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5ème promotion
TITRE
Sous-titre
Présenté par
Liste de noms …………..
Mai 2013
Rapport …… (facultatif)
Sous titre
Présenté par ….
Directeur Pénitentiaire d’Insertion et de
Probation
5ème
PROMOTION
Les effets du management par
objectif au sein des Services
Pénitentiaires d’Insertion et de
Probation
Présenté par
Christèle DUDA
Mémoire de recherche et d’application professionnelle
2
3
Les effets du
management par objectif
au sein des
Services Pénitentiaires d’Insertion et de
Probation
4
Gesta verbis praevenient1
Les actes doivent passer avant les paroles
1 D’HARCOURT C., La nouvelle loi organique et les gestionnaires. Feu de tourbe ou feu de paille ?,
Revue Française de Finances Publiques, numéro 82, juin 2003, p. 97.
5
REMERCIEMENTS
J’adresse mes remerciements les plus sincères à Monsieur Philippe
MONSÇAVOIR, Directeur Fonctionnel du Service Pénitentiaire d’Insertion et de
Probation du Lot-et-Garonne, Monsieur Lionel LECOMTE, son Adjoint ainsi qu’à
Monsieur Laurent VANSTEENKISTE, Chef d’antenne au Centre de détention
d’Eysses, pour leurs conseils avisés, leur soutien et la pertinence de leurs observations,
et sans qui, rien n’eût été possible.
Ce travail trouve aussi corps et consistance à la faveur de la disponibilité dont
tous les Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation ont fait montre à mon
égard.
Je suis également particulièrement reconnaissante envers toutes les personnes
qui, en faisant droit à mes sollicitations et en acceptant de me faire part de leurs
expériences, ont contribué à son élaboration.
Je tiens enfin à remercier Monsieur Philippe POTTIER, Directeur de L’Ecole
Nationale d’ Administration Pénitentiaire, ainsi que tous les enseignants-chercheurs et
formateurs de l’Ecole, d’avoir fait le choix de me renouveler leur confiance.
6
SOMMAIRE
PARTIE I - L’inscription progressive d’une nouvelle culture managériale en
SPIP…………………………………………………………………………………….15
Chapitre I - De la genèse d’une nouvelle pratique managériale à sa diffusion au
sein des SPIP…………………………………………………………………………..15
I- Le MPO ou l’impulsion d’une logique gestionnaire structurant les objectifs
des SPIP…………………………………………………………………….15
II- Les nouvelles règles de responsabilisation dans le pilotage des moyens
induites par le Management par Objectif…………………………………..24
Chapitre II - L’apport incontesté du Management Participatif Par Objectif,
comme vecteur de performance au sein des SPIP…………………………………..32
I- Le MPPO, un levier de performance collective………………………...32
II- L’apport du MPPO en matière de conduite du changement au sein du
service……………………………………………………..……………37
PARTIE II – La nécessaire évaluation de l’activité des SPIP, induite par le
MPO……………………………………………………………………………………41
Chapitre unique - Les enjeux d’une communication sur les résultats des actions
menées par les SPIP…………………………………………………………………...41
I- L’importance d’une communication interne sur le degré d’atteinte des
objectifs…………………………………………………………………….41
II- La visibilité externe de l’activité du SPIP, portée par une politique de
communication diffuse …………………………………………………….46
7
GLOSSAIRE
AP Administration Pénitentiaire
APPI Application des Peines Probation et Insertion
CIO Contribution Individuelle aux Objectifs
CP Code Pénal
CPA Centre pour Peines Aménagées
CPAL Comité de Probation et d’Assistance aux Libertés
CPIP Conseiller Pénitentiaire d’Insertion et de Prévention
CPP Code de Procédure Pénale
CSIP Chef de Service d’Insertion et de Probation
DAP Direction de l’Administration Pénitentiaire
DAVC Diagnostic A Visée Criminologique
DFSPIP Directeur Fonctionnel des Services Pénitentiaires d’Insertion et de
Probation
DISP Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires
DPIP Directeur Pénitentiaire d’Insertion et de Probation
ENAP Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire
IGF Inspection Générale des Finances
IGSJ Inspection Générale des Services Judiciaires
8
JAP Juge de l’Application des Peines
LOLF Loi Organique relative aux Lois de Finances
MA Maison d’Arrêt
MF Milieu Fermé
MO Milieu Ouvert
MPO Management Par Objectifs
MPPO Management Participatif Par Objectifs
MRAP Mémoire de Recherche et d’Application Professionnelle
NGP Nouvelle Gestion Publique
PAP Projet Annuel de Performance
PE Placement Extérieur
PMJ1 Premier bureau de la direction des personnes placées sous main
de justice.
POPS Plan d’Objectifs Prioritaires de la Structure
PPR Programme de Prévention de la Récidive
PPSMJ Personne Placée Sous Main de Justice
PSAP Procédure Simplifiée d’Aménagement de Peine
PSE Placement sous Surveillance Electronique
RAP Rapport Annuel de Performance
REP Règles Européennes de Probation
9
RGPP Révision Générale des Politiques Publiques
RH Ressources Humaines
RPE Règles Pénitentiaires Européennes
SEFIP Surveillance Electronique de Fin de Peine
SME Sursis avec Mise à l’Epreuve
SPIP Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation
SSE Service Socio-Educatif
TIG Travail d’Intérêt Général
10
INTRODUCTION
Dès les années 1970, la nouvelle gestion publique introduit, en effet, une culture
de la performance et de la responsabilité. Il s’agit d’améliorer le rapport coût/efficacité
du service grâce à une modernisation accrue et un plus grand pragmatisme de gestion au
sein des administrations publiques, en prônant une culture de résultat.
S’inscrivant parfaitement dans ce contexte, la LOLF s’applique à toute
l’administration depuis 2006 afin de « doter notre pays d’une nouvelle gestion publique
plus efficace, plus performante ». Aujourd’hui incontournable, la notion de performance
n’a pas à « définir le niveau des moyens en fonction des objectifs et des résultats
attendus ou réalisés, mais, pour un niveau de moyens donnés, d’optimiser les résultats :
elle doit permettre, sous contrainte budgétaire, d’apprécier et d’améliorer l’efficacité
de la dépense publique […] et d’évaluer la pertinence des actions financées ». En ce
sens, elle pourrait être assimilée à l’efficience qui tend, quant à elle, à réaliser l’objectif
avec l’optimisation des moyens engagés.
« En obligeant chaque administration, chaque service public, chaque ministère,
quelque soient ses missions et responsabilités, à repenser ses objectifs, à expliciter les
moyens pour y parvenir et à se doter des instruments pour mesurer le degré de réussite
ou de difficulté rencontré dans la mise en œuvre, nous sommes en train d’opérer une
révolution silencieuse du fonctionnement de l’Etat […].Chacun est amené à revisiter
son action. Ainsi, nous avons l’occasion de clarifier, de reformuler des missions de nos
administrations en repartant de ce qui est à l’origine de toute politique publique : la
satisfaction des citoyens, usagers, clients ou bénéficiaires2 ».
Cette nouvelle culture nous incite aussi à porter attention à ce qui se passe au-
delà de nos frontières, afin de pouvoir bénéficier des enseignements de leurs réussites et
de leurs difficultés. Cet intérêt international permet de mesurer à quel point il faut de la
2 LAMBERT A., Nouvelle exigence, nouvelle culture, Revue Perspective Gestions Publique, Paris, février
2004, n 9, p. 1 et s.
11
volonté et de la détermination […] ; le temps doit être notre allié, car c’est un processus
d’amélioration continu qu’il nous faut atteler.
D’origine anglo-saxonne, la notion de « performance » connoterait l’idée de
« réalisation, mise en œuvre et résultats ». Dès lors, la performance publique pourrait se
définir comme la « faculté des organisations publiques à mettre en œuvre des actions
répondant à un (des) objectif(s) et à rendre compte de leurs résultats ».
En France, elle insinue souvent la mise en concurrence. Toutefois, il est possible
d’opter pour une voie médiane en définissant la performance comme la plus-value
qu’une entité apporte à la production d’un service ou à la mise en œuvre d’une politique
publique.
Gérer la performance suppose d’une part, d’être en capacité d’évaluer les actions
engagées, à l’aune de données objectivables, d’entrer dans une logique vertueuse, dans
un processus d’amélioration continu où les résultats et la mesure des résultats viennent
infléchir la définition des objectifs d’autre part. Partant, dans le courant des années
1980, se sont fait jour les prémices d’une modernisation escomptée dans la fonction
publique, prenant les atours de plans objectifs-moyens, de cercles de qualité, visant à
décloisonner les services.
Esquissée, la circulaire du 23 février 1989 relative au « Renouveau du Service
Public »3 concrétise cette démarche, en consacrant le management par objectifs (MPO) :
il s’est alors agi non seulement de satisfaire aux attentes des bénéficiaires du service
public, mais aussi d’améliorer la performance de la dépense publique. Toutefois, pour
parachever ce nouvel ancrage, les parlementaires engagèrent une réflexion sur
l’efficacité de la dépense publique et le contrôle parlementaire, destinée à préparer
l’adoption de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) puis la mise en place
de la révision générale des politiques publiques (RGPP). Dès lors, « manager avec la
LOLF revenait à promouvoir, au sein des valeurs du service public, l’éthique de
3 La circulaire du 23 février 1989 repose sur trois reposant sur trois orientations fondamentales :
l’amélioration dudit service autour des notions de qualité et d’usager, une nouvelle gestion publique
reposant sur la responsabilisation des dirigeants, le développement du contrôle de gestion, induisant
l’évaluation des actions, la modernisation de la gestion des ressources humaines (GRH) couplée à la
déconcentration des décisions.
12
responsabilité4 ». En effet, la LOLF du 1er août 2001 traduit précisément ces nouvelles
orientations qui induisent pour la première fois le passage d’une logique de moyens à
une logique de résultats et celle d’une budgétisation des moyens à une définition des
budgets par objectifs.
Effectivement, la modernisation de la gestion publique impose dorénavant
d’expliciter les politiques publiques, d’en mesurer les résultats, d’identifier les moyens
qui leur sont consacrés et de développer de nouvelles règles de responsabilisation dans
le pilotage des moyens. Elle tend parallèlement à valoriser le rôle des différents acteurs
qui y concourent, à renouveler l’intérêt professionnel de leur métier et à asseoir une plus
grande reconnaissance de leurs compétences.
Assurant la primauté à la culture du résultat et aux objectifs sur la logique
inflationniste de reconductions de moyens, cette véritable réforme systémique prône
désormais, davantage de transparence et de lisibilité des finalités de l’action publique,
davantage de qualité et d’efficacité du service rendu à l’usager, davantage de maîtrise
des coûts et d’évaluation, enfin, davantage de marges de manœuvres et de responsabilité
pour les fonctionnaires. Par conséquent, la performance signifie ici que « l’on définit les
résultats que l’on souhaite atteindre, et que l’on met en place un indicateur pour
mesurer le chemin parcouru en direction de ce résultat 5». Elle jouxte donc mise en
œuvre des orientations, efficacité (le fait de remplir la mission) et efficience (le fait de
remplir cette mission en gérant au mieux ses ressources). En outre, cette aspiration
vertueuse implique subséquemment une mobilisation sans faille et permanente des
responsables des services déconcentrés, prompts à mettre en place de nouveaux outils
de management, tout en veillant à leur appropriation par les agents. A ce titre, manager
par les objectifs supposerait que le développement des résultats d’un service passe par
l‘adhésion de tous aux objectifs fixés, et à l’implication de chacun dans leur réalisation6.
Cette recherche de performance invite désormais à associer à chaque programme des
objectifs et des indicateurs de performance, définis nationalement, avant d’être déclinés
en objectifs opérationnels, par les services, au niveau local.
4 INGLEBERT X., Manager avec la LOLF : pratiques d’une nouvelle gestion publique, Paris, Groupe
Revue Fiduciaire, 2009, p. 59. 5 Ibid.
6 Cours dispensé à l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire, par Monsieur Xavier
KOUZMENKA, consultant
13
Dans cette optique, l’article 51-5 de la LOLF7 prévoit l’ajout, au projet de loi de
finance d’un projet annuel ce performances (PAP), pour chaque programme concernant
« la présentation des actions, des coûts associés, des objectifs poursuivis, des résultats
obtenus et attendus pour l’année à venir, mesurés au moyen d’indicateurs précis dont le
choix est justifié », tandis que l’article 54-4 adjoint « au projet de règlement les
rapports annuels de performances (RAP) ».
Initié par la circulaire du 31 juillet 2002, le management par objectifs – « la
conduite d’un groupe de professionnels vers des objectifs communs, convergents et
conformes aux missions de l’organisation considérée 8» – s’impose en 2004 comme « le
mode essentiel de gestion des services9 ». Traduction concrète de la modernisation
engagée et de ses exigences qualitatives, l’Administration pénitentiaire (AP), à l’image
d’autres services publics, s’en trouve impactée ; les Services pénitentiaires d’Insertion et
de Probation (SPIP), en son sein, ne pourront faire l’économie ni de la rationalisation
des moyens attendue, ni à la logique de performance.
En effet, se défendant de vouloir altérer les valeurs et la qualité du Service
Public, ce mouvement de transformation de l’Etat, dont « la nouvelle gestion publique »
se veut l’appendice, met en exergue des considérations nouvelles : mesures de
performances, traçabilité des informations, management par les objectifs,
responsabilisation des chefs de structures des services déconcentrés de l’Etat.
Pour autant, à la faveur de ces évolutions majeures, se font jour de multiples
questionnements.
De prime abord, en choisissant comme sujet du présent mémoire « le
management par objectif », la force des représentations interrogeait mon esprit sur la
manière insidieuse avec laquelle cette culture managériale, issue du secteur privé
marchand, avait pu gagner la sphère publique. Comment cette gestion par les résultats
avait- elle pu s’instiller dans le service public pénitentiaire, avec un double écueil
7 Loi organique du 1
er août 2001 relative aux lois de finances.
8 Circulaire NOR : JUSE0240143C du 31 juillet 2002 relative à la mise en œuvre du MPO dans
l’administration pénitentiaire, DAP. 9 Circulaire NOR : JUSE0340148C du 19 novembre 2003 relative à la mise en œuvre du MPO dans
l’administration pénitentiaire au titre de l’année 2004, DAP.
14
possible : sa transposition de manière aveugle d’une part, et les risques psychosociaux
induits par cette culture du résultat, pouvant générer angoisse de performance et perte de
sens au travail, d’autre part. Dans un monde où l’économie n’est plus au service de
l’homme, mais l’homme au service de l’économie, les objectifs de productivité et les
méthodes de management poussent les salariés jusqu’au bout de leurs limites10
.
D’autant que, dans d’autres pays européens, les bilans d’ores-et-déjà réalisés
semblaient en demi-teinte. Après un essor, dans les années 80, de la création d’agences
gouvernementales, la priorité est donnée depuis 1997 aux politiques publiques, à la
performance et aux résultats tangibles de l’action publique, grâce à l’introduction des
PSA (public service agreements : définition des grandes priorités des politiques
publiques et recentrage autour de la notion de résultat). L’expérience britannique met
l’accent sur une des difficultés inhérentes au système de la performance, symbolisée par
le passage d’un « système de silo » (seule la modernisation des structures compte) à un
système collaboratif (coopération entre les structures concourant aux grandes priorités
publiques).
Très proche de la démarche initiée par le législateur français avec la LOLF, la
démarche de performance américaine permet une articulation fine entre court et moyen
terme, entre plans stratégiques à 3 ou 5 ans et projets et rapports annuels de
performance.
A l’aune de mes observations empiriques, semblait s’insinuer l’idée selon
laquelle la gestion à la performance pourrait aussi être affaire de culture, au plutôt
d’acculturation11
. La phase d’entretiens exploratoires m’a permis de conforter cette
hypothèse, et d’en entrevoir de nouvelles.
10
VIALLET J-R, La mise à mort du travail, film documentaire en trois volets, 2010 (ce documentaire
décrit que « dans un monde où l'économie n'est plus au service de l'homme mais l'homme au service de
l'économie, les objectifs de productivité et les méthodes de management poussent les salariés jusqu'au
bout de leurs limites. Jamais maladies, accidents du travail, souffrances physiques et psychologiques
n'ont atteint un tel niveau. Des histoires d'hommes et de femmes chez les psychologues ou les médecins du
travail, à l'Inspection du Travail ou au conseil des prud'hommes qui nous révèlent combien il est urgent
de repenser l'organisation du travail ».) 11
GINESTA J, HANKUS F, ROSSI S, SIMON S, VRINAT P., ZAMBONI C, La construction de
l’identité professionnelle du DIP, Agen, ENAP, 2009 (Les directeurs de ces structures, issus du corps des
éducateurs, ayant exercé au sein des services socio-éducatifs et des CPAL, ont éprouvé des difficultés
15
Comment ce management par les objectifs pouvait-il faire sens, pour les équipes,
et prendre corps au sein des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ?
Quelles étaient les marges de manœuvres d’un Directeur Pénitentiaire
d’Insertion et de Probation (DPIP) pour optimiser la gestion de son service ?
En quoi la mise en œuvre de cette nouvelle culture managériale pouvait-elle
impacté la gestion des SPIP ? Comment le management par objectif peut-il devenir
l’objectif du management au sein des SPIP ?
L’hypothèse suivante serait donc à vérifier : plus qu’un simple outil de contrôle
de gestion, le MPO s’avèrerait être un véritable outil managérial pour accompagner
changement, réformes structurelles et organisationnelles, innervant les SPIP depuis leur
création, un gage de la performance sous réserve de porter une attention particulière sur
le capital humain en leur sein (PARTIE I). En outre, loin d’une logique de cogestion, le
MPO signerait l’avènement d’une nécessaire politique de communication interne et
externe, susceptible de rendre lisible l’activité du service, avec une volonté d’asseoir
une démarche qualité dans la prise en charge des personnes placées sous main de justice
(PARTIE II).
notoires pour concilier une identité professionnelle fondée sur le rapport à l’humain, avec des outils
centrés sur une rationalisation des missions).
16
PARTIE I - L’inscription progressive d’une nouvelle culture
managériale en SPIP
Après un rappel sur la genèse du dispositif, il s’agira de voir comment cette
nouvelle pratique managériale s’est instillée au sein des SPIP (Chapitre I), puis les
avantages manifestes du management participatif par objectifs, vecteur de performance
au sein de l’organisation (Chapitre II).
Chapitre I - De la genèse d’une nouvelle pratique managériale à sa
diffusion au sein des SPIP
Sous l’impulsion d’une logique gestionnaire structurant les objectifs au sein des
SPIP (I), se font jour de nouvelles règles de responsabilisation dans le pilotage des
moyens (II).
I- Le MPO ou l’impulsion d’une logique gestionnaire structurant les objectifs
des SPIP.
Le management par objectifs (MPO) apparaît comme un type de management
particulièrement cohérent pour retranscrire les impératifs posés par la LOLF. Pourtant,
son application laisse entrevoir une distorsion entre sa genèse initiale et ses traductions
concrètes, notamment au regard de l’évolution des missions confiées aux SPIP.
Les réformes majeures initiées par la LOLF et la RGPP ont impacté directement
l’organisation des services et génèrent une indispensable harmonisation des pratiques,
afin de donner tout son sens au travail de probation.
