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Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Dissertations philosophiques,dont la première roule sur lanature du feu, et la secondesur les différentes parties de

[...]

Beausobre, Louis de (1730-1783). Dissertations philosophiques,dont la première roule sur la nature du feu, et la seconde sur lesdifférentes parties de la philosophie et des mathématiques / parM. de Beausobre. 1753.

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Dissertations philosophiques, dont lapremière roule sur la nature du feu, et laseconde sur les différentes parties^

Beausobre, Louis de

R 12913

Paris1753

Cf\

fî0

2 37 t

A

fi)

DISSERTATIONSPHILOSOPHIQUES,

DONT LA PREMIERE ROULESURR LAA

NATURE DU FEU;E T

LA SECONDESURR

LES DIFFERENTES PARTIESDE LA

PHILOSOPHIE.ET DESMATHEMATIQUES

Par M. d s Be 4 v son i^s-

A PARISJi!I C Durand, rue S Jacques,W<Srif|>n/(

C^z<Pissot Quai de Conti à lîS&i&yi

M. DCC LUI.'Apec Approbation fr Privilègedu Roi,

A'SA MAJESTE',

LE ROI1D E PRUSS E,

Margrave de Brandebourg,Archi-Chambellan^ & Prin-ce Electeur du Saint Empire'RomainSouverain Duc deSilefie Prince Souverainà' Orange

3Neuf-chatel 9Valengin & de la Comté

de Glatz Duc de Gueldre, de Magdebourg, C/e-ves Juliers, Bergue Stet-tin Pomeranie,des Cajjubes

<& Fandales de Meçklem.

bourg j de Crofne Burgravede Nuremberg Prince deHalberjladt de MindeCamin Vandalie Sverinde Ràtzebourç

yOftfriefe

& Meurs Comte de Hohen-*zollern de Ruppin, de laMarc Je Ravensberg Ha-hen(iein3Teckl(nburg^Sverin>Lingue Bure & Leerdam;Seigneur de Ravenflein de,Ro/iock, Stargard Laven-burg Butau Arlay &Breda &c. &c. &c. &c.

SlRE,

Lesbontés dont, VotreMAJESTÉ daigne m'hono-rer, m'autorifentà lui confa-crer mes jours avec plus de

zèle que perfonne au mon-de. C'eft dans une applica-tion afïidue que je doischercher les moyens de fa-tisfaire à mon dévouement,à mes devoirs, & à ma re-connoiffance. Que VotreMAJESTÉ daigne agréer cesfoibles effais Heureux Iiquelque jour je puis lui pré-fenter des fruits

Je fuis avec un très-pro-fond refpe£t.

SIRE,De Votre Majesté.

le trèf-humble très-obéiflant,& tièt-fidele (erviteur & (ujct.

DE BEAUSOBa£.

APPROBATION..T'A Y lu par ordre de MonfeigneurleJ Chancelierun Manufcritquia pourtitre, DijJ'ertationsPhilofophiques dontla prerniere roule fur la Nature du Feu,€f la féconde fur les différentes partiesde la Pliilofophie, &c. L'Auteurme faitl'honneur de combattre ce que j'ai ditfur les Principes abliraits. Je feroispeut-être foupçonné d'affeôation f\ jsleloiïois, & d'injuftice iî je le criti-quois je n'ai rien trouvé dans fonOuvrage qui puifle en empêcher l'im-preflson. A Paris ce 2,3 Juin'i?^.

CONDILLAC,

Le Privilége retrouve au Traité JHi£;Êori^uedeia Souveraineté du RoL

DISSERTATIONSUR LA

NATURE DU FEU.J ,Ok attache différons fens

au mot de feu quelquefoismais rarement, les Phyficiensentendent par-là le fluide le plusfubtil qu'ait produit la naturecelui qui fe trouve répandu par-tout, & que l'on nomme A.theryd'autres fois le feu fignifie chezeux le mouvementde ce fluide;quelques uns confondent lachaleur & le feu (a) parce que

(a) M. Garnierne feroit-il pas tora-

ces deux choies te trouvent or-dinairemcnt ensemble. Je tâ-cherai de donner quelques idéesclaires fur ce fujet c'en1 le butde cet eiïai.

On ne fauroit douter qu'iln'y ait un Huide plusfubtil quel'air, fi l'on confidere avec at-tention les changemens fenfi-bies que nous apperccvonsdans ce dernier véhicule Se

bé dans cette erreur, en raisonnantaînfi. Je ne cannois que deux corps quiyuijifiity p.:J]r (dans le verre j le feu(y la 'lumière. Si ïefpace étoit r m-]iti de feu cens extrémité de la grandeèraricks Jl-rcit plus chaude au loucher, cequi n'efl pas dvic ce nefi pas du f'Udonc c'efi •> la lumière. Mais fans direque l'on n'apperçoit pas une plus gran-tle clarté pour y fuppofer plus de lu-iniere ( et (lui tèroit un,argumi«ntéga-

dont il ne fauroit erre lui-mêmela feule catiie efficiente d'ail-leurs l'expériencenousapprend,

que les rayons du Soleil & plu-fieurs efprits aromatiques paf-fent au travers du verre ouïn'e(\ pourtant pas affez poreux,

pour laifler un libre partage àl'air. Le verre(.Oéîefl:riféfaitlamême chofe d'une manière en-core plus fenfible.

Si l'on me demande iî cetJEther ou ce fluide plus fubtil.

lement faux ) je crois que M. Garniern'a pas pris ganle à cliflinauer le feu d'a-vec un effet qu'il produit bien toujours,mais qui n'eit pis toujours leriiiblc'.Voye7. k- Mercure Vcv. 5753. p. I02-

Ça) C'eft à un habile Pliyficien deLeipfic(M. Wincklcr), que nous de-vons cette nouvelledécouverte.

que l'air, efl le plus fubtil detous les fluides de la nature jerépondrai qu'il n'y a rien deplus certain parce que tous lesphénomènes connus peuventêtre expliqués d'une manièrenaturelle, fans admettre desfluides plus raréfiés. Nous nousappercevons, qu'il- y a de l'airfur notre globe, & par confé-quent un fluide plus fubtil quel'eau dans l'air nous obfervonsdes changemens caufés par.quelques corps plus fubtils que

lui; ce qui nous montre qu'ilefl: néceffaire d'admettreun flui-de plus fubtil que l'air, fluide

que nous appellons JEther. Voi-la les phénomènes qui tom-

bcnt fous nos feus on n'entrouve point qui fuppoie unfluide plus délié pourquoichercherions nous donc descaufes pour des effets inconnus ?

On peut s'en tcnir-là fans ad-mettre une fuite de fluides les

uns plus fubtils que les autres,d'autant plus que nous n'au-rions aucune raifon fufrl faute

pour nous arrêter à l'un plutôtqu'à l'autre.

Ce fluide tres-fubtil doit êtredans un mouvementperpétuel,parce que le parfait équilibrerépugne aux premiersprincipesde la Phyfique. Je n'irai pointchercher ici dans des idées demétaphyfique des raifons pour

établir cette vérité je la déduis

de Tidée du plein,& de l'exiften-ce d'unfeul mouvement particu-lier car dès qu'un corps quel-que petit qu'il foit, fe meutdans le plein il eft néceffaire

que tout ce qui s'y trouve enfoit agité. Un équilibre parfaitdans la nature enquelquelieuqu'il foit, fuppoferoit des corps,fur lesquels rien n'agiroit, ouqui n'efïe&ueroient jamais deréadion. L'une & l'autredecesdeux fuppofitions eft abfurde.

La chaleur & la lumiere fontdes chofes fort analogues; tousles Physiciens conviennent quel'une & l'autre font des phéno-mènes de Y yEther Ôc quelqu es-

runs les iuppofcnt cependantd'une nature très-différente. Jecrois avoir quelques raifonspour affirmer .le contraire, & jevais tâcher de l'établir.

La lumière & la chaleur fontégalement des effets de YAlther.dc-là je conclus que leur dif-férence ne confiée que dans lamanière dont ce fluide eft mû:°.

car fi ces phénomenes ne diffé-roient que par un degré quel-conque du mouvementde YAl-ther, ils ne cauferoient qu'unefeule & même fenfation diver-iîfiée feulement par le plus oule moins de force. On ne fau-roit disconvenir, que ce fluidene peut être mû que de deux

manières en ligne droi-te, ou par des directions va-riées à l'infini. Ces deux diffc-

rens mouvemens conflituentlavéritable différence de la clia-leur ôc. de la lumière le mouve-ment de VA'ther varié dans l'esdirections produit la chaleur;celui qui- fe fait en ligne droitecaufe la lumière.,

Nous favons que la chaleurraréfie les corps or ce phéno-mène indique un agent, qui for-ce par fon mouvement toutesles particules du corps raréfié àfe féparer & cette féparatioane fauroit avoir lieu fi l'onne fuppofe une aâion de cefluide fur toutes les particulesde ce corps.Une pareille aftion

demande ncceflaircment unmouvement dont les directionsfoient variées donc la cha-leur ne fauroit être expliquée

que par un mouvement très-varié de Y /Et lier.

La lumiere au contraire enfuppofe un en ligne droite, carpour peu qu'il y ait de confufiondans les rayons qui viennentfrapper la rétine de nos yeux,,nous ne voyons rien. L'expé-rience confirmefenfiblementce.que je viens d'établir.

Or il eft facile à préfent dejuger que la lumiere & la cha-leur font deux êtres fort voifinsl'un de l'autre il y a mêmeplus & c'eft ce que j'ofe éta^

blir contre lcfentimentdu celé-*

bre Boerhaave, que, Madame duChâtelet a entièrementadoptéc'eft qu'il n'y a jamais de cha-leur fans quelquelumière ni delumière lans quelque chaleur.Tout le monde en conviendroit,fi l'on n'étoit pas naturellementporte à nierFcxiftencc des cho-fes infenfîbles. Appercevoir dela lumière fans éprouver la fen-fâtion de la clialeur ou de lachaleur fans éprouver celle dela lumière & en conclurre,qu'il y a des cas où ces deuxêtres ne coexistent pas dans lemême lieu c'eft nier l'exi-ften-

ce d'une chofe par la feule rai-fon qu'on ne l'apperçoit pas ;&

un argument de cette nature neprouve rien. Pour qu'on pûtfuppofer de la lumière fans cha-leur, il faudroit admettre unMther mû. dans une ligne par-faitement droite, fansqu'iliouf-frît jamais d'altération dans foumouvement;& il faudraitprou-ver, que ce même /tthtr pûtêtre mû dans des milieux quine lui laiflaiîenc aucun endroitpropre à un mouvement rcclili-

gne,pour pouvoir démontrerla polfibilitc de l'exiftence de lachaleur fans lumière. Or cesdeux fuppofitionsne le trouventpas dans la nature elles y fontmême impoflibles. M. Grevrallègue ( dans fa Cojmoîogie Sa-

crie Liv. i.Cli. i ) le phof-phore comme une preuve évi-dente de l'exiflence de la lumiè-

re fans chaleur.M. Bonhaave &Madame du Chuelet, en appel-lent aux phénomènes de la Lu-

ne. Pour établir au contrairel'exigence de la chaleur fans lu-mière ces derniers nousobjec-tent le fer chaud expofé dans

une chambre très-obfcure. Maistoutes ces expériences ne fuffi-fent pas pour nous convaincre,fur-tout fi Ton fait attention àla quantité de phénomènesqui fans tomber fous nosfensexillent réellement dans la na-ture. D'ailleursces expériencestres-douteufes font co,ntre-ba-

lancées par des raifonnemensauxquels on ne fauroit fe refu-fer. On voit même ce fer chauddans la chambre obfcur-e, & fi

on le touche, on en voit fortirdes étincelles. Il y a une grandedifférence entre répandre de lalumière & en donner quelquepeu. Les pores du fer font dif-pofés de maniere à ne laifferéchapper le feu cju'infenfible-

îr.ent & les particules ignéesquien fortent font pour la plusgrande partie mues dans des di-rections continuellement va-riées ce qui fait que la lumiè-re eft alors infenfible & qu'onne croit appercevoir que de lachaleur. Un JEther mû dans de

pareilles directions frappe la ré-tine de nos yeux avec tant deconfusion que l'objet dont ilpart, ne fauroit y être long-temsimprimé de la même maniere,ni y paraître allez clairement,pour que nous Fappercevions.Celui au contraire qui eft mûpour la plus grande partieen li-gne droite, qui ne fou fifre pasaiïëz de fractions & de réfrac-tions, & qui n'eft pas forcé àchanger de direction d'une ma-nière allez violente pour quenous puiffionséprouver la fen~faiion de la chaleur, nous pa-roit tout lumière, quoiqu'il néle foit pas. La lumiere fe chan-

ge fouvent en chaleur, & lachaleur

chaleur en lumière. La differen-cede la chaleur dans un corpsnoir, qui engloutit tous les

rayons du foleil & qui les obli-ge à s'y brifer d'avec celle d'un,

corps blanc, qui en réfléchitune grande partie auroit dûfaire connoître cette vérité àquelques Phyficiens.

En admettant qu'un repostotal ne fe trouve nulle part &qu'il y a par-tout des milieuxbeaucoup moins réfflans les

uns que les autres ce fluide le| plus fubtil de la nature, doitagir différemment par-tout &

fe mouvoirtantôt en ligne droi-te, tantôt dans des direftionsvarices à chaque inftant félon

qu'il efl plus ou moins en étatd'écarter les obflacles, quis'op-pofent à fon mouvement. -Nos

organes ne font pas faits pouréprouver tous ces petits chan-;:»emens: la.raifondoit nous gui-der lorfq ueles fens commencentà nous manquer. C'eft à nous à.ne pas précipiter nos raifonne-mensfur les expériences, maisà joindre à ces moyens de con-j'OÎtre la nature des principescertains & une théorie aufîiexade qu'il cft pofïible.

Le Peuple a des idées grof-ficxQs fur le feu il n'en fuppo-<è que lorfqu'il tombe fous fesfens: le feu cependant, qu'iléprouve alors, lï'efl qu'un &

ther charge de mille particuleshétérogènes c'eit un icu plusgroffier. L'/Etktr cfl par-touten mouvement, Se comme il

Y'

a par-tout des obflaclcs il cftnaturel de conclurrequ'il y a dufeu répandu dans toute la natu-re. La néceffité d'une direcl ion

fuperp'onderante dans tous les

corps & par conféquent dansY A\ ther ( direcTion que les corpsdoivent en partie à eux-mêmes)fert encore à prouver la véritéde ce que je viens d'établir.

Gardons-nous de donnerdansl'opinion de ceux qui eroyentque ce fluide efl: compofé de'petites particules fphériques:car cette fuppofition nous en-

cramcroir. a admettre un nom-bre infini de corps entierementiemblables ce qui eft abfurdeelle nous obligeroit encore àreconnoître ou le vuide ou unfluide encore plus fubtil queYALther ( ce qui cauferoit denouvelles difficultés ) vu que.tes corps fphériques ne fe tou-chent pas dans tous les points& Jaiffent néceflairementdes in-tèdîices vuides entr'eux. Lesraifons qu'on donne pour éta-blir ce fentiment ne doiventpas nous ébloiïir.Ondit que l'é-galité de l'angle d'incidence&de réfle&ion fuppofe que lesparticules qui forment ces an-gîe.s ne touchent les corps fur

lefquels ils tombent qu'en unpoint mais de-là je pourroisconclurre qu'ils font des glo-bes parfaits, ce qu'aucun Pliy-ficien n'oferoit admettre. Il y aplus l'égalité parfaite de cesdeux angles, ne fe trouveroitpas même dans la fuppofition,que les particules conititutivesde YALther ealïent une pareillefigure, parce que l'on peut feconvaincre qu'il n'y a point:de furface entièrement plâtre

squelque polie qu'elle paroifle

or dès que les furiaces font ra-boteufes ces corps doivent lestoucher en plus d'un point.D'ailleurs l'angle d'incidence &de réfleclion ne font parfaite-

nient égaux que clans la fuppo-iîtion des Géomètres la natu-re n'a point de compas, ni demefurc exafle. La grande mo-bilité de Y A ther ne prouve pasdavantage en faveur de la figu-

re des particules de ce fluide.La coiiféquence que l'on tirede la facilité que les globes ontà fe mouvoir en comparaifondes corps d'un autre formen'efr. pas jufîe, & ne fauroitêtreappliquée à une matière tout-à-lait différente. La mobilité deefl plutôt un effet descorps, qui agiilent fur lui &de fa grande iiibtilité que dela il jure de fes particules.,

il faut concevoir 1 shthercomme un océan où nagentcous les corps de l'univers &qui cil agité de routes parts parces mêmes globes & les corpsau contraire comme des cri-bles par kfqucls ce fluide pafle.5c repaiïe & où il caufc dilTé-

rens phénomènes, félon le de-gré de force avec lequel il agit,,& félon la (Iruclure des corpsfur lefqucls il agit.

Le degré de force dans X JE-ther mû n'eft pas facile à dé-terminer on eil embarrafieh bien marquer ce qui aug-mente ou diminue fa vio-lence cet embarras ne pro-vicridroit-ilpas en partie du peu,

d'attention qu on a eue à biendiliinguer l'extenjion & ïintenfitéde la chaleur ? Peut-être pour-roic-on dire en général, que,9» plus il y a de particules à'Ai-^tli°r, plus ces particules ont» de force plus leur action eft«violente, & par conféquent

» accélérée; plus il y a de points» de contaCt plus ces points de«contact offrent de réfi fiance,

plus auffi la chaleur eft gran-de. » Si la chaleur eft augmen-

tée par le nombredes particulesde r~ff/w, &: des points de con-tact il fe fait une extenfion dechaleur fon intenfitc s'accroîtau contraire fi elle eft augmen-tée par un nouveau degré de

force

force que les particulesont ac-quis. L'effet accéleré d'unegrande quantité de feu raffem-blé dansun petit efpace, com-me par exemple, dans celui desfoyers d'un miroir ardent, neprouve pas toujours une plusgrande force intenfive du feu.H en eft de-ceci, comme d'unouvrage achevé en fort peu detems & qui peut-être aufïi-<bien l'effet de la diligence dequelques peu d'Ouvriers quecelui d'un grand nombre mé-diocrement laborieux.

Il paroît par ce que je viensde dire,que YJEther fe trouve ré-pandu par-tout qu'il s'infinuedans tous lespores & lesinterfti-

·

ces des corps qu'il y eft atta-ché, & qu'il fe meut toujours

t( foit féparémentfoit conjointe-ment avec le corps, dans lequelil fe trouve ). Il faut lui fuppo-fer du mouvement, non-feule-ment dès que Ton admet leplein, & un mouvement parti-culier de quelque corps que cefoit, comme je l'ai dit plushaut; mais encore dès qu'on lefuppofe corps. La matière fansforce & fans mouvementeft unechimere; qui dit corps, dit unêtre étendu qui a des tendancesen tous fcns, & unetendancefu-ferponderante qui le follickecontinuellement à changer deplace.

