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Journal interne du centre hospitalier George Sand N° 54 - avril 2019 Philippe ALLIBERT Directeur par intérim ÉDITO : SOMMAIRE ICI ET AILLEURS : - Le psychotraumatisme - L'histoire de la psychiatrie - Faut-il placer les bébés ? VU DE L’INTÉRIEUR : - Ouverture de l'APBB Accueil Parents Bébés - Le "manger mains" - Accompagnement des nouveaux infirmiers - Opérations immobilières DES MÉTIERS ET DES GENS : - Dr Dryss ROTSEN, interne BRÈVES HOSPITALIÈRES COURAGE ! À maintes reprises, le Centre Hospitalier GEORGE SAND a vu le besoin de changement et a eu le courage d’en prendre l'initiative quand il le pouvait et la force de supporter ce qu’il ne pouvait changer. Il a témoigné de ce courage et de cette force dès ses origines, bien avant la fusion de 2003 qui lui a donné son nom, emprunté à une femme écrivain qui n’en manquait pas ! Chaque article de ce nouveau numéro d’Intercom illustre que notre établissement de santé a toujours compris le sens de ses missions d’accompagnement des personnes malades et de sa nécessaire ouverture à la société. Tout au long de son histoire il a assumé la lutte contre la maladie mentale de multiples façons en s’adaptant au contexte historique et aux évolutions de la société, ses exigences et ses doutes. Il s’est battu contre la famine qui a fait des ravages dans les hôpitaux psychiatriques durant la seconde guerre mondiale, a progressivement fait tomber les murs des asiles d’aliénés pour devenir établissement de santé mentale et s’est ouvert aux nouvelles approches thérapeutiques. Pour en arriver là, il a diversifié les compétences des professionnels qu’il emploie et développé la réflexion éthique qui trouve ses racines dans l’approche bienveillante de la prise en charge thérapeutique. Il a donc organisé ou participé à de nombreuses conférences ouvertes aux professionnels de santé et au public, développé et diversifié la prévention et les dépistages précoces, la préservation de l’autonomie, la prise en charge ambulatoire, la réinsertion sociale, modernisé ses bâtiments et équipements. Cela n’a pas été facile et chaque époque a apporté son lot de difficultés dont certaines n’ont pu être surmontées que grâce au professionnalisme et à l’implication des personnels hospitaliers. L’époque contemporaine se singularise surtout par des procédures et strates administratives complexes, une grande instabilité juridique et, surtout, la pénurie des compétences sur notre territoire de santé. Afin de relever les défis posés par l’évolution de la démographie médicale et paramédicale, et, par les contraintes budgétaires de plus en plus fortes qui pèsent sur notre hôpital, il devra poursuivre sa route sur la voie de la sécurité et la qualité des soins, de la lisibilité de son offre de soins et de l'amélioration des conditions de travail des professionnels qui œuvrent quotidiennement au contact des patients et des résidents. Ce long intérim de la chefferie d’établissement, commencé à la mi-novembre 2018, a été pour moi un grand enrichissement professionnel. J’espère avoir fait tout ce que j’étais en mesure de faire pour préserver les intérêts du Centre Hospitalier GEORGE SAND et des patients et je remercie tous ceux qui m’ont aidé dans ma tâche. Je vais maintenant continuer dans le même état d’esprit, avec l’équipe de direction reconstituée, aux côtés de Monsieur Alexis JAMET qui doit prendre ses fonctions au 1er juin 2019.

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Journal interne du centre hospitalier George Sand

N° 54 - avril 2019

Philippe ALLIBERTDirecteur par intérim

ÉDITO :

SOMMAIREICI ET AILLEURS : - Le psychotraumatisme- L'histoire de la psychiatrie- Faut-il placer les bébés ?

VU DE L’INTÉRIEUR : - Ouverture de l'APBB Accueil Parents Bébés- Le "manger mains"- Accompagnement des nouveaux infirmiers- Opérations immobilières

DES MÉTIERS ET DES GENS : - Dr Dryss ROTSEN, interne

BRÈVES HOSPITALIÈRES

COURAGE !

À maintes reprises, le Centre Hospitalier GEORGE SAND a vu le besoin de changement et a eu le courage d’en prendre l'initiative quand il le pouvait et la force de supporter ce qu’il ne pouvait changer. Il a témoigné de ce courage et de cette force dès ses origines, bien avant la fusion de 2003 qui lui a donné son nom, emprunté à une femme écrivain qui n’en manquait pas !

Chaque article de ce nouveau numéro d’Intercom illustre que notre établissement de santé a toujours compris le sens de ses missions d’accompagnement des personnes malades et de sa nécessaire ouverture à la société. Tout au long de son histoire il a assumé la lutte contre la maladie mentale de multiples façons en s’adaptant au contexte historique et aux évolutions de la société, ses exigences et ses doutes.

Il s’est battu contre la famine qui a fait des ravages dans les hôpitaux psychiatriques durant la seconde guerre mondiale, a progressivement fait tomber les murs des asiles d’aliénés pour devenir établissement de santé mentale et s’est ouvert aux nouvelles approches thérapeutiques. Pour en arriver là, il a diversifié les compétences des professionnels qu’il emploie et développé la réflexion éthique qui trouve ses racines dans l’approche bienveillante de la prise en charge thérapeutique. Il a donc organisé ou participé à de nombreuses conférences ouvertes aux professionnels de santé et au public, développé et diversifié la prévention et les dépistages précoces, la préservation de l’autonomie, la prise en charge ambulatoire, la réinsertion sociale, modernisé ses bâtiments et équipements.

Cela n’a pas été facile et chaque époque a apporté son lot de difficultés dont certaines n’ont pu être surmontées que grâce au professionnalisme et à l’implication des personnels hospitaliers. L’époque contemporaine se singularise surtout par des procédures et strates administratives complexes, une grande instabilité juridique et, surtout, la pénurie des compétences sur notre territoire de santé.

Afin de relever les défis posés par l’évolution de la démographie médicale et paramédicale, et, par les contraintes budgétaires de plus en plus fortes qui pèsent sur notre hôpital, il devra poursuivre sa route sur la voie de la sécurité et la qualité des soins, de la lisibilité de son offre de soins et de l'amélioration des conditions de travail des professionnels qui œuvrent quotidiennement au contact des patients et des résidents.