Le MPO a été mis en place dans l’Administration pénitentiaire circulaire de la
DAP du 31 juillet 200212
. S’inscrivant dans un contexte de modernisation et
12
Circulaire NOR : JUSE0240143C du 31 juillet 2002 relative à la mise en œuvre du management par
objectif dans l’Administration pénitentiaire.
17
d’amélioration de la performance des services publics, cette démarche constitue
désormais le mode principal de gestion des services et des cadres.
Signant le passage d’une logique de moyens à une logique de résultats, jumelée
à une définition des budgets par objectifs, cette modernisation de la gestion publique
poursuivait un triple objectif : l’explicitation des politiques publiques engagées, la
mesure des résultats obtenus au regard des moyens alloués, l’essor de nouvelles règles
de responsabilisation dans le pilotage des moyens.
En théorie, la performance d’une organisation tient à sa réactivité face aux
évolutions de la demande et du contexte dans lequel elle s’exprime, sa capacité à
répondre aux exigences des bénéficiaires aux meilleurs coûts et dans les moindres
délais, la qualité de sa gestion des ressources humaines et financières.
Cependant, il semble s’être opéré un amalgame entre le dispositif du MPO et les
entretiens d’évaluation, qui s’apparentaient plus originellement à des notations. Lorsque
les entretiens d’évaluation ont pris la forme d’un véritable échange, avec assignation
d’objectifs aux cadres et / ou aux agents, « on s’est rendu compte qu’il était possible de
rapprocher les deux démarches pour parvenir à un résultat qui, lui, chronologiquement
ne s’inscrit pas tout à fait dans le même espace temporel13
».
En réalité, la logique d’évaluation se décline de juin à juillet, alors que la logique
budgétaire est annualisée, voire pluriannuelle, si bien qu’auparavant, les agents ne
participaient pas à la définition des objectifs : les agents contribuaient à la réalisation
des objectifs stratégiques nationaux fixés par la DAP, les objectifs intermédiaires sont
mis en œuvre par la DISP qui les répercute au niveau des établissements et des SPIP.
C’est la raison pour laquelle il fallait songer à mettre en œuvre cette articulation en
essayant de favoriser, à tous les échelons, la contribution de chaque agent au niveau qui
doit être le sien, à l’objectif général prédéterminé.
« A la base, le MPO était considéré comme « un cheval de bataille », puisqu’il a
été lancé en 2002, tous les cadres de la fonction publique ont dû s’y mettre puisqu’on a
tous été formés à un moment donné, que ce soit en formation initiale ou en formation
13
Entretien avec une DPIP, n°4.
18
continue. On n’avait pas forcément le choix car cela venait « d’en haut », on peut avoir
une latitude sur la manière de faire 14
».
Pour mieux comprendre la genèse de ce nouvel outil managérial, l’architecture
du MPO se décompose en trois niveaux successifs et complémentaires : le DOS, le
POPS et la CIO, sur lesquels il convient de revenir, tour à tour.
Toutefois, certains SPIP n’élaborent ni DOS, ni POPS, invoquant un sous-
effectif et une mobilité fréquente des cadres, une multiplication des nouveaux
dispositifs législatifs à mettre en œuvre, ou encore augmentation des PPSMJ à prendre
en charge15
. D’autres se contentent « d’extraire une partie du rapport annuel
d’activité 16
».
Graphique 217
Le diagnostic, appelé plus précisément Diagnostic Orienté de la Structure
(DOS), est une pratique du management à part entière, car il permet de comprendre
l’état des forces en présence pour mieux intervenir. Le DOS constitue à la fois la prise
de position du chef de service et un travail d’élaboration en équipe. Il peut comporter
14
Ibid. 15
BIGGIO M.-S., CAMBON BESSIERES L., DERIC J., JEGOU-NEVEU M., LESSIEHI M., MONNET
H., NOAH-ALILI J., ROY I., L’accompagnement au changement par le DPIP : un défi pour une gestion
de service optimale, Mémoire de recherche et d’application professionnelle, ENAP, 2012. 16
Entretien avec un contrôleur de gestion, à la Direction Interrégionale, n°2 17
Cf. ANNEXE 2, Graphique 2.
19
jusqu’à 5 rubriques : missions et orientations générales (lois, textes…), caractéristiques
de la vie de la structure (activité), analyse de la population prise en charge (traduite ci-
après et en annexe par les graphiques 3 et 4), moyens mobilisés et ceux qui sont
nécessaires, et enfin éléments de prospective18
.
Graphique 3 :
Graphique 4 :
Par conséquent, le DOS doit permettre au DFSPIP de discuter des points forts et
des points de fragilités de la structure, avec le Directeur Interrégional, son Adjoint, le
Secrétaire général, voire les chefs de départements. Ne relevant pas seulement d’une
18
Cf. ANNEXE 3.
162 195 264 540 541 177
1325 1243 1391
0
500
1000
1500
2000
2500
Entrants ou débutde mesure
Sortants ou fin demesure
Mesures en cours
Effectif des PPSMJ (fin 2011)
Milieu ouvert
Maison d'arrêt
Centre de détention
118
2 6 9 37
5 1 3
76
48
1046
185
170
61
Type de mesure ou d'intervention en MO (fin 2011) 723-15 CPP
Ajournement MAE
Contrôle judiciaire
Interdiction de séjour
Libération conditionnelle
Placement extérieur
Place Surv Jud (PSJ)
Place Surv Jud après Lib (SJL)
PSE
SSJ
SME
Sursis TIG
TIG
Travail non rémunéré
20
simple une logique de moyens ou de ressources, il questionne les finalités, les stratégies
à mettre en œuvre, il y a une organisation à penser, un dialogue à instaurer avec les
organisations syndicales en présence.
L’élaboration du Plan d’Objectifs Prioritaires de la Structure (POPS)
s’inscrit pleinement dans le processus MPO de management de la structure faisant suite
à la nouvelle rédaction ou mise à jour du DOS19
, qui doit faire l’objet d’une
réactualisation annuellement, et à chaque prise de fonction d’un nouveau DFSPIP.
« Elément de communication, destiné à rendre visible et lisible l’activité du
service20
», chaque POPS comporte des actions concrètes et hétérogènes, à conduire
dans un délai donné pour un résultat précis. Ce document permet donc d’afficher de
manière lisible et claire, pour le responsable et pour son équipe de direction, les
différents objectifs fixés avec la DISP, pour l’entité, ainsi que leurs plans d’actions
associés. Il comprend des feuillets sur lesquels sont inscrits les objectifs du SPIP
concernés, validés entre le responsable de la structure et le DISP. Ces objectifs sont à la
fois l’émanation des sous-objectifs fixés par la DI et des éléments de prospective qui
résultent du DOS21
.
Les actions du POPS sont sélectionnées en fonction des enjeux, de la faisabilité
et des moyens, après avoir répondu aux questions suivantes :
Sont-elles nécessaires et suffisantes pour atteindre les objectifs de l’année ?
Les conditions pour réussir sont-elles réunies ?
Quels moyens faut-il mettre en œuvre ?
En outre, comme le concède un des responsables du contrôle de gestion, « si un
objectif est décliné au niveau des objectifs stratégiques nationaux, la DISP va
obligatoirement le répercuter dans tous les SPIP de son ressort » […], c’est une figure
19
Chaque CE ou DFSPIP qui arrive va mettre à jour le DOS dans les 3 ou 4 mois suivants sa prise de
fonction. Ce calendrier l’oblige à faire le diagnostic, à réfléchir sur le diagnostic qu’il fait. A son arrivée,
la DISP lui fixe une feuille de route : le DFSPIP établit un diagnostic thématique, il respecte la trame du
DOS. 20
Cf. infra Partie 2 21
Cours de Monsieur Xavier KOUZMENKA, corroboré par un document de travail, destiné à former les
responsables de structures, Algoé consultants, m’ayant été remis par un DFSPIP ayant connu les prémices
du dispositif.
21
imposée », étant entendu que parmi l’ensemble des objectifs en provenance de la DAP,
«il peut y en avoir certains qui ne vont s’imposer qu’à la DISP, parce qu’ils ne sont pas
déclinables au sein des structures22
».
Globalement, les objectifs du SPIP reprennent ceux mis en avant par la DAP.
A la suite de son intervention à l’ENAP, une DPIP m’a fait part des objectifs
prioritaires du SPIP sur lequel elle exerce :
renforcer et stabiliser les supports de pilotage et contrôles de gestion, ce qui
renvoie à toute la traçabilité,
développement des aménagements de peine,
améliorer la prise en charge des PPSMJ, assurer la continuité et améliorer la
prise en charge des personnes en milieu fermé,
veiller à l’application des protocoles, finaliser le protocole 741-1 avec le Centre
de semi-liberté,
développer de solutions d’hébergement, renvoyant au recensement des besoins
en matière d’hébergement, effectué en amont,
poursuivre le travail de réflexion sur la prise en charge des personnes prévenues,
cela avait été amorcé par le cadre de structure qui gère un bâtiment de prévenus
exclusivement.
« Après, on adhère ou on n’adhère pas [au MPO], mais il va falloir atteindre
tout de même l’objectif qui nous a été fixé. Rien n’empêche, encore une fois, de fixer des
objectifs au niveau local, puisque nous avons aussi des demandes à faire remonter en
termes de besoins et de moyens auprès de notre DI dans un premier temps puis auprès
de la DAP ensuite. Il s’agit de va et vient qui doivent être incessants23
».
Outil élaboré par le DFSPIP, en concertation avec les différents chefs d’antenne,
en fonction des sous-objectifs fixés par l’Administration centrale, lors de la conférence
d’objectifs en fin d’année N-1, déclinés par la DISP24
. « On a réfléchi à ça dès
septembre pour la conférence d’objectifs qui commence en décembre et se termine en
22
Entretien avec un DPIP, n°6. 23
Ibid. 24
Cf. ANNEXE 5.
22
mars, pour les SPIP de notre DI. Ensuite on a une réunion animée par la DFSPIP avec
tout le staff d’encadrement, et on a apporté chacun notre contribution, préalablement
transmises à la DFSPIP, pour la définition des objectifs. C’est très participatif, et c’est
beaucoup plus compliqué d’associer les CPIP25
».
Bien qu’au niveau de la DISP, « on n’utilise plus le POPS tel qu’il était identifié
dans la maquette initiale, le contenu demeure identique […], même s’il est désormais
établi de manière plus fonctionnelle lors de la réunion bilatérale de dialogue de gestion
(RBDG), il y a toujours, les objectifs, les indicateurs et les résultats 26
».
Durant la phase d’entretiens exploratoires s’est fait jour la lourdeur du système
originel du MPO dans la mesure où au niveau interrégional, « lorsque l’on déclinait ce
POPS en CIO que vous ne le rattachiez pas à ce qui pouvait émerger lors de l’entretien
annuel d’évaluation, se produisait une sorte de dichotomie 27
».
Interrogés sur la lourdeur du formalisme initialement escompté, de nombreux
DFSPIP corroboreront cet état de fait. Néanmoins, selon eux, ce document reflète
toujours les objectifs de la structure, assorti d’un plan d’action opérant28
.
Outils de partage et de lisibilité pour les collaborateurs, les plans d’actions sont
une description des différents moyens dont dispose la structure pour réaliser ses
objectifs, et sont définis dans le cadre de la délégation contractualisée entre la DISP et le
DFSPIP.
Les objectifs sont des engagements portés le responsable du SPIP qui se
finaliseront dans sa Contribution Individuelle aux Objectifs (CIO), servant de base
mesurable et objectivable pour son évaluation29
.
25
Entretien avec un DPIP, n°3. 26
Ibid. 27
Ibid. 28
Chaque objectif est précautionneusement rédigé, avec une vigilance particulière sur le résultat attendu,
les indicateurs qui permettront de savoir si l’objectif est réalisé, ainsi que l’échéance, pour l’atteindre. les
actions constituent les moyens choisis au sein de la structure pour réaliser ses objectifs et sont rédigées
avec des verbes d’actions. Pour chaque action, il est précisé le pilote, les ressources nécessaires (acteurs
concernés, moyens…) et la date d’échéance. 29
Circulaire NOR : JUSK1240028C du 7 juin 2012 relatives aux modalités d’évaluation et de notation
des fonctionnaires des services déconcentrés de l’administration pénitentiaire au titre de l’année 2012 sur
l’évaluation des cadres. La contractualisation des objectifs a lieu principalement au moment de l’entretien
23
Quoiqu’il advienne, « en matière de MPO, l’essentiel lorsque les objectifs ne
sont pas atteints, c’est de pouvoir expliquer pourquoi. Si c’est un problème de budget, il
faut le signaler car c’est la nature même du MPO de permettre de contextualiser30
».
La démarche du MPO est très intéressante pour un cadre, « dans la mesure où il
structure l’esprit sur ce qui va être fait : les objectifs, les indicateurs, un plan d’action
au sein duquel s’inscrivent des pilotes, des échéances, les ressources nécessaires 31
».
Malgré cela, les actions ne prennent sens que lorsqu’elles sont pilotées par des
cadres explicitement mandatés qui prennent la responsabilité de leur réalisation. Chaque
action a un pilote unique, responsable de sa réalisation. Dans cette perspective, le
DFSPIP peut en opportunité consulter les différents chefs d’antenne, afin que ceux-ci
puissent réfléchir aux objectifs de l’année N+1, qui devront être proposés à la DISP. Au
demeurant, comme le soutient l’un d’entre eux, « lorsque vous élaborez votre POPS,
vous savez pertinemment ce qu’il est envisageable de faire sur l’année N, parce qu’en
amont vous avez pris le temps de la réflexion. Le DFSPIP peut ainsi, par exemple,
demander au DPIP-chef d’antenne de réfléchir à un dispositif de préparation à la sortie
autour de l’insertion par l’activité économique (IAE) 32
».
Au terme de cette réflexion, celui-ci va élaborer un plan d’actions, indiquant ce
qu’il envisage de faire, l’échéance, les personnels qu’il conviendra de mobiliser en
termes de ressources, éventuellement le matériel dont il aura besoin pour mener à bien
son action. Il communiquera la teneur de son plan d’action au DFSPIP qui le confortera
ou invalidera pour partie. Au terme de cet échange, le DPIP pourra, dans un second
temps, communiquer avec son équipe. On ne peut donc se lancer dans la phase de
d’évaluation du DFSPIP. Dans le mois qui précède son entretien d’évaluation, le contrôleur de gestion
demande au DFSPIP de formuler des propositions d’objectifs. Ils seront discutés lors de l’entretien
d’évaluation, retenus ou pas : il faut que cela soit un échange. Il est vrai qu’au moment où l’entretien
d’évaluation a lieu, on ne connaît pas encore les objectifs de l’année à venir et c’est là où il peut y avoir
quelques difficultés. Mais pour autant ce n’est pas dramatique puisque l’on peut les insérer dans les
objectifs stratégiques nationaux ou bien dans les objectifs communs que l’on fixe aux chefs de structure :
il s’agit alors d’objectifs individualisés propres aux chefs de structure. Lorsqu’ils ne sont pas déclinés lors
de l’entretien d’évaluation, il y a toujours la possibilité pour un chef de département, de proposer qu’ils
soient indiqués dans les objectifs individualisés que l’on fixe lors de la réunion bilatérale de dialogue de
gestion (RBDG). Ceux-ci viendront alors s’agréger aux objectifs fixés lors de l’entretien. 30
Entretien avec un DFSPIP, n°7 31
Ibid. 32
Ibid.
24
communication avec le personnel qu’après avoir parachevé le cadre et les étapes de
notre action. Le DPIP aura déjà intellectualisé la démarche du début à la fin.
Force est de constater que « ces 4 ou 5 objectifs du POPS ne résument pas
l’intégralité de l’activité du service. […] L’activité du SPIP concerne l’ensemble de
notre « cahier des charges » et ne va pas se limiter seulement aux objectifs qui nous
seront assignés. Pour ma part, ces objectifs servent à orienter le service dans une
logique à long terme33
».
Il n’en demeure pas moins, qu’avec le POPS, il s’agit toujours « de penser
globalement, pour agir localement 34
».
Enfin, l’outil « objectif » du MPO est la Contribution Individualisée aux
Objectifs (CIO), qui présente les objectifs individuels de chaque cadre, issus du POPS et
des plans d’action associés. Il engage chaque cadre sur l’atteinte de résultats et tient
compte des éléments de contexte et de profil.
C’est pourquoi, en cette période de difficultés budgétaires, la gestion se doit
d’être stricte et nécessite des arbitrages rigoureux, risquant « de tendre la marge de
négociation sur le « combien » et le « comment »35
, il conviendrait peut-être de
« [Renverser] le sablier et [faire] en sorte qu’une réforme conçue en « top down » se
fasse dans une logique de « bottom up » »36
, et ce d’autant plus que cette démarche
managériale impacte l’organisation toute entière, induisant un renouveau dans le
pilotage des moyens au sein des SPIP(II).
II-Les nouvelles règles de responsabilisation dans le pilotage des moyens
induites par le Management par Objectif.
Bien évidemment, « il ne faut pas être dogmatique du MPO tel qu’il a été défini
par la DI à un moment donné. Il faut pouvoir le faire évoluer et l’adapter au terrain 37
».
33
Entretien avec un DPIP chef d’antenne, n°5. 34
Entretien avec un DFSPIP, n°3. 35
Entretien avec une Chargée de mission à l’ENAP, n°9. 36
C. D’HARCOURT, La nouvelle loi organique et les gestionnaires. Feu de paille ou feu de tourbe,
Revue Française Finances Publiques, op.cit., p. 100. 37
Entretien avec un adjoint au DFSPIP, n°1
25
En déclinant les objectifs appliqués à la structure, y compris les objectifs
intermédiaires permettant d’atteindre les objectifs fixés, il est possible pour l’équipe
d’encadrement d’expliquer réellement les éléments de contexte à prendre en compte.
La déclinaison opérationnelle des objectifs stratégiques nationaux et locaux, orchestrée
par le DPIP signera l’efficience de la gestion de son service. Ce passage de l’intention à
l’action suppose « comprendre pour mieux intervenir38
».
Concernant les objectifs à atteindre, « c’est fait en début d’année en réunion
départementale, [que les chefs d’antenne] en [ont] connaissance. Lors de cette réunion,
est présenté le budget du SPIP, et ce que le DFSPIP compte en faire en fonction des
objectifs assignés. Cela est décliné après par les chefs d’antenne en réunion de service,
pour expliquer les choix effectués.»39
Dès lors, bien que l’outil MPO permette d’honorer les commandes descendantes
de la DISP, le chef d’antenne devra faire montre de compétences managériales
particulières, et ce d’autant plus dans un contexte budgétaire contraint.
En ce sens, l’adaptabilité du DPIP sachant prioriser les objectifs, faire avec les
moyens dont il dispose et surtout, avoir la capacité d’instaurer un véritable dialogue
avec les autorités hiérarchiques qui l’encadrent, sont des savoir-faire et savoir-être
incontournables.
Du reste, comme le concède un responsable du département budget-finances
(DBF), « il s’agit d’assurer le fonctionnement des services en ayant une analyse du
seuil de criticité des dépenses […] Désormais, les missions doivent s’adapter au
moyens et non plus l’inverse40
».