Il s'enfuit donc de la néceffi-té du plein qu'il y a un fluidele plus fubtil de tous de l'exif-tance d'un mouvement univer-sel & perpétuel que ce fluideefl toujours mû; de la denlitédes corps & de la ré(;ila;icequien naît qu'il cft briîé, croifô Seoblige à changer de dk-e&ion

par-tout de ce qu'il cil ainfi."1 y

<1 laagité, qu'il y a de la chaleur

par-tout de ce que ce flui.Ie nefauroit fe mouvoir en quelquelieu que cc loir, fans trouverdes milieux les uns beaucoupmoins dentés que les autresqu'il fe mcutaufii toujours enligne droite ( quoique cesdirections foient queln^-fois"

changées & qu elles ne durentpas toujours également long-tems_) & enfin de ce qu'il fe

meut ainfî qu'il y a de la lu-mière par-tout. L'obfcuritë &le froid font plûtôt des lurnieres& des chaleurs évanouijjantes

que des êtres réels & abfolus.Pour qu'il y eût un froid ab-

folu, il faudroit ou qu'il y eûtun équilibre parfait dans l'fE-ther, ce qui fuppoferoit uneforce égale dans toutes les par-ticules de ce fluide & un repostotal dans lJunivers;oubien quel'Aither fe mût fur descorps nonléfi flans en ligne parfaitementdroite, ce qui n'eft poffible, quedans l'imagination de ceux qui

V WIL iUMtC iij

ne veulentpas Connoître la na-ture. Pour qu'il y eût une obf-curité parfaite, il faudroit ad-mettre ou un équilibre parfaitde YJEther ou que ce fluide fûtcontinuellement mû dans ciesdirections variées fans qu'il yeût un feul rayon qui parcourûtune ligne droite. Le Peuple s'i-magine qu'il n'y a point de lu-mière lorfqu'il ne diltinguepaslès objets qui font pofés horsde lui. Il eft vrai qu'alors il n'yen a pas affez, relativementà laftru&ure de fes yeux mais quieft celui qui connoifTant un peula natureoferoit dire, qu'en fer-mant les volets d'une chambre,VJEther qui s'y trouvoit répan-

n w·

du n'a gardé* que fon mouve-ment de direftions variées, par- j(|

ce qu'on fcnt encore quelquepeu de chaleur mais qu'il ne fe <

meut plus du tout en ligne droi-

te parce qu'on ne diftingue | i~~

pas ics objcts ? C'eft comme fi 1

un aveugle nioit Fexiitence dela lumière, ou qu'un homme squi a regardé fixement le Soleil,

;s

qui la ébloui, s'imaginât qu'ilfait nuit. Le thermomètre nous §

a fait voir à l'oeil qu'il faitplus•

chaud dans les caves en Eté k

qu'en Hyver: on croyoitle con-traire & cette expérience nousa appris qu'on ne doitpas tou-jours s'cn fier aux feniàtions.La raifon nous découvre la mê>

me choie par rapport à la lu-mière; & fi les expériences nous

manquent nous avons dumoins des raiionnemens quidoivent nous convaincre &

nous empêcher d'en croire les

apparences. Si l'on fe fait uneliée jufle de la chaleur & de lalumière, on n'aura pas de peineà convenir de ces vérités. Onefl revenu des qualités occultesdont les fcholafHques ont em-brouillé la phyfique, il faut re-venir de même des venus propresqu'on pourrait attribuer à l'AL-ther 6c qui ne feroient pas un/impie efl-èt defon mouvement.Des milieux inégalement den-fes expliquent le mouvement

une matiere fubtile, qui partantde tous les points d'un objet, fe

meut en ligne droite,vient frap-per la rétine de l'oeil & y im-prime cet objet explique lemerveilleux qu'il y a dans lavue; & cette même matièremue d'une manière propre àféparer les parties d'un corps furlequdelleagit, explique le plié- j

nomene de la chaleur. Le mé-chanifme de la nature fait tout,'l'univers eft une machine artif-tement conftruite qui trouvedans fes refforts tout ce qui luiconvient pour produire ces plié-

nomenes que le Philofophe ta-

c!ie d'expliquer,&qu'on ne fau- jroit trop admirer.

L /Ether a très-peu de vifcidi-té, & c'eft pourtant de tous lescorps qui fe trouvent dans lanature celui dont les particu-les ont le plus de liaifon entre-elles, c'eft-à-dire, celui dontlesparticules fe touchent en plusde points. De-là on devroit na-turellementconclurre,que c'efiauffi celui qui a le plus de folidité mais en faifant attentionaux effets qu'il produit on àé-couvrira facilement ,.que puif-qu'il eft fi fubtil fi mobile

JIqu'il a des particulesqui fe tou-chent en tant de points &qu'il efl cependant fi peu enétat de réfifter par fa cohéfionil elt de tous les corps celui qui

,,1"1a le plus de particules diflem- jblables & inégales,c'eft-à-dire,différentes par rapport à la fi-

gure & par rapport à la forcequi leur en: inhérente), & parconféquent celui qui a le moinsde vifeidité.

UMther n'efl point poreuxcar s'il avoit des pores, il fau-droit admettre ou le vuide ouun fluide encore plus fubtil &par conféquent il nJefl: pas élaf-tique, quoique dans quelquescas il puifTe augmenter l'élafli-cité des corps.

Il faut bien diftinguerce flui-de lorfqu'il efl: pur^d'avec ce-lui qui charie quantité de parti-cules hétérogènes. Le premier

nefe trouvepas fur notre globe,car étant répandu par-tout, kagiffant fur tous les corps il fe

trouve mêlé à tout & chargéde particules de toute efpece.Il eft pour ainfî dire le canevasde tous les corps. Repréfentonsnous ce fluide répandu par-tout,comme ï'aîcahefi desChyrniites:il mine & détruit les corps in-fenfiblement des expériencestrès-communesnous l'appren-nent chaque corps a une at-mofphere particuliere qui luieft plus analogue que celled'aucun autre, cette analogiedépend des particules que YJ£~ther fépare de ce corps & aux-quelles il s'unit l'atmofphere

et une neur oaonrerante celled'un hommequi a quelque cor-ruption dans fes humeurs, cel-le de l'aimant &c. font voircette vérité à l'oeil. Les atmos-pheres particulieres ainfi quecelle de notre globe font cora-pofées de milieux différens parleur denfité plus l'on approchedu corps même,plus le milieueft clenfe, la pureté de l'air furles hautes montagnes confirmececi fenfiblement.

La pefanteur efl un phéno-mene qui a beaucoup exercéla fagacité des plus grands phyficiens. Quelques Philofophesont cru que cette propriété déscorps étoit quelque chofe de

réel mais les expériences dela pompepneumatiqueont fer-vi à détruirecette erreur. D'au-tres reconnoiflantque cen'étoicqu'une propriété relative fefont imaginé une matière gra-vitante, & cette opinion les ainduits à donner une pefanteurà l'fEther. Cette queftion méri-te quelque attention & il feranéceffaire d'en revenir à quel-ques principes.

On confond ordinairementla pefanteur avec la gravité cefont pour-tant deux chofes dit-férentes. La gravitén'en1 autrechofe que la tendance fuperpon-derante d'un corps la pefan-teur au contraire cft une ten-

dance fuperponderame& fenfibled'un corps vers un certain cen-tre, relativement à une autreïnfenfible.

L'exiflence du mouvementdans les corps prouve qu'il s'ytrouve une force. J'entends parforce une aptitude au mouve-ment.Le mouvement aufïi-bienque la force fuppofentnéceiTai-

rement une direction or com-me tous les corps ont une ten-dance en tous fens,(c'eft-à-dire,qu'ils ont une aptitude à fe mou-voir dans toutesfortes de direc-tions ) & qu'ils en ont une plusforte que toutes les autres(c'eft-à-dire une aptitude plus parti-culiere pour une diredion que

pour une autre ) qui auroit tou-jours fon effet s'il n'y avoitpoint d'obflacle qui s'y oppo-fât, je crois pouvoir avancerque tous les corps ont de lagravité: l'.fl~ rlzer~ en a donc,c'ef1:-à-dire, que ce fluide efl compo-fé de particules qui ont toutesune aptitude plus particulière àje mouvoir félon une certainedirection., que félon une autre.

Il relie encore à décider fi

cette tendance fuperpondéran-te eft la même dans toutes lesparticules de l'Ather ou fi el-les en ont de différentes jeveux dire fi elles ont toutes lamême direction, ou bien fi e'lesen ont de différentes. Ne pour-

–roic-on pas avoir raifon de croî-re qu'il y a un centre dans l'u- J

nivers vers lequel le mouve- J!

ment général des particules deY/Ether e fi: dirigé ?

Quanta la pefanteur, (a) il

en eft tout autrement. Tout le ,'«

mondeconvientque YJEiher eftle plus léger de tous les corpsainfi fuppofé qu'il fût pefant

on ne s'en appercevroitpas, leslois de l'hydrdftatique peuvent ênous en convaincre. Mais il n'apoint de pefanteur, & il ne fe iftrouve fur notre globe, que pparce qu'il eft par-tout. Car fî

on lui donnoit une tendance ~ï

(a) On pourroit appeller la pefanteur june gravité fpécifî^ue,oubien relative. l

fuper- 8

fuperponderantevers le centre de

notre globe, la même raifon

nous obligeroit à lui en fuppo-fer une vers le centre du foleil

or qu'on admette autour duSoleil de la Terre, de Mars, deJupiter &c. un JEther dirigé versle centre de chacun de cescorps félon qu'il en efl plusou moins éloigné & l'on aura,à caufe de la figure ronde de cescorps, des interfaces remplis decefluide, auquel on ne fauroitdonner aucune direction fanstroubler les autres. Cette mêmedifficulté me paroît bien fortecontre les tourbillons de Def-cartes, qu'un célébre Auteur atâché de défendre tout récem-ment, D

Les particules de F~E~ffétant unies à d'autres particu-les, forment un petit tout uncorps mêlangé qui occupe une4

place fur notre globe confbr-~nement à fa (<?) gravitéIpëciH-que.Ainfi une moléculequi ïe-roitcomposée de dix mille par- s

ticules d'JEt~cf & de dix hé-

tërogenes fe trouvant dans larégion de l'air ou ce fluide fe-

rôlemêlé avec d'autres particu-les à raifonde dix mille à tren-

(a) Sera-t-il neceiMre d'avertir queje prends ici ia mbt~egravttédans unautre ïens~queceSui de la page 37.L'ufa-ge veut qu'on parie ainf!, & qu'on en.tende par ~MMf~~ec~iM la raifon deJa pefanteurau volume. On parleroitpiu: jufle en difantp~n~ur~p~c~ft~

te, feroit chaue en haut à caufede fa légèreté fpécinquc. On re-marque l'effet des lois de rhy-droflatique d'une manière bien~enHble dans ces corps fort pe-fans qui nagentfur la furface del'eau. Ces corps d'une plusgrande gravité fpécinque quel'eau ne deviennentd'une plusgrande légereté fpécinque quela colonne d'eau qui les jfbû-tient, que par un mélange deleur matière propre avec beau-coup d'autres ipëcinqucmencplus légères que l'eau.

L~(/!f~étant dans un mou-vement perpétuel, il fbûciencSouvent ces particules hété-rogènesqui devroient fans

TT~

cette agitationdescendre, & ce-~ct.' leur propre pelanteur: con'eftquedansun équilibre ap-parent, que les lois de Fhydrof-t.n.iqucfbntexadement obfer-vecs. Une efpece de concuffion<)ueronremarque dansles~ui-()cs de la nature,fert à expliquer

ce qu'il y a de vrai dansles tour-billons Cartésiens.

Il eft bon de remarquerqu'ur-

ne molécule fort chargée departicules d'~E~fr peut tbu"vent par fa coheuon interne{'urmonier des obUacles & de-truire des fé~tances, qui au-f oient été invincibles pour lesparticules de ce fluide.

La lumière & la chale.ur dc~

corps quelque foible qu'ellefoit le communiqueaux corpsvoifins & il arrive fouventielon que la ûrudure de cescorps elt diipofëe que la lu-miere du premier fe changedans les autres en chaleur, & fachaleur en lumière.

Lorfque la communicationde la lumière ou de la chaleurfe fait, jufqu'au point de cauferdans nos nerfs une tentation dechaleur, ou dans nos yeux une~enfation de lumière, nous di-rons que ces corps qui caufenten nous ceschangemens, s'airhment ou s'échauffent.

Les corps s'allument: plus OHmoinsfacilement j lelon les di~-

férentes dnpounons ou ils ie ?;férentesj-r r- J' ?

trouvent ces difpofitions de- gpendent moins des parties me- g!

mes qui les compofent que deleur ârudure. Plus un corps ade particu les d'~f~f, plus cesparticules ont de force moins Selles ont de cohéGon avec lesparties confUtutives de ce

corps, plus la ~:rud:ure de ce

corps efi propre à un mouve-ment re<3:iligne de r~~r, plusauHi la lumière eft grande &

prompte à fe répandre dans cecorps: u au contraire, posées lesmêmes conditions la ftruétureen: beaucoupplus propre à bri-fer, & à faire croiser ce fluidedans ~bn mouvement, au Uei;.

de dire que dans ce cas la lu-miere fera & plus grande & plusprompte nous le dirons de lachaleur.

Nous avons déja remarquéque la force de la chaleur ne dë-pendoit pas feulement du nom-bre des particules de r~f/

9puifqu~un volume d'air en con-tient beaucoupplus qu'un vo-lume égal de métal nous pour-rons dire la même chofe de la,lumière, Inexpérience& les rai-fons à ~or! font d'accord la-deuus. L'on voit des corps ex-trèmement chauds qui paroif"fent ne donner aucune lumière

9& qui n'en donnent réellement:qu'une injfenGble <Se pour peu

"'1"v -1 ..1que l'on 1-énechiHe fur la natu'rede ce fluide & des corps fur

lesquels il agit, on verra qu'i!doit être obligé très-Ibuvent à

changer de diredion & qu'iljfc trouve des cas où il y a beau-

coup de fes particules, & où ce-pendant il ne peut pas parve-nir à un mouvement:re~iligneaffez grand pour que la lumièrefoit fenfible.

La communication de lachaleur eu: affujettie à certaineslois, qu'il fera à propos d~éta-blir ici.

PRE M 1ERE LOI.CO~ ~M~ ou tout corps ~<f

~fMr~ en co~yM~que aux corps 'UO!/M~ ~)'f-~~fCW~t J ceux ~yo/!t ~M-~<?~~ de /ML

La chaleur eft un effet dumouvement de r~Ft/w variedansées dIrec~ïO!~s donc la oùil y aura un femblabtc mouve-ment, là autÏt il y aura de lachaleur or it doit y en avoicau-deiTusdu corps aHumé pré-férablement aux autres endroitsqui l'environnent, parce quece fluide étant fpëciilquemencplus léger que l'air il doit ten-dre continuellement vers le

17

haut,ou ce oui eft la même

chofe l'air f~perieur doit parfa pefanteur ~ecinque le forcerà s'élever. Cette adion de l'airfur l'~t/w mû, n'inierrompt:

pas tout d'un coup ion. mouve-ment mais il l'affoiblit peu-à-

peu, foit par le nombre des par-ticules, qu'il lui enleve, foitpar le peu de réMance qu'il luioppofe pour empêcher qu'il nel'entre dans une efpece d'équili-bre. Il ne faut pas attribuer cemouvement de ce fluide vers lehaut, à quelque tendance par-ticulière car on lui donneroitalors une force qu'il n'auronque lorfqu'il feroit en mouve-..ment, & qu'il perdroic dès qu'il

Li;

{croît parvenu à un équilibreapparent le mouvement:,qu'i!

a pour caufer le phénomènedela chaleur, ne s'accorderoitpasavec cette tendance il la trou-bieroit.Si I~objectionqueje faisIci, pareil également oppofcc

aux idées que je propose puif-que j'établis, que Fair forcer~Mfr à s'étever lorfqu'i! efbmû, & non pas torfqu'it cR:

dans une efpece d'cqu')ibre jeréponds que tt ce Huide en ''c-pos n'c~ pas force par l'air a.

monter c''e~ parce qu'it lui eHfi fort uni que ces deux Huidcsn'en font plus qu'un & qued'aincurs l~(/~)'qui s''y trouve~y cH chaHe par celui que !e Ib-

Lii

~2 DISSERTATIONr _n _w_ i'')-leil met en mouvement au lieuGuelorfqu~ileftdansun mou-vement extraordinaire, qu'il ~e

répare de l'air & fe joint auxparticules de ion cfpece il en-

naturel que l'air agi (Te fur lui& le diiperfe.

DEUXIEME LOI.Si une particule ignée~r K~

autre particulede ~f/Mf'UO/MM~

même i'M~, (c'efl-à-direde ~f~?e ~r~t:'y~ )la T~~JT' du yKOHrfWf~t f0~~M/~Hf égale à celle de laparticule !jy~ Si ~M~?~~f'MC ~f /t! particule i~T?~

,f~p~f~')'f que celle de lzj~?~CH~ C'O~Mff la 'L'C ~M

?MOHT~WMf C'~77M?MM!f7MC /f~~P/H~ ~2~P~Hf C'f ~f ~f? par-<~H/f ~< ~T~f C~ f/~"ra <'?Mco~tM~~p~ ~f~ff ) /t/a~M~!ft'p~<<' ~f ~r-?!C'K~ ~'Mff f~ p/M~ pff~f ~<fcelle ~~f~rM/~ ~f?KOM~f~f/

L'expencnce prouve bien lavéritc de cette loi qu'on fa fieattention à la différence qu'il ya entre la vîceue avec laquelle!a chaleur fe communique parun poêle de fer, & par un poêlede briques ou de terre gra~elorfqu'ilsibntune fois tous lesdeux ëchaurres & pofes dansun milieu également rëMant &

également iroid. Donc plus ta.dinerence de la denfite ou dela gravite ïpëcij~ueen: grande

entre les deux corps ( la par-ticu!e ignée & la particule quidoit être échauffée ) plus la vt--10~0 du mouvement de t~f~fdans ces deux particules feraméga!e,

TROISIEME LOI.y~M~M/~O/Ïde la particule ~C'P'

C~/M~yo~ que.la f<~?~CC

corps By~r lequel~(B /fr~ oblige de ~OH'uo~

/f/0/2 la ~~f~O~ que ~4 lui a~~r~f~ avec e~MH~plus de force que la ff/y!~~f jB <? ~~My~'r~j~.

i.'c~pen.cn.ce !c confirme:n(~usvoyo:)sque!(:'scorp.<;dcn."tes s'écitauiïent: à la Un avecbeaucoup de violence & àproporuon de la rëftftancequ'i!s onroppofceai'ac~!0)t desparticules ignces. Le feu a~'if--

faniturdes corps c!'u'ncici.'cgrande iégererc ipeci tique

trouve ior!: peu de rctiitance,la quanut.é de pores qu'il y a,lui laiile un libre pacage &:

le peu de co':cf!on interne,lui pcrmec de feparcr faci-lement les pardcu!cs de cecorps.