Ce long intérim de la chefferie d’établissement, commencé à la mi-novembre 2018, a été pour moi un grand enrichissement professionnel. J’espère avoir fait tout ce que j’étais en mesure de faire pour préserver les intérêts du Centre Hospitalier GEORGE SAND et des patients et je remercie tous ceux qui m’ont aidé dans ma tâche. Je vais maintenant continuer dans le même état d’esprit, avec l’équipe de direction reconstituée, aux côtés de Monsieur Alexis JAMET qui doit prendre ses fonctions au 1er juin 2019.

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LE PSYCHOTRAUMATISME

Cette conférence a été suivie par plus de 100 personnes, provenant du PMPEA (le thème de cette conférence étant un axe du projet de pôle), mais aussi des services adultes (en espérant qu’il y avait parmi eux les volontaires de la CUMP, normalement concernés au premier chef ). L’après-midi a été consacré à un approfondissement à partir de cas pratiques, avec un groupe plus restreint, directement concerné par cet axe du projet de pôle du PMPEA.

Cette conférence est la dernière ayant pu être organisée sous ce format, la nouvelle procédure Datadock ne permettant plus, en l’état, de pouvoir financer ce type d’intervention dans les conditions mises en œuvre jusqu’alors ; c’est donc l’occasion de rappeler les intervenants accueillis dans ce cadre en 10 ans : Madame Graziella CRESPIN, Monsieur Benoist FAUVILLE, Monsieur Gérard COULON, Monsieur Hervé CHAPPELIERE, Monsieur Jean FOURTON, Madame le Docteur Véronique LEFEBVRE DES NOUETTES, Madame le Docteur Béatrice BIRMELE, Madame le Docteur Françoise MOLENAT, Monsieur le Docteur Jean-Pierre TAROT, Monsieur le Docteur Vincent GARCIN, Monsieur le Docteur Jacques CONSTANT, Mrs les Professeurs Eric FIAT, Dany-Robert DUFOUR, Christophe GENIN, Bernard GOLSE, Henri CHABROL, Michel BALAT, Philippe JEAMMET,

Jacques HOCHMANN, Mesdames les Professeurs Sylvie TORDJMANN, Manuela DE LUCA, Sylvie CADOLLE. Chacune de ces personnalités particulièrement éminentes dans leur discipline, avec simplicité, nous ont fait partager leurs connaissances et résultats de recherche, et peut-être, grâce à leurs apports, s’est-il instillée plus de qualité dans le soin. Il restera peut-être la mémoire de ces grands moments, et une certaine nostalgie, dont on tentera d’éviter qu’elle se transforme en psychotraumatisme.

De cette conférence on retiendra d’abord un certain nombre de définitions : le traumatisme, c’est l’effet d’un événement qui sort de la norme et qui agit comme une blessure émotionnel, mais qui nécessite du temps pour être élaboré comme événement psychique, sinon c’est un effroi, qui est de l’impensable, d’où il résulte que le psychotraumatisme est un enchaînement psychique et non une causalité psychique.

Le psychotraumatisme est un enchaînement psychique et non une causalité psychique.

Il s’y ajoute une dimension de prise de conscience sociale, et celle-ci va être réveillée par les vétérans de la guerre du Vietnam, même si lors de la première guerre mondiale on avait identifié des « névroses de guerre ».

Il y a psychotraumatisme quand on n’arrive plus à interpréter le monde, et que tout devient agressif, persécuteur, et qu’il existe un vécu constant de souffrance psychique actuelle.

Après avoir fait une revue des différentes conceptions de la notion, depuis Oppenheim en 1884, avec l’effroi, Janet, avec celle de corps psychique étranger agissant à la manière d’un automatisme mental réminiscent, Freud,

Le 18 janvier 2019, dans le cadre des conférences organisées régulièrement par le PMPEA, Monsieur Jean-Luc VIAUX, Professeur émérite de psychopathologie à l’Université de Rouen, ancien doyen de la faculté de sciences humaines, est intervenu sur le thème du psychotraumatisme.

Ici et ailleurs

2 Intercom n° 54 - avril 2019

Page 3: ÉDITO - ch-george-sand.fr

Conférence de Jean-Luc VIAUX

avec la fonction pare-excitation contre des émotions qui dans le trauma font effraction, le DSM (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders), qui définit le PTSD (psychotraumatic syndrom disorder) comme une réponse non adaptée à un événement déclenchant hors du commun, menaçant sérieusement la vie ou l’intégrité, qui reste dans le présent, Jean-Luc VIAUX s’est attaché à caractériser le stress, puis à décliner une sémiologie du PTSD, faisant apparaître l’obligation de la précision clinique en ce domaine, avant de conclure par une phénoménologie du vécu post-traumatique.

M. VIAUX a défini le stress, comme étant la succession de 3 phases : une phase d’alarme, une phase de résistance et d’adaptation, une phase d’épuisement quand la tension déborde les possibilités de contrôle, cet état de stress dépassé conduisant au psychotrauma, avec des signes de sidération, d’agitation, de fuite panique, et d’actes automatiques associés à une amnésie, objectivant des signes d’alerte, à la fois somatiques, psychiques et comportementaux.

C’est la durée de cet état (environ plus ou moins 1 mois) qui différencie ce qui peut être réaction aiguë à un événement stressant et PTSD. Cependant le DSM5 liste différents critères exigeant d’avoir été affecté directement par l’événement, ou d’avoir été témoin, ou d’être affectivement lié à l’un ou l’autre des personnes affectées, ou d’être affectés par les procédures (cas des enquêteurs, légistes, magistrats, etc…) ; ce caractère direct fait qu’on ne saurait être affecté par écran interposé. Parmi ces différents critères il convient de relever l’existence d’un ou de plusieurs symptômes, qu’il faut documenter, tels souvenirs pénibles, cauchemars, réactions dissociatives, détresse psychologique, réactions physiologiques, manifestations d’évitement, altération des cognitions et de l’humeur, croyances ou attentes négatives, abrasion des émotions, irritabilité, …

M. VIAUX a défini le stress, comme étant la succession de 3 phases : une phase d’alarme, une phase de résistance et d’adaptation, une phase d’épuisement.

Au total le PTSD résulte d’une expérience de la confrontation avec le réel de la mort et du néant, sans avoir eu le temps d’interposer un écran protecteur. C’est une expérience du non-sens, qui dépersonnifie, fait rupture, agissant comme une congélation psychique altérant le processus de temporalité et interrompant le déroulement de la pensée. Cette problématique est identique chez les enfants et les adultes, même si elle ne se montre pas de la même façon chez les uns ou chez les autres.

