sur 8 sites disséminés sur la ligne des Monts
afin de nous conter l’histoire tragique et méconnue
du Massif de Moronvilliers
durant la guerre 14-18
Gilles WERQUIN
Organisateur de cette marche
en avait prévu les moindres détails !
Samedi 2 Mai : Site de Nauroy
Dernier briefing et présentation
de la marche aux officiels
Suivi du verre de l’amitié
Hélas, la météo devait nous trahir !
Malgré tout, notre premier rayon de soleil
nous attendait au carrefour de Nauroy
afin de nous diriger sur le site de Départ
avec un large sourire, une bonne humeur contagieuse
sous l’arche de son arc-en-ciel personnel…
Jean-Marc HAPPILLON
Site N° 1 : NAUROY
Monique DURAND nous accueille
et nous fait revivre en costume d‘époque,
clin d’œil à ses deux grands-mères,
l’histoire de ce petit village
occupé durant les 4 années de guerre
donc en secteur allemand.
Nauroy va disparaitre sous les bombes
et ne sera jamais reconstruit.
Son nom sera accolé à celui de Beine afin de ne pas
être définitivement oublié !
Si aujourd’hui Nauroy connait un regain d’intérêt,
c’est grâce à l’association « Les amis de Nauroy ».
Une poignée de passionnés armés de patience, et de
beaucoup d’énergie, ont débroussaillé le site et
tentent de remettre en lumière la petite chapelle et
son cimetière, en mémoire des 120 habitants qui
vécurent là avant la grande guerre.
Retrouvez-les, ainsi que toutes leurs découvertes, la collecte des témoignages
sur http://www.lesamisdenauroy.fr/
Site N°2
Face au Mont Cornillet
Un rappel sur l’occupation du Mont
Cornillet, son tunnel pouvant abriter
plusieurs compagnies de soldats, les
pilonnages incessants sur cette
forteresse naturelle imprenable
pendant ces 4 années de guerre et le
dénouement tragique lors de la
« bataille des Géants » du 17 Avril au
20 Mai 1917.
http://www.lamarne14-18.com/fr/lepop%C3%A9e-des-monts-de-champagne http://memoiresdesmontsdechampagne.fr/les-monts-de-champagne/la-tragedie-du-mont-cornillet
Le 20 Mai 1917 à 13h :
un obus de 400 (960kg) atteint
la bouche d’aération du tunnel,
tuant immédiatement 400
soldats et officiers. L’appel
d’air consécutif à l’explosion
fait pénétrer les gaz des obus
dans le tunnel tuant de jeunes
soldats attendant leur première
contre-attaque : 600 à 800
morts (nombre réel de victimes
inconnu à ce jour).
Gérard OLLIVIER
Site N°3 : Le Mont Haut
(257 m)
Dès leur installation sur les monts en
septembre 1914, les allemands n’auront de
cesse de renforcer le Massif de
Moronvilliers en une véritable forteresse.
Denis SPICY
http://club14-18-pontfaverger.jimdo.com/les-monts-de-champagne
http://souterrains.vestiges.free.fr/spip.php?article31
Les combats y seront violents.
17 avril 1917, une contre-attaque
allemande échouera malgré les 9.000
obus tirés par jour contre les lignes
françaises.
Le 5 octobre 1918 les
français reprennent les
Monts et avancent sur la
rivière Suippe, attaquent
les villages encore sous le
joug allemand pour
repousser l’ennemi vers
leurs frontières.
Site N°4 : Moronvilliers
Andrée, jolie jeune fille née là en 1900,
s’enfuit à l’arrivée des occupants avec
ses parents. Ils se réfugient à Nice.
En 1917, le destin lui fera rencontrer le
peintre Matisse puis Auguste Renoir
dont elle épousera le fils, le cinéaste
Jean Renoir et lui donnera un fils….
Gabriel LHOTTE
Avant d’être le nom d’un massif,
Moronvilliers est d’abord le nom
d’un minuscule et pauvre village
de 85 habitants où la vie est rude.
En effet, ce village manque
régulièrement d’eau, car il n’y a ni
source, ni rivière et on doit
récupérer les eaux de pluie.