QUATRIEME LOI..L~~M~M~ ignée perd au t'O/Z-

traire~~M ~MMT~~Kt raî-/o/ï de larf/f du corps Ddonc elle fe ?MfKt f/tf avecune vîteffe une force propor-tionnelles ~ft~ Wf~~rf/~a~ce. Df-p conclus, que plusB ?-<?/~f plus dans la fuite j4fera lent ~y~ mouvoir, pour-?<? 7y?f~c <t'OH'uf!'y~~ ~rc'<'

<ri"/2~.C'en: ainfl qu'une papille al-

.~umée mife fur une furface de)

métal froid, ne fe confume ja-mais-entièrement mais s'éteintaprès avoir ëchaurfe la partie de

métal qui lui eu: la plus voiftne

au lieu qu'elle eft entieremem.réduire en cendres, fi on la metfur du bois. Or il eu: connu dotout le monde, que le métal e~fpécinquement plus pefant, &:

par conféquentplus denfe, quele charbon & les aromates, quicompofent la païUlle & que lebois eft fpëcinquement plus lé-

ger, & par-là même moins den-fe. Si la rëManceen: trop gran-de, l'fr fera en équilibreavant que d'avoireu le tems deproduire quelqu'effet fenfibledans ce corps. Examinons cequi fe fait dans la papille lesparticules ignées qui la péné-trent, doivent néceUairement:

agir t')on-feu!ementfur une par-tic de ce petit corps, mais enco-re iur tout ce qui l'environne& par conséquent fur le métalcelles qui agiiïent fur ce der-nier corps en font repouJees,& trouvent une réMance quiles oblige à agirfurles particu-les qui font derriere elles danslé même îens que ce métal a agifur elles, & avec le degré deforce qu'il leur a communi-que ces dernieres font obli-gées à réagir, & ce mouve-ment d'avions &: de rëa~ionsïmperceptiblesétantcontinuéïl eit facile de concevoirqu~ennn le mouvementtotal detoutes les particules ignées qut

:et!'ouvo:cn:;(.ianstapaft)u;a(ké dirige vers le n;é!.ai;Je mé-tal de ton côte a rcMé ai'icxlong-tems à l'avion de cespar-ticules, pourcju'cUes aycmpLîgagner l'equitibre, avant euede le pcnecrcr ~enfiblemenr.

CINQUIEME LOI.Plus il y a Jp~~MM ca/~M~ M-

tre le corps ~H;K~ e'o~.yO~J plus ce dernier eft Jf/2-

/<'} par <-<?/ï/c~MMt p~M<plus le premier f~ poreux,p.!r fÛ~~HfM~ ~f~- plus ~H~le corps ~W7~' propre à /fMt'

<'<3~WM/2~P~ fa chaleur,facile à ~M<Yrf.Si vous approchez de la paf~

titte allumée un corps Spécifi-

quement plus pesant qu'elle,l'endroit où ce corps la touche-ra fera bien-tôt fans feu. Lamême raifbn efi: caufe qu'unemèche enterrée dans du fabios'éteint dès que le feu en: parve-nu jufqu'au fable. Il fera bond'examiner ici le mechanifmeadmirable, qui fe trouve dans~extinction du feu.Nous favonsque plus un corps eu; denfeplus auiïi après que le feu aune fois furmonté tous les obs-tacles, il s'échauffe & s'allumeavec violence mais qu'eit-cequi fe fait avant qu'il ait pris'iedeffus ? La réMancc du corpsretarde le mouvement des par-

ticules ignées qui forçant d'uncorps agiflènt fur lui, & paroif-fent foiblesdans les effets qu'el-les produifent d'abord lecorps qui les reçoit leur renfleaHez pour ne céder qu'imper-ceptiblement) il cede pourtant& s'échauffe peu à peu les par-ties qui cédent, communiquentleurmouvement ~d'autres, en-forte que tout le feu renfermedans ce dernier corps fe trouvedans peu également mû quoi-que foiblement le feu mû len-tement parvientplutôt à l'équi-libre ainR l'équilibre de cefluide naît de la réfiflance dumilieu & il y en.auroit enfin unqui feroit fenfible fi Ion mou-

vement n'eût: été continue,D

après que tous les obitacles ontété jfurmontés. Il paroît doncpar ce phénomèneainft anaiyié,que lc feu s'éteint lor~u'on luioppose un milieu plus rendantque celui où il fe trouve, s''ii

n~a pas afièz de force pour fur-

monter entièrement cette nou-velle rcfi fiance. Le feu perd toû-jours de fa force, & peut-êtrede fa quantité, foit qu'il par-vienne à prendre le dcffus, foitqu'il s'éteigne force qu'il re-gagne cependant dans le pre-mier cas. L'expériencea appriscette vérité aux femmes quicondeniant avec leurs éventai!l'air qui les environne, fentent

une eipecc de h'oid qui dans lefond n'ctt qu'une moindre clia-leur.La nature iuit; ici une loicontante, c'eil que le refroi-dinemcnc ou /'fx~?o~ d'uncorps aiiumc ef:. propcruonet-le a la di~crcncc de la dcnfitédu milieu où le feu ic trouve& de la dennte de celui qu'il vapénëH'er. C\'[t ainn que lefecchaud ic rciroldi( ienremcnt al'air, plus vt!-e dans I'cau& en-corc plus vue dans la terre.

Laeaufe donc qui laie agifle t'eu avec plus de violence iurles corps fpëcinqucment: pluspefans, devient: aun~ une caufede fbn ~xf?/07!, îbit; dans lecorps d'ou il par!: j foit dans cc-

hu qu ]! pénètre. Un remarquedans le dernier cas que lorf-qu'il e~ occupé à Surmonter lesobitacies qui s'oppofent à ~bn

mouvement, il perd peu-à-peude fes particules qui fe com-muniquent à l'air, qui par fapefanteur les oblige à s'élever.

Au reite on ne (a) fauroitdouter que le feu n'aglife pre-icrablemenc fur les corps d'uneion grande denuté, ou pourparler plus jufte que la réac-

(a) On croit que les tOf~j' en mot/fc-7Kf.p' por~t !O~O~Myff.f~'M~ro;f f~M/e~'j;t"Mt ~/f.;);f ~rK/~ayce.' cctd~it vrai ~e tous les corps pefans, maishux ce r-tii'tA~r. On remarque déja leconcrjtire dans /,tmLKt'er~ ~*(Sr~f,cequi confirme fenfi.bicmentcc quej'cta-b!ts.

fion

non de ces corps, ne ioK la eau"fc des en~ts n'es-conUderabies

»que produit !e feu lorfqu'i! lespénètre Si l'on met de la pou-dre fur un métal bien p.oli, &qu'on l'allume par les rayons dutbîeH r~Tembics dans le foyerd'un verre convexe des deuxcôtes le feu qui eft anuremenca~fez ardent, ccf~auffe beaucoupptûtôt le métal, qu'il n'allume1s poudre. Si le métal au con-traire en couvert de pouftiere,& par confcquent de matières~eciriquemcntplus légères quela poudre la poudre s'allumebien plutôt, parce que la rëuf"tance n'efi: pas auez prompte àagir fur le feu pour en retarderr

le mouvement.Enfin l'on {aie

quedereaumife fur un mor-ceau de papier & expose à laf!amme s'échauiïë & cïï: éva-porée avant que le papier ~bicbrûle.

SIXIEME LOI..Pc/~Z les ?Kf~!Mconditions,WOM.Ï

il y aura ~~M!f dans 1'y~JE'~ ~fp~M~M dans un corps

9plus ce corps /f~y~C~ t~-~?M<'r s'échauffer.

On ne peut allumer un corps,qu'en détruifant l'équilibre ap-,

parent de r~f~~ ainft plus cetéquilibre fera difficile à détrui-

Te plus il y aura de dirnculté àschauRer& à allumer ce corp~

Ne concluons pourtant pas de-là que des que l'équilibre fera.détruit, le corps s'allumera ou.s'échaunrra nous nous trom-perions, en luppofant ainn quel'cquiiibredc r~p~ct! le feu!ob(t,ac!e il en eft d'autres quipeuvcnmn'efuf~ians,pour em-pêcher que le même erret ne.foit produir. Il faut outre ladef-trudion de l'equiHbre, un cer-tain degré de mouvement quinous rende l'cffet fenfible, &qui peut ne pas fe trouver dans

un corps, ou y être ~~ot/M~-Mc/!f impofubte. Par exempleueftimpo~bte que l'eau s'al-lume, parce que le peu de vif"ciditë de ce Ruide permet l'ëva.

porarion, qui tuppoie qu'une<,rande quatuitc de particule?'~ttccs s'cievent, avanfqu'eUcsayentgagné le degré de mouve-~nent, qu'il leur faut pour faire,'nai.t're la Hamme. Cette même.aifbn nous apprend pourquoi(c~ corps tecs s'allument plû-Mt que ceux qui font humi-des, & les corps chauds plutôt:

que ceux qui font froids.

SEPTIEME LOI.L<? !'f/?~~ du corps B efi pf0"

pC~t:OM/!f//fà fa~f'C~que ,jointe ~/a ~tf~ c'eft-.C-~rf au degré de cohéfion ~e

~p~nc'M/fJ.On. fe tfomperoit en faifan~

la re~nance d'un corps propor-tionelle a fa gravité fpccifiqucfans avoir égard à la cohëHoninterne. L'expérience nous l'a,appris. Il y a des corps Spécifi-

quement plus peians que d'au-tres, & qui font pourtant plusvolatils le mercure cffplus vo-'latil que le plomb & l'argent.

HUITIEME LOI.Lf~W f~ cr~~ 7KO~ f]~9

que le ~'M ~f7~' f/fp~f~fK/f.f~0~'MM. Pû/f~ les ?M~/2f~

fO/ï~tMMj- p~t /f~'M f/? ~K?' ymoins il P~/f~ cf~y<'j f/-fets.H eft plus que vraiflembla-

ble~ quer~purnele trou-

ve point fur notre terre: aufitquand je parle de ce fluide en-tant qu'il agit fur notre globeje n'entens autre chofe que lesparticulesignées. La grande té-nuité de fes particules fuppoféqu'il y en eût qui ne fuiTentliées à aucune autre hétérogè-ne, feroit caufe que les effets

que produiroitleur mouvementferoient peu femblables. Lesparticules hétérogènes quer~/w charie, îerventàiepa-rer les parties des corps qu'ellespénètrent. L'expérience nousfait voir que les flammes lesplus pures, comme celles dequelques f/~nfT brûlent moins

i}He celles qui. font fort char-

pees, comme par exemple celled'un bois un peu humide.

NEUVIEME LOI.Si la ~) f!~K~ j~ de même -UO/K-

W~ de même ?73~f que le

corps H lui CO~MM/H~Kf /07X

?/?OH'Uf~f~( ~Û~7 en ?-f-

pos, (c'cft-à-dire lorsque i'~F"ther qui y eft renferme eftdans un équilibre apparent, )

fera f/~ ~f~o~ après le r~ot:

.R /<'M ~M avec T;tfj~~0~f direction ~f

Cette loi eft démontréeparles Géomètres mais comme iln'y a pas dans l'univers deux

corps d'une même maue & d'unmême volume, (peut-être y

lont-ns impolUutes i expé-rience ne peut pas en prouve:dircâemeiltiavcrifc.

On le voit a peu près dans le

choc de deux boules, & cont"rnc le feu n~cft autre chofe queië mouvementde !<r variédans fcs direcHons, ce qui cilvrai dans le clioc des corps fcn-i)b!es doit l'être dans celui dex

particules infenfibles.

UiXihMb LUI.Donc plus des corps fOMf~'Kjy~"

ront ~MX entre eux, 1 ".p~f

port ~MTO/M~ 2°.a/M~té fPécifique; ~°.K ~~Tf~co/~o~ M~r~f plus il y ~K~d'égalité dans le ~OMT;fW<tcommuniqué de la r/fMf. Lachaleur trouvera ~7ni"Mtrépandue.

1/expërlcnccnous !e fait voiedans les métaux, & dans l'air.C'en: de ce principe qu'il fautpartir pour bien expliquer lagrande vheue avec laquelle law~n~ f7~?t ~Kf, ( qui n~eft au-tre chofe que l'ft- joint auxparticules, qui peuvent fe déta-

cher !e plus tacitement d'uncorps parle mouvement de cefluide & par le frottement ):fe communique d'un endroit àVautre. L'air eft ordinairement-dans une égalité beaucoupplusgrande que ne le {ont tous les

autres corps (a) & par conte-

ra) L'cgalit~ par rapport à !a den~fL-des milieux de l'atmofphere fe trouveen la con~derant dans les Sphères quienveloppent notre terre. Ces fphercsplus ou moins cp:uftes gardent entreelles une gradation enfbrte que p!uson s'élève plus ces milieux qu'on tr.t-verfe font raréfiés,( & par conféquentmoins <ien(es& moins rcf!Hans). JL'c-galitc de la chaleur ne fera doncp.isdans tous ces milieux a la fois, maisdans ceux qui feront d'une même den.ote, dans chaque Sphère parallele à Mu-He globe.

quent, lorfqu'iln'eïtpas char-gé de particules aqueufes, il abeaucoup plus qu'eux une élaf-ticité prelque par tout égale.Les Ions alors font propagesfort loin & la moindre agita-tion fe fait ientir. Lors au con-traire, que l'eau afrbiblit le rei-fort de l'air, & détruit régalitcdes milieux, on voit qu''il eft im"pénible de produire les mêmesc&ts. J'ai vu dans rcfpace depeu d'heures les effets de réicc-u'ifation réunirplus d'une fois

t& manquer peu après, parceque lèvent nous avoit emmenédes nuages. Et ce qui éclaircitmon idée encore mieux, c'eftl'expérience que je vis il y s.

quelques années à Francfort-.On avoit fait paner une cordeau travers de plufieurs apparte-mens & d'unecour, il n'y avoirque "y à 8 piés de cette cordequi furent expofés à rair:cepen-dant quelquesgouttes de pluieétant tombées tout à coupl'expérience, qui avoit toû-jours réufit, ne fut faite qu'àmoitié. La matiere électriquefut donc obligée en partie àchangerde direction j fut inter-rompue dans ion mouvement,& trouva par ce petit change-ment des milieux qui n'étoicntplus également élaHiques.

ONZIEME LOI.Si ~t le i'7?OKt'~?;!f/2t~~p~7)-

ticules ~t~~ CM!/f/~f7f~f/2tles M~f~ aux autres la ?M<7~'

o~ cohefion des particules

corps B par e'0/?/?~MfHt

~2<7f, <M!/M(? /7?~~Mfx~f~2ff deces P~'f~~rf~r-<r~roïf, la (a) co?!-

j?~'f/~<' Jw:MK~ e-'f~?'~que le feu /~f<

En difantque !cs obfiacles plus~btbiesquel~a~cntaugmenterttfa.force,ne croira-t-on pas que j'a-vanceunparadoxei'itparoîrplus

(~') C'e~-a-JIre celle qui c~ cgntc A!arcM.tnce, & qui eft employée a la~rmonter.

Giij

.naturel de croire qu'ils la dirni-

Duent. On s'imagine que dansle vuide les corps feroient éter-nellement mus, & que dans leplein il devroit y avoir un re-pos univerfel. Mais quiconqueréfléchit fur la caufe du mouve-ment, ne la trouvera que dansles différentes forces des obUa-cles. La réfiflance ne fauroit endiminuant augmenterla violen-

ce ou l'intenjitê du feu, parcequ'elle devient alors la caufejmechaniquc de la moindrequantité de forceemployéedansl'action qui fuit immédiatementcette diminution: maIseHc peutalors augmenter ~fxf~oM dufeu en lui hiuanc un paffage

SURT-ANAT.DUFEU.)S libre pour s'crendre ph)sirplus libre pour s'étendre plus

ou moins uniformément. Si fareDH.ance diminue, il faut que!e feu trouve néceuairemenrdes

corps ou d'une moindre gravi-tetpéciuque;,ou d'une mom-drc co!]e()on & par confcquencJ~tAf?' n''y trouve pas une au (ngrande réacHon, c~ett-à-direune}'ëa(3:ion aufit complettc quedans d'autres corps fpécinque-.mentptus peians ou beaucoupplus compares. La .folblenedans la readion ralentit la vio"lence du mouvementofciHatoi-redatis !e feu qui en fait J'euîla violence.

DOUZIEME LOI.Plus la ~~TfM~ des milieux

/f/~M~ feu p~j~ ~f'7~~plus ~J~ paroît ~~?'~f!y!/? moins le milieu ~y~ /f-quel il T)~ paff <? 7'f/t)'f/~f~'f,~f/2t Cf/H~ qu'il quitte,~/KJ ~M~ il f/? TC~<7Mf/2tdans ce~r/2Mf milieu ~HO~~Mf moinsJ~f'f.Si les milieux, dans lefque!s

le feu agit, étoient par-tout lesmcmes ) nous ne fendrions nichaleur ni froid, il fe répandroicpar-touc foiblement. Couvrezun feu aUumé des matieres lesplus combuftibles, enforte qu'iltrouve par-toutune égale réfu-

tance, n scicmdra bien-iot.Le peuple s'imagine qu'il eitcrouffe & quelques Phynciensveulent, que l'air entretiennele feu nous verrons ci-deUbus.~i!s ont raifon de pen(er ainu.Il faut cependant remarquerque cette violence du feu enchangeant de milieux fort iné-gaux, ne ~e ibûtient pas. Aprèsla première communication dela chaleu! la continuation dece mouvement le fait propor-tionnellementau degré de foree~qui refle au feu & a la rcMaa-cc du nouveau milieu.

TREIZIEME LOI.Si ~M ~~?'~C'M/~ ~W~ de 7KfH7f

T~O/?Kf de ?Kf~f ~'M~f ~f"f~~Mf,Jf ~~HfCO/7~CH) <J<? ?K~K<' chaleur que le corps.B ~Jt~ ce corps CM

~.f 6'0/r0/~~K~72 quelui /<?Mf ~~fW~~PC'H! CM /.?

f/f/Kf/~ de ~!rf<~ZO~ ~K!

pourra ff?'~ y/~T/t~M par /<OK-

T~Mf~de ces particules <7M~

?~<ïtff~ lez chaleur de ~ftd'autre également.

Il efl bien difficile nnon im"poiÏtb!e, de prouver direAe-

ment ces fortes de vérités pardes expériences:mais quicon-que a rcBéchi fur les lois de-

montrées du mouvement, nepourra pas douter de ce que ~'a-

vance il en: facile de voir quedans une pareille égalité toutfe réduit: aux lois du mouve-ment.

QUATORZIEME LOI.

Si des p~C'M/CJ' ~'MCM ~P ~~KP~0/~Kf de M<f/?!f CO/M ~7'

de ~Pi'Mf gravité ~'C~Mfmais d'un ~~r~M< degré dechaleur que le corps B, agir:.~</t< lui la chaleur du i~T:HMf fera d'abord ~M~WM~,

celle des ~~?'t'!CH/M ~~KZ-

MK~? MMM le yMOM~f/M<'Mt0/</f &XM-fOt après à

)FM ~ff/~f~y une partie de ce

qu'elles ~~O~t pf~C/K;~ C~leur cfK co~ ~y des ~~rf~K/<°~

fera en t'~</0~ MTC~ cequ'elle aura tM ~T;<?Mt le f/M/2-

~'fWf/!f f~f ) que lecorps B aura enfin la f/M/fK~

Jf.f/MrM~Jf.f ignées & viceverra.Cette loi eft confirmée par les

ralfbnnemens que l'on peut ti-

rer de ce qui arrive dans la pai-tiUe allumée, qui pofée fur unmétal chaud eu: entierementconu.!méc,&d'autant plus vite,que la chaleurdu métal en: plusgrande quecellcdeIapafUlle.