Alain VERNETPsychologue-Assistant de Pôle

Master 2 de droit Médical et de la santé / docteur en philosophie

PMPEA

Intercom n° 54 - avril 2019 3

Ici et ailleurs

Page 4: ÉDITO - ch-george-sand.fr

L’objectif de cette conférence était de transmettre une histoire aujourd’hui disparue : celle de l’émergence des dispositifs de psychiatrie dans le département du Cher, de rappeler l’organisation des soins psychiatriques telle qu’elle se déroulait au 19è siècle, c’est-à-dire pour notre établissement (jusque dans les années 1970), de développer les circonstances de cette transformation (le double mouvement de psychothérapie institutionnelle et du secteur psychiatrique, à partir du traumatisme causé par la famine (et donc la surmortalité) ayant décimé la population des malades asilaires [60 à 80 000 morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques français, génocide ignoré ou inavoué], génocide en grande partie dû aux stricts respects des procédures mises en place alors, sous couvert d’une rationalité administrative et scientifique, ce qui ne peut que nous inciter à la prudence, de comprendre comment le passé impacte le présent, et que ce que nous présentons aujourd’hui comme le parangon de la modernité n’est que la reprise, autrement nommée, de pratiques anciennes,et de redonner chair à des figures remarquables de soignants (Docteur Gaston Ferdière, Docteur Anne Clancier, Docteur Jeannine Barbieux-Marsaleix, Docteur Jean-Claude Martin, Monsieur Jean Grillon, Madame Marie-Claude Joulia). Ce fut aussi l’occasion

d’expliquer pourquoi 3 sites hospitaliers, et de rappeler quelques spécificités de Dun-sur-Auron et Chezal-Benoît, établissements qui dépendaient des hôpitaux psychiatriques du département de la Seine.

Les archives anciennes de l’établissement ayant brûlé, je suis aujourd’hui le seul dépositaire de copies que j’avais fait faire en 1979, dans des circonstances qu’il serait trop long de raconter ici. Certaines dataient du 18è siècle, et provenaient du dépôt de mendicité (qui brûla en 1928, dans des conditions rocambolesques qui eussent pu être dramatiques), et qui était situé dans l’ancien couvent des Minimes, entre les rues Fulton et des Minimes.

Deux conférences sur ce thème ont eu lieu dans l’établissement (site de Bourges) les 9 octobre et 11 décembre 2018, rassemblant à chaque fois une cinquantaine de personnes. Cette même conférence a également été faite dans le cadre de l’université populaire du Berry, dans le cadre des enseignements du CERCIP à l’université de Tours (devant 240 étudiants de diverses disciplines), et dans le cadre des lectures organisées par la librairie berruyère « la Plume du Sarthate », où elle a été filmée, et sur le site de laquelle elle est visible. Un synopsis plus étoffé de celle-ci est également disponible auprès du service Info-Com. La sortie d’un ouvrage retraçant cette histoire est prévue pour le premier trimestre 2020.

Entrée de l’abbaye, Chezal-Benoît

Conférence sur l’histoire de la psychiatrie

Ici et ailleurs

4 Intercom n° 54 - avril 2019

(à partir d’archives disparues)

Page 5: ÉDITO - ch-george-sand.fr

Car nos établissements eurent une vie et une destination antérieures à ce qu’ils sont devenus : Chezal-Benoît, abbaye bénédictine, Dun-sur-Auron, relai de poste. Quant à Bourges, le lieu était occupé par des vignes, et sans doute dans la haute antiquité des sépultures, puis au moyen-âge, peut-être une léproserie. Car au Moyen-Âge, si les malades mentaux étaient relativement tolérés, ce sont les lépreux et pesteux qui étaient stigmatisés, et reclus dans des Sanitats.

Mais tout changea à la Renaissance, et plus encore à l’époque classique, soucieuse d’harmonie, d’équilibre, et qui tenta d’enfermer tout ce qui faisait désordre dans des hôpitaux généraux, (à Bourges site de Taillegrain), qu’on voulait faire vivre en autarcie, ce qui fut un échec. Ceci ajouté à la rationalité du 18è siècle fit qu’on chercha alors à différencier les populations et les lieux d’accueil (délinquants, orphelins, malades mentaux, personnes âgées et handicapées, prostituées, vagabonds et mendiants). L’hôpital général se différencia des prisons, et des dépôts de mendicité (accueillant vagabonds, prostituées et malades mentaux). Avec la loi de 1838 sur les aliénés, on différencia les malades mentaux, qui furent pris en charge par des dispositifs et des lieux spécifiques.

Avec la loi de 1838 sur les aliénés, on différencia les malades mentaux, qui furent pris en charge par des dispositifs et des lieux spécifiques.

C’est pourquoi l’établissement fut construit, après bien des hésitations et péripéties, selon un schéma reflétant ordre et harmonie, lesquels se retrouvaient dans l’organisation, les rythmes et règles de vie, cet équilibre étant aussi un équilibre alimentaire, cet équilibre des contextes devant imprégner et contraindre les patients pour leur faire retrouver un ordre et un équilibre interne, ce qu’on appellera le « traitement moral ».

On retrouve bien des schémas thérapeutiques de cette époque dans certaines de nos modernes perspectives.

Cependant il est indéniable que l’hôpital a changé : mixité, plus grande brièveté des séjours, augmentation du nombre d’agents (car en 1930, pour 500 patients, on comptait deux médecins, un interne, une trentaine de soignants (organisés selon une discipline militaire, avec surveillants, chefs et sous-chefs de quartier), et autant de personnels techniques (cordonniers, ferblantiers, forgeron, cocher, jardinier), car il fallait que « l’asile » vive de manière autarcique, un peu en dehors du monde, et somme toute sous le régime d’une loi d’exception, valant autant pour les soignants que les patients (les soignants étaient nommés « gardiens », n’avait aucune formation – laquelle était refusée par les médecins -, ne touchaient pas de salaire mais des gages, couchaient au milieu des malades, portaient le même uniforme qu’eux, simplement une casquette en plus, et devaient demander une permission pour sortir de l’établissement).

En tout cas la lecture des archives disparues témoigne d’une volonté normalisatrice, régulatrice, procédurale, qui sans nul doute eut réjoui nos actuelles HAS (Haute Autorité de Santé) et ARS (Agence Régionale de Santé).