Au niveau de son service, le DPIP a notamment pour mission d’atteindre les
objectifs de prévention de la récidive et d’insertion des PPSMJ, définis par
l’Administration pénitentiaire, et faire en sorte d’optimiser l’emploi des fond alloués41
par la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires (DISP), certains budgets étant
38
Cours dispensé à l’ENAP par Monsieur Xavier KOUZMENKA. 39
Entretien avec un adjoint au DFSPIP, n°1 40
Entretien avec un contrôleur de gestion (DBF), à la Direction Interrégionale, n°2 41
Note N° 53 de La directrice Interrégionale des Services Pénitentiaires à l’adresse des Chefs
d’établissement et des DFSPIP relative au Budget 2013- PAP 107
26
soclés. « Tout redéploiement entre activités doit faire l’objet d’une autorisation de la
DISP qui en aura été au préalable informée42
».
A ce titre, lors de mon stage de mise en situation, il m’a été donné l’occasion
d’en faire personnellement l’expérience, lors d’une réunion d’équipe43
, dont l’objet
consistait à expliciter les objectifs choisis, arguant des contraintes budgétaires. En
l’espèce, sous l’égide de Mac LUHAN, affirmer que le medium fait le message force
l’évidence. La communication interne joue un rôle crucial en la matière : il ne suffit pas
de faire état des priorisations opérées, encore faut-il faire montre de pédagogie et de
persuasion pour qu’elles puissent faire sens pour l’équipe ; et ce d’autant plus lorsque
ces choix impactent leur cœur de métier.
Graphique 144
D’abord, concernant les crédits destinés aux personnes placées sous main de
justice (PPSMJ), en concertation avec le DFSPIP, il s’est agi de maintenir les
conventions préexistantes, le financement des PPR et des actions collectives, ainsi que
l’aide aux indigents dans le cadre de l’exécution des TIG.
42
Ibid 43
Animation de la réunion d’équipe du 14 février 2013. 44
Cf. ANNEXE 2, Graphique 1.
27
Ensuite, concernant le budget de fonctionnement pur, la réduction de 30 à 40 %
en moyenne impose une rationalisation entraînant, entre autres, l’abandon de l’usage
des lettres recommandées avec demande d’avis de réception au profit des lettres suivies,
la dotation pour chaque CPIP d’un téléphone portable afin de diminuer les coûts de
communication, la gestion drastique des contrats d’entretien du parc automobile, la
réduction de la fréquence des permanences délocalisées.
Outre ces contraintes budgétaires notoires, se profile parfois un autre problème,
« la montée en charge du nombre de personnes prises en charge à effectif constant,
voire minoré », qui, cumulés, sont susceptibles, à court terme, de donner ses lettres de
noblesse au « sentiment de stress au travail ».
Si le DPIP n’adopte pas une stratégie ad hoc, les risques de perte de sens au
travail, l’amoindrissement de l’efficience du service, escompté par le MPO, sont de
mise.
Ainsi, la fonction de DPIP requiert des compétences particulières, notamment un
discernement certain et une grande capacité de priorisation des actions à mener. De ses
capacités à mobiliser l’équipe, à insuffler une dynamique d’action ainsi qu’à mettre en
synergie les agents dépendra le degré d’atteinte des objectifs attendus45
.
Dès lors, il arrive qu’une réorganisation du service puisse prendre sens, en
offrant de réelles perspectives, lorsque le SPIP fonctionne « en mode dégradé46
».
A titre illustratif, au cours du dernier trimestre de l’année 2012, était annoncé un
travail de réflexion sur une éventuelle réorganisation de l’antenne, auquel j’ai pu
prendre part activement.
Dans la mesure où la décision actée aurait nécessairement un impact sur le
collectif, la concertation avec l’ensemble des personnels du service, ainsi qu’avec leurs
représentants était de mise.
45
Cf. Supra p. 18. 46
Entretien avec un Adjoint au DFSPIP, n°1.
28
Suite aux éléments perceptibles et réitérés lors des derniers entretiens
d’évaluation, et aux objectifs de politique pénale, cette réflexion devait permettre
d’offrir des réponses organisationnelles, visant à améliorer le bien-être des personnels
tout en optimisant l’efficience du service public pénitentiaire rendu à ces usagers
contraints.
La commande institutionnelle m’invitait à envisager trois scenarii différents,
étant entendu, qu’aucun d’entre eux ne semblait être exclusif les uns des autres :
période "plus tendue", c’est-à-dire pendant les vacances estivales, celles de Noël, ainsi
que les vendredis, où la réactivité est de mise en raison des modifications d’horaires
d’assignation dans le cadre des PSE,
tion en MF et MO pour
l’ensemble des personnels d’insertion et de probation.
Partant, cette démarche présidait d’effectuer un brainstorming, visant à
inventorier les avantages et les inconvénients inhérents aux trois types d’organisation de
service potentiels, à la suite duquel des entretiens individuels avec les personnels
d’insertion et de probation ont pu prendre cours.
En outre, dans un souci de répondre, le plus finement possible, à la commande
institutionnelle, j’ai ensuite pris attache avec la responsable de l’Unité Méthodologie et
Accompagnement, près du DPIPPR de la Direction Interrégionale des Services
Pénitentiaires. A sa connaissance, l’organisation en pôle d’intervention semble être la
modalité organisationnelle retenue, sous réserve que les effectifs en RH soient
suffisamment conséquents, afin de pallier d’éventuelles absences ou congés.
D’une part, doubler les effectifs des permanences téléphoniques47
impliquerait, à
tout le moins, de faire jouer la solidarité au sein du collectif : si à l’unanimité, les
personnels d’insertion et de probation consultés s’accordent sur l’utilité en cas de
47
Proposition envisagée par les organisations syndicales, lors des précédents comités techniques (CT).
29
communications afférentes aux missions qui leur sont dévolues, ils critiquent vivement
« leur caractère chronophage ».
A ce propos, certains déplorent qu’il n’y ait pas un « filtrage » opéré, au niveau
du secrétariat du service, quant à l’objet de la communication téléphonique48
.
D’autre part, le souci d’efficience tendrait a priori à légitimer la spécialisation
des interventions. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que certains principes du taylorisme
aient été repris dans les organisations des SPIP, tout en cherchant à réduire ses effets les
plus négatifs. Effectivement, depuis leur création par le décret du 13 avril 1999, dans la
perspective de prendre en compte certains enjeux conjoncturels, certains services ont
retenu ce mode organisationnel.
Au sein du SPIP observé, partant de la nécessité d’une inscription dans la durée
concomitante à une gestion de l’urgence, la création d’un pôle spécialisé a pu sembler
être une alternative intéressante. Néanmoins, l’évocation de ce type d’organisation
génèrerait « des ruptures dans la continuité des prises en charge », « des difficultés
d’identification du CPIP référent de la mesure », et « une crainte légitime
d’appauvrissement de leur métier ».
Du reste, en fonction de la taille du service et des réalités locales, retenir la
spécialisation des agents par pôles, fusse-t-elle globale ou partielle, emporterait un
risque « d’ébranlement temporaire de l’équilibre du service ».
Toutefois, pour pallier une montée en charge des mesures d’intervention à
effectif constant, ou a fortiori, en cas de fonctionnement du service en « mode dégradé
», une généralisation des postes mixtes au siège du SPIP pourrait être un choix
pertinent, sous réserve, pour le DPIP d’être en mesure de lever les contraintes, les
craintes et/ ou ressentis vis-à-vis d’une intervention en milieu fermé49
. En effet, sous
48
En ce sens, compte tenu des éléments recueillis par l’étude spontanée, menée par les CPIP, est apparu
le présent constat suivant : si en moyenne la permanence recevait entre 9 et 14 appels, pour des motifs
divers, plus de 70% d’entre eux concernaient le souhait du probationnaire d’entrer en contact avec le
CPIP-référent, près de 15% étaient relatifs à une demande d’information sur la situation des personnes
incarcérées, signalements de changements d’horaires dans le cadre d’un PSE ou problème technique,
confirmations ou modifications de rendez-vous. Et, il s’agissait subsidiairement des sollicitations de
partenaires ou institutionnels, désireux d’obtenir des informations générales ou à entrer en contact avec un
CPIP. 49
Etude de terrain sur la réorganisation potentielle du SPIP réalisée durant mon stage de mise en
situation, ayant donné lieu à une consultation individuelle des CPIP et de l’agent PSE, dont les résultats
sont susmentionnés.
30
couvert de « problèmes techniques et logistiques » induits, certains CPIP font également
montre de réticences, voire d’une certaine résistance, à l’égard de cette configuration.
Néanmoins, sous réserve d’une préservation de la sectorisation géographique
instituée, travailler en poste mixte faciliterait la continuité de la prise en charge entre le
MF et le MO, notamment pour les peines mixtes.
Au terme de ces entretiens individuels, et eu égard au dialogue institutionnel
fécond orchestré par le Directeur fonctionnel du SPIP, un diagnostic nourri des
contraintes réelles et/ou supposées, induites par cette ébauche de réorganisation s’est
profilé50
.
Ce tableau transcrit tout l’art d’un Directeur Pénitentiaire d’Insertion et de
Probation dans la conduite d’un changement organisationnel, afin de satisfaire l’objectif
d’une gestion de service optimale51
.
L’Administration pénitentiaire articule sa gestion de ressources humaines dans
un esprit de modernisation et d’amélioration de la performance du service public avec le
MPO.
Si le MPO sous-tend l’intégration de la logique de performance au sein des
SPIP. Pour y satisfaire le DPIP vise l’efficience et cela malgré les variations
organisationnelles ayant innervé les SPIP depuis leur création52
. Dans cette quête, « le
MPO seul n’est pas suffisant (...), tout dépend de la manière dont le cadre va en faire
usage 53
».
A cet égard, « la compétence des équipes ne peut se réduire à la somme des
compétences individuelles qui les composent. Elle dépend largement de la qualité des
interactions qui s’établissent entre les compétences des individus. Elle se forge dans
l’expérience, l’épreuve du réel et l’entraînement collectif 54
».
50
Présentation en réunion d’encadrement des résultats de cette étude de terrain, en février 2013. 51
Cf. Infra p. 15 et s. 52
Décret NOR : JUSE9940058D n° 99-276 du 13 avril 1999 modifiant le code de procédure pénale
(troisième partie : Décrets) et portant création des services pénitentiaires d’insertion et de probation. 53
Entretien avec une DPIP, n°8. 54
LE BOTERF G., De la compétence, essai sur un attracteur étrange, Paris, Les Editions d’Organisation,
1994.
31
Du reste, la circulaire précitée du 19 novembre 2003, relative à sa mise en œuvre
incitait déjà à une simplification de certains outils de la démarche55
, à une mise en
cohérence ce type de management avec la nouvelle procédure de dialogue de gestion56
,
à la mise en place d’un système d’évaluation des cadres, et surtout au développement de
l’aspect participatif57
, afin d’accroitre la performance, tant au plan collectif
qu’individuellement.
Ceci laisse entrevoir les potentialités d’autres mode managériaux, ou à tout le
moins, l’opportunité d’introduire du participatif dans l’outil préexistant. (Chapitre II).
55
Cf. Infra p. 15 et s. 56
Note du Directeur de l’Administration pénitentiaire du 10 septembre 2003 : « La note du 10 septembre
2003 relative aux conférences d’objectifs 2004 souligne qu’il est nécessaire d’adapter les modalités de
dialogue de gestion pour tenir compte des principes édictés par la MODERFIE et pour l’articuler avec
le MPO instauré en 2002. Les nouvelles modalités de dialogue de gestion offrent maintenant la possibilité
de faire concorder la démarche du MPO avec le calendrier fixé pour le dialogue de gestion et
d’harmoniser les deux démarches pour une meilleure cohérence ». 57
Circulaire NOR : JUSE0340148C du 19 novembre 2003 relative à la mise en œuvre du MPO dans
l’administration pénitentiaire au titre de l’année 2004, DAP.
32
Chapitre II - L’apport incontesté du Management Participatif Par
Objectif, comme vecteur de performance au sein des SPIP
Alors qu’avec le MPO, le développement des résultats du service passe par
l’adhésion de tous aux objectifs fixés et à l’implication de chacun dans leur réalisation,
le management participatif subordonne la réussite d’une action de changement à la part
active qu’y prennent les acteurs concernés, signant un changement de paradigme
manifeste, facilitant tant la performance collective qu’individuelle (I). De surcroît, ses
incidences positives manifestes peuvent être également perceptibles, au niveau de la
conduite du changement (II).
I- Le MPPO, un levier de performance collective
Afin de faciliter la transposition du MPPO dans l’administration pénitentiaire,
certains auteurs ont développé une boîte à outils basée sur un MPO participatif. Ainsi,
ils démontrent les chances accrues de performances, lorsqu’une personne qui doit
réaliser un objectif a participé à sa définition.
Pour mieux appréhender les vertus de ce style managérial, LIKERT a créé une
typologie éclairant les styles managériaux généralement investis : il y aurait donc le
manager exploiteur, le manager paternaliste, le manageur consultatif, et le manageur au
style participatif.
Dès lors, il en conclut qu’en faisant primer le style participatif, opérant de facto
une communication verticale, horizontale et libre, les individus participent davantage
aux décisions par groupe : consensuelle, la responsabilisation collective s’en trouve
facilitée, de même que la fixation d’objectifs par le groupe.
Cette participation aux décisions est un gage de performance pour l’organisation
qui sait s’en saisir58
. Pour déployer le potentiel d’une équipe, il appartiendrait au DPIP
d’investir utilement une nouvelle voie managériale, au carrefour du MPO et du style
participatif : le Management Participatif Par Objectif (MPPO).
58
LIKERT L., Le gouvernement participatif de l’entreprise, Paris, Editions Gauthier-Villars, 1974.
33
D’ailleurs, lors des différents temps d’échanges perpétués avec les CSIP, DPIP
et Adjoints au DFSPIP, sur le fait de savoir si le Management Participatif Par
Objectifs (MPPO) pouvait permettre d’accroître les performances individuelle et
collective, la réponse de l’une d’entre eux est sans appel : « J’en suis persuadée. De
toute façon, un cadre qui ne ferait que du management directif irait droit dans le mur.
Je pense qu’il faut être humble car on travaille tous ensemble, en équipe, et c’est
important que tout le monde se sente associé à tout ce qu’il se passe59
».
L’animation et la dynamique de groupe dépendent directement de la capacité du
DPIP à concevoir, élaborer et communiquer une stratégie porteuse de sens susceptible
d’emporter l’adhésion des CPIP. Cette piste implique une possible évolution des
orientations actuelles de la circulaire régissant le MPO.
Parallèlement, interrogés sur leur degré de connaissances du DOS, du POPS, les
CPIP m’avoueront unanimement n’en avoir qu’une « idée floue », voire « n’en avoir
jamais eu connaissance » ou encore « ne s’y être jamais intéressé 60
».
La période à laquelle il a été généralisé correspondrait « à la période où [il] est
rentré à l’ENAP pour devenir CSIP 61
».
Néanmoins, en tant que CPIP, il lui ait arrivé, à maintes reprises « d’être
consulté par la DFSPIP en ce qui concerne les champs transversaux de compétence »
qui lui incombaient, autrement dit en matière de« culture » et « d’hébergement ». Avant
d’ajouter avec une certaine fierté : « J’étais sollicité en terme de besoins et en terme de
propositions d’actions (…), c’était « hyper valorisant 62
».
Ainsi, au niveau de son service, le DPIP a notamment pour mission d’atteindre
les objectifs de prévention de la récidive et d’insertion des PPSMJ, définis par
l’Administration pénitentiaire, et faire en sorte que l’argent public soit dépensé le plus
efficacement possible63
. Devant également faire avec les contraintes matérielles,
temporelles, auxquelles s’ajoutent des résistances aux changements, le chef d’antenne se
doit de les devancer et surtout d’être proactif.
59
Entretien avec une adjointe au DFSPIP, n°10. 60
Entretiens avec des CPIP sur le degré de connaissance des éléments sous-tendant le MPO. 61
Entretien avec un CSIP, n°2. 62
Ibid 63
Cf. Infra p. 22.
34
Dans cette optique, l’adjonction du participatif optimiserait les résultats obtenus,
sous réserve pour le DPIP d’être à l’écoute de son équipe tout en faisant montre d’une
attention forte envers ses collaborateurs.
De la manière de gérer leurs objectifs, d’apporter soutien aux pilotes des actions,
et ce notamment lorsqu’ils se sentent dépassés, ainsi que la mise en œuvre de
délégation, sera jaugée la pertinence de l’accompagnement mis en place par de l’équipe
de direction. Autrement dit il ne suffit pas de fixer unilatéralement des objectifs64
,
encore faut-il accompagner l’équipe dans l’intelligibilité du projet de service qu’ils
reflètent.
C’est pourquoi, la formulation d’un objectif satisfait, en théorie, les cinq
éléments suivants : l’orientation ou mission sur laquelle portera l’objectif, le résultat à
atteindre par l’emploi d’un verbe d’action, transcrivant clairement le but visé, la date à
laquelle l’objectif devra être atteint, les moyens mis en œuvre pour atteindre l’objectif,
la date d’échéance, ainsi que des informations qualitatives et quantitatives permettant de
vérifier que l’objectif est atteint à l’échéance finale, et en cours de réalisation, que sa
réalisation est bien dans l’axe prévu, ou au contraire que des dérives sont manifestes.
Dans ce cas, il s’agira de prendre les mesures qui s’imposent, réajustement du
plan d’action ou éventuellement modification de l’objectif initial.
En cela, « manager par les objectifs permet de savoir d’où l’on part pour mieux
comprendre où l’on va 65
», afin de mesurer, in fine, l’écart entre une situation initiale et
une situation finale, autrement dit le chemin parcouru pour atteindre le ou les objectifs
escomptés par l’action66
.
64
Un objectif est un but à atteindre dans un domaine précis, par l’action d’une personne ou d’une
structure, clairement désignée, dans un délai annoncé à l’avance. Un objectif est un moyen de concentrer
l’attention et l’énergie d’une personne ou d’un service sur un pont précis de son activité. Comme il est
impossible de concentrer cette attention sur des tâches trop diverses, on veillera à choisir un nombre
restreint d’objectifs. La plupart des auteurs énonce que la formulation des objectifs doit respecter les cinq
critères définissant leur caractère opérationnel. A cet effet, l’objectif fixé doit être Spécifique, Mesurable,
Atteignable, Réalisable, et Temporel (SMART). 65
Entretien avec un Adjoint au DFSPIP, n°1. 66
Cf. Fiches actions MO et MF, ANNEXE n°6.
35
Il y aurait en définitive sept règles à respecter pour formuler un objectif :
Les actions à mener pour atteindre l’objectif doivent être mesurables ou
observables,
Les actions doivent être associées à des objectifs intermédiaires
organisés dans le temps,
Les objectifs doivent être accompagnés des conditions dans lesquelles les
actions seront réalisées,
Les objectifs doivent être réalistes et réalisables,
Le contrôle des actions doit être programmé,
la formulation des objectifs doit énoncer les conséquences positives en
cas de réussite, les conséquences négatives en cas de non réalisation,
L’objectif doit s’inscrire dans la « zone d’autonomie d’action » de celui
qui en est responsable67
.