On peut appliquer au feu

toutes les autres lois du mou-vement, &. étendre le nombre.

de celles que j'ai tenté de don-ner, pourvu que l'on faûe at-tention à la ftrudure à la gra-vité fpécifique, à la cohéfion &au volume des corps, & desparticules ignées.

Pour peu que nous inftHion';fur Fidée du plan, nous verronsbien-tôt, qu'il ne paflè pas au-tant de particules d'r d'uncorps dans un autre, qu'on fel'imagine communément. J'é-rois afièz porté à croire d'abord,que ce paflageétoit auni chimé-rique, que celui d'une forcemouvante, qui a toujours étéle refuge de ceux qui n'ontpas voulu avoir affez de bonne,&)i pour dire, qu'ils ne compre-

noient: pas entièrement: la ma-nière dont le mouvement fccommunique. Mais ayant faitréflexion que dans le mouve-ment de F./Ef/w, plufieurs deles particules s'cchappoient ilcroit naturel de conclurre,qu'eHes étoicnt remplacées pard'autres. Cependant je vais éta-blir tout le contraire de cequ'on déduitordinairement dupanage des particules du feud'un corps dans un autre.

Il faut fe bien perfuader, quela chaleur & la lumière ne fontque de nmp!cs errets du mou-vement, & qu'une maticre <?-F~~Mf~ tumineufe eu: une vé-î'itablechimère. S'il y avoit une

matière c~o~f, je demande-rois pourquoi la glace nousparoît fi froide car elle donnedes étincelles lorfqu'on l'élec-trife. S'il y avoit une matière Ln-

mineuie, qui émanât du fbleil,je demanderois comment iteu:pouible, que la lumière arriveen un li court efpace de temsdufoleil jufqu~à nous, puisque Ionmouvementdevroicêtre conti-nuellementretardé, lorsqu'ellepaue par l~atmofphere je de-manderois encore pourquoi ilfait nuit dans une écliple tota-le du foleil, puifque la matiereémanée de ce globe doit enco-re fe trouver dans l'atmoipherc,

Il s'enfuit des vérités que je

viens d'établir que la dii~eren'

ce de la chaleur naît plutôt: dela force du mouvement: desparticules ignées que de leurnombre. Les corps qui ont leplus de ce fluide ~bntceux mê-

mes qui~bnt les moins fufcepti-bles de chaleur un corps con-fumë par le feu a plus de parti-cules d~(/r qu'il n'en avoitavant, & lorsqu'il étoit en Bam'me. Ceci parottraun paradoxe,parce qu'on croit communé-ment le contraire entraînépar le faux principe de quelquesPhyuciens qui veulent quel'~f/~f foit également répandupar-tout. L'immortel Bo~?--<- prétend que le feu eu: répan-

du

duen}'<7?/o/! des f~c~f~; il meSemble qu'il feroit plus aifc de

prouver qu'il l'en: <7 ~y/~ M-~f~/f de dcnfité des <"C?'/Jc'eft-à-dire, que pim les corpsfont raréfies plus i!. s'y u'o'jvcd'?'. Madame a'~ C~f/ff,qui a entièrement fuivi les prin-cipes & les conséquences, quece grand Phyncien établit dansle 1. vol. de fa Chymie a crupouvoir prouver d'une manièreincontefhble y que ce fluideétoit rcpandu en raifon des vo-lumes, parce que le thermomè-tre appliqué à dincrens corpsexpoies à l'air, montre qu'iisfont également chauds oufroids. Je répondrai à cette dip-

acuité par les remarques luivan-tes. I. Le thermomètrene faitconnoître que le degré du mou"vcment de 1~?', lorfqu'ileH

parvenu à agir ienublement fur.ie mercure, &:nou la quantitédcceHuide. II. Des corps expo-fcs au même air & parvenus à

un degré de température égal àcelui de ce fluide, ne font pasplus chauds & plus froids, par-ce qu'ils ont les uns plus, les

autres moinsde particulesd~-ï/~?- dire qu'un avare n'eu: pasplus riche qu'un pauvre, parcequ'ils font une depenfë égale,c'en: fe tromper. 111. Le ther-momètre pourroit marquer une-.haJcur égale daus difîëren..s

corps fans qu'ils ru~Tcn!; pourcela également: chauds: cescorps pourroient avoir leuratmosphère particulière & leurfuperucie dans une chaleurégale à celle de l'air, tandis quele degré du mouvement desparticules de i'~t/w dans rin-terieur de ces corps pourroit nepas être fenfible au thermome-

tre. IV. Enfin ces dirférens

corps peuvent encore être éga-lement chauds, ~ans qu''on ait:befbin d~admettreun .~t~'r ré-pandu en f~o/ï ~fj ef ,p aces dansla fuppoftfion même que lenombre de fes particules aug-mente la chaleur car en l'ad-mettant répanduen M~oHM~r-

T~T:-

des ~f~fft le nombre desparticules du feu dans les unsferoit contrebalancé par le de-gré du mouvement de ces mê-

mes particules dans les autres.On fait que la chaleur eft plusviolente dans les corps les plusJenïes.

Les corps contiennentautantd~f~f, qu'ils le peuvent,

51foit qu'ils paroiffent chauds, foitqu'ils paroiffent froids. Ils n~en

ont d'avantage lorfqu'ils fontchauds, qu'autant que le feus'efl fait plus de place en rarë-liant les corps. Il s'agit de dif-tinguer dans l'augmentation dela chaleur le degré & l'cxtfn-

j~u~ j ce font deux choies ab

lument diU'erenies. <~e ne lont:pas des fubti!itcs qu'il, faille re-jetter, & lainer aux Mcthaphy-itciens. La nature le dérobe fi,

fouvcnt: à nos regards & l'ex-périence nous apprend que le.défaut de précaution dans lesmoindres circ.onflanccs eu: il.

dangereux qu'on ne f.iuroit af~fez influer fur cer ardcie.

Qn s'c~ beaucoup, applique,a rechercher un ligne par le-quel on pût s~affûrcr delà prë"icncc du feu & qu'on pût re-garder comme fon effet conf-.tant. La rarefaci.io~ a ëtc préfé-rée par quelques Phyficiensa hi<

d~aleur & à la lumiere. Le cé-lebrc ~pt~f~ & après lu~

.Madame du C/Mt~'f, a donnédans cette idée. Je n'ai rien à yobjecter, j'observerai feulement:

que d'habiles ~ens font quel-quefois fort inconfequens. M.Hocy/~ML'~ ne veut point admet-

tre ni la lumière ni la chaleur

comme des fi~nes & des eHeisconitans du feu, parce qu'ilcroit pouvoir prouver par des

expériences, qu'il y a de la lu-mière fans chaleur & de la

chaleur fans lumiere c'eH-à-dire, qu'il peut y avoir quel-quefois du feu fans lumiere, &:

du feu fans chaleur il prétendau contraire, qu'il n'y a jamaisde feu fans raréfadion. Je con-'d'sdoncd'après ces principes,

qu ti peut y avoir de la raréfac-tion fans chaleur. Je fuis per-fuadé que M..Bo<T/M~T~n'au-roit jamais admis cette propo-rtion du moins elle ne fe trou-ve point dans fbn ouvrage. Sijevoulois me Servir du même

argument que celui que cePhysicien employe ici, ]e luidemanderois quelle eft la ra-rëfadion que les rayons de lalune caufent dans les corps ?Mais je fuis convaincu quequoique bien des effets Soientinfemibles, ils n'en exigent pasmoins pour cela. On fait difn"cultc d'admettre cette véritépar rapporta la chaleur & à lalumière a & on n'en fuit aucu-

rne lorsqu'ilde la raréfac-

tion.Jecrois avec Mi.Bo~~M~f)

que le feu raréfie toujours les

corps quand même il ne feroitmû qu'en ligne droite ( c'efi-à-dire quand même il nc feroit

que lumière.) quoique fe chan-

ge enn.iite en chaleur, àcaufedes obllacles qui s'opposent;alors à fon mouvemen!: re<fH!i-

gne. Mais je crois avoir prouv!cot~re lui, que la chaleur & lalumière font des errétsinfépara'bles de ce même Huide.Gardons

nous donc de tirer à la légeredes conféquences des expérien-

ces que nous voyons il y atrop de ces fautes d'omifnon &dc/ qui fe gUIIent: dans

nos.

nos raifonnemens. Nous nevoyons pas tout. 1/expérience~eft pas en Philosophie /<?/pH~

flambeau de la -uf~~ bien desgens n'y ont recours que pourne pas fe donner la peine de bien.méditer & dans la cra'r~e des'exposer à donner dans rer-reur, comme fi nous ne de-vions jamais nous tromper.Il faut raifbnner obferver la.

nature & faire foi-memedcsexpériences ~e contenter de*

l'un ou de Fautre de ces troismoyens dans la Phyuque c'efts'cxpofer ou à bâtir des fyflè-

mes d'imagination fondés uni-quement fur des principes abf-traits,ou bien à en faire de peu

lies d'inconféquens, & qui le-

ront chargés de caufes, qu'onne peut regarder que commedes effets.

La raréfacHon ou cette vertudu feu qui fait occuper auxcorps un efpace plus grand

que leur maue ne le demandeeft très-facile à concevoir parles lois les plus fimples du mou-vement. Il ne faut pas s'imagi-

ner que les corps ne Soient ra-yénës ou condenses que lorf-

que le chaud ou le froid eit ien-fible car comme il n'y a pas unmoment dans la nature où lachaleur & le froid foient au mc-

me degré, les corps auui nefont jamais un moment dans la

même condenfaiion ou dansla même rarëfachon c'efc-à-dire, qu'ils font toûjours dansune alternativede ces deux étatsce qui eft très nécenaire dansles corps organises, pour entre-tenir la circulationdes fucs dansles tems froids, & en rallentir laviolence dans les tems fortchauds. Pour expliquer Icmc-chanifme du feu dans le phéno-mene de la raréfaction il cHnëccuairc d'établir quelquesvérités que je vais proposer.

Il dt hors de doute je pen-fe, qu'il y a de F~ ther répandupar-tout, & la raifon nous per-iuade, qu'il eft mû par-tout &

par conséquent qu'il Feft auuiclans rmtérieur des corps,mouvement qu~on appelle in-t~/?M. Plufieurs rations phyn-ques concourent: à donner auxparticules ignées une direction

vers les extrémités du corpsdans lequel elles fe meuvent.Trois cas font alors poffibles

car lorfquc ces particules cho-

quent la fuperncie il peut arri-ver, J°. Ou que la partie de laiuperncie choquée ne réMepoint, mais qu'elle iuive la di-redion que r~.< lui a im-primée,& par conséquent qu'el-le fe fépare de fon corps 2°.Oubien que cette partie de la fu-pcrHç'.c rcnUe entieremenc .à

.111 a L., L4·IHj

j jmpu!)]ondc!apart!Cu!ei.T!')éc~& (ju'cUe ab!brbe ainM fon mou-vement; ~°. Ou enfin qu'cHe nereh~e qu'en partie & que cé-dant: un peu, elle ne fe dcfachoqu'mienftb!cment avec toutesles parties qui lui font liées, &donne ainfi te phénomène deh rarëfadion qui eft plus oumoins ~enftMe, &ton que ïe?particules ignées font plus oumoins en mouvement, & queles corps ib'nt plus ou moinsdenfes, p!us ou moins cohcrens,c~eit-à-dire, visqueux. Ceder-ruer cas en: celui de tous, qutdoit arriver naturellement leplus Ibuvent.Loriqu'un feu ien-

t!!

~bie agit iur un corps il le pe-.netre, en fepare les partiesStes plus expofëes à fon action

<&. augmente le mouvement in-teftm.Donc le fsu raréfie, non-feulement en augmentant unecaufe de la rarëfa<3:ion qui fe

trouve dans tous les corps,mais encore enféparant les par-ties fur lesquelles il agit, & enraréfiant rair qu'on y voit ren-fermé l'air ainû renferme dèscu'il eit raréfié fe joint à Fac-tion du feu en tendant conti-nuellement à élargir le corpsà peu près comme un reffortcomprimé tend à fe debander.

Tous les corps ont des poresou il le trouve de F~~t', qui

n'y étant pas fortement attachépar le contad de ~esparciculesavec les particules du corps,

7en: bien-tôt obligé de céder àl'impuuion de celui qui vientd'y être nouvellement agité, &d'en fbrfir. L'impétuositéde cesparticules ~M, expliqueles crevaues & les ruptures quel'on remarque dans les corpséchauffés au~i bien que lebruit que fait l'air en fortant defa prifon.

L~< mû dans l'intérieurdes corps, y trouve de la rénf-t&nce cette réuftance plus oumoins forte fert à nous fairecomprendre pourquoi lescorps font quelquefois entie-

1;"

rement: coutumes, tandis qued'autres fois ils ne font que ra-fë~es; pourquoi quelques corps.tbntconjltmcs dans fort peu detems, tandis que dans le mêmetemsd~autre~ne fontqu~échaui-fes <Sc raréfiés, & ne font confu-més que long-tems après. L~ac-tion du feu lorfqu'il détruit en-tiercment les corps, n'ef!: autrechoieque fon mouvementaffezviolent, pourdëfunir toutes fesparties, & leur ôter le moyende fe réunir.

L'air inténeurdes corps fertavec le feu à les détruire mais~air extérieur fert au contraireà îes conterveren raHenduantla~9rce du feu, & en diminuant

:;a quannrc car a mciure que iefeu agit fur l~s corps, Fair leforce à s'c~vef ieîon les lois del'hydro~adque, !ui fait perdrede fon Inten~tc c'i ne lui oppo-fant qu'une foible réiiSance:; &ileâcau& que la reilâance ducorps fur lequel le feu agit, di"mmue, à meture que ce corpsfe refroidit. Tant que l'air exië-rieurn'aqu.un ibtbîe accès versle corps aUumé le feu ne perdpoint de fa force c~eH ainfiqu'un feu mal éteint confumel'intérieur des corps, & qu~tle0: ncce~Saire de lui donner deFair pour en interrompre leseHets qui quoique lents n~enib~pour cela que plus iorts~

il elt vrai que l'approche del'air eïï: caufe alo.rs que le feus'étend fur les furfaces parceque fon adion qui force les par-ticules ignées à s'élever ne lesempêchepas de rencontrer des

corps qui leur réfiftent mais ilfuffit que l'endroit attaqué fe

trouve ainû privé de i~n def-truûeur, & trouve dans l'airun fecours efficace. Il eft enco-re vrai que lorsque le feu eftprivé d''air, & qu'il trouve par-tout une réfiftance à peu prèségale il e~: obligé de partagerfa force, d'agir moins fur cha-que partie en particulier; tout.agit fur lui & lui réfifte égale-ment: il agit fur tout & de-

~j vient foible,parce que fon mou-vement eH: abforbé; toutes cesréMancespriies ensemble fontplus fortes que lui. Mais ceci neprouve pas, que l'air entretien-ne réellement le feu & en aug-mente la force ou Fintenuté. Jene nie point que l'air ne toit né-ceffaire à ce fluide mais il neFeu: qu'autant qu'en rotant on

met à fa place des obftacles in-surmontables. On auroit tort dem'acculerde fitbtilifer ici ma!à propos: il y a une différenceréelle entre être néceffaire paraccident, ou par /ot-mf~!f j cestermes de l'école exprimentbien ma penfée. On eft néceffai-re par accident, lorique n~y

crant pas il fe trouve quelquecho!c qui devient: ua véritableoMade & par .tbt-mcme lorf-qu'on cît ou la ieu!e caufe ei?!-

dentc, ou une cau~e coe~cicn-te. Ces réëexionsmeconduhentà établir la régie iui vante.

L'~tf ~trKM ~f~c~, pfM!M~~fy particules, <ïua~t

m ~M~ ait <~f.S pf/M~f CO~~t"~My ~M~ <?g<t p~M)' y mettre

du nouvel ~<r f~ ?nûM~<

MfMt < tTCOmpfn/fr par ~t!

COHMMttf~nfMt~p~tf~MP~'<r~Ï ~Kt ~t~f. J~ augmente au

~cantr~rc ~t/ï MtfT~t~ ~r/~a'~B r~~f ~rpcj~ffj', o~o/~

tt~c n~~Mcc fxtrfWf~Kfnf~)~<*( COMMÏ~f exemplecelle de~/t

~noK~~t~f) ~y /o/2 fx~?/!OH

» ( C'?-f ~M' devient laB c~«/f ~f progrès) /o~K~~

~ft?Wt les o6/?~C/M ~M! s'oppo-B~t ~/M~<?~O~T'f~f.

Mais dira-t-on d'où vientque la flamme d'une lumières'éteint dans le récipient vu ide~fi ce n'eiï: que l'air étoit néceuai-re à fon entretien ? Je répons,qu'il eft faux qu'il n'y ait pointd'air dans le récipient, quelquepeine que l'on le foit donnéepour l'en retirer; il y en a moins,mais toujours affez pour pro-duire l'effet en queftion. L'ex-tM~MM de la namme & cettetendance qu'elle fait voir versle bas, prouvent que l'air de la

pompe eit devenu fpécifique.

ment plus léger, que la Bamme

chargée de particulesde fuif ou

de cire or dès qu'elle efideve-

nue plus pefante les lois del'hydroitatiquc expliquent laraifon de ce phénomène & dé-cruifent FobjecHon propofée.On ne fauroit affez être fur fesgardes lorsqu'on en appelle auxexpériences pour prouver fesopinions elles prouvent fou-vent le contraire. Il eu: fâcheuxqu'on faïïe des expériencesmoins pour trouver la vérité,que pour chercher à établir fesopinions. On n'a qu'a jetter unpeu d'eau fur un grand feu,bien loin de l'éteindre, on ne

fera qu'augmenter fa violencequi voudroit conclurre de là.

que l'eau augmente l'acHon de

ce fluide ? Analysonsnos expé-riences & nos observations, ledéfaut d'analyfe a fait de dan-gereux empiriques.