Intercom n° 54 - avril 2019 5

Ici et ailleurs

Alain VERNETPsychologue-Assistant de Pôle

Master 2 de droit Médical et de la santé / docteur en philosophie

PMPEA

Abbaye Chezal-Benoît

Page 6: ÉDITO - ch-george-sand.fr

Dr Amandine DUBOIS Pédopsychiatre CMPEA/HJ/CATTP St Amand-Montrond

et CMPE/HJ/CATTP CarolusMarie-Paule MROZEK Psychologue

PMPEA

FAUT-IL PLACER LES BÉBÉS ?

Conférence du PMPEA avec l’ARP 18(Association du Réseau Périnatal du Cher)

Le 12 Octobre 2018, le PMPEA et l’Association du Réseau Périnatal (ARP18) ont organisé au Méga CGR de Bourges une journée de formation thématique sur le placement des bébés.

18

* Pédopsychiatre au CHU de Montpellier, présidente de l’AFREE, membre du collège des gynécologues, auteur du rapport Molénat.

** psychologue et psychanalyste, Présidente de l’association PREAUT.

L’objectif était de permettre la rencontre et l’échange entre les différents professionnels qui sont confrontés à des situations difficiles de placement dès la naissance.

Cette journée a permis de réunir près de 300 participants du département et au-delà, issus de différents milieux professionnels (psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, conseil départemental dont la PMI, l’ASE, la pouponnière et le Centre maternel, des services de maternité, des professionnels en libéral dont des Sages-Femmes, des gynécologues, des médecins généralistes…)

La matinée a débuté par l’intervention des magistrats : le vice-procureur Me GIRARD et Mme PETIT, juge pour enfants. Ils nous ont présenté les différents critères de placement d’un bébé et comment ils évaluaient l’atteinte à son intégrité.

Suite à cet exposé, une équipe soignante composée d’une infirmière d’un CMP, d’une sage-femme et d’une puéricultrice de PMI, d’une sage-femme et d’une assistante sociale de la maternité du CH J.COEUR a retracé le déroulé chronologique d’une grossesse avec risque de placement pour l’enfant, sous la régulation du Dr Françoise MOLENAT *.

Pour clore la matinée, Mme Sylvie NÖRDSTROM-SCHULLER, Sage-Femme coordinatrice au CHU d’Angers, nous a présenté le dispositif de coordination en périnatalité de son service.

Le déjeuner s’est déroulé sur place, organisé par Jean-Luc ROY et son équipe de restauration du CH G.SAND.

L’après-midi a débuté avec le Dr DUBOIS, pédopsychiatre au PMPEA, par la présentation de l’Accueil Parents-Bébés (voir article page ) : structure au CH G.SAND, ouverte en décembre 2018, qui accueille les parents et les bébés en difficulté dans leur accordage.

Mme Graciela CRESPIN** a poursuivi l’après-midi en nous exposant une étude qu’elle a menée sur des bébés placés en pouponnière en région parisienne avant 2 ans ou après 2 ans.

Le Dr Françoise MOLENAT* a terminé la journée en nous présentant des vidéos sur des situations cliniques de placement de bébés.

Ici et ailleurs

Intercom n° 54 - avril 20196

Page 7: ÉDITO - ch-george-sand.fr

OUVERTURE DE L’ APBBACCUEIL PARENTS BÉBÉS

Dr Amandine DUBOIS Pédopsychiatre CMPEA/HJ/CATTP St Amand-Montrond

et CMPE/HJ/CATTP CarolusRabira KACZMAR Cadre de santé CMPEA/HJ/CATTP Vierzon

Fabienne DAMPIERRE-GODFROY Cadre de santé CMPE/HJ/CATTP Carolus

L’Accueil Parents Bébés, l’APBB, est un projet à l’initiative du Pôle Médico-Psychologique de l’Enfant et de l’Adolescent en partenariat avec Dr Chazalette et Dr Jamil. Il s’inscrit dans le travail du réseau périnatalité. Ce projet a été réalisé en partenariat avec le service de Protection Maternelle et Infantile (PMI) du Conseil Départemental du Cher.

Il est sous la responsabilité du Dr Amandine DUBOIS, pédopsychiatre. Plusieurs observations sont à l’origine de ce projet :

• L’augmentation de situations de plus en plus complexes d’enfants arrivant tardivement en consultations de pédopsychiatrie.• L’impact délétère des problématiques durant la grossesse sur le fœtus.• La qualité du lien établi durant la grossesse et dans les premiers mois de la vie est essentielle et déterminante dans la construction affective et le développement psychomoteur de l’enfant.

Après plusieurs années de réflexion et de travail en partenariat au sein du réseau périnatalité, l’APBB a vu le jour le 12 novembre 2018.

Ce projet validé par le GHT, le Centre Hospitalier George Sand et le Conseil départemental du Cher a été créé à moyens constants sur les plans matériel et humain.

C’est pourquoi, les prises en charge se font dans des locaux partagés, du CAMSP et de l’Hôpital de Jour Valvert (14 rue Marguerite Audoux, 18000 Bourges).

L’APBB propose deux ½ journées d’accueil avec différentes prises en charge :

Les lundis de 13h30 à 17h00 :• Accueil des parents et des bébés• Un atelier massage maternant animé par un binôme soignant• Un atelier guidance parentale animé par un binôme soignant

Les jeudis de 09h00 à 12h00 :• Accueil des parents et des bébés• Un atelier berceuse animé par un binôme soignant• Un atelier guidance parentale animé par un binôme soignant.

Ces prises en charge sont assurées par une équipe pluri - professionnelle, composée comme suit :

• 0.10 ETP pédopsychiatre• 0.10 ETP cadre de santé de Carolus, réparti sur la semaine• 0.20 ETP psychologues détachées du CMPEA de Vierzon et du CMPE de Carolus• 0.10 ETP secrétaire de Carolus, pris sur le temps secrétariat du Dr DUBOIS• 0.10 ETP éducatrice spécialisée avec une compétence en musicothérapie, détachée de l’Hôpital de Jour Valvert• 0.10 ETP éducatrice spécialisée détachée du CMPE Carolus• 0.10 ETP puéricultrice (2 puéricultrices, en alternance, de PMI du CD18) pratiquant les massages maternant• 0.10 ETP psychomotricienne détachée du CAMSP

Ce projet validé a été créé à moyens constants sur les plans matériel et humain.L’APBB s’adresse, sur indication du Dr DUBOIS, à :

• Des femmes enceintes • Des parents ou des futurs parents, inquiets, tristes, déprimés, fatigués… qui peuvent avoir du mal à comprendre et/ou à apaiser bébé ou avoir du mal à supporter les pleurs de bébé• Des bébés de 0 à 6 mois• Au-delà de 6 mois, une consultation périnatalité peut être proposée par le Dr DUBOIS.