La circulaire du 19 mars 2008 a introduit la démarche de programmes de
prévention de la récidive, conçus et co-animés par des professionnels des SPIP, avec la
perspective d’assurer une prise en charge singulière de certaines PPSMJ, au regard de
l’analyse des faits commis. Des programmes d’insertion, basés sur la socialisation des
personnes condamnées sont également mis en application dans de nombreux services.
Ainsi, pour favoriser les conditions d’insertion professionnelle des détenus,
objectif n°4 du PAP 10768
, et partant du fait qu’il était en présence d’un public certes
carencé en diplôme, mais qui a un savoir-faire parce qu’il a déjà travaillé, un des chefs
d’antenne a mis au point un Forum Emploi, proposé au DFSPIP et retenu au titre des
objectifs du POPS. Pour ce chef d’antenne, œuvrant au sein d’un centre de détention,
« il [faudrait] se saisir de tout ce qui est à disposition pour prévenir la récidive,
notamment les programmes d’insertion », ce à quoi fait mention la lettre de la circulaire
du 19 mars 2008. En matière de programmes d’insertion, « le cadre doit être le porteur
du projet et garant de sa méthodologie69
», ce qui préfigurera de lister les objectifs
précis du PI, en vue d’articuler avec autres programmes et interventions déjà existantes,
67
Cours de Monsieur Xavier KOUZMENKA, op. cit. 68
Projet Annuel de Performances n°107 annexé au Projet de Loi de Finances pour 2013 pour la mission
JUSTICE. L’objectif 4 prévoit de « favoriser les conditions d’insertion professionnelle des détenus ». 69
Cours dispensé à l’ENAP par une Adjointe au DPIPPR, responsable de l’Unité méthodologie et
accompagnement
36
d’identifier un partenaire avec lequel on va travailler en lui demandant de fournir les
indicateurs et outils d’évaluation, et surtout d’impliquer le CPIP référent dans le cadre
d’une action transversale, afin de favoriser le relais et valoriser ses compétences. Dans
l’exemple susvisé du Forum Emploi, comme le SPIP jouissait en l’espèce d’un
partenariat de qualité – en l’occurrence Pôle emploi-Mission locale – il a été proposé
des ateliers visant à apporter des outils pour permettre de faciliter l’accès à l’emploi :
« On a donc développé un atelier « atouts/savoir-faire », pour dépasser le simple cadre
des diplômes, et pour valoriser les compétences acquises. A également été développé un
atelier « rédaction de CV » et un atelier préparation « entretien d’embauche » »70
.
Reconduit pour la deuxième année, le pilote de l’action entend désormais aller
plus loin en améliorant son intervention au plan qualitatif : «comme on a prouvé notre
capacité à prendre en charge 300 personnes en terme d’insertion professionnelle,
maintenant, il nous faut aller plus loin encore. Actuellement, nous travaillons sur 15
métiers, pas plus, ce qui reproduit certains écueils de l’Education nationale. Il nous
faut augmenter la connaissance des métiers et des filières, et la quantité des filières
« insertion ». Au surplus, on reste dubitatif sur la qualité des formations dispensées en
détention, car certains détenus ne font aucun effort et il y a 100% de réussite à
l’examen. Je ne pense pas que cela permette vraiment l’insertion professionnelle 71
».
Plus globalement, la logique sous-tendue par le MPPO tendrait à la modification
des modalités d’élaboration des composants du MPO. Certes « c’est beaucoup plus
compliqué d’associer les CPIP (…) On s‘est posé la question avec la DFSPIP pour
savoir comment on pouvait les associer en amont, par contre, les objectifs sont
systématiquement présentés aux agents. On leur fait un retour sur les résultats 72
».
Le POPS intégrant la participation active des CPIP traduirait une
responsabilisation accrue de ces agents par leur action positive dans son processus
d’édification. En découleraient une contribution collective aux objectifs et une
actualisation du DOS ; ce dernier deviendrait alors participatif par essence.
70
Entretien avec un CSIP, n°2. 71
Ibid. 72
Entretien avec une DPIP, n°4.
37
Levier de la performance collective, l’inscription du participatif dans le MPO
faciliterait la conduite du changement, en facilitant l’appropriation de nouvelles
méthodologies d’intervention (II).
II- L’apport manifeste du MPPO en matière de conduite du changement au sein
du service
Pour donner vie au management participatif, le travail en équipe entraîne la
recherche d’acquisition de nouvelles compétences pour les CPIP. Celles-ci doivent
venir soutenir les capacités de diffusion d’informations, d’animation de groupe. Des
formations adéquates peuvent doter les CPIP de techniques de dynamique de groupe, de
gestion de l’information et des conflits. « Prenant appui sur les compétences et les
appétences de chacun des membres de son équipe73
», un DPIP avisé pourra, lors de
l’entretien annuel d’évaluation74
, au titre des objectifs individualisés, demander aux
CPIP « de développer les partenariats existants, ou d’en rechercher de nouveaux », de
« se former à l’usage du Diagnostic à visée criminologique (DAVC) », « de participer
à l’animation et à l’évaluation d’un PPR75
».
Lors de sa prise de fonction, une chef d’antenne en a fait l’expérience : « Les
CPIP faisaient des PPR uniquement comme cela leur a été imposé. Alors qu’en
associant les équipes au début et à la fin de la mise en place d’un PPR, les CPIP se
sentent d’autant mieux considérés», restant convaincue par le truchement du MPPO
« on minimise le risque de subir des blocages76
».
Loin de faire du participatif stricto sensu, il s’agit de s’appuyer sur l’intelligence
des CPIP. Aussi peut-il être utile de mettre en place une commission diagnostic avec
73
Entretien avec une CPIP, n°16. 74
Cf. Infra p. 39 e s. 75
Fiche d’entretien annuel d’évaluation d’un CPIP 76
Entretien avec un DPIP, n°5
38
pour double objectif d’harmoniser des pratiques professionnelles, sur la base de critères
communs en termes d’évaluation et de travail et favoriser l’essor du travail collectif 77
.
Dans une instance comme la commission diagnostic, vous vous retrouvez à
parler « métier » autour d’un planning préétabli. Si vous parlez « métier », cela signifie
que vous avez des critères : ainsi, par ce type d’organisation, vous créez une
« dynamique positive de service », « alors bien entendu, au début, on n’est pas
forcément d’accord, mais au fur-à-mesure, on avance, on progresse collectivement 78
».
Au demeurant, cette démarche n’a pas un caractère jugeant, car tous les CPIP
seront amenés à évaluer les écrits de leurs collègues. La grande difficulté actuelle du
métier de CPIP réside dans le fait que souvent on n’accepte pas le regard de l’autre sur
sa propre pratique professionnelle. En mettant en place une instance de ce type-là,
obligatoirement le regard de l’autre est présent et vous devez l’accepter. D’ailleurs, si
vous l’acceptez, c’est parce que à un moment donné vous avez des critères qui vous sont
communs. Et que si jamais vous deviez de ces critères-là qui ont été travaillés à un
moment donné, vous avez alors le groupe qui se régule79
.
De même, au vu de l’évolution substantielle de la nature des publics suivis, une
analyse fine de la part des DPIP est de mise, afin de mettre en adéquation les dispositifs
de pris en charge, tant en MF qu’en MO.
A cet égard, et toujours relativement aux PPR, une autre DPIP m’a fait part
qu’elle avait fait le choix de n’assigner cet objectif qu’aux agents intervenant dans des
quartiers « courtes peines », précisant que pour un CPIP intervenant en MA, la priorité
n’est pas celle-là, mais plutôt de favoriser les aménagements de peine.
Il revient donc aux SPIP d’étendre l’offre pour une meilleure prise en charge, de
mobiliser les différents acteurs, partenaires associatifs et institutionnels80
, de généraliser
des modalités de prise en charge comme pour le suivi des auteurs d’infraction à
caractère sexuelles (AICS), d’être attentifs au suivi des problématiques liées aux
77
Selon ce DFSPIP, ayant mis en œuvre des commissions diagnostics, avec du travail collectif l’idée
d’être responsable du travail d’autrui est induite. 78
Ibid 79
Ibid 80
Cf. Infra p. 39 e s.
39
violences intrafamiliales, aux évolutions des dépendances, ainsi qu’aux personnes
condamnées présentant des troubles de la personnalité.
« Manager la peine de manière transversale, par une évaluation normée et
traçable 81
» devient une impérieuse nécessité. Conformément aux dispositions
énoncées par les règles européennes de la probation (REP), l’Administration centrale
invite fortement les SPIP à procéder à une évaluation des risques, des besoins et de la
réceptivité82
.
Réalité entrant en résonance avec la politique de communication menée tant au
plan départemental, qu’interrégional, impulsée par la Direction de l’Administration
Pénitentiaire.
La proposition de rendre obligatoire l’utilisation d’un outil d’évaluation commun
est fréquemment proposée en vue de permettre la définition d’axes de travail, de
modalités de prises en charge adaptées, validées et communes à tous les SPIP, apportant
une lisibilité accrue, homogène et équitable à l’évaluation initiale et évolutive83
.
A cet égard, avec la circulaire susvisée du 31 juillet 2002, l’Administration
pénitentiaire faisait déjà montre de sa volonté d’inscription dans une démarche
qualité84
.
« Articulé autour d’un diagnostic orienté de la structure (DOS), d’un plan
d’objectifs prioritaires de la structure (POPS), assorti de plans d’actions, il (le MPO)
fixe les résultats concrets et mesurables que les managers (chefs d’établissement,
81
Contributions finales de la Conférence de consensus, Paris, février 2013. 82 Règle européenne de probation (REP) n°66 : Avant et pendant la mise en place du suivi d’un auteur
d’infraction, ce dernier fait l’objet, le cas échéant, d’une appréciation qui analyse de façon systématique
et approfondie sa situation particulière, y compris les risques, les facteurs positifs et les besoins, les
interventions nécessaires pour répondre à ces besoins ainsi qu’une appréciation de la réceptivité de
l’auteur d’infraction à ces interventions.
REP n°67 : Dans la mesure du possible, les auteurs d’infraction doivent avoir la possibilité de participer
activement à cette appréciation formelle, ce qui implique notamment que leurs avis et souhaits personnels
soient dûment pris en compte, de même que leurs qualités personnelles et leur sens des responsabilités
pour éviter la récidive.
REP n°68: Les auteurs d’infraction sont informés de la procédure et des conclusions de l’appréciation.
REP n°69 : L’appréciation est un processus continu dont l'exactitude et la pertinence doivent être
examinées périodiquement. 83
Services également dans l’attente de référentiels de suivi harmonisé des modes de prise en charge. 84
CEPEDE C., FEVRIER F., « Règles pénitentiaires européennes, de la prescription à la prestation,
l’inscription de l’Administration pénitentiaire dans une démarche qualité », in Cahiers de La sécurité,
n°12, avril-juin 2010.
40
directeurs des services pénitentiaires d’insertion et de probation, directeurs
interrégionaux…) devront avoir atteints à l’issue d’un exercice annuel. Il sert
également de support au débat d’orientation budgétaire 85
».
En ce sens, le MPO s’apparentait bien à « un mécanisme d’amorçage de la
démarche qualité, (et) opérait également en métronome de la démarche de labellisation
au plan national86
».
Tant et si bien que désormais, « Manager la peine de manière transversale, par une
évaluation normée et traçable 87
» devient une impérieuse nécessité pour les SPIP
(PARTIE II).
85
Ibid. 86
Ibid. 87
Contributions finales de la Conférence de consensus, Paris, février 2013.
41
PARTIE II – La nécessaire évaluation de l’activité des SPIP,
induite par le MPO
Chapitre unique - Les enjeux d’une communication sur les résultats
des actions menées par les SPIP
Les comptes-rendus de réunion, les notes de service, les protocoles, les bilans de
programmes, les conventions partenariales ou encore le renseignement d'APPI sont
autant d'outils qui confèrent une visibilité à l'activité du service. Le cadre devra
procéder au bilan de l’activité du SPIP sur l’année écoulée, en faire part au service (I). A
ce besoin de communication en interne sur les résultats des actions conduites répond le
besoin de communication externe, vis-à-vis des partenaires, des autorités judiciaires
mandantes et plus globalement sur sollicitations de la DISP (II).
I- L’importance d’une communication interne sur le degré d’atteinte des
objectifs.
La communication des résultats, relayée en interne par le DPIP a lieu dans
l’intérêt même du service (A), mais également dans celui des agents qui le font vivre
(B). D’ailleurs, qu’elle prenne la forme de données chiffrées, de bilan d’étapes,
d’indicateurs, la communication sur les résultats est une figure imposée.
A- Un retour escompté dans l’intérêt du service
A titre liminaire, que ce soit en formation initiale ou continue, « le management
par objectif nous a été présenté comme un mode de management comportant une
logique d’évaluation et, en toile de fonds, une logique budgétaire et ressources
humaines 88
». L’utilité des objectifs se retrouve à toutes les étapes du pilotage de la
performance, orchestré par le DPIP. En effet, comme nous l’avons vu précédemment,
88
Entretien avec un DPIP, n°5.
42
élaborer des objectifs favorise l’orientation et la clarification des actions menées dans
un service.
Si cette démarche est prolongée jusqu’aux objectifs individuels, elle permet à
chacun de situer son action dans un objectif collectif ; elle peut donc contribuer à la
motivation personnelle et la performance collective. Avoir défini des objectifs de
service permet ensuite de mobiliser les ressources, nécessaires à la viabilité du projet.
C’est pourquoi, sous l’égide des directeurs interrogés, il est loisible de penser
que « l'évaluation n'est pas une fin en soi mais plutôt un moyen pour les SPIP de rendre
leur activité lisible. Et si l'on veut que les SPIP continuent d'exister, leur activité doit
être lisible89
».
Pour corroborer leur appréciation, lors de la conférence de consensus, s’est
ravivée la question de la place des SPIP au stade présentenciel, et ce, bien
qu’indéniablement ces services sachent faire preuve de savoir-être et d’une véritable
originalité dans l’exécution de ces mesures, à la faveur d’un partenariat ciblé, un appui
des structures habilitées pour la mise à exécution des peines de TIG ou TNR, la
conception et l’animation de stages de citoyenneté et de prévention routière, une prise
en charge éducative dans le cadre du contrôle judiciaire. Cependant, « la disparité des
ressources humaines et matérielles en leur sein, à laquelle se surajoute la charge de
travail induite par l’essor du droit de l’application des peines, la commande sociale en
postsentencielle appelle une nécessaire clarification de leur intervention en
présentenciel90
».
Il est vrai que la réponse est polymorphe, mais en l’état des effectifs des SPIP et
de l’urgence de la situation, il convient d’envisager un autre possible : soit
l’organisation du travail autour de la notion du partenariat associatif habilité par les
SPIP en vue d’éviter les doubles suivis, notamment dans le cadre du CJ ou de l’ARSE,
soit reléguer le présentenciel à visée éducative à certaines associations.
Du point de vue du service, l'enjeu est de faire la preuve de sa capacité à
dépasser la simple gestion statistique pour mettre en place des actions valorisant l'image
de son service. L'évaluation permet au DPIP de démontrer l'efficacité de son action, son
89
Ibid. 90
Intervention d’un DFSPIP lors de la conférence de consensus
43
efficience ainsi que sa pertinence91
. Lorsqu’il fait état de l'activité de son service, le
directeur fait émerger la charge de travail qu'elle induit et communique à sa hiérarchie
l'appréciation de ses besoins. Cette évaluation va constituer une assise solide pour le
directeur lors de la conférence d'objectifs92
. A cette occasion, il pourra faire valoir ce qui
a freiné la mise en place de certaines actions, présenter les projets futurs du service et
les ressources que ceux-ci nécessiteront.
En marge de cette valorisation budgétaire, une meilleure appréciation de
l'activité du service accroît la capacité de son directeur à peser sur les décisions relatives
à l'allocation de moyens matériels et humains. En effet, le contrôle opéré par la DISP
quant à l'usage des crédits alloués aux différents SPIP va l'amener à apprécier le bien-
fondé des demandes de financement de projets ou actions diverses qui lui sont
adressées. Ainsi, « nous sommes passés d'un budget de moyens à un budget d'objectifs »
pour lequel « chaque euro doit être justifié avant d'avoir l'argent »93
.
Par ailleurs, les CPIP ayant une meilleure connaissance des publics suivis, ils
sont les plus à même de les associer aux évaluations des actions mises en place. Des
services ont d’ores-et-déjà développé des outils permettant de mesurer la satisfaction de
celui-ci quant à une action ou un programme spécifique : c'est le cas notamment des
PPR, dont il est recommandé à la fin qu'un bilan et une évaluation soient réalisés, dont
une partie avec les participants. Cela peut prendre la forme de questionnaires ou de
discussions visant à recueillir leurs éventuelles propositions d'amélioration.
91
Cf. ANNEXES n°5 et 6. 92
Conférence annuelle auprès du Directeur Interrégional (DI). 93
Bonneau L., Lenoir T., Machire R., Neel F., Sauvecane V., Le DPIP et les politiques publiques, op. Cit.,
p. 36.
44
B- Une évaluation annuelle individualisée des objectifs assignés aux
CPIP
L’évaluation des agents peut être définie comme « l’examen approfondi de la
mesure dans laquelle les objectifs définis au préalable ont été atteints. Ce processus
mène à la prise de décision sur les suites à donner 94
».
L’évaluation symbolise alors cette mesure de l’écart entre un objectif préfixé et
le degré d’atteinte de celui-ci. La LOLF a introduit une logique de performance qui a
impacté le champ de l’évaluation individuelle des agents. Si cette approche a
indéniablement pesé sur l’évaluation de l’activité du service, la substitution d’une
culture du résultat à la logique de moyens a concomitamment impacté l’évaluation des
CPIP.
Dorénavant, le DPIP, en qualité de chef d’antenne, sera en mesure d’évaluer, en
temps réel, les personnels d’insertion et de probation, ce qui, par suite, prendra corps
lors du temps d’échange annuel dédié à cet effet, c'est-à-dire au moment de l’entretien
annuel d’évaluation. « Chacun est informé par écrit de l’évaluation écrite qui leur sera
proposé au moins 15 jours à 1 mois avant l’entretien, sachant que cette date peut être
décalée si le conseiller veut davantage de temps. Une évaluation dure en moyenne 1
heure 95
».
Pour LABRUFFE, « l’évaluation des personnels doit être conçue comme un
processus continu dont l’entretien annuel d’évaluation n’est qu’un des points d’orgue,
essentiel certes, mais qui doit se continuer au quotidien avec chaque salarié96
».