Le 2 septembre 1914, les allemands
envahissent le village. Après leur défaite
sur la marne, ils s’installent sur les monts
et Moronvilliers sera occupé comme
Nauroy, tout proche, pendant 4 ans.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Hessling
http://www.memoiresdesmontsdechampagne.fr
/villages/lhistoire-de-moronvilliers-final
Site N°5 : Le Fond du Cochelet
où se trouvait
le soutien logistique allemand
Ce petit vallon, cuvette naturelle aujourd’hui recouvert
d’une courte végétation de taillis, était protégé des tirs
par la ligne des Monts. Il jouissait d’une discrétion
parfaite. Là, à l’insu des états majors français, s’abritait
une imposante organisation logistique allemande !
Gervais CADARIO
Dans ce vallon, les allemands disposent de
cuisines, d’infirmiers, de foyers du soldat,
d’un hôpital de campagne souterrain (80 lits),
d’un service postal… Ils sont reliés à la
vallée de la Suippe par des voies de chemin
de fer étroites et des wagonnets permettent
l’acheminement de tout type de matériel,
nourriture, personnel, armement, munitions…
De 1914 à 1918, le fond du Cochelet, au NE
de Nauroy, abritera des camps où les soldats
allemands pouvaient se soigner, se reposer, se
former aux dernières techniques de combats,
et surtout se nourrir correctement avant de
remonter en première ligne. Contrairement
aux français, les soldats allemands n’étaient
que rarement déplacés. Ils s’installaient dans
les villages conquis et se battaient sur place.
POINT D Point de Départ
Accueil et Inscriptions
Point Dégustation : La Roulante !
Après ces visites très intéressantes et avant de
continuer plus avant pour une rando,
arrêtons-nous un moment…
Un petit creux ? Envie d’un vrai café chaud ?
D’un verre entre amis ?
Sous la grande tente il y avait l’embarras
du choix : sandwichs, frites-saucisses
desserts alléchants…
Au chaud et presque au sec !
POINT D = DEPART
de la randonnée à pied
pour le Mont sans Nom
,.
Les randonneurs courageux et matinaux la
feront sous un ciel plombé et sans pluie,
mais…
La pluie s’étant invitée
au programme, les
autres visiteurs iront
vers le mont en voiture
en faisant un large
détour par St Martin
l’Heureux et Dontrien.
Sites N° 6 – 7 – 8
Le Mont sans Nom
(côte 181 – altitude 209 m)
La pluie et la boue ne nous ont pas
permis d’accéder à son sommet,
où, à perte de vue, sur 360°, nous
aurions découvert, comme l’an
dernier, la plaine champenoise…
Un point de vue stratégique impressionnant tenu par les allemands…
On aurait pu le surnommer « l’œil de l’aigle » ! Rien ne pouvait leur échapper à des lieues à la ronde…
Le Mont sans Nom sera repris aux mains des allemands par le 8e Zouave.
http://chtimiste.com/batailles1418/divers/historique8zouaves.htm
http://vinny03.perso.neuf.fr/gg/leshistos/1eredmmontsansnom.htm
Site N° 6
Le Mont sans Nom (côté Ouest)
Alt. 209 m
Pourquoi le Mont sans Nom puisqu’à
l’origine les autochtones l’appelait le Gros
Mont ? Ce sont les observateurs d’artillerie
qui l’on baptisé ainsi.
Judicaëlle COTERET
Comme nous l’avons vu, c’est un magnifique poste d’observation d’où on a une vue
panoramique sur 30 km de toute la plaine de Châlons, donc sur les lignes françaises qui se
situent en-deçà de l’axe routier Reims-Verdun (actuellement D931), sur les villages de
Prunay, Val-de-vesle, Prosnes…
http://souterrains.vestiges.free.fr/spip.php?article30
Les lignes allemandes sont cachées
par la partie boisée. A gauche, l’Hexen
Kessel (le chaudron des sorcières), en
descente du Mont sans Nom, le Bois
du Chien position fortifiée allemande
qui domine la ferme de Moscou et le
village de Prosnes, en face, la
Montagne de Reims et leurs
observatoires français, le moulin de
Verzenay, le Mont Sinaï à Verzy…
http://www.france-histoire-esperance.com/25-septembre-1915-secondes-offensives-de-champagne-et-dartois-22/
Denis DUHAUT
Site N° 7
Le Mont sans Nom (côté Sud-Est)
La 2e offensive française de 1915
Sur cette partie du front, Joffre aligne, sous les
ordres de Castelnau, des forces impressionnantes
: la 2e Armée de Philippe Pétain et la 4e Armée de
Ferdinand Langle de Cary avec pas moins de 29
Divisions, soit 375.000 hommes, 2 corps de
cavalerie ainsi qu’une importante artillerie.
