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Intervention de Roger Genet, directeur général pour la recherche et l’innovation Cérémonie de signature de la convention « HAL» Académie des sciences, 2 avril 2013 Monsieur le président de l’Académie des sciences (Philippe Taquet), M. le vice président, Monsieur le secrétaire perpétuel, Monsieur le président de l’OPECST, Mmes & MM les académiciens, Mmes & MM les présidents et directeurs, Mesdames, Messieurs, cher(e)s collègues…. C’est un grand plaisir et un honneur pour moi d’intervenir ce soir devant vous au nom de Madame Geneviève Fioraso, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui malheureusement n’a pas pu se dégager et qui me charge de vous transmettre ses regrets. Merci monsieur le président de nous accueillir dans la Grande salle des séances de l’Académie des Sciences pour la signature de la nouvelle « Convention de partenariat en faveur des archives ouvertes et de la plateforme mutualisée HAL ». Ce lieu prestigieux et votre parrainage donnent tout son sens à cette cérémonie qui engagera la quasi-totalité des représentants de la recherche française. « L’information scientifique est un bien commun qui doit être disponible pour tous », disait notre ministre Geneviève Fioraso le 24 janvier dernier lors des journées sur les archives ouvertes organisées par l’association Couperin (dont je salue ici le président). De tous temps, en effet, le savoir n’a pu se transmettre, la science n’a pu progresser que grâce à l’écriture, nous disons aujourd’hui la publication, et par sa conservation. De tous temps, les savants ont aussi communiqué directement avec leurs pairs : les correspondances aujourd’hui publiées de Galilée, Newton, Darwin, Pasteur et de bien d’autres, nous en apprennent autant sur leurs découvertes, leurs doutes, leurs démarches, que les livres ou les communications savantes. Mais, au fil de l’histoire, le savoir, enjeu de pouvoir, est très souvent – trop souvent – resté le domaine réservé de quelques initiés. [Le libre accès : un enjeu mondial] 1

Discours Prononce Par Roger Genet Directeur General Pour La Recherche Et l Innovation

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Nous sommes runis ce soir, et nous nous en rjouissons, pour signer la nouvelle Convention de partenariat en faveur des archives ouvertes et de la plateforme mutualise HAL

Intervention de Roger Genet, directeur gnral pour la recherche et linnovation

Crmonie de signature de la convention HALAcadmie des sciences, 2 avril 2013

Monsieur le prsident de lAcadmie des sciences (Philippe Taquet),M. le vice prsident, Monsieur le secrtaire perptuel, Monsieur le prsident de lOPECST,Mmes & MM les acadmiciens, Mmes & MM les prsidents et directeurs, Mesdames, Messieurs, cher(e)s collgues.

Cest un grand plaisir et un honneur pour moi dintervenir ce soir devant vous au nom de Madame Genevive Fioraso, Ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche qui malheureusement na pas pu se dgager et qui me charge de vous transmettre ses regrets.

Merci monsieur le prsident de nous accueillir dans la Grande salle des sances de lAcadmie des Sciences pour la signature de la nouvelle Convention de partenariat en faveur des archives ouvertes et de la plateforme mutualise HAL . Ce lieu prestigieux et votre parrainage donnent tout son sens cette crmonie qui engagera la quasi-totalit des reprsentants de la recherche franaise.

Linformation scientifique est un bien commun qui doit tre disponible pour tous, disait notre ministre Genevive Fioraso le 24 janvier dernier lors des journes sur les archives ouvertes organises par lassociation Couperin (dont je salue ici le prsident).

De tous temps, en effet, le savoir na pu se transmettre, la science na pu progresser que grce lcriture, nous disons aujourdhui la publication, et par sa conservation. De tous temps, les savants ont aussi communiqu directement avec leurs pairs : les correspondances aujourdhui publies de Galile, Newton, Darwin, Pasteur et de bien dautres, nous en apprennent autant sur leurs dcouvertes, leurs doutes, leurs dmarches, que les livres ou les communications savantes. Mais, au fil de lhistoire, le savoir, enjeu de pouvoir, est trs souvent trop souvent rest le domaine rserv de quelques initis.

[Le libre accs: un enjeu mondial]Les temps ont chang! Les technologies numriques, lInternet et le Web ont rvolutionn en moins dune gnration nos modes de communication, les rendant instantans. Le libre accs linformation, sous toutes ses formes, bouleverse les fondamentauxdans toute la socit; il est devenu un enjeu mondial.

Pour les scientifiques que nous sommes, cest une rvolution dont limpact se mesure non seulement sur la faon de concevoir les changes et les travaux scientifiques, mais aussi bien videmment sur lensemble du systme traditionnel de publication et de consultation des revues.

Disposer de la bonne information, au bon endroit, au bon moment est devenu aujourdhui essentiel. Laccs et la diffusion en libre accs favorisent les contacts et partant la crativit, la coopration; il rtablit lgalit de traitement entre les chercheurs et entre les pays, du Nord comme du Sud. Cest pourquoi dbats et actions se multiplient avec pour objectifs de faire bouger les schmas traditionnels de ldition et de la diffusion des publications scientifiques, et de trouver un modle conomique quilibr et respectueux du travail de chacun, et en premier lieu des chercheurs.

Cette rvolution nous amne donc revisiter un systme de publication scientifique qui est aujourdhui fragilis, discut, voire contest. Le temps est donc venu de faire voluer le systme de la communication scientifique et dacclrer, la marche vers lOpen access.

Cest le sens des recommandations de la Commission Europenne, qui soulignait le 17 juillet dernier son soutien lOpen access, insistant sur le juste retour de lutilisation des fonds publics investis dans la recherche et sur la cohrence dune politique en Open access entre les membres de lUnion Europenne qui sera poursuivie dans le cadre du prochain programme cadre Horizon 2020.