Aussi, chaque année, entre fin juin et fin juillet, lors de cet entretien, le DPIP –
évaluateur – s’évertue-t-il à revenir sur les objectifs fixés sur l’année N-1, en vue
d’évaluer l’atteinte de ces objectifs avant de fixer ceux de l’année à venir. Dès lors, en
cours d’entretien, l’évaluateur pourra faire mention, outre la nature des objectifs précis
fixés à l’agent, le délai de réalisation et les moyens spécifiques alloués, de certains
objectifs personnalisés comme « l’expérimentation de l’animation d’un groupe en MO
94
Glossaire de la Recommandation CM/ Rec. 2010 1 du Comité des ministres aux Etats membres sur les
règles du Conseil de l’Europe relative à la probation 95
Entretien avec un Adjoint au DFSPIP, n°1. 96
LABRUFFE A., Les nouveaux outils de l’évaluation des compétences, AFNOR, 2009
45
ou MF et participer à son évaluation », « participer à la mise en place d’outils
d’évaluation des groupes à visée pédagogique », « rendre les rapports d’évaluation
dans les délais ou en informer l’encadrement en cas de difficultés particulières,
conformément à l’évolution législative 97
»
« Il y a des objectifs généraux - déclinés de la DAP aux DI et aux DFSPIP- et
des objectifs plus individualisés, liés au manque de performance de chacun 98
». En
outre, ce temps d’échange permet au « supérieur hiérarchique direct 99
» d’évaluer les
besoins éventuels de l’agent en termes de formation100
ou de mobilité fonctionnelle et
géographique ou encore de ses souhaits de promotion professionnelle, comme « le fait
d’intégrer le grade hors classe, de passer un concours ou un examen professionnel101
».
« C’est à la fois un échange avec l’agent concerné, basé sur un retour de ma
part, et un élément de projection sur l’année à venir. J’attache beaucoup d’importance
à la rédaction de la fiche d’évaluation, à l’appréciation littérale et j’essaie d’objectiver
au maximum les éléments qui y figurent (…) Si par exemple, je demande à l’un des
CPIP de rendre tous les rapports d’évaluation dans les délais, je reviendrais lors de
l’entretien sur tous ceux qui ont été rendus à temps et ceux qui ne l’ont pas été. Et je
m’attacherais aussi à comprendre tous les moyens que j’ai mis en œuvre pour ce
conseiller. Il y a ce qu’on demande au conseiller, et il y a les moyens qu’on lui
apporte 102
».
Sur ce point précisément, définir en amont une série d’indicateurs sur la base
desquels pourra s’opérer une objectivation du travail réalisé par l’agent gagera de la
pertinence des observations faites durant l’entretien. Au même titre, durant leur
formation initiale, les élèves CPIP, tout comme les DPIP stagiaires ont connaissance de
cette « feuille de route », pour chacune des périodes de stage effectuées. Il revient alors
aux référents de leur faire part des objectifs attendus, ainsi que des critères objectivant
l’appréciation littérale, et subséquemment la notation chiffrée retenue.
97
Illustrations des objectifs personnalisés dont les agents peuvent faire l’objet 98
Entretien avec un Adjoint au DFSPIP, n°1. 99
Guide de l’évaluation et de la notation, Direction de l’Administration pénitentiaire, juillet 2011. 100
Art.5 du décret n°2007-1470 du 15 octobre 2007 101
Consultation des fiches d’entretien annuelles d’évaluation des agents 102
Entretien avec un Adjoint au DFSPIP, n°1.
46
Dès lors au cas où le DPIP repèrerait des difficultés particulières, il pourrait
concrètement prendre le parti d’un accompagnement personnalisé : ainsi, pour reprendre
les exemples susmentionnés ayant trait aux échéances aux termes desquelles les
rapports doivent être transmis aux autorités judicaires mandantes, le cadre décidera in
concreto de lui baliser des plages de temps, au service, dédié à leur rédaction, ou bien
de lui transmettre régulièrement la liste des écrits à rendre, afin de simplifier son
organisation de travail.
L’évaluation permet aussi d’inscrire l’action du CPIP dans une logique globale,
dans une vision prospective. L’évaluation ne se limite pas aux seuls objectifs que le
conseiller doit atteindre.
C’est pourquoi, ce temps de l’échange permet « de donner un retour à celui qui
travaille sur l’utilité et la qualité de ce qu’il donne de lui-même […] à
l’administration »103
, dans la mesure où le CPIP bénéficiera d’une reconnaissance de
son travail, doublée d’une écoute active de la part de son supérieur hiérarchique.
Pour les SPIP, « la démarche d'évaluation est impérative afin de mettre en
évidence pour les élus, les partenaires, les professionnels et les publics bénéficiaires de
l'action, la qualité des pratiques éducatives»104
. L’on comprend mieux en quoi rendre
visible l’activité des SPIP prédispose le DPIP à adopter une stratégie de communication
satisfaisante, tant pour les autorités judicaires mandantes que pour les partenaires
institutionnels et associatifs (II).
II- La visibilité externe de l’activité du SPIP, portée par une politique de
communication diffuse
Au regard des dix dernières années, il est indubitable que les SPIP ont bénéficié
d’une véritable impulsion. Dans ce contexte, il leur incombe de rendre crédible et
effective l’exécution des décisions de justice en milieu ouvert, et ce malgré le nombre
croissant de mesures.
103
DEJOURS C., L’évaluation du travail à l’épreuve du réel : Critique des fondements de l’évaluation,
Sciences en question, Editions Inra, Octobre 2003, P.49-50 104
BOUQUET B., JAEGER M., SAINSAULIEU I., Les défis de l'évaluation en action sociale et médico-
sociale, op. Cit., p. 201.
47
La multiplication des alternatives à l’incarcération, le développement des
aménagements de peine, ainsi que l’essor des mesures de sûreté ont déployé le champ
de compétences et d’intervention des SPIP. Ils ont ainsi développées des méthodologies
d’intervention adaptées, cohérentes et lisibles pour répondre plus efficacement aux
saisines des autorités judiciaires. Communiquer avec les autorités judiciaires mandantes
(A) ainsi qu’avec les partenaires institutionnels et associatifs (B) s’avère crucial
notamment les publics pris en charge.
A- La communication avec les autorités judiciaires mandantes
Les SPIP s’engagent dans une recherche de propositions ad hoc en orientant
l’exécution de la sanction pénale vers des principes de réparation, de responsabilisation
des personnes suivies, tout en s’assurant du respect des droits des victimes et de la
nécessaire appropriation des règles par les infracteurs. Dès lors, « la maitrise du flux
des mesures est une impérieuse nécessité 105
», à laquelle les SPIP ne peuvent déroger.
En qualité de mandataire, les magistrats106
sont les premiers interlocuteurs du SPIP dans
la prise en charge des personnes qui leurs sont confiées.
De fait, la nécessité d'un travail de proximité avec les JAP est une gageure.
L'évaluation peut conférer une visibilité à l'action du SPIP et permettre d'en illustrer la
pertinence auprès du monde judiciaire. L'évaluation annuelle de l'ensemble du service,
transmise aux magistrats, est réalisée de façon très inégale selon les services et ne
recoupe pas forcément les mêmes éléments d'un SPIP à l'autre. C'est pourquoi, le bureau
PMJ1 a travaillé récemment à la mise en place de trames communes. Ce rapport annuel
permet de croiser des données essentiellement statistiques avec celles du Service de
l'Application des Peines (SAP). Postulant une démarche plus qualitative, le bilan
d'activité fait référence aux actions mises en place durant l'année écoulée, leur bilan et
leur éventuelle reconduction.
105
Conférence de consensus, Propos tenus par Monsieur Jean-Michel CAMU. 106
Parmi les magistrats, le JAP reste l'interlocuteur principal du SPIP même si la loi pénitentiaire du 24
novembre 2009 a donné plus d'importance au parquet notamment, ou aux juges d'instruction.
Actuellement, l'article D584 du CPP prévoit que « chaque année, le directeur du service pénitentiaire
d'insertion et de probation transmet un rapport d'activité au directeur interrégional des services
pénitentiaires, au président du tribunal de grande instance et au procureur de la République près ledit
tribunal ainsi qu'au juge de l'application des peines ».
48
Ce rapport annuel permet de croiser des données essentiellement statistiques
avec celles du Service de l’Application des Peines (SAP). Postulant une démarche plus
qualitative, le bilan d’activité fait référence aux actions mises en place durant l’année
écoulée, leur bilan et leur éventuelle reconduction.
La transmission par le SAP des orientations générales du service permet de
croiser les objectifs de chacun et d'en dresser, a posteriori, un bilan. De même, sur
invitation du parquet général, le fait que l’équipe de direction du SPIP prenne part à la
conférence semestrielle d'aménagement de peine107
, est un moment visibilité.
De plus, avec les JAP, le SPIP peut développer d’autres formes de relations : en
Gironde, nous avons beaucoup développé la mesure de placement extérieur (PE), qui
devait apporter des réponses à des personnes condamnées en MF qui n’avaient pas les
éléments matériels pour prétendre à un autre type d’aménagement de peine, autrement
dit l’hébergement, le travail ou la formation professionnelle.
Ce PE concerne toutes les personnes dont le reliquat de peine est faible, dont on sait
pertinemment qu’elles n’auront aucune solution pérenne, lors de la levée d’écrou. Le
DFSPIP avait donc sérié trois catégories de personnes susceptibles d’être éligibles à la
mesure de PE :
Les personnes entre 40 et 50 ans, cassées par la vie, en voie de clochardisation,
avec problématique alcoolique notoire, multiréitérants, nombreux allers/ retours
en détention ;
Les personnes ayant des comportements asociaux, des parcours de délinquance
marqués, (casiers à rallonge, accumulation de petits larcins, petits délits donnant
lieu à des courtes peines d’emprisonnement), en situation d’exclusion ;
Les très jeunes complètement déstructurés, impulsifs, contestant toute forme
d’autorité
107
Une déclinaison locale sous la forme de commissions d'exécution des peines a lieu dans certains TGI.
Le SPIP peut y être invité par le parquet.
49
Toutes ces personnes n’auront que difficilement accès aux MAP, ou bien celles-ci
ne seront pas menées à terme.
C’est pourquoi, l’équipe de direction a fait part des caractéristiques des publics présents,
pour lesquels il a proposé aux magistrats de leur fournir des outils d’aide à la décision
judiciaire. Puis, elle a établi des conventions avec les CHRS, pour offrir des réponses à
ces problématiques existantes sur le territoire. Le DFSPIP a expliqué sa démarche aux
directeurs de CHRS qui ont fait droit à sa demande d’hébergement dans la mesure où le
public correspondait à leur cible d’intervention. Par exemple, Avec EMMAUS, il s’est
agi de faire construire 6 chalets pour faire face aux problèmes d’hébergement des
sortants de prison tandis qu’avec le CEID en appartements thérapeutiques pour les
personnes toxicomanes. Par une politique de communication chiffrée et documentée, le
JAP, rassuré, pouvait alors faire le pari de les inscrire sur ces dispositifs ciblés. Tout
ceci ne peut se faire qu’au gré d’une masse budgétaire prédéfinie, en lien étroit avec la
cohésion sociale, qui assure un cofinancement108
.
ce faisant, on inscrit l’exécution de la peine dans les politiques publiques de droit
commun, sur le territoire : bon équilibre entre les compétences du SPIP (développement
des outils et promotion des aménagements de peines, garant de la bonne exécution de la
peine ou de la mesure devant le magistrats), la société civile qui participe également à la
bonne exécution de ces décisions de justice, et le juge qui décide, in concreto, en
opportunité, d’octroyer ou non l’aménagement de la peine.
En définitive, on comprend mieux pourquoi résulte l’importance d’une communication
externe de qualité avec les partenaires institutionnels et associatifs (B).
108
Cf.Infra, B, p.48
50
B- La communication avec les partenaires institutionnels et associatifs
Pour rendre le SPIP plus visible, lui permettre de se doter des outils appropriés
aux publics cibles répertoriés ab initio, on gagne à inscrire ces missions dans les
dispositifs de droit commun. « Notre service doit s’inscrire dans les deux champs :
sécurité et cohésion sociale 109
».
En Gironde, le DFSPIP, siège au sein des « comités restreints de sécurité » qui se
réunissent, une fois par mois, à la Préfecture, avec la Police, la Gendarmerie, les
Douanes : il leur explique ce qu’est le TIG le DAVC, les PPR, la manière de
développer les MAP. A l’instar des autres chefs de services de l’Etat, le DFSPIP
participe à l’objectif de prévention de la récidive, mission au carrefour de la promotion
de la sécurité et de la cohésion sociale.
Bien souvent, « la difficulté avec les partenaires associatifs c'est qu'ils estiment
ne pas avoir de comptes à rendre au SPIP. C'est vrai, mais leur action doit se conformer
aux orientations données par le SPIP et au cadre que ce dernier lui assigne (…). Il est
important qu'une intervention corresponde à un besoin réel et soit en adéquation avec
le public auquel elle est proposée, et ça, le SPIP a besoin de l'évaluer »110
.
D’ailleurs, peu de textes posaient un cadre précis aux relations partenariales du
SPIP. L'évaluation de l'activité des partenaires et des prestataires était conditionnée par
des initiatives locales. Elle avait généralement pour finalité de faire reposer la
pérennisation de ce partenariat sur des critères objectifs.
S'agissant des financements, les SPIP sont passés d'une logique de subvention à
celle d'un financement des prestations effectuées. Ainsi il ne s'agit plus d'une subvention
reposant uniquement sur du prévisionnel mais d'un paiement sur présentation de facture
donc après que la prestation ait été réalisée.
109
Entretien avec un DFSPIP 110
Entretien avec un CPIP, n°15.
51
Concernant le partenariat local, l'AP s'est tardivement intéressée à l'évaluation de
la mise en place d'actions en direction des PSMJ. De fait, l'émergence de l'évaluation
dans les relations partenariales a pu générer des a priori négatifs chez les partenaires
quant au principe même de l'évaluation de leur prestation ainsi que des difficultés
relatives à la définition d'un objectif commun d'évaluation. En effet, les partenaires
pouvant avoir des missions différentes de celles du SPIP, il convient d'élaborer une
évaluation commune et de développer des indicateurs viables tant pour le SPIP que pour
le partenaire.
En faisant de la logique de performance un principe devant guider l’action des
SPIP, la LOLF se devait de déterminer un outil de mesure de cette performance. C’est
par la mise en exergue de la méthode d’évaluation que la loi a entendu répondre à cet
impératif. Dans cette perspective, la LOLF introduit de nouvelles notions empruntées au
secteur privé, considérées encore aujourd’hui comme plutôt incompatibles avec la
définition même du service public : celles d’objectifs, de performance, d’indicateurs et
d’évaluation. La LOLF requiert que tout responsable d’Etat soit en capacité d’évaluer
l’activité de son service, qui sera « performant », s’il répond aux objectifs fixés dans le
cadre d’une action publique désignée. L’évaluation des SPIP constitue un préalable à
l’évaluation des politiques dans lesquelles s’inscrit leur action. L’atteinte de ces
objectifs sera vérifiée sur la base d’indicateurs qualifiés, à juste titre, de performance.
L’alignement du service public pénitentiaire sur la finalité stratégique de prévention de
la récidive présuppose une adéquation entre objectifs, moyens et résultats assurant la
cohérence d’ensemble d’une politique de prévention de la récidive : elle doit être
pertinente [adéquation entre objectifs et moyens investis] ; efficace [adéquation entre
objectifs et résultats] ; efficiente à terme [adéquation entre moyens et résultats].
Cet alignement doit être recherché dans trois directions notamment : la lutte contre la
surcharge du milieu ouvert et le surpeuplement du milieu fermé ; l’enrichissement de
l’offre ; le renforcement quantitatif [mettre en place les supports budgétaires
nécessaires] et qualitatifs111
.
111
Contributions finales à la Conférence de consensus,2013
52
CONCLUSION
Cette dynamique de changement a été enclenchée, à partir de 2001, de manière
progressive et, dès 2006, pour l’ensemble de l’administration, avec la Loi Organique
Relative aux lois de Finances (LOLF), impulsant de nouveaux modes de gestion basés
sur la responsabilisation et le contrôle de la performance.
L’administration pénitentiaire ne peut faire l’économie de cette transformation inhérente
à « la nouvelle gestion publique ».
Dans un environnement professionnel qui devra nécessairement intégrer les contraintes
et les exigences d’un développement responsable, la prise en compte des aspirations des
collaborateurs à être acteur de cette évolution, apparaît comme un fort enjeu
d’attractivité pour les cadres en SPIP.
En cette période de difficultés budgétaires, le pilotage impose des arbitrages courageux.
Il est vrai que le meilleur des indicateurs ne rendra pas forcément compte de toute
l’énergie déployée pour accomplir la mission. Certes, l’objectif ne rend pas compte de
la réalité d’une mission, mais il rend réaliste l’action à entreprendre pour l’accomplir.
Du reste, la capacité à innover d’une organisation, qu’elle soit privée ou publique,
repose avant tout sur son aptitude à manager le potentiel d’innovation de ses équipes à
partir de trois fondamentaux : donner du sens, savoir mobiliser et libérer les pratiques
managériales. Introduisant du participatif dans sa mouture initiale, le Management par
les objectifs tente d’y satisfaire.
Sans prétendre vouloir brosser le portait idéal d’une Directrice pénitentiaire d’insertion
et de Probation idéalisée, je dirais simplement qu’on attend d’elle qu’elle « assume,
qu’elle assure et qu’elle rassure », tant les collaborateurs que les partenaires avec
lesquelles le SPIP est appelé à œuvrer, dans la perspective d’accomplir une noble
mission : celle de la prévention de la récidive.
53
54
LEXIQUE
Cible de résultat Valeur définie ex ante que doit atteindre un indicateur de
résultat, dans un délai déterminé (de un à cinq ans), pour
attester de la résiliation d’investissement objectif que
l’on s’est fixé.
Contrôle de gestion Dispositif permettant d’alimenter et d’objectiver le
dialogue de gestion entre les différents niveaux d’une
administration et d’en assurer le pilotage, en apportant
les outils de connaissance des coûts, des activités et des
résultats permettant d’améliorer le rapport entre les
moyens engagés et l’activité ou les résultats.
Déclinaison des objectifs Processus consistant, au sein d’un programme, à définir
pour chaque niveau subordonné ou pour chaque
opérateur relevant du programme, des objectifs
opérationnel, de telle sorte que leur réalisation permette
d’atteindre les objectifs stratégiques nationaux assignés
au programme tout en mettant sous contrôle l’ensemble
des activités du programme.
Les objectifs stratégiques arrêtés par les autorités
politiques sont situés au sommet d’une pyramide
d’objectifs opérationnels qui sont articulés avec eux.
La déclinaison des objectifs stratégiques en objectifs
opérationnels doit concilier deux principes : les objectifs
opérationnels doivent être exprimés en des termes
portant sur des réalités maîtrisables par les critères
auxquels ils sont assignés ; les objectifs opérationnels
doivent être exprimés en des termes laissant l’autonomie
la plus large possible aux entités quant aux dispositifs et
moyens à mettre en œuvre de façon à ce que les services
puissent choisir les modalités les plus appropriées et les
plus économes.
La déclinaison des objectifs se fait dans le cadre d’un
dialogue de gestion organisé de façon à favoriser
l’expression des acteurs les plus proches du terrain et à
promouvoir la diffusion des bonnes pratiques de gestion.
55
Dialogue de gestion Processus d’échanges existant entre un niveau
administratif et les niveaux qui lui sont subordonnés,
relatifs aux volumes de moyens mis à la disposition des
entités subordonnées et aux objectifs qui leur sont
assignés.
Ce dialogue se nourrit des éléments que lui apporte le
contrôle de gestion. Il doit favoriser l’expression des
acteurs les plus proches du terrain et la diffusion des
bonnes pratiques de gestion.
Indicateur Représentation chiffrée mesurant la réalisation de
l’objectif et permet d’apprécier l’atteinte d’une
performance le plus objectivement possible.