J'ai.dit que le feu en raréfiantles corps, y fai~bit entrer del'air, qui fe joignoita lui, pourforcer les corps à s'ërendremais comment eft-ce que l'airle raréuc Et je réponds par laquantitéd~f~ qui prend laplace des particules hétérogè-nes, qui confHtuent avec F~-

le fluide que nous appel-Ions air. L'air raréné n'en: autrechofe qu'un ~E~ff puriïïé. Il

faut remarquer que l'air ne fcraréfie pas autant qu'on Iepen<le communément.'il fe conden-fe beaucoupplus qu'il n'eu: ra-réfié & les effets violens del'air raréfié qui rompt j~esdi-gues/Jotvent être m oins attri-bués à la grande rarëMion,qu'àl'impëtuofité avec laquelleil eïï: raréfié. `

L'expanfion des corps eïtquelquefois fi fubite que lod-qu'elle eif en même tems par-ticulière ( c'efr-à-dire, quetout le corps ne fe trouve paségalement forcé à s'étendre,)le corps au lieu de s'étendre <c

rompt. C/cft une ci~ofë tropconnuepour s'y arrêter,

T

La raretacuon des corps eu.donc un effet d'un mouvementcontinué deF~E~r ce qui faitque lorfqu'il eHraUenti, (c'dt-à-dire, lorfquc le froid fuccede

au chaud ) le corps fe conden-fe on fe tromperoic en don-nant au froid une vertu propre,ce n'cit qu'une privation.

Ceci nous apprend encoreque la rarëfacHon & l'évapora-tion fe touchent de bien près:il n'y a qu'un pas decelle-ci àcelle-là. Tous les corps qui s'é-vapprent, peuvent être rarë-fiés, & doivent rêtrenëceuaire-mentaupa'Mvant.

Pour IbûmettrcFacHon & la.coaimunicationdu feu au cal

T~

cul, (Scréduire tout à une cer-titude vraiment géométriqueil faudroit Savoir quel eft ledegré du mouvement de F~E-ther qui devient fenfible authermomètre, déterminer le de-gré de force des particules de

ce fluide, & connoître le degréde réMance dans les differens

corps. Si la réuftance n'étoitproportionnelle qu~à la fimpledenuté, la chofe feroit peut-êtreplus facile mais il y a encorela; cohéfionde ces mêmes corpsà confiderer. Il faudroit auiSbien prendre garde abadiAinguerla réMancequi augmente l'ac-tion du feu, de celle qui la dimi-

nue, commele fait par exemple

la preflion de l'air celle-ci eu:d'autant plus efficace, que lecorps allumé ou échau~e eftmoins en état de réparer la pertedes particules, que l'air enleveau feu.

Nous avons vû plus hautque nôtre globe n'eu: point uncentre de gravitéde r~t~cf: ils'enfuit de-là, qu'il ne pefe pasavec les corps; ainfi la queftionagitéeplus long-iems s qu'elle ne

le méfitoit, à lavoir fi le feu

augmente le poids des corpsfe réduit à favoir fi le feu eltenétat de charier avec lui, & detranfporter dans les corps qu'ilpénetre, des particulesqui puif-&nt augmeB.ter ton poids &:

1

pet'fbime n'a jamais nié un fan'autît évidemmentprouvé. Mais

sil eu: furprenant que de bonsi

Phyuciens fe Soient imaginé

~uc lc feu pe& en lui-même ji!.<; ont tâché d'établir cette cr-

Tcur par des rai~onnemens très-bibles, tirés de ce que quel"

ques corps deviennent plus pe-fans après la calcination. On aA bien répondu à ces raii'bns,que je n'ai garde de m'amuferà les réfuter. Il faut remarquée7",Que.Ie feurendiescorpsipéci-aquementplus légers, en leuE

faifant occuper un plus grandcfpace,lorlqu'iln~y tranfpprtepas aiïez de particules,pour en-tugmeMerIcpoids à proportion;

j 2°. Que le feu en traniportanïJ dans un corps des particuleshë-ij ttn'ogenes rend un corps ipë-

claquement plus pefant fi d'unautre côte en faisant évaporer

ou exhaler quelques parties, iln'en diminue pas le vcritablapoids.I/e/ fe trouve répandepar-tout, & lembic par-là con-~trcdire les lois de l'hydroflati-.que, fur leiquelles j'ai tâchéd'établir une partie des chofes,

que j'ai avancées mais pour.peu que l'on fane attention.que tous les corps de l'universfe trouvent pour ainu-dirç na-igeans dans un ~uide immense

qu'il y a uneprejtlion. continuel-

ie oc reciproqueentre ces me-mes corps ( & non une attrac-tion qu'on ne comprend pas )que l'air ne peut pas agir dansl'intérieur de tous les corps &

que le fluide en queftion trouvepar fa grande lubtilitéune gran-de quantité de points de con-tact; on verra qu'on a affez derations pour comprendrecom-ment F~t~f e~ lié avec tousles corps. Recourirpour résou-dre cette queftion à l'horreurdu vuide des anciens, à rat-cracHon des Neutoniens ou à

une matièregravitante, c~eH: febercer d'idées chimériques &donner des mots pour des rai-fons.

Nous avons vû jufqu'ici, ceque c'étoit que F~~fr, la lu-miere, la chaleur & les loisque le feu obferve dans fonmouvement il nous refte àexaminer ce que c'eft que le fo-leil & fes rayons lumineux. Ilne fera pas inutile pour biendifcuter cette queftion, d'éta-blir préalablement quelquesprincipes.

Nous confidérons en généraldeux fortes de corps dans laPhyfique, des folides & desfluides. A parler jugement iln'y a qu'un feul fluide originai-rement tel, & que nous avonsappellé ~Et~pf c'eH: dans ce6:Hide que les corps céleUcs fe

meuvent, & la nature de leur

mouvement fert à comprendrepourquoi il y en a de lumineuxpar eux-mêmes & d'autresqui

ne font que réfléchir la lumière.Les corps ne fauroient fe mou-voir que de deux manieres fa-voir, en changeant continuel-lement le centre de l'efpacequ'ils occupent, ou en ne lechangeant point du tout, ou dumoins très-peu. Les corps to-taux de l'univers, qui confer-vent toujours le même centrede l'espace qu'ils occupentn'ayant qu'un mouvement derotation, c'en-à-dire, n'étantmus que fur leur axe frottentpouucnt & agtÛent contmuelle-

m~

ment fur le même ~Ft~~r, luiimpriment par conséquent unmouvement continu qui étantpropagé,donne ce que nous ap-pelions lumière & chaleur &comme dans cette quantitéd'ff~ qu'ils chancnt, il doic

y en avoir beaucoup qui mal-gré l'atmosphère qu'il pénètreparvient pourtant jufqu'à notreoeil en ligne droite on voitcomment il efi: pombic que desrayons convergens viennentpeindre dans la rétine le difquede ces corps lumineux. Les

corps au contraire qui chan-gent le centre de l'efpace occu-pé, en décrivant de vaficscrbites, bien qu'ils aycnt auutvr

un mouvement autour de leuraxe n~agiffent pourtant pasToujours fur le même ~'f~~r~mais panant d'un lieu dans unautre avec une extrême viteffëils ne peuvent pas imprimer

a

r~E(/~ un mouvement conti-nu & propre à donner de la.

lumière& de la chaleur car en s

parcourant leur orbite, ils nefauroient propager fort loin der~Mfy mû. en ligne droite,( leur double mouvement entrouble la diredion). Leurmou'-vement explique donc la rai-fon pourquoi leur difque n''eitimprime fur la rétine de nosyeux, que par un~f~f! que descorps lumineuxdardencfur eux,

& qui en eit réfléchi, & non.par des rayons, qu'ils auroienceuxi-mêmeschaues;ou ce quirevient au même, pourquoi cescorps ne font pas lumineux.

Ces vérités s'accordent très-bien, avec le fyfreme de Coper-nie, qu'ils fortifient même d'u-ne nouvelle preuve. De cettemanière on~ conçoit facilemenctout ce qu'il y a de myfténcuxdans la lumière: remarquonsfeulementqu'elle n'c(t d'aucuneffet indépendamment des ob-jetsdontelle ei~ rénécine. Nousvoyons parce que des rayonsmûs en ligne droite, partant detoutes parts d'un objet, vien-nent peindre Ion image fur la

1 1

rétine de notre oeil ainfi ôteztout objet à mes yeux, & vousme placerez dans la nuit la plusobfcure.S'il étoit pouiblequ'unhomme eût le dos tourné con-tre le foleil, & que devant lui il f

n'y eût rien, qu'il n'y eût quede l'~f~ff mû en ligne droite, iil fe croiroit dans les ténebres 1,

les plus profondes on ne voit 1,

qu'autant que les objets nousfont représentes clairement leplus ou le moins de clarté nedépend que du plus ou moinsde t-~tM~f qui fe trouve dansles rayons. Ces rayons fontcomme de petits pinceaux oude petits burins qui imprimentdans la rétine l'objet donc ils

font rëriëchis. Il y a entre Fœil& l'objet une efpece de cylindre( luppoibns l'objet rond ) com-pofé de couches qui tout au-tant de portraits & d'images del'objet en qucfbon.

Ceci fait juger du cas quel'on doit faire de l'opinion deceux qui veulent que le foleilfoit un corps ardent, qu'il faHeplus chaud à proportion qu'onen approche, indépendammentde la réMance &c. Autantvaudroit-il croire avec 6'u~~que cet aftre lumineux eu: cetendroit qui fait trembler unepartie de l'univers.Les observa-tions qui nous ont appris quele fbleU étoit plus près de la ter-

.'re en été qu'ett hyvcr auront~'efpere aîïc'z de pouvoir fur noscfprits, pour reléguerces idéesparmi les erreurs les plus groi.fieres.

Les rayons folaires réunisparles verres catoptriques oudioptriques font concentrésd'une maniere fi forte, qu'ils lecroiient eux-mêmes dans leurdiredion & qu'ils causent ain-fi quelquepeu de chaleur, fansd'autres reMances que celle del'air mais comme ils ne relentque très-peu de tems dans lefoyer & que Fair lupérieurlesforce à s'élever, que d'autresrayons réfléchis ou rompus leursuccèdent cette chaleur n'e~

bjen iendble que toriqu on lutoppofc desobitacles plus forts

que celui de l'air; car alors uucpartie des rayons étant retenue,& d'autres s'y joignant conti-nuellement, pour remplacerceux qui fe (but c)evës dansl'air, il eft tout naturel que le$t'Hets qui en refultent fbiencdes plus confidcrables. La ma-niere dont ils agiuent e~ tres-jfacile à expliquer par-tout ceque je viens d'établir.

UtTje dernière erreur à rele-ver, regarde le nombre des

rayons iblairc.s qui tombentfur un objet. On croit commu-nément que ce nombre cft: pro-portionnel à la di~ance qui fe

trouve entre le foleil & lescorps mais c'efl une opiaionfans fondement elle tire fafource d~un préjuge affez com-

mun c'eft que le foleil e!t en-vifagé comme un point qui

envoye des rayons continuelle-

ment divergens. Pour peu queroni'aHe attention à la grandeurïmmenfe du foleil à fon mou-vement de rotation qui chaffct~t/~?- en tout fens au plein

& a l'impodibilité de pouvoirvoir le difque du foleil fans

rayons convergens on jugerabien que hors de l'atmofphere''es corps totaux de l'universles rayons des aftres lumineux

meuvent parallèlement &

que dans 1 atmosphère les unsdeviennentconvergens les au-tres divergens, & d'autres enfinreftent parallèles. Le nombredes rayons qui tombent fur uncorps ( en fuppofant égal celuides convcrgens & des diver-gens,) eu: donc proportionel àlafuperhcie expofce à ces mê-mes rayons.

Après ce léger enai fur la na-ture de la chaleur & de la lu-miere, il me refteroit encore àexaminer les effets du feu lorf-qu'il fe joint à d'autres corpsm& de-la à expliquer la théoriede la vicifutude des faifbns, desméteores, des effervefcences&c. Mais comme ces matières

ont été traitées par ctesgemcsfuperieurs je n'ai garde (te memettre dans l'alternative ou de

répète!' ce qu'ils ont dit, ou de

me tromper: j'ai préferé la rc-chercite d''un fujet moins trait.é& oa j'ai cru qu'il me reçoitquelque chofe de nouveau à

proposer. Si l'on me reprochede n~avoir embraue que cequ'il y avoit de plus facilei~ans m'arrêter à examiner cereproche, je n'ai autre chofeà répondre, que

&<~M!M M.?<P!M ~f~fM ) qui~Ct~~M (B~M~M

~r~HT 'U~~tC ~M ~<j~f?'f<' t'<°<nf

~M:~ t'M~~ ÂMMfn.

DISSERTATIONsuR

LES DIFFERENTESPARTIES

DE LA

PHIJLOSOPH E<

DISSERTATIONSUR LES

DIFFERENTES PARTIES

DE LA

PHILOSOPHIE.JL 0 u T E s nos connoinan-ces fe réduisent à des faits ou àdesraifonnemcns elles ne dif-ferent que par la manière de lesacquérir.La foi & la raifon fontles deux Sources, dans lefquel-les. nous puifons la premierenous fournit les vérités hiH.ori-ques, la Seconde les véritcs ohi-

~olopnjques. 1 cures les ocien-ces & tous les Arts font ou pu-rementp!:i!ofophiqucs,ou pu-rement hinoriqucs, ou enfin i!~

participent également à cesdeux fortes de connomances.

A con~dcrcr les chofcs decette manière, la Philofophicferoit en général cette Science~niverfc!!c, qui regarde tout ceque l'on peut connoître par laraifon & il n'y auroit de (cien"

ces poffibles que la Phi!o~b-phie & rHiMoire s'il eft per-mis d'appeller Science ce quine demande que mémoire.

On ne peut conftdérer quedeuxc/M dans les objets qui.regardent la Philoibphie, les

~M~t~' & les ~K~nufM des êtres:.~out ~c réduit fous ces deuxpoints de vue, qui nous donnentnaturellement la divifion que

t'on doit fa-ire de la Philoiophieen général en Phjlofbphie pro-

prementdite & en Mathéma-tique.

J'appelle qualités d'un être,toutes fes propriétés, en tantqu'on peut les connonre fansles comparer à d'autres &quantité d'un être toutes fespropriétés qui ne peuvent êtreconnues que par comparaison.Le Philofophe découvre unepropriété en allègue la caufe& la raifon &c. le Mathémati-cien calcule, en fait connoî-

tre la grandeur,&c. A chaquepartie de la Philosophie il y ena une dans les Mathematiquesqui y répond. rr'

Ces idées nmplesh & prisesdans la nature même des cho*fes, nous donnent une idée clai.

re & difhnde de la Phitofbphie,qu'il eft fi nécenairc d'avoir,des que l'on veut travailleraveciuccès & en les fuivant je dë-nnis la P/o/o~A~ pri(e dans un;fensrefheint, par la fcience desqualités des êtres, en tant qu'onpeut les connoître fans la foi.

On n'a peut-être pas été af-fez attentif à bien din-inguerles vérités de créance d'avecles vérités philosophiques les

premic-

premières ne ~bnt point du ref-fort de la Philosophie propre-ment dite. On peut, il cil vrai,raifbnner fur des chofes défait,c'e~-à-dire, appliquer a des vé-litës hiftoriques des raifbnne-

mens tirés de la Philosophiemais s'avifer de rechercher ceque S. ~Kg' a penfé fur ra-me, pour examiner fi Df/c-~fM

a bien raifonné, c'eft imiter unhomme qui voudroit juger du

gouvernement François parcelui des Sauvages. On peutêtre Theologt€n,&même ~M~fans être Philosophe & ce n~eS:

ni à eux ni aux Dodcurs des fa-cultes ni aux vérités indubita-bles de la foi révélée a nous ap-

prendre ce que nous devonsadmettre ou rcjetter en Philo-fophie. On n'y reçoit pointd'autorité & il faut douter de

rout, jufqu'à ce que la démenatration nous fane décider. Rienn"eH: vrai en Philofbphie, quece qui efi: démontré; rien n'yeft vrainemblable que ce quien: probable, c'eft'-à-dire, quece qui a ou plus déraisons, oudes raisons d'un plus grandpoids pour l'affirmative quepour la négative. La foi & laPhilosophie fontentièrementfë"

parées celle-ci finit ou l'autrecommence.

Quel vafie champ pour unjPttilo.fbphe ) que celui que

viens d<? lui prélentcr Tout citl'objet de fes recherches, Dieu& la namrc, les chofes exi~afi-tes, & celles qui ne j[Qnt quepoûi-bles.

ONTOLOGIE.Cependanttous ces objets fe

réduitent tous .un feul point devue fous celui d'être exi gé-DcraLIl y a des attributs quiconviennent à chaque être fansen excepter aucun ils ibnttousiujcts à certaines lois ou poutparler jufte, ils ont tous des qua-lités communes qui peuventleur être appliquées à chacunen particulier & à. tous en ge-RMaL Tellesfont.IcMr;poHlbil~

té, l'immutabilité de leur ef~

ience, &c. L'examen de cesqualités, les démonffrationsdeleur nécemié & de leur réalité,font ce que nous appellons oudu moins ce que nous devrions~ppe!!cr C~<o/o~f. C'eft de-là

que partent les différentespar-ties de la Philofbphie, cette-icience en eft comme le centre.

THEOLOGIE NATURELLE.

Tous les êtres peuvent êtrerangés fous. deux claues ils

font ou contingens ( limités, fi-

nis, ) ou néceffaires illimités,infinis. ) La fcience qui s'oc-

cupe de l'examen des êtres noceflaircs, qui démontre qu'~

n'y en a qu'un de pofuble, qui

prouve fon exigence, qui tâched'en découvrir& l'effence & lanature,.qui en fait connoître lepouvoir ,.Ia grandeur, qui donr

ne quelqu'idée de fa maniered'agir,. eft communément ap"pelléc T/~o/o~ ~M(Mfc//f.

CO~~OLCGIE.La Icience au contraire, qui

s'occupe desctres contingehs,quidëmontreque tous les êtresle font, hors le feul néceuaire:,a été appellée Colmologic el-le examine ce que c'eH qu'unmonde les qualités qui luiconviennent,l'arrangementquiy, EAncc.cuaire, elle dëv.Qilece

que l'on doit entendre par la

nature, elle établit ce que l'ondoit penier fur le furnaturel &fur le miraculeux elle prouveenfin que s~il y a un monde quiexin:e,c'eftde tous les mon-des pofnbles le plus parfait, &c.

LePhiIolbpkeenpouffant fonanalyfe trouve que parmi les

êtres contingens il y en a qu'ii

peut concevoir comme efprits,& d'autres qu'il peut fe repré-fenter fous la notion de matie-

re.PNEUMATOLOGIE,

De-là il envisagece que c'eR

qu'un efprit fini, fes propriétés~fon caradere diRindif~ &: 1&

pénibilité de fon exigence ilprouve la nëcefBté des efpritsdans le monde le plus parfait9&reconnott la gradation qu'ilpeut y avoir entre ces êtres,&c. Cette fcience s'appelleP~fK~~tO/O~

~O~~TOLOGIE.Le Philosophe envifagean~

entité la matiere en généra!tâche d'en expliquer renonce& de faire voir commentfa na"ture diffère de celle des efprits.;il en fait connoitre les élémens;il examinece qu'il faut à la ma-tière en généralpour être corps,& pour être corps organifc ii.

~tabUc les prenNeres lois du

mouvement, <x laiile une ana-lyse plus exad:e des corps de ce~univers au Pliyficien.: ces re-cherches font le fujet de ta ~j-~MM/C~f ou C<~0;'0/0g~.