Bien qu'elle n'eût pas donné les
résultats qu'on en attendait, cette
bataille de Champagne ne resta pas
sans fruits.
Les français étrennent leurs
nouvelles dotations : tenues bleu
horizon, casque Adrian, nouvelles
grenades à main…
Les allemands surpris abandonnèrent sur un front de 25 km environ 4 km de terrain en profondeur. L'ennemi laissait entre
nos mains 26.000 prisonniers dont 350 officiers, 150 canons, un abondant matériel de siège et de combat. Sur les 200.000
allemands engagés au cours de l'action, 140.000 avaient été tués, blessés ou prisonniers
Philippe
BACQUENOIS
En ce mois de Juillet 1918, le Général
LUDENDORFF prépare une bataille en
Champagne « La Friedensturm » ou « Bataille
pour la paix », qui devait apporter aux allemands
la victoire finale, mais ce sera sans compter sur
« le grain de sable de l’histoire » !
Site N° 8
Le Mont sans Nom (côté Sud-Est)
Le coup de main historique
Du 14 Juillet 1918
En moins d’une heure, ces quelques hommes
vont franchir les lignes allemandes, faire 27
prisonniers et surtout saisir des documents
d’une importance capitale…
http://www.dailymotion.com/video/x2geezh
Le 14 Juillet à 19 H 55, un petit
détachement du 366e RI stationné
sur le Mont sans Nom commandé
par le Lieutenant Balestié, opère un
coup de main.
L'adjudant-chef Mader est l'un des rares allemands
venus combattre en France dans la Légion Etrangère.
Depuis deux ans donc, Mader Max-Emmanuel, de la
6ème compagnie du R.M.L.E. fait la guerre côté
français. L'aube du 21 avril se lève. Une aube grise et
froide sur un terrain qui, durant trois jours a vu de durs
combats... MADER 21 AVRIL 1917.pdf
Bilan du coup de main : une compagnie française
sauvée, une compagnie ennemie mise en fuite, une
batterie lourde capturée... et, pour Mader, la Légion
d'honneur
Le Mont sans Nom
les destins croisés de
Lecture : Un monstre à la Française :
http://www.youscribe.com/catalogue/tous/
litterature/un-monstre-a-la-francaise-
2565725
Joseph Darnand
Max Emmanuel Mader
Darnand, héros puis salaud 14 juillet 1918 : le 366e régiment d’infanterie occupe les
tranchées situées devant le Mont sans Nom. À la tête d’un
corps franc d’une vingtaine d’hommes, le sergent Darnand,
21 ans, s’infiltre dans les lignes ennemies pour en ramener
23 prisonniers et les plans d’une attaque allemande
imminente…
10 octobre 1945 : Joseph Darnand est fusillé. Admirateur du
Général Pétain qui lui avait remis la légion d’honneur, il
l’aura suivi 20 ans plus tard au sein du Régime de Vichy.
Il fut le chef jusqu’au-boutiste de la Milice Française,
supplétive de la Gestapo et lieutenant de la Waffen-SS.
http://www.ina.fr/video/AFE86003280
Le Mont sans Nom sous la pluie
La gadoue des tranchées
comme si on y étais !
Nous pensons aux pauvres poilus, harnachés avec paquetage, munitions, fusil et avec des manteaux de gros drap qui, déjà
extrêmement lourds à sec, deviennent un poids énorme une fois détrempés dans cette boue qui vous plombe les bottes…
Comment s’en sortaient-ils une fois au fond d’un trou d’obus ? Beaucoup ont dû périr de ne pouvoir remonter, comme
aspirés par des sables mouvants.
Craie et tuf détrempés par la pluie nous font patauger dans une gadoue visqueuse et gluante. Si nous stationnons trop
longtemps à un même endroit, les bottes s’enfoncent lentement dans le mélange et nous avons toutes les peines du
monde à nous « déventouser » de là ! Et pourtant nos équipements de pluie sont modernes et légers…
Soirée pique-nique entre amis bien sympa !
Une petite pluie n’arrête pas le Champenois…
Fin de soirée
sous la tente au point D
On peut quand même boire un p’tit coup !
Avec nos bottes en caoutchouc,
Même les pieds dans la gadoue,
la gadoue, la gadoue…
Reportage :M. Christine URBAIN