Objectif But déterminé d’une action, expression de ce que l’on
veut faire.
Objectif stratégique Exprime de manière concrète et mesurable les priorités
stratégiques des programmes. Ils sont retranscrits dans
les projets annuels de performances et sont définis, pour
chaque programme, par les autorités politiques.
Objectif opérationnel Traduction, pour chaque service, des objectifs
stratégiques du programme.
Objectif socio-économique Les objectifs stratégiques portent non sur ce que fait
ou de qualité de service l’administration (activité / production de biens et
ou d’efficience services), mais sur les effets attendus des politiques
publiques ; sur l’amélioration recherchée de la qualité
des services publics ; et sur l’économie de moyens mise
en œuvre dans la réalisation des activités administratives.
Ces trois catégories d’objectifs peuvent être appelés :
*/ Objectifs d’efficacité socio-économique, qui énoncent
le bénéfice attendu de l’action de l’Etat en termes de
modification de la réalité économique, sociale,
environnementale, culturelle, sanitaire…
*/ Objectifs de qualité de service, ayant pour but
d’améliorer la qualité du service rendu, qui énoncent la
qualité attendue du service rendu à l’usager, c’est-à-dire
l’aptitude du service à satisfaire son bénéficiaire, qu’il
soit usager au sens strict ou assujetti ;
56
*/ Objectifs d’efficience de la gestion, qui expriment
l’optimisation attendue dans l’utilisation des moyens
employés en rapportant les produits obtenus aux
ressources consommées.
Performance Capacité à atteindre des objectifs préalablement fixés,
exprimés en termes d’efficacité socio-économique, de
qualité de service ou d’efficience de la gestion.
Pilotage par les Dispositif de pilotage des administrations ayant pour
performances objectif d’améliorer l’efficacité de la dépense publique
en orientant la gestion vers l’atteinte de résultats ou
performances prédéfinis, en matière d’efficacité socio-
économique, de qualité de service ou d’efficience, dans
le cadre de moyens prédéterminés.
Projet annuel de Annexe explicative de chaque programme du projet de
performances loi de finances exprimant, entre autres, les performances
obtenues les années passées et attendues dans les années
à venir du fait de la réalisation de chaque programme.
Rapport annuel de Annexe de chaque programme de la loi de règlement
performances exprimant, entre autres, les performances réellement
obtenues, comparées aux objectifs figurant dans les PAP
annexés au projet de loi de finance du même exercice. Ils
sont présentés selon une structure identique à celle des
PAP afin de faciliter les comparaisons.
Résultat Terme réservé, lorsqu’il est utilisé seul, aux constatations
réelles ex post ; est mesuré par le niveau réellement
atteint par un indicateur.
Stratégie Réflexion globale qui préside aux choix des objectifs
présentés dans les PAP, et qui s’inscrit dans une
perspective pluriannuelle.
56
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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- D’HARCOURT C., La nouvelle loi organique et les gestionnaires : feu de
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des Sceaux, Janvier 2009.
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2011.
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- Rapport du Comité d’enquête sur le coût et rendement des services publics,
L’évaluation et la notation des fonctionnaires de l’Etat, Juillet 2008.
LOIS ET REGLEMENTS
Lois
- Loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires.
- Loi n°84-16 du 11 janvier 1984 relative à la fonction publique de l’Etat.
- Loi organique n°2001-692 du 1er août 2001 relative aux Lois de Finances.
- Loi n°2009-1436 du 24 novembre 2009 dite loi pénitentiaire.
- Loi n°2012-409 du 27 mars 2012 de programmation relative à l’exécution des
peines.
Décrets
- Décret n°66-874 du 21 novembre 1966 portant règlement d’administration
publique relatif au statut spécial des fonctionnaires des services déconcentrés de
l’administration pénitentiaire.
- Décret n° 99-276 du 13 avril 1999 modifiant le code de procédure pénale
(troisième partie : Décrets) et portant création des services pénitentiaires
d’insertion et de probation.
- Décret n°2002-682 du 29 avril 2002 relatif aux conditions générales
d’évaluation, de notation et d’avancement des fonctionnaires de l’Etat.
59
- Décret n°2005-445 du 6 mai 2005 modifiant le décret n°93-1114 du 21 mai 1993
relatif au statut particulier du personnel d’insertion et de probation.
- Décret n°2007-1470 du 15 octobre 2007 relatif à la formation professionnelle
tout au long de la vie des fonctionnaires de l’Etat.
- Décret n°2008-689 du 9 juillet 2008 relatif à l’organisation de la DAP, Ministère
de la Justice et des Libertés.
- Décret n°2010-1639 du 23 décembre 2010 portant statut particulier des CPIP,
Ministère de la Justice et des Libertés.
- Décret n°2010-1640 du 23 décembre 2010 portant statut particulier du corps des
DPIP, Ministère de la Justice et des Libertés.
- Décret n°2011-1986 du 28 décembre 2011 modifiant le code de procédure
pénale et relatif à l’application des peines.
Circulaires
- Circulaire du 21 juin 2001 relative au développement du contrôle de gestion
dans les administrations, Ministère de l’Economie, des Finances et de
l’Industrie.
- Circulaire du 31 juillet 2002 relative à la mise en œuvre du MPO dans
l’administration pénitentiaire, DAP.
- Circulaire du 19 novembre 2003 relative à la mise en œuvre du MPO dans
l’administration pénitentiaire au titre de l’année 2004, DAP.
- Circulaire du 19 mars 2008 relative aux missions et aux méthodes d’intervention
des SPIP, DAP.
- Circulaire du 7 juin 2011 relative aux aménagements de l’organigramme-type
des sièges des directions interrégionales des services pénitentiaires, DAP.
- Circulaire du 16 décembre 2011 relative aux attributions respectives du JAP, des
autres magistrats mandants et du SPIP et à leurs relations, Ministère de la Justice
et des Libertés.
- Circulaire NOR : JUSK1240028C du 7 juin 2012 relatives aux modalités
d’évaluation et de notation des fonctionnaires des services déconcentrés de
60
l’administration pénitentiaire au titre de l’année 2012 sur l’évaluation des
cadres.
SITES WEB
- www.transversalis.fr, PAUL M., Ce qu’accompagner veut dire.
- www.minefi.gouv.fr /notes_bleues/nbb/nbb305/performance.pdf, BIED-
CHARRETON H., La démarche de performance dans le cadre des lois de
finances.
- http://1libertaire.free.fr/VCharazac01.html, CHARAZAC V., Le néolibéralisme
au mépris du collectif.
61
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE 1 Grille des entretiens exploratoires, réalisés auprès de 12 DPIP ou
adjoint de DFSPIP et de 8 CPIP
ANNEXE 2 Liste des graphiques
ANNEXE 3 Exemple de DOS
ANNEXE 4 Exemple de POPS
ANNEXE 5 Exemple de Fiches d’objectifs
ANNEXE 6 Exemples de Fiches d’action
ANNEXE 7 Forces et faiblesses de l’approche « production » et de l’approche
« finalités »
62
ANNEXE 1
Grille des entretiens exploratoires
1) Identité professionnelle
1-/ En quelle année avez-vous été titularisé€ ?
2-/ Quelle est votre ancienneté dans l’Administration pénitentiaire ?
3-/ Quel a été votre parcours professionnel ?
4-/ Quelle est votre fonction actuelle ?
DFSPIP
DPIP / CSIP
CPIP
Personnel de direction
Personnel de surveillance
Formateur
5-/ A quelle Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires êtes-vous rattaché€ ?
Bordeaux
Dijon Centre
Lille
Lyon
Marseille
Outre-mer
Paris
Rennes
Strasbourg Grand Est
2) Connaissance du MPO
6-/ Une formation au management vous a-t-elle été dispensée ?
Oui, en formation initiale
Oui en formation continue
Non
7-/ Au sein d’un SPIP, la culture du résultat vous semble-t-elle globalement positive ?
Oui Non
8-/ Selon vous, qui impulse la logique de performance ?
(possibilité de sélectionner plusieurs réponses)
la DAP
la DI
Le DFSPIP
Le Chef d’établissement
Le DPIP
9-/ Avez-vous en connaissance de l’existence de primes à la performance ? Si oui, en avez-vous
bénéficié ?
J’en ai eu connaissance et j’en ai
bénéficié.
J’en ai eu connaissance sans en avoir
bénéficié.
Je n’en ai pas eu connaissance et n’en
ai pas bénéficié
10-/ Avez-vous identifié des situations professionnelles dans lesquelles la technique du MPO était mise
en œuvre ?
Oui Non
63
11-/ Si oui, cette technique était-elle appropriée ?
Oui
Non
Partiellement
12-/ Avez-vous eu connaissance, sur votre lieu d’affectation, du ou des documents suivants ?
(possibilité de sélectionner plusieurs réponses)
le POPS
le DOS
le Rapport d’activité
13-/ Avez-vous été associé à leur réalisation ?
Oui Non
14-/ Avez-vous été associé à la détermination et à la fixation d’objectifs ?
Oui Non
15-/ Diriez-vous que le MPO est :
En totale adéquation avec les valeurs
du service public
Plutôt compatible avec les valeurs du
service public
Plutôt incompatible avec les valeurs du
service public
Contraire aux valeurs du service public
3) Portrait du DPIP
16-/ Selon vous, un personnel d’encadrement au sein d’un SPIP doit être avant tout :
Un expert
Un décideur
Un gestionnaire
Un communicant
Un meneur d’hommes
17-/ Qu’attendez-vous en priorité de votre hiérarchie ?
Qu’elle prenne les décisions
Qu’elle écoute et communique
Qu’elle fixe des objectifs clairs
Qu’elle sache gérer les situations de
crise
Qu’elle sache concevoir et adapter une
stratégie
Qu’elle maitrise l’environnement et les
enjeux politiques
18-/ Selon vous, pour mener un projet à bien, le DPIP doit en priorité :
Déléguer le plus possible la
responsabilité des tâches
Prendre des décisions unilatéralement
avant de les faire appliquer
Faciliter le consensus collectif en
impliquant activement tout le service
dans la définition des objectifs
Fixer de grands objectifs en accordant
aux personnes du service une marge
d’autonomie dans la réalisation des
objectifs
19-/ Pour accompagner la mise en œuvre de ce projet, le DPIP doit privilégier :
le management par objectifs
le développement de travail en mode
projet
la formation et le développement de la
compétence des agents
un diagnostic sur l’amélioration de
l’organisation quotidienne du travail
des équipes
64
ANNEXE 2
Liste des graphiques
Graphique 1
Source : Budget du SPIP transmis par la DI, lors du stage de mise en situation de 2013
Graphique 2
Source : Cours de Monsieur Xavier KOUZMENKA, consultant, dispensé à l’ENAP en 2012
Graphique 3
Source : Données du DOS, annexé ci-après (ANNEXE 3) et extraction des données d’INFOCENTRE
162 195 264 540 541 177
1325 1243 1391
0
500
1000
1500
2000
2500
Entrants ou début de mesure
Sortants ou fin de mesure
Mesures en cours
Effectif des PPSMJ (fin 2011)
Milieu ouvert
Maison d'arrêt
Centre de détention
65
Graphique 4
Source : Données du DOS, annexé ci-après (ANNEXE 3) et extraction des données du requêteur APPI
Graphique 5
Diriez-vous que le MPO est :
Source : Données collectées aux cours des entretiens exploratoires
Graphique 6
Selon vous, un personnel d’encadrement au sein d’un SPIP doit être avant tout :
118
2 6 9 37
5 1 3
76
48
1046
185
170
61
Type de mesure ou d'intervention en MO (fin 2011) 723-15 CPP
Ajournement MAE
Contrôle judiciaire
Interdiction de séjour
Libération conditionnelle
Placement extérieur
Place Surv Jud (PSJ)
Place Surv Jud après Lib (SJL)
PSE
SSJ
SME
Sursis TIG
TIG
Travail non rémunéré
10
2
8
0 2 4 6 8 10 12
Contraire aux valeurs du service public
Plutôt incompatible avec les valeurs du service public
Plutôt compatible avec les valeurs du service public
En totale adéquation avec les valeurs du service public
CPIP
DPIP
12
4
4
0 2 4 6 8 10 12 14
Un meneur d'hommes
Un communicant
Un gestionnaire
Un décideur
Un expert
CPIP
DPIP
66
Source : Données collectées aux cours des entretiens exploratoires
Graphique 7
Qu’attendez-vous en priorité de votre hiérarchie ?
Source : Données collectées aux cours des entretiens exploratoires
Graphique 8
Selon vous, pour mener à bien un projet, le DPIP doit en priorité :
Source : Données collectées aux cours des entretiens exploratoires
Graphique 9
Pour accompagner la mise en œuvre de ce projet, le DPIP doit en priorité :
Source : Données collectées aux cours des entretiens exploratoires
10
2
8
0 2 4 6 8 10 12
Qu'elle maitrise l'environnement et les enjeux politiques
Qu'elle sache concevoir et adapter une stratégie
Qu'elle sache gérer les situations de crise
Qu'elle fixe des objectifs clairs
Qu'elle écoute et communique
Qu'elle prenne des décisions
CPIP
DPIP
10
2 8
0 2 4 6 8 10 12
Fixer de grands objectifs en accordant aux personnes du service une marge
d'autonomie dans la réalisation des objectifs
Faciliter le consensus collectif en impliquant activement toutes les personnes du service
dans la définition des objectifs
Prendre des décisions unilatéralement avant de les faire appliquer
Déléguer le plus possible la responsabilité des tâches
CPIP
DPIP
12
8
0 2 4 6 8 10 12 14
Un diagnostic sur l'amélioration de l'organisation quotidienne du travail des équipes
La formation et le développement de la compétence des agents
Le développement de travail en mode projet
Le management par les objectifs
CPIP
DPIP
67
ANNEXE 3
DIAGNOSTIC ORIENTE DE LA STRUCTURE 2012
RECU LE 29 MARS 2012
Le diagnostic orienté constitue une prise de position de la part du chef du service déconcentré. Ce diagnostic s'appuie sur les éléments objectifs dont dispose ce responsable, et laisse comprendre dans quel sens les objectifs vont être fixés. Il doit être élaboré en équipe, même si le responsable arbitre et oriente en dernier ressort.
1 - MISSIONS ET ORIENTATIONS GENERALES RAPPORTEES A LA STRUCTURE
Les SPIP interviennent dans le cadre du service public pénitentiaire qui participe à l’exécution des décisions et
sentences pénales, au maintien de la sécurité publique
Il est organisé de manière à lutter efficacement contre la récidive en favorisant la réinsertion des personnes.
Le service public pénitentiaire :
Participe à l’exécution des décisions pénales.
Contribue à l’insertion ou à la réinsertion des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire,
Contribue à la prévention de la récidive et à la sécurité publique dans le respect des intérêts de la société,
des droits des victimes et des droits des personnes détenues.
Il assure l’individualisation des suivis
Il recherche et propose aux magistrats des aménagements de peine pour les personnes condamnées.
I - Le cadre d’intervention des SPIP.
Les SPIP interviennent auprès des personnes incarcérées, et sur saisine des autorités judiciaires pour les mesures
alternatives aux poursuites, les mesures présentencielles et les mesures postsentencielles.
II - Les principaux axes de la prévention de la récidive.
Les personnels d’insertion et de probation concourent, compte tenu de leurs connaissances en criminologie et de
leurs compétences en matière d’exécution des peines, à la préparation des décisions de justice à caractère pénal
et en assurent le suivi et le contrôle.
Les personnels d’insertion et de probation :
Fournissent au magistrat mandant, les éléments d’information lui permettant de prendre en compte les mesures adaptées à la situation de la personne.
Jouent, par leur savoir-faire en matière de prise en charge des PPSMJ et d’évaluation des problématiques
individuelles, un rôle essentiel en matière d’aide à la décision judiciaire.
Réalisent des enquêtes relatives à la situation matérielle, familiale et sociale des PPSMJ afin
d’individualiser les mesures et les peines.
Etudient avec les PPSMJ les modalités de déroulement de leur peine afin de proposer aux autorités judiciaires les aménagements appropriés au regard de leur situation pénale et sociale.
Mènent des actions visant à éviter les effets désocialisants de l’incarcération et la préservation des liens
familiaux.
Contribuent avec le concours des autres professionnels au repérage des publics les plus démunis, illettrés
68
ou indigents afin d’éviter leur exclusion en facilitant, notamment, leur accès aux activités rémunérées.
Interviennent dans la prévention du suicide et des violences en participant au repérage des conduites à risques.
La préparation à la sortie, dans le cadre d’un aménagement de peine ou de la fin de peine, est une mission
pluridisciplinaire dans laquelle les SPIP ont un rôle fondamental.
Ils mettent en place des actions d’accès aux droits sociaux, en particulier en matière d’insertion professionnelle
et de logement ainsi que des actions culturelles et sportives.
III - Le suivi et le contrôle des obligations des PPSMJ
Dans le cadre des mesures d’aménagement de peine et des mesures restrictives de liberté, le suivi effectué par les
personnels d’insertion et de probation doit permettre :
de contrôler de manière régulière le respect par les PPSMJ des obligations imposées ;
de travailler sur le passage à l’acte et le sens de la peine ;
d’apporter le soutien nécessaire en terme de réinsertion sociale ;
de repérer les éventuelles difficultés rencontrées dans l’exécution de la mesure.
IV –Une intervention centrée sur les PPSMJ.
A son arrivée à l’établissement pénitentiaire, chaque personne écrouée est reçue en entretien par un personnel
d’insertion et de probation dans les plus brefs délais
Le premier entretien a pour objectif :
d’expliquer la décision judiciaire prononcée
Le déroulement de la mesure ou de la peine,
D’effectuer une première évaluation de la situation personnelle, familiale, professionnelle, sociale et pénale,
De définir les premières orientations et les modalités de prise en charge et de diriger la personne vers les
services compétents en cas de problèmes familiaux et matériels urgents.
Une prise en charge adaptée aux besoins des personnes et aux risques de récidive
Dans une perspective dynamique de prise en charge des PPSMJ et d’individualisation des peines, les SPIP doivent différencier les suivis afin de donner du sens et du contenu à l’exécution des décisions de justice.
Diagnostic et évaluation
Il revient aux personnels d’insertion et de probation d’évaluer et d’analyser les situations individuelles.
Le diagnostic débute dès le premier entretien, il vise à initier chez la PPSMJ une réflexion sur le sens et la portée
de la décision judiciaire, à évaluer ses capacités de mobilisation et à définir un plan d’actions.
La phase de suivi proprement dite comporte, en fonction des profils des personnes, différentes modalités qui
doivent s’articuler les unes aux autres et doit impérativement intégrer la notion de progressivité du parcours des
personnes tout au long de l’exécution de leur peine.
Les programmes de prévention de la récidive (PPR) Concernant l’aspect criminologique, la prise en charge doit être fortement orientée sur le passage à l’acte, le
repérage et le traitement des facteurs de risque de récidive et les intérêts de la victime.
Les PPR, centrés sur le passage à l’acte, permettent d’assurer une prise en charge spécifique de certains
délinquants au regard de l’analyse des faits commis (délinquance sexuelle, violences conjugales, violences
urbaines, etc.).