P~FCH'OLOGTH.

Comme nos connoiuancesfont fort bornées fur tout cequi regarde les efpfits, nous nenous attachons gueres qu'x

connoitre notre âme la icief;cedefUnee à cette recherche,en:appeMëcP/yr/M/e~'tf. L'on yexamine la nature & l'euencfde cet être, fes fonctionsmaniere d'agir, fa..liaifon avecle corps; l'on tâche d'y prouveri'CKjHence de pluu.eurs amea.

lorP

lorsqu'on en fuppofe une;(c'eu-à-dire, qu'on y refute l'égoïfw<');on y examine s'il feroitpoffible qu'une ame exiftâcfans corps; on y explique lamaniere dont les objets exté-rieurs agiuent fur cet être &c.

Parmi les qualités qu'on at-tribue à l'âme celle qui la dif-tingue le plus fenfiblement descorps, c'eit fa liberté, ou cettepuiffance qu'elle a d'agir con-formément au motif qui lui pa-roît le meilleur. Cette libertéeft déterminée, & fuit des lois;ces lois font un des plus beauxfujets de la Philotbphie. Il s'a-git ici de bien développer lesdifférentes idées que l'on s'en

fait, & d'éviter une confufion,1qui me paroit régner encore

aujourd'hui dans plusieurs trai-tés de Philofophiemorale.

Il y a trois fortes de motifs,qui peuvent engager les hom-

mes à observer des lois & ce':di~erens motifs fervent à diftin.

guer trois fortes de lois & àétablir la divifion que je vaisproposer. Il y a des lois de for-

ce, des lois de prudence, deslois d'équité.

.rappelle lois de force, cel-les qu'on peut forcer les hom-mes d'obferver au cas qu'il?ne veuillent pas s'y ioûmettre:ces lois font ce qu'on appelledroit. Elles varient: felon l'état

Nij `

dans lequel les Iiommes peu-vent le trouver, &: ces din'e-rentes fortes d'état, font natcrcdiSerentesfortes de droit.

DROIT'DE ~V~TT77?E:

Car premicrement on pentenvifager les Iiommes commeifolés, hors de toute fbciéfédans rétat naturel, & n'étantr.liés les uns aux autres que parfeule qualité d'hommes, &d'habitans d'un même globe.Les lois que de tels hommespourroientêtre contraintsd'ob-ferver entr'eux font le fujet du~fo~ < n~<M)'< C'en: ici parexemple qu'il faudroit exami-ner, jusqu'où, un homme peut

N ii

-contraindre un autre à réparer!e dommage qu'il lui auroit fait,:fans aller au-delà des bornes dela vengeance naturelle.

D ROIT SO CIAL.On peut en fecond lieu coniï-

dérer les hommesdans les diffé-rentes liaifons & dans les diffé-jentes ibciétés où ils peuvent fetrouver;& examiner quellesfontles lois à Fobfcrvationdesquel-les on peut les contraindre dansces états .11 y a des fociétés pu-bliques,ily en a de particulieres.Les dernieres fe rëduiient à trois,à celled'un pere & de ~es cnians,d'où naît la théorie du droity~M~ à celle d'un époux & de

fon époufe, d'ou naît le droitfo~M~ & a celle de maître &:

de valet qui donne le droitLes iocict.es publiques

peuvent être de deux fortes

car ou il y cn aura entre unPrince & ion peuple, ce quidonneIeJ?'o!tpM~e',nu bienil y en aura entre deux Princes,entre deux peuples. On appelleordinairement la Science quttraite des lois que des Souve-rains, ou des peuples libres, ontà obterver entr'eux droit des

~72~. Il feroit cependantbon dediftinguer ici le droit qu'il peuty avoir entre des Souverains,qui ne font dans aucune liaifbn,d'avec celui qui doit {e trouver

entre des Princes qui font liesensemble par certains pades.Cette difrincHon n'en: pas aunifubtilequ'on pourroit le penfer.

L'Europenous offre affez dePrinces qui liés par des pa<3:es,fe doivent quelque chofe deplus que des obligations natu-relles ( c'eft-à-dire fondéesfur le feul droit naturel ) & le

nouveau monde a encore au-jourd'hui des princes <Sc des peu-ples qui ne doivent à ceux del'Europe, que les devoirs queles hommes fe doivent les unsaux autres hors de toute fbcié-fd. J'appellerois donc volon-tiers le droit naturel des ~f,cette fcience qui établit les

lois que des peuples libres fontobligés d'observer entr'eux ?!orfqu'i!s ne font liés ni paraucun traité ni par aucunealliance & le droit focial des

~M, celle qui traite des lois

que des Souverains ou despeuples libres, liés par des trai-tés font contraints d'obferver.

Toutes ces fciences du jurif-confulte Philosopheont encoreleurs parties, & peuventencoreêtre fubdivifees mais je croisqu'il fuffit d'avoir réduit toutfous quelques chefs principaux.Il faut fè fbuvcnir que le Philo-sophe fait ab~raction des lois& des coutumes établies. Il nes'agit pas d,e donner ici le droit

1T

itomain, ou quelqu'autre droit.:H faut établir ce que la raisonnous fait découvrir & ne rienadmettre que ce que l'on peutdémontrer. Le favant A~. Kof"der a tenté de donnerun droit de

M~tKr<? dans ce goût-là, & le cé-lebre M. ~Kw~ff~, ( Profef-.feur à Francfrt ) ayant fuivi tespas a commencé à en donnerun véritable ~yi'tème fuivi &démontré, qu'il feroit à i'buhai-ter de voir bien-tôt paroître. Lemême M. Kof/fr a autH donnéun droit ~oc~ & un droit des

~f/~OR~LB.

J'appelle en fécond lieu ~:f

d'équité, cellesque nous devonsobicrver, fi nous voulons con-tribuer au bonheur des au-tres hommes Fanemblage deces lois fait ce que nous de-vrions appeller morale. Il s'agitici d'examiner jui'qu'où nousdevons étendre nos bienfaits àl'égard des autres & cela le-connoît & fe détermine dèsque l'on anxe l'état dans lequelon fe trouve. Nous devons ai-

mer tous les hommes c'eu: 1&

voix de la nature. Nous ne pou-vons pas y être forcés ce fontdes devoirs libres & qu'il dé"pend de nous d'exercer ou denégliger mais des motifs tirésdes fentimens de l'humanité~

quifontle plus d'honneur auxgommes, nous apprennentaffezî'ob!igat!on où nous hommesd'y fatisfaire. Il y a des lois d'é-quitë que nous avons même àobserver à l'égard de ceux quifcroient dans l'état naturel leplus chetif habitant d'un paysétranger & inconnu eft pournous aufli facré que le meilleurde nos amis. A plus forte raifon

y en a-t-il pour ceux que desliaifbns plus étroites ont unisenfemble. C'eft au moralise àpaffer en revue tous ces dirre-

rens états de fociété &: à éta-blir fur des principes certainstoutes les lois d'équité que leshommes qui y vivent ont à ob-

~erver. L/eïquine que je viensde donner d~u droit, conduicnaturellement à celle qu'où,peut faire de la moraie.

LA PRUDEATCF.J'appelle enfin lois de pru-

dence, celles que nous devonseb~erver, fi nous voulons nousrendre heureux nous mêmes.Ces lois prifes eniemble, fontune fcience qui manque juf-qu'ici de nom, &; que j'appelle-rois Po/M!?, fi le mauvais fensqu'on attache à ce mot, ne ré-pugnoit aux idées que je vaisproposer.

Notre bonheur ne dépendpas de nous feuls, nous ne fbm-mes pas faits pour tirer de no-

fre propre fonds U!i bonheurdont; leS'coïque'fbtfl'ofe fe van-ter no'js le devons pour la plusgrande pàrcie à des êtres qui.exif~enc hors de nous.

P E fG J 0 .V A~7 E fJ. G.Parmi tous les êtres qui co"

exiRen): avec nous il y en a unque nous reconnoiubnscommele plus parfait & par confe-quenc comme le très-parfait.Ce n'ef!- pas ici le lieu d'éluderles lbphih'nesdeceux,qui trou-vent qu'une idée peu diffinctede la divinité doit nous engagerà n'en admettre aucune. 11 mefuffit de ne rien avancer qu'onn'ait démontré ou qu'on nepuifjt'c prouver clairement. Les

lois que les hommes ont à ob-ferver envers la divinité, s'ilsveulent en tirer un bonheurqu'ils en efperent, font le fujetde la .R~/z~oM ?Mf:~f//f. Cettereligion n'ell rien moins queles~yRèmesabturdes des idola-tres, elle eft la religion du Phi-Jofbphe & de la raifon en tantqu'il n'efi: que Philosophe, <Sc

qu'il ne fait ufage que de fa rai-fon. On la regarde comme fortcommode parce qu'on la rè-gle fuivant les penchans; ellel'eft peut-être moins que biendes religions établies.

PRUDENCE SOCIALE.

Le bonheur de l'homme de-

pend auilidc ceux avec qui il

vit. Des befbins que la nature aétablis nous ont appris que le

commerce de nos Semblableseft propre à rendre notre étatplus parfait, qu'il ne le leroit,fi chacun étoit abandonné à

ibi-même. Les fciencesqui nousapprennent à le perfedionner,

t& à tirer tout le fruit poffibledes ntuations où nous noustrouvons font autant de par-ties de ce qu'on appelle en gé-néral ~rM~'fw~yoc: Il y en adonc qui inftruifent le pere &le fils les époux & les épou-fes les maîtres & les valets àrendre leur état le plus parfait-qu'il ett ponible.

;.PLA POLfT~.O~E.Il y cn a qui apprennent

aux Rois non feulement àbien gouverner leur peuple

“à rendre leur Etat noriliant,& aux fujcts à fe rendre heu-reux par les Services qu'ilsrendent à leurs Souverains,ce qui fait le fujet de laPo~f~M(* mais qui enseignentencore aux Souverains l'art delefoûfenircontre d'autres Prin-ces, de tirer de leur amitié deleur alliance & même des

guerres qu'ils ont avec eux,tous les avantages poHtbIes &ceci eft l'objet de la~<?~Kf.

Parcourez tous les états det'homme tirez de la nature de

ces états les lois auxquelles onpeut les contraindre, & vousaurez la théoriedu droit; tirez

en les lois d'équité, & vousau"

rez la morale qu'ils ont à ob-ferver. Voyez enfin commentils ont à agir s'ils veulentperfe<3:ionner leur état & s'yrendre heureux & vous aurezles lois de prudence qui fontde leur reffort.

Nous avons parlé de la natu*

re de l'ame &: de fa liberté,voyons à prêtent une dernierequalité de ccc être qui fait le

fujet de Fétude des Philosophes;je veux dire fa force de penfer.

Le but que nous avons lors-

que notre âme penfe me fournitnaturel-

naturellement la divinon que jevais indiquer. Car où elle pcn-fe, je parle du Philosophe,pourapprofondir & découvrir la vé-rité, pour la démontrer & ladéfendre ou bien elle pente

pour l'orner pour pcrfuaderles hommes plutôt que pour lesconvaincre.

roc r t7 p.Lorfqu~l s'agit de ralfonner 9

d'approfondir j de prouverileHneccna.ire de connoître laroute, que l'on doit fuivre: ilfaut favoir diflinguer le vrai d'a-vec le faux, le démontré d'a-vec le probable il faut con-ïloître le foible des ïbphi~mes&. le fore des ralfonnemens.

0

vra!s;u faut lavoir quel eit lechemin qui conduit à la vérité

9les moyens de la découvrir, dela défendre, & de réfuter les ob-jedions qui pourroient luipa-jtoître oppofées. Cette fcienceïi néceuaire au Philofophe &qu'on abandonne toûjours lorfqu'on dérend l'erreur eft com-munément appellée jLog'~M<Loriqu'eMc traite de ce que rondoit objferver à régard du vraigdu faux & du démontré je l'ap-pellerois volontiers Logiquejfimplement; & je nommeroisalors Logique ~M ~ro~f,cel-le qui roule fur les vrai~em"blances & les probabilités. On~a fait jufques ici qu'eSeufeC

cette derniere partie de la Logi-que, onauroitdu cependant,recoHnoinantque nous avons fi

peu de vérités démontrées, s'y-appliquer davantage.

~E~THjETI~UB.Lorsqu'il s'agit au contraire

d'orner la vérité deper~adec,de plaire à Famé, d'émouvoirvivement les pafiïons,de repré-fenter au vif les chofes naturel-les on ne fait point d'analyse~feche, on fe contenta de com-biner legerement les idées, &de faire en(brte qu'il y ait unSentiment de plaifir attaché à cerémitat de combinaisons. Cettefcience en général pourroit êtreappellée~f<K<' ~H ~MM

s

& le mot cT'E/~f~M<? me ~em<

ble bien exprimer cette idée,Elle peut~cûjbdivuer enpoëûe~

en éloquence en peinture, en.fcutpture,en gravure~&c.qui nefont des arts que par rapport à~exécution mais qui font devéritablesSciencespar rapportala théorie. Un Poëte fans Philo-fophie n~eît qu'un vernncateur~

un Peintre ~ans~n/!e'~j-,n~er!:jamais certain fi ce qu'il faiteH vraiment beau.

De la confidération des fcjen-ces, qui regardent l'efprit enparticulier je paucàcellesqujiregardentles corps.

TELEOLOGJE.La 5o~?Mto~g' a différentes.

branches qu'il faut diftinguerSéparément. Lorfque le Philo.~bphe s'occupe de l'examendescorps il a pour but ou les fins,que la nature & fbn auteur fefont proposéesdans les différensphénomènes qui tombent Ibus.

nos ~ens & alors il s'attache àla T~o/e~zd', ou bien il fe pro-pose d'examiner la liaifon descaufes & des effets & alors H;eu: Phyj5cien.

PHF~I~C/E,~?tcMo~!f Phyfique.

~s Phyficicn c.onMere dans.

l'univers ou les iyitemes plané-taires, & alors il traite /o-Ko~f P~~H~ qu'il faut diMin-

guer de l'Aj?ronomieM~f~M~-~z~. La premiere donne à con-noître la nature de ces corps,la poffibilité de leur mouve-ment, la maniere dont ils le

meuvent: celle-ci au contrairecalcule la force le tems & ladurée de leur mouvement me-fure leur éloignement & leurgrandeur.

~T~CHOLOGJE.Ou bien il confidére notre

terre en particulier & alors lesélemens de la matiere s'offrentà Ces recherches la théorie de

Ces élemens pourroit être appel-.léc 6'f~r/!o/< Prenons gardede bien distinguer ces élemensphysiques d'avec ceux quiïbncdu reffort de la métaphyfique:le Phyficien fe contente d'éle-mens ie~fible~, il ne pouHe pasfon analyfeau-delà de fes fens,

y& s'arrête où la nature com-mence à fe dérober à fes re-gards. Il compte parmi ces éle-mens la terre, le feu, rair &~eau d'où naiffent la Geologie,la P~fo/c~, l~r<'o/(~f & /'Hy..~c~cg- Ces élemens ne fetrouvent peut-être jamais fëpa-?és, du moins ils font prefquetoujours unis, & c'eH: ce quifait que la partie de la phyfi-

que qu on appelle ~M~fcH la plus conftdërable.

On a divifc la ~~fo/o~~entrois parties qu'on a appelées

~FM/ ) f~~f Tf~'ff~f<?/K~ lime fufTIrad~frop.:ne animal. Ume fuffira crin.diquer cette divifion, & de

renvoyer le Le(3:eur à la table ci

joit]te.il verra avec moins d'en-nui le détail de toutes ces par-tics.

Je n'ai eu garde de poufi'erl'analyse & les fubdivifionsjulqucs à la nn je me fuis con-tenté d'épuiser quelques parties.plus que d'autres, afin qu'on ju"geâc de la routeque j'ai crû. de-voir prendre pour réduirecou"M la ~I:ilofophic fous fe&prin<

cipaux

ttpaux chefs & en indiquer la.

~aifbn.Cette analy~ereduic la philo-

sophie tous un feul point de vuenous fait connoître la liaifondesvëritës,&conduitnotreefpritpargradation de recherchés en re-cherches. Par ce rrroycn il règneun ordre très-néco~ire i'à. tcucce qu'on appelle &ience, &:c'eR à celui qui tpane d@5icien-

Ces particulières en forme deïy(teme, à ranger de la mêmefaçon les idées & les parties dela fcience qu'il traite. On a.pourlors avant que d'approfondirune matière, une y<'M~f<7p~f,

un ~uelete devant ){&s yeux',~u'ilne s'agitjplus qtïcd'éto~p,

Y~

Tel eft enfin le plan de laphilosophie il ne me relie plusqu'à examiner la maniere dontïl la faut traiter. Je réduirai tousces préceptes fous trois chefs.

~TTENTIOJv:Un Philofophelorfqu'iltraite

des matieres philofophiquespour découvrir démontrer lavérité, doit tâcherde fixer l'at-tention de fes Lecteurs, & parconséquent il doit écarter toutce qui poutroit les diRraire. Ony penSé ordinairementfortpeu,il Semble même qu'on veuille&ire tout le contraire,& à voirbien des ouvrages philoSbphi-quesyon diroit que leurs au-

teurs ont eu en vüe de dntrat-re les Ledeurs par le nombred'objets qu'ils leur orn-enc'en.même tems. On n'a aujourd'huipour but que d'amufer oncraint de fatiguer fon Led;eucpar de/< p~û/J~ditations, & l'on redoute plusle nom d'ennuyeuxAuteur, que:celuid'cfprit foible & médiocre.Cependant il n'y à pas d'autrevoie pour parvenir à la véritéque celle de l'attention & de lapeine il efi impoffible de bieajuger Iorfquep!uneursobjets feprésentent à l'efprit & nousavons befoin de toute notre at-tention pour découvrir le vrai,& ne pas tomber dans l'erreur.

n

Un ne tait .pas dithculté d'êtreabjurait profond & mêmequelquefois obfcur dans des ou-vrages de mathématiques,& onen fait pour l'être dans ceux dephilosophie, tant il y a de bizar-reries dans nos goûts. Ce qu'onne comprend pas tout d'uncoup ett rejette on exige d'unPhilofophe qu'il foit à la por-tée des efprits les moins fuifcep-tibles de raifbnnement & cet-te prétention eit un obftacleinvincibleà Faccroiuementdes-connoinances phtiolbphiq~es.'Quand on a tant fait que de ré--duire la mëtaphyuque en vers,que peut-onespérer deconnoî-.tre avec certitudefur cette ma'-ticre~

JLorîqu'on pofe des principes,qu'on les démontre, & qu'onen tire des confcquences il mefëmbic qu'il ef}: bien necefiairede p~'rtc~t.]t: pour pouvoir de~cider fansdonner d~ns d? fn-of~

ilercs erreurs. Ce. manque J'a;tention nous fait rejetter !es ve-rités les plus certaines à la vuede quelque foible obje~iondont nous n'aurions pas étééblouis, fi nous ne penfions

pas avec autant dè rapidité.