Les prises de contact et la gestion des RDV sont assurées par le secrétariat du Dr DUBOIS au 02 48 67 86 96.

À noter, une plaquette d’informations est disponible.

Une évaluation du dispositif de soins est prévue à un an de fonctionnement.

Intercom n° 54 - Mars 2019 7

Vu de l’intérieur

Intercom n° 54 - avril 2019

Page 8: ÉDITO - ch-george-sand.fr

Intercom n° 54 - avril 20198

Vu de l’intérieur

Les bouchées doivent être :

- de couleurs et formes différentes afin de proposer une présentation attrayante pour stimuler l’appétit- faciles à prendre en main (tenir compte du volume, la texture, l’adhérence)- être adaptées pour toutes les textures afin de limiter le risque de fausse route : mixée

MISE EN PLACE DU « MANGER MAINS »

Le manger mains qu’est ce que c’est ?

Pour qui ?Le manger mains peut être proposé aux résidents :

- en perte d’autonomie, ayant des difficultés d’utilisation des couverts- déments déambulant, désorientés- refusant l’aide aux repas- atteintes de troubles praxiques, souffrant de tremblements- étant dénutri

La décision de mettre en place le manger mains pour un résident doit être prise en équipe car il est nécessaire d’évaluer la pertinence de ce projet pour le bien-être de chaque personne.

Cette solution consiste à offrir les aliments pouvant être saisis avec les mains :

« les bouchées salées et sucrées »

Pourquoi mettre en place le manger mains ?Les objectifs sont :

- de renforcer et/ou maintenir l’autonomie des résidents dépendants qui ont des difficultés à manier leurs couverts. En se servant de leurs doigts pour s’alimenter seuls, à leur rythme et sans contrainte (debout ou assis, en déambulant…)

- améliorer l’état nutritionnel (éviter la dénutrition) de ces résidents qui peuvent refuser de s’alimenter et qui parfois déambulent beaucoup.

Page 9: ÉDITO - ch-george-sand.fr

Il est prévu que le site de Dun sur Auron (mi mars pour l’EHPAD/USLD et fin Avril pour la MAS) puis le site de Bourges puissent également proposer ce type de repas.

En pratique ?Après validation en équipe de la mise en place du manger mains pour un résident, il faudra commander une part de manger mains sur la feuille de commande de repas.

Vous recevrez ensuite des bouchées salées et sucrées.

Un repas manger mains =bouchées d’entrée + bouchées de viande-légumes

+ un fromage éventuellement sur du pain de mie (en fonction du résident)+ bouchées de dessert

Il est recommandé de servir toutes les bouchées (qui peuvent être recoupées si nécessaire) dans une assiette en essayant de varier les couleurs.

Il est distribué également des bouchées sucrées à mettre à disposition des résidents en dehors des repas. Ces bouchées doivent être changées toutes les 2 heures.

Il s’agit donc d’accompagner les résidents pendant le repas afin de préserver leur autonomie.

« Le manger mains nous prend

entre 45 min à 1h pour une journée de repas. Il

nous faut préparer la gelée pour améliorer les bouchées

viande-légumes ainsi que le flan de légumes pour le repas du

soir. Nous portionnons toutes les bouchées (18 bouchées dont

6 avec la gelée/repas/personne)».

Vu de l’intérieur

Intercom n° 54 - avril 2019 9

MISE EN PLACE DU « MANGER MAINS »

Caroline CHENON DiététiciennePlats préparés et photos prises par

Olivier PRIEUR Chef cuisinierChezal-Benoît

NGK

« Le manger mains permet aux résidents d’être

plus autonomes, l’accompagnement n’est plus le même. Les bouchées viande/

légumes que nous recoupons semblent être moins appréciées (plus pâteuses, sèches) malgré la gelée. On s’interroge parfois sur la température (toujours froid) et la variété

des bouchées… Mais les résidents, eux mangent seuls et leur courbe de poids

est satisfaisante donc ce n’est

que positif ».

Page 10: ÉDITO - ch-george-sand.fr

Intercom n° 54 - avril 201910

Vu de l’intérieurAccompagnement des nouveaux infirmiers

au CH George SandRappel législatif

- Circulaire du 16 janvier 2006 relative à la mise en œuvre du tutorat pour les nouveaux IDE exerçant en psychiatrie. Cette mesure fait suite à la formation consolidation des savoirs.

- Plan psychiatrie et santé mentale 2011/2015, axe 4 « prévenir et réduire les ruptures entre les savoirs », c’est à dire :

4 Renforcer le développement des savoirs, leur diffusion, leur transmission pour consolider les compétences des acteurs de la psychiatrie et de la santé mentale. 4Améliorer la formation de certains professionnels clé.

L’exercice en psychiatrie présente des spécificités qui doivent être prises en compte à chaque étape de la vie du professionnel.

Le CH George Sand propose un accompagnement spécifique pour les nouveaux infirmiers afin de favoriser leur intégration dans les services de soins.

Il permet de faciliter son immersion professionnelle et d’améliorer sa pratique auprès des personnes soignées et de leurs proches.

Pour ce faire, la formation « tutorat des nouveaux infirmiers en psychiatrie » dispensée par l’IRFA (Institut Régional de Formation pour Adultes) a été proposée en 2015, 2016 et 2017.

Le groupe des tuteurs du CHGS formé, s’est engagé et a participé à la mise en œuvre du dispositif.

Emmanuelle MÉCHIN CSS FF à la Direction des Soins

Le tutorat se définit en un « ensemble d’activités mises en œuvre par des professionnels en situation de travail, en vue de contribuer à la production ou à la transformation de compétences professionnelles ». Il a une fonction pédagogique, de socialisation, de management et d’encadrement.

Les objectifs du dispositif proposé par le CHGS- Adapter les compétences en santé mentale sur la base de la transmission, notamment intergénérationnelle des savoirs et des pratiques- Améliorer l’accueil des nouveaux infirmiers et leur adaptation à la spécificité de l’exercice en psychiatrie- Renforcer l’attractivité de l’exercice infirmier en psychiatrie et fidéliser les professionnels- Favoriser la mobilisation des acquis et des connaissances lors des situations de soins- Développer des compétences spécifiques- Développer le raisonnement clinique- Accompagner les changements

Le tuteur est un infirmier volontaire, expérimenté ayant plus de 5 années d’expérience professionnelle en psychiatrie.