Les programmes d’insertion
Concernant l’aspect social, des programmes sont mis en place par les SPIP afin de répondre aux besoins recensés
des PPSMJ. A titre d’exemple, il peut s’agir de programmes de recherche d’emploi ou de formation, et toutes
69
actions collectives de resocialisation.
V - La nécessité de la continuité du suivi
La continuité du suivi est l’un des objectifs fondamentaux. La dimension territoriale doit être considérée comme
centrale en termes d’organisation de service pour assurer efficacité et cohérence des prises en charge (territoire
d’intervention des SPIP, des partenaires et des projets de sortie ou de domiciliation des PPSMJ).
VI - Les écrits
Les écrits permettent la transparence des procédures et le respect des droits des PPSMJ.
Ils contribuent à clarifier les interventions des personnels d’insertion et de probation et participent à la visibilité
et à la reconnaissance de leurs savoir-faire.
Outre l’information du magistrat mandant, les rapports de fin de mesure sont destinés à faire le point avec la
personne suivie et constituent un bilan de son évolution globale.
Les rapports et enquêtes sont validés par l’encadrement avant d’être transmis exclusivement via APPI.
VII - Agir dans un cadre pluridisciplinaire
La responsabilité partagée des acteurs du service public pénitentiaire en matière d’insertion des PPSMJ nécessite
de clarifier le rôle spécifique du SPIP dans certains domaines, afin de garantir une cohésion et une harmonisation
des pratiques.
Le parcours d’exécution de peine (PEP).
IL doit devenir plus largement, tant en milieu ouvert qu’en milieu fermé, le moyen de structurer le parcours
d’exécution de peine des personnes condamnées par une prise en charge globale et pluridisciplinaire.
En établissement pénitentiaire, la mise sa mise en œuvre implique la construction pluridisciplinaire d’un
parcours de détention
Le repérage de l’illettrisme et l’enseignement.
En matière de lutte contre l’illettrisme en milieu fermé, les SPIP agissent en liaison avec les enseignants
rattachés à l’établissement concerné.
Ils participent au repérage des illettrés et les incitent à participer aux activités scolaires permettant d’acquérir une
maîtrise des compétences de base.
En milieu ouvert, le service doit être attentif à veiller au repérage des personnes en situation d’illettrisme.
L’insertion professionnelle.
Les personnels d’insertion et de probation contribuent au classement des personnes détenues (dont la
responsabilité incombe au chef d’établissement) en donnant un avis circonstancié en commission
pluridisciplinaire.
L’action culturelle et socio-culturelle.
Le SPIP est chargé de développer les activités culturelles et socio-culturelles.
En établissement pénitentiaire, il en élabore la programmation avec l’appui des services et partenaires
compétents, et le cas échéant, des opérateurs culturels. Il conventionne avec les partenaires, recherche les
financements et évalue les actions entreprises.
L’éducation à la santé.
La conception, la programmation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des actions d’éducation pour la santé
sont de la responsabilité pleine et entière des UCSA, Cependant, le SPIP peut s’investir directement dans le
pilotage d’actions d’éducation pour la santé dès lors qu’elles sont actées et identifiées dans ses objectifs, après
validation de l’UCSA, responsable de la programmation générale.
L’accès au(x) droit(s).
Afin de permettre l’accès des personnes incarcérées aux dispositifs d’information juridique de droit commun, des
points d’accès au droit (PAD) ont été mis en place dans les établissements pénitentiaires.
70
En lien avec le conseil départemental de l’accès au droit (CDAD), le SPIP est l’acteur central du dispositif,
garant de la complémentarité des prestations des divers intervenants.
La prospection partenariale.
La construction et l’animation d’un réseau partenarial sont les outils privilégiés de la mise en œuvre de la
politique d’insertion au profit des PPSMJ. Un partenariat, structuré, diversifié et adapté aux profils et aux
problématiques sociales des personnes suivies par les SPIP, permet de mener une politique de préparation à la
sortie, de développement des aménagements de peine et des alternatives à l’incarcération.
Les partenaires publics.
Le partenariat avec les services déconcentrés de l’État et les collectivités territoriales doit être particulièrement
soutenu.
Il n’appartient pas aux SPIP de se substituer aux services de droit commun mais, avec le soutien des directions
interrégionales des services pénitentiaires, de veiller à l’inscription des PPSMJ dans les actions des services locaux, départementaux ou régionaux compétents pour l’accès au logement, à l’emploi, à la formation
professionnelle, aux soins, aux actions culturelles, sportives, etc.
Les partenaires privés.
Les partenaires privés, qu’ils soient de type associatif ou groupements privés, viennent en appui des SPIP dans le
cadre des prises en charge (formateurs, enseignants, visiteurs de prison, etc.).
L’inscription des SPIP dans le réseau de prévention de la délinquance.
De par sa connaissance des PPSMJ, le DSPIP (ou son représentant) :
participe aux dispositifs territoriaux de concertation (comité départemental de sécurité, conseil départemental de prévention de la délinquance, d’aide aux victimes et de lutte contre la drogue, les
dérives sectaires et les violences faites aux femmes ainsi qu’aux conseils locaux de sécurité et de
prévention de la délinquance) ;
collabore à l’élaboration et à l’animation des contrats locaux de sécurité qui, aux termes de la circulaire interministérielle du 4 décembre 2006, constituent le volet « prévention et citoyenneté » des contrats
urbains de cohésion sociale (CUCS)
fait des propositions et donne son avis au procureur de la République à l’occasion de la consultation, par
le préfet, sur le plan départemental de prévention de la délinquance ;
propose et coordonne la mise en place de dispositifs participant à la prévention (par exemple dispositifs
de préparation à la sortie, mise en place de groupes de parole et de programmes, etc.) notamment
lorsqu’ils sont susceptibles de bénéficier de financement du fonds interministériel de prévention de la
délinquance (FIPD).
2 – CARACTERISTIQUES DE LA VIE DE LA STRUCTURE
Le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation a été créé par le décret numéro 99-276 du 13 avril 1999
modifiant le code de procédure pénale et portant création des S.P.I.P, paru au Journal Officiel du 14 avril 1999.
Objectifs généraux.
Agir dans le cadre d’un mandat judiciaire intégrant le respect des obligations.
Faire des propositions d’aménagement de peine.
Favoriser l’accès des PPSMJ aux politiques publiques.
Etre en expertise pour une prise en charge adaptée et individualisée.
D’inscrire le service durablement dans les dispositifs dans lesquels il est acteur et partenaire.
De veiller au suivi des conventions et protocoles établis avec les institutions et partenaires associatifs de
Lot et Garonne.
71
Inscrire l’AP dans des partenariats visant des actions d’insertion dans la durée,
De trouver dans le cadre général de l'action publique la place qui est la sienne, qui correspond à sa
spécificité et à son domaine d'expertise au croisement de l’action sociale et du champ judiciaire.
Antenne 1
Depuis juin 2009, une structure immobilière adaptée qui répond aux normes de sécurité et propose des surfaces
suffisantes pour accueillir les actions collectives qui entrent dans les missions des SPIP est à notre disposition.
Antenne 2
Les bureaux sont situés dans le bâtiment d’entrée du centre de détention.
Si la surface mise à disposition est suffisante, il faut constater l’état général de vétusté des locaux ainsi que des
problèmes de maintenance qui peuvent affectés la sécurité des personnel.
Toutes les mesures pour lesquelles le SPIP 47 est saisi sont mises en œuvre dans le cadre d’un suivi différencié
déterminé après une période de 4 mois d’observation qui assurent l’effectivité des obligations particulières
décidées par les juridictions dans le cadre d’une individualisation du parcours d’exécution de la peine.
Début 2012 ce dispositif a évolué vers le DAVC dans le cadre de la généralisation de cet outil par la DAP.
3 – ANALYSE DE LA POPULATION PRISE EN CHARGE
Effectif de la PPSMJ
Antenne
Entrants ou début
de mesure
Sortants ou fin
de mesure
Mesures en cours
CD 162 195 264
MA 540 541 177
MO 1325 1243 1391
Total 2 037 1 979 1 832
Total mesures en cours
+ mesures terminées (fin
2011)
3 811
72
Type de mesure ou
d'intervention
En MO
Nbre de
personnes
723-15 CPP 118
AJOURNEMENT MAE 2
CONTRÔLE JUDICIAIRE 6
INTERDICTION SÉJOUR 9
LIBÉRATION CONDITION. 37
PLACEMENT EXTÉRIEUR 5
PLACE. SURV JUD (PSJ) 1
PLAC SURV JUD APRES LIB (SJL) 3
PLACT SURV ELECT (PSE) 76
SUIVI SOCIO JUDIC. (SSJ) 48
SURSIS MISE À ÉPREUVE 1 046
SURSIS TIG 185
TRAVAIL INTÉRÊT (TIG) 170
TRAVAIL NON RÉMUNÉRÉ 61
Somme: 1 767
Ressources
Salarié ASSEDIC RSA AAH Retraite Ressources
Autres
Sans
ressources
Mesure de
protection
34,36% 9,50% 13,64% 6,33% 4,52% 8,29% 16,05% 1,21%
Le total du tableau ci-dessus est de 93,90 %, pour 6,10 % du panel cette donnée n’a pas été renseigné.
73
4 – MOYENS
MOYENS HUMAINS ET ETP
Les personnels.
Le service est composé de 27 personnes représentant 25,30 équivalents temps plein.
18 agents sont des personnels d’insertion et de probation (PIP)
01 assistante sociale
04 personnels administratifs,
01 personnel de surveillance
01 Directeur d’insertion et de probation
01 Chef de service pénitentiaire d’insertion et de probation
01 Directeur fonctionnel des services pénitentiaires d’insertion et de probation
L’équipe de direction est constituée de 4 personnels.
Un DFSPIP.
Un Directeur d’insertion et de probation, adjoint du directeur et chef d’antenne.
Un CSIP en poste sur l’antenne depuis septembre 2011.
Une Secrétaire Administrative en charge des RH et de la gestion financière.
74
42 – MOYENS BUDGETAIRES – ANNEE 2011
Fonctionnement Dépenses
Locaux (entretien, location, nettoyage…) 155 342
Matériels et fournitures (achat et entretien) 8 347
Énergie 8 292
Affranchissement et télécommunication 18 218
Informatique 1 380
Parc automobile (location, entretien, carburant.) 11 507
Frais de déplacement et de changement de résidence 9 217
Insertion 81 809
Éducation santé 5 500
Total 299 612
Budget de fonctionnement
Matériels et
fournitures (achat
et entretien)
3%
Informatique
0%
Parc automobile
(location,
entretien,
carburant..)
4%
Frais de
déplacement et de
changement de
résidence
3%
Affranchissement
et
télécommunication
6%
Énergie
3%
Locaux (entretien,
location,
nettoyage…)
53%
Insertion
28%
75
Répartition départementale du budget d’insertion.
Action socio-éducative 21 042
Lecture / Bibliothèque 4 390
PPR 5 710
Indigence 3 698
Préparation à la sortie 28 432
Placements extérieurs 238
TIG 1 280
Prise en charge collective 5 510
Actions de réinsertion 6 720
Supervision 4 789
Total 81 809
Budget d'insertion
Lecture /
Bibliothèque
5,4%
PPR
7,0%
Action socio-
éducative
25,7%
Indigence
4,5%
TIG
1,6%
Prise en charge
collective
6,7%
Actions de
réinsertion
8,2%
Supervision
5,9%
Placements
extérieurs
0,3%
Préparation à la
sortie
34,8%
76
43 – MOYENS INFORMATIQUES
Antenne 1 : 21 postes
Antenne 2 : 7 postes
3 portables pour les permanences extérieures
44 – LOCAUX
Antenne 1 => 700M² + 60M² (prêt de du local par la mairie depuis 10 ans) + 30 M² (anciens locaux de l’antenne
du SPIP sur cette ville)
MA => 15 M²
Antenne 2 => 120 M²
Total => 970 M²
HYGIENE :
POUR L’ANTENNE 1 :
RAS
Les locaux actuels sont aux normes et proposent des conditions de travail parfaitement adapté
POUR L’ANTENNE 2 :
Les bureaux (4) sont situés dans le bâtiment d’entrée du centre de détention.
Si la surface mise à disposition est suffisante, il faut constater l’état général de vétusté des locaux.
Locaux ancien et sales.
Une indispensable réfection générale des locaux est à prévoir.
77
45 – INFRASTRUCTURE ET SECURITE
Eléments de sécurité
Antenne 1 :
2 issues de secours
4 caméras de surveillance.
L’accès à la porte d’entrée est sécurisé.
4 d’extincteurs.
Le plan d’évacuation est affiché.
Le contrôle électrique a été fait par l’Apave.
Alarme portative individuelle reliée à un central SECURITAS
Antenne 2 :
1 issue de secours
1 extincteur.
Le plan d’évacuation est affiché.
Divers :
Les locaux d’archivages sont mal adaptés, insuffisants et ne sont pas aux normes incendie sur l’antenne 2
46 – DEGRE D’ORGANISATION DE LA STRUCTURE
Engagements de service
Réactualisés en 2010 avec la maison d’arrêt en 2009 pour le CD.
En cours de réactualisation pour les 2 établissements => actuellement à la signature des CE
Conventions
50 conventions signées entre le SPIP et divers organismes (mairies, gendarmerie, services de l’état, CAF,
associations…) couvrant l’ensemble des secteurs de l’activité socio économique.
47 – L'ENVIRONNEMENT ET LES PARTENARIATS DE LA STRUCTURE
L'environnement géographique :
Antenne 1 se trouve en périphérie du centre ville et est facilement accessible, elle est desservie par des
78
transports en commun.
L'environnement économique :
Le département occupe 13% de la surface régionale.
Sa taille modeste, 5.400 km2, le place au 65e rang des départements de l'Hexagone.
C’est un territoire peu urbanisé avec un seul pôle de plus de 30.000 habitants et deux pôles secondaires, de 23 470 habitants et de 17 320 habitants. Le reste de l’espace est essentiellement de type rural. La densité de
population, de 60 habitants au km2, est inférieure à la densité régionale (77).
Le vieillissement de la population se poursuit. L'âge moyen est passé de 41,9 ans à 43,4 ans depuis 1999. La
part des personnes âgées de plus de 60 ans s’élève à 28,6% de la population.
Le département regroupe 186.500 foyers fiscaux. Près de 55% ne sont pas imposables, soit la proportion la plus
forte parmi les départements aquitains.
La moitié des ménages déclare un revenu de moins de 15 600 euros. Ce niveau médian de revenu est le plus
faible de la région et nettement inférieur à la moyenne métropolitaine (17.500 euros).
5 – ELEMENTS DE PROSPECTIVE
Ce qui, au regard des éléments présentés dans les paragraphes précédents, constitue la problématique spécifique de la structure. (Ex : une marge de progrès identifiée pour le bâti peut permettre d'investir dans la relation avec les usagers externes). L'objectif est de permettre une mise en synergie des différentes opportunités.
79
51 – ECART ENTRE LA SITUATION ACTUELLE ET LA SITUATION CIBLE.
L’ensemble des missions est assuré tant en MO quant MF.
Sont mis en œuvre pour répondre aux missions dans le cadre des politiques de la DAP :
Suivi différencié (depuis 2007)
PPR (depuis 2008)
Groupe de parole (depuis 2008)
Utilisation systématique d’APPI
Une participation soutenue aux réunions intra et extra pénitentiaires
Mise en œuvre des dispositifs SEFIP et PSAP (sans résultat opérationnel puisqu’une opposition du parquet à
ces mesures)
Convention départementale avec le secteur psychiatrique de l’hôpital public pour une prise en charge
coordonnée des PPSMJ dans ce type de problématique (en cours, lettre d’intention signée par les deux
directions).
Pas d’écart sensible à noter, les missions sont assurées, les politiques prioritaires de la DAP sont déclinées et
expliquées localement.
52 – ELEMENTS DE PROSPECTIVE INTERNE (POINT FORTS / A AMELIORER)
POINTS FORTS
une organisation écrite dans le cadre d’un organigramme
des délégations écrites au DIP et au CSIP
une programmation des objectifs sur l’ensemble de l’année dans une organisation si nécessaire évolutive.
un calendrier opérationnel d’action qui prend en compte les réalités quotidiennes.
un dialogue régulier et organisé avec les juridictions
une l’organisation de binôme de PIP qui permet la continuité du service
présence des personnels dans les instances institutionnelles intra et extra pénitentiaires
une politique soutenue de conventionnement avec les partenaires
une information régulière des partenaires sur les évolutions de l’AP
Une mobilisation des PIP sur les dispositifs collectifs.
groupes de parole et autres qui inscrivent le service dans une dynamique de changement des pratiques
conforme aux orientations de la DAP.
accompagnement des PIP dans des actions de formations dédiées et / ou obligatoires in situ.
80
l’animation de 2 groupes de parole en 2011 (3 sont programmés actuellement pour 2012)
mise en œuvre de programmes collectifs centrés sur les principales problématiques identifiées chez les
PPSMJ (Alcool, violence, citoyenneté, addictions, …..)
L’organisation depuis plusieurs années d’un dispositif de suivi différencié initié par une période
d’évaluation en début de mesure.
Constitue un atout méthodologique déjà acquis dans le cadre de la mise en œuvre du DAVC
Permet d’envisager sans difficultés majeures la transition vers la segmentation et un dispositif d’enquête /
évaluation autonome.
Un effort d’innovation des méthodes d’intervention depuis 5 ans
Par une mobilisation des partenariats sur des actions nouvelles
Par une explication des changements organisationnels aux juridictions
Par une implication forte dans les processus de changement
Par une amélioration des procédures internes.
Une charte des temps opérationnelle.
Par un travail d’information et de pédagogie
Par une consultation individuelle des personnels (2010)
Par le contrôle régulier de son respect.
POINTS A AMELIORER
Antenne 1
Le déficit en personnel administratif handicape la construction d’une organisation administrative séparant
clairement l’ensemble des tâches affectées à chaque agent.
Il sera donc nécessaire de planifier, de rationaliser les actes professionnels et enfin de clarifier et structurer les
missions prioritaires des PA.
De même il est nécessaire de réfléchir aux modalités d’accueil des publics qui actuellement est fait par un
système d’interphonie qui si il présente des avantages en matière de sécurité est faiblement opérationnel en
matière de relation humaine.
Antenne 2
L’isolement de l’Adjoint administratif est un inconvénient pendant les périodes de congés puisque
sans possibilité de relais sur les tâches urgentes
Il faudra favoriser l’utilisation des moyens informatiques permettant la délocalisation de certaines taches,
organiser des réunions de coordination et compléter les formations aux suites bureautiques & Internet
Toutes antennes.
81
Difficulté de l’appropriation des outils à visée criminologique par les PIP.
Il faut noter que nous ne sommes pas ici face à un refus mais à une difficulté méthodologique qui doit être
surmonté par des actions pédagogiques :
1/ Diagnostiquer les résistances aux changements et repérer les déficits de connaissances
2/ Développer des actions de formation spécifiques collectives ou individuelles de préférence in situ pour
favoriser une dynamique de groupe
3/ Evaluer l’impact des actions de formation sur les pratiques professionnelles
53 – ELEMENTS DE PROSPECTIVE EXTERNE (POINTS FORTS / A AMELIORER)
POINTS FORTS :
Un repérage du service par les partenaires institutionnels & associatifs.