0 R D E.L'ordre en-également nécei~

~aire à la philofophie rangertout felon fon caprice, juger dél'influence d'une caufe fur fon

effet, fans favoir ce que c'eitque cette caufe; pofer des prin-cipes où il iu~roitde )es<uppo-fer les a! léguer îorîqu'H s'agitde les dëmoMret'; être Meca-phy~cien enPhyîique, Phyli-cicn en Mëraphyfique; Théo-logien dans l'agronomie par-ler de Dieu ou il ne s'agit: quedcîa madère, de feseËets &dcfon mouvement &c.c'eit ren-veder l'ordre de la nature, &s'expofer à tomber dans l'er-reur. Toutes ~es vérités fonthées ce n'et~ pas à nous en lesrecherchant à fauter, pour ainfidire déchaînons en chaînons.U:te vérité nous conduit à l'au-tre nous nous épargnerions

bien de la peine, oc nous évi-terions bien des faux raiibnue-mens en latent chaque idée àfa place & en fuivant l'ordreanalytique préférable en toutfens à l'ordre fynthetique.

PRECISION,Enfin la précifion eft le trot*

~eme caractère de la vraie phi-lofophie le moins aimé lemoins connu & celui qui de-vroit l'être prëfcrablement auxautres. Il ne faut jamais atta-cher qu'un fens à un même mot;il faut fë faire une idécjuHe dela philofophie & de fes parties,idée qu'il ne faut jamais ni alté-fer ni abandonner. Il en coûte,

ai eft vrai, & Fefprit fe refïentdQla peine qu'il~e donne; on de<

vient même quelquefois obf-cur en voulant être précis maiscette prétendue obfcuricé n'eH.

que pour ceux qui veulent toutlire tqut comprendre & toutjuger en un moment. Une ~auc

jamais adopter des propolitionsgénérales qu'après les avoir dé"terminéesdans leur généralité,& en avoir démontré la vérité =

ce font elles pour l'ordinairequi font la fource de nos er-reurs fouvent elles ne fignifientrien, parce qu'elles fignifient

trop. Tel efl par exemple ceprincipe fi connu pour les beauxttfts: J/~w.s/~ M~M~.Ona-d~t) il

y.a plus de mille ans ars !?M!M'-

tur naturam je ne crois pasqu'on en aitt.irédegrandsfruit.?,& on n'en tirera jamais qu'onne détermineauparavantce quec'eft que la.nature, commentfaut l'imiter, & jusqu'où l'artdoit fuivre fes modèles.

Plus on a de précilion,moinson employé de mots plusoneftfûr de découvrir la'for-ce & la fôibleffe d'un raifon-nement. C'en: faute de préci-fion qu'on s'occupe à dilputerfur des chofes de rien & qu'oafe croit fouvent d'un ientimentdifférent lorfqu'on a le mêmerendu différemment.

Je n.e veux pas dire par-là9

qu'il ne faille jamais écrire d'u-ne maniere agréable & déga-gée de l'ordre &de la précifiondidactiques au contraire cesfortes d'ouvragesont leur utili-té, ils délacent &amufentrc~prit & ne gâtent rien pourceux qui ne négligent pas la vé-ritable manierede phiiofophcr.Je ne veux dire autre cho-fe, unon que lorsqu'on écrit destraités de philofophie, dans la

vue de démontrer quelquesvérités ou de réfuterquelqueserreurs, ou d'établir un IvRè-me, il faut fe réfuter aux agré*mens du fi:i!e& des idées, pourfe donner tout entier à la préci'fion & à Fordre, qui font Farnsde la Philoibphie.

Il faut alors bannir l'imagina-tion, & ne lui laiffer aucunepart dans nos méditations elletrouble autant le Philo.fbphedans fes recherches, qu'elleplaît dans la poëue & dans lespièces d'éloquence.

Si l'on avoit toujours eu cesvëritésen vûe, auroit-on cher-che à prouver dans un traité deMétaphyHque qu'w a étéÏe premier homme ? auroit-ondifputé fur des mots?

La Philofophie a la véritépour objet il s'agit donc d~y

prouver que ce qu'on avanceeft vrai. Mais comme la véritéconudérée parrapportaux hom-mes ,eu: ou démontrée ou pro"

bable, le Philosophe doit s'oc-cuper avec foin à distinguer ru-ne de l'autre, à ne pas appelerdémontréce qui n'eftquevraii~-j[embtab!e:&il doit: aprèsavoirrechercitë les règles de pro-babilirc dccerminer les dirre;-

rentes danes & !cs dijfi~rens de-grés de vraiiTembiance & rafr-ger fous chaque c!àne les de~-

couvertes qu'i! a faites.Il ne faut: point reprocher

auxPhiloibphes leur fubtiiité~

ce feroit reprocher aux Alge-bribes leurs racines imaginai-res. L'efprit humain a befoin de

ces Tecours il ne fauroit fairetrop d'abUradionslorfqu'il rat*fonnc.

Les remedes les plus falutai-res ne deviennent-ils pas perni-cieux dans les mains des Empi-riques, parce qu'ils ne font pasen état de juger d'un cas indi-viduel, & de fubtiliier?Il n'y adans la nature qu'un degré deconvenable à quelqu'effet quefon veuille produire un peuplus ou un peu moins détruit laconvenance c'eâ au Médecinlage & habileà tâcher de la dé-couvrir. Il en eft de même dansla Philofophie & fi l'on a vades gens chercher des fubtilitésinutiles, n'en a-t-on pas vû en--core davantagemëpruer cellesqui étoient nécenaires ? Pour-quoine faifons nous pas diiE-

culte d'entrer dans les plus pe"tits détails du commerce de lavie ? n'eA-ce pas parce que nouscroyons que le petit conduitau grand & que connoître lé-geremenc le total en ignorantcequi le compose, c'en: ne rieniavoiri'Lavérité feroit-elled~unmoindre prix ou pourroit-ellefe découvrir plus facilement,que des chofes fur lefquellesl'expériencedes autresnous ins-truit .fum&mment ?

Que dirons-nous enfin desprincipes abf);raits?querépondreaux objedions de rin~énieuxAuteur du Traité des 6'v/ ?On pourroit peut-être fans blef-{er la vérité, n'être pas toâ-'

~ours ae ion lenument je vaistâcher d'éclaircirmes idées.

J'appelleprincipes abftraits,toutes les vérités évidentes parelles-mêmes, & qui peuventêtre amrmées de tous les êtresen général & en particulier fans

aucune exception. Ces princi-pes ne font pas je l'avoue, lafource de nos connoiuances,peu de bons MécaphynciensFont avancé ils ne font pasnon plus des principes innésmais ils font les feuls, qui peu-vent nous mettre en état de dé-montrer ~MO!~H<'r<f.

Qu'eft-ceque démontrerunevérité fi ce n~eH: conduirequelqu'un par des raifbnne-

mens, jusqu'au point d'admet.tre cette vériEe, ou de contre-dire des principes évidens pareux-mêmes-? Toute autre dé-monftration n'eâ qu'un auem-blage de probabilités l'efpritne ie(enc jamais convaincu quede la première manière il n'ac-quiesce que lorsque tout douteejLt évanoui, & ceux-ci ne peu-vent diiparoîcre que lorfqu'it.!font renverses par des véricë.sévidentes.

On me dira qu'il n'efc pas ne-celTaire de remonter par exem-ple jusqu'au principedc contra-diction, pour démontrer queje ne puis pas être en deux lieux'dincrens à la fois. Je r~po'nds

que

que cela ett vrai mais que cet-te vérité a une liaifon trop fenu-ble avec le principe évident,pour qu'on cherche à la prou-ver cette vérité e~t le principede contradiction même appli-qué à un cas particulier. Si aucontraire la liaifbneft'dimciteàentrevoir il fera bien nécenai-re d'y remonter.Tout le mondefait que deux demi-cercles fontégaux mais quelqu'un quiignoreroit là géométrie, & àqui il faudroit démontrer quedeux angles- verticaux font é-gaux quoiqu'ilfût cette pre-miere vérité, n'en voyant pas laïtàHbh avec lafeconde, ne feroitpas'convaincu fi rcn fe con-

tentoifdeluidire: oM<~wc~g/~J verticaux font Cj~!MX oudeux demi -cercles ne le font

p.~ il faudroit donc lui faireientir la liaiibn indme de cesdeux vérités ce principe féroitdonc d'une néceffité abfbluepour le convaincre de ce théo-rème.

La comparaifon eft jufte. Lesaxiomes font à la géométrie,,ce que font les principes abP.traits à la Philofophie. Les uns& les autres difparoiu~nt~nousconnoîtrions, il eftvfai;, toutesles autres .vérités mais nousn'en ferions pas certains.

Prenonspour plus de cla~tcexemple dans la.Mstaphyf~

que: le principe de la raitonj'ufKIante m'en fournira deux.Ce principe que nous ne devonspas plus à Lp~/Mt~, que. le prin-cipe de contradidion, eH: unevérité évidente par elle-mêmedès qu'on s''exp!ique.CecélèbrePhilofophe enteridoit par !à

9qu'il n'y avoit rien d~exi.ftant( M. de'Wolf, a eu raubn d'éten-dre ce principe aux po~Mes),qui n'eût un certain aHembla-ge de'raisons par !efque!Ies onpat connottrë pourquoi il eftainG&: non autrement': de-làon tire cette conséquence quetout ce qui répugne au principede la raifon lurR&nte, eii: faux

ou ce. qui. revient au mêmep

que ce qui en l'admettant don"neroit des êtres qui n'auroientpas un affemblage de rations

p

par lefquelles on pût connoî-.tre pourquoi il eft ainfi & nonautrement, eR faux.

Ce principe fi fimple & fi vraiferoit-il. entierement inutile ?Bten loin dé-là s'il, nous man-quoit, il nous feroit imponthiede démontrerbien des vérités sil fert de bafe à la plupart de nosdëmonftrations, il y en a mêmebeaucoup où cela eft icnuble

en voici deux.L'efpace réel a été une chi-

mere long-tem~ adoptée, & dé"jicnduc ayec aigreur contre les~aiibns Ie~ plus Mides. jLf~~

eft le premier qui en a fait voir,l'impomLilité qui a démon-tré au moyen du-principe de laration fumante, que Fefpacan'étoic qu'une relation forméepar des umul fanéespofésies unshors des autres.

Si l'efpace éfoit quelque cho-fe de réel on demanderoicpourquoi runivers eft. placéam(t & non autrement on de<manderoit .fuppolé que refpacefût un ~r~ quel feroit fa.fubftanee.; &: fuppo~e. qu'il fûpunefnJb~aQce~nnnie-~immobi-Ïe,&:c. pourquoi il y auroitdeuxêtres innnis & coexiu:&ns or.toutes ces ~ppontions n~ont'poiat.de raifon iu~Iante, donc-.

elles iont tauiics donc 1 :dcedont elles découlent eft fau~c.Il me iemble qu'il n'y a rien àrépondre à,ce raiibnnemcnc,&

que l'esprit eil convaincu parunedemonfiradoncomplette.

La féconde démonHration,oùle principe de la raifon jfufHianteeft d'une très-grandeutilité efi:

celle qui regarde rimpo~ibjlitcdu vuide dansl'univers, la voici.

Le vuide dinëminé fuppofel~t~o !M~ c'en: à direqu'un mouvemenc foit propagéfans milieux:or cette fuppofition.répugne au principe de la rai-fon luiSfante, parce qu'alorsquelquechofe agiroit &r ri€n,&ie rie~réagKoitfur quelquecho-

le, le rien deviendroitla raifortde quelque chofe ou ce qui re-vient au mêrne,quelque.chofefe-roit fans raifbn.Doncl'hypothe-fe du vuide diHeminc en: fauffe.

Qu'on ne me dife pas que ceserreursferoientconnues fans ceprincipe ce n'eft pas de quoi ilcH quefUon il s~agic de lavoirfi fans remployer on pourroitdémontrer le contrai.'e & con-vaincre vraiementrefprit;. Onpourra le faire par des rai-fons, qui expliquées, ne figni-fient autre chofe que le princi-pe de la raifon fu~~ante.

Les principes abfrraits étantvrais & évidenspar eux mêmes,jfervent donc à démontrer par"cç q;Uj@ re~prityacquiefce, étant

pleinement-convaincu. II ne ré-fifle à là démonftration quelorfque là liaifon qu'il y a entrela vérité que l'on doit démon-trer, & lé principe, ne lui eft pasfenfiblc

Mais les fyftèmes abflraits, àquoi nous ferviront- ils ? Encondamnerons nous ou en ap-prouverons nous Tufage?Je ré-ponds ou l'on appelle ainfi lesfyftèmes qui n'ont que des prin-cipes abilraks & je n'en con-nois point de cette efpece oubien on appelle ainfi' ceux qui

en ont quelques-uns, & alorsje crois qu'il n'y en a pas de pof-fiblé qui ne-foit abftrait.Ili c0 feulement bon -de re-

marquerï

marquer, que plus un lyitèmeregarde des chofes individuel-les, moins les principes fontabflraits. LaMétaphyfiqueen ade bien plus abftraits que laPhyfique & celle-ci, que latheorie du feu. Car dans le pre-mier cas il s'agit de tous lesêtres, dans le fécond de tousles corps de cet univers dansle troifieme d'un feul élémentphyfique. Ainfi par exempleles lois générales de la chaleurferont les principes abftraits dela pyrologie les lois du mou-vement, ceux de la Phyfique& les principes généraux desqualités des êtres ceux de laMétaphyfique.

R

Je ne nierai point qu'il n'y aitde l'abus dans les principes abf-traits il confifte à les mal pla-cer, & à en établir fans nécefit-té.ll ne faut y recourir que dansle befoin. J'ai une vérité phyfi-

que à démontrer je tâche dela déduire des principes de laPhyfique, que je regarde com-me abftraits fi ces principesfont certains tout Phyficienvoyant que la déduction eft fai-

te félon les règles de la Logi-

que, acquiefce à ma démons-tration fi ce principe eft dou-teux, c'eft à moi à le démon-trer, & alors il eft tems d'en ve-nir aux principes abftraits de laMétaphyfique. J'ai fuppofédans

mon efîai de Pyrologie les loisgénérales du mouvement fiquelqu'un en doutoit, il nepourroit être fûr des confé-quences que j'en ai tirées,qu'a-près qu'on lui auroit démontréces lois générales qui ont enfinleur derniere raifon dans desprincipes de Métaphyfique.

Nos connoifTances s'acquitrent par les fens la certitudenaît en remontant. C'eft doncau Philofophe à favoir le lieuconvenable de ces principesc'eit à lui àfe tenir fur fes gar-des, lorfqu'ilen tire des confé-quences. Il y a moins d'abusdans les principes abilraits mê:

mes que dans le défaut de Lo-gique, & dans le peu d'exafti-tudc à les placer convenable-ment. Il eil ridicule de remon-ter en Phyfique à la contin-gence des corps pour démon-trer l'impofnbilité du mouve-ment perpétuel.

Le grandpoint enfin roule furles principes mêmes. Tout cequ'on appelle principe abftrakne l'efl: pas. Les comparaifonsne font point propres & nefervent jamais à démontrerelles ne font qu'éclaircir lesidées. Mallebranchea plus pé-ché par-là, que par le défaut deLogique.

Pour peu que l'on réfléchiiTe

que toutes les vérités font liéesensemble qu'il y en a de pre-mières qu'elles font d'autantmoins déterminées qu'elles s'é-loignent des idées fenfibles de

que ce qu'il y a de plus impor-d

tant dans la vérité c'etl la cer-titude on ne doutera pas del'utilité des principes abllraits.

Quand on a de l'efprit il eftfacile de donner du ridicule àce que l'on veut réfuter: maison devroit fe défier de ces traitsébloaiffans qui portent fou-vent coup & que des efpritspeu philofophiques prennentpour des démonftrations.

Quel ridicule n'a-t-on pasjetté dans les conunencemens

fur le fyflèmede la pluralitédesmondes, & fur celui de Coper-nic ? Qu'y avoit-il cependantdeplus vrai & j'ofe le dire demieux démontréf

C'eft: par les abus qu'on at-taque la plûpart du tems, desidées qu'on veut détruire il eftinutilede répondre àcette objec-tion, la malice & la foiblefledes hommes qu'on ne fauroitchanger, & qui ne doivent pasempêcher la recherche de lavérité » juftiflent l'ufage detoufc

ce dont on peut abufer.Un reproche plus grave

mais moins fondé que l'on faitaux fyftèrnes abftraits c'eft deïéduirp la Philosophie à des

difpuies fur des mots & à desidées fort peu diflin&es, &prei-

que toujours confufes. Je necrois pas que pcrfonne ait ja-mais penfé qu'il y eût des iyfrè-

mes abftraits (ans idées diflinc-

tes ce reproche tombe doncfur une certaine partie d'Idées

que l'on dit être confufes. Maissprenonsgarde que,fuppofé mê-me que le nombre de ces der-nieres fût plus grand que celuides idées diftinftes on n'auroitpas encore prouvé ni l'inutiliténi le danger des fyflèmes abf-traits. C'efr. à un efprit un peuphilofophique à chafier desfyf-tèmes qu'il embraffe tout cequi s'y trouve de confus.

D'ailleurs ce reprocheeft va-gue il s'agit d'examinerlesfyP-tèmes & d'y montrer cetteconfufion qu'on leur reproche,& qui, quand même elle y fe-roit, pourroit bien avoir uneautre fourec que celle qu'onalloue. Il efl meme alTez clairque les idées abftraites bienloin de caurer de la confufionrépandent beaucoup de clartéfur des matières très-épineufes.

Les Eclectiques & les Pirrho-niens s'oppofent encore à cettercgle fi connue des fcholafti-ques & dont on a beaucoupabufé qu'il ne faut jamaismettre les principes en queflion.Mais que pourroit -on dire de

SUR LA Philosophie. 201en fort contre cette prétenduebien fort contre cette prétcnJue

loi des Logiciens, fi on ne l'en-tendoit que des principes évi-dents par eux-mêmes qui oune peuvent pas être démontrés,comme par exemple celui decontradiction, ou dont la véritéeftfi palpable qu'il elt absolu-ment fuperflu de les démontrer?D'ailleurs il n'y auroit jamaisde fin aux difcuffions, fi l'onexigeait d'un Philofophequ'il démontrât jufqu'à lavérité de fon exiftence. Maisj'abandonne volontiers ce prin-cipe, que peu de Philofophesmodernes ont adopté les Ec-leâiques auront la peine d'en-tendre des dcmonftrations,dont

ils auraient pu te palier.I/expérience eft enfin le fcul

guide que l'on veut fuivre unefemme Philoiophe dit qu'elle

ejî le flambeaudelà vérité. N''au-roit-on pas raifon de dire plu-tôt que cJeft un moyen affùré de

fe tromper fi l'on n'a point de

principes & fi l'on tire à la lé-

gere mille conféquences quifemblent en découler. Il fautbien plus de précaution pourrechercher la vérité par les ex-périences, que par le raifonne-ment. Ne voit-on pas tous lesjours les, Physiciens défendrepar des expériences des fenti-niens oppofés & oppofer les

unes aux autres ? Preuve que

i expérience ieule ami! que leraisonnement feul ne fuflifent

pas pour éviter Terreur & trou-ver la vérité.