Il a effectué la formation « tutorat des nouveaux infirmiers en psychiatrie » ayant pour but d’acquérir des compétences en analyse de pratiques et en transmissions d’expériences.Le tuteur est un professionnel extérieur à l’unité où est affecté(e) le/la nouvel/lle infirmier(ère).

Au CH G.SAND, 18 tuteurs sont formés et 8/9 exercent dans les différents pôles d’activité de soins.

Le cadre de santé et l’équipe infirmière où exerce le tutoré ne sont pas dégagés de la responsabilité d’encadrement et d’accueil au sein de l’unité de soins.

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" Quand j’ai pris mon premier poste en psychiatrie en tant qu’aide soignante il y a 18 ans, ce n’était pas mon choix. Je suis allée là où l’on me proposait un contrat plus long que les quelques remplacements que j’effectuais. C’est au contact des ISP (infirmier de secteur psychiatrique) que j’ai réellement découvert la psychiatrie, au-delà de ce que j’avais appris en théorie. En m’inscrivant dans ce groupe de tutorat des nouveaux arrivants, mon objectif est de participer à cet accompagnement, et à mon tour, de poursuivre cette transmission essentielle à la pratique de ce métier ".

Céline, IDE au CMP Vierzon Au-delà du rôle de transmission et de l’accompagnement vers la professionnalisation des nouveaux arrivants, je vois mon rôle de tuteur comme un maillon institutionnel permettant de maintenir des rencontres entre professionnels dans un espace de relation qui doit permettre à chacun de sortir de la temporalité de l’immédiateté ou autrement dit « sortir la tête du guidon ». Mon envie en tant que tuteur est d’éviter aux nouveaux professionnels de rester constamment dans l’urgence et dans l’agir en veillant à maintenir un travail d’élaboration et un espace de pensée qui viendraient nous sortir d’une logique politique envahissante autour de la rentabilité, le faire toujours plus avec toujours moins et l’évolution de la spécificité de la psychiatrie pas toujours reconnue à sa juste valeur. Donner du sens à mon travail et faire évoluer ma pratique pour accompagner au mieux les patients a toujours fait partie des mes préoccupations de soignante titulaire d’un diplôme d’infirmière de secteur psychiatrique et ayant bénéficié d’une formation spécifique où la « pensée » était le cœur de notre métier . C’est cette façon si particulière de s’occuper de l’autre en prenant en compte l’individu dans sa globalité qui jusqu’à aujourd’hui m’a donné l’envie de rester en psychiatrie. J’espère pouvoir contribuer en tant que tuteur à maintenir cette dynamique au niveau institutionnel et aider à développer de nouvelles pratiques en psychiatrie.

Sylvie, Cadre de santé au CMP Vierzon

« Pour moi, être tuteur auprès des nouveaux collègues infirmiers dans les services de Psychiatrie est d’abord un temps de rencontre, d’échange ainsi qu’un moment de partage essentiel.J’ai conscience de l’importance d’intégrer comme il se doit les nouveaux collègues. L’aspect confidentiel du carnet de professionnalisation est à souligner ; celui- ci permet d’évaluer le cheminement du tutoré.Pour finir, je reprendrais les valeurs indispensables du tuteur :

• Le respect de l’autre• La solidarité• La responsabilité • Le professionnalisme ».

Sylvie, IDE au CMP Vierzon

Vu de l’intérieur

Intercom n° 54 - avril 2019 11

Témoignages

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Intercom n° 54 - avril 201912

OPÉRATIONS IMMOBILIÈRESperspectives 2018 - 2019

CMPEA Vierzon :L’opération a démarré en fin d’année 2016. Le concours d’Architecture a été réalisé en 2018. Le groupement de maitrise d’œuvre dirigé par l’agence Lancereau – Meyniel a été retenu. (Cette agence de Poitier a déjà réalisé l’opération Chopin-Musset)Les études sont engagées. Le Permis de Construire va bientôt être déposé.

Gestion Technique Centralisée :Une opération ayant pour but de mettre en place un système de Gestion Technique Centralisée est en cours d’étude par les services techniques. (Ce système équipe déjà les sites de Dun sur Auron et de Chezal-Benoit, il permet une lecture précise des quantités d’énergies et de d’eau consommées par les bâtiments).La consultation des entreprises est prévue avant l’été.

Balzac :Les travaux d’aménagement de l’unité Balzac afin d’accueillir l’Hôpital de Jour sont en cours d’étude.

Addictologie :L’opération immobilière visant à construire une unité d’Addictologie sur le site de Bourges est lancée. L’Assistant à la maitrise d’Ouvrage et le programmiste sont désignés.La rédaction du programme architectural sera suivie cette année par le lancement du concours de maitrise d’œuvre.

Démolition du bâtiment sport et des archives :Ces 2 bâtiments vétustes et très énergivores ont pu être déconstruits en 2018.

Site de Bourges

Démolition du bâtiment des archives en 2018 - site de Bourges

Vu de l’intérieur

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Site de Chezal-Benoît

Site de Dun-sur-Auron

Système de chauffage Une opération de modernisation de la chaufferie et des réseaux de chauffage est lancée. Un Assistant à la Maitrise d’Ouvrage a été désigné à la suite d’une consultation d’entreprises. Il nous aidera dans le montage et le suivi de ce projet de remplacement de la solution de chauffage (changement des chaudières et des réseaux de distribution de vapeur déjà anciens et très consommateurs d’énergie).

Infrastructures électriques Les travaux de l’opération de modernisation des infrastructures d’électricité du site sont en cours d’achèvement. Ils ont permis de remplacer la partie la plus ancienne du réseau de distribution d’électricité du site par des équipements correspondant aux normes actuelles.

UPLC Les travaux de rénovation des salles de bain et des sanitaires ont été réalisés en 2018. Cette année, les travaux porteront sur la partie cuisine et salles à manger.

Modernisation des installations de détection incendie :Une opération de modernisation des installations de détection incendie est en cours pour les bâtiments de Dun (standard, UPLC, MAS, Cafétéria, AFT, relais Margot)Les études seront bientôt terminées et nous allons lancer la consultation des entreprises.