Par des actions de communication sur les actions du service
Par une implication dans les dispositifs locaux liés à l’insertion économique, sociale, professionnelle et
sanitaire.
Ces efforts ont permis de d’inscrire le SPIP au niveau départemental comme un partenaire reconnu, présent dans
tous les secteurs ou il est nécessaire d’affirmer la présence de l’AP (contrat de ville, C.I.S.P.D, dispositifs
d'insertion ou à vocation sociale, C.L.S, FIPD….
Dans le cadre du CISPD de l’antenne 1 :
Par le pilotage d’un groupe de travail sur des actions en direction des 18/25 ans avec 3 projets principaux :
1. Mise en place d’un conseil mission locale / justice à temps plein sur les publics pénitentiaires
(cofinancement SPIP/CISPD).
2. Création de postes de TIG sur la communauté d’agglo.
3. Création d’un chantier école dédié partiellement aux publics pénitentiaires.
Dans le cadre du CISPD :
Par une participation active au diagnostique en cours.
En effet si la gendarmerie et la police apportent par leur connaissance du terrain des éléments de compréhension
de l’organisation du passage à l’acte le SPIP est à même de produire une analyse des éléments comportementaux
qui favorise l’acte délinquant. De même la connaissance socio-démographique des publics est dans ce cadre un
élément d’expertise.
A AMELIORER
recherche de partenariats innovants dans le cadre des TIG.
trouver une meilleure intégration dans les dispositifs pilotés par la Préfecture.
82
ANNEXE 4
PLANS D’OBJECTIFS PRIORITAIRES DE SPIP – ANNEE 2013
Le POPS constitue une déclinaison annuelle du DOS et implique une priorisation des objectifs à conduire
pour l’année N+1.
Ordre
de
priorité
Orientations
nationales
stratégiques
suivies
Objectifs appliqués à la
structure (y compris
objectifs intermédiaires
permettant d’atteindre les
orientations fixées)
Eléments de contexte à prendre en
compte (points forts, points faibles,
moyens) Indicateurs
1
Prévenir la
récidive et
accompagner
les PPSMJ
- être force de
proposition en matière
d’aménagement de
peines : LC, PE, PSE,
SL.
- utiliser le poste de
placement extérieur
soin négocié courant
2012
- œuvrer pour le
développement des
peines ab initio (PSE,
semi liberté, sans
décerner un mandat
de dépôt)
Points forts :
Présence sur le département :
- d’un quartier semi liberté de 30
places,
- d’un CSL de 40 places,
- d’un quartier « nouveau
concept »
- de partenaires pour l’exécution
des placements extérieurs
(HORIZON)
Points faibles :
- peu de structures capables de
mettre à disposition des places
de placement extérieur
- des textes qui freinent le
prononcé des placements
extérieurs probatoires
- les enquêtes 723-15 émanant du
TGI ne sont pas confiées au
SPIP
Moyens :
- 17 places de placements
extérieurs
- 1 partenariat de qualité mais
insuffisant en nombre
- Nombre
d’aménageme
nts de peine
par le SPIP
- Nombre de
personnes
orientées vers
un placement
extérieur
« soin »
2
Améliorer la
continuité de
la prise en
charge de la
PPSMJ du
MF au MO
- conclure un protocole
avec les services de la
PJJ afin d’articuler le
suivi mineur / majeur
des personnes
condamnées à un
SME
- ouverture par le SPIP
des mesures 741-1 sur
le logiciel APPI
Points forts :
- un personnel de secrétariat
dédié à l’ouverture des dossiers
741-1, un contact partenarial
avec le SAP.
Points faibles :
- absence des documents
indispensables lors du premier
entretien en MO
- greffes des établissements non
mobilisés
- JAP peu investis
Moyens :
- prévoir une réunion partenariale
avec le SAP et le SPIP milieu
fermé « orienteur »
- Nombre de
dossiers pour
lesquels les
pièces judiciaires
sont
parvenues
dans les
services au
jour de la
convocation
- Nombre de
dossiers
affectés dans
les 8 (SSJ encourus) ou
30 jours
3
Favoriser les
conditions
d’insertion
professionnel
le des
PPSMJ
- développer le
partenariat en matière
de recherche emploi
pour tous les
aménagements de
peine
- participer activement
à l’élaboration du
plan local de
Points forts :
- 1 cadre très mobilisé sur cette
thématique
- partenariat financier renouvelé
avec la DIRECCTE
- des partenaires mobilisés pour
cette thématique
Points faibles :
- Nombre
d’aménageme
nts de peines
proposés
avec :
recherche
emploi
83
formation sur les trois
établissements seine-
et-marnais
- œuvrer à la
reconduction de la
validation des acquis
et expérience sur le
centre de détention
- créer une dynamique
partenariale avec les
partenaires de
l’insertion
professionnelle en
direction des publics
justice relevant de
l’incarcération ou du
milieu libre
- personnels d’insertion recentrés
sur le cœur de métier
- SPIP non conviés aux réunions
régionales réunissant
groupements privés et
établissements sur une question
où ils sont partenaires
incontournables
- formation des agents du service
public à améliorer sur ladite
question
Moyens :
- Participation financière du SPIP
et de la DIRRECTE
- Prise en charge totale par la
DIRRECTE du financement de
l’association partenaire recrutée
pour la VAE.
- Nom de
PPSMJ
incarcérées
4
Améliorer la
démarche
globale de
prévention
des risques
professionnel
s et des
conditions de
travail
Mesurer les risques liés à
l’hygiène et à la sécurité pour
les agents :
- en matière d’incendie
- en matière de secours
- au plan alimentaire
Exercices incendie :
Points forts :
- fiches de procédures actualisées
et diffusées sur les 3 antennes
du SPIP
- des exercices d’évacuation
possibles dès 2013
Points faibles :
L’antenne occupe les 2ème
et 3ème
étages
d’un immeuble en copropriété. Pas de
report sonore de l’alarme incendie aux
étages. Pas d’exercice commun
d’évacuation. Pas trace pour le moment
des clefs de réarmement de l’alarme
incendie.
Moyens :
Problème signalé au syndicat de
copropriété par courrier. Si les clefs de
réarmement ne sont pas retrouvées, il
appartiendra au SPIP d’installer un
nouveau système d’alarme.
Assistance / secours aux personnes :
Point fort :
Installation d’un défibrillateur par
antenne.
Point faible :
Manque de formation des personnels.
Moyens :
Formation prioritaire pour les agents
nouvellement affectés
Hygiène alimentaire
Point fort :
Cuisines équipées à disposition des
personnels.
Point faible :
Faible mobilisation pour leur entretien.
Moyens :
Conditionner le renouvellement des
appareils électro-ménagers au respect
des règles régissant la vie en
collectivité (point mis à l’ordre du jour
du prochain CT de janvier).
Nombre d’exercices
d’évacuation
réalisés par antenne
et par an.
Nombre d’agents
formés en 2013
Questionnaire de
satisfaction auprès
des personnels des antennes
.
84
ANNEXE 5
DISP de : DPIPPR PMJ Fiche N° 13
Objectif de performance du PAP 2013
Action 1 : Garde et contrôle des personnes placées sous main de justice
Objectif stratégique national Prévenir la récidive et accompagner les PPSMJ
Indicateur Sans objet dans le PAP 2013
Sous direction responsable du PAP : SD/SD5/CdG
Objectif national intermédiaire : Prévenir la récidive
Description de l'objectif intermédiaire
Prévenir la récidive La finalité de l’action des SPIP est la prévention de la récidive. Dans ce cadre, les services de l’administration pénitentiaire développent plusieurs actions nouvelles, notamment tournées vers
une prise en charge collective des personnes placées sous main de justice (PPSMJ). Un « programme de prévention de la récidive» consiste à réunir un groupe de condamnés
présentant une problématique commune liée au type de délit commis pour, en s'appuyant sur la dynamique du groupe et sur l'utilisation d'outils pédagogiques, faire réfléchir les participants sur les conséquences de leur conduite, les amener à mieux se connaître et leur donner la possibilité
d’adopter des comportements pro sociaux. Le groupe se réunit sur plusieurs séances. Les programmes de prévention de la récidive (PPR), élaborés dans ce cadre doivent désormais
être mis en œuvre sur la totalité du territoire pour permettre l’accès de toutes les PPSMJ à ces possibilités.
Indicateurs libellé de l'indicateur Unité
2013 2014
Prévision nationale
Cible nation
ale
N° 1 Nombre de SPIP ayant réalisé au moins deux PPR Nb 80 103
Service responsable :
Précisions méthodologiques (définition, calculs, sources des données et fréquence...)
Indicateurs Méthode de calcul
85
N° 1
La donnée de base correspond aux SPIP qui ont organisé au cours de l’année écoulée deux PPR ou plus. Les programmes doivent avoir débuté au cours de la période concerné mais peuvent ne pas être achevés au cours de cette période.
Tous les PPR sont pris en compte qu’ils soient à destination d’un public suivi en milieu ouvert ou en milieu fermé, quelle que soit leur thématique, qu’ils soient financés ou non dans le cadre du
Comité de Pilotage national. Mode de calcul :
Nombre de SPIP ayant organisé au moins deux PPR au cours de l’année écoulée.
Valeurs données aux indicateurs nationaux intermédiaires suivis par les DISP
Description de l'objectif opérationnel
Indicateurs libellé de l'indicateur et précisions méthodologiques Unité
2013 2014
Prévision
DISP
Cible
DISP
N°1 Nombre de SPIP ayant réalisé au moins deux PPR Nb 7 9
Service responsable :
Informations complémentaires relatives au suivi des indicateurs nationaux intermédiaires (localisation,sources des données et fréquence...)
Indicateurs nationaux intermédiaires suivis par la DISP
N°1 En 2012, 6 SPIP ont réalisé ou ont prévu de réaliser 2 PPR. La mise en œuvre de 2 PR par
SPIP nécessite de bien maitriser en amont le dispositif et la montée en charge se fait par étape.
86
ANNEXE 6
Fiche de présentation d’action
Année Domaine de l’action Lieu de l’action
2012 Exécution de peine MO
Descriptif de l’action
Faciliter l’exécution d’une peine : TIG
Identification des besoins Objectif(s)
Obtention du certificat médical
Mobilité (trajet domicile/lieu TIG) Vêtements professionnels (dont de sécurité)
Alimentaire (prise en charge des repas du
midi)
Permettre l’exécution du TIG en conformité
avec les textes
Modalités de mise en œuvre
Moyens Synergie avec d’autres activités
ou partenaires
Difficultés prévisibles /
Observations
Règlement des honoraires du
médecin de son choix
Secours financiers
Délivrance de tickets service
Les associations susceptibles
d’intervenir dans le domaine de la
mobilité des personnes
Peu d’association qui agissent
dans le domaine de la mobilité
Faiblesse des transports en
commun
Public visé Nb de personnes
concernées Budget
PPSMJ Environ 30
Soit un total de : 2000 €
Calendrier de mise en œuvre Responsable de l’action Opérateur(s)
Année civile SPIP
Modalités d’évaluation et/ou de suivi
En cours et en fin de prise en charge
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Fiche de présentation de l'action Année Domaine de l'action Lieu de l'action
2012 Exécution des Peines PEP MO
Descriptif de l'action
Groupe à visée pédagogique « alcool et soin »
Identification des besoins Objectifs
60% du public suivi en milieu ouvert est condamné pour CEA
Assurer une information auprès des condamnés pour CEA sur l'obligation de soin et l'alcool
Favoriser une démarche de responsabilisation
favoriser une démarche de soin pour les détenus souffrant d'addiction à l'alcool
Modalités de mise en oeuvre
Moyens Synergie avec d'autres activités Difficultés
prévisibles/observations
Groupe à visée pédagogique
PEP Absence des condamnés
manque de locaux
Public visé Nb de personnes concernées Budjet
Personnes condamnées pour CEA avec obligation de soin
60 2200
Calendrier de mise en oeuvre Responsable de l'action Opérateur
Janvier à Décembre SPIP
SPIP
ANPAA
Gendarmerie
Modalités d'évaluation et/ou de suivi
Nombre de personnes ayant participé à l'action
Auto- évaluation
88
Fiche de présentation d’action Année Domaine de l’action Lieu de l’action
2012 Préparation à la sortie MA
Descriptif de l’action Information sur les objectifs
Mission locale Accompagnement professionnel
Identification des besoins Objectif(s)
Besoins d'orientation en formation qualifiante Bilan professionnel et aide à la recherche
d'emploi Développer une autonomie Besoins d'informations sur les Missions
locales
Construire un parcours de formation Préparer à la démarche professionnelle Donner des informations sur les services
proposés par les Missions locales favoriser les aménagements de peine
Modalités de mise en œuvre
Moyens Synergie avec d’autres activités Difficultés prévisibles /
Observation(s)
Un conseiller Mission locale
Réunions d'information collective
et entretiens individuels
ULE RLFP
Public visé Nb de personnes concernées Budget
18/25 ans (+/- 50PPSMJ) 50 8450
Calendrier de mise en œuvre Responsable de l’action Opérateur(s)
Janvier 2012
– Décembre 2012
SPIP
Mission Locale
Modalités d’évaluation et/ou de suivi
Réunion de concertation (2 /an) Nombre de PPSMJ concernée par le dispositif Nombre d’orientations effectuées
89
Fiche de présentation de l'action Année Domaine de l'action Lieu de l'action
2012 Programme de prévention de la
récidive
MO et MF
Descriptif de l'action
Groupe de parole à destination des conjoints violents
Identification des besoins Objectifs
60 condamnés suivis dans ce cadre sur le département
absence de réponse adaptée à la problématique
Amener une réflexion et une modification des comportements violents
favoriser l'accès au soin et ou à la médiation
Modalités de mise en oeuvre
Moyens Synergie avec d'autres activités Difficultés prévisibles
parole
absences des participants
Public visé Nombre de personnes concernées Budget
Les condamnés pour violences
conjugales (MO et MF) 20 PPSMJ 3000 euros
Calendrier de mise en oeuvre Responsable de l'action Opérateur
Année civile
SPIP/Psychologue
Modalités d'évaluation et/ou de suivi
Taux de présence, évolution du positionnement par rapport au passage à l'acte, à la victime
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ANNEXE 7
Forces et faiblesses de l’approche « production » et de l’approche « finalités »
PRODUCTION FINALITES
FORCES
Permet d’obtenir des résultats clairs et
mesurables, définis par des indicateurs de
qualité et de respect des délais. On peut sans
conteste lier ces indicateurs à la capacité d’une
organisation et de sa direction à mener à bien
une approche « sans excuse » de la
responsabilisation en fonction des résultats,
plutôt qu’en fonction des ressources.
Description de résultats en vue d’un but
final, prenant en compte un point de vue
plus large et à plus long terme. Elles
permettent de dynamiser ou motiver le
personnel, tout en restant suffisamment
vague pour ouvrir sur des collaborations
extérieures.
FAIBLESSES
Il est possible que l’attention portée aux seuls
objectifs de production amène à se focaliser sur
les seuls produits facilement mesurables et
contrôlables. S’il y a ainsi « déplacement des
objectifs », la production risque de devenir la
finalité, aux dépens de réalisations à long terme,
plus essentielles.
Les finalités, si elles sont trop
grossièrement définies, risquent de signer
tout et n’importe quoi, avec des résultats
difficiles – voire impossibles – à mesurer.
Les déclarations sur les objectifs généraux
peuvent être de purs écrans de fumée,
destinés à empêcher des évaluations de
performance.
Source : Gestions publiques en revues : quels dirigeants publics pour demain ?, IGPDE, avril 2009, n°14,
p. 85
91
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE…………………………………………………………………………….6
GLOSSAIRE…………………………………………………………………………….7
INTRODUCTION……………………………………………………………………...10
PARTIE I - L’inscription progressive d’une nouvelle culture managériale en
SPIP…………………………………………………………………………………….15
Chapitre I - De la genèse d’une nouvelle pratique managériale à sa diffusion au
sein des SPIP…………………………………………………………………………..15
I- Le MPO ou l’impulsion d’une logique gestionnaire structurant les objectifs
des SPIP…………………………………………………………………….15
II- Les nouvelles règles de responsabilisation dans le pilotage des moyens
induites par le Management par Objectif…………………………………..24
Chapitre II - L’apport incontesté du Management Participatif Par Objectif,
comme vecteur de performance au sein des SPIP…………………………………..32
I- Le MPPO, un levier de performance collective………………………...32
II- L’apport du MPPO en matière de conduite du changement au sein du
service……………………………………………………..……………37
PARTIE II – La nécessaire évaluation de l’activité des SPIP, induite par le
MPO……………………………………………………………………………………41
92
Chapitre unique - Les enjeux d’une communication sur les résultats des actions
menées par les SPIP…………………………………………………………………...41
I- L’importance d’une communication interne sur le degré d’atteinte des
objectifs…………………………………………………………………….41
A- Un retour escompté dans l’intérêt du service………………………41
B- Une évaluation annuelle individualisée des objectifs assignés aux
CPIP………………………………………………………………..43
II- La visibilité externe de l’activité du SPIP, portée par une politique de
communication diffuse …………………………………………………….46
A- La communication avec les autorités judiciaires mandantes……….47
B- La communication avec les partenaires institutionnels et
associatifs…………………………………………………………...50
CONCLUSION………………………………………………………………………..52
LEXIQUE……………………………………………………………………………...53
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………56
TABLE DES ANNEXES……………………………………………………………...61
TABLE DES MATIERES…………………………………………………………….91
RESUME
L’Administration pénitentiaire doit rendre compte de son action et de son organisation
interne auprès de la société. Si les principes fondateurs de continuité, de solidarité, de
neutralité politique, et de sécurité de l’emploi ne sont pas questionnés, nos concitoyens
estiment qu’ils ont un droit de regard sur l’emploi des deniers publics. Les Services
pénitentiaires d’insertion et de probation ne peuvent faire l’économie des
transformations inhérentes à « la nouvelle gestion publique ».
Ces nouveaux impératifs de modernisation et de performance, en s’imposant aux DPIP
de manière incontournable, sont donc autant de données à prendre en compte dans le
cadre de la gestion de service des SPIP. Dans ce contexte, le rôle de DPIP s’avère
majeur.
La mise en œuvre de la LOLF conduit à promouvoir une nouvelle culture managériale,
plus responsable et évaluable. Cette réflexion nous incite à mesurer à quel point il faut
faire montre de courage, de volonté et de détermination pour y parvenir. Le temps,
l’intelligence collective et l’énergie déployée sont de précieux alliés dans ce processus
de modernisation continu.
L’enjeu pour les SPIP est aujourd’hui de poursuivre les efforts engagés, pour ne pas
cesser de progresser. En cette période de difficultés budgétaires, le pilotage impose des
arbitrages rigoureux. Dans cette perspective, le directeur pénitentiaire d’insertion et de
probation se doit d’assurer, d’assumer et de rassurer, tant ses collaborateurs, ses
partenaires institutionnels que les autorités judiciaires. Les objectifs ne rendent certes
pas compte de la réalité de la mission de prévention de la récidive et d’insertion qui
incombe aux SPIP, ils les rendent simplement réalistes l’œuvre à entreprendre pour y
parvenir.
Mots clés : Efficience, performance, évaluation, responsabilité, qualité