La France sinscrit rsolument dans ce sens. Notre ministre, Genevive Fioraso, a affirm sans quivoque son soutien aux archives ouvertes et dcid de relancer et de promouvoir larchive ouverte nationale HAL, en lien avec les archives ouvertes dtablissements. Cette nouvelle dynamique se traduira par le pilotage partag de larchive national et va dans le sens que nous souhaitons tous dune gnralisation de laccs libre.

[La France parmi les pionniers avec HAL]HAL, lHyper Archive en Ligne, a t cr en 2001 et cest dabord au CNRS que nous le devons. Je crois pouvoir dire que le ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche a, depuis le dbut, cru en cette initiative et a apport son soutien constant au Centre pour la Communication Scientifique Directe, le CCSD, qui en a la charge et dont je veux ce soir saluer le travail de prcurseur; certains de ses fondateurs sont parmi nous ce soir, permettez moi de les saluer.

Lambition de ces fondateurs tait claire: faire de HAL un outil de communication scientifique directe au service de la communaut, dont le niveau scientifique des articles, valid par les pairs, soit conforme lexigence dexcellence scientifique.Ds lorigine, HAL est conue comme un rseau international, interconnecte, pour la partie sciences dures, avec la premire archive mondiale ArXiv, puis quelque temps plus tard, avec larchive de rfrence en sciences de la vie, Pubmed Central. Archive multidisciplinaire ouverte tous, HAL prserve toutefois les prrogatives des institutions via un systme de portails, de collections, qui a permis trs rapidement et de la faon la plus conomique qui soit, 80 de nos tablissements et universits de raliser au sein mme de HAL leur archive propre.

Cest donc avec un rel plaisir que je peux annoncer ce soir la cration partir du CCSD dune nouvelle unit mixte de service, qui runira aux cts du CNRS, lINRIA, partenaire enthousiaste des dbuts de HAL et un des premiers signataires du protocole de Berlin, et le PRES de Lyon, reprsentant lensemble des universits.

[Convaincre les chercheurs]Aujourdhui classe 10 au classement mondial des rservoirs darchives ouvertes, HAL a rellement permis daccrotre la visibilit de notre production scientifique. HAL cest dsormais 220.000 documents rpertoris dont 34.000 thses en libre accs, plus de 2800 documents nouveaux dposs chaque mois.Cependant, tout systme, pour performant quil soit, ne vit et ne fait preuve de son efficacit que sil est adopt par ses utilisateurs. HAL ne fait pas exception, qui ne rassemble encore quenviron 20% de la production scientifique franaise Il nous reste donc convaincre nos chercheurs de dposer massivement et systmatiquement leurs publications dans larchive ouverte HAL

Convaincre les chercheurs, cest le vu exprim par notre ministre dans le programme dactions de son discours du 24 janvier qui appelait paralllement optimiser encore la plateforme HAL. Convaincre et cela suppose une volution des mentalits sera en effet dautant plus ais que le systme propos sera le plus automatis possible. Cest l ce que nous attendons en priorit de la nouvelle UMS et de son comit scientifique et technique.

[Sinscrire dans le mouvement plus vaste]HAL, qui devra par ailleurs continuer tisser des partenariats avec les autres projets europens, nest pas le seul lment de la politique du MESR en faveur du libre accs. Le mouvement de lOpen access stend maintenant aux donnes de la recherche, lOpen Data. Il nous appartiendra dans un futur proche de savoir lier les publications en libre accs avec les donnes dont elles sont issues.

Cest tout un programme dactions qui a t annonc par la ministre il y a quelques semaines, avec un plan en sept mesures prvoyant notamment : le principe dune dure maximale dembargo pour les publications finances sur fonds publics, dans le domaine des SHS, le lancement dune tude conomique indpendante sur les enjeux de lopen access, le renforcement des portails daccs libre tels Open Edition et Perse, et bien sr, la relance de la plateforme HAL, en lien avec les archives institutionnelles.

Ce plan Open access fera lobjet dun suivi rgulier au travers de notre infrastructure de recherche en documentation BSN, Bibliothque Scientifique Numrique, un espace de coopration qui runit, linstigation du ministre, lensemble des acteurs franais, et sans lequel il serait aujourdhui impossible datteindre nos objectifs en terme dhomognit et de cohrence.

[Enjeu de coopration et de coordination des acteurs]Cest donc bien sous le signe de la coopration et de la coordination renforce que je veux terminer ces quelques mots. La construction et laffirmation de la place de la France, en Europe et dans le monde, tient ces principes, dont les Alliances nationales de recherche sont la concrtisation.

Cette coopration des acteurs ne peut simposer de faon efficace par le sommet, elle ne se dcrte pas. Elle se construit au fil des jours autour de la confiance entre les acteurs sur la base dobjectifs partags. Elle se manifeste travers des cooprations trs concrtes: la signature, ce soir, entre tous les acteurs de la convention en faveur des archives ouvertes et de la plateforme mutualise HAL en est une forme de concrtisation.

En 2006, vous tiez, mesdames et messieurs, 8 tablissements signer la premire convention, ce soir vous tes 27 et vous reprsentez la quasi-totalit de la recherche franaise, avec le soutien des organisations internationales telle lUNESCO!

Cette signature donne toute la communaut, scientifiques, personnels de lIST et au del, un signal fort. Un signal qui est aussi lexpression de la dtermination de la France soutenir llargissement du processus de mise disposition rapide des rsultats de la recherche, et notamment au travers du Green Open Access ou Voie verte, et sinscrit dans le mouvement international du libre accs tous de linformation.

Au nom de Madame la Ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche, je vous remercie tous de votre mobilisation au service de cette cause.Merci de votre attention.2