Sous-station de chauffage du bâtiment administratif :Remplacement de la sous-station d’eau chaude sanitaire et de chauffage vétuste. Les études sont initiées depuis peu.

Ces travaux permettront de remplacer un équipement très ancien, et de réduire les consommations d’énergies du site.

Sur les trois sites :Continuation de la mise en œuvre de l’agenda d’accessibilitédes bâtiments aux personnes à mobilité réduite.

Jean-Paul PERROTIN , Ingénieur Salle d'eau rénovée - UPLC Dun

Démolition de la sociothérapie et de l'incinérateur Ces 2 bâtiments vétustes ont été déconstruits en 2018.

Vu de l’intérieur

Intercom n° 54 - avril 2019 13

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Des métiers et des gens

Intercom n° 54 - avril 201914

Intercom est allé à la rencontre de M. Dryss ROTSEN, interne en 8ème année de doctorat, au sein de l'unité Balzac.

I. Bonjour Docteur. Pouvez-vous me retracer votre cursus universitaire ?

DR : Je suis né en Martinique et cela a occasionné un parcours atypique. J’ai commencé mes études aux Antilles, en Martinique. J’ai fait ma 1ère année de médecine à Fort-de-France. Ensuite, pour la 2è et 3è année, j’ai dû me rendre en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre. Puis, j’ai été obligé de choisir une ville en France métropolitaine pour débuter mon externat, à partir de la 4è année. J’ai choisi Lyon où j’ai passé 3 ans. Ainsi, de la 4è (et 1è année rémunérée) jusqu’à la 6è année, j’ai appris les bases de la sémiologie. J’ai aussi préparé le concours d’ECN (Examen de Classement National). À la fin de l’externat, suivant mon classement, j’ai pu choisir où je voulais exercer. Ce fut sur l’académie de Tours que mon choix s’est porté. Concernant la spécialité, j’ai opté pour la psychiatrie*. Ce choix vient de mon expérience à Lyon ; quand j’étais externe de garde aux Urgences, le service accueillait bon nombre de personnes souffrant de pathologies psychiatriques. À mon sens, ces patients étaient « mis de côté » et moins bien pris en charge par les collègues. Pour ces personnes fragilisées, les professionnels de santé en général, devenaient les premiers stigmatiseurs vis-à-vis de la santé mentale. J’ai donc choisi cette spécialité pour venir en aide aux personnes atteintes de pathologies psychiatriques qui sont en réelle souffrance et méritent d’être pris en charge à part entière. Par ailleurs petit plus, la psychiatrie offre une qualité de vie qui m’a séduit et aiguillé mon choix.

J’ai fait mes débuts en psychiatrie à Tours. Lors du premier semestre, j’ai appris les bases au CHU Bretonneau avec le Docteur Sandrine COGNET. Ensuite, pendant le second semestre, je suis allé à la clinique de St Cyr-sur-Loire dans le service du professeur CAMUS. Enfin, pour mon troisième semestre, je me trouve à Bourges, interne à l’unité Balzac, un service de court séjour, avec le Dr Isabelle CHAZALETTE. Je commence donc ma 8è année de doctorat dans votre établissement.

I. Quel est le rôle d’un interne ?

DR : Mon travail consiste à assister le Dr Chazalette. Nous nous occupons conjointement des patients et sommes tous deux, acteurs des prises en charge de chacun d’eux. Ainsi, tous les matins, je vois les patients en entretien et réajuste les prises en charge que ce soit au niveau pharmacologique ou psychothérapeutique. Je consacre mes après-midis tantôt aux rencontres avec les familles des patients, tantôt aux réunions cliniques pluridisciplinaires.

I. Vous pouvez nous en dire plus sur le fonctionnement de ce nouveau projet ?

DR : En préambule, je dirais que la psychiatrie à l’heure actuelle se prépare à un changement de paradigme : l’intervention précoce. L’idée consiste à repérer les états mentaux à risque pour les prendre en charge avant que la transition psychotique ne soit effectuée ou alors le plus précocément possible afin de réduire la durée de psychose non traitée, car plus cette durée est importante et moins bonnes sont les chances de rémission. À son niveau, l’unité Balzac veut instaurer des modalités d’intervention précoce dans le Cher.

En quelques mots, notre but est de prendre en charge des patients ayant effectué un premier épisode psychotique (PEP) il y a moins de 5 ans. Ainsi, un jeune patient, âgé entre 18 et 30 ans, après avoir fait un PEP, une fois stabilisé, peut être pris en charge dans notre hôpital de jour. Deux façons d’y d’accéder, soit après une hospitalisation à George Sand soit via une orientation par son psychiatre « traitant ». Les 15 premiers jours sont consacrés à l’élaboration d’un projet de soin en fonction des ressources et des attentes du patient, puis le projet sera réévalué toutes les 7 semaines de façon à rester en accord avec les objectifs et capacités du patient.

Prendre en charge, avant 5 ans d’évolution, permet de d’accroitre les chances de rémission fonctionnelle. De plus, nous essayons de mettre tout en œuvre pour permettre aux patients d’avoir accès aux meilleures chances d’insertion socio-professionnelle possibles.

En effet, l’isolement et l’absence de travail sont au cœur même des problématiques auxquelles font face nos jeunes et pour lesquels ils sont le plus en demande d’aide. Pour ce faire nous disposons, d’une éducatrice spécialisée, secondée par un case manager ou coordinateur de parcours (en français). Très brièvement, leur rôle consiste à accompagner le patient dans ses démarches d’insertion socio-professionnelle et de servir d’interface, de relais entre l’hôpital et les différentes structures extérieures (sociales, administratives, associatives...). Enfin, nous restons cependant humbles, sachant que ce projet bien que prometteur, est encore perfectible.

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Propos recueillis par Nadine GARRYMembre du comité de rédaction

I. Quel est l’intérêt, voir l’avantage d’avoir un neuropsychologue et pourquoi avez-vous besoin de la remédiation cognitive ?

DR : De nombreuses études tendent à prouver que les patients psychotiques, sont sujets à des troubles cognitifs conséquents et handicapants. Ces troubles concernent des altérations au niveau de la mémoire, de l’attention et de la capacité à interpréter les intentions d’autrui... Néanmoins, ils peuvent être en parti traités via la remédiation cognitive. L’hôpital de jour Balzac propose de mettre en place, le programme RECOS pour les PEP <5 ans d’évolution. Pour résumé, il s’agit d’une thérapie conçue pour remédier voire améliorer les performances des patients psychotiques dans un ou plusieurs domaines cognitifs via des modules d’entrainements spécifiques. Tout cela dans le but, d’accroître l’autonomie du patient et d’améliorer sa qualité de vie en ciblant des objectifs individualisés.