Les erreurs des Phyficiens

que l'on peut imputer à un dé-faut de raisonnement & de Lo-gique, peuvent fe réduire à cel-les-ci. L Expliquer un phéno-mène j c'cfl en trouver la cau-fe ;commefiun même effet nepouvoit pas être expliqué dif-féremment, & avoir différentescaufes. II. On croit tout apper-cevoir dans les. expériencesdonc ce qui ne tombe pas fousnos fens n'exile pas. III. Cequi a précédé un effet en eft lacaufe. IV. Tout ce qui nepeus

pas fervir à quelqu'un pour ex-pliquer un effet n'en eft pas lacaufe. V. Tout ce qu'on necomprend point n'exige pas.VI. Une caufe a produit un teleffet dans tel tems,donc dans unautre tems elle ne fauroit pro-duire un effet contraire. VII. Jevois cela ainfi,donc cela efî ain-fi. Si avec de pareils préjugés

on fait des expériences moins

pour trouver la vérité, que pourfortifier fes fentimens & fes hy-pothefes a-t-on lieu d'efpérer& de croire que l'expérienceeft un guide affûré pour re-chercher le vrai ?<*

Rejetter l'expérienceeft uneautre extrémitétrès-condamna-

wble. Prenons un juile milieu,ne nous défionspas trop des lu-mières de notre raifon & quel'impolTibilité où nous noustrouvons quelquefois d'avoirdes idées diftinftes de certaineschofes ne nous engage pas àdonner entièrement dans lePirrhonifme ou dans l'Ecleâi-cijme.

Ceft-là ce que j'ai cru pou-voir établir contre les fentimensd'un Auteur géiiéralciiieiit. efti-mé, qui ians être Pirrhonien avoulu d'un feul coup renverfertous nos fyftèmes & en a réfu-té plus d'un & ébranlé quelques

autres. J'ai penfé qu'il falloitprendreen main une çaufe que

perfonne n'avoit défendue de-puis que cet ingénieux Auteurl'avoit attaquée. Je céderai vo-lontiers fi l'on veut bien me fai-

re voir les erreurs dans leiquel-les je fuis tombé.

ADDITION,A la Dijfcrtation fur les différentes

parties de la Philofophie,con-cernant les Mathématiques enparticulier.

I Lne fera peut-être pas inuti-

le de dire quelque chofe fur lesMathématiques à la fuite desréflexions qui regardent la Phi-lofophie en général. J'ai ditque toutes nos connoiflancesétoient ou philofophiques ouhiftoriques & que les premie-res ayant pour objet ou desquantitésou des qualités ellesfe fubdivifoient en connoiffan-ces mathématiques & en coi*

noilTanccs philofophiqucs pro-prement dites.

On peut confidérer les con-noiflances mathématiques, enfaifant abflradion des corps, ouen les envifageant dans les corpsmêmes.

Lorfqu'il s'agit de les confi-dérer,abftra<ftionfaite des corps,on fe fert ou de fignes détermi-nés ou de fignes indéterminés.

ARITHMETIQUE.La Science des combinaifons

de quantités exprimées par desfignesdéterminés & connus efl:

ce qu'on appelle communémentArithmétique.

•m «

ALGEBRE.Celle de quantités exprimées

par des fignes indéterminés &inconnus eft ce qu'on appelleAlgèbre, fcience que Newton atrès-bien cara&érifée lorfqu'ill'a nommée Arithmdiqueu12iver-felle. On a tort de s'imaginecque le caractèreeflentiel de Y Al-gèbre, foit celui de déterminerdes inconnus ce caractère efl:

commun à toutes les fciences& Fcft également à V Arithméti-

que. La commodité que l'on adans l'analyfe, de n'être pas toû-jours obligé d'avoir préfent àl'efprit, ce que les fignes donton fe fert fienifient la rend à

c

certains égards plus facile queY Arithmétique mais le nombreinfini de comparaifonsqu'il fautfaire, l'univerfalitéà laquelle ilfaut toûjours tendre & les voiesdétournées qu'il faut prendrefouvent pour parvenir à uneéquation finale, qu'on eft enco-re obligé de réfoudre,larendentbien plus difficile.

Quand on s'occupe à la re-cherche des vérités mathémati~

ques eu égard aux corps mê-

mes on s'apperçoit facilementque les corps peuvent être con-fiderés ou par rapport à la fi-multanéité, ou par rapport à Jafuccefliono.

CHRONOLOGIE.La fucceflion fc trouvanr liée

ou avec le tems ou avec l'"efpa-

ce la fciencedes quantité': con-fidérées dans la fucceflion destems, ou la fcience de lier lafucceflion des idées avec la ré-volution de quelque corps, &d'appliquerl'un & l'autre à deschofes lhnultanéës fera cequ'on nomme Chronologie.

DYNAMIQUE,.La feience au contraire des'

quantités confidérées dans lafucceflionde Heu ou la feien-ce de juger des rapports qui fe-trouvent dans les difFérens mou-

CI

vemens & de les réduire à desregles générales fera ce quenous appelions Dynamique.

Dans la confédération desêtres fimultanées le Mathéma-ticien examine ou les corps engénéral, ou quelques corpsparticuliers.

GEOMETRIE.Les vérités mathématiquesap-

pliquées aux corps en généralfont le fujet de la Géométrie,quife fubdivifeen Longimetrie,.Pla-tàmhrie Scjléréometrie.

Laplanimetrietraitantdes fur-faces, & les furfaces étant dedifférente nature elle doit fefubdivifer enplufieurs parties.

Les fciences dont je viens deparler font la bafe de toutes lesmathématiques. Les Mathéma-ticiens les appellent ordinaire-ment fciences pures & enten-dent par fciences appliquéescelles dont je vais parler. Eneffet toutes les autres partiesdes mathématiques ne renfer-ment que les mêmes vérités,déguifées feulement par la dif-férence des applications.

Parmi les corps particuliersle Mathématicien foûmet à fesrecherches ou les corps totauxde l'univers ou les corps par-ticuliers de notre globe.

ASTRONOMIE.La fcience du mouvement

1de la grandeur &c. des corpstotaux de l'univers fe fubdi-vife en a{ll'ol1otfiie & en géogra-phie agronomique..

La première regarde tous les

corps de l'univers excepté no-tre globe la feconde ne traireque de notre terre. L'une & l'au-tre de ces fciences peuvent en-core être fubdivifées.

Les corps particuliersde no-tre terre font ou des élemensphyfiques ou des corps com-pofés de ces élemens. Ces deuxdalles renferment différentes

iciences qu'il eft inutile de dé-tailler ici la table analytiquedesmathématiques que j'ai join-te à cet eïïai fuffira pour enfairevoir la liaifon; & les nomsfeuls défignent affez ce que ren-ferment ces fciences.

Il n'eft pas difficile de jugerà préfent de l'étendue des ma-thématiques elle paroît infinie,& on ne pourra peut- être ja"mais en déterminer les bornes.

Les mathématiques fontdoncla fcience des quantités, en tantqu'elles peuvent être appli-quées.à des. chofes qui tombentfous nos fens. Ç'eft une feiencede rapports & de combinaifons..

Mais qu'appellera-t-on Ma-thématicien ? Nommerons-nousainfi tous ceux qui travaillentà

l'étude de quelques parties de

cette fcicnce ? Non, un hommene mérite ce nom que lorf-qu'il s'eft approprié des vérités

que d'autres ont découvertes,& qu'il s'eft mis en état d'en dé-couvrir quelques-unes par lui-même.

Quelqu'utiles que foient lesmathématiques elles ont pour-tant donné naiflance à des abustrès-dangereux & dont il eftnéceffaire de parler ici. Onconnoît la méthode des Ma-thématiciens rigoureux dansleurs démonftrations «Serigides

obfer-

obfervateursde l'ordre, ils n'adimettent rien qui ne foit certain,& leurs axiomes font toûjourshors de doute, parce qu'ils dé-coulent néceflairement de leursfuppofitions. Cette méthode Ciadmirable & fi nécefTaire dansles mathématiques devienttrès pernicieufe aux feiencesdans lefquelles on la tranfporte,lorfque les matières qui y fontdifcutées, ne font ni fufcepti-bles de certitude, ni dans le casde fouffrir des fuppofitions arbi-traires premier abus des ma-thématiques.

Le fecond abus, c'eft l'appli-cation du calcul à des chofes oùil n'eft pas permis defuppofer,

T

ou du moins où les fuppofi-tions ne fauroientconduire à lavérité.

Il eft ridicule de vouloir dé-

montrer toute la Phyfique & laThéologie comme on démon-tre des vérités mathématiques.Ces fciencesdemandent un au-tre langage. D'ailleurs la certi-tucle des principes n'eft pas lamême par-totrt & par rapportau calcul les comparaifons ainfique les relations ne font p:.sauffi fenfibles dans les fciencesdont il eft ici queftion, euedans les mathématiques poury déterminerde même lesquan-tités, les degrés, & les nuances,fi j'ofeairifi parler qui s'y trou-vent.

[Mf/.Mf[Mtt<t.Tij

11 leroic a iouhaiter que quer-

que grand Géomètre pourvâqu'il eût autant de philofophieque de géométrie entreprîtd'examiner ce problème, favoirdans quelles fciences l'on peutemployer avec fruit la métho-de des Mathématiciens & danslefquelies il feroit à propos detranfporter le calcul. Il elt fa-cile de s'appercevoit des extré-mités mais il ne Tèft pas éga*lement de prefcrire les bornes,qu'il eft dangereux de franchir*Tout le monde déplore l'aveu-glementde ce favant Allemand,(a) qui vouloit appliquer des

(a) JeanCaramueldeLobkowits.Voyet*(on livre intitulé Mathejis audax

»m

véritésgéométriques aux idéesles plus intelleduel!es maistout le monde ne s'apperçoitpas combien d'erreurs l'appli-cation des mathématiques auxLovan. 1644. Il cherchoità refoudre ceproblème: Savoir fi Dieu pouvoit créerdeux Anges, dont la perfection réci-proqueleroit comme le finus d'un an-gle de 30 degrés au finus «l'un angle dejf Il difoit que Dieu confideré commeun eft une fphere intellectuelle dont lecentre eji par tout, & ou.il n'y a point decirconférence. Il y a un livrede b/l.Mick.Bern, P.ifteurdel'Eglifede Wanderjbeckqui eft dans ce goût il eft intitulé: Lalumiere naturelle du jugement propoféedans [on ejfence certaine, & dans l'art al-gebrique & par conféquent d'une ma-niere infaillible Hamburg, 1711. Jet'ouhaiterois pour l'honneur de la na-tion, que ce livre n'eût jamais paruou qu'il eût paru il y a 400 ans encoreiêtoit-ce fairetort au quatorzièmefiecle.

pures conje&ures de la phyfi-

que nous a fait adopter erreursque l'apparencede la certitude,nous fait prendre pour des véri-tés.

Peut-être même a-t-on eutort de penfer à faire des fcien-ces phvjico-ihûth:tnari]ues, uneclaffe féparée. L'inconvénientqui y eft attaché, devroit enga-ger les Phyficiens,auffi-bienqueque les mathématiciens àfépa-rer les fciences mathématiquesdes fciences phyfiques. On voit,tous les jours des ouvrages quiferoient excellens, fi l'on n'avoitpas eu le deffein de démontrerdes conjedures & d'appliquerau moins inutilement le cal-

cul à des hypothèses très-incer-taines. On doit diftinpiier le cer-tain du probable& du douteux.Il efl dangereuxd'éblouir le lec-teur par une fuite de calcul juf-îe c'ell-à-dire par une fuite,de raifonnemenstrès concluans,mais dont les principes & lesfuppofitionsfont ou fauffes oudu moins incertaines. Il eft aufllcondamnable de conjecturerfur les habitans des planètes

sdans un ouvrage d'aftronomie,& d'appuyer fes conjectures pardes calculs ou d'expliquer lelïîyirerede l'aimant dans un traLté mathématique des lois de larépuifion & de l'attraction, quede mettre des rêveries au nom-

bre des axiomes. Le Mathéma*ticien peut travaillerfur les mê-mes fujets que le Phyficien, iln'en a pas de particuliers maisil doit bien diflinguer fi ce qu'ilrecherche eft phylique ou bienmathématique. Lorfqu'il eftPhyficien il doit fe refuier auplaifirde calculer & de démon-trer. On dit bien qu'on ne faitque fuppofer & qu'on ne re-garde toutes les conféqueacescalculéesque comme des pro-babilités mais l'expériencenous a appris, qu'on n'eft quetrop porté à regarder des fuppo-fitions comme des démonllra-tions.

Ce qui fait que dans plufieurs

matieres ceux qui ont de l'ex-périence connoiffent avec plusde certitude ce qu'ils favent

1

que ceux qui n'ont que de lathéorie, c'eft la fuppofition demille chofes qui n'exiflent pasde la maniere dont le Mathé-maticien fe les repréfente.

On doit la certitude des ma-thématiquesà la libertéque l'ona de fuppofcr & à la clarté desidées qu'on y propofe. Tout lemonde a une idée jufte d'untriangle,de l'égalité de les troisangles à deux angles droits, Sec:mais peu de gens ont des idéesclaires de ce qu'on appelle na-ture, fubftance mouvementforce gravité &c mots donton cil obligé de fe fervir, dans

prefque toutes les autres fcien-ces. On part d'une définitionvraie & d'un axiome reconnuil n'y a plus qu'à tirer une con-féquence jufte & la démons-trationeft complette:mais peut-on en faire autant lorfqu'onignore ce que l'on veut définir»

9& que tout le monde n'eft pasd'accord ni fur les principes nifur les axiomes ?f

S'il eft ridicule d'appliquerdes quantités extenfives à la mo-rale,il ne l'eft point,& il efl mê-

me utile de n'y pas négliger lesquantités intenfîves. Dire qu'uncercle eft l'emblèmed'un hom-me parfait & vouloir démon-trer géométriquement,que! eftl'intérêt fenfible de nos amis,

y

qu'il faut préférer à quelques pe-tits intérêts qui nous regardent,c'eft ou ne rien dire ou tomberdans Terreur. Mais comparerentr'eux les motifs qui doiventnous déterminer, & choifir le

plus fort, c'ell agir fagement, 3c

le mettre dans le cas de choitirtoûjours le meilleurdans les cir-conitances où l'on fe trouve. Jevais donner un exemple quitendra mon idée plus fenfible.

Qu'il s'agiflede favoir fi unRoi doit déclarer la guerre à undt fes voifins qui lui retientunhéritage qui lui eft légitime-ment dû il y a trois fortes demotifs à confidérer. i°.Ceux dedroit il n'eft pas douteux quel'on peut attaquercelui qui nous

retient ce qui nous eft dû, quel-

que petit que foit ce que nousdemandons 2°. Ceux d'équité:il eft certain que l'on ne doitpas facrifier fes peuples à de lé-

gers avantages, & qu'il faut pré-férer la perte de quelques biensà la ruine de tant de malheureuxinnocens. 3 °. Ceux de pruden-ee il n'eit pas toûjours de labonne politique de commencerune guerre, fans être fur dufuccès de lever des impôts &d'appauvrir fes fujets pour des

avantages qui ne contribuenten rien au bonheur de l'Etat ;de s'aggrandir dans des tems oulajaloufie de nos voifins peutnous devenirdangereufe &c.cesmotifs & tant d'autres, qui naif-

fent des circonllances,que je nepuis pas déterminer, doiventêtre comparés enfemble, &misdans une j u fie balance, afin de

ne choifir que ce qu'il peut yavoir de meilleur. Il s'agit d'exa-miner quel eil le degré de léfion,& le degré d'avantages qui

nous autoriient à enfreindrequelques lois de l'équité. Lebonheur des fujets eft la derniè-re fin que l'on doit fe propofer& c'efl: d'après cette fin qu'ilfaut pefer les motifs.

La comparaison de ces diffé-

rens motifs n'efl pas fi facile àfaire. Un homme de bien peuéclairé fe trompe aufït fouventqu'un ambitieux enfreinr leslois de l'équité. Le premier pé-

che faute de prudence ou deconnoiflance de fes droits; lefécond faute d'équité. Il feroittrès-utile de penfer à cette Lo-gique de comparaifon afin defaire un bon choix ainfi que'd'étudiercelle des vraiffemblan-ces pour prévoir l'avenir Se yconformer nos actions.

Pour peu que l'on connoifîeles mathématiques il eft im-poffible de ne pas convenir deleur utilité. Elles fervent fur-tout à accoutumer notre efprità la méthode à le rendre pro-pre aux découvertes,à le faire àla précifion & à fixer fon at-tention. La philofophie doittous fes progrès aux mathéma-tiques, quelque nuifiblesqu'el-

les lui ayent été quelquefois.Ariftippe Epicure

.1Sextus

Empiricas Pic de la Minmdo-le, ( :) Louis Vives (b),Cornelius>Agrippa, (c) P. Foi, et (1) Tho-

mas Hobbes (c) font à peujprès'les feuls qui ayent jamaisdouté de l'utilité des mathéma'

(a) Voyez le II.Vol. de Ces ouvrages:il préten<k>it que les MathématiquesJiuùoient à la Theologie.

(b) Dans (on traité de Corr upt. art,vol. 1. de l'es «uvres,p. 211.

(c) De Nsttenheim voyez fon traitéintituié delncenitudineù"vanitate fcien-tiarum, Lepi'. 1714.

(0) Dans Ion Livre intitulé, Ven.eruditione falfa & fuperfaiaria L.pf.1694. Le Comte de herberflein, l'a jtrès-bien réfuté, dans (on l ivre intitulé,Mathemataadvtrfus umbratilesP.Poiretiimpetut propugnata, Pragœ 7Oy,<juieftfort fit. ii é.

(e) Honoré de Minier s'eft donné

tiques & qui ayenr ofé les fai-

re paffer pour nuifiblesou pourincertaines encore la plûpartd'entr'eux n'ont-ils donné danscette idée que parce qu'ilsétoientPyrrhoniens.Onfait peude cas des ouvrages que cesgrands hommes ont écrits con-tre les mathématiques on adéjà oublié que Nieuvemith &l'Abbé Gûlois ont écrit contrele calcul différentieldû à Leib-nitz ou à Nenrtvi.

la peine de réfurrr ferieufetnent lesfophifmes d'Hoèbes dans un ouvrage,qui parut fous ;e rstre de Paradoxes con-tre les mathématiquesqui alufent U'yiM-nejj'e, képi.

ERRATA.Page 8f. 1. 8. plan, lifez,

plein.S>6. 1. i. lifez121. 1. 15. convergentlifez convergens ôçdivergens.

ANALYSE, DES DIFFERENTES PARTIES DE LA F H 1 LUd m,-<, ,S

V Etre en gênerai..J J, 'Jl, ,I.. Il 1 L U J

1H

,10tNALYSE.DES DIFFERENTES PARTIES DE LA PHILOSOPHIE,PPti! e v. mr. f k f. n ai.

1 A JB JL Ji

De s différentespartiesdes Mathématiques.

Quantités confidirées.