I. Vous dites qu’il faut repérer très tôt les symptômes ; alors, pensez-vous que les premiers troubles psychotiques sont déjà présents avant l’âge adulte ?

DR : Effectivement, il ne s’agit pas d’un phénomène brutal mais composé de 2 étapes survenant avant le PEP : la phase pré-morbide qui se situe dès la naissance et la phase prodromique, qui concerne les enfants et les adolescents. Des symptômes peuvent se manifester dans leurs comportements : avec la fatigue, du repli social, des difficultés de concentration, rarement de la violence. On parle plutôt d’attitude hostile envers l’autre dûe à de mauvaises interprétations ou des hallucinations. Ces symptômes sont souvent infraliminaires, sous le seuil clinique et leur détection peut se faire via des outils spécifiques tel que la CAARMS (Comprehensive Assessment of At Risk Mental State).

I. Vous travaillez conjointement avec le Dr Chazalette. Que pensez-vous apporter aux professionnels de terrain, à la fois vos pairs et/ou vos enseignants ?

DR : À Bourges, je pense que la présence d’un interne est positive. Les chefs et les médecins exerçant en CHU ont un

accès privilégier aux nouvelles connaissances. À contrario, hors du milieu universitaire, l’information vient plus difficilement à soi, les psychiatres doivent aller la chercher. Ainsi, l’interne peut constituer une source d’informations, vis-à-vis des nouvelles innovations sur la santé mentale. De son côté, l’interne reçoit aussi toutes les connaissances empiriques transmises par les chefs. Il y a aussi une certaine bienveillance propre à la périphérie qui est appréciable.

I. Pour devenir psychiatre, il faut compter environ 10 ans (sans accident de parcours). Comment faites-vous pour « garder le cap ? »

DR : : Au regard des chiffres, on constate beaucoup de burn-out voire de suicide chez les internes et dans la profession médicale en général. Pour éviter cette situation extrême, le médecin doit se donner les moyens de vivre en tant que personne, s’échapper avec une activité sportive et/ou artistique, ou prendre du temps avec la famille et/ou les amis. J’ai aussi de la chance dans le sens où, les valeurs et principes que j’ai hérité, de mes origines martiniquaises et wakandaises me conférent une détermination et force de caractère me permettant de faire face aux difficultés. Comme on dit chez moi « Tchenbé rèd pa moli » (Accroche toi, ne faiblis pas).

I. Selon vous, quelles seraient les qualités requises pour devenir un bon psychiatre ?

DR : Mon point de vue est subjectif mais je dirais que pour être un bon médecin, un bon psychiatre, le praticien doit avoir deux qualités essentielles : l’empathie, en premier lieu. Il doit savoir se mettre à la place de l’autre, prendre le temps d’écouter le patient et ses proches, surtout la famille qui souffre parfois autant si ce n’est plus que le patient lui-même.

La seconde qualité du praticien est de se remettre constamment en question et de toujours se repositionner sur son travail et sur ce qu’il a fait, en gardant à l’esprit le fameux adage : « Primum Non Nocere » ("en premier ne pas nuire", "d'abord ne pas faire de mal").

* Avec les nouvelles réformes, une fois le choix effectué auprès de l’ECN (reste toutefois le droit au remords), la spécialité choisie sera celle exercée plus tard. À la fin du cursus, je dois juste m’orienter vers la gérontopsychiatrie, la pédopsychiatrie ou la psychiatrie générale.

"Surveiller un point de beauté avant que ne survienne le mélanome c'est normal, il faudrait qu'il en soit de même avec les états mentaux à risque et la psychose."

Des métiers et des gens

Intercom n° 54 - avril 2019 15

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Brèves hospitalières

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Conférence au centre hospitalier George SANDLe mardi 19/03/2019 s'est tenue une conférence sur les nouvelles technologies au service de la santé mentale animée par Stéphane ROY, psychologue ayant quitté récemment le CHGS, puis le Dr Isabelle CHAZALETTE, psychiatre, Loïc MARGOLLÉ, neuropsylogue, Mélanie GRANIER et Delphine VAUCHAMP, infirmières et thérapeutes RECOS, tous les 4 exerçant à l'unité Balzac.

Forum "S@ntément@lement vôtre 2.0"

Centre de congrès de VIERZON

Le mercredi 13 mars 2019, des personnels du CMP/HJ de Vierzon ont participé à ce forum pour présenter le travail effectué au sein de cette structure. L'atelier d'arthérapie a notamment exposé les oeuvres de 4 patientes.

La cinquantaine de personnes présentes a fortement apprécié le contenu de cette soirée thématique dont la première partie était consacrée aux nouvelles technologies en santé mentale (présentation générale de S. ROY) puis à la présentation de l'outil RECOS, un outil de remédiation cognitive utilisée au sein de l'unité Balzac.

Le centre hospitalier George Sand organise les 23 et 24 mai prochains les JA du réseau ASCODOCPSY, réseau documentaire en santé mentale qui regroupe 100 établissements de santé mentale publics et privés.Durant 2 jours, documentalistes et archivistes échangeront sur des thématiques propres à leurs professions.

Mme Clarisse BERTHIAS ayant fait valoir ses droits à la retraite, elle est remplaçée, depuis le 5 mars, par Monsieur Aurélien HYPOLITE, directeur adjoint chargé des affaires financières et du système d'information.Nous lui souhaitons la bienvenue.

ARRIVÉE - DÉPART JOURNÉES ANNUELLES

ASCODOCPSY

Repas à thème "Automne en Berry"Le mercredi 21 novembre 2018 a été organisé pour la première fois un repas à thème « l’automne en Berry » sur les unités 3 et 4 de l’USLD/EHPAD "Légende d’automne".

"Après-midi Cirque" Le jeudi 22 novembre 2018 un après-midi cirque suivi d'un goûter, a réuni les résidents et une classe de l’école maternelle publique de Dun-sur-Auron. Lors de ce premier échange, les enfants, qui avaient confectionné des cartes sur le thème de l’automne, les ont offertes aux résidents à la fin du spectacle.

ANIMATIONS À L'EHPAD/USLD DE DUN-SUR-AURON

SANTÉ MENTALE à l'ère du NUMÉRIQUE